Marc Van Gyseghem.

Objection, Votre Honneur.

Editeur responsable : Van Gyseghem,

10/153, quai Van Beneden, 4020-Liège.

A Madame le Juge d’instruction Jolietdont les jambes font rêver mon coiffeur.

Madame Goosens, juge d’instruction :

- M. Van Gyseghem, vous avez fait un bien vilain portrait de Madame le Premier substitut Wilwerth dans « Les Valeureux Liégeois ».

- Ce n’est pas un portrait, Madame le Juge d’instruction, c’est une définition.

Ce livre s’adresse aux membres de l’ordre judiciaire, aux parlementaires et aux laissés-pour-compte de la Justice.

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QUAND LES POMPIERS SE DESHABILLENT...

« La Meuse » du 30 septembre 2003. photo Luc Dufays.

Quand les pompiers se déshabillent, Madame le Procureur du Roi Bourguignont prend la parole :

- Celui de gauche faisait du body-building avec moi. Il obéissait toujours à mes injonctions. Vous pouvez constater que cela lui a bien réussi. Celui du milieu est un homme honnête... comme Léon Giet. Pourquoi attendre qu’il soit mort pour le dire ? Celui de droite ne connaît pas son métier : la bonbonne d’un extincteur doit toujours être tenue à 45 degrés.

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- Pourquoi ne feriez-vous pas mettre certains substituts à poil ? Alex Theunissen, Philippe Dulieu, Jean-Baptiste Andries...

- A la place de la bonbonne, que mettrait-on ? Un rabat ?

A L’AISE, BLAISE.

Ce jeudi 9 octobre 2003, Madame le Président du Tribunal de première instance de Liège Claire Lovens siégeait, en personne, à la salle A (qui est également son cabinet personnel). Elle était « en civil » : un petit tailleur Louis Féraud tout simple. Sa toge pendait à un clou.Pour protester contre Laurette Onkelinx qui refuse de lui payer ses vêtements de travail ? Que non ! C’est tout simplement pour mettre les comparants à l’aise.Deux jeunes justiciables, candidats au divorce, sont entrés dans sa salle et l’ont saluée d’un gentil :

- Bonjour, maman Lovens !

Il paraît que, pendant la canicule, elle siégeait en polo Lacoste et en short Benetton.Histoire de ne pas dénoter, son greffier n’avait pas revêtu sa toge, laissant voir deux bretelles sur une chemise en zigzag.C’est ce qu’on appelle une justice de proximité.

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1 + 1 = 2.

- Monsieur le Président, comment se fait-il que Votre Cour ait toujours refusé d’accueillir en son sein Monsieur Fontaine ? C’est un bon juriste.

- Certes, M. Van Gyseghem, c’est un bon juriste, voire excellent, mais... il est caractériel.

- Voyons ! Monsieur le Président, un caractériel parmi quarante qui ne le sont pas, qu’est-ce que cela fait ?

- Vous oubliez que nous avons déjà Madame Drèze.

LES SCENES D’ENFANTS.

Micheline Rusinowski, juge d’instruction :

- Quid de votre réinsertion sociale, M. Van Gyseghem ?

- Ben... ça va, Madame le Juge d’instruction, couci-couça. Je n’arrive cependant pas à me départir de mon besoin de rire pour des riens. Lorsque je vois Madame le Substitut Gillet qui se gratte la fesse (droite) ou Monsieur le Juge Coumanne qui, sortant de sa voiture, « se les gratte » (sans doute sont-elles ankylosées ?) ou Monsieur le Vice-président Delwaide qui, sortant des toilettes, s’essuie le pouce et l’index (de la main droite) sur sa toge, ça me fait rire.Immanquablement, je pense aux « scènes d’enfants » de Robert Schumann.

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TENIR LA ROUTE.

Claire Lovens, président du Tribunal de première instance de Liège :

- Philippe Delwaide, président de la chambre du conseil, va son petit bonhomme de chemin sans se soucier du qu’en dira-t-on.

- Oh ! oui, Madame le Président, et le chemin qu’il connaît le mieux est celui qui va d’Embourg à la rue de Rotterdam. Sa Mercedes y va toute seule. Espérons qu’il ne fasse pas une... collusion avec une autre... voiture !

