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PARCS DÉPARTEMENTAUX DE SEINE-SAINT-DENIS : Parc de la Courneuve, Parc du Sausset, Parc de la Bergère, Parc de la Fosse Maussoin Inventaire Entomologique 2006 ALEXIS BORGES, BRUNO MERIGUET, PIERRE ZAGATTI

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PARCS DÉPARTEMENTAUX DE SEINE-SAINT-DENIS :

Parc de la Courneuve, Parc du Sausset,

Parc de la Bergère, Parc de la Fosse Maussoin

Inventaire Entomologique 2006 ALEXIS BORGES, BRUNO MERIGUET, PIERRE ZAGATTI

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Opie 2

Résumé

Les objectifs des études entomologiques engagées en 2006 par l’OPIE avaient pour

objectif de mettre en évidence la présence :

- Des Coléoptères saproxyliques sur le parc de la Courneuve ; coléoptères absents

lors de l’étude réalisée en 2005. Cette absence surprenante méritait une vérification.

- Des cohortes de Lépidoptères diurnes et nocturnes ainsi que celle des Orthoptères

sur le parc du Sausset ;

- de réaliser une première étude des parcs de la Bergère et de la Fosse Maussoin sur

les coléoptères et les lépidoptères.

Au cours de relevés étalés de mai à juillet, l'étude a révélé la présence de 84

espèces de Coléoptères, 75 espèces de Lépidoptères et 12 espèces d’Orthoptères. Parmi

celles-ci, 8 sont déterminantes au titre des znieff en Île-de-France (4 Coléoptères, 3

Lépidoptères et 1 Orthoptère) et 2 espèces (Orthoptères) sont protégées dans cette région.

Il faut souligner la découverte d’une nouvelle espèce de Coléoptères pour la Région :

Scobicia chevrieri, (Bostrychidae) et la découverte de 2 espèces nouvelles, fragiles, de

Lépidoptères pour le département : Aspitates ochrearia (Geometridae) et Heliothis viriplaca

(Noctuidae), la première étant signalée comme menacée d’extinction en Île-de-France.

Les sites prospectés sont des parcs urbains dont la superficie varie entre 400 ha pour

la plus grand et 8 ha pour le plus petit. Ces parcs sont principalement dédiés à l’accueil du

public et aux activités sportives et de loisirs.

Les recommandations proposées sont établies en vue de maintenir et de favoriser la

biodiversité locale par la préservation de biotopes et par l’amélioration des échanges entre

les populations tant au niveau local (parcs départementaux et/ou communaux.) qu’au

niveau régional.

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Opie 3

Avant-propos

Le présent travail a été effectué au cours de la saison 2006 par l'Office pour les

Insectes et leur Environnement, à la demande du Conseil Général de la Seine-Saint-Denis.

L'inventaire a été réalisé sous la responsabilité scientifique de Pierre ZAGATTI.

Il nous est agréable de remercier ici tous ceux qui ont permis et facilité la réalisation

de ce travail sur le terrain notamment les gardiens de parcs.

Nous remercions particulièrement pour la surveillance des pièges d’interception

l’ensemble du personnel du parc la Courneuve nous ayant permis de réaliser ces relevés de

faune dans de bonnes conditions.

Résumé ......................................................................................................... 2 Avant-propos .............................................................................................. 3 1) Présentation de l'étude et de ses objectifs ............................... 4 2) Présentation des sites .................................................................... 5 3) Méthodologie ................................................................................... 13 A) Méthodes d’échantillonnages utilisées ....................................... 15 i- Méthodes de prospection actives : « chasse à vue » (au sens large) ........................................................................................................... 15 ii _Dispositifs attractifs .......................................................................... 18 B) Identifications et nomenclature utilisée ...................................... 22 C) Liste des espèces observées en 2006 sur les 4 pa rcs départementaux étudiés ........................................................................ 23 4) Commentaires et caractéristiques des espèces d’i ntérêt ....... 35 A) Coléoptères du parc de la Courneuve ......................................... 38 B) Lépidoptères et Orthoptères du parc du Sausset : .................. 43 C) Coléoptères et Lépidoptères du parc de la Bergèr e ................ 51 5) Informations apportées par la campagne de terrai n. ............... 54 6) Propositions et mesures en faveur de la diversit é entomologique ......................................................................................... 70 A) Considérations générales ................................................................ 70 B) Proposition de gestion pour les sites prospectés en 2006 ... 80 7) Conclusions ......................................................................................... 92 8) Bibliographie ........................................................................................ 95 9) Annexe ................................................................................................... 99

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Opie 4

1) Présentation de l'étude et de ses objectifs

Les données connues du département de Seine-Saint-Denis sont parcellaires.

Quelques données anciennes issues de la bibliographie mentionnent des espèces

remarquables notamment concernant la faune des lépidoptères nocturnes (hétérocères)

dont la présence actuelle mériterait d’être confirmé.

Les espèces plus courantes sont mésestimées et rarement mentionnées. Les

espèces rares peu courantes ou considérées comme patrimoniales sont mises en exergues.

Ces données accumulées au fil du temps permettent de dresser une carte pour l’instant très

partielle de la répartition de ses espèces. Ces lacunes sont le résultats de 2 phénomènes

l’un liée à la prospections qui manque d’intensité à l’échelle d’un département, l’autre liée à

la complexité des habitats (micro habitats) ainsi qu’au cycle très rapide des insectes. Ces

contraintes excluent la possibilité de dresser un bilan en une seule année tout en générant

une masse parfois importante de données. Données principalement constituées de listes

d’espèces dont l’usage direct pour le gestionnaire est très restreint. C’est pour cela que

nous commenterons la présence de certaines de ces espèces qui nous semblent les plus

remarquable et a même de guider par leur biologie le gestionnaire dans ses choix

d’intervention (ou de non intervention) sur le milieu. Une autre approche consistera à définir

les cohortes, i.e. les groupements fonctionnels, qui se trouvent les mieux représentés sur

chacun des sites. Il sera ainsi possible de dresser un profil de la faune présente et des

informations qu’elle apporte sur les milieux, avec la possibilité de proposer des orientations

dans la gestion des terrains. Ces mesures visent à préserver la biodiversité actuelle dans un

premier temps, et, dans un second temps, à favoriser une évolution profitable à cette

diversité par la mise en place d’une gestion adaptée. Nous voulons souligner ici le fait que

les insectes représentent une large part dans la biodiversité et qu’il saurait dommageable,

même pour un milieu urbain très jardiné et géré, de ne pas prendre en compte leurs

exigences.

Il apparaissait pertinent d’établir un inventaire actualisé de l’entomofaune du

département de Seine-Saint-Denis, département le moins prospecté d’Île-de-France et

certainement le moins attrayant pour les entomologistes de cette région. Cet inventaire

raisonné doit mettre en avant la présence des espèces et les milieux qu’elles occupent.

Par la suite d’autres programmes pourront voir le jour, visant à suivre et à évaluer les

populations et les milieux de manière pertinente.

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Opie 5

La recherche de différentes cohortes entomologique dans des parcs urbains a débuté

avec l’OPIE en 2005.

En 2006, cette démarche a été reconduite et orientée a partir des observations

réalisées en 2005 et au vu du potentiel suspecté des nouveaux sites. Ce sont les

coléoptères, les lépidoptères diurnes et nocturnes ainsi que les orthoptères qui ont fait

l’objet de relevés faunistiques. La réalisation effective de cette étude souligne la volonté des

administrateurs du département, de vouloir dresser un état des lieux le plus précis soit-il de

l’entomofaune locale.

2) Présentation des sites

Les parcs départementaux de la Courneuve, du Sausset, de la Bergère et de la

Fosse Maussoin ont été choisis pour être prospectés en 2006.

L’an passé l’OPIE avait prospecté 2 d’entre eux, les parcs de la Courneuve et du

Sausset, les études engagées cette années ne sont pas identiques à celle initiées en 2005

et ne constituent pas des suivis mais une prospection différente pour d’affiner les

connaissances sur les faunes présentes.

Tous ces parcs sont jeunes, une quarantaine d’année au maximum. Parmi ces parcs,

certains sont plus ou moins orientés vers les loisirs d’autres vers le maintien d’une naturalité

partielle ou globale afin de conserver ou favoriser une biodiversité floristique et faunistique.

Le Parc de la Courneuve :

Le parc de la Courneuve, le plus vaste du département de Seine-Saint-Denis, vient

actuellement au 3ème rang des parcs urbains de la région parisienne du point de vue de sa

taille, avec une superficie de 400 ha, après le bois de Boulogne (1000 ha) et le bois de

Vincennes (850 ha). Situé au Nord-Ouest du département, il s'étale sur 5 communes : la

Courneuve, Saint-Denis, Stains, Dugny, Garges-lès-Gonesse (Val d'Oise), autrefois la

grande plaine de France.

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Opie 6

Figure 1 : boisements du parc de la Courneuve.

Ce parc renferme de nombreux groupements d’arbres d’essences diverses (chênes,

pins sylvestres etc.) tous jeunes, ça et là sur sa superficie mais principalement sur la

parcelle n°1.

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Opie 7

Figure 2 : parcellaire du parc départemental de la Courneuve

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Opie 8

Figure 3 : parc du Sausset, secteur du coteau.

Le parc du Sausset

Ce parc départemental est situé au Nord-Est du département sur les communes de

Villepinte et Aulnay-sous-Bois. Il possède une superficie de 200 ha. Il offre au public une

utilisation intermédiaire entre le parc forestier et le parc d’agréments. Les paysages que l’on

y trouve sont de type forestiers (parcelle n°4), pr airies (parcelle n°2, 3 & 4), pelouses

(parcelle n°5), bocage (parcelle n°2), marais (parc elle n°5). On trouve dans le parc du

Sausset de très nombreuses essences ligneuses et herbacées. (107 000 arbres plantés sur

160 ha). Les parcelles n°1 et 5 sont quasi exclusiv ement dédiées au public de part leur

gestion.

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Opie 9

Figure 4 : parcellaire du parc départemental du Sau sset.

Le parc de la Bergère

Aménagé entre 1977 et 1988, le parc départemental de la Bergère est bordé par le

chemin de halage du canal de l'Ourcq. Il se situe sur la commune de Bobigny. A l’image du

parc de lle-Saint-Denis, ce parc est destiné aux loisirs du public et des scolaires. De ce fait

la végétation, principalement exotiques, est soumise à une gestion permanente sur la toute

la superficie. Tous les espaces ouverts sont « nettoyés » et entretenus dans le cadre de

l’accueil du public (promeneurs, scolaires, sportifs). En plus ce cette vocation, ce parc sert

fréquemment de « vitrine verte» pour les manifestations (biennale de l’environnement,

concerts, salons, aménagements sportifs provisoires etc.) ce qui entraîne régulièrement

des perturbations. Ces dernières ne sont par forcément défavorables à l’entomofaune.

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Opie 10

Figure 5 : parc de la Bergère.

Figure 6 : parcellaire du parc départemental de la Bergère.

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Opie 11

Le parc de la Fosse Maussoin

Le parc départemental de la Fosse Maussoin est un espace boisé faiblement

aménagé, qui s'étend sur 8 hectares. Il est situé sur la commune de Clichy-sous-bois. Situé

à proximité d'anciennes carrières, le parc présente un boisement forestier jeune où

dominent le chêne pédonculé, le hêtre et le châtaignier.

Figure 7 : boisements du parc de la Fosse Maussoin.

Le parc possède une petite prairie. Il renferme également des terrains de type

forestier enclos et non aménagés car ils sont situés au-dessus d’anciennes carrières

souterraines dont les galeries fragilisées par des fontis. Ces derniers Cette partie non

accessible ne peut-être dissociée de l’aire prospectée car elle reste disponible pour

l’entomofaune.

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Figure 8 : parcellaire du parc départemental de la Fosse Maussoin.

Figure 9 : exemple de matériel de macrophotographie utilisable.

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Opie 13

3) Méthodologie

La plupart des méthodes proposées ci-dessous permettent des échantillonnages

qualitatifs (c'est-à-dire la présence d’espèces à un endroit donné, mais elles ne permettent

pas l’évaluation des populations de ces espèces), dont la qualité dépend beaucoup de

l'expérience de l'entomologiste et de sa connaissance de la biologie des Insectes.

La réalisation de cette étude passe par une prospection sur le terrain. Elle s'appuie

sur différentes méthodes d’échantillonnage. Dans la plupart des cas, il est indispensable de

sacrifier et de conserver des individus (en petit nombre) afin de les identifier correctement et

surtout pour conserver une trace des échantillons observés, dont l'identification pourra

toujours être vérifiée a posteriori par un spécialiste.

La collecte d’insecte à des fins d’expertise n’est pas une cause de la régression des

espèces. L’atteinte aux populations est infinitésimale pour une information obtenue très

fiable. Ainsi Rasmon 1997 écrit ceci a propos des bourdons, des prélèvements afin d ‘étude

et la régression de ceux-ci :

« Rasmont & Mersch (1988) comparent l'importance de la régression observée avec

les collectes entomologiques. 100 ans de collectes de bourdons ont rapporté de 200 000 à

300 000 spécimens de France et de Belgique dans les collections et institution de

recherche, soit une moyenne de 2000 à 3000 spécimens par an[...].

Duhayon (1992, 1993) évaluait récemment les densités de population e bourdon

dans les landes à Ericaceae. Il obtenait ainsi des densités instantanées pour une seule

espèce de 1 000 à 10 000 individus / ha. Certaines stations sont plus pauvres (plaines

cultivées) mais d'autres (notamment aux altitudes de 700 -1500 m) peuvent être nettement

plus riches ! On arrive ainsi à une évaluation qui, même en restant prudent se situe aux

environ de 100 000 bourdons/km 2. L'enquête sur la distribution des bourdons de France et

de Belgique à donc eu comme coût écologique 1/23 200 000ème de la population totale de

bourdons portée par le territoire en un siècle (580 000km2 de superficie X 100 ans X 100

000 bourdons /km2 / 250 000 bourdons en collection). Pour reprendre un débat récent sur la

disparition des dinosaures, un individus bourdon à probablement 100 000 fois moins de

chance de mourir de la main d'un entomologiste que de la chute d'une météorite ou d'une

éruption volcanique !

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Opie 14

Hamon (1994) a récemment étendu cette évaluation de l'impact de la collecte

entomologique à l'ensemble des taxons d'insectes avec une analyse détaillée pour certains

groupes bien précis. Les résultats de sa réflexion sont proches de ceux que je viens

d'exposer.

La démonstration est faîte : la collecte entomologique n'est pas une cause majeure

de régression. Je ne pense pas qu'il existe de moyen d'évaluation des populations animales

qui ait aussi peu d'impact. Même l'observation ornithologique la plus prudente (elle ne l'est

pas toujours) fait courir un risque plus important aux populations qu'elle surveille. Existe t’il

un moyen de marquer un animal avec un risque de mortalité inférieure à 1/ 23 000 000ème

? »1

Pour le cas des Macrolépidoptères, dans la plupart des cas, il n’est pas indispensable

de sacrifier des individus afin de les identifier. La capture au filet permet d’observer les

spécimens à sa guise et de les relâcher. En effet, les caractères distinctifs de chaque

espèce, pour peu qu’on les connaisse (la forme des ailes, leur coloration, la forme des

motifs alaires etc.…) sont généralement visibles à l’œil nu. Nous soulignons bien le fait que

ceci n’est réalisable que par des personnes ayant une expérience en détermination de

Lépidoptères. Pour des groupes de papillons sujets à confusion et à contre-expertise, la

macrophotographie scientifique est un moyen également utilisé car suffisant pour

déterminer de nombreux Lépidoptères.

C’est pourquoi, si l'identification est une étape fréquemment réalisable sur le terrain,

les espèces douteuses sont systématiquement prélevées, sacrifiées et conservées pour

pouvoir être déterminées sans équivoque grâce aux ouvrages de détermination spécifiques

et/ou par l’observation de leurs génitalia. C’est le cas de certains représentants de genres

de Lépidoptères difficiles comme les minuscules Idaea ou Eupithecia (Geometridae).

L'utilisation d'une loupe binoculaire et des d’ouvrages de détermination spécifiques

reste donc nécessaire pour la plupart des groupes d’Insectes comme la quasi totalité des

Coléoptères.

1 Il n’est donc pas du tout justifié d’écrire dans les pages Internet du site des parcs (http://www.parcs93.info/fr/programme-des-parcs/) à propos de l’été des papillons « Cette exposition est le résultat d’une chasse photographique […]; cette chasse tout aussi intéressante qu’une chasse aux papillons a l’avanta ge de ne pas mettre en danger des espèces devenues rares . ». la confusion crée dans l’esprit du public va contre l’esprit des démarches de sensibilisation à l’environnement.

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Opie 15

La qualité des identifications assure la qualité de l'étude. Il est souvent indispensable

de faire appel à des spécialistes pour des groupes particulièrement difficiles.

A) Méthodes d’échantillonnages utilisées

i- Méthodes de prospection actives : « chasse à vu e » (au sens large)

Lépidoptères :

Pour les Lépidoptères diurnes, les jours sans vent de très beau temps n (doux à

chauds et ensoleillés) sont les plus favorables. Les papillons pour voler nécessitent que la

température de leurs muscles alaires atteigne un optimum qui diffère selon les espèces (de

25° à 30° C pour un grand nombre de Rhopalocères).

