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LE MONDE ETUDIANT 80 BOULEVARD AUGUSTE-BLANQUI 75707 PARIS CEDEX 13 - 01 57 28 20 00 N 3/2011 Quotidien Paris avec dim. Surface approx. (cm²) : 1834 N° de page : 66-69 Page 1/4 DAUPHINE4 6464486200509/GAW/AMR/2 Eléments de recherche : UNIVERSITE PARIS DAUPHINE ou UNIVERSITE PARIS IX DAUPHINE : à Paris 16ème, toutes citations Reprendre ses études.' Une formation de 12 à 18 mois, c'est long. C'est pourtant un investissement personnel et financier que font de plus en plus de cadres. Un choix payant, à condition de savoir à quoi on s'engage. •J; « • e ne me voyais pas responsable des ventes \ jusqu'à 60ans, se souvient Sophie Benoist, 40 ans. En revanche, le côté management du métier m'intéressait beaucoup. J'ai profité du plan de restructuration annoncé par mon entre- prise pour postuler au MBA management des ressources humaines de Dauphine. » À l'image de Sophie, des milliers de cadres choisissent cha- que année de reprendre leurs études. À mesure Un calcul payant l>> Le Fongecif d'Île-de-France s'est intéressé au devenir des salariés ayant bénéficié d'un congé individuel de formation (GIF), I ans après leur formation. En exclusivité pour Le Monde, voici les résultats de cette vaste enquête* 1 ' auprès des personnes ayant suivi une formation de niveau master, qui devraient rassurer les candidats à l'aventure. Décrocher un diplôme alors qu'on est déjà salarié, c'est non seulement possible, puisque 92 % des salariés ayant suivi un master l'ont obtenu, mais c'est surtout un coup d'accélérateur efficace à sa carrière. Ainsi, 51 % des diplômés ont changé d'entreprise et 2l %, de secteur d'activité. Mieux: 50 % ont obtenu une augmentation, et 40 % ont vu leur statut évoluer. Sans surprise, leur perception de la formation est très positive. 75 % des diplômés pensent qu'elle est utile pour changer de métier, et 72 % pour changer de statut. Enfin, 52 % estiment que c'est un facteur pour augmenter son salaire. I. « impact du congé mdtviduf I de formation sur ig parcours des Franciliens », enquête effectuée en 2009 par te Credoc auprès de 4400 bénéficiaires de Clf en Ile-de-France (dont 98 de niveau master). que les carrières s'allongent et deviennent moins linéaires, les formations diplômantes sont un moyen de poser de nouveaux j alons dans les cursus professionnels. Elles permettent non seulement d'acquérir de nouvelles compéten- ces, mais aussi de les valoriser par un titre reconnu. Pour répondre à cette nouvelle demande, les masters, mastères spécialisés et MBA à temps partiel, mieux adaptés à la vie des entreprises, se multiplient. Même les organismes de forma- tion professionnelle s'y mettent. « Ces dernières années, nous avons créé pas moins de 10 mastères spécialisés en partenariat avec de grandes éco- les », indique Catherine Goutte, directrice du développement du groupe Cegos. Un accélérateur de carrière La plupart des candidats se situent dans la tranche d'âge 30-45 ans. Pour eux, ces forma- tions correspondent souvent à des points à mi- carrière, qu'ils veuillent changer de métier, de secteur, ou grimper dans la hiérarchie. « Après quelques années d'exercice, certains salariés réa- lisent qu 'ils ne veulent pas faire carrière dans la branche qu'ils avaient initialement choisie », constate Frédéric Henrion, directeur des res- sources humaines de la Lyonnaise des eaux. C'est notamment le cas des profils experts - ingénieurs, financiers - très identifiés « tech-

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Reprendre ses études.'

Une formation de 12 à 18 mois, c'est long. C'est pourtant uninvestissement personnel et financier que font de plus en plus de

cadres. Un choix payant, à condition de savoir à quoi on s'engage.

