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Pascal-François-JosephGossellin, géographe lillois /par L. Quarré-Reybourbon,...

Quarré-Reybourbon, Louis (1824-1906). Auteur du texte. Pascal-François-Joseph Gossellin, géographe lillois / par L. Quarré-Reybourbon,.... 1887.

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SOCÏËTE DE GEOGRAPHIE DE LILLE

PASCAI~FRANÇOIS JOSEPH

GOSSELLJNGÉOGRAPHE

m~y

L. QUAR~~EYBOURBON(MMerd'ActMMaae,~̀

ArduYtsf9~tàS~tt.CMQgr~hied!9Uate,Membré d6 h Stm~ 4a_aë<~phie eommof<M~ dé t~M, etc.

~S~a~&~MM~7(Me~~C~M~et ~'ptâ~e~.j'~M~~ & ~<~<&S~M~e <& ~& & <M&~M~.

-L.I-LLE-

t.. QTJARaË, MBBAiRB-ËDtTEtJR,Chwde-PIaoe, <54.i887.

OUVHACES DU MÊME AUTEUR

Es~ttNtMts, LA MADSMaMM~z-ULLK,noncespeNtéea en i85i,dans tajomnat LaJ~&ef~.LiUe.lS~.ïn~

CACSEKm son RAMSAO, faite & la Société régiona!ed'HortMothne. !e < ~naer1883(insérée dans te journal de la Société).

jJocmtALDU RM Bt) FLAKDRB,avec une Mtation de ce qtji «'estpâme sur tevaisseaut'Entreprenant et aux combats des denx frégates a la rade de Dunkerque. A

PMia,anharAaad'adt-essesaax~enesdaLomrMdevant!araeSt-Tho<M8,!e7 <toût16SO,avec privilège. <~tmp<~M<o<t /ite-<tm3e avec une inttodoction hia~o-

rique et~btiogtaphique.Lille, i883. tm-84,couvertare impriméerougeethoiraveetesarmeadeIjtHe.

L'HOKnccMOttEA La.t~ AYAfr !?. Causerie faite à la séance génénde de laSociété régionale d'hortiealtnrede Lille, le octobre 1883. Utte, t883. Ia-3&

CAttSEMB ANECDOD~OE sua i~s ORCam~Es, faite ,à la séance générate d~ortiot~tafedu}<ordde!aFrance,te3avneri884.UUe.i884.QMmdm-y,

L'BOBT!cm,TUM!Au OBtrntB DE LA FttANCB, et visite a la magnifiquepropriété deM. Marne, de Tours causerie faite h la séance générate de la Société r~!«Mted'horticulture',dut" juin 1884. Lille, 1884. Orandm-8*.

UNE MoNNADS mAPpEt A Uns, extrait de Ja ReMe be!ge de namMmatjqM.Brax6Ue&.1883.Itb<}',agare..

Biographie Béthunoise. jBAtt-FBAJtcotS Ls PsTn-,historien. Bé&ane, t884. In-IS.Biographie Béthanoixe. Am~tœOssuoNS,poète et historien.Bé&tme, i88~In-i&Abbaye de Liessies. Nortca sua Dom ETTOt) LAttreiRtœ,re!igieax de cette mtSscm.

LiUe,1884.Ia-i2.Dt PAms A LONDRES AU commNCKHBtn'm] nct~on'MME snicLE. (RécitiaMit)

préMnté&!aSooiétédegéograpMedeLtUe.t4!t9,i88S..arMdia~CHMMQOE n'tnœ MAtsot) Uu~tm, raeontée parsespar~emiM.Lue <tt So~e)Me

~&aeWî~î~e,188& In8°,agaMS,p!ans,<ab!e&a,titra et convertareimprimés rouge etnoir, aux armes de Lille coloriées.

HtSToma DE LA T)UB DE BsTHOtiE, tM~ des anciennes chroniques de Mandreetd'Artois, manuscritinédit publié aveeune table dM matières. LiUe, i885. In-St,papier~ergé, tttre et contertare imprimée rouge et noiravec lesarmesde Béthamecotonées.

Biographie artéstenne.UttRNa!etD]s,étade historique. Bé&uM,i886.tn-i2.LA vm~ DB <ïAMfAT BT sos ~TANfœuA)M Du x. smoM, sonvenir de voyage.

LiUe,i888.!n4!ngare.LoNCBEs Atr coimtEttCEMKtiTBC xvn!* StBOM d'après des documents médits, pré-

sentéà la Sociétéde géographie de LiUe.LtUe,i886. Grand in~SonvettimBéHtanois.UttEPNODBDBLAMvo!~)TtONABÉraotœ.Uue,i886.In-iS.BLAttKENMttStta BT SES EtmROM, M)!ven!rsdevoya~,présentée & ta Société de

géogntphte, le 28octobne1886. UUe,i886. Grandin-8°,earte.ESSA! BtBU<M)tAt'Bt90JS ET CATAMOUB DS K~)& BT a&AYOMS COKCERNAN'1' M

BOMBA&MMSNTD8 UtM BN.1T92. LU!e, i88~, In~, Cg. et &e~imi!e, titre eteoavertnreimpriméarougeetnoir.

PASCAL-FRANÇOIS-JO~E~H

G 0 S S E L L Ï N

GÉOGRAPHE LILLOIS.

PASCAL-FRANçOtSJOSEPH

GOSSELLINGÉOGRAPHE UH<MS-~

'/XtH.\PAR

ë M!f" .=:)

L. Q~UARRÉ R EY~ONONciet d'Académie,

AreMtmte de la Soe:e<e de GeogMpMe de Mte,Membre de la So<n<tA de GéogMphie eotMnetdale de PoM, etc.