Chasse à vue :

- De jour : Les papillons sont échantillonnés à vue, sur des éléments linéaires du

paysage au moyen d'un filet à papillons. Un circuit de prospection préétabli par

l’entomologiste est suivi, mais en s’adaptant aux déplacements erratiques de Lépidoptères,

afin de couvrir au mieux la diversité des milieux.

Figure 10 : chasse à vue avec un filet à papillons.

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Opie 16

Battage : de jour comme de nuit (parc du Sausset) un léger battage de la

végétation (branches d’arbres, plantes basses etc.) va permettre de déloger des papillons

au repos, nocturnes et diurnes, qui prendront alors leur envol, se feront remarquer et que

l’on pourra capturer.

Observation accrue de la « végétation d’intérêt » : les imagos de Lépidoptères

se nourrissant de nectar via leur trompe, l’observation des plantes en fleurs permet de

déceler des papillons parfois discrets dans les airs (cf. photo ci-dessous).

Figure 11: trois Zygaena filipendulae butinant une cardère.

Les chenilles, elles seront recherchées sur les plantes hôtes disponibles sur le site.

Les arbres et plantes basses attaquées (défoliation plus ou moins marquées) sont étudiés

mais les chenilles ne seront pas élevées pour confirmer l’espèce dont elles sont la larve. Il

faut savoir que beaucoup de chenilles ne sont pas assez caractéristiques pour permettre

l’identification à l’espèce mais plutôt au genre surtout lorsqu’elles n’en sont pas à leur

dernier stade larvaire. Ceci est vrai même si ces chenilles sont observées sur une plante

hôte déterminable, car beaucoup de chenilles sont polyphages (elles consomment plusieurs

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Opie 17

espèces ou familles de plantes différentes) donc ne pouvant pas être mise en relations avec

un nom d’espèce.

Coléoptères et Orthoptères :

Chasse à vue : Les Coléoptères et Orthoptères sont échantillonnés à vue, le long de

transects sur des éléments linéaires du paysage au moyen d'un filet à papillons. Si le temps

est ensoleillé, c'est la méthode efficace pour les Coléoptères floricoles, mais aussi pour

beaucoup d'espèces héliophiles vivant au niveau du sol, comme les Cicindèles etc. Les

Orthoptères pourront fréquemment êtes localisés de par leur « chant ».

Fauchage : Le filet fauchoir est utilisé dans la végétation basse et permet de

collecter une faune extrêmement abondante d'Insectes dont les Coléoptères et les

Orthoptères. On essaiera dans la mesure du possible de faucher une espèce végétale à la

fois.

Parapluie japonais (nappe montée) : Une toile carrée de couleur claire de 120 x

120 cm est tendue sur un cadre pliant en bois. La nappe est maintenue d'une main sous le

feuillage des arbres et arbustes pendant que l'on secoue brutalement les végétaux avec

l'autre main (battage). Les Insectes se laissent tomber sur la nappe où ils sont facilement

collectés à l’aide d’un aspirateur à bouche pour la plupart. Cette méthode capture tous les

Insectes présents sur les branches des arbres et des arbustes : Coléoptères Elateridae,

Buprestidae, Chrysomelidae, Curculionidae etc.

Visite des gîtes : Bien entendu, l'examen d'habitats très particuliers est

indispensable principalement pour les Coléoptères: bois morts, notamment sous les écorces

(à terre ou sur pied), intérieur des champignons, sous les grosses pierres, cavités dans les

troncs, bouses et crottins, nids et terriers, talus de mousse au bord des ruisseaux etc.

Certains examens sont destructeurs (arrachage des écorces, destruction des souches …).

Tous les gîtes ne sont donc pas systématiquement prospectés et les pierres sont remises

en place.

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Opie 18

ii _Dispositifs attractifs

- Lépidoptères (parc du Sausset):

Dispositif lumineux : c’est la méthode pour recenser les Lépidoptères Hétérocères

nocturnes. Les papillons sont attirés à l’aide de lampes de 250 watts ou 500 watts dites

« mixtes » à vapeur de mercure émettant dans le spectre ultraviolet et de draps blancs pour

réfléchir la lumière et offrir une surface suffisamment importante pour que les papillons

puissent se poser et être bien visibles.

Figure 12: dispositif lumineux attractif pour les L épidoptères nocturnes.

C’est pour cela que les chasses nocturnes sont effectuées durant les périodes les

plus favorables, soit les nuits sans lunes, sans vent, de préférences consécutives à des

journées chaudes.

Dans ces conditions, les Lépidoptères nocturnes qui se dirigent en fonction des

lumières nocturnes naturelles (lune, étoiles) sont d’avantages réceptifs à notre lampe.

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Opie 19

Le piège lumineux formant un halo de lumière d’intensité décroissante autour de

l’ampoule, la recherche des papillons à proximité est effectuée. En effet, de nombreux

Lépidoptères nocturnes premièrement attirés par les émissions lumineuses de l’ampoule

préfèrent ensuite se poser à l’écart de celui-ci.

Ces prospections commencent au crépuscule pour se terminer vers 3h - 4h du matin

en moyenne, heure qui correspond souvent à un ralentissement des arrivées. La majorité

des Insectes sont identifiés in situ (et pris en photo pour preuve ou confirmation), les autres

sont capturés et conservés.

- Coléoptères :

Pièges Barber ( parcs de la Bergère et de la Fosse Maussoin):

Les pièges sont constitués de gobelets en polyéthylène (20 cl) enterrés jusqu'au

bord supérieur de façon à créer un puits dans lequel les Insectes marcheurs vont choir. Une

plaque (pierre ou écorce), disposée un centimètre au-dessus du bord supérieur du piège, le

protège de l'eau de pluie. Ces pièges de chute ont été rendus attractifs par l'addition de 4 cl

de vin additionné de sel (conservateur). Les pièges Barber ainsi appâtés sont très efficaces

pour échantillonner la faune des Carabidae et des Silphidae. Ces pièges sont

malheureusement facilement localisés et détruits par les mammifères ongulés, sauvages et

domestiques. Dans le cadre des inventaires menées en Seine-Saint-Denis, les pièges au

sol ont étés groupé par 2 ou 3 et sont figurés sur la carte par un point bleu.

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Opie 20

Figure 13 : piège de chute.

Piège à interception (parc de la Courneuve):

Ces pièges d'utilisation récente sont constitués d'un croisillon en Plexiglas

transparent placé au-dessus d'un entonnoir lui-même muni d'un flacon collecteur. Les

Insectes volant sur le site peuvent ainsi être prélevés. Ces pièges présentent une très

grande sélectivité vis-à-vis des Coléoptères. En milieu boisé cet ensemble est disposé en

hauteur dans les arbres, parmi les branches charpentières, éventuellement à proximité de

branches mortes et ou de cavités visibles. Dans ce cas il permet de capturer des espèces

dites saproxyliques c'est-à-dire des Coléoptères xylophages, mycétophages et leurs

prédateurs, qu'on ne trouve quasiment jamais par d'autres méthodes, espèces souvent très

discrètes. L’étude 2006 sur ce parc portant spécifiquement sur cette entomofaune, un

liquide attractif (d’éthanol à 70 %) avait été ajouté au flacon collecteur contenant du liquide

conservateur (eau + gros sel) et un agent « mouillant » ( liquide vaisselle) empêchant les

coléoptères de flotter à la surface du flacon de collecte.

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Opie 21

Le rendement de ce piège non destructeur est assez faible. Ce piège lourd et

coûteux est cependant assez voyant et sujet au vandalisme et aux fortes intempéries. De ce

fait, au vu de la forte fréquentation des parcs étudiés, nous avions choisi de ne pas installer

ces pièges dans les 2 plus petits parcs (parc de la Bergère et de la Fosse Maussoin) et de

porter un effort particulier quant à leur dissimulation. Ainsi, en 2006, au cours des 2 mois

durant lesquels ces pièges ont été en place, aucun de ces pièges n’a été volontairement

dégradé ce qui est rassurant au vu de la forte fréquentation et de nos expériences passées

dans d’autres sites. Il faut souligner que les gardes du parc avaient été prévenus de la

présence des pièges et étaient chargés par la direction du parc de les surveiller et de

renseigner le public curieux de voir ces dispositifs.

Figure 14 : piège à vitre suspendu à un pin sylvest re.

Ces pièges à vitre sont figurés individuellement par un point rouge sur la carte

présenté au chapitre 2 (page 6).

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Opie 22

B) Identifications et nomenclature utilisée

Selon les sites, l’étude à porté sur :

- les Coléoptères saproxyliques du parc de la Courneuve ;

- les Lépidoptères Rhopalocères et Macrohétérocères, les Orthoptères du parc du

Sausset ;

- les Coléoptères et Lépidoptères pour les parcs de la Bergère et de la Fosse

Maussoin.

Les Insectes ont été observés et collectés en 2006 par A.BORGES & B. MERIGUET.

Les Coléoptères ont été identifiés par B. MERIGUET, P. ZAGATTI et A. BORGES,

les Lépidoptères par A. BORGES et P. MOTHIRON et les Orthoptères par B. MERIGUET.

La liste des espèces présentée au chapitre suivant est établie selon la nomenclature

de Fauna Europea par les personnes-ressources qui ont pris la responsabilité des

identifications.

Les sources bibliographiques pour la nomenclature et les identifications sont

rassemblées en fin de document.

Au cours de l’étude pour l’ensemble des sites nous avons réalisés 17 visites entre le

5 mai et le 7 septembre 2006 :

Ces visites servaient à relever les pièges à Insectes et à effectuer des chasses à vue

sur le parcours. Pour l’étude des Lépidoptères sur le parc du Sausset, 3 journées de

chasses diurnes (les 17/05, 02/06, 26/07) et 3 nuits de chasses nocturnes (les 22/06, 26/07,

22/08) ont été réalisées.

Pour l’étude des Orthoptères, 2 sorties les 11 juillet et 7 septembre 2006 ont été

effectuées.

Parmi le matériel collecté, 944 spécimens (dont 468 Lépidoptères) ont été identifiés,

soit 240 observations qui concernent 173 espèces (dont 84 Coléoptères, 75 Lépidoptères

et 12 espèces d’Orthoptères).

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Opie 23

C) Liste des espèces observées en 2006 sur les 4 pa rcs départementaux étudiés

La notion d’indicateur forestier signifie qu’il s’agit de Coléoptère saproxylique

indicateur de la qualité du milieu forestier et en particulier du cycle du bois (Brustel 2001) cf.

chapitre 5) A.

Toutes les données présentées dans ces listes ont été saisies dans une base de

données.

A) Parc de la Courneuve

51 espèces ont été contactées au cours de la campagne 2006 au parc de la

Courneuve.

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Opie 24

Coléoptères du parc de la Courneuve

Déterminant Indicateur Espèces Famille genre espèce auteur ZNIEFF forestier commentées

Carabidae Dromius agilis Fabricius Silphidae Thanatophilus sinuatus Fabricius

Dendroxena quadrimaculata Scopoli X X Staphylinidae Creophilus maxillosus Linnaeus

Histeridae Saprinus semistriatus Scriba Paromalus flavicornis Herbst Paromalus parallelepipedus Herbst

Lucanidae Dorcus parallelipipedus Linnaeus Melolonthidae Serica brunnea Linnaeus

Cetoniidae Valgus hemipterus Linnaeus Eucnemidae Dromaeolus barnabita Villa X X

Eucnemis capucina Ahrens X X X Microrhagus lepidus Rosenhauer X Hylis foveicollis Thomson X X Hylis olexai Palm X X Hylis simonae Olexa X X

Melasis buprestoides Linnaeus Elateridae Agrypnus murinus Linnaeus

Stenagostus rhombeus Olivier X X Drilidae Drilus flavescens Olivier

Cantharidae Rhagonycha fulva Scopoli Cleridae Necrobia violacea Linnaeus

Allonyx quadrimaculatus Schaller X X Thanasimus formicarius Linnaeus Tillus elongatus Linnaeus X X

Trogositidae Nemozoma elongatum Linnaeus Tableau n° 1

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Opie 25

Déterminant Indicateur Espèces Famille genre espèce auteur ZNIEFF forestier commentées

Dermestidae Dermestes undulatus Brahm* Trogoderma versicolor Creutzer X

Bostrichidae Scobicia chevrieri Villa & Villa X Anobiidae Ptilinus pectinicornis Linnaeus Silvanidae Uleiota planata Linnaeus Biphyllidae Biphyllus lunatus Fabricius X X X Zopheridae Bitoma crenata Fabricius

Synchita undata Guérin-Méneville Coccinellidae Harmonia axyridis Pallas

Coccinella septempunctata Linnaeus Psyllobora vigintiduopunctata Linnaeus

Erotylidae Dacne bipustulata Thunberg Mycetophagidae Litargus connexus Geoffroy

Oedemeridae Oedemera lurida Marsham Oedemera nobilis Scopoli Nacerdes carniolica Gistl X

Salpingidae Salpingus planirostris Fabricius Salpingus ruficollis Linnaeus Lissodema denticolle Gyllenhall

Cerambycidae Leiopus femoratus Fairmaire Xylotrechus arvicola Olivier Obrium cantharinum Linnaeus X Grammoptera ruficornis Fabricius

Chrysomelidae Clytra laeviuscula Ratzeburg Curculionidae Magdalis rufa Germar

Tableau n° 1- suite

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Opie 26

B) Parc du Sausset : Lépidoptères :

Les deux statuts « déterminant de ZNIEFF » et « protégé régional » sont les plus

connus des trait patrimoniaux, mais ils ne suffisent pas à caractériser l’éventuel intérêt

patrimonial régional d’une espèce donnée :

La liste des espèces protégées a été élaborée à une époque où la connaissance de la

faune régionale était encore rudimentaire dans certaines familles : ainsi les Geometridae en ont

été écartés.

La liste des espèces déterminantes est avant tout un outil d’évaluation des milieux. Elle

correspond à une sélection de 128 espèces représentatives des milieux d’intérêt régional, mais

ne prétend pas énumérer toutes les espèces dignes d’intérêt parmi les 2500 et quelques

Lépidoptères d’Île-de-France. Il nous a paru utile de faire référence à un outil régional plus

complet et plus à jour, à savoir l’inventaire régional des Lépidoptères, réalisé et entretenu par

le GILIF (Groupe d’Inventaire des Lépidoptères d’Île-de-France). La liste établie passe en

revue toutes les espèces connues de la région et établit un statut régional de vulnérabilité.

Ce statut caractérise l’état de l’espèce et l’urgence de la protection de ses biotopes. La

terminologie utilisée pour les statuts s’inspire de celle de l’U.I.C.N. (Union Internationale pour la

Conservation de la Nature). Aucune mention particulière n’est faite pour les espèces « Non

menacées ».

M - « menacée » une espèce dont la survie est incertaine si les menaces actuelles

continuent d’opérer. Dans la pratique, cette catégorie regroupe des espèces très peu

observées, fréquemment liées à un milieu en forte régression. On n’en connaît

souvent que peu de populations, isolées les unes des autres.

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Opie 27

V - « vulnérable » une espèce ayant connue une régression significative dans un passé

récent, qui laisse supposer une évolution vers le statut « menacé » si les causes de

la régression persistent ou s’amplifient. En Île-de-France, c’est le cas notamment de

nombreuses espèces forestières qui ont déserté les bois surexploités de la banlieue

pour se localiser dans les grands massifs où elles peuvent encore être localement

communes. Notons bien que « vulnérable » ne veut pas dire « rare partout ».

Cette liste, basée sur « la liste systématique et synonymique des Lépidoptères de

France de Patrice Leraut (1997) », énumère par ordre systématique, les Lépidoptères recensés

lors de notre étude.

Toutes les données associées à cette liste ont été saisies dans une base de données

OPIE et GILIF.

Il faut également souligner que seul les Rhopalocères et Macrohétérocères ont été

recensés. Peu d’études incluent les Macrohétérocères, généralement faute de compétence ou

de documentation sur ce sujet (littérature dispersée, confidentielle, souvent en langue

étrangère…). Nous avons pu le faire parce que nous disposons d’une expertise reconnue sur

ce domaine, et tout particulièrement dans le contexte de l’Île-de-France (Philippe Mothiron,

spécialiste des Macrohétérocères français, est le coordonnateur de l’Inventaire des

Lépidoptères d’Île-de-France). Ceci assure à la fois la qualité des déterminations et la

pertinence de l’appréciation du statut des espèces dans le contexte régional.

Nous indiquons dans la dernière colonne du tableau ci-contre la dernière citation de la

littérature ou observation (donnée non publiée par exemple). Lorsque la mention « inconnue »

est apposée, aucune note concernant la présence de l’espèce dans le département n’a pue

être trouvée dans la littérature, mais connaissant la biologie et la répartition de celle-ci dans la

région, sa présence préalable reste fort probable. Il s’agit donc de lacune de prospection.

