Photographie de H. Cartier-Bresson - Les CM du...

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Photographie de H. Cartier-Bresson

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Photographie de H. Cartier-Bresson

MUSIQUE DIVINE

1. Qu’est-ce qui est apparu au paléolithique ? 2. Remets dans l’ordre chronologique l’apparition de ces instruments : lyre – cor – flûte – corps – cithare 3. Où sont apparus les instruments à cordes ? 4. A quoi est d’abord utilisée la musique ? 5. Comment pensait-on attirer la faveur des dieux ? 6. Qui est Apollon pour les Grecs ? 7. Que pensaient les Grecs des instruments de musique ? 8. Qui charme les êtres vivants en chantant ? 9. Comment s’appelle le chien gardien des Enfers grecs ? 10. Qui est Eurydice ?

GRÈCE ANCIENNE

11. Selon Platon, qu’est-ce qui rend l’âme plus belle ? 12. Quel pouvoir accordent les Grecs à la musique ? 13. Quel instrument préfèrent les gens du peuple ? 14. Comment se nomment les musiciens professionnels ? 15. Comment appelle-t-on un récit en grec ? 16. De quoi parle la poésie lyrique ? 17. En quel siècle naît la tragédie ? 18. Qu’est-ce qui naît avec la tragédie ? 19. Comment s’appelle la musique à une seule voix ? 20. Que tentent les Grecs pour la première fois dans l’Histoire ?

LE POUVOIR GRANDISSANT DE LA MUSIQUE

21. Que se passe-t-il en –146 ? 22. Qu’est-ce qui connaît un grand succès ? 23. Qui sont les musiciens ? 24. A quelles occasions les Romains écoutent de la musique ? 25. Qu’est-ce que l’infamie ? 26. Qu’est-ce que la claque ? 27. Que fit Néron pendant le grand incendie de Rome ? 28. Comment se nomment les poètes celtes ? 29. Avec quel instrument s’accompagnent-ils ? 30. Pourquoi les faisait-on jouer lors des combats ?

ET UNE, ET DEUX, ET TROIS VOIX !

1. D’où viennent les premiers chants chrétiens ? 2. Qui donne naissance au chant grégorien ? 3. Comment se chante le plain-chant ? 4. Qu’est-ce qui apparaît au XIVème siècle ? 5. Qui nous a transmis les notes grecques ? 6. Qu’a inventé Guy d’Arezzo ? 7. Pour qui a-t-il inventé cela ? 8. Recopie ici les six notes introduites par d’Arezzo : 9. Quelle note n’apparaît qu’au XVIème siècle ? 10. Pourquoi Doni a remplacé la note UT ?

MUSIQUES PROFANES ET INSTRUMENTALES

11. Qui se méfie des instruments de musique ? 12. Pourquoi ne se méfie-t-elle pas du chant ? 13. Que font circuler les jongleurs ? 14. Où les chantent-ils ? 15. Que raconte la Chanson de Roland ? 16. Quand apparaissent les troubadours ? 17. De quelle partie de la France viennent-ils ? 18. À qui rend hommage le troubadour ? 19. Que chante le trouvère ? 20. Quelles sont les deux catégories de population que veulent soumettre les chevaliers ?

DIVERSES MUSIQUES DE LA RENAISSANCE

21. Qu’inventent les musiciens de la Renaissance ? 22. À quoi s’intéressent-ils désormais ? 23. Qu’est-ce qui inspire désormais les musiciens ? 24. Dans quel courant de pensée l’homme devient-il central ? 25. Que permet l’imprimerie ? 26. Quelle musique apparaît avec le musicien amateur ? 27. Qu’est-ce qui va inspirer les cantates de Bach ? 28. Quelle musique se développe ? 29. Quelle forme musicale est dominante au XVIème siècle ? 30. Que doit faire la musique dans le madrigal ?

