«Peste & Choléra» de Patrick Deville L'aventurier de V orges

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Date: 08.09.2012 Le Temps 1211 Genève 2 022/ 888 58 58 www.letemps.ch Genre de média: Médias imprimés N° de thème: 840.6 N° d'abonnement: 1090991 Type de média: Presse journ./hebd. Tirage: 42'433 Parution: 6x/semaine Page: 31 Surface: 198'707 mm² Observation des médias Analyse des médias Gestion de l'information Services linguistiques ARGUS der Presse AG Rüdigerstrasse 15, case postale, 8027 Zurich Tél. 044 388 82 00, Fax 044 388 82 01 www.argus.ch Réf. Argus: 47203216 Coupure Page: 1/5 «Peste & Choléra» de Patrick Deville L'aventurier de V orges Alexandre Yersin est né sur les bords du Léman et mort au Vietnam. Entre deux, il découvrit le bacille de la peste et explora les abords du Mékong. Patrick Deville raconte sa vie et celle d'autres disciples d,e Louis Pasteur. Par Eléonore Sulser i chacun d'entre « nous écrivait ne serait-ce que dix Vies au cours de la sienne, aucune ne serait oubliée, aucune ne serait effacée. Chacune atteindrait à la postérité, et ce serait justice.» Lors- qu'on interroge Patrick Deville sur cet étonnant projet que formule le narrateur dans Peste Ef Choléra, il répond simplement: «Moi, je l'ai fait. C'est un conseil que je donne.» Après William Walker (Pura Vida, Seuil, 2004) puis Baltasar Bruni (La Tentation des armes à feu, Seuil, 2006), après Savorgnan de Brazza (Equatoria, Seuil, 2009), après Henri Mouhot et Auguste Pavie (Kampuchéa, Seuil, 2011) et bien d'autres encore avec eux, ex- plorateurs, écrivains, tyrans totali- taires ou de pacotille, poètes, sa- vants, acteurs de premier plan ou simples passants dans ses livres, c'est la figure d'Alexandre Yersin (1863-1943), tombée dans l'om- bre du passé, que Patrick Deville se mêle de réveiller dans Peste Ef Cho- léra. Le roman est en piste pour le Goncourt et déjà salué du Prix du roman Fnac. Un destin «rimbaldien» Alexandre Yersin est Vaudois. Il agrandi à Morges sur les bords du

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Date: 08.09.2012

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«Peste & Choléra» de Patrick Deville

L'aventurier de V orgesAlexandre Yersin est né sur les bords du Léman et mortau Vietnam. Entre deux, il découvrit le bacille de la pesteet explora les abords du Mékong. Patrick Deville racontesa vie et celle d'autres disciples d,e Louis Pasteur.

Par Eléonore Sulseri chacun d'entre

« nous écrivait neserait-ce que dixVies au cours dela sienne, aucune

ne serait oubliée, aucune ne seraiteffacée. Chacune atteindrait à lapostérité, et ce serait justice.» Lors-qu'on interroge Patrick Deville surcet étonnant projet que formule lenarrateur dans Peste Ef Choléra, ilrépond simplement: «Moi, je l'aifait. C'est un conseil que je donne.»

Après William Walker (PuraVida, Seuil, 2004) puis BaltasarBruni (La Tentation des armes à feu,Seuil, 2006), après Savorgnan deBrazza (Equatoria, Seuil, 2009),après Henri Mouhot et AugustePavie (Kampuchéa, Seuil, 2011) etbien d'autres encore avec eux, ex-plorateurs, écrivains, tyrans totali-taires ou de pacotille, poètes, sa-vants, acteurs de premier plan ousimples passants dans ses livres,c'est la figure d'Alexandre Yersin(1863-1943), tombée dans l'om-bre du passé, que Patrick Deville semêle de réveiller dans Peste Ef Cho-léra. Le roman est en piste pour leGoncourt et déjà salué du Prix duroman Fnac.

Un destin «rimbaldien»Alexandre Yersin est Vaudois. Il

agrandi à Morges sur les bords du

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Léman. Il fut un bactériologiste degénie, formé avec Robert Koch àl'Institut Koch en Allemagne etavec Louis Pasteur à l'Institut Pas-teur à Paris. La crème de la crèmede la recherche de l'époque. On luidoit, très jeune, des travaux capi-taux sur la tuberculose, le choléra,puis, tout simplement, l'éradica-tion de la peste.