La mention « espèce nouvelle »signale une occurrence d’une espèce peu banale et

jamais observée en Seine-Saint-Denis

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Opie 28

Déterminant menacé / Dernière citation Forme des antennes Famille genre espèce auteur ZNIEFF vulnérable de la littérature/ observation

HETEROCERE HEPIALIDAE Triodia sylvina Linnaeus 1979 ZYGAENIDAE Zygaena filipendulae Linnaeus X 2005 SPHINGIDAE Macroglossum stellatarum Linnaeus 2005

RHOPALOCERE HESPERIIDAE Carcharodus alceae Esper X 2005 Ochlodes venatus Turati 2005 PIERIDAE Leptidea sinapis Linnaeus 2005 Pieris brassicae Linnaeus 2005 Pieris rapae Linnaeus 2005 Pieris napi Linnaeus 2005 Anthocaris cardamines Linnaeus 2005 Colias crocea Fourcroy 2005 LYCAENIDAE Celastrina argiolus Linnaeus 2005 Polyommatus icarus Rottemburg 2005 Aricia agestis Denis & Schiffermüller 2004 NYMPHALIDAE Pararge aegeria Linnaeus 2005 Coenonympha pamphilus Linnaeus 2005 Pyronia tithonus Linnaeus 2005 Maniolia jurtina Linnaeus 2005 Melanargia galathea Linnaeus X 2005 Vanessa atalanta Linnaeus 2005 Cynthia cardui Linnaeus 2005 Aglais urticae Linnaeus 2005

HETEROCERE GEOMETRIDAE Scopula rubiginata Hufnagel Inconnue Idaea ochrata Scopoli 1986 Idaea vulpinaria Herrich-Schäffer 1993 Idaea fuscovenosa Goeze 1991 Idaea dimidiata Hufnagel 1993 Idaea aversata Linnaeus 1993 Idaea degeneraria Hübner 1990 Xanthorhoe spadicearia Denis & Schiffermüller 1993 Epirrhoe alternata Müller 1988 Camptogramma bilineata Linnaeus 2005 Cidaria fulvata Forster 1994 Plemyria rubiginata Denis & Schiffermüller V 1979 Gymnoscelis rufifasciata Haworth 1995 Aplocera plagiata Linnaeus 1997 Tableau n° 2

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Opie 29

Déterminant menacé / Dernière citation Forme des antennes Famille genre espèce auteur ZNIEFF vulnérable de la litérrature/ observation

HETEROCERE GEOMETRIDAE Ligdia adustata Denis & Schiffermüller Inconnue Chiasmia clathrata Linnaeus 1989 Peribatodes rhomboidaria Denis & Schiffermüller 1997 Ematurga atomaria Linnaeus 2005 Cabera pusaria Linnaeus 1979 Campaea margaritata Linnaeus 1986 Aspitates ochrearia Rossi M Nouvelle espèce NOTODONTIDAE Gluphisia crenata Esper 1923 ARCTIIDAE Eilema griseola Hübner Inconnue Phragmatobia fuliginosa Linnaeus 1993 NOCTUIDAE Hypena proboscidalis Linnaeus 1993 Laspeyria flexula Denis & Schiffermüller Inconnue Tyta luctuosa Denis & Schiffermüller 1993 Euclidia glyphica Linnaeus 2005 Autographa gamma Linnaeus 2005 Cryphia algae Fabricius Inconnue Subacronicta megacephala Denis & Schiffermüller Inconnue Amphipyra pyramidea Linnaeus 1997 Hoplodrina octogenaria Goeze Inconnue Mesoligia furuncula Denis & Schiffermüller 1995 Oligia latruncula Denis & Schiffermüller 1995 Cosmia pyralina Denis & Schiffermüller Inconnue Thalpophila matura Hufnagel 1997 Aletia pallens Linnaeus Inconnue Aletia impura Hübner 1993 Aletia albipuncta Denis & Schiffermüller 1993 Mamestra brassicae Linnaeus 1997 Lacanobia oleracea Linnaeus 1993 Xestia c-nigrum Linnaeus 1993 Ochropleura plecta Linnaeus 1995 Axylia putris Linnaeus 1995 Actinotia hyperici Denis & Schiffermüller V Inconnue Agrotis puta Hübner Inconnue Agrotis ipsilon Hufnagel 1989 Agrotis exclamationis Linnaeus 1993 Agrotis segetum Denis & Schiffermüller 1991 Heliothis viriplaca Hufnagel V Nouvelle espèce Tableau n° 2 - suite

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Orthoptères

Déterminants Protection Sous Ordres Famille genre espèce auteur ZNIEFF régionale

ENSIFERES Phaneropteridae Leptophyes punctatissima Bosc Phaneroptera falcata Poda Tettigoniidae Platycleis tessellata Charpentier X

Tettigonia viridissima Linné Conocephalidae Conocephalus fuscus Fabricius Ruspolia nitidula Scopoli X Meconemidae Meconema meridionale A. Costa Gryllidae Oecanthus pellucens Scopoli X Eumodicogryllus bordigalensis Latreille CAELIFERES Acrididae Chorthippus biguttulus Linné Chorthippus parallelus Faber Euchorthippus declivus Brisout de Barneville Tableau n° 3

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C) Parc de la Bergère

Coléoptères

Tableau n° 4

Déterminant Indicateur Famille genre espèce auteur ZNIEFF forestier commenté

Carabidae Nebria brevicollis Fabricius Leistus rufomarginatus Duftschmid Notiophilus rufipes Curtis Asaphidion flavipes Linnaeus Calathus fuscipes Goeze Harpalus atratus Latreille Pseudoophonus rufipes De Geer Ophonus ardosiacus Lutshnik Philorhizus melanocephalus Dejean

Aphodiidae Trichonotulus scrofa Fabricius X Cetoniidae Valgus hemipterus Linnaeus Nitidulidae Glischrochilus hortensis Fourcroy

Coccinellidae Oenopia conglobata Linnaeus Cerambycidae Leiopus femoratus Fairmaire X

Pogonocherus hispidus Linnaeus X Grammoptera ruficornis Fabricius

Curculionidae Barypeithes pellucidus Boheman Otiorhynchus ovatus Linnaeus

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32

Lépidoptères Tableau n° 5

Déterminant menacé / Dernière citation ZNIEFF vulnérable de la littérature/ observation

RHOPALOCERE PIERIDAE Pieris rapae Linnaeus 2005

Pieris napi Linnaeus 2005

LYCAENIDAE Polyommatus icarus Rottemburg 2005

NYMPHALIDAE Pararge aegeria Linnaeus 2005HETEROCERE ARCTIIDAE Euplagia quadripunctaria Poda 2005

auteurForme des antennes Famille genre espèce

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D) Parc de la Fosse Maussoin

Coléoptères Déterminant Indicateur Famille genre espèce auteur

ZNIEFF forestier commenté Carabidae Nebria brevicollis Fabricius

Poecilus cupreus Linnaeus Pterostichus vernalis Panzer Amara nitida Sturm Amara similata Gyllenhal Paranchus albipes Fabricius

Lucanidae Platycerus caraboides Linnaeus X X Cetoniidae Trichius zonatus Germar

Buprestidae Trachys quercicola Marseul X Cantharidae Cantharis fusca Linnaeus Anobiidae Ptinomorphus imperialis Linnaeus Cucujidae Pediacus dermestoides Fabricius Byturidae Byturus ochraceus Scriba

Biphyllidae Biphyllus lunatus Fabricius X X X Zopheridae Synchita undata Guérin-Méneville

Coccinellidae Chilocorus bipustulatus Linnaeus Chilocorus renipustulatus Scriba Calvia quatuordecimguttata Linnaeus

Salpingidae Salpingus planirostris Fabricius Cerambycidae Tetrops praeustus Linnaeus

Grammoptera ruficornis Fabricius Curculionidae Curculio glandium Marsham

Barypeithes pellucidus Boheman Strophosoma capitatum De Geer Polydrusus pterygomalis Boheman Magdalis armigera Geoffroy

Tableau n° 6

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34

Lépidoptères

Déterminant menacé / Espèces observée Dernière citat ion ZNIEFF vulnérable à la Fosse Maussoin de la littératu re/ observation

HETEROCERE ZYGAENIDAE Zygaena filipendulae Linnaeus X X 2005

RHOPALOCERE PIERIDAE Pieris brassicae Linnaeus X 2005

Pieris rapae Linnaeus X 2005

Pieris napi Linnaeus X 2005

Anthocaris cardamines Linnaeus X 2005

LYCAENIDAE Celastrina argiolus Linnaeus X 2005

Polyommatus icarus Rottemburg X 2005

NYMPHALIDAE Pararge aegeria Linnaeus X 2005

Pyronia tithonus Linnaeus X 2005Maniolia jurtina Linnaeus X 2005

Melanargia galathea Linnaeus X X 2005

Inachis io Linnaeus X 2005

Vanessa atalanta Linnaeus X 2005HETEROCERE GEOMETRIDAE Camptogramma bilineata Linnaeus X 2005

NOTODONTIDAE Gluphisia crenata Esper X 1923

LYMANTRIIDAE Lymantria dispar Linnaeus X 1989

NOCTUIDAE Euclidia glyphica Linnaeus X 2005

Autographa gamma Linnaeus X 2005

auteurForme des antennes Famille genre espèce

Tableau n° 7

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35

4) Commentaires et caractéristiques des espèces d’i ntérêt

Nous souhaitons rappeler les statuts qui peuvent mettre en avant certaines

espèces par rapport à l’ensemble des espèces recensées et que nous avons

indiqués dans les tableaux du chapitre précédent.

Il s’agit du statut de « déterminant ZNIEFF », de « protégé régionale », de

« protégé nationale » (aucune espèce trouvée n’en fait partie), « bio-indicateurs

forestiers » et pour les Lépidoptères le statut proposé par le GILIF, « vulnérable », ou

« menacé ».

Cependant, ces statuts ne signifient pas systématiquement que l’espèce est

rare, fragile ou en régression.

A côté de cela d’autres espèces méritent d’êtres mises en avant de part leur

biologie ou leur observation peu courante.

Les ZNIEFF (Zone Naturelle d’Intérêt Écologique Faunistique et Floristique)

sont des zones du territoire national où des éléments remarquables du patrimoine

naturel ont été identifiés. Les ZNIEFF de type I sont de petites surfaces caractérisées

par leur richesse écologique, celles de type II correspondent à de grands ensembles

naturels homogènes.

Ces ZNIEFF ont été établies sur la base de relevés naturalistes, en fonction

de la présence d'espèces remarquables et caractéristiques de milieux remarquables

: les espèces déterminantes de ZNIEFF. Les listes sont établies au niveau régional.

Ces zones n'ont pas été établies sur la base de données entomologiques,

mais plutôt à partir de données botaniques ou ornithologiques.

En 2006, 8 espèces déterminantes de ZNIEFF ont été recensées dont 3 espèces sur

le parc de la Courneuve, 4 sur le parc du Sausset, 0 sur le parc de la Bergère et 1

sur le parc de la Fosse Maussoin.

2 espèces protégées régionalement ont été trouvée en 2006, sur le parc du Sausset.

0 espèce protégée nationalement a été trouvée en 2006 sur les parcs étudiés.

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36

Coléoptères saproxyliques bio-indicateurs :

Déterminer la valeur patrimoniale des milieux naturels est un des objectifs

prioritaires des gestionnaires d'espaces et des naturalistes. En fonction de la nature

des milieux étudiés, certaines espèces animales ou végétales pourront être

sélectionnées comme bio-indicateurs, dès lors que leurs exigences écologiques

étroites (espèces sténoèces) les cantonnent à des milieux de qualité.

La qualité recherchée dans un milieu peut être un faible état de pollution, un

faible taux d'intensification des activités agricoles ou bien un fort taux de naturalité

d'un espace peu anthropisé.

Pour les milieux forestiers, la qualité du milieu s'exprime par l'hétérogénéité

spécifique et paysagère des peuplements, la présence simultanée d'arbres

appartenant à toutes les classes d'âge, l'abondance des "accidents sylvicoles"

(arbres dépérissant, arbres à cavités, arbres attaqués par des champignons etc.…)

et enfin par l'abondance de bois mort à terre (chablis) et sur pied (chandelles).

Les Coléoptères saproxyliques sont des espèces liées au cycle du bois, qu'il

s'agisse de xylophages, de saprophages, de mycétophages ou de prédateurs des

précédents. Certains de ces saproxyliques ont des exigences extrêmement strictes

et ne se rencontrent que dans les rares secteurs forestiers européens qui n'ont pas

connu d'interventions sylvicoles notables depuis des siècles. D'autres espèces,

moins rares, peuvent se trouver dans des peuplements où est pratiquée une

sylviculture de production respectueuse de la biodiversité.

Ces Insectes constituent donc d'excellents bio-indicateurs de la qualité des

milieux forestiers et sont rassemblées dans un référentiel de 300 espèces utilisables

pour caractériser une forêt française (Brustel 2001). Pour chaque espèce sont défini

un indice de patrimonialité (Ip) qui tient compte de la rareté de l'espèce dans les

échantillonnages (en fonction de leur origine géographique), et un indice fonctionnel

de saproxylation (If) qui exprime les exigences écologiques de l'espèce.

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37

Ipn = indice de patrimonialité pour les espèces de la moitié Nord de la

France.

- “1” Espèces communes et largement distribuées (faciles à observer).

- “2” Espèces peu abondantes ou localisées (difficiles à observer).

- “3” Espèces jamais abondantes ou très localisées (demandant en général

des efforts d’échantillonnage spécifiques).

- “4” Espèces très rares, connues de moins de 5 localités actuelles ou

contenues dans un seul département en France.

If = indice fonctionnel de saproxylation (habitat l arvaire) :

- “1” Espèces pionnières dans la dégradation du bois, et/ou peu exigeantes en

terme d’habitat.

- “2” Espèces exigeantes en terme d’habitat : liées aux gros bois, à des

essences peu abondantes, demandant une modification particulière et préalable du

matériau par d’autres organismes et/ou prédatrices peu spécialisées.

- “3” Espèces très exigeantes dépendantes le plus souvent des espèces

précédentes (prédateurs de proies exclusives ou d’espèces elles-mêmes exigeantes)

ou d’habitats étroits et rares (champignons lignicoles, cavités, très gros bois en fin de

dégradation, gros bois d’essences rares …) ;

L'utilisation d'un référentiel comme celui-ci pour caractériser objectivement

une forêt nécessite la prise en compte de protocoles d'échantillonnage standardisés

pour pouvoir comparer des sites entre eux. De telles grilles d'évaluation n'existent

pas encore (un groupe de travail coordonné par l'OPIE et le Ministère de l'Agriculture

doit proposer prochainement des protocoles standardisés). Aussi, la caractérisation

des forêts françaises au moyen du référentiel de Brustel utilise beaucoup de

données de la littérature, privilégiant les sites les plus fréquentés par les naturalistes.

L’évolution des modes de gestion adaptés à cette faune présente un intérêt

patrimonial considérable.

12 Coléoptères bio-indicateurs forestiers ont été trouvés en 2006 dont 10 sur

le parc de la Courneuve (groupe ciblé spécifiquement) et 2 sur le parc de la Fosse

Maussoin.

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A) Coléoptères du parc de la Courneuve

- Dendroxena quadrimaculata (=Xylodrepa quadripunctata): Silphe à l'aspect très

caractéristique, classé parmi les espèces déterminantes pour l'Île-de-France. Encore

communs dans l'ouest de la région. D. quadripunctata est un prédateur arboricole

principalement de chenilles. Son observation régulière dans les sites montrant

d’importantes populations de chenilles défoliatrices constituerait un bon indice de la

réactivité de l’entomofaune.

- Dromaeolus barnabita : C'est une espèce considéré historiquement comme très

rare, qui comme Tetratoma desmaresti, n'était connue que du massif de

Fontainebleau pour la moitié nord de la France. D. barnabita a cependant été

observée bien plus que de coutume en 2002 à Fontainebleau et il est possible que

sa relative abondance soit une conséquence de la tempête de décembre 1999, mais

des observation régulières depuis cette date, nous laisse également penser qu’elle

pourrait avoir largement étendue son aire de répartition.

- Eucnemis capucina : Cet Eucnémide est très rarement observé. Il est lié aux vieux

arbres. Habituellement connu des vieilles futaies de Fontainebleau et de

Rambouillet. Elle est inscrite sur la liste des Coléoptères bio indicateurs de la qualité

des milieux forestiers. Son observation sur le parc de la Courneuve nous intrigue

particulièrement et soulève la question de ses réelles exigences écologiques

- Hylis simonae : Le genre Hylis (= Hypocoelus) n'a été révisé qu'assez récemment,

par Olexa et par Palm entre 1950 et 1970. Comme les espèces sont de plus très

difficiles à identifier, il n'est pas étonnant qu'une espèce comme H. simonae soit très

rarement signalée d'Île-de-France. Les Eucnemides sont, dans leur ensemble, des

espèces peu courantes. De petite taille, ils se développent dans les branches mortes

bien exposées au soleil, c’est à dire les plus hautes des arbres. Seul le piège à

interception nous a permis d’en capturer de nombreux exemplaires, au-delà de ce

que nous étions habitués à capturer chaque année. H. simonae est une espèce

possédant une vaste répartition, mais pour laquelle il est rare de trouver plus d’un ou

deux individus sur un site donné.

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- Hylis olexai et Hylis foveicollis : Deux autres espèce d’Eucnemidae, à peine plus

fréquentes que la précédente, elles sont connues de Rambouillet et de

Fontainebleau. Il faut vraisemblablement rechercher dans leurs raretés apparentes

un manque de prospection et une difficulté réelle d’identification.

