OPEN D’AUSTRALIE 2018 ROGER FEDERER DEFIE...

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FULLACE.COM 1 FEVRIER 2018 FULLACE NUMERO 1 ROGER FEDERER DEFIE LA LOGIQUE OPEN D’AUSTRALIE 2018 CAROLINE WOZNIACKI LA DELIVRANCE

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FULLACE NUMERO 1

ROGER FEDERER DEFIE LA LOGIQUE

OPEN D’AUSTRALIE 2018

CAROLINE WOZNIACKILA DELIVRANCE

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SOMMAIRE

04 CAROLINE WOZNIACKI

03 EDITO

10 OPEN D’AUSTRALE JUNIORS

F EVR I ER 20 18

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Durant cet Open d’Austra-lie 2018, Roger Federer a vu tomber un à un ses prin-cipaux rivaux avant même d’avoir pu croiser leur route.

Une finale presque ines-pérée pour les deux joueuses au regard de leur parcours dans cet Open d’Australie.

16 ROGER FEDERER

12 LE MENTAL

Roger FEDERER Caroline WOZNIACKI COMITE DE TENNIS DE L’ESSONNE

Dans la vie, je n’en-v i s a g e

rien sans pas-sion. Et, depuis mon plus jeune âge, le sport en est une. Non des moindres, croyez-moi ! Parmi toutes les disciplines possibles, de toutes celles que j’aime pratiquer ou re-garder en tant que spectateur, depuis des tribunes en bordure de terrain ou confor-tablement installé dans mon canapé, le tennis est pour moi la plus belle. Le comble du bonheur et de l’esthétisme. Du dépas-sement de soi dans tout ce qu’il a de plus théâtral et d’instinctif à la fois. Parce qu’il met en scène deux adversaires à vaincre : celui qui se trouve de l’autre côté du filet et soi-même, que l’on soit champion reconnu ou pratiquant loisirs, dont le mental pour-rait parfois être tenté de faillir. Oui, au ten-nis, que cette dimension mentale est es-sentielle ! Demandez à Serena Williams, la “patronne“ dans ce domaine. Comme dans bien d’autres d’ailleurs. Elle est la cham-pionne ultime.

Mais cet aspect se retrouve à tous les niveaux de pratique : en champion-nat de France interclubs, comme

lors du double du dimanche matin entre amis. Sur le circuit “Future“ comme lors de l’Open d’Australie qui donnera, comme chaque année, le ton du début de saison

2018. L’échiquier tennistique est vaste, seule la taille des pions varie. À ce jeu-là, les Etats-Unis peuvent se targuer d’être le plus grand court de tennis du monde. Ils le sont même un peu plus avec l’ouverture de la “New Home for American Tennis” à Orlando. Voulue, rêvée, pensée par l’US-TA (FEDERATION AMERICAINE DE TENNIS), il sera le nouvel écrin du tennis américain, Plus de cent courts de tennis. Beaucoup plus modeste mais très efficace, notre CNE (CENTRE NATIONAL D’ENTRAINEMENT) Celui qui, poussé par des innovations technolo-giques inédites à ce jour. Ah, les nouvelles technologies dans le sport, une autre de mes passions. Cela permettra de pour-suivre le retour au premier plan du tennis américain et Français et de prétendre, dans les années qui arrivent, aux places de n°1 mondiaux tant chez les hommes que chez les femmes. Le top 100 ATP le confirme : 10 Français et 10 Américains.

La passion, oui… Vous l’aurez compris, c’est elle qui m’a toujours animé et qui me porte aujourd’hui encore dans

la mise en œuvre de ce magnifique projet, FULLACE. Une passion qui prend évidem-ment encore plus de sens si elle est parta-gée avec le plus grand nombre. C’est pour cela que j’ai voulu que FULLACE soit un ma-gazine distribué de la manière la plus large possible, chez vous et sur vos lieux de pra-tique et de vie tennistique. Ce magazine est désormais le vôtre.

Abdou HaitofFondateur

10 COMITE DE TENNIS DE L’ESSONNE

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Une finale presque ines-pérée pour les deux joueuses au regard

de leur parcours dans cet Open d’Australie. C’est en effet la première fois de l’ère Open que deux finalistes d’un Grand Chelem sauvent des balles de match dans les tours précédents. Dès le 3e tour de l’Open d’Australie 2018, Simona Halep manque de passer à la trappe face à l’Américaine Lauren Davis, 76e mondiale. La Roumaine

A l’issue d’une finale épique face à Simona Halep , 7/6(2), 3/6, 6/4 en 2h49, Caroline Wozniacki, 27 ans, remporte son premier titre du Grand Chelem. Elle récupère ainsi la place de numéro 1 mondiale jusque-là détenue par son adversaire.

