Ornithos 20-6 (2013) - numéro complet

7/22/2019 Ornithos 20-6 (2013) - numro complet

1/76


2/76

Photo de couverture : Butor toil Botaurus stellaris, Ploegsteert, Belgique, octobre 2012 (Stphane Gigalkin).

Dessins au trait(Franois Desbordes) : 297Aigle de BonelliAquila fasciata, 333 Aigle bottAquila pennata, 344 Analysesbibliographiques , 348 Nouvelles ornithos , 362 Chevchette dEurope Glaucidium passerinum, 363 oiseaux allochtones .

Photo de fond (infos): 362-363 Sarcelles lgantesAnas formosa, Core du Sud, octobre 2006 (Marc Duquet).

Ornithos

Revue dite par la Ligue pour la Protection des Oiseaux

Les Fonderies Royales, BP 90263, 17305 ROCHEFORT CEDEXTl. 05 46 82 12 34 E-mail : [email protected] Site Internet : www.lpo.frResponsable des publications LPO, conseiller ditorial : Yann HermieuDirecteur de publication : Philippe J. Dubois ([email protected])Rdacteur en Chef : Marc Duquet ([email protected])Comit de rdaction : Pierre Crouzier, Bernard Deceuninck, Philippe J. Dubois,Olivier Duriez, Marc Duquet, Jean-Yves Frmont, Yann Hermieu, GuilhemLesaffre, Georges Olioso, Cdric Peignot, Gwenal Quaintenne, SbastienReeber, Pierre Ysou, Maxime Zucca.Maquette: Les Petits Hommes Mise en page : Marc DuquetRsums anglais : DrGriff J. Warrilow Correction : Guilhem Lesaffre

Articles, notes, courriers, photos et dessins pour publication:Marc Duquet, Ornithos, 22 avenue du Tambourin, 34230 VENDMIANTl. 04 67 96 77 90 ou 06 10 83 38 52 E-mail : [email protected] et promotion : Yann Hermieu, LPO, Les Fonderies Royales,BP 90263, F-17305 ROCHEFORT CEDEX. Tl. 05 46 82 12 34Abonnements et achat de numros : Batrice Bertrand, LPO, BP 90263,F-17305 ROCHEFORT CEDEX. Tl. 05 46 82 12 41 E-mail : [email protected] dabonnement 2014 (6 numros): France et Europe ; membre LPO 39 ;non-membre LPO 44 ; paiement par carte bancaire ou par chque libell lordre de la Ligue pour la Protection des Oiseaux (ou LPO).Photogravure: Lzard Graphique, Aytr. Impression: Imprimerie Lagarde,Breuillet, labellise ImprimVert. N de commission paritaire: 1215 G 87371ISSN 1254-2962. Dpt lgal: bimestriel, novembre-dcembre 2013 LPO Tous droits de reproduction (textes et illustrations) rservs pour tous pays

La revue Ornithospublie des articles et des notes traitant de lobservation,

de lidentification, du statut, de la biologie et de la protection des oiseaux

du Palarctique occidental, en particulier de France. Ornithospublie divers

rapports annuels (Comit dHomologation National, Comit de suivi des

Migrateurs Rares, Comit des nicheurs rares et menacs en France, etc.)

et diverses tudes et enqutes ornithologiques. Les propositions darticles

et de notes doivent porter sur : le statut despces doiseaux appartenant

lavifaune franaise ; lidentification des oiseaux susceptibles dtre vus en

France ou en Europe de lOuest ; la description de sites franais ou inter-

nationaux intressants pour lobservation des oiseaux ; tout sujet ayant

trait lornithologie de terrain et lavifaunistique franaise. Les auteurs

darticles et notes sengagent rserver Ornithoslexclusivit des textes

quils proposent. Les manuscrits doivent tre adresss sur support infor-matique (CD ou DVD) ou par e-mail (adresse : [email protected]), sous forme

de fichiers Word (ou au format RTF) pour le texte (seul sans illustration).

Les photographies numriques (au format brut, ni recadr ni retouch,

JPEG de prfrence) doivent tre envoys sparment. Pour les cartes et les

graphiques, un modle sur support papier ou fichier JPEG et un tableau

des valeurs sont requis (un fichier vectoriel enregistr en EPS ou WMF

convient galement). Lordre systmatique, les noms scientifiques, les noms

franais et les noms anglais utiliss dans Ornithossuivent la Liste des oiseaux

du Palarctique occidental(Ornithos18-3 : I-XXVIII). Pour les oiseaux ne figu-

rant pas sur cette liste, lordre systmatique et la nomenclature utiliss sont

ceux de louvrage Noms franais des oiseaux du monde(MultiMondes 1993).

Reprsentant franais de BirdLife International, la Ligue pour la Protection des Oiseauxpublie galement chaque trimestre LOISEAU magazine, la revue nature

de la LPO, ainsi quun supplment annuel consacr aux Rapaces.Agir pour loiseau libre en adhrant la LPO.

297 Les oiseaux nicheurs rares et menacsen France en 2012Rare and endangered breeding birds in France in 2012

Gwenal Quaintenne & les coordinateurs-espce

333 LAigle bott en France en 2012 : statut,rpartition et effectifsBreeding range and status of Booted Eagle in France

Julien Thurel, R. Riols, R. Nadal, P. Denis & C. Riols

344 Analyses bibliographiques Reviews

Jean-Marc Thiollay

348 Les nouvelles ornithos franaises en images.Septembre-Novembre 2013French Reports : September-November 2013

Marc Duquet

354 Notes. propos de la repasse pourdnombrer la Chevche dAthna Gorgebleue miroir dans un supermarch Reproductionde lAigle royal en 2013 dans les Pyrnes Casprobable de thanatose chez le Traquet oreillardAbout playback census of the Little Owl A Bluethroat

at the fresh fish stall Effects of severe winter on the

breeding success of the Golden Eagle in the French

Pyrenees A case of thanatosis in Black-eared Wheatear

D. Clech F. Jorand M. Clouet et al. Y. Blat

362 Infos/News Marc Duquet & Walter Belis

364 Table des matires et index alphabtiquedu volume 20 (2013)Contents and index of volume 20 (2013)

OrnithosNumro 20-6 R e v u e d o r n i t h o l o g i e d e t e r r a i n Novembre-Dcembre 2013


3/76

Gwenal Quaintenne 1& les coordinateurs-espce2

Les oiseaux nicheurs

rares et menacs

en France en 2012

Depuis 1994, le suivi des espces nicheuses rares et menaces (ENRM) rend compte annuellement delvolution de prs de 70 espces, slectionnes sur la base de leur statut de conservation jug fragile etproccupant, de leurs effectifs nicheurs particulirement faibles et localiss ou encore de leur dynamiquede population singulire pour des espces nouvellement nicheuses en France. Cette 18esynthse prsente

les rsultats du suivi 2012 de la reproduction de 57 espces, suivi rendu possible par la contribution deplus dun millier de bnvoles issus dassociations naturalistes locales.Cette anne de reproduction a t trs contraste dans son ensemble et les conditions mtorologiquesrigoureuses de lhiver et du printemps 2012 se sont avres nfastes pour la reproduction dun certainnombre despces. Si le dclin doiseaux emblmatiques Butor toil Botaurus stellaris, Bcassine desmarais Gallinago gallinago, Barge queue noire Limosa limosa se confirme nouveau cette anne, la plupartdes espces suivies montrent globalement des dynamiques de tendance stables ou en augmentation. Cestendances sont principalement le rsultat des mesures de conservation ddies en France ces espcesnicheuses menaces et leurs milieux.

RAPPELDESOBJECTIFSDUSUIVIETCHOIXDESESPCESLe suivi des espces nicheuses rares et menaces centralise les donnes relatives aux effectifs nicheurs desespces rares et/ou localises qui font lobjet de dnombrements annuels exhaustifs. Bien que cette listedespces relve dun certain opportunisme, profitant de suivis dj existants (i.e. espces menaces quifont lobjet de plan de restauration national), les espces du suivi doivent satisfaire aux moins deuxdes exigences suivantes, la premire tant imprative : exhaustivit des suivis (plus de 50 % de la population nationale), population nicheuse effectif faible (moins de 2 000 couples sauf exceptions), inscription sur la liste rouge UICN des nicheurs, population localise (nombre restreint de colonies ou de sites de nidification selon les caractristiques

biologiques de lespce), rgularit des suivis dans le temps.Les 71 espces inscrites dans le suivi ENRM sont toutes suivies de manire exhaustive et profitent derecensements annuels ou pluriannuels. Parmi elles, 55 espces figurent sur la liste rouge des espcesnicheuses menaces de disparition en France (UICN Franceet al.2011) dans les catgories CR En

1 Ligue pour la Protection des Oiseaux, Les Fonderies Royales, CS 90263, 17305 Rochefort Cedex 2 C. Atti, L. Barbier, V. Barret, A. Bchet,M. Benmergui, E. Beslot, M. Bourgeois, P. Brossault, B. Cadiou, P. Camberlein, D. Clment, F. Croset, J.-M. Culioli, J. Dalmau, D. de Sousa, G. Debout,B. Deceuninck, F. Delage, J.-M. Dominici, P.J. Dubois, A. Flitti, M. Gallardo, F. Gallien, F. Gilot, O. Girard, P. Grisser, S. Herman, M. Hirtz, D. Huin,

N. Issa, Y. Jacob, J. Jean-Baptiste, C. Joulot, Y. Kayser, E. Kobierzycki, A. Le Nev, P. Lecuyer, L. Marion, D. Michelat, R. Nadal, R. Nouze, P. Orabi,J.-P. Paul, G. Paulus, A. Pichard, P. Pilard, C. Pin, C. Ponchon, R. Prodon, P. Provost, R. Purenne, M. Razin, B. Recorbet, S. Reeber, J. Robin, N. Sadoul,A. Salvi, N. Saulnier, O. Scher, R. Tin, M. Tolli, P. Triplet, J. Trotignon, N. Vincent-Martin, R. Wahl, G. Wey, A. Wolf.

297Ornithos 20-6 : 297-332 (2013)


4/76

danger critique (11 espces), EN En danger (15), VU Vulnrable (18) ou plus faiblementmenaces en NT Quasi menace et LC Proccupation mineure (8). Seul le Pic tridactyle Picoidestridactylusrejoint la catgorie DD Donnes insuffisantes en raison de la forte imprcision sur leseffectifs de lespce lors de lexpertise de la liste rouge (ces effectifs se sont aujourdhui prciss et nuldoute que lespce sera rvalue En danger critique en raison de la trs petite taille de la population,estime moins de 50 individus). Enfin, 14 espces sont catgorises NA Non applicable en raisonde leur caractre allochtone (rismature rousse Oxyura jamaicensis) ou de leur prsence occasionnelle oumarginale (cas de beaucoup despces de ce suivi qui sont en limite de leur aire de rpartition : Aiglepomarin Aquila pomarina, Combattant vari Philomachus pugnax, Harle hupp Mergus serrator, etc., maisdont les faibles effectifs et le caractre localis des cas de reproduction justifient leur intgration dans lesuivi ENRM). Cette anne, deux nouvelles espces rejoignent le suivi ENRM du fait de leur reproduction(ou tentative de reproduction) avre en France en 2012 : le Pygargue queue blanche Haliaeetus albicilla,dont la coordination est assure par Michel Hirtz (Conseil Gnral de la Moselle), et le Cygne chanteurCygnus cygnus, coordonn par Maurice Benmergui (ONCFS).

