NUMÉRO 20 SEPTEMBRE 2010 LE BETON · 2014-01-28 · sept points essentiels de la constitution du...

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BATI METIERS LA REVUE DES BÂTISSEURS www.ffbatiment.fr LE BETON matière à innovation GRAND TÉMOIN Philippe Pelletier « Une nouvelle ère de performance » DOSSIER L’atelier, pour améliorer la productivité GROS ŒUVRE/ STRUCTURE Acier et BBC font bon ménage ENVELOPPE Isolants : les critères de performance ÉQUIPEMENTS TECHNIQUES Puits canadien grand format FINITIONS/ AMÉNAGEMENT Carrelage collé en neuf : ce qui change NUMÉRO 20 SEPTEMBRE 2010

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BATIMETIERSLA REVUE DES BÂTISSEURSw

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LE BETON matière

à innovation

GRAND TÉMOIN Philippe Pelletier « Une nouvelle ère de performance »

DOSSIER

L’atelier, pour améliorer la productivité

GROS ŒUVRE/STRUCTURE

Acier et BBC font bon ménage

ENVELOPPEIsolants : les critères de performance ÉQUIPEMENTS TECHNIQUES

Puits canadien grand format

FINITIONS/AMÉNAGEMENTCarrelage collé en neuf : ce qui change

NUMÉRO 20 SEPTEMBRE 2010

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L’ACTUALITÉ 2

FEEBat : après le résidentiel, le tertiaire • Pros de la performance énergétique : les professionnels se mobilisent • Grenelle 2 : les copropriétés tenues d’envisager des travaux d’économie d’énergie • Création du groupement des métiers du photovoltaïque de la FFB • Groupes de travail sur l’accessibilité des salles d’eau

GRAND TÉMOIN 10

Philippe Pelletier« Une nouvelle ère de performance »

INNOVATION 52

Le béton : matière à innovation

SÉCURITÉ 53

Chantiers d’étanchéité : une norme pour la protection périphérique

NORMALISATION 54

Normes : quelles dates d’application ?

RÉGLEMENTATION 55

Sécurité des réseaux : nouvelle réglementation en préparation • RT2012 : quatre exigences clés

FORMATION 57

Les « plus » de FEEBat : la preuve par le client

ENVIRONNEMENT 59

Construction : le bois de pays gagne du terrain

LA PAROLE À 64

GÉRARD CÉBÉRIO« L’isolation thermique par l’extérieur, un métier à part entière »

DOSSIER 46

L’ATELIERPour améliorer la productivité

S O M M A I R E B ÂT I M É T I E R S • R E V U E T R I M E S T R I E L L E • N U M É R O 2 0 • S E P T E M B R E 2 0 1 0

MÉTIERS

GROS ŒUVRE/ STRUCTURE

14

Étanchéité à l’air : une problématique nouvelle pour les maçons 13Filière acier et BBC font bon ménage 14Béton coulé : de la bonne utilisation du coffrage 16Structure métallique : la légèreté d’une bulle de savon 17Sciage-carottage : des techniques qui ont leurs exigences 18Béton : prévenir les risques liés à l’ajout d’eau 19Eurocodes : un logiciel pour les structures béton 19

Cnit – La Défense : 23 500 m2 d’étanchéité sur la voûte 21Isolants : les critères de performance 22Isolation thermique par l’extérieur : améliorer la productivité 25Notre-Dame : un échafaudage suspendu sur la toiture 26Mise en œuvre des menuiseries : un document de référence unique 27Terrasses en bois : vers un nouveau cadre de référence 28

ECS : l’option chauffe-eau thermodynamique 31Puits canadien grand format 32Récupération des eaux de pluie : le cadre normatif se précise 34Fiche accessibilité : portiers d’immeubles et visiophonie 35Installations photovoltaïques : contrôle obligatoire par le Consuel 36

Dalles de moquettes usagées : vers une filière de recyclage dédiée 39Carrelage collé en neuf : ce qui change en sols et en façades 40 Peinture industrielle : qualifi cation et reconquête des marchés 42Béton ciré : une mise en œuvre à bien maîtriser 44Les peintres boostent la révision du DTU 59.1 44

ENVELOPPE

22

ÉQUIPEMENTS TECHNIQUES

32

FINITIONS/ AMÉNAGEMENT

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É D I T O R I A L

Le métier, vecteur d’opportunité

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ZOOM CHANTIER 62

Maison BBC : la solution bloc béton

JEAN-YVES ROBIN,

PRÉSIDENT DU CONSEIL DES

PROFESSIONS DE LA FFB

L a période actuelle de prix tendus incite chacun d’entre nous à réfl échir aux démar-

ches qui permettent de réduire les coûts et d’améliorer la productivité de nos entreprises.Mais de quelle marge de manœu-vre disposons-nous ?Première voie à explorer : recon-sidérer l’organisation du travail. Une réfl exion sur la préparation en atelier ou la préfabrication, par exemple, peut s’avérer intéressante pour accroître la productivité et la valeur ajoutée de l’entreprise. C’est ce que nous montre, nombreux témoignages à l’appui, le dossier de ce numéro.Autre voie de progrès : renforcer la compétence de nos salariés. Des solutions sont disponibles comme les nombreuses formations tech-niques proposées par la FFB, et en particulier les modules FEEBat dédiés aux économies d’énergie.Ces derniers concernent aussi bien la maîtrise technique que l’adaptation de l’entreprise à ces nouveaux marchés. La profession dispose ainsi d’un outil reconnu, qui donne à chacun une opportunité sans précédent de se positionner sur «cet extraordinaire marché de 480 milliards d’euros », comme le rappelle notre grand témoin,Philippe Pelletier.Complément logique de cette dé-

marche, la marque « Les Pros de la performance énergétique », lancée par la FFB, offre aux professionnels la visibilité nécessaire

pour accéder à ces marchés en valorisant

leurs compétences.Les opportunités sont à notre portée : à nous de les saisir.

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2 B Â T I M É T I E R S SEPTEMBRE 2010

L ’ A C T U A L I T É

FEEBAT Après le résidentiel, le tertiaire

A ider les entreprises à abor-der le marché de la per-

formance énergétique en maî-trisant ses fondamentaux : c’est le rôle des formations FEEbat. Initialement centré sur le bâti-ment résidentiel, ce pro-gramme inclut désormais un module de formation dédié au tertiaire. Dispensé sur trois jours, il est ouvert aux chefs d’entreprise, artisans, chargés d’affaires, conducteurs de tra-

vaux et personnels de chantier. Objectif : appréhender les spé-cificités des petits et moyens bâtiments tertiaires, pour pou-voir ensuite élaborer des offres adaptées et cohérentes de tra-vaux de rénovation centrées sur la performance énergéti-que. À l’issue de cette forma-tion, les participants sont capa-bles de présenter à leurs clients les principales technologies d’amélioration énergétique

dans ces bâtiments, y compris pour des travaux ou parties d’ouvrages sur lesquels ils n’in-terviennent pas directement. Ils peuvent construire un rai-sonnement global, en intégrant plusieurs corps d’état et en for-mulant des hypothèses alterna-tives. Ils disposent aussi des clés pour proposer un montage financier adapté, afin d’amener le client à entreprendre les tra-vaux tout en valorisant les choix d’efficacité énergétique. Déployé depuis cet été, le module FEEbat tertiaire va notamment être suivi par plus de 2 000 salariés du groupe Eif-fage. �

POUR EN SAVOIR PLUS

Contactez la FFB de votre département.

POUR EN SAVOIR PLUS

FFB Métallerie (Union des métalliers), tél. : 01 40 55 13 00, www.metallerie.ffbatiment.fr

Règles de l’art Grenelle Environnement 2012 : le chantier est lancé !La convention « Règles de l’art Grenelle Environnement 2012 » a été signée le 14 juin dernier par ses différents partenaires : le ministère de l’Écologie, de l’Énergie, du Développement durable et de la Mer (MEEDDM), EDF, le CSTB, la FFB, la Capeb, la Coprec et l’AQC. C’est le vrai point de départ d’un vaste chantier consistant à évaluer, vérifier, réviser et, bien sûr, compléter l’ensemble des règles de l’art – notamment les DTU – pour les mettre en conformité, à l’horizon 2012, avec les objectifs du Grenelle de l’environnement. Le programme de cette convention comprend cinq points : recensement des technologies et des techniques constructives qui permettent d’améliorer les performances énergétiques des bâtiments ; fiabilisation et harmonisation des méthodes d’évaluation de la performance énergétique ; passage au crible de l’ensemble des normes DTU pour identifier les points d’incompatibilité avec les objectifs du Grenelle, y apporter des solutions et mettre au point de nouvelles règles dans les domaines non encore couverts par les normes existantes ; intégration de ces nouveaux contenus aux référentiels de formation initiale et continue ; communication des travaux du programme de travail à l’ensemble des acteurs de la filière. Bloqué pendant deux ans par la question de son financement, ce programme est maintenant sur les rails grâce à EDF, qui s’est engagé à le financer à hauteur de 15 millions d’euros, en accord avec les pouvoirs publics, et en échange de certificats d’économie d’énergie qui sont imposés aux fournisseurs d’énergie – les « obligés » – par la réglementation.

Aide à la rédaction des mémoires techniques pour les métalliers

Q uasiment obligatoire pour répondre à une consulta-

tion, notamment dans le cas des marchés publics, le mémoire technique n’est pas toujours simple à constituer. C’est pourquoi l’Union des métalliers de la FFB a rédigé un document pour aider les entreprises dans leurs démar-ches – « Mémoire technique, comment le constituer ? ». Ce document de neuf pages reprend, en les détaillant, les sept points essentiels de la constitution du dossier : étude du dossier, moyens humains et matériels affectés, garantie de

la santé et de la sécu-rité, qualité des pres-tations à réaliser, respect des délais et des modes opéra-toires, respect des exigences environ-nementales et ges-tion des déchets, diminution des nuisances et variantes. �

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3 SEPTEMBRE 2010 B Â T I M É T I E R S

L ’ A C T U A L I T É

D evenir des experts de la per-formance énergétique, à

même de répondre aux attentes des clients et de se positionner sur un marché structurant pour le bâtiment : c’est ce que propose aux entreprises la démarche des « Pros de la performance énergé-tique », récemment lancée par la FFB et dont la gestion est assurée par Qualibat. Pour être des « Pros », les entreprises doivent satisfaire un ensemble de critères : s’engager en signant la charte Bâtir avec l’environnement, déte-nir une qualification profession-nelle (Qualibat, Qualifelec) ou, sous certaines conditions, l’une des appellations Qualit’Enr, et attester du suivi des formations FEEbat par l’obtention d’une mention « efficacité énergéti-que ». Pour démultiplier le mouve-ment, 250 « ambassadeurs » se sont engagés à expliquer et pro-

mouvoir la démarche dans les régions. « Les cinq réunions orga-nisées par la FFB du Haut-Rhin

en juin et juillet 2010 nous ont permis de sensibiliser un nombre important d’entreprises, dont beaucoup se lancent dans la démarche d’obtention de la mar-que », explique Nicole Christen, dirigeante d’une entreprise de chauffage et climatisation qui emploie 30 personnes à Hesingue (Haut-Rhin), et ambassadrice pour son département. « Nous avons aussi prévu une opération de communication pour toucher

POUR EN SAVOIR PLUS

Contactez la FFB de votre département ou Qualibat, tél. : 0 810 000 308

le grand public lors d’un salon en octobre. » Pour elle, devenir « Pro de la performance énergétique » est un véritable projet d’entre-prise, structurant en termes de formation, avec un objectif de qualité : une grande opportunité, notamment pour les petites entreprises du bâtiment, de pré-parer l’avenir. Prochainement, la FFB ajoutera au kit d’accompa-gnement des Pros (fiches techni-ques, fiches assurances, contrats-types...) un site Internet dédié (1) qui expliquera la démarche au client final et pourra constituer une source d’apport d’affaires, grâce à un répertoire en ligne des titulaires de la marque. �(1) www.performance-energetique.leba-timent.fr

AGENDA

DU 29 SEPTEMBRE AU 2 OCTOBRE 2010Cité Bâtisseur, Clermont-Ferrand, place de Jaude

DU 7 AU 9 OCTOBRE 2010Les coulisses du bâtimentPartout en France, des profession-nels de la FFB ouvrent leurs ateliers et chantiers au grand public.

8 OCTOBRE 2010Congrès de l’UNECB-FFB, Bordeaux

13 ET 14 OCTOBRE 2010Envirorisk, Bourges TechnopôleForum de la gestion des risques environnementaux, technologiques et naturels.

14 OCTOBRE 2010États généraux du bois dans la construction, Angers, centre des Congrès

DU 15 AU 17 OCTOBRE 2010Salon du développement durable, Marseille, parc Chanot

DU 20 AU 23 OCTOBRE 2010Cité Bâtisseur, Nancy, place Carnot

DU 22 AU 24 OCTOBRE 2010Energivie, Mulhouse, parc des Expositions Salon du bâtiment économe en énergie.

DU 2 AU 4 NOVEMBRE 2010Expoprotection, Paris Nord VillepinteSalon de la gestion des risques.

DU 5 OU 8 NOVEMBRE 2010Vivons bois, Bordeaux, parc des ExpositionsSalon de la construction bois du quart sud-ouest de la France.

DU 11 AU 14 NOVEMBRE 2010Salon de l’habitat durable et des énergies renouvelables, Nantes, parc des Expositions

DU 11 AU 14 NOVEMBRE 2010Construire naturel, Lille, Grand Palais Le salon de la maison bois, des éco-matériaux et des énergies renouvelables.

DU 16 AU 19 NOVEMBRE 2010Métal expo, Paris, porte de Versailles

DU 16 AU 19 NOVEMBRE 2010Equip’baie, Paris, porte de Versailles

DU 30 NOVEMBRE AU 3 DÉCEMBRE 2010Pollutec, Lyon Eurexpo

14 ET 15 DÉCEMBRE 20107e assises nationales de la démarche HQE, Avignon

PROS DE LA PERFORMANCE ÉNERGÉTIQUE Les professionnels se mobilisent

POUR EN SAVOIR PLUS

Contactez la FFB de votre département.

La collection des Calepins de chantier

D estinés aux personnels de chantier, les Calepins de

chantier traitent des règles d’exé-cution issues des documents techniques de mise en œuvre. Sans se substituer aux DTU, ils sont un outil indispensable pour s’approprier les règles de l’art. Une bonne raison pour se les procurer ! L’ensemble des cale-pins sont disponibles auprès des FFB départementales.

LES CALEPINS

DÉJÀ PUBLIÉS

Toitures terrasses (n° 1) ; Fumis-terie (n° 2) ; Couvertures en tuiles (n° 3) ; Revêtements de sols scel-lés (n° 4) ; Parquets et planchers en bois (n° 5) ; Revêtements de sol souples tome 1 – PVC (n° 6) ;

Ouvrages en plaques de plâtre (n° 7) ; Revêtements de sol sou-ples tome 2 – textiles (n° 8) ; Plan-chers chauffants à eau chaude (n° 9) ; Réfection des façades par revêtements souples d’imper-méabilité (n° 10) ; Ouvrages béton armé (n° 11) ; Assainissement non collectif (n° 12) ; Travaux d’enduits de mortiers (n° 13) ; Dallage en béton de maisons individuelles (n° 14) ; Évacuation des eaux pluviales (n° 15) ; Cha-pes et dalles (n° 16) ; Revêtements de sol en résine de synthèse (n° 17) ; Maçonnerie de petits élé-ments (n° 18).

LES CALEPINS À VENIR

Menuiseries extérieures (n° 19, parution fin 2010) ; Revêtements

de sol collés (n° 20, 2011) ; Revêtements muraux collés (n° 21, 2011) ; Joints de façade (n° 22, 2011) ; Ossature en bois (n° 23, 2011) ; Charpente en bois (n° 24, 2011) ; Couverture en ardoise (n° 25, 2012) ; Fonda-tions des maisons individuelles (n° 26, 2012) ; Plafonds suspen-dus (n° 27, 2012) ; Peinture (n° 28, 2012). �

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« Beaucoup d’entreprises se lancent dans la démarche

d’obtention de la marque »NICOLE CHRISTEN, HESINGUE (68).

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L ’ A C T U A L I T É

Personnes âgées : vers un Diagnostic Autonomie Habitat La secrétaire d’État chargée des Aînés, Nora Berra, a présenté le 17 juin le projet « Vivre chez soi », qui a pour objectif de favoriser le maintien à domicile des personnes âgées par une prise en compte des risques domestiques liés à leur perte d’autonomie. Les experts, associations, élus, institutionnels et professionnels réunis pour réfléchir à la question ont préconisé un ensemble de mesures. Parmi celles-ci, un Diagnostic Autonomie Habitat, qui permettrait, à partir d’un état des lieux du logement, d’identifier les besoins des occupants en termes d’ergonomie, de confort, de qualité de vie ou de sécurité. Le projet prévoit que ce dispositif et les mesures d’adaptation du logement associées seront opposables aux concepteurs, distributeurs, gestionnaires et prestataires de service, et feront l’objet d’un financement spécifique.