Elle l’a fait ! Caroline Wozniacki a remporté le titre qu’il manquait à son beau palmarès : un Grand

Chelem. La Danoise récupère la place de numéro 1 mondiale qu’elle occupait déjà à 20 ans (entre 2010 et 2012). Souvent critiquée pour son incapacité à aller au bout d’un Grand Chelem, bien qu’elle soit très efficace sur les autres tournois, la Da-noise remet désormais les pendules à l’heure. « Honnêtement, je pense que c’est une des choses les plus positives à pro-pos de cette victoire ! On ne me posera plus jamais cette question ! » dit-elle en conférence de presse, un large sou-rire aux lèvres. Elle ne fait plus partie de la liste ‘’maudite’’ des joueuses qui

ont été numéro 1 mondiale sans avoir remporté un Majeur (Halep est tou-jours dans ce cas, tout comme Plis-kova, Safina et Jankovic). Et ce n’est

pas pour lui déplaire : « Je trouve qu’être vainqueur d’un Grand Chelem et n°1 mondiale, ça sonne plutôt bien ! Je suis su-per heureuse, c’est un rêve qui devient réalité. ». Un rêve mais surtout une consécration après un an avec de très bons résultats : 71 matchs gagnés depuis début 2017, 3 titres (Open d’Australie, Masters de Singapour, Tokyo) et 7 finales. Une année réus-

sie quand on se rappelle sa descente au 76e rang mondiale en 2016 en rai-son d’une blessure à la cheville et de multiples contre-performances.

CAROLINE WOZNIACKI, LA DELIVRANCE...

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sauve trois balles de match avant de remporter la rencontre 4/6 6/4 15/13, après 3h44 d’une lutte acharnée. Rebelotte en demi-finale contre l’Allemande Angelique Kerber qui se pro-cure deux balles de match à 6-5 dans le 3e set. Mais une fois encore, la hargne et le sang-froid d’Halep lui permettront de remporter le match (6/3 4/6 9/7 en 2h20). Caroline Wozniacki, quant à elle, est passée tout près de l’élimination au 2e tour face à la Croate Jana Frett, 119e mondiale. La future ga-gnante de l’Open d’Australie est alors menée 5/1 40/15 au 3e set avant de remporter les six derniers jeux.

Caroline Wozniacki, Simona Halep, même combat : dé-bloquer enfin le compteur « Grand Chelem ». Un exploit qu’aucune des deux joueuses n’avait encore réussit

malgré deux finales disputées (US Open 2009, 2014 pour Wozniacki et Roland Garros 2014, 2017 pour Halep). Mel-bourne offre à Caroline Wozniacki la victoire tant attendue. Mais que ce fut dur ! Près de 3h de match sous un soleil de plomb, avec un taux d’humidité insupportable sous l’effort. La joueuse roumaine qui souffrait de déshydratation a été hos-pitalisée après la rencontre. Elle a passé plus de temps sur le terrain que Roger Federer (11h29 de temps de jeu avant la finale pour Halep contre 10h48 pour le Suisse).

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Un combat d’une rare intensité ! Du premier point jusqu’au dernier leur engagement a été total, notamment

sur le plan physique. Et ce dès le début de la rencontre. Caroline Wozniacki, en tête 5-3 dans le premier set se voit remonter par son adversaire à 5-5 avant de rempor-ter la manche au jeu décisif (7/2). Malgré une demi-finale intense et un problème à la cheville qu’elle traine depuis le premier tour, Simon Halep ne baisse pas les bras. Elle fait la différence dans la 2e manche sur sa seule balle de break du set à 4-3, avant de s’envoler 6/3. Mais Wozniacki est imperturbable et break dès le début du 3e set. Halep sauve alors deux balles de 3-0 contre elle et réussit à repasser en tête (4-3 service à suivre). Les deux joueuses se rendent coups pour coups. Mais c’est bien Caroline Wozniacki qui fi-nit par faire la différence à 4-4 en conser-vant son service. Quelques minutes plus tard, grâce à une couverture de terrain phénoménale, elle se procure une balle de match sur le service de la Roumaine. Et sur un dernier revers d’Halep dans le filet, la Danoise peut laisser éclater sa joie en tombant littéralement à terre. Elle vient de remporter son premier titre du Grand Chelem ! Une grande première pour son pays puisqu’avant Caroline Wozniacki, le Danemark n’avait jamais eu de vainqueur de Grand Chelem en simple (hommes et femmes confondus). Un coup double pour la jeune femme qui s’ancre dans l’his-toire du tennis mondial en devenant la 9e joueuse ayant occupée le plus longtemps la place de n°1 (68 semaines). Elle rejoint l’élite derrière de grands noms du tennis féminin : S. Graff (377), M. Navratilova (332), S. Williams (319), C. Evert (260), M. Hingis (209), M. Seles (178), J. Hénin (117) et L. Davenport (98).

