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N° 1527 JUIN 2018 ISSN 0396-1745 À LA UNE Emploi Que contient la future réforme de l’Assurance chômage ? LIRE PAGE 2 DROIT SOCIAL Réforme du Code du travail Formation syndicale : un droit pour tous ! L’astuce du négociateur LIRE PAGE 3 UNE ACTU AVEC Romain Breton À 31 ans, Romain est élu au CE et membre du CHSCT de Lactalis, à Craon, dans la Mayenne. Il nous dévoile les dessous du travail des élus depuis la crise sanitaire qui a secoué le groupe. LIRE PAGES 4 ET 5 SANTÉ AU TRAVAIL « C’est le métier qui rentre… » L’accidentologie des jeunes travailleurs LIRE PAGE 6 CULTURE Des lectures pour l’été Le travail : regards pluriels LIRE PAGE 7 Ce numéro comprend deux encarts dédiés au logement. Pas de cohésion sans dialogue social ! L’innovation dans tous les domaines marque notre temps et bouleverse nos liens au travail, aux loisirs, à la hiérarchie, à la santé, etc. Cela propulse d’autant plus fort la question de la qualité de vie au travail, qui devient le centre des préoccupations : celles des travailleurs, corrélées à celles des entreprises pour lesquelles la QVT constitue un levier de performance. On le constate, des accords « qualité de vie au travail » sont signés. Deux principaux sujets alimentent ces accords. La conciliation entre vie personnelle et vie professionnelle, illustrée entre autres par le télétravail, et la prévention, notamment des risques psychosociaux. Réjouissons-nous un peu de la prise en compte de ces problématiques qui nous sont chères... Mais ne nous réjouissons pas trop tout de même : le résultat est largement insuffisant. De fait, en 2013, organisations syndicales et patronales s’étaient engagées à créer un comité de suivi relatif à la QVT. Las, cinq ans après, ce comité n’a pas été mis en place. Il est urgent que ce manque soit comblé et qu’une impulsion nationale soit donnée à la question de la QVT à travers lui. C’est le sens de l’invitation que nous venons d’adresser aux autres partenaires sociaux en les conviant à la tenue d’une réunion paritaire sur le sujet. Par cette invitation, la CFTC vise aussi et plus largement à stimuler le dialogue social au niveau national et interprofessionnel. Il ne manque malheureusement pas d’acteurs aujourd’hui, notamment dans certains milieux patronaux, pour en contester le bien-fondé. En d’autres lieux – je pense au gouvernement –, l’attaque est moins frontale, mais certains discours comme certaines pratiques laissent entendre qu’on pourrait s’en passer. Quelles que puissent être les circonstances qui motivent cet apparent désamour – stratégie de congrès pour les uns, volonté d’aller vite pour les autres –, une petite musique s’installe lentement, mais sûrement, selon laquelle le dialogue social aurait toute sa place dans l’entreprise, dans les branches… mais pas au-delà. En invitant ses partenaires à reprendre la discussion sur la qualité de vie au travail, la CFTC veut rappeler à certains d’entre eux qu’il est des sujets dont les enjeux, les problématiques et les solutions ne s’appréhendent qu’à l’échelle nationale et interprofessionnelle. Il en va de la cohésion sociale et de son corollaire, l’efficacité économique d’ensemble ! Au gouvernement, elle veut rappeler le rôle historique des corps intermédiaires dans toute action réformatrice et sur l’équilibre de notre société ! Bernard Sagez Secrétaire général Une petite musique s’installe selon laquelle le dialogue social aurait toute sa place dans l’entreprise, dans les branches… mais pas au-delà ! Crédit : Bernard Gouédard Les avantages profitant aux salariés : 100% FINANCER ACQUÉRIR VOTRE BIEN, neuf ou ancien, tout en bénéficiant d’un prêt à taux réduit allant jusqu’à 30% total un logement neuf. CONSTRUIRE ACQUÉRIR ou Améliorer la PERFORMANCE ÉNERGÉTIQUE dans votre logement financer des travaux Garantir d’un service personnalisé Bénéficier 70 200 en partenariat avec En France, le nombre de personnes connaissant des problèmes de logement s’élève à Tous concernés par le mal logement en France : Les fondements d’Action Logement : La CFTC agit pour votre logement LES MOBILITÉS RÉSIDENTIELLES ET PROFESSIONNELLES LES MOBILITÉS RÉSIDENTIELLES ET PROFESSIONNELLES Accompagner DES LOGEMENTS SOCIAUX INTERMÉDIAIRES DES LOGEMENTS SOCIAUX INTERMÉDIAIRES Construire et financer Les deux missions d’Action Logement : Un patrimoine immobilier conséquent : logements intermédiaires 917 800 logements sociaux Quels sont les intérêts pour les salariés ? 12 138 000.

