oecd perspectives économiques en algérie

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Algérie Alger chiffres clés Superficie en milliers de km² : 2 382 Population en milliers (2007) : 33 858 PIB par habitant, USD à prix constant 2000 (2007) : 2 154 Espérance de vie (2007) : 72.3 Taux d’analphabétisme (2007) : 26.1

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  • Algrie

    Alger

    chiffres cls Superficie en milliers de km : 2 382 Population en milliers (2007) : 33 858 PIB par habitant, USD prixconstant 2000 (2007) : 2 154

    Esprance de vie (2007) : 72.3 Taux danalphabtisme (2007) : 26.1

  • Algrie

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    UNE CONJONCTURE INTERNATIONALE FAVORABLE etune bonne matrise des agrgats macro-conomiquesont permis lAlgrie de connatre depuis 2002 des tauxde croissance conomique convenables, mais qui restenten de du potentiel du pays, notamment en termesde croissance hors hydrocarbures. La hausse continuedes recettes des hydrocarbures permet au pays des tauxdinvestissement levs et une augmentation matrisedes salaires, mais le chmage reste important, surtoutparmi les jeunes. Grce des remboursements anticips,le pays a pu apurer lessentiel de sa dette extrieure,publique et multilatrale. Compare des conomies revenu similaire, lconomie algrienne reste peudiversifie, et la contribution du secteur priv au PIBglobal demeure faible.

    Dot de plus de 150 milliards de dollars (USD),un programme complmentaire de soutien lacroissance (PCSC) sestdonn pour objectifs definancer, sur la priode2005-09, de grands projetspourvoyeurs demplois etdexternalits, et dacclrer les rformes structurelles.Le programme doit toutefois tenir compte des capacitsdabsorption insuffisantes de lconomie, notammentdans le dimensionnement des projets et leur excution,et de lefficacit de la dpense publique. Les projetsinscrits dans ce programme sont ainsi en cours dervaluation en liaison avec les recommandations de laBanque mondiale. Enfin, pour remdier aux carences

    LAlgrie a apur sa dette pardes remboursements anticips,mais elle reste trs dpendantedu ptrole.

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    Taux de croissance du PIB en volume

    n Algrie - PIB par habitant n Afrique du Nord - PIB par habitant n Afrique - PIB par habitant

    Algrie - Taux de croissance du PIB (%)

    PIB par habitant

    Figure 1 - Taux de croissance du PIB en volume et PIB par habitant(USD prix constant 2000)

    Source : Donnes du FMI ; calculs des auteurs pour les estimations (e) et les prvisions (p).

    1 2 http://dx.doi.org/10.1787/324567704650

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    institutionnelles et aux problmes de gouvernance, lesautorits sont dtermines mener bonne fin lesrformes structurelles engages, notamment dans le

    secteur bancaire et le systme fiscal, et consolidercelles touchant au climat des affaires, la rforme dusecteur public et lagriculture.

    Dveloppements conomiquesrcents

    Aprs une croissance molle de 2 pour cent en 2006,due un recul de 2.5 pour cent de la productiondhydrocarbures, le PIB a enregistr en 2007 un tauxde croissance de 3.2 pour cent. La croissance du PIBhors hydrocarbures (PIBHH) a t de 6.4 pour cent.En raison de fortes pousses de la dpense publique etdinflation importe, le taux dinflation a t de 3.8 pourcent contre 2.5 pour cent en 2006. La croissance restetributaire des recettes dhydrocarbures. Le secteur desBTP, fortement influenc par le budget de ltat, naenregistr que 9.5 pour cent de croissance en 2007contre 11.5 pour cent en 2006. Avec respectivement6.9 et 5.9 pour cent de croissance, les services etlagriculture se sont mieux comports en 2007, tandisque lindustrie, avec seulement 1.1 pour cent decroissance, poursuit son ralentissement.

    LAlgrie demeure un grand pays exportateurdhydrocarbures. Les exportations de gaz, essentiellementvers lEurope, culmineraient 100 milliards demtres cube en 2010, contre 64 milliards en 2006. Lesexportations dhydrocarbures, qui se sont leves 4 112 milliards de dinars (DZD), soit

    58.2 milliards USD, ont reprsent en 2007 prs de97.8 pour cent des exportations totales. Le prix moyen lexportation du brut algrien continue daugmenter,

    passant de 65.8 USD le baril en 2006 75 USD en2007. La part des hydrocarbures dans le PIB sest leve 45.9 pour cent, mme si, en raison de problmestechniques et de maintenance des installations, lacroissance du secteur a encore recul de 0.7 pour centen 2007. Escomptant une hausse continue des prixpour les annes venir, les autorits songent plafonnerlexpansion de la production dhydrocarbures, prfrantprserver les rserves prouves et stabiliser les recettesau niveau moyen de ces dernires annes, soit environ55 milliards USD jusquen 2011.

    Le secteur industriel, qui ne reprsente plus que 5pour cent du PIB total, a enregistr en 2007 une haussetrs faible, de lordre de 1.1 pour cent, contre unecroissance de 2.8 pour cent en 2006. Cette faiblecroissance est due essentiellement aux performancesmdiocres du secteur priv et au recul des industriesmanufacturires publiques. Seules les branches mineset carrires, nergie, bois et papiers et industriessidrurgiques et mtalliques ont connu une croissancepositive en 2007. La plus forte progression a tenregistre par les mines et carrires grce notamment la forte croissance des minerais de phosphates et defer, suivies de la branche lectricit et gaz. Toutes lesautres branches (cuirs, textiles, matriaux deconstruction, chimie et agroalimentaire) ont connudes baisses significatives de leur production en 2007.Mme si la production industrielle du secteur publica enregistr durant le premier semestre 2007 une haussede 0.6 pour cent, aprs un recul de 0.3 pour cent en

    Figure 2 - Ventilation sectorielle du PIB en 2006 (en pourcentage)

    Source : Estimations des auteurs sur la base des donnes du FMI.

    Autres services

    Services

    BTP

    Industrie hors hydrocarbures

    Hydrocarbures

    Agriculture

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    2006, le secteur industriel national est rest globalementatone en raison de la baisse de la part de lindustrie privedans la valeur ajoute totale. On estime que lindustrie

    publique a perdu plus de 80 pour cent de son potentieldepuis 1989 (1989 = indice 100). Il a t observglobalement et sur plus dune dcennie une chutecontinue de la production (et donc des capacits deproduction) du secteur public industriel, lexceptiondes secteurs de lnergie, des mines et carrires et, plusrcemment, de la sidrurgie.

