Personnages Et Analyse Du Roman

7/26/2019 Personnages Et Analyse Du Roman

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Chapitre

Le roman et ses personnages :

visions de lhomme et dumonde

Le mot roman est apparu au XIIesicle. Il a alors deux significations :il peut dsigner la langue parle dans le nord de la France ou ien un rcit

en vers fran!ais "comme les romans de la #ale ronde$. Le roman ne

renvoie % des textes en prose &u% partir du XI' esicle. (ais il a d)% son

sens moderne* tel &ue le dfinitLe Petit Robert : uvre dimaginationen prose, assez longue, qui prsente et fait vivre dans un milieu des

personnages donns comme rels, nous fait connatre leur psc!ologie,leur destin, leurs aventures" #

+ Lhistoire des personnages % travers celle du roman

,. Le X'IIe sicle : des personnages sous influences-

+. les hros raffins des romans prcieux

Les romans hro&ues prcieux de (lle de /cudr0 "+1234+32+$ sont

crits dans un esprit pi&ue : les personnages sont mar&us par le modle deshros anti&ues d5omre ou de 'irgile* ou par des modles italiens comme

ceux de L,rioste ou du #asse. $llieest un roman % cls &ui transpose lesm6urs anti&ues* et &ui contient la fameuse carte du tendre .

7ans la m8me veine prcieuse* on trouve aussi des romans pastoraux :

L%stre d5onor d9rf "+134+32+$ est celui &ui a connu % lpo&ue leplus grand succs. Les personnages* ,stre et ;ladon* 0 illustrent un

idalisme thr : leurs amours illustrent le go


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social. An marge de ce mouvement* le'on (uic!ottede ;ervants* traduiten +1+B* a connu un norme succs.

LeRoman comiquede /carron "+1+24+112$ est une pope urles&ue .

?n peut voir dans cette criture parodi&ue la criti&ue implicite du genre desromans prcieux* &ui se voulaient pi&ues* m8me si les romans comi&ues*

moins noles* plus populaires* sadressent % des lecteurs diffrents. ;es

romans4fleuves "aussi ien les romans prcieux &ue les romans comi&ues$

ont des intrigues souvent enchCsses et entrem8les* t0pi&ues du aro&ue.

>. Les hros parfaits du roman classi&ue.

Le chef d6uvre du roman classi&ue est la Princesse de $l)vesde madame dela Fa0ette "+13D$. , loppos des romans aro&ues* lintrigue 0 est dpouille* et

vraisemlale* rduite % une seule ligne narrative : il 0 a une unit daction&uon ne trouvait pas )us&ue l% dans le roman. Les portraits du 7uc de Eemours

et de mademoiselle de ;hartres sont % la mesure de la magnificence de la ;our.

#ous les traits du personnage contriuent % reflter les traits idaux dune

personne attache % la cour prestigieuse de 5enri II :

$e prince tait un c!ef*duvre de la nature + ce quil avait de moinsadmirable, ctait dtre l!omme du monde le mieu- fait et le plus beau" $e quile mettait au*dessus des autres tait une valeur incomparable, et un agrmentdans son esprit, dans son image et dans ses actions que lon na .amais vu qu/lui seul" #"La princesse de $l)ves* (adame de la Fa0ette$

;ependant* % lpo&ue classi&ue* les romans connaissent surtout des

dtracteurs : les prdicateurs de lpo&ue leur reprochent leur

invraisemlance et leur nocivit : ils divertiraient de fa!on malsaine les

esprits* et encourageraient les passions. 9n )ansniste comme ierre

Eicole &ualifie lauteur de romans d empoisonneur pulic . , la fin du

sicle* le genre romanes&ue nest plus % la mode : Goileau lui4m8me le

criti&ue svrement. Le roman est un genre trop htroclite* sa moralit est

souvent douteuse* et cela ne pla@t gure aux partisans de lordre classi&ue.

G. Le X'IIIesicle : la naissance du hros de roman moderne

+. Le personnage entreprenant de la veine raliste.

Linfluence du picares&ue espagnol se fait encore sentir dans 0il 1las de2entillanede Lesage "+3>$* puis&ue le hros part sur les chemins % la recherchede la russite* et conna@t de multiples aventures. 7ans les romans de (arivaux*

Le pasan parvenu"+3>$ etLa vie de 3arianne"+3B+$* cest % la fois lanal0sefine des sentiments et des comportements &ui est intressante* et la fa!on dont le

personnage arrive % faire sa place dans la socit. ,insi* (arianne est une )eune

=


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fille intelligente et )olie* mais orpheline : elle doit affronter des ostacles pour

trouver un statut social respectale* et elle fait face courageusement % un chec

amoureux. Le monde autour delle nest pas parfait : le pieux vieillard &ui la

soutient veut auser delle* le charmant fianc tome amoureux dune autre* et

(arianne elle4m8me fait &uel&ues compromis avec la morale- =. Le personnage hdoniste du roman liertin.

Les garements du cur et de lesprit de ;rillon4fils est le premier des

romans liertins "+3>1$ : il retrace linitiation sentimentale et les

aventures successives dun )eune homme* (eilcour. Le thme de

linitiation amoureuse est dailleurs un passage souvent olig de ce

courant romanes&ue* &ui va de 'ivant 7enon "Point de lendemain$* %/ade en passant par Hestif de la Gretonne. Les liaisons dangereuses de

;hoderlos de Laclos* roman pistolaire pol0phoni&ue* "+3D=$ reprsentele plus grand chef d6uvre des romans de cette veine.

Le mot liertin vient du latin liertinus * &ui signifie

affranchi . Il a dsign daord les esprits forts * les lires penseurs*

&ui re)ettent les prceptes de lAglise* puis la morale dominante "lie % la

religion$. Il sagit donc dune attitude philosophi&ue indpendante* en

rupture avec le modle en cours. (ais le liertinage concerne aussi les

m6urs et dsigne celui dont la sexualit lire et inconstante nest pas lie

forcment % des sentiments amoureux* mais au dsir.

>. Le personnage philosophe du roman des Lumires.

Les Lettres persanes de (ontes&uieu "+3=+$ consignent lacorrespondance fictive de deux ersans* 9sec et Hica* &ui

effectuent un vo0age en France et partagent leurs impressions de

vo0age. La dcouverte dune socit radicalement diffrente de la leur

les fait aller de surprise en surprise : le roman devient une satire des

m6urs* car nos coutumes* aux 0eux de deux trangers* semlent

souvent asurdes. (ontes&uieu met ainsi en valeur les travers de la

vie parisienne :

4e trouve les caprices de la mode, c!ez les &ran5ais, tonnants" 6ls ont oublicomment ils taient !abills cet t + ils ignorent encore plus comment ils le

seront cet !iver" 3ais, surtout, on ne saurait croire combien il en co7te / unmari pour mettre sa femme / la mode #" "Lettre X;IX* Les Lettres persanes*(ontes&uieu$

4acques le fataliste et son matre de 7enis 7iderot "+33>$ est uneautre 6uvre reprsentative des Lumires : le texte a une porte

sociale* morale* et philosophi&ue. (ais il peut 8tre aussi &ualifid anti4roman . Le dialogue entre Jac&ues* le valet* et son ma@tre

>


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est constamment interrompu par des digressions* par des interventions

du narrateur* des rcits secondaires raconts par dautres personnages.

Lauteur casse les conventions romanes&ues* en apostrophant le

lecteur* en dnon!ant les artifices de la fiction* &uil remet en cause.

$omment staient*ils rencontrs 8 Par !asard, comme tout le monde"$omment sappelaient*ils 8 (ue vous importe 8 'o9 venaient*ils 8 'ulieu le plus proc!ain" 9 allaient*ils 8 ;st*ce que lon sait o9 lon va 8 "Incipit de4acques le &atalistelo?sede Jean4

Jac&ues Housseau "+31+$. ;e roman pistolaire raconte lamourimpossile entre la )eune Julie et son prcepteur /aint4reux : leurs

diffrences sociales emp8chent leur union. La passion et la vertu des deux

hros sont au c6ur de lintrigue. Les lans du c6ur des personnages

sexpriment avec un l0risme spontan et une sensiilit exacere.