Échafaudage, montage-levage : guides actualisésLe Guide professionnel de montage et d’utilisation des échafaudages, édité par le Syndicat français de l’échafaudage, du coffrage et de l’étaiement (SFECE-FFB), ainsi que le Guide pratique du monteur-levageur, édité par l’Union du montage-levage, ont été actualisés à la fin du premier semestre 2010. Sur le fond, pas de grands changements, hormis quelques modifications d’ordre administratif et technique. Sur la forme, de nouvelles illustrations viennent agrémenter la lecture.Pour en savoir plus :SFECE-FFB, tél. : 01 40 55 13 00FFB Montage-Levage, tél. : 01 40 55 13 00

POUR EN SAVOIR PLUS

FFB Métallerie (Union des métalliers), tél. : 01 40 55 13 00, www.metallerie.ffbatiment.fr

POUR EN SAVOIR PLUS

GIMSSI-FFB (Groupement des installateurs et mainteneurs de systèmes de sécurité incendie), tél. : 01 40 69 52 67, www.gimssi.fr

GRENELLE 2 Les copropriétés tenues d’envi-sager des travaux d’économies d’énergie

Travaux de métallerie et accessibilité

Un lexique franco-anglais sur les termes de construction

50 lots, et dont la demande de permis de construire est anté-rieure à 2001, dans lesquels un audit énergétique devra obliga-toirement être réalisé). La question d’un plan de travaux d’économie d’énergie, ou d’un contrat de performance énergé-tique – défini par la directive européenne 2006/32/CE du 5 avril 2006 – devra être inscrite à l’ordre du jour de l’assemblée générale suivant la réalisation de ce DPE ou de cet audit énergéti-que. Avant de soumettre au vote de l’assemblée des copropriétai-res le projet de conclusion de l’un ou l’autre de ces contrats, le syn-dic devra avoir mis en concur-

réglementation et des grands principes de l’accessibilité, la brochure précise le rôle de conseil du métallier dans ce domaine et aborde l’ensemble des ouvrages courants de métal-lerie sous l’angle de l’accessibilité. Il s’agit de répondre aux ques-tions les plus courantes : quels sont les éléments de guidage à prévoir ? Un escalier de secours

dans les deux langues. Il s’inspire notamment des normes inter-nationales ISO et des normes françaises traitant du vocabu-laire technique lié à la construc-tion. �

L a loi du 12 juillet 2010 por-tant engagement national

pour l’environnement, dite « Grenelle 2 » (publiée au J.O. du 13 juillet 2010) modifie, dans son article 7, les règles de copropriété des immeubles bâtis dans le but d’améliorer leur performance énergétique. À partir du 1er jan-vier 2012, les syndics seront tenus de réaliser un diagnostic de per-formance énergétique (DPE), dans un délai de 5 ans, dans les immeubles équipés d’une instal-lation collective de chauffage ou refroidissement (sont exemptés de cette obligation les immeubles en copropriété à usage principal d’habitation comptant plus de

A pplicable depuis janvier 2007, la réglementation

accessibilité a des répercussions sur les réalisations des métalliers : escaliers, garde-corps, rampes… Pour clarifier les choses et répon-dre aux interrogations des pro-fessionnels, un groupe de travail, réuni par l’Union des métalliers de la FFB, a rédigé une brochure spécifique. Après un rappel de la

P our les entrepreneurs en difficulté lorsqu’il s’agit

d’échanger avec des maîtres d’ouvrage étrangers, la FFB pro-pose le guide « Lexique sur les termes de la construction des établissements recevant du public », qui donne la traduction de ces termes en anglais. À par-tir d’un dessin de bâtiment, il présente les termes généraux

rence plusieurs prestataires. Par ailleurs, la loi « Grenelle 2 » assou-plit les règles de majorité pour les décisions concernant les travaux d’économies d’énergie ou de réduction des émissions de gaz à effet de serre. Ces décisions, qui concernent notamment les tra-vaux d’intérêt collectif réalisés sur les parties privatives – menui-series extérieures, pose de robi-nets thermostatiques… – seront désormais soumises à un vote à la majorité des voix de tous les copropriétaires (conformément à l’article 25 de la loi du 10 juillet 1965), le syndic exerçant les pou-voirs de maître d’ouvrage jusqu’à leur réception. �

extérieur est-il soumis aux règles d’accessibilité ? Comment répon-dre techniquement à l’exigence d’éveil à la vigilance ? Une bro-chure où alternent schémas et textes explicatifs. �

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L ’ A C T U A L I T É

Autonomie, accessibilité : les adhérents FFB répondent présentLes Prix CNSA(1) Lieux de vie collectifs autonomie 2010, en mai 2010, ont récompensé les établissements issus d’une réflexion commune des maîtres d’ouvrage et des architectes pour construire des lieux de vie adaptés et innovants pour les personnes en perte d’autonomie ou handicapées(2). Avec une quinzaine d’entreprises présentes parmi celles qui ont participé à la construction de ces établissements, les adhérents de la FFB ont démontré qu’ils sont à la pointe de la construction adaptée à la perte d’autonomie et au handicap. Pour accompagner les entreprises sur ce nouveau marché en forte croissance, la FFB a annoncé le 25 juin dernier, lors de son Congrès de Lille, le lancement prochain de la marque « Les Pros de l’accessibilité ». Cette démarche leur permettra de devenir incontournables sur ce marché, en ajoutant à leurs compétences techniques la maîtrise des problématiques de l’accessibilité et de la perte d’autonomie, et celle de la gestion des contraintes liées à ce type de chantier.

(1) Caisse nationale de solidarité pour l’autonomie, établissement public chargé notamment de financer les aides en faveur des personnes âgées dépendantes et des per-sonnes handicapées.(2) Le prix de la réalisation médico- sociale pour personnes âgées a été attribué au Hameau de la Pelou à Créon en Gironde (Ehpad), la mention spéciale Alzheimer a été attribuée à l’Espérou, l’unité Alzhei-mer de l’Ehpad Le Rejal (Ispagnac, Lozère), et le prix de la réalisation médico-sociale pour personnes handicapées a récompensé la maison d’accueil spécialisée Les Mélisses (Mulsanne, Sarthe).

@VOUS CHERCHEZ UN ARTICLE DE BATIMETIERS ?

www.ffbatiment.fr espace adhérents

Création du Groupement des métiers du photovoltaïque de la FFB

les plus concernées par le pho-tovoltaïque : électriciens, cou-vreurs, étancheurs, métalliers et climaticiens), auxquels s’ajouteront des membres actifs (autres syndicats profes-sionnels de la FFB) et associés (industriels, associations...). Le GMPV a pour vocation d’ac-compagner les entreprises qui se positionnent sur le marché du photovoltaïque, soit en complément de leur métier de base, soit en créant une

A nnoncé officiellement lors du Congrès de la FFB le

25 juin dernier à Lille, avec pour marraine la secrétaire d’État en charge des technolo-gies vertes et des négociations sur le climat, Valérie Létard, le Groupement des métiers du photovoltaïque (GMPV-FFB) démarre ses activités en ce mois de septembre 2010. Ce groupement réunit aujour-d’hui cinq membres fonda-teurs (les Unions des métiers

entité dédiée à cette activité. En intervenant sur différents fronts – centre de ressources techniques, lobbying, commu-nication, qualification, assu-rance... – il entend promouvoir une vision qui fait du photo-voltaïque une technologie du bâtiment à part entière, s’ap-puyant sur une connaissance de la construction qui per-mette notamment de l’intégrer au bâti dans le respect des règles de l’art. �

POUR EN SAVOIR PLUS

www.batiportail.com

RUBANS DU PATRIMOINE Les lauréats 2010

la mise en valeur de leur patri-moine ancien, ainsi que la qua-lité des travaux des profession-nels qui interviennent sur ces ouvrages. � (1) Association des maires de France.

F ruit d’un partenariat entre la FFB, l’AMF(1), la Fonda-

tion du patrimoine, Dexia et, depuis cette année, La Gazette des communes, les Rubans du Patrimoine 2010 – qui seront remis le 29 septembre – ont mis cinq réalisations à l’honneur pour leur 16e édition. Trois prix nationaux ont été attribués : au village de Glénic (Creuse) pour la restauration de l’église de la Nativité de la Vierge, au bourg d’Anse (Rhône) pour la sauve-garde du château des Tours (photo 3), et à la ville de Greno-ble (Isère) pour la restauration des anciens hôtels particuliers de Pierre Bucher et de Croÿ-Chanel (photo 1). Un prix spé-cial a été attribué à la commune de Combrit-Sainte-Marie (Finistère), pour la rénovation de l’abri du marin de Sainte-Marine, et une mention spé-ciale à la petite commune (429 habitants) de Grand-Vabre (Aveyron) pour la réhabilita-tion de la chapelle de Monédiès (photo 2). Rappelons que l’ob-jectif des Rubans du Patrimoine est de valoriser l’effort des com-munes pour la réhabilitation et

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L ’ A C T U A L I T É

Guide pratique Pose collée de carrelage en travaux neufsPour intégrer les nouveautés issues du NF DTU 52.2, le guide pratique du CSTB dédié à la pose collée de carrelage en travaux neufs a été entièrement actualisé par l’UNECB-FFB. Sans remplacer les textes de référence, ce guide en est un complément indispensable, conçu pour aider les professionnels du carrelage à éviter des erreurs de choix ou de mise en œuvre suscep-tibles d’entraîner des désordres.Pour en savoir plus : UNECB-FFB (Union nationale des entrepreneurs céramistes du bâtiment), tél. : 01 40 69 58 20Ce guide est disponible sur le site http://boutique.cstb.fr

Les règles de construction en chanvre retirées de la publication de la C2PPrésentes depuis plusieurs années sur la liste des règles professionnelles acceptées par la C2P (Commission prévention produits de l’Agence qualité construction), les règles décrivant la mise en œuvre des bétons et mortiers de chanvre ne figurent plus dans son actualisation de juillet 2010. La construction en chanvre n’étant plus reconnue comme faisant partie des techniques courantes, les constructeurs souhaitant réaliser ce type d’ouvrages doivent se rapprocher de leur assureur pour définir les conditions de leur assurabilité.Pour en savoir plus : La liste des règles professionnelles acceptées par la C2P est disponible sur www.qualiteconstruction.com

Augmentation du volume minimum de bois dans les constructions

En application de la loi « Grenelle 1 », le décret

n° 2010-273 du 15 mars 2010 augmente fortement le volume minimum de bois à utiliser dans les constructions neuves, pour les permis de construire déposés après le 1er décembre 2010, et en distinguant diffé-rentes catégories de bâti-ments. L’augmentation la plus impor-tante concerne les immeubles d’habitation ne comportant pas plus de deux logements

destinés au même maître d’ouvrage : le seuil (2 dm3 minimum par mètre carré de SHON pour les demandes de permis de construire déposées jusqu’au 30 novembre 2010) passera à 20 dm3 du 1er décem-bre 2010 au 30 novembre 2011, puis à 35 dm3 à partir du 1er décembre 2011 (les bâti-ments dont la charpente de toiture est réalisée en majorité dans des matériaux autres que le bois, ou n’ayant pas de char-pente de toiture, relèvent de la

catégorie « autres bâti-ments »). Aux mêmes échéances, le seuil minimum de bois mis en œuvre dans les bâtiments industriels, de stockage ou de services de transport passera de 2 à 3, puis 5 dm3 de bois par mètre carré de SHON. Enfin, pour les autres bâti-ments, le seuil minimum d’uti-lisation de bois passera aux mêmes dates de 2 à 7, puis 10 dm3 par mètre carré de SHON. �

ASSURANCE Nouveaux guides rénovation énergétique et photovoltaïque

P arce que les entrepreneurs ne sont pas toujours très à

l’aise avec les questions d’assu-rance, le groupe SMABTP, en collaboration avec la FFB, pro-pose des guides assurances pour chacun des métiers du bâtiment. Il s’agit d’aider les chefs d’entreprise, via conseils pratiques et exemples concrets, à aborder plus sereinement

l’assurance. Pour compléter cette collection, deux guides transversaux dédiés aux instal-lations photovoltaïques et à la rénovation énergétique sont en cours de réalisation. Ces guides, à paraître en novembre 2010, s’intéres-sent aux risques nouveaux comme l'engagement de la per-formance énergétique dans le

cadre d'une rénovation énergé-tique ou le dysfonctionnement dans le cadre d'une installation photovoltaïque. Les différents guides de la collection sont dis-ponibles auprès des correspon-dants de SGAM BTP (1) et des unions et syndicats de métiers concernés. �(1) La SGAM BTP regroupe SMABTP, l’Auxiliaire et Camacte.

Groupes de travail sur l’accessibilité des salles d’eau

douche de plain-pied dite « à l’italienne » (étanchéité, isola-tion acoustique, glissance, éva-cuation de la douche…). Le second groupe doit définir des solutions fiables et en accord avec les pratiques cou-rantes pour répondre à l’exi-gence du décret 2006-555 fixant l’obligation, pour les permis de construire des loge-ments neufs déposés à comp-ter du 1er janvier 2010, de pou-voir adapter, ultérieurement à

À l’instar de ce qui a déjà été réalisé pour les balcons et

loggias, le CSTB, mandaté par le ministère du Logement, a mis en place deux groupes de travail transversaux chargés de recenser les solutions techni-ques d’accessibilité des salles d’eau et d’adaptation des ins-tallations.Le premier groupe de travail doit définir les règles techni-ques qu’il convient de respec-ter pour la réalisation d’une

la livraison, une douche acces-sible dans la salle d’eau par des travaux simples. Il s’agit de définir ce qu’est une douche accessible (accès, réali-sation, évacuation, entretien) mais aussi de garantir le main-tien de la performance acous-tique initiale tout en assurant l’étanchéité de l’ouvrage. Les résultats de ces groupes de travail seront publiés, en prin-cipe fin 2010, sous la forme de guides. �

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Où en est le plan Bâtiment

Grenelle, un an et demi après

son lancement ?

Le plan est en marche, et cela se voit à la fois dans l’évolution des esprits et dans les chiffres. Sur le fond, la prise de conscience est aujourd’hui générale. Si le thème du change-ment climatique suscite débat, per-sonne ne conteste la nécessité d’éco-nomiser l’énergie, car les ressources fossiles vont devenir rares et coû-teuses. Dans le domaine du bâti-ment, la question de la performance énergétique est en train de devenir centrale, au point d’avoir une inci-dence croissante sur la valeur des biens immobiliers et les décisions d’acquisition. Quant aux chiffres, en un an, 120 000 éco-prêts à taux zéro ont été attribués à des particu-liers, 45 000 logements sociaux ont bénéficié de l’éco-prêt de la Caisse des Dépôts, 35 000 éco-subventions ont été distribuées par l’Anah. Soit plus de 200 000 logements qui ont fait l’objet d’un projet de rénova-tion énergétique, auxquels il faut ajouter tous les équipements verts qui ont été installés dans de mul-tiples logements grâce au crédit d’impôt développement durable.

Le mouvement s’applique aussi au bâtiment neuf : aujourd’hui, les promoteurs et les constructeurs de maisons individuelles anticipent l’entrée en vigueur de la nouvelle réglementation thermique, pas un ne lance un programme qui ne soit pas déjà en BBC. Le secteur public s’y est mis aussi : l’État achève cet été l’audit thermique de près de 20 mil-lions de mètres carrés de bâtiments publics ; les collectivités territoria-les prennent des initiatives, notam-ment pour la rénovation énergéti-que des bâtiments scolaires.

Comment se situe votre

action dans la mise en œuvre

du Grenelle ?

Il faut la resituer dans la dynami-que du Grenelle. Celui-ci a lancé un mouvement, qu’il s’agissait de pérenniser, de consolider. C’est ce qui a été fait au plan législatif. La loi Grenelle 1, votée en 2009 par les deux assemblées, droite et gauche confondues, a fixé des objectifs ins-crits dans la longue durée, à l’hori-zon 2050. La loi Grenelle 2, publiée en juillet 2010, ajuste les règles de droit et procède aux innombra-bles réglages nécessaires pour que

nes ont participé ou participent aux groupes de travail que nous avons créés. Nous avons joué le rôle de passerelle pour faire entendre la voix des acteurs du bâtiment lors de la transformation des objectifs du Grenelle en textes d’application. Et mon rôle est aujourd’hui de contri-buer à conforter cet élan collectif pour qu’une offre pertinente soit rapidement mise en place, face à la demande qui est en train de s’af-firmer.

Quelles évolutions la nouvelle

donne du Grenelle implique-

t-elle pour les acteurs du

bâtiment ?