LA COLLUSION.

Vous allez voir, Madame le Juge d’instruction, comme les gens sont méchants.Vous savez bien que, les lundis, mercredis et vendredis, Monsieur le Président de la chambre du conseil Delwaide va quérir Madame le Premier substitut Wilwerth chez elle, rue de Rotterdam, 21. Cela s’appelle du covoiturage. Isabelle Durant le recommandait chaudement... pour rendre la mobilité plus fluide.Eh bien ! Madame le Juge d’instruction, il y a des gens qui disent qu’il y a collusion entre ces deux honnêtes magistrats.J’ai dit, au moins vingt fois, à Monsieur Delwaide :

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- Monsieur le Président, ne faites pas la bise à tout bout de champ à Madame Wilwerth ; on va dire qu’il y a collusion ; vous savez bien comment sont les gens.

Mais, Madame le Juge d’instruction, Monsieur Delwaide méprise l’opinion publique. Il dit comme le roi d’Angleterre Edouard III : honni soit qui mal y pense !Je lui ai même dit :

- Ca va vous retomber sur le nez. Un jour, vous ferez l’objet d’une procédure de récusation.

Il y a même, Madame le Juge d’instruction, un magistrat du parquet qui m’a dit que Monsieur Delwaide et Madame Wilwerth se réunissaient les dimanches après-midi pour examiner ensemble certains dossiers difficiles.Moi, Madame le Juge d’instruction, je me suis dit : voilà des magistrats consciencieux qui travaillent le dimanche, mais mon copain magistrat m’a expliqué que c’était de la collusion.Ca, Madame le Juge d’instruction, j’ai peine à le croire parce qu’alors, la chambre du conseil serait « un triste cinéma »... que ce n’est pas possible.

En tout cas, Madame le Juge d’instruction, une qui est une sainte, c’est Madame la mère de Madame Wilwerth : elle prend en charge une grosse partie de l’éducation des trois enfants1.

1 Comment je le sais ? J’ai entendu Madame Wilwerth qui le disait à trois personnes dans la cour du palais de justice. Même que, à ce moment-là, Madame Wilwerth avait laissé tomber un document sans s’en rendre compte. J’avais ramassé le papier et je l’avais rendu à Madame Wilwerth. Elle m’avait dit un merci « tout sec » comme si elle répugnait à me dire merci. Pourtant, Madame le Juge d’instruction, il n’y a rien de mal à ça.

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Et ça, Madame le Juge d’instruction, c’est fatigant. Je sais de quoi je parle. J’adore mes petits-enfants (neuf), mais quand je m’occupe de trois d’entre eux pendant quatre heures, j’ai une tête comme un seau. Je suis fourbu2. Et pourtant, je suis plus jeune que Madame Wilwerth-mère.J’ai également un petit Thibaut... comme Madame Wilwerth.J’espère que, Madame le Juge d’instruction, si la mère de Madame Wilwerth devait un jour être inculpée, le ministère public ne dirait pas que sa fille a eu des ennuis avec la Justice militaire.

LE CALECON.

- Mais, M. Van Gyseghem, vous savez bien que la Justice s’est moquée de vous, comme de beaucoup d’autres, et qu’Elle ne le reconnaîtra jamais.

- Evidemment, Madame le Juge d’instruction !

- Alors quoi ? Que voulez-vous ?

- Je cherche à montrer que certains magistrats se promènent en caleçon et qu’ils feraient mieux d’aller se rhabiller.

2 Vous remarquerez que je ne dis pas, comme le Prince Philippe : je suis crevé.

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LE PATE EN CROUTE.

Parce qu’il sait parfaitement réparer les vieilles machines à lessiver, Monsieur l’Avocat général Andries se croit autorisé à mépriser les justiciables.Fi donc ! Un homme qui n’a même pas su réussir la première candidature en sciences appliquées !

Pour tout potage, à défaut d’avoir su s’attirer les bonnes grâces de Madame l’Avocat général Lejeune, Monsieur Andries s’accroche au substitut Fabienne Gillet.Le bon sens est ici respecté : à défaut du pâté, on mange la croûte.