G. Le XIXesicle : le triomphe du roman et de ses personnages

+. Lidalisation du personnage romanti&ue

'ictor 5ugo "+D2=4+DD$* % travers ses romans* en revient % une

conception pi&ue du roman : lauteur est une sorte de conscience des

peuples* &ui doit accentuer* dramatiser les vnements* pour leur donner

un sens s0moli&ue* en procdant par scnes et taleaux. 7ans Les3isrables, 5ugo lve )us&uau m0the le personnage du for!at Jean'al)ean* et deux enfants* ;osette* image de linnocence perscute* et

Kavroche* emlme du courage et de la liert. ;elui4ci meurt sur les

arricades et 5ugo lui rend hommage % travers un ox0more clre :

$ette petite grande @me venait de senvoler #"

=. La modernit du personnage raliste ?n a donn % Galac "+3MM4+D2$ le titre de pre du roman

moderne. Le pro)et titanes&ue de la $omdie !umaineest inspir del>istoire naturelle de Guffon. uis&ue la socit ressemle % lanature* il veut talir une comparaison entre l5umanit et

l,nimalit . Les personnages sont donc prsents comme autant de

t0pes humains . (ais son pro)et a aussi un aspect politi&ue N il met

en valeur dans son 6uvre les principes aux&uels il tient : lducation*

la religion catholi&ue* la monarchie sont prsents comme les

fondements de la vie sociale. La srie des ;tudes de murs #, dansla&uelle on trouve;ugnie 0randet"+D>>$ a pour ut de dcrire les

B


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t0pes humains dans leur environnement social "la vie prive* politi&ue*

militaire* parisienne-$

L idal romanes&ue de Flauert tend % la reprsentation fidle de la

vie. /on effort do)ectivit est perceptile dans ses romans. arfois*

les personnages disparaissent m8me derrire les o)ets &ui lesentourent et dont ils ne semlent 8tre &uun prolongement : comme

dans la longue description de la cas&uette de ;harles Govar0* au dut

du livre* mais aussi dans la clre scne de la calche oO Amma

soffre % Lon* son amant. Les faits ne sont pas dcrits* mais on lit le

scandale dans le regard des passants* &ui voient ABC une voiture /stores tendus et qui apparaissait ainsi continuellement, plus closequun tombeau et ballotte comme un navire #. ";mma 1ovar$Flauert met en avant limportance du st0le* et che lui* lesthti&ue*

la &u8te du eau est essentielle.

>. Le personnage exprimental du roman naturaliste

Pola veut anal0ser dans ses romans linteraction entre lindividu et

son milieu. Il sagit pour lui de prsenter % travers ses personnages

certaines donnes gnralisales* tout en empruntant directement % la

ralit la matire de ses livres. our le chef de file des naturalistes* le

roman est un vritale document humain scientifi&ue. Pola sest

dailleurs eaucoup inspir des doctrines de ;laude Gernard en

matire de mdecine exprimentale. Limagination &ui tait autrefois

clre comme une &ualit che un romancier* est* selon Pola*

devenue un dfaut* le sens du rel devenant la &ualit premire des

auteurs. Il fait lloge de la description parce &uelle permet de

dresser un tat du milieu &ui dtermine et complte lhomme .

3ontrer le milieu peuple et e-pliquer par ce milieu les murs peuple +comme quoi / Paris, la so7lerie, la dbandade de la famille, les coups,lacceptation de toutes les !ontes et de toutes les mis)res vient desconditions mmes de le-istence ouvri)re, des travau- durs, des laisser*aller, etc" # "Pola*prface de l%ssommoir$

;. Le XXe sicle : la crise du personnage

+. Le retour au personnage fort des annes +M>2

?n a pu constater un parpillement du personnage dans les annes

+M=2* avec des romanciers comme (arcel roust* 'irginia Qoolf ou James

Jo0ce &ui mettent laccent sur la multiplicit des sensations. ,vec eux* leroman suit les tortueuses sutilits de la conscience fluide et complexe de


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lindividu. 7ans les annes +M>2* on oserve un retour % un personnage

fort* avec des auteurs comme Gernanos* (alraux* 5emingRa0. Leurs hros

sont trs impli&us dans le monde* engags* et leur personnalit est trs

t0pe* clairement dlimite. Ils sloignent dune littrature centre sur

lanal0se ps0chologi&ue* pour sintresser au destin de personnages auxprises avec lhistoire* &ui cherchent % donner un sens % leur vie. 7ans La$ondition !umaine de (alraux* lidal de S0o* le hros rvolutionnaire* estclair : 2a vie avait un sens : donner / c!acun de ces !ommes que la

famine faisait mourir comme une peste lente la possession de sa propredignit #"

=. La remise en &uestion du personnage dans le Eouveau Homan

Les annes +M2 proclament la mort du personnage : selon Hoe4Krillet dansPour une t!orie du roman* le personnage fait partie des notions primes . our le m8me auteur* cen est fini de la

conception traditionnelle du roman* vu comme lanal0se dune

passion .;est selon Eathalie /arraute* parce &ue le roman est entr

dans lre du soup!on N le lecteur na plus confiance dans le

romancier* et naccepte plus les normes du vraisemlale .

%ussi voit*on le personnage de roman priv de ce double soutien, la foien lui du romancier et du lecteur, qui le faisait tenir debout, solidement

daplomb, portant sur ses larges paules tout le poids de l!istoire, vacilleret se dfaire #" "Eathalie /arraute, LDre du soup5on, +M1


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Hcit

+. Le point de vue externe

Lauteur sefface N on ignore les penses des personnages* le compte rendu

des actions est fait de fa!on impartiale* du dehors . /eul ce &ui est

visile de lextrieur est racont.

n faisait la soupe, les c!emines fumaient, une femme apparaissaitde loin en loin le long des fa5ades, ouvrait une porte, disparaissait #E;mile FL%, 0erminal. Le point de vue omniscient "ou focalisation ro$

?n conna@t le pass* le prsent* les penses et les sensations de lensemledes personnages. Le romancier prend un pouvoir plus apparent dans le

rcit. ;e point de vue est trs fr&uent dans le roman traditionnel "5ugo*

Galac* 'erne-$.

Houtes avaient les unes pour les autres une indiffrence mle dedfiance qui rsultait de leurs situations respectives" ;lles se savaientimpuissantes / soulager leurs peines. "5onor de Galac* Le p)re0oriot$

G. Le personnage et le temps : les modalits du rcit

Le temps romanes&ue nest pas linaire comme le temps rel : le rcit peut

acclrer ou ralentir laction* revenir en arrire* sarr8ter rus&uement. Les

personnages ont dans le roman une vie plus ou moins complte* certains ne

font &ue des apparitions pisodi&ues* la fa!on dont ils sinscrivent dans le

temps peut donc 8tre trs intressante % tudier.

+. La scne

3


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7ans le cas de la scne* la dure du rcit est grosso modo cal&ue sur celle

des vnements. ?n remar&ue la succession des actions

;lle se laissa glisser sur ses genou-, .oignit les mains, et regarda Rap!aIl avec unedvotieuse ardeur #"Galac*La Peau de $!agrin$

D

'ie du personnage


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7ure du rcit

'ie

=. La pause

Il n0 a plus ad&uation entre la dure de la lecture et la dure de laction

raconte. La pause peut 8tre descriptive* ou argumentative : le temps &ue

prend le roman pour vo&uer un vnement se trouve dilat par les

interruptions du rcit. ?n prend plus de temps pour lire le roman &uil nen

faudrait % la vie relle pour &ue se trouvent accomplis les vnements

vo&us.

La marquise, alors @ge de trente ans, tait belle quoique frle de formeset dune e-cessive dlicatesse" 2on plus grand c!arme venait dune

p!sionomie dont le calme tra!issait une tonnante profondeur dansl@me" # EGalac*La femme de trente ans$

>. Le sommaire

Le sommaire condense une dure de vie relativement longue dans un petit

espace textuel. Il 0 a donc une acclration des vnements.

Le reste de l!istoire ne peut se raconter que dans ses grandes lignes"'autres coups ont suivi ce premier coup" 3iss %melia frappait d)squil tait ivre et quil se trouvait / porte de sa main" ;lle finit par le

.eter de!ors" ;lle fut alors oblige de vivre sa souffrance au- eu- de laville enti)re #"";arson (c ;ullors* la 1allade du caf triste$

>. Lanalepse

7ure du rcit

'ie du personnage


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Hcit

'ie du personnage

'ie du personnage

rcit

'ie du personnage

rcit

Lanalepse constitue un flash4ac : le rcit effectue un retour en arrire

temporel. 6l stait mis / crire seize ans plus tJt, apr)s le triple meurtrede $aroline et des .umeau-" # "7aniel ennac* La petite marc!ande de

prose$

B. La prolepse

La prolepse constitue une anticipation du futur : =oubliez donc pas ce 3arvin3ac, car il .ouera un rJle effraant dans ce qui va suivre" #";arson (c;ullors*La 1allade du caf triste$

. Lellipse

Lellipse passe sous silence un temps plus ou moins long* &ui peut aller de

&uel&ues minutes % plusieurs annes. ;e &ue les personnages ont vcu

pendant ce laps de temps reste donc sous4entendu* lud. ;ette priode est

implicitement considre comme moins intressante pour lhistoire.

Lellipse est un outil essentiel dans la structure dun roman.

'eu- .ours apr)s la visite du fils %gosti* la m)re re5ut un mot de4osep! . "(arguerite 7uras* Kn 1arrage contre le Pacifique$

1. La modalit itrative

Tuand un vnement &ui a lieu plusieurs fois nest racont &uune seule

fois* on parle de modalit itrative. Limparfait % valeur de rptition est

Hcit


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,uteur

Earrateur

ersonnage

souvent utilis. ;ette modalit* comme le sommaire* permet dacclrer le

rcit.

