ORCHESTRE DE LA OSR.CH SUISSE ROMANDE

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JONATHAN NOTT direction CHRISTIANE KARG soprano 01. 10. 20 jeudi 20h15 — Salle Métropole ORCHESTRE DE LA SUISSE ROMANDE OSR.CH

Transcript of ORCHESTRE DE LA OSR.CH SUISSE ROMANDE

JONATHAN NOTTdirection

CHRISTIANE KARGsoprano

01. 10. 20jeudi 20h15 — Salle Métropole

ORCHESTRE DE LA SUISSE ROMANDE

OSR.CH

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PROGRAMME

Durée donnée à titre indicatif : 1h30Concert sans entracte

Nous vous remercions de bien vouloir éteindre votre téléphone portable

et de ne pas en faire usage pendant le concert.

Le port du masque est obligatoire pour la durée du concert.

Ce concert a été enregistré et diffusé en direct le 30.09.20 à l'enseigne de l'émission "Plein jeu", une production de Mitsou Carré

et Daniel Rausis.

La plupart des concerts captés par Espace 2 sont disponibles en streaming durant trente

jours après leur diffusion sur le lien wwww.rts.ch

JONATHAN NOTTdirection

CHRISTIANE KARGsoprano

MAHLERRückert-Lieder

cinq lieder sur des poèmes de F. RückertI. Blicke mir nicht in die LiederII. Ich atmet' einen Linden Duft

IV. Um MitternachtV. Liebst du um Schönheit ?

III. Ich bin der Welt abhanden gekommen

MAHLERSymphonie № 4

en sol majeur- Bedächtig. Nicht eilen

- In gemächlicher Bewegung. Ohne Hast- Ruhevoll

- Sehr behaglich (« Das himmlische Leben », extrait de Des Knaben Wunderhorn)

Dans le mondeGustav Mahler achève et fait créer sa Qua-trième Symphonie, ébauche la Cinquième et écrit quatre des cinq Rückert-Lieder. Il fait la connaissance de sa future épouse, Alma Schin-dler. Ancien professeur et amant de cette der-nière, Gustav Klimt peint Judith et Holoferne (conservé au Belvédère de Vienne). Debussy connaît le succès avec la création intégrale de Nocturnes, tandis que Dvořák donne son opéra Roussalka. Elgar remporte un triomphe avec sa marche Pomp and Circumstance. Le Deuxième Concerto pour piano de Sergeï Rachmaninoff marque son retour dans la vie musicale après l’échec de sa Symphonie № 1 en 1897. Le jeune Ravel écrit Jeux d’eau, alors que Grieg vieillis-sant publie son dixième livre de Pièces lyriques. Tchekov donne la première de Trois Sœurs à Moscou. Deux expositions à Paris créent la sen-sation : le jeune Picasso montre ses tableaux en public pour la première fois, et une grande rétrospective est consacrée à Van Gogh, onze ans après sa mort. Gauguin s’installe aux îles Marquises.

Une foule de 300'000 personnes ac-compagnent le cercueil de Verdi dans les rues de Milan, et les têtes couronnées de l’Europe entière se donnent rendez-vous aux obsèques de la reine Victoria, après un règne de 64 ans.

À peine son deuxième mandat entamé, le président McKinley est assassiné, succédé par Theodore Roosevelt. Winston Churchill fait son premier discours dans la Chambre des Com-munes. Le premier aspirateur est breveté. La traduction et publication en grec moderne des Évangiles provoque des heurts violents dans les rues d’Athènes.

Le premier aspirateur est brevetéHubert Cecil Booth, ingénieur anglais, reçut un brevetbritannique pour un aspirateur le 30 août 1901(un engin à essence tiré par des chevaux, stationnéà l'extérieur du bâtiment. Ce dernier était nettoyé àl'aide de longs tuyaux qui passaient par les fenêtres.)

CE QU'IL SE PASSAIT

EN 1901...

En SuisseÉtabli à Berne, Albert Einstein obtient la na-tionalité suisse. Le gouvernement valaisan fait intervenir les forces de l’ordre après une grève par les ouvriers du tunnel du Simplon. La des-cente d’une météorite dans le canton de Vaud sème l’émoi. L’Union des fabricants suisses de chocolat est fondée. Le grand peintre Arnold Böcklin meurt près de Florence. À Lausanne, les quais d’Ouchy sont inaugurés.

À GenèveL’Association pour le Bien des Aveugles et mal-voyants est créée. On pleure le jeune poète Louis Duchosal, disparu à l’age de 38 ans. Le Musée d’ethnographie est inauguré. La création genevoise de La Bohème de Puccini attire des foules au Grand Théâtre. Le jeune composi-teur Ernest Bloch écrit une critique élogieuse et très remarquée de l’Orchestre du Théâtre. Le financier richissime Charles Galland meurt en laissant son immense fortune à la Ville, à la condition qu’on donne son nom à une rue. Comme une grande partie de l’argent ira à construire le Musée d’art et d’histoire, on re-baptise la rue de l’Observatoire où se situe le nouveau musée, inauguré en 1910.

Richard Cole

Quais d’Ouchy à Lausanne

Reconnu pour ses interprétations mahlériennes auxquelles il donne force, vigueur et clarté, Jo-nathan Nott est invité à diriger les musiciens de l’Orchestre de la Suisse Romande dans la Septième Symphonie du compositeur viennois en 2014. Cette première rencontre très promet-teuse aboutit à sa nomination comme directeur musical et artistique de l’OSR où il entre en fonction en janvier 2017.

