Pepper Steak N°5
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Dis batman! On peut s’aBonner a la version numé-riQue du magazine
sur internet !
Wow! Je peux même le lire
sur mon iphone !
-Editorial- Une chauve-souris, un géant vert et des pom-pom girls peroxydées, voilà le programme des réjouis-sances pour ce mois d’aout, der-nier numéro avant la rentrée Qui s’annonce des plus prometteuses pour l’avenir de ce magazine. Je tiens à ce propos à saluer tous les nouveaux aBonnés Qui nous rejoi-gnent chaQue mois et Qui, j’en suis sur, apprécient toujours plus la lecture de Pepper Steak. Sans vouloir vous dévoiler les ex-clusivités pharaoniQues Que nous vous réservons pour la rentrée, nous pouvons déjà vous donner QuelQues indices en vous disant Qu’une créature verte et imposante s’est invitée dans ce numéro, pré-sageant une invasion de même cou-leur, Quant à elle Beaucoup plus hostile. Je tiens au passage à ren-dre hommage à She-Hulk, qui aurait pu faire l’objet d’une série télé minable donc géniale, où l’héroïne eut été aussi absurde que les aven-tures dans lesquelles elle se se-rait lancée. Qui sait ce qu’aurait pu en tirer louis leterrier, lors-qu’il a réalisé son hulk, bijou vert que nous n’avons pas manqué de saluer dans ces pages. Nous avons même pu remarquer quelques rues familières dans son film, comme la yonge avenue où nous passons presque tous les jours, car oui, l’équipe du magazine est en ce moment à toronto. Ce qui donne droit à certain privilèges, comme d’aller voir batman dark knight avant tout le monde et en imax, ainsi que vous puissiez sa-voir toute la vérité sur ce film. Car ici ce n’est pas un film, c’est un évènement. Ce Qui m’a obligé à re-pousser le contenu sexuel promis, et Je tiens, en ma Qualité de rédac-teur en chef de ce magazine, à m’en excuser. Sacré Batman!
Constantin Berthelier
She-hulk
Haaa le grand dilemme de la penderie.
Chaque matin la même question : quel t-
shirt ? Plutôt cool, sérieux, relax, beau,
vindicatif, vintage, original, second degré?
Et bien si vous optiez pour tout à la
fois ? Oui, mais comment ? Et bien avec
le t-shirt Captain America, bien sur!
Certains vous diront qu’il est un peu
reac, d’autres qu’il est dépassé, il en y a
même qui iront jusqu’à dire qu’il est
mort. Une chose est sure cependant, le
Capitaine America ne laissera pas indiffé-
rent. Il ne fait aucun doute que vous
pourrez vous pavaner fièrement dans les
rues de votre ville avec les héros tricolo-
re de Marvel sur le torse.
La question est : Pourquoi le porter ?
Car Cap est le symbole du bien et de la
justice, il n’attaque pas, il défend. Et puis après 8 années d’administration George W
Bush, ce qui restait du rêve américain a été froissé. Il est donc grand temps de soutenir
nos chers amis les américains et de leurs montrer que nous sommes avec eux, que
nous croyons encore en eux pour un monde meilleur et que leurs héros restent près
de nos cœurs. Mais ne nous éloignons pas du sujet, car le principal est surtout de se
sentir bien dans ses habits, et qui mieux que le Cap pour vous donner un grand senti-
ment de protection et d’intégrité?
Bon, maintenant que vous êtes convaincu par le pouvoir tu T-shirt Captain America, la
question que vous vous posez déjà est bien sûr : Où le trouver ?. Deux méthodes sont
possibles : Pour la première, il vous suffira d’aller sur Internet le commander pour
environ 12€ sur www.slingshottshirts.com. Un excellent site qui grâce à son moteur
de recherche, va vous permettre de rapidement trouver votre bonheur. Ou dans la même veine vous avez aussi www.80stees.com, mais les prix y sont un peu
plus élevés. Le deuxième moyen est plus aléatoire mais plus méritant, il faut avoir un
peu de chance et réussir à le trouver perdu dans un petit coin de magasin. Mais une
fois trouvé c’est comme si il vous avait appelé, et une fois enfilé il sera votre ami pour
la vie !
Vive le Capitaine America !
Luc Lafont
Mais bon pour l’instant j’ai
Qu’un Batphone...
Pepper Steak est un fanzi-
ne culturel à but non lucratif
distribué gratuitement sur
Internet. Il est rédigé par
Constantin Berthelier et
Alexandre Coste à Lyon.
Pour poser vos questions ou
écrire à le rédaction, rendez
vous à l’adresse:
http://www.peppersteak.fr
Ou
PEPPY NEWS PEPPY NEWS PEPPY NEWS
Ils vont remettre ça. Paul Ander-
son a avoué sur Mtv qu’il allait
surement réaliser un quatrième
opus de Resident Evil avec son
égérie Milla Jovovich. Le travail
d’insulte au jeu vidéo continue,
et on se demande ce qu’il pour-
rait nous raconter maintenant
qu’il y’a personne sur terre à
part des clones de Milla et un
con avec des lunettes noires...
Entre The Dark Knight dont la
version finale n’est pas finie d’ê-
tre montée à l’heure où nous
bouclons ce numéro et le troisiè-
me opus de Batman déjà en
pourparlers, Christopher Nolan
va surement réaliser un remake
de la série culte Le Prisonnier.
Pour la télévision dans une série
de 6 épisodes. « Je ne suis pas un
numéro, Je suis une personne. »
Dépêches en vrac
Les Totally Spies, les trois espionnes préférées des
écolières françaises, arrivent au cinéma. Pas dans un
film live, mais dans un long métrage d’animation qui
sortira le 11 juillet 2009 sur les écrans français. Les
trois espionnes du Whoop vont devoir retrouver la
trace d’un certain Peppy Garou, qui veut « Fabulizer »
le monde à l’aide d’une machine infernale qui transfor-
me les gens vulgaires en esthètes du glamour. Espé-
rons que ce film sera meilleur que les longs métrages
sortis en DVD et que les scénaristes seront revenus à
l’essence si particulière des premiers épisodes!
