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Rapport mensuel Sud-Kivu Situation humanitaire avril 2011 .

Database Unit/ OCHA Sud-Kivu

http://www.rdc-humanitaire.net

© Photo MSF

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• Une quinzième zone de santé déclarée en épidémie de rougeole dans la province: la campagne de vaccination continue.

• Les civils de l’est de Shabunda toujours en proie aux attaques des groupes armés: au moins 1 300 familles ont fui leurs villages en quête de sécurité. Leurs besoins sont multiples.

• Accès: Bukavu et Goma sont désormais accessibles en quelques heures de route.

Faits marquants

Au cours du mois d’avril, la situation sécuritaire est restée volatile dans plusieurs territoires du Sud-Kivu, notamment dans les zones à accessibilité réduite, comme la presqu’île d’Ubwari, les Hauts Plateaux de Fizi, et de larges portions des territoires de Shabunda et Mwenga. En territoire de Shabunda par exemple, le groupement de Baliga et ceux de Bamuguba Sud et Nord continuent d’être le théâtre de nombreuses attaques par des FDLR, ou à subir les conséquences des affrontements entre FARDC et FDLR. Ainsi, au cours du mois d’avril, plus de 1 300 familles se sont déplacées au sein du groupement de Baliga, fuyant les attaques. En réaction à cette insécurité persistante, le phénomène d’auto-défense par la population civile s’accentue de plus en plus, soit par la constitution de groupes de défense locaux, soit par le ralliement des hommes en âge de combattre au groupe « Raia Mutomboki ». Dans les Hauts Plateaux de Fizi, un nouveau cas de viol de masse a été signalé entre Milimba et Kitumba. Au moins 28 personnes auraient été violées à Ichuku le 31 mars dernier par des présumés FDLR alors qu’elles revenaient du marché de Kabandja. Il s’agit au moins du septième cas similaire depuis le mois de janvier, ce qui porte à au moins 180 le nombre de victimes de viols de masse dans cette zone. La population civile continue

à réclamer la mise en place d’un dispositif sécuritaire dans la zone pour assurer leur protection. En ce qui concerne l’accès dans la province, la réhabilitation en cours de la route Bukavu-Kalehe-Minova-Goma constitue une évolution positive. Une jeep peut d’ores et déjà relier les capitales du Nord et du Sud-Kivu en environ cinq heures de route, alors qu’au début du mois, il fallait encore compter plus d’une journée de route pour se rendre de Bukavu à Goma. L’actualité sanitaire de la province a été marquée par la mise en œuvre de la campagne de vaccination nationale contre la poliomyélite, laquelle s’est déroulée au Sud-Kivu à partir du 28 avril, touchant 1 176 000 enfants de zéro à cinq ans. En début du mois d’avril, c’est une autre campagne de vaccination, celle contre le tétanos maternel et néo-natal, qui avait été organisée dans huit zones de santé de la province avec l’appui de l’Unicef. 250 000 femmes en âge de procréer (14-49 ans) avaient été vaccinées. En ce qui concerne la rougeole, une quinzième zone de santé a été déclarée en épidémie au cours du mois d’avril, à savoir celle de Miti-Murhesa. La campagne de vaccination, qui était organisée dans quatre zones de santé par MSF, a été suspendue dans la zone de santé de Nundu, suite aux attaques dont trois véhicules de cette ONG ont été victimes simultanément le 10 avril dans les Moyens Plateaux de Katobo et Mianzi (territoire d’Uvira) ainsi que sur l’axe Bukavu-Kamanyola. Au cours de cette attaque, deux employés de MSF avaient été blessés par balles, dont un grièvement. En réaction à cela, MSF a suspendu temporairement toutes ses activités de clinique mobile à Shabunda et autour des Hauts Plateaux d’Uvira. En ce qui concerne la nutrition, l’Unicef a constaté que neuf zones de santé (ZS) de la province dépassent la moyenne provinciale de 10 cas de malnutrition aiguë reçus par mois par hôpital général de référence depuis janvier 2011. Ainsi, les ZS suivantes nécessitent un suivi particulier des admissions dans les unités nutritionnelles thérapeutiques intensives (UNTI) : Kadutu, Ibanda, Kabare, Uvira, Fizi, Mwenga, Kamituga, Kitutu, Shabunda. Le mois d’avril a également été marqué par un tremblement de terre de magnitude de 4,8 sur l’échelle

I. Contexte général

Le Sud-Kivu en chiffres

Superficie: 64 719 km2

Population: 5 149 189 habitants (dénombrement sanitaire 2010)

Pop. Déplacée : 668 000 au 30 avril 2011

Pop. retournée: 248 000 au 30 avril 2011

Congolais rapatriés depuis le Burundi:

1 403 personnes depuis 2010 dont 79 en mars 2011 (source: UNHCR)

Burundais rapatriés depuis le Sud-Kivu:

5 574 personnes depuis 2010 dont 386 en avril 2011 (source: UNHCR)

Rwandais rapatriés depuis le Sud-Kivu:

3 979 personnes depuis 2010 dont 60 en avril 2011 (source: UNHCR)

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La réhabilitation en cours de la route Bukavu-Kalehe-Minova-Goma constitue une évolution positive pour l’accès dans la province et pour la circulation des biens et des personnes entre les provinces du Nord et du Sud-Kivu. Bien que les travaux ne soient pas encore totalement finalisés, une jeep peut d’ores et déjà relier les capitales des deux provinces en environ cinq heures de route alors qu’au début du mois, il fallait encore compter plus d’une journée de route pour se rendre de Bukavu à Goma. Ceci est possible grâce au projet d’appui à l’office des routes à l’est de la RDC (PAREST), financé par l’Union Européenne. L’Office des routes est chargé de l’exécution des travaux, tandis que l’Union Européenne a confié la gestion financière du projet à la GIZ. La brigade de l’Office des routes travaille actuellement à la pose des ouvrages de drainage, à la construction de certains ponts, et au chargement de certains points chauds. Les travaux devraient être totalement finalisés au mois de septembre.

L’ONG locale Agence d’Achat des Performances (AAP) vient de finaliser la 1ère phase de travaux de la route Matili – Penekusu (territoire de Shabunda), c’est-à-dire le tronçon de 35 km entre Kikamba et Penekusu. La deuxième phase des travaux (Matili-Kikamba 85km et Matili-Penekusu) débutera en mai. Ces travaux sont financés par le Pooled Fund.

L’espace humanitaire sur le littoral Sud-Ouest du lac Tanganyika continue de se réduire suite à la présence des éléments du groupe armé Yakutumba. En effet cette situation d’insécurité avait entraîné l’interruption des déplacements des humanitaires sur les localités de Talama, Yungu, Kavumbwe depuis décembre 2010 alors qu’un mouvement progressif de retour des déplacés confrontés à plusieurs besoins humanitaires est signalé ces deux derniers mois.

Au cours du mois d’avril, les humanitaires ont été victimes de quatre incidents sécuritaires dans la province du Sud-Kivu. Parmi ceux-ci, signalons, deux attaques qui ont eu lieu simultanément le 10 avril sur plusieurs véhicules de l’ONG MSF dans les Plateaux de Katobo et Mianzi (axe Runingu-Marungu, territoire d’Uvira) ainsi que sur l’axe Bukavu-Kamanyola. Au cours de cette dernière attaque, deux employés de MSF avaient été blessés par balles, dont un grièvement. En réaction à cela, MSF a suspendu

Accès Humanitaire

temporairement toutes ses activités de clinique mobile à Shabunda et autour des Hauts Plateaux d’Uvira.

Depuis l’attaque des véhicules de l’ONG MSF le 10 avril sur l’axe Runingu – Marungu dans les Hauts Plateaux, certaines organisations internationales hésiteraient encore à emprunter cette route et attendent les résultats de l’enquête sur ces incidents.

L’état du tronçon routier Fizi-Lulimba-Kilembwe s’est dégradé, et de nombreux bourbiers sont présents sur l’axe, rendant difficile l’accès des humanitaires dans la zone. C’est le constat fait par la mission inter-agences organisée par le groupe sectoriel « Logistique » au mois de mars. Cette dégradation survient malgré les travaux qui ont été effectués manuellement sur l’axe Fizi – Lulimba par l’ONG locale PRIMAR depuis juin 2010. Suite à la modicité de l’enveloppe allouée (sous-estimation du budget), à la poursuite du trafic routier et aux pluies abondantes qui ont handicapé la bonne marche des travaux, ce projet, essentiellement centré sur la réhabilitation des points critiques de l’axe, n’a pas eu l’impact désiré. Le mauvais état de la route n’avait d’ailleurs pas permis aux évaluateurs de la mission inter-agences d’atteindre Lulimba.