Za <s &~<Mme & ~~«Mt ~M7 (<ee<<Mt de 6Myr~M ~M~ef; et <&!e<p<<'M).

T~~t~ &: N<)e<~<& 6My~M~ <&Z~ & octobre ~7.

LILLE,L. QnARR&. )LïBRAÏRB-ÉDtTBt)R,

Ghrande-PIace, 64.

1887.

PASCAL-FRANÇOIS-JOSEPH G0§~~I~' (,

GÉOGRAPHEULL~

GÉOGRAPHE )t" 'i't,J'

Jil. y. ·l~1'La découverte que j'ai faite de quelques lettres et papiers de

Gossellin m'a inspiré l'idée de rechercher des détails sur la vie de cesavant géographe Lillois, qui est peu connue. La plupart des rensei-gnementsrelatifs à cet auteur ne se trouvent que dansdes recueilsqui

ne sont guère à la portée du public. Ces livres même sont rares, etj'ai cruutile do faire un résumé de ce qui a été écrit sur Gossellin, en

y ajoutant les documents inédits qui sont en ma possession et des

notes bibliographiques.J'ai saisi l'occasionde vulgariser la vie d'un Lillois, dont l'existence

est aujourd'huibien ignorée de ses concitoyens.Le 6 décembre 1751, naissait à Lille Fssc~CKpOM-Jos~pA

GosasujN (i) d'unede ces famillesflamandesoù la droiture, l'amour du

(~ Extrait de Baptême <t Le sept de Décembre1751 a été baptixé Pascal, Fran-

s Sois. Joseph Gossellin, né hier, &ls légitime du s' Joseph, négociant, et de U"~Catherine Élisabeth Mays, le parrain le s'Pascal Dorchie, Ja marraine D" MarieFrançoise Angélique de Warenghien.

? Ntj~: P. DottOMtS, JOSEPHOoSSBLUtt, DE WARNMHmtt,LAOACHE, P. F. DOHtM, ~~Mt.-Doyett. »

GomeUin était aUié & la famille Bernard de Lille par suite du mariage de sonfrère cadet Bon-Amieossemn, qui épousa le 30 août l'M5, Cathcrine~udithBer-nard, fille de Claude-Josephet de Catherine-t'raa;oiseLagache.

Dans l'almanaeh historique et raisonnédes architectes, peintres, sculpteurs,gra-veft's et oizelenrs,année ITn, in-18. & Paris, chez la V' Uuohesne, libraire, rueSHacques-du-Temple, au (!out, MUCCLXXVII. On trouve pages ~M et !!47

ÉCOLES PUBU~UMS t!T GRATUITES CN DtiMtN Dt! LttM.AMATtiORif POSSEDANTMS CABtNBM

M. GomeUnpere,possède un beau Cabinetd'est~mpaaet do coquillages.M. Gosselinaïs, a formé une très beUo collection de médaillos aneiennes.

On voit par cette annonce que l'orthographe du nom tiosselin a souvent été fau-tivo Il on est de même sur les plaques do '9 rue de la ville de Lille, qui porte le nomde ce savant géographe, où il est éerit OoMelin au lieu do QosMuin, toutefois

l'arrêté du Maire dit bien GooMllin.

travail et la régularité semblent une portion du patrimoine, il reçutl'instruction convenable à un jeune homme qui, comme ses parents,n'avait pas d'autreambition que d'exercer la professiondu commerce.A l'en croire, il n'aurait pas poussé bien loin ses études classiques;mais il répara si bien ce premier désavantagequ'on n'a, pour le croireréel, qu'un seul témoignage, et c'est justementcelui qu'une excessivemodestie rend un pou suspect Quoi qu'il en soit, il manifesta de bonneheure le goût qui l'entraînait vers les sujet, d'érudition A peine âgéde quinze ans, il conçutle plan d'un traité de chronologie,et l'exécutaen partie avec le soin qu'il mettait à tous ses travaux. Il a broie lui-mêmece premier fruitde sa jeune critique,et laissé par là des regretsà ceux qui, en ayant pris connaissance, l'avaient jugé ingénieux etiigne d'être publié.

Cependant,ses parents qui comptaientsurluipour donner un certainessor à leurs affaires le firentvoyager, afin de lui inspirer le goût ducommerce mais ces voyages mêmes, qui le conduisirent dans lesgrandes capitales, donnèrent plus de force à ses penchants pour lessciences et pour l'érudition. Il s'adonna surtout à la géographie, etnotamment a la géographie ancienne, sans négliger l'étude desquestions commerciales.

Pendant les voyages qu'il fit en France, en Italie, en Espagne etdans les Pays-Bas (i), il s'occupa tout particulièrement à visiter et àobserver les diverses positions indiquéesdans les itinéraires romains.n recueillit ungrand nombre de matériaux et de notes qui lui servirentultérieurementpour les travauxqu'il comptaitpublier.

Quand il put disposer de lui-même, il résolut de renoncer à lacarrièredans laquelle on l'avait lancé, et de se fixer à Paris mais,l'expérience qu'il avait acquise dans les matières commerciales ne futpointperdue pour lui, ni pour son pays.