$!aque soir, le vieu- 3ouque recevait la visite de son ami, le p)re1onnemort, qui, rguli)rement, avant son dner, faisait la mme

promenade" #"Amile P?L,* 0erminal* II* '$

;. Les relations entre le personnage* lauteur* le narrateur-

+. Les modes de narration

Le rcit est un montage narratif de plusieurs niveaux: lauteur crit un

roman et dlgue au narrateur le soin de raconter une histoire mettant en

scne des personnages. ?n appelle mode de narration la fa!on dont le

rcit est assur par le narrateur.

Il 0 a deux modes principaux de narration. Le narrateur extrieur aurcitraconte lhistoire % la troisime personne : il semle asent du rcit.Le narrateur-personnageest en revanche directement prsent dans lercit : il le raconte % la premire personne* en tant &ue hros ou

personnage tmoin.

=. Le statut amigu de certains auteurs* narrateurs ou personnages

Le nouveau roman a eaucoup )ou sur le statut de lauteur et du

narrateur. ?n 0 trouve des modes dnonciation originaux : le

narrateur peut sadresser % lui4m8me* le )e et le il dsignent la

m8me personne* plusieurs narrateurs racontent successivement le

m8me vnement* etc-

La mode rcente de lautofiction rouille les distinctions traditionnelles

entre auteur* narrateur et personnage : sans 8tre des autoiographies* les

intrigues sont fortement inspires de la vie des auteurs. ;ertains romans

de (arguerite 7uras "Kn barrage contre le Pacifique, l%mant


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7ourovs0 dfinit ainsi lautofiction :%utobiograp!ie 8 =on" &iction,dvnements et de faits strictement rels" 2i lon veut, autofiction, davoirconfi le langage dune aventure / laventure dun langageen libert.

7. La caractrisation des personnages +. 9ne construction mentale progressive

Le roman offre une somme de donnes disperses sur le personnage* &ue

le lecteur assemle. hilippe 5amon dans Potique du rcit dfinit lepersonnage comme une construction mentale &ue le lecteur opre % partir

dun ensemle de signes pars dans le texte. Le lecteur fari&ue le

personnage au fil de sa lecture % partir dinformations explicites*

clairement formules par lauteur* mais aussi grCce % des dductions %

effectuer % partir du rcit* et au )ugement de valeur &ue le texte sous4

entend*. ;est leffet4personnage * &ui est une illusion : au dpart le

personnage nexiste pas* et le texte romanes&ue lui donne

progressivement une paisseur.

=. La caractrisation directe et indirecte

La caractrisation directedu personnage est constitue par son tat civil*ses portraits* sa iographie* un certain nomre de mar&ues explicites &ui

dessinent progressivement son identit. ;ertains auteurs* comme Pola ou

Galac* utilisent ma)oritairement la caractrisation directe.

La caractrisation indirectedu personnage passe % travers ses ractionsface aux vnements* son comportement* ses rapports avec les autres* ses

paroles : ces lments dessinent progressivement la personnalit du hros.

Flauert ou (aupassant adoptent davantage la caractrisation indirecte.

Kn .eune !omme de di-*!uit ans, / longs c!eveu- et qui tenait un album sousson bras, restait aupr)s du gouvernail, immobile" % travers le brouillard, ilcontemplait des cloc!ers, des difices dont il ne savait pas les noms + puis ilembrassa, dans un dernier coup dil, lle 2aint*Louis, la cit, =otre*'ame + et

bientJt, Paris disparaissant, il poussa un grand soupir" #

EKustave Flauert, L;ducation sentimentale, +D1M$

;aractrisation directe : il sagit ici dune description classi&ue* &ui contient des

renseignements sur lidentit du personnage. (8me si lon ignore son nom* on

apprend son Cge* et on a une ide de son apparence.

;aractrisation indirecte : 7ans le m8me paragraphe* on a des indications

implicites sur la personnalit de Frdric (oreau* &ui transparaissent % traversson comportement : il ne conna@t pas aris* il semle mlancoli&ue. Le passage


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de la description pure au rcit est perceptile % travers le changement de temps

"de limparfait au pass simple$.

>. Le s0stme des personnages

?n dfinit aussi les personnages les uns par rapport aux autres : il 0 a

un systme doppositions entre eux. Lun appara@t dautant pluseau &ue dautres sont laids* dautant plus intelligent &ue dautres le

sont moins. Les mar&ues &ui caractrisent un personnage ne sont

donc pas isolales* elles fonctionnent comme un s0stme. ;elui4ci

fait appara@tre des couples* des trios* des groupes. Les rapports entre

les personnages rvlent des rivalits* des alliances-

?n distingue traditionnellement le personnage principal despersonnages secondaires ou des simples figurants. /eul le

personnage principal volue au cours du roman. Les rUles ne sont pas

rpartis &uitalement : le personnage principal appara@t davantage.

Il faut donc tudier sa fr&uence* son mode dapparition dans le

roman "portrait* dialogue* action$* le volume romanes&ue de sa

prsence: lentend4on eaucoup parler V le suit4on longuement V

B. La construction du portrait

. Le cadre du portrait* pour le romancier comme pour le peintre* lui permet

de mettre en valeur le personnage* au milieu de son entourage. ?n peut

remar&uer &ue la composition dun portrait est souvent progressive.

7iffrents plans se distinguent N les indications vont du gnral au

particulier* ou du ph0si&ue au ps0chologi&ue* du as au haut* etc-;est un

vritale art de la composition &uil sagit dtudier.


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5ros ?)et magi&ueApreuve principale

?pposants ,d)uvants

A. Lanal0se actantielle des personnages

Alments du

schma actantiel

;aractristi&ues Axemple :La vie de 3ariannede (arivaux

5ros ;est lui &ui* au terme dune

&u8te* sempare de lo)et3arianne est l!ro?ne"

?)et ;e nest pas forcment une

chose : cest le ut &ue se

fixe le hros.

Lb.et : lacc)s / un rangsocial dont elle se .uge digne"

,d)uvants Ils aident le hros dans sa

&u8te "personnages* o)ets*

vnements-$

*Le cur qui la leve et sasur

*2a protectrice, madame de3iran, et son amie madame'orsin"

*2a distinction naturelle, sonintelligence, sa sensibilit"

?pposants Ils sont en conflit avec le

hros* tentent de le mettre

en chec.

*2on statut dorp!eline, et lasocit qui favorise les gensde condition

*2on premier protecteur,monsieur de $limal qui tentedabuser delle

*2on fianc Malville, qui tombeamoureu- dune autre"


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;e schma actantiel peut parfois sappli&uer parfaitement % lintrigue dun

roman* et pour certaines 6uvres il ne concidera &ue partiellement avec

laction. 7ans dautres cas* il peut savrer moins pertinent. ;e nest&uun des multiples outils % notre disposition.

F. Tuelles sont les fonctions des personnages dans un roman V

Fonctions dupersonnage

Caractristiques Exemple

Reprsentation Le portrait des personnagesdonne au lecteur limage

dune ralit.

La blanc!eur de son teint et sesc!eveu- blonds lui donnaient unclat que lon navait .amais vuqu/ elle + tous ses traits taientrguliers, et son visage, et sa

personne taient pleins de gr@ceet de c!arme #" "(adame de laFa0ette*La Princesse de $l)vesistoire comique de&rancion

(me de La Fa0ette*La princesse de$l)ves

X'IIIe Le personnage de la

tendance raliste

Le liertin

Le personnage des

Lumires

Le personnage

prromanti&ue

Antreprenant* faisant

sa place dans la

socit

5doniste* lire

penseur* indpendant

hilosophe* satiri&ue

/ensile* l0ri&ue*

passionn

(arivaux*La Mie de3arianne

;hoderlos de Laclos*

Les Liaisonsdangereuses

7enis 7iderot*

4acques le &ataliste etson matre

Jean4Jac&ues

Housseau*La nouvelle>lo?se

XIXe Le personnage

romanti&ue

Le personnage

raliste

Le personnage

naturaliste

/0moli&ue* pi&ue*

idalis

Heflet de la ralit*

t0pe humain

Axprimental*

influenc par son

milieu* reprsentant

une ralit gnrale

'ictor 5ugo*Les3isrables

5onor de Galac*La$omdie !umaine

Amile Pola*LesRougon*3acquart

XXe Le personnage des

romansps0chologi&ues

;omplexe* sutil*

parpill

(arcel roust*% la

rec!erc!e du tempsperdu


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Le personnage

engag

Le personnage dunouveau roman

Fort* aux prises avec

lhistoire* en &u8te de

sens

Hemis en &uestion* notion prime :

on parle de la mort du

personnage

(alraux*La condition!umaine

Eathalie /arraute*Hropismes

La "ocalisation# les points de $uesLe point de vue externe W perception du dehors * sans conna@tre les

penses des personnages.

Le point de vue interne W perception dun seul personnage* dont on suit les

penses* les sensations.Le point de vue omniscient"ou focalisation ro$W perception delensemle des sentiments et des sensations de tous les personnages.

