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Prise en charge psychologique de la victime et
Gestion du stress opérationnel
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L’attitude de l’équipier VSAV joue un rôle important dans sa mission de secours car il est autant apprécié pour son comportement que pour le choix et la qualité des gestes qu’il met en œuvre. Il doit contribuer à prévenir et soulager la victime et /ou son entourage en souffrance. Pour cela il est nécessaire qu’il adapte son attitude aux besoins des victimes et en fonction de la spécificité de chaque interven-tion. D’autre part, certaines interventions, particulièrement difficiles, peuvent générer des réactions inhabituelles chez les sapeurs-pompiers. L’équipier VSAV doit pouvoir reconnaître ces réactions et activer les ressources nécessaires.
SOMMAIRE
Partie 1: Prise en charge psychologique de victime.��������������..p 5
Généralités�.�����������������������������...p 6
Situations spécifiques��������������������������...p 8 La foule�������.�������.��������������..p 8 La personne suicidaire�.���������.������������p 9
La personne violente �.. ����..����.������������p 10 La personne en refus de soins / de transport�.���.��������p 11 La victime de maltraitance��.��.��..���...���������..p 13 La personne démente���.���.�.��������������..p 14 La personne décédée.���.����..��������������..p 15
Partie 2 : Gestion du stress opérationnel�������...����������.....p 17
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Prise en charge
psychologique de la victime
sychologique et de Ressource pour les Intervenants
Journal l’Alsace le 27 Décembre 2004
Partie 1
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Définitions
La Souffrance psychique « Une impression psychique intérieure et personnelle très désagréable, essentiellement ressentie par celui qui l’éprouve ».
2 origines possibles :
� en reaction à un événement : � deuil � perte majeure matérielle / affective � accident � perte d’emploi � échecs � ...
� en lien avec la nature de la personne : � ses pensées � son état d’esprit � un trouble de la personnalité � une maladie psychiatrique (délire)
La victime
« Une personne qui subit personnellement un dommage ». Ce dernier peut être de diverses natures :
� psychique � physique � matérielle
La personne se retrouve dans une situation qu’elle subit, elle devient victime malgré elle, et ceci engendre une souffrance psychique.
Un Comportement inhabituel Un comportement qui est à considérer comme la manifestation d’une souffrance. Il est repérable par :
� la rupture de contact de la personne avec la réalité (comportement socialement inacceptable, incohérent, dangereux)
� et/ou par une rupture de la personne avec elle-même (elle n’est pas comme d’habitude)
2 types de victimes : � Les victimes directes, présentes au moment où se
produit l’évènement :
� blessés � impliqués � témoins visuels
� Les victimes indirectes, non présentes lors de
l’événement, mais concernées secondairement :
� les parents / proches des victimes directes � les intervenants professionnels
GENERALITES
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Les facteurs de stress :
� soudaineté de l’événement � rupture des repères habituels � confrontation à la mort � douleur physique � conséquences directes sur la
vie future � sentiment d’impuissance, � responsabilité éventuelle � connaissance des autres
victimes � ...
Ce stress peut se manifester pr inc ipa lement de deux manières : � Hyperactivité : � agitation anxieuse � cris � pleurs � agressivité � fuite � panique, affolement, �
Conduite à tenir
Le SP a pour mission de prévenir et de soulager toute souffrance qu’elle soit physique et/ou psychique. Le 1er contact est déterminant, il va avoir une influence sur l’ensemble de la prise en charge, mais aussi sur le rétablissement de la victime, sa guérison et sur sa manière de surmonter la situation.
Les devoirs du sauveteur : � prendre en compte la détresse � contribuer à soulager la victime et son
entourage � respecter la dignité de la personne � ne pas nuire
Pour assurer une prise en charge de qualité à la victime, le SP devra s’appuyer sur une communication verbale et non verbale basée sur le regard, la parole, le toucher.
� Le regard :
� horizontal : à hauteur de la victime afin de favoriser une position d’égalité
� axial : de face pour montrer une relation de franchise
� proche : privilégier une forme d’intimité � éviter les regards qui peuvent trahir un sentiment (gêne,
indécision�) � pour le respect de la victime, limiter au maximum le nombre
d’intervenants
� La parole :
� être attentif au ton et aux mots employés � ne pas nier ou minimiser la détresse � ne pas parler sans arrêt � ne pas ordonner ou parler agressivement
Contexte
La victime est en état de stress car elle se retrouve dans une situation qu’elle n’attendait pas et qu’elle subit. Son niveau de stress sera variable en fonction de différents facteurs.