•J;« • e ne me voyais pas responsable des ventes\ jusqu'à 60ans, se souvient Sophie Benoist,

40 ans. En revanche, le côté management dumétier m'intéressait beaucoup. J'ai profité duplan de restructuration annoncé par mon entre-prise pour postuler au MBA management desressources humaines de Dauphine. » À l'image deSophie, des milliers de cadres choisissent cha-que année de reprendre leurs études. À mesure

Un calcul payantl>> Le Fongecif d'Île-de-France s'est intéressé au devenir des salariés

ayant bénéficié d'un congé individuel de formation (GIF), I ansaprès leur formation. En exclusivité pour Le Monde, voici lesrésultats de cette vaste enquête*1' auprès des personnes ayantsuivi une formation de niveau master, qui devraient rassurer lescandidats à l'aventure. Décrocher un diplôme alors qu'on est déjàsalarié, c'est non seulement possible, puisque 92 % des salariésayant suivi un master l'ont obtenu, mais c'est surtout un coupd'accélérateur efficace à sa carrière. Ainsi, 51 % des diplômésont changé d'entreprise et 2l %, de secteur d'activité. Mieux: 50 %ont obtenu une augmentation, et 40 % ont vu leur statut évoluer.Sans surprise, leur perception de la formation est très positive.75 % des diplômés pensent qu'elle est utile pour changer de métier,et 72 % pour changer de statut. Enfin, 52 % estimentque c'est un facteur pour augmenter son salaire.I. « impact du congé mdtviduf I de formation sur ig parcours des Franciliens »,enquête effectuée en 2009 par te Credoc auprès de 4400 bénéficiairesde Clf en Ile-de-France (dont 98 de niveau master).

que les carrières s'allongent et deviennentmoins linéaires, les formations diplômantessont un moyen de poser de nouveaux j alons dansles cursus professionnels. Elles permettent nonseulement d'acquérir de nouvelles compéten-ces, mais aussi de les valoriser par un titrereconnu.

Pour répondre à cette nouvelle demande, lesmasters, mastères spécialisés et MBA à tempspartiel, mieux adaptés à la vie des entreprises,se multiplient. Même les organismes de forma-tion professionnelle s'y mettent. « Ces dernièresannées, nous avons créé pas moins de 10 mastèresspécialisés en partenariat avec de grandes éco-les », indique Catherine Goutte, directrice dudéveloppement du groupe Cegos.

Un accélérateurde carrière

La plupart des candidats se situent dans latranche d'âge 30-45 ans. Pour eux, ces forma-tions correspondent souvent à des points à mi-carrière, qu'ils veuillent changer de métier, desecteur, ou grimper dans la hiérarchie. « Aprèsquelques années d'exercice, certains salariés réa-lisent qu 'ils ne veulent pas faire carrière dans labranche qu'ils avaient initialement choisie »,constate Frédéric Henrion, directeur des res-sources humaines de la Lyonnaise des eaux.C'est notamment le cas des profils experts- ingénieurs, financiers - très identifiés « tech-

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UN DIPLOME EN FORMATION CONTINUE

nique » et qui cherchent a ajouter de nouvellescordes a leur arc, afin de \ iser des postes plusgénéralistes Diplôme de Sciences Pô etd ESCP Europe Renaud Mahyer n'avait pasbesoin d'un nouveau trophée a son palmarèsacadémique Pourtant c'est grâce au masterespécialise de Supelec sur les nouveaux marchesde l'énergie (« energy manager ») qu'il a pu troquer sa casquette de contrôleur de gestion chezRenault contre un véritable poste de managerd'équipe chez GDF Suez en prise plus directeavec la vie de I entreprise

Autre cas de figure les profils universitairesqui se retrouvent en concurrence avec les diplomes des grandes écoles et prennent consciencequ ils n'ont pas avec les mêmes atouts en mainTitulaire d un DEA d'histoire, Arnaud, 37 ans,en avait assez de végéter dans la maison d'edition qui l'avait embauche une dizaine d'annéesauparavant A l'occasion d un plan social, il anégocie son départ et entame un mastere specialise en management de l'innovation a I Ecolecentrale de Paris Deux ans après sa sortie cetancien chef de projet se retrouve a la tête d'unedivision de 200 personnes au sein d'un grandgroupe de communication, et a multiplie sonsalaire par 2,5