II fut, en 1784, envoyé comme député pour la Flandre, le Hainautet le Cambrésis,au ConseilRoyal de Commerce,institutionqui dataitde près d'un siècle, et où les intérêtsde l'État étaient représentes parquatre magistrats et douze négociants. Notre concitoyens'acquittadeses fonctions avec cette conscienceet cette exactitudequi furent, danstout le cours de sa vie, au nombre des qualités distinctives de soncaractère, n n'écrivait rien, pas mêmeun billet, sans que le style fut

(1) Pendant les années 1772. 1773, 1774 et 1780.

correctet clair, sans que l'écriture fut nette, admirablementtorméa.parfaitementalignée et exempte de toute rature. Nons avons de lui uncertain nombre de lettres elles prouvent complètement cette asser-tion. Gossellin composa pour le Conseil Royal. des mémoires sur le

commerce de Dunkerque, de Lille de Bordeaux et du port franc de

Marseille. Quoique la Commission dont il était revêtu fût annuelle,GosseUin y fût constamment maintenu par la confiance de ses conci-

toyens. Sa grande activitéet son aptitude aux affaires, le firent remar-quer par le roi Louis XVI qui, lorsque la Révolution de 1789 fit

disparaîtrele Conseil Royal du Commerce, le nomma dans l'Adminis-

tration centrale du Commercede France, création destinée à rempla-

cer la première institution, mais condamnéeà disparaîtreen 1798.Gossellin employa avec ardeur, à ses études favorites, les loisirs

que lui laissèrent pendant cinq années ses fonctionsau ConseilRoyaldu Commerce. Il se mit de nouveau à voyager en Suis&c,en Itflie, enEspagne, et se lia avec tous les hommes de mérite qu'il eut occasion

de voir dans ses voyages avec Muller,l'historien suisse avec Necker,à Genève avec d'Hancarville à Venise il visita Voltaire à Feriiay,

et fit copier de la musique à JeanJacques Rousseau.Tous les genres de connaissances exactes avaient de l'attrait pour

GosseDin, et cet homme qui, de tous les savants de son temps, apeut-être été le plus exclusif, le plus spécial qui a restreint tous sesefforts à une seule des branches de la scienceà laquelle il s'étaitvoué,

commença d'abord par se livrer à la fois à la chimie, aux mathéma-tiques, à l'histoire naturelle. H puisa, dans la société de Romé-Delisle.du goût pour la critallographie,et forma même une collectionminéra-logique. Mais enfin la numismatiqueet la géographie ancienue rem-portèrentsur tous les autres genres d'études auxquels il s'adonnait. II

jeta les fondements d'une collectionde médailles,où il réunitplus de500 impériales romaines d'argent. A cette remarquable série moné-taire était jointe une magnifique patère, trouvée en 1793 au montEsquelin à Rome (i). Malgré ce goût si prononcé pour la numisma-

(1) Cette ooNeotion a été vendue en mats 1864 par MM. RoUin et Fenardent,expertsde Paris. La famille GosseUin en avait offert rachat IL la ville à la conditiond'en faire un musée spécial portant le nom de t'en&mt de Lille. L'administrationmunicipalecliatgeann numismate UUois de la négociation de cetteaffaire. Le prixdemandé par la famille était trop elevo. le mandataire de la ville nt, au nom decelle-ci, une oSre qui ne fut pas acceptée, commeétant au-dessous de la vatenr.Cependant ses prévisions &)tentj)Nënéespar le résultat de la vente.

tique, il n'écrivit pas une seule dissertationsur cette matière, mais ilconcourut,avecl'abbé duTersan,au Catalogue des médailes du Cabinetde M. d'Ennery,qui parut en un volumein-4"en 1788.

A cette époque, Gossellin s'était déjà depuis longtemps livré à la.composition d'une suite de mémoires sur la géographieancienne; etdès 1777, il en avait écrit deux, l'un sur la C~ersoH&pe<y<M' et sur lePays des St'M~s. N n'osa pas mettre au jour des ouvrages qui présen-taient des idées différentes de celles du célèbre d'AnviUe. Cependant,les ayant refondus, il les fit paraître plus tard dans la GéographiedesGrecs analysée.

Pendantun séjour que notre concitoyen flt à Plombières, pour lasanté de sa femme, en lisant le ~rcM~ de J~KtMC~, il ont connais-sance du prix que l'Académie des inscriptionset Belles Lettres devaitdécerneren 1789, et dont le sujet était de comparerensemble Strabonet Ptolémée, et de marquer l'État ou ces deux hommes célèbresavaient trouvé Jes connaissances géographiques, ainsi que le pointonils les avaientportées. Gossellin concourut, remporta le prix, et dèslors son choix fut fait il résolut de consacrer tous ses travaux à lagéographieancienne.

Le mémoire qu'il avait présenté au concours, fut imprimé sous letitre de Géographiedes G~ees <MM~ys~e (i) en un volume in-4".

L'auteury retrace les connaissancesdes Grecs à l'époqueoù ellesfurentrecueilliespour la première fois à l'école d'Alexandrie. Posido-nius, Pline, Marin de Tyr, aussi bien que Strabonet Ptolémée, furentanalysées et comparées.Dans neuf cartes dessinéesavec une netteté,une précisionqui égalaientcelles de d'Anville, il présentalessystèmesgéographiquesd'Ëratosthènes, de Ptolémée, de Strabon, et en compa-rant leurs calculs rectifiés avec les erreurs dont eux-mêmes nousindiquentles causes, Gossellin trouve que les anciens avaient connu

(1) Géographiedes Grecs j analysée, j 1 ou les systèmes d'Erotosthènes, de Stra-bon et de Ptolémée 1 comparés en, eux ) et avec nos connaissances modernes, jouvrage eoaronné par l'académie royale des inscriptions et beUes-Iettres,) parM. Gossellin,député de la Flandre, du Hainautet du Cambrésia, j anConseitroyaldu commerce.

Videndumest, non modo quid quisque toqnatar,sed etiam qnid quisque sentiat,atque 1 etiam quâ de causaquisque sentiat.

