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L’Homme et La matière 1

rétrospective 1964-2015Présentée à la maison Hamel-Bruneau du 8 avril au 31 mai 2015

Don Darby et l’Homme de Java, 2015.

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2 Don Darby L’Homme et La matière 3

Mot du maire de Québec

« Je dois sentir la matière pour en faire quelque chose de vivant », a jadis déclaré Don Darby. aujourd’hui, le présent ouvrage nous donne la chance de garder vivantes en notre mémoire les créations uniques de l’artiste, et ce, bien après que cette première rétrospective de son parcours aura pris fin.

Précurseur de cette volonté d’intégrer un courant de modernité au paysage de la ville, Don Darby est aussi de ceux pour qui engagement social et exploration artistique vont de pair. De ses gigantesques sculptures à son émouvant bestiaire, toute son œuvre est empreinte d’une sensibilité évocatrice de ses convictions. S’il a su mettre son art à la portée du public, il s’est également assuré de transmettre sa passion et son savoir aux générations suivantes tout au long de ses années d’enseignement.

merci à toutes les personnes responsables de la réalisation de ce magnifique catalogue qui rend hommage à l’œuvre de Don Darby et en favorise le rayonnement. merci aussi à la maison Hamel-Bruneau, un lieu unique de diffusion, de rencontre et de développement de la culture.

Le maire de Québec,

Régis Labeaume

Mot de la ministre

entre délicatesse et robustesse, entre mouvement et immobilité, les œuvres de Don Darby sont traversées par des tensions insolubles qui leur confèrent leur énergie caractéristique. Les sculptures d’acier de cet artiste représentent la beauté, mais aussi l’impermanence de notre monde. avec doigté, Don Darby inscrit dans des matériaux industriels l’image évanescente d’une société en perpétuel mouvement. il témoigne ainsi de l’impitoyable passage du temps. Poétique, son œuvre ouvre une brèche dans l’espace et nous permet d’observer tant nos origines qu’une fin hypothétique de notre univers tel que nous le connaissons.

L’engagement de Don Darby est palpable. Par ses nombreuses années d’enseignement, qui l’ont amené à former notre jeune relève artistique, tout comme par la force avec laquelle ses œuvres interrogent le monde, le sculpteur laisse une marque indélébile dans le paysage artistique québécois. Parce qu’il en célèbre toute la beauté, Don Darby nous rappelle l’importance de mesurer les répercussions de nos actes sur notre environnement. il ne tient qu’à nous, semble-t-il nous confier, d’assurer la pérennité de ce magnifique héritage.

L’exposition Don Darby : l’homme et la matière met en lumière le parcours exemplaire de cet artiste établi à Québec et permet de reconnaître son important legs. De ses œuvres d’art public à son magnifique bestiaire, qui attire notre attention sur des espèces menacées, l’artiste a su mettre en scène une représentation touchante de notre monde.

Cette exposition rétrospective nous invite à découvrir ou à redécouvrir des œuvres qui aujourd’hui rayonnent sur la scène internationale. C’est avec une grande fierté que je souligne l’apport considérable de ces œuvres à notre culture.

Hélène David ministre de la Culture et des Communications et ministre responsable de la Protection et de la Promotion de la langue française

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4 Don Darby L’Homme et La matière 5

par Hélène matte

Né à montréal en 1937 dans une famille catholique irlandaise, Don Darby grandit à Baie-Comeau, qu’il quitte en 1957 pour étudier à l’École des beaux-arts de montréal. Sa sensibilité aux matériaux, son habileté et sa robustesse le conduisent à choisir la sculpture comme moyen d’expression. il revient en région plusieurs années, y travaille sur des chantiers, enseigne et pratique la sculpture. en 1969, il retourne à montréal pour obtenir son diplôme et vit l’effervescente fin de l’École des beaux-arts. Celle-ci disparaît au profit des universités en 1970, année où Darby s’établit définitivement à Québec. il donne des cours dans quelques institutions avant d’accéder à un poste au département d’arts plastiques du Cégep de Sainte-Foy, où il enseigne de 1978 à 2005. initiateur du symposium de sculptures de manicouagan (1970), « artiviste » de la première heure à l’Îlot Fleurie (1991-2007), l’homme s’engage tout au long de sa carrière au sein de sa communauté. il réalise plusieurs projets d’intégration des arts à l’architecture à travers le Québec et prend part à de nombreuses expositions. Ses œuvres, vues partout au Québec, mais également aux États-Unis et en Hollande, sont représentées par la Galerie Lacerte depuis 1993. Plusieurs d’entres elles ont été acquises par des collections privées et publiques, notamment celles du Conseil des arts du Canada, de Loto-Québec et du musée national des beaux-arts du Québec.

4 Don Darby

Don Darby et l’Homme de Java, 2015.

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6 Don Darby L’Homme et La matière 7

Matière à transformation

Utilisant divers matériaux tels que la fibre de verre ou le béton armé, c’est surtout l’acier que le sculpteur – soudeur et forgeron – affectionne. L’artiste développe un rapport particulier à la matière. Confrontant sa résistance, il s’engage dans un corps-à-corps, un duel par lequel les corps rencontrent leurs limites physiques et les éconduisent.

tantôt, les trouvailles et les jeux d’associations amusants provoquent des mutations. Par ce que les surréalistes ont nommé le « hasard objectif », l’imagination alliée à la chance décide du sort de certains objets. Les plus banals deviennent parfois sources de création. Une boîte de conserve écrasée se transforme en paire de culottes (Sous-Vêtements, cat. 67) ; une vieille selle de bicyclette en cuir fait une tête lupine (Loup, cat. 6)  ; un tuyau d’échappement devient le support d’un haut-relief. Darby s’explique ainsi : « L’objet usé me suggère une transformation en un objet d’art , c’est-à-dire une œuvre d’art ex-objet usuel et utilitaire. Par un travail de création, je leur donne une nouvelle vie »1. Plus que la fonction pratique, le potentiel métaphorique de la forme et la propriété du matériau sont privilégiés. L’objet industriel trouve un caractère singulier auprès de l’artiste dont le regard et les mains possèdent le pouvoir de transformation. D’une part, la manière de percevoir modifie à elle seule ce qui était un simple déchet. D’autre part, le travail artisanal – de bricolage, de soudure ou de forge – fait de l’objet sériel une pièce unique, marquée d’une signature.