NAISSANCE DE LA MUSIQUE DRAMATIQUE

31. Qu’est-ce qui est adopté par les musiciens post-Renaissance ? 32. Que crée Jacobo Péri ? 33. À Quoi cela donne-t-il naissance ? 34. Qu’introduit Monteverdi dans l’opéra ? 35. Dans quel milieu naît l’opéra ? 36. Quelle évolution connaît l’opéra princier (=donné à la Cour) ? 37. En quelle année l’opéra se « démocratise » ? 38. Quelle est la différence entre l’oratorio et l’opéra ? 39. Quelles sont les trois catégories de musique au XVIIème ? 40. Où le petit peuple peut entendre de la musique raffinée ?

MUSIQUE BAROQUE INSTRUMENTALE

41. De quand à quand s’étend l’époque baroque ? 42. Que peut-on dire de la musique baroque ? 43. Quel pays devient maître de la musique baroque ? 44. Qu’est-ce qui a donné naissance à la fugue ? 45. Qu’ont (encore !) inventé les Italiens ? 46. Qu’est-ce qu’une symphonie ? 47. En quel siècle se développe-t-elle ? 48. Que peut-on dire de la structure de la symphonie ? 49. Qu’est-ce que le concerto ? 50. Qu’est-ce que les artisans perfectionnent ?

LE CLASSICISME MUSICAL

51. Quels adjectifs caractérisent la musique classique ? 52. À quoi servait la musique aux puissants ? 53. Quelle conséquence cela avait sur la musique de cour ? 54. Que signifie « Sturm und Drang » ? 55. Quel philosophe français a inspiré ce mouvement ? ? 56. Dans quel pays prend naissance ce mouvement ? 57. Que cherchent les artistes inspirés par ce mouvement ? 58. Quelle forme musicale Haydn a perfectionnée ? 59. Qui aide à fonder le Concert des Dilettantes et pourquoi ? 60. Trouve dans le dictionnaire ce qu’est un dilettante .

LA DIFFICILE CONDITION DE MUSICIEN

61. Trouve dans le dictionnaire ce qu’est une dédicace . 62. Trouve dans le dictionnaire ce qu’est un mécène . 63. Quel était le prix de la liberté pour un musicien itinérant ? 64. Quel était le prix du confort pour un musicien de cour ? 65. Qu’est-ce qui change au XVIIIème siècle pour le musicien ? 66. Que veut la bourgeoisie ? 67. Quels sont les trois domaines dont s’éloigne la musique ? 68. Qu’est-ce qui arrivait à de géniaux compositeurs ? 69. D’après Haydn, pourquoi l’artiste a des devoirs envers la société ? 70. Selon Beethoven, qu’est-ce qui le différenciait du prince ?

RÉVOLUTION ET MUSIQUE

71. Que suscite la Révolution, entre autres chez les musiciens ? 72. Combien de chansons sont écrites, et sur combien d’airs ? 73. Quelles sont les deux grandes idées de l’art qui s’affrontent ? 74. Pour l’art engagé, quelle sont les deux missions essentielles de la

musique ? 75. Deux familles d’instruments deviennent importantes dans l’orchestre,

lesquelles ? 76. Qu’est-ce que la République rend obligatoire ? 77. Pour Napoléon, qui devait encourager la musique ? 78. Pourquoi Bernard Sarrette crée le Conservatoire ? 79. À quel statut accède le musicien à la fin du XVIIIème siècle ? 80. De quoi les musiciens tirent maintenant des revenus ?

1. Musique divine

Premiers instruments

Les premiers instruments de musique seraient apparus au cours du

paléolithique , il y a 30 ou 40 000 ans. Les hommes ont d’abord utilisé

leur corps (chant, battements de mains, piétinements) ; ensuite

apparaissent les instruments rythmiques : sifflet et hochet. Puis la peau

et les os longs des animaux, les roseaux et le bois ont permis de

fabriquer des flûtes et des tambours . Bien plus tard, l’art de travailler le

cuivre et le bronze a donné naissance aux cors , trompes et trompettes .