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N° 1527JUIN 2018ISSN 0396-1745

À LA UNE

EmploiQue contient la future réforme de l’Assurance chômage ? LIRE PAGE 2

DROIT SOCIAL

Réforme du Code du travailFormation syndicale : un droit pour tous ! L’astuce du négociateur LIRE PAGE 3

UNE ACTU AVEC

Romain BretonÀ 31 ans, Romain est élu au CE et membre du CHSCT de Lactalis, à Craon, dans la Mayenne. Il nous dévoile les dessous du travail des élus depuis la crise sanitaire qui a secoué le groupe.LIRE PAGES 4 ET 5

SANTÉ AU TRAVAIL

« C’est le métier qui rentre… »L’accidentologie des jeunes travailleursLIRE PAGE 6

CULTURE

Des lectures pour l’étéLe travail : regards plurielsLIRE PAGE 7

Ce numéro comprend deux encarts dédiés au logement.

Pas de cohésion sans dialogue social !L’innovation dans tous les domaines marque notre temps et bouleverse nos liens au travail, aux loisirs, à la hiérarchie, à la santé, etc. Cela propulse d’autant plus fort la question de la qualité de vie au travail, qui devient le centre des préoccupations : celles des travailleurs, corrélées à celles

des entreprises pour lesquelles la QVT constitue un levier de performance. On le constate, des accords « qualité de vie au travail » sont signés. Deux principaux sujets alimentent ces accords. La conciliation entre vie personnelle et vie professionnelle, illustrée entre autres par le télétravail, et la prévention, notamment des risques psychosociaux. Réjouissons-nous un peu de la prise en compte de ces problématiques qui nous sont chères...Mais ne nous réjouissons pas trop tout de même : le résultat est largement insuffisant. De fait, en 2013, organisations syndicales et patronales s’étaient engagées à créer un comité de suivi relatif à la QVT. Las, cinq ans après, ce comité n’a pas été mis en place. Il est urgent que ce manque soit comblé et qu’une impulsion nationale soit donnée à

la question de la QVT à travers lui. C’est le sens de l’invitation que nous venons d’adresser aux autres partenaires sociaux en les conviant à la tenue d’une réunion paritaire sur le sujet. Par cette invitation, la CFTC vise aussi et plus largement à stimuler le dialogue social au niveau national et interprofessionnel. Il ne manque malheureusement pas d’acteurs aujourd’hui, notamment dans certains milieux patronaux, pour en contester le bien-fondé. En d’autres lieux – je pense au gouvernement –, l’attaque est moins frontale, mais certains discours comme certaines pratiques laissent entendre qu’on pourrait s’en passer. Quelles que puissent être les circonstances qui motivent cet apparent

désamour – stratégie de congrès pour les uns, volonté d’aller vite pour les autres –, une petite musique s’installe lentement, mais sûrement, selon laquelle le dialogue social aurait toute sa place dans l’entreprise, dans les branches… mais pas au-delà. En invitant ses partenaires à reprendre la discussion sur la qualité de vie au travail, la CFTC veut rappeler à certains d’entre eux qu’il est des sujets dont les enjeux, les problématiques et les solutions ne s’appréhendent qu’à l’échelle nationale et interprofessionnelle. Il en va de la cohésion sociale et de son corollaire, l’efficacité économique d’ensemble ! Au gouvernement, elle veut rappeler le rôle historique des corps intermédiaires dans toute action réformatrice et sur l’équilibre de notre société !

Bernard SagezSecrétaire général

Une petite musique s’installe selon laquelle le dialogue social aurait toute sa place dans l’entreprise, dans les branches… mais pas au-delà !

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Les avantages profitant aux salariés :

du coût de vos travaux allant jusqu’à 10 000 euros et remboursable sur 10 ans

100%

FINANCER ACQUÉRIR VOTRE BIEN,neuf ou ancien, tout en bénéficiant d’un prêtà taux réduit allant jusqu’à

30% du coût total

un logement neuf.

CONSTRUIRE

ACQUÉRIRou

Améliorer la PERFORMANCE ÉNERGÉTIQUE dans votre logement

financer des travaux

Garantir le paiement de votre loyer à votre propriétaire ou bailleur avec la garantie Loca-Pass*.

d’un service personnalisé de conseil en financement.

Bénéficier

70 200

en partenariat avec

En France, le nombre de personnes connaissant des problèmes de logement s’élève à Tous concernés par le mal logement en France :

Les fondements d’Action Logement :

La CFTC agit pour votre logement

LES MOBILITÉS RÉSIDENTIELLES ET PROFESSIONNELLES

LES MOBILITÉS RÉSIDENTIELLES ET PROFESSIONNELLES

Accompagner

en proposant des services et des aides financières pour faciliter l’accès au logement et à l’emploi.

autour des enjeux d’éco-habitat et de mixité sociale.

