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ON LES AIME, ON LE DIT Jacques Brel Les Vampire Weekend Les it-tenues de l’hiver TECHNOLOGIE Pourquoi dormir avec son iPhone ? Elle/il a testé pour vous SOCIETE Je suis ce que je LIKE Ecole de commerce exigée (ou non) L’Homo Videoludi REPORTAGE Xynthia, un an après. Le bout du monde, j’y étais. L’institut Médico Educatif de Pompignat MAIS AUSSI Du cinéma, du théâtre, de la culture... Comment draguer les filles avec les étoiles et plein d’autres trucs trop utiles.

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Xynthia, un an après. Comment draguer les filles avec les étoiles et plein d’autres trucs trop utiles. Du cinéma, du théâtre, de la culture... REPORTAGE TECHNOLOGIE Jacques Brel Les Vampire Weekend Les it-tenues de l’hiver Le bout du monde, j’y étais. L’institut Médico Educatif de Pompignat Elle/il a testé pour vous....

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ON LES AIME, ON LE DITJacques BrelLes Vampire WeekendLes it-tenues de l’hiver

TECHNOLOGIE

Pourquoi dormir avec son iPhone ?Elle/il a testé pour vous

SOCIETEJe suis ce que je LIKEEcole de commerce exigée (ou non)

L’Homo Videoludi

REPORTAGE

Xynthia, un an après.Le bout du monde, j’y étais.L’institut Médico Educatif de Pompignat

MAIS AUSSIDu cinéma, du théâtre, de la

culture...

Comment draguer les filles avec les étoiles

et plein d’autres trucs trop utiles.

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PARCEQUE, c’est le rêve.PARCEQUE, c’est l’enfant qui sommeille en nous. Même si aujourd’hui la plupart d’entre nous ne dessine que quand quelqu’un lance un « Hé, les mecs, Pictonary ?! », il est clair que dessiner, on le fait avant même de savoir écrire, avant même d’aligner trois mots qui, ensemble, font sens.C’est plus fort que nous, même si c’est moche et que nos parents, que nous futurs parents, se sentent obligés de dire « ooooh, c’est super mon chéri, c’est quoi ? », tout en pensant que, quand même ça fait longtemps, et puis en plus y’a plus de place dans le tiroir, celui là on va le mettre sur le frigo, au risque de troubler l’égo démesuré de nos enfants.

Ce magazine, c’est la porte ouverte à la liberté. Lourde tâche que d’être libre, tous les rédacteurs de PARCEQUE vous le diront. Finalement, c’est plus facile quand il y a la barrière, c’est plus facile de colorier sans dépasser, mais bon, à force de les harceler de sms et de mails, ça a fini par sortir.Et voilà le résultat.

Ah puis oui, bien sûr. Il y a ceux qui écrivent, mais il y a aussi ceux qui dessinent. Ce serait bête de les oublier, car c’est eux qui rendent à 50% ce magazine un peu nouveau. Car ici, pas de photo. Que des dessins.

Welcome home, my friends.

EDITOPar Carole Sertimoun

PARCEQUE,le magazine qui dessine

Rédactrice en chef : Carole Sertimoun.

Articles : Sarah Bk, Dr Raph, ML, Fanny Rey-naud, Charles Fallot, Aurore Gay, Gilles Seiller, ChePaki, Léa Chams, Thibaut Coquerel, Jean-Claude Sertillanges, Margaux Perez, Mister Fly, Chloé Terny, Paul Laubacher, Rémi Meunier, Ca-role Sertimoun.

Illustrations : -Marine Hardouin (Couverture, La grande ourse, les Parisiens, publicité Care)everybodyelsewasfine.com-Chloé Terny (Dormir avec son iPhone, Anato-mie de l’hiver, Bullterrier du Sommaire, publicité Armée du Salut)chloe-terny.blogspot.com-Coline Poulette (On ne cause pas, Monsieur, Publicité Sidaction)arrosoirs.illustrateur.org-Tim (L’Homo Videoludi, proche cousin ou im-portun)www.acupoftim.com-Charlotte Charles (C’est Gérôme)www.charlotteboutron.fr-Richie Pope (Les Vampire Weekend)richiepope.blogspot.com-Anne Laeuffer (Le bout du monde, Xynthia, Bye bye Carine, Autoportrait en 200points, publici-tés Alter-Eco)-Eva Rodriguez («Tea Time» de l’Edito, publicité Fondation Abbé Pierre)jaimelerouge.blogspot.com-Marius Guiet (Je suis ce que je like)-Natasha Thompson (La Fleurcup)www.thesecretteaparty.co.uk-Tristan Domenjus (Le Fliphole)tdomenjus.blogspot.com-Amanda Scurti (2010 sur les startin’block bus-ters)-Jens Claessens («la prochaine fois dans Par-ceque»)www.jensclaessens.comamandascurti.blogspot.com-Carole Sertimoun (mes chers petits films, Re-portage à l’IME de Pompignat, La Fabrique, publicité Restos du Coeur, Sos Cat’Pattes, Re-porters sans frontières)

Maquette : Carole Sertimoun et Eva Rodriguez.

Couverture : illustration créée par Marine Hardouin, inspirée par la musique de Comrade Stanchev (comradestanchev.com)».

Pour nous contacter : [email protected]

PARCEQUE Janvier 2011 / EDITO / 03

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SOMMAIRE

C’EST DANS L’AIRles Vampire Weekend .........................................La Fabrique ........................................................Le peintre Gérôme .............................................

SALLES OBSCURES2010 sur les startin’block (busters)...................Mes chers petits (films) .....................................

POUR DRAGUER LES FILLESDr Raph répond à vos questions .......................

TECHNOLOGIEPourquoi dormir avec son iPhone .....................L’Homo Videoludi ...............................................Je suis ce que je like ..........................................

ON EN PARLE TOUT BASIl a testé pour vous : le Fliphole ........................Elle a testé pour vous : la Fleur Cup .................

070810

1216

19

20 2226

2829

MODEBy Bye Carine ! ..................................................Les it-tenues de l’hiver ......................................

REPORTAGELe bout du monde, j’y étais ..............................A l’institut Médico-éducatif de Pompignat ........Xynthia 29.02.2010 ..........................................

J’AIME - J’AIME PASLes Parisiens .....................................................Ecole de commerce exigée ...............................On ne cause pas, monsieur ...............................

À VOUS DE JOUERAutoportrait en 200 points ...............................

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363840

444648

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Pourquoi les

Vampire Weekend font parler nos oreilles?

TOUJOURS ACCROS à la pop africano new yorkaise des VAMPIRE WEEKEND, on en parle encore ici aussi. Parce-que c’est toujours génial, parce-qu’on les aime tou-jours fort-fort, puis parce-qu’il faut que vous entendiez tous leur dernier EP, et c’est pas le cas de tout le monde hein? Donc, récap’ et séance de rattrapage.En choeur avec les tendances imprimés léopard et bijoux eth-niques on a ‘shaké’ notre booty au son de Cape Cod Kwassa Kwas-sa, l’Afrique c’est hip et les Vampire WE l’avaient déjà compris. Il y a donc 4 ans déjà, que les garcons ont bouleversé nos ipod ; Une alter-pop ensoleillée, un album adopté par plus d’1 millions (de paire) d’oreilles rassasiées de Strokes et autres guitares XX.Alors quand Contra arrive, on l’aime déjà, parce-que les Vam-pire Weekend vont plus loin sur le chemin de l’afro pop, le truc en plus ? Des mélodies irresistibles, des finitions plus electro, titre geek à l’appui (ndlr, Contra est un jeu vidéo des 80’). Vampire Weekend est passé du buzz au statut de précurseur, justifiant désormais toutes nouveautés, risques et partis pris comme Avant-Garde. Et en live? Les veinards qui se les sont offert sur scène, m’accor-deront que là aussi les garcons mettent tout le monde d’accord. Mais alors c’est quoi la suite? On n’a pas eu d’avant goût de se qui se prepare lors de leur dernier passage à Paris, en at-tendant l’EP nouveau est arrivé, ‘live-in-studio Itunes session EP’, est desormais disponible sur l’Itunes store. Le groupe enregistre là un EP avec un trio de cuivres, et nous offre des reprises de Springsteen, I’m going down, et des Honeycombs, Have I the right , et c’est comme ça (tip-top les pouces en l’air) !Sinon, Rostam Batmanglij, multi instrumentiste des VAMPIRE WEEKEND, fait ses débuts dans le monde de la musique de film. Il vient de composer la musique de « Sound of my voice », que l’on decouvrira ce mois ci au Sundance film festival. « Sound of my voice » est réalisé et co-ecrit par le frère de Batmanglij, Zal. L’histoire d’un couple qui infiltre une secte en Californie. L.C.

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« Une usine avec ses ouvriers, sa directrice, son as-sistante. Un mode de vie rempli de rituels, de travail à la chaîne qui déteint peut-être un peu trop sur ses personnages. Un univers coloré et très musical où la parole est absente ou nécessaire. Tati, Cha-plin, Keaton, Les Marx Brothers, Les Deschiens et les Monthy Python auraient pu être les salariés de cette fabrique. Du clown donc. Pour tous.»

La Fabrique, c’est une pièce de théâtre que j’ai beaucoup aimée. On peut pas dire que je sois souvent allée au théâtre dans ma courte vie, cependant, je dois avouer que de toutes celles que j’ai eu l’occasion de voir, c’est sans doute celle qui jusqu’ici, reste.Une pièce d’étude me direz-vous ? Sacrilège ! Et ben non rien à fout’, et je dis pas ça parce que j’ai couché avec le metteur en scène, il vous le confirmera !La Fabrique, c’est un microcosme où l’on se love, où l’on prend des claques et où l’on entend de la belle musique. De la belle musique réinterprétée avec les moyens du bord, comme à la maison par les employés de la fabrique.Quoi de plus naturel.Je pourrais vous dire « vous y entendrez tous les tubes de ce début de siècle ! », mais ce serait faux.Je pourrais vous dire « les acteurs ont tous fait la Une du Monde Magazine! » mais c’est pas encore le cas.Je pourrais vous dire « Ils vous servent des petits fours à

l’entracte », mais ce serait encore moins le cas, puisqu’il n’y a pas d’entracte.En revanche, il se peut que vous croisiez au détour d’une scène les Spices girls, Sharko, ou Sylvie Vartan, tout en hu-mant le fumet d’un plat typique italien, en tout cas, une chose est sûre, c’est que vous en redemanderez. Ben oui, on ne refuse pas une louche de pâtes de la mamma ! Ca se fait pas, c’est tout.De surprises en surprises, cette pièce est un petit bijou. Je vous souhaite à tous de pouvoir en juger l’éclat.

Sur une idée originale et mise en scène d’Hugo Horsin.Assistante à la mise en scène : Julie LavergneAvec Wohan AZZAM, Etienne BELIN-DEBRAY, Marie-Alix COSTE DE BAGNEAUX, Clément BRONDEL, Kevin DARGAUD, Pauline DESHONS, Alexandre FAITROUNI, Hugo HORSIN, Florent CHESNE, Morgane NAIRAUD, Tatiana SPIVAKOVA et Eva ZINK.Accompagnement musical : Hugo HORSIN, Marie-Lise VER-NET.Régie : Nicolas PAYET.

Prochaines représentations au Hublot de Bourges les 29 et 30 janvier, et on l’espère encore et encore à Paris prochai-nement!

Infos/Résa : www.hugohorsin.fr/LA_FABRIQUE C.S.