� Le toucher :
Une présence physique rassure souvent la victime : � penser à mettre la victime à l’aise, l’installer confortablement � expliquer les gestes que l’on va faire
Utiliser un toucher qui soit : � doux � rassurant � respectueux, non intrusif � à l’abri des regards extérieurs
Les 4 commandements de la PEC : � se présenter � informer, rassurer � impliquer, faire participer la victime � signifier le passage de relais à la victime
et la saluer
� Hypoactivité : � retrait relationnel � engourdissement � sueurs � tremblements � pâleur � troubles du langage, ...
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Contexte
Celle-ci laisse le sapeur-pompier désemparé, car il est dépourvu de droit à la riposte. Il est donc une cible facile et inoffensive. Ces agressions peuvent être soit morales, soit physiques. Leur but est de provoquer et de faire perdre le sang-froid de l’intervenant agressé.
Conduite à tenir
L’intervenant devra :
� se protéger, protéger son équipe, ne pas prendre de risques inutiles
� évaluer la dangerosité et les possibilité de gestion � prévoir si possible l'aide nécessaire à la résolution de
l'intervention � se centrer sur la personne à l'origine de la violence
avec écoute et respect.
Définition
La foule est un « rassemblement de personnes dans une certaine cohésion ». « En situation de catastrophe, il s’agit d’un rassemblement plus ou moins éphémère d’individus, liés par un excitant commun » (Katz, 1999). Le regroupement des badauds se concentre autour du lieu où s’est produit l’événement. Il existe une certaine cohésion de groupe engendrée par une sorte de résonance (âme collective). La foule est facilement désorganisable du fait de l’anonymat, des responsabilités dissoutes, et de la contagion des certitudes.
Contexte spécifique
Il existe un risque de débordement au travers de manifestations immédiates de stress : peur, anxiété, agitation, panique (peur extrême ressentie simultanément par tous les individus du groupe et déclenchée par un danger réel ou imaginaire). Conduite à tenir
Devant une situation impliquant une foule, il est nécessaire de prendre certaines précautions :
Cas particulier : la violence urbaine
SITUATIONS SPECIFIQUES : LA FOULE
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La foule est hypersensible et très réactive. Un sentiment d’insécurité peut la déstabiliser et la rendre inquiète.
Le sapeur-pompier est un représentant de l’Etat et l ' a t t a q u e r p e r m e t a u x agresseurs de démontrer leur hostilité face à ce dernier.
Devant une situation de violence avérée ou susceptible de le devenir, l’intervention immédiate des SP doit être justifiée par le risque d’atteinte aux personnes et/ou aux biens.
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LA PERSONNE SUICIDAIRE
Contexte Le SP peut être amené à intervenir auprès de personnes : �« Suicidaires », exprimant des idées suicidaires � « Suicidantes », qui réalisent une TS � « Suicidées », décédées
Les moyens de passage à l'acte les plus fréquemment rencontrés sont : � l’Intoxication Médicamenteuse Volontaire (IMV) � la pendaison � le suicide par arme à feu � la défenestration � le suicide sur voie ferrée
� Vis-à-vis de l’entourage :
• prendre en compte la famille et les proches qui sont sous le choc, dans le désarroi, la culpabilité et la colère, ...
• accepter et comprendre les réactions émotionnelles, différentes selon les personnes et qui peuvent paraître inadaptées, mais qui découlent de la situa-tion. La famille est en recherche de sens et parfois de responsabilité. En cas de découverte d'un suicidé par la famille, il peut résulter un traumatisme puissant et violent.
Conduite à tenir
� Vis-à-vis de la victime :
• établir un contact direct avec elle et aborder ses intentions
• prendre en compte sa situation de détresse sans jugement
• instaurer une relation de confiance • ne pas laisser la personne seule et limiter l'accès
aux moyens de suicide • isoler et maintenir une présence • évaluer l’urgence suicidaire
• HOSPITALISATION systématique, même lorsque le geste suicidaire peut paraître bénin (40% de risque de récidive et 1 risque sur 10 que le sujet décède par suicide dans l’année).
Toute idée suicidaire est à considérer comme un suicide en cours de réalisation .
La personne est submergée par les émotions, elle présen-te une fatigue physique et morale qui altère son jugement et l'empêche de raisonner. Elle ne parvient pas à trouver de solution à ses difficultés, sa perception de la réalité est embrouillée, elle se centre alors sur des solutions inadaptées.
Définition Le suicide est un acte délibéré de mettre fin à sa propre vie. La personne en crise suicidaire se situe dans une période où le suicide devient pour elle la solution qui mettra fin à sa souffrance psychique actuelle.