(Cioero,deOn!ciM,Hb.t,§4I).Il Paris, de l'Imprimerie de Didot l'aîné ) MCCLXXXX. j

4pag9sa'nsetdi'nmonderoT[vrage,148pages, 8 pages taNeanx,xxv~ pagesdetables,2 pages, extrait do registrede l'académie et errata in-4*et M cartes.

la valeur du degré terrestre et, par conséquent, la grandeur exactede la circonférencede la terre; que le mot stade exprimaitdifférentes

sortes de mesures, dont les anciens eux-mêmesnous avaient donnéla

valeur, en nous disant te nombre de chaque genre de stades renfer-mées dans un degré du grand are de la sphère; qu'il sufBsait, dans

bien des cas, de réduire un stade en un autre pour retrouver les

distancesdes lieux parfaitementconformesàcelles que nous donnaient

nos cartes modernes. Tel est le principe sur lequel Gossellin a basé

toutes ses recherches sur la Géographie des anciens.Excepté dans sonmémoire sur la Sérique, Gossellin n'a jamais appliqué cette méthode

que pour déterminer les cotes et rétablir, si on peut s'exprimer ainsi,l'hydrographie de Ptoléméo mais en même tempsil analysaitles tra-

vaux de tous les géographesanciens qui avaientprécédé le géographed'Alexandrie,et retraçait l'histoire des aberrations ou des progrèsde

la géographie.Toutes les mesures dont se sert Gossellin sont commecelles qu'ont données Érastosthënos et Ptolémée, des mesures endegré et en portions de degré, o'est-a-dire desmesures astronomiques.

Pour admettre ces mesures comme exactes mais leurs énormes

erreurs dans les détails ne permettaient pas une telle supposition,

Gossellin se crut donc autorisé à émettre l'opinionque la Géographie

des Grecs était les débris d'un système exact, que ce peuple avait

altéré, et dont un peuple ancien, inconnu, qui avait poussé loin les

observationsastronomiques,était l'auteur.Le travail de Gossellin fut diversement apprécié, on l'accusa de

reposer sur un système, sur des hypothèses.Ce qui est incontestable,

c'est que notre concitoyena calculé, avec une admirablepatience,de

nombreuses tables numériques pour pouvoir convertir un nombre

déterminé de stades dans un autre stade on chacun de ces stades,degrés, minutes et secondes d'un grand cercle de la sphère, en milles

romains etpourobtenu*, par un nombre déterminédedegrés, minutes

et secondes,et de milles romains, le nombre correspondanten stades

da différents modules. Dès que, sur une même cote qui présente ungrand nombre de distances, on se sert du même stade, quel qu'il soit,

comme a toujours fait Gosselin, il n'y a pas d'arbitraire, il n'y a plus

de systèmes la concordancedes mesures de la carte ancienne et de la

carte moderne,est une preuvede l'exactitude du travail du géographe.

Aussi, cette analyse détailléedes cartes anciennesa-t-eUe quelquefois

forcé Gosselin à rectifier les conclusionsque lui avaient fait prendre

des mesures générales et isolées, comme on en voit un exemple

remarquable au sujet de la Chersonèse d'or que, dans la Géographiedes Grecs analysée, il place dans le Pégace et qui, dans le troisièmevolume de ses .Rec/~c/ies, se trouve reportée plus à l'Orient dans lapresqu'île de Malacca. Ces explications étaient nécessairespour com-prendre le récit des travaux géographiques de Gossellin Elles sontextraites d'un travail fait par M Waikenar, ami de notre concitoyen.

La Révolution arrivait au m"ment où Gossellin commençait à sevouer & l'étude de la Géographieancienne. Son goût pour ]e travail etle peu d'entraînement qu'il avaità se mêler aux hommes du mouve-ment, l'engagèrent à se livrer avec plus d'ardeur encore à sesrecherches, à sesprofondesméditationssur unesciencebien ardue, maisbien intéressante. Aussi, fût-il heureux, au sortir de la tourmente,d'avoir pris une telle habitude de ne se laisser disfraire, ni par lemonde, ni par les plaisirs. Il ne sortait de son cabinet que quand desdevoirs impérieux l'y forçaient. n consacra tous ses moments au tra-vail, se levant de grand matin se couchant de bonne heure ne dînantjamais en ville;, réglant toutes ses journéesde manière qu'aucun mo-ment ne fût perdu et laissant quelquefois amasser sur sa table leslettres qu'on lui écrivait, sans les décacheter, lorsqu'it étaitoccupéàla solutionde quelque problèmegéographiqueou qu'il avaita terminerquelque carte déjà commencée. Sa méthode de travail, pour tous lesmémoires qui composent ses quatre volumes de Recherches sur laGéographie systématiqueet positive des anciens,fût toujours la même.Il commençait par la nn c'est-à-dire qu'il refaisait d'après le texte dePtolémée la carte des cotes du pays dont il voulait èclaircir la géogra-phie ancienne, ne s'en rapportant pas, comme tous les géographes,aux cartes que Mercatora dressées pour cet auteur. Son tracé étaitdouble, l'un en noir pour les variantes du texte latin. l'autre en rougepour les variantes du texte grec. Il comparait les distances donnéespar ce tracé avec celles de la carte moderne, et retrouvait, par desessais successifs, le stade qui convenaità toute une étendue de côte.S'il y avait perturbation,erreur dans la carte ancienne, il en reéher-chait les causeset épuisait toutes les combinaisons toutes les suppo-sitions qui pouvaient en donner l'explication il choisissait les plusprobables, et s'aidait alors de tous les renseignements, des moindresrapports de noms pour leur donner plus de force, sans parlerdesautres conjectures qui l'avaient souvent occupé longtemps. Une foiscette concordanceétablieentrela cartedePtoléméeet la carte moderne,il se livrait à l'étude de tous les géographes antérieurspour le même

pays et les montes lieux et il cherchait à ramener toutes ses cxplications au travail de Ptolémée. Puis après avoir remis au net sestableaux de positions et de mesures, il commençai! sa rédaction surde petites fouilles do papier de la grandeur d'un volume in-18. 11

