Percé, le rocher de la tentation

8
TEXTES :SÉVERINE GALUS PHOTOS RIC ST-PIERRE Que l’on arrive par la route ou par la voie de chemin de fer, après avoir fait connaissance avec les flots bleus qui scintillent ici à perte de vue, vient enfin le moment où s’érige devant vous l’une des icônes du Québec : le fameux Rocher-Percé. Symbole d’une nature grandiose et généreuse, celui qui contribua à faire de Percé une station balnéaire renommée demeure le témoin d’histoires douces et parfois mouvementées. le rocher de la tentation 16 Québec DÉCOUVERTE Québec 17 Percé, Percé, le rocher de la tentation Que l’on arrive par la route ou par la voie de chemin de fer, après avoir fait connaissance avec les flots bleus qui scintillent ici à perte de vue, vient enfin le moment où s’érige devant vous l’une des icônes du Québec : le fameux Rocher-Percé. Symbole d’une nature grandiose et généreuse, celui qui contribua à faire de Percé une station balnéaire renommée demeure le témoin d’histoires douces et parfois mouvementées. 2-16/31 Percée QM22 5/04/06 18:22 Page 16

description

Reportage à Percé et ses environs

Transcript of Percé, le rocher de la tentation

Page 1: Percé, le rocher de la tentation

TEXTES : SÉVERINE GALUS

PHOTOS : ÉRIC ST-PIERREQue l’on arrive par la route ou par la voie dechemin de fer, après avoir fait connaissanceavec les flots bleus qui scintillent ici à perte devue, vient enfin le moment où s’érige devantvous l’une des icônes du Québec : le fameuxRocher-Percé. Symbole d’une nature grandioseet généreuse, celui qui contribua à faire dePercé une station balnéaire renomméedemeure le témoin d’histoires douces etparfois mouvementées.

le rocher de la tentation

16 ❚ Québec

DÉCOUVERTE

Québec ❚ 17

Percé,Percé,le rocher de la tentation

Que l’on arrive par la route ou par la voie dechemin de fer, après avoir fait connaissanceavec les flots bleus qui scintillent ici à perte devue, vient enfin le moment où s’érige devantvous l’une des icônes du Québec : le fameuxRocher-Percé. Symbole d’une nature grandioseet généreuse, celui qui contribua à faire dePercé une station balnéaire renomméedemeure le témoin d’histoires douces etparfois mouvementées.

2-16/31 Percée QM22 5/04/06 18:22 Page 16

Page 2: Percé, le rocher de la tentation

Québec ❚ 1918 ❚ Québec

DÉCOUVERTE / Percée

Fous de Bassan, île deBonaventure oboooboooo bboobo obo bo obo obo bo obo obo

boo bbo obo obo obo bo obo lbo obobo lbo boo bo boo

2-16/31 Percée QM22 5/04/06 18:22 Page 18

Page 3: Percé, le rocher de la tentation

20 ❚ Québec

DÉCOUVERTE / Percée

Québec ❚ 21

Homards bo boo bo obooo-boooo bboo bo obo bo obo obo

bo obo obo boo bbo obo oboobo bo o

bo lbo obobo lbo boo bo boo

2-16/31 Percée QM22 5/04/06 18:22 Page 20

Page 4: Percé, le rocher de la tentation

22 ❚ Québec

DÉCOUVERTE / Percée

Québec ❚ 23

SOLIDE COMME UN ROC ?Certains disent qu’à l’origine le rocher avait quatre arches,d’autres trois… Ce qui est certain, c’est que ce bloc de calcairecomptait deux trous jusqu’à ce que, dans un terrible fracas,l’une des deux arches s’effondre, le 17 juin 1845. Les vagues et les marées, le gel et le dégel, continuent de grignoter cette falaise calcaire hautede 90 mètres à son point le plus élevé et de la délester de 300 tonnes de roches chaque année.À ce rythme, l’icônede 450 de long sur 90 de large aura disparu dans 20 000 ans.

2-16/31 Percée QM22 5/04/06 18:22 Page 22

Page 5: Percé, le rocher de la tentation

24 ❚ Québec

DÉCOUVERTE / Percée

Québec ❚ 25

Déambulant dans le village de Percé, ilest presque impossible de ne pasavoir le regard attiré par son indis-sociable joyau qui offre ses plusbelles féeries à la lumière ocre deslevers et couchers du soleil.

« Quand on voit la splendeur d’un lieu comme celui-ci, ce n’estpas étonnant qu’il ait pu donner naissance à autant d’œuvresd’art », en convient Jean-Louis Lebreux en regardant lerocher par une fenêtre du musée Le Chafaud, dont il est ledirecteur. « Ce sont les cartographes qui accompagnaient lespremiers explorateurs qui ont été les premiers à reproduire leRocher », précise-t-il.