    Sous limpulsion des dpenses dquipement deltat, le secteur du btiment et des travaux publics(BTP) a t en 2007 le plus dynamique, affichant uneperformance de 9.5 pour cent, infrieure toutefois cellede 11.6 pour cent enregistre en 2006. Le secteur acontribu pour plus de 8 pour cent au PIB total. Laconstruction de logements a t la locomotive dusecteur.

    Le secteur agricole a cr de prs de 5.9 pour centen 2007, contre 4.9 pour cent en 2006, et sa part dansle PIB sest tablie 7.6 pour cent. Lgrementsuprieure la moyenne de 5.5 pour cent des cinqdernires annes, la production agricole a t tire parles performances en 2006 des filires des crales(+ 13.8 pour cent), de la viticulture (+ 19.2 pour cent),

    des agrumes (+ 8.4 pour cent), des fruits noyaux et ppins (+ 27.3 pour cent) et du lait (+ 8.2 pour cent).La production de fruits semble prendre de lessor avec

    lextension des surfaces dvolues aux vergers, portes plus de 1 000 000 dhectares en 2006 contre 518 000en 1999, tandis que celles consacres au raisin de tableont progress de 56 000 107 000 hectares sur lapriode, entranant une progression des exportationsde fruits frais. En revanche, certaines filires fortimpact sur lalimentation de la population et les revenusdes agriculteurs ont fortement flchi, comme les viandesblanches, loliculture, le miel, les lgumes secs, lesdattes et la tomate industrielle.

    Les services marchands, qui reprsentent 20.1 pourcent du PIB, ont augment de 6.9 pour cent en 2007contre 6.5 pour cent en 2006 et restent domins parles transports, les communications et le commerce. Lesautres services, qui reprsentent plus de 13 pour centdu PIB total, ont t tirs par la croissance des servicesdes administrations publiques qui ont plus que doubl(+ 6.5 pour cent) par rapport 2006 (+ 3.1 pour cent).

    La composition de la demande sest caractrise en2007 par la poursuite de leffort dinvestissement quia augment de 8.8 pour cent en volume et a contribu la croissance du PIB hauteur de 3.1 pour cent.

    Tableau 1 - Composantes de la demande

    Source : Donnes des autorits du pays et du FMI ; calcul des auteurs pour les estimations (e) et les prvisions (p).

    En pourcentage du PIB Pourcentages de variation, Contributions aux variations( prix courants) en volume du PIB, en volume

    1999 2006 2007(e) 2008(p) 2009(p) 2007(e) 2008(p) 2009(p)

    Formation brute de capital 26.2 29.7 8.8 7.2 8.2 3.1 2.7 3.1Publique 8.2 11.8 10.0 7.5 10.0 1.4 1.1 1.5Prive 18.0 17.9 8.0 7.0 7.0 1.7 1.6 1.6

    Consommation finale 68.4 43.1 2.8 5.2 5.2 1.8 3.2 3.3Publique 16.8 11.3 2.8 3.2 3.5 0.4 0.4 0.4Prive 51.6 31.8 2.8 5.7 5.7 1.4 2.8 2.9

    Solde extrieur 5.4 27.3 -1.6 -1.1 -1.6Exportations 28.2 48.9 -0.4 1.7 2.3 -0.1 0.5 0.6Importations -22.8 -21.7 5.6 5.7 7.9 -1.5 -1.6 -2.2

    Taux de croissance du PIB,en volume - - - - - 3.2 4.8 4.8

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    Cependant, linvestissement industriel est rest marginal,tmoignant de la faible diversification de lconomie.La consommation finale a augment en 2007 de

    2.8 pour cent. La croissance des consommationspublique et prive a t identique.

    Bien quayant diminu en volume, les exportationstotales ont cr en 2007 de plus de 8.9 pour cent envaleur, tandis que les importations augmentaient plusfortement encore, de prs de 27.9 pour cent. Bienquen augmentation, les exportations hors hydrocarburesdpassent peine la barre symbolique du milliard dedollars (1.31 milliard) et restent trop faibles pourcontribuer significativement la croissance. Seul uneffort durable de densification et de diversificationindustrielles pourrait galvaniser ces exportations et tirerun peu plus la croissance. Sous la forte pousse desimportations, le solde commercial a enregistr un reculde 3.2 pour cent par rapport 2006.

    Politique macro-conomique

    Politique budgtaire

    Le budget de ltat reste largement tributaire desrecettes de la fiscalit ptrolire, dont le poids a atteinten 2007 plus de 78 pour cent des recettes totales. Encomparaison, la fiscalit ordinaire(846.7 milliards DZD) demeure faible et couvre peine 53.4 pour cent des dpenses courantes, ce qui nemanque pas dinquiter sur la dpendance du budget lgard du reste du monde et sur sa prennit moyenet long terme. Limpt sur les revenus du capital et dutravail reste bas et constitue moins du tiers des recettesfiscales ordinaires et moins de 6 pour cent des recettestotales, ce qui conforte lAlgrie dans limage duneconomie de rente.

    En raison dune forte progression des recettesdhydrocarbures, les recettes budgtaires totales se sontleves 3 849.9 milliards DZD en 2007 (41.2 pourcent du PIB) contre 3 578.6 milliards en 2006. Lesdpenses totales ont atteint 2 778.8 milliards DZD(29.8 pour cent du PIB) contre 2 487.2 milliardsen 2006. Sous le double effet de la rvision du systme

    des rmunrations dans la fonction publique et delapplication des mesures sociales introduites dans la loides finances 2007, les dpenses courantes

    (1 585.2 milliards en 2007) reprsentent plus de 57 pourcent du total des dpenses. En proportion du PIB, lesdpenses dquipement ont atteint 12.8 pour cent en2007 contre 11.7 pour cent en 2006.

    Le dficit primaire hors hydrocarbures sest lev 37.2 pour cent du PIBHH contre 37.6 pour cent en2006, et il pourrait atteindre 34.9 pour cent en 2008.Affichant 11.4 pour cent du PIB en 2007 contre12.9 pour cent en 2006, lexcdent budgtaire globaldemeurera lev dans le futur et restera suprieur 7 pour cent jusquen 2011. Il est noter toutefois queles diffrents dficits des finances publiques sont quelquepeu artificiels dans la mesure o les recettesdhydrocarbures sont budgtises 19 USD le baril.Les recettes en excdent de ce prix sont verses au FRR(fonds de rgulation des recettes) dont lencours enjuin 2007 slevait 3 195 milliards de dinars(45.6 milliards USD). Les autorits ont t inspiresde lancer la fois un ambitieux programmedinvestissement public, de payer lessentiel de la detteextrieure par anticipation et de crer en 2000 ce fondsconstituant un recours en cas de retournement deconjoncture. Cependant, compte tenu de la difficultpour les autorits de financer autrement le dficitbudgtaire hors hydrocarbures, les rgles du FRR ontt modifies pour permettre le financement direct dece dficit, la double condition toutefois que lencoursdu fonds demeure suprieur 10 milliards USD et leprix mondial du brut algrien suprieur 49 USD lebaril.