RECUEILDESDONNESETRDACTIONDESMONOGRAPHIESLes informations collectes font tat du nombre de couples, de mles chanteurs ou de territoires occups.Elles varient selon la discrtion, le comportement des espces ou encore les possibilits daccs aux sitesde nidification. Pour certaines espces dont le suivi du succs de reproduction est assur, le nombre de

jeunes lenvol, le nombre de niches ou le taux moyen de reproduction (nombre moyen de jeunes parcouple) sont indiqus. Pour chaque espce, un indice de fiabilit de lestimation deffectifs est apport :lindice 1 correspondant une information trs incomplte, lindice 2 une information incomplte etlindice 3 une information exhaustive ou quasi exhaustive. Les commentaires dcrivent les conditionsde reproduction de lanne, les tendances et des explications sur lvolution des populations dans ltat

actuel des connaissances, mais galement les problmatiques de gestion des milieux, illustres dexempleslocaliss. La transmission tardive de donnes de reproduction de quelques espces pouvant entranerdes rectifications de fourchettes des tailles des populations publies les annes passes, certains chiffresfigurant dans le prsent article peuvent diffrer de ceux des prcdents rapports. Ils sont alors signalssous chaque tableau.

ESPCESNONMENTIONNESPlusieurs espces inscrites dans le suivi napparaissent pas dans cette synthse. Elles nont pour cer-taines pas t observes comme reproductrices en France en 2012 et quelques-unes ne nichent plussur le territoire depuis au moins 8 ans. Cest le cas du Pluvier guignard Charadrius morinellus(catgorie

NA Non applicable de la liste rouge) dont la dernire preuve de nidification remonte 1999, duFaucon kobez Falco vespertinus (NA) qui ne niche plus depuis 2002, du Traquet rieur Oenanthe leucura( RE teint rgionalement de la liste rouge) disparu depuis 1997.Certaines ne font pas lobjet dun suivi annuel et nont pas t dnombres cette anne : lAlouettecalandre Melanocorypha calandra(EN), le Blongios nain Ixobrychus minutus(NT), le Gravelot collierinterrompu Charadrius alexandrinus(NT), le Harle bivre Mergus merganser(NT) et lHirondelle rousselineCecropis daurica(VU).Les donnes de comptages 2012 des espces suivantes nont pu tre compiles temps et ne seront pasprsentes dans le prsent rapport : la Cigogne blanche Ciconia ciconia(LC), lAigle royalAquila chrysaetos(VU), les Busards Saint-Martin Circus cyaneus(LC) et cendr Circus pygargus(VU).

Enfin, pour des raisons dabsence de coordination spcifique, les bilans des Puffins cendr Calonectrisdiomedea (VU) et yelkouan Puffinus yelkouan(VU) et du Rollier dEurope Coracias garrulus(NT) nont putre produits cette anne. Nous recherchons donc de nouveaux coordinateurs pour ces trois espces !

298Ornithos 20-6 : 297-332 (2013)


5/76

RSULTATSDESSUIVIS2012

CYGNE CHANTEUR Cygnus cygnus(NA) M. Benmergui (ONCFS)

Un couple de Cygne chanteur sest reproduit en Dombes, Ain, au printemps 2012 (Benmergui et al.2012). Trois jeunes ont t levs avec succs sur un tang vocation double, piscicole et cyng-tique. Deux hivernages successifs et le cantonnement printanier dun couple en 2011 semblent avoirconstitu les signes avant-coureurs de cet vnement qui est de fait une premire nationale. Le Cygne

chanteur est en expansion, ainsi que la bibliographie rcente le relate (BirdLife International 2004,Wetlands International 2012 ; populations islandaise, nord-ouest/centre de lEurope et Russie). Auplus prs de nos frontires, au cours de la priode 2005-2011, lespce sest ou se serait reproduitegalement en Allemagne (ds 1995), en Hongrie (en 2005), en Belgique, aux Pays-Bas (en 2010), enGrande-Bretagne et en Irlande (van den Berg & Haas 2012). La Dombes se situe prs de 1 000 kilo-mtres au sud-ouest des plus proches populations reproductrices rgulires connues, ce qui confre cet vnement une dimension considrable. Il sinscrit qui plus est contre-courant des tendancesdmographiques actuelles qui voient des espces continentales-tempres dlaisser le sud de leur airede rpartition dans un contexte de changement climatique global. Enfin, il se doit dtre resitu dans uncontexte local cologiquement dgrad, entre le recul dmographique de la plupart des Anatids (Anas

sp.et Aythya sp.) et lexpansion spectaculaire et rcente du Cygne tubercul Cygnus olor. Celle du Cygnechanteur doit-elle tre attendue en France ?

OIE CENDREAnser anser(VU) R. Tin (AMV)

Anne 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012

Couples 137-158 104-124 146-166 144-161 154-176 173-185# 176-221

Jeunes* 249 146 175 183 256 268 317

Fiabilit 2 2 3 2 2 2 2

*Effectif minimal #Donne corrige

Depuis la premire nidification de lespce en 1973, la population franaise de lOie cendre pour-suit sa forte et constante progression, avec un effectif national estim 176-221 couples nicheurs en2012. Les principaux bastions de lespce restent inchangs sur les grandes zones humides littorales

1.Cygne chanteur Cygnuscygnus, adulte et jeunes,Dombes, Ain, juin 2012(Maurice Benmergui/ONCFS/DIR-AlpesMditerrane-Corse). Adult Whooper Swan withyoung, eastern France.

299Ornithos 20-6 : 297-332 (2013)

LESOISEAUXNICHEURSRARESENFRANCEEN2012


6/76

et continentales avec, par ordre dcroissant, lesdpartements de la Moselle (40 couples), de laPicardie (38 couples ; dont la baie de Somme),de la Loire-Atlantique (35 couples ; dont le lacde Grand-Lieu) et des Bouches-du-Rhne (20

couples ; marais du Vigueirat et Camargue) ; ledpartement de lAin et les rgions Alsace, Aqui-taine, Basse-Normandie, Centre et Poitou-Cha-rentes concentrent le reste des effectifs. Avecprs de 12 % daugmentation par an en moyennedepuis 1993, lessor de lOie cendre en France,qui concerne en fait lensemble de la populationdu nord-ouest de lEurope, serait relier unediminution globale de la pression de chasse,associe lamlioration de la qualit des sitesdhivernage et de mue de lespce travers

lEurope (Pays-Bas, Espagne, etc.).

CANARD PILETAnas acuta(NA) P. Triplet (RNN Baie de Somme)

Anne 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012

Couples 0 3 1 1-2 0 1 0-1

Jeunes 0 15 7 - 0 0 0

Fiabilit 1 2 2 3 2 3 3

La reproduction du Canard pilet en France reste anecdotique depuis la fin des annes 1990, ne dpas-

sant jamais plus de 3 couples nicheurs. En 2012, un seul couple a occup un tang de Sologne, Loir-et-Cher (commune de Vernou), de la fin avril la mi-juillet pour la cane et jusqu la mi-aot pour le mle.La cane na pas t vue sur ltang pendant plus de deux mois entre dbut mai et la mi-juillet, mais lorsde cette dernire observation elle tait seule, ce qui semble indiquer un chec de la nidification. Cettecane portait une bague plastique rouge sur le tarse droit, il est donc probable quelle ait une originecaptive. Aucun lment na permis de dterminer lorigine du mle.

EIDER DUVET Somateria mollissima(CR) A. Le Nev (Bretagne Vivante)

Anne 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012

Couples 1-1 1-2 3-5 3-6 3-4 1 0

Jeunes - 0 - > 2 0-1 0 0

Fiabilit 3 3 3 3 2 3 3

Aucun cas de reproduction de lEider duvet en France na t signal en 2012, en dpit dune bonnepression dobservation sur les sites de nidification des annes passes. Certains faits marquants sontcependant relever sur le territoire en 2012 : le couple qui a nich ou tent de nicher de 2008 2011dans le Jura est devenu hivernant ; une femelle a stationn aux Sept-les, Ctes-dArmor, de mars juin ;des stationnements dans lestuaire de la Vilaine davril juillet ont t nots, avec un maximum de 45individus le 13 juillet. Depuis la mare noire de lErikaen 1999, la population nicheuse dEider duveta quasiment disparu en France. lchelle globale de la population, les suivis dans la Baltique et en mer

des Wadden font tat dune diminution de 48 % de la population nicheuse entre 2000 et 2009 (Ekrooset al.2012). Ce dclin pourrait concider dans le futur avec la disparition totale des cas de reproductionobservs en France, o la population se trouve en limite sud de son aire de rpartition.

fig.1.volution des effectifs de lOie cendreAnser anserenFrance de 1980 2012.Numbers of breeding pairs of GreylagGoose in France, 1980-2012.

0

30

60

90

120

150

180

210

1980 1985 1990 1995 2000 2005 2010

Couples

Oie cendre

Anser anser

300Ornithos 20-6 : 297-332 (2013)


7/76

GARROT IL DOR Bucephala clangula(NA) G. Quaintenne (LPO)

Anne 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012

Couples 1 1 0 1 1 - 2

Jeunes 0 5 0 > 1 ? > 1 ? - 9

Fiabilit 3 3 3 3 2 - 3

Depuis 1999, un cas de reproduction de Garrot il dor est report presque chaque anne en France.En 2012, deux nidifications certaines ont t observes en Seine-et-Marne (observ depuis 2009) et enCte-dOr (premire nidification pour la Bourgogne ; Rougeron 2012). Cest sur lun des deux tangsde Satenay quune femelle a t observe accompagne de 5 jeunes la mi-juin 2012, faisant suite denombreuses observations de couples de garrots de la fin de lhiver et jusquau cours du printemps. Lesmmes observations tardives de couples en 2011 laissent penser que linstallation pourrait dater de2011. En Seine-et-Marne, cest sur le site traditionnel de la sablire de Vimpelles que 3 juvniles sontobservs ds le 16 juin (obs. P. Cheveau) ; quatre sont contacts volants la fin juin, avec un compor-tement assez farouche qui carte lhypothse doiseaux chapps de captivit. Dans un contexte deforte augmentation des populations nicheuses en limite ouest de rpartition de lespce (Royaume-Uni, Danemark, Allemagne), ces rares cas de reproduction pourraient se prenniser en France, avecdes mentions de plus en plus frquentes, voire augmenter sur les sites auxquels lespce est dj fidle.

HARLE HUPP Mergus serrator(NA) G. Debout & F. Gallien (GONm)

Anne 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012

Couples 1 2 2 2 3 2-3 2-3

Jeunes 0 ? 8 7 < 7 > 1 ? 3

Fiabilit 3 3 3 3 2 3 3

Au printemps 2012, comme en 2011, 2 ou 3 couples de Harle hupp taient cantonns dans la partieoccidentale de larchipel de Chausey, Manche, seul site franais de nidification de lespce depuis soninstallation dans les annes 1990. Sa reproduction a pu tre confirme le 20 juin par lobservationdune femelle accompagne de trois poussins.

2.Garrot il dorBucephala clangula, mle

et femelle, Doubs, mars2012 (Didier Ppin).Pair Common Goldeneye.,

301Ornithos 20-6 : 297-332 (2013)



8/76

RISMATURE ROUSSE Oxyura jamaicensis(NA) P.J. Dubois (LPO)

Anne 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012

Couples 32-39 32 30-34 29-34 13-16 41 > 25

Niches - 23 16-22 10-12 11-13 22-25 7-8

Fiabilit 3 3 3 3 2 3 2-3

Lentement mais srement, la population nicheuse franaise diminue. En 2012, des couples se sontreproduits sur les deux bastions de lrismature rousse le lac de Grand-Lieu, Loire-Atlantique, etle dpartement de la Mayenne tandis que deux couples ont nich en Ille-et-Vilaine et quun couplea estiv sans nicher en Maine-et-Loire. Pas doiseaux nicheurs cette anne dans les Deux-Svres, enVende ni dans la Somme. Le nombre de couples cantonns en dbut de saison sur le lac de Grand-lieu nest pas connu, mais 60 oiseaux y ont t tirs cette anne, ne laissant que 2-3 niches. En fin dereproduction il ne restait que 14 mles, 6 femelles et 5 jeunes. En Mayenne, sur 15 couples cantonns,5 seulement ont men bien leur niche (il y a eu des sances de tirs, mais le nombre doiseaux limins

nest pas connu). Le sud de ce dpartement naccueille dsormais plus drismatures rousses. Lespcenest pas encore compltement radique en France. En Grande-Bretagne, les campagnes intensives delimitation ont dsormais rduit la population moins de 100 oiseaux (contre un maximum de 6 000au dbut des annes 2000). La France reste donc un rservoir substantiel pour lespce en Europe.