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LE PEINTRE ET SCULPTEUR Jean-Léon Gérôme (1824-1904), méconnu des spécialistes mais plus encore du grand public jusqu’à il y a peu, doit ce traitement défavorable des historiens de l’art à son caractère inclassable. Rien dans sa formation académique initiale ne laissait présager les scan-dales et critiques que son œuvre devait recevoir. Il débuta aux côtés de son maître Paul Delaroche, qu’il suivit en Ita-lie à vingt ans pour un voyage d’enseignement. En résul-tèrent quelques toiles d’italiennes fantasmées aux courbes de déesses antiques, froides et majestueuses, et des petits formats pittoresques des métiers du peuple. De l’attraction qu’Ingres exerça sur lui au moment de sa formation, on conserve une série de portraits sévères, idéaux, aux traits lissés et rendus parfaits par une touche invisible et comme photographique. Gérôme, alors au début de sa carrière, a donc dès à présent démontré son talent à travers ces deux formes d’art, portrait et scène de genre. Il lui reste cepen-dant à se faire remarquer des critiques. En effet, Gérôme a échoué au concours du Prix de Rome, qui lui aurait ouvert pour trois ans les portes de l’Académie de France à la Villa Médicis, où il aurait pu se perfectionner et faire reconnaître son talent. Il dut pour cela attendre 1847 et le succès de ses Jeunes Grecs faisant battre des coqs (Musée d’Orsay). Un jeune couple aux formes idéales est traité dans des couleurs pâles, à l’aide d’un fini lisse, dans un rendu quasiment docu-mentaire, bien que la scène soit un amalgame de références antiques (que dire notamment d’un sphinx égyptien accolé à un édicule grec ?).Gérôme a alors vingt-trois ans, et, outre Baudelaire qui juge l’œuvre faible, il est salué unanimement par une cri-tique qui le place à la tête d’une nouvelle école artistique, celle des « Néo-grecs ». Les œuvres de cette époque sont d’un érotisme trouble qui déconcerta les contemporains de l’artiste. La Phryné devant l’Aéropage (Musée d’Orsay) est d’une facture lisse, académique, et par là même tradi-tionnellement bien acceptée par la critique, mais choque par son iconographie. Phryné était une célèbre hétaïre, ou courtisane antique, accusée d’impiété, que son amant Hypéride défendit en exposant ses charmes aux regards des membres de l’Areopage. Convaincus par sa suprême beauté, et voyant là la marque d’une protection divine, ils l’acquittèrent. Pourquoi donc Gérôme nous donne-t-il à

voir un corps de femme entièrement nue, lorsque l’histoire n’évoque que sa poitrine ? Plus encore, pourquoi choisit-il ce mouvement du corps tendu, arqué, magnifiant le contraste des courbes des hanches et du buste? Pourquoi Phryné se cache-t-elle le visage de honte, au lieu d’esquisser un au-thentique geste de pudeur? Gérôme, qui plus est, fait d’elle une femme de chair et de sang, aux formes contemporaines, très loin de l’iconographie de celle qui aurait, dit-on, servi de modèle à Praxitèle pour sa Vénus de Cnide. Il n’en fal-lait pas plus pour que l’on qualifie cette œuvre d’érotique. Gérôme, au lieu de poursuivre dans cette veine néogrecque, se met à composer des œuvres orientalistes. On s’y trouve à la croisée d’un réalisme presque documentaire, prenant appui sur la photographie, et d’une mystification du sujet, qui prend sa source dans l’influence des Romantiques, et se pare d’une sensualité toute fantasmée par le peintre.L’usage important qu’il fit des photographies comme sup-port de son travail fut à la fois un moyen de se détacher des formules classiques et une justification aux scènes les plus excentriques ou érotiques qu’il créait à partir de cette source réelle. Gérôme fut par ailleurs un ardent défenseur de l’usage de couleurs en sculpture. De celles qui lui valurent le surnom de « Père polychrome », on retiendra la Tanagra du musée d’Orsay, première œuvre de ce type créée par Gé-rôme, qu’il exposa au Salon de 1890. Ce corps de marbre froid était celui d’une parisienne contemporaine, non pas d’une femme idéalisée. Cet effet de vie était renforcée par l’emploi de cire imprégnée de pigment, destinée à briser la froideur de la pierre, cette technique imitant les pratiques an-tiques. Nous étions alors à la fin du siècle : l’Impressionnisme triomphait, et enterrait, par là même, la touche lisse et les sujets historiques et antiques qu’avait si longtemps défendu l’artiste. Les paysages, les portraits, les natures mortes trouvaient un nouveau souffle dans cette nouvelle voie pic-turale. L’Académisme en peinture était alors définitivement

C’est Gerome

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considéré comme réactionnaire. Gérôme, qu’on avait autre-fois jugé novateur, puisqu’il s’éloignait de cette formation initiale reçue auprès de Delaroche, devenait alors, par ses critiques acerbes de l’Impressionnisme, une image vieillis-sante de l’art français. C’est principalement par la sculpture que Gérôme prouvait sa propre modernité en allant à l’en-contre de la tradition sculpturale française, monochrome, froide et idéalisée. Ce refus de reconnaître l’Impressionnisme allait pousser la critique artistique a oublier pendant près d’un siècle celui qui avait été au milieu du XIXe siècle l’espoir d’une peinture française qui s’abîmait entre un académisme

ennuyeux et un Romantisme désormais codifié, reconnu et accepté. Gérôme était devenu aux yeux de tous un « fabricant d’images », du fait de son association avec la société Goupil qui avait reproduit ses œuvres selon de multiples techniques sur des supports toujours plus variés, leur donnant un statut d’images populaires. Zola alla jusqu’à l’accuser d’adapter ses créations pour qu’elles seyent au mieux aux conditions de la reproductibilité. A cela quelque chose est bon : ces reproduc-tions palliaient à l’achat des œuvres par des collectionneurs, principalement américains. Ces œuvres furent assimilées par la culture américaine dès les années 1870, au point qu’on en trouva l’écho dans des productions cinématographiques du début du siècle, telles que Quo Vadis en 1902.

C’est cet artiste méconnu et inclassable que le Musée d’Or-say s’est proposé de faire découvrir aux professionnels et au public à l’occasion d’une exposition temporaire qui s’achève le 23 Janvier 2011. Que l’on soit amateur ou non, c’est un remarquable parcours qui s’offre au visiteur, et permet d’ap-préhender, au-delà des multiples facettes d’une personnalité artistique hors du commun, un aperçu de la scène artistique et critique de la seconde partie du XIXe siècle, et ce en toute simplicité. M.P.

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«La joueuse de boules», Marbre Polychromos, 1901.

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2010 FUT UNE ANNÉE CHARGÉE D’ÉMOTIONS et de films en pagaille, dans tous les formats que nous connaissons et certains dans des formats que nous découvrons au fur et à mesure. Alors qu’une fenêtre s’ouvre sur la nouvelle techno-logie, nous assistons à la mort d’une génération. La nouvelle vague s’achève (enfin !) pour sortir des sentiers battus. La netteté des images remplace le grain d’une pellicule argen-tique, défaut d’image auquel nous nous étions habitués. La formalisation de l’équipement des salles en en projecteurs numériques nous fait faire un bond et l’expansion de la 3D ne fait que nous pousser en avant.Mais alors que la fréquentation des salles diminue, que le prix d’une place plein tarif atteint des sommets exorbitants et que le nombre de téléchargements illégaux encense la colère des productions audiovisuelles – bref, que les bénéfices du secteur cinématographique de notre économie est en chute libre–, il semble émaner un besoin d’investir, d’insuffler un élan de renouveau, d’épater la galerie grâce à l’évolution de la technologie. Et bien qu’assister à une œuvre du 7e art dans un endroit décent soit réservé à une élite, on peut dire que, quelque part, « on en a pour notre argent ». Qui

n’a pas été époustouflé en regardant « Avatar » (3D) par la netteté de l’image, la qualité du graphisme, l’explosion de couleurs étalées devant nos yeux ébahis sur plusieurs plans de profondeur. Et bien que certains (que je ne citerai pas) décrivent ce film comme un « remake de Pocahontas au Pays des Schtroumpfs », James Cameron à su ouvrir la voie de la nouvelle génération des classiques à conserver des années durant. Il a fait de la 3D un nouveau mouvement. Même si ce système est encore loin des prouesses que l’on espère – en effet, il reste un bout de chemin à parcourir avant de rivali-ser avec les attractions du Futuroscope – il a permis à des films comme « Le choc des Titans » du français Louis Leterrier ou entre « The last Airbender » de M. Night Shyamalan, des œuvres (soyons franc) au scénario pauvre voire sans intérêt et cousu de fils blancs, de divertir un public averti grâce à une propreté d’image et à des effets spéciaux plutôt bien léchés. Évidemment, la 3D sert à enrichir certains films de qualité, en majorité des films d’animation comme « Shrek 4 : Il était une fin » de Dreamworks et « Toy Story 3 » des maisons Pixar, ou encore « Prince of Persia » qui, malgré une fin un tant soit peu bâclée et prévisible, a permis aux gamers d’y trouver

2010 sur les

startin'block (buster)

Leonardo Di Caprio et Cillian Murphy dans Inception, de Christopher Nolan.

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leur compte grâce à un esthétique fidèle au jeu, parfois trop, et une distribution plus que compétente.Mais la 3D ne fait pas tout et si l’on regarde le sommet du box-office 2010 en France, deux films en 2D se battaient en duel en haut de la liste jusqu’à l’arrivée tardive du dernier opus d’Harry Potter qui en l’espace de quelques semaines faussa la donne et fit plus de 5 millions et demi d’entrées, 2D et 3D confondues. Les fans étaient au rendez-vous.Mais concentrons-nous sur ces deux films en imagerie clas-sique qui cumulèrent plus de 10 millions d’entrées en France. Il s’agit évidemment des « Petits Mouchoirs » de Guillaume Canet et du grand « Inception » de Christopher Nolan, tous deux devant « Shrek 4 » qui occupe la quatrième place du classement final. Parlons de ce duo de choc. - « Les petits mouchoirs »Guillaume Canet est entré dans la cour des grands. Alors qu’il ne s’agit que de son troisième long-métrage, il démontre qu’il sait comment gérer une équipe, un casting pas des plus simples mais surtout comment gérer les émotions humaines. Allant de l’humour léger jusqu’aux blessures profondes, Mon-sieur Canet connaît son sujet et apparemment les Français le savent. Ils ont été plus de 5 millions à faire le déplacement. Encore une fois, certains y émettent des réserves. Effecti-vement en allant voir ce genre de film, on est en droit de s’attendre au bout de deux heures et demie de film – soit une éternité - à plus de résolutions des problèmes qui émanent de ce groupe auquel on s’identifie assez facilement. En fin de compte, les points ne sont pas mis sur les « i » et les non-dits et questions en suspens n’atteignent aucune clarification. On reste un peu sur sa faim.Mais voilà, ce n’est pas ce qui était prévu. L’objectif était de filmer une tranche de vie de tous ces gens avec leurs joies et leurs malaises. L’objectif était de coller le plus possible à la réalité. La vraie vie n’est pas forcément synonyme de « happy end ». Une période d’existence ne se termine pas toujours bien. C’est ce que l’histoire raconte, c’est ce que Canet veut dire. Au final, qu’on ait aimé l’histoire ou non, on en res-sort touché, ému voire fragile. Après quelques doses d’hu-mour, quelques crises, vient le drame. Le drame auquel tout le monde s’attend mais pour lequel personne n’est préparé. Une fin ou les acteurs, sans mot dire, font mal et souvent pleurer. Une palette de comédiens qui vous absorbent. Benoît Magimel vague mais que tout le monde comprend, Marion Cotillard sexy même avec un litre de morve qui lui coule du nez, Gilles Lellouche rassurant par sa présence imposante. Et Joel Dupuch qui nous surprend par son geste, pourtant d’une innocence enfantine.Bref, malgré sa longueur et quelques lenteurs dans sa globa-lité, Les Petits Mouchoirs est un film distrayant qui a plu mais

qui va à l’encontre d’une évasion cinématographique. Il nous fait plonger dans la vie, la vraie, la dure.

- « Inception »Enfin à la surprise générale (et oui, on l’aurait bien vu pre-mier), le film de Christopher Nolan occupe la troisième place du box-office des salles françaises en 2010. Avec ses quatre semaines d’occupation des écrans, ce petit bijou comptabilise plus de 4,9 millions d’entrées. Nolan, valeur sûre (Memento, Batman Begins, Dark Knight) nous régale encore une fois par sa prouesse scénaristique. La science du rêve, terrain pourtant privilégié de Michel Gondry (« Eternal Sunshine of the Spotless Mind », « La Science des rêves ») nous offre un nouveau décor où, cette fois, le rêveur crée sciemment son propre univers au lieu de le voir se détruire et y entraîne d’autres dormeurs pour y subtiliser des secrets ou pour les inséminer. Le panel d’acteurs est sans reproche avec un Leonardo DiCaprio juste parfait, Marion Cotillard (encore) toujours aussi convaincante quelle que soit la langue dans laquelle elle s’exprime. Et Ellen Page, qui a bien grandi depuis Juno, incarne le lien entre la réalité et le rêve, entre Leo et Marion.Hans Zimmer nous prouve une fois de plus son génie avec une bande son qui vous prend aux tripes. Même si, pour le thème, il s’est contenté d’étirer et de ralentir l’introduction de « Non, je ne regrette rien » d’Edith Piaf, il fallait y penser.Favorisant dans la limite du possible les effets techniques par rapport aux effets numériques, Monsieur Nolan se fait plaisir en reconstruisant par exemple le couloir de l’hôtel sur un axe – un peu à la manière d’Hitchcock dans Vertigo - lui permet-tant ainsi de tourner sur lui-même et laissant libre cours aux mouvements des comédiens dépourvus de filins ou presque.Un montage dynamique à vous couper le souffle, une cohé-rence presque parfaite du scénario et une direction d’acteurs sans faille font de ce film un nouveau chef-d’œuvre du 7e art. Même s’il faut s’accrocher pour, lors d’un premier vision-nage, saisir toute la signification du terme inception et de ses aboutissants, c’est avec un réel plaisir qu’on y retourne pour passer ces deux heures et demie de film l’espace d’un rêve.

