Oliver Massmann, Avocat au Myanmar La Clause La Plus Importante De Tout Contrat au Myanmar - Bien...
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Oliver Massmann, Avocat au Myanmar
La Clause La Plus Importante De Tout Contrat au Myanmar
- Bien Réussir Sa Clause de Résolution des Conflits !
Auteur : Oliver Massmann
Le 16 avril 2013, le Myanmar a déposé un instrument d’adhésion auprès du Secrétariat General des
Nations Unies, exprimant son consentement à être rattaché à la Convention de New York sur la
Reconnaissance et l’Exécution des Sentences Arbitrales Etrangères (dite « Convention de New
York »). Cette Convention de New York est entrée en vigueur au Myanmar le 15 juillet 2013.
Depuis lors, les sentences arbitrales rendues au Myanmar doivent être exécutées dans les 140 et plus
états membres de la Convention, de même que les sentences rendues dans ces pays doivent être
exécutées dans le Myanmar tout entier.
Alors que la Loi d’Arbitrage du Myanmar de 1944 ne s’applique qu’à l’arbitrage national et ne fournit
aucun modèle pour la reconnaissance et l’exécution des sentences arbitrales étrangères, la Loi
d’Arbitrage de 1944 a déjà été remplacée par la nouvelle Loi sur l’Arbitrage (Loi de l’Union No.
5/2016) récemment adoptée par le Parlement de l’Union du Myanmar le 5 janvier 2016. Cette
législation doit permettre la mise en pratique de la Convention de New York et est donc de bonne
augure pour les investisseurs étrangers désirant régler leur litige commercial par un tribunal
d’arbitrage neutre, indépendant et impartial en dehors du Myanmar tout en s’assurant de l’exécution
des sentences au Myanmar. De plus, la nouvelle Loi sur l’Arbitrage complète une partie très
importante de la Loi sur Les Investissements Etrangers au Myanmar de 2012, dans laquelle la loi
dispose qu’un investisseur étranger peut soumettre son litige à un arbitrage étranger.
Cet article montre clairement aux entreprises étrangères la nécessité d’une clause de résolution des
conflits et assiste le choix des alternatives aux juridictions du Myanmar.
Pourquoi l’arbitrage est un choix sensé et la nouvelle Loi sur l’Arbitrage nécessaire
La plupart des contrats d’Amérique du Nord et d’Europe précisent en détails toutes les obligations des
parties et sont regardés attentivement pour l’effectivité de ses clauses. La force exécutoire du contrat
est, néanmoins, largement considérée comme une évidence.
D’autre part, les contrats entre investisseurs étrangers et entités birmanes ou contenant une référence
au Myanmar établissant la compétence des juridictions birmanes, devraient toujours poser la question:
« quelle institution devra statuer peu importe le conflit et dans quelle langue et selon quel droit
applicable ? »
Comme dit précédemment, la loi sur l’Arbitrage de 1944 vise uniquement l’arbitrage interne. La loi
dispose que lorsque les parties au litige viennent du Myanmar, le conflit ne peut être soumis qu’à
l’arbitrage national. Si l’une des parties a une identité étrangère, il n’est pas précisé clairement si le
requérant birman peut soumettre son litige à un arbitrage étranger. Au regard de la Loi sur l’Import-
Export au Myanmar de 2012, les parties au litige birmanes engagées dans un différend commercial
avec des entreprises étrangères doivent résoudre leur conflit en accord avec la Loi d’Arbitrage de
1944. Il est alors possible que, dans un différend non-commercial, il soit permis à une partie étrangère
avec son partenaire birman de demander un arbitrage étranger. A cet égard, nous relevons que dans
les arrêts de principe, perdure la question de savoir si les juridictions du Myanmar feront respecter une
telle sentence arbitrale étrangère. Grâce à l’adoption de la Loi sur l’Investissement Etranger, et afin de
prendre l’avantage d’une telle méthode de résolution des conflits par l’arbitrage, il est conseillé aux
investisseurs étrangers de structurer leur relation commerciale sous forme d’investissement, d’obtenir
les permis nécessaires à l’investissement et d’insérer une clause d’arbitrage dans l’accord.
Sous la Loi d’Arbitrage de 1944, les juridictions avaient le pouvoir d’accorder des mesures
conservatoires en respect de l’arbitrage interne. Cependant, il n’est pas dit que les cours continuent
d’accorder une telle assistance au requérant birman désirant une procédure d’arbitrage international,
compte tenu de l’absence de loi explicite sur l’arbitrage international les obligeant à le faire.
D’autre part, les investisseurs étrangers au Myanmar, comme dans tout pays en développement, ont
tendance à se méfier des juridictions locales. Ils s’interrogent sur l’impartialité des juges et sur la
corruption. Ils s’inquiètent également du temps nécessaire à la résolution du conflit et de
l’intervention éventuelle de la presse si les procédures juridictionnelles en décident ainsi, ce qui est
souvent le cas pour les litiges de haute importance. La langue utilisée pendant le procès est une
barrière supplémentaire pour les investisseurs étrangers.
Toutefois, l’arbitrage au Myanmar n’est pas encore très répandu. Il n’y a pas de centre d’arbitrage
jusqu’à présent. Cela implique qu’une sentence arbitrale doit être exécutée par un tribunal. En
pratique, les juridictions du Myanmar exercent souvent un large pouvoir d’appréciation dans leur droit
de mise à l’écart des sentences arbitrales. Cela peut être terrible lorsqu’une partie au litige, après avoir
dépassé toutes les difficultés pour gagner le procès d’arbitrage, échoue à faire appliquer la sentence
par les juridictions locales. Une partie peut donc finir par voir son différend rejugé par un tribunal.