Les instruments à corde comme la harpe, la lyre, la cithare, sont

apparus il y a 5 000 ans au Moyen-Orient et se sont répandus autour du

bassin méditerranéen.

Rôle de la musique

Très tôt, l’activité musicale est liée au travail , aux cérémonies , aux

actes magiques ou religieux . On pense que chanter et danser

ensemble permet d’attirer la faveur des dieux ou d’apaiser leur colère .

Chez les Grecs , Apollon est le dieu de la poésie et de la musique. Les

instruments sont tenus pour sacrés et sont réservés aux musiciens.

Le mythe d’Orphée est resté célèbre : Orphée charme tous les êtres

vivants en chantant accompagné d’une cithare. Il séduit même Cerbère ,

le chien à trois têtes qui surveille l’entrée des Enfers, pour aller retrouver

Eurydice , sa chère épouse disparue.

2. Grèce ancienne : De la poésie lyrique à la

tragédie

Au IVème siècle av. JC, le philosophe Platon écrit : « Pour le corps nous

avons la gymnastique et pour l’âme la musique ». En Grèce, la musique

faisait partie de l’éducation du citoyen ; on lui attribue le pouvoir

d’ordonner et de discipliner.

Les gens du peuple chantent et dansent au son de la flûte de Pan.

Depuis le VIIIème siècle av. JC, les aèdes sont des musiciens-poètes

professionnels. Ils chantent sur les places ou lors des festins. Ils

mettent à la mode le récit ( = épos), ce qui donnera l’épopée.

Ensuite, les aèdes se mettent à parler de thèmes populaires (amour

surtout) et d’actualité ; ils s’accompagnent de la lyre : leur poésie est

donc qualifiée de lyrique .

Puis au VIème siècle av. JC, le chant parlé se mêle au chant lyrique :

c’est la naissance de la tragédie , et avec elle du théâtre .

La musique grecque est monodique (à une seule voix) et le chant se

calque en général sur la déclamation. Les Grecs sont les premiers à

tenter de noter la musique . C’est une notation alphabétique : chaque

son est représenté par une lettre, et les lettres sont placées au-dessus

du texte.

3. Le pouvoir grandissant de la musique

En 146 av. JC, la Grèce devient province romaine. Son art, sa religion et

ses mœurs s’imposent rapidement à Rome. Les chants monodiques

accompagnés de la cithare connaissent un grand succès. Les riches

Romains font venir de Grèce des esclaves musiciens, et toutes les

occasions sont bonnes pour entendre de la musique : défilés, banquets,

jeux, funérailles, etc. Les musiciens sont marqués d’infamie ( = ils n’ont

aucun droit juridique et politique), mais ils accèdent au cours des siècles

au rang de vedettes . Certains sont tellement vaniteux et capricieux qu’ils

entretiennent une claque , c’est-à-dire des gens payés pour les

applaudir.

Certains empereurs un peu fous participent eux-mêmes aux concours de

chant : Caligula réveilla plusieurs fois ses conseillers au milieu de la nuit

pour qu’ils le regardent chanter et danser, et Néron , qui se prenait pour

un grand artiste, chanta en regardant le grand incendie de Rome (on le

soupçonne même d’avoir fait mettre le feu aux vieux quartiers construits

en bois pour se donner de l’inspiration).

A la même période, les Celtes (dont les Gaulois), donnent aussi une

grande importance à la musique. Ils entretiennent des poètes : les

bardes . Ceux-ci chantent les exploits des héros en s’accompagnant

d’une lyre ou d’une harpe. Leur art est lié à la magie , et on les faisait

jouer lors des combats pour essayer d’apaiser l’adversaire. Aujourd’hui,

un des symboles de l’Irlande est la lyre.

4. Et une, et deux, et trois voix !

Les premiers chants chrétiens du Moyen Age ont deux sources : les

psaumes juifs et les chants païens gréco-romains. Au VIème siècle, le

pape Grégoire 1er veut unifier la musique religieuse : c’est la naissance

du chant grégorien (ou plain-chant romain).

