ON A MARCHE SUR LE LAC - AVEC CD

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Béatrice Maré Racontés par Véronique de Aquino Avec CD On a marché sur le lac ! et autres contes à lire et à écouter

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Imaginez! Si les bêtes, les plantes et les choses pouvaient parler! Que d’histoires passionnantes ne nous conteraient-elles pas? Eh bien justement ce livre-CD leur donne la parole! Au travers de sept histoires amusantes, nous abordons les temps forts de la Bible comme la naissance de Jésus, sa résurrection ou son entrée triomphale à Jérusalem. Mais il est aussi question de tolérance, d’amitié, de confiance... Les illustrations aux couleurs vives sont un vrai régal pour les yeux et la manière dont Véronique de Aquino raconte chaque histoire est un enchantement. C’est vivant! Ça pétille! Humour et frissons garantis!

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Imaginez ! Si les bêtes, les plantes et les choses pouvaient parler ! Que d’histoires passion-nantes ne nous conteraient-elles pas ? Eh bien justement ce livre-CD leur donne la parole ! Au travers de sept histoires amusantes, nous abordons les temps forts de la Bible comme la naissance de Jésus, sa résurrection ou son entrée triomphale à Jérusalem. Mais il est aussi question de tolérance, d’amitié, de con-fiance...Les illustrations aux couleurs vives sont un vrai régal pour les yeux et la manière dont Véronique de Aquino raconte chaque his-toire est un enchantement. C’est vivant ! Ça pétille ! Humour et frissons garantis !

A lire et à écouter dès l’âge de sept ans.

Béatrice Maré

Béat

rice

Mar

é

Racontéspar Véroniquede Aquino

Avec CD

On a marché sur le lac !

et autres contes à lire et à écouter

On a marché sur le lac !et autres contes à lire et à écouter

Béatrice Maré aime écrire : ro-

mans, chansons, poèmes, contes.

Elle habite la région parisienne,

mais a grandi dans les Cévennes.

C’est d’ailleurs là qu’elle situe l’his-

toire de son premier roman pour

enfants Des vacances mouvemen-

tées. Jacques Maré, son mari,

est graphiste et illustre avec une

belle complicité ses histoires. Luiz

de Aquino est guitariste et com-

positeur. Véronique de Aquino

est chanteuse et comédienne. En-

semble, ils ont produit plusieurs

albums dont Au soleil de Noël et

Unis.

22.40 CHF / 17.90 € ISBN 978-2-8260-3550-3

On

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arch

é su

r le

lac !

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et autres contes à lire et à écouter

Béatrice Maré

On a marché sur le lac !

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A Timothé D. un garçon plein de courage.

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Table des matières1 Un intrus dans le potager ........................ 9

2 La pierre sans mémoire ........................ 19

3 On a marché sur le lac ! ........................ 29

4 Un petit âne nommé Yody .................... 37

5 La pâquerette et le pissenlit .................. 47

6 La petite balle grise .............................. 57

7 Gloup et Slurp ...................................... 65

Remerciements ...................................... 71

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Un intrus dans le potager

Un jour, une petite pousse verte émerge sans crier gare dans la troisième rangée dessalades du jardin potager.Elle fait sensation. Qui est-elle ? A quelle famille appartient-elle ?

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Les commentaires vont bon train et l’on surveille attentivement sa croissance.

Bien que très intimidée, la petite plante déroule ses tendres feuilles avec application, mais au bout de quelques jours, on doit se rendre à l’évi-dence : CE N’EST PAS UNE SALADE !

Aussitôt tout le carré se ligue contre elle.– Ah ! dit vertement une « laitue », je le savais depuis le début, elle

ne nous ressemble absolument pas.– C’est une mauvaise herbe, ni plus ni moins, renchérit une « frisée ».– Ma, qu’est-ce qué tou fais là ? l’apostrophe une « romaine ».– Je l’ignore Madame, je n’ai pas

choisi de naître ici, répond timidement la petite plante.

– Allons, tu ne nous feras jamais croire ça, déclare la « frisée », en agitant ses feuilles bouclées. Si on leur en lais-sait le choix, tous les légumes voudraient être à notre place, c’est bien connu !

– Non, mais je rêve, s’insurge un poireau. Qui a envie d’être une salade ? Pas moi en tout cas.