or, l’œuvre n’est pas l’aboutissement de la pratique. Couramment, Darby récupère des œuvres antérieures pour en générer de nouvelles. Fusée (fig.2), longtemps plantée devant la coopérative d’oz à Québec, a ainsi connu des permutations et emprunté plusieurs titres. L’immense Chute (fig.3), faite d’un bel acier Corten bleuté, s’est, une fois corrodée, trans-formée en Biofilm (fig.4), une installation elle-même protéiforme. Suivant un processus ininterrompu, sensible aux métamorphoses de la matière, la pratique de Darby emprunte la logique qui régit le substrat organique. L’œuvre demeure un état provisoire que le temps ou l’action humaine ne manquent pas d’altérer. La matière, qui n’a pas d’âge, stimule pourtant un rapport au temps et à l’existence. L’artiste est le passeur, par lui la matière transite, les substances malléables et les surfaces remuées deviennent signifiantes. Les chimies patinent le métal, ravissent les apparences. La couleur dorée du laiton ou du bronze laisse place au vert, évoquant les turquoises incrustées des masques funéraires mexicains précolombiens (Masque, fig.5), ou encore la feuille d’arbre (Bonobos : faites l’amour pas la guerre, cat. 44). L’acier poli s’effrite sous l’impitoyable

Fig. 1 Éclatement, 1993. acier Corten, 124 x 140 x 170 cm.

Fig. 2 Fusée, 1988. acier et aluminium, 187 x 38 x 38 cm.

1 Don Darby, L’Atelier 18, 25 ans déjà, 2013. Québec, atelier 18, p. 20.

Passant de l’abstraction postindustrielle à la figuration, ses œuvres font montre d’une puissante intuition et d’une touche de prosaïsme. monu-mentales ou de tailles réduites, elles nous parlent de la destinée humaine. elles ouvrent un panorama historique sur l’évolution de l’espèce et son rapport à l’environnement, de sa création jusqu’à l’errance industrielle.

D’abord par des installations mobiles, puis avec des pièces telles que Astéroïde ou Éclatement (fig.1), les gigantesques sculptures de Darby mettent en scène la dynamique des corps célestes et des forces telluriques : l’espace dans son universalité. La force des éléments et la matière brute sont mises de l’avant (Chute, fig.3).

enfin, de ce chaos premier, apparaissent l’Homme de Pékin (cat. 10) et la Femme de Pékin (cat.11). Œuvres charnières, le couple primitif « grandeur nature » donnera naissance à des dizaines de masques, forgés et martelés à même leur visage. C’est ainsi toute la création du monde que l’artiste rejoue par son œuvre.

Démiurge fertile, possesseur du feu, il devient d’autre part le juge inquiet des aboutissants de l’humanité. C’est ce qu’attestent certaines œuvres aux titres évocateurs, telles que Terre oxydée, Pluie acide ou Rebut nucléaire. en dernières instances, les conséquences de l’action humaine sur l’environnement préoccupent l’artiste. À partir de 2005, il crée des séries d’animaux en voie de disparition, dénonçant les entraves faites à la nature tout en mettant à profit une technique sculpturale unique qu’il nomme « dessin spatial ». De l’artiste ouvrier manipulant les poutres d’acier et les déchets industriels dans le vertige des villes, il devient le sage aux mains de maître, orfèvre animalier dont l’œuvre enrichit les galeries. De même, que sa pratique se manifeste au grand air par un art public offert à tous ou qu’elle prenne place dans les collections par le biais de figures et de bêtes mises à mal, Don Darby fait montre d’une maîtrise technique autant que d’une posture engagée.

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8 Don Darby L’Homme et La matière 9

Fig. 3 Chute, 1993. acier Corten, 366 x 90 x 61 cm.

Fig. 4 Biofilm, 2005. acier, 213,5 x 244 x 183 cm.

Fig. 5 Masque, 1993. Laiton, 28 x 25,4 x 18 cm.

action de l’air. Darby, qui met en valeur la nature du métal, en favorise l’oxydation. Les qualités plastiques participent à l’œuvre en tant que telles. elles en travaillent le sens. Parmi plusieurs exemples se trouve le Masque à la brouette (cat. 17) auquel l’érosion confère l’aspect d’une pièce archéologique. Le masque esquinté, particulièrement lorsqu’il est modelé à même un outil moderne, projette simultanément le regard vers la préhistoire et le futur. Le présent est un passé en devenir : c’est aussi ce que Darby nous rappelle.

Descendance

Que la rouille donne à l’œuvre l’allure d’un artéfact est significatif pour Darby, qui, très tôt, développe un intérêt pour l’étude des civilisations anciennes. Un visage primitif façonné dans l’aluminium d’une pelle porte le titre Hommage à Teilhard de Chardin, D. Black, Dr. Weidenreich et Pei Wen Chung, faisant référence aux archéologues et aux instruments rudimentaires nécessaires à leurs découvertes. Déjà, en 1964, Darby assemblait l’Homme de Java 2 (cat. 9), un Homo erectus dont le gabarit est similaire au sien. La sculpture, costaude, du haut de ses cinq pieds et neuf pouces, nous fait face. elle défie quiconque d’envisager ses origines à hauteur d’homme, de s’y reconnaître fièrement et humblement à la fois.

L’Homo erectus est l’étape antérieure de l’Homo sapiens dont nous sommes. La découverte dans les années 1930 des os de spécimens datant de 700 000 ans, près de Pékin, est prépondérante à tout un versant de la démarche de l’artiste. À la fin de la décennie 1980, Darby entreprend la création de l’Homme de Pékin (cat.10). La statue figure en 1996 dans le film Le Polygraphe de robert Lepage. Suit la Femme de Pékin (cat 11), aux yeux bridés et au corps linéaire elle aussi. L’accent est mis sur les têtes, les physionomies plus que sur les expressions faciales. Chez la femme, le visage poncé retrouve l’éclat d’avant l’oxydation. La chevelure dynamique, raide comme les baguettes de métal qui la garnissent, s’apparente aux rastas africains. Chez l’homme, le torse et la main sont imposants, arborant force et agilité. La masse musculaire, comme à vif, est composée de fils d’acier enchevêtrés, filaments coriaces et pétulants. Le couple debout est l’emblème de la vie qui surgit, de l’émergence de l’espèce humaine et de son évolution.

toute une descendance est engendrée à partir des visages du couple. Darby y trouve l’inspiration pour explorer plus encore des médiums et des techniques inédites. il modèle les figures dans une panoplie d’alliages qu’il martèle, les étampe dans des objets trouvés, en prélève l’empreinte dans un papier fait main, réalise une version en céramique et crée un moule de plâtre. Ce dernier, ne résistant pas à l’extrême chaleur de l’acier liquide dont il est le réceptacle, se brise mais dégage un autre visage, comme fait de boue. en plus des portraits lithographiques et d’une tête de bronze (cat. 13), des dizaines de masques sont ainsi produits par Darby à partir des figures de l’homme et de la femme de Pékin. Puisés à une même source, ils se multiplient sans jamais être identiques.

