PANORAMA DE PRESSE - Syndicat National CGT Finances … · 2018-01-22 · CGT Panorama réalisé...

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PANORAMA DE PRESSE 18/01/2018 08h20 CGT Panorama réalisé avec Pressedd

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PANORAMA DE PRESSE

18/01/2018 08h20

CGT

Panorama réalisé avec Pressedd

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SOMMAIRE

SYNDICALISME(1 article)

jeudi 18 au mercredi 24janvier 2018

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ACTUALITE SOCIALE(8 articles)

jeudi 18 au mercredi 24janvier 2018

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La chasse aux militants continue Les affaires de militantssyndicaux poursuivis par la justice s'accumulent. (270 mots)

La chasse aux militants continue Les affaires de militants syndicaux poursuiv…

L'opération déminage a tourné court. La direction de Carrefourcomptait annoncer (1498 mots)

L'opération déminage a tourné court. La direction de Carrefour comptaitannoncer à ses salariés un plan de restructuration …

PSA est en passe d'être le premier groupe à réaliser unerupture conventionnelle (739 mots)

PSA est en passe d'être le premier groupe à réaliser une rupture conventionnellecollective (RCC), dispositif instauré par …

Il y a les 120 repris par le groupe GMD dans une usinerebaptisée LSI (La Souterraine Industrie), (365 mots)

Il y a les 120 repris par le groupe GMD dans une usine rebaptisée LSI (LaSouterraine Industrie), qui quatre mois après tou…

(1) Pour la France métropolitaine. Chômage. L'art de compter,ou de ne pas compter... (872 mots)

(1) Pour la France métropolitaine. Chômage. L'art de compter, ou de ne pas co…

(*) économiste et syndicaliste. La chronique de Jean-Christophe Le Duigou (*) En finir avec (615 mots)

(*) économiste et syndicaliste. La chronique de Jean-Christophe Le Duigou (*)…

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jeudi 18 au mercredi 24janvier 2018

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RÉFORME DU CODE DU TRAVAIL(1 article)

jeudi 18 janvier 2018 Page 23

PROTECTION SOCIALE(1 article)

jeudi 18 janvier 2018

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MOUVEMENTS SOCIAUX(1 article)

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Pour des informations pratiques : service-public.fr/particuliers/vosdroits/F15504 Compte pénibilité (822 mots)

Pour des informations pratiques : service-public.fr/particuliers/vosdroits/F15504…

Cogestion : les socialistes veulent ouvrir les boîtes aux salariés(1489 mots)

«Chiche !» C’est en substance le défi lancé aux députés socialistes à leurscollègues de la majorité, ce jeudi, en défendan…

Unédic : une négociation minée par les doutes (1163 mots)

Ce sont des estimations, à manier avec prudence, mais elles ne peuvent queconforter les réticences des partenaires sociaux…

Casse sur ordonnances dans le commerce (814 mots)

Depuis l'entrée en vigueur des ordonnances Macron, le patronat dispose de toutun arsenal pour supprimer postes et acquis s…

Souffrance psychique au travail, un mal masqué (427 mots)

«Surcharge de travail, injonctions paradoxales, horaires décalés, réductions depersonnel…» liste Marine Jeantet, directric…

McDo, Holiday Inn, Areva, hôpitaux bravo aux marathoniensde la grève « Il y a eu moins (376 mots)

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EUROPE ET INTERNATIONAL(3 articles)

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Au pied des montagnes de Tataouine, la quête d'une autre vie(1392 mots)

La blancheur immaculée du minaret incliné de la mosquée des Sept-Dormantsdomine la montagne de Chenini. Sur ces hauteurs a…

HD. La Tunisie a connu plusieurs nuits consécutivesd'affrontements entre manifestants et forces (779 mots)

HD. La Tunisie a connu plusieurs nuits consécutives d'affrontements entremanifestants et forces de l'ordre à la suite d'un…

Fronde sociale pour la défense du droit de grève (614 mots)

La « gouvernance de rupture » dont le président, Patrice Talon, veut faire samarque de fabrique depuis son investiture, le…

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SYNDICALISME

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La chasse aux militants continue Les affaires de militants syndicaux poursuivispar la justice s'accumulent.

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270 mots

ECO-SOCIAL

L a chasse aux militants continue

Les affaires de militants syndicaux

poursuivis par la justice s'accu-

mulent. A chaque fois, les faits re-

prochés prêteraient presque à sourire

si l'enjeu n'était pas aussi grave. Phi-

lippe Poutou et deux syndicalistes

CGT de l'usine Ford de Blanquefort

ont contesté en appel avoir commis

des dégradations sur le stand de la

marque lors d'un salon de l'auto en

2012. Leur « crime » : avoir lancé des

confettis, posé des autocollants et

être montés sur le capot d'une voi-

ture. Les amendes requises en pre-

mière instance ne sont pas très éle-

vées, mais elles signifieraient une

inscription dans le casier judiciaire.

Autre dossier, le jugement en appel

de Philippe Christmann, cadre de la

CGT construction, poursuivi pour

avoir projeté de la peinture sur le

siège de la Fédération du bâtiment.

Le militant a été notamment soute-

nu, lors de l'audience, par Philippe

Martinez (CGT), Gérard Filoche et

éric Coquerel (FI). Enfin, Loïc Cani-

trot, militant syndical et membre de

la compagnie Jolie Môme, est accusé

d'avoir « agressé » l'un des respon-

sables sécurité du Medef, lors de l'oc-

cupation du siège du patronat en juin

2016. Une journée de mobilisation

est prévue devant le palais de justice

de Paris, le 25 janvier, dont les mots

d'ordre sont : « Pour la relaxe de Loïc

», « Contre les répressions politiques

» et « Pour la séparation du Medef et

de l'état ». ■

Tous droits réservés L'Humanité Dimanche 2018

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Parution : Hebdomadaire

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ACTUALITE SOCIALE

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L'opération déminage a tourné court. La direction de Carrefour comptaitannoncer

jeudi 18 au mercredi 24 janvier 2018Page 14

1498 mots

ECO-SOCIAL

L 'opération déminage a tourné

court. La direction de Carrefour

comptait annoncer à ses salariés un

plan de restructuration en décembre,

mais elle a préféré différer ses an-

nonces à fin janvier. De peur de

plomber l'image du groupe à la veille

de Noël ? Ou de gâcher les fêtes de

ses salariés ? Dans les deux cas, l'ob-

jectif est raté. La presse économique

bruisse de rumeurs au sujet d'une

purge éventuelle et se perd en spécu-

lations sur le nombre de postes sup-

primés. Quant aux salariés, ils ont eu

du mal à digérer leur dinde aux mar-

rons, malgré le report de l'annonce. «

La direction nous a pourri les va-

cances, peste Saliha, caissière à la

station-service du Carrefour de

Thiers (Puy-de-Dôme) depuis dix-

sept ans. Nos dirigeants jouent avec

nos nerfs, en distillant les informa-

tions au compte-gouttes. Les comités

d'entreprise ont informé les gens dès

novembre du projet d'automatiser

toutes les stations-service du groupe,

mais sans donner plus de détails. En

gros, on sait qu'on va perdre notre

poste, mais on ne sait pas quand, ni

ce qu'on va devenir. »

« vraiment omnicanal »

Alexandre Bompard, fringant

énarque au carnet d'adresses épais

comme le Bottin mondain, est arrivé

aux commandes du groupe en juillet,

avec une mission simple : faire grim-

per d'urgence le cours de Bourse. Il

doit donc annoncer un plan de trans-

formation radicale dans les semaines

à venir. En attendant le grand jour, il

se cantonne à des généralités, formu-

lées dans la novlangue managériale

de rigueur. Carrefour doit donc de-

venir « vraiment omnicanal » (c'est-

à-dire se développer sur Internet), «

réformer et adapter » ses hypermar-

chés, sans oublier de « simplifier son

organisation pour gagner en agilité ».

Amateurs de clarté, passez votre che-

min

Dans les couloirs, les rumeurs les

plus folles circulent. « Il y a une sorte

de psychose qui s'installe, s'alarme

Sylvain Macé, représentant CFDT.

Les gens sont extrêmement tendus.

On s'attend à des suppressions de

postes, sans avoir les moyens de les

évaluer. La direction ne joue pas la

transparence. »

A partir des maigres éléments fournis

par la direction et d'informations gla-

nées en interne, la CGT a tenté d'es-

timer la casse sociale à venir. 5

000 postes pourraient partir en fu-

mée, par différents biais : passage en

location-gérance de magasins jugés

insuffisamment rentables ; automa-

tisation des stations essence ; réduc-

tions d'effectifs dans les services ad-

ministratifs ; ou encore abandon de

certains rayons considérés comme

non prioritaires. Interrogée par l'«

HD », la direction n'a pas voulu com-

menter les chiffres avancés par la

CGT. Les autres syndicats du groupe

craignent aussi une réduction de la

voilure, mais se refusent à la chiffrer.

En attendant, 100 000 salariés se de-

mandent à quelle sauce ils vont être

mangés. Plusieurs mesures sont dans

les tuyaux, comme l'automatisation

des quelque 180 stations-service des

hypermarchés. La pilule risque d'être

d'autant plus amère que cette popu-

lation est fragilisée : en général, ce

sont des salariés esquintés par le tra-

vail, qui bossaient auparavant dans

les rayons avant d'être recasés là à la

suite d'une maladie professionnelle.

Saliha peut en témoigner. Avant d'at-

terrir à la station-service de Thiers,

elle travaillait dans un rayon créme-

rie du groupe. Son dos n'a pas résisté

: « Je faisais lumbago sur lumbago,

à force de porter des caisses de fro-

mage et de tirer des palettes de mar-

chandise, le tout dans le froid et à

des cadences intenables. Mon méde-

cin m'a prévenue : Changez de poste,

ou vous finissez avec une hernie dis-

cale. Ça n'a pas loupé, malgré le

changement de poste. J'ai été arrêtée

huit mois, j'ai souffert le martyre. Et

on a fini par m'envoyer dans une sta-

tion-service du groupe. Ça m'allait

bien Jusqu'à aujourd'hui. »

Saliha se demande ce que la direction

va lui proposer si son poste saute : «

Dans les stations, vous ne trouverez

pratiquement que des gens avec des

restrictions médicales, qui ne

peuvent pas soulever de charges trop

lourdes, ou rester debout longtemps

Où est-ce qu'on va les envoyer ? »

Les inquiétudes sont les mêmes d'un

bout à l'autre de l'Hexagone, quel que

soit le type de magasin. Caissière en

hyper dans la banlieue de Mulhouse,

Valérie prend l'air avec ses collègues,

avant de retourner travailler. « On

flippe, résume-t-elle simplement. On

flippe pour nos places. Retrouver du

travail dans le contexte actuel, c'est

coton. J'ai un bac professionnel se-

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crétariat, mais je n'ai jamais pu trou-

ver un poste dans ma branche. » Va-

lérie redoute d'être obligée de chan-

ger de service en cas de restructu-

ration : « J'adore le contact avec les

clients, c'est pour ça que je veux res-

ter à la caisse. Aller travailler dans

les rayons, cela signifie se lever à 4

heures du matin et parler à trois per-

sonnes dans toute la journée. Ce

n'est pas mon truc »

60 % prêts à débrayer

Parmi les réjouissances à venir, la di-

rection a déjà annoncé en CCE (comi-

té central d'entreprise) son intention

de passer au moins cinq hypermar-

chés en location-gérance. Dans ce

type d'opération, la gestion du ma-

gasin est confiée à un repreneur, le

locataire-gérant, qui exploite le ma-

gasin contre le paiement d'une rede-

vance. Pour le groupe, c'est tout bé-

nef, puisqu'il externalise les pertes

éventuelles tout en préservant son

volume de ventes (et donc ses capa-

cités de négociation avec les fournis-

seurs). Pour les salariés, en revanche,

c'est la purge : les repreneurs ne sont

pas tenus d'appliquer les accords col-

lectifs de Carrefour, mais seulement

les minima de branches du secteur,

bien moins avantageux.