Pour atteindre les nouveaux objec-tifs de performance énergétique, il faut tout d’abord accroître le niveau d’expertise des offres de services, ce qui suppose une action massive de formation. Les fédérations comme la FFB se sont engagées fortement dans ce mouvement. Il faut l’ampli-fier et l’étendre, au-delà des entre-prises du bâtiment, à la maîtrise d’œuvre, aux bureaux d’ingénie-rie, aux établissements bancaires et d’assurance — tout en transfor-mant dans le même temps les for-mations initiales. C’est le grand enjeu des années 2011-2012. Le dispositif des for-mations FEEBat, dont le finance-ment vient d’être reconduit, est une réponse à cet enjeu.Se mettre en ordre de marche pour s’adapter à la nouvelle donne du Grenelle impliquera aussi de modi-fier les outils contractuels de la vie des immeubles (contrat de promo-tion, bail, contrat de performance énergétique…), sans oublier les financements immobiliers. Ceux-ci devront prendre en compte le coût global des bâtiments, en mettant en regard le coût, certes supérieur, de l’investissement initial avec le coût sûrement moindre, au final, dès lors que l’on intègre les coûts d’utilisa-tion. Tout un appareillage est ainsi à mettre en place pour inscrire le plan Bâtiment dans la durée.

les objectifs initiaux puissent être effectivement atteints. Concernant le volet « bâtiment » des lois Gre-nelle, ce processus législatif s’est accompagné de tout un travail col-lectif associant les acteurs du sec-teur — et le rôle du comité straté-gique du plan Bâtiment Grenelle, que je préside, était d’animer ce mouvement. L’État a choisi là une voie originale. Habituellement, c’est l’administration qui veille seule à la mise en application des lois. Ici, l’État a considéré que, de même que le Grenelle de l’Environnement était le fruit d’une réflexion collec-tive de la société civile, sa mise en œuvre devait impliquer les acteurs eux-mêmes, et il a confié l’anima-tion de la démarche à un interve-nant extérieur à l’administration. De fait, il y a eu une vraie mobilisa-tion. Quelques 600 à 700 person-

Nous entrons dans l’ère de la performance énergétique, et le mouvement ne fait que commencer. C’est une formidable opportunité pour les entreprises, qui vont y gagner en valeur ajoutée et en attractivité. À condition d’élever leur niveau d’expertise et d’apprendre à davantage travailler ensemble.

G R A N D T É M O I N

10 B Â T I M É T I E R S SEPTEMBRE 2010

UNE NOUVELLE ERE DE PERFORMANCE

ENTRETIEN AVEC PHILIPPE PELLETIER, AVOCAT, PRESIDENT DU COMITE STRATEGIQUE DU PLAN BATIMENT GRENELLE

« Un extraordinaire marché s’ouvre : entre aujourd’hui et 2050, cela représente 480 milliards d’euros ! »

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11 SEPTEMBRE 2010 B Â T I M É T I E R S

Avocat spécialisé en droit immobilier, président de l’Agence nationale de l’habitat (Anah) de 1998 à 2008, chargé d’enseignement à l’université de Paris II, PHILIPPE PELLETIER a été un acteur important du Grenelle de l’Environnement, dont il a animé le comité opérationnel sur la rénovation des bâtiments existants. En juin 2009, il a été nommé par le Premier ministre président du comité stratégique du plan Bâtiment Grenelle, pour une période

de deux années reconductible. Placé sous l’autorité du ministre du Développement durable (MEEDDM), le plan Bâtiment Grenelle vise à mettre en œuvre les engagements du Grenelle de l’Environnement dans tous les secteurs de la construction : bâtiments publics, logements sociaux, secteur tertiaire et résidences privées.

Pour les entreprises,

cette mutation est-elle un défi,

une chance ?

Les deux ! C’est un défi, car elles vont devoir travailler davantage ensemble, en groupements, en réseaux. La recherche de la perfor-mance énergétique implique une approche globale. Les pratiques très séquencées qui caractérisent aujourd’hui la plupart des chan-tiers ne pourront plus avoir cours, car l’insuffisance de coordination génère souvent de l’à-peu-près. Or, avec le bâtiment BBC, si l’on ne veut pas fabriquer de ponts thermi-ques, si l’on veut respecter les seuils de perméabilité à l’air, les toléran-ces admises ne seront plus de l’or-dre du centimètre mais du milli-mètre. Apprendre à faire ensemble ce qu’on faisait isolément aupara-vant est donc essentiel, et la FFB répond précisément à cet enjeu avec la démarche des « Pros de la performance énergétique ». Dans le même temps, le mouvement en cours est une immense chance pour les entreprises. D’abord parce qu’un extraordinaire marché s’ouvre à elles : entre aujourd’hui et 2050, si les 32 mil-lions de logements du parc existant font l’ob-jet d’une rénovation énergétique, à raison par exemple de 15 000 euros de travaux par logement, cela représente un mar-ché global de 480 mil-liards d’euros ! Et puis, avec la technicité et la nou-velle organisation du travail qu’appelle le BBC, les entre-prises vont créer de la valeur ajoutée et rendre leurs métiers plus attractifs. En entrant dans l’ère de la performance énergé-tique, on va réconcilier la société française avec les filières de forma-tion professionnelle du bâtiment. J’espère que demain, de nombreux parents inciteront leurs enfants à s’engager dans cette voie, convain-cus que c’est une voie d’avenir ! �

© V. LELOUP

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GROS ŒUVRE/STRUCTURE

13 SEPTEMBRE 2010 B Â T I M É T I E R S

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Les maçons ont un rôle actif à jouer en matière d’étanchéité à l’air : ils peuvent rechercher les fuites et y apporter des solutions techniques, mais surtout peser sur l’organisation du chantier pour obtenir une qualité d’enveloppe conforme aux exigences des labels de performance énergétique.

irecteur général du Bâti-ment Associé, une entre-prise qui emploie 115 per-

sonnes à Muizons (Marne), Christophe Possémé travaille sur la question de l’étanchéité à l’air des bâtiments depuis environ cinq ans. « Depuis quelques années, nous construisons un nombre croissant de bâtiments conformes aux labels BBC ou Passivhaus (maison pas-sive), qui doivent notamment res-pecter des valeurs réglementaires en matière d’étanchéité à l’air », expli-que-t-il. Ces valeurs sont respec-tivement de 0,6 m3/h.m2 en mai-son individuelle pour le label BBC (1 m3/h.m2 en logements collectifs), et de 0,2 m3/h.m2 pour le label Pas-sivhaus. Pour donner une image de l’effort à réaliser pour respec-ter ces seuils, on peut dire que l’ad-dition de tous les interstices d’une maison individuelle correspond aujourd’hui à une surface de 1 m2 qu’il faut réduire à une feuille A4 pour respecter le label BBC, et à un quart de feuille A4 pour le label Passivhaus !

DIFFÉRENTES TECHNIQUES

DE MESURE

ET D’ÉVALUATION

Pour Christophe Possémé, plu-sieurs cas de figure peuvent se pré-senter : « Quand nous travaillons en lots séparés et que nous ne réali-sons que le gros œuvre, nous lais-sons la responsabilité des essais d’étanchéité à l’air à notre client. En revanche, quand nous interve-

les valeurs indiquées par la caméra thermique. »

PRENDRE EN COMPTE

L’ÉTANCHÉITÉ

À L’AIR DÈS LA CONCEPTION

L’expérience aidant, Le Bâtiment Associé a aussi compris l’intérêt de réaliser les essais d’étanchéité le plus tôt possible, soit juste après avoir réalisé le clos et le couvert. À ce stade, on peut avoir une bonne idée de la qualité de l’enveloppe, et déce-ler suffisamment tôt d’éventuels points faibles à la caméra thermi-que pour y remédier. Mais le recul de quelques années apporte aussi d’autres enseignements. « Nous nous sommes aperçus que les fui-tes se produisent à peu près tou-jours aux mêmes endroits, à savoir au niveau des fenêtres, des prises électriques – il faut donc choisir des boîtiers étanches où la gaine élec-trique entre dans un manchon en caoutchouc –, des conduits de che-minées, des planchers sur vide sani-taire et des trappes pour y accéder, ou encore des tuyaux de passage de la VMC », remarque Christophe Possémé, qui conseille aussi d’im-planter les éléments techniques, notamment les tableaux électri-ques, à l’intérieur de l’enveloppe, pour supprimer les déperditions liées à leur raccordement. Pour lui, l’étanchéité à l’air doit donc être prise en compte dès la préparation de chantier, en passant en revue tous les détails de conception de l’ouvrage et de mise en œuvre, dans

ÉTANCHÉITÉ À L’AIR Une problématique nouvelle pour les maçons

POUR EN SAVOIR PLUS

UMGO-FFB (Union de la Maçonnerie et du gros œuvre), tél. : 01 40 69 51 59, www.umgo.ffbatiment.fr.

nons en tant qu’entreprise générale ou maître d’ouvrage, la maîtrise globale du chantier nous permet de nous engager sur l’étanchéité à l’air et de l’inclure dans nos pres-tations. » La technique principale pour évaluer l’étanchéité à l’air est de réaliser un test d’infiltrométrie : il s’agit de fermer toutes les issues et de mettre le bâtiment sous pression pour pouvoir mesurer la quantité d’air qui s’échappe par l’enveloppe. « Ce test, que nous confions tou-jours à un prestataire spécialisé, est important parce qu’il donne une valeur d’étanchéité à l’air pour le bâtiment, mais il n’indique pas où se trouvent les fuites, il n’est donc pas suffisant pour les traiter. » Voilà pourquoi Le Bâtiment Associé a pris l’habitude de le compléter par une recherche des fuites, à l’aide de fumigènes par exemple, la fumée indiquant les points de passage de l’air. Pour identifier ces points fai-bles, l’entreprise a aussi investi dans une caméra thermique : à condi-tion d’avoir un différentiel de tem-pérature important entre l’intérieur et l’extérieur du bâtiment – idéale-ment en hiver en chauffant le loge-ment, ou le matin de bonne heure en été –, cet outil met en évidence les points faibles de l’enveloppe, notamment les ponts thermiques. « Il s’agit d’un matériel performant, à condition de savoir s’en servir, ajoute l’entrepreneur. Il est donc indispensable de suivre une for-mation chez le fabricant, notam-ment pour savoir bien interpréter

une concertation entre le maître d’ouvrage, l’architecte, l’entreprise générale et les corps d’état techni-ques. L’entreprise de gros œuvre a là un rôle actif à jouer pour que les tests d’étanchéité à l’air ne soient qu’une confirmation finale de la qualité de réalisation de l’enve-loppe. Le maçon devient ainsi un acteur de la performance énergé-tique globale du bâtiment, apte à répondre à l’obligation de résultat qui lui sera demandée demain. �

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1 POUR TRAITER LES FUITES, IL FAUT D’ABORD POUVOIR LES SITUER : l’utilisation d’une caméra thermique permet de repérer les points faibles de l’enveloppe, notamment les ponts thermiques.

2 L‘ANÉMOMÈTRE À FIL CHAUD permet de détecter les fuites d‘air.

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14 B Â T I M É T I E R S SEPTEMBRE 2010

Étude thermique dynamique, qualité de l’enveloppe et équipements techniques élaborés sont à la base de l’un des premiers bâtiments en acier conforme aux exigences du BBC : le siège social du constructeur métallique vendéen Briand.

e Groupe Briand, impor-tant acteur de la construc-tion métallique (qui représente les deux tiers

de son activité), a voulu faire de son nouveau siège social des Her-biers, en Vendée, inauguré en avril 2010, un bâtiment exemplaire de la filière acier. « Étant à la fois maî-tre d’ouvrage et constructeur sur cette opération, nous avons sou-haité qu’elle illustre l’ensemble des solutions techniques et énergéti-ques qui peuvent être apportées par la construction métallique », explique Gil Briand, le président du groupe.D’une surface totale de 3 000 m2 sur trois niveaux, ce bâtiment s’inscrit dans un carré de 36 m de côté et s’organise autour d’un atrium central de 12 m sur 12 m ouvrant sur des plateaux de bureaux distribués en open space. La structure du bâtiment consiste en un système de poteaux poutres qui se passe de tout mur porteur, et permet de franchir de grandes portées de 12 à 16 m. Un mode constructif propre à la construc-

Ltion métallique qui donne au final des espaces ouverts, inté-ressants dans le tertiaire, car les occupants successifs peuvent les moduler librement avec des cloi-sons amovibles. Parmi leurs par-tis pris architecturaux, les acteurs du projet ont choisi de conser-ver une charpente métallique apparente, de même que les gai-nes techniques, recouvertes d’un habillage acier ou inox et insérées dans 300 réservations ménagées dans les poutres alvéolaires. Le tout conférant au site une esthé-tique « industrielle » et permet-tant de faire l’économie des faux plafonds.Autre possibilité offerte par la construction métallique, le bâti-ment a été entièrement réalisé en filière sèche : outre les éléments de structure métallique fabriqués en usine, puis assemblés sur le chan-tier, les dalles de béton des plan-chers ont été préfabriquées, ce qui a permis d’édifier le bâtiment et de le mettre hors d’eau en seule-ment 11 semaines. « Pour nous, la préfabrication en usine est une

solution d’avenir, car elle réduit notamment le temps du chan-tier, donc le coût et les nuisances, tout en optimisant la qualité de la construction, mieux contrôlée en usine », ajoute le dirigeant.

PLUS PERFORMANT

QUE LE BBC

À ces points forts inhérents à la filière acier, le Groupe Briand a voulu associer la performance énergétique, devenue l’un des enjeux majeurs d’aujourd’hui, en concevant puis en construi-sant un bâtiment conforme au label BBC. Et même plus per-formant, puisque sa consomma-tion énergétique sera de l’ordre de 32 kWh/m2.an (bien au-des-sous des 50 kWh/m2.an du label) et qu’il répondra aux exigences de confort « BBC », avec une tempé-rature qui ne pourra excéder 28 °C plus de 55 heures par an.Pour parvenir à ce résultat, le pro-jet a exigé une importante phase préalable de simulation thermi-que dynamique : toutes les carac-téristiques et données relatives au

futur ouvrage (les courbes de tem-pérature, le rayonnement solaire, jusqu’aux points chauds repré-sentés par les ordinateurs, impri-mantes, photocopieurs… et les occupants qui dégagent aussi de la chaleur) ont été intégrées à un logiciel de calcul, qui a permis de définir un ensemble de solutions techniques en conformité avec le label BBC. On a ainsi retenu une isolation du bâtiment en façade au moyen d’un bardage métalli-que double peau – d’où une iso-lation thermique par l’extérieur qui supprime quasiment tous les ponts thermiques – composé d’un isolant en laine de roche de 130 mm à l’extérieur, et d’un dou-blage intérieur composé d’un iso-lant en laine de verre de 100 mm associé à des plaques de plâtre. Les menuiseries extérieures se com-posent d’un double vitrage, et d’un simple vitrage supplémen-taire intégrant des stores véni-tiens orientables et motorisés. La conception bioclimatique du bâti-ment se traduit notamment par deux façades principales traitées

FILIÈRE ACIER ET BBC FONT BON MÉNAGE

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15 SEPTEMBRE 2010 B Â T I M É T I E R S

1 LA CONCEPTION BIOCLIMATIQUE du bâtiment a prévu d’équiper spécifiquement la façade sud-est de claustras métalliques.

2 LA CHARPENTE MÉTALLIQUE a été conservée apparente, et les gaines techniques insérées dans les réservations ménagées dans les poutres alvéolaires. 3 LA STRUCTURE consiste en un système poteaux-poutres, sans mur porteur, franchissant des portées de 12 à 16 mètres.

différemment : une façade sud-est munie de claustras métalliques qui la protègent des rayons solai-res et une façade nord-ouest lar-gement vitrée, pour optimiser les apports solaires. Quant aux deux façades latérales, elles se com-posent du bardage double peau complété d’un vêture architectu-rale, en alternance avec des châs-sis en aluminium, une sur-isola-tion par l’extérieur qui réduit les besoins en chauffage.« Étant donné la qualité de l’enve-loppe et son faible niveau de per-méabilité à l’air, notre probléma-tique a été davantage de rafraîchir et ventiler le bâtiment que de le réchauffer, poursuit Gil Briand. C’est la raison pour laquelle il a été partiellement enfoui dans le sol, et sa couverture conçue comme une « cinquième » façade, orientée au sud, inclinée jusqu’au sol et végé-talisée, autant d’éléments qui ren-forcent son inertie thermique. »

ÉQUIPEMENTS

PEU ÉNERGIVORES

En effet, la couverture inclinée, recouverte de rouleaux préculti-vés de gazon, ne dépassera pas 35 à 40 °C au plus fort de l’été, là où une couverture traditionnelle peut atteindre 75 °C, une surchauffe difficile à endiguer sans climati-sation. Par ailleurs, les planchers en béton d’une épaisseur de 6 cm constituent un facteur supplé-mentaire pour accroître l’inertie thermique de la structure – soit

GROS ŒUVRE/STRUCTURE

conserver la fraîcheur de la nuit en été et la chaleur de la journée en hiver.Enfin, différents équipements techniques peu énergivores concourent au maintien dans le bâtiment d’une température de confort en toute saison. À com-mencer par une ventilation dou-ble flux qui rafraîchit l’air inté-rieur en période estivale (en accumulant les frigories de la nuit) et réchauffe ce même air en hiver (en récupérant les calo-ries de l’air vicié expulsé du bâti-ment). En complément, un dis-positif de pulvérisation d’eau sera activé en cas de fortes chaleurs, et un procédé de free cooling à base de volets de façade actionnés par

POUR EN SAVOIR PLUS

SCMF-FFB (Syndicat de la construction métallique de France), tél. : 01 47 74 66 15, www.scmf.com.fr

des grilles permet de tempérer le bâtiment en emmagasinant l’air froid de la nuit. Les besoins très limités en chauffage seront assu-rés par des ventilo-convecteurs à eau chaude et des radiateurs, ali-mentés par deux pompes à cha-leur air-eau positionnées dans un local technique intérieur. Le bâti-ment produit aussi de l’électricité, au moyen de panneaux à cellu-les photovoltaïques implantés en toiture sur une surface de 250 m2. Des équipements performants – luminaires basse consommation, détecteur de présence... – reliés à une gestion technique centralisée (GTC) permettent d’optimiser la consommation énergétique par le biais de la programmation.