Fig. 6 Hommage à Teilhard de Chardin, D. Black, Dr. Weidenreich et Pei Wen Chung (détail), 1995. aluminium, bois, acier.

2 Projet d’intégration des arts à l’architecture, la pièce se trouve au Cégep de Baie-Comeau depuis 1967.

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10 Don Darby L’Homme et La matière 11

L’étymologie du mot « masque » est dérivée du latin masqua qui signifie « démon ». Cela explique peut-être le fait que l’église catholique en ait interdit l’usage au moyen Âge. en revalorisant le masque et en promul-guant les théories évolutionnistes par son duo d’australopithèques, Darby se pose à contre-courant d’une Église pour qui la sélection naturelle ne serait pas indifférente à la volonté divine. La méfiance que la religion a entretenue avec le socialisme et le scientisme ne s’accorde pas avec la pratique matérialiste de l’artiste. Pourtant ce dernier a esquissé quelques Jésus-Christ (cat.1). L’un d’eux s’est fait sculpture : suspendu au plafond, les bras en l’air, mais sans croix. empalé, le Jésus de Darby s’accroche au vide, le corps entier fait couronne d’épines. De la trinité, il ne reste qu’un corps dont le cœur à l’ouvrage se passe des bénédictions paternelles instituées. Darby, qui a grandi à l’époque où les curés urgeaient les femmes d’enfanter et lors de laquelle le pardon et le ciel se monnayaient, s’en est offusqué. Ses œuvres affirment que l’incidence de l’agir humain est tangible, et qu’elle n’est pas différée dans l’au-delà.

en outre, l’artiste a réalisé quelques masques « de guerrier » (fig.7, cat. 22 et 23) à partir de métal récupéré. Puisqu’ils ne sont pas conçus pour être portés, que leurs anfractuosités ne servent ni la traversée des regards, ni la réverbération des voix, ses masques se comparent davantage aux masques votifs ou funéraires qu’à ceux dédiés au théâtre. Qu’importe, l’artiste remarque que le masque est le « signe de toutes les civilisations et de toutes les cultures passées et présentes » 3. De part et d’autre, le masque est l’objet rituel par excellence. moyen de communiquer l’invisible par le visible, agent de transfiguration, il protège et incarne les lois non écrites ou dénonce les travers. il invite au passage, sinon le provoque. il n’est jamais qu’un symbole : il est un moyen d’action. Sa fonction est opératoire. Par lui, l’humain prend conscience de son double. or, parmi les maintes traditions autour du masque, l’une correspond singulièrement avec l’œuvre de Darby puisqu’elle en anticipe la suite de sa pratique. Chez les tribus Kwakitl et Haïda de Colombie-Britannique, le masque « à transformation » personnifie les ancêtres totémiques. Le porteur peut changer d’apparence indéfiniment. en dansant, il se transforme, répétant le geste de l’ancien qui, raconte-t-on, a découvert sa figure humaine en jetant son masque d’animal4.

Dessin spatial

Dans les années 2000, le rythme de production de Darby s’accélère. il développe et perfectionne une technique de soudure qu’il utilise depuis les années 1980. Le « dessin spatial », comme il le nomme, devient vite sa marque de commerce. il conçoit une série de mammifères par l’accumulation de fines tiges d’acier, rappelant les peaux coriaces, les pelages, la vivacité sauvage. Première exposition individuelle en 12 ans, In Extremis est présentée chez Lacerte en 2009. elle est suivie par Disparitions en 2014. Pachydermes, grands singes, cétacés, ongulés et fauves peuplent les galeries et entrent rapidement dans de nombreuses collections. tous les animaux représentés sont en voie d’extinction. Darby s’inquiète : « La disparition possible de ces animaux m’attriste car, après eux, ce sera l’être humain qui connaîtra le même sort, leur destin étant lié l’un à l’autre »5. Girafe, rhinocéros blanc, noir ou gris, hippopotame, singe bonobo, gorille ou orang-outan, guépard, jaguar, tigre du Bengale, okapi et bœuf musqué, ours polaire et grue du Canada, loup gris, baleine bleue ou béluga, Darby embarque un vaste bestiaire dans son arche de sollicitude. Porté par une urgence tranquille, il garde le cap sur l’espoir dans le déluge des catastrophes et des bêtises humaines. « Bientôt, à cause de l’homme, ces animaux n’existeront plus que par les images, les films ou dans des zoos […]. Par mes œuvres, je tente de montrer la beauté et l’utilité de ces animaux en espérant les sauvegarder dans leur habitat naturel »6.

Comme pour d’autres projets, de multiples esquisses ont précédé la confection de cette horde animale. avec plus d’évidence cependant, la ligne du dessin se prolonge dans l’œuvre tridimensionnelle. L’objet créé affirme sa propre prémisse, il est conçu du soulignage, du surlignage de la forme. Darby s’exécute à l’aide d’une machine à souder de 200 ampères, munie d’un pistolet miG (Metal Inert Gas). Le canon de celui-ci lance un mince flux d’acier incandescent servant d’ordinaire à ligaturer des morceaux de métal. Darby l’utilise par enchevêtrement et addition. manipulé comme un crayon, le pistolet tire des traits dans l’espace. Les extrémités fusionnent au contact du métal. L’action réitérée constitue des masses denses, des surfaces gribouillées. Dans l’écheveau des traits fugitifs, se dressent les postures, s’animent les pattes, se profilent les têtes. Les animaux prennent vie mais demeurent immobiles, indifférents. Solitaires malgré leur nature grégaire, leurs regards de billes sont lointains, profonds et glacials. Par cette technique particulière qui amalgame dessin et orfèvrerie, Darby allie plus que jamais puissance et délicatesse.

5 Don Darby, L’Atelier 18, 25 ans déjà, 2013. Québec, atelier 18, p.20.6 ibid3 Don Darby, L’Atelier 18 25 ans déjà, 2013. Québec, atelier 18, p.20.

4 Geneviève allard, Pierre Lefort, Le Masque, 1984. Paris : Presse universitaires de France.

Fig. 7 Masque de guerrier, 1993. acier galvanisé, 38 x 30 x 14 cm.

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12 Don Darby L’Homme et La matière 13

parviendrons-nous jamaisà rebrousser les millénaires qui nous séparent

de la vivacité des allures…de la véhémence des mouvances

de la véracité des attitudes…enfouies depuis plus de douze mille ans

parmi les lézardes des mémoires caverneuses…

et là, devant nous,à longue portée de nos caméramages

toutes les bêtes environnantesrassemblées en notre faveur

dans le mystère des laines et la chevalerie des cornessemblent tout droit surgir de la longue nuit des temps

où elles ont fraterniséavec les grands mammouths d’ivoireet avec les lourds rhinocéros laineuxdont ils ont dit qu’ils existaient déjà

il y a plus de deux millions d’années…

Pierre Perrault, L’Oumigmatique ou L’Objectif documentaire, 1995. montréal, L’Hexagone, p.148-149.