Le tournage de Lucky Luke va
bientôt démarrer en Argenti-
ne sous la direction de James
Huth, réalisateur du Sérial
Lover, Brice de Nice et Hell
Phone. Lucky sera joué par
Jean Dujardin, Calamity Jane
par Sylvie Testud et Billy The
Kid par Michael Youn. Re-
mercions ces tocards d’Eric
et Ramzy pour avoir pourri
les Dalton pour qu’ils soient
finalement absents de l’histoi-
re. Verdict dans les salles
françaises le 21 octobre 2009.
John Barrowman, l’acteur fétiche
de la série Torchwood, a confes-
sé lors du comic-con de Sand
Diego qu’il était en pourparlers
pour incarner Captain America
au cinéma. Le film porterait le
titre de First Avenger: Captain
America. Et s’inscrirait dans un
grand projet cinématographique
Avengers qui inclurait Iron Man,
Hulk et d’éventuels Ant-Man ou
la Guêpe. Réponse en 2010 en
même temps qu’Iron Man 2 et
peut être le film Avengers la
même année.
Voici deux nouveau posters du kitchissime sur-
budgetté Dragonball, le chef d’œuvre que nous
attendons bien plus que nous avons pu attendre
The Dark Knight. Si on vous disait que c’est la Fox
qui produit ce film et que c’est la compagnie d’ef-
fets spéciaux qui a fait ceux des films X-MEN qui
ca s’occuper des kaméhaméhas, vous nous croi-
riez pas. Et pourtant, c’est bien vrai, même si
toutes les photos sur lesquelles on arrive à met-
tre la main ressemblent à un vieux film philippin
fauché. D’ailleurs seuls les asiatiques et nous ont
l’air d’exprimer de l’intérêt pour ce film...
Sortira le 9 septem-
bre un DVD long
métrage animé Spi-
der-Man de 70 mi-
nutes intitulé Attack
of The Lizard Man.
Le design sera celui
de la série animée
Spectacular Spider-
Man, chroniquée
dans le numéro 1 de
Pepper Steak.
L’ASCENSION DU CHEVALIER NOIR BATMAN BEGINS/THE DARK KNIGHT
Après l’ultime humiliation de Batman & Robin en 1995 qui
avait sérieusement discrédité le genre du super-héros dans l’indus-
trie cinématographique, tout semblait donner à croire que les
aventures de Batman au grand écran ne reviendraient pas d’ici de
longues années. Le film de Michael Schumacher se distinguant par
sa honte, son cynisme et sa volonté de proposer une lecture de
Batman rappelant la série des années 60, Batman avait fini par de-
venir la risée des amateurs de ciné, pour finalement devenir un des
nanars vieillissant le mieux avec l’âge.
Puis en amont, il y’avait les deux films de Tim Burton, l’un
retenu pour l’interprétation inoubliable de Jack Nicholson dans la
peau du Joker, et le deuxième devenu éternel pour son univers
gothique merveilleux, où tout est maitrisé, de la musique aux scè-
nes d’action. Tim Burton ayant fait du chemin depuis, s’ayant cons-
titué une fan-base réputée pour être les plus passionnés et les plus
exigeants. La licence Batman semblait donc perdue, reposant sur
ces quatre films autant appréciés que méprisés. Outre les films, le
spectre de la série animée elle-même produite par la Warner était
toujours dans les esprits et redonnait ses lettres de noblesse au
chevalier noir face au délire de Batman & Robin. Et même si selon
une majorité de cinéphiles, le film Batman parfait avait déjà été fait
avec le premier opus de Tim Burton, quelques fans hardcore de la
chauve-souris commencèrent à lever la voix pour dire que les
deux films du cinéaste ne respectaient qu’en trop peu de choses le
comic d’origine, que Michael Keaton n’avait aucune envergure sous
le costume, que la prestation du Joker n’était qu’un cabotinage
totalement libre de Nicholson et que Burton avait fini de noyer
leur héros dans ses délires gothiques dans le second volet. Ce
travail de désacralisation de Tim Burton en tant qu’artiste omnipo-
tent allait bientôt s’achever, surtout après les fiascos de Superman Reborn et de La Planète des Singes. Après le sacre, le lynchage.
Batman n’allait plus lui appartenir et allait retomber dans la sphère
publique, là où tous les super héros appartiennent.
Après l’immense succès de Spider-Man, et l’oubli croissant
de Batman & Robin qui subsistait péniblement sur le marché de
l’occasion, la Warner en était sure: le public serait bientôt prêt à
revoir Batman dans un long métrage au cinéma. Dans la course aux
films de super-héors qui suivit le film de Sam Raimi, la Warner
traina cependant les pieds, validant plusieurs projets conceptuels
plus ou moins boiteux pour justifier le retour du justicier de Go-
tham dans leurs priorités. Pas question de répéter l’imbroglio de
Superman Reborn, ni de singer le premier film de Burton, encore
indépassable aux yeux des producteurs malgré son vieillissement.
Plusieurs projets furent alors annoncés: Batman Frightened, ne de-
vait pas réintroduire le super héros et devait le faire combattre
l’épouvantail dans une aventure sombre et effrayante. Soucieux du
jeune public, la Warner décida d’abandonner cette idée qui n’of-
frait pas à Batman un combat assez grand pour son grand retour.
L’idée de Batman: Year One fit alors son apparition, n’étant rien
d’autre que l’adaptation du comic de Frank Miller du même nom.
Trop sombre, pas assez spectaculaire, l’idée qui fit pourtant beau-
coup de chemin fut abandonnée. Par le même temps, la Warner
songea à produire un film Batman Beyond, adapté du dessin animé,
où un nouveau Batman Futuriste combattrait de nouveaux mé-
chants. La série étant trop peu connue du grand public, la projet
fut vite abandonné. Pressés de sortir un film de super héros face à
la déferlante Marvel très prometteuse, DC comics et Warner
Bros. engagea Batman Begins, qui reprendrait des éléments de
Batman: Year One et proposerait une toute nouvelle introduction
au mythe. Ainsi fut évincé le long périple de Batman VS. Superman,
film aux mille fantasmes promis depuis des années par la Warner
et attendu de tous les fans. Pour la réalisation, une longue liste fut
envisagée avant l’engagement de Christopher Nolan (Memento,
Insomnia). Meme Joel Shumacher fut contacté, ansi que David Fin-
cher (Fight Club, Zodiac) ou encore Wolfgang Peterson. Le choix
de l’acteur principal fut bien plus difficile et des noms tels que Jos-
hua Jackson, Ashton Kutcher, Jake Gyllenhal, David Boreanaz fu-rent envisagés pour un Batman plus jeune. C’est finalement Chrisi-
tain Bale, défendu par Nolan, qui endossera le costume. Les se-
conds rôles furent aussi difficiles à déterminer, et Katie Holmes
dut se battre avec Natalie Portman ou Sarah Michelle Gellar pour
le rôle de Rachel Dawes. Coté écriture, David S. Goyer, auteur de
la trilogie et de la série Blade, signa le script final et réinventa cette
nouvelle saga, celle que tous les fans attendaient.