Le chant grégorien est un chant d’église monodique pour hommes. Ils

chantent à l’unisson* , sans accompagnement. C’est une prière

chantée. Jusqu’au XIIIème siècle, le chant grégorien va s’enrichir et se

compliquer de plusieurs voix et de plusieurs mélodies. La polyphonie*

apparaît peu à peu selon des règles strictes, mathématiques. Elle

donnera naissance au XIVème siècle à l’Ars Nova .

Un grand savant, Boèce , a transmis le système grec des notes

représentées par des lettres de l’alphabet. Mais ce système m’est pas

très pratique, et un professeur de chant, Guy d ‘Arezzo , invente ET la

portée (pour connaître la hauteur de la note) ET le nom actuel des

notes. Comme il enseignait aux enfants, il voulait un moyen facile de

les retenir ; il a donc choisi un vieil hymne latin à saint Jean-Baptiste :

UT queant laxis REsonare fibris MIra gestorum FAmuli tuorum SOLve

polluti LAbii reatu sancte Johanes

Le SI (= Sancte Iohanes) sera introduit seulement au XVIème siècle, et

au XVIIème siècle, le DO remplacera UT … parce que le compositeur

G. Doni préfère donner la première syllabe de son nom au début de la

gamme ! Ce système d’écriture sera enrichi tout au long des siècles.

Cependant, personne n’a encore réussi à inventer un système qui

permette de mettre à l’écrit les possibilités infinies du son.

5. Musiques profanes et instrumentales

À l’exception de l’orgue, l’Église se méfie des instruments de musique :

ce sont des objets païens , faits par l’homme, tandis que la voix est

l’instrument naturel créé par Dieu . Ainsi la musique instrumentale est

presque inexistante, et durant le Moyen Âge, on danse au son des voix.

Peu à peu cependant, les instruments se perfectionnent et remplacent

les voix pour danser. Seule l’Église s’en tient au chant.

Mais le chant ne reste pas seulement sacré. Le peuple chante sa vie

quotidienne, et dans les châteaux-forts, les jongleurs font circuler les

chansons de geste , comme la Chanson de Roland qui narre les exploits

de Charlemagne et de ses compagnons. Au XIIème siècle, de nobles

chevaliers inventent la chanson savante. Ce sont les troubadours au

sud de la France, puis les trouvères au nord . Les troubadours

inventent la chanson courtoise dans laquelle le poète rend hommage à

la dame de son cœur. Ils sont inspirés entre autres par la musique arabe

qu’ils admirent. Les trouvères content les exploits des chevaliers, les

récits des croisades en Terre Sainte. La musique de ces chansons est

mal connue ; elle est surtout monodique* . L’art des troubadours et des

trouvères se répand rapidement hors de France et fait rayonner notre

culture dans toute l’Europe. Grâce à lui, les chevaliers font savoir qu’ils

sont des personnages héroïques et savants, bien différents des vilains ,

du peuple qui doit leur rester soumis . Quant aux femmes , elles sont

objet d’admiration et doivent renoncer au pouvoir politique . C’est

l’époque de la féodalité .

6. diverses musiques de la renaissance

À partir de la Renaissance, les cours et les chapelles d’Europe donnent

dans le faste. Tout seigneur se doit d’entretenir musiciens et chanteurs.

Les musiciens inventent de nouvelles combinaisons d’instruments et

de voix. Ils s’intéressent à l’harmonie* La musique qui était basée sur

la rigueur mathématique est maintenant inspirée par le sensible , les

émotions. L’homme, avec ses aspirations, ses espoirs et ses doutes,

devient central à l’époque des humanistes.

Les formes musicales se diversifient. La musique se banalise .