    Parmi les actions juges prioritaires par les autoritsen 2007 figure la modernisation des systmes budgtaires(MSB). Le projet de rforme sappuiera sur une approchepluriannuelle de gestion des recettes et des dpenses basesur une budgtisation par programme, uneresponsabilisation des gestionnaires travers unevaluation et un contrle de la performance et desrsultats, et une amlioration du contenu et de laprsentation du budget, mesures qui permettront uneplus grande matrise des cots des programmesdquipement et une meilleure planification budgtaire.

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    Les autorits comptent galement largir lexpriencepilote conduite en 2006 avec trois ministres importants,qui a permis didentifier les contraintes ayant affectle processus dappropriation de la rforme.

    Politique montaire

    Lanne 2007 sest caractrise par le gonflementdes crances nettes du trsor sur le systme bancaireet par un accroissement des avoirs extrieurs nets dupays qui se sont levs prs de 105 milliards USDet ont dpass les liquidits montaires et quasimontaires dans lconomie, ce qui montre que cesavoirs constituent en Algrie la source principale dela cration montaire. La masse montaire sest accruedurant lanne denviron 17.9 pour cent, bien que lesressources du trsor, constitues du surcrot de recettesfiscales ptrolires, aient attnu cette expansionmontaire. Afin dviter de ponctionner sur le FRRpour les besoins de remboursement par anticipationde la dette extrieure due au titre de lanne 2006, letrsor a recouru en 2007 aux avances exceptionnellesde la Banque dAlgrie, hauteur de627.8 milliards DZD, ce qui a eu pour effet de gonflerla dette publique interne, alimente par ailleurs par lerachat par le trsor des crances non performantesdtenues par les banques sur les entreprises publiquesdstructures. Les avoirs du trsor public auprs de laBanque centrale ont atteint en 2007 plus de4 000 milliards DZD (prs de 57 milliards USD).

    La politique montaire est reste prudente en 2007et la cration montaire, malgr une hausse de 17.9 pourcent contre 18.6 pour cent en 2006, a t contenue grce la strilisation par la Banque dAlgrie des surliquiditsbancaires induites par la forte croissance des dpts dela Sonatrach (Socit nationale pour la recherche, laproduction, le transport, la transformation et lacommercialisation des hydrocarbures). Les instrumentsde strilisation ont englob la reprise de liquidits parappels doffres, la facilit de dpts rmunrs et lesrserves obligatoires dont le taux a t fix 6.5 pourcent. Cette politique a permis de rsorber plus de96 pour cent des surliquidits et de contenir linflation.Cependant, en raison dun rebond des prix des produitsde base et des intrants industriels, dont lessentielcontinue tre import, et de lexpansion de la dpensepublique et des rserves de change, le taux dinflationa atteint 3.8 pour cent fin 2007. Dans un contextedinflation importe et dexpansion budgtaire due auxprogrammes dinvestissements publics et aux haussessalariales, linstitut dmission devra resserrer davantagela politique montaire et augmenter le taux dintrtde base pour le maintenir positif en termes rels, touten grant de faon plus flexible le taux de change dudinar et endiguer ainsi les pressions inflationnistes. Letaux dintrt de la Banque dAlgrie a t relev 2 pour cent en 2007 (1.7 pour cent en 2006).

    Les crdits lconomie, octroys principalementpar les banques publiques, ont atteint

    Tableau 2 - Oprations financires de ltat (en pourcentage du PIB)

    a. Seuls les principaux postes de recettes et de dpenses sont dtaills.Source : Donnes des autorits du pays et du FMI; calculs des auteurs pour les estimations (e) et les prvisions (p).

    1999 2004 2005 2006 2007(e) 2008(p) 2009(p)

    Recettes totales avec donsa 30.0 36.3 40.9 42.3 41.2 43.0 41.9Recettes fiscales 10.0 9.1 8.2 7.7 7.7 7.7 7.8Recettes ptrolires 18.4 25.9 31.4 33.3 32.2 34.0 32.8

    Dpenses totales (et prts nets)a 32.0 31.0 27.3 29.4 29.8 28.7 29.5Dpenses courantes 23.8 20.4 16.5 17.0 17.0 15.9 15.7

    Sans les intrts 20.0 19.0 15.5 16.2 16.2 15.2 15.1Salaires 8.8 6.4 5.5 5.3 5.1 4.8 4.7Paiement dintrts 3.8 1.4 1.0 0.8 0.9 0.7 0.6

    Dpenses en capital 8.2 10.4 10.7 11.7 12.8 12.8 13.7

    Solde primaire 1.8 6.7 14.6 13.7 12.3 15.0 13.0Solde global -2.0 5.3 13.6 12.9 11.4 14.3 12.4

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    1 861 milliards DZD (19.9 pour cent du PIB). Unepart importante a t attribue aux entreprises priveset aux mnages, tandis que les crdits destins aux

    entreprises publiques ont baiss. Cette croissance descrdits au secteur priv doit cependant tenir comptedes risques de concentration des crdits sur quelquesgros dbiteurs privs et de surendettement des mnages.Les crdits au secteur priv ont atteint1 057.3 milliards DZD (11.3 pour cent du PIB) et lapart des crdits moyen et long terme est enaugmentation. La supervision des banques publiqueset leur surveillance, fondes principalement sur descontrles sur place, sont devenues plus actives.Toutefois,le portefeuille improductif des banques publiques restelev, et la dette publique interne du trsor(1 779 milliards DZD en 2007) est due pour lessentiel(1 376 milliards) ces mmes banques au titre delassainissement par le trsor de la dette des entreprisespubliques.