Son parcours débute lors d’études de musique à l’Université de Cambridge, de chant et de flûte au Royal Northern College of Music de Manchester et de direction d’orchestre à Londres. En 1989, il commence sa carrière aux opéras de Francfort et de Wiesbaden, où il dirige les œuvres majeures du répertoire, dont le cycle complet du Ring de Wagner.

Des 1997 des liens privilégiés s’éta-blissent avec la Suisse : en tant que chef prin-cipal de l’Orchestre de Lucerne, il prend une part active dans la période inaugurale du nouveau KKL où il se produit également avec l’Ensemble Intercontemporain crée par Pierre Boulez, et dont il assure la direction musicale de 2000 à 2003.

Les seize années passées à la tête du Symphonique de Bamberg de 2000 à 2016 sont fécondes à plusieurs titres : il instaure les séries d’artistes en résidence, dirige l’orchestre

lors de multiples tournées internationales, la Neuvième Symphonie de Mahler se fait consa-crer au Midem en 2010, il initie et préside la Gustav Mahler Conducting Competition qui fait découvrir des chefs aujourd’hui devenus célèbres tels Gustavo Dudamel et Lahav Shani.

Par ailleurs, il occupe le poste de di-recteur musical à l’Orchestre symphonique de Tokyo depuis 2014. L’inspiration qu’il éveille auprès des jeunes artistes est concrétisée entre autres par son engagement fidèle et sur le long terme avec la Junge Deutsche Philharmonie et le Gustav Mahler Jugendorchester.

Jonathan Nott offre un vaste catalogue d’enregistrements très acclamés parmi lesquels l’intégrale des œuvres pour orchestre de Ligeti avec l’Orchestre Philharmonique de Berlin, l’ensemble des symphonies de Schubert et Mahler avec l’Orchestre Symphonique de Bamberg, Das Lied von der Erde de Mahler avec l’Orchestre Philharmonique de Vienne et Jonas Kaufmann. Son premier enregistrement a la tête de l’OSR avec des œuvres de Richard Strauss, Claude Debussy et György Ligeti est sorti en septembre 2018 chez le label Penta-Tone et le deuxième enregistrement, consacré aux Pelléas et Mélisande d’Arnold Schoenberg et de Claude Debussy, sera disponible en 2021.

JONATHAN NOTT

Directeur musical et artistique

Née à Feuchtwangen, en Bavière, Christiane Karg étudie le chant au Mozarteum de Salz-bourg avec Heiner Hopfner et Wolfgang Holz-mair, où elle reçoit la « Médaille Lilli Lehmann », et au Conservatoire de musique de Vérone. En 2009, elle est nommée « Jeune Interprète de l'Année » par le magazine Opernwelt et plus récemment, en 2018, elle reçoit le prestigieux « Prix Brahms ».

Membre de l’International Opera Stu-dio au Staatsoper de Hambourg, elle rejoint ensuite l'ensemble de l'Opéra de Francfort en 2008 où elle incarne Susanne, Musette, Pamina, Servilia, Zdenka et le rôle-titre de La Calisto. Elle revient à Francfort en 2013 pour chanter Mélisande, dans la nouvelle production de Claus Guth accueillie chaleureusement par la presse et interprète Sophie, en 2015, dans Le Chevalier à la rose.

En 2006, elle fait des débuts prometteurs au Festival de Salzbourg, où elle revient chanter Amour dans Orphée et Eurydice avec Riccardo Muti et Zerline dans Don Juan avec Yannick Nézet-Séguin. Elle est régulièrement invitée au Theater an der Wien où elle est Ismene dans Mitridate, Télaïre dans Castor et Pollux et Héro dans Béatrice et Bénédict. Au Staat-soper de Bavière, elle interprète Ighino dans Palestrina, Pamina et Blanche dans Dialogues

des Carmélites, et le rôle-titre de La Calisto. Au Komische Oper Berlin, elle chante Musette dans La Bohème et Norina dans Don Pasquale et à l'Opéra de Lille, Anne Trulove, dans The Rake's Progress. Au Semperoper de Dresde, elle chante Sophie avec Christian Thielemann. Elle fait ses débuts en chantant Pamina au Royal Opera House de Covent Garden en 2015 et à la Scala de Milan en 2016, où, elle revient en 2018 pour Eurydice. Ses débuts à l’opéra, aux États-Unis, se font en chantant Susanne à l’Opéra lyrique de Chicago, où elle revient dans la saison 2016-17 pour Pamina dans La Flûte enchantée. La saison 2017-18 a vu ses débuts au Staatsoper de Vienne dans le rôle de Mélisande et au Metropolitan Opera dans le rôle de Susanne.

Parmi ses récentes apparitions, citons le rôle-titre de Daphné, son premier rôle de La Comtesse Almaviva dans Les Noces de Figaro au Staatsoper de Hambourg, ainsi que Micaëla dans Carmen au Staatsoper Unter den Linden à Berlin. Pour cette saison 2020-21, Christiane Karg revient à Munich pour Fiordiligi dans Così fan tutte au Bayerische Staatsoper et pour Pamina dans La Flûte enchantée au Metropolitan Opera et à l'Opéra de Paris.