– Moi non plus !– Moi non plus !Tous les légumes du potager s’en défendent énergiquement.– Plates-bandes de menteurs, lance une « frisée » soutenue par les

autres salades.– N’importe quoi ! s’exclame le navet, je préfère ma rondeur et mes

magnifiques couleurs : violet et écru. Qu’y a-t-il de plus beau ?– Ce qu’il y a de plus beau ? Mais nous, bien sûr, s’insurgent les

radis.– Ha, ha, ha... ricane une carotte, qu’est-ce qu’il ne faut pas entendre ?

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Les navets et les radis sont incapables de se décider pour une couleur. Admirez-moi plutôt, je suis d’un bel orange uni. Qu’ils sont donc laids ces légu-mes bicolores !

– Répète ça en me regardant dans le blanc du pied si tu l’oses, s’écrie un poireau en colère.

Et bientôt c’est un chaos indescriptible. Tous les légumes du jardin s’injurient et crient à qui mieux mieux. Heureusement qu’ils sont obligés de rester sur place, car sinon... bonjour la purée !

Le jardinier pousse la porte du potager. Aussitôt le calme revient. Il prend quelques radis et une salade : la « frisée » justement.

– Hum ! dit-il, tu seras délicieuse avec des lardons. Tiens ! une mauvaise herbe, ajoute-t-il en voyant la petite plante. Il essaye de l’arracher mais elle est bien enracinée et comme il n’utilise qu’une main, (avec l’autre il tient les radis et la salade) il n’y arrive pas.

– Tant pis ! dit-il et il repart, laissant la petite plante qui tremble de toutes ses feuilles froissées.

– Dommadgé qu’il n’est pas réoussi ! déclare méchamment la « romaine ».

Mais l’intérêt est ailleurs.

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– Quelle chance ! murmure une « scarole » avec envie, c’est une « fri-sée » qui a été choisie.

– Il a aussi pris des radis, souligne un navet.Mais les salades ne prêtent aucune attention à son intervention.– J’espèré qué la prodchaine fois, ça sara moi ! dit une « romaine » en

redressant ses feuilles charnues.– Et pourquoi ça serait toi ? s’indigne une « laitue » en gonflant son

cœur pommé avec coquetterie.– Le jardinier préfère les « frisées », c’est une évidence, affirme une

autre salade sur un ton sans réplique.Les légumes du jardin se réjouissent à l’idée d’assister à une querelle

« inter-salades », mais leur espoir est vite déçu, car une jeune « batavia » demande in-génument :

– C’est quoi des lardons ? Le jardinier a dit que la « fri-sée » serait délicieuse avec des lardons. C’est quoi au juste ?

Personne ne le sait, mais une « scarole » soupire :

– Sans doute un signe de distinction !

– Ouné façon dé nous rendré hom-madgé, renchérit une « romaine ».

Le poireau, exaspéré par la vanité des salades, s’énerve :– Mais enfin, qu’est-ce qui vous fait croire que vous êtes supé-

rieures à tous les légumes du potager ?– C’est très simple, mon ami ! lui répond avec suffisance une « laitue ».

Les faits, voilà tout ! Nous savons par un merle de passage comment la femme du jardinier traite une salade élue.12

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Elle se gonfle d’importance en ajoutant :– Tout d’abord, on nous lave. Puis divers aromates sont chargés de

nous mettre en valeur. Nous avons droit à un bain d’huile avec quelques gouttes de vinaigre... (je ne vois pas l’utilité du vinaigre, dit-elle en aparté à ses consœurs, mais bon ! On ne sait pas toutes les vertus de ce condi-ment!). Une fois ces préparatifs accomplis, nous trônons au milieu de la table comme des reines... et ce n’est pas tout... les humains nous apprécient tellement qu’ils ont inventé un récipient spécialement conçu pour nous. Elle marque une petite pause et lance triomphalement : « Ils ont inventé le SA-LA-DIER. »

– Oh... oh ! font les autres légumes, admiratifs malgré eux.– Vraiment ? demande une carotte avec une pointe de jalousie.– Vraiment, assure la « laitue » plus orgueilleuse que jamais, un sala-

dier... et... à ma connaissance, il n’existe aucun « carottier ».– Ni « poireautier », ajoute une « scarole » moqueuse.– Ni « navetier », ni « radisier »...Toutes les salades éclatent de rire. Ce qui ravive aussitôt les querelles

avec les légumes.