Voué à la pêche et au tourisme

Depuis l’arrivée des premiers pêcheurs basques et bretonsau XVIe siècle et jusqu’au tournant du XXe siècle, l’activitéde Percé est entièrement consacrée à la pêche à la moruesalée séchée pour l’exportation (voir encadré), activité diri-

gée de main de maître par les compagnies jersiaises.Charles Robin avait fait de Percé son principale poste depêche, alors que la compagnie LeBoutiller installait ses bâti-ments sur l’île Bonaventure face à Percé. Après avoir étécapitale de la pêche à la morue au Canada à la fin du XIXe

siècle, Percé subit de plein fouet le déclin qui s’amorce danscette industrie. Cependant, avec l’amélioration des liaisonsmaritimes, l’avènement du chemin de fer et de la route quiceinture la péninsule gaspésienne, Percé accueille ses pre-miers visiteurs d’agrément à l’aise financièrement. Soncaractère historique et pittoresque ainsi que ses paysagesmajestueux inspirent de nombreux artistes peintres, poèteset romanciers, qui viennent à Percé durant l’été.Montréalaise, Lise Deguire vit à Percé depuis plus 35 ans. En1969, elle vient passer des vacances sur l’île Bonaventure –ce qui était encore possible avant que l’île ne devienne zonede conservation et propriété de l’État en 1971 – et tombeà la fois sous le charme des lieux et de l’Aubergiste de l’île,Sydney Maloney. « Il y avait à l’époque une quinzaine de mai-sons occupées sur l’île. La plupart étaient des insulaires, maisbeaucoup d’artistes y séjournaient. L’artiste peintre KittyBruneau y avait créé une mouvance artistique. Puis il y avait desgens qui faisaient dans les fleurs, se souvient-elle avec nostal-gie. C’était les années hippies, il y avait une belle liberté. Ça sti-mulait la création ! » Comme l’ensemble des insulaires,Sydney Maloney a été exproprié par le gouvernement qué-bécois et a dû abandonner son auberge sur l’îleBonaventure. Lise et Sydney ont alors racheté une grandemaison ancestrale sur la plage du Coin du banc pour y refai-

« Quand on voit la splendeurd’un lieu comme celui-ci,

ce n’est pas étonnant qu’il aitpu donner naissance à autant

d’œuvres d’art »

REPÈRESSources : Statcan et Statistiques Québec

■ SUPERFICIE : 432 km2.■ SITUATION : Percé, située à la pointe de la péninsule gaspésienne, est à 1046 Km de Montréal en passant par le Sud et 1090 Km par le Nord.■ DENSITÉ DE POPULATION AU KILOMÈTRE CARRÉ : 8,4■ POPULATION : 3 615 habitants (- 9,5% entre 1996 et 2001), 715 habitants sont anglophones, 2895 francophones. ■ Taux de CHÔMAGE EN 2005 : 16,5% (8 % pour l’ensemble du Québec)

■ REVENU PERSONNEL PAR HABITANT : 17 600 $ (28 600$ en moyenne pour

l’ensemble de la Province du Québec)

2-16/31 Percée QM22 5/04/06 18:22 Page 24

Page 6: Percé, le rocher de la tentation

Québec ❚ 2726 ❚ Québec

Mont-joli, cap Canon, lbo boo bo oboooboooo bboo boobo bo obo obo boobo obo boo bboobo obo bo lbo

obobo lbo boobooboooboooo bboo bo obo bo obo obobo obo obo boo bbo

re une auberge. « Mais quitter son île aura été la plus grandepeine de sa vie », affirme Lise Deguire, qui a perdu sonépoux en 2000. « Sidney était Jersiais par sa mère et Irlandaispar son père. Sa mère était née sur l’île, lui aussi. Son cœur étaitlà-bas. » Résident à Cap-d’Espoir, à quelques kilomètres duvillage de Percé, Jean-Hugues Caron, 59 ans, a lui aussi debons souvenirs de ses escapades de jeunesse sur l’îleBonaventure. «À l’école, au primaire, on allait pique-niquer surl’Ile, c’était comme une récompense. Enfant, c’était toute uneaventure ! On y allait aussi en famille à l’occasion de fêtes, onmarchait librement, on se trouvait un coin avec son amoureuse,c’était notre île. Maintenant c’est devenu commercial, Percé…», dit-il avec un soupçon de regret.