En concert, Christiane Karg se produit avec Nikolaus Harnoncourt et le Concentus Mu-sicus de Vienne ; Daniel Harding et l’Orchestre

CHRISTIANE KARG

soprano

symphonique de Londres, l’Orchestre philhar-monique de Vienne et la Staatskapelle de Dres-de en tournée aux États-Unis ; Mariss Jansons et l’Orchestre symphonique de la Radiodiffusion bavaroise à Tokyo ; Christian Thielemann et l'Or-chestre philharmonique de Berlin au Festival de Pâques de Salzbourg ; Yannick Nézet-Séguin et l’Orchestre philharmonique de Rotterdam, l’Orchestre de Philadelphie et l’Orchestre phil-harmonique de Berlin au Festival Mostly Mozart de New York ; Jaap van Zweden et l’Orchestre symphonique de Chicago ; Jonathan Nott et l’Orchestre symphonique de Bamberg ; Andrés Orozco-Estrada et l’Orchestre de l’Académie nationale Sainte-Cécile ; Ivor Bolton durant la Salzburg Mozartwoche ; David Afkham et l’Or-chestre national d’Espagne ; Florian Helgath et l'Orchestre symphonique allemand de Berlin ; Rafael Payare et l’Orchestre du Gewandhaus de Leipzig ; Laurence Equilbey lors du Festival de Salzbourg ; une tournée européenne avec Iván Fischer et l’Orchestre du Festival de Budapest. En 2017, elle chante ses premiers Vier letzte Lie-der de Richard Strauss avec l'Orchestre philhar-monique tchèque et Manfred Honeck et rejoint l'orchestre en 2018-19 pour la Symphonie № 2 de Gustav Mahler avec Semyon Bychkov à Prague, Vienne et au Carnegie Hall de New York. En 2019-20, elle se produit avec Daniel Harding et l’Orchestre philharmonique de Vienne ; Ricardo Chailly et l’Orchestre philharmonique de la Scala en concert pour la Symphonie № 4 de Gustav Mahler ; Sir John Eliot Gardiner et l'Orchestre royal du Concertgebouw pour Les Scènes du Faust de Goethe et avec Yannick Nézet-Séguin et l’Orchestre de Chambre d’Europe pour la Symphonie № 9 de Ludwig van Beethoven. Cette saison, les points forts sont la Symphonie № 4 de Gustav Mahler avec Daniel Harding et l’Orchestre du Concertgebouw à Amsterdam ; deux tournées en Scandinavie et en Europe avec Leif Ove Andsnes et l'Orchestre de Chambre de Norvège et le Mahler Chamber Orchestra, respectivement, et enfin, Un Requiem allemand, de Johannes Brahms, avec Christoph Eschen-bach et l’Orchestre symphonique national du

Danemark.Christiane Karg est une remarquable

récitaliste et se produit au Musikverein de Vienne, à la Schubertiade de Schwarzenberg, au Festival de Salzbourg, au Festival Interna-tional d'Édimbourg, festival durant lequel elle reçoit le prix « Herald Angel » et au Wigmore Hall de Londres où elle donne cette saison trois récitals. Elle se produit également au Mozar-teum de Salzbourg, au Konzerthaus de Vienne, à Essen, Cologne, Schwetzingen, Hambourg, Innsbruck, Amsterdam, Francfort et à Stuttgart. Parmi les points forts de sa tournée de concerts lyriques, donnés au Japon et aux États-Unis, citons ses débuts avec Malcolm Martineau, en 2016, ainsi qu’une émission télévisée de la NHK filmée à l'Oji Hall de Tokyo et au Carnegie Hall de New York.

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La SGMG, association de droit suisse, a été fondée en janvier 2009.

Forte aujourd'hui d'environ 140 membres, provenant non seulement de Genève, mais aussi des cantons ro-mands et de France, elle n'a cessé de déployer une activité toujours grandis-sante, en lien avec ses buts qui sont de faire rayonner l'œuvre de Gustav Mahler, en organisant des manifestations, des conférences et en soutenant l'organisa-tion de concerts, etc.

Depuis 12 ans, notre société a par exemple soutenu financièrement l'organisation de plusieurs concerts donnés par l'Orchestre de la Suisse Romande, celui du Festival de Verbier, le Sinfonietta de Lausanne, l'Orchestre de Chambre de Genève, celui de Fribourg, Contrechamps, l'Orchestre Symphonique de Lucerne, etc.

Régulièrement, dans la salle du Théâtre Les Salons, notre société organise des conférences, présenta-tions et projections DVD d'œuvres de Mahler sur la présence éclairée de feu le Professeur Henry-Louis de La Grange, LE biographe de Gustav Mahler et grand ami de notre société, de Messieurs Georges Starobinski, Pierre Michot, William Blank, Ulrich Mosch, etc.

Nous avons aussi contribué à l'édition de DVD (Le Chant de la Terre, concert donné par l'OSR en septembre 2012) ou de CD (8e Symphonie enre-gistrée par la Tonhalle de Zurich). Et nous avons financé le tournage d'un film DVD qui retrace la vie extraordinaire d'Henry-Louis de La Grange, malheu-reusement décédé en janvier 2017.

Soucieuse de se déployer aussi vers les jeunes, la SGMG, en lien avec la HEM de Genève, organise en outre tous les deux ans, le Concours Gustav Mahler, ouvert à de jeune chanteurs et pianistes en fin d'études.