Dans un document interne, la direc-

tion a chiffré elle-même la baisse de

rémunération moyenne pour un sala-

rié. Dans sa simulation, de nombreux

avantages passent à la trappe inté-

ressement, Tickets-Restaurant, etc.

A l'arrivée, le manque à gagner re-

présente 1 900 euros par an, soit plus

d'un mois de salaire ! Parmi les ma-

gasins dans le collimateur du groupe,

celui de Montluçon (Allier) se trouve

aux premières loges. Aussitôt connue

la décision du groupe, les salariés du

site ont débrayé, à la veille de Noël.

« Carrefour a déjà prospecté les can-

didats à la reprise, explique Didier

Blondet, délégué CGT du magasin. Ce

n'est pas l'exemple des Carrefour

Market franchisés qui va nous rassu-

rer ! Là-bas, ils perdent tous leurs

avantages : primes vacances, jours de

repos supplémentaires » Il n'est pas

évident que le basculement en loca-

tion-gérance passe comme une lettre

à la poste. « Les salariés sont très en

colère, reprend Didier. En décembre,

nous avons fait un sondage parmi les

équipes : 60 % voulaient débrayer. »

du côté des cadres

Colère pour les uns, fatalisme pour

les autres. Les cadres du groupe aussi

sont concernés par le plan de restruc-

turation à venir. Certains anticipent

déjà le plan de départs volontaires

qui pourra leur permettre de quitter

l'entreprise dans de bonnes condi-

tions : « Dans l'encadrement, il y a

toujours des candidats au départ, ré-

sume ce cadre du groupe. Ce n'est pas

le travail qui manque chez les

concurrents Et puis avec Carrefour

sur votre CV, ce n'est pas trop dif-

ficile pour un cadre de retrouver du

boulot ailleurs. »

Thierry Troin, cadre et représentant

CFDT, ne partage pas tout à fait la

même analyse. Chez lui, c'est davan-

tage l'amertume de l'« ancien » qui

domine : « Je suis entré à Carrefour

en 1989 comme employé, à l'époque

où le groupe n'avait que 60 magasins

en France et 20 en Espagne. Il y avait

une vraie politique de redistribution

des bénéfices. Depuis, Carrefour est

devenu une multinationale focalisée

sur sa logique financière, qui pense

moins à innover qu'à donner de l'ar-

gent à ses actionnaires. » Alexandre

Bompard, tout nouveau PDG, n'a pas

été nommé à la tête du groupe pour

faire autre chose

[email protected]

Chez Carrefour, rencontre avec des

salariés « au bord

de la psychose »

La direction du groupe Carrefour,

premier employeur privé de France,

doit annoncer un vaste plan de re-

structuration le 23 janvier. Alexandre

Bompard a été propulsé à la tête de

l'enseigne l'été dernier, avec pour

principal objectif de faire remonter le

cours de Bourse. En attendant, des

informations parcellaires sont distil-

lées en interne, mettant les 100

000 salariés sur les dents. La CGT es-

time que 5 000 postes pourraient être

supprimés ■

par Cyprien Boganda

Tous droits réservés L'Humanité Dimanche 2018

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Parution : Hebdomadaire

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PSA est en passe d'être le premier groupe à réaliser une rupture conventionnelle

jeudi 18 au mercredi 24 janvier 2018Page 17

739 mots

ECO-SOCIAL

P SA est en passe d'être le premier

groupe à réaliser une rupture

conventionnelle collective (RCC),

dispositif instauré par les ordon-

nances Macron, qui permet de se sé-

parer de salariés sans justifier de dif-

ficultés économiques et, sous couvert

de départs « volontaires », de ne pas

procéder à un plan de sauvegarde de

l'emploi (PSE). Contrairement à la di-

rection de Pimkie qui a dû renoncer à

une RCC de 207 salariés, faute d'ac-

cord avec les organisations syndi-

cales, celle du constructeur automo-

bile est parvenue sans difficulté à

faire avaliser son plan de 1 300 dé-

parts par la CFDT, FO, la CFTC et la

CFE-CGC.

Seule la CGT a refusé de l'approuver.

« PSA vide les usines », accuse son

délégué syndical central, Jean-Pierre

Mercier, qui rappelle que, en cinq ans

« 25 000 CDI ont été détruits ». Dans

le même temps, la production de vé-

hicules n'a pourtant pas cessé d'aug-

menter, passant de 860 000 à plus

d'un million par an. Pour 2018, la di-

rection mise même sur 1,1 million de

véhicules. Un objectif inatteignable

sans un recours massif au travail pré-

caire. Aux 30 000 salariés en CDI qui

travaillent en production, s'ajoutent

8 000 intérimaires, pointe la CGT, qui

revendiqueleur embauche. « Peugeot

en a les moyens », insiste Jean-Pierre

Mercier. En 2017, PSA a réalisé 2,159

milliards d'euros de bénéfices. Les

actionnaires se sont partagé 431 mil-

lions d'euros de dividendes (0,48 euro

par action). En septembre 2017, le

groupe a aussi lancé un programme

de rachat de 6 millions de ses propres

actions. D'un montant total qui pour-

rait atteindre 180 millions d'euros,

cette opération a pour but soit de re-

distribuer les titres rachetés à des

cadres dirigeants, soit de les détruire

pour augmenter le dividende par titre

ou pour influencer à la hausse leur

cours en Bourse.

2 x 8 et 3 x 8 insupportables

De leur côté, les syndicats signataires

relativisent le recours à la RCC. «

Face à la concurrence, l'entreprise est

bien obligée de se restructurer en

fonction de ses besoins », plaide la

déléguée syndicale centrale CFDT,

Christine Virassamy. « La RCC ne fait

qu'offrir un cadre juridique sécurisé

aux plans de départs volontaires aux-

quels PSA a régulièrement recours »,

minimise-t-elle. CFDT et FO in-

sistent aussi sur le caractère « volon-

taire » des départs, même si elles re-

connaissent que la dureté des condi-

tions de travail peut susciter des can-

didatures. « Il est clair qu'on risque

de retrouver ceux qui ne supportent

plus de travailler en 2 x 8 ou en 3 x

8 », explique ainsi le délégué syndi-

cal central FO, Christian Lafaye. Pour

justifier leur signature, les deux syn-

dicats mettent en avant l'objectif af-

fiché par PSA de recruter, parallèle-

ment à la RCC, 1 300 CDI, même si,

concède le responsable FO, « ça reste

faible par rapport aux 8 000 à 10 000

intérimaires ». Surtout que, comme

le regrette son homologue CFDT, «

l'objectif de recrutement en produc-

tion n'est que de 400 personnes ».

Les syndicats signataires, qui avaient

jusqu'au 17 janvier pour apposer leur

paraphe à la RCC, l'ont fait sans sour-

ciller, bien qu'ils n'aient pas eu

connaissance de son contenu dé-

taillé, qui doit être communiqué

seulement le 19 janvier au comité

central d'entreprise. Pire encore,

l'instance n'aura sans doute pas

connaissance de la répartition éta-

blissement par établissement et mé-

tier par métier des postes supprimés.

Par le biais de son service de commu-

nication, PSA dit être « incapable de

la fournir tant que les volontaires ne

se seront pas manifestés » et assure

même ne pas s'être fixé d'objectifs.

Le doublement de l'indemnité com-

plémentaire incitative (huit mois de

salaire) pour les salariés d'Île-de-

France (sites de Poissy, Saint-Ouen

et La Garenne-Colombes) laisse pen-

ser le contraire !

[email protected]

En 2017, le constructeur a réalisé

2,159 milliards d'euros de bénéfices.

Mais il inaugure la rupture conven-

tionnelle collective, concoctée par

les ordonnances Macron, pour pous-

ser 1 300 personnes vers la porte en

2018. Seule la CGT s'y oppose.

PSA. Comment le lion dévore l'em-

ploi■

par Pierre-Henri Lab

Tous droits réservés L'Humanité Dimanche 2018

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Parution : Hebdomadaire

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Il y a les 120 repris par le groupe GMD dans une usine rebaptisée LSI (LaSouterraine Industrie),

jeudi 18 au mercredi 24 janvier 2018Page 18

365 mots

ECO-SOCIAL

I l y a les 120 repris par le groupe

GMD dans une usine rebaptisée

LSI (La Souterraine Industrie), qui

quatre mois après tourne à 30 % de

ses capacités. Et il y a les 156 licen-

ciés, avec des indemnités indignes.

Mais les ex-GM & S restent pourtant

bien déterminés à continuer le com-

bat. Première victoire : le tribunal

administratif de Limoges a annulé, le

15 janvier, l'homologation du PSE

par les services du ministère du Tra-

vail, estimant insuffisante la motiva-

tion de leur décision. Il a condamné

la Direccte à verser au total 1 200 eu-

ros à la CGT et au CE. Certes le répit

est provisoire l'administration a

quinze jours pour revoir sa copie. Et

le tribunal est resté sur la forme, se

gardant de remettre en cause le bien-

fondé même du PSE, comme le de-

mandait l'avocat des salariés,

Me Jean-Louis Borie. Mais c'est déjà

ça ! Quant à l'avenir de LSI, les repré-

sentants des syndicats ont l'intention

de se faire entendre lors de la réunion

de suivi prévue le 23 janvier au mi-

nistère de l'économie, avec le repre-

neur, Alain Martineau, des représen-

tants de l'état, de la région, et de PSA

et Renault patrons de fait, puisqu'ils

sont les clients quasi exclusifs de

l'usine. A ce propos, la CGT et FO de

GM & S et LSI sollicitent une au-

dience auprès de Nicole Notat (ex-

dirigeante de la CFDT) et Jean-Do-

minique Sénard (patron de Michelin),

chargés par le gouvernement de

plancher sur le thème « entreprise et

intérêt général » avant la nouvelle loi

pacte censée revoir les règles en ma-

tière de responsabilité sociale des en-

treprises. Et si on en finissait avec

l'irresponsabilité des donneurs

d'ordres ?