    Le rgime de change de lAlgrie est un rgime deflottement dirig du taux de change du dinar vis--visdes principales devises des grands partenairescommerciaux du pays, avec pour objectif dassurer lastabilit du taux de change effectif rel (TCER). Cedernier sest apprci en 2007 de 0.9 pour cent, passantde 72.6 dinars pour un dollar 69.3. En raison delobligation faite la Sonatrach, dont ltat demeurelunique actionnaire, de rtrocder lintgralit desrecettes provenant des exportations dhydrocarbures,la Banque dAlgrie demeure le principal vendeur dedevises trangres aux banques, en sus dune partiemarginale qui peut tre change sur le marchinterbancaire entre banques commerciales. Cette

    vocation permet linstitut dmission de maintenir leTCER peu prs son niveau de fin 2003, niveau jugproche de lquilibre. Par ailleurs, lcart entre taux du

    march informel et taux de change officiel a diminusensiblement au dbut de 2006, suite la baisse de lademande de devises, notamment le dollar et leuro,conscutive lobligation faite aux importateursdaugmenter leur capital 20 millions de dinars qui alimin nombre dentre eux. Lcart semble se creuserde nouveau en 2007 sous leffet de laugmentation dela valeur de leuro, qui a conduit sa relative rarfaction.

    Position extrieure

    Grce la hausse continue des prix mondiaux deshydrocarbures, les exportations totales ont atteint4 242.9 milliards DZD (45.5 pour cent du PIB) en2007 contre 3 976 milliards en 2006, soit une haussede 6.3 pour cent. Malgr un recul de 1.13 pour centen volume, les exportations dhydrocarbures se sontleves 4 112 milliards DZD (59.2 milliards USD),soit 97.8 pour cent des exportations totales. Malgr unenette progression, les exportations hors hydrocarburesrestent marginales (1.3 milliard USD ou 2.2 pour centdes exportations totales), au grand dam des autoritsqui cherchent les stimuler. Concernant la part desentreprises ptrolires trangres dans les exportationsdhydrocarbures, elle a baiss en 2006 9.9 pour centcontre 10.4 en 2005. Ces entreprises ont par ailleurst soumises en 2006 au paiement dune taxe sur leurssurprofits raliss sur un prix mondial du brut suprieur 30 USD. Cette taxe a permis au trsor de rcolter prsde 2 milliards USD de ressources fiscales additionnelles.En 2006, les tats-Unis ont achet lAlgrie pour

    Tableau 3 - Comptes courants (en pourcentage du PIB)

    Source : Donnes des autorits du pays et du FMI; calculs des auteurs pour les estimations (e) et les prvisions (p).

    1999 2004 2005 2006 2007(e) 2008(p) 2009(p)

    Balance commerciale 6.9 16.8 25.7 29.2 27.1 29.3 27.1Exportations de biens (f.o.b.) 25.3 37.9 45.0 47.0 45.5 47.4 45.6Importations de biens (f.o.b.) 18.4 21.1 19.3 17.8 18.4 18.0 18.5

    Services -3.8 -2.4 -2.2 -1.9 -3.4 -3.4 -3.5Revenu des facteurs -4.7 -4.2 -4.9 -3.9 -2.6 -2.2 -1.7Transferts courants 1.6 2.9 2.0 1.4 1.3 1.1 1.1

    Solde des comptes courants 0.0 13.0 20.6 24.8 22.4 24.9 23.0

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    14 milliards USD, soit 26 pour cent de la valeur globaledes exportations de marchandises, suivis successivementde lItalie (9 milliards), lEspagne (5.5 milliards),

    la France (4.3 milliards) et lAmrique latine(2.9 milliards), dont le Brsil pour 1.8 milliard.

    Les importations de marchandises ont atteint1 862 milliards DZD (26.8 milliards USD) en 2007contre 1 557 milliards en 2006 (21.4 milliards USD).Les importations ont augment sous leffet de la monteen puissance des investissements publics et durenchrissement des produits imports tels que lesquipements (10 milliards USD), les biens inter-mdiaires (8.5 milliards) et les produits alimentaires(4.8 milliards). Les importations de marchandisesproviennent pour 56 pour cent de lUnion europenneavec 4.3 milliards USD pour la France, 1.9 milliard pourlItalie, 1.5 milliard pour lAllemagne et 1 milliard pourlEspagne. Les pays asiatiques ont fourni pour2.5 milliards USD de marchandises, dont 1.7 milliardpour la Chine, qui devient le 3me fournisseur du pays.

    Alors que laccord dassociation avec lUnion europenneentre en 2007 dans sa deuxime phase dedmantlement tarifaire, ladhsion de lAlgrie lOMC

    patine toujours, et les changes intermaghrbinsdemeurent drisoires (3 pour cent du total des changesde la rgion avec le reste du monde).

    Louverture du pays aux investissements directstrangers (IDE), notamment ptroliers, a dsquilibrdavantage la balance des revenus en 2006 mais,phnomne nouveau, les IDE, qui ont atteint1.8 milliard USD pour lanne, se sont davantagetourns ( hauteur de 53.02 pour cent) vers les secteurshors hydrocarbures. Toutefois, les revenus verss aureste du monde, constitus pour 76.2 pour cent desbnfices exports par les entreprises ptrolirestrangres, ont atteint en 2006 prs de 7 milliards USD,alors que les revenus reus, gnrs principalement parle placement des rserves de la Banque dAlgrie ltranger, ont progress de 1 milliard USD en 2006pour atteindre 2.42 milliards.

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    n Dette/PIB Service/Exportations

    Figure 3 - Part de lencours de la dette extrieure dans le PIBet ratio du service de la dette sur les exportations (en pourcentage)

    Source : FMI.

    1 2 http://dx.doi.org/10.1787/326777820440

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    Le compte courant a enregistr en 2007 un excdentglobal de 30.1 milliards USD, mais cet excdent devraitbaisser de faon continue jusquen 2011 en raison de

    la croissance des importations et des transferts derevenus des trangers rsidents dans le pays. Fin juin2007, les rserves de change ont affich90.96 milliards USD, soit lquivalent de prs de39 mois dimportation, et ont atteint, avec un prixmoyen du brut algrien de 75 USD le baril,105 milliards USD.

    Mettant profit la manne financire dont jouit lepays depuis quelques annes, les autorits procdentdepuis 2004 au remboursement par anticipation de ladette extrieure officielle et au plafonnement desemprunts non concessionnels. LAlgrie est ainsi parvenue rembourser prs de 14 milliards USD sur une detteextrieure qui totalisait fin 2003 environ23.5 milliards USD. Fin 2006, lacclration despaiements par anticipation avait permis au pays derembourser plus de 8.5 milliards USD aux cranciersdes Clubs de Paris et de Londres, et 2 milliards auxcranciers multilatraux. Ces remboursements ont faitpasser le ratio dette extrieure/PIB denviron 34 pourcent fin 2003 moins de 4.8 pour cent fin 2006. Leratio devrait diminuer 3 pour cent dici 2011. Fortde ces donnes, le pays a lintention dobtenir unenotation demprunteur souverain. Concernant la dettepublique interne que les autorits sont dtermines ponger graduellement, son encours est rest en juin 2007quasiment inchang son niveau de dcembre 2006,soit environ 1 780 milliards DZD (19 pour cent du PIB).