La SGMG est particulièrement heureuse de soutenir le concert de ce soir avec Maestro Jonathan Nott diri-geant 2 œuvres phares de Mahler et vous souhaite un beau concert.

www.gustav-mahler.ch

La genèse de la Symphonie №  4 remonte aux années 1899-1901, donc à un point tour-nant, autant artistique que personnel, dans la vie de Gustav Mahler (1860-1911). Chef de l'Orchestre philharmonique de Vienne depuis 1898, il doit faire face en 1900 aux critiques parisiennes mitigées dont son ensemble fait l'objet lors de sa tournée à l'Exposition univer-selle. L'année suivante, alors qu'il est en pleine convalescence d'une opération, Mahler apprend que l'Orchestre, de façon plutôt inélégante, lui a déjà trouvé un successeur. Il donne sa démission en avril 1901.

L’été 1901 est le premier où le composi-teur séjourne dans sa nouvelle villa au bord du Wörthersee, près de Maiernigg, en Carinthie. Depuis la saison 1897-1898, lorsque Mahler avait été nommé directeur de l’Opéra de Vienne, et ensuite chef des concerts d’abonnement du Philharmonique, il avait pris l’habitude de se re-tirer dans les Dolomites, pour se vouer aux deux choses pour lesquelles il n’avait pas le temps pendant la saison : le repos et la composition.

Le travail artistique, intense, ne se passe pas à la maison, mais plutôt dans le Kompo-nierhäuschen que Mahler s’était fait construire au cœur de la forêt. C’est là où, coup sur coup lors d’un été particulièrement riche en créativité, il met les dernières touches à la Quatrième, ébauche la symphonie suivante, et écrit trois des Kindertotenlieder, ainsi que quatre des cinq mélodies qu’on connaîtra plus tard sous le nom des Rückert-Lieder. Certes, les senti-ments exprimés dans ces derniers sont loin des émotions mises à nu dans les textes quasi auto-biographiques des Kindertotenlieder (Chants

GUSTAV MAHLER

Rückert-Lieder, cinq Lieder sur des poèmes de Friedrich Rückert

Symphonie N° 4 en sol majeur

¹ Extrait de Das himmlische Leben in Des Knaben Wunderhorn (trad. de Dennis Collins).

Les voix célestes réjouissent les sens ! Tout s'éveille à la joie. 1

des enfants morts), du même Friedrich Rückert (1788-1866), où le poète laisse libre cours à son bouleversement et à sa tristesse après la perte de ses deux enfants en 1836. Mais à travers leur caractère intime, voire introspectif, sur l’amour et la nostalgie de jours plus heureux, les Rüc-kert-Lieder laissent percer la voix et les pensées du compositeur. En effet, à 40 ans passés, de son propre aveu, Mahler ne songe plus guère à trouver son âme-sœur, et encore moins à fonder une famille. En cela, il se trompe…

En novembre 1901, alors que Mahler vient de donner la première audition de la Symphonie № 4 dans sa mouture primitive à Munich, il fait la connaissance d'Alma Schindler (1879-1964), de presque vingt ans sa cadette et élève de composition (ainsi que maîtresse) d'Alexander von Zemlinsky. C’est le coup de foudre, mais l’attitude équivoque affichée par Alma lors de la création viennoise de la Qua-trième en janvier 1902 s'inscrit évidemment non pas dans les sentiments anti-sémites répandus dans la capitale, mais plutôt dans l'insistance par Mahler qu’elle abandonne sa propre car-rière, très prometteuse, de compositrice. Alma y renoncera – à contrecœur, il est vrai – et le couple se marie deux mois plus tard.

Rückert-LiederParadoxe peut-être pour l’un des plus grands symphonistes de son temps : la création, en jan-vier 1905, des quatre Rückert-Lieder composés en 1901 – le cinquième, Liebst du um Schön-heit, date de l’année suivante – et du cycle des Kindertotenlieder, lors d'un concert avec des membres du Philharmonique de Vienne, dirigé par le compositeur et organisé par les soins de Schoenberg et Zemlinsky, constitue l'un des plus grands succès de Mahler devant les mélomanes viennois. Le programme com-

prend également six mélodies du recueil Des Knaben Wunderhorn (1892-1901). Il est vrai que, profitant de ses fonctions comme directeur de l'Opéra, Mahler engage pour l'occasion les trois meilleurs chanteurs de sa troupe, dont ses in-terprètes préférés, les barytons Anton Moser pour les Rückert-Lieder, et Friedrich Weide-mann pour les Kindertotenlieder. (Il faut dire que le compositeur affichait toujours une nette prédilection pour les voix masculines, surtout la tessiture du baryton, pour ses cycles de mélo-dies – exigence qui ne lui a pas survécu.) Toutes les places à la Musikverein ayant été arrachées d'avance, un public nombreux et curieux as-siste à la répétition générale, qui annonce le triomphe à venir.

Comble d’ironie, ce grand succès s’avé-rera en quelque sorte le point culminant de la carrière viennoise de Mahler. Ensuite, de plus en plus contesté dans sa direction de l’Opéra, il devra démissionner de son poste en 1907, suivi de deux drames familiaux : la mort de Maria, sa fille de cinq ans, et la découverte que lui-même souffre d’une maladie cardiaque incurable.