De l’esquisse à la statue, le dessin permet à Darby de mémoriser la forme avant de la réaliser en trois dimensions. De l’italien disegno, « dessin » partage la même étymologie que « dessein ». il est trace d’un acte passé autant que direction d’avenir. Ce double sens résonne avec le processus de création et les aspirations de l’artiste qui, esquissant maintes fois la bête pour s’en imprégner, sait la sculpter de mémoire. La pratique de Don Darby n’est pas sans rappeler les motifs rupestres et sa passion pour les hommes primitifs. Ses dessins rejoignent son dessein de marquer nos consciences en rappelant le péril pesant sur la splendeur animale.

Chacun des spécimens du bestiaire de Darby est un poème, un hymne au vivant. Des quelques dizaines réalisés, certains piquent la curiosité davantage, soit par leur fabrication distinctive, soit par leur pouvoir d’évocation.

Parmi eux, Cheval et Roue (cat. 7) est seule en son genre. L’œuvre est inspirée par la fable de La Fontaine, Le Cheval et le Chevreuil, racontant comment le cheval s’est piégé lui-même en voulant utiliser l’homme qui l’a finalement asservi. traversant un cerceau de feu, l’animal de Darby a figé son action à mi-chemin. il s’élance vers la liberté, transperçant de son bronze rutilant la carcasse rubigineuse d’une roue éteinte. De la matière récupérée au raffinement, du labeur persistant à la reconnaissance, Cheval et Roue initie le bestiaire de Darby et annonce le cortège des bêtes subséquentes.

Une quinzaine d’années plus tard, passant de l’âge de bronze à celui du cuivre, Darby façonne un stupéfiant rhinocéros vert (fig. 8) à partir de quelques morceaux de toit du Château Frontenac alors en réfection7. Plus délicat que l’acier, le cuivre répond promptement à la chaleur. La noblesse du matériau connaît alors la sauvagerie. Les surfaces et les soudures s’altèrent, leurs discordes laissent des marques qui ajouteront aux qualités esthétiques de la pièce. après plus de deux mois de fignolage, Darby donne le jour à l’un de ses plus beaux spécimens. roi incontestable de l’ordre des périssodactyles, il domine ses compères d’acier ou de béton.

Certains grands mammifères représentés par Darby nous concernent d’autant plus que nous partageons avec eux un même territoire. Le béluga fait la manchette en 2014 car un projet de port pétrolier met en péril son espèce et l’écologie du fleuve Saint-Laurent. Darby, lui, y porte attention depuis plusieurs années8 (cat. 39). autre habitant du Québec, le bœuf musqué (cat. 65), malgré son silence de plomb, n’est pas sans invoquer la parole du poète et cinéaste Pierre Perreault qui en a décrit la rencontre lors de ses légendaires prises de vues. Personne d’autre, sauf peut-être dans les langues qui coulent plus au nord, n’a si bien décrit l’oumigmag : « la superbe arrogance des crinières… la selle creusée des dos… la houleuse robe laineuse… l’entêtement des fronts rebelles… » 9 que Darby a caractérisé avec virtuosité.

Les amoncèlements d’acier ont aussi donné lieu à quelques hominoïdes. en 2009, le Gorille (cat. 41 et 42) entame sa marche. Un Bonobo (cat. 45) est debout, pensif. en 2014, un Bonobo assis réfléchit toujours (cat.43). L’Orang-Outan (cat. 40) suspendu cherche une liane. Parmi ses esseulés, Darby met en scène, sur un lit de bronze verdoyant, les étonnants ébats sexuels d’un couple prenant la position du missionnaire. Ces Bonobos : faites l’amour pas la guerre (cat. 44) ne sont pas une projection anthropomorphiste, ils exhibent une position effectivement privilégiée par leur espèce nymphomane. Force est d’admettre que, plus qu’ailleurs, nous nous y reconnaissons. Ni le primate à la verticale, ni le macaque songeur ne révèlent mieux que ces singes lascifs notre commune généalogie.

enfin, têtes d’affiche des expositions In Extremis et Disparitions, les éléphants de Darby sont l’emblème des grands mammifères fragilisés. L’un tient ses propres défenses au creux de sa trompe (cat. 38), un autre les porte pendues à son cou. Un autre encore est victime du félin prédateur soudé à son dos (cat. 47). Ces détails sadiques exemplifient le destin tragique de ces bêtes et font de nous des témoins. L’éléphant est le premier animal réalisé par dessin spatial. C’est aussi le modèle qui sera utilisé lorsque l’artiste alliera sa technique de filage à celle du rapiéçage. De minces feuilles de métal rouillé viennent alors combler les espaces à la surface de l’animal, créant une peau accidentée. Pourtant triviales, les matières utilisées par l’artiste sont ennoblies par la finesse de l’application et la beauté des textures. L’éléphant sacrifié devient symbole sacré. représentant tous les animaux en danger, il réfère également à l’artiste lui-même dont l’âge vénérable et l’expérience, l’œuvre costaude et la « mémoire d’éléphant », suscitent un profond respect.

Fig. 8 Rhinocéros vert, 2012. Cuivre récupéré du toit du Château Frontenac. Collection privée. Photo : richard Émond.

7 on trouve les détails de l’événement organisé par l’organisme Unis vert l’art à cette adresse : www.unisvertlart.com/chateau.html.8 en 2015, l’œuvre Béluga est mise en vente pour soutenir la municipalité de ristigouche, qui fait face à la justice pour avoir voulu protéger son eau potable contre un projet de la pétrolière Gastem. http://solidariteristigouche.ca/appel-a-la-solidarite/ 9 Pierre Perrault, L’Oumigmatique ou L’Objectif documentaire, 1995. montréal, L’Hexagone, p.148-149.