    Questions structurelles

    Dveloppements rcents

    Les investissements consentis ont permis au fil dutemps de constituer un ensemble dinfrastructuresimportant mais qui reste expos des problmes aigusdentretien. LAlgrie possde 107 000 kilomtres deroutes, dont 72 pour cent sont revtues, 4 940kilomtres de voies ferres, 10 ports commerciaux et33 aroports. Le budget de maintenance des routes nereprsente que 0.2 pour cent du PIB et devrait tre

    relev 1 pour cent. En termes de densit des rseaux,lAlgrie jouit dun parc apprciable, mais des gouletsdtranglement dordre institutionnel et rglementaire

    psent sur les ports, les routes et le transport urbainet freinent la croissance. La rentabilit conomique desinfrastructures ferroviaires et aroportuaires, guidepar des impratifs sociaux, reste discutable en raisonde la faiblesse du trafic, et la comptitivit du secteurportuaire reste insuffisante par manque de terminaux conteneurs. Le nouveau port de Djendjen, lest dupays, devrait remdier quelque peu cette situation.Par ailleurs, le patrimoine vieillit et les investissementsvont davantage aux nouvelles infrastructures qulentretien des anciennes.

    La ralisation de projets denvergure, notammentlautoroute est-ouest longue de 1 200 km, ncessite lamise en place dun plan de maintenance rgulier etdun cadre institutionnel et rglementaire indpendantdes centres de dcision politique. Le secteur priv, quiassure une part importante du transport routier (93 pourcent des services interurbains de passagers et 97 pourcent du transport de marchandises), devra tre associaux autres modes de transports, et les partenariatspublic-priv devront tre stimuls pour amliorer laqualit du service et la prservation des infrastructures.Une Caisse nationale dquipement pour ledveloppement (CNED) a t cre en 2004 dans lebut de remdier aux insuffisances de prparation etdexcution des grands projets, et de fournir auxdcideurs un avis pralable sur la viabilit conomiquede ces projets.

    Outre le programme de cession dentits publiqueset/ou la fermeture dentreprises financirementdstructures, la rforme du secteur public porteessentiellement sur la mise niveau des entreprisespubliques. Pour remdier la dispersion des programmesactuels de mise niveau, une nouvelle politiquedunification des programmes sera mise en place parla nouvelle stratgie industrielle dont le plan dactiona t adopt par le gouvernement en 2007. La rformetouche galement au partenariat entre entreprisespubliques et prives. Des avances ont t enregistresdans la mise en place dun march du foncierconomique, et quatre dcrets excutifs ont t

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    promulgus en 2007 pour fixer le cadre oprationnelde son bon fonctionnement.

    Malgr des amliorations, le climat des affaires resteen Algrie moins propice que dans la plupart des paysde la rgion. Selon les indicateurs de la Banque mondialesur la facilit entreprendre, lAlgrie a gagn septpoints en 2006 grce une meilleure qualit delinformation bancaire et statistique, mais le pays resteencore la trane dans dautres domaines tels que lacration dentreprises ou laccs au foncier. La rformedu systme fiscal a permis de rduire limpt sur lesbnfices des socits de 30 25 pour cent et dinstitueren 2007 un impt forfaitaire unique (IFU) pour taxerles activits dont le chiffre daffaires ne dpasse pas3 millions DZD. Une direction des grandes entreprisesa t cre pour amliorer le recouvrement des impts,et une taxe sur les surprofits des entreprises ptrolires,dont la Sonatrach, a t instaure sur la base dun prixmondial du brut suprieur 30 USD.

    Le systme bancaire a connu en 2006 des progrsnotables grce au dmarrage du systme ARTS (AlgeriaReal Time Settlements) de rglements bruts en tempsrel de gros montants et paiements urgents, et dusystme ACTI (Algrie Tl-compensationinterbancaire) pilot par le Centre de pr-compensationinterbancaire, filiale de la Banque dAlgrie, et quiregroupe lensemble des banques de la place etAlgrie Poste. Cette modernisation des systmes apermis de rduire les oprations manuelles et les cotsde transaction, et de confrer plus defficacit lintermdiation financire. Les contrats de performancerelatifs aux banques publiques ont t renforcs et lesautorits concentrent notamment leurs efforts surlamlioration de la gestion du risque et des contrlesinternes.

    Le processus de privatisation majoritaire du Crditpopulaire dAlgrie (CPA), premire banque publiquede la place, qui devait tre concrtis fin 2007, a tralenti en raison de la crise des crdits hypothcairesamricains (subprimes) qui semble avoir affect la surfacefinancire de certaines banques candidates la reprise.La privatisation du CPA, la suppression en octobre2007 de lobligation faite aux entreprises publiques de

    dposer leurs avoirs uniquement dans des banquespubliques et lamlioration de la rglementationprudentielle et de la supervision bancaire avec lassistance

    du FMI, devraient donner davantage de lisibilit ausecteur. Ces volutions positives devront tre consolideset largies au financement par le march financier dunepartie des besoins des oprateurs conomiques. Si lemarch obligataire semble susciter un engouementencore timide (9 titres en circulation dont 3 cots enbourse, et un financement de lconomie hauteur de170 milliards DZD), le march des capitaux en revanchese caractrise par une atonie de la Bourse dAlger qui,en dpit dun cadre lgal et rglementaire et de lapromulgation en 2005 dune loi sur le capital risqueconformes aux standards internationaux, narrive pas trouver ses marques. Afin de dynamiser ce march,les autorits envisagent dencourager les oprations deprivatisation partielle dentreprises publiquesconomiques (EPE) via la bourse des valeurs. Dans lamme optique, il a t dcid dadmettre en 2007 surle march boursier les obligations assimilables du trsorde 7, 10 et 15 ans. Un nouveau texte lgislatif portantsur la rforme du systme comptable national en vigueurdepuis 1975 permettra au systme de fonctionner, partir de 2009, selon les nouvelles normes internationalesIAS (International Accounting Standards), et instaurerades rgles prcises denregistrement des tats financierspouvant faciliter la vrification des comptes pardventuels investisseurs et promouvoir ainsi le marchboursier. Les autorits sont galement dtermines viter lmergence de nouvelles crances improductivesqui cotent cher au trsor (4 pour cent du PIB en2006), en limitant de faon drastique le financementbancaire dentreprises publiques non viables.

