Petit manuel Sommaire de peinture à l'huile · 2016. 2. 26. · b) La peinture acrylique...

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Petit manuel de peinture à l'huile

Sommaire

Introduction .......................................................................................... 2

I. Les différents types de peinture ..................................................... 2

a) L'aquarelle .................................................................................... 2

b) La peinture acrylique .................................................................. 3

c) La peinture à l'huile .................................................................... 3

II. Les bases ........................................................................................... 4

III. Le matériel ...................................................................................... 6

a) La peinture ................................................................................... 6

b) Le médium ................................................................................... 7

c) L'essence ....................................................................................... 8

d) Le vernis ....................................................................................... 8

e) La palette ...................................................................................... 9

f) Les pinceaux ................................................................................. 9

g) La toile ........................................................................................ 10

h) Le chevalet ................................................................................. 13

IV. La pratique ................................................................................... 14

a) La mise en place ........................................................................ 14

b) La finition ................................................................................... 16

c) Analyse de cas ............................................................................ 18

Conclusion .......................................................................................... 21

Annexe : Mentions Légales .............................................................. 22


Introduction

Vous connaissez peut être la chanson : « La peinture à l’huile, c’est plus difficile, mais c’est bien plus beau que la peinture à l’eau ». Il y a toujours une part de vérité dans les dictons populaires, en effet la peinture acrylique (que j’assimile à la peinture à l’eau) a rendu la peinture plus accessible et donc plus facile pour les débutants. La peinture à l’huile est quand a elle plus complexe, et l’on peut rapidement être découragé par cette technique qui n’a rien d’intuitif. Car comme dans toutes choses il y a des règles à suivre qui rendent l’apprentissage autodidacte hasardeux. C’est pourquoi j’ai voulu partager à travers ces quelques pages mon expérience de la peinture l’huile afin de vous permettre de débuter dans de bonnes conditions, d’éviter les pièges communs, et de progresser rapidement. Il ne s’agit pas ici d’une méthode pour apprendre la peinture mais bien d’un recueil d’astuces et de conseils sur cette technique particulière et j’espère de tout cœur qu’ils vous seront utiles. Après une rapide introduction, je passerais en revue le matériel nécessaire avant de m’attaquer à la partie réalisation.

I. Les différents types de peinture

a) L'aquarelle

Pour la peinture à l'eau je ne parlerais que de l'aquarelle et de l’acrylique, la gouache ne révélant selon que de peu d'intérêt. L'aquarelle contrairement aux apparences se révèle assez difficile et possède de nombreux point commun avec la calligraphie et les étampes japonaises. Elle nécessite peu de matériel, de petites pastilles de couleur, quelques pinceaux, on plonge son pinceau dans l'eau on le passe ensuite sur une pastille colorée, il est préférable avant d'appliquer son pinceau sur la feuille de "’tirer" quelques traits sur une feuille de brouillon. La difficulté vient de la dilution du pigment pour obtenir des tons plus ou moins clair. L'aquarelle ne permet pas le repentit, une fois appliqué, si vous vous êtes trompé sur la tonalité, l'intensité de la couleur, c'est trop tard. Il est néanmoins possible de repasser une deuxième couche, mais c’est en général pour accentuer certains traits et non modifier une couleur. De plus le papier se gorge rapidement d’eau, il vaut donc mieux faire vite et bien que doucement, le papier se dégrade alors rapidement. L'aquarelle s'apparente donc à la calligraphie dans le sens où le geste doit être parfait, inspiré. L'aquarelle possède de nombreux avantages, nous l'avons dit peu de matériel, un séchage rapide, un faible encombrement, une infinité de possibilité dans les teintes, les nuances.