Cela arrive même dans les cas où les deux parties se mettent d’accord pour faire appel à un arbitrage
étranger, par exemple le Centre d’Arbitrage International de Singapour. Les investisseurs sont donc
avisés de ne pas adopter une telle approche s’ils sont presque certains que les décisions arbitrales
étrangères seront sans effet au Myanmar.
Heureusement, ces problèmes ne seront bientôt plus grâce à l’adhésion à la Convention de New York
et à la promulgation récente de la nouvelle Loi sur l’Arbitrage. La clause de résolution des conflits
deviendra effective en figurant dans un accord écrit. Il reste à voir comment seront appliquées les
sentences arbitrales en pratique, mais c’est une étape importante vers la reconnaissance du Myanmar
en tant que placement sûr en matière d’investissements et développement d’entreprise.
Les avantages de l’arbitrage
Le centre d’arbitrage adéquat assure indépendance des décisions et compétence professionnelle. Il est
normalement possible de choisir un groupe d’arbitres que les parties reconnaissent comme fiable dans
la clause, ce qui peut conduire à une meilleure acceptation de la décision arbitrale. Il est important
d’envisager les candidats au jury d’arbitrage d’après leur compétence dans le domaine particulier de
l’entreprise. La majorité des centres d’arbitrage proposent des experts renommés dans des domaines
précis.
En quoi consiste la nouvelle Loi sur l’Arbitrage
La nouvelle Loi sur l’Arbitrage s’inspire du Modèle de Loi sur l’Arbitrage International de la
CNUDCI de 1985 qui est largement reconnu. C’est une étape pour élever la législation du Myanmar à
un niveau plus proche des standards internationaux en matière d’arbitrage. La nouvelle Loi sur
l’Arbitrage se divise en deux parties : la première s’appliquant si le lieu du litige se trouve au
Myanmar, la deuxième concernant l’application des sentences arbitrales étrangères. Les points
marquants à relever dans cette nouvelle Loi sur l’Arbitrage :
La sentence arbitrale est définie comme comprenant des mesures provisoires à des fins
d’exécution des décisions par les juridictions du Myanmar. Toutefois, la nouvelle Loi sur
l’Arbitrage ne précise pas si la définition inclut les ordonnances et instructions émises par le
tribunal d’arbitrage.
Le Garde des Sceaux de l’Union du Myanmar a le pouvoir de désigner les arbitres dans les
procédures étrangères si cela lui est demandé. Au regard des procédures internes, c’est le juge
en chef de l’état ou de la division qui procèdera à la désignation.
Les juridictions du Myanmar se voient attribuer le pouvoir d’accorder des mesures
provisoires en soutien à l’arbitrage.
Parmi les provisions portant sur la façon dont les juridictions du Myanmar doivent aborder les
requêtes liées à l’insolvabilité, il est laissé à l’appréciation des juges de renvoyer le cas
d’insolvabilité au tribunal d’arbitrage lorsqu’une partie en fait la demande.
Les juridictions du Myanmar ont la compétence pour étendre le délai de prescription
contractuel pour débuter l’arbitrage concernant les tribunaux d’arbitrage siégeant au
Myanmar. Il n’existe pas de provision similaire dans le Modèle de Loi ni dans la Loi sur
l’Arbitrage International de Singapour.
Les tribunaux d’arbitrage siégeant au Myanmar qui ne rentrent pas dans la définition d’
« arbitrage international commercial » doivent adopter la loi nationale du Myanmar comme
loi de substitution gouvernant l’arbitrage.
Les parties au litige, voulant contester une ordonnance pour laquelle le tribunal d’arbitrage a
compétence, peuvent uniquement chercher à écarter cette ordonnance via les dispositions
strictes de l’article 34 du Modèle de Loi. Cela s’éloigne de l’article 16 du Modèle de Loi qui
autorise les parties à renvoyer l’affaire devant le juge.
Les sentences rendues au Myanmar doivent être exécutées au lieu où la juridiction a refusé
d’écarter la décision, ou encore au lieu où le délai de mise à l’écart de la décision est expiré.
Conclusion
La question de savoir s’il faut ou non une clause de résolution des conflits dans les contrats au
Myanmar se répond par un oui net. Toutefois, décider au bon moment de la résolution d’un litige peut
s’avérer très complexe, puisqu’un certain nombre de facteurs doivent être pris en considération,
particulièrement lorsqu’aucun centre d’arbitrage n’a encore été établi au Myanmar. Il existe des
projets d’établissement d’un tel centre au Myanmar et il est très probable que s’éveille la conscience
de la nécessité d’un arbitrage international pour résoudre les conflits transfrontaliers.
La Loi sur l’Arbitrage n’est pas simplement un signe positif pour les investisseurs étrangers mais elle
est aussi bénéfique au Myanmar. Elle témoigne d’une volonté du Myanmar de se positionner comme
étant favorable aux juridictions arbitrales. Avec l’adoption de la Loi sur l’Arbitrage, le Myanmar va
attirer plus d’investissements étrangers, dans de meilleures conditions et provenant d’un plus large
éventail de sources. La Loi sur l’Arbitrage est aussi une première étape pour améliorer l’arbitrage au
Myanmar.
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Veuillez contacter Oliver Massmann à l’adresse [email protected] si vous avez besoin
d’une aide juridique au Myanmar.
Merci beaucoup !