Le tronçon routier entre Baraka et Uvira, en réhabilitation par la compagnie chinoise d’ingénierie de la MONUSCO depuis le 06 janvier, reste difficilement praticable à ce jour, malgré les efforts des soldats chinois. En effet, bien que la compagnie chinoise ait travaillé sur 61 km de route (km 12 à 56 et km 82 à 99), le manque de matériel, les pluies à répétition du mois

Axe Nindja-Ihembe, Territoire de Kabare

de Richter, qui a secoué les habitants d’Uvira et de ses environs le 03 avril, sans faire de dégâts. L’épicentre de ce tremblement de terre a été localisé à 45 km au Nord de Bujumbura. Il s’agit de la troisième secousse sismique ressentie dans la zone depuis le début de 2011. Cet évènement a relancé la question de l’élaboration d’un plan de contingence qui serait élaboré de façon concertée entre humanitaires et autorités compétentes. La communauté humanitaire du Sud-Kivu entend profiter de la récente mise en place, par le Gouvernement provincial du Sud-Kivu, d’un « Service

de protection civile » pour travailler avec la partie gouvernementale sur la réalisation d’un plan conjoint « catastrophes naturelles ».

Enfin, signalons deux accidents tragiques : le crash d’un avion de la MONUSCO, le 04 avril à Kinshasa, qui a fait 31 victimes dont de nombreux travailleurs humanitaires ; et le naufrage le 25 avril d’un bateau sur le lac Kivu, qui a causé la mort d’au moins 80 passagers.

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Situation de protection – contributions du Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (UNHCR) et de OXFAM La situation de protection au cours du mois d’avril dans la province du Sud-Kivu aura été marquée par deux éléments majeurs. D’une part, par des attaques des groupes armés - dont les FDLR - sur les populations civiles, particulièrement dans les territoires de Shabunda, Mwenga, Uvira et Kalehe. D’autre part, par des accrochages entre les FARDC et les groupes armés, particulièrement dans les territoires de Mwenga et de Fizi. Dans le territoire d’Uvira, au niveau des Hauts Plateaux de Bijombo, les Mayi-Mayi Mupekenya commettraient de plus en plus d’exactions sur les civils. Au cours de ce mois, ils auraient été auteurs d’attaques suivies de viols sur les populations dans la localité Tchanzovu.

Protection des civils

Axe Shabunda- Lulingu (territoire de Shabunda) : une mission inter – clusters a été organisée du 11 au 13 avril, avec comme objectif de réaliser une évaluation multisectorielle sur cet axe (108 km). Uvira - Kikozi - Muranvia (territoire de Uvira, groupement de Bijombo), le 19 et le 20 avril : Une mission conjointe de protection s’est effectuée le 19 et le 20 mars dans deux localités du territoire d’Uvira, suite aux incidents de protection qui y avaient été notifiés, à savoir le viol de neuf femmes, et le pillage des biens des populations dans la nuit du 26 au 27 mars dans la localité de Kikozi. Selon les sources locales, ces exactions seraient attribuables à un groupe de présumés FARDC relevant du 4422ème Bn de Muranvia. Les organisations suivantes faisaient partie de la mission : Arche d’Alliance, AMCEV, CAMPS, OCHA, MONUSCO (CAS, PE, DH, UNPOL, Affaires Politique), Auditorat Militaire/Garnison d’Uvira. Sur place la mission a relevé plusieurs besoins prioritaires :

Missions inter clusters

de mars (20 jours de pluie) et le chargement des véhicules qui empruntent cet axe ont été des obstacles de taille pour cette réhabilitation. Suite à cela, il est à craindre que le travail ne se termine pas dans le temps prévu. Pendant ce temps, certains ouvrages de franchissement tels que le pont Lweba ou Lusenda/Lulinda se dégradent davantage et menacent de céder.

A Shabunda, les problèmes de sécurité sur la route Burhale – Shabunda continuent de constituer un frein à la mobilité et à l’accessibilité. Ainsi, le 23 avril, un véhicule de commerçant en provenance de Bukavu a été attaqué à une trentaine de kilomètres de Kigulube par des présumés FDLR, faisant huit morts et cinq blessés graves. Plus tôt dans le mois d’avril, un autre véhicule avait été attaqué dans cette même zone, et ses passagers dépouillés, mais sans que ne soient déplorés des pertes en vies humaines.

Signalons que depuis le 15 avril, la route Burhale-Shabunda n’est plus praticable pour les jeeps 4X4. Seuls les motos et les camions 4X4 arrivent encore à parcourir cette route d’un bout à l’autre. Ceci est du à la présence d’une dizaine de bourbiers très profonds à Nyombe (environ 30 km de Nzibira), infranchissables par les jeeps. La zone étant particulièrement insécurisée suite aux multiples attaques de bandits et de FDLR, il est extrêmement difficile pour les maîtres d’ouvrage d’organiser la réhabilitation de ce tronçon.

De manière générale, dans le territoire de Shabunda, la présence de FDLR constitue un frein majeur au déplacement de la population civile ainsi que des humanitaires. Les lieux les plus souvent attaqués sont les suivants : groupements de Baliga, Bamuguba Nord et Sud, Ikama-Kasanza, Batale, Basitabiale. Ces groupements sont également les zones de retranchements de ces opposants armés. Les groupements réputés sécurisés dans le territoire sont les groupements de Batchunga, Beigala et Bagabo, où la présence des éléments des FARDC et de la PNC est suffisante pour assurer la protection des civils et des

celui lié au dispositif sécuritaire pour la protection des populations civiles et de leurs biens, à la médiatisation/ou sensibilisation pour une cohabitation pacifique entre les différentes communautés Banyamulenge, Bavira, Bafulero et Babembe, la résolution des conflits fonciers par le renforcement de l’appareil judiciaire, au besoin par rapport à l’appui en vivres et non vivres aux ménages pillés et enfin à la réponse par rapport à la prise en charge socio-économique des victimes de violences sexuelles.

Population civile de Nindja-Ihembe, Territoire de Kabare

Dans le territoire de Kalehe il a été rapporté une tendance à l’augmentation des crimes rituels (homicides par étranglements avec une corde). Ce phénomène, appelé « Kabanga », serait dû à une croyance véhiculée par la population selon laquelle une corde ayant étranglé une personne posséderait des vertus magiques. Il existerait donc un « marché noir » de telles cordes qu’exigeraient les guérisseurs traditionnels à leurs clients pour réaliser magiquement tout ce que ces derniers leur demanderaient. Ce phénomène serait particulièrement accentué dans les localités de

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Muhongoza et Kasheke (groupement Mbinga Sud). Dans le territoire de Mwenga, signalons une bonne nouvelle : dans la forêt de Matundu (localité de Kabudika), 72 personnes dont 30 enfants, 41 femmes et un homme ont été libérées par les FARDC suite à une attaque contre une position FDLR. Ces personnes étaient retenues comme otages depuis les opérations KIMIA II, soit depuis près de deux ans. La plupart d’entre elles proviendraient de Nyabaleke (groupement Kigogo), Mizulo et Bisembe (groupement Bashimwenda I dans la chefferie de Basile) où elles auraient été prises en otage et contraintes à vivre sous l’autorité des FDLR. Les femmes auraient été traitées comme esclaves sexuelles et obligées à effectuer des travaux champêtres pour le compte de ces FDLR, tandis que les hommes et les enfants auraient été astreints au travail dans les carrés miniers. Au cours de ce mois, plusieurs incidents de protection par des éléments FARDC et la Police nationale Congolaise (PNC) ont également été signalés sur la population civile, comme les arrestations arbitraires et les extorsions sur la population ont également marqué ce mois d’avril. Statistiques Remarque : le nombre d’incidents rapportés varient d’une zone à une autre selon la couverture des moniteurs, ce qui a une influence négative là où l’accès est difficile et où la sécurité est faible. Le tableau d’incidents de protection présente un total de 1 039 cas d’incidents de protection rapportés pendant le mois d’avril 2011. Le territoire de Kabare a enregistré le plus grand nombre d’incidents de l’ordre de 272 cas, soit 26% du total d’incidents de protection, suivi du territoire de Walungu qui a enregistré 185 cas, soit 17% du total.

Répartition des incidents par territoire

Répartition des incidents par type

homicides), 11% pour les travaux forcés, 2% des cas d’enlèvement, 5% pour les taxes illégales et 11% pour les travaux forcés. Par rapport aux auteurs, le plus grand nombre d’incidents rapportés seraient du fait des militaires FARDC (523 cas soit 50% du total des incidents), suivis des inconnus (135 cas soit 13%) puis des groupes armés, dont les FDLR (129 cas soit 12%) avec . Dans les territoires où les FDLR et autres groupes armés contrôlent certaines zones, la grande portion des incidents n’est pas rapportée ou confirmable (voir l’explication ci-haut liée aux problèmes de rapportage). De même, les moniteurs n’ont pas accès aux zones affectées par des opérations militaires en cours. Ceci fait que certains territoires les plus insécurisés connaissent néanmoins un faible taux d’incidents. C’est le cas du territoire de Shabunda. On constate que globalement la situation de la province au regard des incidents de protection n’a pas beaucoup changé par rapport au mois précédent: 1 034 cas incidents enregistrés au mois de mars 2011 contre 1 039 cas enregistrés au mois d’avril 2011. Comme au mois de mars, le territoire de Kabare est resté en tête en termes de nombre d’incidents rapportés, une des explications serait qu’il est parmi les territoires les mieux couverts par les moniteurs. La proportion des types d’incidents n’a pas beaucoup varié non plus. Pour le viol par exemple, on a rapporté 8% du total pour le mois de mars 2011 et 6% pour le mois d’avril. Quant aux auteurs, les FARDC restent en tête. Ceci continue à s’expliquer non seulement par les nombreux mouvements des troupes et les opérations militaires observées dans la province, le manque de logistique adéquate accompagnant ces opérations, mais aussi et surtout par le fait que les moniteurs peuvent facilement rapporter les incidents dans la partie contrôlée par les FARDC.

