Les Vieilles Charrues

Samedi 18 juillet 009

Le magazine du festival

Leeroy sort son billetAu bout d’un trajet de huit heures et demi

en provenance de Paris XV, je me retrouve dans un no man’s land sympathique. J’arrive

à 14 heures, donc apéro... Je rejoins l’équipe de Paplar, une sorte d’agence tous risques sans Barra-

cuda. On trouve enfin une place dans un parking bon-dé, on se rend compte que Paplar n’a pas de bracelet pour nous. Ali, une fusion entre Nicole Schuls et Marion de Bénabar, me demande d’aller faire une petite sieste. Connaissant personnellement Joey Starr, je refuse en bloc. Armé de mon hachoir, je prends des notes.Conférence de presse de Bénabar, un micro circule, qui veut poser une question ? « Bonjour Leeroy pour Pa-plar. » J’ôte mes lunettes et il me reconnait illico : « Putain, salut, ça va, toi. » Et moi de répondre : « Ma première question sera une question qu’on vous a posé maintes et maintes fois : pourquoi Bénabar ? Est-ce que ça fait référence, comme chez nous en Turquie, à Ben’Habbar, un artiste d’Istanbul dont nous sommes tous très fans. » Il me répond : c’est le verlan de Barnabé. Parenthèse : il voulait dire, vu ses faibles connaissances en verlan, Nabarbé. Le concert ? Encore mieux qu’au Zénith. J’ai pu le découvrir grâce à Éric Lavaine, réalisateur du film

Incognito. Je me suis plongé dans mon passé en al-lant voir Micronologie qui ouvrait le festival. Maladroite-ment, le groupe reproduisait les formules saïanesques. Après on a vu Nneka, un peu plus chiant que Ayo et Asa réunies. Ses musiciens faisaient la gueule, et elle ça se voyait qu’elle venait de descendre les poubelles, normal pour une militante du tri sélectif.Après j’ai été au stand pastis-cochonou pour amener un Ricard et du saucisson à mon ami musulman. DJ Pone et Lil’Mike (Birdy Nam Nam) vont être très déçus, tout comme moi, du faible degré d’alcool de la bière coupée à la pisse de Bruce Springsteen. On s’est tapé Lenny Kravitz, ex de Vanessa Paradis dont le staff refu-sait mon accès aux toilettes l’an dernier sur ces mêmes Vieilles Charrues. À l’époque, j’ai dû me soulager sur Dj Zebra qui, lui, ne s’est fait pas fait prier pour recevoir mon obole.Juste avant d’aller dormir, nous voulions suivre un tee-nager qui traçait sur l’espace théoriquement réservé aux voitures. On a failli en découdre avec Jean-Claude, dit « JC », mais on a fini par se faire des câlins. C’est ça « The Vieilles Charrues spirit ».Bon allez, à demain.

Dub Orchestra

Quel est votre parcours ? On s’est rencontré à Doulon, à Nantes, au local de musique. On faisait de la musique dans diverses formations, mais surtout on se connaît depuis longtemps. La formation actuelle date de fin 2004. Depuis, nous avons écumé toutes les salles polyvalentes de la région et, petit à petit, nous nous sommes aperçu que les gens avaient notre nom en tête. Nous avons donc travaillé et nous nous sommes entouré d’une équipe professionnelle. Nous avons attendu d’être prêts avant de postuler.

Quel effet cela fait d’être ici ?C’est notre troisième ou quatrième concert de ce type. Nous nous sommes mis la pression et avons bossé en résidence pour cela. Le concert était très puissant, avec un bon accueil du public. Maintenant nous travaillons sur notre prochain album qui sortira, nous l’espérons, début 2010.

Jeunes Pousses

Respectivement de Nantes et de Vannes, rencontre avec Dub Orchestra et Reggiori Project, deux lauréats du concours des Jeunes Charrues.

Quel est votre parcours ? La formation actuelle, en live, a commencé en septembre 2008 sur un festival à Vannes. Nous étions trois à ce moment là. En dé-cembre, à l’Ubu, à Rennes, on a inauguré notre formule à quatre et, depuis, nous nous y tenons. Nous sommes deux aux claviers, un guitariste et un chanteur. À la base, c’est Nico, l’un des clavié-ristes qui a tout composé. Il a été sélectionné en juin 2008 pour une compilation et le producteur de cette compil nous conseillé de nous présenter au Tremplin. Et aujourd’hui nous sommes là.

Quel effet cela fait d’être ici ?Cela fait dix ans que je viens ici, c’est le monde à l’envers aujourd’hui. Ce n’était pas vraiment prévu au programme car cela a été très vite. Le fait que nous soyons un groupe jeune, nous rajoute une certaine pression. C’est par contre une occasion in-croyable de jouer sur une grosse scène, de présenter notre travail au public et aux programmateurs, et surtout de progresser.