UN MATCH D’UNE RARE INTENSITE

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Chez les filles, la Française Clara Burel, (16 ans, N28) s’est hissée jusqu’en finale

après un parcours remarquable. Elle a notamment éliminé la tête de série n°1 en demi-finale, la Chinoise Xinyu Wang (2/6 6/1 6/0). Mais la dernière marche était trop haute face à la puis-sante Taïwanaise Liang En Shuo (17 ans). En finale la jeune Bre-tonne s’incline en deux set (6/3 6/4). Ce jour-là, sur la Margaret Court Arena son adversaire gère mieux le stress et la chaleur. Liang En Shuo, remporte donc à Mel-bourne son premier titre du Grand Chelem chez les juniors. Parmi les autres Françaises en-gagées, Yasmine Mansouri (16

ans, N35, La Baule TC) et Diane Parry (15 ans, N55, TCBB) se sont inclinées dès le premier tour. Loudmilla Bencheikh (16 ans, N49, TC Paris) s’est, elle, arrêtée au second tour. Première Française à atteindre la finale d’un Grand Chelem juniors depuis Caroline Garcia (US Open 2011), Clara Burel peut être fière de sa semaine en Australie. Sa très belle performance lui a valu d’être sélectionnée par Yannick Noah pour le premier tour de la Fed Cup contre la Belgique (10-11 février à Mouilleron-le-Captif). Elle intègre le groupe en tant que remplaçante.

Chez les garçons, l’Américain,

Sebastian Korda, 17 ans, 1,93m (né le 5 juillet 2000) soulève le trophée, après avoir dominé le Taïwanais Chun Hsin Tseng en deux sets (7/6 6/4). Korda ? Ce nom vous dit peut-être quelque chose ? Son père et entraîneur n’est autre que Petr Korda, an-cien n°2 mondial chez les séniors. Sebastian compte bien marcher sur les traces de son père après sa belle semaine Australienne. Son programme pour l’année à venir : jouer les prochains Grand Chelem juniors tout en disputant des tournois sur les circuits ITF et Challengers. Côté Français, Hugo Gaston (17 ans, -15, Blagnac TC) et Clément Tabur (18 ans, -15, SNUC Nantes)

se sont démarqués pendant la semaine en remportant leur premier tournoi du Grand Chelem en double. Il ne leur a fallu que 41 minutes pour venir à bout de la paire Allemande Rudolf Molleker/Henri Squire (6/2 6/2). Hugo Gaston avait quelques jours plus tôt réalisé une belle performance en atteignant les ¼ de finale en simple. Il a échoué face à la tête de série n°2, le Serbe Marko Mi-ladinovic en trois manches (4/6 6/3 7/5). Tirage au sort difficile pour son partenaire de double, Clément Tabur, qui s’incline au premier tour (7/5 6/3), éliminé par le fu-tur vainqueur. Défaite au 1e tour pour Titouan Droguet (seulement 16 ans, -4/6, TC St Germain les Corbeil) et défaite au 2e tour pour Jaimee Floyd Angele (17 ans, N85, Blanc-Mesnil ST).

REVELATION DE NOUVEAUX TALENTS A L’OPEN D’AUSTRALIE JUNIOR

Liang ENSHUO

Clara BUREL

Chun HSIN TSENG

Sebastien KORDA

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AU FAIT, C’EST QUOI LE MENTAL?

Souvent invoqué comme « le troisième homme » ou la troisième femme

dans un match, le mental est une composante essentielle de la panoplie

des champions. Sans que l’on sache vraiment ce que renferme ce terme un

peu vague. Éléments de réponse.

choses: la concentration, la con-fiance, la gestion des moments importants, se préparer à une grande compétition… Le men-tal, cela peut être aussi : ne pas respecter son adversaire, savoir tracer sa route, savoir encaisser de la quantité à l’entraînement, savoir aussi parler avec son en-traîneur, donc c’est pour ça que je dis que c’est un mot fourre-tout. » Mais un mot qui revient très sou-vent lorsqu’il s’agit de dépeindre le joueur parfait. Ou, a contrario, de souligner son déclin, même relatif. On le voit depuis quelques mois avec Novak Djokovic. On l’avait constaté un peu plus tôt avec Rafael Nadal. Prenons le Serbe, quand il est devenu dau-phin d’Andy Murray au classement mondial après avoir archi-dominé

le circuit. Depuis son sacre à Ro-land-Garros, qui représentait pour lui le Graal et l’objectif à atteindre de manière obsessionnelle, il est devenu un avatar un peu en deçà du « Nole». Celui, qui ne laissait que des miettes à la concurrence. “ Il y a certainement des choses dont j’ai besoin pour retrouver mon émotionnel et mon men-tal», a-t-il reconnu. “Je me con-centre davantage sur cela, donc c’est une transition quelque part entre les deux..“ Il s’agit pour lui d’explorer un territoire jusque-là inconnu : celui du doute qui sur-git au moment du dernier coup de raquette qui, avant, aurait fait la différence… Et ce n’est pas sa blessure actuelle au coude qui va arranger cela. C’est exactement ce qu’a, avant lui, osé exprimer