DES LOGEMENTSSOCIAUX

INTERMÉDIAIRES

DES LOGEMENTSSOCIAUX

INTERMÉDIAIRES

Construire et financer

Les deux missions d’Action Logement :

Un patrimoine immobilier conséquent :

logements intermédiaires

917 800logements sociaux

Sécuriser les salariés accédant à la propriété

Aider les salariés en mobilité professionnelle

Faciliter les salariés dans l’accès à un logement locatif

Être conseillé sur les aides pour ceux rencontrant des difficultés particulières dans leur parcours résidentiel

Quels sont les intérêts pour les salariés ?

12 138 000.

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La CFTC, syndicat de construction sociale, est présente tous les jours à vos côtés pour défendre vos intérêts et vous conseiller dans vos démarches.

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N° 1527JUIN 2018ISSN 0396-1745

EN BREF

LOGEMENT : LES CLÉS D’UNE BONNE INFOUn « pack » d’outils « logement » vient d’être édité ; il comprend trois supports, pour trois niveaux d’information. En format A3, l’affiche peut être apposée dans les locaux de votre permanence ou sur les espaces dédiés à la communication syndicale dans l’entreprise. Destinée aux salariés, elle montre l’implication de la CFTC dans les dispositifs d’aide au logement. L’infographie vous concerne directement. Elle vous permet de guider vos collègues à travers ces différents dispositifs. Encartés dans votre LC, ces outils sont aussi disponibles dans votre espace adhérent (adherent.cftc.fr), aux côtés d’une vidéo d’animation (produite avec Klésia), à diffuser sans retenue !

RECTIFICATIFContrairement à ce qui a été annoncé dans la LC n° 1525-1526,la participation de la CFTC à la course Odysséa, à Paris, le 7 octobre, a été annulée.

ACTUALITÉS — ASSURANCE CHÔMAGE

Les futures mesuresLa réforme de l’assurance chômage est actuellement en débat à l’Assemblée nationale. Elle s’appuie sur une négociation à laquelle la CFTC a récemment participé. En voici les grandes lignes.

Le volet chômage du projet de loi « pour la liberté de choisir son avenir professionnel » s’inspire de l’accord national interprofessionnel (ANI) que la CFTC a signé le 22 février. Après avis du Conseil d’État, le texte a été transmis à l’Assemblée.

Démissionnaires et indépendants : ouverture encadréeLe projet de loi précise que le démissionnaire peut prétendre à l’allocation de retour à l’emploi projet (Arep), à condition d’avoir cinq ans d’activité derrière lui et de poursuivre un projet de reconversion professionnelle (soit une formation, soit une création ou reprise d’entreprise). Ces cinq années d’activité doivent être continues, mais elles sont calculées sur l’ensemble des emplois précédemment occupés et pas seulement sur le dernier. Aucun critère de diplôme n’est retenu et le candidat est accompagné par le conseil en évolution profes-sionnelle (le CEP) pour formaliser son projet : c’étaient trois propositions de la CFTC. Cependant, le Conseil d’État s’inquiète de ne

rien voir sur l’évaluation de la charge de travail supplémentaire pour les commissions paritaires régionales chargées de valider les projets de reconversion.Le travailleur indépendant qui se retrouve involontairement sans activité peut bénéficier d’une allocation forfaitaire, d’un montant de 800 € par mois pendant six mois. Mais le Conseil d’État pointe une rupture d’« égalité entre assurés d’un même régime » (l’indemni-sation des salariés est proportionnelle à leur ancien salaire, et non forfaitaire). Quant au cas des travailleurs des plateformes Internet, il fera l’objet d’une étude d’impact. C’était une demande de la CFTC.

Précarité, accompagnement et gouvernanceL’obligation est donnée à l’ensemble des branches professionnelles de négocier, d’ici au 31 décembre 2018, des mesures permettant de stopper le recours abusif aux contrats courts 1. Si celles-ci sont jugées insuffisantes, le gouvernement modulera le taux de contribution patronale à l’assurance chômage par un bonus-malus. Toutes les branches sont concernées par l’obligation de négocier, et pas seulement quatre, comme le voulait le patronat. Le texte reprend le principe, acté dans l’ANI, d’un cadrage interprofessionnel de ces négociations. Sur ces deux points, la CFTC obtient gain de cause. Concernant l’accompagnement et le contrôle des demandeurs d’emploi, le projet de loi prévoit un « journal de bord » en ligne à renseigner tous les mois, expérimenté à partir du 1er juin 2019 dans plusieurs régions ; la mise en cohérence des motifs de radiation