BATMAN BEGINS
RACHEL : Who are you ? At least tell me your name. BATMAN : It is not who I am underneath. But what I do that defines me. RACHEL : Bruce ?
Batman Begins raconte l’histoire tragi-
que du jeune Bruce Wayne, dont les
riches parents se font assassiner devant
lui par un voleur désespéré alors qu’ils
sortaient d’une représentation à l’opéra.
Traumatisé par cette vision, Bruce gran-
dit dans la volonté de se venger, laissant
l’empire financier bienfaisant de son père
à la dérive. Le jour du procès de l’assas-
sin de ses parents, les mafieux qui rè-
gnent toujours plus sur la ville tuent le
pauvre homme repenti devant Bruce
Wayne, qui ne peut plus satisfaire son
besoin de vengeance. Perdu, Bruce
quitte Gotham City pour parcourir le
monde à la recherche de soi, à la re-
cherche de son autre soi. Il le trouvera à
l’issue d’une longue initiation martiale et
spirituelle parmi la société des ombres,
une secte d’assassins menée par le cha-
rismatique Ras’Al’Gul. Laissé pour mort,
Bruce revient quelques années plus tard
à Gotham, jurant de combattre la crime
sous un symbole porteur d’espoir pour
les innocents et de crainte pour les
corrompus. Prenant sa propre phobie
des chauve-souris pour combattre la
corruption à tous les niveaux de la ville,
Bruce Wayne prend l’identité de Bat-
man, le justicier craint des criminels et
des politiques corrompus. Dans sa quête
de justice totale, il devra honorer le
rêve philanthropique de son père, sortir
sa ville de la désolation et transcender sa
propre création pour se retourner
contre l’homme qui l’a formé.
Avant de débuter le tournage, Christo-
pher Nolan invita toute l’équipe de son
film à une projection privée de Blade
Runner, le film policier futuriste de Ridley
Scott. A l’issue de la séance, il leur dit
simplement: Voilà. C’est comme ça que
l’on va faire notre Batman. Il est vrai que
certains plans studios de Gotham City
ressemblent aux rues de Blade Runner,
mais ce qui est du reste, tout est y est
neuf, propre et bien éclairé, ce qui fut la
première déception du film, là où tout le
monde attendait un Gotham City som-
bre, sale, à l’architecture gothique glau-
que. Prenant des éléments du comic
book Batman: Year One de Frank Miller,
Batman Begins introduit un Batman très
humain, qui rate ses premières interven-
tions, qui progresse et sort vainqueur de
la confrontation finale. Toutes les casca-
des ainsi que les dérapages psychologi-
ques des personnages sont expliqués
scrupuleusement, ce qui agace parfois
tant on a l’impression que le spectateur
est pris pour un idiot incapable d’un peu
d’imagination fantaisiste quand il s’agit
d’accepter des histoires incroyables.
Tout le film est par ailleurs bâti sur ce
schéma, ce qui déçoit de nouveau quand
on connait la galerie de tarés effrayants
que sont les personnages du comic-
book. Pour un film ayant pris la peur
comme thématique, rien fait peur ni ne
met mal à l’aise.
Le film est coupé en deux parties: une
première où Bruce Wayne suit son
périple dans une région reculée d’Asie
parmi la ligue des ombres, histoire d’ex-
pliquer pendant 45 bonnes minutes
pourquoi Batman est si fort, pourquoi il
arrive à se déplacer furtivement et à
disparaitre sans faire de bruit. Une fois
rentré à Gotham, la longue explication
de Batman pour les Nuls continue avec
une démonstration digne de Fred et
Jammy sur pourquoi la cape de Batman
se met en forme et lui permet de voler
et comment il va pouvoir s’accrocher
aux immeubles sans que sa corde ne se
casse. Dans la deuxième partie, la trame
se met en place autour de la destruction
de Gotham City, du retour de la ligue
des Ombres et de l’imposition de Bat-
man en tant que justicier local. Là enco-
re, les choses ont du mal à démarrer, les
enjeux épiques étant mal desservis et
l’envergure des méchants très insuffisan-
te. La première apparition du justicier en
tant que Batman est trop attendue et
trop discrète tant dans l’arrivée du
héros que dans sa façon de tabasser les
vilains. Et malgré le fabuleux « I’m Bat-
man » de Bale qui est à décrocher des
applaudissements, la scène se termine en
nous laissant perplexes, en nous deman-
dant si on est bien surs d’avoir vu Bat-
man. Nolan ayant les scènes de combat
avec câbles en horreur (on ne lui en
tiendra pas rigueur), il choisit une mise
en scène brute et traditionnelle pour ce
qui est de l’action en général. Le problè-
me, c’est que le montage trop rapide et
les cadres étouffés font que l’on ne
comprend pas grand-chose à ce qui se
passe, là où on attendait des scènes
aérées et vastes, la moindre des choses
quand on filme Batman, personnage
plutôt volatile. Malgré tout, le film offre
quelques scènes d’une rare intenisté,
comme la fuite de Batman de l’asyle
d’Arkham jusqu’à la batcave après une
superbe poursuite des policiers àprès la
batmobile ici relookée en immense
bolide. La musique de Hans Zimmer est
quant à elle parfaite en tous points,
sinon qu’elle ne correspond pas à un
univers comme celui de Batman. Encore
une fois, tout sert le film et la vision
épurée et ultre-moderne de Nolan, et
non le personnage de DC Comics.