Sources : discours du premier président de la Cour Claude Lamberts.

LA DEMANDE.

- Ecoute, Micheline, je voudrais bien que tu délivres encore un mandat d’arrêt à l’encontre de Van Gyseghem.

- Va te faire cuire un œuf !

- Mais...

- Fous-moi le camp !

- Mais, Micheline...

- J’ai dit : fous-moi le camp, connasse !

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LA COLERE D’ACHILLE.

Non, non et non !Je ne veux plus que Madame le Juge d’instruction Reynders porte des minijupes. Ses genoux – surtout vus par l’arrière – sont absolument trop gros. C’est affreux !On va finir par croire que tous nos magistrats sont mal foutus.En tant que premier président, je vous ordonne d’interdire à Madame Reynders de porter des minijupettes.Je vous prie de croire en mes sentiments esthétiques.

Le Premier Président.

Quant à vous, chère Claire, vous pouvez continuer à montrer vos mollets, vos genoux et vos cuisses. Vos jambes sont superbes.

L’ELOGE DE LA FOLIE.

Le premier président de la Cour Michel Joachim :

- M. Van Gyseghem, vous êtes un fou, un véritable fou.3

- J’en conviens, Monsieur le Premier Président, j’ai l’air d’un fou lorsque je répète vos paroles, mais... si vous

3 Le 22 septembre 2003 à 8 h 51, sur la place Saint-Lambert.

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disiez quelque chose d’intelligent, je n’aurais pas l’air aussi bête... lorsque je vous cite.

LES TARTINES.D’après le premier président de la Cour, je suis un commerçant ambulant.Ce noble magistrat a tout compris.Et, Madame le Juge d’instruction, « ça va chercher entre un et trois ans d’emprisonnement ».Dites, Madame le Juge d’instruction, le premier président perdrait-il – déjà – ses tartines ?

EPITHALAME.

Ci-VIT Biche-Line Rusinowski, Haute et Puissante Dame Quichotte, juge d’instruction. Elle fournit à Lantin son content de malandrins.

Humbles qui passez ici, gardez-vous de conter les aventures de Dame Prignon au Festival de Cannes.

Nul doute ! Vous vous retrouveriez en cabane.

C’est qu’en effet, Dame Quichotte a épousé don de la Manche.

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Lorsqu’un magistrat veut être pris au sérieux, il doit se garder de donner son avis sur tout et sur rien. Il ne peut dire que des bêtises.

LILI PEAU D’ CHIEN.

Madame le Président à la Cour d’appel Anne Delnoy :

- M. Van Gyseghem, vous recommencez ?

- Oui, Madame le Président. Tant qu’il y aura des magistrats de votre acabit, je continuerai à les combattre.

- Comme Don Quichotte ?

- Non, comme Voltaire !

- Voyons ! Je suis inamovible – indéboulonnable, comme dit mon mari – et j’ai le pouvoir de vous envoyer à la Bastille.

- Je sais, Madame XIV.

LE BALAI DE MADAME LENA.

Madame le Juge d’instruction, vous avez déclaré à la presse : ce qu’il faut à la Justice, c’est un bon coup de balai. Comme vous ne pouvez pas le donner – et moi non plus – il ne nous reste à espérer que Monsieur le

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Procureur général près la Cour de cassation du Jardin trouve l’endroit où Madame le Procureur général Liekendael a rangé... le balai.

COMMENT ETRANGLER LA DEMOCRATIE.

Le maréchal Goering disait toujours, Madame le Juge d’instruction, que, pour faire fleurir le nazisme, il fallait commencer par museler la presse.Les journalistes qui refusaient de se taire étaient envoyés au fort de Breendonck. Et les propriétaires de journaux se voyaient privés de leurs rotatives.Même que, en 1941, les rotatives de « La Libre Belgique » ont été transportées dans les locaux de « Signal ».Heureusement, Madame le Juge d’instruction, nous n’en sommes plus là !

CERCLE « A L’ECOUTE DES HUMBLES ».