b) La peinture acrylique

L'acrylique est la peinture idéale quand on débute, elle est facile à utiliser, elle sèche rapidement, peu de problèmes techniques, le nettoyage des pinceaux est rapide, le modelé des touches est efficace, la peinture est lumineuse, vivante, brillante. Quand on débute en peinture, il y a beaucoup de choses à gérer, les proportions, les couleurs, le rendu, la perspective... Rajouter à cela des difficultés purement techniques, complique l’apprentissage et décourage bien souvent le novice. La peinture acrylique est une peinture d'instinct, il faut peindre avec le cœur, à la manière des impressionnistes. Elle ne permet pas de changer d'avis en cours de route, de faire marche arrière, c'est une peinture que l'on commence et que l'on termine sur une base bien établit. La peinture acrylique permet de peindre vite, avec la peinture à l'huile on est dans une autre échelle de temps. Je ne porterais pas de jugement sur les différents type de peinture, l’une n’est pas meilleure que l’autre, tout cela n’est qu’une affaire de goût. Il se trouve que j’ai reçu une formation « peinture à l’huile » je vais donc m’efforcer de rendre ce qui m’a été donné.

c) La peinture à l'huile

La peinture à l'huile est techniquement exigeante, il ne faut pas se laisser emporter, une erreur technique est c'est tout le tableau qui aura des problèmes notamment de conservation. Car c'est bien là le gros point négatif de la peinture à l'huile, l'erreur technique se pardonne pas. Je vais donc vous présenter dans ces quelques pages, les différentes techniques de bases de la peinture à l'huile, qui vous éviterons bien des déconvenues, croyez-moi, autant la peinture acrylique de part ces spécificités permet un apprentissage « autodidacte » autant la peinture à l'huile obéit à des règles strictes avec lesquelles il vaut mieux ne pas transiger. En cause le liant qui permet de diluer les pigments de peinture et que l’on nomme médium. En fonction de la composition de ce liant, le rendu est très différent et bien sur elle varie sans cesse. Le critère du temps est fondamental, il y a le liant qui s’épaissit au fil des minutes qui passe, le temps d’application, le temps de séchage…etc. Il convient donc de rester vigilant, difficile dans ce contexte de s’interrompre pour répondre au téléphone, de s’absenter quelques minutes, il faut donc du calme et de la concentration, pas forcément évident à trouver de nos jours.


II. Les bases La peinture que vous allez appliquer sur votre toile doit contenir pas moins de trois ingrédients : - Un pigment, il s'agit de la peinture telle qu'elle sort du tube, cette peinture est composée d'huile et de pigments en poudre finement broyé - Du médium, il s'agit d'un mélange huile de lin, d'essence de térébenthine (voir chapitre dédié au médium) - De l'essence de térébenthine (oui encore) En fonction du type de couche que vous souhaitez appliquer la proportion de chacun de ces éléments va varier fortement Ainsi pour la première couche, dite préparatoire, nous allons appliquer une couche dite « maigre » c'est à dire pauvre en huile et riche en essence. Nous allons donc utiliser peu de pigments, peu ou pas de médium et beaucoup d'essence. Il convient néanmoins de ne pas trop exagérer, si vous mettrez trop d'essence la couleur ne tiendra pas sur votre support et va couler littéralement le long du tableau, ce qui n'est pas très grave vous pouvez adsorber le surplus avec du papier absorbant et recommencer. A ce sujet, comme l'essence de térébenthine dilue très bien la peinture, elle vous permettra de revenir en arrière si vous souhaitez modifier un élément et donc retirer la peinture du support, si cette dernière n'est pas trop sèche (moins de trois jours) pour cela tremper votre pinceau dans l'essence et frottez le vigoureusement sur la zone où vous voulez enlever la

peinture, retirer l’excédent avec le papier absorbant, faire attention au peluche que ce dernier pourrez laisser sur la toile. Pour la deuxième couche, il vous faut un mélange plus équilibré : un tiers de pigment, un tiers de médium et un tiers d’essence. Bien sur cette règle n’a rien de systématique et il vous faudra ajuster en permanence les éléments en fonction du résultat attendu. Mais garder à l’esprit que la composition du mélange est crucial dans la réussite du tableau. Le médium est là pour servir de liant, il améliore la tenue de la peinture, il l'a rend plus souple, plus agréable. L'essence est là pour aider la peinture à sécher en s'évaporant, d'ailleurs vous vous rendrez rapidement compte que l'essence s'évapore en même temps que vous peignez ce qui aura la fâcheuse tendance à concentrer la peinture. Pour doser au mieux je vous conseille d’utiliser un compte