Néanmoins, Batman Begins demeure le
film Batman respectant le plus le comic-
book contrairement à celui de Tim
Burton, tous les geeks lecteurs des
aventures de Batman sur papier vous le
diront. Au final, beaucoup plus de mal
que de bien, mais aussi cet espoir de
voir une suite avec le Joler digne de ce
qu’une telle histoire et un tel personna-
ge exige. Car si Batman Begins s’en tire
avec les honneurs, salué par la critique
et un bon score au Box Office, il n’en
reste pas moins porteur de tout ce qui
rend détestable la vogue actuelle des
préquelles ou des films introductifs, qui
oublient de raconter une vraie histoire.
THE DARK KNIGHT
Tant d’attentes, tant d’exigences, et pourtant ce
film est sorti, explosant tous les records d’en-
trées de l’histoire du cinéma, dépassant d’un poil
Spider-Man 3 de l’année d’avant. Un défi triple et
suicidaire, exigeant une confirmation de son
essai avec Batman Begins, de perpétuer la légen-
de de Batman au cinéma avec un sixième long-
métrage, et offrir une nouvelle interprétation du
Joker, l’archi-Némésis de Batman dont Jack
Nicholson détenait la légitime appartenance.
Christopher Nolan est un homme qui réussit. Il
impose, à contre-sens des exigences cinémato-
graphiques du moment et les piaillements des
geeks de Batman qui n’ont que le mot fidélité à
la bouche. A propos de fidélité, notons premiè-
rement que The Dark Knight n’est fidèle à rien de
déjà existant, pas même le premier film. Malheu-
reux seront ceux qui s’attendaient à une adapta-
tion du comic book de Frank Miller et malheu-
reux seront ceux qui attendaient une vraie suite
dans la lignée du premier épisode, là où l’on
sentait Nolan encore mal à l’aise avec certains
aspects du personnage. Pour cette suite, il va
jusqu’au bout de sa propre vision de Batman et
évacue tout ce qu’il n’avait pas complètement
osé étouffer dans le premier opus en inscrivant
de plain-pied son Batman dans une vision ultra
moderne et réaliste qu’il avait esquissé dans
Batman Begins. Scènes de jour, ville propre,
haute technologie, mise en scène sobre, appro-
che méthodique et réaliste des
figures psychologiques, tout le
terrain est préparé pour l’anar-
chie et la destruction incontrôla-
bles incarnées par le Joker. Ré-
ponse directe au premier épiso-
de qui racontait le voyage initiati-
que d’un homme devenu justi-
cier par le perfectionnement tant
mental que physique et sa
connaissance parfait des crimi-
nels, l’histoire du second épisode
raconte la destruction totale de
tous les édifices mentaux et
matériels qui faisaient de Batman
un héros respecté, craint et
indestructible. Le doute, l’impré-
visibilité, la folie, la beauté, des
ennemis implacables pour le
chevalier noir de Gotham. Avec
un budget peu conséquent de
130 millions de dollars, Nolan
signe ici ce que l’on tend à appe-
ler un blockbuster d’auteur, tant
le battage médiatique du film est à la mesure de
l’intimité avec laquelle le réalisateur l’a conduit.
Bénéficiant d’une pleine confiance du studio
Warner et d’une bénédiction sans égale d’un
public qu’il a su dompter, Nolan profite ici d’une
liberté totale pour ne faire confiance qu’en sa
propre méthode, ce qui lui permet de se hisser
au dessus des autres essayistes actuels du film de
super-héros pour réaliser un vrai film de cinéma
tout en ignorant les codes d’un genre encore en
évolution. S’il ne regarde pas ce que font les
voisins, on peut aussi penser que Nolan n’a pas
voulu retenir ce qu’on fait ses prédécesseurs
Burton et Schumacher. S’il tend à vouloir éviter
les passages obligatoires de ce que tout bon ou
mauvais film de héros en collant exige, c’est
pour mieux frustrer le geek, inviter le néophyte
au genre et obtenir le respect du cinéphile. A
vouloir cacher la dimension surnaturelle du
personnage qu’il a entre les mains, il agace d’a-
bord puis convainc ensuite, même si son obses-
sion de vouloir tout expliquer de façon ration-
nelle et raisonnée tend à ennuyer. Pourtant,
même s’il ne fait nul doute qu’il veuille voiler son
demi-dieu de papier devenue icône de la culture
pop, on sent tout au long du film le réalisateur à
l’aise avec le fait qu’il doit faire faire des choses
extraordinaires à son jouet de plastique dont le
ridicule est inhérent à sa splendeur. Nolan réus-
sit donc où Bryan Singer échoua avec ses X-
MEN, qui préférait justifier ses prises de risques
en se moquant de ses personnages plutôt que de
les introduire subtilement au public comme l’a
fait Nolan. Loin aussi de l’honorable méthode
Zack Snyder du « ça passe ou ça casse » avec
300 et Watchmen, Nolan décide pour son film
de renouer avec les codes d’un cinéma tradition-
nel de qualité, et semble vouloir refuser l’idée de
plus en plus répandue que le cinéma doit fusion-
ner avec les codes de la bande dessinée et du jeu
vidéo. Du respect, voilà ce qu’il donne à Batman.
Un respect ici plus fort que la fidélité, car Bat-
man étant, comme ses compagnons, un person-
nage public, tant d’interprétations et d’approches
ont fait que chaque auteur peut désormais pro-
poser sa vision du héros, ce que Nolan fait. De
la rationalité, du réalisme, voilà des ingrédients
bien choisis pour raconter l’histoire d’un quidam
anarchiste devenu esthète de la destruction
après avoir été défiguré par la vie. Le Joker, un
élément parasitaire dans un Gotham rendu de
plus en plus vivable grâce aux efforts conjugués
d’un héros indestructible, d’un flic incorruptible
et d’un politique idéaliste. Un système tellement
parfait, si bien coordonné et tellement unique
dans sa complémentarité qu’il deviendra facile à
un homme sans morale et sans interdits de tout
ébranler. Voilà la plus grande gageure du film ici
réussie. Rendre crédible une menace perpétrée
par un clown ne sachant pas se battre face à un
justicier ninja surentrainé et
suréquipé. Pour rendre cet enjeu
crédible, le film prend son
temps, 2h27 en tout. Pourtant,
les scènes sabrées à coup de
ciseaux se font sentir pendant
tout le film, et on regrette qu’il
ne dure pas trois heures complè-
tes. Ne se reposant pas sur le
charisme de son personnage,
l’histoire prend le dessus sur
tout, même sur le titre du film,
où le nom du super-héros est
remplacé par son surnom. Pre-
nant son envol seul avec l’hom-
me chauve souris aux antipodes
des méthodes Marvel semblables
au cinéma d’exploitation, Nolan
refuse les allusions à l’univers
DC en ne s’encombrant pas
d’une Justice League ou même
d’un Robin. Résultat, ces choix
inattendus le font approcher de
la sphère des Oscars...
