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$ !% La Haute Assemblée audition- nera lundi, comme prévu, Alexandre Benalla, l’ex-colla- borateur du président Macron, sur l’utilisation de ses passeports diplomatiques après son licenciement. Et ce, alors que l’ex-chargé de mis- sion de l’Élysée a été mis en examen vendredi soir pour cette même affaire. Il faudra beaucoup d’habileté à la com- mission d’enquête du Sénat pour éviter le piège de l’im- mixt ion dans le cours de la justice. PAGE10 Tous droits de reproduction réservés PAYS : France PAGE(S) : 1;10 SURFACE : 46 % PERIODICITE : Quotidien RUBRIQUE : Premiere page DIFFUSION : 317225 JOURNALISTE : Paule Gonzalès 19 janvier 2019 - N°23151

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La Haute Assemblée audition-nera lundi, comme prévu,Alexandre Benalla, l’ex-colla-borateur du présidentMacron, sur l’utilisation de sespasseports diplomatiquesaprès son licenciement. Et ce,alors que l’ex-chargé de mis-sion de l’Élysée a été mis enexamen vendredi soir pourcette même affaire. Il faudrabeaucoup d’habileté à la com-mission d’enquête du Sénatpour éviter le piège de l’im-mixt ion dans le cours de lajustice. PAGE10

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SOCIÉTÉ

PAULEGONZALÈ[email protected]

JUSTICE Le Sénat n’a pas l’intention debouger d’un millimètre le calendrier deses auditions. Imperturbablement, laHaute Assemblée auditionnera lundi,comme prévu, Alexandre Benalla, cetancien collaborateur du président Ma-cron, déjà poursuivi pour violences. Ilsera entendu cette fois pour l’utilisationdesespasseportsdiplomatiques aprèssonlicenciement. Et ce, alors que l’ex-chargéde mission de l’Élysée a été mis en exa-men vendredi soir pour l’usage abusif desesdivers documents.

Ce proche du président de la Républi-que avait été placé en garde à vue, jeudimatin, dansle cadre d’une enquête préli-minaire ouverte le 29 décembre surl’usage de ses passeports diplomatiques.Il a été déféré vendredi matin au parquetde Paris pour « abus de confiance »,

« usage public et sansdroit d’un docu-ment justificatif d’une qualité profession-nelle », « faux et usagede faux documentadministratif » et « obtention indue dedocument administratif ».

Dans l’entourage de la commissiond’enquête, on fait remarquer que « lorsdes auditions de septembre dernier, onnous avait déjà mis engarde contre un té-lescopage avec la justice, à cause de lamise en examen en juillet d’AlexandreBenalla pour lesviolencesdu 1er mai. Nousavons tenu le cap. Et nous continuerons.Philippe Bas [le président de la commis-sion deslois, NDLR] sera extrêmement vi-gilant pour cantonner les questions aumandat de la commission: c’est-à-dire lesdysfonctionnements de l’appareil d’État,qu’il s’agissedela sécuritédu chefde l’Étatpar l’intervention d’une personnequi n’estni policier ni gendarme, ouqu’il s’agissedela miseen œuvredesanctions qui auraientdûêtre misesenœuvredèsle 2mai ».

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Alexandre Benalla devant la commisssionduSénat avant sa première audition,le 19septembre. BERTRANDGUAY/AFP

Exit donc toute interrogation sur les« faux et usages de faux » et « l’obten-tion indue de document administratif ».Mais en revanche, dans le viseur du Sé-nat, la question de savoir pourquoi, lorsde son licenciement, il n’a pas été de-mandé au jeune agent de sécurité la re-mise de tous les attributs de sa mission,comme les passeports diplomatiques qui

lui ont notamment permis de précéderEmmanuel Macron dans sa visite officiel-le au Tchad. Devant cette commission, ledirecteur de cabinet d’Emmanuel Ma-cron, Patrick Strzoda, avait révélé mer-credi qu’Alexandre Benalla avait utilisé« presque une vingtaine de fois » ses pas-seports diplomatiques après son licencie-ment, entre le 1er août et le 31 décembre.

Une version qui contredit les propos del’intéressé qui avait assuré, lors de sonaudition le 19 septembre, avoir laissé lespasseports diplomatiques, après son li-mogeage, dans son bureau de l’Élysée. Ilsera aussi question de savoir comment lejeune chargé de mission a pu garder untéléphone crypté après son départ.

Éviter le piège de l’immixtionJean-Pierre Sueur, rapporteur de la com-mission d’enquête du Sénat, rappelle que« cette dernière a un droit de suite pourtoutes les auditions qu’elle a déjà menées. Àl’heure où le Sénat est contesté, notre com-mission a su prouver l’utilité de cette insti-tution qui sait se placer au-dessus des que-relles partisanes. Nous respectons tota-lement l’indépendance de la justice et nousn’avons pas à commenter ni la garde à vued’Alexandre Benalla, ni son éventuelle miseen examen » , a-t-il martelé. « Mais celane change rien à notre mission dont le butest de trouver la vérité et de se pencher surl’ensemble des dysfonctionnements, quisont très nombreux. Et bien sûr la questiondes passeports se pose dans le cadre de no-tre mission . »

Sans trace de lassitude, la commissiond’enquête posera aussi la question del’utilisation, une nouvelle fois bien tardi-ve, de l’article 40. Cette disposition obligen’importe quel fonctionnaire, lorsqu’il aconnaissance d’un délit ou d’un crime, dele communiquer à l’autorité judiciaire.Jean-Pierre Sueur ne peut s’empêcher derappeler que Jean-Yves Le Drian ne l’aactionné que le 28 décembre dernier etPatrick Strzoda en ce début du mois dejanvier. Autant dire qu’il faudra bien tou-te la virtuosité procédurale et la maîtriserhétorique de Philippe Bas et de Jean-Pierre Sueur pour éviter le piège de l’im-mixtion dans le cours de la justice.

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