GRBE JOUGRIS Podiceps grisegena(NA) F. Croset (LPO Champagne-Ardenne)

Anne 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012

Couples 1 1 2-3 2 2 2-3* 1

Jeunes 1 3 3 0 1 0 1

Fiabilit 2 2 2 2 2 2 2*Correction apporte au prcdent rapport : indice de nidification dun couple dans lYonne (Obs. J.-M. Guilpain)

Le Grbe jougris est une espce sub-borale, dont la reproduction en France est marginale mais cepen-dant rgulire depuis 2005, avec moins de 3 couples recenss chaque anne. En 2012, comme lesannes prcdentes, un couple rejoint le lac dOrient, Aube, la fin mars et se fait facilement remarquer

3.Grbe jougris Podicepsgrisegena, adulte et jeune,lac dOrient, Aube, aot

2012 (Fabrice Croset).Adult Red-necked Grebewith young, eastern France.

302Ornithos 20-6 : 297-332 (2013)


9/76

par ses parades nuptiales trs dmonstratives (cris, accouplements, transport de plantes aquatiques)qui vont se drouler jusqu la fin mai. Sensuit une priode de plusieurs semaines durant laquelle lecouple disparat et semble avoir dsert les lieux. Les parents rapparaissent la mi-aot avec un seuljuvnile. Les dernires observations de cette unique famille nicheuse rpertorie dans notre pays setermineront dbut septembre avec la baisse du niveau deau du lac en cours de vidange.

PUFFIN DES ANGLAIS Puffinus puffinus(VU) P. Provost (LPO, RNN Sept-les) & B. Cadiou (Bretagne Vivante, GISOM)

Anne 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012

Couples* 148-305 143-288 149-230 154-288 131-238 149-267 128-244

Fiabilit 2 2 2 2 2 2 2

*Unit de recensement : SAO (sites apparemment occups)

Aprs un essor jusqu la fin des annes 1990, la population nicheuse franaise de Puffin des Anglais

stagne depuis autour de 170 couples en moyenne ; lanne 2012 sinscrit dans la mme tendance avec128 244 SAO recenss. La totalit de la population nationale est localise en Bretagne et se concentreprincipalement sur la RNN des Sept-les (au moins 101 SAO), larchipel de Molne (au moins 25-26SAO) et, plus marginalement, dans le Mor Braz (2-3 SAO). Le minimum national de SAO particuli-rement faible cette anne est relier une absence de prospection dans la partie ouest de lle Rouzicaux Sept-les. Sur les deux autres les Bono et Malban les effectifs sont relativement stables, voireen lgre hausse. Dans larchipel de Molne, de nouveaux cas de prdation par les Golands marinsLarus marinusont t nots, avec la dcouverte des restes dau moins sept puffins, ce qui porte 38 lenombre dadultes tus par les golands depuis 2003. Cette prdation a trs probablement un impactsur la dynamique de la colonie, des cadavres tant retrouvs dans des secteurs o des sites sont dser-

ts. Dans le Mor Braz en 2012, une visite a t faite Er Yoh (archipel de Houat) sur les sites connus,mais labsence de prospection complmentaire ou systmatique est une lacune importante pour cesecteur (M. Fortin, comm. pers.).

FOU DE BASSAN Morus bassanus(NT) P. Provost (LPO, RNN Sept-les)

Anne 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012

Couples* 18 919 20 093 19 360 21 548 21 927 22 469 20 424

Fiabilit 2 2 2 2 2 2 2

*Unit de recensement : SAO (sites apparemment occups) ; ici, valeur maximale

La population de Fou de Bassan de lle Rouzic, dans larchipel des Sept-les, Ctes-dArmor, est estimeen 2012 entre 20 222 et 20 424 couples. La chute des effectifs entre 2011 et 2012 (-2 000 couples) est relier aux intempries du printemps (fortes pluies) qui auraient lessiv une partie des nids sur la partieouest de la colonie. Ceci ramne la population son niveau de 2008, sans entacher sa progressionspectaculaire qui, depuis les annes 1980, est en moyenne de 6 % par an. En Manche, Saint-Marcouf,sur llot de Terre, 4 6 SAO sont nots en 2012, mais sans dtection de ponte. Enfin, deux couples ontproduit deux jeunes en Mditerrane, dans le port de Carry-le-Rouet, Bouches-du-Rhne, sur la plate-forme mise leur disposition ; ils ont bnfici dune surveillance continue tout au long de la saison dereproduction. Aux Sept-les, les travaux engags en 2005 sur la stratgie alimentaire et la dispersion en

mer du Fou de Bassan se poursuivent et cette anne de reproduction a t particulirement prolifiquedans lenregistrement de trajets alimentaires en mer complet avec le dploiement de GPS, G6A (enre-gistreurs de plonges-acclromtres) et de camras.

303Ornithos 20-6 : 297-332 (2013)



10/76

BUTOR TOIL Botaurus stellaris(VU) V. Barret (LPO)

Anne 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012

Couples* 320-375 350-420 332-332 - - - 224-239#

Fiabilit 2 2 3 - - - 2

*Unit de recensement : mles chanteurs #Hors Brire (avec la Brire [effectif 2008] 274-289)

Aprs un rebond des effectifs en 2008, la tendance nationale de la population nicheuse de Butortoil est dsormais ngative. Lanne 2012, anne du recensement national de mles chanteurs deButor toil, a t marque par une succession de conditions mtorologiques particulires : vaguede froid en fvrier, dficit hydrique prononc en mars et enfin des prcipitations importantes au prin-temps. La mto capricieuse a notamment rendu difficile les recensements en Brire, ne permettant

aucune estimation fiable de la population. Leseffectifs nationaux sont donc amputs dun ter-ritoire pourtant majeur pour lespce (50 mleschanteus en 2008). Les bastions (estuaire dela Seine et Petite Camargue gardoise) voientleurs populations diminuer. Lespce sembleavoir dsert le lac de Grand-Lieu et le maraisBreton, et ne devient quun nicheur occasion-nel dans le Calvados et lAude. Seules les popu-lations des Bouches-du-Rhne et de la baie deSomme se maintiennent. Avec des effectifs de400-500 couples au dbut des annes 1970, ledclin de la population reproductrice de Butortoil atteint environ les 45 %, en lien avec la des-

truction et la modification des zones humides etplus particulirement des roselires. Les actionsde conservation et damlioration des connais-sances sur lespce dans le cadre du premier plandaction (2008-2012), en cours dvaluation, sepoursuivront par la reconduite dun deuximeplan avec pour objectif ambitieux la restaura-tion de la population nicheuse son niveau desannes 1970.

CIGOGNE NOIRE Ciconia nigra(EN) P. Brossault (ONF)

Anne 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012

Couples 10-20 30-40 30-50 40-60 40-60 40-60 60

Jeunes 29 21 40 64 - - 23

Fiabilit 2 2 2 2 2 2 2

La population franaise de Cigogne noire semble se maintenir depuis 4 ans, avec en 2012 un effectifqui peut raisonnablement tre estim une soixantaine de couples nicheurs. Le rseau Cigogne noirea eu connaissance de 23 niches lenvol dans 10 dpartements : 8 niches dans les Ardennes (dontla dixime niche successive dun mme nid), 4 en Cte-dOr, 3 dans lAisne, 2 en Meuse, 1 dans la

Creuse, 1 dans lAllier, 1 en Haute-Marne, 1 dans le Jura (deuxime cas de nidification, 35 ans aprsla dcouverte du premier en 1977 !), 1 dans la Nivre, 1 dans les Vosges. Aucun nouveau dpartementna t colonis en 2012 et aucune preuve de nidification na t rapporte cette anne de la rgion

fig.2.Rpartition dpartementale des couples nicheurs deButor toil Botaurus stellarisen France en 2012.Distributionof breeding pairs of Eurasian Bittern in France in 2012 (in yellow : notsurveyed in 2012, number refers to 2008 ; in red : local extinction).

Disparition

Non prospect

Butor toil Botaurus stellaris

Nidification

2012

11

10

50

10-14

8-12

55-58

33

40

0

06

5

5-7

1

1

2

2

0-2

(effectif 2008)

98

304Ornithos 20-6 : 297-332 (2013)


11/76

Centre. Par ailleurs, deux couples ont frquent assidment un nid sans suite dans la Sarthe et enHaute-Marne. Des oiseaux adultes ont t observs en priode de nidification dans des dpartementso lespce a nich par le pass Aube, Maine-et-Loire, Meurthe-et-Moselle, Moselle, Nord, Orne mais ces oiseaux de 2eanne, quoique prsents en bonne priode, ne sont pas nicheurs. Rappelonsgalement que les grandes distances parcourues (une distance de 20 km est courante) par les adultes

nicheurs en priode de nourrissage des jeunes peuvent amener surestimer le nombre des ventuelscouples nicheurs. linverse, le nombre de nids occups dcouverts sous-estime la population nicheuserelle. En effet, tous les nids ne sont pas trouvs et certaines dcouvertes restent confidentielles.

IBIS FALCINELLE Plegadis falcinellus(NA) Y. Kayser (Tour du Valat)

Anne 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012

Couples 14 45 96 254 473 519 365

Jeunes 45 117 117 - - - -

Fiabilit - - - - - 3 3

La population reproductrice de lIbis falcinelle comptait 365 couples en Camargue en 2012, rpartissur 8 colonies. Lessentiel des nicheurs a une nouvelle fois t dnombr au Scamandre, Gard, avec 251couples, les autres colonies comptant de 1 51 couples. Deux nouveaux noyaux ont t dcouverts enGrande Camargue. Lun de 51 couples tait install dans des baccharis de la Grand Mar, lautre de 7couples se trouvait non loin de Salin-de-Giraud. Pour la premire fois depuis 2006, anne dinstallationrelle de lespce, on constate une diminution importante de leffectif (prs de 30 %), qui pourraittre en relation avec la vague de froid ayant svi en fvrier 2012. De nombreux ibis ont en effet ttrouvs morts de faim et de froid en Petite Camargue cette priode. Les oprations de marquage ontcontinu au Scamandre, o 301 poussins ont t bagus cette anne. Une centaine provenant de 39niches compltes comptabilisaient de 1 5 poussins avec une moyenne de 2,58, en baisse par rapport

aux annes prcdentes (2,81 en 2010 et 2,66 en 2011). En dehors de la Camargue, il ny a pas eu denidification au lac de Grand-Lieu, Loire-Atlantique, comme cela avait t le cas en 2011, en dpit de laprsence de 7 individus sur le secteur (S. Reeber, comm. pers.).

4.Butor toil Botaurus

stellaris, adulte, Belgique,octobre 2012 (StphaneGigalkin).Eurasian Bittern.