goûte, afin de viser au plus juste ce qui marche très bien pour l'essence, moins bien pour le médium qui a tendance à coller. Vous pouvez aussi dédier deux pinceaux à cette tâche peu gratifiante, tremper le pinceau dans le médium et déposer le au bord de l'assiette, reprenez un autre pinceau pour réaliser le mélange Pensez à bien reboucher votre flacon de médium et d'essence qui est très volatile, vous verrez au cours des utilisations, votre médium s'épaissir, c'est que l'essence qu'il contient c'est évaporé, je vous déconseille également de rajouter simplement de l'essence, car le mélange aura tendance à se déphaser.


L'utilisation d'un médium et d'essence vont faire que vous aurez besoin de moins de pigments, il faut à tout prix évité d’utiliser trop de pigments au risque de se retrouver avec cet effet de croûte. De même si vous peignez sur une sous-couche trop fraîche, vous risquez de l’altérer, l’essence contenue dans la couche fraîche va dissoudre la sous-couche et au gré du frottement du pinceau vous allez faire des taches propres, qui sont malheureusement difficile à rattraper. C’est une erreur commune chez les débutant, à voir les impressionnistes mettre des couches épaisses de peintures sur la toile, ils pensent que plus y en a, mieux c’est. Cela marche très bien avec la peinture acrylique, qui comme nous l’avons vu, est très facile d’utilisation. Mais faire des gros pâtés de peinture à l’huile aura des conséquences très fâcheuse : la peinture va se craqueler en séchant, si elle sèche, sinon elle va attirer la poussière comme un aimant et se retrouvé avec un effet peu ragoûtant. Mon professeur de peinture, me disait que la peinture à l’huile c’est comme faire de la mayonnaise, il faut touiller en permanence pour avoir un mélange homogène. Parfois on arrive à produire le résultat attendu, dans le cas contraire, il faut recommencer. C’est pourquoi la palette ne convient pas à la pratique de la peinture à l’huile, on lui préférera d’autre support comme nous le verrons plus tard.

Pour la dernière couche ou plutôt pour les retouches, c’est-à-dire les éléments qui ont besoin d’être renforcé, on utilise une couche « grasse » c’est-à-dire avec peu d’essence. La tentation est grande à ce stade de peindre avec de la couleur pure, c’est-à-dire de la peinture directement sortie du tube. C’est une grave erreur, que j’ai faite bien sûr, car la peinture ne séchera pas et restera très longtemps collante au touché. D’une manière générale, je vous conseille ne pas utiliser des couleurs pures, c’est-à-dire issu d’un seul tube, les couleurs auront du mal à s’harmoniser en elles, vous aurez un effet patchwork, pas agréable au regard. Préférer les mélanges de deux trois couleurs, même si l’une d’elle est présente en quantité infinitésimale, elle apportera une tonalité, une richesse inattendu, c’est comme en musique, les accords qui accompagnent la mélodie sont discret mais en renforcera l’intensité. Le jeu des transparences et ce qui fait tout le charme de la peintre à l’huile, il est tout à fait possible de réaliser par exemple un aplat rouge, puis d’y superposer une couche jaune, le rouge apparaîtra discrètement par endroit pour un effet des plus réussit. Nous verrons dans la deuxième partie quelques conseils sur la mise en place des différentes couches.


III. Le matériel

a) La peinture

Le prix des tubes de peinture varie fortement en fonction de la couleur notamment à cause du coût des matières premières dont il est constitué. Les ocres à base de minéraux sont par exemple peu coûteux, les pigments à bases de plantes le sont déjà moins. C’est pourquoi il est conseillé quand on débute d’acheter un set complet, un assortiment de couleurs prédéfinis que l’on pourra compléter à l’envie.

