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PARTIE I / L’INDUCTION
1) Qu’est-ce qu’une induction ? Décrivez quelques types d’induction. Quels facteurs
peuvent améliorer une induction ?
- Définition
Manière de raisonner qui consiste à inférer une chose d’une autre, à généraliser à partir de cas
singuliers, à aller des effets aux causes. Un argument est inductif si les prémisses font de
conclusion plus ou moins probable.
-‐ Types d’induction
Généralisation : produite à partir d’une hypothèse au sujet d’un échantillon à une conclusion
au sujet de la population
La proportion Q de l’échantillon a l’attribut A.
Par conséquent : La proportion Q de la population a l’attribut A.
Argument de l’analogie :
P est semblable au Q. P a l’attribut A. Par conséquent : Q a l’attribut A
Argument de l’autorité :
Einstein est un brillant physicien, E a dit que la relativité générale est vraie, donc la relativité
générale est vraie
Inférence à la meilleure explication : la conclusion est censée fournir la meilleure explication
de l’ensemble disparate des indices décrits dans les prémisses. C’est la meilleure car la plus
simple, la plus cohérente, la plus élégante.
J’aperçois le manteau de Fred sur la chaise de la brasserie, donc Fred doit être ici à la
brasserie
Induction énumérative : de l’information (observation ou autre) à propos du fait que n
instances de P sont aussi Q, on infère que tous les P sont Q (ou que le prochain P sera Q)
Tous les corbeaux observés sont noirs, donc tous les corbeaux sont noirs (ou le prochain
corbeau observé sera noir)
-‐ Facteurs
La méthode de constitution de l’échantillon
o La taille : plus l’échantillon est grand plus la généralisation sera fiable.
o La représentativité : échantillon qui reproduit les caractéristiques d'une
population de manière à ce que les conclusions obtenues avec cet échantillon
se généralisent à la population (notion de seuil de confiance (95% par
exemple))
o La méthode de sélection des individus (aléatoire, probabiliste en grappes )
La méthode d’inférence statistique (ou les tests d’hypothèse) : Formulation de l’hypothèse
nulle, alternative, niveau de signification : probabilité de commettre une erreur (α et β) etc.,
établissement des règles de décision. Etc.
2) Discutez des justifications du principe d’induction
La méta-induction consiste à affirme que l’induction est justifiée justement par ce
qu’elle a fonctionnée dans maintes circonstances. Elle est justifiée par un raisonnement
inductif pour montrer que l’induction fonctionne.
La régularité des phénomènes : l’univers sensible est nomologique – ie. structuré par
des lois - et de ce fait le principe d’induction est valide. En effet, si l’univers est régulier, les
expériences réalisées devraient toujours amener aux mêmes résultats. Ainsi, on n’a pas besoin
de répéter l’expérience une infinité de fois – un seul échantillon suffit – pour confirmer une
théorie.
3) Décrivez et discutez du paradoxe des émeraudes
Le paradoxe paradoxe du « vleu-bert », ou encore paradoxe de l'émeraude
« vleue » est énoncé par Nelson Goodman en 1955.
Goodman inventa l'adjectif « vleu » (« grue » en anglais) signifiant « vert jusqu'à une certaine
date t et bleu ensuite ». Par symétrie, on peut considérer l'adjectif « bert » (« bleen » en
anglais) signifiant « bleu jusqu'à une certaine date t et vert ensuite ».
Goodman avance alors que si l'observation d'une émeraude verte soutient l'induction logique
que « toutes les émeraudes sont vertes », elle étaye de la même manière l'affirmation que
« toutes les émeraudes sont vleues ». Il est donc paradoxal que nous soyons prompts à
accepter la première affirmation, et non la seconde.
Goodman avance la coutume et l’habitude pour justifier de telle induction et voit dans
son paradoxe une objection contre ce qu’il appelle les théories syntaxiques de la confirmation
i.e. des théories de la confirmation qui ne tiennent compte que de la forme logique des
énoncés pour déterminer les relations confirmationnelles. Ainsi, Goodman montre que les
raisonnements inductifs dépendent non seulement de la forme logique mais également du
contenu des hypothèses (propriétés).
4) Décrivez et discutez du paradoxe des corbeaux
Les corbeaux d’Hempel (1940)
Il s'agit simplement de vérifier que: " tous les corbeaux sont noirs".
On peut rechercher les corbeaux et noter leur couleur. Chaque corbeau noir confirme
l'hypothèse. Un seul corbeau d'une autre couleur réfute l'hypothèse.
C’est l’utilisation de la contraposée (modus tollens) – par exemple la contraposée de « A
implique B » est « non-B implique non-A - ; pour l’exemple des corbeaux la contraposée
s’exprime ainsi : « Tout ce qui n'est pas noir, n'est pas corbeau ».
Un geai bleu, un scarabée vert, une chaussette marron par exemple : ce n’est donc pas un
corbeau....
On aurait pu dire « tous les corbeaux sont blancs » et sa contraposée « tout ce qui n’est
pas blanc, n’est pas corbeau ». Comment alors, avec une même observation – i.e geai bleu –
arriver à confirmer deux hypothèses qui s’excluent pourtant mutuellement ? Le geai bleu
confirme que la couleur des tous les corbeaux est le noir mais aussi le blanc. Noir, est-ce
blanc ? De ce fait, ces affirmations raisonnables conduisent à des contradictions flagrantes :
c’est là où réside le paradoxe.
Ce paradoxe remet l’utilisation de la contraposée dans la confirmation d’une
hypothèse.
5) Qu’est-ce que la falsification ? Dans quelle mesure est-elle une solution au problème
de l’induction ? Quelle conception de la science s’y rattache ?
-‐ Définition
Karl Popper, dans Conjectures et réfutations, utilise la réfutabilité/falsifiabilité comme
critère de scientificité. Une théorie qui n'est pas réfutable, c'est-à-dire dont les prédictions ne
peuvent être prises en défaut par l'expérimentation, n'est pas scientifique. Une science
indépassable ne prouve rien. Ainsi, la falsification, pour le dire le plus synthétiquement
possible, c'est la mise en échec d'une théorie prédicative par la révélation de la fausseté d'une
de ses prédictions.
Le problème de l’induction, d’après Hume est qu’il est impossible d’induire une loi à
partir d’un phénomène ou d’un ensemble de phénomènes particulier. Popper, considérant
l’induction invalide, propose une solution à ce problème. Elle suggère de prendre la loi
comme hypothèse et de la tester en essayant de l'amener à l'échec, dans l'idée que toute
théorie est amenée à terme à être remise en question. L'induction, s'il y a induction, est alors
subordonnée à l'activité scientifique de falsification.
La conception de la science qui s'y rattache, c'est une conception
faillibiliste/réfutionniste c'est-à-dire qui estime que tout élément de la connaissance est amené
à être remis en question, ce qui n'empêche pas mais permet au contraire la possibilité d'une
connaissance rationnelle, et d'un progrès scientifique.