    En 2002, les missions du ministre de lAgricultureont t largies pour englober le dveloppement ruralet ont vis, travers la mise en place du Plan nationalde dveloppement agricole et rural (PNDAR), consolider la scurit alimentaire du pays, rtablirles quilibres cologiques et amliorer les conditionsde vie des populations rurales qui comptent plus de lamoiti des pauvres du pays. Le PNDAR vise ledveloppement rural intgr, quilibr et durable desdiffrents territoires (telliens, steppiques et dsertiques)selon leurs spcificits. Le principal outil de ralisation

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    du plan revt la forme de Projets de proximit dedveloppement rural (PPDR), bass sur une approcheparticipative et qui, outre quils visent mettre en place

    les conditions dmergence dune agriculture moderneet dactivits gnratrices de revenus, doivent prendreen charge les aspects sociaux de lutte contre le chmagerural, la pauvret, la faiblesse du capital humain etlhabitat prcaire. cet gard, le plan a permis depuis2003 douvrir 23 471 km de pistes et de cheminsdexploitation, et linstallation de 5 260 km de ligneslectriques. Fin 2005, pas moins de 1 146 PPDR ontt financs et 660 effectivement lancs au bnfice de67 568 mnages ruraux. Prs de 240 projets ont trceptionns, et 9 200 autres sont programms pourles annes venir, concernant directement ouindirectement prs de 6 millions de personnes.

    En matire de protection de lenvironnement etde prservation des ressources, un Schma nationaldamnagement du territoire (SNAT) a t labor en2004 et se dcline en plusieurs plans daction sectorielscouvrant tout le territoire national. Le SNAT est chargde la cohrence entre les projets de dveloppement etles territoires devant en bnficier, et du suivi de leurmise en uvre en fonction dtudes dimpact surlenvironnement.

    Dveloppement des comptencestechniques et professionnelles

    Le secteur de LEnseignement technique etformation professionnelle (ETFP) dispose dun vasterseau de structures et dtablissements de formationdispensant des formations qualifiantes et diplmantesrecouvrant une large gamme de spcialits pourdiffrents modes et niveaux de qualification. Il existait,dbut 2006, 884 tablissements et structures regroupant210 000 places pdagogiques de formation rsidentielle,auxquelles sajoutaient prs de 200 000 places deformation par apprentissage, 21 000 de formation distance et 24 000 en cours du soir. Leffectif total desstagiaires a augment de 3.6 pour cent en 2006 etcompte 40 pour cent de nouveaux inscrits. celasajoutent 66 000 postes de formation offerts par70 tablissements publics relevant dautres secteursformateurs et 528 tablissements privs de formation

    professionnelle. Ces derniers concentrent un effectif totalde prs de 20 000 stagiaires. Quelque 54 structuresnouvelles offrant une capacit additionnelle de prs de

    11 000 postes en formation rsidentielle ont trceptionnes en 2006. Le secteur offre par ailleursprs de 35 000 places dinternat rparties travers leterritoire national et dispense une formation 720stagiaires trangers dAfrique et du monde arabe, dont260 nouveaux inscrits en 2006/07.

    Une valuation du systme de lETPF a permis deconstater une relative dvalorisation des filires de laformation professionnelle, la stagnation de lanomenclature des spcialits enseignes et une forteconcentration des stagiaires dans un nombre rduit debranches. Le secteur souffre de la faiblesse du niveaudes formations dispenses et dun rendement interneet externe insuffisant. Alors que le nombre de diplmsdu secteur a augment de prs de 5.6 pour cent enmoyenne annuelle depuis 2000, le taux de dperditionreste lev (14.4 pour cent en 2005). Par ailleurs, lestaux dinsertion des diplms dautres secteurs nedpassent pas 15 pour cent. Les facteurs lorigine deconstat sont le faible niveau de qualification desformateurs, dont 27 pour cent seulement sont desprofesseurs spcialiss de lenseignement professionnel(PSEP), et la dgradation du taux dencadrement dueau manque denseignants (40 pour cent des postes sontassurs par des vacataires). La rforme en cours depuis2006 se propose de remdier cette situation pour, dunepart, amliorer le rendement interne et externe dusystme et contribuer former les jeunes exclus dusystme ducatif gnral, et, dautre part, assurer unemeilleure adquation entre formation et emploi.

    Le secteur se fixe comme priorits dassurer laformation dune main duvre qualifie travers laformation rsidentielle et la formation par apprentissage,ainsi que sa maintenance grce la formationcontinue (formation reconversion, perfectionnementet recyclage). Les objectifs principaux sarticulent autour :i) du rtablissement de la formation professionnelledans sa vocation originelle grce la rhabilitation desmtiers de lartisanat traditionnel et le dveloppementdes mtiers manuels, notamment dans lagriculture etle BTP ; ii) de lintroduction et la promotion des

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    mtiers de la nouvelle conomie fonde sur laconnaissance ; iii) de la prise en charge de la formationet du perfectionnement de la ressource humaine du

    secteur, notamment les formateurs ; et iv) de ladiversification des sources de financement.

    Le secteur a galement dvelopp des formationsnouvelles relevant des NTIC (nouvelles technologiesde linformation et de la communication), travers lamise en place en 2006 du projet Intranet reliant lestablissements dETPF et ladministration centrale.Lobjectif est de dconcentrer le secteur par un rseaudinformation et de communication spcifique offrantdes services de messagerie, de recherche documentaireet de cyber-enseignement (e-learning). Le projet ditdes Acadmies Cisco , dvelopp avec la firme CiscoSystems, consiste en la cration de nouvelles spcialitsdans les domaines des NTIC, notamment la rseautique(mise en place, administration et maintenance desrseaux). Le projet a permis de mettre en place33 acadmies, dont 3 rgionales grant chacune 10acadmies locales.

    LETPF constitue lun des trois segments du systmeducatif et relve de lautorit du ministre de laFormation et de lEnseignement professionnels. Lastratgie du secteur repose sur une administrationcentrale qui labore la politique nationale dETPF etcontrle sa mise en uvre par les secteurs public et priv.La gestion est dcentralise au niveau de directionsrgionales dans les 48 wilayas (dpartements), qui ontpour missions de dvelopper et de mettre en uvre lesmesures de promotion de la formation professionnelleet danimer, coordonner et valuer priodiquement lefonctionnement des structures et moyens de formationprofessionnelle dont elles ont la charge sur leur territoire.Lappareil dETPF public comprend 555 centres deformation professionnelle et dapprentissage (CFPA) et223 annexes de CFPA rpartis sur tout le territoire, ainsique 74 instituts nationaux spcialiss de formationprofessionnelle (INSFP) et 20 annexes dINSFP assurantles formations de techniciens et de technicienssuprieurs; cet appareil sajoute un rseau dingnieriepdagogique constitu de lInstitut national de laformation professionnelle (INFP), dont le sige est Alger, et de 6 instituts de formation professionnelle (IFP)

    ayant pour missions la formation et le perfectionnementdes cadres administratifs, techniques et pdagogiquesen charge du secteur, ainsi que llaboration des curricula,mthodes et supports de lETPF. cela sajoutent5 organismes nationaux de soutien : le Fonds nationalde dveloppement de lapprentissage et de la formationcontinue (FNAC), le Centre national denseignementprofessionnel distance (CNEPD), lInstitut nationalde dveloppement et de promotion de la formationcontinue (Indefoc), le Centre dtudes et de recherchessur les professions et les qualifications (Cerpeq) etltablissement national des quipements techniqueset pdagogiques de la formation professionnelle(ENEFP). Le secteur priv compte 528 tablissementsde formation professionnelle.