Christopher Nolan, réalisateur de Batman Begins et The Dark Knight, est un
homme qui convainc, impose, sème le doute et finit par réussir à la fin.
THE DARK KNIGHT : L’AVENEMENT D’UN BLOCKBUSTER INTELLIGENT
Christopher Nolan voulait pour ce film tout
miser sur le Joker. C’est vers l’acteur défunt
Heath Ledger qu’il s’est tourné, lui demandant
de préparer son rôle de façon extrême, ce qui
l’a conduit à s’enfermer dans une chambre d’hô-
tel durant plusieurs semaines, travaillant les
mimiques et les tiques du plus grand criminel de
l’histoire de la bande dessinée américaine. Ayant
beaucoup de contrôle sur son film, Nolan a
décidé que ce Joker serait un personnage para-
doxalement sérieux, anarchiste, boiteux et im-
prévisible. Loin des cotillons et des pistoles à
drapeaux BANG de la bande dessinée, Heath
Ledger joue un Joker plutôt froid, à la fois drôle
et dérangeant, intelligent et esthète. Il se com-
plètera avec Batman, qui avait trouvé dans son
gout de la mise en scène et du spectaculaire un
moyen de combattre le crime. Le Joker, artiste
total, ne trouvera que dans le meurtre et la
destruction la finalité de son art et la jouissance
de se mesurer à un homme à la hauteur de sa
folie. Clin d’œil à des décennies de confrontation
sur papier à la télévision et au cinéma, le Joker
vaincu dira à Batman avec sagesse à la fin du film:
Je crois que nous sommes condamnés à faire ça
pour toujours. Car les interdits moraux de Bat-
man l’empêcheront toujours de tuer son enne-
mi, et le Joker ne s’abaissera jamais à éliminer
son précieux frère ennemi, par lequel il fait
briller son génie malfaisant. Dans un contexte
plus concret, loin des figures éternelles mani-
chéennes auxquelles ces personnages font écho
allant de Jean Valjean et Dorian Gray, les Batman
et Joker de The Dark Knight ne sont pas sans
rappeler des personnifications des craintes et
des croyances ébranlées de l’Amérique post 11
septembre. Si Batman est symbole d’espoir,
d’équité et de Justice appuyé par une logistique
aux moyens considérables, le Joker représente
cet ennemi sans nom qui parvient à mettre tout
un système par terre avec « quelques balles et un
peu d’essence ». La terreur pour rien, la terreur
par personne, juste un homme portant son âme
sur son visage, et la police, les politiques et le
justicier de perdre l’équilibre, puis le contrôle,
pour finalement se monter les uns contre les
autres et briser des règles d’éthique pour stop-
per l’hémorragie devenue insupportable.
Poussé dans ses derniers retranchements, Bat-
man fera un choix qui l’aliènera à jamais, accep-
tant ainsi de ne plus être porteur d’espoir mais
de justice draconienne. Ayant refusé de tuer le
Joker lorsqu’il en avait l’occasion, il préférera
pousser à l’extrême ses moyens technologiques
afin de violer l’intimité de tous les habitants de
Gotham pour pouvoir atteindre son ennemi.
Allusion indirecte à la loi Patriot Act du gouver-
nement Bush afin de débusquer des terroristes
sur le territoire américain, Batman choisit la
solution désespérée en toute connaissance de
cause. Ce choix qui le mènera vers la victoire lui
laissera un gout d’amertume, et les circonstances
narratives feront de lui un fugitif.
Heath Ledger, sur qui tout reposait, parvient
avec une maitrise inouïe à incarner cette terreur
meurtrière, appuyée par une écriture intelligente
inscrite dans le présent des péripéties politico-
policières, faisant parfois un peu trop d’ombre
aux scènes d’action. Sans parler d’un oscar pos-
thume dont la rumeur enfle jour après jour au
moment où nous écrivons ces lignes, il est inévi-
table de saluer la performance d’acteur du re-
gretté, qui parvient à imposer son
humour à double tranchant, sans
jamais tomber dans le cabotinage,
pas même pour une seconde. Un
beau pied de nez à Jack Nicholson,
qui ne sera jamais plus le seul
Joker aux yeux de tous les cinéphi-
les. Une autre superstar émergera
de ce film, à savoir Christian Bale,
qui grâce à son rôle de Batman,
est en passe de devenir le nouveau
Tom Cruise en faisait part de
projets aussi incontournables que
Terminator 4 ou Robin des Bois.
Grace à ses choix de qualité, No-
lan peut conserver des acteurs
aussi prestigieux tels que Michael
Caine dans le rôle d’Alfred Penny-
worth et Morgan Freeman dans le rôle de Lucius
Fox tout en évinçant discrètement la petite
Katie Holmes, parfois regrettée. Malgré ce
contrôle que Nolan a eu sur son film, il est re-
grettable de constater que le délire autour du
film ait sérieusement altéré sa qualité. La durée
finale du film ayant été décidée deux semaines
seulement avant la sortie du film, on remarque
que le cut final souffre d’énormes erreurs de
montage, sans parler des raccords bâclés et des
règles cinématographiques de base bafouées.
Ainsi, Bruce Wayne parle sans que ses lèvres ne
bougent, Batman et Harvey Dent se parlent en
ne se regardant pas, le Joker parvient à s’échap-
per trois fois dans le film sans qu’on sache com-
ment, et des personnages apparaissent dans les
scènes comme au théâtre sans qu’on les ai vus
arriver. Seul vrai point noir du film qui gâche les
progrès de Nolan pour éviter sa gestion du
rythme trop frustrante avec laquelle il nous avait
donné la nausée avec Batman Begins, il est aga-
çant de remarquer que l’on regarde de plus en
plus de films en espérant que sortira une version
vidéo plus longue et moins charcutée. Loin pour-
tant du fiasco de Spider-Man 3, The Dark Knight,
avec son scénario exemplaire et ses personnages
réussis, méritait trois heures de durée pour
devenir le grand classique qu’il aspirait à devenir.