« Une telle réalisation est plus complexe à concevoir et construire qu’un bâtiment traditionnel, mais elle peut être bien maîtrisée avec l’aide d’un bureau d’études per-formant, et d’entreprises com-pétentes pour mettre en œuvre un ensemble de technologies pointues », conclut Gil Briand. C’est sans doute à ce prix que la construction métallique pourra prendre toute sa place dans le pay-sage du bâtiment à basse consom-mation. �

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16 B Â T I M É T I E R S SEPTEMBRE 2010

R éussir un béton coulé en place de qualité implique la

réunion d’un ensemble de para-mètres : une peau coffrante en bon état, un coffrage bien mis en œuvre, un béton adapté à l’ouvrage auquel il est destiné, un vibrage ni trop long ni trop court, sans oublier la bonne huile de démoulage. Pour répondre à une technicité croissante et accompa-gner les entreprises de gros œuvre dans le montage, la mise en œuvre et le démontage des coffrages sur les chantiers de bâtiment et de travaux publics, le Syndicat fran-çais de l’échafaudage, du coffrage et de l’étaiement (FFB-Échafau-dage) vient de compléter sa collec-tion d’ouvrages techniques avec la publication d’un Cahier d’utilisa-tion du coffrage, réalisé en colla- boration avec les industriels, les utilisateurs et les préventeurs. Cet ouvrage est d’autant plus utile qu’il traite en détail des différents types de produits disponibles sur le marché : coffrages verticaux plans, coffrages verticaux cintra-bles, coffrages et équipements à

les coffrages plans à composants séparés (à assembler sur le chan-tier, y compris les accessoires de protection collective, d’accès, de circulation); les coffrages manu-portables, dont la légèreté permet l’assemblage sans moyens maté-riels de levage. Le document aborde aussi l’er-gonomie et la stabilité des coffra-ges: les fabricants ont intégré à leurs produits des dispositifs qui permettent de les assembler et de les régler sans effort, comme les vérins de pied à hauteur d’homme, les talonnettes ou les barrettes pour abouts. Il n’en faut pas moins prendre en compte la stabilité au vent et aux chocs, soit par ancrage au sol avec des lests

BÉTON COULÉ De la bonne utilisation du coffrage

usage spécifique et composés par des éléments industrialisés, cof-frages de poteaux, coffrages hori-zontaux et leurs supports, équipe-ments connexes aux coffrages.

GROS PLAN SUR

LES COFFRAGES

VERTICAUX PLANS

Les coffrages verticaux plans, les plus couramment utilisés, ser-vent à réaliser des voiles en béton plans, de dimensions variables en hauteur comme en longueur. L’ouvrage distingue parmi eux : les coffrages plans à composants inté-grés (équipés de tous les disposi-tifs techniques nécessaires à leur utilisation, notamment de protec-tion collective contre les chutes) ;

en béton, soit grâce à des com-pas réunissant les banches côte à côte. L’ouvrage détaille par la suite la mise en œuvre de chaque type de coffrage vertical plan. Le net-toyage des peaux coffrantes et l’application de l’agent de démou-lage doivent s’effectuer en dehors du lieu de mise en œuvre, pour éviter de polluer les ferraillages. Il faut ensuite procéder au tra-çage des réservations sur la peau coffrante, à la mise en place des inserts et mannequins ainsi que des ferraillages, avant de mettre en place la banche de fermeture. Après avoir procédé aux régla-ges d’altitude et de verticalité, au serrage des tiges entretoises, à la vérification des aplombs, l’uti-lisateur doit s’assurer de l’étan-chéité du coffrage. Le coulage peut alors commencer. Il doit se faire en tenant compte des pressions admissibles définies par le fabri-cant, et en prenant soin de ne pas marquer la peau coffrante avec les vibrateurs (le béton autoplaçant n’est pas concerné car il n’a pas besoin de vibrage). Le chapitre consacré aux coffrages verticaux plans se termine avec une présen-tation minutieuse des procédu-res de décoffrage, puis de démon-tage. L’ouvrage propose ensuite le même tour d’horizon technique pour chaque catégorie de coffrage. Autant de réponses précises à l’en-semble des questions que peuvent se poser les entreprises utilisatri-ces. �

Ergonomie, stabilité, réglage, mise en œuvre... Le coffrage a beaucoup gagné en technicité sous l’impulsion des fabricants. Exemple avec le coffrage vertical plan, l’une des techniques détaillées par un nouveau Cahier d’utilisation.

POUR EN SAVOIR PLUS

FFB Échafaudage (Syndicat français de l’échafaudage, du coffrage et de l’étaiement), tél.: 01 40 55 13 00

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CE CAHIER D’UTILISATION DU COFFRAGE est un guide précieux pour les entreprises.

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GROS ŒUVRE/STRUCTURE

17 SEPTEMBRE 2010 B Â T I M É T I E R S

A vec le projet de renou-vellement urbain Lyon

Confluence, la communauté urbaine du Grand Lyon a entre-pris de transformer le sud de la presqu’île formée par la confluence du Rhône et de la Saône (dont la vocation était jusqu’à présent industrielle) en une extension du centre-ville qui accueillera de nouveaux équipements. Parmi de nombreuses créations architectu-rales comme l’Hôtel de Région, un stade de football ou le musée des Confluences, le site accueillera notamment un pôle commercial

cation de cette vaste structure de 22 000 m2 au total. Cette cano-pée se compose de sept travées de portées différentes, les plus lon-gues atteignant 36 m, réalisées par une succession d’arcs métalliques tubulaires s’entrecroisant, cha-cun d’entre eux étant surtendu et sous-tendu par un ensemble de tirants.Autre originalité du projet, la couverture n’est pas réalisée en vitrage, mais à l’aide d’un maté-riau souple, l’EFTE(1), mis en œuvre sous forme de cous-sins translucides gonflés à l’air. « L’intérêt de ce matériau est sa grande légèreté, qui permet d’al-léger la structure métallique, pré-cise Valérie Boniface, responsable du bureau d’études ouvrages spé-ciaux chez Eiffel. D’autre part, les plus grands losanges formés par l’entrecroisement des arcs sont recouverts par un immense cous-sin de 24 m de longueur, libre de tout autre élément de structure, ce qui donnera aux visiteurs l’im-pression d’être à ciel ouvert. »Les entreprises de construction

STRUCTURE MÉTALLIQUE La légèreté d’une bulle de savon

et de loisirs, dont la livraison est prévue à la mi-2011.Conçu par l’architecte Jean-Paul Viguier, cet édifice majeur est une construction mixte acier-béton. Son toit sera un lieu de prome-nade et de loisirs, recouvert d’une vaste canopée en structure métal-lique, réalisée par les entreprises Eiffel Constructions métalliques et SMB. « L’architecte a été ins-piré par les concepts de l’eau (la confluence des deux cours d’eau et la darse qui borde le projet) et de la légèreté, d’où une canopée dont la forme évoque sept bul-les de savon, avec un effet irisé obtenu grâce au matériau de cou-verture », décrypte Stéphane Mor-van, ingénieur d’études responsa-ble du projet chez SMB.

UNE RÉSILLE D’ARCS

MÉTALLIQUES

La complexité et l’ampleur du projet ont nécessité la mobilisation de deux majors de la construction métallique, qui se sont réparties les études de dimensionnement et d’exécution ainsi que la fabri-

Le pôle commercial en construction sur le site de Lyon Confluence se singularise par un toit promenade, coiffé d’une canopée métallique recouverte de coussins gonflés à l’air.

métallique ont dû réaliser des prouesses techniques pour calcu-ler cette structure inhabituelle et maîtriser le bon comportement du métal en situation de surten-sion et de sous-tension. Il a égale-ment fallu travailler sur de nom-breux points de détail, en mettant par exemple au point des ché-neaux sur mesure, qui permet-tent à la fois la récupération de l’eau de pluie et la fixation satisfai-sante des coussins d’EFTE.Quant à la phase de fabrication, elle se caractérise par un montage « à blanc » systématique, en usine, des trois pièces composant chaque arc, avant de les démonter pour le transport et de les réassembler sur le chantier. Comme il est impos-sible d’utiliser nacelles ou écha-faudages, le montage de la cano-pée s’effectue à l’aide de grues, 10 à 15 m au-dessus du toit-ter-rasse du bâtiment… Ce qui impli-que la mise en place de protec-tions collectives et individuelles dictées par le travail en hauteur, et même le recours à une entreprise spécialisée pour les opérations les plus délicates.Démarré dans sa phase études dès avril 2008, le chantier de la canopée métallique a débuté en novembre 2009 et doit s’achever à la mi-2011. Grâce au travail des ingénieurs, des ateliers de fabri-cation et des monteurs, il don-nera l’impression aux visiteurs de marcher sous une vaste bulle de savon, dont on pourra moduler l’ambiance grâce à un éclairage couleur. �

(1) L’EFTE est un matériau plastique très résistant à la corrosion et aux écarts de tem-pérature. Il a été utilisé notamment pour les couvertures du stade de football Allianz Arena de Munich et du Centre national aquatique de Pékin.

POUR EN SAVOIR PLUS

SCMF-FFB (Syndicat de la construc-tion métallique de France), tél. : 01 47 74 66 15, www.scmf.com.fr

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E n déconstruction, en réha-bilitation lourde comme en

construction, le sciage et le carot-tage du béton sont des techni-ques qui ont toute leur place sur le chantier. En effet, plutôt que d’effectuer des réservations dans le coffrage, les entreprises de gros œuvre peuvent couler une dalle ou un voile pleins puis scier et carotter le béton dans un second temps. « Cette solution intéresse un nombre croissant d’entrepri-ses, parce qu’elle permet de gagner du temps en simplifiant la mise en œuvre du coffrage et garan-

lages, du câble diamanté (un filin métallique sciant les pièces de très gros volume) ou des forets per-mettant de percer les trous circu-laires pour les passages de gaines, tous ces outils ont en commun de mettre en œuvre des segments de diamant synthétique qui décou-pent le béton par usure(1).

PERFORMANCE ET

SÉCURITÉ

Ce type d’outils, mis au point dans les années 1950 et disponible sur les chantiers depuis la fin des années 1970, a beaucoup gagné

SCIAGE-CAROTTAGE Des techniques qui ont leurs exigences

tit avec précision le positionne-ment des ouvertures dans la dalle ou le mur », explique Bernard de Vaulx, dirigeant de Travodiam, une entreprise de sciage, carottage, ponçage et rabotage du béton qui emploie une vingtaine de compa-gnons à Ennery, près de Metz.Une performance obtenue notam-ment grâce aux outils diaman-tés de découpe. Qu’il s’agisse des scies qui se fixent verticalement au mur (équipées de lames circu-laires de 600 à 2 000 mm, sciant jusqu’à 85 cm d’épaisseur), des scies à sol pour découper les dal-

La performance des outils diamantés de découpe et l’absence de contraintes réglementaires permettent à toute entreprise de gros œuvre de scier et carotter le béton. Ces métiers exigent toutefois un vrai professionnalisme, que seul un spécialiste peut revendiquer.

POUR EN SAVOIR PLUS

SNED-FFB (Syndicat national des entreprises de démolition), tél. : 01 40 55 12 60, www.syndicatdemolition.fr

en productivité au fil des années. « Une meilleure répartition des diamants permet de découper avec plus de régularité et d’effica-cité, assure Bernard de Vaulx. Les outils ont par ailleurs progressé en ergonomie, ils sont plus silen-cieux et absorbent les vibrations. Sans eux, certains travaux seraient impossibles à réaliser, ou d’une grande pénibilité ».Il n’en demeure pas moins que le sciage et le carottage exigent des précautions de mise en œuvre, liées à l’utilisation du matériel et à la manipulation des blocs décou-pés. « Comme il existe très peu de formations à nos métiers(2), la transmission des connaissan-ces doit se faire soit à l’intérieur de l’entreprise, soit chez le fabri-cant », ajoute le chef d’entreprise. Il est néanmoins possible de faire reconnaître ses compétences grâce à deux qualifications Qualibat (1142 et 1143 « Démolition par carottage ou sciage »). Autre point à souligner : les chantiers les plus difficiles techniquement exigent la préparation d’un plan de sécurité, qui décrit le phasage des travaux.Enfin, ces métiers n’échappent pas aux nouvelles exigences environ-nementales : plutôt que d’être reje-tées sans contrôle, les eaux char-gées de poussières de béton issues du sciage et du carottage sont de plus en plus souvent compactées par évaporation sous forme de galettes destinées au recyclage. �

(1) Voir guide « La Connaissance des outils diamantés » publié par le Syndicat des équi-pements pour la construction, les infras-tructures, la sidérurgie et la manutention (CISMA).(2) Le département SCBD (Scieurs et carot-teurs de béton au diamant), créé au sein du SNED-FFB, a fait de la mise en place de formations pour les scieurs son objectif prioritaire.

18 B Â T I M É T I E R S SEPTEMBRE 2010

LES SCIES MURALES À DISQUE DIAMANTÉ peuvent scier jusqu’à 85 cm d’épaisseur de béton.

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GROS ŒUVRE/STRUCTURE

19 SEPTEMBRE 2010 B Â T I M É T I E R S

A jout d’eau, non merci ». Der-rière ce slogan, l’UMGO-

FFB, EGF-BTP, la FNTP et le SNBPE se mobilisent pour met-tre fin à une pratique préjudicia-ble à la qualité des bétons. Fabri-qué à partir d’un mélange de ciment, de granulats et d’eau, le béton doit respecter un ensem-ble de prescriptions pour être en conformité avec la norme NF EN 206-1. Le béton livré prêt à l’em-ploi respecte notamment un rap-port eau/ciment (E/C) défini par la norme, qui interdit formelle-ment – sauf rares exceptions – tout ajout d’eau après sa fabrication. Si l’ajout d’eau améliore la maniabi-lité, les conséquences sont graves pour la durabilité de l’ouvrage : accroissement de la porosité du béton (c’est-à-dire du pourcen-tage de vide), donc diminution de sa résistance et augmentation de la vulnérabilité aux agents agres-sifs. La durée de vie de l’ouvrage, basée sur une valeur par défaut de 50 ans pour les bâtiments, se trouve fortement compromise par les risques de fissuration et d’écla-tement du béton.

OBTENIR LA BONNE

MANIABILITÉ

SANS AJOUT D’EAU

Pour obtenir un béton conforme à la performance attendue, il faut respecter quatre étapes essentiel-les. Tout d’abord, la commande permet de préciser les besoins spé-cifiques du béton livré, en mania-bilité, résistance et durabilité. Ensuite, la composition du béton

doit être calculée pour répon-dre aux spécifications de la com-mande : le dosage de ciment (C), de granulats, d’adjuvants et d’eau (E) assure une bonne compacité et un rapport E/C conforme. Troisiè-mement, la fabrication du béton, qui consiste à malaxer les diffé-rents composants pour obtenir un mélange homogène, doit inté-grer les aspects liés à la mise en œuvre: c’est à ce moment-là que la maniabilité du béton est ajus-tée, en respectant le rapport E/C, et en prenant en compte la durée du transport et les conditions cli-

matiques. Enfin, la maniabilité du béton doit être vérifiée à sa livrai-son sur le chantier (avant la mise en œuvre) par un examen visuel de la consistance et un essai d’af-faissement au cône d’Abrams.En cas de maniabilité non conforme à la commande, l’utili-sateur du béton peut procéder au renvoi du camion toupie (solution à ne pas négliger). La possibilité d’une adjuvantation sur chantier peut aussi avoir été prévue dès le début des travaux, selon une procé-dure définie et maîtrisée (formule concernée, type d’adjuvant, quan-

POUR EN SAVOIR PLUS

• Union de la maçonnerie et du gros œuvre (UMGO-FFB), tél. : 01 40 69 51 59, www.umgo.ffbatiment.fr.• Entreprises générales de France (EGF-BTP), tél. : 01 40 69 52 78, www.egfbtp.com

BÉTON Prévenir les risques liés à l’ajout d’eau Plusieurs organisations professionnelles ont lancé, au printemps dernier, la campagne « Ajout d’eau dans le béton, non merci », qui s’adresse aux chantiers et aux centrales à béton. Objectif : mettre en garde contre une pratique qui remet en cause les performances du béton.