L’invention de l’imprimerie permet de diffuser les partitions à grande

échelle. Le musicien n’est plus seulement un professionnel. On voit

apparaître le musicien amateur , aristocrate ou bourgeois. Les

musiciens de la bourgeoisie aiment se réunir dans leur salon pour jouer

en petit groupe. Ainsi naît la musique de chambre .

Les protestants chantent leur foi à l’église, et plus en latin. Leur chef

Luther , très bon musicien, écrit des chorals qui inspireront les

cantates de Jean-sébastien Bach . La musique instrumentale et

polyphonique se développe de manière saisissante, dans la société

mondaine comme à l’église , qui se méfie pourtant des instruments et

de l’harmonie.

Au XVIème siècle , la forme dominante est le madrigal . Texte et mélodie

sont étroitement liés, car la musique doit traduire les sentiments

évoqués par le texte. C’est très banal pour nous, mais à l’époque, c’est

une révolution.

7. Naissance de la musique dramatique

Les musiciens de la fin du XVIème siècle rejettent la musique

polyphonique héritée de la Renaissance et adoptent un style mélodique

plus simple, proche de la monodie grecque. Influencée par les

madrigalistes, La musique est au service du texte.

L’Italien Jacobo Péri met en musique la légende d’Apollon et crée le

récitatif* . En 1600, il compose une œuvre à plusieurs personnages et la

met en scène. L’opéra , drame entièrement chanté, est né. Monteverdi

en fixe les formes et introduit la basse continue* . L’opéra rayonne sur

l’Europe entière, et en France c’est Lully qui ravit les oreilles de la Cour

par ses effets solennels et pompeux. L’ opéra, élitiste, est né dans les

cercles aristocratiques ; il est conçu d’abord pour eux, il en traduit

l’esprit et la mentalité. Il demande de connaître l’histoire et la

mythologie classique. Au cours du XVIIème siècle cependant, l’opéra

princier devient public et payant , ce qui ne le met toujours pas à la

portée de tout le monde. C’est le début des concerts . En 1637 s’ouvre à

Venise le premier théâtre lyrique public, qui va sortir un moment l’opéra

de son olympe : scènes comiques, chansons populaires, duos, l’opéra

veut satisfaire un large public et non plus les manies d’un petit groupe.

Parallèlement se développent à l’église l’oratorio* et la cantate* , qui

utilisent le récitatif mais pas la représentation scénique.

Ainsi, trois catégories de musique se distinguent à l’époque : de

chambre, de théâtre et d’église.

Le petit peuple accède à la musique grâce à l’église, aux fêtes

publiques, mais une musique rustique est toujours bien vivante dans les

villages.

8. La musique baroque instrumentale

En musique, l’époque baroque* s’étend de 1600 à 1750. La musique

baroque est expansive, théâtrale, dramatique. On a vu que c’est en

Italie que naît l’opéra et avec lui le bel canto* , mais la musique

allemande ne tarde pas à s’imposer avec de grands noms qui font

encore aujourd’hui vibrer les tympans des mélomanes : Bach, Haydn,

Haendel, Mozart, Beethoven, et tant d’autres.

La fugue

En dehors de la musique chantée, une musique instrumentale très

raffinée voit le jour. La musique vocale religieuse, avec ses canons ,

donne naissance à la fugue* , dont Bach est un maître incomparable.

La sonate, mère de la symphonie et du concerto

Les Italiens inventent la sonate * , qui se développe avec Haydn et

Mozart .

Au XVIIIème siècle, on appelle symphonie une œuvre destinée à un

orchestre *. Sa structure se calque sur celle de la sonate . Haydn et

Mozart encore, mais aussi Beethoven , en écrivent de merveilleuses.

Toujours calqué sur la sonate, on trouve le concerto* , qui est le

dialogue d’un instrument soliste* avec l’orchestre.

Côté technique , la fabrication des instruments se perfectionne.

D’ailleurs parfois les musiciens ne savent que faire d’instruments aussi

perfectionnés !