Dans un premier temps, chacun des cinq Rückert-Lieder fut publié séparément, puis en-suite réunis avec Revelge et Der Tambourg’sell, deux mélodies du Knaben Wunderhorn de l’été 1901, pour former un cycle créé de toutes pièces par l’éditeur, Sieben Lieder aus letzten Zeit. Ce n’est que plus tard qu’on a pris l’habitude d’exécuter les seuls Rückert-Lieder ensemble au concert.

Blicke mir nicht in die Lieder !Joli jeu de mot – Lider en allemand veut dire « paupières » – c’est une page insouciante et sans prétension, quoique d’une facture impec-cable. Mahler s’est amusé à chercher la couleur instrumentale juste (ligne agitée des cordes,

2 Extrait du journal intime d’Alma Mahler, août 1902, cité in Liebst du um Schönheit, Bolzano, Gustav Mahler Foundation, p. 5.

ponctuée des commentaires des hautbois) pour rendre l’image d’abeilles affairées à butiner.

Ich atmet’ einen linden DuftIrisée de mille couleurs tonales, comme un bi-jou aux facettes multiples dont on ne se lasse jamais, cette mélodie est l’une des premières où Mahler explore à fond la technique de Klangfarbe. En cela, il profite au maximum du texte du poète, jouant sur l’allitération (linden, Linde, lieber, lieblich, Lindenduft, Lindenreis, gelinde, leis, Liebe), ce qui permet également au chanteur de relancer chaque ligne avec une consonne coulante. Les interventions lyriques du hautbois et du cor, ainsi que le recours au célesta ou à la harpe, finissent de rehausser une ambiance onirique et hors temps.

Um MitternachtComment ne pas penser au Chant de minuit nietszchéen tiré de Also sprach Zarathustra, dont Mahler s’était servi dans le quatrième mou-vement de sa Symphonie № 3 (« O Mensch ! Gib acht ! ») ? Ici, l’écriture pour les seuls vents, qui donnent la réplique au soliste, notamment hautbois et cuivres, avec un travail appuyé sur les registres graves, ajoute à la densité d’expres-sion. Paroles répétées, phrases réduites à leur plus simple expression, les lignes instrumen-tales et vocales qui tournent en rond, peinant à s’affranchir jusqu’à la conclusion théâtrale : tout concourt ici pour nous révéler une vision mahlérienne de l’éternité, le temps suspendu à jamais.

Liebst du um SchönheitQue de changements dans la vie du compo-siteur dans les douze mois qui séparent cette page et les quatre Rückert-Lieder précédents ! En ce 16 août 1902, l’ancien vieux garçon et sa

nouvelle épouse attendent leur premier en-fant – cette page ne peut être qu’un hymne d’amour à la jeune et jolie Alma et à leur vie de famille naissante.

Malgré la datation de l’autographe, se-lon les souvenirs d’Alma, Liebst du um Schön-heit aurait vu le jour l’été suivant. Mais ceci est contredit par son propre journal intime, où elle ne s’explique pas ses changements violents d’humeur incessants et s’en inquiète : « Tantôt je déborde d’amour pour lui, tantôt je ne sens rien, mais rien ! Et toujours ces larmes – jamais je n’ai pleuré autant, précisément au moment où j’ai tout ce qu’une femme pourrait se souhaiter. » 2

C’est alors que Mahler écrit cette page, « privatissimum an Dich », que la destinataire accueille avec joie, avant de sombrer à nouveau dans la dépression : « Souvent je me sens si insignifiante ; j’ai tellement peu comparé à ses immenses richesses ! » 3 Alma exprime-t-elle ses ressentiments à peine enfouis envers Gus-tav et ses exigences avant leur mariage qu’elle abandonne sa propre carrière, prometteuse, de compositrice ?

Quoi qu’il en soit, cette mélodie, avec sa mise en musique simple mais d’un grand effet, et son accent sur l’amour, la jeunesse et la beauté d’Alma, restera la chasse gardée du couple Mahler. En 1907, la pièce est donnée à Vienne et à Leipzig, toujours avec son accom-pagnement d’origine au piano. Mahler ne l’a jamais orchestrée, et Alma s’insurgera – sans succès – contre l’exécution, en 1916, d’une ver-sion arrangée par Max Puttmann.

Ich bin der Welt abhanden gekommenMahler se sent-il vraiment, comme il le dira plus tard, « perdu pour le monde » en ce 16 août 1901, lorsqu’il la rédige dans son Kompo-nierhäuschen ? Le cor anglais expose le thème

3 Ibid.4 Cité in Marc Vignal, « Gustav Mahler », in Guide de la musique symphonique, Paris, Fayard, 1986, p. 442.5 Ibid., p. 442.6 Citée in Michael Steinberg, The Symphony, Oxford, Oxford University Press, 1995, p. 302.

principal, motif ascendant repris par le soliste dès son entrée. Ici tout respire la résignation doucement assumée : les nuances dynamiques qui ne s’élèvent jamais au-dessus de mf ; la ligne vocale qui coule tranquillement ; la variété de formules rythmiques, où les silences jouent un rôle primordial ; enfin, l’accompagnement ins-trumental, chef-d’œuvre en miniature, où une différente couleur tonale, soigneusement sculp-tée, est confiée à chaque pupitre, couleur qui se transforme alors au contact d’autres instruments. On connaît les sombres pressentiments de la mort qui habitaient Mahler toute sa vie, même durant ses périodes les plus accomplies et les plus heureuses. Ne pourrait-on pas voir dans cette page bouleversante et magnifique son crédo personnel et l’acceptation de son destin ?