En outre, les incidents de protection les plus fréquemment enregistrés ont été de l’ordre de 45% des cas d’atteintes à la propriété (extorsions et pillages), 16% pour les arrestations arbitraires, 6% pour les viols, 11% pour les autres atteintes à l’intégrité physique (coups et blessures et

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Au mois d’avril, l’arrivée de 900 ménages en provenance de Luntukulu (territoire de Walungu) a été signalée vers Ngando (territoire de Mwenga). Ces familles auraient été déplacés en 2010 de Shabunda à Luntukulu, et se seraient ensuite dirigées vers Ngando. Au cours du mois écoulé, la présence de quelques ménages déplacés en provenance de l’est de Shabunda a également été rapportée vers Kamituga. Cependant ces mouvements restent à vérifier. L’actualisation des chiffres des retournés en provenance de Fizi vers Mwenga fait augmenter de 7 885 personnes le nombre total de retournés dans le territoire de Mwenga. Ces retours ont principalement été enregistrés à Itombwe au cours des derniers mois. Uvira L’actualisation de la situation de déplacement dans le territoire de Fizi a permis de mettre en évidence le retour, au cours des derniers mois, de 2 025 personnes vers leur milieu d’origine. Ce retour se serait effectué principalement vers les alentours de Lemera. Kalehe La mission inter-cluster qui s’est rendue à Kalonge a récolté les chiffres de déplacés publiés par les structures locales. Selon ces données, 10 655 personnes seraient arrivées à Bisisi, 1 534 personnes à Chaminunu et 137 personnes à Fendula depuis le dernier trimestre 2010. Ces déplacés viendraient du nord-ouest de Shabunda et de Nindja, où ils auraient fui les affrontements entre FARDC et FDLR. Kalonge demeure une zone d’accueil privilégiée pour les personnes en mouvement de fuite ou de retour. Rapatriement Au cours du mois d’avril, 386 réfugiés burundais vivant en RDC ont été rapatriés volontairement vers leur pays d’origine par le Haut Commissariat des Nations Unies pour les Réfugiés (HCR) à partir du centre de transit de Kavimvira (Uvira).

NB : OCHA publie désormais les chiffres des déplacés et retournés sur une base trimestrielle, afin de donner plus de temps à la vérification des statistiques, et d’en augmenter ainsi la fiabilité. La Commission Mouvements de Population (CMP) continue de se réunir chaque fin de mois, afin de mettre en commun les différents chiffres collectés sur le terrain. Les chiffres des mouvements qui suivent sont compilés à l’issue de la réunion de CMP mensuelle mais doivent cependant être considérés comme des estimations non officielles. Seuls les chiffres publiés trimestriellement ont une valeur officielle. Shabunda La partie nord-est du territoire de Shabunda a connu une recrudescence des cas d’attaques à répétition, dont les éléments présumés FDLR seraient des auteurs principaux dans plusieurs groupements. Celui de Baliga seul aurait reçu pour ce mois d’avril, 1 318 ménages déplacés selon les premières estimations des acteurs locaux. Ces ménages auraient fui leurs villages et auraient cherché refuge dans les localités de Mulungu Centre, Kolula et Tchamombe, qu’ils estiment sécurisés grâce à la présence des FARDC et PNC. Les déplacés viennent de: Kalaga (1, 2 et 3), Kamingisi, Lwigi, Mambalu et Bikili(1 & 2), villages qu’ils ont fuis suite aux attaques du 07 au 10 avril. D’autres sont issus de Musingi et Kibombo, qu’ils ont quitté suite aux affrontements du 21 au 22 avril. Tous ces ménages sont logés en familles d’accueil. Quelques ménages se seraient aussi déplacés vers Kamituga (territoire de Mwenga). Ces populations en déplacement seraient jusqu’à ce jour sans assistance humanitaire, selon le rapport du comité des déplacés, des ONG locales intervenant dans cette zone et de la société civile locale (noyau de Baliga). Fizi Lors de sa réunion du mois d’avril, la sous-commission mouvements de population (CMP) à Baraka a actualisé les chiffres de déplacements et de retours dans le territoire de Fizi, lesquels sont étalés au cours des derniers mois. De cette actualisation, il ressort que les seules localités où des déplacés seraient encore présents sont celles de Kazimia, Kisanga, Milimba, Kabanjda (dans les Hauts Plateaux), et Iansi jusqu’à Ngalula sur l’axe Misisi-Nyangi. Les autres déplacés seraient tous rentrés chez eux, depuis les localités où ils étaient déplacés, notamment celles de Mikenge, Buzimba, Kamba, Kenya, Kanduli, Kamombo, Kabara, Kazimia et Baraka. Cette actualisation fait baisser le chiffre des déplacés du territoire de 56 565 à 11 270 personnes, ce qui constitue une diminution de 45 295 personnes. Pour la même raison, le chiffre des retournés est passé de 68 281 à 111 206 personnes. Les retournés se trouvent principalement à Fizi Centre, Amba, Kamombo, Lulimba et Karamba. Une partie des retournés seraient retournés aussi à Itombwe (territoire de Mwenga) et Lemera (Uvira). Mwenga

Mouvements de populations

Au cours du même mois un groupe technique de travail regroupant le HCR, des officiels de la RDC et du gouvernement tanzanien a séjourné à Uvira et à Baraka. Ce séjour s’effectuait dans le cadre d’une mission d’évaluation sur les conditions de retour des réfugiés Congolais vivant en Tanzanie. OCHA y était invité pour présenter la situation sécuritaire dans la province.

Rapatriements - Centre de Transit d'Uvira , Territoire d’Uvira

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Séance de vulgarisation des principes humanitaires auprès des militaires des centres de regroupement de Kananda (territoire de Fizi) et Luberezi (territoire d’Uvira) : L’antenne du Bureau des Nations Unies pour la coordination des affaires humanitaires (UNOCHA) d’Uvira a organisé le 14 et le 26 avril des séances de vulgarisation aux principes directeurs de l’action humanitaire d’urgence au bénéfice d’officiers et sous-officiers des FARDC en formation dans ces centres de regroupement. Au total, 78 militaires ont assisté à ces séances. De manière générale, la communauté humanitaire entretient des bonnes relations avec le gouvernement et les autorités locales de Fizi et Uvira. Ceci est témoigné par la participation et l’implication des services étatiques dans les réunions sous-clusters comme celui de la Santé, Nutrition, Sécurité alimentaire, la réunion du comité humanitaire etc., et la participation aux missions conjointes d’évaluation (mission à Kikozi). A Fizi par exemple, la réunion mensuelle de concertation entre les autorités locales et la communauté humanitaire s’est tenue comme prévue le 27 avril. A l’issue de cette rencontre, les participants

Collaboration avec le Gouvernement se sont réjouis de la franche collaboration qui a caractérisé la relation entre services étatiques et organisations humanitaires au cours du mois. A Shabunda également, les relations sont au beau fixe entre la communauté humanitaire et les autorités territoriales, lesquelles participent régulièrement aux réunions des cadres de concertation entre les autorités territoriales et les humanitaires. Cette bonne collaboration s’est notamment manifestée dans l’implication de l’autorité locale pour aider à résoudre plusieurs conflits causés par l’incompréhension, par la population locale, du travail des humanitaires. Afin d’éviter, à l’avenir, que des malentendus ne persistent quant au travail des humanitaires, l’autorité locale a recommandé à OCHA d’organiser une séance de sensibilisation sur les principes qui régissent l’action des humanitaires, et sur les mandats et modes opérationnels des principaux acteurs humanitaires à Shabunda Centre. A Bukavu, le Gouverneur de Province a réuni, le 26 avril, plus de 20 membres des organisations actives dans le secteur de l’eau, hygiène et assainissement (WASH). L’objectif de cette réunion était de trouver une solution au problème de pénurie d’eau qui risque de se poser au cours de la prochaine saison sèche.

II. Besoins et réponses humanitaires majeurs mois, il a été demandé au cluster logistique et à AFEDEM de réviser la proposition de projet.

• Vu la dégradation rapide du tronçon routier Uvira-Baraka, le cluster logistique a fait un plaidoyer auprès de la MONUSCO/Stabilisation pour une accélération des travaux prévus sur le tronçon.

• Dans le territoire de Fizi, l’ONG Agence d’aide à la coopération technique et au développement (ACTED) a mis en place une brigade d’aménagement des points critiques des axes Lulimba-Misisi-Yange et Lulimba-Kilembwe grâce au financement de l’Union européenne.