n'écrivait ordinairementsur ces papiers que d'un côte. et lo plus sou-vent une phrase sur chacun il mettait ses petits papiers numérotesdans un cahier, et chaque fois qu'il faisait sur l'un d'eux un change-mont, ne fût-il que d'un seul mot, ajoute ou retranché, il transcrivaitla phrase sur une nouvellefeuille et déchirait l'ancienne. Quand il netrouvait plus de changements,ni d'additions à faire h un mémoire ainsiécrit sur ces nombreuxmorceaux de papier, qu'il avait relus plusieursfois, il transcrivait tout le mémoire sur un cahier, et tous les feuilletsoù il y avait rature ou addition, étaient recopiés de nouveau. Matgrétous ces soins, il faisait encore des changementsà l'impression. Commetous ces mémoires furent imprimés aux frais de l'Etat, à l'ImprimerieRoyale ou Nationale. et qu'il y a dans cet établissement d'excellentscorrecteurs qui sont de savants grammairiens. il en payait un pourrevoir des épreuves,et lui faire toutes les observationsgrammaticalesqu'il croirait utiles. Jamais il ne servit d'un secrétaire ou d'un copiste.ou d'un dessinateur pour ses ouvrages imprimés ni pour ses cartesles tables des matières mêmes de chacun de ses volumes ont étéfaites par lui avec les mêmes soins et les mêmes précautions quele reste. En parlant des travaux de notre concitoyen, M. L. deFontanes dit que les mémoiresgéographiquesde Crossellin sont. pourla pureté du style et la clarté dans l'exposition des idées, un modèlede rédaction académique, et cet éloge, donné par un si excellentjuge,n'a jamaisété démenti.

La <?60~'<~M'e des Grecs analyséeavait paru en 1790, et l'Acadé-mie des Inscriptionsreçutl'auteur au nombre de ses membres en 1791.Dès le 10 mai de cette année, il lut à cette Compagnie ses RecA~c~esW~ les Contzaissancesgéographiques des NMCMMSsur les C<KcSMt<û'OKO~es de f~aMe, qui ont été insérées dans le tome 49 des mé-l'ires de cette Académie, page750 et réimpriméesdans le tome3

'tS Recherches de l'auteur (1). Le 31 mai de la même année, lesRecherches 4W la ~e~Mg des SMC!6MS sur les JtMM~S de leurs

(1) Recherches sur la Géographiesystématique et positive des Anciens, pour ser-vir de base à l'bistoirede la Géographieancienne. Paris /m~ttMeWe de &t Repu-blique, an VI (n8T)-4813,44 volumes grandin-f.

coMMtssaM~s daMS ~M<~eM)'de r~S!e, qu'il a réimpriméesdans letome 4 de ses ~ec~e~Aes. Le 16 novembre1788,Gossellin lut à l'Aca-démie ses Recherches stM' sy~HM~co~'ap~Mede~~c, et le21 juin 1798, celles des &'m!<f,<des connaissances des anciensSM~' iac~e occidentalede f~t'~itc.

Le 8 août 1793. toutes les Académies furent supprimées GosseUin

continua ses recherches avec plus d'ardeur encore. Mais en 1794, il

reçut un arrêté du Comité du salut public ainsi conçu « Sur la de-

» mande du représentant du peuple Calon, le Comité de salut publicmet en réquisition le citoyen Gossellin eytMMS<e en géographie,

» pour les travaux du départementde la guerre. St~Me~CAMBACÉR&s,

» DEi~tAR, etc. » et d'après les ordres du Comité du salut public, ons'empara des papiers de Gossellin, et on les transporta au dépôt de la

guerre; mais ses Recherches sur le s~s<eMM géographique d'Hip-

parque, et sur les c<M!Ma;ss<ïMCM~eo~*apA~Mes des <tMCMMS<&tMS

golfe ~yaM~Me, sur les côtes occ<de<t&ï~stf Afrique, et sur le tourfaitpar les <ïMC~eMS,de ce continent, ne pouvaient être d'une grandeutilité pour la marche des armées de la République et le départementde la guerre, après avoir retenu pendant deux ans les papiers deGossellin, les remit à la Commission d'instructionpublique. n y avaitdans cette Commission quelqueshommes capables d'apprécier les tra-vaux de notre concitoyen; ceux-ci firent ordonner l'impressionauxfrais de l'État des ouvrages de Gossellin. Ainsi, c'est à la spoliationqu'on exerça à son égard, que notre géographedut l'avantage de voirimprimer, sans frais, des ouvrages qui, trop spéciaux, n'étaient pas de

natureà couvrirles dépenses de l'éditeur. Nous possédons une lettrede Gossellinau généra*, ministre de la guerre, datée du 24 thermidoran V (i796), au sujet du règlement de l'indemnitédue à l'auteurpar legouvernementpour la cession d'un ouvrage (1).

(J) Paris, le 24 thermidor, an 5.Citoyengenéral,

J'ai besoin pour établirauprèsdu Ministre de l'Intérieurma demandeen indemnité

pour l'ouvrage que le Cn Calon m'a fait céder au gouvernement,d'une oopiecerti&éedes trois pièces suivantes, dont vous avez les originaux dans le dépôt de la Guerre

L'arrêtédu comité de salutpublie du 26 Mmaire an 3, qui me met en réquisi-tion pour les travaux du dépôt de la Guerre

Le rapportfaitau Ministre de la Guerre le 18 messidoran 4, par le Cu Calon

pourse faire autoriser& acquérirmes manuscrits et & les faire imprimer pourlecomptedu Gouvernement,sauf& réglerles Metuuitesqui me serontdues

Le premier et le deuxièmevolume des Recherches sur la Gcogra-phie, parurenten l'an VI de la République (17!~). Avant cette époque,les temps de réparation étaient arrivés l'Institut avait été formé ou1795par une loi afin de remplir le vide que les Académies avaientlaissé, et Gossellin futun des premiers élus dans cette nouvelle Compa-gnie savante. H y lut, le 27 janvier 1801, des BccAc~f~cs sto- lesconnaissances des aMC:'eMs <~MS golfe ~'N'~MC. En i789, il avaitété nommé, en remplacementde l'abbé Barthélémy, le savant auteurdu Voyage du ~'eMM~ ~l~McAN~'SM, conservateur du Cabinet desantiques.