Pour ce qui est du genre du film de super héros,
il est indéniable qu’il est devenu une référence
absolue, chose que l’on ne croirait plus revoir.
Bizarre, douteux, mais de grande qualité et
terminé à la va-vite, The Dark Knight est louable
dans la volonté de son réalisateur à convaincre
tout le monde qu’il est possible de faire d’une
histoire d’homme en collant un vrai film, tout en
restant loin de la surenchère merveilleuse à
l’instar d’un Burton, et en ne se baissant pas à
l’humour cynique et complexé d’un Bryan Singer.
Car The Dark Knight est un film intelligent et
passionnant avant d’être divertissant, et laisse à
son spectateur l’impression d’avoir vu une gran-
de épopée où des monstres victimaires font
affronter leurs caractères propres vers une issue
tragique, affranchie de toutes références et de
tous codes contraignants. Voilà comment recon-
naitre une œuvre véritable. Quand on la déteste
d’abord pour finalement l’adorer.
BATMAN: GOTHAM KNIGHT
Dans l’opération de lavage de cerveau sans précédent pour promotionner The
Dark Knight sur les écrans cet été, la Warner propose ce petit amuse la bouche
qu’est Batman Gotham Knight, produit dérivé officiel du film et pièce notable de
la collection DC Universe chère à Bruce Timm, regroupant des longs métrages
animés mettant en scène les héros DC tels que Justice League: New Frontier (voir
critique du mois dernier) ou Superman: Doomsday. Regroupant six courts métra-
ges écrits et réalisés par des scénaristes et réalisateurs différents, ce film ra-
conte les chroniques de notre justicier aux oreilles en pointe dans des aventures
sensées se passer entre Batman Begins et The Dark Knight. Si les histoires ont été
écrites par des américains tels que Brian Azzarello ou David S. Goyer, ce der-
nier n’étant autre que le scénariste des deux films de Nolan, la réal a elle été
confiée ou plutôt commandée à des studios mangas au japon. Le DVD regorge
de doublages et de sous-titres asiatiques, trahissant la stratégie de vente du
DVD et du film Dark Knight en Extrême Orient, laissant une fois de plus ce gout
amer qu’il ne s’agit que d’un produit d’achalandage pour le film en salles.
Cependant, et même si le film se targue d’être une réussite en demi-teinte, il
n’en reste pas moins une superbe curiosité, belle, triste et violente. Car si l’on
avait pu voir chez nos libraires des aventures de Batman dessinées par des man-
gakas, le charme n’était pas du tout au rendez-vous. Prenons alors ce film com-
me une dégustation d’un plat américain traditionnel à la sauce manga.
Batman Gotham Knight.
Durée: 76 minutes.
Langues: Anglais, Japonais,
Portuguais, Espagnol, Thaïlan-
dais.
Sous-Titres: Anglais, Japonais,
Espagnol, Portugais, Thaïlandais,
Bonus: Commentaire Audio
des scénaristes et producteurs
américains. Document sur les
ennemis de Batman et portrait
de Bob Kane. (A voir!)
Have I Got A Story To Tell You. Réalisé par Shoujirou Nishimi.
Ecrit par Josh Olson.
La couleur est annoncée dès le plan d’ouverture de ce premier
segment. Il ne s’agira pas d’un film DC Universe comme les autres.
Dans un skate-park, quatre gamins skateurs américains parlent
tour à tour de leurs témoignages de l’homme chauve-souris. Van-
tards, les gamins ne peuvent s’empêcher d’en rajouter, ce qui don-
ne des scènes d’action où des Batman très différents affrontent des
vilains eux aussi très imagés. Les décors sont somptueux et sure-
ment travaillés d’après photo.
Crossfire: Réalisé par Futoshi Higashide. Ecrit par Greg Rucka.
Les détectives Allen et Ramirez, deux flics sous les ordres du com-
missaire Gordon, doivent escorter un pirate informatique vers une
prison dans le quartier le plus dangereux de Gotham, les Narrows.
Véritable enfer sur terre où tous les fous sont parqués dans une
terre de désolation au plein milieu de la ville, cet endroit charmant
sera le théatre d’une fusillade entre deux gangs où Batman devra
protéger les deux flics tombés en embuscade.
L’ambiance est réussie, les Narrows vraiment effrayants et Batman
d’abord abordé comme une rumeur fantomatique apparait pour
vraiment s’imposer dans le combat final d’une violence inouïe.
Field Test: Réalisé par Hiroshi Morioka. Ecrit par Jordan Gold-
berg. Un Bruce Wayne dessiné comme un beau gosse de manga
pour jeunes filles met au point un bouclier pare-balles spécial à
l’aide de Lucius Fox, son mécano secret. Lors d’une fusillade entre
deux gangs rivaux, Batman fait ricocher une balle destinée pour lui
sur un autre gangster et manque de le faire mourir. Batman devra
alors toujours mettre sa vie en jeu pour protéger celle des autres. Histoire manquée, narration longue, morale faible, ce segment est
celui qu’on oublie le plus vite, tant par la faiblesse de l’histoire et la
réal un peu trop déjà vue.
In Darkness Dwells. Réalisé par Yasuhiro Aoki. Ecrit par David S.
Goyer.
Le scénariste de Batman Begins et de The Dark Knight se paye la
meilleure réalisation pour son histoire effrayante, qui amènera
Batman dans les entrailles de Gotham City; où il devra affronter
Killer Croc dessiné comme un monstre de foire de cirque. Cette
piste le mènera à retrouver l’Epouvantail qu’il avait laissé s’échap-
per durant la crise des Narrows dans Batman Begins. L’épouvantail
est ici érigé comme un gourou dans un rituel ignoble où ses sui-
veurs sont sous l’effet de sa toxine.