Un peuple exploité

Né à l’Anse-à-Beaufils en 1946, Jean-Hugues Caron n’a pastravaillé dans la pêche mais dans la foresterie, après avoirfailli faire carrière dans les… ordres. « À l’époque, ils avaientbesoin de curés. Je suis allé au séminaire à Gaspé, mais moi,mon principal intérêt c’était le hockey. J’ai quitté le séminaire etj’ai commencé à travailler dans la foresterie.Mon père travaillaitpour la compagnie Gaspésia et de mai à décembre, j’y étaiscommis. Je connais la forêt de A à Z. » Jean Hugues Caron sesouvient d’une époque où l’activité à l’Anse-à-Beaufils étaitbien plus florissante. Dans les années 50, une centaine depersonnes gagnaient alors leur vie avec la pêche à lamorue. « À la Vieille Usine, où l’on transformait le poissons saléet séché, des employés s’activaient dès le printemps pour stoc-ker la neige dans la glacière, la bâtisse qui servirait à garder lepoisson frais. Dans une autre bâtisse, on fabriquait de l’huile defoie de morue. La compagnie Robin s’occupait du bois aussi,qu’elle expédiait en goélette, et la majorité des familles avaitune terre à bois qui permettait d’aller chercher un 20 ou 30 $de revenu supplémentaire. C’était de l’argent en ce temps-là ! »La compagnie jersiaise Charles Robin est devenue unmythe en Gaspésie. Arrivée en 1766, Charles Robincontrôle rapidement la chaîne de production, de transfor-mation et de commercialisation du poisson (principale-ment de la morue), mais il prendra aussi le contrôle de laville.Tout lui appartient : les bâtiments et le magasin géné-ral. Le pêcheur gaspésien n’a alors d’autre choix que devendre ses prises à l’entreprise anglo-normande qui a éclip-sé toute concurrence. La compagnie Jersiaise fixe le prix dela morue achetée (le plus bas possible) et accorde des cré-dits au pêcheur pour l’achat de marchandises nécessaires àla pêche et à la subsistance de sa famille. Les besoins dupêcheur dépassant très souvent la valeur accordée à ses …

« La Cie Robin à l’Anse à Beaufils a aidé beaucoup de monde quand il y avait dixenfants à nourrir au mois de janvier. Tout était noté, mais à payer plus tard.

Ce que j’en retiens, c’est que les gens étaient sûrs de manger. »

DÉCOUVERTE / Percée

2-16/31 Percée QM22 5/04/06 18:22 Page 26

Page 7: Percé, le rocher de la tentation

prises, la dette gonfle graduellement, le pêcheur est alors liéà la compagnie Robin qui elle, s’assure ainsi d’avoir unemain-d’œuvre bon marché, Ce système d’exploitation per-dura jusqu’au milieu du XXe siècle. « Moi, j’ai connu ça, serappelle Jean-Hugues Caron. Au magasin général, on échan-geait une corde de bois contre de la nourriture. Les Robin en pro-fitaient parce que les gens n’étaient pas instruits. Mais aujour-d’hui aussi il y a des gens qui continuent de faire de l’argent surnotre dos ! La Cie Robin à l’Anse à Beaufils a aidé beaucoup demonde quand il y avait dix enfants à nourrir au mois de janvier.Tout était noté, mais à payer plus tard. Ce que j’en retiens, c’estque les gens étaient sûrs de manger. »

Le pillage des chalutiers

Avec l’effondrement des stocks de poissons de fond ainsique le moratoire imposé sur la pêche à la morue en 1993,les pêcheurs ont dû se tourner vers d’autres produits de lamer : homard, crabe, crevette… Régis Bujold est ancienpêcheur de morue, aujourd’hui reconverti à la pêche auhomard dont la saison s’étire d’avril à juillet. L’été, il emmè-ne les touristes à la pêche au maquereau sur son bateau, Le

Rorqual.Tout en préparant la« bouette » qui servira d’ap-pât, Régis Bujold et deuxcomparses qui ont pris placeà bord, racontent fièrementleurs plus savoureuses anec-dotes. « On a vu un requinpèlerin cet été. Il mesurait 35pieds (11 mètres) et pesait 10tonnes. On a vu aussi un requinbaleine. Pas méchant du tout, ilmange du plancton ! On a déjà

28 ❚ Québec

DÉCOUVERTE / Percée

LISE DEGUIREBbo obo obo obo obo obo obu sud et nousautres, c’est qu’on est là depuis seulement troisou quatre génération au lieu de dix. bo lbo oboobo bo obo obo obo obo obo obo obo obo bo