Cependant, faites attention, ces sets contiennent généralement un énorme tube de blanc titane, qu’il ne faut jamais utiliser. En effet l'éclaircissement d'une couleur s’obtient par la dilution du pigment. Un bleu outremer très dilué vous donnera un très joli bleu ciel, ce n’est pas la peine d'y rajouter du blanc qui va opacifier la couleur, couvrir votre toile à la manière d'une peinture murale, votre toile va perdre en profondeur, en finesse, et vous vous retrouverez inévitablement avec un magnifique effet « croûte ». Le blanc de titane est donc complétement inutile, d’autant la toile est déjà blanche ! Dans la même idée faite attention à l'opacité de chaque peinture, bien que la grande majorité soit transparente, il y a quelques couleurs qui ont tendance à être opaque, je pense notamment au jaune qui peut être soit très opaque soit très transparent en fonction du type de peinture. D'une manière générale oublier la règle selon laquelle du jaune plus du bleu égale du vert. Les couleurs primaire n'existe pas dans la peinture à l'huile, vous aurez un jaune de cadmium, un bleu de cobalt, du vert oxyde de chrome. Il existe donc une dizaine de verts différents que vous pouvez nuancer avec autant de bleus et de jaunes que vous le souhaitez, dans ce domaine, la seule limite, c’est celle de votre imagination.


b) Le médium

Il existe un réel fantasme autour du médium, certain voyant dans leur composition le secret des maîtres de la peinture. Vous trouverez donc une très grande variété de médium, personnellement je vous conseille ceux qui ne contiennent que de l'huile de lin et de l'essence de térébenthine. Mais rien ne vous empêche d’en expérimenter d’autres, voici une liste non exhaustive de médium disponible dans le commerce : - Médium à base de résine cétonique pour accélérer le séchage - Médium siccatif Flamand, il contient de la résine de Copal qui « vitrifie » les couleurs

- Médium à l'oeuf, il s'agit d'une émulision huile-oeuf diluable à l'eau, il s'agit d'une recette très ancienne qui donne de l'onctuosité à la peinture - Médium à base de résine alkyde pour plus de brillance - etc... Les médiums épais rendent la peinture difficile à appliquer, il faudra donc les diluer avec plus au moins d’essence. Dans le même esprit, ils ne sèchent pas tous à la même vitesse. Comme nous l’avons vu dans la peinture à l’huile, nous sommes dans une autre échelle de temps, la réalisation d’un tableau pouvant prendre plusieurs semaine, le temps de séchage est donc une donnée importante à prendre en compte. Le médium peut vous aider à faire sécher la peinture plus vite si vous en exprimer le besoin. Une toile saine doit être sèche au toucher en deux-trois jours, si ce n’est pas le cas, sa conservation peut devenir problématique. La question du médium est donc complexe sont utilisation est donc empirique, il faut donc tester, voir, comparer, c’est un travail de longue haleine, aucun manuel ne peut vous donner de règle précise dans ce domaine. C’est pour cela que la peinture à l’huile est difficile, la technique que vous mettrait en place sera exclusivement la vôtre et ne conviendra pas à une autre personne.


c) L'essence

A l’utilisation vous allez rapidement vous rendre compte que l'essence s'évapore très vite en même temps que vous peignez ce qui aura tendance à concentrer la peinture et donc d'en intensifier la couleur. Ce qui rend la peinture de grande surface compliqué, si vous devez appliquer un fond bleu par exemple et bien vous verrez qu'au fur et à mesure le bleu devient de plus en plus foncé ce qui n'est pas votre objectif. Pour votre essence de térébenthine privilégier celle sans odeur, car l'odeur peut être entêtante sinon pour vous du moins pour votre entourage.

d) Le vernis

Le vernis est très important pour la conservation de votre tableau. Tout d’abord, il vous faudra attendre entre deux et trois semaines avant de pouvoir l’appliquer sur la toile. Vous pouvez vérifier l'état de séchage en tapotant délicatement avec le bout du doigt, plus ça colle moins c'est sec. Pour appliquer le vernis, mettre votre toile à plat sur une table recouverte d’une protection. Saisissez-vous d’un large pinceau souple et appliquez le vernis en large bande, toujours dans le même sens. Aidez-vous des reflets d’une fenêtre pour être sûr de ne pas oublier une zone.