• Le Programme alimentaire mondial (PAM) a poursuivi, grâce aux fonds CERF (Fonds central de réponse aux urgences), ses services logistiques de transport et entreposage gratuits organisés en faveur des organisations humanitaires. Dans ce cadre, le Bureau des Nations Unies pour les services d’appui aux projets (UNOPS) a bénéficié d’un transport lacustre de 70 tonnes métriques (MT)/350m3 de matériel de Goma à Bukavu, et de Bukavu à Fizi. L’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) a également bénéficié d’un transport routier Bukavu-Kavumu de 37,294 MT, d’un transport aérien Kavumu-Shabunda de 20,13MT et Kavumu-Kilembwe de 17,164 MT de semences et outils aratoires. L’ONG Corps médical international (IMC) a quant à elle bénéficié d’un entreposage de médicaments.

Défis • Organisation des missions de suivi et d’évaluation sur terrain

Logistique

Développements clé Sur la route Kavumu-Minova-Goma, la jonction Bukavu-Minova a été rendue effective entre la brigade de l’Office des Route (OR) qui réhabilite la route Bukavu-Goma depuis Sake (Nord-Kivu) et celle qui travaille depuis Katana au Sud-Kivu. Ces travaux sont réalisés dans le cadre du projet d’appui à l’office des routes à l’est de la RDC (PAREST), financé par l’Union Européenne. L’office des routes est charge de l’exécution des travaux, tandis que l’Union Européenne a confié la gestion financière du projet à la GIZ. Selon le directeur de l’Office des routes, le seul point critique reste l’endroit appelé « Chez les français » où les travaux ont commencé, mais le trafic se déroule normalement. Environ trois heures de route suffisent actuellement pour parcourir la route Kalehe-Minova au lieu d’environ sept avant la réhabilitation. Activités réalisées • L’ONG Appui aux femmes démunies et enfants

marginalisés (AFEDEM) a présenté au Comité permanent inter-agences (CPIA) son projet de réhabilitation de la route Kalungu-Numbi-Ziralo dans les Hauts Plateaux de Kalehe. Soumis pour financement au Fonds de réponse rapide (RRF) pour un montant de USD 354 395, ce projet a notamment pour objectif d’ouvrir la voie routière aux convois humanitaires et faciliter les échanges socio-économiques par la réhabilitation de 36 km de route. Puisque le RRF ne finance des projets qu’à hauteur de maximum USD 300 000, et sur une durée de trois

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Rapport mensuel Sud-Kivu Situation humanitaire avril 2011 8 .

Développements clé La situation de la province a été globalement calme pendant le mois d’avril. Des grands mouvements de population causant la perte des biens non alimentaires (NFI) n’ont pas été observés. Toutefois, dans le territoire de Mwenga, chefferie de Luindi, les opérations des FARDC contre les FDLR ont provoqué quelques déplacements des habitants de cette chefferie. Ainsi, environ 120 ménages se sont déplacés suite aux pillages enregistrés en marge de ces opérations militaires. Le cluster NFI se positionnera sur la zone aussitôt que les indications de protection le permettront. Activités réalisées Les acteurs du programme de réponse rapide aux mouvements de populations (RRMP) ont assisté des ménages vulnérables dans les zones de retour des Hauts Plateaux de Kalehe, mais aussi ceux de Abala et Lumanya dans territoire de Fizi :

• Distribution des kits NFI à 2 000 ménages dans les Hauts Plateaux de Kalehe par International rescue committee (IRC). Une mission de cette ONG se trouve actuellement dans la zone en vue de préparer une assistance à 350 autres ménages vulnérables estimés non couverts ni par elle-même ni par le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) lors de leurs distributions des 04 et 06 avril dernier

• Distribution de 2 408 kits NFI à Lumanya et Abala sur l’axe Fizi-Minembwe en territoire de Fizi aux ménages vulnérables, par l’ONG AVSI (Association des volontaires pour le service international).

• L’ONG Arche d’alliance (ARAL) a assisté 1 125 ménages déplacés dans le groupement de Wakabango 1er sur l’axe Kalole-Kitindi en territoire de Shabunda grâce au financement Pooled Fund.

Événements à venir • Intervention NFI à Kakolokelwa (territoire de

Mwenga) par IRC RRMP pour 2 408 ménages vulnérables (déplacés, retournés et familles d’accueils)

• Complément de l’intervention dans les Hauts Plateaux de Kalehe pour plus de 300 ménages vulnérables (chiffre à préciser au retour des équipes)

• L’ONG ARAL prévoit une deuxième distribution dans le groupement de Wakabango 1er avec le Pooled Fund en faveur de 1 125 autres ménages déplacés

• Deux MSA (évaluations multisectorielles) sur la situation humanitaire d’au moins 2 500 ménages des déplacés, retournés et familles d’accueil de Kalonge sont en passe d’être publiées. Les conclusions de ces évaluations devraient permettre de valider l’organisation par IRC/RRMP d’une foire aux NFI.

• Kalonge : Plus de 2500 ménages vulnérables (déplacés, retournés et familles d’accueils).

Défis: Dans le territoire de Mwenga, sur l’axe Itula-Kitindi, la présence d’environ 3 500 ménages vulnérables (déplacés et retournés) a été signalée, mais aucune évaluation de leur situation n’est faite à ce jour.

• Poursuite du transport gratuit grâce aux fonds CERF • Suivi du dossier FONER (Fonds national d’entretien

des routes) au niveau provincial et national • Soumission au RRF (Fonds de réponse rapide) du

projet AFEDEM pour la réhabilitation de l’axe Kalungu-Numbi-Ziralo

Evénements à venir • Participation à la réunion de coordination des routes,

chaque vendredi à la MONUSCO et à la réunion inter-clusters du 16 mai

• Poursuite des services logistiques aux humanitaires

• Mener des plaidoyers des gaps logistiques

Biens non alimentaires et abris d’urgence

Territoire Zone (ZS, axe d’intervention, village,..) ACTIONS PRISES

FIZI

Malinde-Katalukulu-Sebele-Nemba l-Nemba ll-Kibanga-Karamba- Kazimia (58km)

aucune

Kananda-Bwala-Kilicha (65 km) aucune

Katanga-Malicha-Simbi-Mukera (25 Km) aucune

Abala - Minembwe (80km) aucune Lulimba–Gwado–Namukala-Lwiko–Lumbwe–Kagembe-Kayumba-Malingumu–Nessani–Maindombe (95km) aucune

Mukindja-Kakungu-Kananda (12Km) aucune

KALEHE

Kitchanga- Kaheo (36km) aucune

Kalungu - Numbi - Zirhalo (42 km) Soumission Fonds RRF AFEDEM

KABARE Kaniola - Ihembe - lwizi ( 36 Km) aucune

MWENGA

Pont MELA aucune

Pont de Kitutu Absence

Fonds Chinois

Kilima-Bionga (20km) aucune

Birala-Kilungutwe (32km) aucune

SHABUNDA

Lulingu-Nyambembe (32km) aucune

Lugungu-Mapimo (35km) aucune

Shabunda-Makese(27 km) aucune

Kigulube- Mulungu- Kolula (98 Km) Déviation Mulungu centre aucune

UVIRA

Pont Lweba et Lusenda Proposition Space

Uvira - Baraka PK 45 Proposition Space

Runingu- Marungu (125km) aucune

Piste de Katanga Proposition

RRF ACTED

Marungu-Magunda-Katanga-Bijombo-Mikenge (140km) aucune

Kirindi- Ndolera (25km) aucune

Kirindi- CDC- Lubarika (30km) aucune

Tableau des Gaps logistiques Sud- Kivu

Ci-dessous, nous publions la liste des problèmes d’accessibilité rele-vés par le Cluster Logistique du Sud-Kivu. Dans la colonne de droite, sont indiquées, là où elles existent, les actions entreprises pour y trouver une solution. Les problématiques qui restent jusqu’à ce jour sans solution sont appelées « Gap ».

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Rapport mensuel Sud-Kivu Situation humanitaire avril 2011 9 .

Développements clé Dans la zone de santé de Kalehe, l’ONG Action contre la faim (ACF-USA) vient de finaliser une cartographie du wilt bactérien, une maladie qui affecte le rendement des bananiers. Organisée en partenariat avec l’Inspection provinciale de l’agriculture et élevage (IPAPEL), l’ONG CIALCA, et d’autres organisations locales, cette enquête a couvert 89 villages sur les 122 que compte la zone de santé. Elle a mis en évidence une progression de la maladie vers le sud du territoire. Sur les 89 villages visités, 77 étaient affectées par le wilt bactérien du bananier, soit 86,5%. Le Programme alimentaire mondial (PAM) a mené dans les territoires de Fizi, Mwenga et Uvira une étude des marchés d’écoulement des produits alimentaires. Cette étude avait pour but l’évaluation de certains marchés en vue de la mise en place éventuelle des activités de « cash and voucher ». Ce mécanisme « cash and voucher » consiste à identifier des marchés et des commerçants locaux capables de fournir les vivres aux bénéficiaires, au lieu de procéder à des distributions traditionnelles. Dans ce cadre, les marchés de Mbogo, Sange, Runingu, et Rubanda (territoire d’Uvira), de Baraka, Fizi (territoire de Fizi), de Kamituga, Kibe, Mwenga et Kilungutwe (territoire de Mwenga) ont été soumis aux éléments d’analyse suivants : disponibilité des produits, capacité de réponse et flexibilité commerciale. Activités réalisées Dans le territoire de Mwenga, l’ONG Conseil Norvégien pour les réfugiés (NRC) a distribué 1 468 tonnes métriques de vivres du PAM au bénéfice de 70 649 bénéficiaires déplacés, retournés et autres vulnérables. Dans ce même territoire, la même ONG a mené des activités de travail contre nourriture dans la réhabilitation des étangs piscicoles, avec l’aide des vivres du PAM. 283 écoles réparties dans les territoires de Kabare, Walungu, Mwenga, Kalehe, Fizi et de la ville de Bukavu ont bénéficié d’une aide alimentaire du PAM dans le cadre de cantines scolaires.