Le sans-culotte Michel Joachim, premier président de la Cour, vous invite à la conférence qu’il donnera sur le thème :

« Don Juan et la morale chrétienne. »

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Cercle paroissial de Crisnée, le 2 novembre 03 à 20 h.Présidence d’honneur : Monsieur le Premier substitut Dulieu.Présidence effective : Madame le Juge Beine.

LETTRE A MADAME BEINE.

Chère Madame Beine,

Monsieur Dulieu aime bien sa moto, aime bien sa caravane et aime bien sa femme.Comme tous les écolos, il a le cœur sensible. Je vous demande – très respectueusement et très simplement – d’être très gentille avec Monsieur Dulieu.Attention ! Je ne vous demande pas de lui accorder vos « dernières faveurs ». Non ! Je ne vous demande pas non plus de lui dire : je quitterais tout pour toi. Non !Ce faisant, vous outrepasseriez ce que j’attends de vous en matière de gentillesse vis-à-vis de Monsieur Dulieu.Je vous demande seulement de ne pas lui dire quelque chose comme : Barre tes cacahuètes... Ton orangette ne m’intéresse pas... Faut pas me prendre pour ta moto.Il serait inutile de faire remarquer que vous êtes une honnête femme ; tout le monde le sait très bien.

LA TARTE A LA CREME.

- J’ai cru vous punir, vous corriger par mes mandats d’arrêt.

- Dites plutôt, Madame le Juge d’instruction, me mortifier.

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- Au lieu de cela, j’ai fait de vous un atroce pamphlétaire.

- Vous exagérez. Disons : un bon petit trublion.

- Je me console en me disant que j’aurais pu faire de vous un entarteur.

LE COUP DE PISTON.

Chère Madame Malmendier, cher Monsieur Vrebos,

A vous qui faites partie de la commission de nomination du Conseil Supérieur de la Justice, je recommande chaudement la nomination de Jean-Noël Coumanne à la vice-présidence du Tribunal qui vaque... par la démission de Monsieur Liévens, parti voir ailleurs4.Vous ne sauriez vous tromper.C’était un très bon petit juge d’instruction et surtout, maintenant, c’est, Monsieur Pirenne comptant pour du beurre, le plus ancien des juges depuis que Monsieur Borlon est décédé.Merci pour lui !

LA VERTU.

Courte sur pattes, mais ayant réussi à se grandir au moyen d’une jupe « Chanel » ras du c... et d’une paire de « talons aiguille » qui date de l’an quarante, Madame le

4 Il en avait marre de... Enfin ! Passons !

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Conseiller à la Cour Lange nous montre des mollets galbés.Au contraire, Madame Beine, d’assez grande taille, allonge ses jupes.Du lieu où elle se trouve, elle n’a pourtant aucun souci à se faire pour préserver sa vertu.

DE L’HEURE ET DU LIEU.

Un avocat :

- Madame Beine me plaît bien, mais... je ne peux tout de même pas lui faire ma cour ici dans la cour. J’aimerais bien d’aller, mine de rien, me promener dans sa rue.Vous n’avez pas son adresse ?

- 6, rue Frenia à Couthuin.

- Vous n’avez pas aussi celle de Madame Wilwerth ?

- 21, rue de Rotterdam à Liège.

A MADAME DANIELE REYNDERS, SŒUR DU MINISTRE.

Madame le Juge d’instruction,

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Je suis triste que vous n’ayez pas réussi l’examen de flamand de niveau B3 organisé par l’état : « mijn broeder is niet een prüt omdat heeft hij een speciaal cartilage getrouveerd. ». Je crois qu’il aurait été moins fautif de dire : « Mijn broeder is geen zotteke. ». Je ne vois pas comment vous pourriez prétendre, avec cette mauvaise connaissance du flamand, à la direction d’un service fédéral.

LES LIAISONS DANGEREUSES.

J’ai vu – de mes yeux, vu – sur la place Saint-Lambert, Monsieur le Président Fontaine qui passait à côté de Madame le Conseiller à la Cour Dumortier sans même la saluer.Ca ne va pas, hein, ça, Madame le Juge d’instruction !On peut tout de même se quitter en bons termes... quand même.

ALGEMEEN BESCHAAFD NEDERLANDS.