Symphonie № 4Moins monumentale que la symphonie pré-cédente, la Quatrième garde néanmoins des liens avec les poèmes du Knaben Wunderhorn et renoue avec l'aspiration de la Création à la rédemption, image qui caractérise sa « Tétra-logie » (comme il appela ses quatre premières symphonies), et la Troisième en particulier. La thématique de la Quatrième, l'idée qu'un enfant se fait du Paradis, est rendue par des effectifs plus dépouillés (le compositeur ayant supprimé trombones et tuba), un style moins dissonant, et dans une approche plus proche de la tradition chrétienne, après le panthéisme de la Troisième. Avec la № 4 Mahler entend concevoir une par-tition plus accessible au grand public, mais ce n'est guère l'avis qui prévaudra de son vivant. Pris de court par les critiques féroces, l'auteur s'est insurgé : « Ils sont tellement corrompus par la musique à programme qu'ils sont incapables d'apprécier une œuvre strictement musicale ! » 4

Bedächtig. Nicht eilen : voulus par Mahler comme une entrée pour charmer les auditeurs d'emblée, les grelots – tant les vrais que ceux imités par les flûtes – et la mélodie que présentent les violons en toute simplicité ont dérouté les mélomanes et les critiques, qui ont taxé le premier mouvement de « naïve » et raillé ses « plaisanteries instrumentales ». Le com-positeur français Vincent d'Indy est allé encore plus loin : « C'est une musique pour les Mou-lins Rouges, pas pour une salle de concerts. » 5 On n'appréciait pas non plus le jeu constant d'interruptions et de reprises, de variations et d'extensions dont la mélodie des violons fait l'objet, bien que le compositeur le conduise d'une main de maître. Les violoncelles chantent un thème magnifique, ample et expressif, suivi d'une série de dialogues enjoués, d'abord entre hautbois et basson, puis entre cordes aiguës et graves. Les grelots annoncent le début du développement étendu, avec cette attention raffinée aux timbres de chaque pupitre si ty-pique de Mahler. Les variations du chant des violoncelles sont particulièrement remarquables. Très gracieux, un solo de cor débouche sur la coda, crescendo et accelerando.

« Je pourrais songer aux titres les plus merveilleux pour les mouvements de cette sym-phonie », écrit Mahler à un ami avec sa verve habituelle. « Mais je ne veux pas les faire trahir par la racaille des critiques et des auditeurs et leurs mésinterprétations ordinaires. » 6 Ceci dit, nous savons, grâce au témoignage d'Alma Mahler, que le compositeur pensait intituler le scherzo (In gemächlicher Bewegung. Ohne Hast) Freund Hein spielt auf (L'ami Henriot, c'est-à-dire la Mort, mène la danse). Selon son épouse, Mahler se trouvait alors sous l'effet d'un autoportrait du peintre suisse Arnold Böcklin, où l'on voit la Mort en violoneux jouer dans

espace2.ch Espace 2 s’écoute en DAB+ et sur

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7 Ibid., p. 303.

l'oreille de l'artiste visiblement ravi. Cela explique la précision du compositeur dans la partition que le premier violon solo soit accordé ici un ton plus haut, pour bien rendre la sonorité aigre et assez agressive d'un musicien rustique. Le caractère volontiers dissonant, voire grotesque, du mouvement se voit adouci par le trio. Mahler le décrivait lors d'une répétition à la tête du Concertgebouw à Amsterdam en 1904 comme « l'entrée dans un beau paysage » 7, donc le Paradis. Cette idée est renforcée par la tentative des violons d'introduire un nouveau motif en mode majeur, délicat et très legato, vers la fin du mouvement – passage bientôt noyé dans le grondement des cordes graves.

Mahler considérait le mouvement lent (Ruhevoll) comme le meilleur de son œuvre symphonique, et il n'a effectivement rien à en-vier à l'Adagietto de la Cinquième Symphonie, rendu célébrissime par le film de Visconti, Mort à Venise. Le thème exposé par les altos et les violoncelles, tranquille mais déjà d'un autre monde, est soumis à plusieurs variations, dont la première est confiée au hautbois. Ponctuées de l'ostinato pincé des contrebasses, les varia-tions s'enchaînent dans une succession étour-dissante de rythmes et de tempi fort différents, interrompue à deux reprises par une sorte de lamentation. La dernière variation, très expres-sive et conduite par les cordes, mène à une explosion sonore dans le tutti, signalée par les violons dans leur registre aigu. Les timbales et la grosse caisse reprennent la ligne obstinée des contrebasses, avant une ultime reprise du thème par les violons, dans les aigus célestes, soutenus par les flûtes.

On l'aura compris : par tout ce qui précède, Mahler entend nous préparer pour l'entrée au Paradis (Sehr behaglich). Cette préparation s'est avérée une tâche particuliè-

rement difficile, car le finale est paradoxalement non pas l'aboutissement de l'œuvre, mais au contraire son véritable point de départ. La ver-sion primitive, intitulée Ce que me dit l'enfant, devait prendre place comme la septième et dernière partie de la Symphonie № 3. Devant la longueur exceptionnelle de celle-ci – son mouvement initial est aussi vaste que toute la Cinquième de Beethoven – Mahler s'est ravisé. Il s'agissait alors de faire en sorte que les trois premiers mouvements de la Symphonie № 4 se réfèrent à, et soient résolus dans la dernière partie déjà composée.