existants ; une « offre raisonnable d’emploi », dont les critères ne sont plus définis par la loi mais conjointement par le conseiller et le demandeur d’emploi.Dernier volet : le projet de loi accroît l’implication de l’État dans la gouvernance de l’Unédic par le principe d’un document de cadrage financier remis par le gouvernement aux partenaires sociaux avant chaque négociation sur l’assurance chômage. La CFTC estime à ce sujet que « l’élaboration des règles d’indemnisation et la gestion responsable du régime doivent rester les prérogatives des partenaires sociaux ». Elle espère également que « ce nouveau schéma ne conduira pas à enfermer les partenaires sociaux dans un carcan qui les contraindrait à revoir à la baisse les droits des demandeurs d’emploi. »

LB

1. À cette fin, une note d’appui à la négociation du recours aux contrats courts est disponible sur l’espace Adhérent : adherent.cftc.fr.

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DROIT SOCIAL — RÉFORME DU CODE DU TRAVAIL

Formation syndicale : un droit pour tous !Le congé de formation économique, sociale et syndicale constitue l’un des meilleurs atouts pour saisir les enjeux sociaux et économiques à l’œuvre dans les IRP. En simplifiant le dispositif de maintien de salaire, l’ordonnance rectificative n° 2017-1718 en a facilité l’accès.

Le congé de formation économique, sociale et syndicale (CFESS) permet de se préparer à l’exercice de fonctions syndicales. Il est ouvert à l’ensemble des salariés, élus dans une instance représentative du personnel... ou pas ; militants dans une organisation syndicale… ou pas ; adhérents d’une OS… ou pas. Aucune condition d’ancienneté n’est nécessaire pour en bénéficier. Les sessions de formation sont réalisées soit par des centres rattachés à des organisations syndicales de salariés représentatives sur le plan national – c’est le cas de la CFTC –, soit par des instituts spécialisés.

Quelle procédure respecter ?

Le salarié doit adresser une demande écrite d’autorisation d’absence à son employeur, de préférence par lettre recommandée avec avis de réception, au moins 30 jours avant le début de la formation (les dates, durée et nom de l’orga-nisme qui dispense la formation doivent être indiqués). La CFTC a rédigé pour ses adhérents un modèle de demande de CFESS du salarié à l’employeur. Pour vous le procurer, contactez votre fédération ou votre union régionale. L’employeur peut s’opposer au départ du salarié s’il estime que cette absence risque d’avoir des conséquences préjudiciables à la bonne marche de l’entreprise (après avis conforme du CE ou, s’il n’en existe pas, des délégués du personnel… et bientôt du CSE).

Ce refus doit être motivé et notifié au salarié sous 8 jours à compter de la réception de la demande. Passé ce délai, l’employeur ne peut plus refuser le congé.Le salarié peut prendre un ou plusieurs congés dans la limite de 12 jours par an (et jusqu’à 18 jours si vous exercez des responsabilités syndicales ou si vous êtes formateur). La durée de chaque congé ne peut pas être inférieure à une demi-journée. Attention : si vous êtes représentant du personnel, les jours pris pour ce congé de formation spécifique sont déduits de la durée annuelle du CFESS !À l’issue de la formation, l’organisme délivre au salarié une attestation, à faire suivre à l’employeur.

Salaire maintenu !

Aucune obligation n’incombe à l’employeur concernant la prise en charge des frais pendant une formation économique, sociale et syndicale*. Lorsque vous participez à une telle action de formation organisée par la CFTC, en général, la structure CFTC prend en charge les frais de déplacement, d’hébergement et de restauration (pour les élus CE, CHSCT et CSE : ces frais sont pris en charge par l’employeur). Pendant la formation, le contrat de travail du salarié est suspendu. La période

de congé de formation est toutefois assimilée à une durée de travail effectif pour le calcul des congés payés et des droits aux prestations sociales et familiales. Surtout, depuis le 1er janvier, le salarié en CFESS bénéficie du maintien total de sa rémunération par l’employeur. Le recours à la formation syndicale s’en trouve grandement facilité.

Plus d’infos : formation.cftc.fr SB

* Certaines conventions ou certains accords collectifs fixent les modalités du financement des frais pédagogiques et de l’indemnisation des frais de déplacement et d’hébergement des stagiaires et animateurs.

L’ASTUCE DU NÉGOCIATEURAccords majoritaires : de la stratégie !

Depuis ce 1er mai, tous les accords d’entreprise se doivent d’être majoritaires.