9. Le classicisme musical

Au milieu du XVIIIème siècle, la musique baroque laisse place au style

classique plus simple , plus gracieux , plus galant . Les musiciens se

sont libérés du pouvoir des princes. La musique était utilisée par les

puissants pour divertir leurs sujets, et cette musique de cour était

souvent pompeuse , faite pour intimider . Désormais les compositeurs

tiennent compte des « goûts de la rue ». Leur style devient plus plus

accessible , plus séduisant , et même plus élégant .

Le cœur de ce changement se situe en Allemagne et en Autriche ou se

développe le mouvement « Sturm und Drang » (orage et passion) : on

cherche à émouvoir , étonner , donner le frisson ; on prône le « retour

au naturel » comme Jean-Jacques Rousseau .

Le mode mineur se met à exprimer la passion ou la douleur , ce qui

n’était pas le cas dans la musique baroque.

Le classicisme musical triomphe surtout à Vienne grâce à deux génies :

Mozart et Haydn.

Haydn a surtout été le « père de la symphonie », mais Mozart , lui, a

atteint la perfection dans tous les genres et toutes les formes, même si

sa musique religieuse est la plus profonde et la plus achevée.

En 1781, Mozart participe à la fondation d’un « Concert des dilettantes »,

qui se propose de porter la meilleure musique sur les places et jardins

publics de Vienne. Ils veulent arracher la musique au petit monde d’une

élite de privilégiés et la mettre démocratiquement à la portée du

commun des mortels. Dix ans plus tard, il meurt pauvre et à demi-oublié.

10. La difficile condition de musicien

La situation du musicien a évolué depuis l’esclave grec, mais elle n’est

pas pour autant confortable. Les grands compositeurs ou les musiciens

de cour avaient une vie assez aisée, tant qu’ils plaisaient à leur

employeur. Toutes les compositions de l’époque portent une dédicace

à un mécène dont on espère s’attirer les grâces… et un peu d’argent.

Souvent le musicien exerçait un autre métier , sauf les musiciens

itinérants qui vivaient libres comme l’air, mais ne jouissaient d’aucune

considération sociale, et ne mangeaient pas toujours à leur faim.

Au XVIIIème siècle, le musicien peut «gagner son pain » grâce aux

cours particuliers et aux nombreux concerts . En effet, la bourgeoisie

veut ressembler à l’aristocratie et, donc, avoir une « bonne » éducation.

Le bourgeois se pare donc de culture et paye des cours de chant et de

musique à ses enfants pour imiter la classe dominante. Il se rend aux

concerts pour écouter les œuvres à la mode, l’opéra surtout. Ainsi la

musique prend une place importante, indépendante de la religion, de

la politique et même de la poésie. La condition du musicien s’améliore,

et celui-ci devient de plus en plus indépendant des riches seigneurs.

Cependant la liberté individuelle se paie parfois cher, et de grands

noms de la musique comme Mozart , Haendel , ou Beethoven ont fini

leur vie dans la solitude ou la misère .

Le compositeur Haydn disait en son temps que, comme l’artiste

profitait de la société, alors il avait des obligations envers elle.

Beethoven , lui, déclara à un prince qui lui parlait mal :

« Vous êtes devenu prince par hasard ; je suis ce que je suis par moi-même. Il y aura

encore des milliers de princes, mais il n’y a q’un Beethoven ! »

11. Révolution et musique

Avec la Révolution, la musique savante n’est plus un divertissement

aristocratique : elle s’adresse à l’ensemble de l’humanité.

Un foisonnement extraordinaire

Au début, la Révolution suscite des enthousiasmes et des passions

incroyables. Beaucoup de musiciens créent des œuvres, souvent par foi

en l’esprit révolutionnaire. Plus de trois mille chansons sont crées ;

elles sont parfois originales, ou bien un chansonnier plaque des paroles

nouvelles sur un air déjà connu : cela facilite la circulation de la chanson,

et en fait on ne compte que 650 airs différents. À ‘époque, les droits

d’auteur* sont quasi inexistants et cela ne pose pas de problème.