Un geste suicidaire même béninUn geste suicidaire même bénin
Évite les aggravationssecondaires
Signifie la prise en comptede sa situation et de sa
détresse
Évaluation par un psychiatre
Les indicateurs et signes
Psychologiques
et affectifs Comportementaux
- Humeur dépressive persistante
- Troubles attention, concentration,
mémoire
- Perte de plaisir, de désir ou
d'intérêt
- Sentiment de désespoir
- Perte de contrôle émotionnel- Faible estime de soi-Anxiété, angoisse, nervosité- Ennui, tristesse, apathie, sentiment
de culpabilité
- Irritabilité, changements brusques
d'humeur, tension
- Changement radical ou anormal au
niveau des humeurs, attitudes ou
comportements
- Conduites dangereuses
- Isolement
- Consommation abusive ou inhabituelle
d'alcool, de drogues ou médicaments
- Perte d’appétit ou suralimentation et
perte ou prise de poids
- Insomnies/ hypersomnies
- Plaintes physiques multiples
- Hygiène négligée
- Comportements particuliers: morbidité,
dons d'objets significatifs, classement
des affaires, réconciliations,..
Messages directs Messages indirects
- « je veux mourir, je n'en peux plus »
- « je vais en finir »
- « j'ai perdu le goût de vivre »
- « des fois, je pense à me tuer »
- « j'ai tout ce qu'il faut pour le faire »
- « s'il m'arrive quelque chose... mon
testament est ici »
- …
- « bientôt, je serai tranquille »
- « je vais partir pour un long voyage »
- « ce n'est plus important »
- « je te remets cela, je n'en aurai plus
besoin »
- « je n'ai jamais rien réalisé de bon
dans la vie, de toute façon »
- « des fois, je me dis que je serai
mieux morte »
- …
Le processus suicidaire se met en place suite à une accumulation de facteurs ( familial, professionnel, social, ...) et ne résulte jamais d'une seule origine.
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LA PERSONNE VIOLENTE
L’ETAT D’AGITATION
Conduite à tenir • Eviter de se laisser gagner par la peur et l’agitation • Tenir compte de ses réactions et de ses propres
limites • Préciser ses intentions à la victime • Rétablir le dialogue
L’AGRESSIVITE Il s’agit de la manifestation de la tendance à nuire à autrui.
� La victime risque de passer à l’acte si elle présen-te les signes suivants :
• regard fixe, furieux ou évasif, l’œil en coin • rougeur ou pâleur du visage, éventuellement sueurs
visibles • air souvent maussade ou méprisant, avec un visage
menaçant, mâchoires et poings serrés • démarche mécanique • personne excitée, avec des gestes exagérés ou
violents • parole scandée, voire trop élevée • respiration rapide et peu profonde • empiétement sur l’espace personnel de celui qu’elle
voudra agresser.
Conduite à tenir
• Eviter le face à face, privilégier la position perpendiculaire, pour avoir une échappatoire
• Veiller à ce que la victime ne soit jamais en position dominante (debout et sauveteur assis)
• Etre vigilant si présence d'une porte ou fenêtre à proximité (risque de défénestration ou de fuite)
� Si le dialogue a échoué, il y a alors passage à
l’acte ou celui-ci est imminent :
• prendre toutes les mesures pour assurer sa sécurité • garder une voix calme avec un débit lent et une
gestuelle bien réglée (pas de mouvements brusques) • chercher à sortir de la zone en préservant les autres • analyser en permanence la situation et en fonction,
estimer le danger potentiel.
� Si le dialogue est redevenu possible :
• détourner la discussion • appeler du renfort, la personne pouvant redevenir
agressive • en aucun cas, accepter qu’elle s’exprime avec
agressivité ou manque de respect • chercher à positiver le dialogue • encourager la personne à ce qu’elle suggère une
solution au problème LA VIOLENCE Il s’agit d’une atteinte à l’intégrité physique, mo-rale et psychique de l’autre.
Conduite à tenir • Tout mettre en œuvre pour la neutraliser, • Eviter qu’elle ne devienne un danger pour un tiers ou
pour elle-même.
Définition
La personne passe d’abord par un état d'agitation, elle peut ensuite devenir agressive et puis violente si le SP ne parvient pas à enrayer l'escalade. Il s’agit de comportements inhabituels qui sont à considérer comme des manifestations d’une souffrance psychique ou somatique. Il existe de nombreuses origines possibles à ces comportements (cf: tableau « comportements inhabituels », p 6.)