- Scobicia chevrieri : Ce Coléoptère Bostrychidae était considéré, il y a peu, comme

absent d’Île-de-France. Il a été découvert en plusieurs points d’Île-de-France et

particulièrement de la petite couronne dont le Bois de Boulogne (Mériguet B. et

Borges A., 2007- sous presse).

- Stenagostus rhombeus : Ce gros Taupin est prédateur à l’état larvaire de larve de

Cerambycidae (Megopis scabricornis, Cerambyx cerdo, Cerambyx scopolii, …).

Cette espèce est peu sélective. La larve a besoin de deux années avant de se

nymphoser. Les adultes apparaissent fin juin et restent actif jusqu’au mois de

septembre. Ils ont une activité principalement nocturne. Les captures par d’autres

moyens que le piège attractif aérien amorcé avec du vin sont rares.

- Allonyx quadrimaculatus : Ce petit Cleridae est particulièrement rare et peu

courant. Il chasse des scolytes liés aux peuplements résineux. Sa capture sur le site

de la Courneuve est remarquable.

- Tillus elongatus : C'est un prédateur d'Insectes xylophages, notamment

d'Anobiidae qui fréquente exclusivement les vieux troncs de feuillus. Hôte classique

des vieilles futaies de plaine, l'espèce est un indicateur de la qualité des

peuplements forestiers.

- Nemozoma elongatum : Les Ostomatidae (= Trogositidae) sont des Insectes

saproxyliques de taille moyenne qui sont soit prédateurs comme Nemosoma

elongatum, soit mycétophages. Cette espèce cylindrique et très allongée est bien

adaptée à la chasse dans les galeries de xylophages sur de très vieux bois cariés,

chênes ou hêtres. C'est une espèce assez rare comme la plupart des membres de la

famille.

- Trogoderma versicolor : Ce Dermestidae est un commensal des chenilles dont la

larve se développe dans les nids communautaires .Chenilles qui ont abondés cette

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année sur le site du parc même si nous n’avions pas observé d’espèces grégaires.

Cette espèce de Coléoptère est particulièrement discrète, peu de citations sont donc

disponibles.

- Biphyllus lunatus : Ce Coléoptère est inféodé à un champignon Daldinia

concentrica se développant d’après nos informations uniquement sur les troncs de

jeunes feuillus, en particulier de Frêne, d’où son degré d’exigence écologique.

- Nacerdes carniolica : Cet Oedémère nocturne est une espèce méridionale et

orientale en limite d'aire en Île-de-France. Les mentions de cette espèce peu

fréquente sont toutes récentes et il est possible qu'il s'agisse d'une espèce en

expansion.

- Obrium cantharinum : Ce petit longicorne se développe sur les essences

feuillues, en particulier le saule, le tremble mais aussi le frêne. Sa période d’activité

crépusculaire le rend difficile à observer. Les trois exemplaires capturés sur le site

viennent tous de pièges à interception. C’est encore une espèce dont la majeure

partie des captures est connue de Fontainebleau et de ses environs. Quelques

mentions sont faites des Yvelines et du Val-de-Marne.

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Planche 1. Légende: 1 Dendroxena quadrimaculata, 2 Dromaeolus barnabita ; 3 Eucnemis capucina ; 4 Microrhagus lepidus ; 5 Hylis foveicollis ; 6 Hylis olexai ; 7 Hylis simonae ; 8 Melasis buprestoides ; 9 Stenagostus rhombeus ; 10 Allonyx quadrimaculatus ; 11 Thanasimus formicarius ; 12 Tillus elongatus ; 13 Scobicia chevrieri ; 14 Biphyllus lunatus ; 15 Nacerdes carniolica ; 16 Obrium cantharinum Photo par Zagatti Pierre (sauf 13 www.zin.ru/animalia/Coleoptera)

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Pour ce site, 3 espèces déterminantes de ZNIEFF liées aux milieux forestiers

dont deux classées parmi les saproxyliques ont été capturées. Ce groupe compte 10

représentant sur le site.

genre espèce If Ipn biologie larvaire Dromaeolus barnabita 2 2 xylophile II

Eucnemis capucina 2 3 xylophile II

Microrhagus lepidus 2 3 xylophile II

Hylis foveicollis 2 3 xylophile II

Hylis olexai 2 2 xylophile II

Hylis simonae 2 3 xylophile II

Stenagostus rhombeus 2 2 prédateur

Allonyx quadrimaculatus 2 3 prédateur

Tillus elongatus 2 2 prédateur

Biphyllus lunatus 3 2 mycétophage

Tableau n° 8

Synthétiquement nous avons observé :

- en terme de rareté : Ipn

0 espèce commune et largement distribuée

5 espèces peu abondantes et localisées

5 espèces jamais abondantes ou très localisées

Aucune espèce très rare et très localisée

- en terme d’habitat : If

0 espèce pionnière dans la dégradation du bois, et/ou peu

exigeante.

9 espèces exigeantes.

1 espèces très exigeantes.

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B) Lépidoptères et Orthoptères du parc du Sausset :

Lépidoptères

Zygaenidae

- Zygaena filipendulae (déterminant ZNIEFF) : Cette espèce est très commune

partout en France. Les imagos s’observent uniquement au mois de juillet en Île-de-

France. Ses biotopes sont les prairies, les friches et les lisières de bois. La chenille

consomme des Lotus et des Coronilles.

A sa période de vol, ce papillon s’observe aisément posé, en train de butiner

les chardons et autres cardères bien exposés au soleil. Le secteur du coteau pour le

parc du Sausset lui convient particulièrement.

Hesperidae

- Carcharodus alceae (déterminant ZNIEFF) : Ce papillon est décrit comme

étant localisé et peu abondant mais présent partout en France. Il vole dans les

prairies fleuries, les pelouses sèches, friches, talus et jardins. La chenille se nourrit

de malvacées. Ce papillon a été observé sur le coteau du parc du Sausset.

Nymphalidae

- Melanargia galathea (déterminant ZNIEFF) : Rare près de Paris, commun

ailleurs, ce papillon vit dans les prairies. Il a pour particularité de larguer ses œufs un

à un en plein vol au dessus du biotope favorables à la chenille. En effet, cette

dernière se nourrit de diverses graminées.

L’observation de cette espèce s’est révélée courante en 2005 et 2006 dans

les parcs du département disposant de friches de plusieurs dizaines de mètres

carrés au minimum. Pour les autres (Ile-Saint-Denis, parc de la Bergère), son

absence est entre autre liée à l’absence de milieu favorable.

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Geometridae

- Plemyria rubiginata (vulnérable) . Cette espèce, dont l’imago vole de mai à

juillet en Île-de-France, est répandue mais peu fréquente, observable souvent au

voisinage des agglomérations (jardins ou forêts en petite ou moyenne couronne). La

chenille consomme des feuilles de Bouleau, d’Aulne, plus rarement d’autres arbres

fruitiers.

- Aspitates ochrearia (menacée, nouvelle espèce pour le département) : Le

papillon s’observe en Île-de-France de mai à septembre au cours de 2 générations.

La chenille consomme diverses plantes herbacées des prairies sèches où vole

également le papillon. Cette espèce thermophile était autrefois beaucoup plus

largement répandue, notamment dans les friches sèches de l’ouest de Paris, du

Mantois, des environs d’Étampes et du sud de la Seine-et-Marne. Durant les

dernières décennies, ses apparitions se sont faites beaucoup plus exceptionnelles,

sa répartition semblant se morceler fortement.

Ce papillon a été capturé de jour, à vue sur le coteau le 17 mai 2006 ce que

nous rattachons à un vol de la 1ère génération.

Notodontidae

- Gluphisia crenata : Espèce répandue mais localisée qui tend à se raréfier

dans l’ouest de la France. La dernière citation pour le département remonte à 1935.

L’espèce s’observe dans les lieux boisés, parcs et jardins. La chenille consomme les

feuilles de peupliers et de saules.

Ce papillon a été capturé en un seul exemplaire, de jour, lors d’une chasse à

vue le 17/05/2007. Lorsqu’elle est présente cette espèce peut s’observer la nuit

autour d’une lampe de chasse car elle y est bien réceptive.

Noctuidae

- Laspeyria flexula : L’espèce est répandue et assez commune, mais

particulièrement dans les secteurs chauds (la moitié des citations émanent de la

région d’Étampes et Fontainebleau). Elle est pratiquement absente des milieux

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urbanisés. Le papillon s’observe de mai à octobre. La chenille consomme des

lichens.

- Tyta luctuosa : L’imago est assez commun, en mai-juin et surtout en juillet-août en

Île-de-France. Il vole de jour comme de nuit et affectionne les fleurs de troène. Il se

rencontre dans les prairies, les friches, les jardins. Il serait en forte régression en Île-

de-France d’après Brusseaux G. et Jacquin M (1996).

- Cosmia pyralina : Ce papillon est répandu mais moyennement commun. Il vole de

mai à août en Île-de-France. Il affectionne les friches, les fourrés, les buissons. Il se

rencontre parfois en ville, où il pourrait vivre au dépend des arbres fruitiers. La

chenille est polyphage sur de nombreux feuillus comme les genres Ulmus,

Crataegus, Prunus, Malus.

- Actinotia hyperici (vulnérable) Ce papillon peut s’observer de mai à juillet en Île-

de-France. L’espèce est peu fréquente et est parfois trouvée en ville. Cette espèce

serait peut-être migratrice dans cette région. La chenille consomme du millepertuis.

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Planche 2, Lépidoptères d’intérêt observés au parc du Sausset (photos - Borges A).

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Planche 3, Lépidoptères d’intérêt observés au parc du Sausset (photos - Borges Alexis).

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- Heliothis viriplaca (vulnérable, nouvelle espèce pour le département) : Ce

papillon peut être observé de juin à septembre en Île-de-France. Il est migrateur dans

cette région .Les adultes arrivent début juin des régions plus au sud (la chrysalide ne

peut pas passer l’hiver en Île-de-France) Les citations de cette espèce émanent

principalement du sud de la région. Nous sommes vraisemblablement en présence

de colonies restreintes et instables renouvelées irrégulièrement par apports

migratoires. Il s’écoule parfois de longues périodes sans que l’espèce soit observée.

Ces dernières années, l’espèce est apparue régulièrement dans les jachères et sur

les pelouses du sud de l’Essonne. Il semble bien que les colonies essonniennes

soient établies de façon permanente (ce qui n’empêche nullement des renforcements

périodiques par apports migratoires).Ses biotopes sont les endroits calcaires ou

sablonneux, les rivages, les landes, les friches. La chenille consomme les plantes

basses des friches et cultures comme les Crepis, Trifolium, Silene, Ononis,

Centaurea.

Voici une espèce de plus dont la chenille et l’imago s’observent dans les

friches. Le maintien de cette formation végétale et sa gestion raisonnée sont

essentiels pour l’accueil de ces espèces migratrices qui sont de plus en plus

vulnérable.

La totalité des espèces observées au cours de cette étude est visible

(photographies) sur le site internet de Philippe Mothiron : www.lepinet.fr, avec leur

nom vernaculaire associé au nom scientifique et la sous famille à laquelle ils

appartiennent.

Orthoptères

-Platycleis tessellata (déterminant ZNIEFF) : Cette espèce est

particulièrement discrète et n'avait pas été signalée depuis une longue période avant

1990. Elle a été observée depuis 1997 dans l'Essonne et la Seine-et-Marne. Elle

occupe de préférence des gazons secs typiques des milieux chauds et arides. Les

populations observées sont constituées de nombreux individus. Sa présence en

Seine-Saint-Denis va donc dans le sens d’une conquête/reconquête du territoire

francilien. Cette espèce semble étendre son aire de répartition. Discrète, elle est liée

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à un milieu herbacés thermophile et présentant de nombreuses hétérogénéités.

Cette espèce a été observée sur le coteau.

-Ruspolia nitidula: (protégé régional) : Cette espèce affectionne les milieux

frais, tels que les fossés et les prairies humides, les pelouses à végétation haute. Elle

est observée très régulièrement dans la région bien que située ici dans le nord de

son aire de répartition. Particulièrement abondante aux environs des zones

« humides » et du bocage du parc. Nous avons observés et entendu de nombreux

individus stridulants. La présence de cette espèce dans le fond du bocage met en

évidence un site favorable à cette espèce dont la gestion appliquée en 2005-2006 lui

convient puisque cette espèce était abondante localement.

-Tettigonia viridissima et Meconema meridionale : Deux espèces d’Orthoptères

qui fréquentent les buissons tout comme Leptophyes et Phaneroptera mais

également les hautes branches des arbres. La grande sauterelle verte émet les soirs

d’été un chant particulièrement puissant, audible à plusieurs dizaines de mètres.

-Oecanthus pellucens (protégé régional) : le Grillon d’Italie était rare dans

la région il y a quelques décennies. Il est devenu si répandu aujourd’hui qu’il occupe

tous les espaces en friche jusque dans les zones urbanisées ! Il pond ses œufs dans

les tiges de légumineuses, où ils passeront la mauvaise saison.

Espèce thermophile, sur ce site, elle a été observée sur le coteau. La station

actuelle devrait pratiquement être considérée comme détruite suite aux actions

d’entretien de la parcelle, bien qu’heureusement il y ait les emprises restées en friche

aux abords de la ligne du RER.

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Planche 4 : Orthoptères d’intérêt observés au parc du Sausset (photos

Mériguet Bruno).

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Nous avons estimé plausible la présence de deux autres espèces ; Oedipoda

caerulescens un grand criquet vivant sur sol nu, et Mantis religiosa, la mante

religieuse, Insecte prédateur, signalée du parc. Nos recherches ont été vaines. Le

broyage du coteau à l’automne 2006 risque d’avoir mis à mal les populations de

cette dernière.

C) Coléoptères et Lépidoptères du parc de la Bergèr e

-Coléoptères

- Trichonotulus scrofa : Cet aphodius est un petit coléoptère coprophage.

Rencontré de façon très ponctuelle dans les fèces des grands herbivores et Suidae.

Il semble avoir trouvé localement une autre façon d’accomplir sont cycle biologique,

peut être en profitant des excréments de chiens ou de lapins.

- Leiopus femoratus : Ce petit longicorne, se développe aisément dans les

branchette et les branche d’arbustes. Le spécimen capturé sur le site à été pris par

battage de branche morte dans un buisson du parc.

- Pogonocherus hispidus : Cet autre petit longicorne, plus discret et un peu moins

fréquent que le précédent a également été pris au battage. Il montre une préférence

pour de nombreuses espèces de feuillus en particulier les arbres fruitiers.

-Lépidoptères

Nous signalons que parmi les Lépidoptères recensés sur ce site, seul Euplagia

quadripunctaria aurait pu justifier un commentaire. Cette espèce est inscrite sur la

directive Habitat européenne. Ce statut était en fait prévu et justifié pour la seule

sous-espèce Euplagia quadripunctaria rhodonensis (endémique de l’Île de Rhodes)

qui est effectivement menacée. La mention Rhodonensis a été omise dans la version

définitive de la directive. L’espèce et les sous espèces françaises sont très

communes en France dans toutes sortes de milieux dont les parcs urbains. Ainsi

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cette espèce malgré son statut ne doit pas retenir notre attention de façon

particulière.

D) Coléoptères et Lépidoptères du parc de la Fosse Maussoin

-Coléoptères

- Platycerus caraboides : Ce petit Lucanide opophage (qui consomme de la sève et

autres sucs végétaux) sort au mois de mai où il va lécher les bourgeons de chênes et

d’autre feuillus. C’est une espèce indicatrice de la qualité du milieu forestier.

Trachys quercicola : Ce tout petit bupreste 2,5 mm n’est que très rarement

mentionné. Son observation dans le département en fait une mention tout à fait

remarquable.

- Biphyllus lunatus : (Det.). Ce remarquable Coléoptère est inféodé à un

champignon Daldinia concentrica se développant d’après nos informations

uniquement sur les troncs de jeunes feuillus, en particulier de Frêne d’où son

exigence écologique.

Pour le site nous avons capturées 1 espèce déterminante de ZNIEFF liée aux

milieux forestiers, espèce qui fait partie des bio-indicateurs de la qualité du milieu

forestier. Rappelons que nous n’avons pas placé de dispositifs dédiée à l’étude de

cette faune.

genre espèce If Ipn biologie larvaire Platycerus caraboides 3 2 saproxylophage

Biphyllus lunatus 3 2 mycétophage

Tableau n° 9

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Synthétiquement nous avons observé :

- en terme de rareté : Ipn

0 espèce commune et largement distribuée

2 espèces peu abondantes et localisées

0 espèce jamais abondante ou très localisée

0 espèce très rare et très localisée

- en terme d’habitat : If

0 espèce pionnière dans la dégradation du bois, et/ou peu exigeante.

0 espèce exigeante.

2 espèces très exigeantes.

Lépidoptères

Zygaenidae

- Zygaena filipendulae (déterminant ZNIEFF) : Cette espèce est très commune

partout en France. Les imagos s’observent uniquement au mois de juillet en Île-de-

France. Ses biotopes sont les prairies, les friches et les lisières de bois. La chenille

consomme des Lotus et des Coronilles.

Les 2 spécimens ont été observés dans la friche en train de butiner des

chardons en plein soleil.