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La pauvre petite plante se sent bien mal au milieu de toute cette agi-tation. Elle regarde souvent vers le ciel. « Pourquoi le Créateur m’a-t-il fait pousser ici ? se demande-t-elle. Il est bon et sage, il doit y avoir une raison. Patience, je le saurai sûrement un jour ! »

Un à un, les légumes quittent le jardin. La petite plante perd ses feuilles. Elle n’est plus qu’une brindille solitaire dans un potager désert. Il reste bien quelques pommes de terre que le jardinier a oubliées, mais elles ne lui adressent jamais la parole, elles préfèrent se raconter des histoires en se blottissant frileusement sous une bonne couche de terreau.

Tout est devenu froid et austère et l’hiver succède à l’automne.Puis le printemps revient et, avec lui, de nouveaux légumes. Les salades

sont toujours aussi prétentieuses et la petite plante toujours aussi méprisée. Mais elle met toute son énergie à regarder vers le haut. Elle admire les nuages d’un blanc si éclatant. Comme ils sont beaux ! « Ah ! si seulement je pouvais leur ressembler ! se désole-t-elle parfois, je flotterais sereinement dans le bleu du ciel loin, très loin des querelles mesquines du potager. » Mais très vite, elle se reprend. Non, le Créateur sait ce qu’il fait, elle doit garder confiance. Il lui suffit d’être patiente, voilà tout !

Le jardinier revient choisir des légumes, il constate que la petite plante qu’il a épargnée en repiquant ses pieds de salades a beaucoup grandi. Il la regarde attentivement, hoche la tête et s’en va.

– Ma, perqué il né l’arradché pas ? regrette une « romaine » sans la moindre compassion. E claro qué cé n’est pas ouné saladé !

– Il n’y a pas que des salades dans ce potager, s’indigne une carotte.– C’est vrai, ça ! renchérit un poireau.– On existe, nous aussi !... enchaîne un navet.Et une énième dispute éclate dans le jardin.

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L’été et l’automne passent, l’hiver revient. Quand les beaux jours du printemps s’annoncent, la petite plante se

résigne à subir encore la présence des légumes. Elle guette avec inquiétude le moment où le jardinier entrera pour semer et planter. Mais cette fois-ci, il ne vient pas.

Peu à peu les herbes folles s’installent dans le potager. Elles ne sont pas vaniteuses comme les légumes, mais elles parlent à tort et à travers, de tout et de rien. Elles portent bien leurs noms !

La petite plante passe plusieurs saisons en leur compagnie. Comme le temps lui semble long !

« Le Créateur a-t-il vraiment un plan pour moi ? » se demande-t-elle parfois ; mais très vite, elle se rassure. « Oui, oui, il en a un ! »

Un beau jour de printemps, à la surprise générale, un inconnu entre dans le potager. Une fillette court devant lui.

– Wahou ! Regarde, papa, s’écrie-t-elle en se précipitant vers la petite plante qui a beaucoup... beaucoup grandi.

– Quel beau cerisier ! s’exclame l’homme. Avec autant de fleurs sur ses branches, il doit donner des kilos de cerises.

– On dirait un nuage, s’extasie l’enfant admirative.

La petite plante regarde discrètement à droite puis à gauche, mais non ! Pas de doute, on parle bien d’elle.

– Je ressemble à un nuage, moi ? Et je suis un cerisier ?Ça alors ! Elle n’en revient pas.

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Ainsi les excroissances blanches qui la couvrent chaque printemps et qui se transforment en petites boules rouges n’ont rien à voir avec une éruption allergique, comme l’avait suggéré une herbe folle.

– La terre est bonne ici, dit le jardinier en regardant autour de lui, je vais planter un beau verger.

Et bientôt, pommiers, pruniers et pêchers viennent tenir compagnie au splendide cerisier. En quelques saisons, le lieu fait l’admiration de tous les oiseaux du voisinage. Il faut dire qu’il y règne une entente extraordinaire. Le cerisier que tout le monde admire et respecte y veille avec soin. Ah ! comme il est heureux maintenant !

On pourrait croire que l’histoire se termine là… mais non !

Un jour de printemps, une graine portée par le vent germe et prend racine dans le verger. C’est une salade ! Lorsqu’elle commence à déployer ses feuilles frisottées, la plupart des arbres fruitiers se penchent au-dessus d’elle avec mépris.

– Mais qu’est-ce que cette chose ridicule ? demande dédaigneusement le pommier.

– Quel laideron ! J’espère que le jardinier va nous en débarrasser rapi-dement, ajoute le pêcher.

– Non, arrêtez ! intervient le cerisier. Laissez-la tranquille. Ce n’est pas parce qu’elle est différente que vous devez la mépriser !