Dans les zones de santé de Kabare, Kaziba, Walungu, Bukavu et Nyantende, la 8ème CEPAC a fourni une supplémentation nutritionnelle dans 42 structures de prise en charge sanitaire grâce aux vivres du PAM.

Une assistance alimentaire a été fournie à 149 enfants sortis des forces et groupes armés (ESFGA) par l’ONG Bureau pour le volontariat au service de l’enfance et la santé (BVES).

En partenariat avec le Haut commissariat des Nations Unies pour les réfugiés, le PAM a également fourni une aide alimentaire au bénéfice de 214 réfugiés en transit.

L’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) a organisé la distribution des semences et outils aratoires à 418 ménages déplacés de Lubarika dans la Plaine de la Ruzizi et à 1 000 ménages retournés dans les Moyens et Hauts Plateaux d’Uvira (Marungu, Kitembe, Kitoga, Musondjo, Ibangwa, Kikungwa et Mulenge).

Après la cartographie du wilt bactérien du bananier qu’il a finalisée dans la zone de santé de Kalehe, ACF a formé 40 comités de surveillance de cette maladie du bananier sur la préparation du substrat, en vue de la mise en place des rejetons dans les germoirs. Dans la même zone de santé, cette ONG a planté 3 619 rejets de bananiers dans les champs de démonstration sur une superficie de 579 hectares. Enfin, cette ONG a distribué des kits maraîchers à 2 015 ménages retournés dans la zone de santé de Bunyakiri et à 273 ménages d’enfants déchargés de UNT. Défis A Kalonge : • Diffusion des boutures saines de manioc à Bigizi • Besoin d’assistance en intrants agricoles aux

ménages victimes des pluies avec grêle de Chifunzi Centre et ses environs, et aux déplacés et familles d’accueil du bassin de production de Chaminunu, Bigizi et Bisisi

• Besoin d’appui aux ménages retournés de Fendula en semences de qualité (plançons de pomme de terre sains) pour lutter contre la bactériose

• Besoin d’appui en sécurité alimentaire au profit des familles d’enfants malnutris déchargés du programme de ACF finissant

A Kalehe : • Destruction des cultures en phase de végétation par

la grêle sur l’axe Luzira-Kasheke. La récolte de la saison en cours sera mauvaise dans ces localités

Evénements à venir • Distribution d’intrants agricoles à 10 groupements

d’agriculteurs de Kolula (Shabunda) par Malteser et FAO

• Distribution de géniteurs de caprins à 500 ménages retournés de Kilembwe par Action Aid International à Kilembwe

• Poursuite des activités de réimplantation des rejets sains de bananiers dans les champs de multiplication à Minova par ACF.

Selon le système de gestion de l’Information sanitaire en RDC, les données du mois en cours sont rapportées dans la quinzaine du mois suivant. C’est pourquoi nous rapportons dans ce rapport d’avril les données SNIS de mars 2011 : Développements clé Evolution de la situation de prise en charge dans les unités nutritionnelles aux premiers trimestres 2010 et 2011

Nutrition

Sécurité alimentaire

INDICATEURS 2010 2011 UNTI UNTA UNS UNTI UNTA UNS Nombre de cas pris en charge

1 703 12 312 11 615 1 275 8 045 577

Taux de guérison 77,9 84,0 97,5 87,7 90,4 100,0

Taux de décès 13,7 0,7 0,0 9,4 0,4 0,0

Taux d’abandon 5,5 6,4 0,0 2,0 3,8 0,0

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Rapport mensuel Sud-Kivu Situation humanitaire avril 2011 10 .

Dans les unités nutritionnelles, moins d’enfants ont été pris en charge au premier trimestre de cette année 2011 par rapport au premier trimestre 2010. Pour ce qui est des indicateurs, il est constaté une sensible amélioration du taux de guérison dans les unités nutritionnelles en 2011 soit 87,7% dans les unités nutritionnelles thérapeutiques intensives (UNTI) contre 77,9% en 2010 ; 90,4% en unités nutritionnelles thérapeutiques ambulatoires (UNTA) en 2011 contre 84,0% en 2010. Le taux d’abandon est moins élevé dans les unités nutritionnelles en 2011 par rapport à 2010 : de 5,5% en UNTI au premier trimestre 2010, il est passé à 2% cette années, tandis que dans les UNTA il est passé de 6,4% en 2010 à 3,8% cette année. Dans les unités nutritionnelles de supplémentation (UNS), le taux de guérison est passé de 97,5% en 2010 à 100% cette année 2011. Activités réalisées Les résultats préliminaires sont sortis pour les enquêtes nutritionnelles anthropométriques territoriales chez les enfants de 06 à 59 mois réalisées à Fizi, Uvira et Kabare en janvier 2011. En voici les principaux indicateurs.

Référence Indicateur Prévalence Kabare Uvira Fizi

Z-SCORE Malnutririon aiguë globale (MAG)

11,90% 10,20% 8,80%

P/T< -2 zscore et/ou œdèmes

(9,3-15,1 CI) (8,1-12,9 CI) (6,7-11,4 CI)

Malnutrition

aiguë sévère (MAS)

2,80% 0,90% 0,30%

P/T< -3 zscore ou œdèmes

(1,6-5,0 CI) (0,4-2,0CI) (0,1-1,2CI)

OMS (Organisation mondiale de la santé)

MAG 12,30% 11,40% 9,10%

P/T< -2 zscore et/ou œdèmes

(9,7-15,5 CI) (9,1-14,3 CI) (7,0-11,7 CI)

MAS 5,10% 2,40% 1,60%

P/T< -3 zscore ou œdèmes

(3,4-7,5CI) (1,5-3,7CI) (0,8-2,9)

Taux de mortalité rétrospective de 3 mois (décès/ 10000/ jr) enfants < 5 ans

1,90% 1,30% 0,60%

(1,21-3,04CI) (0,81-2,16CI) (0,27-1,51CI)

Taux de mortalité rétrospective de 3 mois (décès/ 10000/ jr) population totale

0,90% 0,60% 0,50%

(0,72- 1,14CI)

(0,38-1,10CI) (0,32- 0,8CI)

NCHS (National center health ser-vice)

Bien qu’il faille encore attendre la validation finale de ces résultats par le Ministère de la santé via le Pro-gramme national de nutrition (PRONANUT) à Kinshasa, et tenant compte des références du National center health service (NCHC), on peut déjà constater que le territoire de Kabare, qui compte deux zones de santé, est le plus affecté. En effet, le taux de MAG y est le plus élevé soit 12,4% selon l’OMS, contre 5,1% de MAS. Le taux de mortalité rétrospective sur 3 mois (décès/10 000/jour) concernant les enfants de moins de cinq ans y représente environ 2,0%. Le territoire d’Uvira, qui compte 09 zones de santé, vient en second lieu avec 11,4% de MAG selon l’OMS, et 2,4% de MAS. Ces en-quêtes ont été mises en œuvres par le PRONANUT avec le financement du Programme alimentaire mondial (PAM).

En termes d’interventions nutritionnelles, depuis ce mois d’avril, la zone de santé de Fizi est appuyée par la Caritas Uvira sur financement Pooled Fund II 2010 pour 6 mois. La zone de santé de Kabare est quant à elle appuyée par Action contre la faim (ACF-USA) sur un financement canadien pour 12 mois, à dater du mois de mars 2011. Voici le récapitulatif, selon la référence NCHS, des en-quêtes nutritionnelles anthropométriques zonales chez les enfants de 06 à 59 mois dans sept zones de santé du Sud-Kivu. Du 4ème trimestre 2010 au 1er trimestre

Zone de santé

Finance-ment

Partenaire Période MAG (%)

MAM (%)

MAS (%)

Mwana Unicef PRONANUT 09/2010 6,3% 3,7 % 2,6%

Kaniola Unicef PRONANUT 09/2010 9,0% 7,1% 1,9%

Shabunda Unicef PRONANUT 12/2010 11,5% 10,3% 1,2%

Kitutu Unicef PRONANUT 12/2010 9,4% 6,9% 2,5%

Kimbi- Lulenge

Unicef Caritas Uvira 02/2011 7,2% 4,5% 2,7%

Uvira Caritas France

Caritas Uvira 02/2011 7,3% 7,1% 0,2%

Ruzizi Caritas France

Caritas Uvira 02/2011 5,2% 4,2% 1,0%

Au total, 07 zones de santé sur les 14 prévues (soit 50%) et 03 territoires sur les 08 (soit 38%) ont des don-nées nutritionnelles actualisées. Tenant compte des résultats de ces enquêtes anthropométriques, une zone de santé (Shabunda) a une prévalence en MAG de 10% (qui dépasse le seuil d’intervention humanitaire : supérieur ou égal à 10%), deux avoisinent cette préva-lence (Kitutu et Kaniola), trois (Kimbi-Lulenge, Mwana et Kitutu) ont un taux de MAS supérieur ou égal à 02% et une zone de santé (Kaniola) avoisine cette préva-lence.