Les modalits du rcit concernent les relations du rcit avec le temps.La scne: dure du rcitW vie du personnage.La pause: dure du rcitvie du personnageLe sommaire: dure du rcitY vie du personnage%nalepse : flash4ac&rolepse : anticipation du futurEllipse : lision dune priode plus ou moins longue'odalit itrati$e : action rpte raconte une seule fois

La caractrisation du personnage (elle estdirectepour lesdescriptions* les renseignements explicites sur lidentit du personnage*

indirecte&uand il sagit de dduire les traits de la personnalit du hros deson comportement ou de ses paroles.

) Le""et-personnage ** cest une illusion de ralit &ue donne le roman*

le lecteur assemlant mentalement au fil du rcit des lments disperss &uiconstruisent peu % peu le personnage. ourtant* celui4ci nest rien au dpart.

Le schma actantiel (;harg dune mission par un destinateur* le 5ros est en &u8te dun

o)et "astrait ou concret$ pour un destinataire: cest lpreuve principale.

Il est aid par des ad)uvants* et entre en conflit avec des opposants.

,ctant signifie force agissante .


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%+,E+RS CLS

Stendhal./012-/1345

7e son vrai nom 5enri Ge0le* /tendhal* aprs avoir prpar pol0techni&ue*participe % lpope napolonienne. Il fait la campagne dItalie* puis poursuit sa

carrire dans ladministration. ?lig de fuir en Italie aprs la chute de

Eapolon* il 0 commence son oeuvre littraire. ;est en France &uil crit ses

deux chefs d6uvres romanes&ues : le Rouge et le =oir"+D>2$ etLa $!artreusede Parme "+D>M$. ;hroni&ue de +D>2 est le sous4titre du roman Le Rouge etle =oir car le destin tragi&ue de Julien /orel* son ascension et sa chute* sontsolidaires de la ralit politi&ue et sociale de lpo&ue. 'epuis bien des annes, 4ulien ne passait peut*tre pas une !eure de sa vie sans se dire que 1onaparte,lieutenant obscur et sans fortune, stait fait le matre du monde avec son pe" # "Le Houge et le Eoir$

6onor de 7al8ac./099-/1:;5

/e consacrant % lcriture malgr lavis de ses parents &ui le r8vaient notaire*

Galac a tou)ours espr faire fortune* dans diverses entreprises* &ui firent

malheureusement toutes faillite. Lensemle de son 6uvre romanes&ue*

monumentale* est regroupe sous la forme dune immense fres&ue: la $omdie!umaine. Alle est compose de &uatre4vingt &uine ouvrages et peint la socitde la premire moiti du XIXesicle. our en souligner lunit* Galac relie les

romans les uns aux autres par des personnages prsents sous des )ours

diffrents ou des dtails &ui prparent lhistoire de cette /ocit fictive &ui

sera comme un monde complet . Les murs de toutes les nations du globe et leurs sagesses se rsumaient sur sa face froide, comme lesproductions du monde entier se trouvaient accumules dans ses magasins poudreu-"# "ortrait de lanti&uairedans La peau de ;hagrin$


20/39

,prs son chec au accalaurat* &ui rend difficiles ses duts dans la vie* Amile

Pola fait carrire % la lirairie 5achette. ;ollaorant % plusieurs )ournaux* il

sengage dans la lutte contre la corruption du second Ampire. Il con!oit*

paralllement au )ournalisme* une grande fres&ue romanes&ue en vingt

volumes : les Hougon4(ac&uart. Il veut faire une histoire naturelle et socialedune famille sous le second Ampire . armi ses personnages* les plus

humles ont une grande place : ouvriers alcooli&ues dans l%ssommoir "+D33$*courtisane dans =ana "+DD2$* mineurs dans 0erminal "+DD/5Louis4Ferdinand 7estouches "son pseudon0me ;line est le nom de sa grand4

mre$ a fait de sa propre vie le matriau &ue ses romans dforment. E dans un

milieu de petits commer!ants* il veut 0 chapper en sengageant dans larme en

+M+B... Gless* il part ensuite % Londres* puis au ;ameroun* et % son retour

entreprend des tudes tardives : il devient mdecin. /on premier roman* Moageau bout de la nuit"+M>=$* dinspiration autoiographi&ue* fait scandale : il remeten &uestion la morale* les codes sociaux* et lusage traditionnel de la langue

fran!aise. , partir de +M>3* lengagement politi&ue de ;line se caractrise par

un antismitisme virulent* &ui transpara@t dans ses 6uvres. Oa a dbut comme 5a" 3oi, .avais .amais rien dit" Rien" $est %rt!ur 0anate qui ma fait parler# "Incipit du'o0age au out de la nuit$

'arcel &roust./10/-/9445E dans un milieu privilgi* (arcel roust mne daord une vie de

chroni&ueur mondain. Il fr&uente aristocrates et artistes. ,ffaili par lasthme*

il se retire ensuite dans sa chamre* pour se consacrer exclusivement % son

6uvre littraire ma)eure: % la rec!erc!e du temps perdu. ;est un immense

roman en sept volumes. Lample flexiilit de ses phrases pouse le r0thme dessensations et des sentiments* ce &ui confre % son st0le volontairement touffu

une grande originalit. /on 6uvre suit le narrateur depuis son enfance )us&u%

laffirmation de sa vocation littraire. Longtemps, .e me suis couc! de bonne !eure# E6ncipit d% la Recherche du temps perdu)


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/u)et de ac +

Objet dtude

Le roman et ses personnages

CorpusTexte AAmile P?L,*L%ssommoir, "+D33$* chapitre '.

Texte B Amile P?L,*L%ssommoir, "+D33$* chapitre XIII.

Texte C Amile P?L,* Kerminie Lacerteux 3es !aines, c!roniqueslittraires et artistiques* "+D11$

Question

7crive lvolution du personnage de Kervaise % partir des deux extraits de

L%ssommoir"textes , et G$. An &uoi ces deux passages se font4ils cho V

Travail dcriture

Commentaire'ous commentere lextrait du chapitre ' de l%ssommoir* "texte ,$*)us&u% -tout lui prosprait "ligne $

Dissertation

9n roman est4il intressant &uand il raconte le dclin dun personnageV 'ousconstruire votre rflexion en utilisant des exemples prcis* tirs du corpus* des

textes tudis en classe* mais aussi de vos lectures personnelles.

Invention

Imagine le dialogue &ui opposerait Pola % un adversaire du naturalisme. ;ette

conversation reprendra certains arguments du texte ;.

Texte A Amile P?L,*L%ssommoir, "+D33$* chapitre '.


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Texte B. Amile P?L,*L%ssommoir, "+D33$* chapitre XIII

.

Texte C Amile P?L,* Kerminie Lacerteux 3es !aines, c!roniqueslittraires et artistiques* "+D11$


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/u)et de ac =

Objet dtude

Le roman et ses personnages

CorpusTexte AJean KI?E?* (ue ma .oie demeure* "+M>$* ditions Krasset

Texte B Julien KH,;T*Le Rivage des 2rtes* " +M+$* ditions ;ortiTexte C /0lvie KAH(,IE* Hobie des marais,"+MMD$* ditions Kallimard

Question

Tuels lments rapprochent ces textes du registre merveilleux V

Travail dcriture

Commentaire

'ous commentere le texte de Jean Kiono extrait de (ue ma .oie demeure"texte,$* )us&u% au fond des hauteurs .

Dissertation

;omment comprene4vous cette phrase de /0lvie Kermain* extraite de son essai

intitul les Personnages: #ous les personnages sont des dormeurs clandestinsnourris de nos r8ves et de nos penses* eux4m8mes ptris dans le limon des

m0thes et des fales* dans lpaisse rumeur du temps &ui rasse les clameurs de

l5istoire et une m0riade de voix singulires* plus ou moins confuses V ourillustrer votre rflexion* vous vous appuiere sur des exemples prcis* tirs du

corpus* des textes tudis en classe* mais aussi de vos lectures personnelles.

Invention

Imagine la suite du texte ;* en continuant le dialogue entre les personnages*

dans le&uel vous insrere un portrait des deux hros. HaphaZl fait une

proposition % #oie* &ui va changer radicalement le cours de sa vie : comment

celui4ci ragit4il V


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Texte AJean KI?E?* (ue ma .oie demeure* "+M>$* ditions Krasset

Texte B Julien KH,;T*Le Rivage des 2rtes* " +M+$* ditions ;orti

Texte C /0lvie KAH(,IE* Hobie des marais,"+MMD$* ditions Kallimard


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CorrigsSu@et de ac /

Question

%nalyser le su@et?n ne vous demande pas davoir lu le roman en entier : la simple lecture des

deux extraits vous permet de surplomer le destin du personnage* puis&ue lun

est plac au dut du roman et lautre % la fin.

,ttention % la deuxime partie de la &uestion : remar&ue les paralllismes entre

les deux textes.