Reggiori Project

Instantané

mORVaN New beateRsLes Frères Morvan se sont prêté au jeu de la séance photo pour la cou-verture de Paplar. On leur a dit : « Les gars, on aimerait faire un pont généra-tionnel entre vous, qui êtes  les Bruce Springsteen  bretons  du  festival,  et les  Naïve  New  Beaters,  programmés également  samedi,  jeune groupe  ten-dance  électro-rock  chaloupée. » Avec la gentillesse et l’humour qui les carac-térisent, les Frères Morvan ont accepté d’emblée de tomber la chemise. C’est la seule photo existante des deux fran-gins portant autre chose qu’une che-mise. C’est aussi la seule photo des Frères Morvan revêtant des vêtements dépareillés, un t-shirt jaune, un t-shirt noir. Enjoy...

Juste une petite envie de partager certains « grands » moments de bon-heur : la venue du Boss, l’excellent label Fargo invité sur la soirée, les ma-giciens de « l’art sonique » Montgomery, les classieux TV on the Radio… Pour dire que le festival « Les Vieilles Charrues », loin d’un mercantilisme ambiant, d’une hype bien pensante… Ici l’humain est au centre de l’his-toire ! Comme une vingtaine d’autres festivals européens, les Vieilles Charrues représentent à la perfection la fédération « DE CONCERT » ( Eurockéennes, Dour, Rock dans tous ses états, Botanique, Paléo, 3 Eléphants, Rockomotives, Route du Rock…). Ces festivals n’ont qu’un objectif que de donner du plaisir à un public et à des artistes ! Zappez l’appât du gain, l’accueil souvent inhumain, et rejoignez les passionnés, les « partageurs »… ( www.deconcert.org )

Le Panda

téléChaRgeuRs : PiRates !À l’heure où le Gouvernement s’em-bourbe avec la loi Hadopi, les initia-tives éthiques de téléchargements légaux n’ont pas attendu une énième législation inutile. Une plate-forme anti DRM et proposant les formats .MP3 et .OGG existe et se nomme Lazy Live. On parle ici d’artistes et non de consommables comme le laissent croire nos amis politiciens. Là, on re-verse une part du montant déboursé par l’acheteur à un soutien aux tour-nées des artistes inscrits. Enfin, là-bas, on met en place des Rdv’s Lazy Live et on manage quelques groupes dont Maïon et Wenn. Partenaire du festival, Lazy Live présente ce dimanche, sur la scène Xavier Grall, Zone Libre et Casey dans le projet L’angle mort (19h55) et M.A.P. (23h25).KeR liVe maïON et weNN

Gagnantes du tremplin Jeunes Char-rues 07, les jolies Maïon et Wenn ont ouvert le festival l’année dernière et fêtaient hier la sortie de leur DVD live From Karaez 08.

La Belle Histoire

Habitués des salles intimes, les festivals, ce n’est pas trop votre créneau...Oui mais on adore ces immersions successives dans des endroits magiques. On a chaque fois le sentiment d’être plongés dans un film de Fellini, avec des gens qui s’ac-tivent partout.

Vous présentez votre nouvel album sur scène, un peu anxiogène...Oui mais il est bien accueilli et les premiers retours des écoutes sont positifs. En plus on a l’habitude de faire tou-jours des sets différents, avec des reprises... Et même à la radio, on n’est pas présents avec juste un titre. Le public ne vient pas pour entendre un morceau particulier.

Plutôt branchés chambres d’hôtes et décontraction, vous voilà dans un tout autre univers...Oui mais on n’était pas très loin de l’ambiance chambre d’hôtes : on a dormi dans un foyer pour jeunes filles en danger. C’était les vacances, elles n’étaient pas là. On nous trouve encore des solutions alternatives qui nous conviennent bien.

Peu connus il y a un an, vous voilà partout...Oui mais vendredi on a joué dans un concert en plein air gratuit, il devait y avoir quoi... dix personnes. Déjà qu’on relativise notre succès qui reste très ciblé mais, en plus, il y a des moments comme ça. Quand tu te dis « bon là c’est parti » comme à Montreux et qu’en fait, ben non, pas tout à fait.

Vous enchaînez Francofolies de La Rochelle et Vieilles Charrues....Oui mais pour compenser, on envisage d’écrire un guide des stations service... Dès qu’il y a une pomme de pin, on fonce, ce sont les meilleurs sandwiches de France. Et on commence à connaître tous les modèles de sèche-main.