Rafael Nadal, toujours à la re-cherche, après les blessures, de la grinta qui le caractérisait plus que quiconque. Victime d’un coup de moins bien, le Majorquin a ainsi été le premier parmi les joueurs du top à expliquer, il y a un peu plus de deux ans à Shanghai : « J’ai eu plusieurs fois à surmont-er des blessures physiques. Mais là, ce que j’ai, le manque de con-trôle de mes nerfs, mon émotivi-té... c’est comme si j’avais à guérir d’une blessure, mais qui cette fois n’est pas d’ordre physique, mais mental. Et c’est pour moi un au-tre défi. » Retrouver les automa-tismes en match, se rattacher à la routine qui réussissait si bien, demander encore et toujours au ramasseur la serviette-éponge au même moment, replacer sa bouteille exactement à la même place qu’avant… Revêtir l’anci-enne carapace de champion in-déboulonnable, voilà en somme ce à quoi Novak Djokovic comme Rafael Nadal aspirent. Mais est-ce si simple ? Évidemment que non. « Le mental, explique le spé-cialiste de psychologie du sport Hubert Ripoll, professeur à la

T out le monde parle du mental, mais ça veut tout dire et rien dire. Le psychologue du sport Makis Chamalidis, qui accompagne depuis vingt ans des joueurs de tennis professionnels, balaie l’argument

d’une phrase couperet, avant de préciser sa pensée. « Ça peut vouloir dire plein de choses justement, ajoute-il, et c’est pour cela qu’il faut qu’on soit un peu plus précis, que l’on soit journaliste, entraîneur ou athlète quand on parle du mental. Dans le mental, vous pouvez mettre tellement de

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Faculté des Sciences du Sport de l’Université de la Méditerranée, il faut le considérer à deux niveaux. D’une manière très générale, le mental est ce qui permet de tenir lorsque les conditions ne sont pas bonnes. Et les conditions ne sont pas bonnes à deux moments : à des époques de la vie et à des épo-ques de match. » Et parfois sou-vent ? les deux vases communi-quent. C’est d’ailleurs « l’approche holistique » que revendique No-vak Djokovic depuis qu’il a com-mencé, de manière plus sérieuse il y a quatre ans, à travailler avec un coach mental, Pepe Imaz. Le tout à base de yoga et de « mindful-ness meditation ». « Nole était le numéro un mondial, analyse Pepe Imaz, il était devenu numéro deux

puis plus loin dans le classement, et il a accepté cela de façon tout à fait naturelle. Il avait accepté que de nouveaux joueurs émergent et il les a félicités pour leur accom-plissement. Au final, vous devez avoir conscience que nous som-mes tous des êtres humains. Le mot “intouchable” est une erreur. Des déclarations qui montrent bien qu’effectivement le « men-tal» est un concept complexe. Car comment penser qu’une Serena Williams, par exemple, redoutable en la matière sera d’accord avec une telle approche ? Accepter d’être moins bonne que les au-tres. Très peu pour la femme aux 22 titres du Grand Chelem ! Qui, elle, ne craint pas d’affirmer, en toutes circonstances : “Mentale-ment, personne ne peut me briser.

Je sais que, mentalement, je suis l’une des joueuses les plus dures”. Et la vérité, c’est qu’elle n’est pas la seule à en être convaincue. « Je ne pense pas que Serena Wil-liams ait un ego surdimension-né, souligne le professeur Hubert Ripoll, contrairement à ce que l’on peut penser. Ce qui ne veut pas dire qu’elle n’en ait pas ! Parce que si vous n’avez pas un très gros ego, vous faites du sport loisir. Mais les athlètes qui font de la compétition pour soigner une blessure narcis-sique ne se relèvent pas de leurs échecs. Ce sont d’autres types de motivations qui permettent de durer. » Et celles-ci pourraient bien être les vraies clés de ce si précieux « mental », N’est-ce pas Mister Roger…

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C’est un record qui donne le vertige. Soulever vingt tro-phées du Grand Chelem,

cela n’était encore jamais arrivé dans l’histoire du tennis masculin. Pourtant, Roger Federer l’a fait, au terme d’une finale à rebondisse-ment et devant un public entière-ment acquis à sa cause le Suisse s’est offert un 6e Open d’Australie. Elle paraît loin l’époque où l’on pensait le Suisse proche de la re-traite, ses multiples blessures au dos et au genoux l’éloignant des courts pendant de longs mois au grand dam de la planète tennis. Roger a ainsi dû renoncer aux Jeux Olympiques de Rio, pourtant son objectif majeur de la saison, seul titre manquant à son immense palmarès. Il avait alors 35 ans et