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14 Don Darby L’Homme et La matière 15

Volume et mouvement

résolument moderniste, Don Darby réalise d’abord des œuvres abstraites, gigantesques, à une époque où l’abstraction, encore marginale, est perçue comme un symbole de non-conformisme, voire de révolte. Liberté, matière et mouvement gouvernent ses œuvres. Lames dans l’espace (fig.9), réalisée en 1970, présente un ensemble de pièces d’acier découpées, pliées et peintes qui, paradoxalement, ressemble à un collier de plumes. L’immense guirlande est suspendue à des tréteaux sur lesquels les lames d’acier glissent à volonté. Cette installation, intégrée à la Banque d’œuvres d’art du Conseil des arts du Canada, combine deux caractéristiques récurrentes dans les grandes œuvres de Darby : la suspension et le cinétisme. L’artiste réalise en effet plusieurs mobiles ou structures amovibles. en tournant une manivelle, un mécanisme synoptique se déploie dans Cercles de couleurs (vers 1975). Par traction manuelle, les tiges de la sculpture 90-8 (vers 1975) s’actionnent. incidence reproduite avec précision dans l’étonnante Screen Machine (fig.10) dont les morceaux de l’imposante architectonie quadrillée s’emboitent exactement. Des segments du Satellivent (fig.11) sont actionnés par le vent. encore, la « sculpture jeu » Trois Colonnes (1982, CLSC de montmagny-Sud) divertit les patients d’une salle d’attente. Puis Flic-Flac (fig. 12), sans se mouvoir, décompose le mou vement d’une gymnaste afin de créer une armature en montagne russe.

Fig. 9 Lames dans l’espace, 1970. acier peint. Collection Conseil des arts du Canada. Photo : Y. Boulerice.

Fig. 10 Screen Machine, 1974. acier inoxydable, 122 x 122 x 183 cm. Collection de l’artiste.

Fig. 11 Satellivent, 1983. acier inoxydable, aluminium, 11 x 2,4 x 1,8 m. Photo : mike Darby.

Fig. 12 Flic-Flac, 1986-1987. acier inoxydable. Hôpital de L’enfant-Jésus, Québec. Photo : Jean Simard.

Fig.13 Rebut fluvial, 1992. acier oxydé.

Fig. 15 Thelonious Monk, 1993. acier, 365 x 213.4 x 183 cm.

au cours des années 1990, principalement à l’Îlot Fleurie, Don Darby réalise ses dernières œuvres monumentales. Fidèles aux principes de l’artiste, leurs surfaces corrodées mettent en valeur la relation symbiotique entre matière et environnement. L’une d’entre elles, Rebut fluvial (fig.13), est constituée de feuilles d’acier découpées au chalumeau, suspendues à un mât. Soudée au nickel, La Grosse Bertha (fig. 14) ressemble à un cœur debout sur ses artères. elle représente en fait l’immense trou causé par l’artillerie lourde du même nom lors de la Première Guerre mondiale. en son centre, l’obus est tenu par des câbles. enfin, du haut de ses longues pattes, Thelonious Monk (fig. 15) n’est pas sans rappeler un volumineux piano sur lequel l’artiste a installé un système de roue permettant le déplacement des modules. Défiant l’espace et la gravité, se jouant du poids et de l’immobilité des métaux, Darby s’amuse et invite à faire comme lui : à s’engager dans la matière et à faire corps avec l’œuvre, à habiter l’espace avec elle. De même, l’intérêt marqué pour le mouvement n’est pas le résultat d’un engouement pour la technique tel que manifesté chez les futuristes au début du XXe siècle. Si le dynamisme de la société est un moteur chez Darby, c’est la vie plus que la vitesse qu’il célèbre.

Fig. 14 La Grosse Bertha,1993. acier oxydé, câble, tendeur à écrous, 305 x 366 x 293 cm.

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16 Don Darby L’Homme et La matière 17

Matière à s’engager

L’amour du mouvement inclut celui du progrès social et l’engagement de Don Darby dans sa pratique artistique va de pair avec une participation à la vie communautaire. Son apport au regroupement de l’Îlot Fleurie est révélateur à cet égard. en 1991 à Québec, auprès de Louis Fortier et irénée Lemieux, il participe au mouvement qui donne naissance à l’Îlot Fleurie dans le quartier Saint-roch. Cette première initiative de revitalisation d’un territoire laissé à l’abandon depuis de nombreuses décennies entraine un changement radical du paysage urbain en même temps qu’une vitalité sociale contagieuse. artistes et citoyens s’unissent pour créer un parc de sculptures et de fleurs, un potager, un atelier social à ciel ouvert, un lieu d’art et d’utopie. en 1995, Darby y organise le premier événement Émergence (fig. 16 et 17) aux côtés des artistes Henry Saxe, Grant mathieu, michel Saint-onge, andré Bécot et d’une jeune relève formée de Nancy St-Hilaire et Laurent Gagnon.

À cette époque, Darby récupère dans le Vieux-Port de Québec de lourds déchets industriels que les autorités nonchalantes se contentent d’enfouir sous quelques cailloux. il réalise des œuvres revendicatrices qui, conçues pour dénoncer plus que pour faire joli, cherchent à provoquer la réflexion, à instaurer une conscience. il n’en demeure pas moins que, porteuse d’espoir et de persévérance, une certaine beauté surgit de ces œuvres ainsi que de l’Îlot Fleurie qui les accueille.

Forcé de déménager en 1997, l’organisme se réfugie en dessous des bretelles d’autoroute et connaît un sursaut d’activité au début des années 2000. L’Îlot Fleurie est finalement démantelé en 2007. De la cinquantaine de sculptures et des installations artistiques et communautaires qui s’y trouvent alors, peu seront conservées. Darby voit notamment disparaître Spirale (1995) et retrouve son Arbre, parmi d’autres œuvres, dans un dépotoir.

Fig. 16 L’îlot Fleurie, 1995.

Fig. 17 Œuvre de Don Darby lors de l’événement Émergence, à l’Îlot Fleurie, 1995.

or, ce n’est pas l’unique outrage que les œuvres de l’artiste connaissent. Des morceaux du Satellivent (fig.11) sont volés lors de la réfection de la sculpture dans les années 1990. en 2011, un même sort est réservé au Monument aux morts réalisé par Darby en 1964 à Baie-Comeau. Les receleurs emportent la plaque commémorative sans toutefois abîmer l’immense coquelicot sur croix, dont le cœur consiste judicieusement en un casque de soldat. Plus douloureux sont sans doute les sabotages effectués par les institutions hôtesses des oeuvres : détruite, puis recons truite en 1977, la murale réalisée à la polyvalente de Hauterive, intitulée La Matière et l’Homme (fig. 19), est redémolie dans les années 2000 pour faire place aux casiers des élèves.

De même, par ses œuvres sur la guerre autant que par la guerre menée contre ses œuvres, Darby est témoin de l’hommerie. C’est peut-être pour cette raison qu’il délaisse la réalisation d’œuvres d’art public et se tourne vers les premiers hommes pour interroger leur évolution. et qu’en dernière instance, il s’associe aux animaux en péril. ainsi, sans coup d’éclat, mais avec la patience d’une vie entière, il a constamment choisi la résistance au détriment de l’abdication.