305Ornithos 20-6 : 297-332 (2013)



12/76

SPATULE BLANCHE Platalea leucorodia(VU) L. Marion (CNRS)

Anne 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012

Couples 150-160 243 334-339 384-445 434-504 458-561 560-624

Fiabilit 3 3 3 3 3 3 3

Forte de 560 624 couples en 2012, la population franaise de Spatule blanche continue sa forteprogression avec une croissance de 16 %. Les reports observs en 2011 en Loire-Atlantique se sontpoursuivis en 2012, avec un quasi-doublement des effectifs de Brire, linstallation pour la premirefois de 3 couples dans lestuaire Loire (zone dalimentation des spatules de Grand-Lieu), et laugmen-tation des effectifs de lErdre. La colonie de Gurande voit ses effectifs baisser, elle aussi en faveur dela Brire. Sur le reste de la faade atlantique, leffectif de Charente-Maritime et Gironde se stabilise 40-44 couples, tandis quune quatrime colonie sinstalle dans les Landes, o les effectifs montent 22-23 couples (12-18 en 2011). La colonie du Marquenterre, en baie de Somme, crot nettement avec70-75 couples (53-60 en 2011), mais sa voisine de Boismont disparat. La population augmente ga-lement en Dombes, Ain, avec 8 12 couples sur deux sites (6 9 en 2010 et un seul en 2011). Enfin,

la colonie camarguaise qui avait fortement augment en 2011 (143 couples) baisse 130 en 2012,probablement en raison de mortalits hivernales dues la vague de froid de lhiver prcdent.

FLAMANT ROSE Phoenicopterus roseus(EN) A. Bchet (Tour du Valat)

Anne 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012

Couples 10 290 3 260 8 800 12 312 13 720 10 000 8 490

Jeunes 5 870 0 2 880 382 2 400 630 2 770

Fiabilit 3 3 3 3 3 3 3

Lespce a nich cette anne encore avec succs sur ltang du Fangassier, en Camargue, seul site dereproduction en France. Les effectifs sont toujours en rgression (-15 %) avec 8 490 couples, diminutionimputable en grande partie la vague de froid de fvrier 2012. Les plans deau rests gels plus dunedizaine de jours ont limit laccs la nourriture et au moins 1 000 flamants ont t trouvs morts entreltang de Berre, Bouches-du-Rhne, et ltang de Canet, Pyrnes-Orientales. Une gestion fine desniveaux deau et une surveillance quotidienne ont cependant permis damliorer le succs de reproduc-tion de lespce. Comme en 2011, ils ont t maintenus grce aux apports dun canal de drainage desrizires voisines. Or, des analyses ont mis en vidence que ces eaux taient fortement pollues par desherbicides. Afin dviter quune telle situation ne se reproduise, diffrents scnarios sont tudis pourpermettre aux flamants de nicher de nouveau sur les tangs et marais des salins de Camargue en pro-fitant des entres deau maritime et des eaux de ltang du Vaccars (rserve nationale de Camargue).

LANION BLANC Elanus caeruleus(EN) F. Delage & P. Grisser (LPO Aquitaine)

Anne 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012

Couples 15 22 32 37-43 48-50 74-87 113-124

Fiabilit 3 3 3 3 3 3 3

Dans la continuit des annes prcdentes, 2012 a t exceptionnelle pour la reproduction de llanionblanc en France, avec une estimation nationale de 113 124 couples cantonns. Le bassin de lAdour,bastion traditionnel de lespce, enregistre une progression de 34 % de ses effectifs, passant de 72-85couples cantonns en 2011 101-109 en 2012, rpartis par ordre dcroissant dans les dpartements

suivants : Landes (47-49 couples ; +12 %), Pyrnes-Atlantiques (35-39 couples ; +72 %), Hautes-Pyr-nes (12 couples ; +50 %) et Gers (7-9 couples ; +33 %). Lexpansion gographique de lespce est trsimportante cette anne avec 12 14 couples cantonns jusquau nord de la Loire : 1 couple dans

306Ornithos 20-6 : 297-332 (2013)


13/76

le Lot-et-Garonne, 1-2 en Gironde, ainsi quune premire reproduction dans le dpartement de laDordogne, 3 couples cantonns dont une reproduction russie dans les Deux-Svres, 1-2 couples sansreproduction dans la Vienne, 1 couple en Loire-Atlantique et 1 en Mayenne, 1 et 2 couples ayant nichavec succs respectivement en Arige et dans lHrault (premires preuves de nidification).

PYGARGUE QUEUE BLANCHE Haliaeetus albicilla(NA) M. Hirtz (CG Moselle)

Pour la premire fois en France, une tentative de reproduction du Pygargue queue blanche a tobserve au printemps 2012, sur le site de ltang de Lindre, Moselle. En raison du drangement causpar un troisime individu, le couple a malheureusement abandonn le nid. La fidlit du couple aulieu, quil frquente depuis lautomne 2009, ainsi que les mesures mises en uvre pour amliorer latranquillit du site et laccs la ressource (placette dalimentation), devraient sans nul doute aboutirdans les annes venir la nidification russie du Pygargue queue blanche en France. Cette premiresinscrit dans un contexte plus global o les populations dAllemagne, de Pologne et dEurope centralesont en trs forte progression et semblent se disperser vers lEurope de lOuest, avec notamment des

cas de reproduction observs depuis 2006 aux Pays-Bas (van Rijn et al.2010).

GYPATE BARBU Gypaetus barbatus(EN) M. Razin (LPO)

Anne 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012

Couples 45 43-47 45 39-49 51 48* 46

Jeunes 20 13 15 17 16 18 15

Fiabilit 3 3 3 3 3 3 3

*Correction apporte au prcdent rapport : le suivi gntique a montr quun des couples savoyards tait compos de deux femelles

La population nicheuse de Gypate barbu en France se maintient difficilement depuis 2006, comptant45 ou 46 individus rpartis dans les Pyrnes (33 couples contre 35 en 2011), les Alpes (7 couplescomme en 2011) et la Corse (6 couples contre 7 en 2011). La population pyrnenne se caractrise par

fig.3.Rpartition dpartementale des couples nicheursdlanion blanc Elanus caeruleusen France en 2012.Distribution of breeding pairs of Black-winged Kite in Francein 2012 (in light brown : first breeding of the species in 2012).

5.lanion blanc Elanus caeruleus, adulte, Hrault, aot 2012(Antoine Joris).Adult Black-shouldered Kite.

lanion blanc Elanus caeruleus

Nidification

2012

47-49

35-3912

7-9

1

1

1

1

1

2

1-2

1-2

3

1renidification

307Ornithos 20-6 : 297-332 (2013)



14/76

la disparit de son dynamisme : dclin louestet expansion lest du massif. Aucun jeune nat lev au Pays basque et une premire repro-duction a russi dans lAude, tandis que deuxcouples nont pas t localiss cette anne dans

le massif pyrnen (mortalit ou dplacementsur le versant espagnol ?). Les rsultats de lareproduction ont t affects par des conditionsclimatiques dfavorables : 10 jeunes seulementont pris leur envol (13 en 2011). Dans les Alpesfranaises, la population se porte plutt bien,avec une productivit assez bonne (4 jeunes ontpris leur envol en 2012). Quant la populationcorse, son dclin se confirme (1 couple de moinspar an depuis 2008), en lien avec une survie trsfaible des rares jeunes produits sur lle (aucun

de 2009 2011 et 1 seul en 2012).

VAUTOUR PERCNOPTRE Neophron percnopterus(EN) C. Ponchon (CEEP), P. Orabi (LPO),M. Gallardo (PNR Luberon) & E. Kobierzycki

Anne 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012

Couples 81 87 86 82 88 92 93

Jeunes 57 50 67 50 60 74 66

Fiabilit 3 3 3 3 3 3 3

En 2012, la population de Vautour percnoptre continue sa lente progression et passe de nouveau leseuil des 90 couples territoriaux, avec une productivit plus faible quen 2011, anne exceptionnelledans la production de jeunes lenvol. Dans les Pyrnes, sur les 105 secteurs connus, 90 ont permisde recenser 72 couples, dont 64 reproducteurs ayant conduit 50 jeunes lenvol. Dans le Sud-Est, delHrault jusquaux Alpes-de-Haute-Provence, 21 couples ont t recenss, dont 14 producteurs (sur19 couples reproducteurs) menant 16 jeunes lenvol. Le succs de reproduction de lespce dans leSud-Est (0,84 jeune/couple) se rapproche alors de celui observ dans les Pyrnes (0,78 jeune/couple).La rpartition nationale du Vautour percnoptre nvolue pas. La population du Sud-Est reste trsfragmente, avec un noyau plus important dans le Luberon et des couples pars dans dautres dpar-tements mditerranens. Avec un site supplmentaire dans lAude et un autre potentiel dans les Pyr-nes-Orientales, une densification du nombre de couples dans lest du massif pyrnen est esprer.

fig.4.volution des effectifs du Gypate barbu Gypaetusbarbatusen France de 1980 2012.Numbers of breedingpairs of Bearded Vulture in France, 1980-2012.

fig.5.Rpartition descouples de Vautourpercnoptre Neophronpercnopterusen France

en 2012.Distribution ofterritorial pairs of EgyptianVulture in France in 2012.

0

10

20

30

40

50

60

1980 1985 1990 1995 2000 2005 2010

Couples

Gypate barbu

Gypaetus barbatus

Vautour percnoptre Neophron percnopterus

Couplesterritoriaux

2012

1343

1

11

1

1

1

3

44

2

2

7

9

308Ornithos 20-6 : 297-332 (2013)


15/76

VAUTOUR FAUVE Gyps fulvus(LC) P. Lcuyer & R. Nouze (LPO Grands Causses)

Anne 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012

Couples 780-820 800-875 800-850 - - 1 100-1 300 1 462

Fiabilit 3 2 3 2 3 3 3

La population de Vautour fauve poursuit en 2012 sa progression numrique et gographique avec1 462 couples nicheurs recenss. Dans les Causses, la population rintroduite en 1981 continue sonexpansion, et ce sont prs de 370 couples qui ont men 285 jeunes lenvol, soit un bon succsde reproduction (0,77 jeune/couple). Dans le Verdon, 73 couples producteurs (+24 % par rapport 2011) ont t identifis et 52 jeunes ont pris leur envol cette anne. Paralllement, la colonisation dela rive varoise des gorges du Verdon, qui accueille 9 couples nicheurs, se poursuit. Dans les Baronnies,le nombre de couples reproducteurs progresse de 134 en 2011 146 couples en 2012, pour une pro-duction de 105 jeunes lenvol. Sur le Vercors, en dpit de linstallation de 2 couples dans un nouveausecteur, leffectif se stabilise 33 couples trouvs pour 24-25 jeunes lenvol. Dans lAude, o lespcea nich pour la premire fois en 2011, 8 couples soutenus par la mise en place de placettes dalimen-tation ont produit 5 jeunes lenvol. Dans les Pyrnes, lespce progresse vers lest avec une premire

nidification dans les Pyrnes-Orientales en 2012, o 2 couples ont men 1 jeune lenvol. Dans cedernier massif, les colonies montrent de fortes disparits en lien avec les changements dmographiqueset trophiques intervenus en Espagne cette dernire dcennie.

6.Vautour fauve Gyps fulvus,adulte, Rougon, Alpes-de-Haute-Provence, dcembre2012 (Aurlien Audevard).Adult Griffon Vulture.