son compteur restait bloqué à 17 titres du Grand Chelem depuis 2012. Un an et demi plus tard, à 36 ans, le « Maestro » culmine à 20 Majeurs en 30 finales (record absolu) dont trois sur la dernière année (Open d’Australie 2017, 2018, Wimbledon 2017). Une technique et un relâche-ment impeccables, une prépa-ration millimétrée ou encore un planning parfaitement maîtrisé, autant d’éléments permettant d’expliquer la longévité incroyable du Suisse, qui, à 36 ans, continue d’écrire l’histoire de son sport. Paradoxalement, bien qu’il soit le plus âgé des membres du top 20, Federer semble être le plus en forme physiquement comme le prouvent les nombreuses

blessures des meilleurs joueurs du circuit ATP en 2017. Andy Mur-ray, ancien numéro un mondial, est éloigné des courts depuis la fin de l’année dernière en raison d’une blessure à la hanche. Aussi absent à Melbourne, le Japonais Kei Nishikori touché au poignet droit depuis près de cinq mois. Gaël Monfils, Stan Wawrinka et Milos Raonic gênés par des bles-sures aux poignets et aux genoux ont dû mettre un terme préma-turément à leur saison en 2017.

Novak Djokovic, arrêté depuis six mois en raison d’une fracture au coude a quant à lui fait un come back difficile à Melbourne (défaite en 1/8e de finale face au coréen Chung) et s’est de nouveau fait opérer du coude après le tournoi. Sans oublier Rafa Nadal ! L’Espa-gnol qui a été malheureusement contraint à l’abandon en ½ fi-nale face à Marin Cilic en raison d’une lésion au psoas iliaque droit (muscle fléchisseur de la cuisse).

ETERNEL FEDERER EN S’IMPOSANT À MELBOURNE FACE À MARIN CILIC, ROGER FEDERER S’ADJUGE À 36 ANS UN VINGTIEME TITRE DU GRAND CHELEM. UNE PERFORMANCE FANTASTIQUE QUI LE FAIT ENCORE UN PEU PLUS ENTRER DANS LA

LÉGENDE DU TENNIS.

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Durant cet Open d’Australie 2018, Roger Federer a vu tomber un à un ses principaux rivaux avant même d’avoir pu croiser leur route. Il a écrasé ses adversaires sans perdre un seul set jusqu’à la finale. On ne voyait donc pas qui pouvait alors empêcher le Suisse, tête de série numéro 2 de remporter un 20e titre du Grand Chelem (il menait 8/1 dans ses confrontations avec Marin Cil-ic, son dernier adve rsa i r e ) . Le scénario de début de match est d’ailleurs l a r g e m e n t en faveur de l’Helvète : 6/2 en 24 minutes. Tout pousse alors à croire que cette fina-le allait être à sens unique. Le début de match du Cro-ate est poussif, difficile pour lui de s’habituer aux conditions de jeu particulières ce soir-là (toit fermé, il fait 24 degrés alors que toute la quinzaine les joueurs ont affronté des températures avoisinant les 40 degrés). Dans la seconde manche Cilic se ressaisit et gagne 7/5 au jeu décisif. Les deux joueurs alternent ensuite les hauts et les bas, remportant chacun un set sur

le même score, 6/3. Le début du 5e set est crucial. Feder-er vient de perdre le 4e set, il passe seulement 36% de premières balles et manque une balle de 3/0 en sa faveur. Cilic hausse alors clairement son niveau de jeu et assène de lourdes frappes qui met-tent en difficulté le tenant du titre. Mais ce dernier sauve les deux balles de break con-

tre lui dans le 1er jeu du 5e set. La légende est en marche. Aidé par les er-reurs du Croate et soutenu par le public aus-tralien, c’est sur un dernier service gag-nant que Roger Federer s’ad-juge le 5e set 6/1 ainsi que son 20e titre du Grand Chelem. Il rejoint les trois femmes ayant

déjà réussi cet exploit : Stef-fi Graf (22), Serena Williams (23) et Margaret Court (24).

Avec ses 96 titres au comp-teur, on ne s’attendait pas à autant d’émotions chez Rog-er au moment de recevoir son trophée. Il a fondu en larmes au micro de la Rod Laver Arena après avoir remercié sa famille et son équipe. « Je suis tellement heureux. C’est incroyable ce qu’il

A QUAND LE RETOUR A LA PREMIERE PLACE MONDIALE ?

m’arrive, explique-t-il, ému. On a beaucoup patienté pour jouer cette finale. C’est plus simple de jouer l’après-midi, quand on joue le soir on y pense toute la journée. Je suis content que ce soit terminé. C’est un rêve qui devient réalité et un conte de fée qui continue pour moi. Avec l’année que je viens de vivre, c’est incroyable ! ». Quelques secondes plus tard, la voix du champion se brise et c’est le public qui prend le relais avec une longue standing ovation.