Les deux extraits nous offrent une image tout % fait oppose de Kervaise.Le chapitre ' nous la prsente % un point culminant de sa vie* heureux et

prospre* tandis &ue le chapitre XIII raconte la mort de lhrone dans des

conditions sordides. ?n remar&ue des paralllismes entre les deux extraits.

7une part* dans les deux textes* le point de vue des haitants du &uartier

est prpondrant " Le &uartier la trouvait ien gentille * texte ,$. ;e point de

vue transpara@t dans les deux extraits % travers la rcurrence du pronom

indfini on * et aussi par les discours rapports. (ais le &uartier a un

comportement oppos vis4%4vis de lhrone : autant Kervaise est admire et

ien considre dans le premier extrait* autant elle est mprise avant sa mort*

&ui survient dans lindiffrence gnrale. " ?n ne sut )amais au )uste de &uoi

elle tait morte * texte G$ Alle est passe dune grande popularit % lexclusion.

7autre part* on remar&ue limportance du thme de la nourriture dans les

deux textes. Kervaise est trop grasse dans le texte ,* cela est per!u comme un

signe social de russite " &uand on gagne de &uoi se pa0er de fins morceaux *

texte ,$ ;est la faim du personnage &ui est souligne dans le texte G : elle

mourait un peu de faim tous les )ours * et elle va m8me )us&u% manger

&uel&ue chose de dgo


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$ommentaire

%nalyser le su@et Il sagit dun portrait : comment est caractris le personnage V Atudie les

lments de caractrisation directe et indirecte.

Le point de vue fait loriginalit du passage : releve les indices &ui vous

permettent didentifier la focalisation. ;omment Pola insre t4il des discours

rapports dans ce portrait V

,ttention : les titres en couleur sont l% pour vous guider dans la lecture des corrigs : en aucun

cas* on ne doit les trouver dans une copie.

IntroductionL%ssommoirest le premier vrai grand succs littraire populaire dAmile

Pola* en +D33. Il fit scandale car il prsentait de fa!on trs crue la dchance de

ses personnages due % lalcoolisme. (ais dans ce texte* lauteur fait un portrait

logieux de Kervaise* alors &ue tout lui russit : elle vient douvrir sa outi&ue

de lanchisserie* elle est populaire et heureuse. Alle est % lapoge de sa vie.

;omment Pola dcrit4il Kervaise en adoptant le point de vue collectif de tout un

&uartier V our rpondre % cette &uestion* nous tudierons dans un premier temps

le rUle de la focalisation dans cet extrait* avant denvisager la caractrisation dupersonnage.

DveloppementI. Une focalisation interne originale

Pola utilise un point de vue interne pour faire le portrait de Kervaise* mais

il nest pas commun : au lieu de transcrire les penses dun seul personnage*

cest lopinion de tout un &uartier &uil exprime.

1. Un quartier unanime. lusieurs indices montrent &ue Pola adopte ce point

de vue collectif. Le mot &uartier appara@t explicitement. Lexpression le

&uartier trouvait tend % le personnifier puis&uil est su)et dun vere dopinion.

Le pronom indfini on est rcurrent : on le trouve &uatre fois. Il montre

lanon0mat de ce point de vue diffus. 7autres expressions insistent sur

lunanimit de lopinion : il n0 avait &uune voix * tout le monde . Eous

pouvons remar&uer &ue )amais Pola nutilise le pluriel pour caractriser

lopinion de la rue* ce &ui tend % en faire un personnage % part entire* &ui )oue

un rUle dans le destin du personnage au succs du&uel il participe. Les veres

dnonciation ou dopinion sont nomreux : trouvait * claaudait *

reconna@tre * disait "x=$.


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2. Le discours indirect libre .Linsertion du discours rapport est discrte

puis&ue Pola utilise le discours indirect lire &ui intgre % la description des

paroles. Le r0thme et les structures de phrases naturelles semlent sortir

dune conversation : nest4ce pas V * Anfin* ctait une )olie londe * Alle

devenait gourmande N !a* tout le monde le disait . "?n imagine pres&ue lehochement de t8te de la commre anon0me &ui prononce cette phrase* au

moment oO elle dit !a $ ;e sont surtout les tournures familires* parfois

pittores&ues* &ui apparentent la description % un discours : claaudait * une

ouche pas plus longue &ue !a * elle avait la veine * elle travaillait tou)ours

dur* se mettant en &uatre . Le portrait* grCce % ce vocaulaire populaire* semle

plus raliste* et 0 gagne en originalit.

3. La fonction du point de vueLutilisation dun tel point de vue a aussi un

sens romanes&ue. Limportance de lopinion du &uartier est ainsi mise en valeur

et souligne la popularit de Kervaise % cette priode de sa vie. ;ette focalisation

collective fait de Kervaise un personnage pulic dimportance : cest une

commer!ante &ui a une place de choix dans la vie sociale du &uartier. (ais ce

point de vue souligne aussi le rUle de )uge &ua le &uartier. ?n constate par

exemple lindulgence du peuple % lgard de certains dfauts de Kervaise : la

gourmandise et lemonpoint du personnage sont per!us comme un signe de

russite sociale. ;e )ugement deviendra plus svre au fil du roman* puis&ue

cette icUne populaire finira exclue.

TransitionLe point de vue de lopinion puli&ue consacre donc Kervaise % cette

priode de sa vie en llevant au rang dhrone du &uartier. Il permet aussi %Pola dtalir un portrait original de son personnage.

II. Le portrait de Gervaise

Kervaise est dcrite % la fois de fa!on directe et de manire indirecte* %

travers ses gestes et ses attitudes. ?n peut se demander en &uoi les traits de

Kervaise tels &uils sont vo&us annoncent lvolution ultrieure du

personnage.

1. La caractrisation directe du personnage Pola utilise un vocaulaire

mlioratif &ui met directement en valeur Kervaise aussi ien sur un plan moral"elle est gentille et courageuse$ &ue sur un plan ph0si&ue* &ui est plus

dvelopp : avec ses grands 0eux * sa ouche pas plus grande &ue !a * ses

dents trs lanches . Le procd daccumulation renforce la valorisation du

personnage. Alle nest pas loin des hrones de roman les plus conventionnelles*

car cest une )olie londe et m8me parmi les plus elles * ce superlatif

confinant % lh0perole. (ais le ralisme de Pola est perceptile car lloge

admet une concession : sans le malheur de sa )ame . 7ailleurs* il 0 a une

progression dans la description* car le portrait sattarde ensuite sur les failesses

de Kervaise. Les expressions mlioratives sallient % des mots p)oratifs : ses


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traits fins "[$ sempCtaient "4$ une lenteur "4$ heureuse "[$ . ;es alliances de

mots nuancent le taleau trop idal. La description se fait ensuite indirectement.

2. La caractrisation indirecte Pola caractrise en effet son personnage %

travers des gestes et des haitudes. Il prsente une sorte de clich fig de son

hrone dans une posture r8veuse : (aintenant* elle souliait parfois sur leord dune chaise* le temps dattendre son fer La caractrisation indirecte est

moins logieuse car* amiguZ* elle peut 8tre interprte comme exprimant une

sorte de mollesse. ?n retrouve le procd des alliances de mots : dans sourire

vague * lad)ectif annule la onne impression du sourire* de m8me face

no0e a une connotation moride alors &ue lexpression )oie gourmande

est trs positive. /on courage est enfin vo&u avec insistance % travers ses

prati&ues professionnelles: elle travaillait tou)ours dur * )us&u% passer elle4

m8me les nuits* les volets ferms . ?n remar&uera la modalit itrative de ce

rcit* &ui met en valeur la rcurrence de ses activits nocturnes.

3. La prfiguration de lvolution du personnage. ;e &ui appara@t au &uartier

comme un signe de russite sociale* lemonpoint de Kervaise* peut semler a

posteriori annonciateur de sa dchance ultrieure : on per!oit d)% une

dgradation de la eaut de Kervaise " ses traits fins sempCtaient $* et sa

passivit ate semle mena!ante* parce &uelle est prsente comme &uel&ue

chose de nouveau N cest une volution du personnage : maintenant* elle

souliait parfois . ;ette mollesse latente soppose % son h0peractivit

nocturne. 7errire le point de vue du &uartier* trs indulgent envers Kervaise* se

profile celui du romancier* &ui a plus de recul : il surplome lhistoire de son

hrone* et il introduit dans son portrait* alors m8me &uelle est % son apoge* lesgermes de la dgradation % venir.

!ilanLa caractrisation du personnage* % la fois directe et indirecte* est donc

nuance : derrire lloge on per!oit les failles de lhrone.

"onclusion,prs avoir tudi la focalisation originale de cet extrait* &ui adopte le

point de vue collectif de tout un &uartier* nous avons relev lamigut du

portrait de Kervaise : il est certes gloalement logieux* mais il rvle aussi desfailesses &ui peuvent prfigurer la chute ultrieure du personnage. An effet* le

dnouement montre &ue Kervaise meurt alcooli&ue* marginalise. La socit

&ui fait son loge au moment de son petit succs commercial est la m8me &ui va

lexclure impito0alement.