En i801, le Premier Consul voulant posséder une bonne traductionde Strabon, choisit notre concitoyen pour collaborer à cette œuvrediSidIe devenu Empereur, il le fit chevalierde la Légion d'honneuren i80A. Le travail sur Strabonne convenait pas au genre d'études deGossellin, parce qu'il était et qu'il voulait rester en quelque sorteétrangerà tout sujet qu'il ne se proposait pas d'examiner à fond (1).

Mais il fit pour cet ouvrage, dans le premier volumeparu en 1805 etle dernier en 1816, des Éclaircissements

SM~' la Rose des tfM~s des

3° La lettre que le C* Calon m'a écrite le 19 floréalan 5, pour nie faire connaîtreles moyens qu'il comptait proposer an Ministre, pour m'indemniser des travauxquej'avaiscédés au Gouvernement.

Je vous prie donc, citoyen général, de vouloir bien me faire adresserune copiecertifiéedes pièces précédentes je vous on auraibeaucoupd'obligation.

Salut et Fraternité,GOSSELLIN

Une page peut in-V.Vieillerue du Temple, n" 721.

Une page petit in-4".

(1) Nous croyons devoir donner quelques renseignements sur cet ouvrage, qui estpeu connu.

Géographiede Strabon, traduitedu grec en français, format in-4".Tous t". Paris, de l'Imprimerie nationale, an XI11,1805, 4 pages avertissement,

3 pages tables, cxtv pour observation, deux feuiLetsRoses des Vents, 513 p.,une page avis au relieur, cinq cartesgravées.

ToME n. Paris, de l'Imprimerie impériale, 1809, 2 pages avertissement,

xv:pagestableset index des Eclaircissements, 424 pages et 166 pages Éclair-cissements pour le tome II Géographiede Strabon.

ToMB m. Paris, de l'Imprimerie impériale, 1812, xxtv pages tables et indexdes Éclaircissements,532 pages et 276 pages Éclaircissement!,pourle tome IU dela Géographiede Strabon.

ToMB tv. Paris, Imprimerie royale, 1814 (1" partie), xirt pages tables,339 pages.

ToME vi. Paris, Imprimerie royale, 1816 (2' partie), Mt pagel! tables, 40Gp.

<:MC!CMS,et des observations sur la manière de coMSM~wles s&M~es

~Mey~~s;celles-ci, depuis lors, ont produit le Jtf~MO~ st<r f~a-~M<!<CM et f~M~o: des ~~M(?*es !Ï<M~'<cs, lu à l'Institut de Francele 29 juillet 1804. Une lettre de notre concitoyen, à la date du 16 dé-cembre i80i (1), à M Marcel, directeur généralde l'ImprimerieImpé-riale, engage ce dernierà reprendrel'impressiondes Recherches quesa collaborationà la traduction de Strabonavait retardée.

Gossellin donnaitdans ses écrits la clef de la méthode employéeparlui dans ses Recherches, et il l'accompagnaitde nombreuses tables,toutes numériques,pour en faciliterl'usage. Lorsqu'ileut terminé tousces travaux, ou qu'il ne se sentit plus la force de les continuer, il crutreconnaître l'existence chez les anciens, de trois stades de plus qu'iln'en avait indiquédans ses <M<MMSSM~ <es mesures~M~raM*es,et il lut à l'Académie Royale des Inscriptionset Belles-Lettres, le 31octobre i8i7, des Recherches sur les prMM~pes, les bases et f~a-luationdes <&~ereM<ssystèmesmétriquesdesanciens. Ces recherchesfurent insérées dans le cinquième volume de Strabon (Tome 4, 2° par-tie), et dans le sixièmetome des Mémoires de l'Académiedes Inscrip-tions et Belles-Lettres.Au même sujet, se rattachentles 0&serp<!<MMS

sur la coudde égyptienne, ~COMP~C f~MMMM~ à Memphis, que

(i) Paris, le M décembre i808.Monsieur,

Un arrêté du Gouvernement a chargé l'Imprimerie impériale de la publication demes Recherchessur &t Géographie ancienne. Deux volumes de ce recueil étaientimprimas lorsque l'Empereurm'a ordonné de coopérer à la traduction française deStrabon. J'ai alors suspendu l'impression de mes Recherches pour m'ocenper uni-quement du travail préparatoire qu'exigeait cette traduction. Maintenant que je suisau courantde cette nouvellebesogne, jeviensvousproposer, Monsieur, de reprendrel'impression de mon)premierouvrage, qui est le complément nécessaire des notesabrégées que j'ai mises dans la traduction de Strabon, et auquel je renvoie souventle lecteur, pour le développementdes preuves que je n'ai fait qu'indiquer dans mesnotes.

Les mémoiresqui restent à imprimer pourrontionmir50 à 60 feuilles au plus, etje vais attendrevotre réponse pour savoir si je puis vous envoyer la copie.

Je vous prie d'agréerles assurancesde la parfaite considération avec laquelle j'ail'honneurd'être,

Monsieur,Votre très humble et très obéissant serviteur,

GOSSELLINM. Marcel, Directeur général de l'Imprimerie impériale.

i page in-4".