Mais ce Suisse singulier s'estaussi taillé une destinée «rimbal-dienne», comme le dit Patrick De-ville. Scientifique touche-à-tout,prodigieusement doué, il fut aussihomme de mer, commerçant,agriculteur et l'un des principauxexplorateurs de l'Indochine. Deuxhauts lieux de villégiature au Viet-nam, Dalat dans la montagne etNha Trang en bord de mer, ont étédécouverts et même inventés parlui. Au Vietnam, où on l'appelaitDocteur Nam, des rues, des lycéeset même des bodhisattvas portentson nom. Ily a des boulevards Yer-sin comme il y a des boulevardsPasteur, et même un petit musée,raconte Patrick Deville.

Mais, comme de juste avec Pa-trick Deville, Yersin n'est pas laseule vedette du livre; et sa biogra-phie n'y est pas déroulée de façonlinéaire ni hagiographique. Le li-vre commence, trois ans avant lamort de Yersin, en mai quarante,dans le dernier vol de la compa-gnie Air France vers l'Asie. Yersinrepart vers son paradis personnel,vers Nha Trang où il s'est taillé unmonde sur mesure. Il feuillette sescarnets et la vie ressurgit. Avec elle,toute une «petite bande», commedit Patrick Devine, la petite bandedes pasteuriens. Compagnonsd'études, de recherche et d'ensei-gnement, compagnons d'aventureet même de commerce, comme Al-bert Calmette et Emile Roux, deuxautres pasteuriens, deux autresstars du livre. Moins chanceux queYersin, ils sont morts plus tôt etdisparaissent donc plus vite quelui du tableau.

Jungles merveilleusesMais l'essentiel n'est pas encore

là, avec Patrick Deville. L'essentielest dans la manière dont sa languevirtuose tisse la foison incroyabled'informations, d'images, de cou-leurs, de temps et de lieux où ilplonge ses personnages. Il lesmène dans une sorte de jungle dé-frichée à la plume, où l'on s'extasie-rait à tout bout de champ sur teloiseau miraculeux et oublié, surtelle trouvaille exhumée de sièclesà peine enfouis. Pour progresserdans les jungles merveilleuses deses récits, où apparaissent tour àtour les personnages de sa «petitebande» personnelle des aventu-riers, des oubliés, des héros, desbandits et des hommes remarqua-bles , Patrick Deville choisit desphrases courtes, ciselées, précises.Souvent, il leur donne une chutesingulière, car il n'avance jamaissans humour. Il tire le portrait deses personnages avec un intérêtpassionné et une précision éton-nante, mais non sans ironie.

Lui-même n'est jamais loin.L'enquêteur puis narrateur qu'ilest s'invite dans les pages. Le «je»qui enquêtait sur les vies précé-dentes se glisse ici auprès de Yersindans la peau d'un «fantôme du fu-tur». Il est cet espion discret, re-tourné vers l'époque coloniale,qu'on croise dans les villes où vé-cut Yersin, tendant l'oreille dansles halls d'hôtel, épiant des conver-sations, suivant son personnage,

amorçant même avec lui un débutde dialogue. Il est reconnaissable àson carnet «en peau de taupe».

Ainsi Patrick Deville n'a-t-il riendu simple biographe. Il se ditd'ailleurs parfois «autobiographe»en creux, puisque, s'il raconte la viede ses personnages, ceux-ci déter-minent à leur tour la sienne en l'en-traînant sur leurs traces et à traversleurs histoires. Quant au lecteur,c'est à lui bien sûr que reviennentles plaisirs merveilleux de ces très

romanesques chassés-croisés.Retrouvez Patrick Devil le à Morgespour Le Livre sur les quais. Ce samedià 13h30, table ronde avec Alexis Jenniet Franck Pavloff à la Salle du Grenierbernois. Le programme complet ainsique les horaires des dédicaces sont àconsulter surwww.lelivresurlesquais.ch

«Un vers de Cendrars qui pourraitêtre une biographie de Yersin»,

dit Patrick Deville, qui cite l'auteur de «L'Or»dans «Peste & Choléra»

«Gong tam-tamzanzibar bête

de la jungle rayons-xexpress bistouri»

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Descriptif des documents

Alexandre Yersin, couverturede la revue «France Indochine»en 1951.