En termes d’interventions nutritionnelles, la zone de santé de Kaniola est appuyée par Malteser International depuis plus de deux ans. La Caritas Uvira appuie de-puis janvier 2011 la zone de santé de Kimbi-Lulenge. La zone de santé de Shabunda est appuyée par l’ONG Agence d’achat des performances (AAP) depuis dé-cembre 2010 et les ONG Paysans contre l’ignorance et la faim (PACIF) et People in need (PIN) appuient la zone de santé de Kitutu depuis respectivement décem-bre 2010 et mars 2011. Réponses aux problèmes de nutrition : Des intrants nutritionnels pour la prise en charge de plus de 4 000 enfants en malnutrition aiguë ont été re-mis à 55 unités nutritionnelles des zones de santé de Kaniola, Kalole, et Mulungu appuyées par Malteser In-ternational, des zones de santé de Bunyakiri, Kabare et Kalehe appuyées par ACF-USA, et des zones de santé de Shabunda et Lulingu appuyées par AAP et de la zone de santé Kitutu appuyées par PACIF.

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Rapport mensuel Sud-Kivu Situation humanitaire avril 2011 11 .

Éducation

Développements clé Parmi les projets soumis par le cluster Éducation au financement Pooled Fund, c’est celui de l’ONG MIDIMA qui a été retenu. Ce projet permettra de couvrir les zones prioritaires de la stratégie provinciale du cluster Éducation dans le territoire de Shabunda, à savoir Shabunda-Make-Tchombi, Bamuguba Sud et Baliga. Activités réalisées L’ONG AVSI a débuté les travaux de réhabilitation d’urgence de cinq écoles primaires qui avaient été endommagées en décembre 2010 par les intempéries dans la plaine de la Ruzizi. Ces travaux ont été organisés dans le cadre du programme de réponse rapide aux mouvements de populations (RRMP). Ainsi, 17 classes des EP Hekima (Uvira), EP Kashekebwe (Kabindula), EP Katogota 1 (Katogota), EP Kawizi 2 (Luvungi) et EP Kasambura (Runingu) seront réhabilitées d’ici la mi-mai. Dans le même cadre, AVSI/RRMP vient de commencer la construction de trois écoles d’urgence dans la zone de Chambucha – Otobora (Nord-Kivu, uniquement accessible par le Sud-Kivu). Il s’agit des EP Lukaraba, EP Chambucha et EP Mabimbi.

Dans le territoire de Kalehe, l’ONG COOPI a appuyé en tôles et matériels didactiques 12 écoles de Kalonge et Nyamirera, lesquelles encadrent notamment 88 enfants nés du viol.

Remise des intrants nutritionnels par AAP à Shabunda

ACF-USA, en partenariat avec le PRONANUT, a assuré la formation de 51 prestataires des soins de la zone de santé de Kalehe (5 médecins, 26 infirmiers titulaires et 20 infirmiers de l’hôpital) sur la prise en charge intégrée de la malnutrition aiguë (PCIMA).

Remise de chèvres au CODESA de Mubumbano

Pour redynamiser et pérenniser les activités des relais communautaires (RECO) dans la prise en charge des cas de malnutrition aiguë, l’ONG Médecins d’Afrique (MDA) a doté 15 comités de santé (CODESA) dans les zones de santé de Mubumbano et Nyangezi des chè-vres pour l’élevage rotatif. Des outils aratoires ont éga-lement été remis à plus de 600 ménages des enfants en malnutrition aiguë pour les champs-écoles dans les aires de santé en collaboration avec la FAO :

Préparation de germoirs par les ménages bénéficiaires

Défis : • Renforcer le rapportage (complétude et promptitude)

des données au PRONANUT, • Problème de qualité des soins dans les structures

sanitaires : améliorer la prise en charge des compli-cations médicales pour réduire sensiblement de 10 % à moins de 5% la mortalité des enfants de moins de 5 ans d’ici la fin de l’année 2011,

• Réaliser des enquêtes nutritionnelles dans environ cinq autres zones potentiellement à problème,

• Renforcer l’alerte nutritionnelle, • Renforcer la collaboration avec les autres Clusters

(Sécurité alimentaire, Santé, Wash, Relèvement pré-coce…),

• Plaidoyer pour une durée acceptable de financement activités nutrition (supérieure à six mois).

Événements à venir : • Acquisition et livraison des intrants de prise en

charge et de surveillance nutritionnelle (Plumpynut, laits thérapeutiques…) pour le deuxième semestre 2011

• Dégagement du gap nutritionnel (intrants et zones d’intervention)

• Plaidoyer pour la continuité du projet nutrition dans la zone de santé de Shabunda,

• Tenue de la réunion ordinaire mensuelle cluster nu-trition le 18 mai.

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Rapport mensuel Sud-Kivu Situation humanitaire avril 2011 12 .

Santé

Développements clé La situation humanitaire du mois d’avril a été dominée par l’épidémie de choléra dans la zone de santé de Kalonge depuis la semaine 13 et l’extension des cas de choléra dans les zones de santé de Nyatende et Nynagezi. Par ailleurs, des cas de rougeole ont connu une diminution sensible au cours du même mois.

Évolution des cas de rougeole dans la province du Sud Kivu au cours de quatre premiers mois de 2011

Le Fonds des Nations Unies pour l’enfance (Unicef) a procédé à la formation de 44 enseignants des classes des 1ère et 2ème secondaires sur les thématiques VIH/SIDA et éducation à la paix et à la citoyenneté. Par la suite, ces enseignants intégreront ces thématiques dans leurs leçons habituelles, formeront 100 élèves pairs éducateurs à Kakwende, Luhira et Walungu Centre.

Sur l’axe Kamituga-Kitutu (territoire de Mwenga), AVSI/RRMP a organisé du 05 au 10 avril des activités expressives en faveur de 3 882 élèves issus de 11 structures scolaires. Les enseignants de ces écoles, impliqués dans l’organisation des activités expressives, avaient été formés préalablement au module psychosocial élaboré AVSI.

Le chef de file du cluster Éducation, en collaboration avec l’administrateur Unicef du programme Eau, hygiène, assainissement, ont effectué une mission à Shabunda avec l’objectif d’apporter un appui technique aux membres du groupe thématique éducation. Des recommandations ont été formulées aux acteurs du cluster éducation par rapport à l’application des normes standard de l’éducation en urgence. Le constat fait lors de la visite de 15 écoles reconstruites par différents acteurs humanitaires est qu’au moins 50% d’entre elles n’ont pas respecté les normes standard du ministère de l’Enseignement primaire, secondaire et professionnelle (EPSP). Les acteurs de l’éducation devront encore fournir beaucoup d’efforts pour respecter les normes, mais aussi pour ne plus construire des écoles sans latrines. Enfin, signalons que 21 membres du cluster ont été formés sur l’utilisation de la base de données ActivityInfo. Défis • Assistance aux élèves déplacés de Shabunda se

trouvant actuellement sur l’axe Kalonge (territoire de Shabunda). La question a été référée au RRMP, aucun acteur ne s’étant prononcé pour une intervention

• Suivi du mouvement des rapatriements en territoires de Fizi et Uvira

• Formation des acteurs de l’éducation de Shabunda sur les normes standard de l’éducation en urgence (INEE).

Evénements à venir Du 10 au 11 mai, formation des membres du cluster sur le genre

Rougeole L’organisation des campagnes de riposte contre la rougeole dans les grands foyers de rougeole (Fizi, Nundu, Uvira, Ruzizi et Lemera) a permis d’observer une diminution sensible des cas depuis la semaine 12. Au total, 521 cas de rougeole ont été enregistrés et soignés dans les structures sanitaires au cours du mois d’avril 2011 contre 1 145 cas de rougeole notifiés au cours du mois de mars 2011. C’est qui amène à 2 991 cas et 6 décès, le total des cas de rougeole de janvier à avril 2011 au Sud Kivu. Sur les 18 zones de santé affectées par la rougeole au cours du mois d’avril 2011, cinq ont été particulièrement touchées. Il s’agit de : • ZS d’Uvira : 109 cas en avril contre 1 293 cas avec 2

décès notifiés en mars 2011 • ZS de la Ruzizi : 97 cas (avril) contre 489 cas avec 1

décès notifiés en mars 2011 • ZS de Nundu : 90 cas (avril) contre 114 cas notifiés

en mars 2011 • ZS de Miti Murhesa : 70 cas notifiés en avril 2011 • ZS de Kamituga : 24 cas (avril) contre 49 cas avec 1

décès notifiés en mars 2011

Des campagnes de riposte contre l’épidémie de rou-geole ont été organisées dans trois zones de santé (ZS de Lemera, d’Uvira, de Ruzizi) avec l’appui financier de MSF et l’appui technique de l’OMS et des zones de santé. En outre, une campagne de suivi dans 31 zones de santé (exceptées les zones de santé d’Uvira, Ruzizi et Lemera) est en cours de préparation. Elle sera ap-puyée par UNICEF par le canal de trois ONG (Malteser international, CRS et Hope in action). Choléra Depuis la semaine 14, la zone de santé de Kalonge connaît une épidémie de choléra. Au total 156 cas et 5 décès, soit une létalité de 3,2%, ont été enregistrés dans cette zone de santé qui connaît un mouvement de populations qui vivent dans des conditions de précarité très avancées. Un test rapide a confirmé la présence de vibrio cholerea dans les selles des malades. D’autres échantillons de selles ont été acheminés à Kinshasa

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Rapport mensuel Sud-Kivu Situation humanitaire avril 2011 13 .