GEORGES MALMONET,MAIRE DE LA VILLEDE PERCÉBobo obo oboo o o agri-culteurs du sud et nousautres, c’est qu’on est làdepuis seulement trois ouquatre génération au lieude dix. bo lbo obo obobo obo obo obo obo oboobo obo obo bo

pêché une morue de de 2 mètres pesant 45 kilos, il y a unedizaine d’année, avec une ligne… » On sent la fierté dans lavoix,mais aussi de la nostalgie. « On prenait régulièrement desmorues de 7 à 10 kilos avant.Mais les chalutiers ont tout détruitdans le fond. Ce sont des bateaux usines où travaillent 250 per-sonnes, ils prennent tout, ils « scrapent » tout. Ils existent enco-re ! Ils pêchent dans les eaux internationales et saisissent toutle poisson avant qu’il n’arrive ici ! C’est celui qui pêche des mil-lions de litres par jour qui a tout détruit. Nous on avait desbateaux de 15 mètres, avec à bord juste trois personnes et lecapitaine. » Pendant ce temps, le maquereau mord à l’ha-meçon et chacun repartira avec ses filets fraîchementdécoupées, la tête et les arêtes seront offerts aux fous deBassan qui plongeront des airs droit sur les carcasses, pournotre plus grand plaisir.

Percé : destination quatre saisons

Quand on arrive dans le village de Percé, motels et bou-tiques souvenirs font largement ombrage aux quelquesbâtiments traditionnels qui demeurent comme le dernier

Québec ❚ 29

JEAN-HUGUES CARONBolbob oobo bobo griculteurs du sud et nousautres, c’est qu’on est là depuis seulement troisou quatre génération au lieu de dix. bbo lbo obobo obo obo obo obo obo bo obo obo ob

« Aujourd’hui, ne vivent à Percéque 3 500 personnes.

Dans le village, il n’y a même pas200 habitants en hiver,

mais on a une capacité d’accueilde 5 000 personnes. »

JEN-LOUIS LEBREUX, MUSÉE LE CHAFAUDBolbob oobo bobo griculteurs du sud et nousautres, c’est qu’on est là depuis seulement trois ouquatre génération au lieu de dix. bbo lbo obo boobo obo obo obo obo bo obo obo ob fig

ures

libr

es

reflet de l’histoire de ce village de pêcheurs. « Percé a été leplus gros port de pêche jusqu’en 1930, et pourtant, quand onrentre dans le village, ça ne se voit pas. » En convient GeorgesMalmonet, maire de la ville de Percé qui regroupe depuis1970 les anciennes municipalités de Barachois, Bridgeville,Cap-d'Espoir, Saint-Georges-de-la-Malbaie, Saint-Pierre-de-la-Malbaie et Val-d'Espoir. « Jusqu’à 7 000 personnes tra-vaillaient dans l’industrie de la pêche. Aujourd’hui, ne vivent àPercé que 3 500 personnes. Dans le village, il n’y a même pas200 habitants en hiver, mais on a une capacité d’accueil de5 000 personnes. » Chef cuisinier et restaurateur (il estpropriétaire de la Maison du Pêcheur), plongeur profes-sionnel (il a développé la plongée à Percé avec le ClubNautique dont il est également propriétaire), ce françaisd’origine est venu en vacances à Percé en 1979. Ce futpour y rester. Aujourd’hui très impliqué dans les activitéséconomiques et sociales de la ville, il dit avoir voulu briguerla mairie pour changer les choses. « À cause de la baissedémographique, les grandes universités sont en ville et lesenfants ne reviennent plus… Pourtant il y a des choses à faireà Percé. Au niveau du tourisme, les activités développés sontpour des séjours d’une journée seulement, comme dans lesannées 70, alors qu’il y a une demande pour des séjours en vil-légiature, même durant la période hivernale. J’ai des chalets àlouer et on commence à avoir de la demande pour des séjoursà Noël, en février. Les paysages sont encore plus impression-nants l’hiver. » Georges Malmonet en impose, à la fois parson allure robuste et son franc-parler. Des idées, il en a enmasse. « J’ai le projet d’aménager un parc récréo-touristiquedans la montagne qui surplombe Percé afin de pouvoir y fairede la randonnée, de la raquette, de la planche à neige hors-piste. Il y a également la possibilité de développer le kayak d’hi-ver et de faire fonctionner le club nautique toute l’année. L’unede mes priorités est également la réingénireie du paysage visuel