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Eviter le face à face, privilégier la position
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LA VICTIME EN REFUS DE SOINS / TRANSPORT
Contexte
Il faut considérer d’un coté, le refus de soins dans le cadre du respect de la liberté individuelle et la non-assistance à personne en danger, et d’autre part, le bénéfice pour le victime et le risque pour l’intervenant.
L’article L 1111-4 du Code de la santé publique notifie le droit du patient à refuser des soins : « Toute personne prend, avec le professionnel de santé et compte tenu des informations et des préconisations qu’il lui fournit, les décisions concer-nant sa santé ». La volonté de la personne doit être respectée après l’avoir informé des conséquences de ses choix. Ainsi, « aucun acte médical ni aucun traitement ne peut être pratiqué sans le consentement libre et éclairé de la personne, et ce consentement peut être retiré à tout moment ». Conduite à tenir � Le consentement de la victime doit être recherché dans tous les cas :
• Ce droit doit être exercé en pleine connaissance de cause et il ne s’applique pas aux personnes mineures (moins de 18 ans) ou étant l’objet d’une mesure de protection (tutelle ou curatelle)
• Si la victime se trouve dans un état altérant ses
capacités de discernement et de compréhension (confusion, agitation, intoxication, trouble de la conscience), chercher à prévenir et informer ses proches
• Respecter le choix des moyens de soins et de transport fait par la victime, ainsi que son lieu de destination, sous réserve de la décision du médecin régulateur
� Tout mettre en œuvre pour que le patient accepte les soins indispensables (cf : attitude dans le dialogue, p 10)
En cas de refus de PEC :
• Transmettre un bilan précis au médecin régulateur et permettre de s’entretenir avec la personne au téléphone afin d’apprécier au mieux la situation médicale et l’informer avec précision des risques liés à sa décision
• Informer la personne des risques potentiels • Si la personne persiste dans son refus, le médecin
demande au chef d’agrès de faire remplir le formulaire de refus de soin ou propose une procédu-re d’hospitalisation sans consentement
• Il est souhaitable d’obtenir, outre la signature du patient, celle de témoins (proches du patient ou autres personnes)
• S’appuyer sur l’entourage de la victime afin de soutenir la proposition auprès de la victime.
Définition En droit français, toute personne majeure a le droit de refuser des soins ou un transport et a le libre choix des
Elle consiste à restreindre ou maîtriser les mouvements d’un patient par un dispositif fixé sur un lit ou un brancard. Son utilisation ne peut se justifier qu’après échec de la prise en charge relationnelle. Elle s’adresse au patient dangereux pour lui-même ou son entourage, le temps d’obtenir une sédation médicament -euse efficace :
� ne se réalise que sur prescription médicale � s’effectue avec humanité et respect, en tentant
d’expliquer à la personne les raisons d’une telle mesure.
� nécessite une surveillance de la victime dans le respect de son intégrité physique et morale.
Précisions :
• Le transport sous contention de patients agités dans le cadre d'une hospitalisation sans consentement n'est possible exclusivement que sur avis médical (écrit ou issu de la régulation médicale).
• Quelque soit le mode d'hospitalisation, en cas d'agitation du patient dans la cellule, durant le transport, susceptible d'engendrer un danger pour les équipiers ou lui-même, le chef d'agrès peut décider à titre conservatoire la mise sous contention du patient place de cette mesure conservatoire.
• Si cette agitation se manifeste avant le transport, la mise sous contention sans avis médical est proscrite.
� Importance du bilan permettant de prévoir la prescription d'une contention ou une sédation en amont du transport.
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MESURE SPECIFIQUE: la contention
Ne pas faire signer un refus d’hospitalisation à une victime manifestement incapable d’exprimer son consentement aux soins.
Le bilan reste l’élément majeur permettant au mé-decin régulateur de déterminer les moyens à met-tre en œuvre.
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Définition Lorsqu'une personne n'est pas en mesure d'exercer son consentement et que son hospitalisation est nécessaire, elle peut relever d’une hospitalisation sans consentement. Cela ne concerne pas le cas d'une victime inconsciente, son hospitalisation relevant alors de l'urgence. L'hospitalisation sans consentement est une mesure d'exception, puisque le patient doit normalement être associé à la démarche thérapeutique, excluant toute possibilité d'internement arbitraire. En France, l'hospitalisation sans consentement régie par la loi n°90-527 du 27 juin 1990 relative aux droits et à la protection des personnes hospitalisées en raison des troubles mentaux et à leurs conditions d'hospitalisation a été modifiée par la loi n°2011-803 du 5 juillet 2011. Comme la loi du 27 juin 1990, la loi du 5 juillet 2011 distingue les soins mis en place à la demande d'un tiers (article 2 de la loi) et les soins intervenant sur décision du représentant de l'Etat (article 3 de la loi). Les Hospitalisations sur Demande d'un Tiers deviennent « Soins à la Demande d'un Tiers » (SDT) et les Hospitalisations d'Office deviennent « Soins à la Demande du Représentant de l'Etat » (SDRE). Ces mesures d'hospitalisation sous contraintes, s'accompagnent de garanties permettant de s'assurer qu'elles sont rendues nécessaires par l'état de santé du patient et s'appuient sur la production de certains documents et notamment des certificats médicaux .