Nymphalidae

Melanargia galathea (déterminant ZNIEFF) : Rare près de Paris, commun

ailleurs, ce papillon vit dans les prairies. Il a pour particularité de larguer ses œufs un

à un en plein vol au dessus du biotope favorables à la chenille. En effet, cette

dernière se nourrit de diverses graminées. Les 2 exemplaires ont été observés dans

la friche en train de butiner des chardons en plein soleil. L’intérêt de cet espace est

évident du moins pour les Rhopalocères.

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5) Informations apportées par la campagne de terrai n.

L’étude réalisée en Seine-Saint-Denis pour la 2ème année consécutive nous

permet de souligner certains aspects. d’une part par comparaison avec des points

soulevés lors de l’étude menée en 2005, nous pouvons dire que les études dites

«ciblées » de 2006 ont atteint leurs objectifs :

-les Coléoptères saproxyliques ont bien été recensés au parc de la Courneuve

comme nous le suspections ;

-Des Lépidoptères nocturnes dont la présence était pressentie et non

mentionnées de la littérature sur le département ont été découvertes. Nous insistons

ici sur le fait qu’un inventaire couvrant les périodes de mars à octobre c'est-à-dire

l’ensemble de la période de vol des Lépidoptères serait des plus instructifs pour

disposer de données scientifiques complètes et actualisées sur les espèces de ce

groupe d’Insectes à l’échelle du département.

A titre de comparaison voici le nombre des espèces de Macrolépidoptères

divisées par grands groupes, recensés jusqu’en 2006 par département de l’Île-de-

France :

Hétérocères

Rhopalocères Zygènes Bombycoïdes Noctuelles Géomètres

Paris (75) 72 (4) 47 136 107 Seine-et-Marne (77) 115 9 138 324 282 Yvelines (78) 100 10 133 291 256 Essonne (91) 104 10 135 326 274 Hauts-de-Seine (92) 73 (3) 63 198 181 Seine-Saint-Denis (93) 59 (4) 63 123 127 Val-de-Marne (94) 64 (1) 88 180 152 Val d'Oise (95) 92 (8) 120 247 238

Tableau n° 10 : Chiffre entre parenthèses : synthèse encore perfectible, chiffre minimum fourni pour mémoire. Source : Philippe Mothiron – lepinet.fr

Les chiffres de la Seine-Saint-Denis restent les plus faibles avec ceux de

Paris.

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- Parc de la Courneuve :

Les résultats sur le parc de la Courneuve montrent l’importance de la cohorte de

Coléoptères saproxyliques malgré la jeunesse des boisements par la présence

d’espèces considérées comme rares ou remarquables. A noter la découverte d’une

nouvelle espèce pour l’Île-de-France (Scobicia chevrieri, Bostrychidae) avec plus de

70 individus capturés. Tous les pièges d’interception mis en oeuvre on fournis au

moins un spécimen de cette espèce.

La faune des coléoptères forestier faisait l’objet d’une prospection orientée sur

le site de la Courneuve L’année précédente, la prospection initiale n’avait pas permis

de mettre en évidence la moindre espèce de la liste Brustel ce qui nous avait surpris.

L’étude 2006 a été lancée afin de faire le point sur la réalité de cette observation.

La campagne 2006 a porté ses fruits en révélant la présence de plusieurs

espèces remarquables liée au milieu forestier.

Ces observations ont été possibles par la mise en place d’une méthodologie

de collecte adaptée à cette faune. Nous avons implanté un nombre conséquent de

pièges à interception (huit, par paire) dans des milieux boisés très variés : Un sous

bois de feuillus avec des individus âgés ; dans un sous bois de jeunes hêtres,

charmes et frênes ; sur un coteau de la ligne de RER dans un bosquet de pins

sylvestres et le long d’un étang sur des saules dépérissant. Nous avons de plus

modifié les propriétés d’attraction des dispositifs en ajoutant au liquide fixateur, de

l’éthanol. Cette molécule attire en nombre les Insectes, à la recherche d’arbres

stressés, et leurs prédateurs. Il ne faut donc pas comparer cette liste à celle qui

aurait été établie sur un autre site avec d’autres méthodes et un effort de prospection

bien différent sans prendre en compte ces différences.

Par contre, une telle richesse doit nous amener à réfléchir sur l’origine de

cette faune dans un parc néoformé tel que celui de la Courneuve.

Il apparaît clairement d’une part les coléoptères liés au cycle de dégradation

du bois sont bien présents et d’autre part qu’ils sont représentés par des espèces

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remarquables, espèces que l’on ne se serait pas attendus à trouver dans un

boisement moderne.

Les espèces qui correspondent à la faune attendue sont les eucnemides (sauf

E. capucina), Stenagostus et dans une moindre mesure Tillus elonguatus.

Cette faune se retrouve fréquemment dans presque tous les boisements de

feuillus même si le bois mort est évacué dans le cadre d’une gestion classique.

Par contre Eucnemis capucina, Allonyx quadrimaculatus et Biphyllus lunatus

sont des espèces que l’on ne rencontre que très rarement. Il nous parait donc

important de revenir sur leur capture et d’essayer de comprendre pourquoi il font

partit de la faune du parc de la Courneuve.

Revenons sur les différents éléments qui peuvent participer à construire la

vision que nous avons de la faune du parc

En premier lieu il convient de retenir l’histoire de la création du parc. Celui-ci

est un parc néoformé en 1954 puis étendu en 1970 sur une zone de cultures

maraîchères. Plus de 200 000 jeunes arbres ont étés plantés à cette occasion sur

des surfaces complètement vierge de faune forestière. Cet ensemble est isolé du

reste des autres ensembles boisés

Lors de la création du site deux hypothèses peuvent être retenues : Est-ce

que ces espèces ont pu être introduites avec les arbres en particulier de jeunes

plants ? Est ce que ces espèces étaient déjà présentes dans les quelques arbres qui

ont été préservés lors de la mise état du site. ? L’hypothèse d’une faune relictuelle

nous parait plus pertinente que celle de l’introduction avec les jeunes plants. En effet

si des travaux d’une promenade sont engagé dès 1954, il est vraisemblable que

certains arbres encore présent aujourd’hui étaient déjà adultes. Leur élimination

n’aura pas laissé de trace.

L’isolement actuel n’a rien à voir à avec la structure des corridor écologique

d’il y a 50 ans. Une étude à posteriori pourrait s’avérer instructive à ce sujet.

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L’isolement actuel est particulièrement visible à l’échelle de la région, le parc

de la Courneuve est complètement isolé et sertit par le tissu urbain. La déconnexion

directe du site avec les ensembles forestiers du pourtour de la métropole est

particulièrement évidente. Ce qui fait de la circulation de la faune, d’une espèce, un

évènement remarquable.

Figure ci contre : 15 et 16 : localisation du site de la Courneuve à l’échelle de

la région (flèche rouge).

Figure 15, sur photos satellites Spot disponible sur le Geoportail de l’IGN, la

zone grise au centre, sous la flèche est l’agglomération parisienne.

Figure 16, en fausse couleur faisant apparaître les secteurs boisées d’Île-de-

France

Les cartes en fausses couleurs ont été réalisées par sélection d’une plage de

couleur (ici le vert sombre) correspondant aux boisements.

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Figure 15 :

Figure 16 :

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L’étude à une plus petite échelle, en s’intéressant à des ensembles de moins

grande taille permet de faire ressortir de l’image en fausses couleurs des éléments

boisées dont la proximité géographique avec le site de la Courneuve est évidente.

Ces sites comme par exemple ceux surlignés en orange sont les parcs de la

Tussions, la Poudrerie nationale de Sevran et la forêt régionale de Bondy. Il n’existe

pas de continuité matérielle consistante entre ces différents sites.

On peut percevoir (hormis quelques artefacts) la présence d’arbres qui

constituent des voies de transit encore disponibles. Cette approche permet aussi de

se rendre compte de la densité de ces arbres qui bien que faible n’est pas nulle.

La ceinture verte qui contourne la mégalopole par l’est est en certains points

particulièrement ténue voir discontinue. Le tissu urbain constitue pour un grand

nombre d’espèce un véritable labyrinthe, une barrière infranchissable.

Figure 17 et 18 : localisation du site de la Courneuve à l’échelle du

département de Seine-Saint-Denis.

Figure 17, sur photos satellites Spot disponible sur le Géoportail de l’IGN

Figure 18, en fausse couleur, les secteurs boisés. Les secteurs à faible

densité de point présentent de nombreux artefacts qui sont liés à la résolution du

document initiale. Ces artefacts sont résorbés à très faible échelle, comme du le

document suivant où l’on distingue sur la vue aérienne les arbres individualisés.

Figure 19 et 20 pages suivantes: vue du site du Parc de la Courneuve.

Figure 19 photos satellites Spot disponible sur le géoportail de l’IGN

Figure 20, en fausse couleur, les boisements à l’échelle du parc et de ses

environs.

Si les groupements d’arbres sont assez facilement identifiable leur état

sanitaire ne peut être interprété et donc leur intérêt pour l’entomofaune ne peut être

prédit.

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Figure 17 :

Figure 18 :

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Figure 19 :

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Figure 20:

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Cet isolement géographique très flagrant à l’échelle de la région, n’est donc

plus tout à fait une réalité à l’échelle du parc. Même si la densité de végétation n’est

pas celle d’une galerie forestière les insectes sont susceptibles de circuler au travers

du tissu urbain. Le déplacement des insectes y reste soumis à d’autre paramètre tel

que les tolérances/exigences écologique des insectes.

C’est un second aspect qu’il convient d’examiner en se penchant sur la

biologie des espèces remarquables.

- Biphyllus lunatus est inféodé à un champignon Daldinia concentrica se

développant uniquement sur les troncs de jeunes Frênes. Dès lors qu’il existe une

frênaie avec des arbres blessé, le champignon est susceptible de s’implanter et les

coléoptères de percevoir l’existence de celui-ci.

- Allonyx quadrimaculatus chasse des scolytes liés aux peuplements

résineux. Sa présence est donc liée à la présence de résineux d’une part, à la

présence de scolytes d’autre part. Présence elle-même liée à la présence de

résineux en situation de stress profond. Stress lié dans notre cas à la présence d’un

champignon affectant les pins sylvestres. Cette espèce présente donc niche très

étroite (résineux, stress, scolytes).

- Eucnemis capucina est considéré comme lié aux vieux arbres, nous

supposons qu’elle se développe dans les branches de faible diamètre. Son

observation sur le parc de la Courneuve, tout comme ses observations récentes

dans des milieux dont la constitution est éloigné des vielles futaies telle que des

haies ou des boisement nettement moins âgés nous intrigue particulièrement et

soulève la question de ses réelles exigences écologiques. Nous manquons de recul

et d’observations mentionnant la nature des milieux où cette espèce à été capturée

pour préciser les traits de la biologie de cette espèce. Nous comptons

particulièrement sur des piégeages à grande échelle, actuellement en cours, pour

faire avancer la connaissance de la faune des insectes saproxyliques. Ces

informations seront à mettre en relation avec les compositions faunistiques obtenues

dans les parcs de Seine-Saint-Denis

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Dans le tissu urbain, des zones peuvent servir de refuge, de relais. Les

espaces possédant quelques vieux arbres en constituent d’excellents. Toutes les

espèces que nous avons capturées sont parfaitement capables de se déplacer par la

voie des airs. Ils ont donc très bien pu se déplacer de proche en proche, d’îlots en

îlots, pour gagner le parc de la Courneuve.

Ce scénario est le plus probable pour toutes ces espèces sachant que les

micro-habitats auxquels sont liées ses espèces et donc les signaux recherchés par

les espèces, sont très différents les un des autres.

Les voies qui ont été empruntées et les mobiles permettant d’expliquer le

déplacement puis l’implantation sont très différentes. L’existence d’un faisceau, d’un

couloir écologique unique est peu probable.

Enfin il ne faut pas exclure l’hypothèse de l’importation par l’homme lors du

déplacement de matière végétale. En particulier une grande quantité de bois mort à

été stockée suite à la tempête de 1999, le gigantesque tas de bois en limite de la du

parc est tout à fait propice à la dissémination de quelques insectes xylophage. Que

cela soit cet évènement ou des stockages précédents, l’importation par l’homme

reste une des voies de circulation privilégiée pour la faune et la flore au niveau

mondial.

L’activité d’individus colonisateurs est la solution classique qui permet à une

espèce d’étendre son aire de répartition. Sur le très grand nombre de tentatives

(nombre d’individus X années) il y en a certaines qui aboutissent et permettent aux

individus soit de trouver une partenaire et de rejoindre une population implantée soit

de pondre dans un milieu non encore colonisé.

Cette étape de colonisation est lente car il faut que les insectes soit dans leur

milieu d’origine en population suffisamment importante pour que certains initient une

exploration d’un nouvel habitat et que les nouveau milieux soient à même de leur

fournir les micro-habitats permettant la réalisation d’au moins un cycle biologique.

La faune d’un site se constitue donc au fur et a mesure que des espèces

arrivent à s’implanter. Dans le même temps d’autre espèces pour lesquelles les

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habitats (et les micro-habitats) disparaissent voient leur population et leur aires

d’occupation se réduire avant de disparaître localement.

Afin d’avoir une vision la plus concrète de l’immigration des insectes il nous parait

pertinent de prendre en compte deux espèces supplémentaires : Corymbia cordigera

et Scobicia chevrieri. Ces deux espèces sont en dehors de leur aire classique de

répartition la première de façon très localisée puisque le secteur de la Courneuve est

l’une des seule station au nord de l’Yonne, la seconde par colonisation de la région

parisienne au cours des 10 dernières années, probablement due à une importation

unique ou répétée lié à l’action de l’homme.

Une extension du champ de l’étude aux sites susceptibles de servir de relais

permettrait de mieux comprendre si certains sites sont plus favorables que d’autres.

Par exemple en engageant des échantillonnages sur la faune des arbres

d’alignement, des micro groupement d’arbre, ou des supposés continuums

permettant d’établir des indices de richesse spécifiques. Ces protocoles standardisés

permettraient de mener une comparaisons entre les faune des différents sites.

Par comparaison, raisonnée, il nous semble instructif de se pencher sur

d’autre site de tailles conséquente (le parc du Sausset, la haute-ile, la forêt de

Bondy) en se penchant sur leur histoire et en mettant celle-ci en relation avec la

faune.

En prenant l’exemple de sites ayant déjà fait l’objet d’échantillonnage il est

possible d’établir une comparaison entre cette faune et celle des parcs de Sevran et

de Bondy. L’échantillonnage a été réalisé avec seulement 3 pièges d’interception par

sites amorcés à l’éthanol, en 2003. L’effort d’investigation n’est pas tout à fait de la

même envergure, les milieux prospectés n’étaient pas non plus s

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genre espece Forêt régionale de Bondy

& Parc de Sevran

Parc départemental de

la Courneuve

Cleridae (prédateurs) Allonyx quadrimaculatus x Tillus elongatus x x Cerambycidae (xylophyles) Anaglyptus mysticus x Prionus coriarius x Eucnemidae (xylophyles) Dromaeolus barnabita x x Eucnemis capucina x Hylis foveicollis x Hylis olexai x x Hylis simonae x Isoriphis melasoides x Microrhagus lepidus x x Elateridae (prédateurs) Brachygonus megerlei x Stenagostus rhombeus x Anthribidae (saprophages-mycétophages) Tropideres albirostris x Enedreytes sepicola x Dissoleucas niveirostris x Platystomos albinus x Melandridae (mycetophages) Orchesia minor x Lycidae Platycis minutus x Biphyllidae (mycétophages) Biphyllus lunatus x

Tableau n°8 :

Il en ressort un faible recouvrement entre les boisements âgés et le parc de la

Courneuve. Si les groupes les plus nombreux sont représentés sur chacun des sites,

comme par exemple les eucnemidae, les Antrhibidae ne semblent pas présent à la

Courneuve. Cette différence pourrait constituer une piste d’investigation dans la

descriptions des peuplements des insectes saproxyliques.

La comparaison de cette faune à celle d’autres sites proches, également néoformés,

permettrait peut être d’établir une chronologie d’implantation des ces Insectes,

éclairant ainsi l’évolution, la structuration ainsi que l’ordre d’apparition des espèces. Il

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devrait également être possible de mieux définir les contraintes pesant sur cette

faune considérée comme fragile et exigeante.

Pour conclure sur la faune des coléoptères saproxylique, La Courneuve

devrait présenter un faible profil d’espèces indicatrices du milieu forestier or la

cohorte des coléoptères forestiers et plus importante que ce que nous pourrions en

attendre, mais elle présente un déficit en espèces liée aux champignons xylophages.

La cohorte observée ici est remarquable et bien peu d’entomologistes auraient

prédit son existence dans un parc urbain. C’est ici la preuve également que

l’entomofaune reste très mal connue et mérite une attention particulière.

L’isolement géographique du site avec les autres sites boisés n’est pas

complet mais il n’est maintenu que par de fins continuums constitués par des arbres

ou des bosquets isolés.

La faune du parc de la Courneuve a trouvée un refuge favorable dans le site.

La composition de cette faune est dynamique. Elle résulte des actions et des

opportunités passées et sera très fortement contraintes par les mesure de gestion

actuelle et avenir.