Segment le plus réussi du film, cette histoire renoue avec Batman
Begins et en même temps prolonge la continuité des segments
précédents. Même si l’enjeu de l’histoire reste extrêmement sim-
pliste, les effets vertigineux de la réalisation, la violence des com-
bats et le pragmatisme de Batman en fait un très bon résultat.
Working through pain. Réalisé par Toshiyuki Kubooka. Ecrit par
Brian Azzarello. Blessé à mort dans les égouts de Gotham, Batman
se remémore son périple en Orient où il apprit les mystères du
fakirisme. Un montage alterné le montre en train de lutter contre
la mort à Gotham et son apprentissage douloureux avec une fem-
me fakir considérée comme une sorcière. Trop sentimentale, cette
histoire n’atteint pas la profondeur qu’elle promet dès son début,
et tout se perd dans des clichés et des couleurs kitchos sensées
dépayser le spectateur. Mais tout finit par ressembler à une carte
postale de centre commercial. De plus, l’image de fin n’est justifiée
que par l’introduction à l’histoire suivante, et ne boucle pas vrai-
ment la boucle.
Dead Shot. Réalisé par Jonk-Sik Nam. Ecrit par Alan Burnett.
Introduisant un personnage du comic, Deadshot, ce dernier chapi-
tre vient clore le film en beauté, avec une confrontation au som-
met entre le super vilain et l’homme chauve-souris. Signé Alan
Burnett, connu pour ses nombreux scénarios de la série animée
Batman et Batman Beyond, le segment animé comme un manga
très traditionnel met en scène un combat des plus spectaculaires et clôt la thématique de l’aversion envers les armes qu’éprouve
Batman tout en protégeant le commissaire Gordon, son seul véri-
table allié. Une poursuite sur un train et une tentative folle de
Batman de se mettre devant les balles pour les arrêter, justifié par
la vision traumatisante du meurtre de ses parents. Ce choix d’ap-
proche n’est pas sans rappeler celle de son frère d’arme Superman,
dont une des caractéristiques fondamentales est justement d’avoir
un torse sur lequel les balles rebondissent. Comme il dirait si bien,
« Je ne suis pas un boy-scout » La légende est servie. Batman est le
chevalier noir de Gotham.
THE INCREDIBLE HULK
Cocorico! L’incroyable Hulk revient au
cinéma dans un merveilleux film adaptant
les aventures de l’antihéros de Marvel,
jetant aux oubliettes le faux film d’auteur
d’action de Ang Lee. Pourquoi crier cocori-
co? Parce que ce bijou est signé par un
français, Monsieur Louis Leterrier. Et ce
n’est surement pas un hasard si le film sort
le même été que Iron Man, car comme
nous en avons déjà parlé dans les pages de
ce magazine, l’univers Marvel au cinéma est
en train d’évoluer, en train de préparer un
second souffle, ou peut être en train de
transformer l’essai pour une immense saga
où nos héros favoris s’entrechoqueraient
dans un univers déterminé et cohérent.
Tout ceci n’était qu’un échauffement? De-
puis Blade en 1998 à L’incroyable Hulk en
cet été 2008, tous les films Marvel n’étaient
peut être que l’augure d’un vaste projet
aussi intéressant au plan cinématographique
que mercantile mettant en scène l’univers
Marvel pour un vrai cinéma d’exploitation,
où la qualité des films trouveraient leur
équilibre dans leur quantité, et où le spec-
tateur irait suivre au cinéma les aventures
de ses super héros comme s’ils les sui-
vaient dans une série télé. Ce qui nous
permettait d’avancer une telle hypothèse
était la fin cachée de Iron Man après le générique, les rumeurs et annonces inces-
santes de Marvel concernant un film Aven-
gers, Captain America, autres Venom ou
Ant-Man, et les interactions toujours plus
fréquentes entre l’univers ciné et l’univers
comics. Non content de ça, la fin de L’in-
croyable HULK offre la réapparition d’un
personnage sympathique qui nous avait été
introduit il y’a deux mois de cela...
Là où personne n’attendait plus rien d’un
film HULK tant le premier essai avait été
manqué, Louis Leterrier déterra ce person-
nage pour le réinventer totalement, et
n’ayant pas peur de la 3D grossière pour
avancer un film qui pète dans tous les sens
ni de la taxation de son film comme une
croute numérique indigeste, arrive sur nos
écrans une nouvelle aventure de Bruce
Banner et de son alter ego monstrueux,
totalement réussie, jouissive, nerveuse et
écrasante. Nuancé avec justesse, le film
commence comme un film d’action à sus-
pense avec une chasse à l’homme dans les
favelas brésiliens pour finir en film de
monstre titanesque dans les rues de To-
ronto. Euh… New York, pardon. Ceux qui
craignaient que le film réitère la longue
explication rationnelle de comment un
simple péquin peut se transformer un mala-
bar vert et géant seront rassurés, car la
catastrophe de l’expérience aux rayons
gamma du Dr. Banner est implicitement
racontée dans le générique d’ouverture,
c'est-à-dire en 2 minutes. On retrouve
alors le Dr. Banner en fuite au brésil alors
qu’il est toujours recherché par ce militaire
ripoux qu’est le père de sa fiancée, la mê-
me qu’il a amochée après s’être transformé
un HULK. Alors qu’il essaie de trouver un remède à son effrayante maladie, Banner
suit des séances d’anger management à
coups de méditation et d’arts martiaux.
Mais les circonstances ne vont pas tarder à
le pousser à fuir à nouveau, pour revenir
aux Etats-Unis, renouer avec sa nana, et
tenter d’éradiquer une fois pour toutes ses
mauvaises cellules grâce à un allié mysté-
rieux.
Il ne fait nul doute que Leterrier a souhaité
non seulement oublier le film de Ang Lee,
mais aussi renouer avec le comic mais aussi
avec la série télé. Des plans ont même été
repris du générique, comme celui du Dr.
Banner dans son fauteuil, recevant un laser
vert sur son front. Et il y’a ce moment
sismique, que tout le monde avait attendu
dans le premier film mais qui n’était pas
venu. Celui où Hulk se met à parler pour
dire: HULK SMASH! Et la salle d’applaudir,
les fans de s’épanouir de voir enfin leur
héros prendre la parole pour ces mots
fondamentaux. SMASH pour la destruction.
BETTY pour l’affection.