Ex-GM & S, nouveaux LSI... toujours

unis et debout

Les métallos de La Souterraine

(Creuse), repris ou licenciés, conti-

nuent le combat et dénoncent les

responsabilités de PSA et Renault. ■

Tous droits réservés L'Humanité Dimanche 2018

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Parution : Hebdomadaire

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(1) Pour la France métropolitaine. Chômage. L'art de compter, ou de ne pascompter...

jeudi 18 au mercredi 24 janvier 2018Page 40

872 mots

ECO-SOCIAL

(1) Pour la France métropolitaine.

Chômage. L'art de compter, ou de ne

pas compter...

L'équipe Macron a abattu ses cartes

: contrôle renforcé des chômeurs et

publication des chiffres tous les tri-

mestres seulement. Depuis vingt ans,

face à un chômage de masse, dont

en fait ils s'accommodent, les divers

gouvernements sont passés maîtres

dans l'art de l'illusion statistique.

C'en est bientôt fini des fameux «

chiffres du chômage ». Soit le nombre

de demandeurs d'emploi inscrits à

Pôle emploi n'ayant pas travaillé du

tout au cours du mois concerné (ca-

tégorie A), scruté de près et abon-

damment commenté. Dernière livrai-

son le 24 janvier, pour les chiffres de

décembre. Pôle emploi et le minis-

tère du Travail ne publieront ensuite

que des données trimestrielles, «

sous un format rénové », annonce le

ministère sans plus de détails. Ainsi

en a décidé Muriel Pénicaud, au pré-

texte que les données mensuelles se-

raient trop volatiles, ce qui brouille-

rait la vue sur les tendances de fond.

Se focaliser sur les seules variations

mensuelles de la catégorie A n'a

certes pas beaucoup de sens. En

2008, le Conseil national de la statis-

tique avait d'ailleurs recommandé de

mieux prendre en compte l'ensemble

des inscrits tenus de rechercher du

travail : ceux qui n'ont pas travaillé

du tout (catégorie A), ceux qui ont eu

une activité réduite courte (catégo-

rie B, moins de 78 heures dans le

mois), et ceux qui ont exercé une ac-

tivité réduite plus longue (catégo-

rie C). Ce dont gouvernants et médias

n'ont pas vraiment tenu compte.

focale sur la catégorie a

Et pour cause. Un retour sur les don-

nées harmonisées des vingt dernières

années montre comment le chômage

a enflé (voir graphique). Le nombre

des inscrits à l'ANPE puis à Pôle em-

ploi tenus de faire des recherches

d'emploi (catégories A, B et C) est

passé de 3,743 millions en janvier

1996 à 5,611 millions en novembre

2017 (1). Les seules petites embellies

sont liées à la mise en place des 35

heures (autour de 2000-2002), et aux

pics de départs en retraite autour de

2006-2008 (génération des baby-

boomeurs), puis entre 2012 et 2017

(assouplissement des conditions de

départ en retraite anticipée pour les

carrières longues), conjugués en

2015-2016 à une légère baisse du

nombre de jeunes arrivant sur le

marché du travail. Si l'on ne retient

que les demandeurs de catégorie A,

les statistiques ont pu faire croire au

miracle : de 3,1 millions en 1996, les

chiffres sont tombés à 2,4 millions en

2002, et même 2 millions en 2008,

avant de remonter, mais presque

avec mesure (3,557 millions en jan-

vier 2016 ; 3,454 millions en no-

vembre 2017).

Les résultats des politiques de « flexi-

bilité » vendues sur le thème : licen-

cier plus facilement pour embaucher

plus se lisent en revanche dans l'ex-

plosion du nombre de précaires, al-

ternant chômage et petits boulots.

Soit les demandeurs de catégories B

et C, le plus souvent laissés dans

l'ombre. Ils étaient 620 900 en janvier

1996, soit 16,5 % du total des inscrits

tenus à des recherches d'emploi (ca-

tégories A, B et C). Ils sont au-

jourd'hui 2,157 millions, soit 3,5 fois

plus, et représentent 38 % du total.

Au sein de ces précaires, le nombre

de ceux ayant travaillé moins de 20

heures dans le mois précédent est

passé de 50 000 à 172 300 en vingt

ans, et celui de ceux ayant travaillé

moins de 40 heures de 121 200 à 378

900.

ficelles et radiations

Pour contenir « le » chiffre officiel,

les gouvernements successifs ont

aussi largement utilisé contrats ai-

dés, grands plans de formation et

autres ficelles. Une fois orientés dans

ces dispositifs, pas toujours très ef-

ficaces, ces chômeurs, dispensés de

recherche d'emploi, sont comptabi-

lisés en catégorie D (ceux en forma-

tion, en contrat de sécurisation pro-

fessionnelle après un licenciement

économique, de quoi lisser les effets

des plans sociaux, mais aussi les ma-

lades) et en catégorie E (en contrats

aidés, en création d'entreprise). Il y a

vingt ans, ces catégories comptaient

respectivement un peu plus de 150

000 et de 200 000 inscrits. En janvier

2017, plus de deux fois plus chacune

(335 000 et 424 400) reflet des ten-

tatives du gouvernement Hollande

pour inverser la courbe avant les

élections (plan 500 000 formations,

320 000 emplois aidés financés en

2017). Ajoutez un peu de zèle sur les

radiations (7 300 en avril 1996, 46

900 en novembre 2017) et les « cessa-

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tions d'inscription pour défaut d'ac-

tualisation » doublées sur la même

période (de 104 600 à 224 500) et voi-

là des statistiques bien propres. Nul

doute qu'elles le seront tout autant

en devenant trimestrielles.

[email protected]

par Dominique Sicot

Tous droits réservés L'Humanité Dimanche 2018

4095A3F78030D301E5DF1FD0580E514710E9C46154F20C2F7FCD897

Parution : Hebdomadaire

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(*) économiste et syndicaliste. La chronique de Jean-Christophe Le Duigou (*)En finir avec

jeudi 18 au mercredi 24 janvier 2018Page 11

615 mots

ECO-SOCIAL

(*) économiste et syndicaliste.

La chronique de Jean-Christophe Le

Duigou (*)

En finir avec l'exigence de rentabilité

La loi pour la transformation des en-

treprises, dite loi Pacte, devrait être

présentée au Parlement ce prin-

temps. Elle abordera plusieurs ques-

tions importantes. La principale est

de savoir si elle marquera un pas de

plus dans la financiarisation ou non.

Pour l'instant, le débat se concentre

sur la question de la définition de

l'entreprise. En l'occurrence, les ar-

ticles 1832 et 1833 du Code civil qui

définissent la notion de « société ».

La forme « entreprise » est profondé-

ment déstabilisée. Les technologies

de l'informatique et des télécommu-

nications ont changé la donne. Sous

la pression de la rentabilité finan-

cière, le recours à la sous-traitance,

l'externalisation à outrance, la préca-

risation ont fini par faire éclater la

collectivité de travail.

Face à cette crise, le discours sur la

responsabilité sociale et environne-

mentale des entreprises trouve un

écho certain. D'aucuns considèrent

qu'il faut élargir la référence aux fi-

nalités de l'entreprise de manière à

y intégrer les préoccupations sociales

et environnementales. Mais, la pro-

position de modification des articles

1832 et 1833 qui préciserait que la

gestion de l'entreprise doit « tenir

compte de ses conséquences sociales

et environnementales », sans même

envisager des formes de réappropria-

tion publique, est loin de représenter

un remède à la hauteur de l'ébranle-

ment social engendré par la globali-

sation.

D'autres estiment qu'il faut prioritai-

rement établir une distinction juri-

dique entre l'entreprise en tant que

telle, regroupant l'ensemble des par-

ties prenantes, les actionnaires, les

gestionnaires et les salariés, et la «

société de capitaux », constituée de

ses seuls actionnaires. La proposition

vise à cantonner le rôle de la finance

et à permettre aux acteurs engagés

dans l'entreprise de trouver, au sein

du conseil d'administration, un com-

promis stable pour aller vers une «

codétermination » dans la gestion.

Ce modèle est loin de répondre aux

problèmes posés par le poids de la fi-

nance. Il convient d'abord de souli-

gner l'importance de deux autres par-

ties prenantes oubliées : les sous-

traitants et la collectivité dans la-

quelle est insérée l'entreprise (com-

mune, bassin d'emploi, etc.). Mais, la

limite principale de la proposition est

que la relation entre les actionnaires

et les gestionnaires ne rompt pas

vraiment avec la conception domi-

nante de la firme consacrée par la

théorie anglo-saxonne de la « gou-

vernance de l'entreprise ». En réalité,

et de plus en plus sous la pression des

marchés financiers, nous assistons à

la mise en place d'une communau-

té d'intérêts entre les actionnaires et

les directions. La rémunération des

cadres dirigeants, de plus en plus im-

portante, dépend désormais de la

rentabilité des capitaux engagés. Dès

lors, les choix stratégiques de l'entre-

prise ne sont pas fondés sur les ob-

jectifs de long terme la formation des

salariés, l'investissement productif,

la recherche et l'innovation , mais

prioritairement sur la rentabilité im-

médiate des capitaux. La distinction

juridique entre la « société de capi-

taux » et « l'entreprise » ne remet pas

directement en cause l'exigence de

rentabilité. D'une certaine manière,

elle la déplace sur le plan juridique et

institutionnel sans s'attaquer au fond

de la contradiction. La priorité pour

rouvrir un espace de développement

pour l'entreprise est bien de casser

cette logique de connivence entre les

actionnaires et les cadres diri-

geants. ■

Tous droits réservés L'Humanité Dimanche 2018

0E9D83938B40E50DE55416206003E10319299A6D146E0168C68A5BE

Parution : Hebdomadaire

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Pour des informations pratiques : service-public.fr/particuliers/vosdroits/F15504 Compte pénibilité

jeudi 18 au mercredi 24 janvier 2018Page 42

822 mots

EMPLOI

P our des informations pratiques :

service-public.fr/particuliers/

vosdroits/F15504

Compte pénibilité Le risque chi-

mique exfiltré !

Le 1er janvier, est entré en vigueur

le compte professionnel de préven-

tion, qui remplace le compte péni-

bilité. Au-delà d'un changement de

nom, c'est la disparition de quatre

facteurs de risques professionnels !