Avec cette victoire Roger Feder-er n’est désormais plus qu’à 155

points de la place de numéro 1 mondial détenue par Rafael Nadal. Place que le Suisse n’a plus occupée depuis novem-bre 2012. Un retour au som-met de la hiérarchie mondiale

viendrait encore un peu plus as-seoir sa domination sur le circuit ATP. Ce fameux retour pourrait avoir lieu plus tôt que prévu. L’Helvète est en lice au tournoi de Rotterdam (ATP 500, 12 au 18 février). Une demi-finale suf-firait pour passer devant Rafael Nadal ! A 36 ans, il deviendrait alors le numéro un mondiale le plus âgé de l’histoire devant An-dré Agassi (33 ans et 11 mois). Quant à Rafael Nadal, il a an-noncé qu’il reprendrait à Aca-pulco (Masters 500, 26 février au 3 mars) avant de retrouver Federer au Masters 1000 d’In-dian Wells (8 au 18 mars).

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MLADENOVIC COURONNEEKRISTINA MLADENOVIC ET SA PARTENAIRE TIMEA BABOS ONT REMPORTÉ POUR LA

PREMIÈRE FOIS DE LEUR CARRIÈRE L’OPEN D’AUSTRALIE EN DOUBLE. LA TECHNOLOGIE AU SERVICE DU TENNIS

www.hightof.com

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tournoi. On a traversé des moments difficiles, des matchs com-pliqués où on ne jouait pas aussi bien qu’aujourd’hui. Mais on a su rester positives et nous entraider sur le terrain, c’était la clé. » Cet état d’esprit exemplaire leur permet de venir à bout des Russes en deux manches 6/3 6/4. Une dernière faute directe de Makarova, permet aux deux jeunes femmes de s’effondrer dans les bras l’une de l’autre. « C’est dur de décrire ce que je ressens, confie la Française, les yeux brillants. C’est un nouveau Grand Chelem que j’ajoute à ma carrière. C’est quelque chose d’indescriptible. Tellement d’émotions. C’est vraiment génial. » Fières de leur match, Madlenovic et Babos savou-rent leur victoire face à cette équipe expérimentée : « C’est une équipe incroyable. Bien sûr, ça rend la vic-toire encore plus savoureuse. On est vraiment très fières, c’est un moment très spécial, explique Kristina. La Française réintègre le top 10 en simple (10e). Elle est confiante pour la suite de sa saison : « Quand vous vivez des moments comme ça, il n’y a pas de raison pour que ça ne fonctionne pas en simple. Evidemment cela me donne beaucoup de confiance pour la suite. »

Ekaterina MAKAROVA

Timea BABOS

Elina VESNINA

E t de deux pour Kristina Mlad-enovic ! La jeune Française de 24 ans remporte son deuxième titre du Grand Chelem (après Roland Gar-ros 2016). La première fois qu’une tricolore s’im-pose à Melbourne en double. Cette victoire, elle la partage avec une joueuse qu’elle connait bien : Timéa Babos, son amie. Une amie dans la vie, avec laquelle elle a déjà remporté plu-sieurs titres en double en 2015. La joueuse Hongroise (déjà deux finales à son palmarès, Wimbledon 2014, 2016), goûte pour la première fois de sa carrière à une victoire en Grand Chelem. Sur le papier, cette finale est loin d’être gagnée pour la paire Fran-co-Hongroise. Depuis le départ à la retraite de Martina Hingis, fin 2017, leur adversaire n’est autre que la meilleure paire mondiale en activité : Elina Vesnina et Ekaterina Makarova. Incontournables ! Les deux Russes ont presque tout gagné : Wimbledon (2017), l’US Open (2014), Roland Garros (2013), les Jeux Olympiques de 2016 ou en-core le Master de fin d’année à Singapour (2016). Pour cette paire expérimentée, la victoire en finale représente un « Grand Chelem doré » : les quatre tournois du Grand Chelem et les Jeux Olympiques !

L’expérience des Russes est loin d’intimider Mladenovic et Babos. Au contraire, les deux jeunes femmes ont su hausser leur niveau de jeu tout en restant positives, comme l’explique la Hongroise en conférence de presse : « Nous n’avons pas très bien débuté le

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Question : Nadine MARIAUX, sur les dix dernières années, le succès du comité de tennis de l’Essonne sur le plan des résultats sportifs est remarquable. Comment expliquez-vous cette réus-site ? Nadine MARIAUX: La Ligue de Tennis de l’Essonne coordonne 150 clubs et 120 enseignants professionnels. En 2006, les dirigeants, en parfaite colla-boration avec le Conseiller Technique Régional de la ligue, ont construit un projet sportif ambitieux visant à amé-liorer, avec les clubs, la formation des joueurs et des joueuses de 5 ans à 25 ans.Pour atteindre les objectifs sportifs ambitieux qui ont été fixé, des plans de formation complets ont été bâtis

dès le plus jeune âge par la direction technique de la ligue. La clef de voute de ces programmes a été le dispositif des « clubs formateurs Essonniens ». 75 clubs labélisés et 100 enseignants se sont mobilisés durant toutes ces années. En totale concertation et complémen-tarité avec les clubs formateurs, tous les programmes sportifs et éducatifs proposés reposent sur des structures d’entrainement performantes enca-drées par des cadres techniques pas-sionnés, engagés et expérimentés. Au quotidien ils véhiculent et trans-mettent sur les courts une culture de l’entrainement associant travail, rigueur régularité dans l’effort et le plaisir de se dépasser. -------------Question à Anthony GUILLOU (Conseil-

ler Technique Régional du 91 depuis 2006; Professeur de Sports - BEES 2°)