Pour d autres encore, le diplôme est unerevanche personnelle et un moyen de fairesauter les derniers verrous dans leur ascension«Au delà de la quarantaine on a le cas depersonnés qui sont arrivées a des postes a responsabilité

par promotion interne Le master est pour euxune consécration une manière de se faire reconnaître par leurs pairs », explique CatherineGoutte « Quand on est autodidacte faire reconnaître ses compétences par un diplôme évite de seretrouver fragilise sur le marche du travail en casd'accident dans I entreprise C est une véritablearme antichomage » insiste Sabine Faist,conseillère au Fongecif d Ile de France

Élargirson réseau

Elargir son reseau professionnel est un autrebénéfice de la démarche « Une formation de cetype, c est une mine de contacts professionnels,confirme Jérôme Dezeque, diplôme du MBAmanagement des ressources humaines de Dau-phine Tous mes camarades de promotion avaientau minimum 5 ans d'expérience et des jobs a responsabihtes - leprerequispour être sélectionne »Etre inscrit dans I annuaire des anciens de sonécole ouvre également des portes Même sicertains n attendent pas aussi longtemps avantd être sollicites » J ai été contacte par des chasseurs de tête avant même d'avoir fini ma formation », s'étonne encore Arnaud, qui, de cettefaçon, a enchaîne 2 postes a responsabilités en2 ans « On constate un certain turnover après cetype déformation », confirme Etienne Menut,directeur des ressources humaines de SierraWireless une société canadienne de telecommu

Qui se forme?Les stagiaires en

formation continue

peuvent être soit

dessalâmes prsen

charge par le plan

de formation

de I entreprise soit

en congé formation

(avec une prise

en charge totale

ou part elle

parle Fongecf)

ou encore

des demandeurs

d emploi (dont

les frais de formation

peuvent être pris

en charge

par Pôle emplo )

Une contribution

ndividue le

peut être demandée

Enfin lacces

aux diplômes

de n veau masterpeut aussi se faîne

par la procédure

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nications A tel point que certaines entreprisesfont signer des clauses de « dédit formation »,pour être sures de conserver leurs salaries al'issue de leur cursus « Si on a investi financierement dans la formation, on demande ausalarie de s'engager a rester de I a 3 ans dansl'entreprise », insiste Etienne Menut

Soignez la préparationde votre projet

Si les « success stories » sont forcement alléchantes reprendre des études a 35 ou 40 ansdemande une bonne dose de volontarisme« Dans la grande majorité des cas la démarcheest a I initiative du salarie avant de devenir unprojet d'entreprise » rappelle Catherine GouttePour avoir une chance de convaincre son bossmais surtout pour ne pas se tromper de cursus,mieux vaut prendre le temps de bétonner sonprojet «Avant de postuler pour mon MBA enressources humaines, je suis allée rencontrer desDRHpour tester mon projet auprès d'eux raconteSophie, notre ex responsable des ventes Je leur

ce Se former est nécessaire pourrester dans la course »

ujourd'hui, Jean-Louis DétailleLpeut être fier d'être diplôme du ceiebre

e-MBA de HEC. Mais que de chemin parcourudepuis qu'il est entre sur le marchédu travail avec un simple BTS d'hôtellene.« En 1989, l'ai choisi de foire une maîtrisede gestion a Dauphins, financée par le fongecif,parée que mon BTS ne me permettait plusde progresser. }'ai Instantanémentdouble mon périmètre d'action et mon salaire, »Enchaînant les fonctions financières dansl'hôtellene et le tourisme, if n'en