La jeune salade, une « frisée », dit humblement :– Je m’excuse d’occuper cet endroit, je ne l’ai pas choisi.– Ne t’excuse pas, lui répond gentiment le cerisier. Si le Créateur

a voulu que tu sois là, ce n’est pas par hasard. Sois la bienvenue parmi nous !

Quelques jours plus tard, le jardinier vient cueillir des fruits, il découvre la salade toute épanouie, au pied de son protecteur.

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– Tiens, déclare-t-il en s’exprimant à voix haute, quelle belle « fri-sée »! Je pourrais cultiver quelques légumes ici puisqu’il me reste un coin en friche.

Et c’est ainsi que les légumes reviennent dans le jardin. Mais quelle différence avec ceux d’autrefois ! Grâce à la sagesse et à la bonté du cerisier, les incessantes disputes ont fait place aux éclats de rire et aux échanges pleins d’amitié. Ah ! on est bien dans le jardin... si bien que les salades ne sont plus aussi pressées de se retrouver mises à l’honneur... dans un saladier !

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« Il y a un moment pour

tout… sous le ciel. »

(Ecclésiaste 3.1)

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La pierre sans mémoire

Par une froide nuit d’hiver, une pierre rouge, grosse comme une noix, roule jusqu’à l’entrée d’une petite étable.

Elle regarde autour d’elle un peu désemparée. Que fait-elle ici ? D’où vient-elle ? Et surtout qui est-elle ?

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Hélas ! Elle n’a aucune réponse à ces questions… et pour cause, elle a perdu la mémoire !

Elle jette un coup d’œil à l’intérieur de l’étable : une femme nourrit un nouveau-né, tandis qu’un homme distribue de généreuses brassées de foin au bétail qui se tient un peu à l’écart :

– Tenez, dit-il en riant, on vous a emprunté la mangeoire, mais vous ne mourrez pas de faim pour autant !

Soudain, des pas retentissent à l’extérieur.– Ça y est, on est arrivé ! – Vous croyez qu’il est vraiment là ?– Oui, sûr et certain !Des hommes, vêtus d’étrange façon, s’avancent respectueusement vers

la porte entrouverte.– Entrez, leur dit la femme d’une voix douce.Ils s’approchent, en hésitant, du bébé que la femme vient de reposer

dans le berceau de fortune.– Le voici donc ! murmure l’un des visiteurs, en s’inclinant avec émo-

tion.– Cela dépasse l’imagination ! dit un autre en se prosternant. La pierre, qui se tient toujours à l’entrée de l’étable, s’étonne :« Pourquoi admirer une aussi petite créature ? Oui, il est bien mignon,

ce bébé, mais enfin de là à l’adorer...» Les hommes restent un long moment à contempler l’enfant, puis, après

avoir offert des présents aux heureux parents, ils s’en vont. Au passage, l’un d’eux fait rouler la pierre rouge et comme le terrain est en pente, elle dévale le sentier. Arrivée en contrebas, un gros caillou lui demande d’une voix amicale :

– Salut ! Tu viens d’où, comme ça ?

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– Euh... de là-haut !– Ha ! je l’aurais parié. On me fait

toujours la même réponse. – Ben quand on habite en bas d’une

pente… commente narquoisement son plus proche voisin.

– Oui, bon, je sais ! Tu me l’as déjà fait remarquer au moins cent mille fois ! Mais c’est plus fort que moi, il faut tou-jours que je pose cette question.

– Assez bavardé. Il se fait tard, intervient une pierre plate. C’est l’heure de dormir. Bonne nuit, tout le monde !

– Bonne nuit !– Bonne nuit !Des milliers de voix résonnent dans l’obscurité, puis le silence se fait.La pierre rouge met à profit cette tranquillité pour essayer de retrouver

la mémoire. Mais qui est-elle ? D’où vient-elle ? Elle a beau chercher, elle n’en a aucune idée. Elle lève les yeux vers le ciel étoilé en quête d’une réponse.

– C’est beau, hein ? murmure d’une voix ensommeillée un tout petit caillou qui se tient près d’elle.

– Oui, c’est très beau, lui répond-elle en souriant.– J’aimerais pouvoir le regarder plus longtemps, mais chaque soir, je

tombe de sommeil, ajoute le tout petit caillou en bâillant. – C’est normal, endors-toi vite ! lui conseille-t-elle gentiment, et bientôt

elle s’endort aussi.

Au point du jour, lorsqu’elle s’éveille, la mémoire lui fait toujours défaut, cependant elle n’a pas le temps de s’en inquiéter, car il règne vrai-

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