Compte tenu de la place grandissante accordée à la négociation collective d’entreprise par la loi Travail, puis par les ordonnances, cette échéance, initialement fixée au 1er septembre 2019, était très attendue ! La nécessité de constituer un bloc majoritaire entraînera automatiquement des positionnements clairs et des concessions réciproques entre syndicats pour arriver en négociation avec des propositions et revendications communes. Plus question de ne pas signer un accord, pour en dénoncer les insuffisances, en partant du principe qu’il le sera, de toute manière, par d’autres : cette posture est dorénavant source de blocage.

La possibilité de recourir au référendum en cas d’accord minoritaire peut être lourde de conséquences en cas de désaveu des salariés. L’enjeu primordial pour vous, délégués syndicaux CFTC, sera plutôt la recherche d’un accord majoritaire, gage de consensus et de cohésion sociale dans l’entreprise.

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À 31 ans, Romain est élu au CE et membre du CHSCT de Lactalis, à Craon, dans la Mayenne. Il nous dévoile les dessous du travail des élus depuis la crise qui secoue le groupe.

« Il existe deux entités Lactalis sur le site de Craon : l’activité nutrition infantile (la laiterie) et l’activité fromagère. Au sein de la société laitière, sont présentes deux organisations syndicales, dont la CFTC. Pour la fromagerie, nous sommes les seuls. Je travaille pour celle-ci depuis 10 ans, en tant que conducteur de cuves (autrement dit, fromager). Le lait arrive standardisé. Ma mission est de le transformer en caillé, en le coagulant et en le travaillant, avant de l’envoyer au moulage. Depuis un an, j’occupe les fonctions de délégué syndical. L’affaire du lait contaminé n’a pas fait que du bruit dans les médias, elle a aussi causé des dégâts en interne. Avant cette crise, nous comptions 560 CDI. Aujourd’hui, nous ne sommes plus que 460.Après la fermeture définitive d’une des deux tours de séchage fin janvier (sur la chronologie de l’affaire, lire notre encadré, Ndlr), nous

étions conscients que les besoins en personnel ne seraient plus les mêmes. Sans compter la baisse du volume de production… Mon collègue Olivier Rezé, DS pour la partie Laiterie, et moi-même avons entamé des négociations avec la direction. L’objectif : éviter un PSE. En trois jours, nous avons signé un accord sur la mobilité. L’idée était de favoriser une mobilité choisie, en attendant le redémarrage de la tour restante. Trois options étaient proposées : la mobilité ponc-tuelle (inférieure à 21 jours), la mobilité temporaire (supérieure ou égale à 21 jours, qui permet, par exemple, de quitter la production pour travailler un temps dans l’administratif) et la mobilité définitive (c’est une mutation). Nous avons obtenu le maintien du taux horaire lorsqu’un salarié change de site. Cela veut dire qu’il n’y a aucune incidence sur sa rémunération. Et ce, pendant 18 mois au

lieu des 12 prévus par la direction. Les muta-tions ont, par ailleurs, été encouragées par des frais de garde et de déménagement ainsi qu’une prime de 8 000 €, sous réserve de valider la période probatoire de quatre mois. À ce jour, un seul retour a été enregistré sur les 70 personnes qui ont opté pour une mobilité définitive.

SALARIÉ DE LACTALIS ET MEMBRE DE LA COMMISSION JEUNES CFTC

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« Nous sortons soudés de cette crise »

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Pour ceux qui restent, un accompagnement individualisé a été mis en place. Les responsables RH du groupe viennent à Craon ; ils reçoivent un à un les salariés afin de connaître leurs souhaits. L’occasion de rappeler à nos collègues qu’ils restent prioritaires sur tous les postes.

« [Au plus fort de la crise], nous avions l’impression d’être des gens sales, des tueurs d’enfants… Pourtant, nous n’avons pas failli à notre devoir. »

Nous sommes plutôt satisfaits de cet accord. Le résultat est positif par rapport aux 100 suppres-sions de postes annoncées. La direction a joué le jeu du dialogue.Gérer cette crise a été une formation accélérée ! C’était l’inconnu aussi bien pour la direction que pour nous. Nous étions tous dépassés par les événements. Les informations fuitaient dans la presse avant que l’entreprise ne nous les transmette. Cela a généré de l’incompré-hension chez nos collègues. Le manque de communication nous a même été reproché. Or, faute de temps, nous avons dû privilégier le fond. Cette affaire nous a demandé énor-mément de travail. Nous avons effectué des journées de 15 heures ! Et vécu des moments