- Mijn broeder Didier, dat is een minister en hij is geconfronteerd alle dagen met een probleem van cicatrisse, zegt me…

- Ne vous donnez pas cette peine, Madame le Doyen, je comprends le français.

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J’apprends que vous vous apprêtez à inculper Didier Reynders pour outrage à Madame le Conseiller Prignon :en l’espèce, avoir révélé qu’elle avait eu la vulve sectionnée.Je vous en supplie, Madame le Juge d’instruction, ne faites pas ça.

LA BELLE INSTRUCTION.

Micheline Rusinowski :

- M. Van Gyseghem, pendant combien de temps avez-vous été poursuivi pour pédophilie ?

- Trois ans, Madame le Juge d’instruction.

- Trois ans ! Oh, mon Dieu ! Comme c’est peu ! Je suppose que vous avez eu affaire à un juge d’instruction particulièrement perspicace et... efficace.

- Pas spécialement, Madame le Juge d’instruction, c’était Monsieur Coumanne

LE BEAUF DE MADAME ANCIA.

Comme la vie est amusante ! Figurez-vous, Madame le Juge d’instruction, que j’ai rencontré, y a pas longtemps, un pote de Lantin. Le beau-frère de Madame Ancia (le

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frère de son mari) tient un restaurant rue de la Madeleine. Et, Madame le Juge d’instruction, il a un « magot » qui est bloqué au Luxembourg.Il a eu des ennuis avec la Justice.

- Avec la Justice militaire comme votre fils Jean ?

- Non ! Avec la Justice civile... pénale, enfin !

Alors, Madame le Juge d’instruction, vous savez comment ça va ; quand les fonds sont bloqués, il faut les débloquer.Mais, Madame le Juge d’instruction, j’ai un autre pote qui est un homme honnête. Et... ce pote-là, il ne se laisse pas impressionner... par personne... même pas par Madame Ancia.Alors, Madame le Juge d’instruction, les fonds, ils restent bloqués.C’est triste, hein, Madame le Juge d’instruction, de savoir qu’il y a un paquet d’euros qui ne servent à rien.

LE BON VIN.

Le journaliste de Paris-Match :

- Cher Monsieur Reynders, vous nous aviez confié vos meilleurs souvenirs et vous avez eu la bonté de nous dire que, lors de son premier accouchement, Madame votre épouse avait eu la vulve sectionnée.En cette circonstance, vous vous étiez évanoui. Et après ? Lorsque vous êtes revenu à vous ?

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- Premièrement, je me suis ramassé tout seul et deuxièmement, je suis allé voir ce que l’obstétricien faisait. Il était en train de suturer les lèvres de la coupure. Il avait placé cinq points de suture sur la face antéro-postérieure et trois points sur la face interne. Et ça, c’est insuffisant. Il aurait dû en placer douze.

- Pourquoi cela ?

- Parce que, si le nombre de points de suture est insuffisant, la cicatrice fait des bourrelets.

- Et... c’est gênant ?

- Je vais prendre un exemple. Si vous buvez du bon vin dans un verre qui a été recollé, la qualité du vin n’est pas altérée, mais si vos lèvres touchent l’endroit où le verre a été recollé, c’est gênant. Surtout pour moi qui ai les lèvres assez charnues, assez pulpeuses et, par voie de conséquence, très sensibles. Mais, vous savez, je ne suis pas homme à me plaindre. Je suis pragmatique. Je me dis : c’est comme cela, c’est comme ça !

- Et... Madame votre épouse prend la chose avec autant de philosophie ?

- Ben... elle pleurniche : tu ne m’aimes plus à cause de « ça ». Ce n’est plus aussi beau qu’avant. Mais, je la secoue : écoute, chou, ne viens pas encore me gâcher ma soirée. Tu sais bien que je dois assouvir mes aspirations.Il faut vous dire que, le lendemain, au conseil des ministres, si je ne suis pas assouvi, je suis d’une humeur

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de chien. Verhofstadt, lui, il ne comprend pas ça ; Louis Michel non plus. Verwilghen, le ministre de la coopération, lui, il comprend. Il m’a toujours bien compris ; il a toujours été coopérant. Lorsque je lui ai demandé de nommer ma sœur à la présidence du Tribunal de première instance de Liège, il a tout de suite coopéré.