Question : Anthony, pouvez-vous nous décrire la formation des jeunes au sein du comité de tennis de l’Essonne.Anthony GUILLOU: Les différents pro-grammes de formation ont toujours respecté les quatre stades de déve-loppement d’un projet, 1/ Sa nais-sance entre 5 et 8 ans, 2/ Son déve-loppement entre 8 et 11 ans, 3/ Sa personnalisation entre 12 et 15 ans et la 4ème étape : la professionnali-sation. Question : Qu’elle est la place des pa-rents dans toutes ces étapes ? :Anthony GUILLOU : Aujourd’hui, la place des parents est importante et reconnue dans le programme de for-mation de jeunes. C’est primordial et

depuis 10 ans, ils ont toujours été associés aux projets de leurs enfants et aux ambitions.Question : Comment expliquez-vous l’amélioration de vos résultats sur ces dix dernières années. Anthony GUILLOU : La créativité et la prise de risque ca-ractérisent notre engagement et font également partie de l’ADN de notre département. A l’image de la Lutine Académie et la Bamby Académie managées par Benoît BIGNOLLES ou du programme pédagogique HIGHTOF, nous pouvons dire qu’il est capital d’innover pour être compétitif au meilleur niveau et surtout rester au premier plan en matière de for-mation des jeunes.Dans la continuité des précédentes, l’année 2017 a enre-gistré son lot de satisfactions tant sur le plan national qu’au plus haut niveau international des catégories de jeunes. Pour suivre les traces de Geoffrey BLAN-CANEAUX et Théo GRAVOUIL (Les ULIS) qui ont ouvert la voie : Arthur FILS (Saint Michel), Max WESPT-PHAL (CHEVRY) et Titouan DRO-GUET (SAINT GERMAIN LES COR-BEIL) se sont illustrés dans leur championnat de France respectifs pour terminer aux premiers rangs de la hiérarchie nationale tout en étant compétitifs et en figurant dans les meilleurs mondiaux sur le plan international. Les plus jeunes cultivent la même ambition…Enfin l’engagement dans le pa-ra-tennis et le tennis adapté est venu enrichir tout le travail effec-tué en matière de formation des jeunes et de formation des cadres. A l’image de l’organisation des dif-férents championnats de France et des différentes journées départementales, un réel savoir-faire et une sensibilité sont inscrites dans le paysage es-sonnien. -------------Question à Benoit BIGNOLLES (Conseiller Sportif Départe-mental depuis 1990 ; BEES 2°) :Question : Benoit, vous, qui êtes à l’origine de la détection et de la formation des très jeunes joueurs et joueuses de tennis dans l’Essonne, quel est le secret de la réussite du département ?Benoit BIGNOLLES : Les performances du Comité de ten-nis de l’Essonne sont, la conséquence, d’un plan de poli-tique Départemental pertinent couvrant l’ensemble des domaines sportifs dans leur intégralité. Le département

formation des 5/8 ans, s’est amélioré et enrichi de façon exponentielle depuis une dizaine d’années. Ce dernier, s’est doté d’enseignants qualifiés et de structures performan-tes, de sorte qu’aujourd’hui notre Comité de l’Essonne tire la quintessence des efforts consentis dans des fondations solides qui feront le « haut niveau » de demain. » -------------Question : à Thomas LEONETTI (Entraineur Fédéral depuis 2010 ; BEES 2°) : Si vous deviez résumer l’ambiance au sein de votre équipe par un mot :Thomas LEONETTI : (Après quelques secondes de réflex-ion), Je dirai : confiance. Quand tu joues au tennis dans l’Essonne, tu peux t’entourer d’un collectif d’entraineurs à la recherche de solutions pour faire face aux exigences du tennis de compétition. Ici, la contingence et la confiance

sont les maîtres mots. La confiance que les joueurs et les entraineurs se donnent mutuellement, la confiance que les di-rigeants accordent aux entraineurs, la confiance que nous accordent les parents des jeunes. Toute cette confiance facilite nos performances. -------------Question : à Jordan THOMAS (Entraineur phy-sique depuis 2006 ; DEES en préparation physique) : Quand on sait l’impor-tance de la préparation physique dans le sport du haut niveau et le tennis ne fait pas exception, cette nécessité prend une di-