    Outre les agrments quil dlivre aux tablissementsprivs sur la base dun cahier des charges, le ministrede tutelle leur apporte son appui. Il veille notamment laspect qualitatif des enseignements, leur orientationvers les mtiers porteurs demploi, lamlioration ducontrle et de lvaluation de leurs activits. Il veille aussiau renforcement de la concertation avec cestablissements afin damliorer les capacitspdagogiques, diversifier loffre de formation et prserverles droits des apprenants.

    Le partenariat entre secteur public, secteur priv etassociations est concrtis par lexistence de 81conventions cadre et 2 833 conventions spcifiques auniveau local. Ce partenariat vise intgrer des filiresnouvelles dans la nomenclature des spcialits commepar exemple les mtiers de leau, de lenvironnementou de la pche, dont la demande est estime prs de30 000 emplois, le dveloppement des mtiers dubtiment et la formation continue des travailleurs, deshandicaps et de la population carcrale. lissue dela formation, les tablissements publics et privs agrsdlivrent des diplmes et/ou des attestations reconnus lchelle nationale et locale.

    Dans le cadre de la rforme recommande par laCommission nationale de rforme du systme ducatif,un nouveau cursus comprenant trois niveaux(enseignement gnral et technologique, enseignementprofessionnel et formation professionnelle) a t mis

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    en place durant lanne scolaire 2005/06 et comptedeux cycles de formation de deux ans chacun,sanctionns par des diplmes denseignement

    professionnel du 1er et du 2me degr. Ces diplmespermettront aux imptrants, soit de sinsrer dans la vieactive, soit de poursuivre des tudes plus poussessanctionnes par un baccalaurat professionnel dlivrpar le futur Institut denseignement professionnel (IEP).Ce baccalaurat pourra galement permettre sestitulaires de sinscrire dans les licences professionnellesque le ministre de lEnseignement suprieur a cresdans le cadre de la rforme LMD (licence, mastre,doctorat), introduite en 2005. En attendant le lancementde lIEP, le secteur a lanc en 2006 titre exprimentaldans 20 INSFP pilotes, des formations de technicienset techniciens suprieurs dans de nouvelles filires fortedemande, allant de la maintenance informatique auxtechniques du froid et de lnergtique.

    La rforme de lETPF obit une problmatiqueintersectorielle qui consiste dmarquer lenseignementsecondaire technologique de lenseignementprofessionnel et dterminer limportance des grandesfilires de lenseignement post-obligatoire que sont :i) lenseignement secondaire gnral et technique ;ii) lenseignement professionnel qui devra tre mis enplace et sanctionn par un baccalaurat professionnelpour en faire lpine dorsale de la formationprofessionnelle ; et iii) la formation professionnelle, tousmodes confondus, qui recevra les exclus du cyclesecondaire moyen et rpondra aux demandes deperfectionnement ou de reconversion des travailleurset des demandeurs demploi. La rforme obit galement une logique interne qui consiste pour le secteur mettre graduellement en place lenseignementprofessionnel et recadrer la formation professionnellesur ses vocations originelles de formation aux mtiersmanuels. La rforme consiste rformer la nomenclaturedes branches professionnelles et des spcialits pourrpondre la demande du march et promouvoir laccs lemploi des forms. La pdagogie sera galementrforme grce la rvision des dispositifs en place et la modernisation des mthodes denseignement etde conception des outils didactiques et des contenusde formation. Enfin, un observatoire de la formationet de lenseignement professionnels sera mis en place,

    avec pour mission damliorer le systme dinformationet de permettre une meilleure lisibilit de lETPF et saplanification en fonction des besoins de lconomie

    nationale. Le projet de loi dorientation sur la formationet lenseignement professionnels, adopt par legouvernement en juin 2006, parachve le cadre juridiqueet institutionnel pour une meilleure coordination dusecteur.

    LETPF est finance principalement sur ressourcesbudgtaires, mais dautres formes de financement existent,comme la cotisation sur la masse salariale annuelle (autaux de 0.5 pour cent actuellement et qui sera port 1 pour cent), consentie par les employeurs pour laformation continue et lapprentissage de leurs travailleurs;ou encore les taxes taux rduits de formation continueet dapprentissage. Des financements au titre desprogrammes de lUnion europenne (programmeMEDA) fournissent des ressources complmentaires ausecteur. Dans le domaine de la formation ltranger,le secteur bnficie chaque anne depuis 2004 de10 bourses dtudes finances par le programme decoopration avec la France. Il bnficie galement, surles ressources du ministre, de formations de courtedure ltranger destines principalement auxformateurs. Les apprentis bnficient dun prsalairegal 15 pour cent du salaire national minimum garanti(SNMG), vers par ltat pour une priode de 6 12 mois. Au-del, lemployeur prend en charge leprsalaire selon un taux progressif allant de 30 80 pourcent du SNMG. En outre, un prsalaire au profit desstagiaires des spcialits manuelles, ainsi que desindemnits verser aux matres artisans et artisansprofessionnels exerant des activits denseignement etde formation, ont t institus par la loi des finances 2007.

    Contexte politique

    LAlgrie a connu durant lanne 2007 deux grandeschances lectorales. En mai, une vingtaine de partispolitiques ont particip des lections lgislatives quiont t largement boudes par les lecteurs, avec un tauxde participation d peine 38 pour cent, un des plusfaibles jamais observs dans ce type dlections. Ennovembre, des lections locales pour le renouvellement

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    des conseils municipaux et de wilayas ont vu le tauxde participation se relever quelque peu, 44.09 pourcent. Ces taux, jugs faibles pour des consultations

    dcisives, semblent tre devenus une caractristiquestructurelle de la vie politique algrienne et un signede dsaffection relative de la population, qui a tendance assimiler partis dopposition et pouvoir en place unmme et unique systme politique.