Eau, Hygiène et Assainissement

avec l’appui logistique et financier de l’OMS, pour la confirmation du diagnostique. Des actions de riposte (la prise en charge des malades dans un centre de traite-ment de choléra, la sensibilisation et la chloration) ont été mise en place avec l’appui financier de MSF.

Épidémie de choléra dans la Z.S. de Kalonge

A l’échelle de la province, des cas de choléra connaissent une recrudescence, comme l’illustre le

graphique ci-dessous sur l’évolution des cas de choléra dans la province du Sud Kivu au cours des

quatre premiers mois de 2011

Au total, 649 malades atteints de choléra et 06 décès (un taux de létalité de 0,9%) ont été admis et soignés gratuitement dans les différents centres de traitement de choléra au cours du mois d’avril 2011. Au mois de mars, 475 cas de choléra avaient été soignés. Ceci amène à 1 784 cas et 14 décès, le total des malades atteints de choléra de janvier à avril 2011 au Sud Kivu. Outre la zone de santé de Kalonge, c’est la zone de santé de Fizi qui a été la plus touchée avec 199 cas de choléra au mois d’avril. Enfin, signalons que des cas de choléra ont été enregistrés pour la première fois dans les zones de santé de Nyangezi (10 cas) et de Nya-tende (7 cas).

Activités réalisées par les acteurs du cluster santé : • L’Unicef et l’Organisation mondiale de la santé (OMS) ont remis 1 450 litres de sérum ringer et des trousses de perfusion à MSF/Baraka pour la prise en charge médicale des malades atteints de choléra. • Une campagne de vaccination contre la poliomyé-lite a été organisée du 28 au 30 avril dans les 34 zones de santé du Sud-Kivu par le programme élargi de vacci-nations (PEV) du Sud Kivu avec l’appui financier de l’OMS et de l’UNICEF. Au cours de cette campagne, 1 126 094 enfants de 0 à 59 mois ont été vaccinés contre la poliomyélite dans la province. Une deuxième phase de vaccination est prévue du 26 au 28 mai 2011.

Le Gouverneur de province, le Ministre provincial de la Santé, et la Chef de Bureau de l’Unicef Sud-Kivu lancent la première phase de

la campagne de vaccination contre la poliomyélite, le 28 avril.

Développements clé Au cours de ce mois d’avril, deux situations majeures ont pu attirer l’attention des acteurs WASH de la pro-vince du Sud-Kivu, à savoir : • La réponse aux flambées de choléra dans certaines

zones de santé et, • La discussion sur la problématique de l’approvision-

nement en eau potable dans la ville de Bukavu en période de saison sèche

Les zones de santé de Kalonge, Nundu, Uvira et Fizi sont celles qui ont connu des flambées de choléra au cours de ce mois. Quant à la problématique d’approvi-sionnement en eau potable, le gouvernement provincial a exprimé aux membres du cluster WASH son inquié-tude à l’approche de la saison sèche. En effet, pendant

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Rapport mensuel Sud-Kivu Situation humanitaire avril 2011 14 .

Activités du UNHCR Le Bureau du UNHCR Bukavu a facilité le rapatriement de 32 réfugiés rwandais en partance vers le Rwanda, ce qui ramène à 839 le nombre total des rapatriés de la RDC vers le Rwanda pour l'année 2011. Par défaut de candidats au retour, il n’y a pas eu de rapatriement de réfugiés congolais en provenance du Burundi. Les activités d’alphabétisation et de renouvellement des capacités des femmes par l’ONG Women for Women international (WWI) dans les centres de formation pour les femmes vulnérables d’Uvira, Sange et Luvungi se poursuivent normalement. Activités du Cluster protection Deux réunions du Cluster protection ont eu lieu le 13 et le 27 avril. Parmi les recommandations issues de ces réunions, citons : • La nécessité de trouver un co-facilitateur pour le

Cluster protection. Pour ce faire, les organisations candidates sont appelées à contacter le UNHCR pour discuter le rôle, tandis qu’OCHA partagera les termes de référence.

• L’évolution du travail sur la réponse de la cellule d’urgence aux événements qui touchent aux violences basées sur le genre (GBV) : les documents de base avaient été partagés et les commentaires étaient attendus au cours de la semaine 02 au 07 mai pour permettre leur inclusion dans les discussions pratiques pendant la semaine du 09 au 13 mai.

Activités de Oxfam • Production et distribution de 2 290 dépliants sur la

cartographie des services de prise en charge pour les victimes d'incidents de protection dans le territoire de Kalehe et sur les lois luttant contre les violences sexuelles

• 3 émissions radios ont été enregistrées sur le

Protection

tion de la conduite principale de refoulement d’eau et de deux réservoirs d’eau de Kabare seront entrepris au courant de cette année. La même organisation est en train de mener deux études : la première concerne la remise en service de la distribution d’eau pour la cheffe-rie de Kabare et de sa prison, et la seconde concerne la modernisation du réseau d’eau potable de la ville de Bukavu. Défis Le plus grands défis du cluster reste la reprise des acti-vités WASH après les interventions du programme RRMP, car le cluster n’a toujours pas de fonds disponi-bles pour une reprise immédiate de ces interventions. Événements à venir • Organiser la réunion du cluster WASH en date du 1er

juin 2011 • Organiser une réunion pour la redynamisation du

groupe thématique « promotion à l’hygiène ».

cette saison, la production d’eau est réduite de moitié et les risques au choléra sont à craindre. Activités réalisées En attendant que soit réalisée l’évaluation de la situa-tion de choléra par le sous-cluster WASH d’Uvira, la zone de santé de Nundu a commencé à effectuer des actions de riposte avec ses propres moyens via les ac-tions suivantes : renforcement des séances de sensibili-sation avec les relais communautaires, sensibilisation des communautés à travers les églises et la radio locale sur les mesures d’hygiène à observer pour prévenir le choléra, désinfection des habitations et latrines des fa-milles ayant notifiés des cas de choléra, distribution de purifiants d’eau PUR et Aquatabs reçus de la part de l’ONG Hope in action. Dans la zone de santé de Fizi, outre la prise en charge médicale des cas de choléra au CTC (centre de traite-ment de choléra) de Baraka par Médecins sans frontiè-res (MSF), cette organisation organise également une riposte WASH en assurant une chloration sur 30 points de puisage le long du lac Tanganyika et en motivant les chlorateurs. Le sous-cluster d’Uvira a aussi réalisé une évaluation de la situation du choléra dans cette zone de santé, et prévoit appuyer en intrants de chloration et en sensibili-sation les actions déjà entreprises par les acteurs qui sont sur le terrain, afin que la réponse WASH soit plus efficace. Dans la zone de santé d’Uvira, 30 points de chloration sont actifs et des activités de chloration à domicile sont en cours dans huit aires de santé où ont été déclarés les cas de choléra (Kalundu Etat, Kalundu Cepac, Kalundu Catholique, Kasenga Etat, Kasenga Cepac, Kiromoni, Kamvivira et Kala SOS). Dans la zone de santé de Kalonge, Oxfam a déployé une équipe constituée d’un ingénieur et de promoteurs en santé publique. Cette équipe est en train de riposter contre la flambée de choléra dans cette zone de santé en mettant sur pied des activités de sensibilisation ainsi que 35 points de chloration dans les aires de santé de provenance du choléra (Kakunda, Mukaba, Mule et Fendula).

Quant à la problématique d’approvisionnement en eau potable de la ville de Bukavu en période de saison sè-che, une réunion initiée par le Gouverneur de province a été tenue au gouvernorat de province avec plus de 20 acteurs WASH. Au cours de cette rencontre, le Gouver-neur, entouré de ses services techniques spécialisés en matière d’approvisionnement en eau (SNHR, REGIDE-SO et CPAEA), a sollicité l’appui des acteurs WASH pour trouver une solution au problème de pénurie d’eau dans la ville de Bukavu en saison sèche. En effet la production de la Regideso passe de 1 200 m3/h en saison pluvieuse à 400 à 500 m3/h en saison sèche. Pour remédier à cette situation, la Regideso pro-pose la déviation de la rivière Kakanga pour l’injecter dans la rivière Murhundu qui alimente les installations de production de la Regideso (voir interview p. 15). Dans l’appui que cette organisation apporte à la Regi-deso/Bukavu, signalons que des travaux de réhabilita-

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Rapport mensuel Sud-Kivu Situation humanitaire avril 2011 15 .

service de prise en charge psychologique des victimes de violences sexuelles, le droit à l’héritage et les mariages précoces à Kalehe, Mwenga, Uvira (Lemera)

• 16 séances de sensibilisation ont été organisées dans le groupement de Kalonge (territoire de Kalehe) et Mwenga sur la prévention et les réponses aux violences sexuelles, et arrestations arbitraires. Ces séances ont atteint un total de 2 586 hommes, 3 439 femmes, 1 303 filles et 1 045 garçons.