Le cinéma évolue et nous fait plein de promesses. Nous ne sommes pas au bout de nos surprises. Une nouvelle année commence et nous ferons main basse sur chacun des phé-nomènes qui nous paraîtront judicieux. Mais il serait bon ton de faire la part des choses et de ne pas crier au prodige trop vite. Cet art nous l’aimons et de ce fait nous nous devons de le respecter. Nous reviendrons sur ce qui mérite notre ré-flexion mais aussi sur ce qui ne le mérite pas et l’obtint malgré tout. Il s’agirait de ne pas faire n’importe quoi.

C.F.

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BON, C’EST VRAI JE L’AVOUE, moi aussi je suis allée voir deux fois Inception au cinéma, mais c’est pas pour autant que j’en oublie mes coups de cœur.2010 dans les salles obscures, j’en ai fait le point au moment crutial de Noël « et tu veux quoiiii comme dévédééés ? ». Je parlerai aussi un peu de 2009, je pense encore un peu en terme d’année scolaire, c’est ancré profond, ça s’efface pas comme ça.

Commençons par mon chouchou, accrochez vous : « (Bienve-nue à) ZOMBIELAND » de Ruben Fleischer. Ben oui, d’habitude j’aime pas trop les films de zombies, les films qui font peur, en général, je vois pas l’intérêt de se faire du mal comme ça pour un peu d’adrénaline. Enfin bon, c’est personnel, re-venons-en au sujet. Zombieland, c’est extrêmement jouissif comme film. L’image est belle, c’est dynamique, et surtout très drôle. On y découvre le jeune acteur Jesse Eisenberg (ça vous dit quelque chose, hein ? Normal, c’est lui qui tient le rôle principal dans « The Social Network »), une espèce de Michael Cerra Bis maladroit mais attendrissant (piou piou). C’était super, j’ai adoré, ça m’a donné une pêche d’enfer.Le deuxième dont je vais vous parler, pas vraiment le deu-xième dans mon classement, je peux pas en définir un précis, vu l’effet différent que me fait chaque film, c’est «le Hérisson» de Mona Achache. En vérité, le livre (« L’élégance du héris-sons », de Muriel Barbery), m’a beaucoup plu déjà, mais le film est également très réussi, ce qui est rare dans les re-make, où on reste toujours un peu sur sa faim. En plus il est assez intello le récit, et pourtant, la réalisatrice transforme cela en une délicatesse infinie. La philo est un peu mise de côté, le ton est léger, mais l’esprit y est, avec des actrices taillées sur mesure.Après, je mettrais bien « London Nights » (« Unmade beds » pour le titre original) d’Alexis Dos Santos, un film très dans l’air du temps, bien qu’il ait fait peu de bruit autour de lui. L’histoire d’un jeune espagnol qui débarque à Londres pour retrouver son père. Mais c’est finalement secondaire, car ilse retrouve à dormir dans un squat très auberge espagnole, où il rencontre des tas de gens un peu perdus comme lui. Les

images sont extrêmement belles, avec le thème récurent du polaroid, présent à la fois dans l’image et dans le scénario. Et la musique ! Du London underground, du nouveau, du dé-rangeant. Presque aucun des groupes du film n’a fait d’album -à part celui de la BO-, mais ils ont tous un myspace et c’est un cocktail détonnant. Un très beau souvenir.Il y a eu aussi « Bliss » de Drew Barrymore, une super inten-tion, pour le premier film de l’actrice. Mais attention, c’est un vrai film de gonzesse ! Dans l’esprit girl power à fond les ballons, et puis Helen Page, qu’on adore à cause de Juno, forcément (pour ne pas reprendre les propos de Charles dans l’article qui précède), mais moins profonde, un peu pâle dans son rôle : c’est une petite fille sage qui devient une femme sans en avoir vraiment l’âge, et qui a un peu de mal à s’imposer dans ce nouveau monde. Mais c’est bien filmé, on ne s’ennuie pas, et ça donne envie de faire du roller-rugby ! Derby Roller pour utiliser les termes précis !Ensuite, il y a eu « Âmes en stock » (« Cold Soul » in english dans le texte) de Sophie Barthes. Un film beau et surpre-nant. En oscillation entre des sujets très terre à terre comme les réseaux de drogues utilisant des passeurs pour vendre leur came, et un total délire spirituel. Car la came dont nous parlons ici, c’est l’âme. Le personnage principal, jouant son propre rôle (Paul Giamatti), est totalement immergé dans le personnage qu’il joue au théâtre : Oncle Vania, de Tchekhov. À tel point qu’il en devient dépressif avec une vision très noire sur le monde, ce qui finalement l’empêche de jouer cor-rectement son rôle. Et c’est alors qu’il entend parler d’une société qui fait un carton chez les riches, et qui propose de vous ôter votre âme, afin d’alléger votre coeur, de la stocker et d’éventuellement la remplacer par l’âme de votre choix: acteur renommé, poète russe, danseur folklorique portugais, tous les choix sont possibles, et influent évidemment sur votre comportement. Mais évidemment, ce n’est pas aussi simple, et le héro se retrouve contraint de partir en exploration de ce trafic d’âmes afin de retrouver qui il est.Le suivant, c’est « In the Air », à regarder absolument jusqu’au bout du générique, car beaucoup de gens qui l’ont vu sont passés à côté pour cette raison. In the Air, ça parle de deux

Mes chers petits (films)

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catégories de gens : ceux qui licencient et ceux qui sont li-cenciés. Mais ces deux catégories sont mises face à face sur un pied d’égalité. Le personnage principal, joué par notre très célèbre Georges Clooney, est employé par une société privée qui offre aux entreprises des services de « licencie-ment à domicile » : il parcourt les USA de long en large pour annoncer aux employés de grosses firmes en plein plan de licenciement, qu’ils ne sont plus de la partie. Avec bien sur un discours positif de changement de direction dans leur vie, d’occasion de réaliser enfin leur rêve, plutôt que de continuer ce boulot de con - passez-moi l’expression. Ça fonctionne, parfois. Mais le plus important, c’est que cet homme qui voyage est aussi perdu qu’eux : il n’a pas de chez lui, pas d’accroches, pas de famille. Il flotte. Dans les airs. Comme ces pauvres gens poussés dans le vide de leur ambition. Une problématique fort intéressante.Enfin, il y a aussi eu « The social Network ». Et ce film-là, pour le coup vraiment générationnel (mes parents n’ont pas spécialement aimé), est aussi mon chouchou. Oui je sais ça fait deux chouchoux avec deux fois le même acteur, mais non, je ne suis pas amoureuse de Jesse Eisenberg. C’est juste que ce film, en dehors d’être bien filmé, bien accompagné (de musique j’entends), est un hymne au « possible ». Car oui, à 20 ans, on peut avoir une idée géniale qui va changer notre vie et celle des autres, rassembler, diviser, mais surtout se diffuser à travers le monde à une vitesse fulgurante. La ma-gie du web. Pour une fois qu’on en parle en bien au cinéma ! C’est vrai que ça manquait maintenant que j’y pense. Ce film donne de l’oxygène et de l’espoir à une génération virtuelle et protégée qui n’a pas connu la guerre, ne se bat pas (en-

core) pour une idéologie, et cherche un sens à son existence.

Pour finir, il y a aussi eu ceux dont on a parlé. « Tetro » de Coppola, et son esthétique noir et blanc époustouflante dans une ville aux mille couleurs –gonflé tout de même- collée à une histoire bien ficelée. « Ensemble, nous allons vivre une très, très grande histoire d’amour », de Pascal Thomas, un vaudeville drôle et divertissant, avec mon chouchou Julien Doré, à l’accent (en)chanteur, et Guillaume Gallienne, plus at-tendrissant que jamais. « Adèle Blanc-Sec » de Besson, image nickel, narration un peu trop proche d’Amélie Poulain à mon goût, mais Louise Bourgoin drôle et vraiment bien dans son rôle. « L’arnacoeur » de Pascal Chaumeil parce que Vanessa est vraiment trop sexy, Duris agaçamment drôle, le tout pi-menté du duo indispensable Julie Ferrier/François Damiens, sur fond de Dirty Dancing. C’est bien bon tout ça. Et puis aussi un peu « When you’re strange » de Tom DiCillo, topic mêlant docu et fiction planante. Et « Potiche », pour terminer l’année en beauté et retrouver une Catherine Deneuve drôle et profondément féministe.

Voilà, c’est tout ce que j’avais à vous dire. A vous de jouer maintenant. C.S.

« London Nights » d’Alexis Dos Santos

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la grande casserole. Et si vous reportez sur cette ligne 5 fois la distance séparant ces 2 étoiles, vous allez tomber par magie… sur l’étoile polaire !Ce n’est pas une étoile très scintillante, mais elle est visible toute l’année et toute la nuit… C’est aussi la dernière étoile de la petite ourse !Pour la petite histoire, sachez que la constellation de la grande ourse, Arktos en grec était tellement importante pour repérer le nord dans l’antiquité qu’il nous en est resté le mot arctique (incroyable !!).Mais voyons un peu quelle histoire nous racontaient ces chers grecs.Zeus, grand bourreau des cœurs fit un enfant à Callisto, une des nymphes d’Artémis, la déesse de la chasse. Ce cher et divin enfant fut nommé Arcas. Quand Héra, la femme de Zeus réalisa la chose, elle transforma pour se venger Callisto en ourse, la condamnant ainsi à errer toute sa vie dans la forêt, et soumise au destin d’être tuée par son propre fils. (Et aussi du coup à ne se nourrir que de crottes de lapins -mais la mythologie n’est pas très claire sur ce détail.)Arcas fut en effet recueilli par Artémis et sa bande de chas-seuses… Et appris donc la chasse… Zeus sentant arriver le massacre familial, trouva un strata-gème irréfutable pour réparer ses dégâts : il transforma son fils en ours, puis saisi la mère et le fils par leurs queues respectives, et en les faisant tournoyer, les envoya au ciel. C’est pour ca que leurs queues paraissent démesurées par rapport au reste de leurs corps.Héra folle de rage demanda à Poséidon de ne jamais laisser ni le fils ni sa mère s’approcher de l’océan. Ainsi, ils ne pour-raient jamais se reposer, devant tourner éternellement dans le ciel sans jamais disparaître… Que d’histoires…. ! A vous de lever les yeux maintenant, de rêver, et d’en inventer d’autres ! D.R.