Gossellin fit insérer dans la ~OM~-MaJd<!S Sap~ds de décembrei822Les annotations sur la Géographie de Strabon ne purent arracherGossellin au plan de travail qu'il s'était tracé il ne leur accordait

qu'une faible part de son temps aussi sont-elles-do peu de valeur, etil a trop abusé de la facilitéque lui fournissaientle nombre et les diffé-

rences des stadesgrecs, pour expliquer des mesures données par les

anciens, dont quelques-unes ne sontpas prises par lui comme les textesanciens le demandaient(i).

Poursuivant toujours le cours de ses investigations,il lut à l'Institut

de France, le 89 novembre 1805, ses jRecAe~c/MSSMrles connais-

S<tMCeS~0~'apAtgMeSdes <KtCMKS ~OM~ des CO<eS de la Gt~YMM

puis après, ses Recherchessur les eoM~MMsaMces des <!KCMM.s ~<M!~

des c<s de fjKde. Enfin, en janvier i811, il lut à l'Institut, sesRecherchessur les connaissances géographiques des anciens le &M:~

des e~<es oectde~tMes et s~p~t~MtO~es de f~ttrope, qui contenaient

trois mémoires l'un sur l'f&erM, le second sur la Gaude et le troi-

sièmesur les Ides Britanniques.Il avait préludé au dernier mémoire,

par une lettre adressée à Pinkerton sur la fausse c<M~w<!<MM deEcosse dans la carte de Ptolèmèe, insérée dans la traductionfran-

çaise desRec~e~cAessur les Scythes du géographe anglais, imprimé à

(1) Voici cependant une lettre de GosseUin à M. Desenne, de l'Imprimerie royale,

qui prouve la part qu'il prenaità l'impression de laTt-adu<.tion de Strabon. et del'otdrequiprésidaitasesanaires.

Paris; le 13 janvier 18H.Monsieur,

Les traducteursde Strabon ont reçu jusqu'àprésent, chacun 25 exemplaires enpapierordinaire, et un exemplaire en papier vélin de cette traduction.

Vous m'avez envoyé 30 exemplaires du tome IV, en papierordinaire et 2 en vélin

je dois donc vous remettre n exemplaires des premiers et un des seconds. Vous

pouvezles faire reprendre quand vous le jugerez a propos, en me rendant le reçuque j'ai donné, et en l'éenangeant contre un autre de 26 volumes seulement.

M. Coray et M. Letronne devront recevoir la même quantitéde volumes.

En jetant un coup-d'œil sur l'exemplaire en vélin, je me suis aperçu que le

feuillesv, x, avaient été tirées sur un papierplus petit que les autres. Cette irrégu

laritén'esKiIepas trop choquante pour la laissersubsistergQuant aux autres distributions que l'Imprimerie royale peut faire de ce nouveau

volume,je no puis vous donner aucun renseignement sur cet objet.J'ai l'honneurd'être,

Monsieur, Votre très humble et trèsobéissantserviteur,

GOSSELLIN.1 page petit in-4°.

Paris en 1804. Tons les mémoiresdeGosseUin, lus on composes depuis!a première publicationdes deux premiers volumesde ses ~ec~vd~sSM~ la Géographie sys<~K<!<Me et positive des anc&MS, fournissentla matière de deux 'nouveaux volumes in-4* qm furent publiés en1813 et formèrent les Tomes 3 et 4 du grand ouvrage.

Si GosseUinmettait un grand prix à la rédaction de ses ouvrages,ilne négligeaitpas la partie matérielle, c'est-à-dire l'impressionde sesœuvres et la confection de ses notes. On peut en juger par sa lettreécrite le 4 août 1811 à M. le directeur de l'ImprimerieImpériale (1).

En 1814, peu après le retour en Francedu Roi Louis XVM, notrecompatriote fut nommé ofBcier de la Légion d'honneur. Après lasecondeRestauration, il rendit de grands services à la France en éta-blissant, d'une manière certaine, en 181S, la propriété françaised'unefoule d'objetsprécieux que les aIHés voulaientnous enlever.

Gossellin fut nommé en 1816 un des quatre assistants an ~OM~M!~

.des &H~M<S, c'est-à-dire un de ceux qu i, en l'absence du garde des

sceaux, président les conférencesdes auteurs de ce journal. II nt pourle tome1"' de la classed'histoireet de littératureanciennes,un extrait

(1) Paris, 4 août i8M.Monsieur,

En vous quittanthier,j'ai été prendredesrenseignementssur les fraisque j'auraià faire, avantde pouvoir livrer le premier des deux volumes qui me restent à pu-blier; et je trouve que pour ne pas interrompre la gravuredes cartes,jedébourseraicette année, pour ce seul objet, environ 6000 &. et que j'aurai3 a~4000 &. a~ payerà l'Imprimerie impériale pour ce premiervolume.

Le second cofltera beaucoup moins, parce que j'ai compris dans les 6000 fr. pré-cédons, la gravuredes cartesqui devrontraccompagner. De sorte quTI pourrait seréduireà environ 4000 fr.

D'après cet aperça, une souscription de 400 exemplaires, composéede deuxvolumes, au prix de 36 fr. (<t) commese vendent les deux prt.mif*ts,me mettraitàpeuprès hors de frais. Et son excellenceavaitla bontéd'ajout&fà cette faveur, uneavance de 8000 fr. à compedes livraisons, je me trouverais en état de faire gravertoutesles cartes, et de commencer le premier volume, aussitôt que l'imprimerieimpériale aura été autorisée à continuer cette édition.

Je ne puis, Monsieur, que vous renouveler les expressions de ma reconnaissanceet vous assurerde la haute considération avec laquelle j'ai l'honneurd'être,

Monsieur,Votre très humble et très obéissant serviteur,

GOSSELLIN.1 page petit in-F.