Contexte
Dans certains cas, concernant les mineurs, l'hospitalisation sans consentement peut être ordonnée pour des raisons purement somatiques, par exemple si les parents s'opposent aux soins de leur enfant par conviction religieuse ou philosophique alors que la vie de ce mineur est menacée par cette décision.
Conduite à tenir � Vérifier l’existence des documents et leur
conformité, en relation avec le médecin régulateur
� S’assurer du lieu de destination, désigné par la régulation médicale
� Expliquer et négocier avec la victime si elle refuse le transport
� Demander une médicalisation en vue d’une éventuelle sédation afin de minimiser le risque d’agression et de blessures.
� Faire intervenir les forces de l’ordre en protection si nécessaire et notamment si une contrainte physique doit être imposée au patient.
HOSPITALISATION SANS CONSENTEMENT
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Le cas typique d'hospitalisation sans consentement est un trouble mental empêchant la personne de se prendre en charge, ou induisant un comportement dangereux pour elle-même ou son entourage.
Soins psychiatriquesà la Demande
d'un Tiers(SDT)
Types Référence Documents Contexte
Soins sur demande d'un tiers
(DT)
Art. L3212-1-II-1 du CSP
� Demande de tiers + 2 certificats
- 1er par médecin extérieur
- 2ème par médecin de l'établissement d'accueil
Les troubles mentaux du patient rendent impossible son consentement et son état mental impose des soins
immédiats assortis d'une surveillance médicale constante justifiant une
hospitalisation complète
Soins sans demande de tiers en cas de Péril
Imminent (PI)
Art. L3212-1-II-2 du CSP
� Sans tiers + 1 certificat
Par médecin extérieur à l'établissement d'accueil
Il existe à la date d'admission un péril imminent pour la santé de la
personne.
Soins sur demande d'un Tiers d'Urgence
(TU)
Art. L3212-3 du CSP
� Demande de tiers + 1 certificat
Possible par un médecin de l'établissement
d'accueil
Il existe un risque grave d'atteinte à l'intégrité du malade
Mesures de soins
Soins psychiatriquessur Décision du Représentant
de l'Etat(SDRE)
Soins sur arrêté préfectoral
(SP)
Art. L3213-1 du CSP
� Arrêté direct du préfet+ 1 certificat
Par une médecin extérieur
Les troubles mentaux du patient nécessitent des soins et
compromettent la sûreté des personnes ou portent atteinte de
façon grave à l'ordre public
Soins sur arrêté municipal
(SM)
Art. L3213-2 du CSP
� Arrêté provisoire du maire + 1 certificat
Par un médecin extérieurConstate le danger imminent pour la
sûreté des personnes
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Dans certains cas, concernant les mineurs,
� active
• Violences physiques
• Violences morales et
psychologiques
• Abus sexuels
• Exploitation finan-
cière et matérielle
Certains contextes d’intervention peuvent faire suspecter aux SP l’existence de maltraitance.
Définition
« Personne victime de violences physiques, psychologiques, sexuelles ou de négligences lourdes qui ont ou auront des conséquences graves sur son développement ».
LA VICTIME DE MALTRAITANCE
Dans sa prise en charge, le SP doit être particulièrement attentif lorsqu’il repère une victime présentant : � un facteur de vulnérabilité : « Personne qui n’est pas en mesure de se protéger
en raison de son âge, d’une maladie, d’une infirmité, d’une déficience physique ou psychologique ou d’un état de grossesse ».