309Ornithos 20-6 : 297-332 (2013)



16/76

VAUTOUR MOINEAegypius monachus(CR) P. Lcuyer & R. Nouze (LPO Grands Causses)

Anne 2006* 2007* 2008 2009 2010 2011 2012

Couples 16 18 16 21 22 29 28

Jeunes 11 15 13 11 14 16 15

Fiabilit 3 2 3 2 3 3 3

*Grands Causses uniquement

Depuis la premire reproduction de lespce en 1996 dans les Causses, ralise dans le cadre dunprogramme de rintroduction lanc entre 1992 et 2004, la population de Vautour moine progresselentement. Aprs le record de 2011, 28 couples sont recenss cette anne : 22 dans les Causses avec 11jeunes lenvol, 5 dans les Baronnies avec 4 jeunes lenvol, et 1 dans le Verdon depuis 2011, toujourssans russite de ponte. Dans son ensemble, le bilan de la reproduction est stable, voire en augmenta-tion dans les Baronnies, o un seul jeune lenvol avait t not en 2011. Depuis 2010, ce sont 7 Vau-tours moines qui y ont t produits. La libration de 5 nouveaux oiseaux fin 2011, ajoute au canton-

nement doiseaux du Verdon et des Causses, laisse prsager la formation de nouveaux couples en 2013.AIGLE DE BONELLIAquila fasciata(EN) O. Scher (CEN-LR PNA)

Anne 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012

Couples 28 26 28 29 30 31 30

Jeunes 28 25 30 28 32 26 17

Fiabilit 2 2 2 2 2 3 3

Stoppant la progression enclenche depuis 2008, lanne 2012 sest solde par la disparition du nou-veau couple en cours dinstallation en 2011 entre le Gard et lHrault. Ainsi, seuls 30 couples ontt recenss en France cette anne. De plus, la productivit en 2012 (0,57 jeune/couple) est la plusmauvaise enregistre depuis 2005 (0,56) et sest conclue par lenvol de 17 jeunes seulement pour 11couples producteurs. Cette faible productivit est essentiellement lie aux rsultats catastrophiquesenregistrs en PACA cette anne (0,38 jeune/couple). Si des hypothses telles que la vague de froid defvrier ont pu tre voques, il semble que dautres facteurs plus locaux soient privilgier : manquedexprience des individus, mortalit, manque de ressources alimentaires, etc. Il convient damliorerles sites vacants les plus intressants pour y favoriser linstallation de nouveaux individus. La situationdu couple des Pyrnes-Orientales reste trs proccupante puisque, pour la sixime anne conscutive,il ne sest pas reproduit en 2012.

fig.6.Rpartition descouples dAigle de BonelliAquila fasciataen France

en 2012.Distribution ofbreeding pairs of BonellisEagle in France in 2012.

14 1

1

2

3

2

6

Aigle de BonelliAquila fasciata

Nidification2012

310Ornithos 20-6 : 297-332 (2013)


17/76

BALBUZARD PCHEUR Pandion haliaetus(VU) R. Wahl (LPO) & J. -M. Dominici (PNR Corse)

Anne 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012

Couples 47 49 57 60 67 72 60

Jeunes 75 92 68 106 93 106 71

Fiabilit 2 2 2 2 2 3 3

La population de Balbuzard pcheur, estime au plus bas 10 couples au dbut des annes 1980, semaintient entre 60-70 couples nicheurs ces cinq dernires annes. Les effectifs rgressent pourtant en2012, aprs le record de 72 couples de 2011. Sur le continent, lexpansion de lespce se poursuit lelong de la valle de la Loire, avec 36 couples nicheurs recenss en 2012 (dont 32 producteurs donnant59 jeunes lenvol), rpartis autour du noyau de la rgion Centre : 20 couples en fort dOrlans, 5 enfort de Chambord, 5 en Sologne et 1 en Indre-et-Loire. Lexpansion vers louest concerne les Pays-de-la-Loire avec deux premires reproductions russies dans le Maine-et-Loire ; vers lest, elle atteint laBourgogne (1 couple dans lYonne et une premire reproduction dans la Nivre) et la Lorraine (1 coupleen Moselle). En Corse, 38 couples territoriaux sont recenss, dont 28 reproducteurs qui mnent seule-ment 12 jeunes lenvol. La trs faible productivit de lespce depuis 2009 sur lle 1,03 jeune/couplecontre 1,84 sur le continent na pas permis cette anne de poursuivre le programme dexpdition dejeunes vers la Toscane (parc de la Maremma). Les causes de ce mauvais succs reproducteur sont lies une forte pression de drangement des bateaux sur les sites (Dominici 2012), exacerbes cette annepar des pisodes de pluies glaciales perturbant lclosion des ufs au printemps.

FAUCON CRCERELLETTE Falco naumanni(VU) P. Pilard (LPO), A. Bonot (LPO Aude) & N. Saulnier (LPO Hrault)

Anne 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012

Couples 171 182 194 259 279 355 332

Jeunes 371 408 316 642 545 708 795

Fiabilit 2-3 2-3 2-3 2-3 2-3 2 2-3

La population franaise du Faucon crcerellette, forte de 332 couples en 2012, est en lgre diminution(-6,5 %) par rapport 2011. Cette baisse sexplique principalement par le dclin observ en plaine deCrau, li la faiblesse de la productivit de 2011(1,59 jeune/couple), une survie adulte (0,62)infrieure la moyenne (0,70) et une frquencede reproduction des adultes (80 %) galementinfrieure la moyenne (90 %). Les effectifs

des populations hraultaise et audoise restentstables avec respectivement 138 et 19 couples(130 et 18 en 2011). Les productivits des troisnoyaux de la population franaise apparaissentplus homognes que les annes prcdentes(Crau : 2,30 jeunes/couple ; Hrault : 2,51 ;Aude : 2,42), avec une progression sensibleen Crau (1,59 en 2011). Cette progression estle fait dun taux de russite relativement fort(72 %) en lien avec loccupation croissante dessites amnags et labandon de certains sites au

7.Faucon crcerellette Falco naumanni, mle adulte, Espagne,mai 2011 (Christian Aussaguel).Adult male Lesser Kestrel.

311Ornithos 20-6 : 297-332 (2013)



18/76

sol, trop souvent victimes de prdateurs. Fait marquant pour lanne 2012, la population rintroduitedans lAude a colonis, linstar des couples nicheurs hraultais, les toitures des habitations du villagede Fleury, proximit du site de rintroduction : trois couples y ont t dcouverts.

MAROUETTE POUSSIN Porzana parva(CR) N. Issa (LPO)

Anne 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012

Chanteurs 0 5 0 1 2 8 4

Fiabilit 2 2 2 2 2 3 3

La France constitue la limite occidentale de laire de rpartition de la Marouette poussin, qui stend, lest, en Europe centrale et orientale. Les effectifs nationaux ont connu un dclin sensible tout au longdu XXesicle. Ils demeurent aujourdhui invariablement faibles et fluctuants. Loccurrence de lespcerevt de surcrot un caractre alatoire dans de nombreuses rgions. En 2012, le nombre de chanteursrevient un niveau classique, aprs le record dcennal enregistr lanne prcdente. En Brenne, lapoursuite de prospections orientes permet de recenser deux mles chanteurs entre le 25 mai et le

1erjuillet (4 en 2011). En Lorraine, seul ltang de Lindre, Moselle, fournit un indice de reproduction,concrtis par le contact dun mle chanteur puis dun couple suppos entre le 24 mai et le 15 juin. Enrevanche, sur les tangs de la Wovre centrale, Meuse, lobservation dune femelle en aot ne permetpas de conclure une nidification possible eu gard labsence de chanteurs plus tt en saison. Dansles Deux-Svres, un individu est not dans un milieu favorable le 19 juin, sans tre cependant relocalispar la suite. Des mesures de gestion adaptes mriteraient dtre envisages dans les zones humidesclasses en ZPS, pour ce petit rallid en danger critique dextinction . Les tudes ralises dans lestde lEurope montrent une prfrence forte de lespce pour les tangs peu dgrads, o les typhas sonttrs abondants, la densit de vgtation forte et les niveaux deau levs (40-90 cm). La Marouettepoussin vite de manire exclusive phragmitaies et milieux faibles niveaux deau (Stermin et al.2011).

MAROUETTE DE BAILLON Porzana pusilla(CR) G. Quaintenne (LPO)

Anne 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012

Chanteurs 0 0 0 0-1 0 0 5-7

Fiabilit 3 2 3 2 3 2 2

Lanne 2012 est exceptionnelle par le nombre dindices de nidification de la Marouette de Baillonen France : 3 mles chanteurs, 2 reproductions certaines (poussins) et 2 reproductions probables.

Dans les basses valles angevines, deux poussinsissus de deux niches distinctes ont t sauvspar la LPO Anjou lors dun suivi de fauche. Deuxoiseaux de 1re anne ont ensuite t observssur le mme site, dont un dans un secteur trsdiffrent, laissant supposer dautres niches (E.Beslot, comm. pers.). Les forts niveaux deaude cette anne expliquent le nombre importantdindices de reproduction relevs sur ce der-nier site. Deux mles chanteurs ont ensuite tcontacts en juin dans le marais de la Touque,prs de Deauville, Calvados. Un autre chanteura t entendu dans la Dombes, Ain. Ceci con-

8.Marouette de Baillon Porzana pusilla, juvnile, Maine-et-Loire, aot 2012 (Didier Bizien).Juvenile Baillons Crake.

312Ornithos 20-6 : 297-332 (2013)


19/76

cide avec une explosion des populations nicheuses dEurope de lOuest : au moins 30 mentions dechanteurs aux Pays-Bas et de 6 11 en Angleterre en 2012 (Ausden et al.2013). Un dplacement de lapopulation nicheuse du sud de lEspagne (parc national de Doana) suite de fortes scheresses estune des hypothses avances pour expliquer cet afflux .

RLE DES GENTS Crex crex(EN) E. Beslot (LPO Anjou) & B. Deceuninck (LPO)

Anne 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012

Chanteurs 486-566 620-690 273-289* 495-551 380-425 295-320 344-359

Fiabilit 2-3 2-3 2 3 2 2-3 2-3

*Hors basses valles angevines et rive nord de la valle de la Loire, de Montsoreau lestuaire

La population franaise de Rle des gents, toujours dans un tat de conservation trs inquitant(-86 % depuis 1980 ; -46 % depuis 2000), montre en 2012 une progression de 8 % par rapport 2011,avec une majorit des effectifs de ZPS rles la hausse. Cependant une perte de 60-70mles chanteurs est notable sur le principal sitede reproduction, les basses valles angevines, oles crues tardives et prolonges ont entran lereport doiseaux, principalement vers des sitesdu nord (Normandie, Picardie) et du nord-estde la France (Champagne et Franche-Comt), etvers des sites plus atypiques (un mle chanteur proximit du mac de Grand-Lieu, Loire-Atlan-tique). Faits marquants : danciens sites histo-riques de prsence de lespce ont accueilli des

oiseaux aprs une ou plusieurs annes dabsence(24 ZPS occupes contre 14 en 2011), et deschanteurs ont aussi t contacts sur des siteso le Rle des gents ntait pas connu, dont 9en Lozre. De plus, des jeunes sont observs surdes sites o lespce ntait pas ou plus note cesdernires annes (Sane-et-Loire). Cest encou-rageant en termes de conservation en soulignantles potentialits daccueil de nombreux sites, sila dynamique de lespce repartait la hausse.

TALVE SULTANE Porphyrio porphyrio(EN) D. Clment (Aude Nature)

Anne 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012

Couples 26-42 76-86 91-107 96-116 107-123 93-119 13-29

Fiabilit 2 2 2 2 2 2 2

Pour la premire fois depuis que lespce niche en France (1995), o elle a t en constante augmenta-tion depuis le dbut des annes 2000, la Talve sultane a subi un vritable effondrement de ses effectifs(-80 %) en 2012, comme en atteste le trs faible nombre de couples recenss au printemps (13-29),vraisemblablement en raison du svre coup de froid de fvrier 2012. Sur le pourtour mditerranen,

de trs nombreux cadavres ont en effet t trouvs (p. ex. 60 sur le seul tang de Vendres, Hrault).Seules quatre cas de reproduction sont attests en 2012 pour lensemble des sites. Un effort devratre men les annes futures afin de suivre au mieux lvolution de cette espce, dautant plus quen

fig.7.Rpartition dpartementale des mles chanteursde Rle des gents Crex crexen France en 2012.Distributionof Corncrake (calling males) in France in 2012.