Et pas des moindres...

Le compte pénibilité est mort, vive le

compte professionnel de prévention

(C2P) ! Pendant la campagne prési-

dentielle, le candidat Macron, invité

à s'exprimer par le Medef, s'était in-

surgé contre la dénomination du «

compte pénibilité », n'hésitant pas à

déclarer : « Je n'aime pas le terme

(de pénibilité), donc je le supprime-

rai. Car il induit que le travail est une

douleur. » C'est maintenant chose

faite.

Depuis le 1er janvier, l'ordonnance

du 22 septembre 2017 relative à « la

prévention et à la prise en compte

des effets de l'exposition à certains

facteurs de risques professionnels et

au compte professionnel de préven-

tion » est entrée en application. Les

premiers décrets d'application sont

sortis le 27 décembre ! A la première

lecture attentive, guère de surprise

pour Jérôme Vivenza, membre de la

direction de la CGT en charge des

questions de santé au travail, mais

une certaine ironie sur le change-

ment de dénomination : « C'était

censé supprimer la pénibilité pour

parler de prévention. En fait, dans les

textes, il n'est plus question de pré-

vention ! » La pénibilité a, elle, été

remplacée par « l'exposition à cer-

tains facteurs de risques profession-

nels ».

out les charges lourdes !

Si les dix critères qui figuraient dans

feu le compte pénibilité sont tou-

jours dans les décrets, quatre d'entre

eux n'ouvrent plus droit à compensa-

tion au-delà d'un certain seuil d'ex-

position. Seuls sont pris en compte,

pour le calcul des points comptabili-

sés par le C2P, l'activité exercée en

milieu hyperbare, à des températures

extrêmes en dessous de 5 °C ou au-

dessus de 30 °C, au bruit ; le travail

de nuit, en équipes successives alter-

nantes, et le travail répétitif. En fin

d'année, l'employeur doit remplir

une déclaration auprès de l'orga-

nisme de Sécurité sociale dont il dé-

pend. Le C2P d'un salarié exposé à

un de ces facteurs de risque profes-

sionnel au cours de l'année écoulée

sera crédité de quatre points ; huit

pour deux facteurs. Ces points per-

mettront d'avoir accès à des forma-

tions ou de bénéficier d'un temps

partiel (avec sa rémunération com-

plétée) ou d'un départ anticipé à la

retraite. Le nombre de points est pla-

fonné à 100 sur l'ensemble de la car-

rière professionnelle. Le C2P fait par-

tie du compte d'activité et, à tout mo-

ment, il est possible de consulter son

nombre de points en se connectant à

ce dernier.

La manutention de charges lourdes,

les postures pénibles, les vibrations

mécaniques et surtout l'exposition

au risque chimique ont, eux, disparu.

Ces quatre critères donnent, en effet,

seulement lieu à une réparation des

lésions occasionnées. « Pour pouvoir

demander à partir en retraite plus

tôt, il faut justifier d'un taux d'invali-

dité de 10 %. être déjà malade, donc

! » s'insurge le syndicaliste. Cette in-

capacité permanente doit, bien sûr,

être reconnue d'origine profession-

nelle. La suppression d'un des cri-

tères fait particulièrement bondir le

syndicaliste, celui de l'exposition aux

« agents chimiques dangereux ( ), y

compris les poussières et fumées ».

Cette exposition a des effets qui sont

retardés parfois de dizaines d'années

et peut provoquer des pathologies

très graves, voire mortelles. « Le pa-

tronat ne veut plus être considéré

comme responsable des maladies

qu'il provoque. Il ne veut plus payer !

»

une liste déjà restrictive

La liste des facteurs de risques pro-

fessionnels puisqu'il ne faut plus par-

ler de pénibilité était déjà pourtant

fort restrictive. « Des formes de péni-

bilité qui sont pourtant importantes

et en développement ne font pas suf-

fisamment l'objet de dispositifs de

prévention : le manque d'autonomie

dans le travail, la pression tempo-

relle, les difficultés liées à la relation

au public », regrette Marion Gilles,

chargée de mission à l'Agence natio-

nale pour l'amélioration des condi-

tions de travail (Anact). « Si ces

formes de pénibilité concernent les

deux sexes, on les retrouve particu-

lièrement dans les métiers occupés

↑ 15

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très majoritairement par les femmes

(ceux du soin, notamment). Pour le

moment, même si elles ont un impact

sur la santé, elles sont très peu co-

difiées, elles restent considérées

comme des risques du métier . » La

reconnaissance de ces « facteurs de

risques professionnels » ne semble

pas dans l'air du temps ! ■

par Mélanie Mermoz

Tous droits réservés L'Humanité Dimanche 2018

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Parution : Hebdomadaire

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Cogestion : les socialistes veulent ouvrir les boîtes aux salariés

La proposition de loi du groupe «Nouvelle Gauche» pour étendre les pouvoirs de décisiondes salariés au sein des sociétés a peu de chances d’aboutir. Mais elle met la pressionsur l’exécutif, au moment où il prépare un texte «sur la croissance et la transformation desentreprises».

N° 11398jeudi 18 janvier 2018Édition(s) : Principale

Pages 12-131489 mots

FRANCE

«Chiche !» C’est en substance le défi

lancé aux députés socialistes à leurs

collègues de la majorité, ce jeudi, en

défendant, dans l’hémicycle de l’As-

semblée nationale, leur vision d’une

«codétermination à la française» : da-

vantage de salariés dans les conseils

d’administration et plus de partici-

pation dans les petites entreprises.

«Nos collègues d’En marche nous ont

répété qu’ils étaient prêts à reprendre

les bonnes idées dans chaque camp.

Voilà un sujet qui devrait les intéresser

!» fait valoir Dominique Potier

(Meurthe-et-Moselle), l’un des deux

initiateurs avec Boris Vallaud

(Landes) de cette proposition de loi

baptisée «entreprise nouvelle et nou-

velles gouvernances».

Sur demande de la majorité, ce texte

sera très probablement renvoyé en

commission. «Ce ne serait pas illo-

gique puisque c’est un sujet que nous

allons traiter et sur lequel nous serons

offensifs», fait valoir le député La Ré-

publique en marche (LREM) Stanislas

Guerini. L’élu de Paris rappelle ainsi

que ces questions figureront dans le

projet de loi «plan d’action pour la

croissance et la transformation des

entreprises» (Pacte) en cours de ré-

daction à Bercy et que le ministre de

l’Economie et des Finances, Bruno

Le Maire, doit présenter en avril au

Conseil des ministres. «C’est toujours

comme ça avec ce gouvernement. On

aimerait avoir un minimum de consi-

dération», se plaint Vallaud, pas mé-

content cependant d’être, avec ses

camarades du groupe Nouvelle

Gauche, dans les premiers à ouvrir ce

chantier attendu par les syndicats.

Que proposent les socialistes ?

De revoir fondamentalement le par-

tage du pouvoir dans les entreprises.

Après avoir fait adopter, sous le pré-

cédent quinquennat, une loi sur

l’économie sociale et solidaire, intro-

duit des administrateurs salariés

dans les grandes entreprises privées

et «généralisé» les droits de vote

double dans les sociétés du CAC 40

(pour les actionnaires en poste de-

puis au moins deux ans) pour favo-

riser les investissements de long

terme, les socialistes proposent ici

une «codétermination à la française».

Partant du principe que «les action-

naires ne sont pas propriétaires d’une

entreprise mais titulaires de droits et

ne sont pas les seuls exposés aux

risques», justifie Vallaud, les salariés

doivent pouvoir participer à l’organe

de décision de leur boîte. «Tout en

instituant une clause de revoyure»,

écrivent-ils dans l’exposé des motifs

de leur texte. Les députés du groupe

Nouvelle Gauche avancent l’idée de

deux administrateurs salariés dans

les entreprises de plus de 500 per-

sonnes, un tiers dans les structures

de plus de 1 000 personnes, et une

moitié au-dessus de 5 000. Depuis

le 1er janvier, avec la loi «relative au

dialogue social et à l’emploi» adoptée

en août 2015, seules les sociétés de

plus de 1 000 personnes en France

(ou celles en employant 5 000 dans

l’Hexagone et à l’étranger) ont obli-

gation d’ouvrir leur conseil d’admi-

nistration à un ou deux représentants

des salariés. «La loi commence à peine

à s’appliquer», souligne le député

La République en marche Stanislas

Guerini, auteur de plusieurs propo-

sitions destinées à nourrir le projet

de loi Pacte. L’élu de Paris préfère,

lui, renforcer l’actionnariat salarial,

«autre manière d’envoyer des salariés

au conseil d’administration».

Par ailleurs, les socialistes n’en dé-

mordent pas : ils veulent aussi, dans

cette proposition de loi, «tripler» les

droits de vote pour les actionnaires

«détenant leurs actions depuis au

moins cinq ans»,«étendre le bénéfice de

la participation financière» aux petites

entreprises (de 20 à 50 salariés), obli-

ger les directions à un «reporting fis-

cal» auprès des instances représenta-

tives du personnel… Mais encore de-

mander au gouvernement un rapport

d’information «sur le principe d’un

écart maximal décent de rémunéra-

tion», et modifier le code civil pour

y inscrire une nouvelle définition des

sociétés afin qu’elles tiennent

«compte des conséquences écono-

miques, sociales et environnementales

de [leur] activité».«C’est une logique

maximaliste, critique Guerini. C’est

difficile et créateur de conten-

tieux.»«L’Allemagne va bien au-delà de

ce qu’on propose ! revendique Val-

laud. Le "modèle" allemand nous est

présenté quand il s’agit de faire des ré-

↑ 17

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formes libérales, mais jamais lorsqu’il

s’agit de donner plus de droits aux sa-

lariés.»

Que projette le gouvernenent ?

Pour l’instant, quelques pistes. Dans

les 31 propositions soumises à

consultation publique depuis lundi

pour le Pacte, Le Maire a beaucoup

insisté lundi, dans ses vœux, sur un

objectif : «Que 100 % des salariés

[soient] couverts par un accord d’inté-

ressement et de participation.» Le gou-

vernement réfléchit donc à baisser,

voire à supprimer, le forfait social

payé par les employeurs afin que ces

derniers redéploient cet argent sur

des mesures d’intéressement.