(a) Selon Brunet, les tomes HI et IV des Recherches, dont il est question, sevendaient 42 ir.

substantiel très méthodique de toutes ses recherches at de tous sestravaux en géographie ancienne, qui parut en i815, avec une cartedessinée par lui pour cet extrait et intitulée O~M w~~MS M0<<,

wr&<MHt~MSCtrcMMMcy'!p<<,specMMCM ~o~'cp~tCMM!. Cette cartedevint la première d'un atlas in-f, qui réunissait tontes ses cartesclasséesméthodiquement. Ce volume a pour titre ~«as, ou )~CMe<7

de cartes ~~vQtAt~M~s, publièes par P.-F.-J. Cossc~H (75 cartesen 47 feuilles). L'auteury prend le titre d'associé étrangerde l'Aca-démie de GcatHngue, qui venait de lui être conféré par cette savanteCompagnie.

Tels sont les travaux de Gosselin qui ont ont été mis au jour. LaBiographie des hommes p!P<tM<s, yjoint à tort la partie de G'co~'<

phie ancienne,dans le M~oW/Mpa~ classe d'AM<o!~ de <'7K<<<-

<M<, présenté à l'Empereur et Roi en son Conseil d'État, le 8 février1808, et imprimé en i813, pages i63al90. Il est bien vrai queGossellin fut nommé par la classe pour faire ce rapport, et qu'il est dit

par cette raison, dans l'avertissement, qu'ilen est l'auteur mais un de

ses amis se chargea pour lui de cette tâche. Ne connaissantaucunelangue étrangère,notre compatriotene pouvaitlire aucune des nom-breuses productions d'autours étrangers qui sont cités et appréciésdans ce rapport. C'est ce que Gossellin a souvent déclarélui-mêmeetconsignépar écrit, lorsqu'ilen a pu trouver l'occasion.

Gossellin a encore composé un JM<~M<we géographique sur laCorse, et une .B~tMMM d'MM)KeNt<we, manuscrit de Delambre,intitulé jBeMM~Mes sur la méthode proposée par M. GosMM:M

pow epa~M~ les s<s<es it.né1'aires des ~MC:~MS.Ces deux écrits ontété remis par le savant géographeà un de ses amis qui se proposaitdeles publier.

Dans l'Encyclopédie des CeMS du Monde, M. Gonec dit qu'il n'amanqué à Gossellin que de discuter les divers points des côtes de laMéditerranéeoù s'étaient établis les anciens Pélasges.

Depuis quelques années, la santé de Gcssollin s'était considérable-ment altérée et les forces avaient sensiblement décliné. Malgré uneorganisation vigoureuse qui semblait devoir rassurer ses amis, le8 février 1830, une mort paisible vint terminer une existence vouéetout entière à la science, à l'amitié, à la vertu. Cette perte a laissé desregrets durablesà tous ceux qui l'ont connu.

Gossellin était grand, fort, avait une bellefigure,des manièresdistin-guées et polios, par l'habitudedu grand monde qu'il avait iréquonté

dans sa jeunesse (1). La prudence, la loyauté,la franchise,la constanceen l'amitié, 1 égalité d'humeur, une conversation douce et enjouée.formaient les traits distinctifs de son caractère, et il a été certaine-ment l'un des hommes les plus honorables qui se soientjamais consa-cres aux sciences et à l'étude.

Son éloge fut lu en séance publique le 21 juillet 1830 et imprimédans le tome IX des Mémoires de l'Académie des InscriptionsetBelles-Lettres de l'Institut de France. Cet éloge est de M. Abel deRémusat, qui suppléait alors M. Dacier, trop âgé et trop malade, pou rremplir à cette époqueses fonctions de secrétaire perpétuel.

Gossellin a été remplacé à l'Académie par M. Van Praet, son plusancien collègue à la Bibliothèque du Roi.

En 1790, le profil de Gosselin fut gravé sur pierre nne par l'habileartiste Jouffroy, de l'Institut, et il en a été répanduplusieursempreintes

sur verre, qui ont été distribuéesà ses amis.En 1889, le peintre, Louis-Léopold Boilly, fit un portrait en litho-

graphie de notre compatriote, avec cette légende .Z<M<!<M<Royal deFrance. ~Lcad" des 7)Mc~<°** ~BcMes-es ((Mo~~M~MCMMMCos<~OM<MM"*) CosseMM(P<Mca~-J''ra;M(:OM-Jbs0pA).6~ct~<~la Z~tOM<M<M;M<'My, Me à ~'Me 6 t~ceM~ i76f élu à f~Lcad" en 1774,

f/MS&<M<en ~96.Il existe un médaillon en bronze, fait par Depaulis en 1889, ayant

seize centimètreset demi de diamètreet portant en légende P.-F.-J.GosseMtM de ~caf~Me Royale des ZM~e~&'oMs B. Lettres.C<MM~ca<eM~<K!~MM<M~ ~M~ de la B~Mo<M<j'MC du Jï<M.

Depuis la mort de Gossellin, les sciencesde l'histoire, de l'archéo-logie et de la géographie, ont fait d'immensesprogrès, la facilité desrelations, les découvertes faites, sont venues compléterles travauxde ce savant géographe,sans leur ôter le mérite d'avoir servi de basesà ceux de ses guecesseursen érudition.

(i) Il était très lié avec Madame TMroux d'Arconvilte, femme d'eaprit, née enITZO, morte en 1805. auteur de pluftieuMOuvrageaestime ï)'<tt<~t<eMMttt<f~n63,et<).,ete.

C'estentreles mains de ComeUmque paBaerent tes Mtanunerit8 inédite de cettedame, parmi iesqueia des SoMM~Meur esvie.

uO~- 'V\.?' ~) U!H)m).'<