QUI N’A JAMAIS RÊVÉ de regarder le ciel et d’y trouver un sens?Qui donc ? Je vous le demande !!Si vous avez toujours voulu comprendre de quoi il s’agissait en entendant parler de la Grande Ourse, du Scorpion, de Cassiopée, d’Orion ou du Grand Chien, mes amis cet article est pour vous !Alors voilà quelques petits trucs. Pour draguer, impression-ner vos potes, ou juste pour le plaisir de se raconter une histoire et de se repérer dans cet univers parallèle…Comment commencer si ce n’est par la grande star du ciel, la fameuse, l’incroyable, j’annonce (tatatam) l’étoile polaire.Imaginez vous perdu le soir dans la montagne (ayant bien sur commencé votre randonnée trop tard pour cause de panne de réveil -et oui l’altitude, tout ça- ou pour d’autres raisons plus impromptues : la rencontre inopinée avec un loup ga-rou, un pingouin ou encore, une attaque surprise de vaches enragées). Ayant malgré tout survécu, vous vous retrouvez avec votre carte et une lampe de poche que vous avez réussi à sauver des griffes du loup garou. Mais catastrophe ! Vous réalisez que votre boussole y est malencontreusement res-tée… Pas de panique Monique, il suffit de lever la tête pour retrouver votre chemin !Vous partez donc à la recherche de la grande ourse, célèbre constellation aussi appelée la grande casserole ou le grand chariot. Elle se trouve bien au dessus du niveau de l’horizon, plutôt au centre du ciel. Sa forme caractéristique est facile à reconnaîte : la fameuse grande casserole.Étape suivante : la recherche de l’étoile polaire dans ce ra-massis d’étoiles. Cette fameuse étoile vous pointera le nord, et vous serez enfin tiré de cette situation fichtrement embar-rassante…Et au fait, petit aparté, ce n’est pas du tout la même que l’étoile du berger, qui elle n’est pas une étoile en réalité, mais la planète Vénus !Donc, ayant repéré votre grande ourse, vous allez tracer une ligne passant par les 2 étoiles formant l’extrémité de

Draguer les filles avec les étoiles, leçon n°1

LA GRANDE OURSE(par le docteur Raph)

PARCEQUE / POUR DRAGUER LES FILLES / 19

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LE TÉLÉPHONE D’APPLE est devenu en quelques années une addiction pour nombre de personnes à travers le monde. Avec son slogan «il y a une application pour tout» on s’attend chaque jour à une nouveauté sur l’AppleStore qui révolution-nera notre quotidien. Après Shazam qui reconnait la musique qu’on entend, WeatherPro qui nous donne une météo précise heure par heure, Paris-ci qui nous indique s’il faut se mettre à l’avant ou à l’arrière du quai du métro pour être devant sa correspondance, voici Sleep Cycle alarm clock (0,79€). Sortie il y a près d’un an, cette application a été mise à jour début novembre en y apportant quelques améliorations qui en font maintenant un compagnon indispensable pour vos courtes nuits de sommeil.Petit présentation de l’application :Vous le savez bien, l’iPhone est muni d’un accéléromètre, ça lui permet de connaître l’inclinaison précise de l’appareil. Il est tellement précis qu’il sait quand le sol sous ses pattes tremble. Du coup si vous le posez près de votre oreiller, il peut enregistrer tous vos mouvements pendant la nuit. Afin de se protéger des mauvaises ondes, nous vous conseillons tout de même d’activer le mode avion. Et pour éviter de vi-der la batterie, n’oubliez pas de le brancher à son chargeur. L’application va donc enregistrer vos mouvements pour les analyser. Vous le savez peut-être déjà, le sommeil est basé sur une alternance de phases distinctes : sommeil léger et sommeil profond. Ce cycle dure en moyenne 90 minutes et se répète toute la nuit. Lorsque vous êtes en sommeil léger (ou paradoxal) vous rêvez et vous gigotez en général. Ce sont ces mouvements qui sont enregistrés par l’iPhone et qui servent de base au calcul de votre cycle. Pendant les phases de sommeil profond, votre corps est dans son état le plus «comateux», c’est le moment le plus important du sommeil,

Pourquoi faut-il dormir avec

son iPhone ?

vous sécrétez des hormones de croissance et votre esprit se restructure. Il est donc important de bien choisir sa période de réveil pour ne pas tomber dans cette dernière phase de sommeil. Et c’est là que l’application fait des miracles. En connaissant votre heure souhaitée de réveil et votre cycle précis, il va activer le réveil au meilleur moment pour vous. C’est-à-dire entre 0 et 30 minutes avant votre alarme pré-vue. Et comme il vous réveillera pendant votre sommeil para-doxal, sa petite musique douce vous éveillera en pleine forme comme si vous vous étiez assoupi pendant 10 minutes. Les résultats sont bluffants, même après une nuit de 3 heures, votre réveil sera parfait. Il ne faudra pas se refuser une petite sieste plus tard car même si votre tête est en pleine forme votre corps n’aura pas complètement eu le temps de récu-pérer. Voici le principe de l’application Sleep Cycle. Après plu-sieurs mois de retours client, l’application a pris en compte les demandes de ces utilisateurs. Vous pouvez donc régler la durée de pré-réveil (de 10 à 90 minutes), continuer d’uti-liser d’autre applications grâce au multitâche et obtenir un graphique détaillé de votre courbe de sommeil jour par jour. Un mode «Test» vous permettra de savoir si l’iPhone capte votre mouvement en émettant un bruit plus ou moins fort suivant l’agitation qu’il enregistre. Vous pouvez aussi activer un mode d’enregistrement de vos mouvements sans alarme, si vous voulez étudier par exemple si le rideau métallique du voisin vous réveille encore tous les jours à le même heure sans que vous vous en rendiez compte.L’application a été testée et validée par de nombreux utili-sateurs pendant des mois. Vous ne vous réveillerez plus de mauvaise humeur, c’est garanti ! C.P.

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LA DÉPENDANCE aux jeux vidéo… voici une problématique qui m’est depuis longtemps familière. Le jeu vidéo est une pas-sion qui m’a dévoré dès ma plus tendre enfance, une époque pas si lointaine où l’informatique « grand public » restait une expression vague, où l’Internet s’apprêtait à faire ses timides débuts, bien loin de la surenchère de la haute-définition et du marché de masse que nous connaissons aujourd’hui. Les cartes postales étaient encore monnaie courante ; on s’appe-lait avec notre téléphone fixe (sans forfait illimité, bien-sûr), et surtout, on faisait des jeux de société lors de soirées en famille. Les consoles au quotidien? Un loisir encore tabou, ré-servé aux enfants ou aux personnes en situation de mal-être, et avouer aimer jouer n’était pas un facteur d’intégration, y compris entre jeunes. Avec les amis, on jouait aux Pogs, aux cartes ou au football, et si par malheur il nous venait l’idée de proposer une partie de console, on nous répondait souvent de retourner jouer seul à notre machine. Messieurs les col-légiens, si vous comptiez utiliser votre manette pour amuser une charmante demoiselle, comme vous auriez pu l’emmener voir un film au cinéma, c’est une perte de temps : la console, en règle générale, « c’est un truc de mec ».Comme tout cela semble avoir changé. Pourtant, seulement 15 ans ont passé. Nous sommes en 2011. L’Odyssée de l’es-pace aurait dû avoir lieu depuis déjà dix ans, et bien que nous soyons toujours sur Terre, nos ordinateurs actuels pourraient facilement figurer dans n’importe quel film de science-fiction de l’époque. Hier encore, lisant l’actualité sur le net en bon geek respectable, un article provenant d’une célèbre source journalistique a attiré mon attention : celui-ci résumait la croissance exponentielle du jeu vidéo sur les téléphones mobiles. En 2011, le chiffre d’affaires du marché du jeu vidéo a dépassé celui du cinéma ; en 2011, on parle des jeux vidéo dans la presse généraliste. Dans une société toujours plus mobile, plus rapide, où il devient difficile de se passer de l’électronique, le jeu occasionnel ou casual gaming

connait un succès fulgurant. Ces cinq dernières années, avec le lancement de la console « familiale » inaugurée par la Wii de Nintendo, et avec l’explosion des Smartphones et du jeu en ligne, le jeu vidéo devient un phénomène largement inclus et accepté dans notre quotidien, aussi bien lors de soirées entre amis que sur les réseaux sociaux : nous jouons, hommes ou femmes de 7 à 77 ans, et courtiser le sexe opposé en jouant à World of Warcraft est un jeu d’enfant. Il est pourtant étonnant que malgré toutes ces avancées significatives, des préjugés subsistent sur cette forme de média qu’est le jeu vidéo, dont l’ascension fascine certains, en effraie d’autres. L’addiction fait partie de ces préjugés qui ont toujours existé, et persistent toujours 20 ans après.De nombreuses études ont déjà été menées sur cette ques-tion, mais le but de cette chronique n’est pas d’en faire un récapitulatif. Il s’agit d’exprimer le point de vue d’un joueur, au quotidien, créant des débats sur ce thème avec d’autres joueurs, d’autres passionnés. Car oui, le gamer n’est pas idiot. Lorsque des jeux violents tels que Grand Theft Auto, bien qu’acclamés par les critiques spécialisées, restent les cibles régulières d’attaques de personnes criant à l’addic-tion, en particulier nos médias, cela nous prête à sourire tout comme cela créée un malaise : dans d’autres domaines, comme la lecture ou d’autres ayant toujours existé, cette pra-tique aurait vite été qualifiée de stigmatisation. Je me suis donc demandé où se situait la limite entre passion et addic-tion. Il est vrai que vu de l’extérieur, rester plusieurs heures devant un écran peut surprendre ou choquer, seulement le principe d’une passion n’est-il pas d’accorder beaucoup de temps -et d’argent- à un loisir? Nous avons tous une passion, nous avons tous nos raisons. Dans le jeu comme ailleurs, la passion et l’addiction ne viennent pas du jeu, mais plu-tôt d’une forme de jeu : certains aiment l’aspect compétitif, d’autres recherchent la convivialité. Si les consoles attirent plus de joueurs aujourd’hui, l’explication vient du fait que les

L’ Homo Videoludi, proche cousin ou importun ?

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formes de divertissement proposées sont plus variées, plus immersives aussi. Nous pouvons tous nous retrouver dans un style de jeu, tout comme nous préférons certaines catégo-ries de films. Cela pourrait laisser penser que l’addiction est plus forte actuellement. Sa frontière a-t-elle été repoussée ? En réalité non, car l’addiction est surtout un fait analysé de l’extérieur. L’augmentation du nombre de joueurs permet de minimiser les clichés que supportait le jeu vidéo.Ne faut-il pas alors chercher les causes du problème dans notre société, avant de remettre la faute sur un média com-portant bien plus de simples amateurs que de dangereux ad-dicts ? Devons-nous voir l’augmentation du nombre d’heures passées devant notre écran comme une échappatoire d’un monde qui tend à l’individualisation ? Mon constat est que l’addiction au jeu vidéo, suivant une dépendance généralisée au virtuel, est en réalité le symptôme d’une société malade, et par là même un moyen de combler une carence sociale. Nous devenons dépendant pour nous créer une identité hors du monde réel, nous cherchons dans le jeu ce qui ne se trouve plus dans la réalité. Toute passion peut ainsi dé-river en addiction, et devenir un grave danger pour autrui et surtout soi-même. La limite se trouve là où notre esprit sait encore faire la part des choses : quand bien même l’ex-térieur ne propose plus grand-chose d’intéressant, il faut savoir continuer à le prendre en priorité sur le virtuel. Les acteurs du jeu vidéo, souffrant eux-aussi de cette image né-gative de dépendance, l’ont pourtant compris en avertissant les utilisateurs des risques qu’entraine une utilisation abusive de leurs produits. Au final, dans une société du sensationnel, où une minorité d’extrêmes véhiculent l’image d’une majorité honnête et silencieuse, le jeu vidéo reste un parfait indicateur d’une tendance générale, celle d’une société qui se referme mais qui rêve encore d’un monde meilleur et plus solidaire.

Et 2011 dans tout ça ?Après cette large analyse rétrospective, remettons un peu les pieds sur terre et voyons ce que nous réserve la nouvelle année pour nos consoles, année qui promet d’être particuliè-rement intéressante. Elle signera le grand retour de célèbres licences, que ce soit chez Sony avec Killzone 3 et Uncharted 3, chez Microsoft avec Mass Effect 3 et Gears of War 3, ou encore chez Nintendo avec le nouveau Zelda : Skyward Sword sur Wii, ainsi que Pokémon Version Blanche et Noire sur Nin-tendo DS. Les amateurs de jeux de rôles sur PC devraient passer de grands moments devant les très attendus Guild Wars 2 et Diablo 3. Notons également la réapparition de la belle Lara Croft dans une préquelle de la série Tomb Raider sur tous les supports, et enfin la PSP aura aussi son mot à dire avec Dissidia 012, suite du premier épisode sur PSP dont la sortie est prévue en mars, ainsi que Monster Hunter Portable 3rd.Beaucoup d’épisodes estampillés « 3 » donc. Et justement, 2011 sera également 3D ou ne sera pas : PS3 compatible avec les téléviseurs 3D, nouvelle Nintendo 3DS avec écran 3D pour succéder à l’actuelle DS, premiers Smartphones avec écrans 3D sous Android, même le futur iPhone 5 devrait pro-poser un écran 3D « multi-points-de-vue » d’après les der-nières rumeurs. N’oublions pas l’essor des tablettes tactiles, et notamment celles sous Android 3.0 ainsi que le futur iPad 2, qui devraient apporter beaucoup de nouvelles licences sur ce jeune support, proposant une expérience de jeu inédite aux consoles portables. Une PSP2 serait aussi prévue avant la fin de l’année.Enfin, le jeu vidéo sera particulièrement à l’honneur en ce début d’année avec la sortie en février dans les salles obs-cures de TRON : L’Héritage, 28 ans après le premier opus signé Walt Disney. T.C.