Coming Soon, en concert à 15 h, scène Kerouac

Coming Soon

ils arrivent tout juste des Francofolies de la Rochelle, enchaînent festival sur festival. un groupe adolescent qui combine maturité et simplicité. interview « oui mais », d’une seule voix.

« Oui mais… »

Messieurs, dames,

Depuis le temps que je traîne mes guêtres dans vos prés, à la recherche du bonheur que je décroche chaque été, je voulais vous dire merci.Je me souviens de ma première fois ici, à Carhaix. Noir Désir, Ben Harper avaient happé l’audience. Sous une pluie battante, le beau Ben retourna les 45 000 person-nes avec sa guitare posée sur ses genoux. Le medley entre Faded et Whole lotta love qu’il offrit fut l’un des grands moments de musique du festival. Il y eut Tricky qui frappa si fort, que l’émotion fut reçue comme un uppercut. Je me souviens du pre-mier concert de Cali, en direct sur France Inter. Chemise ouverte, Bruno s’allongea tendrement (tel un prince), sur les milliers de bras tendus (de sa belle). Pour Cali, il y eut un avant et après Carhaix. Je me souviens du bonheur de commenter Muse en direct. Dès les premières notes, le groupe de Matthew James Bellamy posa sa couveuse sur le public et n’en retira le couvercle qu’à la fin du show atomique. Patty Smith était belle sur et en dehors de la scène. Orange Blossom m’a marqué aussi. Le groupe de Nantes avait tout pour devenir un grand. Asian Dub Foundation lui courait après pour des collaborations futures. Je me rappelle des bons moments passés avec Miossec, avec Laurent Garnier. Un vrai DJ de l’ancienne génération qui mixe encore pendant six heures d’affilée. Les Barbus de ZZ Top, fidèles à eux-mêmes, à l’aise dans leurs bottes, nous ont fait danser sur La Grange, et le grand Bruce... L’idole d’une vie. Cela faisait cinq ans qu’avec Jean-Jacques Toux et Yves Colin, nous rêvions autour d’un verre de sa venue. Jeudi soir, lorsqu’il chanta Be-cause the night, je me suis dit que je faisais un métier formidable. Transmetteur d’émotion à la radio. Un privilégié en somme. Cela ne m’empêche pas de traîner mes guêtres chaque année dans vos prés messieurs. Et je vous en remercie.

Laurent LavigeProducteur / animateur France InterAuteur de Michael For ever (éditions Hugo & Cie).

Lettre aux Vieilles Charrues

Laurent Lavige

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#1. Barbu on the radio #2. Ils sont parmi nous. #3. Covoiturage. #4.Emmanuelle 8. #5. Jean-Pierre Amstrong.

#6. Verres de terre. #7. Déjà pris, les filles... #8. Un fan de Bénabar. #9. RATPNOMY..

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Rédacteurs en chef / Sylvain Chantal et Jerome Taudon – Invité / Leeroy – Graphisme / Gregg Bréhin – Journaliste / Jean-Paul Kevin – Photos / DoTheAndyGibbon, Mathieu Jouen, Fred Huiban – Thanks / Yves Colin et toute l’équipe des Vieilles Charrues – Imprimerie du Commerce – Mail / sylvain@paplar.comLe magazine Paplar bénéficie du soutien du Conseil Régional des Pays-de-la-Loire et du Conseil Général de Loire-Atlantique.

V.I.P

– Lillet vraiment phénoménal *–

J’ai eu un souci avec Laure hier. Laure, c’est la ser-veuse du bar VIP. Laure, elle est ultra-cool, mais son patron pas trop. Le premier jour des Vieilles Char-rues, Laure, elle s’est fait engueuler. Ce soir-là, elle m’a vendu la bouteille de Lillet à douze euros, et puis elle a vu, Laure, ou tout du moins son patron le lui a-t-il fait remarquer, que douze euros ce n’était pas le bon prix. Alors hier, la pauvre Laure, qui fêtait ses quarante ans, et bien ça n’a pas été sa fête. Son patron, le responsable du bar VIP qui, à mon avis, doit être professeur de mathématiques ou troi-sième ceinture de karaté dans la vraie vie, l’a en-

gueulée. La pauvre Laure... Tout ça à cause de moi. Son patron lui a dit que, dorénavant, la bouteille de Lillet, blanc ou rouge c’était pareil, elle aurait intérêt à la refourguer vingt-cinq euros. Vingt-cinq euros, oui, vous avez bien lu. On passe du simple au dou-ble. J’espère que demain, sur le site du festival, ils ne vont passer pas le prix du kebab de huit à seize euros, le tarif de la crêpe de quatre à huit euros et le prix de la pinte de bière de vingt à trente euros.

*À consommer avec modération.