Rle des gents Crex crex

Mles chanteurs2012

177-183

10

11

14

1721

10-1222-23

7-11

1

1

1

2

2

2

2

4-54

4

4

3

6

7

7

3

313Ornithos 20-6 : 297-332 (2013)



20/76

Catalogne (do provenaient les premiers oiseaux), la talve est devenue trs rare. Ailleurs en Espagne,lespce recolonise ses territoires perdus et est en forte progression depuis les annes 1990. Elle est trscommune en particulier dans le delta de lEbre quelle colonise vers louest (R. Guttierez, comm. pers.).

GRUE CENDRE Grus grus(CR) A. Salvi & M. Tolli (CSL)

Anne 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012

Couples 5-6 - 7-10 10-12 15-17 11-13 15-17

Fiabilit 2 - 2 2 2 2 2

Depuis la premire mention de nidification de la Grue cendre en France, au milieu des annes 1980,cette espce septentrionale progresse fortement, surtout depuis 2000, en moyenne de prs de 15 % paran, franchissant maintenant annuellement la barre des 10 couples depuis les cinq dernires annes.En 2012, la rgion Lorraine est toujours la seule apporter des donnes de nidification, avec une esti-mation de 15 17 couples. Parmi les sites les mieux suivis, un noyau de 3 couples nicheurs ne produitquun seul jeune, et deux autres couples plus distants respectivement 1 et 2 jeunes. En dpit dun succsa priori contrast, lespce est rencontre rgulirement en priode de nidification sur de nombreuxmilieux favorables de la rgion. La difficult de prospection ne permet toutefois pas un suivi exhaustif

et seuls des rsultats partiels sont disponibles, induisant une sous-estimation des couples nicheurs.OUTARDE CANEPETIRE Tetrax tetrax(VU) C. Atti (LPO)

Anne 2004 2008 2012

Mles Centre-Ouest 337-341 328-341 332-336Mles Mditerrane 1 116-1 285 1 336-1 489 2 028-2 338

Total national 1 453-1 626 1 664-1 830 2 360-2 674

Fiabilit 3 3 3

Lenqute nationale Outarde canepetire 2012 a t loccasion de recenser nouveau cette espce en

France, en particulier dans ses trois bastions : la Crau, le Languedoc-Roussillon et les plaines agricolesdu Centre-Ouest. En raison dune augmentation des populations du sud de la France (probablementsous-estimes), les effectifs nationaux sont en nette progression au cours des annes 2000, denviron

9.Talve sultane Porphyrioporphyrio, adultes, Espagne,janvier 2009 (Christian Aus-saguel).Purple Swamphen.

314Ornithos 20-6 : 297-332 (2013)


21/76

63 % depuis 2004. Deux noyaux de populations se sont dvelopps dans lAude et dans les Pyrnes-Orientales. Cependant, comme toujours, il est important de diffrencier la population migratrice duCentre-Ouest de la population sdentaire mditerranenne. Le dclin prononc de la premire, quia dbut vers la fin des annes 1970, semble momentanment enray. Si globalement les effectifsmigrateurs paraissent stables, la tendance est la baisse dans deux dpartements de la rgion Poitou-

Charentes la Vienne et la Charente , tendance compense par une augmentation en Deux-Svres etCharente-Maritime. Le renforcement des populations partir doiseaux levs en captivit explique lemaintien de lespce dans ces deux dpartements, o prs de 200 jeunes outardes ont t lches. En2012, environ 15 % des mles de la population migratrice de Poitou-Charentes sont issus de captivit,voire plus dun tiers des oiseaux sur certaines zones de lcher.

GLAROLE COLLIER Glareola pratincola(EN) Y. Kayser (TdV) & N. Vincent-Martin (CEEP)

Anne 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012

Couples 66 49-55 127 45 46 84 109

Fiabilit 3 3 3 3 3 3 3

Bien suivie en France depuis les annes 2000, la Glarole collier prsente des effectifs nicheurs quifluctuent fortement dune anne sur lautre, mais qui restent dans une dynamique de progressionmarque (2000-2012 : +160 %). En 2012, les effectifs dpassent pour la deuxime fois la barre des100 couples. Comme en 2011, 14 colonies de Glarole collier (de 1 43 couples) ont t dcou-vertes : 12 en Grande Camargue et 2 sur la bordure de ltang de lOr, Hrault. Une nouvelle fois, lesparamtres de reproduction sont contrasts, avec un nombre important de tentatives de reproductionchoues, prs de 40 % des colonies abandonnes et un taux de reproduction faible (0,7 jeune len-vol en moyenne par tentative de reproduction ; dont 4 des colonies avec un trs faible taux comprisentre 0,1-0,5 jeune par tentative). Les causes dchec sont inhrentes plusieurs facteurs cette annesur lensemble de la zone de suivi : de forts pisodes de prcipitation rpts la fin du printemps etau cours de lt sont lorigine de 33 % des abandons et de reports de plusieurs colonies ; 31 % deschecs sont dus des cas de prdation par la Corneille noire Corvus coroneet le Faucon crcerelle Falcotinnunculus; enfin prs de 8 % des checs sont associer des drangements humains.

10.Glarole collierGlareola pratincola, adulte,

Espagne, mai 2010(Christian Aussaguel).Collared Pratincole.

315Ornithos 20-6 : 297-332 (2013)



22/76

GRAND GRAVELOT Charadrius hiaticula(VU) J. Jean-Baptiste & R. Purenne (GONm)

Anne - 1996 - - 2010 2011 2012

Couples - 130 - - 180-240 218-230 170-200

Fiabilit - 2 - - 2 2 2

La dynamique de dveloppement de la population franaise du Grand Gravelot connat une inflexionen 2012, lie pour partie aux trs mauvaises conditions mtorologiques du printemps. Cependant, lesfluctuations interannuelles des effectifs de lespce sont courantes et observes lchelle de la popu-lation (Wetlands International 2012), et peuvent savrer importantes sur certains sites, notammenten Iroise, bastion de lespce (R. Maho & P. Ysou, comm. pers.). En 2012, lespce est prsente surle littoral du Nord au Finistre, mais reste absente de Seine-Maritime, du Calvados et dIlle-et-Vilaine.En Iroise (archipel de Molne et le de Sein) quelque 65 couples sont recenss, leffectif finistrienatteignant un seuil haut de 72 couples, avec les quelques couples tablis en baie dAudierne et celui dela baie de Morlaix. Les 22 25 couples des Ctes-dArmor compltent la population bretonne, fortede 88 97 couples, soit 50 % de leffectif national. La population normande, cantonne dans le nord-

ouest du dpartement de la Manche comprend une cinquantaine de couples. Le littoral de la Sommeabrite moins de 10 couples cette anne, et le Nord-Pas-de-Calais 30 couples.

COMBATTANT VARI Philomachus pugnax(NA) O. Girard (ONCFS-CNERA AM)

Anne 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012

Couples 6-7 4-4 0-2 0-2 0-1 0-2 0-1 ?

Fiabilit - - - 2-3 2-3 2-3 2-3

Le Combattant vari est un nicheur irrgulier en France pour lequel aucune preuve de nidification for-melle na pu tre une nouvelle fois apporte en 2012, soit aucune reproduction avre depuis 5 ans. EnBrire, Loire-Atlantique, do provenaient les dernires preuves de nidification de lespce dans notrepays, aucune observation ralise au cours de ce printemps ne laisse supposer une quelconque repro-duction. En baie des Veys, Manche, quelques observations faites au cours du printemps napportentaucune preuve de reproduction, mais sont toutefois notables, avec lobservation de mles en plumagenuptial dans la deuxime quinzaine de juin et le comportement suspect dune femelle la fin de mois.Sur les autres sites franais o lespce a nich une fois ou lautre au cours de ces dernires annes marais du Hode en Seine-Maritime, marais de Carentan dans la Manche, baie dAudierne dans leFinistre, marais de Donges en Loire-Atlantique, marais Breton en Vende et Loire-Atlantique, maraisPoitevin en Vende aucun indice nest relev. Enfin, dans plusieurs rgions, le passage printanier a tpeu marqu, vraisemblablement en raison de linondation trop importante des zones habituellement

frquentes.BCASSINE DES MARAIS Gallinago gallinago(EN) D. Michelat (LPO Franche-Comt)

Anne 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012

Couples 120-150 - 110-160 - 56-93 83-94 37-62

Fiabilit 2 - 2 - 2 3 2

Avec seulement 35 62 couples recenss, les rsultats obtenus en 2012 confirment le dclin importantde la population nicheuse de Bcassine des marais en France. Ce dclin est confirm par la diminutiondes effectifs sur plusieurs sites recenss tous les deux ans pression constante, comme le bassin du

Drugeon, Doubs, qui passe de 23 oiseaux chevrotants et 31 chanteurs en 2010 16 oiseaux chevro-tants et 25 chanteurs en 2012. Certains autres sites nont fourni aucune mention en 2012 alors quilstaient encore frquents en 2010-2011 (Lorraine, Normandie, Vende). Une autre dception vient

316Ornithos 20-6 : 297-332 (2013)


23/76

du plateau de Millevaches, Limousin, o les prospections menes ce printemps nont permis de dcou-vrir aucun chanteur et aucun oiseau chevrotant. En 2012, des oiseaux chevrotants ou chanteurs nontt recenss que dans 13 dpartements. Pour comparaison, des indices de reproduction possible, pro-bable ou certaine, avaient t nots dans 21 dpartements en 2010. Seul le dpartement du Doubsaccueille une population de plus de 20 couples en 2012. Le Cantal totalise 5 7 couples recenss et la

Loire-Atlantique hbergerait 2 5 couples, effectifs probablement sous-estims. Les autres dparte-ments accueillent entre 0-1 et 3 couples chacun. Les uniques preuves de reproduction proviennent duLanguedoc-Roussillon (2 niches en Lozre) et dAuvergne (1 nid avec 4 ufs).

BARGE QUEUE NOIRE Limosa limosa(VU) J.-G. Robin (Les marais du Daviaud) & P. Dulac (LPO Vende)

Anne 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012

Couples 127-142 131-160 149-164 164-181 150-177 129-164 111-145

Fiabilit 2 2 2 2 2 2 2

Cette anne confirme la stagnation voire le dclin depuis quelques annes de la population nicheusefranaise de Barge queue noire. La nidification a t particulirement mauvaise dans les marais Bri-rons avec 11-14 couples (D. Montfort, comm. pers.) et est reste stable en marais Poitevin avec 20-34coup (J.-P. Guret, comm. pers.). La population du val de Sane se rtracte toujours et doit compter 2ou 3 couples cantonns (P. Crouzier, comm. pers.). Seul le marais Breton, site particulirement pros-pect, notamment par le biais dun programme de baguage couleur des poussins lanc en 2012 (Robinet al.2012), semble conserver une population dynamique. partir des 30 poussins marqus dans lecadre de ce programme, le nombre de poussins lenvol pour les 75-85 couples du marais Poitevin apu tre estim 50-100 jeunes. La petite population du nord de la France rgresse lgrement avec 3couples recenss en plaine des Mores, Nord (contre 4-6 en 2011), et 1 4 couples estims dans lesestuaires de la Somme et de la Seine, Seine-Maritime. La Barge queue noire, moins exigeante dans les

autres pays europens (Pays-Bas, Allemagne), confirme en 2012 en France sa forte slectivit vers desprairies o les pratiques agricoles sont particulirement favorables aux limicoles nicheurs : pturagesextensifs ou prairies maigres de fauches, avec des surfaces en eau importantes au printemps.

11.Bcassine des maraisGallinago gallinago, adulte,Hyres, Var, mars 2011(Aurlien Audevard).Common Snipe.