Le bon point du film est aussi ce casting
incroyablement riche pour un petit block-
buster pas franchement cérébral, qui fait
appel à l’incontournable Edward Norton le
maigirchon éternel et à la magnifique Liv
Tyler, fille de rockstar à la voix ultra repo-
sante. Dans le rôle du méchant, Tim Roth
est parfait en militaire arriviste et prêt à
toutes les saloperies pour être pris au
sérieux. La confrontation finale quand à elle
ne décevra personne, malgré la maigreur
du super méchant qui n’est pas sans rappe-
ler celui de Iron Man. Mais Leterrier à par-
ticulièrement réussi cette scène là, débu-
tant la confrontation dans la rue et la finis-sant dans des ruines décorées de piliers
pseudo antiques qui donnent l’illusion de
regarder un peplum mettant en scène les
Titans. Pas une minute d’ennui, une action
maitrisée à la pince à épiler, Louis Leterrier
réussit à faire oublier que son Hulk est en
3D bâclée par une mise en scène exemplai-
re. Rebaptisons le film: L’incontournable
HULK. SMASH!
Réalisé par Louis Leterrier (Le transporteur 1 et 2) Avec Edward Norton (Fight Club,) Liv Tyler (Le Seigneur des Anneaux),
Tim Roth (Funny Games US, Pulp Fiction). Ecrit par Zack Penn, Musique de Craig Armstrong (Tomb Raider 2, Moulin Rouge).
Réalisé par Steve Rash (Bring It On: All or Nothing, American Pie Presents Band Camp)
Ecrit par Alyson Fouse (Bring It On: All Or Nothing, Scary Movie 2). Avec Ashley Ben-
son,, Cassie Scerbo, Michael Copon, Jennifer Tisdale. Chanson de
Ashley Tisdale. Produit par Universal, Beacon Pictures.
Ashley benson Cassie scerbo
CritiQue DVD Par constantin Berthelier
Non contents d’avoir sortis la licence Bring It On de
la boue avec leur All Or Nothing, le réalisateur Steve Rash et
la scénariste Alyson Fouse réitèrent leur essai avec ce qua-
trième opus de la désormais légendaire saga des Cheerleaders américaines.
Après blonde gentille contre black sympa (Bring It On), puis blonde gentille
contre blonde méchante (Bring It On Again) et blonde gentille avec black
moitié gentille contre blonde méchante (Bring It On: All or Nothing), voici
blonde gentille contre blonde fausse méchante qui s’allient contre l’adversité.
(Pas mal!) Dans cet épisode, deux équipes s’affrontent dans un stage de va-
cances pour un voyage autour du monde. L’une représente la cote Ouest,
l’autre la cote Est. On croit d’abord à une confrontation entre cheerleaders
classes snobinardes et cheerleaders vulgaires, lisses et brillantes, mais rien
de tout cela, car tout sent la javel et le polyester neuf des deux cotés. Pour
illustrer cette impression, notons la réplique légendaire de Cassie qui sort
du bus: « J’adore l’odeur fraiche du spray pour cheveux du matin... » Bref
les producteurs ont bien compris que pour maintenir le niveau après la fabu-
leuse prestation de Hayden Pannetierre dans le film d’avant, il allait falloir
jouer la carte de la blondeur à fond les manettes. D’où cette confrontation
incroyable et encore jamais vue dans la saga entre ces deux blondinettes
plutôt prometteuses que sont Ashley Benson et Cassie Scerbo. Dans les
seconds rôles, on observera Jennifer Tisdale, la sœur d’Ashley Tisdale, la
superstar de High School Musical, qui signe ici le générique de fin. C’est aussi
la première fois que la saga ose un enjeu Shakespearien, avec une histoire
d’amour entre des tourtereaux aux destins croisés qui va naitre de la rivalité
d’entre les deux équipes ennemies. (C’est pas moi qui le dit, c’est le réal).
Parmi les références éhontées, on note celle à la comédie musicale West
Side Story, lorsque les deux équipes décident de s’affronter en pleine rue en
faisant du Krump. Ou du Stomp, je sais plus les nuances exactes.
Des camps ennemis, une rivalité inévitable, sauf si le Spirit Stick d’Herkie
Hermeier (le penseur du Cheeleading Moderne) disparait alors que la capi-taine de la cote ouest en avait la responsabilité! Une erreur aussi grave ne
pouvant être tolérée par la propriétaire des deux équipes rivales, une allian-
ce ne pourra qu’être la seule solution pour éviter la disqualification immédia-
te. Les deux sœurs ennemies feront alors équipe pour battre les Flamingos,
des Cheerleaders apparemment invincibles…
Tourné dans le parc paradisiaque et surréaliste d’Universal en Flori-
de, tout le décor à base de palmiers, de soleil et de couleurs de glace vanille-
fraise sert cette histoire simple et idiote, où la romance entre la capitaine
des Cheerleaders et le soldier boy hispanique est aussi mal écrite que les
crêpages de chignon entre ces deux morveuses de pom-pom girls en chef. A
l’instar du premier opus, la dose de petites remarques à caractère raciales
ou communautaires est présente, toujours aussi peu utile est aussi mal vues
que dans l’épisode précédent. On observe là une Amérique qui ose de plus
en plus parler de ces petits problèmes avec les noirs ou les gays, mais qui s’y
prend de mal en pi. Pour ce qui est de la réal,
tout est mis en œuvre pour servir l’image des
nanas en short ou en jupette, même si la costu-
mière mérite le peloton d’exécution pour son
habillage catastrophique de la gente masculine.
Bref tout est parfait jusqu’aux routines de fin
de film, où la réal s’avère catastrophique et
adynamique alors que les acteurs et les cheer-
leaders pros exécutent des numéros des plus
spectaculaires. Il ne suffit pas d’avoir des blon-
des canon et douées, il faut aussi savoir les
filmer.
Pourtant, les bonus regorgent de scènes cou-
pées de routines spectaculaires et de sessions
d’entrainement des acteurs. On a même droit
à un court particulier, pour celles qui décide-
raient de s’y mettre. Le DVD ne sortira proba-
blement jamais en France mais rassurez vous,
le DVD Zone 1 est doté d’une piste française
des plus nanardes. A acheter tout de suite!
Ashley Tisdale
Zone 1