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LE SAVIEZ-VOUS ? Votre cerveau est à droite, votre couleur c’est le mauve, vous vous marierez à 32 ans et 5 mois, en fonction de votre sexe vous êtes Madame Piplette ou Mon-sieur Costaud, vous êtes plutôt Bree que Gabrielle, plutôt Barney que Ted, et plutôt latex que dentelle, peu importe le sexe. Facebook a commencé à entrer dans nos vies par cette petite porte, éculée par la presse-poubelle-féminine : les mini-tests à se partager entre «amis». A la naissance de Facebook, j’entends par là lors de la vraie démocratisation du réseau, les quizz pullulaient : Quel tueur en série êtes vous ?, Quelle princesse Disney es-tu ? . Les séries n’étaient pas épargnées : How I met your mother, Desperate Housewives, Heroes... Chacun et chacune pouvaient se vanter de passer ses soirées vautré(e)s dans un canap’ devant nos chers pro-ductions américaines, à coup de publications automatiques sur son mur. Le vice poussait l’internaute à choisir l’em-placement d’affichage de ces fameux résultats sur sa page profil, tel un trophée. « J’ai eu 37/56 au quizz Buffy contre les vampires » et j’ai le obtenu le badge Junkie des Frères Scott… Les développeurs ne manquaient pas de ressources et d’imagination. Les applications se passaient d’utilisateur en utilisateur à une vitesse insoupçonnée, voir dérangeante. On ne comptait plus les demandes d’applications à ignorer : Teste ta côte de popularité, Quel degré de hotitude as-tu?, Loup-Garou contre vampire… On découvrait alors le sens du mot « buzz » lorsque sur sa home, Eric envoyait une boule de cristal sur John qui contrattaquait avec une machette laser mais que Cindy défendait grâce à sa pelle crantée. Vous ne comprenez rien ? Ne vous en faites pas, moi non plus, je ne comprenais pas…Mais ce n’était pas tout. Alors qu’on pouvait se tester, se me-surer à autrui, s’auto-noter et s’afficher, nos « amis » avaient aussi leur mot à dire. L’application Nickname, très largement utilisée permettait d’affubler d’un surnom n’importe lequel de vos « amis » ; surnom qui s’affichait ensuite automatique-ment sur la page profil dudit « ami ». Une vengeance froide d’un « ami » de primaire de derrière les fagots suffisait alors pour que tous vos collègues (bêtement « amis » Facebook) vous appellent soudainement Bouboulito ou Cochonou. Mais

ce n’était pas tout. L’application Define me, comble du nar-cissisme, permettait à vos « amis » de vous définir en un seul mot. Vous vous retrouviez alors belle, moche, entreprenante, frileuse, conne, intello, aventurière, passionnante et chiante. Souvenez-vous aussi de ces applications qui proposaient de répondre à des questions embarrassantes sur ses amis : Qu’est ce que mes amis pensent de moi? ou Petites ques-tions entre amis. Le boutonneux qui s’assoit toujours au pre-mier rang veut coucher avec vous, votre meilleur ami pense que vous êtes du genre à faire caca la porte ouverte à côté de votre conjoint et votre voisine de cours vous laisserait mourir noyer dans le Mississipi. Pourquoi ont ils répondu à de telles questions ? Parce qu’il leur fallait répondre, s’il vou-lait connaître les réponses aux questions les concernant…L’utilisateur s’est vite approprié tous ces outils. Au fil de chaque application, chaque quizz, c’était une nouvelle iden-tité virtuelle qui se dessinait. Facebook l’a bien senti. Et puis un matin, un petit pouce en l’air est venu tout révolutionner: le bouton Like (NDLR «j’aime», dans la version française de Facebook).D’abord sur les statuts, puis pour chaque activité. S’en sont suivis les commentaires des statuts et enfin les pages fan. Le bouton Like s’est doucement insinué partout, prenant réel-lement en compte la demande silencieuse mais visible des utilisateurs Facebook : s’identifier au travers de ses goûts, les enrichir et se confronter à ceux de son entourage, raf-fermir, multiplier les liens et les interactions entre les profils et pouvoir enfin « s’exposer ». Signe de la croissance expo-nentielle de l’utilisation de ce bouton like, Facebook lançait il y a quelques mois une nouvelle mouture de ses pages profils mettant largement en avant la page information. Tous ces like précédemment accumulés pour des pages fans devenaient alors des informations à part entière du profil utilisateur. Moins ridicule qu’un quizz et surtout moins chronophage, le bouton like permet d’un clic de notifier sa présence, de confir-mer la lecture d’un message et d’informer son entourage de ses goûts et bien souvent de ses activités. Dans la même soi-rée, on peut aimer le commentaire « WOUAH t’avais l’air trop bourré à cette soirée ! », le peintre «Modigliani» parce qu’on

Je suis ce que je

like

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revient de l’expo et le statut « J’voulais juste un Mac Morning. » parce qu’on a compris la référence et qu’on veut le faire savoir. Je like le dernier film que je viens de voir au ciné, le dernier groupe que je suis allée voir, la raclette parce que j’en ai justement mangé une la veille ou qu’un ami vient de liker… L’emploi du temps d’un utilisateur peut presque être décrypté via le fil temporel de ses « like ». Mais au-delà de ce fourre-tout mondial de goût se cache le besoin de se créer une (nouvelle) identité, déjà vivace avant l’arrivée de cette fonctionnalité. En aimant quelque chose ou quelqu’un, on s’identifie, on se rattache à ce groupe de fans. Et avec près

de 500 millions d’utilisateurs, les frontières géographiques sont abolies, le choix illimité. On a cette sensation d’appar-tenir à une communauté mondiale, de ne pas avoir à rougir de ses goûts puisque plusieurs milliers de personnes y ont déjà adhéré. J’aime les pommes, le whisky, les Who, Picasso, la Delorean de Marty Mc Fly, Fubiz, Chopin, Princesse Tam Tam, Rue 89 et la réplique « c’est cela oui ». Je suis saine, funky, rock’n’roll, décalée, drôle, cultivée, geek, féminine et sérieuse. Je suis ce que je like. S.B.

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IL Y EN A MARRE d’y en avoir que pour vous !Mais votre règne est enfin terminé !Fini votre monopole du lubrique, du latex et du silicone !A nous les plaisirs de la chair artificielle !Une révolution est en marche !

Toute ces phrases grandiloquentes pour vous parler d’une petite découverte qui va changer notre quotidien a nous les hommes, mais seulement pour ceux capables de franchir le cap :)Je parle bien entendu du génialissime Flip Hole ! Le fleuron de la recherche en sextoys masculins !J’ai eu la délicieuse surprise d’en recevoir un en cadeau de mes amis et depuis je ne suis plus le même homme.Plus sérieusement parlons du domptage de la bête :De prime abord on dirait une enceinte apple d’un esthé-tique épuré qui permet de l’exposer aux vues de tous sans craindre de rougir : moi même je l’ai mis sur une étagère en évidence où il trône sur ma chambre.Après ouverture on voit tous ses picots, globes, alvéoles et lamelles en pur élastomère... un peu flippant, mais pourquoi

pas. On y étale généreusement une dose d’un des 3 lubri-fiants aux textures différentes fournies avec (mild, real, wild) puis on referme l’engin que l’on verrouille avec son socle.Il ne reste plus qu’a introduire... Moment de doute vite ou-blié tant les sensations fortes et nouvelles sont au rendez-vous.On est rapidement submergé par un flot de plaisir intense, que l’on peut faire varier en tournant le Flip Hole, et surtout en appliquant différentes pressions sur les repères blancs situés de part et d’autre a 3 hauteurs. Délicieuses sensa-tions de succions et de pressions alternés...Seul bémol: on atteint l’extase un peu vite la première fois ;)Heureusement qu’il est réutilisable a volonté et facilement lavable a l’eau.Et le mieux, c’est que depuis que j’ai eu mon joujou, ils ont sortit le Flip Hole Black et le Flip Air, 2 nouvelles révolutions a tester absolument !!!

Voilà, sur ces petites révélations je vous laisse à votre ima-gination... M.F.

Il a testé pour vous le Fliphole

28 / ON EN PARLE TOUT BAS / PARCEQUE

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ON NOUS PARLE écologie, on nous fait manger bio, boire bio... Alors pourquoi ne pas « pousser le bouchon » un peu plus loin, en nous arrangeant, mesdames et mesdemoiselles, de nos petits désagréments mensuels avec un article écolo ! Et encore plus quand écologie rime avec économies ! Fini serviettes hygiéniques et tampons dont les odeurs nau-séabondes effleurent nos délicates narines. Fini aussi les fuites et le stress « où sont ces foutus toilettes ??? ».Car heureusement, il y a « Fleurcup », une coupelle menstruelle réutilisable qui ne laisse rien passer. Fabriquée en silicone, elle s’adapte très bien à la morphologie féminine et peut donc se porter plusieurs heures d’affilée. Pratique pendant les ran-données ou les longues journées de ski.Pour ce qui est de la mettre, tout est question d’entraînement

mais au bout de trois ou quatre fois, on prend facilement le coup de main. Pour la retirer, il suffit de tirer sur la tige, une vraie fleur ! Hop, un petit coup d’eau et c’est reparti pour quelques heures de tranquillité. Entre deux périodes de règles, il faut la faire bouillir pour la stériliser et la voilà comme neuve ! Elle existe en deux tailles ce qui permet à chacune d’y trouver son bonheur, et en plus en couleur : incolore, orange, rouge, rose, vert, bleue, violette ou noire ! Mais où peut-on s’arracher cette petite merveille ? Tout sim-plement en allant sur le site internet www.fleurcup.com ou en biocoop, où l’on peut acheter son homologue so british «mooncup », quoiqu’incolore, et un peu plus chère. A.G

Elle a testé pour vous la Fleurcup

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2011 SONNE LA FIN d’une aventure. Non celle que l’on trouve dans les publications enfantines ou dans les chefs-d’œuvre de Steven Spielberg mais celle qui fait frémir toutes les fashionistas que nous sommes et les envieux(ses) d’un renouveau professionnel.Bon, je m’explique. Il y a un mois, le monde terrifiant mais tout aussi enivrant de la mode tremblait à l’annonce du dé-part de la plus célèbre rédactrice en chef : Carine Roitfeld. Oh oui, vous avez surement entendu parler de cette nana là : « Vogue » ? « Porno Chic » ? « Pèse personne »? Tout ça ne vous dit rien ? Carine Roitfeld, maman de deux grands et (bien sûr) beaux enfants occupait le siège le plus influant des magasines féminins : Vogue Paris. Après, j’en suis sûr, moult réflexions et indemnités de démis-sion, Carine décide de s’en aller vers des projets qualifiés de « personnels » et vers de nouveaux horizons.Figurez vous qu’on lui doit beaucoup à Carine. Et oui, c’est elle, entourée de bonnes personnes telles que Mario Testino et Terry Richardson (photographes archi-méga célèbres), Tom Ford ou encore feu Yves Saint Laurent, qui inaugura l’ère du porno chic, le mythe de la petite robe noire, et la pesée du matin dans les bureaux de la publication.En effet, la légende « voguesque » veut que Mme Roitfeld faisait subir à son staff (particulièrement féminin) une pesée quotidienne surement angoissante voir humiliante : imaginez la pesée du Lundi d’après les Fêtes, ou comment perdre son boulot en prenant 1 kilo. Une véritable pression. Non mes-sieurs dames, bosser chez Vogue ça n’a pas l’air si cool que ça ! Bref, Carine Roitfeld c’est la quintessence du chic et du glamour parisien, le renouveau de Vogue Paris qui, avant son arrivée, commençait sérieusement à prendre la poussière.Carine, une femme tellement influente qu’en 2008, le Time la place dans son classement des 100 personnalités les plus puissantes de la planète. Quant à Vanity Fair, lui, la place parmi son Top 10 des femmes les mieux habillées au monde (« easy » quand on a une foule de créateurs à vos pieds).Ceci dit, par son expérience de styliste plutôt renommée et son carnet d’adresse, Carine Roitfeld fit augmenter les ventes de Vogue Paris et en dix ans, le magazine repris ses couleurs glamours et intemporelles, lu par un public plus large, plus jeune et bien sur plus « fashion ». Son départ marque donc la fin d’une décennie prépondérante dans la mode française