très difficiles, voire des craquages parfois… Mais il en ressort une solidarité, une expérience de vie et un travail d’équipe incroyables. Les valeurs ont repris le dessus. Nous nous battons pour cela.Bien sûr, les salariés ont très mal vécu l’image dégradée de l’entreprise. Nous avions l’im-pression d’être des gens sales, des tueurs d’enfants… Oui, il y a des choses à améliorer comme dans toutes les entreprises, mais nous n’avons pas failli à notre devoir. Il nous tarde d’arriver à la fin de l’enquête.Comment on voit l’avenir ? Nous sortons de cette crise soudés et plus que motivés. L’entreprise va repartir. Reste que le redémarrage de la tour s’accompagne d’une période dite de qualification qui peut durer trois semaines. Ce délai doit permettre aux services vétérinaires de procéder à de nouveaux contrôles. Selon ces résultats, le préfet donnera ou non son accord pour la vente des produits. Je ne m’inquiète pas. Lactalis ayant accédé à nombre de demandes des services vétérinaires pour créer des condi-tions d’hygiène optimales, nous sommes en passe de devenir une usine ultra-moderne. Cela nous redonne confiance en l’avenir. Les débuts seront difficiles. Réorganisation des services oblige, il nous faudra un temps d’adaptation. Des semaines, voire des mois. Mais nous y arriverons. »

Propos recueillis par CB

Sur le site de Lactalis, à Craon, Romain et son collègue Olivier Rezé, DS pour la partie Laiterie.

Page ci-contre : lors d’une permanence syndicale, avec Thierry Peschard, DSC.

L’affaire du lait contaminé : les dates clés

Novembre 2017 : recensement d’un

nombre anormalement élevé de cas de salmonellose chez des nourrissons

Le 2 décembre : découverte sur le site Lactalis de Craon de la bactérie

Le 8 décembre : arrêt des deux tours de séchage du site

Le 10 décembre : l’État fait retirer de la vente toute la production de poudre de lait

Le 31 janvier 2018 : fermeture définitive de la tour 1

Le 26 mai : reprise de l’activité de la tour 2.

Une enquête judiciaire et une commission d’enquête parlementaire sont en cours pour déterminer les causes de cette faille.

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DROIT SOCIAL — SANTÉ AU TRAVAIL

« C’est le métier qui rentre… »Un adage éculé qu’on entend trop souvent en justification de blessure, d’usure précoce, ces « empreintes » imprimées sur le corps par le travail. Face à l’accidentologie galopante chez les jeunes, le seul rempart dont nous disposons est la prévention.

« Le taux de lésions professionnelles non mortelles chez les jeunes (moins de 25 ans) est, au sein de l’Union européenne, supérieur de 40 % à celui des autres tranches d’âge. » Ainsi Cyril Cosme, directeur du bureau de l’OIT, l’Organisation internationale du travail, a-t-il introduit la conférence du 3 mai dernier sur « les jeunes et la culture de prévention » 1. Articulée autour de la présentation d’une étude de l’INRS sur l’accidentologie des jeunes travailleurs, cette rencontre a permis de mettre l’accent sur l’aspect crucial de la prévention.

Les causesLes accidents du travail, s’ils sont moins graves chez les jeunes, sont beaucoup plus fréquents. Il y a plusieurs raisons à cela.• Le développement physiologique moindre

(les effets d’une exposition à une substance toxique en sont alors démultipliés).

• Une plus grande vulnérabilité, provoquée par un moindre savoir-faire, une moindre expérience sur laquelle s’appuyer.

• La place précaire des jeunes dans le monde professionnel : difficulté d’insertion, contrats courts… D’où la volonté de « plaire », d’émettre peu d’avis critiques, d’être « performant » jusqu’à la mise en danger.

Les chiffresParmi les 755 participants à l’étude et au cours des deux ans de suivi, 158 accidents du travail ont été rapportés. Ils sont en moyenne survenus 6 mois après l’entrée dans l’emploi. Les jeunes ayant déclaré avoir reçu un enseignement en santé et sécurité au travail (SST) durant leur cursus ont eu 2 fois moins d’accidents que les autres. Ceux ayant suivi la formation « sauveteur secouriste du travail » ont eu 30 % de moins d’accidents.

Les remèdesPreuve est donc faite que le risque d’accident baisse lorsque la prévention est intégrée dans la

formation initiale. À la veille de la réforme de l’apprentissage 2, le constat est d’importance. La CFTC voulait d’ailleurs rendre obligatoire la certification des maîtres d’apprentissage et tuteurs, à ces fins de sécurité, avec remise à niveau régulière. Comme le soulignait Maxime Dumont, secrétaire confédéral en charge de la formation professionnelle, « on peut être un très bon professionnel et un mauvais pédagogue. Il faut examiner les conditions d’accueil de l’apprenti à la loupe » (lire la LC n° 1520-1521 de janvier 2018). Propos partiellement entendus, puisque, sans la rendre obligatoire, la formation sera a priori encouragée. Évidemment, cette analyse est étendue aux enseignements universitaires, notamment dispensés aux cadres et managers de demain (sur l’intégration des questions de prévention et de qualité de vie au travail dans les écoles, lire la LC n° 1515, d’octobre 2017). L’objectif est qu’à long terme, les salariés deviennent eux-mêmes acteurs de la prévention.