� des signes possibles de maltraitance :
� Marques sur le corps � Mutisme ou agressivité � Présentation négligée, saleté, maigreur � Manque de soins � Climat de violence � Plaintes somatiques : maux de tête, de ventre, ... � Discours de la victime
� Envers la personne maltraitée : � Instaurer un sentiment de sécurité � Chercher à établir un climat de confiance � Isoler la victime pour l’examiner � Etre doux et délicat dans les gestes et les
paroles � Expliquer les gestes effectués � Ne pas remettre en question sa parole • Ne jamais laisser la victime seule • Transporter systématiquement (protection)
vers un centre hospitalier
� Envers la personne suspectée de maltraitan-ce :
� Ne pas juger � Rester neutre et professionnel
� Si « scène de crime », préserver l’état des lieux
� Ne pas hésiter à faire part de ses doutes à la régulation, notamment si l’on pense qu’il existe un danger immédiat
� Transmettre le bilan au CRAA 15 et suivre la décision
� Assurer des transmissions complètes au médecin des urgences sur le contexte de l’intervention et tout retranscrire sur la fiche d’intervention
� Effectuer un compte-rendu au CODIS qui en informe la hiérarchie
Contexte Conduite à tenir
� passive
• Négligence
• Abandon�
• Refus de soins
nécessaires
Il existe 2 formes de maltraitance :
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La démence est un phénomène pathologique, pouvant apparaître à la suite de nombreuses maladies entraînant des lésions du cerveau (détérioration et perte de cellules cérébrales). La maladie d'Alzheimer est la plus répandue de ces « démences ». Elle se caractérise par une détérioration des facultés cognitives (intellectuelles) et de la mémoire.
Elle affecte l'humeur, les émotions, le comportement et la capacité d'accomplir les activités de la vie quotidien-ne. Son apparition est insidieuse, son évolution lente et progressive. À ce jour, la maladie d'Alzheimer est incurable. Son évolution est irréversible et suit différents stades.
LA PERSONNE DEMENTE
Le sapeur-pompier peut être amené à intervenir auprès d’une personne démente, qui selon le stade d’évolution de sa maladie, présentera des troubles plus ou moins gênants lors de sa prise en charge. La personne malade présentera :
� Au stade léger
• Troubles de la mémoire c o nc e rn a n t s u r to u t l es évènements récents
• Difficultés à s’orienter dans le temps et l'espace et à planifier les actions
• Plupart des capacités conservées et la personne ne requière qu'une aide minimale.
� Au stade modéré
• Difficultés à tenir une conversation : ne trouve plus ses mots, a des difficultés dans la compréhension, utilise un mot pour un autre, ou s'enferme parfois dans le mutisme
• Perte de repères dans le temps et l'espace : peut se perdre, oublier les repas, ...
• Besoin d'être entourée et assistée pour accomplir de nombreuses tâches quotidiennes.
� Au stade avancé
• Difficultés à entrer en relation : n'est plus capable de reconnaître les objets ni les personnes, y compris les membres de sa famille
• Augmentation des troubles du comportement : fugues, délire, hallucinations, agressivité...
• Hygiène corporelle négligée et incontinence • Maintien du malade à domicile difficile.
� Au stade terminal
• Incapacité à s'alimenter et grabatisation. • Impossibilité à communiquer verbalement • Aide permanente d'une tierce personne nécessaire.
La communication avec la personne atteinte de démence implique autant le langage verbal que le langage non verbal. Même si elle ne saisit plus la signification des mots, elle demeure sensible au climat affectif et au ton de la voix. Si elle se sent en confiance, la communication a toutes les chances de réussir. « La façon de dire compte davantage que ce qui est dit ».
Contexte : 4 stades
Définition
Pour cela :
• Se mettre en face, à son niveau et capter son regard
• L’appeler par son prénom, la toucher et établir un contact visuel
• Se présenter, lui donner des repères (faire appel à l'aidant si possible)
• Eviter toute source de distraction et limiter le bruit ambiant
• Parler lentement et de façon rassurante • Parler clairement et distinctement, sans crier
(phrases courtes et mots simples) • Donner une seule information à la fois en désignant
les choses concrètement • Terminer une action avant de passer à la suivante. • Poser des questions fermées (réponse par oui ou
par non) • Ne pas parler d'elle en sa présence si on ne veut
pas qu'elle entende • Ne pas mobiliser la personne sans lui parler.
Conduite à tenir
Equipe de Soutien Psychologique et de
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Définition
� Le décès : « Arrêt irréversible des fonctions vitales. » � Le deuil : sentiment de tristesse éprouvé à la mort d’un
proche, ainsi que par le processus de détachement qui s’ensuit.