2-16/31 Percée QM22 5/04/06 18:22 Page 28

Page 8: Percé, le rocher de la tentation

d’inertie, ils se laissent faire par résignation. Le parc éolien parexemple, c’est un créneau en plein développement dans larégion. On installe des éoliennes en Gaspésie, mais l’argent s’enva ailleurs. La Gaspésie ne perçoit que 0.5 % de l’argent générépar les tours éoliennes. C’est ridicule ! Donc on a démarré unmouvement pour développer des parcs éoliens régionaux etmunicipaux. Les “ gros ” ne cherchent pas à développer nosrégions, ils viennent prendre nos richesses et ils s’en vont. Il fautqu’on ait un réel contrôle sur l’économie. » Comme nombre de jeunes de la région,Tania, la fille uniquede Jean-Hugues Caron, a quitté sa Gaspésie natale pourmener une belle carrière en droit international en Suisse.« J’ai fait une maîtrise sur le travail des enfants, je pensais tra-vailler à Gaspé, mais j’ai eu l’opportunité d’aller travailler au BIT(Bureau Internationale du Travail) à Genève. Cela fait six ansmaintenant que je vis en Europe. » En vacances chez sesparents à Cap d’Espoir,Tania est heureuse de retrouver ses

racines et de pouvoir s’oxygéner de l’air marin qui luimanque tant. « J’ai des amis qui comme moi sont partis et quisont revenus. Beaucoup reviennent en Gaspésie parce que laqualité de vie est meilleure. C’est vrai que la vie est différente ici.Mais moi, j’ai besoin aussi de la ville. Peut-être que si j’avais unefamille, ce serait différent… » À l’inverse, Marc-André Collin,18 ans, ne voit son avenir nulle part ailleurs qu’en Gaspésie.Jeune guide de kayak à Percé durant l’été, Marc-André suitune formation à Gaspé en tourisme d’aventure, et commeGeorges Malmonnet, Marc-André ne manque pas d’idées.« Après mon diplôme je veux aller prendre un peu d’expériencecomme guide de haute montagne en Europe ou ailleurs. Puisaprès, je voudrais lancer mon entreprise de tourisme d’aventureici, en Gaspésie. Il y a du potentiel en Gaspésie. On a la mer, defabuleux paysages, de l’air pur, le tout est de proposer des acti-vités pour inviter les touristes à rester plus longtemps dans larégion, et ne pas seulement y passer… » ■

Québec ❚ 31

de Percé, avec en premier lieu l’enfouissement des fils électriqueset l’élimination des parcs de stationnement du bord de l’eaupour y développer des activités piétonnières. » Autres idées dedéveloppement ébaucher par le maire : profiter du marchédes croisières avec les paquebots qui viennent dans le golfeSaint-laurent pour remonter le fleuve jusque Québec.« Biensûr, il faut pouvoir accueillir 2 500 personnes qui descendentd’un paquebot, il faut des boutiques, des restaurants, des excur-sions. On aura à innover pour leur offrir des choses exception-nelles. » Georges Malmonnet mesure également le potentielen terme d’infrastructure existante, comme le train,puisque tous les petits villages de la côte sont connectés auchemin de fer. « On aurait les moyens de faire quelques choses.Les lignes ferroviaires ne sont pas rentables,mais elles pourraientattirer plus de monde à l’avenir ! »

Éole et la jeunesse : de nouvelles énergies

Georges Malmonnet souhaite réellement redorée l’imagede Percé, ternie par une économie régionale plutôt moro-se depuis quelques années et l’exode des jeunes vers lesgrands centres. « Les Gaspésiens sont des gens tranquilles quiont l’habitude d’être pauvres, explique-t-il. Il y a une espèce

30 ❚ Québec

DÉCOUVERTE / Percée

Kayak obobolbo boo bo

oboooboooobboo bo obo

bo obo obo boobo obo bo

UN SITE UNIQUE

pour la plongée sous-marineLes jardins sous-marins du Parc de l'Île-Bonaventure-et-du-Rocher-Percé est l’un des plus beaux sites de plonger auQuébec. Et ici, la plongée n’est pas uniquement réservéeaux plongeurs expérimentés. Le Club Nautique de Percé yemmène aussi les novices pour découvrir la faune et laflore subaquatique : éponge, anémones, oursins, étoiles demer, homards et phoques gris, qui assurément viendrontvous voir et jouer avec vous si l’humeur leur en dit.Moment intense et mémorable que de se retrouver nez ànez avec ces veaux marins. Sensations et émotions garan-ties!

image sous-marine à venir

« Il y a du potentiel en Gaspésie. On a la mer, de fabuleux paysages, de l’air pur, le tout est de proposer

des activités pour inviter les touristes à rester plus longtemps dans la région,

et ne pas seulement y passer… »

2-16/31 Percée QM22 5/04/06 18:22 Page 30