Une nouvelle idée de la musique

Un peu avant la Révolution, deux idées s’affrontent :

� Celle de l’art pour l’art : la musique n’est au service de rien ni de

personne : elle est faite pour séduire et se faire plaisir .

� Celle de l’art engagé : l’art, et en particulier la musique, est mis au

service des idées politiques (ou autres). C’est l’avis des

révolutionnaires. L’art doit aider à éduquer le peuple de façon

émouvante . On attache une grande importance au texte . On donne

de plus en plus de place à l’orchestre, aux percussions et aux

cuivres , et le chœur devient véritablement important. Quoi de tel, en

effet, que tambours, trompettes et grands chœurs pour enflammer

l’esprit du spectateur lors de grands concerts en plein air ? Lors de

la Fête de la Fédération en 1790, 300 000 spectateurs sont

rassemblés, il faut s’en faire entendre et aimer !

Des institutions nouvelles

La jeune République croit en l’art engagé, et la loi rend obligatoires les

chants révolutionnaires et leur enseignement : La Carmagnole, Le

Réveil du Peuple, Ça ira, et, plus rarement, La Marseillaise. Napoléon

dira quelques années plus tard : « De tous les Beaux-Arts, la musique

est celui qui a le plus d’influence sur les passions, ce lui que [l’État] doit

le plus encourager. »

Pour les nombreuses fêtes et célébrations révolutionnaires, on a besoin

de plus en plus de musiciens et de chanteurs. Un militaire mélomane

et patriote, Bernard Sarrette , crée donc la première école de musique

gratuite. Cette école devient le Conservatoire , ancêtre des

conservatoires d’aujourd’hui.

Un métier renouvelé

Au moment où la Révolution éclate, le métier de musicien , tel qu’on le

connaît aujourd’hui, est en train de se constituer. Les interprètes et les

compositeurs ne sont plus des marginaux ou des salariés , mais des

artistes indépendants . Leurs revenus proviennent des recettes des

concerts ou des droits d’édition . La plupart des compositeurs de

l’Ancien Régime se mettent au service de la Révolution, généralement

parce qu’ils croient en elle.

SourceSourceSourceSource : : : : http://blog.nikkojazz.fr/http://blog.nikkojazz.fr/http://blog.nikkojazz.fr/http://blog.nikkojazz.fr/, par Nicolas Martello, professeur, par Nicolas Martello, professeur, par Nicolas Martello, professeur, par Nicolas Martello, professeur

Intérieur

"Joujou, pipi, caca, dodo."

Do, ré, mi, fa, sol, la, si, do."

Le moutard gueule, et sa soeur tape

Sur un vieux clavecin de Pape

Le père se rase au carreau

Avant de se rendre au bureau.

La mère émiette une panade

Qui mijote, gluante et fade,

Dans les cendres. Le fils aîné

Cire, avec un air étonné,

Les souliers de toute la troupe,

Car, ce soir même, après la soupe,

Ils iront autour de Musard

Et ne rentrerons pas trop tard ;

Afin que demain l'on s'éveille

Pour une existence pareille.

"Do, ré, mi, fa, sol, la, si, do"

"Joujou, pipi, caca, dodo."

La musique mécaniqueLa musique mécaniqueLa musique mécaniqueLa musique mécanique

Des poètes et des écrivains avaient rêvé dans des œuvres de pure imagination : un jour, on pourrait reproduire et conserver des sons ! Des descriptions fantaisistes d'appareils et de procédés se trouvent dans Rabelais (1548) et Cyrano de Bergerac (1656).

Après de nombreux tâtonnements au 19ème siècle, c’est finalement un Audois, Charles CrosCharles CrosCharles CrosCharles Cros, poète et inventeur, qui va réaliser ce rêve et inventer le phonographe !

Faute d’argent, il utiliser pour son premier appareil du bric-à-brac de récupération, et de vieilles boîtes de conserves !