mension, encore plus importante, quand il s’agit de jeunes joueurs et joueuses. Comment pouvez-vous nous décrire votre intervention ? Jordan THOMAS : Dans tous les programmes l’enfant est toujours au centre du projet d’un point de vue humain afin de créer une réelle communication et de la confiance. Le respect du développement de l’athlète à long terme est une priorité absolue. En effet, chaque joueur est différent et il est capital de respecter sa maturité physiologique. Il faut construire une base large, solide, variée en capacités tech-niques, tactiques et motrices afin de faire monter la pyra-mide de performance le plus haut possible . On ne tire pas sur une plante pour la faire grandir, on l’arrose, on la nourrie et on l’observe grandir .

LE COMITE DE TENNIS DE L’ESSONNE

DANS CETTE PREMIÈRE ÉDITION FULLACE FRANCE, NOUS SOMMES ALLÉS À LA RENCONTRE DE LA PRÉSIDENTE DU COMITÉ DE TENNIS DE L’ESSONNE NADINE MARIAUX

ET DE SON ÉQUIPE TECHNIQUE.

Nadine MARIAUXAnthony GUILLOU

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La n°1 tricolore, c’est elle : Caroline Garcia. Seule Française en deuxième semaine de cet Open d’Austra-lie 2018, elle confirme ses derniers bons résultats dans les grands ren-dez-vous. Depuis plusieurs mois, elle est devenue l’une des joueuses à battre. Pourtant, en Australie, Caro-

line Garcia n’a pas joué son meilleur niveau. Sa blessure au dos survenue à Brisbane quinze jours plus tôt a per-turbé sa préparation. La n°1 tricolore a connu quelques frayeurs lors de ses premiers tours. Face à la tchèque Marketa Vondrousova, au deuxième tour (victoire 6/7 6/2 8/6). Puis au 3e tour contre la biélorusse Aliaksandra Sasnovich (6/3 5/7 6/2). La française, peu satisfaite de son niveau de jeu, s’est battue pour se hisser en deu-xième semaine. En huitième de finale, Madison Keys, intraitable, la stoppe net (6/2 6/3 en 1h08). 32 coups ga-

gnants, neuf aces… l’Américaine a laissé peu de place à son adversaire. Face à la puissance de frappe de Keys, Caroline n’a pas réussi à imposer son jeu (seulement neuf coups gagnants). Mais elle ne repart pas bredouille. Ce huitième de finale reste sa plus belle performance ici à Melbourne. De plus, elle atteint le meilleur classement de sa carrière (7e mondiale).« Je continue à progresser »Le début de l’année 2017 : un tour-nant important dans la carrière de la Française ! Alors 24e mondiale et handicapée par des problèmes récur-rents au dos, elle décide de se concen-trer exclusivement sur le simple. Exit le double où elle excelle (vainqueur de Roland Garros 2016 avec Kristina Mladenovic entre autres). Et exit la Fed Cup. Des choix stratégiques qui portent aujourd’hui leurs fruits.

CAROLINE GARCIA LA FELINE

CAROLINE GARCIA REPART DE CET OPEN D’AUSTRALIE AVEC LE MEILLEUR CLASSEMENT DE SA CAR-RIÈRE (7E). LA FRANÇAISE A FRANCHI UN CAP CES DERNIERS MOIS.

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La Lyonnaise est en pleine progression avec une magnifique fin de saison : en-trée dans le top 10 mondial (8e), demi-fi-naliste au Masters de Singapour pour sa première participation. Sans oublier sa superbe tournée asiatique avec deux ti-tres, à Wuhan et à Pékin, en « Premier Event », plus grosse catégorie de tournoi après les Grand Chelem. Performance

réalisée par une seule Française avant elle : Amélie Mauresmo, sacrée à Ber-lin et Rome en 2004. Les résultats de Caroline Garcia en Grand Chelem sont également en net progrès : « J’y arrive de mieux en mieux en Grand Chelem. Mes débuts étaient difficiles avec beaucoup de défaites au premier tour. Mais je continue à progresser », explique-t-elle après sa victoire au 2e tour à Melbourne. Statistique marquante : la tricolore a atteint la deuxième semaine de presque tous les Majeurs (sauf l’US Open). Autant

de caps franchis et une régularité qui s’affirme au plus haut niveau. ‘‘Caro’’ est toujours suivie par la même équi-pe, avec au premier plan, son père, son entraîneur de toujours. Comme elle le confiait dernièrement à l’Open d’Australie : « Sur le court nous som-mes seul, mais il y a toujours une grosse équipe derrière nous. Bien sûr mon père est toujours derrière moi, il me dit les choses même quand c’est difficile. Je sais qu’il est très import-ant pour moi et qu’il m’aide vraiment à être au plus haut niveau ».

« JE CONTINUE À PROGRESSER »

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