Yersin, en 1892, pendantsa première explorationdu Vietnam.Devant la paillote à Hongkongoù il découvrit le bacillede la peste en 1894.«Alexandre Yersin chezles Moïs», une du «Journaldes Voyages», en août 1895.Carte dressée par AlexandreYersin en 1893.Planche du bacille de la peste(1894).Rapport manuscrit de Yersinsur le bacille de la peste,en juin 1894.Alexandre Yersin, en 1917,dans son chalet de Hon Baau Vietnam.

Entretien avec Patrick DevilleLes romans de Patrick Deville

doivent un peu au hasard et énor-mément à son travail d'enquête. Ilpasse le plus clair de son temps àcompulser des archives, à lire deslivres et des documents, à se re-plonger dans de vieux journaux,mais aussi à voyager aux quatrecoins de la planète selon des itiné-raires déterminés par les person-nages qui l'intéressent. C'est ainsiqu'il a suivi Alexandre Yersin, ledécouvrant avec d'autres pasteu-riens, dans ses carnets et ses cor-respondances déposées à l'Insti-tut Pasteur à Paris, puis marchantsur ses traces à Morges et même àLonay où sa sur installa jadisun poulailler modèle; puis en Al-lemagne, à Paris et enfin au Viet-nam, de Saigon à Dalat en passantpar Nha Trang.Samedi Culturel: Pour enquêtersur Alexandre Yersin, vous êtesremonté aux origines, à Morges.Qu'y avez-vous appris?Patrick Devine: Rien. Morges enelle-même ne m'a rien appris. Iln'y a qu'une petite rue Yersin...Mais tout de même: c'est une villeau bord de l'eau. Et Yersin a tou-jours vécu au bord de l'eau. Hagrandi au bord de l'eau, douce,certes. Mais ce lac, ce n'est pasrien! Il est tellement grand à cetendroit qu'on dirait presque lamer. Nha Trang, où Yersin se fixe,est au bord de la mer. Et à 26 ans,lorsque Yersin voit la mer pour lapremière fois, c'est un éblouisse-ment. C'est un médecin brillant. Ila un doctorat sur la tuberculose.Il travaille à l'Institut Pasteur.Mais dès qu'il voit la mer, il neveut plus entendre parler de rien:il veut la mer.Yersin, outre ses correspondancesamicales et scientifiques avecd'autres pasteuriens, a toute savie écrit à Morges...

Les archivistes de l'Institut Pas-teur sont formidables. Ils sontconservateurs, mais traquentaussi des correspondances. Si ondécouvre dans un grenier uncarton de lettres où il est écritpartout «Pasteur», ils se déplacentpour le récupérer. La correspon-dance de Yersin avec sa familleFanny, sa mère qui meurt en1905, et sa sur Emilie, quimeurt en 1932 est arrivée àl'Institut bien après la mort deYersin, retrouvée chez des descen-dants qui, de manière miracu-leuse, avaient tout conservé.

Le fait que Yersin, bien quenaturalisé français, soit né Suissevous a-t-il intéressé?Il devient Français, mais il de-meure Suisse. C'est clair dans sacorrespondance. Il a cet avantaged'être Suisse mais bilingue. A ladifférence de la plupart des Fran-çais, il sait que les Allemands nesont pas seulement des monstressanguinaires. A la différence desAllemands, il sait que les Françaisne sont pas seulement des em-merdeurs bavards et pas sérieux(rires). L'Institut d'hygiène deKoch, il connaît. L'Institut Pasteur,il connaît. Il a toujours un regardextérieur sur les querelles entrel'Allemagne et la France. Sonpasseport français n'a rien d'unchoix idéologique: la loi de l'épo-que exigeait la naturalisationpour l'exercice de la médecine.C'est une formalité. D'ailleurs, lefait qu'il soit Suisse plutôt queFrançais a aussi aidé les Vietna-miens à en faire un héros aprèsles guerres d'indépendance,même si Pasteur est lui aussi unhéros au Vietnam.Dans quel style écrit Yersin?J'ai beaucoup de goût pour lalangue des pasteuriens. Tous ceshommes n'ont pas le style flam-

Image de une «J'ai un côté perceur de sarcophages»

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boyant de Michelet, mais ce sontdes scientifiques qui utilisent lalangue d'une manière remarqua-ble. Ils avaient reçu un enseigne-ment classique. Ils savaient dessi-ner, écrire sans effort. Yersin aécrit des textes scientifiques j'encite un peu parce que ça ressem-ble à de la poésie surréaliste ,mais dans ses lettres, écrites au filde la plume, destinées à n'êtrelues qu'une fois par sa mère ou sasur, sa syntaxe est admirable.