'issertation

%nalyser le su@et

?n peut rpondre % la &uestion pose par oui ou par non : le plan attendu danscette dissertation est donc de t0pe dialecti&ue " thse4antithse et


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ventuellement s0nthse $. ;ommence par dvelopper le point de vue avec

le&uel vous 8tes le moins daccord.

Faites une liste de livres &ui racontent le dclin dun personnage N &uel est leur

intr8t V Faites une liste de romans &ui racontent au contraire la russite dun

personnage et demande4vous la m8me chose. Anfin* dresse une troisime liste&ui regroupe des 6uvres pour les&uelles il est plus difficile didentifier la

tra)ectoire du personnage* entre checs et russite-

ense % varier vos exemples : le su)et porte sur toutes les sortes de romans :

pense aux policiers* % la science fiction* autant &uau naturalisme ou aux

romans picares&ues-

Introduction

Les hros des romans picares&ues sont des aventuriers &ui cherchent %russir. ,u XIXe sicle* dans les romans de Galac* Hastignac se lance % la

con&u8te de aris* tout comme Gel ,mi* de (aupassant. Lenvie de russir est

aussi leur moteur. , loppos* dans l%ssommoir* Kervaise meurt dalcoolismedans le plus grand dnuement. Le dclin des personnages reprsente4t4il un

intr8t romanes&ue aussi vif &ue leur russite* lie % la notion m8me

dhrosme V Lchec peut4il 8tre un moteur de lintrigue aussi captivant &ue le

succs V #out daord* il peut para@tre naturel de tenir % ce &ue les hros de

roman tournent ien. (ais nous verrons aussi pour&uoi les oeuvres dcrivant le

dclin dun personnage sont souvent passionnantes. Anfin* nous nous

demanderons si la &uestion de la russite ou de lchec du personnage nest pas

% relativiser.

I. Lintr#t de voir les $ros russir

Le lecteur a souvent comme premier rflexe desprer le succs des hros

de roman. our&uoi les hros de roman &ui russissent sont4ils intressants V1. Une identification du lecteur favorise

#out daord* un personnage &ui russit encourage le lecteur % sidentifier

% lui-?n peut penser &ua priori il suscite plus denthousiasme. Les romanspicares&ues semlent anims dune nergie positive &ui suscite le plaisir de la

lecture. ,insi, 0il 1las de 2antillane prsente un hros d0nami&ue* % larecherche de sa onne fortune* et ses aventures ont un cUt )uilatoire. Le lecteur

espre naturellement la russite des hros &uil accompagne* et le succs &ue le

personnage rencontre dans ses entreprises est souvent proportionnel % llan &ue

le lecteur peut ressentir dans sa lecture. ;est dailleurs un des principes du

roman policier oO lon attend &ue len&u8teur rsolve lnigme.2. Les personnages qui d%oivent

, contrario* on peut 8tre d!u par un personnage &ui se rvle mdiocre. ;est le

cas de lhrone dKne viede (aupassant* sa navet* lchec de son mariage


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avec un imposteur peuvent dcevoir le lecteur. Amma Govar0 est aussi un

personnage dceptif N sa mort % la fin du roman est un passage particulirement

pathti&ue* suivie par celle de ;harles* et ironi&uement par le triomphe du

pharmacien 5omais. Le romancier )oue alors avec les attentes du lecteur : il met

en scne des anti4hros. ;eux4ci ne peuvent provo&uer les m8mes ractionsconventionnelles &ue nimporte &uel ouvrage sentimental asi&ue : % la lecture

dun roman dit % leau de rose * le plaisir de voir une )eune femme dorigine

modeste* de prfrence infirmire ou institutrice* pouser un homme riche et

puissant est programm.3. Les valeurs $ro&ques

?n peut estimer enfin &ue la russite dun personnage peut correspondre % un

s0stme de valeurs hro&ues &uil serait dangereux de remettre en cause :

heureusement* ce nest pas John /ilver &ui triomphe dansL6le au trsor de/tevenson* mais le )eune Jim et ses amis. 7ans les romans de 'ictor 5ugo les

ons lemportent aussi sur les mchants : dans Les 3isrables* Jean 'al)eanest un homme &ui russit % devenir un riche industriel* maire de sa ville* alors

&uil ntait &uun agnard. ;ertes* il doit renoncer % sa situation ensuite mais

il fait la preuve de sa ont fondamentale en protgeant ;osette* et sa vie reste

un modle* sur tous les plans. 'ictor 5ugo* % travers la russite de ce hros*

dfend une certaine conception de la vie* idaliste. La russite dun

personnage peut 8tre celle dun s0stme de valeurs.

TransitionEous avons constat &ue la russite du hros de roman peut favoriser la

d0nami&ue de lecture* ou soutenir des valeurs positives* mais faut4il pourautant en conclure &ue toutes les 6uvres &ui racontent le dclin dun

personnage soient dpourvues dintr8t V

II . Lintrt des personnages en chec

(priser toutes les 6uvres &ui se terminent mal pour le hros reviendrait alors

% condamner on nomre des monuments de la littrature- ;ar il faut ien le

constater : raconter le onheur constant dun hros noffre pas autant de

matire littraire &ue faire le rcit de ses malheurs* pour plusieurs raisons.

/ Leur aspect pat$tique9n personnage &ui ne russit pas peut susciter lmotion* la piti. 7ans

Kne maison pour 3r 1isas,de './ Eaipaul* le hros est trs mdiocre : il estm8me mpris par sa propre famille. ourtant* il en devient touchant. Poil decarottede Jules Henard )oue galement sur le registre pathti&ue* ou ienLesmal!eurs de 2op!iede la comtesse de /gur ou pire encore3on bel orangerdeJos (auro de 'asconcelos : ces romans racontent les malheurs de )eunes

enfants* et )ouent donc sur la corde sensile du lecteur.2. Leur valeur didactique

7e plus* les malheurs des personnages sont souvent instructifs. Leurs cas

parfois tragi&ues peuvent mar&uer et servir de le!on. 7ans son roman Knesaison blanc!e et s)c!e,,ndr Grin dnonce lapartheid en ,fri&ue du /ud* %


31/39

travers lhistoire dun professeur lanc &ui se trouve re)et par tous* perscut*

parce &uil a dcid den&u8ter sur la disparition du fils dun domesti&ue noir.

7ans QST,de Keorges ?rRell* la lutte clandestine du hros contre un s0stmetotalitaire choue: ce roman danticipation nous fait prendre conscience des

dangers du totalitarisme. ;es exemples montrent &ue le malheur oO somrent lespersonnages peut avoir une fonction dnonciatrice* et servir une cause* en

provo&uant un sentiment de rvolte che le lecteur.3. Leur valeur e'primentale et raliste

7autre part* pour les romanciers naturalistes* il sagit avant tout de

montrer la vrit telle &uelle est. Pola affirme &ue lartiste a le droit de

fouiller du cadavre humain* de sintresser % nos plus petites particularits "-$

dans nos )oies et dans nos douleurs "3es !aines, causeries littraires etartistiques, texte ;$ our lui* cet aspect exprimental permet dexposer sansdtour la ralit humaine* afin dessa0er de mieux la comprendre. Le destin de

Kervaise dans l%ssommoir illustre les ravages de lalcoolisme* en suivant lesdiffrentes tapes de cette chute.

TransitionEous avons pu constater &ue le dclin des personnages tait intressant pour

trois raisons au moins : il pouvait susciter la compassion* servir de le!on* ou

reflter la ralit humaine avec ralisme. (ais la russite ou lchec des

personnages dun roman peuvent4ils vraiment 8tre un critre pour )uger la valeur

dune oeuvre V

III. La difficult de juger une uvre en fonction de la russite ou du malheur de sespersonnages

Il peut tout daord savrer trs difficile dvaluer rellement la russite

dun personnage* et dautre part* dautres critres peuvent semler plus

dterminants pour )uger la &ualit dun roman.1. (uelle russite )

;ertains personnages connaissent une ascension sociale fulgurante* mais

le succs de leur carrire a parfois des causes peu avouales : le lecteur

nidalise pas Gel ,mi* &ui parvient % ses fins grCce % ses succs fminins. Le

c0nisme du hros de (aupassant pousse le lecteur % relativiser sa russite* &ui

nest pas clatante pour sa moralit. ;est la m8me chose pour le Pasanparvenude (arivaux* &ui est un personnage moins c0ni&ue* mais &ui se sertaussi de ses succs fminins pour slever dans la socit. 7ans Les $!oses derec* lascension sociale du couple de hros repose sur leur esprit matrialiste*

&ui na dgal &ue leur mdiocrit. ?n ne peut donc pas dire &ue les victoires

sociales remportes par les personnages soient une russite sur tous les

plans : elles cachent parfois lchec dun s0stme de valeurs.