Les vertus de l’intergénérationnel« Dans les petites entreprises, l’intégration des jeunes se fait souvent en "roue libre", explique Thiébaut Weber, secrétaire confédéral de la Confédération européenne des syndicats (CES). Elles n’ont pas toujours de représentants du personnel – encore moins syndicaux – pour négocier des accords de qualité en ce domaine […]. C’est pourquoi un accord-cadre "sur le vieillissement actif et la solidarité intergénérationnelle" a été signé en Europe. On y retrouve des éléments qui figuraient dans l’ex-contrat de génération, la question notamment de la transmission, de l’accompagnement des jeunes dans les gestes et postures à acquérir. » Un rappel selon lequel aucune démarche de prévention n’est réellement viable sans un transfert de compétences, un partage d’expérience des seniors. Cela relève du bon sens… mais a tendance à être négligé.Retrouvez l’étude de l’INRS sur : www.inrs.fr/header/presse/cp-accidentologie-jeunes.html

MV

1. Rencontre organisée conjointement par l’OIT, l’Assurance maladie, l’INRS (Institut national de recherche et de sécurité pour la prévention des accidents du travail et des maladies professionnelles) et l’ANDRH (Association nationale des directeurs des ressources humaines), à l’occasion de la Journée mondiale de la sécurité et de la santé au travail 2018, au lycée Pierre-Gilles de Gennes, Paris 13e.

2. Incluse dans le projet de loi « pour la liberté de choisir son avenir professionnel », en débat à l’Assemblée nationale depuis le 29 mai.

Paradoxe Depuis le 2 mai 2015*, l’affectation des mineurs à des travaux dangereux est assouplie. Là où l’employeur devait obtenir une autorisation préalable de l’inspecteur du travail, il n’a plus aujourd’hui qu’à effectuer une simple déclaration. Certes, l’inspecteur peut procéder à des contrôles et extraire le jeune du lieu de travail sans délai. Mais la CFTC en appelle au bon sens en dénonçant ce système de contrôle a posteriori, totalement contraire à l’esprit de prévention.

*Décret n° 2015-443 du 17 avril 2015.

EN CHIFFRES

235 000C’est le nombre de décès directement liés à l’amiante recensés dans le monde à l’heure actuelle – et il est à craindre que le « pic » ne soit pas encore atteint. La Grande-Bretagne est en tête de ce funèbre classement, la France en 8e position. Ce chiffre a été mis en avant à Dublin, lors du 32e congrès de la Commission internationale de la santé au travail (ICOH). Celle-ci milite activement pour l’interdiction définitive de ce matériau dans tous les pays (la France ne l’a interdit qu’en 1997). L’ICOH rappelle que ce focus opéré sur l’amiante ne doit pas jeter un voile sur les autres cancérogènes auxquels sont exposés les travailleurs et sur lesquels les recherches peinent davantage à se développer.

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N° 1527JUIN 2018

ISSN 0396-1745

www.cftc.fr

La CFTC, syndicat de construction sociale, est présente tous les jours à vos côtés pour défendre vos intérêts et vous conseiller dans vos démarches.

La Lettre confédérale, le mensuel de la Confédération Française des Travailleurs Chrétiens Directeur de la publication : Philippe Louis – Rédactrice en chef : Maud Vaillant Rédacteurs : Chantal Baoutelman, Stéphanie Baranger, Laurent Barberon, Patrice Le Roué, Laure Lescar, Maud Vaillant, Lamia Zikikout - Maquette : Céline Dulauroy, [email protected] Imprimerie de la Centrale, P.A. Les Oiseaux, rue des Colibris, BP 78, 62302 Lens Cedex 128, avenue Jean Jaurès – 93 697 Pantin Cedex – Tél. : 01 73 30 49 00 – www.cftc.fr

CPPAP 0221 S 06330 Dépôt légal : juin 2018 - Prix : 1,60 €

CULTURE — LIVRES

Le travail : regards pluriels Se glisser dans la peau d’un jeune travailleur, d’une ouvrière du textile victime d’un odieux chantage à l’emploi, d’un électron libre égaré dans le monde de la finance ou… de l’ex-président de la CFTC, ce, pour mieux revenir à soi, à notre propre regard sur le travail.