L’Homme, face à la matière

De la fureur primitive du cosmos incarnée par l’éclatement des formes et l’écume des matières aux structures modernistes porteuses du progrès auquel contribuent les mouvements sociaux, l’œuvre de Darby célèbre l’immanence et l’autodétermination. elle nous met « face à la matière » comme devant notre destin, devant un passé et un futur condensés dans un présent allègre ; face à la matière comme devant nos responsabilités environnementales et notre devoir de mémoire. au-delà des idéologies, elle nous ouvre à un monde d’avant le langage selon lequel les formes entrent perpétuellement en métamorphose, où la vie s’adapte et la survie trace, où les bêtes silencieuses manifestent leur beauté éphémère. « Face à la matière », c’est considérer que rien, ni matière, ni espèce, n’est immuable  ; c’est, comprendre la vie labile et se jouer des transformations ; c’est, sans nostalgie, avoir confiance qu’il y aura toujours à faire et, dans une urgence tranquille, savoir qu’il faut faire avec. Face à la matière tel que Don Darby nous l’enseigne, c’est avoir le don de création à portée de main et de regard.

Fig. 18 Jaillissement métallique, 1970. aluminium anodisé, 213 x 122 x 183 cm.

Fig. 19 La Matière et l’Homme, 1970. acier peint, 10,4 m.

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18 Don Darby L’Homme et La matière 19

Cat. 1 Jésus-Christ, vers 1980. acier, 33 x 30,5 x 18 cm. Collection de l’artiste.

Cat. 2 Pichnotchet, 1990. métaux récupérés, 145 x 43 x 38 cm. Collection de l’artiste.

Cat. 3 Aplatikanis, 2001. Boîtes en acier, aluminium, 152,5 x 48,5 x 11,5 cm. Collection de l’artiste.

Cat. 5 Pluie acide, 1988. acier, 127 x 23 x 30,5 cm. Collection Nicole thibault .

Cat. 4 Cheminée, vers 1985. acier, 48 x 33 x 23 cm. Collection Nicole thibault.

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20 Don Darby L’Homme et La matière 21

Cat. 6 Loup, 1988. Selle de bicyclette en cuir, plâtre, fil d’acier, 47 x 26 x 23 cm. Collection privée.

Cat. 8 Sans titre, 2015. acier Corten, 100 x 287 x 28 cm. Collection de l’artiste. Cat. 9 Homme de Java, 1964. acier soudé,180 x 61 x 30,5 cm. Cégep de Baie-Comeau.

Cat. 7 Cheval et Roue, 1998. Bronze et roue de camion, 74 x 54 x 46 cm. Collection de l’artiste.

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22 Don Darby L’Homme et La matière 23

Cat. 11 Femme de Pékin, 1993. acier soudé, 146 x 54 x 60 cm. Collection de l’artiste.Cat. 10 Homme de Pékin, 1989. acier soudé, 170 x 60 x 13 cm. Collection de l’artiste.

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24 Don Darby L’Homme et La matière 25

Cat. 12 L’Homme de Pékin, 1990. morceau de toit en acier, 56 x 20 x 12 cm. Collection de l’artiste. Cat. 14 Homme de Pékin, 1990. acier martelé, 20 x 25,5 x 23 cm. Collection privée.

Cat. 13 Homme de Pékin, 1992. Bronze avec patine à l’oxyde de fer et au nitrate d’argent, 28 x 28 x 18 cm. Collection de l’artiste.

Cat. 15 Femme de Pékin, 1993. tuyau de poêle en acier, 43 x 30,5 x 10 cm. Collection de l’artiste.

Cat. 17 Masque, Femme de Pékin, 1993. acier oxydé (brouette), 92 x 69 x 25 cm. Collection Prêt d’œuvres d’art, musée national des beaux-arts du Québec, CP.1994.29.

Cat. 16 Femme de Pékin, 1994. acier, 22 x 28 x 10,5 cm. Collection Henry Saxe.

Cat. 18 Femme de Pékin, 2015. Cuivre patiné, 19 x 16,5 x 10 cm. Collection de l’artiste.

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26 Don Darby L’Homme et La matière 27

Cat. 19 Femme de Pékin (détail), 1995. acier trempé, chauffé et martelé, 120,5 x 28 x 11,5 cm. Collection de l’artiste.

Cat. 20 Ying Yang (détail), 1995. aluminium, bois, acier, 134,5 x 60 x 13 cm. Collection de l’artiste.

Cat. 21 Femme de Pékin, 1995. Pelle en acier trempé, 29 x 13 x 6,5 cm. Collection de l’artiste.

Cat. 22 Masque de guerrier I, 1995. acier, 71 x 35,5 x 16,5 cm. Collection de l’artiste.

Cat. 24 Femme de Pékin, 1995. acier, 40,5 x 13 x 9 cm. Collection de l’artiste.

Cat. 25 Femme de Pékin, vers 1998. acier galvanisé, acier, 47 x 18 x 9 cm. Collection de l’artiste.

Cat. 23 Masque de guerrier, 1993. acier galvanisé, 35 x 27 cm. Collection michèle Bernatchez.

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28 Don Darby L’Homme et La matière 29

Cat. 26 Femme de Pékin, vers 1995. acier (couvercle de boite à pellicule cinématographique ), 48 cm de diamètre. Collection Julian Darby.

Cat. 28 Femme de Pékin, 2015. Plomb, 31 x 30 x 13 cm. Collection de l’artiste.

Cat. 27 Femme de Pékin, 1993. aluminium, 35,5 x 25,5 x 9 cm. Collection Jocelyn Gasse.

Cat. 29 Femme de Pékin, 2010. acier, 35 x 24 X 6 cm. Collection de l’artiste.

Cat. 30 Homme de Pékin, vers 2000. acier, 30 x 29 x 11 cm. Collection andré Bécot.

Cat. 31 Homo (quatre millions d’années), 2000. Laiton, acier soudé, étau, 48 x 38 x 23 cm. Collection de l’artiste.

Cat. 32 Femme de Pékin, vers 1997. acier, 25 x 57 x 26 cm. Collection privée.

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30 Don Darby L’Homme et La matière 31

Cat. 33 Femme de Pékin, vers 2000. acier galvanisé, 25,5 x 18 x 7,5 cm. Collection privée.

Cat. 35 Femme de Pékin, 2005. aluminium, 23 x 16,5 x 24 cm. Collection privée.

Cat. 34 Femme de Pékin, 2003. aluminium, 53 x 25 x 5 cm. Collection de l’artiste.

Cat. 36 Femme de Pékin, 2010. aluminium, 81 x 20 x 5 cm. Collection privée.

Cat. 37 Femme de Pékin, 2012. Cuivre patiné, 49 x 55 cm. Collection de l’artiste.