- Et sur le plan de la politique, quels sont vos projets pour la prochaine législature ?

- En bon chrétien, je désire absoudre les fraudeurs du fisc... moyennant, bien entendu, une « pénitence » : une amende de 3 ou 6%.

- Ne craignez-vous pas des oppositions ?

- Elio Di Rupo et Claude Eerdekens renâclent. Ils disent que «  tout ça n’est pas très moral, pas très légal », mais j’ai Verwilghen et Laurette Uijttendael de mon côté. Rien de tel qu’un ministre de la Justice et un ancien ministre de la Justice pour étrangler la Constitution. D’ailleurs, étant moi-même un bon constitutionnaliste, je les aiderai. J’étais l’expert de Jean Gol.

- On dit que Claude Eerdekens ne badine pas avec les questions de justice. Ne craignez-vous pas qu’il vous interpelle à la Chambre ? Ce serait gênant s’il commençait son interpellation par : Monsieur le Ministre des finances, vous avez posé la question : « Suis-je un con intégral ? » ; je vais vous donner mon avis. Qu’en pense votre sœur Danièle ?

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- Oh ! Ma sœur, c’est une sainte. Une sainte qui a du caractère et un cœur d’or. Elle a soigné la cicatrice de Bernadette pendant des années. Elle venait chez nous vers quinze heures ; on bavardait ; on prenait le thé et puis, elle se mettait à l’ouvrage.

- Elle ne travaille pas l’après-midi au palais de justice ?

- Non, ce n’est pas nécessaire. Le Président Bourseau disait toujours que ma sœur abattait plus de travail en cinq heures que les autres juges d’instruction en huit.Il faut vous dire que, au début de notre mariage, Bernadette et moi, nous n’étions pas riches. Nous ne savions pas donner 2000 francs à une esthéticienne chaque fois que Bernadette voulait se faire nettoyer la peau. Eh bien ! c’était ma sœur qui lui nettoyait la peau. Patiemment, pendant deux grosses heures, elle nettoyait. Evidemment, le résultat était formidable. Le lendemain, au palais de justice, c’était des : « Oh ! Bernadette ! tu es éblouissante. », « Oh ! Bernadette ! chez quelle esthéticienne vas-tu ? ». Naturellement, Bernadette se gardait bien de dire que c’était ma sœur qui la nettoyait.On bavarde, on bavarde et je ne pense même pas à vous offrir à boire. Voulez-vous un bon verre de Château Yquem... dans un verre qui n’a pas été recollé ?

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Le « père Ubu » parlait des hormones féminines qui guidaient certains magistrats.Saint Augustin – autorité difficilement contestable – disait : tota mulier in utero5.On ne peut tout de même pas exiger que ces deux « bonnes femmes » s’imposent une hystérectomie.

LA PEAU.

Madame le Premier substitut du procureur du Roi Wilwerth :

- Van Gyseghem, j’aurai sa peau !

- Oh ! Madame le Procureur ! La peau d’un vieil homme de soixante-cinq ans ! Qu’en feriez-vous ? Vous la feriez tanner ? Vous la cloueriez sur un des murs de votre bureau ? Franchement, ce ne serait pas beau. Vos visiteurs seraient rebutés. Si encore j’étais un tigre du Bengale, je comprendrais, mais... je ne suis qu’une belette. Je comprendrais aussi que, si j’étais une hermine, vous voulussiez avoir ma peau pour garnir votre robe rouge lorsque vous serez procureur général, mais... ce ne serait qu’un tout petit morceau de la garniture. Franchement ! Tenez ! Madame le Procureur, je comprendrais mieux que vous plaçassiez vos aspirations au niveau de celles de Christophe Beerten qui voulait me soutirer 100.000