    Afin de renforcer la transparence dans la gestion desdpenses publiques, un projet de modernisation dusystme budgtaire est en cours. Il repose surlapplication dun cadre moyen terme des dpensesvisant dterminer la traabilit des fonds publicsinjects dans les diffrents projets. Le cadre vise subordonner la gestion des ressources publiques uneobligation de rsultats et plus defficacit dans leurutilisation. Le budget de ltat sera unifi et dimensionnen fonction de ltude moyen terme des projets dontla dpense sera fonction des rsultats attendus. Une loisur la lutte contre la corruption a galement t adopteen janvier 2006. Par ailleurs, un nouveau dcoupageterritorial est en cours de finalisation, qui augmenterale nombre de circonscriptions administratives (wilayas)et permettra une plus grande dcentralisation despolitiques et des moyens publics.

    Contexte social etdveloppement des ressourceshumaines

    Dans le domaine ducatif, le pays enregistre desniveaux levs daccs lducation de base. Ainsi, lesdonnes nationales montrent que le taux net descolarisation obligatoire des 6-15 ans est pass de87.92 pour cent en 1995 96.01 pour cent en 2005,avec une rpartition de 93.6 pour cent pour les filleset 98.4 pour cent pour les garons. Ce taux varie peuentre les diffrentes rgions du pays. Dans les autrespaliers, notamment lenseignement secondaire moyen,o le taux net de scolarisation nest que de 38.7 pourcent en 2006 (46 pour cent pour les filles et 32 pourcent pour les garons), et lenseignement suprieur ole taux est de 21.8 pour cent (25.3 pour cent pour lesfilles et 18.4 pour cent pour les garons), les taux de

    participation restent faibles comparativement despays revenu similaire. Globalement, le systmeducatif, tous paliers confondus, fait montre dune

    faible efficacit interne et externe. Les taux dabandonet de redoublement restent relativement levs et lesdiplms du systme mal prpars la vie active.On estime que les surcots dus cette inefficacitgrvent le cot global de la formation dun diplm deprs de 30 pour cent. Les autorits se sont atteles mettre en route en 2003 une rforme exhaustive dusecteur ducatif visant surtout relever la qualit, largirlaccs aux diffrents paliers et amliorer le tauxdachvement de lcole fondamentale et du secondairemoyen, mais laccent porte plus sur la qualification desenseignants que sur la qualit de linstruction dispenseen classe. Lenseignement suprieur continue privilgierlamlioration de laccs des bacheliers (en nombre)plutt que la rforme des cursus, dont nombre ne sontpas adapts la demande du march, et il se soucie peude lefficacit des dpenses sociales consenties pour lestudiants (bourses et lieux de vie). Enfin, le secteurducatif, tous paliers confondus, souffre de la faiblessedu cadre institutionnel et de la maintenance de sesactifs physiques.

    Le systme de sant algrien jouit dun niveau dedveloppement apprciable tant au niveau desinfrastructures que de lencadrement mdical etparamdical. Le profil pidmiologique du pays estprogressivement domin par des maladies dites deriches , telles les maladies cardio-vasculaires et le diabte,mais la rsurgence de maladies de pauvres , commele cholra ou la tuberculose, viennent rappeler auxautorits que le systme de sant demeure globalementcelui dun pays en dveloppement. La prvalence duVIH/Sida reste faible, ce qui nexclut pas la poursuitede campagnes de sensibilisation auprs des populations risques et lapprovisionnement des structures de santen prservatifs et traitements anti rtro-viraux (ARV) bon march. Laccs aux soins de sant de base toucheprs de 98 pour cent de la population et les indicateursde sant se sont amliors au cours des derniresdcennies. Lesprance de vie la naissance est pass de67.3 ans en 1995 72.3 ans en 2007, soit un niveausuprieur dautres pays revenu similaire, et le tauxde mortalit infantile sest fortement amlior, passant

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    de 94 31.1 pour 1 000 entre 1980 et 2007, avectoutefois des disparits entre rgions. Ainsi en 2006,ce taux tait de 15.6 35.36 pour 1 000 au nord ; de

    15.2 37.2 pour 1 000 dans les hauts plateaux; et de21.3 35.9 pour 1 000 au sud. Toutes les cibles de santdes OMD seront probablement atteintes en 2015,mais le systme de sant souffre de faiblesses qualitativeset institutionnelles. Les tablissements de soins primairessont souvent sous-utiliss, et les diffrents niveaux desoins utiliss de manire peu optimale. La maintenanceet lentretien constituent une plaie dont souffrentles installations et les quipements qui connaissent destaux encore levs dinfections nosocomiales et depannes. Le secteur priv, dont lencadrementinstitutionnel et rglementaire laisse dsirer, narrivepas pallier les carences du secteur public en matirede qualit et daccs aux soins. La part du PIB consacreaux dpenses de sant (4.1 pour cent en 2003) restefaible par rapport des pays revenu comparable. Lesdotations prvues par le Programme complmentairede soutien la croissance (PCSC) devraient amliorerla situation.

    Grce au retour de la croissance depuis 2000, le tauxde pauvret au niveau national a baiss 5.6 pour centen 2006 contre 5.9 en 2005, mais plus nettement enmilieu urbain quen milieu rural. Le nombre de

    personnes pauvres slevait ainsi en 2006 1 876 000,du mme ordre quen 1988 mais avec une populationtotale plus nombreuse. Il reste toutefois encore lev

    au regard de la manne ptrolire qui sest dverse surle pays. Grce aux dpenses sociales de ltat, ce nombrepourrait baisser, condition que les problmes delogement, de transports et de scurit, qui se posentencore avec acuit, soient rsolument pris en charge.

    Le taux de chmage reste un des plus levs de largion. Malgr la rduction du nombre demplois dansle secteur public, ltat reste le principal employeur. Unecroissance tire par le secteur priv et linvestissementdevraient suppler lavenir au rle de ltat en lamatire, mais il faut encore relever la faible productivitdu travail. Selon les donnes officielles, le taux dechmage total aurait t rduit de moiti sur cinq ans,passant de 30 pour cent en 2001 15.3 pour cent en2005 et 12.3 en 2006. Le taux de chmage estim en2007 est de 13.8 pour cent avec un nombre de chmeursatteignant 1.24 million pour 10.51 millions dactifs.Chez les jeunes, le taux a lui aussi baiss sensiblement,passant de 48 pour cent en 2001 31 pour cent en 2005.Le chmage est plus lev en milieu urbain(12.8 pour cent) que rural (11.5 pour cent) et il toucheplus les femmes (14.4 pour cent) que les hommes(11.8 pour cent).