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Parc du Sausset :

Les résultats au parc du Sausset ont révélé la présence75 espèces de

Lépidoptères dont 19 espèces de Rhopalocères, 55 espèces de Macrohétérocères et

1 espèce de la famille des Sesiidae que nous tenions à signaler car non aisément

observable, mais en attente de détermination exact. Soit 403 spécimens

Parmi les Rhopalocères, 3 espèces déterminantes de ZNIEFF (Zygaena

filipendulae, Carcharodus alceae, Melanargia galathea) ont été observées.

Pour les Macrohétérocères, 9 espèces (Ligdia adustata, Eilema griseola,

Subacronicta megacephala, Agrotis puta, Aletia pallens, Cosmia pyralina, Cryphia

algae, Hoplodrina octogenaria, Laspeyria flexula) sont communes dans la région

mais non signalées de la littérature pour la Seine-Saint-Denis, 2 espèces (Plemyria

rubiginata, Actinotia hyperici) qualifiée de vulnérables, 1 espèce vulnérable et

nouvelle pour le département (Heliothis viriplaca) et surtout 1 espèce menacée en

Île-de-France et nouvelle pour le département (Aspitates ochrearia) ont été

observées.

Le but de cette étude des Lépidoptères n’était pas de découvrir de nouvelles

espèces mais d’effectuer un relevé de faune actualisé le plus précis possible avec

pour originalité de prendre en compte les Macrohétérocères nocturnes, étape

indispensable pour une proposition des mesures de gestion adaptées.

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Du point de vue des Orthoptères, le site a montré son potentiel à accueillir de

nombreuses espèces. Les individus étaient quasiment tous présents en plusieurs

exemplaires.

Une distinction de leur présence par parcelle a pue être faite :

Genre Espèce Présence secteur 2

Présence secteur 4

Présence secteur 5

Leptophyes punctatissima X Conocephalus fuscus X X Ruspolia nitidula X Chorthippus biguttulus X Chorthippus parallelus X X Euchorthippus declivus X Meconema meridionale X Oecanthus pellucens X Phaneroptera falcata X Platycleis tessellata X Tettigonia viridissima X

Tableau n° 9 :

Ainsi il s’est avéré que le coteau recèle le plus grand nombre d’espèces. Il

s’agit d’un milieu remarquable et atypique pour le département où des espèces

particulièrement thermophiles peuvent trouver refuge. Ce milieu peut être considéré

comme patrimonial, non seulement du point de vue entomologique mais du point de

vue botanique et ornithologique. Il convient donc de ne pas lui imposer une gestion

jardiné en privilégiant une espèce au détriment de cohortes d’espèces tout aussi

remarquable. Le fauchage d’un seul tenant de l’ensemble en septembre 2006 est (

de notre point de vue ) une manœuvre désastreuse car elle a privée de nombreuses

espèce d’un milieu favorable, en particulier des espèces pondant dans la végétation

et protégés au niveau régionale (Grillon d’Italie et Mante religieuse). Seule l’existence

des zones non touchées que sont les abords directes de la ligne RER, vont offrir

une chance au populations de se restaurer. Pour les espèces incapables de

reconstituer des populations il faudra attendre la recolonisation du site par les

apports des continuums

La gestion de ce milieu représente un véritable enjeu qui est du ressort des

gestionnaires. De nombreuses propositions concernant la gestion vont se faire sur

un tel milieu, une réunion de concertation accompagné d’un affichage des objectifs

retenus sur le site pourrait s’avérer pertinent.

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- Parc de la Bergère :

La faune des Lépidoptères, mêmes communs est très pauvre à l’image du

parc de l’Ile-Saint-Denis. Les seuls spécimens observés semblent s’être égarés.

Aucun espace ne leur est favorable. Il en est de même pour les Orthoptères. Ceci est

dommageable pour le site où nous avons croisé des groupes scolaires qui venaient

prendre quelques rudiments d’observations de la nature. De même, le public qui

fréquente ce parc n’est pas forcément sportif ou en quête d’un espace « épuré » où

s’étendre. Envisager un site offrant une nature un peu plus sauvage et moins

contrainte pourrait faire l’objet d’une réflexion.

- Parc de la Fosse Maussoin :

Du point de vue des Lépidoptères, parmi les Rhopalocères, 2 espèces

déterminantes de ZNIEFF (Zygaena filipendulae, Melanargia galathea) ont été

observées dans la prairie qui malgré sa petite surface reste attrayante pour de

nombreux Lépidoptères, certes commun, du fait des plantes sauvages qui peuvent

se développer dans la grande pelouse.

Le site présente un bon potentiel pour la faune des coléoptère,

indépendamment de l’enclavement du site et de sa petite taille. Un inventaire des

insectes saproxylique est une perspective intéressante pour mettre se site en relation

avec d’autre proche et potentiellement plus importants.

6) Propositions et mesures en faveur de la diversit é entomologique

A) Considérations générales

Elles sont les mêmes que celles indiquées l’an passé car la gestion doit être

envisagée sur le long terme pour s’avérer pertinente. Bien que parfois nécessaire le

jardinage année après années et orienté sur un très petit nombre d’espèce ne retient

pas notre assentiment. Nous lui préférons une gestion par milieu en fonction des

caractéristique de la faune observée.

Le patrimoine présent résulte des gestions passées et des exigences

écologiques de l’entomofaune. Il convient donc dans un premier lieu de préserver les

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milieux et les habitats déjà présents. Ensuite nous pourrons nous attacher à

améliorer la diversité en offrant des habitats peu fréquents ou en régression, mais

aussi en permettant des échanges entre les différentes populations présentes au

niveau régional.

L’entretient des surfaces de ces parcs départementaux urbains permet une

gestion dirigée ce qui pour certains milieux est particulièrement pertinent mais

irréaliste dans le cas de surfaces plus importantes tel qu’un massif forestier. Cet

aspect de la question permet d’envisager de manière plausible une gestion par

secteurs. Nous entendons une gestions dont les modalités ne sont pas appliquées

uniformément à l’ensemble d’un milieu. Les insectes occupent et exploitent des micro

habitats et peuvent réaliser leur cycle sur de petites voir de très petites surfaces.

Une des voies de diversification de la faune passe donc par la diversification des

milieux et de leur gestion. Il convient d’établir des surfaces en adéquation avec la

faune recherchée. Des abeilles solitaires auront besoin de quelques mètres carré de

sable ou de talus et d’une flore présentant de nombreuses espèce de plantes

produisant des fleures mellifère et polinifères. A contrario des orthoptères ou des

lépidoptères nécessiterons de plus grandes surfaces de l’ordre de plusieurs milliers

de mètres carrés entretenu en prairie haute afin d’accomplir leur cycle.

Il nous semble indispensable que les mesures que nous préconisons pour le

maintien de la diversité entomologique soient intégrées au mieux dans le plan de

gestion global de chaque parc.

Préserver les habitats existants :

Les Insectes peuvent réaliser leurs cycles de développement dans des

environnements aux dimensions bien plus restreintes que les vertébrés. Ces micro-

habitats entomologiques sont à peu près aussi variés qu’il y a d’espèces d’Insectes,

d'autant plus qu'un grand nombre d’espèces occupent à l’état larvaire et à l’état

adulte des habitats différents, ce qui augmente les contraintes.

Le maintien d’une espèce sur un site est soumis à la présence de micro-

habitats favorables et à la perpétuation de ceux ci. La brièveté des cycles de

développement des Insectes leur impose de se reproduire chaque année, et de

trouver chaque année les conditions trophiques indispensables à la croissance de

leurs larves.

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Dans la plupart des cas, la présence d'une population viable sur un site

implique que les modes de gestion de l'espace mis en œuvre dans un passé proche

étaient favorables au maintien de l'espèce. Tout changement de mode de gestion

doit donc être abordé avec une grande prudence, et n'impliquer qu'une fraction de la

surface. En cas d'erreur stratégique, le temps nécessaire à la reconstitution du milieu

peut être suffisamment long pour que les effectifs de certaines populations

s’effondrent définitivement.

Favoriser les déplacements de la faune par des corr idors naturels

La gestion du patrimoine naturel doit s’envisager au niveau global, non

seulement du site, mais aussi de la Région. La création d'espaces naturels protégés

se fait bien trop souvent au détriment des zones interstitielles, sacrifiées sur l'autel de

l'urbanisation. Dès lors, les habitats favorables aux espèces sont de plus en plus

fragmentés et les noyaux de populations de plus en plus isolés. Pour les Insectes,

qui ont des potentialités de déplacement et de colonisation généralement bien plus

faibles que celles des vertébrés, cette situation aboutit à un isolement génétique

complet des populations, et bien souvent à leur disparition à plus ou moins brève

échéance. Cette fragmentation des habitats est probablement aujourd'hui un des

facteurs principaux de la diminution des populations d'Insectes constatée en Île-de-

France.

La création et le maintien de corridors verts (haies, bosquets, pelouses

naturelles…) entre les différents ensembles naturalisés du département sont

indispensables. Les bords de routes et de voix ferrées, les terre-pleins d’autoroutes

etc. judicieusement exploités et entretenus peuvent également jouer un rôle efficace

pour beaucoup d’espèces. Les responsables départementaux devraient assurer par

la constitution de corridors, de haies et de bosquets la continuité entre ces différents

ensembles forestiers.

Les haies sont des refuges de première importance pour la faune. Elles sont

susceptibles d’héberger une faune remarquable si elles sont inscrites dans une

politique de gestion cohérente.

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Les milieux prioritaires :

Les milieux prioritaires pour la conservation de la biodiversité en Île-de-France

sont les zones humides, les milieux ouverts (landes et pelouses), et les zones

forestières. Ces trois types de milieux sont présents sur des superficies variables sur

les parcs de la Courneuve et du Sausset. Les 2 autres parcs, la Bergère et la Fosse

Maussoin, de superficie plus restreinte sont des cas à part.

- Les milieux ouverts et leur association avec d’autr es formations

D’une dynamique très différente de celle des milieux boisés, les milieux

ouverts réagissent et se modifient d’année en année. Cet état est transitoire et ne se

maintient naturellement que dans des conditions très particulières. La gestion est

d’autant plus difficile que ces milieux sont très variés. Ils se caractérisent par la

disparition de la strate des végétaux arborescents et sont occupés par une flore

basse ou buissonnante voire même des sols nus.

Le choix de la méthode pour maintenir le milieu ouvert est déterminant pour

les populations d'Insectes. La maîtrise de la fréquentation par le public de certains

secteurs peut être utilement mise à profit pour favoriser la faune des milieux ouverts

Sur le site, les milieux ouverts, destinés au public, sont fauchés une, deux,

voire trois fois par an. Le public, par les actions de piétinement, occupe une fonction

importante dans la diversité des milieux ouverts. C’est le sur-piétinement qui est très

néfaste à la biodiversité. La présence de nombreuses personnes sur les grandes

pelouses (présence non quotidienne) est favorable au maintien d’une diversité

entomologique qui ne saurait se maintenir autrement.

Broyage ou fauchage : L’entretien des milieux ouverts permet de maintenir la

flore à un niveau compatible avec la sécurité (bords de routes et chemins).

L’utilisation du broyage est traumatisante pour l’ensemble de l'écosystème. Ce

traitement ne permet qu’à des espèces à reproduction rapide ou particulièrement

résistantes de se développer. Il faut donc lui préférer le fauchage qui détruit

beaucoup moins d’animaux (pontes, larves, adultes) et laisse aux occupants de la

strate herbacée le temps de quitter les plantes coupées.

Le fauchage à titre esthétique, de milieux qui ne sont pas destinés à la

fréquentation par le public, n’apporte rien à la diversité. Au besoin, la création de

pistes pourrait s’avérer suffisante.

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Les Insectes se développent de manière synchrone avec la végétation qui leur

servira d'abri ou de nourriture pour eux-mêmes et leur descendance. La fauche de la

végétation réduira le taux de reproduction des Insectes associés à ces milieux. Nous

conseillons donc d’une part d’organiser la fauche pour réduire les interférences avec

les cycles biologiques des Insectes en opérant soit au printemps soit en automne,

d’autre part de restreindre les fauches au strict minimum, c'est-à-dire une fauche par

an, surtout si aucun impératif de sécurité n’est présent. Il faut également que ces

dates de fauches soient en corrélation avec l’état de la végétation de l’année au vu

des conditions climatiques (par exemple printemps tardif, automne précoce). Il est

aussi possible d’entretenir ces hautes pelouses en 2 temps, une partie au printemps

et l’autre en automne. Deux types d’écosystèmes seront ainsi créés. Il faudra par

contre veiller à pérenniser l'entretien sous cette forme en n'intervertissant pas les

fauches, c’est à dire en conservant pour chaque secteur la période d’entretien

choisie initialement.

La hauteur de fauchage aura un impact très important sur le développement

de la flore. Cet impact se répercutera sur la faune. Une fauche basse (3 cm) favorise

le stade juvénile de l’herbe, qui présente une croissance rapide. C’est le niveau qui

est appliqué aux pelouses destinées à l’accueil du public. Une fauche plus haute (10

cm) tendra à ralentir la croissance de l’herbe diminuant du même coup la production

de matière organique. Une fauche haute permet aussi à certaines plantes d’assurer

leur cycle biologique malgré la fauche.

La diversité des espèces botaniques est liée à la nature des sols. Les sols

riches sont souvent dominés par un petit nombre d'espèces banales à

développement rapide (des espèces nitrophiles comme les orties et les consoudes).

Les sols pauvres présentent une cohorte plus diversifiée de plantes, à

développement plus lent. Ces milieux pauvres du point de vue nutritif (milieux

oligotrophes) présentent généralement une diversité floristique bien plus grande, et

donc une meilleure diversité entomologique. Une manière de ne pas augmenter de

façon trop importante cette richesse, outre des travaux de décapage, d’inversion

d’horizon lors de travaux, consiste simplement à ne pas laisser sur place les produits

de fauche mais à les exporter, pour éviter d'enrichir le sol en azote organique. Ces

produits peuvent être valorisés éventuellement sous forme de compost.

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Les milieux pionniers : Ces milieux sont le résultat d’un remaniement régulier,

par suite de l’activité des animaux (sangliers, lapins, taupes) ou des hommes

(régénération d’une parcelle, MotoCross, carrières, …). La faune et la flore qui s’y

développent se sont adaptées à ces bouleversements, certaines espèces (des

Carabidae xérophiles par exemple) ne se rencontrent que dans ces milieux. Selon

les orientations choisies, des activité hautement perturbatrices pourrons être

organisées une à deux fois par an sur des secteurs délimités afin d’offrir des milieux

pionnier à une faune très spécifique.

Lisières et ourlets, les écotones : L’entretien des milieux ouverts doit se faire

en relation avec les milieux limitrophes. Les zones de transition entre les milieux

ouverts et les parcelles forestières sont le lieu de prédilection de nombreuses plantes

buissonnantes (aubépines, prunelliers …) dont la floraison est mise à profit par de

nombreuses espèces d’Insectes pour s'abriter ou s'alimenter. Ces transitions doivent

être progressives, tant au niveau de la couverture du sol que de la hauteur des

buissons. Il est parfaitement envisageable de ne faucher ces zones, pour les

maintenir buissonnantes, que deux ou trois fois par décennie.

Intégrer les cheminements dans l’environnement : Les chemins et les routes

parcourent les parcs. Leurs abords directs seront entretenus selon les possibilités

par un fauchage annuel, mais le renouvellement du revêtement doit aussi être

intégré dans la gestion. Historiquement, les routes forestières et les chemins étaient

réalisés avec les matériaux disponibles localement. Les chemins étaient en terre

battue, et les routes parfois goudronnées. Une modification des ces habitudes,

comme par l'apport de granulats de calcaire, provoque une modification des qualités

physico-chimique du sol, et donc bien souvent la disparition partielle de la flore et de

la faune locale. D’autre part, le lessivage du revêtement et les ruissellements

peuvent entraîner également une modification de la faune et de la flore des milieux

adjacents. Nous proposons que les prochaines remises en état de routes et de

chemins prennent en compte la nature physico-chimique des revêtements qui seront

mis en place.

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Les zones forestières

Notre inventaire révèle des espèces liées au cycle de dégradation du bois

représentantes d’une faune relativement riche mais qui risque de régresser

rapidement. Ce potentiel peut être maintenu et enrichi par un certain nombre de

dispositions.

Diversité spécifique des essences : Les Insectes saproxyliques présentent

une sélectivité quant à l’essence qu’ils peuvent exploiter. Les peuplements de

résineux sont des écosystèmes importés et présentent un intérêt limité pour la faune

de notre Région. Les essences feuillues, qui permettent le développement de très

nombreuses espèces doivent être favorisées. La diversité des essences doit être

maintenue en fonction des possibilités de croissance et de la qualité géologique des

sols. Certaines de celles ci sont peu abondantes, comme le hêtre, le merisier, le

frêne. Le chêne, le tilleul et le bouleau présentent un fort potentiel entomologique

mais ils ne sauraient à eux seuls générer la diversité des espèces observées.