«

Eurocodes : un logiciel pour les structures bétonRéalisée par le CSTB à la demande de Cimbéton, le commanditaire du projet, la nouvelle version du logiciel de calcul de la résistance au feu des structures en béton CIM’feu EC2 (conforme à l’Eurocode 2, calcul des structures en béton) sera bientôt disponible pour les acteurs de la construction. Cet outil permettra notamment aux bureaux d’études de vérifier que la structure en béton qu’ils ont conçue en utilisant la partie 1.1 de l’Eurocode 2 est bien conforme à la réglementation incendie (partie 1.2), c’est-à-dire qu’elle résistera au feu pendant la durée fixée par la réglementation selon le type d’ouvrage, afin de donner aux occupants le temps de l’évacuer. Toutefois, la réglementation en vigueur concernant la sécurité incendie des bâtiments faisant toujours référence aux règles de calcul DTU, l’utilisation de ce nouveau logiciel basé sur l’Eurocode 2 reste conditionnée à la publication du nouveau décret qui fera référence aux Eurocodes et entérinera l’entrée en vigueur de ces derniers. Pour en savoir plus : Cimbéton (Centre d’information sur le ciment et ses applications), tél. : 01 55 23 01 00, [email protected]

LA CAMPAGNE « AJOUT D’EAU, NON MERCI »

La campagne se décline sur 50 000 dépliants (destinés à

l’encadrement des chantiers et aux chefs de centrale),

50 000 affiches (pour les cabanes de chantier, centrales à béton

et bureaux) et 100 000 stickers à coller sur les camions toupie

et les bennes à béton. Les partenaires ont également mis en place

une série de déplacements en régions.

tité, durée du malaxage…). Cette opération présente l’avantage cer-tain de pallier les aléas (temps de transport non maîtrisé, tempéra-tures extérieures élevées en période estivale) sans modifier les caracté-ristiques de durabilité. �

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21 SEPTEMBRE 2010 B Â T I M É T I E R S

ENVELOPPE

Le dernier volet de la restructuration-rénovation du Cnit s’achève par la réfection de la voûte. Une première technique qui intègre un complexe de protection durable de l’ouvrage.

l’approche du 50e anni-versaire du Cnit(1), Uni-bail Rodamco, son pro-

priétaire, a commandité une vaste campagne de restructuration pour donner une nouvelle jeunesse à cet ouvrage sans équivalent dans le patrimoine architectural fran-çais. Lancée en 2006, l’opération a d’abord porté sur de nouveaux aménagements intérieurs (com-merces, bureaux, etc.) et une démo-lition partielle de la dalle côté parvis, destinée à désenclaver visuellement le monument(2).Depuis août 2009, elle se poursuit avec la rénovation de la face externe de la voûte, soit une superficie de 23 500 m2, dont l’achèvement est prévu en juillet 2011. « Il s’agit de rendre au bâtiment sa couleur blan-che d’origine pour toutes les par-ties béton extérieures, mais aussi de protéger durablement l’ouvrage », explique Thierry Ameline, le res-ponsable de Batecmo, attributaire du marché en groupement avec la Société nouvelle d’asphaltes (SNA). « C’est sur ce point, poursuit-il, en tant que spécialiste de l’étanchéité, et notamment des techniques par membranes, que nous avons été consultés avant l’appel d’offres de l’été 2008, pour étudier une solu-tion alternative à la protection som-maire par application de peinture mise en œuvre depuis l’origine. De plus, en tant que partenaires, nous intervenons régulièrement dans la réfection du patrimoine d’Uni-bail. »Défini avec un bureau de maî-trise d’œuvre, le système d’étan-

place du verre cellulaire, épandage de bitume à chaud, mise en œuvre des lés de bitume élastomère, puis de la membrane PVC. Ceci exclut le travail à la corde et s’ac-compagne, pour le groupement, d’un volet méthodes exception-nel pour un chantier d’étanchéité. Un volet englobant la conception des moyens d’accès(3) et de préven-tion ainsi que des outils, le phasage, et même une mission préalable d’inspection menée comme une exploration spéléologique de la totalité de l’intracoque pour véri-fier l’épaisseur du voile supérieur (d’une valeur moyenne de 6,5 cm)

CNIT LA DÉFENSE 23 500 m2 d’étanchéité sur la voûte

POUR EN SAVOIR PLUS

CSFE-FFB (Chambre syndicale française de l’étanchéité), tél. : 01 56 62 13 20,www.etancheite.com

chéité retenu, sous Avis technique pour la membrane PVC, associe 60 mm de verre cellulaire collé au bitume à chaud sur la voûte, une chape élastomère et une mem-brane PVC blanche collée à froid. « L’utilisation de cet isolant n’a ici aucune fonction thermique, précise Thierry Ameline, et vise unique-ment à apporter le meilleur sup-port d’étanchéité, compte tenu de la forme de l’ouvrage. »La mise en œuvre de ce complexe sur la voûte – préalablement déca-pée, poncée et ponctuellement ragréée – nécessite de nombreuses manipulations : découpe et mise en

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et l’absence de dommage dans le voile inférieur.« Par rapport à la protection par peinture, la nouvelle étanchéité imposera à la structure une cer-taine surcharge, indique Manuel Gines, le directeur commercial de SNA. Ainsi, à la demande du bureau de contrôle et afin d’équi-librer les charges dans la phase tra-vaux, nous intervenons en paral-lèle sur les trois voûtains. » Pour les mêmes raisons (capacité de charge de la voûte et configuration), le groupement a fait appel à un spé-cialiste, Sky Accès, pour la concep-tion et la fabrication des nacelles d’approvisionnement du chantier (dont la mise au point n’est pas des plus facile), qui serviront de pla-te-forme de travail pour les com-pagnons sur les parties descendant vers les culées les plus pentues.Avant d’attaquer cette phase, la plus délicate du projet, qui se conjuguera avec la mise en œuvre de la mem-brane dans la partie supérieure, la quinzaine d’intervenants du grou-pement se concentrait mi-avril sur la partie supérieure du Cnit, dont les ondulations et la pente n’ont que peu de rapport avec les surfaces pla-nes des terrasses où les étanchéistes ont coutume d’intervenir. « Cela rend le travail et les déplacements éprouvants, note Manuel Gines, mais reflète bien le caractère unique de ce chantier, aussi unique que le Cnit. » �(1) Centre des nouvelles industries et techno-logies, nouveau nom donné au Centre natio-nal des industries et techniques à l’issue de la restructuration de 1988.(2) Le Cnit est classé monument historique.(3) Pour permettre d’adapter au maximum les méthodes et outils (nacelles) à la forme et à la capacité de charge de l’ouvrage, le maître d’ouvrage a spécialement fait réali-ser et fourni au groupement une modélisa-tion de la voûte.

À

DES NACELLES D’APPROVISIONNEMENT, spécifiquement conçues pour le chantier, servent aussi de plate-formes de travail pour les zones les plus pentues.

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22 B Â T I M É T I E R S SEPTEMBRE 2010

Les mesures d’économies d’énergie mettent l’isolation en vedette et conduisent les fabricants à rivaliser d’imagination pour proposer de nouveaux matériaux et multiplier les déclinaisons. Pour faciliter le choix des isolants, Bâtimétiers dresse le tableau de l’existant selon des critères de performance et abordera leur mise en œuvre dans son prochain numéro.

ISOLANTS : LES CRITÈRES DE PERFORMANCE

Lde fibres végétales ou animales qui sont apparus sur le marché ces dernières années. Ces produits ont à leur actif un bilan écologi-que positif, car ce sont des maté-riaux renouvelables dont la pro-duction entraîne souvent moins de consommation d’énergie grise(1) et moins de rejets de gaz à effet de serre (à l’exception des panneaux de fibres de bois). Cela ne leur donne pas pour autant un avantage en termes de perfor-mance d’isolation. De plus, ils sont souvent plus chers et leur étique-tage « produit naturel » ne doit pas faire oublier qu’ils peuvent incor-porer des adjuvants indispensa-bles à leur durabilité, tels que des liants polyesters, des antifongiques, des ignifugeants, à l’exception du liège expansé qui, utilisé pur, est le seul isolant totalement écologique. Largement présents chez les four-nisseurs, ces produits n’ont pas supplanté à ce jour les isolants tra-ditionnels, qui représentent tou-jours 85 % des ventes. Autres cri-tères de jugement : le classement au feu du matériau et le marquage CE ou encore les fiches de décla-ration environnementale et sani-

e sujet a beau être sensible depuis plus de trente ans (chocs pétroliers, régle-

mentations thermiques 2000 et 2005), il aura fallu attendre, en France, le Grenelle de l’environ-nement pour faire de la réduction des consommations énergétiques du bâtiment une priorité – et, du même coup, de l’isolation l’un des grands enjeux de la construction.Tout le monde aujourd’hui en est convaincu : il faut isoler, et « bien » isoler. Or, avant de mettre en œuvre, il s’agit de sélectionner des produits adéquats. Autrement dit, pour le professionnel, de hié-rarchiser les critères pour guider son choix ou pour éclairer celui d’un client et répondre à ses ques-tions (le tableau ci-après fournit ainsi des informations claires pour l’aider dans cette démarche).La tâche n’est pas si facile car l’of-fre s’est fortement diversifiée et les fabricants mettent en avant les spécificités de leurs produits comme autant d’avantages ; or ceux-ci sont parfois éloignés de la fonction recherchée…Il en est ainsi du caractère natu-rel ou « bio » des isolants à base

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23 SEPTEMBRE 2010 B Â T I M É T I E R S

ENVELOPPE

POUR EN SAVOIR PLUS

UMPI-FFB (Union des métiers du plâtre et de l’isolation), tél. : 01 40 69 52 14, www.umpi.ffbatiment.fr

taire (FDES), qui peuvent être uti-les pour adapter son choix à une situation donnée.

CONDUCTIVITÉ

THERMIQUE ( ) ET

RÉSISTANCE THERMIQUE (R)

S’agissant de leur fonction pre-mière, tous les produits disponibles – isolants artificiels, fibres minéra-les, végétales ou animales – doivent être considérés du point de vue de leur performance. Cette dernière tient à deux caractéristiques : la conductivité thermique et la résis-tance thermique. La conductivité thermique, symbolisée par la lettre grecque lambda ( ) et exprimée en W/m.K, définit l’aptitude du maté-riau à conduire la chaleur. Celui-ci

tion pour la certification des maté-riaux isolants), qui fournit des indications sur le profil d’usage « ISOLE » correspondant à l’évalua-tion des produits sur cinq caracté-ristiques physiques (incompressibi-lité (I), stabilité dimensionnelle (S), comportement à l’eau (O), résis-tance à la traction (L), perméance à la vapeur d’eau (E)) ; l’Avis tech-nique du CSTB (valable pour un domaine d’application donné) ou l’attestation de conformité à une norme quand celle-ci existe (NF EN 13162 pour la laine de verre, NF EN 13170 pour le liège, etc.). Ces évaluations techniques ne s’appliquent évidemment pas au produit générique et devront être vérifiées pour chaque déclinaison

produit de chaque marque com-merciale. Enfin, le choix de l’iso-lant devra être fait en fonction des travaux envisagés (isolation de murs, de combles, etc.), en tenant compte du conditionnement (pla-ques, rouleaux, vrac, etc.), car tous les produits sont spécifiés en vue d’une application bien définie. �

(1) L’énergie grise est l’énergie qu’il faut dépenser pour fabriquer et distribuer le pro-duit depuis l’extraction des matières premiè-res jusqu’à l’élimination en fin de vie. Sur ce critère, beaucoup de produits d’origine natu-relle se classent nettement en tête.

TABLEAU COMPARATIF DES PRINCIPAUX MATÉRIAUX D’ISOLATION (liste non exhaustive)

Type d’isolant (1) R(2) Conditionnement Application Marquage Réaction Certification Énergie NF EN Document moyen CE feu Acermi grise de mise en œuvre (3)

W/m.K m2.K/W kWh/m3

Fibre minérale

Laine de verre 0,032 3,12 Rouleaux, panneaux, Combles, plafonds, murs, • A1 • 250 NF EN 13162 1-2

vrac cloisons, sols DTU 25.41-DTU 25.42

Laine de roche 0,040 2,94 Rouleaux, panneaux, Combles, plafonds, murs, • A1 • 150 NF EN 13162 1-2

vrac cloisons, sols DTU 25.41-DTU 25.42

Isolants artificiels

Polystyrène PSE 0,038 2,63 Panneaux Murs, cloisons, sols • • 450 NF EN 13163 2-3 - DTU 25.42

Polystyrène XPS 0,038 2,63 Panneaux Murs, cloisons, sols • • 890 NF EN 13164 2-3 - DTU 25.42

Polyuréthane 0,025 3,84 Panneaux Murs, cloisons, sols • • 978 NF EN 13165 2-3 - DTU 25.42

Fibre végétale

Lin 0,040 2,50 Panneaux Combles, plafonds, NF EN 48 1 murs, cloisons

Chanvre 0,048 2,08 Rouleaux, panneaux, Combles, plafonds, vrac murs, cloisons, sols • 50 1

Coton 0,038 2,63 Panneaux, vrac Combles, plafonds, murs, cloisons 1

Cellulose 0,039 2,56 Rouleaux, panneaux, Combles, plafonds, murs ATE Bs2d0 50 2-3 vrac

Bois 0,038 2,63 Rouleaux, panneaux Combles, plafonds, murs, NF EN 13171 1-2-3 cloisons, sols • • 58 (laine de bois) NF EN 13168 (fibre de bois)

Liège 0,032 3,12 Panneaux, vrac Combles, plafonds, murs, cloisons, sols • E • 310 NF EN 13170 1-2-3

Fibre animale

Plume de canard 0,040 2,50 Rouleaux, panneaux Combles, plafonds, murs, cloisons • 60 1-2

Laine de mouton 0,033 3,03 Rouleaux, vrac Combles, plafonds, murs, 55

cloisons

(1) = Lamdba(2) R = Résistance pour 10 cm d’épaisseur.(3) 1 - Fiche technique fabricant 2 - Avis technique 3 - Cahier des prestations techniques.

Lambda : cœfficient de conductivité thermique (plus le cœfficient est faible, plus l’isolant est efficace) - Polyuréthane : 0,025 - Polystyrène extrudé : 0,03 - Laine de mouton : 0,032 - Lin : 0,037 - Liège : 0,037 à 0,04 - Polystyrène expansé : 0,038 - Chanvre en rouleau : 0,04 - Cellulose : 0,04 - Laine de bois : 0,04 - Laine de verre ou de roche (rouleau ou plaques) : 0,04 - Laine de verre ou de roche (flocons) : 0,045 - Chanvre en vrac : 0,048 - Perlite : 0,06 - Vermiculite : 0,07 - Bois : 0,15 - Béton cellulaire : 0,17 - Béton standard : 2.

est donc d’autant plus isolant que son est bas (on considère géné-ralement qu’il n’a de réelle capacité isolante que si son est inférieur à 0,065 W/m.K). Dans la pratique, on se fiera plutôt au second cri-tère : la résistance thermique (R), plus habituelle. Elle correspond à l’épaisseur du produit divisée par sa conductivité. Elle s’exprime en m2.K/W et doit être la plus élevée possible. Elle conditionne généra-lement la possibilité d’obtenir un éco-prêt à taux zéro ou de bénéfi-cier d’un crédit d’impôt.Ces produits doivent également offrir des garanties de qualité et de fiabilité. Plusieurs éléments per-mettent de s’assurer sur ce point : la certification Acermi (Associa-

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25 SEPTEMBRE 2010 B Â T I M É T I E R S

ENVELOPPE

Depuis trente ans qu’il a créé son entreprise – Isolhome

(Blies-Guersviller, Moselle), spé-cialisée dans les enduits et l’iso-lation thermique par l’extérieur (ITE) – Jean-Claude Jung n’ignore rien des outils qu’offre le marché pour faciliter l’exécution des chan-tiers d’isolation : depuis le fil chaud pour la découpe de l’isolant, qu’il a adopté en 2008, jusqu’aux ponceu-ses à polystyrène, dont l’utilisation ne s’impose pas sur les chantiers de petite surface (200 m2 maximum) qu’il recherche prioritairement. S’il n’a jamais investi jusque-là dans du matériel spécialisé, c’est sim-plement parce que son outillage (scie égoïne, scie sauteuse, perfora-teur, grattoir, truelle, taloche…) ne l’a jamais empêché de réaliser un travail de qualité, qu’il fait passer avant toute préoccupation de ren-dement. Et la question avait cessé de se poser à partir des années 90, puisque la demande s’était totale-ment éteinte.Avec la nouvelle impulsion donnée à ce marché par le Grenelle de l’en-vironnement – même si elle ne se traduit pas encore dans le carnet de commandes – plusieurs raisons ont amené Jean-Claude Jung à voir les choses différemment. Tout d’abord, l’augmentation de l’épaisseur des isolants mis en œuvre, passée de 40 mm au départ à 80, puis 120, voire 160 mm aujourd’hui, rend le travail beaucoup plus difficile sans outillage spécialisé. Une autre rai-son tient à l’environnement, car ni le client ni l’entrepreneur n’ac-ceptent aujourd’hui de voir s’épar-

pour Jean-Claude Jung la condi-tion incontournable pour pouvoir optimiser ses prix et rester dans la course.