Vous verrez également que certaines zones de la toile sont plus brillantes que d’autre, cela provient de la quantité de médium utilisé pour chaque couleur. Ces différences de brillance peuvent être gommées par le vernis. Comme pour le médium, il existe différents type de vernis, personnellement j’utilise un vernis brillant à séchage rapide, mais vous pouvez lui préféré un vernis satiné voir mat. J’ai découvert récemment du vernis à tableau sous forme d’aérosol, le vernis se pulvérise directement sur la surface du tableau, le côté pratique est indéniable, la finition est plutôt bonne, mais je n’ai pas suffisamment de recul sur ce produit pour en dire plus, à tester donc.

e) La palette

La palette en bois ou en plastique dans laquelle on peut insérer un pouce est réservée à la peinture acrylique. Elle n’est pas du tout adapté à la peinture à l’huile qui nécessite comme nous l’avons vu de mélanger au compte goûte différents composés. Nous lui préférerons donc des assiettes en cartons de couleurs blanches, qui présentent de nombreux avantages, tout d’abord la place disponible permet de s’étaler, le fond blanc permet de juger avec précisions des nuances. On utilise en général une assiette par groupe de couleurs, de plus on peut les conserver facilement afin de se souvenir de la « recette » pour obtenir telle ou telle couleur spécifique

f) Les pinceaux

Le choix des pinceaux relève également d’une approche purement empirique, certains préféreront tel type plutôt que tel autre, c’est vraiment une affaire de goût. Les brosses souples vous permettront de réaliser des aplats de couleur homogènes et lisses.

Les brosses souples


Les brosses dures

Personnellement je préfère les brosses dures, qui vont me permettre de « maltraiter » un peu plus a toile, et ainsi obtenir de jolis effets de nuances. Pour nettoyer efficacement vos pinceaux, il vous faudra tout d’abord vous armez de patience, car il n’existe pas de méthode rapide pour le faire. Sous un filet d’eau, il vous faut frotter votre pinceau sur un gros cube de savon de Marseille, plus frotter entre vos doigts, autant de fois qu’il sera nécessaire pour que votre pinceau est retrouver sa couleur d’origine, cela est très important pour pouvoir garder ces pinceaux de nombreuses années.

g) La toile

Vous rêvez sûrement de peindre sur une belle toile montée sur un beau châssis. Malheureusement quand on débute les premiers essais peuvent être décevants aussi si on rajoute le prix des toiles cela rajoute à la frustration. Sans compter que les châssis deviennent encombrants à la longue. C’est pourquoi je vous conseille de démarrer avec des supports plus adaptés à l’apprentissage et qui donne un rendu très satisfaisant. Tout d’abord le papier à peindre, il se présente sous forme de bloc avec des feuille à détaché, je vous conseille le laisser la feuille solidaire du bloc tout au long de la réalisation du tableau, vous profiterez ainsi du support qu’offre le carton de maintien. Le grain du papier donne l’illusion de la toile, il est très résistant, peu couteaux, et facile à mettre sous cadre, c’est un très bon produit que je vous conseille. Il existe également des cartons entoilé, il s’agit d’un carton sur lequel a été encollé une vrai toile, là aussi l’encombrement faible, la rigidité du support, le rendu, tout concours à vous aider. Rapidement vous aurez envie d’acheter de vrai toile, il en existe de deux sortes, celles en coton et celles en lin. Les premières ont un grain plus fin et moins chère, les deuxièmes sont plus résistantes, ont un grain plus gros et sont plus onéreuse, aussi faites selon votre convenance.