Dans la Quatrième, la mélodie chantée par la soliste – en fait, la voix de l'enfant mort – reprend son titre d'origine, Das himmlische Leben (La vie céleste). Mahler l'avait écrite en 1892 comme l'une des cinq « humoresques » ti-rées de poèmes de Des Knaben Wunderhorn, ce recueil de Brentano et von Arnim (1800) qui a tellement marqué la production symphonique mahlérienne. Le poème mis en musique ici se fond sur un texte folklorique bavarois, Der Him-mel hängt voll Geigen (Le ciel est pendu de violons). Les différents couplets sont séparés par des interludes qui renvoient à l'introduc-tion si critiquée du mouvement initial. Mahler emploie un langage musical, riche en détails certes, mais dépouillé, pour mettre en valeur ce chant céleste, où l'enfant énumère les délices de l'au-delà. La simplicité même du style dans ce finale, jointe au caractère archaïque et naïf des textes, ne fait qu'augmenter la véritable émotion ressentie à cette conclusion morendo menée par le cor anglais.

Richard Cole

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RÜCKERT-LIEDER, CINQ LIEDER SUR DES POÈMES

DE FRIEDRICH RÜCKERT

Blicke mir nicht in die Lieder ! Blicke mir nicht in die Lieder ! Meine Augen schlag' ich nieder, Wie ertappt auf böser Tat. Selber darf ich nicht getrauen, lhrem Wachsen zuzuschauen.Deine Neugier ist Verrat !

Bienen, wenn sie Zellen bauen, Lassen auch nicht zu sich schauen, Schauen selbst auch nicht zu. Wenn die reichen Honigwaben Sie zu Tag gefördert haben,Dann vor allen nasche du ! lch atmet' einen linden Duft lch atmet' einen linden Duft lm Zimmer stand Ein Zweig der Linde, Ein Angebinde Von lieber Hand Wie lieblich war der Lindenduft !

Wie lieblich ist der Lindenduft, Das Lindenreis Brachst du gelinde ! lch atme leis lm Duft der LindeDer Liebe Iinden Duft.

Um Mitternacht Um Mitternacht Hab' ich gewacht Und aufgeblickt zum Himmel ; Kein Stern vom Sterngewimmel Hat mir gelachtUm Mitternacht.

N'essayez pas de lire mes chansons ! N'essayez pas de lire mes chansons ! Voyez, je baisse les yeux,Comme pris en flagrant délit ;Moi-même je n’ose à peine Percer leur secret,Votre curiosité m’est trahison.

Les abeilles bâtissant leurs alvéoles Ne tolèrent pas d'œil indiscret, Pas plus qu'elles ne s'admirent. C'est seulement quand les gâteaux de mielSont prêts et sortis en plein jourQu'à leurs délices, vous goûterez.

J'ai respiré un doux parfum J'ai respiré un doux parfumIl y avait dans la chambre Une branche de tilleul, Un présent D'une main aiméeComme le parfum du tilleul était délicieux !

Comme le parfum du tilleul est délicieux,Les rameaux du tilleul Tu cassas doucement ! J'ai respiré légèrementLe parfum du tilleul, L'arôme doux de l'amour.

A minuit A minuitJ'ai veilléEt j'ai levé mes yeux vers le ciel ; Aucune étoile parmi les myriades d’étoiles.Ne me souritA minuit

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Um Mitternacht Hab' ich gedacht Hinaus in dunkle Schranken. Es hat kein Lichtgedanken Mir Trost gebracht Um Mitternacht.

Liebst du um SchönheitLiebst du um Schönheit, o nicht mich liebe ! Liebe die Sonne, sie trägt ein goldnes Haar !

Liebst du um Jugend, o nicht mich liebe ! Liebe den Frühling, der jung ist jedes Jahr !

Liebst du um Schätze, o nicht mich liebe ! Liebe die Meerfrau, sie hat viel Perlen klar !

Liebst du um Liebe, o ja -mich liebe ! Liebe mich immer, dich lieb ich immerdar !

lch bin der Welt abhanden gekommenlch bin der Welt abhanden gekommen Mit der ich sonst viele Zeit verdorben ; Sie hat so lange nichts von mir vernommen, Sie mag wohl glauben, ich sei gestorben !

Es ist mir auch gar nichts daran gelegen,Ob sie mich für gestorben hältlch kannn auch gar nichts sagen dagegen, Denn wirklich bin ich gestorben der Welt.

Ich bin gestorben dem WeltgetümmelUnd ruh’in einem stillen Gebiet.Ich leb’allein in meinem Himmel,In meinen Lieben, in meinem Lied.

A minuit Mon esprit est alléAu-delà des noirs horizons.Il n’y avait pas d’espoirPour me consolerA minuit.

Aimes-tu pour la beautéAimes-tu pour la beauté ? Oh ! ne m'aime pas ! Aime le Soleil, il porte des cheveux d'or !

Aimes-tu pour la jeunesse ? Oh ! ne m'aime pas ! Aime le Printemps, qui est jeune chaque année !

Aimes-tu pour des trésors ? Oh ! ne m'aime pas ! Aime la Dame de la Mer, elle a force perles limpides !