5 La femme est tributaire de son utérus.

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francs. Ceci vous permettrait d’acheter de jolies bottes cuissardes, une chaînette « esclave » en or, des souliers pointus... Lorsque je vous rencontrai, pendant la canicule, place de la Cathédrale, buvant un citronné à la terrasse du « Cecil », vous portiez une robe bain de soleil qui découvrait entièrement votre dos. Vous vous rappelez ? C’était une robe bleu ciel... avec des grosses fleurs rouges imprimées6. Je me suis dit : Superbe dos ! Une chute magnifique ! Pas un poil de cellulite ! Une peau – on y revient – aussi satinée que celle des joues de Bernadette Prignon lorsqu’elle sort de chez son esthéticienne. Ca, on peut dire que, vous, vous avez une belle peau.Ne pensez-vous pas que ce serait cruel de vouloir ma peau ? A la bêtise et la vanité, croyez-vous nécessaire d’ajouter la méchanceté ?Enfin ! Si vous voulez ma peau... je ne m’y oppose pas. Je vous informe quand même que j’ai donné mon corps à la Science. Vous n’aurez qu’à vous débrouiller avec le professeur d’anatomie. Je me plais à imaginer le dialogue :

- Je veux la peau de Van Gyseghem ; je la veux !

- Madame le Procureur, voyons ! La science...

- Je la veux !

- Allè, prenez-la. Je vous l’emballe ?

6 J’ai pris une photo pour la montrer au président du Tribunal correctionnel de Nivelles.

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Ne pourrait-on rendre les « relations avec la presse » à Madame Wilwerth ? Elle pourrait ainsi, avec plus d’autorité, interdire aux journalistes d’encore écrire un seul mot sur « Les Valeureux Liégeois ».

JE TE CASSE.

Madame le Juge d’instruction, chère Madame Rusinowski,

Avez-vous lu l’article du « père Ubu » du 22 mai 2003 ?

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On se demande, Madame le Juge d’instruction, si tout ceci peut se passer sur une terre habitée par des hommes et régie par Dame Justice.Oulala, Madame le Juge d’instruction !Avez-vous lu l’arrêt n° P.03.0590.F. du 30 avril 2003 de la Cour de cassation ?C’est pas beau, hein, Madame le Juge d’instruction, de soustraire des pièces d’un dossier d’instruction.Et, Madame le Juge d’instruction, Monsieur Raoul de Franquen, il a été cassé. Crac !Pourtant, Madame le Juge d’instruction, Monsieur de Franquen est un bon magistrat. Il préside la 7ème

Chambre de la cour, une des plus difficiles, une des chambres où il faut le plus travailler. C’est Madame le Président Margrève qui me l’a dit. La preuve ? Monsieur de Franquen succède à Monsieur le Président Diskeuve et il siège avec Madame Jacquemin et Monsieur Ligot.Mais, Madame le Juge d’instruction, Monsieur de Franquen est un bon civiliste et un mauvais pénaliste.Madame le Conseiller Jacquemin, elle, est un bon pénaliste parce qu’elle a siégé au Tribunal correctionnel avec Madame Dumortier.On a beau dire, Madame le Juge d’instruction, mais l’expérience, ça compte.C’est un fameux doyen que vous avez là, Madame le Juge d’instruction !Oulala !

LA RENTREE SOLENNELLE DE LA COUR7.

7 Le 1er septembre 2003.

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Ah, Madame le Juge d’instruction ! Que c’était beau !Même vue de la place Saint-Lambert, la rentrée solennelle de la Cour, c’est quelque chose. Ca laisse pantois, comme on dit.J’ai vu Madame le Conseiller Lange. Elle portait un ravissant petit tailleur « Yves Saint-Laurent » bleu de roi.Vous voyez ce que je veux dire : la veste cintrée... qui prend bien la taille et la jupe moulante... assez courte, quinze centimètres au-dessus des genoux ? Mais – et cela m’a surpris – la jupe était fendue par derrière et je me suis dit : ça, c’est pas tout à fait du Saint-Laurent.Madame le Président Vieujean – qui fait de la gymnastique une fois par semaine avec Madame le Conseiller Derclaye – accompagnait Madame Lange, mais elle ne montrait pas ses mollets ni, a fortiori, ses cuisses.Alors, Madame le Juge d’instruction, j’ai eu une belle peur. Le duo Lange-Vieujean était à peine passé que... que j’aperçois, arrivant à grands pas de militaire, Monseigneur l’Evêque Aloïs Jousten. Aïe, aïe, aïe, que je me suis dit, Monseigneur Jousten va les rattraper et Il croira que la rentrée solennelle de la Cour, c’est pas aujourd’hui.Je me suis dit : il faut que je Le freine. Et j’ai dit, pliant le genou droit :

- Bonjour, Monseigneur ! Puis-je baiser Votre anneau pastoral ?