mais ne nous inquiétons pas pour Carine, même si elle ne franchira pas le « red carpet » de Pôle Emploi en « stilettos », elle quitte Vogue pour un avenir qui s’avère meilleur, même si, personnellement, je n’arrive pas à imaginer ce qui peut y avoir de mieux que d’être rédacteur en chef d’un tel maga-zine. Attendez cinq minutes là : plus la peine de courir les soldes des grands magasins, de se serrer la ceinture (même si votre taille de guêpe pourrait se le permettre), d’écumer les sites comme « Le Bon Coin » ou « Ebay » histoire de se trouver une robe, un top, un pull ou des chaussures grif-fées moins chères. Tout le monde vous craint et vous admire, vous devenez un véritable messie. Vous voyagez à travers le monde afin de rencontrer les personnalités les plus cou-rues du globe, tout le monde se bat et paie une fortune pour figurer dans votre magazine. Non, là je ne vois pas ce qui pourrait être mieux que de travailler chez Vogue. Réducteur me direz-vous ? Oui, sans doute, mais nous n’avons pas tous les mêmes rêves !C’est donc Emmanuelle Alt, rédactrice en chef mode de Vogue Paris, qui a gagné la course à la succession. Dans l’ombre de sa prédécesseur pendant plus de dix ans, Xavier Romatet, le directeur des publications Condé Nast France, l’a donc nommée rédactrice en chef et lui offre un siège en or si convoité. Et puis, pour ne rien vous cacher j’espérais secrè-tement qu’Emmanuelle reprendrait cette place. Cette fille est encore plus dingue que toutes les autres.Bon ok, il y à l’effet Vogue qui joue pas mal mais sa vision de sa mode est novatrice. Entre destroy et chic. Entre masculin/féminin, elle représente le côté « street » de la parisienne ; celle qui avec un simple t-shirt loose et un skinny fait tourner (et tomber) toutes les têtes ! Emmanuelle, grosse pote de Christophe Decarnin (directeur artistique de la maison Bal-main), de Nicolas Ghesquière (Balenciaga) ou d’Isabel Ma-rant, c’est elle qui encourage ces jeunes créateurs les plus en vogue de la mode parisienne. Ces trois là représentent si bien le style (extraordinaire) de notre nouvelle rédactrice en chef !A l’instar de lui « claquer la bise », nous lui souhaitons bonne chance et que sa vision de la mode rock, chic et bohème donne à Vogue Paris une nouvelle élégance tant recherchée par ses lecteurs. R.M.

Bye Bye Carine !

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Anatomie de l’hiver by Chloé Terny (commenté par Rémi Meunier)

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Bon, généralement en hiver, il fait froid. On privilégie la cha-leur en dépit du style. Je ne vous cacherais pas qu’en cette froide saison il m’arrive parfois de rester tétanisé devant ma penderie à entendre le doux appel des chaussettes de laine, du gilet oversize en mohair (censé ne jamais franchir la porte d’entrée), des gants, des moufles, du bonnet et tout le tra-lala ! Cependant, le froid hivernal n’ayant guère gelé l’estime qu’il nous reste de nous même, vous comme moi nous savons pertinemment qu’il serait de mauvais goût de sortir vêtu avec ses charentaises, pilou-pilou et autres. Cet hiver l’alliance du style, de l’allure et de la chaleur est possible. Vous n’avez plus à vous gratter la tête devant votre dressing. Vous n’avez plus à craindre l’appel, tel un chant de sirènes, de vos vieux caleçons en laine et de vos Damarts. Plongez vos yeux dans ce qui suit et prenez-en de la graine.Pour Madame, on commence en douceur, de manière clas-sique et chic avec un pull en cachemire, votre meilleur allié contre l’hiver. De préférence, on le choisit coloré, on laisse un peu le noir au placard et on se la joue fantaisie chez Eric Bompard! La « it-couleur » de cet hiver c’est le camel, alors pourquoi pas se laisser tenter par le « must-have » des pan-talons ? Le choix est fait, tous nos regards se portent sur Chloé : taille haute (histoire de garder ses fesses bien au chaud), en laine, bien sur, et évasé aux jambes pour un revi-val seventies. Non, vous ne serez pas « too-much » si vous choisissez un manteau de la même teinte puisque, rappelons-le, le pull est là pour trancher tout ça. Dans cette silhouette vintage mais tout à la fois contemporaine, il serait assez aisé d’accessoiriser le tout avec un sac, format au choix, en cuir bien évidemment. Mon esprit (vif) se tourne d’un coup vers

le fameux « Birkin » d’Hermès, en croco, noir, peut-être pour jouer le rappel avec les chaussures ? Mais bon, parfois mon esprit divague et j’en oublie quelques conséquences finan-cières.Pour Monsieur, on reste dans le « dark ». Un homme, une sil-houette foncée, un hiver orgueilleux. Monsieur accompagne Madame dans esprit classique mais lui c’est la touche rock qui donne le ton. Une chemise, coupe étroite, The Kooples ça vous tente ? La marque ne fait que séduire un public de plus en plus large depuis quelque temps. Coup d’éclat entre classicisme et rock, que demande le peuple ? Par-dessus ça ajoutez un cardigan, indémodable, en laine, cachemire ou co-ton bien sur. Et pour garder cette chaleur qui nous est chère, laissez vous tenter par le cuir, le manteau long aux accents de bombardier avec une « moumoute » si douce qu’elle cajolera votre peau fraichement rasée. Enfin, c’est chez Lanvin que vous trouverez sans doute votre pantalon, coupe classique encore et encore mais n’hésitez pas à relever le tout par de jolies boots « trendy », lacées, remontant sur vos chevilles. Allez faire un tour du côté de chez Phillip Lim. Cet hiver, ses boots (création divines) ont été spécialement créés pour que vous puissiez tout impunément arpenter les rues de la ville sans craindre de perdre vos doigts de pied !Aucune excuse, vous êtes prévenus ! Et pour ceux qui se gratteraient toujours la tête en se demandant si la polaire Quechua est de mise, relisez ces quelques lignes. Non je vous assure il n’y à vraiment rien de compliqué. Allier la chaleur et le style c’est un jeu d’enfant, le principal c’est d’éviter désor-mais d’allier Dolirhume et rhinopharyngite ! R.M.

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Xynthia 28.02.10

C’EST VERS MINUIT que le vent s’annonça derrière les vo-lets des foyers rochelais. Un cri guttural comme si les loups étaient entrés dans la ville. La mémoire du 27/12/1999 re-vint dans les esprits. A quoi allions-nous avoir droit ? Repliés sous nos draps, nous attendions que la fureur de Neptune et d’Eole se calmât.Au petit matin, le pire était au rendez-vous. Un grand ciel bleu avait pris place alors que le vent furibond avait déserté. Dehors, seules résonnaient les alarmes incessantes des pompiers, entrecoupées d’une chape de silence. Je décidai de me rendre sur le bord de mer.Les quelques branches qui recouvraient ici et là la chaussée empêchaient les autos de s’aventurer dans les rues. Et plus je me rapprochais du littoral, plus mes yeux et ma gorge enflaient. Je découvrais peu à peu l’enfer que fut la nuit pas-sée. Bientôt la rue ne fut plus qu’une immense flaque d’eau. Les immeubles alentour n’avaient plus de portes et de baies vitrées. Leurs malheureux habitants se retrouvaient dehors, parfois assis sur une chaise ou ce qui en tenait lieu. Certains pleuraient, visiblement choqués. Des voitures emportées par les flots avaient atterri dans des jardins. Les garages en sous-sol baignaient dans une eau saumâtre qui n’avait pu s’évacuer. Les dégâts devenaient impressionnants.Désolation, abattement, vertige défilaient devant moi. Le raz-de-marée avait tout dévasté sur son passage. Le déluge me terrassait. Les badauds autour de moi, contemplaient, ébahis, un paysage qui n’en était plus un. Sur les quais du Vieux Port de La Rochelle, les restaurateurs avaient sorti leur matériel de cuisine pour le faire sécher au soleil. On aurait cru une brocante géante. Plus loin, le bassin de plai-sance laissait voir des voiliers venus s’empaler sur le haut des pontons desquels ils n’avaient pu se détacher. Rien n’avait été épargné ; pas même les richesses que représen-taient ces bateaux de « privilégiés » du bord de mer.Je me rendais dans l’après-midi dans l’ile de Ré, recouverte par endroits de tant d’eau qu’elle donnait l’impression de se noyer. Les dommages conséquents alimentaient l’imagi-nation des promeneurs devenus des voyeurs. L’accent de KATAstrophe se lisait sur les lèvres des uns et des autres, chacun ayant été témoin d’un spectacle unique. On avait du mal à reprendre nos esprits. Puis on apprit que l’ile était redevenue un archipel de 3 ilets...

Les images que je découvrais quelques jours plus tard furent à la hauteur de l’émotion qui nous submergeait. Qu’allaient devenir tous ces pauvres hères à qui la mer avait repris leur maigre lopin de terre face à l’océan ? A Charron, au sud de la baie de l’Aiguillon, les accès par la route étaient cou-pés. Lorsque je pus y passer, la vision que j’en retirais avait un aspect de cauchemar, comme si un bombardement avait rayé de la carte toutes ces maisonnettes, à présent aban-données, qui bordaient le marais.Je dormis très mal les nuits suivantes. Il faut d’abord savoir que cette tempete s’est formée tel un cyclone au large de l’Atlantique où elle a frappé durement et successivement Madère puis la Galice espagnole. Elle est arrivée sur le golfe de Gascogne poussée par des vents de Sud-Ouest toujours dangereux en cette saison. Mais la «cible» se situait entre Les Sables et Royan, 2 stations bal-néaires de renom.Ce sont des bourrasques de plus de 100 km/h qui arrivèrent donc sur nos cotes à partir de minuit. Des pointes de 170 ont été enregistrées dans la nuit aux Baleines. En fait les dé-gats se limiteront sur une bande littorale d’à peine qq km à cause de la marée de 108 poussée par les vents et formant une surcote qui permit aux vagues de s’engouffrer dans les terres, brisant les constructions implantées au niveau 0, principalement en zones de marais...Or, de la baie de l’Aiguillon à Marennes-Oléron, il y a bcp de marais et surtout des constructions en bord de mer, large-ment exposées à ces fameuses tempetes si les digues cè-dent.C’est ce qui est arrivé cette nuit là.Pour que ne se renouvelle un tel phénomène, le Gouverne-ment, dans l’empressement faisant suite à l’hécatombe (53 morts), a pris des mesures drastiques, délimitant en 3 zones les territoires à risques.Je passe rapidement sur les détails de ce découpage mais très vite les élus locaux réagirent pour «protéger» leurs élec-teurs mais aussi eux-mêmes, en particulier les maires ayant pris l’arrété de construction en zone à risque.On fut surpris de noter que les zones noires étaient concen-trées sur des communes d’opposition comme Aytré ou La Rochelle. En revanche, à Chatelaillon, tenue par un UMP, où

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les dégats étaient aussi conséquents surtout vers Les Bou-choleurs, le maire défendit ses administrés et dénonça la lo-calisation de zones noires sur sa commune. Il faut savoir que le fait de se retrouver en zone noire signe «l’arret de mort» de l’habitation qui est rachetée par l’Etat au prix du marché (ce dont certains ont su profiter, bien sûr) pour être détruite ensuite. Devant le tollé d’une telle mesure, les propriétaires ont refusé d’obtempérer. De longues palabres ont alors été entamées entre les Autorités et les assocs de proprios... Le camping de La Faute (29 morts) et le lotissement le jouxtant ont été ou vont être rasés. De même à Aytré. A Charron toutes les maisons (servant à des pécheurs) construites à même le marais, ont été sinistrées et déclarées en zone noire.Ailleurs, des gens ayant tout perdu ont demandé à ce que leur quartier soit déclaré en zone noire mais n’ont semble-t-il pas obtenu satisfaction (Port-des-Barques). En face, à Fouras, on s’insurge sur le classement en noire de le Pointe de la Fumée. On négocie donc le montant du rachat ou la possibilité de rester...L’ile de Ré, très touchée par la tempete (2 morts) n’a eu qu’une petite zone noire. Mais je crois qu’au final elle est repassée en zone jaune, ce qui signifie qu’elle est déclarée sinistrable mais les occupants peuvent rester si des travaux de protection sont accomplis, en particulier les digues. Une

fois la peur passée, les gens retroussent les manches et restaurent... jusqu’à la prochaine tempête. Les maires les défendent car ils ont tout intérêt à garder leurs habitants (à Charron 50% de la population a quitté la commune). Au final, zone noire ou jaune, c’est le contribuable qui paye soit par le biais de ses impots à l’Etat ou locaux (18M pour La Rochelle) soit par ses primes d’assurance comme on le voit cette année sur les habitations!Les pourparlers sur les suites de Xynthia sont donc tou-jours en cours 1 an après la catastrophe. Les zones noires ont fortement diminué et souvent les propriétaires se sont réattribué leur bien par des travaux d’envergure pour for-cer l’Etat à reconnaitre leur bonne volonté ou leur refus de partir... et rester ainsi face à la mer, si belle en été mais si cruelle en hiver! Car, bien souvent, surtout dans les zones habitées où le mètre carré est très cher, ce sont des gens de l’extérieur qui s’installent sans trop connaitre les méfaits dont est capable l’océan lorsque des vents chatouilleux et des coefficients de marée se combinent pour former les dé-solations que l’on a vues.Et encore une fois, selon que vous soyez puissant ou misé-rable, les jugements de cour... J.C.S.