Le Maire souhaite permettre aux pe-

tites entreprises (de 11 à 49 salariés)

de mettre en place un «dispositif de

partage de la valeur» et d’«encourager

l’élaboration» d’accords tout prêts au

niveau des branches. «La loi Le Maire

sera extrêmement prudente et modé-

rée», parie Potier. Le ministre de

l’Economie semble plus intéressé à

développer les «outils financiers»

pour les salariés (intéressement,

épargne, actionnariat…) plutôt que

d’ouvrir davantage les organes de dé-

cision aux syndicats. «Notre position

n’est pas arrêtée, précise-t-on chez

Le Maire. Faut-il baisser le seuil [de

participation des salariés aux conseils

d’administration] ? Nous sommes ré-

servés. Faut-il que le champ d’applica-

tion soit plus vaste [pas exemple au

secteur mutualiste] ? Probablement

que oui. Cela fera partie des discus-

sions.» Au ministère du Travail, on

se montre aussi prudent. «Le retour

sur investissement des actionnaires est

indispensable, mais il n’épuise pas la

responsabilité de l’entreprise. C’est un

enjeu de très long terme mais fonda-

mental», a déclaré Pénicaud, lundi,

lors de ses vœux. Rue de Grenelle,

comme à Bercy, on attend mars et

les conclusions de la mission «entre-

prises et intérêt général» confiée dé-

but janvier à l’ex-patronne de la

CFDT, Nicole Notat, et au président

de Michelin, Jean-Dominique Se-

nard. «Ils iront moins loin que nous sur

ces sujets», pronostique Vallaud.

D’autant que Bercy freine sur une

modification du code civil pour ajou-

ter la responsabilité sociale et envi-

ronnementale dans l’objet des socié-

tés, pour privilégier la création de

«statut d’entreprise à mission». Soit,

précise Bercy, des sociétés dans les-

quelles «des associés stipulent, dans

leur contrat de société, une mission so-

ciale, scientifique ou environnemen-

tale».

Que demandent les syndicats ?

Alors que les autres réformes sociales

du gouvernement - assurance chô-

mage et formation notamment -

avancent au ralenti, la CFDT pousse

sur ce sujet. Pour la centrale de Bel-

leville, le projet de loi Pacte, en pré-

paration à Bercy, doit permettre de

repenser la gouvernance de l’entre-

prise pour mettre en place, comme

le veulent les socialistes à l’Assem-

blée, une «codétermination à la fran-

çaise» revendiquée depuis longtemps

par le syndicat. «L’intérêt de l’entre-

prise se confond trop souvent avec celui

de ses financeurs, qui seuls sauraient

ce qui est bon pour elle. Il est temps

de rééquilibrer les pouvoirs en les par-

tageant», expliquait, le 19 décembre,

Laurent Berger, le secrétaire général

de la CFDT. Ce «meilleur partage»

passerait par un abaissement du seuil

à 500 personnes pour la mise en

place des administrateurs salariés.

Mais aussi par une augmentation de

leur nombre qui coïncide avec les

propositions des députés socialistes

: au moins deux administrateurs sa-

lariés dans les entreprises comptant

entre 500 et 1 000 personnes, un tiers

jusqu’à 5 000, et la moitié au-delà.

Mais la mesure, décriée par le patro-

nat, n’est pas encensée par tous les

syndicats. Interrogé par Libération, le

secrétaire général de Force ouvrière,

Jean-Claude Mailly, considère que

davantage de salariés dans les

conseils d’administration «n’est pas

une revendication prioritaire, car cela

ne changera pas la nature des choses».

D’autant que «l’expérience montre

qu’il y a une tendance à vouloir intégrer

ces salariés et à en faire des adminis-

trateurs comme les autres». Avec le

risque, poursuit-il, qu’ils finissent

«déconnectés du terrain». Loin d’un

modèle de cogestion à l’allemande,

FO préfère «des discussions accrues

sur les grandes orientations et la stra-

tégie de l’entreprise avec les instances

représentatives du personnel et les syn-

dicats». Soit un modèle où chacun

resterait à sa place. A la CGT, on re-

garde certes d’un bon œil l’arrivée de

nouveaux administrateurs salariés,

«à condition qu’ils soient élus et qu’ils

n’aient pas une épée de Damoclès sur

la tête à cause des règles de confiden-

tialité», précise le secrétaire confédé-

ral Fabrice Angéi. Mais on refuse

l’idée d’un «modèle de codirection».

Pour le responsable cégétiste, le

«renforcement du pouvoir d’interven-

tion des salariés» doit d’abord se faire

au Conseil social et écono-

mique (CSE), la nouvelle structure

fusionnant les actuelles instances de

représentation. La CGT revendique

un droit de veto des représentants du

personnel sur les plans de licencie-

ments, ou encore de regard sur la

gestion des aides publiques perçues

par les entreprises.

Quant à la modification de l’objet so-

cial de l’entreprise, les syndicats sont

pour. «Une réécriture des articles

concernés du code civil devrait prendre

en compte l’impact économique mais

aussi social et environnemental», note

la CFDT. «C’est utile, plaide aussi

Mailly. Il y a dix ans, la responsabilité

sociale de l’entreprise, c’était un pro-

duit marketing. Aujourd’hui, ce n’est

pas de la philanthropie, cela devient

une nécessité pour les entreprises.»

Mais «s’il n’y a pas de droits nouveaux,

cela ne suffira pas de changer l’objet

↑ 18

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social pour rééquilibrer les pouvoirs»,

prévient Angéi. «Tout va dépendre de

l’étendue du projet de loi de Le Maire,

pointe Mailly. Car si l’histoire du smic

semble remisée, il y a toujours une in-

quiétude sur les seuils sociaux» auquel

le ministre veut toucher. Ce qui agace

aussi la CGT : «On voulait parler tra-

vail mais, sous couvert de social et de

rééquilibrage, on continue de parler

emploi et fiscalité.» ■

par Lilian Alemagna et Aman-

dine Cailhol

Tous droits réservés Libération 2018

939573ff8cd0b80d358f13a0430481c41e89c66654b4079382397e6

Parution : Quotidienne

Diffusion : 75 824 ex. (Diff. payée Fr.) - © OJD PV 2016/2017

Audience : 961 000 lect. (LNM) - © AudiPresse One 2016↑ 19

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Unédic : une négociation minée par les doutes

Plusieurs responsables syndicaux et patronaux sont pessimistes sur leur capacité àparvenir à un accord

jeudi 18 janvier 2018Page 10

1163 mots

FRANCE

Ce sont des estimations, à manier

avec prudence, mais elles ne peuvent

que conforter les réticences des par-

tenaires sociaux face au projet du

gouvernement de transformer en

profondeur l'assurance-chômage.

Alors qu'elles tiennent, jeudi 18 jan-

vier, une seconde réunion consacrée

à ce chantier, les organisations syn-

dicales et patronales disposent de

statistiques vertigineuses sur l'im-

pact de certaines des mesures envisa-

gées.

Mentionnées dans un document de

l'Unédic, l'organisme -paritaire qui

gère le système d'indemnisation des

demandeurs d'emploi, ces données

portent sur les " effets possibles " in-

duits par l'extension de l'allocation à

de nouveaux cas de salariés -démis-

sionnaires. Si l'on s'intéresse à ceux "

déjà inscrits à Pôle emploi qui devien-

draient indemnisables " grâce à la ré-

forme, la " population potentiellement

concernée " est évaluée à " environ 140

000 personnes ".

" Degré de confiance moyen "

Précision importante : il ne faut pas

en déduire qu'une couverture devra

désormais être accordée à tous ces

chômeurs, puisqu'il n'est question

que d'un public potentiel, dont le vo-

lume " dépend fortement des condi-

tions d'éligibilité - au nouveau droit

- et des paramètres d'indemnisation ",

souligne l'Unédic. Mais le chiffrage

donne un aperçu de l'effort supplé-

mentaire susceptible d'être demandé

à l'assurance-chômage alors que sa

dette a atteint 33 milliards d'euros,

fin septembre 2017.

Quant aux démissionnaires qui ne fi-

gurent pas, à l'heure actuelle, dans

les fichiers de Pôle emploi mais qui "

s'inscriraient " en cas de mise en ap-

plication du projet -gouvernemental,

leur nombre -potentiel est estimé à "

environ 800 000 ". L'Unédic prend soin

d'indiquer que le " degré de confiance "

dans ce calcul est " moyen ". Mais il y

a de quoi s'interroger sur une réforme

qui -pourrait avoir comme consé-

quence, à court terme, d'accroître les

effectifs de demandeurs d'emploi. Le

gouvernement en a, bien sûr,

conscience. Il a, du reste, balisé stric-

tement le dispositif : " Un nouveau

droit à l'assurance-chômage (…) sera

ouvert, sous certaines conditions, à

toutes les personnes qui démissionnent

de leur entreprise en vue d'une évolu-

tion professionnelle ", écrit-il dans son

" programme de travail " remis, à la

mi-décembre 2017, aux organisa-

tions patronales et syndicales pour

cadrer la négociation en cours. Au-

trement dit, seules pourront en béné-

ficier les personnes qui ont un " pro-

jet " – à raison d'une fois par période

de cinq ans. L'allocation sera versée

moins longtemps que celle octroyée

aux demandeurs d'emploi " clas-

siques ".

Or, un tel schéma ne convainc pas

tout le monde. " Nous ne voulons pas

d'un petit machin pour les démission-

naires ", avait prévenu Véronique

Descacq, la numéro deux de la CFDT,

peu avant l'ouverture des discussions

entre partenaires sociaux, le 11 jan-

vier. " Il y a un front commun des syn-

dicats pour dire qu'il ne faut pas ins-

taurer des droits dégradés ", confie

Denis Gravouil (CGT). Au Medef, on

insiste sur la nécessité d'une " régula-

tion ", tout en exprimant une volonté

commune avec les organisations de

salariés : " Nous sommes prêts à re-

garder un système qui ne soit pas des

droits réduits. " Dans ce contexte, "

on devrait naturellement déboucher sur

un accord, s'agissant des démission-

naires ", pronostique Jean-François

Foucard (CFE-CGC). Mais la solution

trouvée a de fortes chances de se li-

miter à la mise en place d'un cas sup-

plémentaire de " démission légitime ",

qui s'ajouterait à ceux déjà pris en

charge par l'assurance-chômage, ob-

serve un responsable syndical. " Or,

poursuit-il, ce n'est pas ce que veut le

gouvernement. "

Sur la lutte contre le " travail précaire

" – un autre point-clé de la réforme

–, les discussions vont, semble-t-il,

tourner autour d'une proposition du

Medef, qui a identifié plusieurs sec-

teurs d'activité très touchés par le re-

cours aux CDD et par la " permittence

" – pratique consistant, pour une

même entreprise, à employer un in-

termittent du spectacle de façon per-

manente ou quasi permanente (par

extension, le terme peut aussi dési-

gner les personnes qui alternent des

contrats courts dans une même so-

ciété et des périodes d'inactivité du-

rant lesquelles elles touchent l'assu-

rance-chômage). Ces secteurs sont

l'hôtellerie-restauration, le monde

du médico-social et l'intérim, énu-

mère M. Gravouil. L'idée du patronat

↑ 20

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consisterait à placer ces branches

professionnelles face à leurs respon-

sabilités, afin qu'elles négocient des

mesures propres à résorber le préca-

riat. Soit un schéma comparable à ce-

lui de l'accord Unédic de mars 2017,

mais avec des dispositions qui se-

raient plus contraignantes.