Papier à peindre

Carton entoilé


Châssis entoilé Coton

Châssis entoilé Lin

Clous de maintien

Clés de Châssis


Rouleau de toile à découper

Les clés de maintien fournit avec le châssis permettent de retendre une toile qui se serait détendu avec le temps. Il est possible d’acheter la toile en rouleau et de la fixer vous-même sur le châssis pour cela il vous faudra une pince spéciale et des clous de maintien et bien sur un marteau. Les professionnels réalisent leurs peintures directement sur la toile (non enchâssé) puis décide ou non de la mettre sur châssis, sachant que cela n’altère pas la peinture, ils peuvent ainsi choisir les tableaux qui méritent d’être exposés et remisé les autres.

h) Le chevalet

Il existe deux types de chevalet : le modèle campagne qui a l’avantage d’être pliable, mais comme inconvenant d’être peu stable. Le chevalet d’atelier lui, c’est tout l’inverse ! Choisissez donc votre chevalet en fonction de votre place et de vos besoins.

Chevalet campagne Chevalet d’atelier


IV. La pratique

a) La mise en place

Tout d’abord vous allez réaliser un schéma de votre projet afin de trouver les lignes générales de votre tableau, c’est une étape importante, celle ou vous devez trouver les dimensions de chaque élément, les lignes de perspective…etc. Au moment de marquer les repères sur la toile, ne perdez pas de vue que le graphite contenu dans la mine de votre crayon va faire des traits noir sur la toile assez disgracieux. Il est donc conseillé de faire des traits assez légers par exemple avec un crayon 2H. Puis vous allez faire des aplats de couleurs « maigres » c’est-à-dire riche en essence pour remplir les différentes zones de votre tableau, cela va vous permettre de créer des effets de profondeurs par la réalisation de dégradé non pas de couleurs mais de contraste. Par exemple dans le tableau inachevé de gauche, au niveau du ciel la ligne d’horizon devrait être claire et le bord du cadre sombre de même la passerelle devrait être sombre et le devant plus clair. Ceux sont ce type de choses sur lesquelles vous devez vous concentrer avant de penser à réaliser les détails du tableau.


Dans ces quelques œuvres inachevées, on voit ce travail de recherche des ombres et de dégradés. Dans le tableau floral, les dégradés sont trop marqués, il manque de fluidité.

Dans cet autre, le fond du tableau manque de profondeur, le dégradé et bien présent mais il manque d’ampleur, de volume.


Voici un exemple d’aplats maigres bien uniforme et terme de tonalité, l’effet est voulu, si vous plissez les yeux, on observe bien ce phénomène, le contraste entre les couleurs est homogène.

b) La finition

Une fois les aplats réalisés, vous aurez la possibilité après séchage de corriger la tonalité ou la profondeur avec une deuxième couche. Puis viendra le moment de réaliser les détails, ici le modelé des légumes.


Veillez à ce que vos aplats ne soient jamais constitués d’une seule couleur, même s’il n’y a rien à peindre, comme dans cette pièce vide, cela reste de la peinture à l’huile donc quelque chose de vivant.

L’apport de couleurs non attendues renforce le côté vivant de la toile, ici le jaune sur le buste qui devrait être gris. D’une manière générale il est toujours intéressant d’explorer et de ne pas seulement sans tenir à ce que l’on voit.


c) Analyse de cas

Voici quelques œuvres de jeunesse que je me propose de vous commenter. Par exemple ce portrait manque clairement de nuance au niveau du visage, la photo dont il est inspiré n’était donc pas adapté, le bleu des yeux est trop bleu, le rouge trop rouge, le blond rajouté sur les cheveux bruns montre l’inutilité de peindre du clair sur du foncé. A refaire donc.

Sur ce monochrome, c’est le mélange des différents composants qui est à revoir, les couleurs les plus sombres n’ont pas supporté le séchage.