TémoinQuestions de dignité est d’abord le témoi-gnage d’une vie bien remplie, au service des autres. C’est ensuite les mémoires d’un acteur essentiel de l’histoire de la CFTC – celui qui en fut le président de 2002 à 2011 – et, partant, de l’histoire sociale de notre pays. C’est encore un cri d’espoir et un coup de gueule tout à la fois, face à toutes les injustices, et l’invitation à résister à ce qui bafoue la dignité de l’homme. Le livre, structuré en une multitude de

petits chapitres, entend montrer que le syndicalisme CFTC est d’abord une affaire de femmes et d’hommes qui se dressent contre le cours des choses, refusent la fatalité et apportent des solutions concrètes aux préoccupations des travailleurs, loin de tout discours ou présupposé idéologique. Il illustre aussi à quel point la morale sociale chrétienne se vit et s’incarne par des choix et dans des actes.

PLR

Questions de dignité, Jacques Voisin, Vérone Éditions, octobre 2017, 20 €.

Jeunes travailleursIls n’ont pas 30 ans… mais ils s’en approchent. Il y a là Ophélie, fière de s’être hissée au poste de directrice de la communication. Ou encore Arthur, « jeune cadre gâté en quête de sens » comme il se définit lui-même, explorateur de la « jungle » des milieux financiers, puis de celle, plus palpable, d’Amazonie. Et puis Alix, James, Hugues et Vincent. Tous gravitent – ou ont gravité – autour de Pyxis, leur chère agence de communication.

Seulement voilà, Pyxis est sous le coup d’une fusion-acquisition.Harcèlement et manipulation sont au rendez-vous. Néanmoins, l’auteur nous emporte au-delà, en nous restituant le regard que porte la jeune génération sur le monde du travail. Et même le monde tout court, à travers les nouveaux modes (codes) de communication, de rencontre, les répercussions des attentats parisiens, les espoirs face à l’avenir. Ce regard qui mêle la naïveté la plus déconcertante à une lucidité aiguë, un brin désabusée, a de quoi tantôt nous agacer, tantôt nous réjouir. Toujours est-il que la plume de Samantha Bailly, aussi alerte que dans les deux premiers tomes de cette saga, nous entraîne dans les pas hésitants de cette génération pour laquelle tout est dorénavant « indéterminé ».

MV

Les stagiaires, À durée déterminée, puis en mars 2018, Indéterminés, Samantha Bailly, JC Lattès, 19 €.

Travailler plus…Dix salariées de l’usine Picard & Roche, représentantes du personnel, attendent le retour de leur porte-parole, Blanche, reçue par les « costards-cravates ». Elles ont été « vendues » et appréhendent de se voir licencier. Blanche revient et leur communique la seule « demande » émise par les nouveaux propriétaires : celle de renoncer chacune à 7 minutes de pause. Demande soumise à vote. Ça n’a l’air de rien… au premier abord. Ce dialogue en forme de délibération se lit avec passion :

les stratégies des multinationales, la difficulté à être délégué du personnel, la peur aussi… Notre intérêt se trouve accru par les tristes résonances avec l’actualité. « Si on vote oui, on donnera l’impression qu’il y a d’autres choses auxquelles ils peuvent nous demander de renoncer. D’autres luxes. Et là, on fera quoi ? On acceptera encore ? Une fois de plus ? À l’infini ? Seulement parce qu’il s’agit de "petits pas" ? Et si à force de petits pas ils nous faisaient retourner des kilomètres en arrière ? »C’est l’adaptation de cette pièce au cinéma qui a été projetée le 1er mai dernier, avec le soutien de la CFTC.

MV

7 Minutes - Comité d’usine, Stefano Massini, mars 2018, Éditions de l’Arche, 13,50 €.

TrublionDans ce livre, couronné en mars par le jury du Prix du roman d’entreprise et du travail, « l’élément perturbateur » n’est autre que le personnage principal, et ce, à plus d’un titre. Hypocondriaque, aphasique, il est incapable d’appliquer les règles communément admises au sein d’un collectif. Involontairement, il passe son temps à bouleverser l’ordre établi dans sa famille, son entreprise et le pays tout entier. Qu’il participe à une

réunion de travail importante, et cela dégénère ; qu’il assiste à une rencontre familiale, et la catastrophe est au rendez-vous ; qu’il amorce une relation amoureuse et la rupture ne tarde guère. À son corps défendant, il est le grain de sable qui grippe la machine… Jusqu’au jour où il décide de prendre sa vie en main et, passant outre les interdits, se libère de toutes ses pathologies. Un premier roman magistral aux situations cocasses, à l’écriture vive, au style enlevé et aux personnages aussi tourmentés qu’attachants.

PLR

Un élément perturbateur, Olivier Chantraine, août 2017, Gallimard, 20 €.

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