LES AVANTAGES

DU FIL CHAUD

Exclusivement dédié à la découpe du polystyrène, le fil chaud pré-sente des avantages majeurs sur les outils de menuisier et de maçon encore souvent utilisés, car il per-met de découper l’isolant avec pré-cision, vite et sans disséminer de fragments de matériau, très diffi-ciles à récupérer. Dans l’offre très large du marché, Jean-Claude Jung a choisi un modèle haut de gamme, « mais pas trop perfectionné, car

ISOLATION THERMIQUE PAR L’EXTÉRIEUR Améliorer la productivité

piller des débris de polystyrène tout autour du chantier.La troisième raison, sans doute la plus significative, tient à l’environ-nement concurrentiel. Est-ce la proximité de l’Allemagne ? La pos-sibilité de s’y procurer des maté-riaux à un prix avantageux, même s’ils ne bénéficient pas d’un Avis technique ? Jean-Claude Jung s’in-terroge. En tout cas, le nombre d’entreprises se déclarant compé-tentes dans la région est sans com-mune mesure avec celui des dépar-tements de l’Ouest, où l’on constate également des variations considéra-bles dans les prix pratiqués. S’équi-per de matériel performant pour améliorer la productivité a donc été

il doit rester fonctionnel ». Son premier avantage, par rapport au modèle plus simple qui doit être posé sur un support horizontal, c’est son ergonomie, car on dispose rarement d’un support stable et à bonne hauteur sur un chantier, et le travail en position accroupie risque d’être préjudiciable à la qualité du travail. Calé contre le fourgon ou contre un mur (plus difficilement dans un échafaudage), cet outil permet à l’opérateur de travailler à bonne hauteur et d’effectuer des découpes verticales sur 240 mm d’épaisseur et plus d’1 m de hau-teur (grâce à un système de ral-longe du support de fil). Des règles horizontales graduées et articulées servent de support à la pièce à tra-vailler. Quelle que soit l’épaisseur, les champs sont parfaitement plans et limitent le recours aux mousses de bouchage. La manœuvre, intui-tive, permet de réaliser des décou-pes complexes (gorges de forme carrée ou arrondie, réservations, coupes d’angle, etc.) « au demi-mil-limètre près ». Grâce à l’adjonction d’un second fil (en option), l’outil se transforme en véritable machine à usiner, capable, dans des mains un peu expérimentées, « de faire gagner trois heures sur un chantier de trois jours ». �

Parce qu’elle peut être une extension des métiers de peintre, d’enduiseur, de couvreur, etc., l’isolation thermique par l’extérieur est souvent mise en œuvre avec des outils qui ne lui sont pas spécifiques. L’amélioration de la productivité, rendue nécessaire par le durcissement de la concurrence, justifie l’investissement dans du matériel spécialisé.

POUR EN SAVOIR PLUS

• UNEEF-FFB (Union nationale des entrepreneurs d’enduits de façade, tél. : 01 40 69 51 69• UPPF-FFB (Union professionnelle peinture finitions), tél. : 01 40 69 53 73, www.uppf.ffbatiment.fr

LE FIL CHAUD (ici, modèle pouvant être calé contre un fourgon, équipé de règles graduées) permet une découpe de polystyrène précise, rapide et sans dispersion de débris sur le chantier.

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B Â T I M É T I E R S SEPTEMBRE 201026

En 2009, dans le cadre du plan de relance de l’économie, l’État

français a alloué un budget excep-tionnel de 100 millions d’euros à la restauration des cathédrales. Cette initiative a suscité une cinquantaine d’opérations dans tout l’Hexa-gone, dont un chantier très en vue à Notre-Dame de Paris. Après une première campagne de travaux réa-lisée dans les années 1970, il s’agis-sait de poursuivre la restauration des épis de faîtage en plomb de la couverture : des ornements sup-portés par des armatures métal-liques corrodées n’assurant plus une étanchéité suffisante. L’opéra-tion s’est concentrée sur une par-tie de la nef (tranche ferme) avant de se poursuivre sur l’aile nord du transept (tranche conditionnelle). Elle consistait à déposer les orne-

NOTRE-DAME Un échafaudage suspendu sur la toitureLe récent chantier de restauration des ornements de la couverture de Notre-Dame de Paris a mis en vedette un échafaudage d’un type inédit, en partie suspendu pour se faire aussi discret que possible.

POUR EN SAVOIR PLUS

FFB Échafaudage (Syndicat français de l’échafaudage, du coffrage et de l’étaiement), tél.: 01 40 55 13 00

ments pour les refaire à neuf en ate-lier, à déposer les plaques de plomb de la première ligne de faîtage pour effectuer des renforcements, et à remplacer les éléments de para-tonnerre. Pour mener à bien ces travaux, confiés par la Drac (direc-tion régionale des affaires culturel-les) à l’entreprise lorraine de cou-verture et charpente Le Bras Frères, un échafaudage très particulier et spectaculaire a été mis en place, qui a focalisé l’attention des curieux (et des médias). « La Drac, explique Éric Limasset, directeur général de la société Layher, a fait appel à l’ex-périence de notre bureau d’études pour concevoir cette structure. Il s’agissait d’élaborer un échafaudage qui épouse au plus près la géomé-trie de la construction et permette d’accéder au versant sud du faîtage

sans aucun appui au sol de ce côté, afin de limiter au maximum l’im-pact visuel sur le monument. Pour y parvenir, il n’y avait qu’une solu-tion : réaliser un échafaudage coif-fant le faîtage et redescendant sur le rampant sud, l’ensemble des char-ges étant reprises par la structure principale établie côté nord. »Parallèlement, l’échafaudage devait satisfaire d’autres exigences : notam-ment intégrer une plate-forme de stockage, un dispositif de levage pour la dépose et la manutention des épis d’ornement (300 kg) et des plaques de plomb de la ligne de faîtage (200 kg) ainsi qu’un sys-tème de protection pour mettre le chantier à l’abri des intempéries. La conception et le dimensionne-ment de l’ouvrage ont nécessité des relevés de cotes précis sur le ter-

rain et des calculs complexes pour tenir compte des reprises de char-ges de la partie suspendue et des effets éventuels de coups de vent ou de chutes de neige. En défini-tive, l’échafaudage a été conçu en deux niveaux. Le premier, mon-tant à 23 m de hauteur, était acces-sible par un ascenseur et des esca-liers de chantier depuis la rue du Cloître. Il comprenait une zone de stockage de 60 m2 et suppor-tait une seconde plate-forme attei-gnant 43 m pour la réalisation des travaux proprement dits. Ceux de la nef ont été réalisés entre juin et septembre 2009. Démontée à ce moment-là, la partie supérieure de la structure a été remontée selon le même principe depuis la pre-mière plate-forme pour atteindre le faîtage du bras nord du transept, dont les travaux se sont déroulés d’octobre 2009 à mai 2010. Dans les deux cas, l’échafaudage offrait deux niveaux de plancher : à 43 et à 44 m, de part et d’autre du faî-tage. Parfaitement fermé pour évi-ter toute chute d’objet, il présen-tait une capacité de charge allant jusqu’à 300 kg/m2 dans les zones les plus sollicitées. Pour répondre aux autres demandes du cahier des charges, un système de monorail a été installé juste au-dessus de la ligne de faîtage, ainsi qu’une pro-tection « parapluie » de 150 m2.« Toutes les opérations de mon-tage de la structure ont été effec-tuées par Échafaudage Service, la filiale spécialisée de Layher, sou-ligne Éric Limasset. Monter un échafaudage suspendu à 50 m de hauteur demande en effet un savoir-faire et des équipements de sécurité particuliers, car l’installa-tion se fait anti-naturellement du haut vers le bas, avec l’appréhen-sion constante du vide. » �

L’ÉCHAFAUDAGE INSTALLÉ POUR LA RESTAURATION de la couverture de Notre-Dame coiffe le faîtage et redescend sur le rampant sud de la cathédrale, les charges étant reprises par la structure principale côté nord.

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ENVELOPPE

27 SEPTEMBRE 2010 B Â T I M É T I E R S

Au terme de deux ans et demi de travaux au sein du Bureau

de normalisation des techniques et des équipements de la construc-tion (BNTEC), le NF DTU 36.5 « Mise en œuvre des fenêtres et portes extérieures » a été publié par l’Afnor en avril dernier. Les professionnels y trouveront ras-semblées des prescriptions figu-rant jusqu’alors, selon les maté-riaux, dans différents documents normatifs – DTU 36.1 (menuise-ries en bois), DTU 37.1 (menui-series métalliques), DTU 37.2 (menuiseries métalliques en réno-vation sur dormant existant) – ainsi que dans le cahier 3521 du CSTB (mise en œuvre des menui-series en PVC faisant l’objet d’un Avis technique).Outre le fait qu’une grande partie des règles de pose sont commu-nes à tous les matériaux, plusieurs raisons ont conduit à établir un document unique. La première est l’évolution du marché, car au niveau de la mise en œuvre, l’offre du menuisier installateur est for-cément multimatériaux, en neuf comme en rénovation.La deuxième raison tient à la prise en compte des techniques de pose et des accessoires qui sont utilisés aujourd’hui pour fixer ou calfeu-trer une menuiserie extérieure. Les techniques du bâtiment évoluant, la pose des menuiseries s’est diver-sifiée. Elle se fait aujourd’hui en applique intérieure dans l’épais-seur du doublage ; en tableau, c’est-à-dire dans l’épaisseur du mur (quelle que soit la position de la menuiserie à l’intérieur du

MISE EN ŒUVRE DES MENUISERIES Un document de référence unique

POUR EN SAVOIR PLUS

Pôle Fenêtre de la FFB (voir en page 9 les coordonnées des unions et syndicats qui le composent : FFB-CMP, FFB Métallerie, FFB Fermeture et Stores, SNFA-FFB et FFPV-FFB)

tableau) ; enfin, depuis peu, tout au moins en France, au nu exté-rieur, en applique ou en tableau, notamment dans le cadre de l’iso-lation thermique par l’extérieur.Les performances globales des fenêtres ayant beaucoup progressé ces dernières années, particuliè-rement sur le plan thermique, le NF DTU détaille les dispositions à respecter pour conserver ces per-formances au niveau de l’ouvrage. Deux chapitres, l’un en travaux neufs, l’autre en rénovation, met-tent l’accent sur les points sensi-bles comme le support, la posi-tion de la menuiserie dans la baie,

le type d’ouverture de la menuise-rie, les fixations ou encore les dif-férents modes de calfeutrement.Aucune des questions que peu-vent se poser les professionnels n’a été négligée. Dans la partie P 1-1 du Cahier des clauses tech-niques types, le NF DTU traite ainsi de la position et du nom-bre des fixations (en neuf et en rénovation) ; des calages et des calfeutrements (mastics extru-dés, mousses imprégnées, mem-branes) ; des tolérances dimen-sionnelles de la baie (annexe B) ; de la position des traverses bas-ses par rapport au rejingot (avec

Le nouveau NF DTU 36.5, qui traite de la mise en œuvre des menuiseries quel que soit leur matériau, va simplifier l’approche des professionnels. Une mise à jour utile dans un domaine où produits et pratiques ont beaucoup évolué ces dernières années.

des exemples de mise en œuvre). Également en annexe, on trou-vera détaillés quelques principes d’installation côté extérieur ; des indications pour déterminer la résistance admissible et la charge maximale estimée des fixations ; des exemples de mise en œuvre en rénovation et sur ossature bois ; enfin des prescriptions pour réali-ser les fixations sur maçonnerie de terre cuite à isolation répartie.Pour faciliter l’appropriation de ce nouveau DTU par les menuisiers, il est prévu de publier prochaine-ment un document de vulgarisa-tion dans la série des « Calepins de chantiers ». Par ailleurs, une for-mation de deux à trois jours sur la mise en œuvre des fenêtres per-formantes, destinée aux compa-gnons, sera bientôt proposée dans le réseau des IFRB (1).Il faut enfin noter que Qualibat a pris ces évolutions en compte dans la révision de sa nomencla-ture, en remplaçant les qualifi-cations de fourniture et pose de menuiseries extérieures, jusqu’ici déclinées par matériau, en un seul groupe de qualifications multima-tériaux. Avec ces nouveaux outils, les menuisiers pourront aborder avec succès le grand chantier de la performance énergétique des bâti-ments. �(1) Instituts de formation et de recherche du bâtiment.

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Initialement publié en trois volu-mes en 2001, le « Guide de la

protection solaire » a cédé la place en mars 2010 à une version entiè-rement refondue, intitulée « Guide de la fermeture et de la protection solaire ». L’ouvrage, publié cette fois en un volume, réunit tout ce que le professionnel a besoin de savoir. Sur le plan du contenu, le nouveau guide rappelle les notions scientifi-ques (rayonnement solaire, confort thermique et lumineux) et techni-ques (fonctions des fermetures et des protections solaires) de base. Il intègre l’ensemble des évolutions normatives (normes produits) et réglementaires (RT 2005, acces-sibilité, réglementation incendie,

Tout savoir sur la fermeture et la protection solaire

POUR EN SAVOIR PLUS

FFB Fermeture et store (Syndicat national de la fermeture, de la protection solaire et des profes-sions associées), tél. : 01 40 55 13 00, www.fermeture-store.ffbatiment.fr

réglementation acoustique) sur-venues en dix ans, sans oublier les exigences environnementales (ges-tion des déchets, démarche HQE®) et les dispositifs d’incitation finan-cière applicables à ces produits. Le guide présente également les mesures prévues par la prochaine RT 2012. Une large place a égale-ment été consacrée à des informa-tions pratiques (performances des produits selon dix critères, types de toiles, matériaux, modes de com-mande, etc.) et – en l’absence de DTU – à la mise en œuvre (qualifi-cations et certifications, environne-ment de pose, installation, sécurité du personnel, assurances et garan-ties). Très complet, ce nouveau

guide tombe à point nommé au moment où les objectifs de réduc-tion des consommations énergé-tiques des bâtiments mettent en évidence l’intérêt des fermetures et protections solaires en matière de confort (thermique et lumi-neux) et de maîtrise des apports solaires. Il traduit aussi la volonté de la FFB Fermeture et store d’ac-compagner la profession dans une phase d’évolution majeure du métier. �

L ’installation des terrasses en bois extérieures n’était enca-

drée jusqu’à présent que par un guide publié en 2005 faisant office de règles professionnelles. Un pro-jet de norme, en cours de finali-sation, sera adressé à l’Afnor en vue d’une publication pour 2011. Dans le CCT, les nouvelles règles de l’art concernant l’installation de terrasses en bois extérieures préci-sent leur domaine d’application : « des ouvrages porteurs constitués de lames de platelage fixées sur des structures d’assises en bois ou métal, avec ou sans interposition de lambourdes, et en béton ou maté-riau polymère, avec interposition systématique de lambourdes ». Sont exclus les platelages à base de lames en matériaux non traditionnels ou pré-assemblés en atelier, ceux dont le système de fixation n’est pas visé par le DTU, ceux posés sur les toi-tures étanchées ainsi que les plate-lages temporaires et les parties d’es-caliers extérieurs.Le projet de norme – NF DTU 51.4 (Platelages extérieurs en bois) –

TERRASSES EN BOIS Vers un nouveau cadre de référence

POUR EN SAVOIR PLUS

FFB-CMP (Charpente, menuiserie, parquets), tél. : 01 40 69 57 40, www.polebois.ffbatiment.fr

établit une distinction selon la des-tination des ouvrages et leur hau-teur. Ainsi, les règles ne seront pas identiques pour les terrasses priva-tives dont la hauteur n’excède pas 1 m (type 1) et pour celles suré-levées au-delà de 1 m, assimilées aux ouvrages pour collectivités, recevant du public et aux passe-relles piétonnes (type 2). Des clas-ses d’emploi sont définies afin de sélectionner les bois offrant une durabilité adaptée, en fonction de l’exposition du platelage aux intempéries. Les critères de choix des matériaux sont énoncés dans

un deuxième cahier, qui donne les exigences portant sur les lames et les lambourdes ainsi que sur les fixations. Le texte précise enfin les règles d’entretien de ces ouvra-ges. Il rappelle la nécessité de les nettoyer soigneusement deux fois par an, pour éviter le développe-ment de moisissures et les dépôts de salissures qui peuvent les ren-dre glissants. �

Règles « Etics » : du nouveau en matière d’étude préalablePubliées en 2004, les « Règles professionnelles pour l’entretien et la rénovation de systèmes d’isolation thermique par l’extérieur » (Etics) posaient, en préalable à toute intervention, la nécessité d’une reconnaissance approfondie des supports. Ce principe obligeait le maître d’ouvrage à recourir, à ses frais, à un organisme indépendant. Au fil du temps, en raison du coût de l’étude, jugé important par comparaison à celui des travaux, il s’est révélé mal adapté aux chantiers de maisons individuelles. Afin de revoir ce point, et à la demande de plusieurs entrepreneurs, une commission réunissant entreprises et organisations professionnelles, dont l’UPPF-FFB et le SFJF-FFB, s’est réunie en 2009. Prenant en compte le savoir-faire des entrepreneurs et leurs moyens techniques, le nouveau texte les autorise désormais à effectuer eux-mêmes le diagnostic du support lorsque les opérations représentent un marché unique, correspondant à une maison individuelle mitoyenne ou non, de plain-pied ou R+1 maximum, dont la surface à isoler est inférieure ou égale à 250 m2 (le recours à un organisme indépendant restant obligatoire au-delà de ce seuil). L’étude justifiant la solution proposée devra être annexée au devis et conservée par l’entreprise. Les règles Etics mises à jour ont été approuvées par la C2P de l’Agence Qualité Construction et sont disponibles auprès de DTSB Éditions.Pour en savoir plus : DTSB Éditions, tél. : 01 56 62 10 00.UPPF-FFB (Union professionnelle peinture finitions), tél. : 01 40 69 57 04, www.uppf.ffbatiment.frSFJF-FFB (Syndicat français des joints et façades), tél. : 01 56 62 10 03, www.joints-et-facades.asso.fr