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32 Don Darby L’Homme et La matière 33

Cat. 38 Mémoire d’éléphant II, 2008. métal soudé, os et acrylique, 40 x 23 x 53 cm. Collection Loto-Québec. Cat. 39 Béluga, 2009. Fil d’acier soudé, 30 x 145 x 46 cm. Collection de l’artiste.

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34 Don Darby L’Homme et La matière 35

Cat. 40 Orang-Outang, 2014. Fil d’acier soudé, 44,5 x 48 x 21,5 cm. Galerie Lacerte. Cat. 42 Gorille, 2014. Fil d’acier soudé, 37 x 32 x 30,5 cm. Galerie Lacerte.

Cat. 41 Gorille, 2009. Fil d’acier soudé, 20 x 20 x 15 cm. Collection privée.

Cat. 43 Bonobo, 2014. Fil d’acier soudé, 30,5 x 25,5 x 25,5 cm. Galerie Lacerte.

Cat. 44 Bonobos : faites l’amour pas la guerre, 2014. Fil d’acier soudé, 44,5 x 34 x 16,5 cm. Collection privée.

Cat. 45 Bonobo, 2009. Fil d’acier soudé, 52 x 38 x 38 cm. Galerie Lacerte.

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36 Don Darby L’Homme et La matière 37

Cat. 46 Rhinocéros, 2009. Béton. 17 x 37 x 10 cm. Galerie Lacerte. Cat. 47 Éléphant et Tigre, 2014. Fil d’acier soudé, 57 x 28 x 48 cm. Galerie Lacerte.

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38 Don Darby L’Homme et La matière 39

Cat. 48 Jaguar, 2009. Fil d’acier soudé, 13,5 x 29 x 9 cm. Galerie Lacerte.

Cat. 49 Léopard des neiges, 2014. Fil d’acier soudé, 38 x 31,5 x 18 cm. Collection mia K. Bellemare.

Cat. 50 Tigre, 2014. Fil d’acier soudé, 44,5 x 23 x 28 cm. Galerie Lacerte.

Cat. 51 Guépard, 2015. acier, 56 x 28 x 10 cm. Collection de l’artiste.

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40 Don Darby L’Homme et La matière 41

Cat. 53 Études pour Homme de Pékin, 1990-2000. Graphite, 35,5 x 28 cm. Collection de l’artiste.

Cat. 52 Étude pour Homme de Pékin. Crayon gras, 28 x 21,5 cm. Collection de l’artiste

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42 Don Darby L’Homme et La matière 43

Cat. 55 Études de gorilles. Graphite, 28 x 21,5 cm. Collection de l’artiste.

Cat. 54 Étude pour Homme de Pékin. Graphite, 43 x 35,5 cm. Collection de l’artiste.

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44 Don Darby L’Homme et La matière 45

Cat. 56 Éléphant, 2006. Fusain, 193 x 137 cm. Collection marco Bellemare.

Cat. 57 Étude d’éléphant, 2008. Graphite, 28 x 35,5 cm. Collection de l’artiste.

Cat. 58 Étude d’éléphant, 2013. Graphite, 35,5 x 43 cm. Collection de l’artiste.

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46 Don Darby L’Homme et La matière 47

Cat. 60 Études de rhinocéros, 2007-2012. Graphite et encre, 35,5 x 28 cm et 28 x 21,5 cm. Collection de l’artiste.

Cat. 59 Étude de rhinocéros, 2012. Graphite, 43 x 35,5 cm. Collection de l’artiste.

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48 Don Darby L’Homme et La matière 49

Cat. 62 Études de chevaux, 2000. Graphite, 35,5 x 28 cm. Collection de l’artiste.

Cat. 61 Étude de cheval. Graphite, 35,5 x 28 cm. Collection de l’artiste.

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50 Don Darby L’Homme et La matière 51

Cat. 63 Lionne. Graphite, 35,5 x 28 cm. Collection de l’artiste. Cat. 64 Études de lions, 2013. Graphite, 28 x 21,5 cm (haut) et 43 x 35,5 cm (bas). Collection de l’artiste.

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52 Don Darby L’Homme et La matière 53

Cat. 65 Études de bœufs musqués, 2007 et 2008. Graphite, 28 x 21,5 cm. Collection de l’artiste. Cat. 66 Étude de léopard des neiges, 2011. Graphite, 28 x 21,5 cm. Collection de l’artiste.

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54 Don Darby L’Homme et La matière 55