arrive pas moins en 2008 au constat que lui et son entrepriseveulent se séparer. «. Dons le cadre de mon départ,l'ai obtenu le financement d'un MBA. Et j'ai été accepte a HEC.Une formidable expérience de IS mois avec 70 cadresde haut niveau qui, comme moi, souhaitaient passer du statutd'expert dans leur domaine a une vision stratégique de l'entreprise, »Celui qui est aujourd'hui CFO secrétaire général en France d'unegrande entreprise européenne du surgelé, Eismann, se souvientde sa formation comme d'un « bain de jouvence et {'occasiond'intégrer un fabuleux reseau d'anciens. Se former est nécessairepour rester dans fa course ». Aujourd'hui encore, même s'ilest fatigue par sa journée, i! ne rate pas une réunion. Son conseilpour aller vers la réussite ? « J'en aurais plein, mais regardezla vidéo de Philippe Gabiltet, professeur a ESCP Europe, tout y estdit f >i (tapez « ESCP facteur chance » sur Google). • o, ft.

Jean-Louis Détaille.

ai demande s'ilsprendraient des gens comme moidans leur équipe, et quels étaient les diplômesauxquels ils accordaient le plus de crédit »Contacter les responsables des formations envisagees demander les coordonnées d'anciensélevés, permet également de mieux se projeterdans l'apres diplôme Sans oublier le voletfinancement essentiel dans la phase de preparation

Vient le temps de mettre son entreprise dansla boucle en gardant a I esprit qu elle n'estpas a l'origine du projet et que au vu de la duréede la formation envisagée elle exigera desefforts en échange de son accord « Au sein dugroupe Suez, on est plutôt favorable a ce type dedemandes, indique Frédéric Henrion Mais a tacondition qu'elle s'effectue dans une véritabledémarche de co investissement A savoir legroupe prend en charge le cout de la formation etdemande aux salaries d'investir totalement ouen partie leurs jours de congés payes ou de RTTpour couvrir les journées de cours, en général 3ou 4 par mois » Mais quelle que soit la sociétéle cas par cas demeure la règle « On n'apportepas le. même soutien a tous les projets préciseainsi Etienne Menut, chez Sierra WirelessCela dépend de leur cohérence et de l'intérêt pourl'entreprise Au minimum on tentera d'être facilitateurs et on autorisera quelques absences surle temps de travail Mais on peut aussi prendrel'intégralité du temps et du cout de la formationa notre charge » Seule constante quel que soitle compromis trouve rares sont les entreprisesqui acceptent d aménager le poste de travaildans le cas d'une formation a temps partielCharge a l'étudiant salarie de s'organiser pourtout mener de front

Attentionà la surchauffe...

« En termes de temps et d ènergie, passer undiplôme quand on est salarie est un investissement majeur », prévient Catherine GoutteRetourner sur les bancs de l'école, rédiger unmémoire requiert des efforts intellectuelssans commune mesure avec ce que l'on vit enentreprise Renaud Mahyer n'en revient toujours pas d'être allé au bout de son masterespécialise a Supelec « Les premiers modulesd'enseignement étaient extrêmement techniques Moi qui avais fait Sciences Pô et l'ESCPj 'aidu acquérir des connaissances sur les systèmesélectriques ou la manière de produire de I ènergieA un moment, je me suis vraiment demande sij'allais y arriver' »

Sur le plan personnel aussi, la surchauffe esta prévoir Thibaut Rycx, fraîchement diplôme

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I QUESTIONS A

FSIStf conseillère au Fongecif Île-de-France

« II faut beaucoup de motivation et de persévérance »Le Fongecif est l'organisme chargé d'accompagner et de financer les salariés du secteur privé porteursde projets de formation professionnelle. En 2009, plus de 30000 personnes ont bénéficié d'un congéindividuel de formation (CIF) et ont pu suivre une formation diplômante.

Comment réussir sapériode déformation?Sabine Faist. En étantle plus clair possible surles contraintes qu'un cursusde ce niveau représente,Certains imaginent le retoursur les bancs de l'écolecomme une parenthèseenchantée, La réalité estbeaucoup moins rosé II fautréapprendre à se concentrerdes heures durant faire sesdevoirs... Cela demandebeaucoup de motivationet de persévérance.