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31 SEPTEMBRE 2010 B Â T I M É T I E R S

ÉQUIPEMENTS TECHNIQUES

Malgré quelques incertitudes sur leurs performances réelles et sur les opérations de maintenance, les chauffe-eau thermodynamiques ont l’avenir devant eux : ils apportent une solution pour la production d’eau chaude sanitaire et sont désormais éligibles au crédit d’impôt.

rès présents lors de la der-nière édition d’Interclima, les chauffe-eau thermody-

namiques ont la capacité de pro-duire jusqu’à 70 % de l’eau chaude sanitaire par une pompe à chaleur (PAC), le complément étant fourni par un appoint électrique. Leur principe de fonctionnement est cal-qué sur celui d’une pompe à cha-leur aérothermique. La PAC récu-père les calories contenues dans l’air ambiant ou l’air extérieur, pour les diffuser à un fluide frigorigène qui passe ensuite dans un compresseur afin d’augmenter encore sa tem-pérature. Le fluide cède ensuite ses calories à l’eau du ballon par le biais d’un échangeur. Pour ces sys-tèmes, les fabricants annoncent un coefficient de performance (COP) jusqu’à 4, soit une consommation de 1 kW d’énergie pour une pro-duction de 4 kW. Le maintien de la température constante de l’eau est assuré par la résistance électri-que additionnelle. Ces systèmes peuvent également être raccordés à une chaudière ou à une installa-tion solaire au travers d’un échan-geur interne. Certains sont couplés à des VMC. Dans ces procédés, l’air extrait des pièces de service (cui-sine, salle de bains, WC…) – air

formances réelles une fois instal-lés. Par exemple, certains fabricants affichent les mêmes performances pour leur procédé lorsque l’air est prélevé à l’extérieur ou à l’intérieur du bâtiment. Or, cela n’est pas pos-sible. Autre incertitude : qu’en est-il du temps de chauffe, qui varie d’un appareil à l’autre ? Doit-il se faire en journée ou pendant la nuit, selon la performance des systèmes ? Quid également de leur durée de vie ? En ce qui concerne la mise en œuvre, on peut aussi s’interroger sur les compétences nécessaires pour les installer. A priori, seuls les appareils monoblocs, préchargés en fluide frigorigène, à circuit herméti-que et contenant moins de 2 kg de fluide dispensent d’une attestation de capacité pour les fluides frigori-gènes. Dans le cas contraire, la mise en service de l’appareil, les éventuels raccordements sur le circuit frigori-

ECS L’option chauffe-eau thermodynamique

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POUR EN SAVOIR PLUS

• UECF-FFB (Union des entreprises de génie climatique et énergétique de France), www.uecf.fr• UNCP-FFB (Union nationale des chambres syndicales de couverture et de plomberie de France), www.uncp.ffbatiment.fr

qui possède un potentiel énergé-tique important – est envoyé vers le chauffe-eau thermodynamique, avant d’être rejeté à l’extérieur. L’ob-jectif étant de prélever le surplus d’énergie que l’air contient pour chauffer l’eau sanitaire.

CRÉDIT D’IMPÔT

Compte tenu de leurs performan-ces, ces systèmes semblent promet-teurs. Ils constituent, par exemple, une solution de remplacement des cumulus électriques. Si on doit les comparer à la solution solaire ther-mique, ils ont l’avantage de la sim-plicité dans la mesure où il n’y a pas de capteurs à installer en toiture. À l’instar des installations solaires thermiques, ils sont éligibles, depuis le 1er janvier 2010, au crédit d’im-pôt en faveur du développement durable et des économies d’énergie dans l’habitat – crédit d’impôt qui porte sur 40 % du coût du matériel. Une incitation forte à une époque où les aides fiscales sont à la baisse ! D’autant que le temps de retour sur investissement, avec le crédit d’im-pôt, est relativement court puisqu’il est estimé à cinq ans. Toutefois, quelques incertitudes subsistent sur ces produits. L’une d’entre elles porte sur leurs per-

gène et l’entretien ne peuvent être effectués que par un profession-nel justifiant d’une attestation de capacité délivrée par un organisme agréé. Les équipements mis sur le marché doivent comporter de façon lisible et indélébile l’indication de la nature et de la quantité de fluide fri-gorigène qu’ils contiennent. Enfin, l’installation de ces appareils impli-que des contraintes de volume et d’encombrement qui ne sont pas toujours les mêmes que celles des cumulus électriques – auxquels ils sont censés se substituer (voir encadré). �

PRINCIPE DE FONCTIONNEMENT D’UN CHAUFFE-EAU THERMODYNAMIQUE

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À SAVOIR L’installation d’un chauffe-eau thermodynamique doit se faire dans

une pièce d’un volume minimal ou d’une surface minimale, précisés

par le fabricant et liés au bon fonctionnement de la pompe à chaleur.

De même, certains chauffe-eau thermodynamiques nécessitent

d’être placés dans un volume non chauffé, isolé des autres pièces.

Il convient également de vérifier que la pièce utilisée garantit

les températures de fonctionnement demandées par l’appareil.

Enfin, l’air extrait du chauffe-eau refroidit la pièce, à moins de prévoir

un raccordement aéraulique sur l’extérieur.

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32 B Â T I M É T I E R S SEPTEMBRE 2010

ur le papier, la technique du puits canadien semble simple. Dans les faits, les

choses sont un peu plus comple-xes, surtout lorsque les chantiers sont importants. C’est le constat qu’Yves Moreau, dirigeant de la société Moreau Vallet, à Vallet (44), spécialisée dans les énergies renou-velables, le chauffage et la climati-sation, peut faire après sa dernière réalisation dans ce domaine : « La mise en place d’un puits canadien n’est pas très compliquée, à condi-tion de bien préparer le chantier avec une solide étude de concep-tion en aval. L’objectif est de garan-tir une hygiène irréprochable et une bonne tenue dans le temps ». C’est, pour lui, la première condition de réussite d’un tel ouvrage, car l’étude permet d’appréhender pré-cisément le comportement thermi-que du projet : déperditions, venti-lation, pertes thermiques et, bien

Ssûr, coûts. La seconde condition de réussite consiste à bien s’entourer : « Il y a sur ces chantiers un gros tra-vail de génie civil. Cela impose de travailler main dans la main avec le terrassier, d’avoir une confiance totale dans l’entreprise de VRD ».Ce fut le cas sur ce chantier un peu particulier : « Il s’agit du bâti-

ou prérafraîchi par deux puits canadiens d’une surface totale de 1 500 m2. L’objectif étant d’attein-dre, avec la centrale double flux à échangeur rotatif, un rendement de 80 à 90 % ».

RESPECT DES PENTES

Bien sûr, le puits canadien est l’une

ment d’un centre de formation aux métiers du chauffage et de la cli-matisation, financé par la Chambre de commerce et d’industrie locale. Nous avons donc décidé d’en faire une vitrine. Ainsi, le bâtiment de bureaux et les salles de classe sont alimentés par une centrale double flux avec amenée d’air préchauffé

Le bâtiment est alimenté par une centrale double flux avec amenée d’air préchauffé ou prérafraîchi par le puits canadien. La circulation d’air dans les pièces est effectuée depuis les angles, vers ou à l’angle opposé. L’amenée d’air neuf se fait par le puits canadien, lequel est constitué par un double réseau de 900 mètres linéaires de tubes (ø 253) et par 100 mètres linéaires de collecteurs (ø 500), le tout enterré au minimum à 1,50 m de profondeur. À proximité de la centrale double flux en local technique, sur la remontée de la gaine d’air neuf, a été positionné un volet

bypass permettant, en mi-saison, de capter de l’air neuf sans passer par le puits canadien. D’où la mise en place d’une programmation : prise d’air via le puits canadien lorsque la température extérieure est inférieure à 10 °C ou supérieure à 20 °C (températures paramétrables depuis la GTC). Le rejet d’air est réalisé en terrasse, à bonne distance de la prise d’air (minimum 8 mètres). L’air est introduit au moyen d’un réseau de gaines et de bouches de diffusion réglables. L’air vicié est extrait au moyen de bouches d’extraction réglables reliées à un réseau de gaines.

LE CHANTIER, FICHE TECHNIQUE

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La réussite d’un chantier de puits canadien demande deux choses : étude de conception et mise en œuvre contrôlée. Retour d’expérience avec la réalisation d’un puits canadien hors normes.

PUITS CANADIEN GRAND FORMAT

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33 SEPTEMBRE 2010 B Â T I M É T I E R S

ÉQUIPEMENTS TECHNIQUES

des pièces maîtresses du système et sa mise en œuvre a fait l’objet d’un suivi de manière à éviter une contre-performance: «Lors de la mise en œuvre, l’un des points les plus importants concerne le respect de toutes les pentes, de manière à éviter les eaux stagnan-tes à l’intérieur des tuyaux. Car il y a un risque bien réel de déve-loppement de bactéries», expli-que Yves Moreau. Pour les mêmes raisons, l’entretien du réseau est capital : «Lors de la conception, nous prévoyons des regards de visite aux points stratégiques de l’installation afin de faciliter par la suite l’entretien du réseau de collecteurs».

ÉTANCHÉITÉ

Autre point capital, l’étanchéité du réseau. Il est, en effet, impéra-tif que les collecteurs soient par-faitement étanches afin de garan-tir la non-contamination du puits par des eaux d’infiltration et par le radon. Il s’agit aussi d’éviter

que le puits ne soit noyé par l’eau contenue dans le sol: «Nous véri-fions l’étanchéité par un contrôle systématique des raccords entre les tuyaux collecteurs ». Mais pour s’assurer de la parfaite étan-chéité du réseau, l’entrepreneur va encore plus loin: «Avant de recouvrir les puits, nous avons vérifié leur étanchéité par une mise en pression du réseau. C’est le seul moyen d’être sûr à 100%». Quoi qu’il arrive, les conduits doi-vent être classés selon la norme IP (Ingress Protection/protec-tion contre l’infiltration). Il est recommandé, pour une protec-tion optimale du réseau, d’utiliser des joints ayant une classe d’étan-chéité IP68 pour lutter efficace-ment contre le risque d’infiltra-tion d’eau ou de radon.

CHARGE VERTICALE

Autre point primordial, la tenue aux charges, donc le recouvre-ment : «La qualité d’enrobage du réseau est essentielle. Les col-

POUR EN SAVOIR PLUS

UECF-FFB (Union des entreprises de génie climatique et énergétique de France), www.uecf.fr

lecteurs doivent rester solidaires du terrain, on ne peut donc pas y mettre n’importe quel remblai. Il faut d’abord un remblai assez fin, puis un remblai constitué de gra-nulats un peu plus importants ». Dans tous les cas, le puits cana-dien doit pouvoir supporter la charge verticale, qui est la somme du remplissage de la tranchée (terrain) et du poids des véhicules qui peuvent circuler dessus. Il est donc impératif, comme cela a été réalisé pour ce chantier, d’effec-tuer le calcul mécanique qui per-mettra de connaître, à partir des conditions d’installation, le com-portement du tube et de définir ainsi très précisément sa classe de résistance. Sur ce chantier, c’est l’entreprise de génie climatique qui a réa-lisé l’ensemble des études. Mais, insiste Yves Moreau, « il est vrai-ment souhaitable de se rappro-cher d’une entreprise de VRD en laquelle on aura une confiance totale ». �

1 2 LE RESPECT DES PENTES : l’un des points cruciaux de la mise en œuvre, pour éviter la stagnation des eaux dans les tuyaux.

3 AUTRE ÉLÉMENT PRIMORDIAL : la qualité du recouvrement. Pour que le réseau reste solidaire du terrain, on utilise tout d’abord un remblai fin, puis des granulats plus importants.

4 EXTRÉMITÉ DU PUITS, où sera ensuite installé le local technique.

43

© MOREAU VALLET

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34 B Â T I M É T I E R S SEPTEMBRE 2010

E n France, l’eau potable desti-née aux usages domestiques

et collectifs représente près de 20 % des prélèvements d’eau. Sur ces 20 %, seuls 2,5 % sont utilisés à des fins alimentaires. Le reste l’est pour des applications ménagè-res, pour la chasse d’eau ou pour l’arrosage du jardin. Or, les trai-tements pour rendre l’eau pota-ble coûtent cher, et leur coût est reporté directement sur la facture des consommateurs. Il n’est donc pas inutile de chercher des sources d’approvisionnement alternatives, telles que la récupération de l’eau de pluie ou la réutilisation des

RÉCUPÉRATION DES EAUX DE PLUIELe cadre normatif se précise

eaux usées (voir encadré). Le Gre-nelle de l’environnement pousse dans ce sens en incitant à des éco-nomies d’eau ou à l’adaptation de la qualité de celle-ci à l’utilisation qui en est faite.

DES EXIGENCES CLAIRES

Pour que ces solutions alternati-ves soient fiables, il est indispen-sable de définir un cadre précis. L’objectif étant d’éviter les effets néfastes de pollutions du réseau sur la santé publique et sur l’envi-ronnement. Concernant la récu-pération de l’eau de pluie, la régle-mentation a évolué avec l’arrêté

du 21 août 2008 (1) qui autorise certains usages à l’intérieur du bâtiment : WC, lavage des sols ou encore, sous certaines conditions et à titre expérimental, lave-linge. Cela concerne l’habitat et certains locaux du secteur tertiaire. En sont exclus les établissements de santé, les crèches, les écoles maternelles et élémentaires.

NORME ET LIVRET

PROFESSIONNEL

Un projet de norme est également en cours : prNF P 16-005 « Systè-mes de récupération des eaux de pluie pour leur utilisation à l’in-térieur et à l’extérieur des bâti-ments ». Ses exigences seront très claires quant aux matériels, avec l’identification des systèmes, sur la conception des réseaux ou sur les volumes de stockage, avec des simulations simples pour déter-miner le volume de stockage. La norme s’intéresse également à la mise en service en proposant une inspection de l’installation avant cette mise en service.Parallèlement, un groupe de tra-

vail interministériel, animé par le CSTB avec la participation des organisations professionnelles concernées, dont l’UNCP-FFB, a été chargé d’établir un document à l’usage des professionnels pour encadrer et sécuriser les pratiques sur le terrain. Ce travail a abouti à un livret technique qui donne des indications générales sur la conception, le dimensionnement, la mise en œuvre, la mise en ser-vice, l’entretien et la maintenance des systèmes de récupération de l’eau de pluie. Il ne s’applique qu’aux eaux de pluie récupérées en aval des toitures inaccessibles au public, à l’exclusion des toi-tures en plomb ou en amiante- ciment. �

(1) Lire aussi Bâtimétiers n°13, dossier « Mieux gérer l’eau » (p. 57-61).

POUR EN SAVOIR PLUS

• UNCP-FFB (Union nationale des chambres syndicales de couverture et de plomberie de France), www.uncp.ffbatiment.fr• Le livret « eaux de pluie » est disponible sur l’espace adhérent du site de l’UNCP-FFB.

De plus en plus de maîtres d’ouvrage et de particuliers souhaitent mettre en place des systèmes de récupération des eaux de pluie. Après la récente évolution de la réglementation, une nouvelle norme est en préparation.

VERS LA RÉUTILISATION DES EAUX USÉES ? La France ne dispose pas de réglementation spécifique concernant la réutilisation des eaux usées épurées (REUE), dites aussi « eaux grises » (eaux issues des cuisines et salles de bains, à l’exclusion des eaux noires des toilettes). En revanche, au niveau européen, le sujet a été inscrit dans le programme de normalisation du CEN/TC165 « assainissement ». En attendant une réglementation claire, ces techniques sont pour le moment expérimentées et requièrent des dérogations pour leur mise en œuvre. Le code de la santé n’autorise pas leur utilisation, d’où le régime dérogatoire. Le Conseil supérieur d’hygiène publique de France (CSHPF) y est toutefois favorable, et ses recommandations prennent en compte aussi bien la sécurité sanitaire que la protection des ressources en eau. Certains grands consommateurs d’eau, comme le secteur de l’hôtellerie, restent très attentifs au développement de ces techniques dans la mesure où il y a là un important gisement d’économies. L’eau des douches, par exemple, pourrait être, après traitement, réutilisée pour les toilettes. Au plan technique, les dispositifs présents sur le marché sont modulaires ; leurs capacités vont de quelques centaines à plusieurs milliers de litres/jour d’eaux usées. Ils assurent un traitement d’épuration intégrant filtration, désinfection et dégraissage pour les eaux de cuisine, et utilisent généralement un procédé biologique aérobie.

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35 SEPTEMBRE 2010 B Â T I M É T I E R S

ÉQUIPEMENTS TECHNIQUES

Portiers d’immeubles et visiophonieLes arrêtés du 1er août 2006(1) rappellent que tout dispositif visant à permettre ou restreindre l’accès au bâtiment ou à se signaler à un occupant doit pouvoir être repéré, atteint et utilisé par une personne handicapée. Lorsqu’un dispositif met en contact visiteur et occupant, il doit permettre à une personne handicapée occupante d’entrer en communication avec le visiteur. La réglementation précise aussi que, notamment dans le cas des portiers d’immeuble, ceux-ci doivent être facilement repérables par un contraste visuel ou une signalétique répondant aux exigences de lisibilité, et ne pas être situés dans une zone sombre.