• 08 émissions ont été radiodiffusées sur la protection contre les arrestations arbitraires à Lemera dans le territoire d’Uvira et Kalonge dans le territoire de Kalehe

Défis Oxfam : planification du lancement des activités du programme protection dans les Hauts Plateaux d’Uvira et dans la partie Sud-Sud du territoire de Mwenga. Evénements à venir • Enquête protection dans 4 localités des Hauts

Plateaux d’Uvira • Finalisation de la sélection des partenaires dans les

Hauts Plateaux d’Uvira • Réunion du Cluster Protection les 11 et 25 mai 2011 Contributeurs: UNHCR, Oxfam

Monsieur le Directeur, quelle est la situation actuelle du réseau de la Regideso à Bukavu ? Pour comprendre la situation actuelle du réseau, il faut faire une rétrospective : ce n’est qu’en 1954 qu’on a créé la première entreprise de la Regideso à Bukavu. Elle produisait 350 m3 / heure. Au fur à mesure que la population grandissait, il a fallu augmenter la capacité de production, et en 1990 une nouvelle usine a été construite. Cela s’est fait à Murhundu, à 30 km de la ville, avec une capacité de 1200 m3/heure pour une population de 300 000 habitants dans la ville de Bukavu. Ceci étant, à Bukavu nous sommes confrontés à trois problèmes : tout d’abord, la démographie : avec les guerres qu’a connues notre province, la population urbaine n’a cessé de s’accroître. Bien qu’il n’y ait pas de recensement officiel, on estime qu’il y a approximativement 1 million d’habitants à Bukavu. Notre usine ne peut pas répondre à la demande, même en saison des pluies. Ensuite, il y a le problème environnemental, qui affecte

Rencontre avec Monsieur Mihigo Mirindi Muderhwa Paul Directeur provincial de la Regideso Sud-Kivu

la production. Le débit de la rivière Murhundu, où nous puisons l’eau, a toujours baissé en saison sèche. Mais aujourd’hui, avec le déboisement systématique dans le Bushi, le débit a beaucoup baissé par rapport aux années précédentes. Ainsi, en saison sèche nous ne produisons plus que 400 à 500 m3 d’eau par heure. De plus, à cause du déboisement, l’eau de la rivière est fortement chargée en terre, ce qui nous oblige à utiliser beaucoup de produits chimiques pour rendre l’eau potable. Enfin, il y a le problème de l’urbanisme : à Bukavu on a construit sur chaque centimètre carré de la ville ! Dans les nouveaux quartiers, il n’y a pas de rues, pas d’avenues, et il est impossible d’accéder aux maisons. C’est la cacophonie. Dans la partie historique de la ville, on a construit sur nos installations, nous ne savons plus accéder à nos conduites, à nos chambres de vannes, etc. Quelles sont les perspectives de développement de la Regideso ? Nous pensons qu’il est nécessaire que nous réalisions un plan directeur, pour voir de quelle façon nous pouvons améliorer notre production. Il faut voir si les conduites existantes sont encore valables. Par exemple, quand l’usine a été construite en 1990, il y avait 62 maisons à Muhumba. Aujourd’hui, il y a presque 1000 maisons qui utilisent cette conduite. Est-elle encore valable ? De manière générale, il faut faire un état des lieux des réseaux de production, et se projeter dans le futur pour imaginer quelle sera la situation de consommation d’eau à Bukavu en 2050, en 2060. Il faut voir si la rivière qu’on utilise contient suffisamment d’eau, si l’usine, le réseau d’adduction, de production, etc. sont toujours adaptés. Ce n’est qu’avec ce plan que l’on pourra développer la Régideso Sud-Kivu de façon cohérente. Mais pour réaliser un tel plan, il faut financer un bureau d’étude qui puisse y travailler. Nous espérons que les autorités nationales puissent trouver, d’une façon ou d’une autre, le budget pour réaliser cette étude.

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Rapport mensuel Sud-Kivu Situation humanitaire avril 2011 16 .

Pour plus d’informations, veuillez contacter: Loubna Benhayoune, Chef de bureau, OCHA Sud-Kivu, [email protected] , Tél. +243 (0)99 590 15 38 Charline Burton, Chargée d’information publique, OCHA Sud-Kivu, [email protected], Tél. +243 (0)99 590 15 42 Maxime Nama, Assistant à l’information publique, OCHA Sud-Kivu, [email protected], Tél: +243 (0)99 290 62 83

Maurizio Giuliano, Responsable du plaidoyer et de l’information publique, [email protected], tél. +243 (0)99 590 15 32 Toute l’information humanitaire sur la RDC en ligne sur www.rdc-humanitaire.net

Bien que nous n’ayons pas entrepris cette étude, nous au niveau de la Régideso nous proposons une solution palliative pour répondre au problème de carence d’eau brute pendant la saison sèche. Nous avons pensé capter une rivière qui se trouve dans l’autre bassin versant, la rivière Kakanga (territoire de Kabare, groupement de Mugobe) et la faire capter pour la verser dans la rivière Murungu. Cela nous permettrait d’avoir une production régulière toute l’année. Quels sont vos partenaires principaux au Sud-Kivu ? Il y a tout d’abord le CICR avec qui nous travaillons à Bukavu, Uvira, Kamituga et Kiliba. Cet organisme nous aide notamment à remplacer les 17 km de conduite entre Uvira et Kiliba, car cette conduite n’est plus du tout en bon état. Le CICR nous a fourni les tuyaux, et nous nous mettons en œuvre les travaux. Ils travaillent aussi à Kabare, notamment avec un projet pour la réhabilitation de la desserte de la prison. Il y a également l’ONG Oxfam qui travaille depuis octobre 2010 à la réhabilitation d’une partie du réseau à Uvira. Enfin, il y a aussi la Banque mondiale à travers son projet PMUR, qui vient de terminer la réhabilitation d’une partie du réseau de Bukavu, qui sera prochainement mise en service. Comment jugez-vous la collaboration avec les humanitaires ? Jusque là je trouve que la collaboration est bonne, puisque quand nous contactons les humanitaires il y a du répondant, il y a un accueil. Cependant, nous aimerions que les humanitaires travaillent également à prévenir les catastrophes. Dans le domaine de l’eau en milieu urbain, on ne peut prévenir la catastrophe qu’en travaillant sur le durable. Certains le font déjà, comme le CICR ou Oxfam, qui nous aident à améliorer nos services. Je pense qu’on peut y arriver si les humanitaires le veulent. Par exemple, ils pourraient nous aider à financer les études de notre plan directeur. Et puis, cela aiderait en plus à orienter l’action de futurs bailleurs ou ONGs. D’après vous, à quoi faut-il s’attendre au cours de la prochaine saison sèche ? Les saisons sèches arrivent mais ne se ressemblent

pas. La carence de l’eau dépend de la longueur et de la rigueur de la saison sèche. Par exemple, l’année passée, la saison sèche a duré six mois au lieu de trois. Cela a eu beaucoup de conséquences sur les bénéficiaires : nombreux sont ceux qui n’ont pas eu d’eau pendant plusieurs jours d’affilée, surtout au mois d’octobre. Cette année, on verra combien de temps la saison sèche durera. A la fin avril, on comptait déjà plusieurs cas de choléra à Bukavu. Quel est votre pronostic pour la saison sèche à venir ? L’apparition du choléra à Bukavu est constatée à deux périodes : la saison des pluies, où certaines personnes inciviques profitent de la montée des eaux pour vider leur fosse sceptique. Et puis, en saison sèche bien sûr, où le manque d’eau se fait ressentir. Il y a presque toujours des cas de choléra, chaque année, sauf l’année passée. C’était presque un miracle. Cette année, je ne peux rien prédire, mais on espère que la maladie sera limitée. Quelle est la situation de la Regideso ailleurs qu’à Bukavu ? Pour le moment Bukavu, Kamituga et Uvira il n’y a pas de problème. C’est à Kiliba qu’il y a des problèmes, car nous sommes en train de remplacer la conduite, petit à petit. L’eau est là, mais puisque nous travaillons sur la conduite, donc nous devons couper l’eau de temps à autres. Ainsi, il y a régulièrement des coupures, mais nous prévenons toujours. Les travaux n’avancent pas très vite car nous n’avons pas les moyens mécaniques : nous devons poser 4 710 mètres de conduite que le CICR nous a fourni. Cela pourra nous prendre trois ou quatre mois. Une dernière chose à rajouter ? Je voudrais que les humanitaires puissent essayer de penser au durable. Dans un domaine vital comme celui de l’eau potable, qu’ils regardent comment ils peuvent nous aider pour assurer le durable, et non pas uniquement courir quand le choléra arrive, car le choléra est facilement évitable quand on pense au durable. Monsieur le directeur, merci.

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