317Ornithos 20-6 : 297-332 (2013)



24/76

MOUETTE MLANOCPHALE Larus melanocephalus(LC) N. Sadoul (AMV, TdV, GISOM) & C. Pin (AMV)

Anne 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012

Couples 4 883-4 949 3 892-4 008 5 228-5 317 6 804-7 635 6 502-6 692 10 306-10 601 6 627-7 873#

Jeunes* 0,3-0,5 0,7-1,2 0,3-0,6 0,6 0,45 1 0,6Fiabilit 2 2 2 2 2 2 2

*Nombre moyen de jeunes par couple #Hors Loiret (avec le Loiret [effectif 2011] 7 535-8 781)

Depuis la premire mention de nidification en 1965 en Camargue, la population franaise de la Mouettemlanocphale est en constante augmentation. Les effectifs reproducteurs de lanne 2012 apparais-sent certes en forte baisse par rapport 2011, mais restent stables au regard des chiffres observs en2009 et 2010. Ce rsultat sexplique par une diminution importante du nombre de couples en GrandeCamargue (-45 %) et dans une moindre mesure en Vende (-32 %). Labsence deffectifs reproducteurspour le Loiret en 2012 accentue la baisse constate au niveau national (908 couples en 2011 pour cedpartement). La faade mditerranenne rassemble de 57 63 % de leffectif nicheur franais. Le suc-cs de la reproduction pour les colonies suivies est en moyenne gal 0,6 jeune/couple. Il est en baissepar rapport 2011 mais reste dans la tendance observe depuis 2007. La prdation terrestre et lasubmersion des sites de reproduction sont les causes les plus souvent cites pour expliquer les checs.

GOLAND RAILLEUR Larus genei(EN) N. Sadoul (AMV, TdV)

Anne 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012

Couples 378 419 802-803 710-780 712-799 522-704 665-770

Jeunes* 0,6 0,7 0,6 > 1 > 1 0,8-1 0,6

Fiabilit 3 3 3 3 3 3 3

*Nombre moyen de jeunes par couple

La population nicheuse de Goland railleur se caractrise toujours par dimportantes variations inter-annuelles et fluctue depuis 2000 autour dune moyenne de 622 couples. Aprs un lger dclin en 2011,les effectifs retrouvent en 2012 des niveaux similaires ceux observs les annes prcdentes, soit entre600 et 800 couples. La population reste trs localise : plus de 500 couples dans lHrault (78-88 % de

12.Goland railleur Larus

genei, Hyres, Var, mai2012 (Aurlien Audevard).Adult Slender-billed Gull.

318Ornithos 20-6 : 297-332 (2013)


25/76

la population), 50-60 couples en Camargue, Bouches-du-Rhne, 49 couples dans les salins dHyres,Var. En Camargue, les effectifs restent faibles, cette anne encore. La dsertion prcoce dune coloniea t suivie par une nouvelle installation, sans doute des mmes oiseaux, sur un autre site. La coloniedes salins des Pesquiers, Var, accuse galement une forte diminution (-73 % par rapport 2011). Bienque cinq colonies sur sept aient conduit des jeunes lenvol, le succs de reproduction global estim

0,6 jeune/couple est relativement faible. Seule la colonie varoise produit plus de 1 jeune/couple. Sila prdation terrestre sur des sites insuffisamment isols semble la principale cause dchec des deuxcolonies sans poussin, la cause du faible succs des colonies hraultaises reste inconnue.

GOLAND DAUDOUIN Larus audouinii(EN) B. Recorbet (DREAL Corse) & J.-M. Culioli (RN Bouches de Bonifacio)

Anne 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012

Couples 75 48 97 79 55 90 88

Jeunes* 0,52 0,40 0,44 0,61 0,98 0,21 0,66

Fiabilit 3 3 3 3 3 3 3*Nombre moyen de jeunes par couple

Leffectif global de Goland dAudouin est stable en 2012, comme cest le cas depuis une douzainedannes avec en moyenne 75 couples nicheurs. La reproduction de lespce, exclusive la Corse estcirconscrite trois sites : golfe de Porto et presqule de Scandola (50 % de la population) ; Aspretto(Ajaccio ; 30 %) ; cap Corse, les Finocchiarola et cte nord (20 %). Fait marquant de cette anne, Aspretto (Ajaccio), la colonie a atteint un effectif record de 68 couples (45 en 2011), mettre enlien avec une abondante nourriture disponible dans le golfe dAjaccio (clupids en particulier). Cephnomne est trs rarement observ dans cette localit o il a galement profit de trs nombreux

Puffins cendrs Calonectris diomedeaet yelkouans Puffinus yelkouan. Cette colonie a eu par consquent unbon succs de reproduction (0,86 jeune/couple) qui contraste avec 2011, anne de pnurie alimentairesur le site (0,11 jeune/couple). Au cap Corse, la productivit de la colonie sur la rserve naturelle desles Finocchiarola reste trs faible anne aprs anne, aucun jeune nayant t men lenvol en 2012.Compte tenu du bon tat global de lespce en France, le plan daction national, termin depuis 2009et qui avait fait lobjet dune valuation, aprs avis du CNPN en 2012, ne sera pas renouvel.

13.Goland dAudouin

Larus audouinii, Espagne,avril 2011 (Roger Tonnel).Adult Audouins Gull.

319Ornithos 20-6 : 297-332 (2013)



26/76

GOLAND CENDR Larus canus(VU) P. Camberlein (GON)

Anne 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012

Couples 28-30 54-55 51-53 45-46 48-50 27-29* 29-31

Jeunes 18 33 19 5 11 8 5#

Fiabilit 3 3 3 3 3 3 3

*Prcision apporte au dernier rapport #Yvelines uniquement

Aprs un niveau plus lev des effectifs de Goland cendr de 2007 2010, atteignant les 50 couples, lapopulation avoisine les 30 couples, comme en 2011 et limage de 2006 et des annes antrieures. Lescolonies se rpartissent sur des carrires, des postes lectriques et des toits de btiments, dans le Nord(14-15 couples nicheurs ; 8 sites), le Pas-de-Calais (9 couples ; 2 sites), la Somme (2 couples ; Fort-Mahon-Plage), les Yvelines (2-3 couples ; carrire de Guerville) et la Haute-Savoie (2 couples ; delta dela Dranse). En 2012, les colonies du Nord ont toutes subi des checs dus la prdation et une mtoprintanire trs mauvaise. Dans la carrire de Loos, qui accueille la plus importante colonie de Goland

cendr (60 individus), seuls 7 couveurs sinstallent et, drangs par un Grand-duc dEurope Bubo bubo(comme ce fut aussi le cas sur la colonie de Limont-Fontaine), ne produisent pas de jeunes. Dans laSomme, les 2 couples couveurs sont vincs par des Golands argents Larus argentatus. Dans les Yve-lines, la carrire de Guerville, 3 couples, dont 2 couveurs certains, ont lev 5 jeunes, en dpit de laprsence de 7-8 couples de Goland argent et dun couple de Faucon plerin Falco peregrinus. Enfin, les2 couples de Haute-Savoie ont nouveau chou, en raison de la fermeture du milieu par la vgtation.

STERNE HANSEL Gelochelidon nilotica(VU) N. Sadoul (AMV, TdV)

Anne 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012

Couples 365 300 254 440 489 643-730 688-746

Jeunes* 0,8 0,7 0,8 > 1 < 1 0,2-0,5 0,6Fiabilit 3 3 3 3 3 3 3

*Nombre moyen de jeunes par couple

La forte croissance des effectifs de la Sterne hansel, observe depuis 4 ans, se poursuit. Avec 688-746couples, les chiffres de 2012 sont comparables ceux de 2011. Depuis le report des colonies camar-guaises en 2004, lHrault accueille une nouvelle fois leffectif le plus important, avec 66-72 % deseffectifs nationaux sur le seul site de Tartuguires, tang de lOr. Cependant, la faible productivit descolonies hraultaises, de lordre de 0,4 jeune/couple, pourrait entraner une baisse des effectifs surTartuguires dans les annes venir. Le retour de la Sterne hansel en Camargue, amorc depuis 3 ans,

se poursuit avec cette anne une productivit moyenne encourageante de lordre de 1 jeune/couple.STERNE CAUGEK Sterna sandvicensis(VU) A. Le Nev & Y. Jacob (Bretagne Vivante)

Anne 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012

Couples 6 533-6 535 5 820-6 050 7 452-7 656 7 016-7 056 6 316-6 834 4 950-6 865 7 315-8 364

Jeunes 2 867-3 642 3 501-3 551 6 317-6 544 5 511-5 798 2 310-2 330 2 706-2 769 5 334-5 434

Fiabilit 3 3 3 3 3 3 3

Lanne 2012 enregistre un effectif national record, jamais recens pour la Sterne caugek, prenant ainsile contre-pied de 2011, qui avait t marque par des effectifs nicheurs parmi les plus bas de la dcen-

nie. Prs de 50 % des effectifs sont toujours localiss sur la faade atlantique : 2 495-2 745 couples aubanc dArguin en Gironde, premier site de nidification de lespce, et 1 065 couples sur le polder deSbastopol, Barbtre, le de Noirmoutier, Vende. En Bretagne, o se concentrent prs de 25 % de lef-

Ornithos 20-6 : 297-332 (2013)320


27/76

fectif national, 1 350 1 475 couples sont recenss sur lle aux Moutons, Finistre, 404 sur lle de laColombire, Ctes-dArmor, 150 300 couples (installation tardive) en mer dIroise, Finistre, et de 0 20 couples, avec des jeunes volants observs tardivement, dans le Trgor-Golo, Ctes-dArmor, sansque lon puisse affirmer quils aient t produits sur place. Le report de la colonie de lle aux Dames,suite aux drangements humains (chouage) et aux perturbations lies au Faucon plerin, la Corneille

noire et aux golands, a certainement profit aux effectifs de lle aux Moutons (un oiseau bagu cou-leur latteste), de lIroise et de lle de la Colombire. Le littoral languedocien, avec 1 339-1 792 couples,concentre la totalit de la population mditerranenne, dont quelques 500 couples installs sur unlot de nidification amnag sur les salins de Villeray Ste. Dans le Pas-de-Calais, 477 nicheurs sontrecenss sur la rserve naturelle du Platier dOye et sur une sablire proche.

STERNE DE DOUGALL Sterna dougallii(CR) Y. Jacob & B. Cadiou (Bretagne Vivante, GISOM)

Anne 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012

Couples 35 63-69 58 50-55 48 9-11 33-38

Jeunes 15-22 35-39 - 32-38 16 0 31

Fiabilit 3 3 3 2 3 3 3

Aprs une anne 2011 ayant enregistr leffectif nicheur le plus bas jamais constat en France et unchec total de la reproduction, le bilan de 2012 (33-38 couples) est plus positif pour lespce, endclin depuis les annes 1990. La production de 0,82-0,94 jeune/couple atteint un niveau qui navaitplus t aussi lev depuis la fin des annes 1990 (Cadiou et al.2011). Labandon de lle aux Dames(baie de Morlaix, Finistre), constat en 2011, se confirme en 2012. Malgr le cantonnement de 8-9couples sur un lot du port de lle de Batz, Finistre, cette colonie naissante est dlaisse avant la ponteen raison de la prsence dun Goland marin Larus marinuset de deux Corneilles noires. Le secteur dela baie de Morlaix est lui aussi rapidement dsert suite la dstabilisation de la colonie de Sternes

caugek de lle aux Dames. Lle de la Colombire, Ctes-dArmor, apparat nouveau comme le sitede repli de la colonie de lle aux Dames, et 11 16 couples y mneront 12 jeunes lenvol (soit uneproduction moyenne bonne de 0,75-1,09 jeunes/couple). Le fait marquant de 2012 est linstallationde 21 couples sur lle aux Moutons, Finistre, produisant 0,95 jeune/couple. Ce retour fait suite lanidification dun couple prcurseur en 2010 et 2011, accompagn dautres couples prospecteurs. Parailleurs un couple mixte Sterne de Dougall x S. pierregarin S. hirundoa nich dans la colonie de pierrega-rins de Gravelines, Nord, mais les deux poussins nont semble-t-il pas survcu (J. Piette, comm. pers.).

fig.8.volution des effectifs de Sterne de Dougall Sternadougalliien France de 1980 2012.Numbers of breeding pairsof Roseate Tern in France, 1980-2012.