LA PERSONNE DECEDEE
� Décès dans le VSAV : le VSAV doit s’arrêter et prévenir les forces de l’ordre. Le plus souvent le VSAV sera réquisitionné pour le transport du corps. � Décès sur VP ou dans lieu public : prévenir les forces de l’ordre qui se chargent de trouver un médecin et qui s’assurent du transport du corps. De façon rare, le VSAV peut être réquisitionné. � Décès au domicile : le certificat de décès est fait par un médecin sur place (SMUR, médecin de garde�) déclenché soit par le 15, le 18 ou les forces de l’ordre. PAS DE TRANSPORT PAR LE VSAV
Conduite à tenir
Attitude respectueuse du corps : � ne pas laisser de déchets � recouvrir le corps � le laver si besoin � tenir compte des convictions
religieuses � manipuler avec précaution � installer selon le souhait de
la famille � précautions si corps abîmé Soutien de la famille : � écoute empathique � maintenir une présence � tenir compte des différentes réactions � accompagner dans les premières démarches � éviter de laisser seul sauf si souhait
Contexte spécifique
� Jeune âge de la victime (nourrisson, enfant, adolescent�)
� Circonstances particulières du décès (volontaires, accidentelles, traumatiques, criminelles, ...)
� Multiples victimes � Expérience personnelle « limitée » ou au
contraire « chargée » � Personne(s) connue(s) des sapeurs-pompiers � Sentiment « d’échec » lors de la prise en charge
Procédures spécifiques en fonction du lieu d’intervention
� Le décès doit être annoncé de façon claire à la famille par un médecin � L’annonce du décès permet de débuter le processus de deuil.
Les différents contextes de
mort brutale
Mortbrutaleaccidents
traumatismes
agressionsmorts subites
suicides
incendies
Caractère brutal, subit ou imprévu
au sens que la famille n’y était pas préparée
L’annonce du décès
Réactions immédiates Réactions à long terme
Humanité
Non technique
Acte de naissance
du deuil
Toujours douloureuse pour les familles mais possibilité d’éviter de
majorer le traumatisme émotionnel de chacun, intervenants compris.
Dans le dialogue
au ton et aux mots
Se montrer compétentS
A
V
O
I
R
-
E
T
R
E
Attitude compassionnelle
Regard franc
Respect du silence
Ecouter le chagrin
Propos clairs et compréhensibles
Toujours parler au passé
Toujours parler du défunt en faisant référence au
lien familial avec les interlocuteurs
Réactions de l’entourage
Etat de choc brutalRéactions aiguës
immédiates
Ce n’est pas possible?
Ce n’est pas lui ? Réactions
somatiques
Décharge
comportementale
La variabilité d’intensité de ces manifestations est propre à chaque
individu, à l’histoire unique avec la personne décédée et à sa culture
blessés
impliqués
témoins visuels
Les victimes directes
Transport vers les urgences si nécessaire
Information et orientation vers un soutien
psychologique
���� Question du traumatisme psychique
Réaction inhabituelle et inattendue au
moment de l’événement
Stress dépassé
sychologique et de Ressource pour les Intervenants
18
LE STRESS
Définition
Terme tiré du vocabulaire des métallurgistes désignant le comportement d’un métal soumis à des forces de pression, d’étirement, de torsion. Il s’agit d’une réaction normale d’adaptation face à un événement inhabituel. Elle se déclenche sans l’intervention de la volonté.
Contexte : le stress chez le SP
Les facteurs de stress L’intensité du stress peut varier tout au long de l’intervention, en fonction des certains facteurs Départ en intervention
Le niveau de stress peut varier, à ce moment là, en fonction de : • la nature de l’intervention • la proximité de son domicile • la fonction occupée • l’expérience acquise
Pendant l’intervention A l’arrivée sur place le stress peut s’intensifier suite : • à la prise de connaissance
de la réalité de l’interven-tion
• aux aspects techniques et technologiques particuliers
• aux conditions événementielles spécifiques • à l ’o rgan isa t ion des secours par fo is
multi-professionnelle • aux réactions à prendre en charge sur place, que ce
soit des victimes, des témoins
Retour d’intervention Selon l’issue de l’intervention, l’intervenant peut avoir : • un sentiment d’accomplissement • ou au contraire une remise ou une sensation de
frustration • parfois, des souvenirs
d’interventions refont surface et viennent perturber l’intervenant.
Vie en caserne
L’aspect « vie en casernement » peut générer du stress au travers de :
• difficultés relationnelles dues à la proximité et à la confrontation des différentes personnalités
• l’aspect hiérarchique
• contraintes liées à l’imprévisibilité des départs en intervention de jour comme de nuit.