Don Darby - Curriculum Vitae

Formation professionnelle

1968-1970 Diplôme de l’école des beaux-arts de montréal

Sculpture, psychopédagogie et langage plastique

1957-1960 École des beaux-arts de montréal

Expositions individuelles

2015 Don Darby: l’homme et la matière, maison Hamel-Bruneau, Québec

2014 Disparitions, Galerie Lacerte, montréal

2009 In extremis, Galerie Lacerte, Québec

1997 Bar « Fourmi atomique », Québec

1995 Créations récentes, Galerie rien, Jamais, Nulle Part, Québec

1993 Œuvres récentes, Galerie madeleine Lacerte, Québec

1990 Évolution éphémère, La Chambre blanche, Québec

1988 Œuvres récentes, atelier de Jocelyn Gasse, Québec

1975 Œuvres récentes, atelier de réalisations graphiques, Québec

Expositions collectives

2015 Le bronze et la bête, l’empreinte d’un terroir,

musée du bronze, inverness

2013 atelier 18, Québec

Galerie andré Bécot, Québec

musée du bronze, inverness

2012 Galerie andré Bécot, Québec

musée du bronze, inverness

Château Frontenac, Québec

2011 maison des arts de Laval

Galerie andré Bécot, Québec

moulin de la Lorraine, Lac-etchemin

2010 musée du Bronze, inverness

maison Sir-Étienne-Paschal-taché, montmagny

Galerie andré Bécot, Québec

2008 ateliers ouverts, Québec

Galerie des arts visuels de l’université Laval, Québec

atelier Bécot, Québec

matéria, Québec

2007 Galerie andré Bécot, Québec

Galerie Joyce Yahouda, montréal

2006 Galerie andré Bécot, Québec

ateliers ouverts, Québec

2005 Présences figuratives, Galerie trompe-l’œil, Cégep de Sainte-Foy, Québec

exposition itinérante organisée par le musée national des beaux-arts du Québec

2004 Galerie trompe-l’œil, Cégep de Sainte-Foy, Québec

Galerie S.o.F.a., Québec

Le Faubourg en vitrine, quartier St-Jean-Baptiste, Québec

2003 Quatre poids, quatre mesures, bibliothèque Étienne-Parent, Québec

Le Faubourg en vitrine, Vitrine rue St-Jean, Québec

Galerie trompe-l’œil, Cégep de Sainte-Foy, Québec

Événement « Sculpture », Baie-Comeau

2002 Galerie rouge, collectif d’artistes, Québec

Événement « Sculpture », Baie-Comeau

2001 Événement « Sculpture », Baie-Comeau

Galerie trompe-l’œil, Cégep de Sainte-Foy, Sainte-Foy

Galerie rouge, Québec

2000 Galerie trompe-l’œil, Cégep de Sainte-Foy, Sainte-Foy

1999 Galerie magenta, Nijmegen, Hollande

1998 La Fontaine : L’Abeille et le Papillon, Collaboration de l’espace France et Galerie rouge,

Pigment Plus, Complexe méduse, Québec

Fille en fil, Galerie trompe-l’œil, Cégep de Sainte-Foy, Sainte-Foy

Galerie rouge, Québec

Galerie rue Saint-Jean, Québec

1997 Galerie B.a.i., Broadway, New York

ateliers ouverts, Québec

1996 Îlot Fleurie, Québec

1995 Émergence, Îlot Fleurie, Québec

Œuvres récentes (duo avec Édith Croft), Galerie madeleine Lacerte, Québec

ateliers ouverts, Québec

1994 Collectif d’artistes, LE DON, Galerie rien, Jamais, Nulle Part, Québec

1993 Imaginaires d’architecture, maison Hamel-Bruneau, Sainte-Foy

1992 Ateliers ouverts, Québec

Lévis en œuvre, fort sur la ville, Symposium de sculptures

Centre regart, Lévis

1991 Espace sculptural, Galerie de la maison Louise-Carrier, Lévis

Cénacle, ateliers imagine, Québec

Les béliers, les poissons et les autres..., ateliers imagine, Québec

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56 Don Darby L’Homme et La matière 57

1990 Ateliers ouverts, Québec

Crescendo, ateliers imagine, Québec

Chants printaniers, ateliers imagine, Québec

1989 Bicyclette d’artiste, Hull, montréal et Shawinigan, Québec

1988 Semailles et moissons, ateliers imagine, Québec

Lèche-vitrines, rue Saint-Jean, Québec

Bicyclette d’artiste, Galerie d’art de matane

Masques, ateliers imagine, Québec

1980 Confrontation, hôtel de ville de Québec

1979 Confrontation, mont-royal, montréal

Conseil de la sculpture de Québec

Édifice La Laurentienne à Québec

Université du Québec à Chicoutimi

1976 atelier des Sables, Québec

Galerie médi, montréal

Galerie Véhicule, montréal

1973 15 attitudes, Galerie La Sauvegarde, montréal

1964-1967 Centre d’art manicouagan, Hauterive

Projet d’intrégration des art à l’architecture

1986 Flic-Flac, Hôpital de l’enfant-Jésus, Québec

1983 Satellivent, Bibliothèque Gabrielle-roy, Québec

1982 Trois Colonnes, CLSC de Saint-Fabien-de-Panet

1979 Sans titre, Sûreté du Québec à Sept-Îles

1977 La Matière et l’Homme et l’Homme et la Matière, Polyvalente de Hauterive

(maintenant école secondaire Serge-Bouchard)

1970 L’Homme et la Matière, école secondaire et technique de Hauterive

Autres activités pertinentes

2012 encan Croix-rouge

2011 encan Croix-rouge

2004 membre du jury de sélection, Conseil des arts et des lettres du Québec

2000 Participation au film Duel au canyon, alpha-Zoulou Films

1998 organisateur de la relocalisation de l’Îlot Fleurie (responsable, comité sculpture)

1996 réalisation de trois sculptures à l’Îlot Fleurie

Sculpture Homme de Pékin apparaissant dans le film Le Polygraphe de robert Lepage

Bourses

1990 ministère des affaires culturelles, bourse de projet

1976 ministère des affaires culturelles, programme « aide aux artistes professionnels »

1975 ministère des affaires culturelles, programme « aide aux artistes professionnels »

1971 ministère des affaires culturelles, programme « Bourse de courte durée »

Collections publiques

Collection Loto-Québec

Collection Prêt d’œuvres d’art du musée national des beaux-arts du Québec

Conseil des arts du Canada

Cat. 67 Sous-Vêtements, 1993. Boîtes de conserve oxydées, 46 x 20 cm. Collection de l’artiste.

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58 Don Darby L’Homme et La matière 59

Propriété de la Ville de Québec et gérée par l’arrondissement de Sainte-Foy-Sillery-Cap-rouge, la maison Hamel-Bruneau est un lieu de diffusion, de rencontre, d’animation et de développement, centré sur la vie culturelle.

elle offre aux citoyens une programmation axée sur des intérêts actuels où s’unissent la qualité, la variété et la nouveauté.

La maison Hamel-Bruneau est :

• un lieu patrimonial exceptionnel classé par le ministère de la Culture et des Communications ;• un lieu d’expression et de diffusion des arts, de la musique, du patrimoine, des sciences et de la haute technologie ;• un lieu d’échanges et de découvertes grâce aux expositions, aux conférences et autres activités culturelles.

maison Hamel-Bruneau. Photo : Félix Genêt Laframboise.

Vues de l’exposition Don Darby : l’homme et la matière présentée du 8 avril au 31 mai 2015 à la maison Hamel-Bruneau.

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60 Don Darby

En couverture : Femme de Pékin (détail), 2012. Cuivre patiné, 49 x 55 cm. Collection de l’artiste.

Rédaction : Hélène matte

Photographie : Guy Couture

Conception graphique et infographie : Laframboise Design

Scénographie de l’exposition : Danièle Lessard

a3-003-2015Réalisation et édition : Division de la culture, du loisir et de la vie communautairewww.ville.quebec.qc.caavril 2015

Dépôt légal : 2015Bibliothèque et archives nationales du QuébecBibliothèque et archives du CanadaiSBN 978-2-89552-126-6

Remerciements : andré Bécot, marc Bellemare, marco Bellemare, mia K. Bellemare, michèle Bernatchez, alain Bourgeois, Julian Darby, maryann Darby, Jocelyn Gasse, Yves Gendron, Céline Gingras, marie-Claude Lehoux, Jacques Sylvain, rené taillefer, Nicole thibault, Cégep de Baie-Comeau, Collection Loto-Québec, Galerie Lacerte, musée national des beaux-arts du Québec.

Vue de l’exposition Don Darby : l’homme et la matière présentée du 8 avril au 31 mai 2015 à la maison Hamel-Bruneau.

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Don Darby avec l’Homme de Java et l’Homme de Pékin, 2015. Photo : Guy Couture.