Hétérogénéité des classes d’âge : Les micro-habitats spécifiques aux Insectes

n'apparaissent que progressivement et souvent sur des arbres âgés qui atteignent ou

dépassent l'âge optimal de rentabilité sylvicole. A l'inverse, toute une cohorte

d'Insectes se développe préférentiellement sur des sujets jeunes, comme certains

xylophages (Buprestes) et surtout les phyllophages frondicoles. Dans certains cas,

l'adulte ne pondra ses œufs que dans des gros bois cariés mais ne s'alimentera que

sur des arbres jeunes ou sur les fleurs des clairières (Longicornes) Pour une gestion

raisonnée de la diversité entomologique il est donc indispensable de préserver des

arbres de toutes les classes d'âge dans un peuplement, de même il est

indispensable de ménager des discontinuités et des ouvertures dans le paysage

forestier. Les espèces d'Insectes les plus remarquables sont liées à un ou plusieurs

stades bien précis de l'évolution de l'arbre, l'absence de ce stade dans un

peuplement en évolution se traduira immanquablement par la disparition de l’Insecte.

Le bois mort : Ce qui est valable pour les arbres vivants est également valable

pour le bois mort. La tempête de 1999 a eu un effet pervers même chez les

gestionnaires soucieux de préserver la biodiversité. La quantité importante de bois

mort à terre a pu donner l'illusion que toute une faune de décomposeurs allait

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s'installer durablement. Or la très grande majorité de la nécromasse disponible a été

"figée" dans le temps le 26 décembre 1999, les organismes impliqués dans les

processus initiaux de la décomposition du bois n'ont plus de matériel frais pour

s'installer et il faut s'attendre à une diminution importante des populations d'Insectes

saproxyliques dans les prochaines années. Pour préserver le potentiel de recyclage il

faut donc que les peuplements forestiers présentent des bois morts d’âges différents,

mais il faut également prêter une attention particulière aux bois morts sur pied

(chandelles). Pour des raisons évidentes de sécurité les forestiers préfèrent le bois

mort à terre (chablis) à celui resté sur pied. Il s'agit cependant de deux systèmes très

distincts, les gradients de température et d'hygrométrie sont différents et les espèces

qui les habitent ne sont pas les mêmes, qu'il s'agisse des vertébrés (oiseaux et

chiroptères contre amphibiens et reptiles) des champignons ou des Insectes

saproxyliques.

Au cours de l’exploitation ou de l’entretien, les houppiers des arbres qui

viendraient à être abattus peuvent être laissés sur place et non brûlés. Ces habitats

seront rapidement colonisés par des Insectes qui réalisent leur cycle en un ou deux

ans.

Préserver les arbres remarquables : Cette proposition s’applique non

seulement aux arbres remarquables par leur aspect ou leur âge, mais aussi aux

arbres vieillissants qui présentent un état avancé d’évolution. Ces arbres sont

remarquables par la fonge et la faune qu'ils abritent et doivent être préservés, en

particulier s’ils sont suffisamment éloignés des chemins et des lieux de passage du

grand public. Ces arbres sont les seuls dans lesquels se forment des cavités à même

d’accueillir une avifaune (pics et rapaces nocturnes) et une entomofaune particulière

(grandes Cétoines, grands Buprestes, grands Capricornes, Trogidae…) qui leur

confèrent une très forte valeur patrimoniale. L'abattage systématique des vieux

arbres sans valeur sylvicole ne peut avoir notre assentiment. Préserver tous les

arbres âgés n’est pas toujours chose possible cependant au vu de la faible surface

des espaces naturalisés dans le département, la conservation de ces arbres doit

faire l’objet de la mise en œuvre de moyens parfois contraignants (détournement

d’un chemin, délimitation d’une zone de sécurité à long terme, etc.).

C’est un des milieux les plus long à créer et qui fait le plus profondément

défaut aux parcs départementaux.

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Au lieu de préserver des arbres répartis uniformément au sein de la forêt,

nous proposons une alternative : créer des groupements d’arbres destinés à vieillir

ensemble.

Îlots de sénescence : Les îlots de sénescence sont des ensembles d’arbres

d’une classe d’âge souvent homogènes, répartis sur une surface suffisamment

restreinte pour être entretenue de façon raisonnable par le gestionnaire mais

suffisamment importante pour constituer une réserve de micro-habitats conséquente

pour la faune. Ces îlots peuvent être créés à partir des peuplements déjà existants.

Dans le cadre d’une gestion cohérente, une fois mis en place, ces îlots ne devraient

pas pouvoir être réintégrés dans un mode de gestion conventionnelle avant la

disparition des derniers arbres. Le nombre et la constitution des îlots sont à définir

sur l’ensemble d’un site. Les dégâts occasionnés par les ouragans de décembre

1999, nous suggèrent de prévoir plusieurs zones qui seront les sanctuaires pour les

espèces les plus exigeantes, car la brutalité des événements naturels pourrait assez

aisément les balayer, réduisant à néant les efforts entrepris dans le long terme en

faveur de la diversité biologique.

Gestion adaptée à la biodiversité des Lépidoptères

La structure du milieu est un élément particulièrement important. Les papillons

ont besoin non seulement de plantes nourricières des chenilles et de sources de

nectar pour les imagos, mais aussi d’endroits ensoleillés, de places de repos, de

nymphose et d’hivernage, ainsi que de lieux de rencontre. Le lien étroit qui unit les

êtres vivants et leur environnement spécifique indique clairement qu’il est inutile de

protéger des espèces sans protéger en même temps leurs biotopes et sans

connaître leurs particularités écologiques (Landolt, 1971).

Une caractéristique de la protection des papillons réside dans le fait qu’au

cours de l’année, les 4 stades de développement (œuf, chenille, chrysalide, imago)

doivent pouvoir rencontrer, dans leur association d’habitats, des conditions de vie

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adéquates au bon moment. L’habitat de nombreuses espèces s’étend à travers un

complexe de plusieurs types de biotopes qui se différencient les uns des autres.

Les points importants parmi les mesures de gestion consistent en une

réduction de l’intensité d’exploitation des milieux, une protection portant sur de

grandes surfaces et une connexion de ces surfaces par des structures de

communication linéaires (ruisseaux, bords de champs et de chemin, haies, lisières

forestières).

A côté de cela, au vu de nos expériences en milieux urbains et périurbains

tout particulièrement de l’Île-de-France, nous appuyons sur le fait de maintenir une

diversité végétale la plus importante possible mais surtout autochtone. Les arbres,

arbustes, fleurs… ont co-évolués avec les insectes sur un même biotope au cours

des millénaires. Des interactions se font préférentiellement entre certaines plantes et

diverses cohortes d’Insectes (parasites, prédateurs, parasitoïdes etc.) au delà de

l’aspect du nourrissage. Ainsi, il convient de ne pas créer de dérèglements (manque

de pollinisateurs, de prédateurs de parasites) en n’important pas d’espèces

exotiques mêmes couramment connues et installée depuis des dizaines d’années en

France métropolitaine.

La conservation de biotopes différents pouvant recevoir des espèces

végétales caractéristiques ne pourra que favoriser la biodiversité des Lépidoptères

diurnes et nocturnes.

Une stratégie de protection efficace se compose d’un lot de mesures qui se

complètent : il s’agit entre autres de sauvegarder les espèces encore existantes, de

continuer à encourager une agriculture et une exploitation forestière plus

raisonnable, d’attirer l’attention sur des facteurs de menace, de protéger de façon

ciblée les habitats de valeur, de connecter les habitats, de les élargir et de réaliser

des mesures spécifiques pour les programmes de protection des espèces.

En milieu urbain, nous substituerons le terme « d’agriculture écologique » à

celui de gestion des milieux ouverts plus écologique donc d’avantage travaillé que la

simple gestion des végétaux.

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Gestion des milieux en relation avec les Orthoptère s.

D’une nature assez mobile, les Orthoptères fréquentent tous les étages de la

végétation, du sol nu aux cimes des plus hauts arbres, chaque espèce ayant ses

affinités propres.

Si la gestion des cimes ne présente pas d’enjeu particulier dans l’immédiat,

celle des milieux ouverts et herbacés est nettement plus sensible. C’est en particulier

le maintien de ces milieux à l’état ouvert avec une continuité temporelle qui permet à

la faune des Orthoptères de s’implanter et de se maintenir sur un site.

Il convient donc de mettre en place des mesures de gestions adaptée et de

les respecter.

La structuration volontairement hétérogène des milieux du parc du Sausset

est favorable à la faune des Orthoptères, avec comme exemple remarquable le

coteau calcaire.

Le choix de la méthode pour maintenir le milieu ouvert est déterminant pour

les populations d'Insectes.

Nous vous renvoyons aux chapitres traitant du fauchage, de la hauteur de

fauche, et de l’impact sur la diversité des espèces botaniques, mais également des

remarques au sujet des milieux pionniers, des lisières et ourlet, et de l’intégration des

cheminement dans l’environnement que nous réaffirmons ici et que nous avions déjà

présenté dans notre rapport précédent.

B) Proposition de gestion pour les sites prospectés en 2006

- Parc de la Courneuve :

Les recommandations faites l’année précédente concernant les Coléoptères

prenaient en compte les Coléoptères saproxyliques. Ainsi, nous rappelons ici les

points essentiels visant à favoriser l’implantation de ces derniers dans les jeunes

boisements du parc de la Courneuve quelques peu isolés d’autres ensembles boisés

extérieurs au parc, de part l’existence de l’urbanisme.

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Ainsi, lors de l’abattage d’un arbre, la conservation et le regroupement en tas

des bûches et des houppiers apparaît comme favorable à ces Coléoptères.

L’exposition de ces assemblages de bois mort peut être faite tantôt dans des milieux

ensoleillés, favorisant la faune des Coléoptères saproxyliques tel que les

capricornes, tantôt en sous bois, favorisant alors d’autre Coléoptères saproxyliques

tel que les Lucanidae, Cetoniidae et mycétophages.

Il conviendrait également de varier les types d’essences autochtones

régionales comme les hêtres et les frênes et limiter l’implantation de résineux .

Avec les hypothèses faites sur la constitution de la faune des coléoptères

saproxylique, il parait important d’envisager la mise en place de haies et de linéaires

associant en mélange buissons et ligneux. Ceci afin de désenclaver ce grand parc

urbain à la limite de insularisation de ses populations.

- Parc du Sausset :

En se basant uniquement sur l’étude des Lépidoptères de 2006, nos conseils

de gestion s’exposent différemment que pour les Insectes pris dans leur globalité.

Par rapport au parc de la Courneuve, nous soulignions en 2005 le fait que

celui du Sausset était moins enclavé. La présence de Lépidoptères nocturnes

migrateurs nous en apporte la confirmation (Cynthia cardui, Autographa gama,

Heliothis viriplaca,). Des espèces migratrices peuvent s’aventurer depuis les plaines

agricoles de Seine et marne et un site favorable dans ce parc.

A côté de cela, nous n’avons pas observé d’espèces de Lépidoptères

caractéristiques d’un milieu particulier sur ce parc à l’exception d’Aspitates ochrearia

capturée à vue sur le coteau qui est une espèce thermophile dont la chenille

consomme des plantes des prairies sèches sur substrats alluvionnaires.

Parmi les explications possible, il faut mettre en relation la faible taille des

parcelles de chaque biotope avec l’absence d’observation d’espèces de

Lépidoptères caractéristiques d’un milieu. De plus, les conditions climatiques restes

fortement semblables quelque soient le type de milieux du parc. L’hygrométrie, la

température sont identiques sur l’ensemble du parc. Les espèces végétales

observées d’une parcelle à l’autre, potentiellement plantes hôtes de chenilles, ne

sont pas caractéristiques de certains milieux et ne permettent pas de supposer la

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présence établie d’espèces de Lépidoptères inféodées à ces plantes (par exemple

eupatoire chanvrine, épilobes, impatiens etc.).

Il faut bien souligner que certaines espèces de Lépidoptères nocturnes aiment

à se réfugier dans les grosses agglomérations où elles disposent d’une température

supérieure aux campagnes alentours (cas de Saturnia pyri, espèce protégée

régionale). Les parcs urbains doivent donc continuer à pouvoir recueillir des espèces

urbaines qui ne sont pas sans intérêts et offrir une diversité de milieu et de formation

végétale la plus grande possible avec une gestion adéquate qui permet aux

Lépidoptères d’effectuer l’ensemble de leur cycle biologique.

Sur un autre aspect, nous réaffirmons le besoin de la création de couloirs

entre le parc de la Courneuve, le parc du Sausset et le parc de Sevran, via la butte

du Montceleux, la pépinière et le parc de l’hôpital, dans le but de préserver une

diversité écologique dans le département en favorisant les échanges. En effet, bien

que ces parcs et espaces verts soient tous urbains, ils ne bénéficient pas tous des

mêmes couloir de circulation des Lépidoptères ni des mêmes conditions (climatiques,

biotopes etc.). Les isolements de certaines populations observables actuellement

pourraient s’avérer néfaste à la population en question. C’est le cas par exemple de

nombreux Hétérocères dans ce cas, comme Xestia sexstrigata, Noctua interjecta,

Siona lineata, espèces remarquables et peu courantes en Île-de-France, surtout en

proche banlieue, observées aux coteaux d’Avron.

Bien que de nombreuses friches soient laissées sur le parc, il ne faut pas

oublier que les modalités de la fauche (type et moment) sont très importantes pour le

développement de l’entomofaune dont les Lépidoptères. Il faut également voir que

les parcelles n’ont pas toutes les mêmes caractéristiques et que leur fauche ne doit

pas être menée de manière uniforme .. A titre d’exemple, il est à déplorer la fauche

trop précoce (19 octobre 2006) au vu des conditions climatiques observées et de

l’état de la végétation, de surcroît à ras (tondeuse), de la zone dite du coteau. Sur

cette parcelle unique pour la parc au vu de son exposition, des espèces non

observées ailleurs, menacée d’extinction (Aspitates ochrearia), déterminantes de

ZNIEFF (Zyganena filipendulae, Carcharodus alcea, Platycleis tessellata), protégée

régionale (Oecanthus pellucens) ou encore d’intérêt du point de vue purement

entomologique (Sesiidae) avaient été trouvées.

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Les lépidoptères ont également retenus l’attention des gestionnaires lors des

attaques massives de chenilles grégaires de Lépidoptères (Yponomeutidae) par la

présence toiles de soie caractéristiques.

Figure 21 : chenilles grégaires d'Yponomeutidae.

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Figure 22 : arbre défolié par des chenilles grégaires d’Yponomeutidae.

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Figure 23 : arbre anciennement défolié, 1 mois après l’attaque.

Ces chenilles ne présentent pas de danger particulier ni pour l’arbre ni pour

les utilisateurs des parcs. Seul des arbres déjà fragilisé peuvent éventuellement

souffrir de la présence de ces insectes. Les autres reconstituerons leur feuillage en

cours de saison comme le montre la série de photographies.

Par contre s’il s’agit de chenilles grégaires possédant des soies, la gestion est

différente selon l’espèce (certaines sont protégées, d’autres déclarées comme

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ravageurs, d’autres sans dangers pour les végétaux mais à ne pas manipuler sans

précautions particulière.), c’est le cas des processionnaire du pin et du chêne.

Dans le cas d’Insectes ravageurs de cultures et forestiers reconnues

(chenilles processionnaires du pin ou du chêne, Carpocapse des pommes,

Cochenilles…), les moyens de luttes et les types de traitement « types » préconisés

sont indiqués par le Service de la Protection des Végétaux (SPV) de la région. Il

conviendra aux gestionnaires du parc d’adapter le type de lutte par rapport aux

dégâts observés mais sans oublier que de nombreux produits phytosanitaires sont

généralistes et pourraient affecter des Insectes non visés. Les moyens de lutte

devront être raisonnés.

Figure 24 : exemple de chenilles grégaires d'Eriogaster lanestris à ne pas manipuler mais inoffensives pour les plantes hôtes.

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Les éclairages publics :

Nos observations in situ montrent que le parc est quasi entièrement illuminé

même par une nuit sans lune dès lors que les nuages jouent le rôle de réflecteurs.

Nouas avons également constaté que les individus se présentant sur les draps de

chasse étaient peu nombreuse tant du point de vue des individus que du nombre

d’espèces. Il convient d’appuyer sur le problème des éclairages publics. Outre

l’urbanisation importante et la réduction d’espaces verts, privés ou non, l’éclairage

omniprésent est une des choses qui présente une perturbation profonde dans

l’activité es espèces.

Ainsi nous citerons notre confrère Lépidoptérologiste Gérard Brusseaux qui

avait soulevé le problème en 1991 en y apportant certains « remèdes ».