Sur ce nu, j’ai voulu m’éloigné du modèle en rajoutant des éléments surréalistes notamment au niveau des arbres, ce qui ne va pas avec le reste. Le ciel est sans contraste tout comme les nuages, le paysage est trop simpliste. Le nu n’est pas trop mal, tout comme le drapé, par contre le rocher est incongru.

J’ai dû partir d’un nu de Modigliani, les proportions sont correctes, les ombres sont complétements absentes. De plus la silhouette est cerclée de noir, erreur très fréquentes chez les débutants, il ne faut jamais rajouter un trait noir autour des objets, c’est le fond qui doit marquer la limite des objets.


A trop vouloir copier un modèle existant, on ne voit plus l’évidence, le ciel est d’un bleu sans nuance, pareil pour l’étendu d’eau. Le rapport de tonalité entre les objets n’est pas bon, les montres le s’intègre pas dans le paysage, la couleur or est raté, à revoir donc. Si vous cherchez des modèles à reproduire, je vous conseille de partir d’une photo avec du contraste et de belles nuances, que d’essayer de reproduire un tableau célèbre, les effets de styles du peintre d’origine sont parfois difficile à refaire.

Personnellement j’ai rapidement abandonné l’idée de fabriquer moi-même la couleur chair, j’ai acheté un tube tout près, c’est une couleur difficile à obtenir tout comme le blond des cheveux, mais rien ne vous interdit de tenter l’expérience.


Conclusion

J’espère que ces quelques vous aurons été utile, pour conclure je rajouterais ceci : L’apprentissage de la peinture à l’huile, c’est un peu comme monté des escaliers, il faut y aller par étape, ne soyez pas trop gourmand dans vos premiers projets, au risque d’aller au-devant de quelques désillusions. Dans le même esprit, il est toujours préférable de faire un dessin préparatoire du tableau à réaliser, même si c’est long et fastidieux, vous pourrais ainsi repérer les difficultés et donc mieux les anticiper. Passé d’une technique à l’autre n’est pas aisé, quand on pratique pendant des années l’aquarelle ou l’acrylique, on développe des automatismes qui ne fonctionnerons plus, il est alors compliqué de repartir à zéro quand on a de l’expérience. Prendre des cours ou apprendre en autodidacte, c’est selon le tempérament de chacun, l’avantage des cours, c’est qu’ils vous obligent à faire des choses dont vous n’avez pas envie, mais qui améliore votre technique, l’inconvénient c’est justement ce manque de liberté. Comme je l’ai déjà dit, pour le matériel ce n’est pas la peine de faire de grand frais quand on débute, préférez acquérir du matériel au fur et à mesure de votre progression.

Si après tout cela, vous ne vous en sortez toujours pas, que vos tableaux ne sèche pas, qu’il « colle » incriminer toujours le médium, c’est la pierre angulaire de la peinture à l’huile. J’ai lu quelque part que certain allez même jusqu’à sans passer, il est tout à fait possible de ne peindre qu’en lavis, mais alors on se rapproche plus de la technique de l’aquarelle. La peinture sera plus matte, les couleurs plus pastel, pour moi c’est hors sujet, mais j’en parle au cas où cela pourrez-vous intéresser. Pour moi l’essence même de la peinture à l’huile, c’est la recherche de la pureté de la couleur de son éclat, c’est toute la richesse de cette peinture, les infinités de nuances, je m’explique… Dans la peinture à l’huile en fonction du pigment utilisé, on obtient des nuances différentes et ce pour la même tonalité. C’est comme jouer un « do » sur différents instruments, c’est toujours un « do » mais cela n’a rien avoir. Par exemple, pour faire un beau vert, vous pouvez choisir entre dix nuances de vert « pure » c’est-à-dire sorti du tube, que vous pouvez moduler avec autant de bleu, de jaune et pourquoi pas de rouge ou de marron. Les combinaisons sont infinies, la quête de la couleur idéale n’en est que plus passionnante, alors soyez inspiré.


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