Aimes-tu pour l'amour ? Alors, oui, aime-moi ! Aime-moi toujours, car je t'aime toujours, et à jamais !

Je me suis perdu aux yeux du monde Je me suis perdu aux yeux du monde, Après avoir gâché bien du temps avec lui ; Il resta si longtemps sans nouvelles de moi Qu'il peut aussi bien me croire mort !

Et il m'est parfaitement indifférent De savoir si le monde me croit mort. Je n'ai d'ailleurs rien à y redire,Car pour le monde je suis vraiment mort.

Je suis mort aux tumultes du mondeEt je repose en un lieu de sérénité.Je vis seul dans mon paradis,Dans mon amour, et dans mon chant.

LES MUSICIENS

Premiers violonsSvetlin Roussev Bogdan ZvoristeanuAbdel-Hamid El Shwekh Yumiko AwanoCaroline Baeriswyl Linda Bärlund Elodie Bugni Theodora ChristovaStéphane Guiocheau Yumi KuboFlorin Moldoveanu Bénédicte Moreau Muriel NobleYin Shen Michiko Yamada

Seconds violonsSidonie Bougamont François Payet-Labonne Claire DassesseRosnei Tuon Florence Berdat Gabrielle Doret Véronique KüminInès LadewigClaire Marcuard Eleonora RyndinaClaire Temperville- Clasen David Vallez Cristian Vasile Nina Vasylieva Eurydice Vernay

AltosFrédéric Kirch Elçim Özdemir Emmanuel Morel Jarita NgHannah Franke Hubert Geiser Stéphane Gontiès Denis Martin

Saya Nagasaki Marco Nirta Verena SchweizerCatherine Soris Orban Yan Wei Wang

VioloncellesLéonard Frey-MaibachAram Yagubyan Cheryl House Brun Hilmar Schweizer Jakob Clasen Laurent Issartel Yao JinOlivier MorelCaroline Siméand Morel Silvia ToblerSon Lam Trân

ContrebassesHéctor Sapiña Lledó Bo YuanAlain Ruaux Ivy Wong Mihai FaurAdrien Gaubert Gergana Kusheva Trân

FlûtesSarah Rumer Loïc SchneiderRaphaëlle Rubellin Ana Naranjo Jerica Pavli

HautboisNora Cismondi Vincent Gay-Balmaz Alexandre Emard Sylvain Lombard

ClarinettesDmitry Rasul-Kareyev Michel Westphal Benoît Willmann Camillo BattistelloGuillaume Le Corre

BassonsCéleste-Marie Roy Afonso Venturieri Francisco Cerpa Román Vincent GodelKatrin Herda

CorsJean-Pierre Berry Julia HeirichIsabelle Bourgeois Alexis Crouzil Pierre BriandClément Charpentier- LeroyAgnès Chopin

TrompettesOlivier Bombrun Stephen Jeandheur Gérard Métrailler Claude-Alain Barmaz Laurent Fabre

TrombonesMatteo De Luca Alexandre Faure Vincent Métrailler Andrea Bandini Laurent Fouqueray

TubaRoss Knight

TimbalesArthur Bonzon Olivier Perrenoud

PercussionsChristophe Delannoy Michel Maillard Michael Tschamper

HarpeNotburga Puskas

DASLucas Monerri-Fons (violon)Adrià Trulls Freixa (alto)Simon Kandel (cor)

La Fondation de l’OSR remercie la Fondation Francis & Marie-France Minkoff pour le don au Fonds des instru-ments de l’OSR qui a rendu possible l’acquisi-tion du piano Steinway & Sons, Concert Grand, Modèle D.

Olivier Hari* PrésidentSylvie Buhagiar* Vice-présidenteÉtienne d’Arenberg* TrésorierCharlotte de Senarclens*Présidente de la Commission du Mécénat & Sponsoring

* Membres du Bureau du Conseil

Jean-Luc DarbellayThierry DebonsLouis Ferran Nicolas GygerLaurent Issartel* Valérie Laemmel-Juillard* Blaise Lambelet* Bruno Mégevand*René Michon Olivier Perrenoud*Marie-Thérèse Pictet-Althann Dominique Radoux*

Sarah RumerChristine SalvadéLoïc SchneiderYves-Marie Trono*

Gérald SapeyMembre d’honneur

CONSEIL DE FONDATION

ADMINISTRATION

DirectionSteve Roger Directeur général David JaussiDirecteur administratif et financierAlexandra MarinescuAssistante de direction

Service financier Alexandre Fahrny Comptabilité Didier IbanezAssistant

ProductionGuillaume Bachellier Délégué production Inès de Saussure Coordinatrice artistique Catherine Bézieau Responsable Bibliothèque d’orchestreMarie Ernst Responsable pédagogique

RégieGrégory Cassar Régisseur principal du personnel Mariana Cossermelli Régisseur adjoint du personnel

Service techniqueMarc Sapin Superviseur et coordinateur technique Vincent BaltzCoordinateur technique adjointAurélien Sevin Régisseur de scèneFrédéric Broisin Régisseur de scène

Communication et sponsoring Carolyn PolhillDirectrice du marketing et de la communication Philippe BorriResponsable sponsoring et mécénatAlix HoffmeyerChargée des publications et du marketingGuillaume PoupinCommunity manager et chargé de projetsHelena Misita

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Billetterie Valérie Voiblet Responsable billetterie Aymeric FavreAgent d’accueil

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