Vous dites à un moment donnéque votre livre n'aurait pas pluà Yersin. Et vous ajoutez:«De quoi je me mêle»...«De quoi je me mêle», parce quec'est ça l'écriture des vies. J'ai uncôté perceur de sarcophages,pilleur de tombes post mortem. Ilest très difficile d'effacer ses tra-ces. Yersin n'a pas cherché à lefaire, mais l'aurait-il voulu... Ilétait quand même assez tran-quille, assez oublié. Une petiterue à Morges, une place dans leXIIIe à Paris, très loin de l'InstitutPasteur, et puis, il meurt en pleineSeconde Guerre mondiale. On aautre chose à faire que de s'occu-per de Yersin! La postérité, lasienne comme la nôtre, ne nousappartient pas. On ne peut plus sedéfendre. Et si mon livre est ad-miratif, il est aussi un peu irrévé-rencieux. Il y ales vies, et puis il yace qui se passe, après les vies...

Dans la vôtre de vie, il n'y a pasque celle de Yersin. C'est la grandeaffaire de vos livres, les vies?Je traîne, en effet, une petitebande qui reste dans mes livres. Ily a des fils rouges. Pour les Fran-çais, le point d'ancrage c'estl'Ecole navale de Brest. Savorgnande Brazza, Julien Viaud, qui de-viendra Pierre Loti, en étaientpensionnaires, comme FrancisGarnier, le premier à avoir re-monté le Mékong, ainsiqu'Auguste Pavie, l'explorateur duLaos, avec qui a travaillé Yersin.

Sans oublier Albert Calmette, lepasteurien, qui lui aussi a faitcette école. Les pasteuriens, je lesai rencontrés partout dans mesrecherches. Albert Calmette parexemple a retrouvé Savorgnan deBrazza à Libreville au Gabon lorsd'une mission médicale. Je traînedonc cette bande en travaillantsur plusieurs livres à la fois. Cesont des projets longs. Des nomsclignotent Yersin apparaît deuxfois dans Kampuchéa ( Seuil, 2010)

qui annoncent la suite. Certainspersonnages passent très vitedans mes livres, mais je sais moiqu'un jour ils vont sortir despages et passer au premier plan.Ensuite, ils retournent dans l'om-bre mais restent dans l'histoire.Mon image est un peu celle del'arboriculteur. Ily a des arbresque je regarde pousser et, à unmoment donné, je me dis, ça yest, il faut en abattre un. Et donc,je me mets à écrire. Je m'enfermedans une chambre d'hôtel trèsloin au Vietnam pour Peste EfCholéra avec ma documenta-tion, je me fixe un délai, et j'écris.Il m'a fallu deux mois pour celivre-ci. De Saigon, j'ai envoyé une-mail au Seuil en disant, voilà j'aiun livre, il fait tant de caractères.

Concrètement, comment ça sepasse?J'écris très vite. Par contre, mesrecherches des allers et retoursentre le terrain et les bibliothè-ques sont très longues. Je visavec mes livres quelques annéessans rien écrire. Je me l'interdis.On croit gagner du temps enécrivant. On en perd énormé-ment. Pour Peste Ef Choléra, j'aimonté un partenariat avec l'Insti-tut Pasteur parce que je voulaisavoir accès à quelques milliers de

lettres. A côté de cela, cela faitquatre ans que je vais en Asie. J'airemonté le Mékong, sillonnétoute cette zone le long de laBirmanie, le Vietnam, jusqu'à la

frontière de Chine.

Un autre Suisse passe dans voslivres, c'est Cendrars...Pour la sortie de Peste Er Choléra,j'ai donné une conférence entrois points où j'ai rendu hom-mage à trois Suisses: AlexandreYersin, Blaise Cendrars et JohannAugust Sutter, le héros de L'Or,un livre magnifique. Cendrarsfait partie de ceux qui clignotentde livre en livre. Il sera un jour atpremier plan.Propos recueillis par E. Sr

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Patrick Deville est né en 1959.1Ia publié cinq romans chez Minuit et cinq au Seuil. ÉTÉ2012