2. (uel dclin )

7e m8me* il est parfois difficile dvaluer la dfaite des personnages. 7ans

0erminal* la famille (aheu pa0e un lourd triu : plusieurs de ses memres sontmorts tragi&uement* dont le chef de famille* et le mouvement social lanc par


32/39

Lantier a chou N leur misre est donc pire &uavant. ourtant Pola finit son

roman sur une note despoir "&ui )ustifie le titre$ : cette histoire illustre le dut

dun mouvement social important* les ouvriers ont commenc % se rvolter

contre leur exploitation* % se montrer solidaires* et cet chec nest &uun premier

pas &ui porte les germes dune rvolution. ;omment valuer galementlchec de Julien /orel V Le hros du Rouge et le =oir finit mal* aprs satentative de meurtre contre madame de H8nal* mais na4t4il pas malgr tout

plutUt connu une vie romanes&ue* lui &ui ntait &ue le fils dun meunier V Les

checs des personnages sont donc trs difficiles % valuer.*. Les vritables crit+res de lintr#t dun roman

;e nest donc pas la tra)ectoire du personnage &ui fait la valeur dun roman en

soi. ;est un ensemle de &ualits &ui le rendent intressant : st0le* structure*

originalit* sensiilit... ?n peut constater &ue (arivaux na pas voulu finir ses

romans* laissant inachevsLa vie de 3arianneet Le pasan parvenu : leur viefinit4elle ien V An tout cas* elle continue* % nous de limaginer-

"onclusionEous avons constat &ue les romans pouvaient 8tre intressants aussi ien

&uand ils racontaient la russite dun personnage &ue &uand ils retra!aient son

dclin. ;e nest finalement pas un critre oprant pour dterminer la valeur

dune 6uvre* ien dautres lments font lintr8t dun roman. Il faut parfois

relativiser les succs dun personnage odieux* ou les checs dun autre plus

s0mpathi&ue* &ui faute de russir dans sa vie romanes&ue* parviendra % nous

plaire et % nous toucher- Eous devrions sans doute rflchir avant tout % ce&ue signifie russir sa vie -

6nvention

%nalyser le su@etLe texte de Pola contient d)% les prmisses dun dialogue puis&uil imagine

dans le deuxime paragraphe ce &ue pourraient dire ses adversaires. 'ous

pouve vous en inspirer pour commencer la conversation.

Ee vous limite pas cependant aux ides contenues dans larticle de Pola : faitespreuve dimagination personnelle* notamment en vous appu0ant sur des

exemples prcis d6uvres naturalistes.

,ttention au relCchement du st0le* souvent favoris par le dialogue. 'ous deve

faire parler ensemle deux hommes de lettres* et les familiarits nont pas leur

place dans la conversation \

ar hasard* Amile Pola rencontre dans le salon de son diteur un clre

criti&ue littraire* connu pour ses prises de position contre les crivains

naturalistes.


33/39

Amile Pola prend linitiative dentamer la conversation* aprs une premire

salutation* plutUt froide* accompagne dun regard dfiant: ;her monsieur* )ai

d)% lu plusieurs de vos articles &ui condamnent svrement le ralisme dun

certain nomre de nos romans contemporains. (e voil% face % vous pour en

dattre.4Je ne suis pas fCch de vous rencontrer. Je me dsole en effet de cette mode du

ralisme* &ue vous appele aussi naturalisme* et &ui gagne de plus en plus de nos

romanciers. E2oupir


34/39

4(ais vous n8tes pas 'ictor 5ugo* monsieur Pola- Lui savait nous exalter

grCce % des hros exemplaires comme Jean 'al)ean. Lui poursuivait un idal*

contrairement % vous-

4Je vous conseille de me relire* et vous pourre constater &ue )e poursuis

galement un idal* mais pas de la m8me fa!on. 'ictor 5ugo tait unromanti&ue* ce &ui dformait sa fa!on de prsenter la ralit. (oi* )e prfre la

montrer telle &uelle est.

4;ela vous conduit % confondre la science et la littrature : vos thories sur

lhrdit &ui sous4tendent toute votre 6uvre* &uapportent4elles vraiment au

roman V

4(ais pour&uoi diale faudrait4il opposer science et littrature V Il ne faut pas

sopposer % tout prix au progrs* % la modernit. 'ous vous enferme dans un

conservatisme littraire des plus vains* en refusant de voir le monde voluer.

4 ;est vous &ui vous fourvo0e en avilissant le genre romanes&ue.

4Lhistoire rendra compte de votre erreur* monsieur. Laisse les artistes crer*

vous nen faites pas partie. Hetourne tran&uillement % votre )ournal* oO )e vous

conseille de vous occuper dsormais dune autre ruri&ue : la criti&ue littraire

nest pas faite pour vous-

4Je ne vous salue pas* monsieur.

/ur ces mots* le clre criti&ue remet son chapeau dun geste rus&ue* prend sa

canne* et sort mcontent de la pice. Pola a un petit sourire* puis il entre dun

pas mesur dans le ureau de son diteur.

CorrigsSu@et de ac 4

Question

%nalyser le su@etLa &uestion suggre &ue les textes nappartiennent pas vraiment au registre

merveilleux* mais &uils 0 confinent.

;herche des points communs entre les textes pour viter de les traiter

sparment dans votre rponse.

Les trois textes se rapprochent du registre merveilleux* pour diffrentes

raisons.

#out daord* il semlent hors du temps : il n0 a pas de trace du contexte

moderne. #oie remar&ue &ue HaphaZl na pas de montre au poignet dans le

texte de /0lvie Kermain. Le narrateur du Rivage des 2rtes affirme : lesentiment du temps senvolait pour moi . Les personnages ont dailleurs un

rapport fusionnel avec la nature : Jourdan est un pa0san % ce point touch par le

clair de lune* &uil veut laourer en pleine nuit* le couple du Rivage des 2rtesest fascin par un volcan* et HaphaZl a des rapports familiers avec les animaux.


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7e plus* les textes utilisent le vocaulaire du merveilleux et de

lexceptionnel. 7ans (ue ma .oie demeure* le premier ad)ectif est extraordinaire . 7ans Le Rivage des 2rtes, on trouve les ad)ectifs nigmati&ue * m0strieuses * parfaite * et ladvere irrellement .

7ans Hobie des marais* le mot merveille est su)et % &uipro&uo : il sagit enfait dune pCtisserie* mais ce mot dstailise le narrateur.Les trois pisodes constituent donc une sorte de rvlation pour les

personnages : Jourdan navait )amais vu !a N Julien Krac& utilise des phrases

courtes pour exprimer la rvlation &ue constitue le spectacle du volcan aux

0eux du narrateur : Il tait l% * et #out % coup )e vis . Il emploie le vere

voir sans complment* comme pour un miracle. Tuant % #oie* il semle fascin

par HaphaZl* &uil trouve insolite* il est erlu .

Anfin* ces textes ont un lien plus ou moins direct avec des m0thes

ili&ues. La nuit toile de Jourdan et le #]ngri font penser % lavent et %

ltoile du erger. Le volcan est en effet assimil % un astre* &ui ra0onnait * et

fascine les personnages. Jourdan sort laourer comme sil tait attir par les

toiles. HaphaZl fait penser % un ange* % cause de son prnom* mais aussi parce

&uil semle asexu " Ast4ce un )eune homme ou une )eune femme $* et &uil

ne donne pas dexplication rationnelle % sa provenance " (on lieu dorigine est

% la fois trs loin et trs proche $

, la fois atemporels et proches de la nature* ces textes &ui constituent tous

une rvlation ont un arrire fond m0thi&ue &ui les rapproche du merveilleux.

$ommentaire

%nalyser le su@etEhsite pas % utiliser les lments de rflexion d)% es&uisss dans votre

rponse % la &uestion prcdente : elle vous donne d)% une direction pour faire

votre commentaire. 7veloppe4les % travers une anal0se plus prcise du st0le.

?serve la fa!on dont sont construites les images : &uelles relations

talissent4elles entre les lments naturels V

Le corrig vous est propos sous forme de plan dtaill.

I. Lalliance extraordinaire des lments naturels1. Une nature agissante

A les lments naturels sont su)ets de veres daction. 7une part* les toiles soulevaient * avaient clat N dautre part* le ciel tremlait *

descendait )us&u% toucher * rCcler * frapper * faire sonner : on

remar&uera le procd daccumulation* &ui accro@t cette impression dactivit

cleste* dautant plus &uil est amplifi par un procd de gradation sonore entre

les veres % linfinitif* &ui vont crescendo.

2. Lalliance entre le ciel et la terre


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A les toiles sont ds le premier paragraphe lo)et dune mtaphore filevgtale* &ui commence par une comparaison avec de l here . Ansuite* on

trouve les mots touffe * racines * et mottes . Il 0 a une progression dans

les termes de cette mtaphore file : ils vont du vgtal " here $ % la terre

" mottes $* en passant par les racines.4Le ciel est ensuite associ % une srie dlments terrestres : la terre * les

plaines * les montagnes * les for8ts * % la rencontre des&uels il semle

aller. ;ela donne limpression dune inversion du ciel et de la terre* &ui est

confirme par la confusion des notions de haut et de as % la fin de lextrait : il

remontait du fond des hauteurs . Il est en effet paradoxal de parler de fond

pour une hauteur * et on descend plutUt des hauteurs : lexpression donne le

vertige.