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QUE SUIS-JE venue chercher ici ? Des cris déchirent le calme rassurant qui prédomine au centre. Eclats de rire, silences, monologues interminables révélant des mondes chimériques magiques ou terrifiants, pleurs ou hystérie. «L’image est muette», pourtant ce sont les sons qui restent gravés en moi. Et les regards.L’I.M.E. de Pompignat accueille 77 enfants de 8 à 21 ans diagnostiqués autistes, psychotiques, schizophrènes… La mission de l’ARERAM, association fondée en 1953, est l’édu-cation, la formation et l’insertion grâce à la construction d’un projet personnalisé en lien étroit avec la famille et au sein d’un petit groupe. Le travail en interne se fait autour d’un

éducateur référent, des psychiatres, psychomotriciens, or-thophonistes et infirmiers.Je m’immerge dans leurs mondes, tente de me rapprocher d’eux au plus près tout en gardant une distance nécessaire. «Pourquoi faites-vous des photos ? Qui êtes-vous ?» La ques-tion revient sans cesse et me renvoie à la légitimité de mon projet. Je ne suis ni éducatrice, ni membre de la famille. Trop jeune pour représenter l’autorité, trop vieille pour qu’ils me considèrent comme l’une de leurs... Je pense immanquable-ment à Depardon à San Clemente, trente ans auparavant. Oui, le photographe est voyeur. Obsédé par un besoin de comprendre le monde de manière brute et directe, dans un

Reportage à l’institut médico-éducatif (I.M.E.) de Pompignat (63) accueillant des enfants et adolescents atteints de troubles mentaux. Février - juin 2010

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doute permanent. L’appareil est d’abord le prétexte à aller vers des mondes inconnus, il devient justification, ainsi que garde-fou contre des émotions violentes et contradictoires.Je reste du matin au soir, j’ai voulu voir. J’en vois trop. Je range mon appareil, cherchant quelques minutes de calme pour ras-sembler mon énergie. Entre empathie et fuite, j’essaie de me concentrer sur la photographie en m’oubliant. S’intéresser à la «folie» c’est chercher une part de soi, une part sombre. L’autre est notre miroir. Leur extrême sensibilité me touche et m’angoisse tout autant. Je n’avais pas prévu être tant dés-tabilisée. Certains me rejettent violemment, d’autres s’atta-chent à moi de manière parfois envahissante. Tout est excès. Vincent, Ibrahima, Norman, Samuel, Mohammed, Quentin, Gabriel, Dylan, Julie, Justine, Floriane... Je porte sur eux un regard sans jugement, m’intéressant peu à leur pathologie. J’ai rapidement compris que les termes psychiatriques sont vagues, que chaque enfant est différent. Educateurs, institu-teurs, et personnel soignant les encadrent avec amour. Les liens créés sont forts. Le centre essaie d’apaiser leurs peurs, sans objectif dans le temps.

Leur handicap ne se voit pas d’emblée dans mes photogra-phies. Ils reçoivent des cours avec un instituteur, participent à de nombreuses activités, jouent à la récréation comme tous les enfants. Les signes sont dans les regards, les postures. Leur rapport au corps et à l’autre est complexe. J’essaie de saisir ces petits instants entre monde intérieur et relations aux autres. Je me refuse à être trop intrusive, refusant l’es-thétique du pathos qui me semble à l’opposé du respect de la dignité. Je ne photographie pas leurs crises. Je suis là, les écoute, ou m’éclipse sous les conseils des éducateurs.En Juillet mes photographies sont exposées au centre. Cer-tains parents me disent qu’ils n’ont jamais réussi à capturer de « belles » images de leur enfant et me remercient pour mon travail. Peut-être quelques grains d’argent auront contribué à ce que ces jeunes portent sur eux-mêmes un nouveau regard. F.R.

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LE BOUT DU MONDE, j’y étais.Enfin, du moins c’est l’illusion que j’en ai eu. Devinez ce qu’on voit au bout du monde ? Ben la mer. Jusque loin. Comme dans Astérix quand on croit que la Terre c’est comme une pizza et que si on va trop loin sur les bords, on tombe dans un espace intersidéral inconnu (même si Astérix l’aurait pas vraiment dit comme ça).L’un des bouts du monde que j’ai pu atteindre s’appelle le cap nord. D’un point de vue géographique, le point le plus nordique de l’Europe. Quand j’y repense, j’ai mal aux cuisses. N’y voyez là aucune allusion déplacée. Non, si j’avais mal aux cuisses, c’est parce que notre moyen de locomotion, c’était le vélo. Arrivés à Alta, la dernière ville aéroportuaire du Nord de la Norvège, il ne restait plus que 300 km. Dans les Fjords, les vrais, ceux qui ont de l’herbe et des rennes dessus. Et c’est pas pour descendre le mythe du père noël et tout ça, mais un renne c’est con comme ses sabots. Une espèce de vache en plus grâcieux, mais pas plus de neurones croyez moi. Ils sont partout, ils sont peureux, ils traversent la route en troupeau sans mettre leur clignotant, ils pissent en haut des montagneset ça nous fait des vitamines quand on remplit nos bouteilles en

bas. Bref, un animal sauvage, bête, mais beau, il faut l’avouer. On croit avoir dix ans quand on croise son premier renne. Et puis quand on repart, on s’en fait un porte-monnaie chez les Sami (tribu nomade de ce territoire qu’on appelle communé-ment la Laponie) qui, eux, ont bien compris que c’est pas si grave de tuer des animaux pour en faire commerce !Bref, je m’égare.Le cap nord, avant d’être une expérience sensorielle hors du commun, c’est d’abord douloureux. Car la beauté a un prix, celui d’innombrables montées puis descentes, mais surtout des montées, j’en donnerais ma main à couper, bande de saloperies de bitume à lignes jaunes ! Alors après, c’est vrai que quand on s’arrête, c’est… Mystique. De la brume par-tout (en vrai ce sont des nuages, mais quand on est dedans, forcément on n’y pense pas, parce que nous on a été élevés à coup d’Aladdin et que sur leur tapis volant ils attrapent les nuages comme des coussins en plumes, ce qui est assez éloigné de la réalité en somme). Et lorsque le soleil perce, là vraiment s’opère la magie, la lumière est partout dans ces petites gouttelettes en suspension tout autour de vous.Et après une heure ou deux d’ascension (les plus longues de

Le bout du monde j’y étais.

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votre vie) vous voilà accueillis par une tripotée de caravanes, dont une française qui vous ouvre ses portes et vous accueille avec un thé et des barquettes de Lu. Une petite victoire en soi. Vous y êtes. Enfin, vous êtes au début de la randonnée qui mène au cap nord. Car non, ce n’est pas fini, et le soleil de minuit, vous le voulez avec ardeur, vous savez qu’il n’est pas loin, et que cela n’arrive qu’une fois par jour le fait qu’il se pose sur l’horizon, et y rebondit sans le dépasser, car oui, vous êtes bel et bien au bout du monde. Au bout du monde au mois de juillet, il fait 15°C mais il ne fait jamais nuit. Le soleil se couche pendant des heures pour finalement se relever sans avoir jamais disparu. « Mais tu arrivais à dormir même s’il fai-sait jour ? » Après 60 bornes de montagne par jour, ouais, tu dors en fait. Surtout quand ton sport le plus poussé reste de courir dans les couloirs du métro.Donc après cela, tu marches deux bonnes heures, après avoir planqué dans un trou recouvert d’une bâche les vélos et tout ce qui ne va pas te servir à passer la nuit au bout du monde. Et le pire, c’est que tu n’as aucune inquiétude à ce sujet, car, petit un, les Norvégiens sont profondément honnêtes, et pe-tit deux, les rares touristes qui arrivent jusque là ont autre

chose en tête que de te voler ton bicloune. Puis après avoir vu des choses extraordinaires comme du quartz blanc qui jaillit de terre comme si c’était parfaitement normal, tu arrives dans une grande plaine avec la mer au bout, et on te dit : c’est là. Mais il est 22h à tout casser alors tu montes ta tente, tu vas chercher un peu de bois, tu fais cuire ta polenta, tu sympathises avec un serbe qui a l’air de se sentir vraiment seul alors comme t’es cinq, t’es sympa, tu lui offre de la polenta au sel. Et puis la brume tombe des hauteurs où tu trimais tout à l’heure, minuit approche, mais toi tu te doutes de rien, tu trouves ça beau la brume, et personne ne t’a prévenu.Puis ça y est, il est minuit et il ne se passe rien. C’est normal, avec la brume, tu vois rien.Mais bon, t’es quand même content, t’y étais, t’as pu imaginer.Et une heure plus tard quand t’allais te coucher, quand t’atten-dais plus rien, il est là, il a rebondi, il te salue, rouge de bonheur, la brume a disparu, et c’est alors que tu partages ce qu’on appelle un vrai moment d’intimité avec Mother Nature, et que le Soleil, c’est juste un vieux pote qui a voulu te faire une blague, mais par la même occasion t’a aussi confimé que, même petit comme un Homme, toi aussi tu existes. C.S.

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hipsters, c’est qu’aucune de ces sous merdes n’a conscience que son style vient tout droit du mouvement Dada. Ca leur passe bien au-dessus de leur coupe de cheveux à chier. Bref. Je préfère parler de mon amour pour ce qui ne se retrouve nulle part deux fois. Avez-vous déjà croisé cette mendiante nerveuse et droguée, les cheveux crépus et éparses, la tête pleine de cratères, sur la 12 ? C’est une arabe, une arabe incroyablement raciste, coincée dans le monde souterrain de ceux qu’elle hait. Quand personne ne lui donne le sou, elle frappe de son pied frêle le sol de la rame en criant qu’elle les écrase, elle, les petits français. Je l’aime cette femme, elle est unique. Je ne l’aiderai pour rien au monde, entendons-nous bien, mais je respecte jusqu’à la dernière de ses guenilles. Elle représente mieux les parisiens que le maire de Paris et tous ceux qui on pu tenir le titre. Ce n’est pas une question de souveraineté, encore moins d’assise politique, on touche simplement à ce que l’on appelle trop souvent avec excès, un symbole. Elle a leur haine, leur intolérance, leur mépris, leurs besoins, leur fatigue. Il est écrit sur chacune des dents qui lui manquent, le vide laissé pour des gens comme elle. Bref. Ne me prenez pas pour un gauchiste, ni pour un cynique. Je ne suis ni l’un ni l’autre. Et puis bon, il n’y a pas que cette femme. Paris, sans ses parisiens, grouille de symboles. Mont-martre est symbolique puisque c’est devenu de la merde, la Tour Eiffel à des airs de colonialisme déchu, le plus intéres-sant c’est les touristes. Ils sont incroyables les touristes, à gonfler nos égos. Les vélibs sont devenus le moyen de trans-port des prévieux et de jeunes alcoolisés en retour de soirée après l’heure du dernier métro, et je peux même affirmer que Pigalle a perdu tout son charme depuis que la police et le sang ont remplacé les putes et la cyprine. Les parisiens sont ceux qui remplissent.