14.Sterne de Dougall Sterna dougallii, adulte nourrissantun poussin, le de la Colombire, Ctes-dArmor, juillet2012 (Romain Bazire).Adult Roseate Tern feeding young.

0

20

40

60

80

100

120

140

1980 1985 1990 1995 2000 2005 2010

CouplesSterne de Dougall

Sterna dougallii

Ornithos 20-6 : 297-332 (2013)321



28/76

STERNE ARCTIQUE Sterna paradisaea(CR) A. Le Nev & Y. Jacob (Bretagne Vivante)

Anne 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012

Couples 2-3 0-1 1 1 0-1 0 0

Jeunes - - 0 0 0 0 0

Fiabilit 3 3 3 2 3 3 3

Pour la deuxime anne conscutive, aucune Sterne arctique na nich en France en 2012. Un individua t vu du 10 au 14 juin sur lle de Noirmoutier, Vende, dans une colonie de Sternes caugeks et unautre au printemps dans les marais du Ms, Loire-Atlantique. Sur lle aux Moutons, Finistre, un oiseaude 2eanne a stationn en juillet dans la colonie mixte de Sternes caugek, pierregarin et de Dougall.

GUIFETTE MOUSTAC Chlidonias hybrida(LC) J. Trotignon (LPO)

Anne 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012

Couples 3 505 3 867 3 721 3 683-3 738 3 440-3 491 3 227-3 280 3 518-3 606

Fiabilit 3 3 3 3 3 3 3

Aprs les deux mauvaises saisons de 2010 et 2011, lanne 2012 marque le retour une estimationnationale de plus de 3 500 couples de Guifette moustac. Le lac de Grand-Lieu, Loire-Atlantique,confirme une nouvelle fois son rle prpondrant pour la population franaise de lespce avec 1 524couples (nouveau record qui reprsente 42,8 % de leffectif national) qui ne donneront que 300 jeunes lenvol, du fait des trs mauvaises conditions mtorologiques. La Brenne, pour sa part, revient lun de ses meilleurs niveaux avec 1 036 couples (29 %) et un excellent succs de reproduction avec690 jeunes envols. Un dernier bon rsultat concerne la Sologne, qui dpasse elle aussi ses prc-dents records avec 412 couples (11,6 %). loppos, la baisse enregistre en 2011 en Dombes, Ain, se

maintient en 2012 avec un total similaire de 330-400 couples (10,2 %). La Grande Brire, Loire-Atlan-tique, fortement dpendante des conditions de reproduction au lac de Grand-Lieu, naccueille que157 couples (4,4 %). Un grand nombre de couples supplmentaires nont pas russi leur reproductionen Brire et se sont reports sur Grand-Lieu, o ils choueront nouveau. Le Forez enfin, avec 59 76 couples, un chiffre inhabituellement bas, ne reprsente que 1,9 % du total national. Le nombre decolonies occupes dans les rgions dtangs illustre de son ct la triste capacit daccueil de ces zoneshumides pourtant emblmatiques : seules 20 colonies sont notes en Brenne (dont 9 situes sur dessites protgs), 14 en Sologne (o les 4 plus grosses colonies occupent des tangs remis en eau aprsun assec dt), 5 dans le Forez et seulement 3 en Dombes. La trs grande majorit des tangs quiparsment ces diffrentes rgions ne semblent tout simplement plus en mesure daccueillir de colonie,faute de vgtation flottante indispensable aux guifettes pour tablir leurs nids.

GUIFETTE NOIRE Chlidonias niger(VU) J. Trotignon (LPO)

Anne 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012

Couples 140-183 256-272 207-219 226-233 258-282 207-243 93-97

Fiabilit 3 3 3 3 3 3 3

Il faut remonter 1993 pour trouver une anne aussi dsastreuse que 2012 pour la Guifette noire enFrance : 95 couples nicheurs seulement, rpartis en 11 colonies et ne donnant que 40 60 jeunes lenvol. Leffondrement de la population nationale vient pour lessentiel de la situation observe enGrande Brire, Loire-Atlantique, fief traditionnel de lespce dans notre pays : la mto catastrophique

des mois de mai, juin et juillet a eu pour consquence une rptition dramatique dinstallations provi-soires, suivies dchecs, rsultant en trois petites colonies o 45 couples peine donneront laborieu-sement quelques jeunes lenvol. Dans le marais de la Boulaie, Loire-Atlantique, seuls 8 couples ont

322Ornithos 20-6 : 297-332 (2013)


29/76

pondu mais sans produire de jeunes, cette minuscule colonie ayant probablement t compltementdtruite par les corneilles et les golands Sur le lac de Grand-Lieu, Loire-Atlantique, une micro-coloniede 5 couples chouera sans produire un seul poussin Dans les marais de lOuest, le bilan est pluspositif. En marais Poitevin, le nombre de couples (20-22 sur 3 colonies) reste dans la moyenne des huitdernires annes et le nombre de jeunes lenvol (7-10) est honorable. Le fait marquant de cette annereste dailleurs linstallation de lessentiel des couples reproducteurs sur des sites nayant jamais t

utiliss auparavant, ce qui montre que certains secteurs de prairies conservent un bon potentiel pourloiseau ds lors que les niveaux deau y sont grs de faon cohrente. Malgr tout, aucun couple nesest install sur les rserves de la Vacherie et de Saint-Denis-du-Payr, en Vende. Dans les marais deRochefort, Charente-Maritime, le succs est encore plus affirm, avec une unique colonie de 13-15couples qui produit 21-24 jeunes lenvol. La pose dune clture en cours de nidification, afin dviterles risques dcrasement par le btail, explique cette russite, qui signe aussi loccupation pour la troi-sime anne conscutive de lun des casiers hydrauliques du marais de Fouras, proprit de la LPO.Enfin, relevons que, constantes dans leur contribution, la Sologne et la Brenne ont accueilli chacune uncouple en 2012, donnant chacun un jeune lenvol.

GUILLEMOT DE TROL Uria aalge(EN) B. Cadiou (Bretagne Vivante, GISOM)

& P. Provost (LPO, RNN Sept-les)Anne 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012

Couples 305-316 249-265 249-262 274-302 311-327 298-319 287-298

Fiabilit 3 3 3 3 3 3 3

Les effectifs de Guillemot de Trol sont en lgre augmentation en France depuis 2000 en lien avecla dynamique positive des colonies des Ctes-dArmor qui concentrent plus de 95 % des effectifs delespce. Le bilan des dnombrements de 2012 se situe dans la moyenne des effectifs recenss ces cinqdernires annes : un peu moins de 300 couples rpartis dans les Ctes-dArmor cap Frhel et Sept-les et dans le Finistre (8 couples) cap Sizun et roches de Camaret. Aprs trois annes successives

daugmentation, une rduction des effectifs est enregistre aux Sept-les (Provost & Bentz 2012) avec237-247 couples. Au cap Frhel aussi, une rduction des effectifs est observe comme lan pass, avec42-43 couples recenss (contre 51 en 2011). Cependant, un effet de la prdation sur lexhaustivit

15.Guifette moustacChlidonias hybrida, adulte,Espagne, mai 2010(Christian Aussaguel).Adult Whiskered Tern.

323Ornithos 20-6 : 297-332 (2013)



30/76

des dnombrements nest pas exclure, car la prdation des ufs et la dsertion de certains sites seproduisent avant les premiers comptages (Cadiou et al.2012). La prdation des ufs, dj constateen 2011 sur ce site, sest intensifie en 2012 avec au minimum une Corneille noire implique et sansdoute au moins un Goland argent, mais les suivis raliss ne permettent pas dvaluer la productionde jeunes. Ailleurs en Bretagne, le cap Sizun perd encore un couple avec 7 couples recenss, et lunique

couple des roches de Camaret est toujours prsent.

PINGOUIN TORDAAlca torda(CR) B. Cadiou (Bretagne Vivante, GISOM) & P. Provost (LPO, RNN Sept-les)

Anne 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012

Couples 30-33 27-31 23-29 31-33 41-45 41-43 46-48

Fiabilit 3 3 3 3 3 3 3

Le reliquat de la population bretonne de Pingouin torda poursuit la croissance observe depuis lafin des annes 1990. Il gagne ainsi 5 couples en 2012 par rapport la saison passe, 4 aux Sept-les

(34-36 couples, Provost & Bentz 2012) et un au cap Frhel (8 couples), dans les Ctes-dArmor. EnIlle-et-Vilaine, la situation reste stable sur lle de Czembre en baie de Saint-Malo, o 4 couples sontrecenss. Laugmentation des effectifs sur les colonies doutre-Manche (JNCC 2012) nest sans doutepas trangre aux augmentations deffectifs en Bretagne sur la priode rcente (Cadiou et al.2012),avec linstallation probable doiseaux originaires des colonies britanniques.

MACAREUX MOINE Fratercula arctica(CR) P. Provost (RNN Sept-les)

Anne 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012

TAO* 136-201 149-189 112-185 130-177 143-213 150-204 164-187

Fiabilit 2 2 2 2 2 2 2

*Unit de recensement = terrier apparemment occup (TAO)

Les effectifs nicheurs du Macareux moine continuent de dcliner lentement en France depuis le milieudes annes 1980, pour stagner ces trois dernires annes autour de 170-180 terriers apparemmentoccups (TAO). Larchipel des Sept-les, Ctes-dArmor, avec 164-185 TAO concentre une nouvellefois tous les effectifs nicheurs, alors que seuls deux indices de nidification possible sont relevs dans leFinistre, lun en baie de Morlaix et lautre en mer dIroise. Sur lle de Rouzic, Sept-les, leffectif mini-mal passe de 52 TAO en 2011 44 en 2012 tandis que ceux de Malban augmentent (86 en 2011 et 99en 2012). Sur lle Bono, au moins 21 TAO sont enregistrs contre seulement 11 en 2011. Les effectifs

16.Macareux moineFratercula arctica, adultes,

Sept-les, Ctes-dArmor,mai 2010 (Gilles Bentz-LPO).Atlantic Puffin.

324Ornithos 20-6 : 297-332 (2013)


31/76

sont donc en lgre hausse par rapport lanne dernire. Pour la baie de Morlaix, cest la premireanne que lespce nest pas observe sur lle, lentre du dernier terrier occup rgulirement surlle Rikard. Lors des dbarquements consacrs au comptage des oiseaux nicheurs, aucun indice defrquentation de terrier na t relev. Toutefois, 2 oiseaux ont t observs trois reprises sur leau proximit de ce site rgulier. Ouessant-Molne, la premire observation date du 25 mai, avec 2

oiseaux sur leau proximit de la crique au nord-ouest de Keller, site habituel de nidification.

HIBOU DES MARAISAsio flammeus(VU) N. Issa (LPO), P. Dulac (LPO Vende) & B. Trolliet (ONCFS)

Anne 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012

Couples - - - - 35-65 23-68 57-80

Fiabilit - - - - 2 2 2

Le bilan de la reproduction du Hibou des marais en 2012 est globalement positif. Les effectifs nicheursdans le marais Breton, Vende et Loire-Atlantique, bastion de lespce en France, semblent stables ; ils

sont compris entre 38 et 60 couples (30-60 en 2011). Cette anne se distingue en revanche par uneaugmentation sensible des indices d

Ornithos 20-6 (2013) - numéro complet

Documents

Transcript of Ornithos 20-6 (2013) - numéro complet