4Laspect surnaturel de cette nuit transpara@t aussi dans lexpression des mottes

luisantes de nuit &ui peut 8tre considre comme un ox0more* &ui rend la nuit

paradoxalement lumineuse. Les sonorits dentales de lexpression et sa position

en fin de phrase la mettent en valeur. ?n trouve aussi plus loin une comparaison

mtalli&ue* &ui donne une matrialit au ciel* galement surnaturelle.

TransitionIl 0 a ien dans ce texte une fusion extraordinaire des lments* avec un

rapprochement du ciel et de la terre. ;ela contriue % donner une rsonance

m0thi&ue % ce texte.

II. Laspect m,t$ique du te'te

1. Le mlange de simplicit et de grandeur

4Le vocaulaire nest pas compli&u* tout comme le personnage principal* &ui

est un humle pa0san. Il a une pense simple et contemplative : Il fait un clair

de toute eaut . Il 0 a un contraste entre lui* le petit pa0san &ui essaie de

dormir* et limmensit du pa0sage vo&ue* &ui est grandiose : les pluriels de la

fin du texte : les plaines * les montagnes * les plaines * les corridors

des for8ts accroissent cette impression. 7ailleurs* la construction des phrases

en expansion est % la mesure de lampleur du spectacle "ligne % * et ligne % $.

4Le contexte peut ressemler % celui dun conte : on na aucun repre dpo&ue.La premire phrase ctait une nuit extraordinaire )oue le rUle d il tait une

fois * et elle fait asculer demle le texte dans le registre du merveilleux.

2. laspect biblique du te'te

A La nature a un aspect surnaturel inexplicale : Il navait )amais vu !a * onne savait pas de &uoi . Latmosphre peut faire penser % celle de Goo

endormi de 'ictor 5ugo* oO lalliance entre le ciel et la terre s0molise celle

entre 7ieu et les hommes. Le thme des toiles &ui semlent faire signe % un

pauvre homme peut vo&uer les ergers guids par une toile )us&u% la crche.

7ailleurs* le prnom original du personnage Jourdan vo&ue le Jourdain * &ui est le fleuve du apt8me du ;hrist.


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'issertation%nalyse du su@etas de pani&ue\ Le su)et est long* la phrase % anal0ser est complexe* mais son

avantage est d8tre riche : elle se pr8te % plusieurs approches. rene le temps dela recopier entirement au rouillon afin d0 rflchir.

7compose la phrase pour en tirer diffrents thmes : cherche ensuite des

exemples de romans &ui illustrent particulirement les lments de la citation

&ue vous voule mettre en valeur.

Le su)et traite du prolme de lorigine des personnages : r8ves et penses. #ous

sont soumis % des influences indirectes : m0thes et fales* 5istoire* expriences

singulires. "Winconscient collectif V$

Le corrig vous est propos sous forme de plan dtaill.

I. Lorigine directe des personnages

1. La mtap$ore des - dormeurs clandestins

A oti&ue* elle pr8te une vie propre aux personnages* pr8ts % se rveiller : lespersonnages seraient des personnes % part entire. Ils sont clandestins car sans

existence officielle* sans papiers en &uel&ue sorte. "?n peut penser au titre de

la pice de Luigi irandello : 2i- personnages en qute dauteur$A ils ont un aspect latent. Ils sont cachs mais restent susceptiles de semanifester. ;ela veut4il dire &uils prexistent % lcriture V Les auteurs ne

feraient &ue les tirer du sommeil oO ils taient plongs avant. ?u alors* celasignifie4t4il &u% cha&ue fois &uon lit leur histoire* on les tire de leur

sommeil V Tuand dansL>istoire sans fin* de (ichaZl Ande* le personnage deGastien Galthaar Gux entre dans le livre &uil est en train de lire* on retrouve

cette impression de confusion entre les personnes relles et les personnages de

roman.

2. Lorigine onirique des personnages

A ;ertains personnages sont nourris de nos r8ves .Lonirisme se manifeste% travers des romans particulirement poti&ues commeLe rivage des 2rtesde Julien Krac& : le pa0sage deaux mortes et des sales mouvants semle

irrel* le volcan nomm #]ngri est prsent comme une apparition

miraculeuse* lors dune promenade id0lli&ue. Les personnages ne cessent

dattendre une guerre &ui ne se dclare )amais* dans une sorte de torpeur.

4 il est vrai aussi &ue les personnages peuvent 8tre idaliss* leur vie est

parfois trop elle pour 8tre vraie. Tuand* au dut de la Mie de 3arianne* de(arivaux* lhrone* % la fois )olie et intelligente* se fait )ustement renverser

par le carrosse du )eune homme sduisant &uelle venait de remar&uer % la

messe* le hasard fait ien les choses \ Le eau 'alville devra secourir la


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charmante (arianne: ce t0pe dvnement est t0pi&uement romanes&ue.Paulet Mirginiede Gernardin de /aint ierre est un roman &ui dcrit un mondeidalis* avec des personnages plein de perfections : %insi croissaient ces deu-enfants de la nature" %ucun souci navait rid leur front, aucune intemprance navaitcorrompu leur sang, aucune passion mal!eureuse navait dprav leur cur : lamour,linnocence, la pit, dveloppaient c!aque .our la beaut de leur @me en gr@ces ineffables,dans leurs traits, leurs attitudes et leurs mouvements ^"

3. Les personnages penss

A /elon /. Kermain* les personnages sont aussi issus de nos penses :certains semlent en effet avoir davantage t rflchis &ue r8vs. Les anti4

hros des romans ralistes ou naturalistes ont t crs pour reflter la ralit

dune certaine po&ue* ils rpondent % une volont exprimentale : la famille

(aheu dans 0erminal de Pola illustre le sort des mineurs au XIXe *(aupassant reprend la criti&ue alacienne de la presse dans Gel ,mi* son

personnage est un exemple darriviste c0ni&ue et veule.

II. Lorigine indirecte des personnages / un inconscient collectif )

1. Linfluence des m,t$es et des fables.

A7ans Hobie des marais, /0lvie Kermain reprend lirement leLivre deHobie* issu de lancien #estament* &uelle romance. 7ans (ue ma .oiedemeure, de Jean Kiono* le pa0san Jourdan attend un m0strieux

personnage en laourant son champ en pleine nuit* appel par les toiles :

cette attente fait penser % EoZl et le personnage &ui arrive ensuite change

la vie de tous les haitants* comme un messie. Eomreux sont les romansmar&us par les m0thes. armi eux* on compte m8me des romans

policiers. 7aniel ennac a cr son hros rcurrent Gen)amin

(alaussne* en sinspirant de la figure du Gouc missaire * &ui mar&ue

notre inconscient collectif. 7e m8me* le genre fantasti&ue est influenc

par les m0thes : &ranUenstein de (ar0 /helle0 a pour sous4titre LePromt!e moderne"

2. Linfluence de l0istoire

/0lvie Kermain elle4m8me dans lun de ses derniers romans intitul3agnusa cr un personnage traumatis par lhistoire : son pre tait un Eai. ?n peut

remar&uer limportance de la figure napolonienne dans l6uvre de /tendhal :

dansLe Rouge et le =oir* Julien /orel prend Gonaparte pour modle N dansLa$!artreuse de Parme* Farice del 7ongo assiste % Qaterloo. ?n trouve aussiune vocation de Qaterloo dans Les 3isrables* de 'ictor 5ugo* roman

parcouru lui aussi par les frissons de lhistoire* puis&ue ses scnes de

arricades dans aris sont restes clres avec le personnage de Kavroche.

3. Linfluence des - voi' singuli+res

ATuand elle parle de voix singulires* plus ou moins confuses * /0lvieKermain veut parler de destins individuels* &ui mar&uent plus ou moins


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directement les romanciers. ?n peut penser au personnage rel de la mre de

(arguerite 7uras dont celle4ci romance la vie dans Kn barrage contre lePacifique : veuve* cette femme a fait preuve dun courage hro&ue pourprotger de la mer ses riires rgulirement dtruites par les inondations* en

vain.A arfois* les influences sont moins explicites* les rminiscences de paroles*les anecdotes* les traits de personnes relles surgissent dans les romans*

plus ou moins volontairement* de fa!on fragmentaire. Il nest pas tou)ours

possile de les dceler-

6nvention

%nalyser le su@et Les suites de texte doivent sadapter au st0le de lauteur* et au registre* ici

proche du merveilleux. ;ontinuer le dialogue peut semler dans un premier

temps le plus logi&ue.

. /o0e cohrent dans le dveloppement de lintrigue. Ici* cette scne de

premire rencontre semle sceller un pisode dterminant dans la vie du

narrateur. Tue peut lui proposer HaphaZl* connaissant son mode de vie V

La suite relle du te'te

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