Peu optimistes

Pas sûr que cette option convienne

à l'exécutif : si elle est jugée insuf-

fisante, " on a quelque chose qui est

tout prêt à être transcrit dans la loi ",

a mis en garde l'entourage de la mi-

nistre du travail, -Muriel Pénicaud,

à la mi-décembre 2017. Autrement

dit, le gouvernement dégainerait son

projet de bonus-malus, imposant des

-contributions financières plus éle-

vées aux entreprises qui licencient ou

" consomment " beaucoup de CDD.

Scénario qui effraie les organisations

d'employeurs.

Enfin, s'agissant de l'élargissement

de l'assurance-chômage aux indé-

pendants, plusieurs responsables

syndicaux et patronaux ne sont guère

optimistes sur leur capacité de par-

venir à un " deal ". " Hors de portée

", lâche M. Foucard. Ce sera difficile,

renchérit-on au Medef : " Ce n'est pas

un sujet qui relève du paritarisme

puisque les indépendants ne cotisent

pas. Il appartient à ceux qui les repré-

sentent et au gouvernement d'en discu-

ter. Ce n'est pas à l'assurance-chômage

de financer une prestation de solidari-

té. " Président de l'Union des entre-

prises de proximité (artisanat, com-

merce, professions libérales), Alain

Griset croit, au contraire, qu'un ac-

cord est envisageable : " Nous n'étions

pas demandeurs de ce projet, mais

nous avons fait des propositions. Il faut

poser des critères limitatifs, les indé-

pendants ne doivent pas être considé-

rés comme des profiteurs. "

Si les partenaires sociaux par-

viennent à un compromis, l'exécutif

risque fort de le juger très éloigné de

ses ambitions initiales. Et d'avoir en-

vie, du même coup, de reprendre les

commandes tout seul sur l'élabora-

tion de la réforme. De toute façon,

" les négociateurs n'ont aucune impor-

tance ", estime Jean-Claude Volot

(Medef) : " Tout est déjà décidé. Regar-

dez comment ça s'est passé sur les or-

donnances. S'il y a des modifications,

ce sera à la marge. C'est le politique qui

a la main, pas les partenaires sociaux.

"

Sarah Belouezzane, Raphaëlle

Besse Desmoulières, et Bertrand

Bissuel■

par Sarah Belouezzane, Ra-

phaëlle Besse Desmoulières, Et Ber-

trand Bissuel

Tous droits réservés Le Monde 2018

AB9673D58200800EE5621950690961E512E9556454A20DD7CFA30F6

Parution : Quotidienne

Diffusion : 278 790 ex. (Diff. payée Fr.) - © OJD PV 2016/2017

Audience : 2 416 000 lect. (LNM) - © AudiPresse One 2016↑ 21

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RÉFORME DU CODE DUTRAVAIL

↑ 22

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CODE DU TRAVAIL

Casse sur ordonnances dans le commercePimkie, Carrefour, KFC De nombreuses sociétés exploitent les opportunités offertes par la loi tra-vail, applicable depuis ce début d'année, pour licencier sans raison économique réelle.

jeudi 18 janvier 2018Page 8

814 mots

D epuis l'entrée en vigueur des

ordonnances Macron, le patro-

nat dispose de tout un arsenal pour

supprimer postes et acquis sociaux et

pour maximiser ses profits. Le sec-

teur du commerce est particulière-

ment touché : Pimkie, Vivarte, Carre-

four, Castorama, Monoprix, Cora,

KFC Les exemples se multiplient. Et

nombre de salariés de ces enseignes

étaient réunis hier à la CGT, à l'invi-

tation de la fédération commerce et

services, pour dresser un tableau des

méthodes employées. A Pimkie,

l'honneur d'ouvrir le bal. L'enseigne a

subi de plein fouet la dernière inno-

vation en matière de suppressions de

postes : la rupture conventionnelle

collective, que la direction a voulu

initier avant même la parution du dé-

cret, et qui a été rejetée par les syndi-

cats la semaine dernière. « La procé-

dure est rapide, à bas coût, la direc-

tion n'a pas besoin de l'approbation

du comité d'entreprise, et comme

tout peut se négocier en moins de

trois mois, c'est très dur d'informer

les salariés pour peser dans le rapport

de forces, mais on l'a fait quand

même », raconte Valérie Pringuez,

déléguée syndicale centrale (DSC)

CGT. Pimkie va devoir se contenter

d'un plan de départs volontaires,

mais les salariés subissent une pres-

sion redoublée. « Il faut lancer une

initiative sur les risques psychoso-

ciaux, plusieurs travailleurs sont me-

nacés de se faire licencier pour inap-

titude s'ils n'acceptent pas le plan de

départs volontaires. D'autres sont

pointés du doigt en public et on leur

dit : c'est toi qui feras partie du plan

de départs car on veut garder tes col-

lègues », explique Valérie Pringuez.

Chez Carrefour, on ne sait pas encore

à quelle sauce les salariés seront

mangés. Rupture conventionnelle

collective ? Plan de départs volon-

taires en plus du passage de nom-

breux magasins en location-gérance

? L'enseigne étudie les solutions les

plus favorables offertes par les or-

donnances, et les représentants du

personnel n'apprendront que le 23

janvier, en même temps que le pu-

blic, la stratégie choisie par la direc-

tion. « Avec la location-gérance, Car-

refour souhaite se désengager tota-

lement au niveau social tout en gar-

dant la main sur les magasins et

continuer à engranger les bénéfices

», explique Philippe Allard, DSC CGT

chez Carrefour. Selon lui, 11 000 sa-

lariés vont sortir du giron du groupe,

donc renoncer à leurs acquis et à leur

ancienneté, et 3 500 d'entre eux per-

dront leur emploi. « Je rappelle que

Carrefour bénéficie chaque année de

plus de 400 millions d'euros d'aide de

l'état », poursuit le syndicaliste. De

son côté, KFC a choisi la mise en

franchise, stratégie également facili-

tée par les ordonnances. Cela permet

à chaque restaurant de rester sous le

seuil des 50 salariés, et à l'enseigne

d'organiser son déficit en transférant

une part importante de son chiffre

d'affaires dans les paradis fiscaux. Et

de ne payer ni impôt sur les sociétés

ni participation. « KFC vient encore

de vendre à perte 42 restaurants et

n'a plus en propre que 15 enseignes

sur les plus de 200 ouvertes en France

», explique Marc Mukuta, respon-

sable CGT chez KFC. Outre la faci-

litation de la mise en franchise, le

groupe a profité des ordonnances

Macron en lançant un PSE pendant

la vente d'une partie de ses restau-

rants, ce qui était complètement illé-

gal auparavant, et dont le motif éco-

nomique est contesté par le cabinet

d'experts mandaté par les élus du

personnel. « Malgré cela, KFC a tou-

ché 6 millions d'euros de Cice ces

dernières années, mais l'argent

semble toujours bloqué au niveau de

la holding KFC France, qui n'a qu'un

seul salarié : le directeur général »,

sourit amèrement Marc Mukuta.

Les ordonnances ont donné aux

groupes toujours plus de moyens de

licencier en contournant les motifs

économiques. Et rendu les recours,

comme l'expertise économique, tou-

jours plus complexes. « Un autre

mauvais coup permis par les ordon-

nances va arriver dans le secteur avec

les contrats de chantier et cela s'an-

nonce très dangereux », s'inquiète

Amel Ketfi, secrétaire fédérale de la

CGT commerce et services. Le syn-

dicat craint qu'avec les fusions des

conventions collectives en cours, les

sociétés de sous-traitance et de mise

à disposition du personnel dans des

secteurs tels que la prévention et la

sécurité des grands magasins, le net-

toyage dans les enseignes, la restau-

ration collective y recourent massi-

vement. « La fin d'un contrat sera

aussi la fin pour les salariés, qui se-

ront plus précaires que jamais, c'est

ça encore les ordonnances », conclut

Amel Ketfi. ■

par Pierric Marissal

↑ 23

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Tous droits réservés L'Humanité 2018

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Parution : Quotidienne

Diffusion : 34 877 ex. (Diff. payée Fr.) - © OJD DSH 2016/2017

Audience : 372 000 lect. (LNM) - © AudiPresse One 2016↑ 24

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PROTECTION SOCIALE

↑ 25

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AU RAPPORT

Souffrance psychique au travail, un mal masqué

N° 11398jeudi 18 janvier 2018Édition(s) : Principale

Page 19427 mots

EXPRESSO

«Surcharge de travail, injonctions

paradoxales, horaires décalés, réduc-

tions de personnel…» liste Marine

Jeantet, directrice des risques profes-

sionnels à la Caisse nationale d’as-

surance maladie des travailleurs sa-

lariés (CNAMTS) : les causes de la

souffrance psychique au travail sont

multiples. Et l’ampleur du phéno-

mène a encore augmenté en 2016,

comme le montre le rapport de l’as-

surance maladie publié mardi, «même

si c’est moins exponentiel», précise

Marine Jeantet : «On était à 10 %

d’augmentation de 2011 à 2014, 5 %

en 2015, 1 % en 2016.»

Des travailleurs en souffrance psy-

chique, le Dr Pierre Bréchet, généra-

liste à Saint-Pierre-du-Mont

(Landes), dit en recevoir «souvent»

dans son cabinet : «Soit les patients

arrivent en décrivant leurs problèmes

franchement, soit ça prend le masque

de plaintes plus générales : manque de

tonus, fatigue… C’est notre travail de

creuser, mais la parole se libère.» Diffi-

cile de dégager des constantes socio-

logiques. Des profils divers défilent :

«Je reçois des jeunes qui débutent, des

gens en fin de carrière, en CDD, en

CDI… Le dernier patient que j’ai eu

avait 60 ans, et disposait d’un haut

poste à l’hôpital.» L’étude de la

CNAMTS, elle, évalue l’âge moyen

des personnes souffrant d’affections

psychiques liées au travail à 40 ans.

Médico-social, transports, commerce

de détail, sont les secteurs les plus

touchés. Et les femmes représentent

60 % des personnes concernées.

«Cela va du simple surmenage, pour le-

quel un arrêt d’une ou deux semaines

suffit, à des patients authentiquement

déprimés, pour lesquels plusieurs mois

d’arrêt, un traitement médical et un

suivi de spécialiste sont nécessaires»,

décrit le Dr Bréchet. Qui rappelle que

«les maux physiques sont souvent liés

aux maux psychiques. Les gens à qui

on demande d’en faire toujours plus, ils

n’en peuvent plus physiquement, alors

ils craquent psychologiquement».