« Tous les lépidoptéristes qui pratiquent couramment la chasse de nuit à la lumière

connaissent bien l'action des lampes à vapeur de mercure sur l'entomofaune

nocturne. Depuis quarante ans, les agglomérations, autoroutes, voies rapides,

grands carrefours, terrains de sports, lotissements, panneaux publicitaires, etc., sont

éclairés par des luminaires ou des installations équipés de lampes à vapeur de

mercure. Ces ampoules produisent une importante quantité d'ultraviolets, et nous

connaissons le pouvoir attractif de ce rayonnement sur les Insectes nocturnes,

notamment les Lépidoptères. Imaginez un instant le travail de destruction qu'a pu

effectuer chaque lampadaire, fonctionnant nuit après nuit, et cela durant des années

! Dans notre banlieue parisienne, c'est l'une des causes de la raréfaction du Grand

Paon de nuit (Saturnia pyri). Mais le piège mortel sévit jusqu'au cœur des

montagnes. L'éclairage urbain et rural est l'une des principales causes de la

disparition des Lépidoptères nocturnes. Car ceux qui n'auront pas péri brûlés par la

chaleur des ampoules, ou dévorés par les prédateurs (Chauve-souris, Crapauds et

petits Mammifères la nuit ; Passereaux le lendemain matin), seront perdus pour la

Nature. Distraits de leurs «tâches» biologiques, ils se seront égarés hors de leur

milieu naturel et leur reproduction aura été perturbée. Les pontes des femelles

auront été déposées n'importe où. Il est d'ailleurs à signaler que les prédateurs

finissent eux-mêmes également sous les roues des véhicules …

Il existe maintenant d'autres types d'ampoules dégageant moins d'ultraviolets :

les lampes au sodium à haute et basse pression, qui répandent une lumière

orangée. Il existe même maintenant une lampe au sodium rendant une lumière

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blanche, comme les lampes à vapeur de mercure. Ces modèles sont utilisés en

France, localement, depuis quelques années déjà. Les ampoules au sodium à basse

pression sont utilisées pour l'éclairage des tunnels. En extérieur, elles ne sont pas

utilisées en raison du mauvais rendu des couleurs. Les ampoules au sodium à haute

pression (lumière orangée) sont beaucoup moins agressives pour l'œil humain. Ce

type d'ampoule est de loin le plus économique (faible consommation d'énergie),

malgré son prix d'achat plus élevé. Il est de plus en plus utilisé dans les zones

périurbaines pour les voies à grande circulation, certaines autoroutes ou portions de

routes. Bien que cet éclairage orangé n'offre pas un rendu des couleurs aussi parfait

que celui des lampes à vapeur de mercure, il dispense une lumière dont la qualité

amoindrit considérablement la fatigue oculaire des automobilistes.

Toutes les communes utilisent concurremment ces trois modèles, suivant les

besoins locaux, ronds-points, centres des villes, portions d’autoroutes ou de routes

nationales, zones pavillonnaires, etc. La puissance s’étend de 70 W à 700 W en

éclairage général. Peu à peu, le modèle à vapeur de mercure est remplacé par les

autres non par souci de sauvegarde de la faune, mais dans le but d'un meilleur

confort visuel et d'une économie d'énergie.

Précisons cependant que les choses ne sont pas toujours aussi simples qu'il y

paraît. En effet, il ne suffit pas dans tous les cas de simplement changer l’ampoule ; il

est souvent indispensable de remplacer certaines installations électriques à l’intérieur

du luminaire car les nouveaux types d'ampoules au sodium ne s'adaptent pas

systématiquement à tous les réverbères anciennement équipes d'ampoules a vapeur

de mercure.

De plus le prix d'achat des ampoules au sodium à haute pression représente,

proportionnellement à leur puissance, un coût trois fois plus élevé. Le type a vapeur

de sodium le plus récent est quatre fois plus onéreux que le modèle classique a

vapeur de mercure En revanche, l’économie réalisée compense largement

l'investissement. Signalons au passage qu'une ampoule au sodium présente la

même durée de vie qu une ampoule à vapeur de mercure soit environ 8 000 heures.

Il est relativement aisé de chiffrer l'économie réalisée par une commune urbaine qui

alimente 3000 points d'éclairage (c'est notamment le cas de la commune de La

Courneuve, en Seine-Saint-Denis). Un équipement des lampadaires exclusivement

réalisé au moyen d'ampoules à vapeur de mercure de 250 W fonctionnant dix heures

par jour occasionne une consommation de 750 000 KWh ; la dépense annuelle

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moyenne correspondante est de l’ordre de 57 700 €. Cette même commune,

équipant ses points d’éclairage uniquement avec des ampoules au sodium à haute

pression de 150 W (pour une même quantité d'éclairement), aurait a faire face a une

consommation de 450 000 KWh pour une dépense moyenne annuelle de 34 600 €.

Ces chiffres montrent ainsi que chaque commune a tout intérêt à procéder

progressivement au changement d'éclairage. Chacun devrait y trouver son compte

en alliant protection de la faune nocturne, économies d'énergie, meilleur confort

visuel principalement pour les automobilistes. »

Figure 25: ciel observé au-dessus du parc du Sausset (parcelle n°2, point B), le 27 juillet à 00h42.

Signalons qu’outre ces problèmes relatifs à la diminution des populations de

Lépidoptères et d’espèces, il existe le problème du recensement, même non

exhaustif, des Lépidoptères du parc. Cette luminosité périphérique au parc du

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Sausset fait des nombreux espaces dégagés (grandes pelouses, larges chemins

carrossables, boisements aérés etc.), limite l’attraction à notre lampe.

Une « barrière» naturelle (plantations de grands arbres qui feraient écran) en

périphérie de parc serait peut-être une solution, mais efficace d’ici 20 ans.

Parc de la Bergère

Ce parc, à l’image de celui de l’Ile-Saint-Denis, est à nos yeux uniquement à

vocation d’agréments et de loisirs. La quasi-totalité de sa surface est occupée par

des plates-bandes, des pelouses tondues régulièrement et des bosquets d’arbustes

à sol nu. Il est fréquenté voir sur fréquenté, et sur entretenu. En plus de cela, ce site

est très fréquemment perturbé par des évènements provisoires (salons,

aménagements sportifs…). La gestion du « paysage » est uniquement basée sur

l’esthétisme et la sécurité vis-à-vis du publique. Du coup, le public qui fréquente ce

parc ne peut pas observer une naturalité même minime sur cet ensemble.

Figure 26 : parc de la Bergère avec des aménagements provisoires mais fréquents.

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Ce site est dégradé en terme de biodiversité. La gestion globale du site doit

donc tendre vers des milieux susceptibles de capter la faune circulante au travers du

tissu urbain. La gestion proposée consiste juste à laisser un peu de place à la nature

sauvage, en limitant les traitements phytosanitaires et en diversifiant les plantes

herbacées mellifère ou non, toujours en proposant des espèces non exotiques. A

l’image du parc de Jean Moulin les Guilands il serait judicieux de laisser une aire en

friche avec des layons qui la traversent et des panneaux explicatifs. Cet espace

partiellement clos pourrait alors s’offrir aux groupes scolaires et autres centres aérés

qui auraient la possibilité d’y observer les Insectes mêmes banales plus facilement

que sur une pelouse dégarnie.

Ce grand jardin qu’est le parc de la Bergère pourrait s’attacher à cultiver et

planter des végétaux non exotiques pour leur cycle de végétation en accord avec les

saisons et les cycles biologiques d’Insectes tel que les Lépidoptères. Là encore,

comme pour le parc de l’Ile-Saint-Denis, au vue de la superficie, nous préconisons la

mise en place d’un potager « écologique » composés de nombreuses plantes hôtes,

qui autorisera les Insectes (chenilles de Lépidoptères, Coccinelles etc.) à s’installer

et permettant à différents groupes d’Insectes de se succéder au fils des saisons. Ces

faunes pourraient être présentées de façon ludique et pédagogique au jeune public

et de façon plus marquante que via internet par exemple. Pour se faire, l’OPIE pourra

servir de conseiller quant aux choix des plantes hôtes à introduire et des « nichoirs »

à Insectes à disposer.

- Parc de la Fosse Maussoin :

Le parc exclusivement forestier de la Fosse Maussoin reste atypique. La

menaçante instabilité du sous sol assurant une protection efficace contre toute forme

d’intervention humaine à cour terme sur une partie de son périmètre.

L’existence de la prairie en friche aux allures de clairière, bien exposée doit

être maintenue, les boisements ne devant pas empiéter sur cet espace voir le fermer.

Le double avantage pour ce parc est que malgré sa petite superficie, celui-ci

bénéficie d’une partie bien clôturée interdite au public pour des raisons de sécurité

donc peu attrayante même pour les curieux. De ce fait, une entomofaune que nous

n’avons certainement pas rencontrée (cavité de bois morts, Insectes cavernicoles

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etc.) doit s’y être installée et va pouvoir s’y implanter durablement si ce n’est pas

encore le cas, pour peu que cet espace ne soit pas remanié dans les années à venir.

Le deuxième avantage de ce parc est sa proximité avec la Forêt régionale de

Bondy, soit un espace de 170 ha disposant d’une zone forestière proprement dite,

composée de boisements denses dominés par des peuplements anciens

essentiellement constitués de chênes, hêtres, châtaigniers, frênes et érables. Ainsi

une circulation est à même de s’établir pour peu que l’on favorise un continuum entre

ces 2 boisements.

De part ces observations il serait intéressant de pouvoir prospecter et

comparer les Insectes de certains groupes, sur chacun de ces 2 espaces.

7) Conclusions

Les études 2006 effectuées sur 4 parcs du département ont une fois de plus

permis d’allonger les listes sur l’entomofaune de Seine-Saint-Denis.

Les études dites « ciblées » sur les Coléoptères saproxylique et les

Lépidoptères notamment nocturnes, ont porté leurs fruits et ont mis en évidence les

cortèges d’espèces visés, mal connues de la part de nombreux organismes d’études

mais qu’il est nécessaire de prendre en compte pour évaluer la biodiversité réelle

d’un ensemble et de pouvoir porter des conclusions sur les milieux concernés.

Nous signalions en 2005 que ces parcs étaient des éléments indispensables

dans le fonctionnement des espaces verts de la petite couronne. Ceci est confirmé

en 2006. Bien que certaines espèces soient préférentiellement observées en zones

urbaines, leurs observations laissent apparaître une lueur d’espoir quant à leur

possible installation dans ces types de parcs très fréquentés par le public pour peu

qu’on leur laisse la possibilité d’y vivre durablement.

L’étude de la faune des Coléoptères saproxyliques a répondu à nos attentes

et nous a permis de nous interroger sur la présence de certaines espèces d’entres

elles découvertes sur ces types de milieux. Dans l’état actuel de l’étude, certaines de

nos questions restent encore sans réponse.

Concernant l’étude des Lépidoptères sur le parc du Sausset, une faune en

Lépidoptères Hétérocères, plutôt caractéristique du milieu urbain, a bien été

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recensée, aussi bien des espèces dites menacée, que vulnérable et communes. Ce

cortège n’aurait pas pu être mis en évidence en étudiant les seuls Rhopalocères, les

espèces potentiellement indicatrices étant quasiment inexistantes dans le secteur

concerné.

Il faut aussi souligner que, tout comme pour les Coléoptères, il s’agissait d’un

relevé de faune qui ne représente qu’une infime prospection. Un véritable inventaire

en Lépidoptères, de mars à octobre, sur ce site et d’autres parcs notamment celui de

la Courneuve du fait de sa superficie, serait judicieux du fait de la quasi inexistence

de travail d’inventaire lépidoptérologique dans le département de Seine-Saint-Denis

(dernier en date, en 1996 sur les coteaux d’Avron). Il est aujourd’hui d’une

importance de réactualiser ou de compléter les recensements déjà existants et de se

faire une idée de l’état des populations et parvenir à conclure ou non à l’installation

de certaines populations dans ces sites urbains.

La présence d’espèces très communes et peu exigeantes ne doit pas

masquer la réalité d’une faune déjà très fortement affaiblie par l’urbanisation. Les

espèces plus exigeantes ont déjà disparues ou sur le point de l’être. Ce qui permet

de revenir sur le concept à l’origine de ses études.

Les mesures de gestions, en rapport avec l’entomofaune, que nous

préconisions en 2005 et réaffirmons en 2006 sont des propositions parfois , parfois

très précises et qui nécessiterons sûrement des réflexions accompagnés d’échange

entre les gestionnaires et les structures participants à ces études.,

Le Conseil Général de Seine-Saint-Denis a engagé des inventaires depuis au

moins 5 années. Au vu des premier résultats et des échanges que nous avons eu

avec les responsables des différents pôle, une étape fondamentale a été omise

celles de objectifs de ces inventaires. Par principes et pour répondre à une demande

classique nous avons proposé des mesures de gestions. Or il nous semble que

l’attente n’est pas clairement identifiée et ne se situe peut être pas à ce niveau. C’est

pourquoi nous proposerons, à l’occasion d’une rencontre prochaine, une réflexion

sur ce que l’on peut attendre d’un inventaire entomologique et sur les moyens

d’exploiter les résultat.

Fort de son expérience, l’OPIE insiste sur une prise en compte profonde de

l’entomofaune, tant celle visible de jour, que celle plus discrète qui est active la nuit

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comme le sont les papillons de nuit, tant dans l’étude de ces terrains, que pour

l’aménagement des espaces verts du département.

A côté de cela, pour ces parcs de milieu urbain, il nous parait fondamentale de

mettre l’accent sur la sensibilisation du public au rôle fondamental des insectes

Seule une prise de conscience et une évolution profonde de la mentalité du

citoyen peut assurer un avenir au patrimoine biologique de notre nature francilienne

et française.

L'OPIE poursuit ses actions de sensibilisation, d’information, de protection, de

conseil et de formation sur les Insectes et leurs milieux de vie via différentes formes

(études, élevages, expositions, formations, stages, etc.), pour lutter contre les idées

reçues et le désintérêt envers eux.

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Historique des modifications :

-correction de la table des matières

-corrections orthographiques.

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9) Annexe

Liste récapitulative des 84 espèces de Coléoptères observées sur le parc départemental de la Courneuve de 2005 à 2006. Légende : Det = espèce déterminante de ZNIEFF ; For = espèce bio-indicatrice du milieu forestier.

Tableau n° 10

Déterminant Indicateur ZNIEFF forestier

Loricera pilicornis FabriciusPoecilus cupreus LinnaeusAmara familiaris DuftschmidAmara aulica PanzerCalathus fuscipes GoezeCalathus rotundicollis DejeanAgonum marginatum LinnaeusAnisodactylus binotatus FabriciusStenolophus mixtus HerbstStenolophus teutonus SchrankHarpalus affinis SchrankHarpalus attenuatus Stephens XPseudoophonus griseus PanzerPseudoophonus rufipes De GeerOphonus ardosiacus LutshnikOphonus azureus Fabricius

Dromius agilis FabriciusNicrophorus vespilloides HerbstThanatophilus sinuatus FabriciusSilpha tristis IlligerDendroxena quadrimaculata Scopoli XAblattaria laevigata Fabricius XOcypus olens O. MüllerCreophilus maxillosus LinnaeusSaprinus semistriatus ScribaParomalus flavicornis Herbst

Paromalus parallelepipedus HerbstDorcus parallelipipedus LinnaeusOnthophagus joannae Goljan XOnthophagus ovatus LinnaeusAmphimallon majale RazoumowskySerica brunnea LinnaeusValgus hemipterus LinnaeusMicrocara testacea LinnaeusDromaeolus barnabita Villa XEucnemis capucina Ahrens X XMicrorhagus lepidus Rosenhauer XHylis foveicollis Thomson XHylis olexai Palm XHylis simonae Olexa XMelasis buprestoides LinnaeusAgrypnus murinus Linnaeus

genre espèce auteur

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Tableau n° 10 suite

Déterminant Indicateur ZNIEFF forestier

Stenagostus rhombeus Olivier XDrilus flavescens OlivierRhagonycha fulva ScopoliNecrobia violacea LinnaeusAllonyx quadrimaculatus Schaller XThanasimus formicarius LinnaeusTillus elongatus Linnaeus XNemozoma elongatum LinnaeusDermestes undulatus Brahm*Trogoderma versicolor CreutzerScobicia chevrieri Villa & VillaPtilinus pectinicornis LinnaeusGlischrochilus hortensis FourcroyGlischrochilus quadriguttatus FabriciusUleiota planata LinnaeusAntherophagus nigricornis FabriciusBiphyllus lunatus Fabricius X XBitoma crenata FabriciusSynchita undata Guérin-MénevilleHarmonia axyridis PallasCoccinella septempunctata LinnaeusPsyllobora vigintiduopunctata LinnaeusDacne bipustulata ThunbergLitargus connexus GeoffroyOedemera lurida MarshamOedemera nobilis ScopoliNacerdes carniolica GistlSalpingus planirostris FabriciusSalpingus ruficollis LinnaeusLissodema denticolle GyllenhallCteniopus flavus ScopoliLeiopus femoratus FairmaireXylotrechus rusticus LinnaeusXylotrechus arvicola OlivierObrium cantharinum LinnaeusParacorymbia fulva De GeerStictoleptura cordigera FuesslyGrammoptera ruficornis FabriciusClytra laeviuscula RatzeburgLarinus turbinatus GyllenhalBarypeithes araneiformis SchrankSitona lineatus LinnaeusMagdalis rufa GermarLiparus coronatus Goeze

genre espèce auteur

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Photo : le parc du Sausset, mai 2006

CONSEIL GENERAL DE LA SEINE-SAINT-DENIS BP 193 – 93 003 Bobigny Cedex.

Tél. : 01 43 93 98 38 - fax : 01 43 93 98 50 www.parcs93.info

OPIE - OFFICE POUR LES INSECTES ET LEUR ENVIRONNEMENT

Domaine de la Minière 78 041 Guyancourt Cedex

Tél. : 01 30 44 51 31 - fax : 01 30 43 64 59 www.insectes.org

Photo de couverture :Aspitates ochrearia, Lépidoptère Geometridae (crédit photo Borges Alexis)