Les événements critiques
Certaines situations sont connues pour être génératrices de stress intense :
� Victime gravement blessée ou décédée connue du SP
� Enfant gravement blessé ou décédé � SP blessé ou décédé � SP s’étant senti personnellement en danger � Responsabilité personnelle dans un accident en
intervention, � « Echec » lors d’un sauvetage, � Nombreuses victimes, � Événement d’ampleur exceptionnelle, � Hypermédiatisation
Les évènements critiques sont sus-ceptibles d’induire des réactions inha-bituelles.
Equipe de Soutien Psychologique et de
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Manifestations : stress adapté / stress dépassé
Stress adapté Le stress est favorable, quand il est bien géré, car : � il focalise l’attention � il mobilise l’énergie � il incite à l’action Manifestions cognitives
Les pensées antérieures sont suspendues et l’attention est exclusivement focalisée sur la situation actuelle, la vigilance est accrue et le raisonnement est accéléré.
Manifestations physiologiques
Des manifestations physiques apparaissent, telles que : sudation, tremblements, tachycardie, nausées, envie impérieuse d’uriner, �
Manifestations émotionnelles
Ces manifestations peuvent être accompagnées d’émotions diverses allant de la colère, à l’euphorie en passant par la peur .
Le stress ne dure que le temps de l’intervention, ensuite le SP retrouve son équilibre.
Stress dépassé
Il arrive que le SP soit confronté à un évènement intense et qu’il n’ait alors plus les moyens de gérer. Dans ce cas le stress devient néfaste et peut induire des réactions inhabituelles.
Pendant l’intervention � Action automatique � Fuite � Sidération � Agitation
Ces réactions sont susceptibles de se prolonger après l’intervention, laissant le sauveteur « sous tension » encore pendant quelques heures. Après l’intervention Le sauveteur peut décompenser : � Crises de larmes � Abattement � Déprime � Irritabilité � Insomnies Ces réactions ne sont pas pathologiques et disparaissent normalement après quelques heures.
Si elles durent plusieurs jours, ne pas rester seul avec ça.
Conduite à tenir
Se gérer personnellement � Etre informé sur le stress et
ses répercussions � Se connaître et repérer les
situations à risques � Reconnaître ses réactions
émotionnelles � Etre entraîné techniquement
et physiquement � Avoir une hygiène de vie équilibrée Gérer ses personnels
En cas de confrontation à un événement critique, l’impact chez les intervenants peut être immédiat ou différé. L’attitude du responsable sera à adapter en fonction des risques
Quelle que soit la situation, il est toujours important de communiquer : � prendre un moment dans un espace de choix
pour parler de la situation, � partager les expériences différentes issues
d’une même situation, � valider les perceptions communes.
C’est à ce moment-là que le besoin d’un soutien psychologique peut émerger.
sychologique et de Ressource pour les Intervenants
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• Confidentialité
• Discrétion
• Absence d’impact sur
l’aptitude et l’avancement
• Consentement éclairé
Joignable 24h / 24
au
03 89 21 01 63
MODALITES D’INTERVENTION d’ESPRI
Le Soutien Psychologique vise à la mise en mots pour éviter les maux.
� Le soutien psychologique individuel ou collectif n’est pas systématique. Suite à un besoin identifié, il consiste à proposer un espace de parole et d’écoute en toute confidentialité.
� Il vise à intégrer l’événement critique et à traiter les réactions inhabituelles induites par ce dernier, afin que les intervenants puissent retrouver leur équilibre et poursuivre leurs missions.
� Le soutien psychologique ne débouche en aucun cas sur des décisions d’aptitude médicale. C’est l’action préventive et éventuellement thérapeutique qui est exclusivement visée.
� Ce soutien est ponctuel et en cas de nécessité d’un suivi à long terme, le pompier pourra être adressé à un professionnel extérieur au milieu S-P.
Sous quelle forme peut se dérouler un
soutien psychologique ?
En entretien individuel ou collectif : � Defusing : échange immédiat en fin
d’intervention sur les lieux mêmes ou en caserne dès le retour.
� Debriefing : échange formel et organisé,
dans la semaine qui suit l’événement critique.
Un debriefing technique animé par le COS est un préalable indispensable au
debriefing psychologique.
Intervention critique
Identification d'une souffrance psychiqueet d'un besoin de soutien auprès
d'un SP d'une équipe
Appeler ESPRI03 89 21 01 63
Entretien individuel
Demander l'intervention d'ESPRI- Par le CTA pour une demande immédiate-Par l'astreinte pour une demande différée
Debriefing technique
Avec accord du SP concerné
Defusing
Ecoute / Expression d'une demande
Debriefing psychologique
03 89 21 01 63
Ecoute / Expression d'une demande
Intervention immédiate
Intervention ultérieure