Je n’ai rien trouvé de mieux mais je crois que j’ai trouvé, les parisiens sont ceux qui remplissent. M.L.

C’EST MON SUJET, on me l’a imposé, je ne saurais justifier aucune autre posture face à ce fardeau. Alors à la demande de mes engagements, j’ai décidé d’écrire sur ce qui fait d’un parisien, un parisien. C’est facile, et malheureux, de se lancer corps et âme dans le meilleur de ce qui a déjà été fait ; la po-pulation parisienne a fait couler l’encre de plus de génies que de crétins, si l’on place à part les blogs et autres tentatives ratées. Je pourrais mordre à pleines dents dans ce qu’a pro-duit Bloy, sur la «race de la seine», mais soyons réalistes, c’est dépassé. Je pourrais puiser mes conneries dans les études sociologiques de Carré-Bonvalet mais pour être franc, rien de plus chiant que d’éplucher les dires acerbes d’un vieux col-labo. Je pourrais embrasser chaque opinion de Nabe sur le gratin mondain et les recracher avec amour, mais je n’oserais pas, et je n’en serai même pas capable. Bref. Pondre une idée, sur ces hommes et ces femmes, qui battent le pavé des rues de la capitale, je ne sais pas faire. Je n’en suis pas capable, je n’ai pas les épaules. Il n’y a que ça au-jourd’hui, de toutes façons, des idées. La pub, les blagues, les concepts, les cadeaux, ce qui empêche de dormir le soir, les entreprises qui marchent et qui ne marchent pas, faire te-nir sa serviette sans porte serviette, les titres des journaux, les logiciels, les sauces de kebab, on est encerclés par les idées, et moi j’aime pas ça. J’en ai plus des idées, le monde entier à déjà eu des idées avant moi, ça suffit. Les parisiens. De toutes façons, ils sont trop rares. Enlevez (et brûlez) les touristes, les provinciaux, les banlieusards, les voyageurs, les fous, et les enfants, il restera une poignée de clochards passionnants et une ribambelle de personnalités indéfinissables. La plupart d’entre eux sont des connards mais je n’apprendrai rien à personne si je clame que c’est partout pareil. Et puis en fait, ça ne sert à rien d’écrire le moindre mot sur des catégories, une catégorie ça n’existe pas, je n’ai rien à dire sur ce qui rapproche un trou du cul aux Ray-Ban dernier cri d’un naze au pantalon à ourlet mauve pour conclure niaisement que ce sont tous deux des hipsters génération Williamsburg. La seule chose que j’ai à dire sur les

LES PARISIENS

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DE NOS JOURS, où le simple fait de mentionner l’Éduca-tion Nationale nous refait revivre intensément le souvenir de notre première MST (et Dieu sait que c’est traumatisant), je voudrais vous parler d’Enseignement Supérieur (oui, avec les majuscules), et plus spécialement des Écoles de Commerce.Sujet sensible pour les uns, révoltant pour d’autres, syno-nyme de ravalement de façade et de conditionnement Pavlo-vien pour le reste, l’École de Commerce est sujette à toute les passions, des plus réfractaires au plus érotomanes. Mais alors pourquoi en parler ? Que dire ? S’affranchir du débat passionnel où l’enrichir ?Donc sujet aussi passionnant qu’un vagin irlandais le soir de la Saint Patrick, ou aussi excitant qu’un phallus se bran-dissant fièrement devant sa conquête, cependant l’École de Commerce n’est rien d’autre qu’une vaste supercherie.Et nous, étudiant en école de commerce, nous ne sommes que des bons à rien.Vous me direz, et alors ? qui ne le savait pas ?Mais le fait est qu’il y a actuellement plus 88 000 étudiants en école de commerce, et ce référencement ne prend en compte que les écoles reconnues par l’État. Imaginez donc les mil-liers d’autres étudiants inscrit dans les écoles « visées », « ac-créditées », etc… Qui ne figurent dans aucun classement, qui sont aussi chères que les grandes écoles, continuant et agrémentant une logique cynique digne de la pire crevure néolibérale (et non pas capitaliste, je n’ai rien contre les ca-pitalistes).En École de Commerce (oui, encore les majuscules), le prin-cipe pédagogique est le suivant : former par la théorie et la pratique (à travers les stages en entreprise) les futurs mana-gers et acteurs majeurs des entreprises, donner aux entre-prises tout ce qu’elles attendent et tout ce qu’elles espèrent.Vous vous étonnerez surement. Au fond, c’est pas si mal, c’est pas si bête.Nous, étudiants en École de Commerce, sommes donc for-més en théorie à toutes les stratégies marketing possible, aux techniques de communication, à la finance de mar-ché, à la comptabilité, à mise en place de stratégies R.H., au management interculturel, et j’en passe des meilleures. Parce que derrière cette volonté de nous former, de nous donner les meilleurs outils pour réussir notre car-

rière, il y a une idéologie. Une idéologie involontaire mais participative et dérangeante, une idéologie qui place la femme et l’homme face aux travers d’une société où la notion de bonheur est devenue synonyme de consom-mation forcée et impulsive, et de carriérisme forcené. Malgré elle ou grâce à elle, l’École de Commerce véhicule et éduque une manière de voir le monde qu’à travers un certain prisme. Un prisme uniquement orienté vers un raisonnement dans lequel la réussite est consommation, résultat et surtout bénéfice. Un prisme où le bonheur se compte, mais ne se cherche plus. Où l’adaptabilité de la femme et de l’homme est devenu le maître mot. « Adaptez-vous, où vous mourrez comme des chacals (chacaux ?), adaptez-vous, c’est le mar-ché qui vous le demande ! ».Le cynisme de cette éducation est devenu encore plus pal-pable et visible quand, en 2009, on découvre subitement que le Plan NExT, mis en place pour sauver et adapter France Télécom à un marché saturé et fortement concurrentiel, a en-gendré plus de 50 suicides au sein des salariés de ce fleuron de l’économie française (sa mère la chauve le fleuron, ouais).Comment on réagit les Écoles de Commerce ? Pas un mot, rien, que nada, rien de la part de nos intervenant en Res-sources Humaines. De même qu’aucun étudiant n’a posé de question, et c’est le plus terrible en soi.Alors qu’une réflexion sur les programmes pédagogiques en écoles de commerce aurait été bienvenue, histoire que l’His-toire ne se répète pas, aucun débat n’a été mené. Le mot d’ordre reste : « Ce sont des choses qui arrivent, et rien ne prouve que cela est directement lié à la politique managériale de l’entreprise ». Heu… Dites moi que je rêve.Il n’y a donc aucune place à la critique en École de Commerce, aucune remise en cause des organisationS, des politiques managériales, de même qu’il n’y a aucune réflexion sur la crise, sur les responsables et les coupables de cette crise, qui nous a tous touché en 2008, et qui n’a pas fini de nous palper (merci Paul Krugman, je t’aime).Et que dire des étudiants en école de commerce ? Des bons à rien…Citez-m’en un qui s’est demandé pourquoi des salariés s’étaient suicidés ? P.L.

Ecole de commerce

Exigee (ou non)

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LE PROBLÈME AVEC LES ARTISTES et les œuvres cultes, c’est que c’est culte pour tout le monde. Les génies comme les mécréants. Les bons comme les mauvais. Les ingénieux comme les limités. En l’occurrence, c’est de Ces Gens-Là de monsieur Jacques Brel que je veux parler. Cette chanson est belle comme un soleil. Ce n’est pas qu’une mélodie et des paroles bien écrites. C’est toute une photo de famille tein-tée de haine, tout un amour douloureux, et une résignation déprimante. Enfin c’est monsieur Brel dans toute sa qualité d’évocation, toute sa puissance d’acteur. Je vais pas vous faire une tirade de plus, c’est Ces Gens-Là, si vous connais-sez pas, vous loupez quelque chose, et si vous connaissez, vous êtes convaincu. Fatalement.

Récemment, des haut-le-cœur m’ont envahi à la découverte malheureuse, résultat de trop de curiosité, de la reprise de Ces Gens-Là par Soan. C’est qui Soan ? C’est un mec qui sait chanter juste et qui a appris un peu de solfège qui s’est aven-turé à la Nouvelle Star en 2009. Il a gagné. Pas de méprise : ce n’est en aucun cas un quelconque signe de capacité mu-sicale. Non, il a juste le droit d’être reconnu par les adoles-centes prépubères et les ménagères ennuyées quand elles le croisent sur les trottoirs de Paris. La preuve de son incapaci-té artistique : l’absence d’adaptation. La version de ce jeune homme n’offre aucune nouvelle perspective sur la chanson. Il la chante et les musiciens de M6 la jouent, rien de plus, rien de moins. Enfin «rien de moins». On oublie la qualité de jeu de Brel et on sombre dans une évocation criarde, sale, vulgaire. La photo de famille teintée de haine se voit éclaboussée de poussière hideuse. Exit le charisme, bonjour la destruction. Adieu belle Frida, tu n’es plus aimée, tout juste désirée d’une force adolescente lubrique qui n’a rien de beau. Cette version devrait mourir d’une glissade.

Alors une réaction censée serait de se dire que reprendre un grand nom comme celui de ce bon Jacques est un exercice difficile. Certes, c’est un fait. Pourtant Noir Désir et Oxmo Puccino savent nous offrir des versions dignes d’intérêt.

Bertrand Cantat en studio, c’est déjà quelque chose mais en concert, c’est un autre homme. Ces Gens-Là sur En Route

Pour La Joie, ça ne vaut pas grand chose. Les sons choi-sis s’adaptent mal, et Bertrand en fait de trop. Les choix rythmiques restent efficaces mais ils sont sublimés dans la version sur leur album live Noir Désir En Public. Bertrand est magique, Bertrand est honnête. La famille est moins dé-testée que prise en pitié. Enfin, ils dégoûtent tout de même, à se vautrer dans les églises, à être prétentieux. Mais on compatit avec Grand-Mère, la pauvre, ignorée de tous. Noir Déz ne nous offre pas un portrait de famille, mais les por-traits des membres. Tantôt pathétique, tantôt écœurant, tantôt misérable, chacun suscite son émotion propre mais tous énervent. Et puis, il y a Frida. Et elle est belle Frida. Et il l’aime Frida, d’une force violente, celle de Cantat, cette force puissante et passionnée, rebelle et qui ne semble pas se résigner. Là où Jacques rentrait chez lui dépité, Bertrand rentre chez lui en colère.

Oxmo nous propose une version hip-hop sur L’Hip-Hopée. Pour le moins culotté ! On aime ou on aime pas, ça a le mérite de ne pas être une pâle copie. On avance doucement, d’un membre à l’autre au rythme du fatalisme de la caisse claire. Et c’est bien là où Ox veut en venir : il aime Frida, mais les autres, ils veulent pas. C’est comme ça. Tu veux y faire quoi, toi, seul avec ton amour ? Ces gens-là ne causent pas, c’est peine perdue. Alors tu peux rêver de Frida, et de partir. Mais Ox sait ce que Bertrand a oublié : Frida n’a pas le choix, Frida ne partira pas. Jacques se résigne, en grand roman-tique. Oxmo lui s’en fiche. Tout ça, ce n’est qu’une histoire parmi d’autres. Après tout, il faut qu’il rentre chez lui : il y a la police, et les bandits. C’est dangereux dehors.

Le problème avec les artistes et les œuvres cultes, c’est que c’est culte pour tout le monde. Les bons comme les mauvais. Noir Désir comme Soan. La question qui me hante, face à cette constatation, c’est comment peut-on aimer un morceau et oser en faire une reprise aussi mauvaise que celle de Soan? Artistiquement parlant, j’aurai honte de nuire à l’image d’une idôle. Enfin je suppose, monsieur, que le manque de recul est à mettre en correlation directe avec la piétre qualité de l’œuvre. Mais il est tard, monsieur, rentrez chez vous. G.S.

On ne cause pas, Monsieur.

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Autoportrait en 200 points

50 / À VOUS DE JOUER / PARCEQUE

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En avril, dans le prochain numéro de

PARCEQUEUn peu plus de musiqueDe l’actualitéEncore du FacebookUn peu d’ésotérismeTwillight m’a TUERLa pâte à tartiner à travers les âgesPourquoi on va pas mourir en 2012 (peut-être)

Et tous les sujets qui nous passionneront d’ici là...

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