Mais ces atteintes psychiques sont

rarement reconnues comme des ma-

ladies professionnelles. «Dans la

grande majorité des cas, les gens sont

en arrêt maladie et ça ne va pas plus

loin», assure le médecin. Idem pour

les faire reconnaître au titre d’acci-

dents du travail : «Quand une per-

sonne s’est blessée, l’employeur signe

et c’est réglé. Mais quand elle souffre

d’un conflit avec son supérieur, ça de-

vient complexe…»

C’est là que se joue le travail de suivi,

que souhaite améliorer Marine Jean-

tet : «On veut mieux accompagner les

victimes à faire reconnaître leurs

droits, et à reprendre le travail. Etre

en arrêt des mois et des mois, ce n’est

pas un projet de vie. Mais soit on les

aide à se reconvertir, soit ils sont sur

un secteur à risques, et il faut alors une

mobilisation locale sur leur lieu de tra-

vail…»

A lire en intégralité sur Libé.fr ■

par Maïa Courtois

Tous droits réservés Libération 2018

8d9e438285205700f50e1bb0260621491ca9fc64c4a60ac897454fb

Parution : Quotidienne

Diffusion : 75 824 ex. (Diff. payée Fr.) - © OJD PV 2016/2017

Audience : 961 000 lect. (LNM) - © AudiPresse One 2016↑ 26

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MOUVEMENTS SOCIAUX

↑ 27

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McDo, Holiday Inn, Areva, hôpitaux bravo aux marathoniens de la grève « Il y aeu moins

jeudi 18 au mercredi 24 janvier 2018Page 8

376 mots

ECO-SOCIAL

M cDo, Holiday Inn, Areva,

hôpitaux bravo aux maratho-

niens de la grève

« Il y a eu moins de grèves en France

en 2017 », se réjouissait « le Figaro »

du 4 janvier. A voir ! Le quotidien de

droite s'appuie sur le recensement du

site privé cestlagreve.fr. Le respon-

sable de « Luttes invisibles », obser-

vatoire d'Infocom CGT, le conteste

(blog de Jean-Marc B. sur Mediapart),

en en comptant cinq fois plus dans

la presse régionale. Ce qui est sûr,

c'est que, si la plupart sont locales, le

goût de la lutte est toujours là. Des

salariés s'engagent dans de véritables

grèves marathons. A Villefranche-

de-Rouergue (Aveyron), 5 employés

du McDonald's sont en grève depuis

le 23 août, avec la CGT, pour de

meilleurs salaires et conditions de

travail et le respect du droit syndical.

La direction du magasin renvoie à

celle de la chaîne qui soutient que

l'accord qui sortirait des négociations

annuelles obligatoires réglera tout !

Les femmes de chambre, gouver-

nantes et équipiers de l'Holiday Inn,

porte de Clichy, à Paris salariés du

sous-traitant Hemera , sont en grève

depuis le 19 octobre 2017, pour être

respectés et embauchés par l'hôtel,

déclarés et payés pour toutes leurs

heures. Ils font le tour d'Europe pour

porter leurs revendications. Après

Barcelone, Londres, Bruxelles, ce se-

ra Genève, le 20 janvier. A Areva de

La Hague, depuis le 3 décembre 2017,

les ouvriers postés en 5x8 tiennent

bon afin d'obtenir une compensation

pour les jours fériés travaillés : ils

veulent les récupérer, quand on veut

leur imposer une prime. Dans les hô-

pitaux, grèves et débrayages foi-

sonnent. Record sans doute pour les

personnels des urgences du CHU de

Clermont-Ferrand, soutenus par la

CGT, FO et SUD : près de 15 mois de

grève pour obtenir les moyens d'ac-

cueillir dignement les patients. En

grève, mais assignés à leur poste, ils

font leur travail tout en maintenant

l'alerte. ■

Tous droits réservés L'Humanité Dimanche 2018

D190F32D89A0B10BF5BA1EB0CB0C61FF16C9406334190A33FDEBF9C

Parution : Hebdomadaire

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EUROPE ET INTERNATIONAL

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TUNISIE

Au pied des montagnes de Tataouine, la quête d'une autre vieAu sud de la Tunisie, le sentiment de vivre dans un monde marginalisé domine la jeune généra-tion privée d'emploi qui rêve de travail et de développement. De quoi nourrir d'explosives frus-trations.

jeudi 18 janvier 2018Page 15

1392 mots

MONDE

L a blancheur immaculée du

minaret incliné de la mosquée

des Sept-Dormants domine la mon-

tagne de Chenini. Sur ces hauteurs

aux portes du désert reposeraient des

géants de 4 mètres, raconte la lé-

gende qui fait l'objet d'une sourate.

Ces chrétiens berbères auraient trou-

vé refuge en ces lieux, à quelques en-

cablures de Tataouine, à l'extrême

sud de la Tunisie, où ils se seraient

endormis trois siècles. A leur réveil,

en allant en ville, ils se rendirent

compte que leur argent n'avait plus

cours et décidèrent de regagner leurs

tombeaux. Voilà trente ans qu'Ibra-

him Chaïte transmet ce mythe mi-

chrétien mi-musulman. Cet ancien

berger est devenu au fil du temps le

« gardien du temple », mais il survit,

comme la plupart de ses concitoyens

confinés dans la grandeur de ces

lieux hostiles, mais regorgeant de ri-

chesses « Je garde cette montagne,

mais je n'ai pas de salaire et aucune

protection sociale », confie-t-il. Il est

toujours resté aux avant-postes, au

gré des tumultes de l'histoire récente

du pays, et de ces réveils émancipa-

teurs, jusqu'en 2011, lorsqu'un soulè-

vement social et populaire a chassé

du pouvoir le dictateur Zine El Abi-

dine Ben Ali. Il vit de la générosité

des gens du village troglodyte et des

trop rares touristes pour qui la région

se borne aux stations balnéaires de

Djerba la Douce.

Walid et Anis partagent avec Ibrahim

le thé parfumé au thym sauvage. Les

deux jeunes gens coiffés de leur

chèche et vêtus de l'habit tradition-

nel sont eux aussi en souffrance.

« Cela fait cinq ans que je travaille

gratuitement. Je le fais parce qu'il

faut préserver ces lieux, mais je vou-

drais avoir un emploi », confie Anis,

titulaire d'une licence en droit fiscal.

La révolte de 2010 née dans les gou-

vernorats de Sidi Bouzid et de Kas-

serine ont eu raison du satrape. En

janvier 2016, ces régions se sont de

nouveau soulevées contre la misère.

Au Sud, comme à Tataouine, le mal-

être des jeunes reste criant. Leur ave-

nir est plus qu'incertain en raison de

leurs conditions de vie précaires et

du manque d'emploi. Leur taux de

chômage, le plus élevé du pays, y

avoisine les 58 %. Le sentiment d'être

marginalisés, exclus du développe-

ment du reste de la Tunisie, est large-

ment partagé. L'an dernier, au prin-

temps, dans cette ville frontalière de

la Libye qui a subi les répliques de la

guerre et les assauts des djihadistes,

les jeunes diplômés ont pris la tête

d'un mouvement de protestation, en

dressant des barrages afin de bloquer

l'activité du site pétrolier d'El Ka-

mour, situé plus au sud de la cité. « Le

chômage et l'isolement de la région

nourrissent les frustrations. Nous

sommes entrés en conflit direct avec

les sociétés pétrolières qui ne res-

pectent pas les règlements de res-

ponsabilité sociale d'insertion des

chômeurs dans leur personnel. Nous

n'obtenons pas de réponse et il y a un

manque de transparence dans le re-

crutement », résume Zied Meguelbi,

président de l'Association régionale

des diplômés chômeurs. Comme tant

d'autres, il a achevé son cursus uni-

versitaire en littérature anglaise en

2009 et, depuis, il cumule des em-

plois sans lendemain. Son organisa-

tion a vu le jour après la révolution

de 2011 ; elle compte aujourd'hui 4

700 adhérents dont 70 % sont des

femmes, les plus diplômées et pre-

mières victimes du chômage.

Dans leur local situé dans le centre-

ville de Tataouine, les murs sentent

encore la peinture. Le siège sert « de

centre de formation et d'aide dans les

démarches des chômeurs ». Il pallie

« l'absence de l'état, ses lacunes »,

précise Zied. Il y a un an donc, les

jeunes de Tataouine sont montés en

première ligne. En réponse aux sit-in

organisés par les collectifs citoyens,

le président tunisien, Béji Caïd Es-

sebsi, s'était dit prêt à recourir à l'ar-

mée.

« La jeunesse a perdu confiance en la

classe politique, elle la juge peu cré-

dible. Nous avons le sentiment que,

depuis la révolution, les gouverne-

ments n'ont pas tenu leurs pro-

messes, que la réalité n'a pas chan-

gé », soutient Salim Bounhas, secré-

taire adjoint de l'union régionale tu-

nisienne du travail. La centrale syn-

dicale a joué un rôle de médiateur

lors du conflit qui a abouti, après des

négociations serrées, à la convention

↑ 30

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dite d'El Kamour avec, à la clé, la

création de 1 500 emplois dont 300

pour des diplômés. Mille autres em-

plois sont en cours de déblocage ainsi

que la mise en place de prêts bonifiés

pour des jeunes porteurs de projets

économiques. « La société du Gaz du

Sud a créé de nouveaux services.

Nous avons imposé que 80 jeunes

soient embauchés selon le principe

que les emplois créé-s dans la région

doivent en priorité être donnés aux

jeunes de la région », poursuit le syn-

dicaliste alors que de futures usines

de ciment et de gypse doivent sortir

de terre prochainement. Un Institut

des études supérieures spécialisé

dans les ressources énergétiques un

projet pilote en Afrique est égale-

ment en projet. Suite aux mobilisa-

tions, enfin, un fonds de 80 millions

de dinars (environ 27 millions d'eu-

ros) a été débloqué pour la création

d'emplois, notamment au sein de la

Société de l'environnement et de jar-

dinage de Tataouine. « Ces emplois

dans l'environnement et le jardinage

sont scandaleux, juge Zied Meguelbi.

L'état n'a pas de stratégie claire.

Après la révolution, nous avons

connu des conflits politiques qui ont

ralenti le développement du pays.

Mais sept ans de transition politique,

c'est très long », juge-t-il. « Nos ré-

gions manquent d'infrastructures et

d'un véritable tissu économique. Les

réponses de l'état décidées dans l'ur-

gence ne sont pas durables. Il faut

procéder à une expertise pour miser

sur un développement durable qui ne

menace pas nos ressources natu-

relles », insiste-il.

Mais sans marge de manœuvre bud-

gétaire et pris dans l'étau du FMI, le

premier ministre, Youssef Chahed,

avance des réponses au goût amer.