Je suis évidemment resté le plus longtemps possible les lèvres collées sur l’anneau de Monseigneur.Après ce « flectamus genua », j’ai dit à Monseigneur Jousten :

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- Puis-je Vous offrir ma publicité pour mon dernier opuscule ? Au-dessus, à gauche, c’est la photo de Madame Piette et, à droite, c’est la consécration – pardonnez-moi ce mot – de mon œuvre par la Cour. Vous venez écouter le discours de Madame Thily ?

- Oui ! Elle m’invite chaque année. C’est une bonne chrétienne.

- Oh ! Oui, Monseigneur. Non seulement elle pourchasse les délits, mais aussi les péchés. Avec elle, pas question de repentir... sauf si l’on balance un de ses frères délinquants.

Alors, Monseigneur Jousten est reparti vers le palais de justice. Ouf ! Madame Lange avait disparu.Après, Madame le Juge d’instruction, j’ai vu Monsieur le Président Diskeuve qui... qui venait de Namur, mais il marchait dans « l’autre sens ». Alors, je lui ai dit :

- Monsieur le Président, la rentrée solennelle de la Cour, c’est pas à l’Opéra qu’elle a lieu. Vous vous trompez de direction.

- Je ne viens pas pour « ça ». Je vais assister aux obsèques de Monsieur le Bâtonnier Matray.

Qu’est-ce que je vois ? Madame Joliet qui emboîte le pas à Monsieur le Président Diskeuve :

- Madame le Juge d’instruction, vous allez aussi aux obsèques de Monsieur Matray !

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- Ben oui ! Qu’est-ce que cela a d’extraordinaire ?

- Mais, Madame le Juge d’instruction, avec votre manteau rouge ? Ca ne va pas !

- Je n’ai que celui-là.

Effectivement, Madame le Juge d’instruction,ce manteau-là, je l’ai vu trois cent cinquante fois.J’ai vu aussi Madame le Conseiller Drèze, mais, elle, elle n’allait pas à l’enterrement. Elle portait un tailleur Prince de Galles en tweed. Ca étoffe.J’ai également vu Monsieur le Premier Président Lamberts. Il portait une mallette et un colis en carton garni d’une étiquette « fragile ». Je suppose qu’il apportait des verres pour le vin d’honneur qui suit la « rentrée ». Mon Dieu ! Madame le Juge d’instruction, comme Monsieur Lamberts a changé en un an ! Je lui ai dit :

- Monsieur le Premier Président, vous n’auriez pas dû donner votre démission pour le motif que vous en aviez marre de Verwilghen. Il n’est justement plus ministre de la Justice. C’est Laurette qui...

- Fichez-moi la paix avec tout ça !

J’ai encore vu « Le » couple le plus célèbre du palais de justice : Monsieur le Premier Président émérite Lorent avec Madame la Première Présidente Lorent née Andrée Premier avocat général Spriesterbach. Je parie, Madame le Juge d’instruction, que Monsieur Lorent a bien 86 ans. Il a l’air bien vieux en tout cas... à côté d’Andrée qui fait si jeune.

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Mais, comme il commençait à pluviner, je suis parti.

Hein oui, Madame le Juge d’instruction, que c’est beau une rentrée solennelle de la Cour.

REMARQUE.

Un chirurgien qui prétendrait statuer sur le sort à réserver à une mamelle malade sans se soucier du cœur ou des surrénales de sa patiente, serait considéré comme étant professionnellement un illettré.De la même manière, un juriste qui prétendrait juger un paragraphe de cet opuscule sans considérer les paragraphes précédents ou suivants ou, simplement, en négligeant le lien qui existe entre ce livre et les autres écrits de l’auteur, serait un sot.

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Rotterdam, le 19 octobre 2003.

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