Faire un temps partielcomplique-t-il la donne?S, F, Pouvoir se concentrersur sa formation, et seulementsa formation une annéedurant, semble idéal. Pourtant,90 % des salariés optentpour un cursus à tempspartiel. Ils ne veulent pass'absenter trop longtempsde leur entreprise, de peurde se retrouver hors courseà leur retour Cela doublela charge de travail etdemande une sacrée capacitéd'adaptation • durant 18 mois,

c est comme s'ils avaientune double personnalité, cellede la personne en formationet celle de la personne autravail Ce n'est pas évidentII y a une rigueur à s'imposer!

Et dans sa viepersonnelle?S. F. C'est le volet que lescandidats sous-estimentle plus. Nous les alertonssur les perturbations qu'uneformation longue entraînesur la vie de famille. On estbeaucoup moins disponible

on travaille le soir, le week-end,durant les vacances..Dans la famille, tout le mondedoit adhérer au projetet jouer le jeu, sinon, c'estla catastrophe assurée. •

du master management des organisations deBordeaux École de management, se souvientd'avoir frôlé le « burn-out » : « Trois jours parmois, je dormais à Bordeaux, et c'était à ma com-pagne, restée à Angoulëme, de gérer seulenos 4 enfants... Sans compter que j'étais aussidans mes bouquins le soir et les week-ends. ÀNoël, la situation était tellement tendue qu'on acoupé les ponts pendant 4 jours. » Pour pouvoir seconsacrer à ses études sans faire peser toute lacharge familiale sur son conjoint, SophieBenoist a, elle, carrément décidé de mettre samère à contribution tous les samedis afin queson compagnon ait au moins une journée poursouffler...

...et au syndromedu retour

Des mois de sacerdoce... et enfin, le diplôme.Décrocher le titre tant convoité ne signifie paspour autant la fin du parcours du combattant,notamment pour ceux qui imaginaient évoluerau sein de leur entreprise. « Même si on accueilleles demandes déformation avec bienveillance, iln 'est pas possible de prévoir ce que sera la situationde l'entreprise 18 mois à l'avance, prévient Frédé-ric Henrion. Pour les personnes qui souhaitentchanger de poste à court terme, on a un engage-

ment de moyens, pas de résultat. Et la mobilitéespérée peut prendre plusieurs mois... » Voire plu-sieurs années, dans le cas de structures pluspetites. Problème : retrouver son ancien job,quand on est plein de compétences et d'enviesnouvelles, n'est pas facile. C'est le « syndrome duretour » : les gens continuent de vous voir de lamême manière qu'avant, alors qu'à l'intérieur,vous êtes complètement différents. Une situationparticulièrement difficile à vivre pour ceux quisont partis en formation avec l'espoir d'accéder àun statut cadre.

Si certains sont chanceux, comme ThierryPereault, qui a vu un poste de responsable inno-vation, son nouveau métier, se créer dans sonentreprise informatique avant même la fin de saformation, d'autres doivent prendre leur mal enpatience... Pour autant, si l'on en croit l'enquêtemenée par le Fongecif d'Île-de-France auprès dessalariés ayant effectué un master en formationcontinue (lire l'entretien ci-dessus), le jeu en vaut- presque - touj ours la chandelle : deux ans aprèsla fin de leur formation, ils sont 81 % à déclarerqu'ils ont concrétisé l'évolution souhaitée initia-lement. H Vu l'énergie et la confiance qu'il fautdéployer pour mener à bien un tel projet, rares sontles personnes qui ne finissent pas par rebondir »,confirme Frédéric Henrion. Parole de DRH. •

LAURE CAILLOCE

LeLMDctvous.La réforme LMD(Licence-master-doctorat) a remisà plat tous les cursusde l'enseignementsupérieur (hors DUTet BTS) L'ancien Deugéquivaut aujourd'huià une 2e annéede licence (L2),la maîtrise, à uneIrc année de master(M I). Les ancien sDEA (diplômed'études approfondies)et Dess (diplômed'études supérieuresspécialisées)correspondent à la2e et dernière annéede master (ou M2).Idem pour lesdiplômes de la plupartdes écoles d'ingénieurs,de commerce et lesdiplômes des institutsd'études politiques,aujourdhui àbac+5.