« L'économie est exsangue. Les Tuni-

siens n'en peuvent plus des petits sa-

laires alors que le coût de la vie est

exorbitant. L'inflation était déjà de

6,4 % en décembre. Le dinar est dé-

valué. La tension est à son comble. Le

gouvernement d'union nationale ne

répond pas aux attentes par incom-

pétence mais en raison d'un consen-

sus mou et d'intérêts divergents

entre la gauche et les islamistes d'En-

nahdha. Nous vivons une situation

de déliquescence », s'alarme Samy

Chapoutot, membre du secrétariat

d'Al-Massar (gauche). La semaine

dernière, des rassemblements ont eu

lieu dans les principales villes de Tu-

nisie contre la cherté de la vie et la loi

de finances 2018 qui prévoit, entre

autres, une augmentation de 1 % de

la TVA l'impôt le plus injuste et des

hausses des prix des carburants, de

l'électricité ou encore de la télépho-

nie

« Les gens sont déçus et les islamistes

essaient de tirer profit de l'instabilité

politique. Il y a une urgence mal ap-

préhendée : la déconnexion entre les

responsables politiques et la popula-

tion, surtout les jeunes. C'est pour-

quoi les élections municipales de mai

vont être marquées par un taux

d'abstention affolant », prédit le res-

ponsable politique. Sur les hauteurs

de Chenini, balayées par les vents qui

soufflent sur l'immensité de sublimes

paysages lunaires à couper le souffle,

Walid, lui, n'attend qu'une chose : du

travail. A l'image de la jeune généra-

tion qui, depuis la révolte de 2011, ne

s'est plus endormie. ■

par Cathy Dos Santos

Tous droits réservés L'Humanité 2018

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Parution : Quotidienne

Diffusion : 34 877 ex. (Diff. payée Fr.) - © OJD DSH 2016/2017

Audience : 372 000 lect. (LNM) - © AudiPresse One 2016↑ 31

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HD. La Tunisie a connu plusieurs nuits consécutives d'affrontements entremanifestants et forces

jeudi 18 au mercredi 24 janvier 2018Page 31

779 mots

MONDE

H D. La Tunisie a connu plusieurs

nuits consécutives d'affronte-

ments entre manifestants et forces

de l'ordre à la suite d'une contesta-

tion sociale Y a-t-il un risque d'em-

brasement de la rue ?

Samir Taieb. La question se pose,

dans tous les cas, de savoir qui a in-

térêt à se livrer à des actes de casse

et de pillage durant la nuit. Les ma-

nifestations doivent avoir lieu dans

la journée, dans le calme et la séré-

nité. Les forces de l'ordre ont pour

mission de les encadrer et de faire en

sorte que tout se passe bien. Nous vi-

vons en pays de liberté, sous la pro-

tection de la Constitution. Les choses

sont assez difficiles comme ça, il ne

faut pas en rajouter. Ce sentiment est

partagé par la grande majorité de la

population.

HD. Reste que les raisons de la

contestation sont, elles, bien réelles

: un chômage à plus de 15 %, dont

une majorité d'universitaires ; l'infla-

tion à plus de 6 % en 2017 La réaction

n'était-elle pas prévisible ?

S. T. Une chose est sûre, les mesures

prises dans le cadre de la loi de fi-

nances méritent d'être mieux expli-

quées. Celles-ci sont certes doulou-

reuses, mais les sacrifices sont par-

tagés par toutes les catégories de la

population, à commencer par les plus

favorisées. Parmi les contestataires

de cette loi, il y a d'ailleurs des chefs

d'entreprise, des personnalités du

monde des affaires. Certaines

hausses vont effectivement toucher

les plus vulnérables. Reste qu'une

lecture sereine de cette loi de fi-

nances révèle que les mesures d'ac-

compagnement et les transferts so-

ciaux existent bel et bien, et n'ont

jamais été aussi élevés. Cela étant,

les difficultés économiques du pays

constituent une réalité incontour-

nable. Le gouvernement a choisi la

voie la plus difficile. On aurait pu,

comme l'ont fait nos prédécesseurs,

continuer à ne rien changer, ritua-

liser les mécanismes antérieurs de

peur des réactions dans la rue. Nous

avons fait le choix de la franchise et

de la clarté.

J'ajoute qu'il y aura, dans les jours à

venir, des points presse de respon-

sables de la sécurité, de la défense

ou de la justice. Car, les faits sont

là : oui, de l'argent frais a largement

circulé parmi les manifestants ; oui,

on a arrêté à des « distributeurs de

billets » des jeunes qui se livraient à

des actes de casse et de pillage durant

la nuit Oui, on a vu des proches de

ceux qui sont actuellement en prison

à la suite de la campagne anticorrup-

tion fomenter des troubles, encoura-

ger à la destruction de biens L'appel-

lation cercles ou réseaux mafieux est

appropriée. En réalité, ce n'est pas la

loi de finances, votée de façon démo-

cratique, qui est en cause, mais bel et

bien les résultats de la campagne an-

ticorruption.

HD. On parle également de retour en

force des milieux d'affaires liés au ré-

gime du président déchu Ben Ali, de

la restauration de son système

S. T. Je suis ministre de ce gouverne-

ment et vous savez très bien que je

n'appartiens pas à ce milieu. Je tiens

à dire que les choses sont un peu exa-

gérées. Je n'ai pas vu ces gens-là rô-

der autour des institutions de l'état et

je n'adhère pas à cette thèse de la res-

tauration du système dont vous par-

lez. Aujourd'hui, en Tunisie, notre

volonté est d'imposer, par-dessus

tout, l'autorité de la loi. Toute per-

sonne impliquée de près ou de loin

dans une forme quelconque de cor-

ruption doit être poursuivie.

Hommes d'affaires, anciens ou nou-

veaux, ceux qui ne violent pas la loi

n'ont rien à craindre. Dans le gou-

vernement auquel j'appartiens, nous

sommes convaincus que la phase de

transition démocratique est en voie

d'achèvement et qu'il faut normaliser

toutes les situations. Nous aspirons à

être définitivement un état de droit,

avec des obligations et des responsa-

bilités.

« Les difficultés économiques consti-

tuent une réalité incontournable »

Ministre de l'Agriculture et de l'Eau,

Samir Taïeb, secrétaire général du

parti Al Massar (gauche, commu-

niste), continue de justifier la poli-

tique du gouvernement et estime que

des réseaux mafieux opposés à la

campagne anticorruption mani-

pulent la détresse des jeunes. Il re-

connaît cependant que la contesta-

tion des mesures de la loi de finances

est légitime. ■

Entretien réalisé par N. T.

Tous droits réservés L'Humanité Dimanche 2018

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Parution : Hebdomadaire

↑ 32

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BÉNIN

Fronde sociale pour la défense du droit de grèveDepuis mardi, le Bénin est paralysé par une grève de soixante-douze heures reconductible dansla fonction publique, à l'appel des sept centrales syndicales.

jeudi 18 janvier 2018Page 16

614 mots

MONDE

L a « gouvernance de rupture »

dont le président, Patrice Talon,

veut faire sa marque de fabrique de-

puis son investiture, le 6 avril 2016,

sème déjà la discorde sur le terrain

social. Depuis mardi, le Bénin est pa-

ralysé par une grève de soixante-

douze heures reconductible dans la

fonction publique, à l'appel des sept

centrales syndicales du pays. Premier

motif de contestation, la loi votée le

28 décembre dernier, qui abolit le

droit de grève pour les personnels de

la santé, de la justice, de l'adminis-

tration pénitentiaire et des forces de

sécurité, gendarmes, douaniers et

policiers. Des « secteurs sensibles »,

avait alors justifié la majorité, tou-

chés, en 2017, par de longs mouve-

ments sociaux.

Patrice Talon assume sans ciller cette

restriction inédite d'une liberté syn-

dicale pourtant inscrite dans la

Constitution béninoise. « Une partie

de notre élite intellectuelle, syndi-

cale et politique s'interroge encore,

et de manière vive, sur la pertinence

de nos choix qui, quoique difficiles,

sont nécessaires au redressement de

notre pays, a-t-il expliqué lors de ses

vœux aux institutions et aux corps

diplomatiques. Il faut encore que

l'état, dans son organisation, dans sa

gestion, dans son administration et

dans le comportement de ses agents,

rende attrayant et compétitif notre

environnement économique et so-

cial. C'est le sens des réformes struc-

turelles initiées et adoptées tout ré-

cemment par notre Assemblée natio-

nale. »

Cette attaque contre les droits des

salariés de la fonction publique n'est

pas sans lien avec les exigences des

bailleurs internationaux. Au prin-

temps dernier, le Fonds monétaire

international (FMI) concluait avec le

Bénin un accord triennal au titre de

la facilité élargie de crédit (FEC) pour

un montant de 123,6 millions d'eu-

ros, en contrepartie d'un « pro-

gramme de réformes économiques et

financières ». Objectifs : « moderni-

ser les administrations », « éliminer

les obstacles au développement du

secteur privé » et « améliorer le cli-

mat des affaires », pour reprendre la

novlangue du Fonds.

Mais le droit de grève n'est pas la

seule pomme de discorde. Les cen-

trales syndicales à l'origine de ce

mouvement de protestation dé-

plorent aussi l'absence de dialogue

social, « la violation des libertés indi-

viduelles et collectives se traduisant

par la mise aux arrêts de policiers et

de forestiers », la nouvelle loi sur

l'embauche qui restreint les possibi-

lités d'accès à un contrat à durée in-

déterminée, le non-paiement des

primes de rentrée à tous les ensei-

gnants, la hausse des frais d'inscrip-

tion à l'université, les privatisations

dans les secteurs de l'eau, de l'électri-

cité, des télécommunications, ou en-

core le budget 2018, qui consacre une

pression fiscale accrue sur les sala-

riés.

Affairiste ayant fait fortune dans le

sillage de la libéralisation de la filière

coton, Patrice Talon n'a jamais fait

mystère de ses intentions ultralibé-

rales. « Il a choisi l'option du tout-

privé et de l'état minimum », tranche

le syndicaliste Paul Essè Iko, proche

du Parti communiste béninois. « Pour

Patrice Talon, réformer veut dire pri-

vatiser, analyse aussi Noël Chadaré,

secrétaire général de la Confédéra-

tion des organisations syndicales in-

dépendantes du Bénin (réformiste).

La société béninoise n'est pas prête

pour l'ultralibéralisme, on n'a aucun

filet social, c'est trop brutal. » Au Bé-

nin, le taux de pauvreté atteint 40,1

% en dépit d'une croissance écono-

mique dépassant les 5 % ces der-

nières années. ■

par Rosa Moussaoui

Tous droits réservés L'Humanité 2018

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