Quelles sont les exigences pour les bâtiments tertiaires (ERP notamment) avec contrôle d’accès ?Le système doit permettre à des personnes muettes, sourdes ou malentendantes de signaler leur présence et d’être informées de la prise en compte de leur appel. En particulier, les appareils d’interphonie sont munis d’un système permettant au personnel de visualiser le visiteur, quelle que soit sa taille (utilisation d’une caméra judicieusement placée et orientée, d’une caméra à champ large ou de plusieurs caméras).

Peut-on choisir d’installer un simple système de sonnette ?Un maître d’ouvrage peut choisir d’installer un portier avec un simple système de «sonnerie». Si, lorsque le visiteur actionne la sonnette, un signal sonore l’informe de son bon fonctionnement, ce signal sonore doit toutefois être doublé par un signal visuel. Dans tous les cas, à l’entrée du bâtiment, il faut permettre le repérage du bouton

F I C H E A C C E S S I B I L I T É

1 Les dispositifs doivent être situés à plus de 0,40 m d’un angle rentrant de parois ou de tout obstacle à l’approche d’un fauteuil roulant.

2 Leur hauteur doit être comprise entre 0,90 m et 1,30 m (utilisables « debout » ou « assis »).

3 L’interphone doit être muni d’un système permettant à l’occupant de visualiser ses visiteurs.Le combiné doit être équipé d’une boucle magnétique (amplification pour prothèse auditive).Les appareils à menu déroulant doivent permettre aussi l’appel par un code.

Le dispositif de déverrouillage électrique, s’il existe, doit permettre à une personne à mobilité réduite d’atteindre la porte avant qu’elle ne soit à nouveau verrouillée.

Tout signal lié au fonctionnement des dispositifs doit être sonore et visuel.

1

2

3

de sonnerie par les personnes déficientes visuelles. Cependant, s’il est choisi d’installer un interphone, la réglementation impose que cet équipement soit doublé d’un visiophone afin de ne pas créer de discrimination

Est-il obligatoire d’équiper les appartements d’un système de visiophonie dès la livraison ?Les points à vérifier lors de l’établissement de l’attestation de respect des règles d’accessibilité aux personnes handicapées (« Interphones permettant à un occupant de visualiser un visiteur » et « Interphones munis de boucle magnétique », voir schéma) ne sont contrôlés que dans le cas où le maître d’ouvrage a fait le choix d’en équiper les logements dès la construction. Dans le cas contraire, le contrôle se bornera à vérifier la partie «visiteur» du système (présence d’une caméra en pied d’immeuble) et la liaison de celle-ci à chacun des logements. Ainsi, lorsqu’une solution téléphonique est adoptée par un promoteur, les appareils choisis et utilisés par les occupants ne sont pas concernés par les arrêtés du 1er août 2006. Chaque occupant peut utiliser l’appareil de son choix, possédant les fonctionnalités adaptées à ses besoins. (1) Modifiés par les arrêtés du 30 novembre 2007.

Pour en savoir plus : Contactez votre union ou syndicat : FFIE (Fédération française des entreprises de génie électrique et énergétique) – UCI-FFB (Union des constructeurs immobiliers) – EGF-BTP (Entreprises générales de France-BTP). Voir coordonnées en page 9.

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36 B Â T I M É T I E R S SEPTEMBRE 2010

Depuis le 23 mars 2010(1), les installations photovoltaïques

sont soumises, comme n’importe quelle autre installation électri-que, à un contrôle par le Consuel (voir encadré). Selon son prési-dent, Jacques Wetzel, il était temps car « le taux de non-conformité des installations photovoltaïques constaté avant la mise en place du décret est de l’ordre de 37 % pour la France métropolitaine et les DOM, et atteint même 50 % en métropole seule. » Et, ajoute Fré-déric Maison, directeur technique et qualité du Consuel : « Parmi les non-conformités constatées, un tiers présente un risque d’électro-cution, et 15 % un risque d’incen-die ». Il ne s’agit donc pas de pro-blèmes anodins.Pourquoi une telle situation ? « Chacun peut s’improviser ins-tallateur. Sur ce marché, il y a de nombreux acteurs qui sont arrivés sans les qualifications appropriées, d’où ce résultat », argumente Jac-ques Wetzel, pour qui le contrôle des installations photovoltaïques par le Consuel devrait rapidement remettre de l’ordre : « C’est une bonne nouvelle pour les instal-lateurs qui travaillent bien. Ceux

INSTALLATIONS PHOTOVOLTAÏQUES Contrôle obligatoire par le Consuel Les installations photovoltaïques sont des systèmes électriques comme les autres. Et, comme pour les autres, le Consuel est chargé, depuis mars 2010, d’en contrôler la sécurité.

que nous côtoyons tous les jours sont heureux que le Consuel se positionne sur ce créneau. Cela va permettre de faire ressortir le savoir-faire des professionnels dignes de ce nom ».

SÉCURITÉ ÉLECTRIQUE

Frédéric Maison fait un constat similaire : « Avant même que cela ne soit obligatoire, certaines entre-prises avaient déjà choisi de faire contrôler leurs installations. Et si le constat au départ était assez som-bre, on observe avec ce contrôle une diminution significative des anomalies ».Concrètement, le contrôle, qui ne concerne que la sécurité élec-trique – et non la performance – s’exerce en toute logique sur la partie électrique de l’installa-tion ; l’aspect étanchéité couver-ture, par exemple, n’en fait pas partie. Effectués par sondage, les contrôles sont suffisamment fré-quents pour que les contrôleurs puissent se faire une idée de l’ap-

titude des installateurs. « Les non-professionnels – ceux qui, a priori, ne possèdent pas les qualifications requises – ainsi que les nouveaux arrivants sur le marché, sont sys-tématiquement contrôlés, pré-cise Frédéric Maison. Pour les autres, la fréquence est de 20 % en moyenne ». Au final, une ins-tallation réalisée dans le respect des règles de sécurité est un bon indicateur de qualité globale. �

(1) Décret n° 2010-301 du 22 mars 2010 modifiant le décret n° 72-1120 du 14 décem-bre 1972 relatif au contrôle et à l’attestation de la conformité des installations électri-ques intérieures aux règlements et normes de sécurité en vigueur.

LES NON-CONFORMITÉS LES PLUS COURANTES

36 % : problèmes de

raccordement à la terre ou de

différentiel

32 % : absence d’étiquette

stipulant le caractère de risque

électrique du panneau

11 % : mise en œuvre (exemple :

connexions mal serrées)

6 % : absence de disjoncteur ou

disjoncteur inaccessible

4 % : canalisation non protégée

contre les surintensités

LE CONSUELLe comité national pour la sécurité des usagers de l’électricité (Consuel) est une association reconnue d’utilité publique, agréée pour viser les attestations de conformité des installations électriques. Tout distributeur d’électricité, avant de procéder à la mise sous tension d’une installation nouvelle ou rénovée, est tenu en effet d’exiger une attestation de conformité de cette installation aux règles de sécurité en vigueur. Ces attestations (établies sur formulaires Cerfa) sont remplies par les installateurs eux-mêmes, sous leur responsabilité, puis elles sont visées par le Consuel. Le Consuel compte 350 collaborateurs dont 215 inspecteurs qui réalisent chaque année quelque 220 000 interventions.

ÉQUIPEMENTS TECHNIQUES

POUR EN SAVOIR PLUS

• FFIE-FFB (Fédération française des entreprises de génie électrique et énergétique), tél. : 01 44 05 84 00, www.ffie.fr• www.consuel.com

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39 SEPTEMBRE 2010 B Â T I M É T I E R S

FINITIONS/AMÉNAGEMENT

Fournir une solution globale pour collecter et valoriser les dalles textiles usagées : c’est l’objectif d’un programme lancé en Ile-de-France par l’UFTM(1), en partenariat avec l’UNRST-FFB.

près un peu plus de deux ans de préparation, l’UFTM met en place « Optimum by

UFTM » : un programme de récu-pération des moquettes usagées issues des chantiers de rénovation, via les entreprises de mise en œuvre de revêtements de sol, pour valori-ser au mieux les matières premières

DALLES DE MOQUETTES USAGÉES Vers une filière de recyclage dédiée

Acollectées (surface et envers). « Pour l’instant, le programme ne concerne que les dalles car, n’étant pas collées, elles sont plus faciles à collecter et moins lourdes que les rouleaux », précise Gérard Lalonde, prési-dent de l’UFTM. Il y a une dizaine d’années, une démarche lancée au niveau européen, qui concer-

POUR EN SAVOIR PLUS

• UNRST-FFB (Union nationale des revêtements de sols techniques de la Fédération française du bâtiment), tél. : 01 40 69 51 45, www.unrst.com• Back office Optimum by UFTM, tél. : 03 20 51 99 55

nait tous types de moquettes, avait échoué. « Ce défi était trop ambi-tieux. Fort de cette expérience, et après une étude menée avec l’École des Mines de Douai (59), nous nous sommes limités aux dalles afin de nous inscrire dans une dynami-que de succès. » La stratégie d’Opti-mum by UFTM n’en est pas moins ambitieuse. « Nous souhaitons ser-vir de façon pérenne les intérêts col-lectifs de tous les acteurs de la filière des revêtements de sol textiles en France, et contribuer à la réduction de notre impact environnemen-tal par la maîtrise des processus de valorisation énergétique des matiè-res premières ». CONTENANTS

À DÉCHETS LIVRÉS

ET ENLEVÉS SUR SITE

« Pour mener à bien ce projet, de nombreux partenaires se sont engagés. Tout d’abord, l’UNRST-FFB, qui a conçu avec nous le pro-gramme Optimum, pour la col-lecte des produits sur les chantiers concernés, et avec qui l’UFTM sou-haite créer une association pour

promouvoir le programme auprès des différents acteurs de la profes-sion », révèle Gérard Lalonde. Égale-ment impliqués : la distribution spé-cialisée (qui peut offrir des points de collecte lors de travaux de réno-vation plus diffus), Vanheede, une entreprise belge de collecte et valori-sation des déchets textiles, ainsi que le transporteur KTO. « Les profes-sionnels disposent ainsi d’une solu-tion globale pour ne plus mettre les dalles usagées et les chutes de pose à la décharge », poursuit Gérard Lalonde. Le programme s’appuie sur un système logistique flexible afin d’aider les entreprises à trier et collecter leurs déchets. Pour les petits et moyens chantiers, un « Big Bag » – un sac de format 80 x 120 cm – est livré par l’expéditeur UPS. Décliné en version « Big Bag+ » avec palette, il est fourni par KTO. Ce dernier transporte aussi les palettes embal-lées sous film plastique pour les moyens et grands chantiers. Ces dif-férents contenants sont enlevés sur site par le transporteur après ren-dez-vous. Un back office a été mis en place pour informer, enregistrer les commandes et assurer la traçabi-lité de l’opération. Après réception, contrôle et acceptation des déchets, l’entreprise reçoit un certificat déli-vré par Vanheede. Son avantage : il peut être utilisé auprès des clients et donneurs d’ordre.Pour l’instant, Optimum by UFTM fait l’objet d’un test grandeur nature en région parisienne, avant d’être étendu fin 2011 au territoire natio-nal. À terme, il pourrait viser les autres produits textiles, en adap-tant les dispositifs de collecte et de valorisation. �

(1) Union française des tapis et moquettes.

LES DALLES TEXTILES USAGÉES peuvent être collectées dans un « Big Bag » ou sur palette, avant d’être enlevées sur site par un transporteur.

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FTM

« CHACUN DOIT PARTICIPER À L’EFFORT ENVIRONNEMENTAL »Alain Pierre, directeur général du groupe Bangui, à Nanterre (92).

« En tant qu’entreprise pilote pour la mise en place d’Optimum by UFTM, nous pensons que ce programme va dans le sens de l’histoire. Chacun doit participer à l’effort environnemental. En outre, c’est un argument de vente et un outil de différenciation. Certes, le tri sélectif prend du temps et coûte de l’argent. Il faut former les chauffeurs et sensibiliser les soliers. Et plusieurs questions restent en suspens : où stocker le produit des collectes ? Pendant combien de temps ? Comment en répercuter le coût, normalement payé par le client final ? Il faut une filière complète telle que l’organisent l’UFTM et l’UNRST-FFB. Les fabricants vont-ils aussi s’impliquer ? Feront-ils apparaître dans le prix des dalles une éco-contribution ? Ce programme soulève aussi la question d’une évolution de nos offres. Pourquoi ne pas louer les moquettes à nos clients, avec un contrat d’entretien et de récupération, plutôt que de les vendre ? »

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40 B Â T I M É T I E R S SEPTEMBRE 2010

ublié en décembre 2009, le nouveau NF DTU 52.2 transpose les trois anciens

Cahiers des prescriptions techni-ques (CPT) pose collée en travaux neufs, murs intérieurs, murs exté-rieurs et sols intérieurs/extérieurs P3 (bureaux, salles de classe, etc.).

CHANGEMENTS

DANS LES SOLS

En sols, sont considérés comme neufs les travaux exécutés sur sup-port n’ayant jamais été revêtu. Autre modification : les pro-

CARRELAGE COLLÉ EN NEUF CE QUI

P

« DTU 52.2 : LE POINT DE RÉFÉRENCE SUR LES MARCHÉS » Armand Contessi, entreprise Damaco SARL à Villepinte (93), spécialisée dans la pose de revêtements carrelés en façade.

« Le DTU 52.2 va bouleverser la manière de voir du gros œuvre. En effet, il précise que la pose collée d’un revêtement carrelé n’est autorisée que sur béton ouvert, sans aspect glacé, et avec reprofilages limités à 7 mm. Cette opération n’est pas onéreuse, et rapide si elle est réalisée au fur et à mesure. Il suffit de nettoyer à haute pression à l’avancement du décoffrage. Elle n’incombe pas au carreleur, qui devra être vigilant à la réception du support. Si le béton n’est pas ouvert, il doit signaler qu’une intervention est à faire, ou ne pas accepter le support. Cette évolution, en accord avec les maçons, est due aux nombreux décollements de carreaux en façade, liés aussi à une mauvaise mise en œuvre. Cette pathologie, consécutive à un problème de cohésion entre la colle et le support, est récurrente. Ce NF DTU 52.2 généralise aussi l’utilisation des mortiers-colles C2S sur toute la façade. Auparavant, nous collions en C2 jusqu’à six mètres, ce qui pouvait être source d’erreur. Enfin, ce DTU précise que le désaffleurement(1) doit être inférieur ou égal à un tiers de la largeur du joint. Ceci garantit l’absence de casse du carreau en façade. Mais cette tolérance peut être un peu trop grande et difficile à faire accepter au maître d’ouvrage. Les carreleurs vont donc devoir penser en priorité à contenter l’œil ! »(1) L’écart entre les rives de deux éléments adjacents, mesuré perpendiculairement au plan de collage.

POUR EN SAVOIR PLUS

UNECB-FFB (Union nationale des entrepreneurs céramistes du bâtiment), tél. : 01 40 69 58 20, www.unecb.ffbatiment.fr

tections lourdes en béton et les chapes asphaltes sont désormais visées comme support. En outre, la pose collée directe est admise si la tolérance de pla-néité du support est inférieure ou égale à des valeurs définies selon le format du carreau et le type de mortier-colle. Ainsi, le maître d’œuvre doit maintenant fournir l’indication des formats de car-reaux pour définir l’exigence de planéité du support. De plus, si le DTU 52.2 dispose désormais que l’eau dévalant d’un terrain natu-

Si elle est nécessaire, elle est réa-lisée avant le revêtement et por-tée aux Documents particuliers du marché (DPM), qui regrou-pent toutes les dispositions com-plémentaires non prévues dans le CCS. En précisant la responsabi-lité de celui qui doit réaliser ces travaux, les DPM cadrent les pres-tations.Pour les supports, finis les enduits classés Meruc, la certification CSTBat des monocouches. Désor-mais, leur nature est harmonisée avec celle du NF DTU 26.1 relatif aux travaux d’enduits de mortiers. À souligner : ce nouveau NF DTU 52.2 prend aussi en compte la sécurité des compagnons et des ouvrages. Ainsi, les échafauda-ges volants sont interdits. Au-delà de trois mètres, la pose en faça-des s’effectue sur des échaudages à plate-forme de travail fixe ou à plate-forme mobile stabilisée au sol. De plus, un contrôle de la réa-lisation de la façade carrelée devra être effectué tous les 100 m2 avec au minimum cinq essais. Le but : mesurer la qualité de l’écrasement des sillons du produit, qui doit être homogène d’au moins 70 % sous les carreaux. Qu’il s’agisse d’auto-contrôle ou d’une vérification demandée par le maître d’œu-vre, ces tests vont s’accompagner d’un rapport avec photographies. Pour limiter les risques de décolle-ment et assurer la sécurité des pas-sants. �

Le nouveau NF DTU 52.2 relatif à la pose collée en travaux neufs de carrelage vise aussi les façades et les sols. Après les murs intérieurs traités dans Bâtimétiers n°19, voici un récapitulatif des principales modifications pour ces applications.

rel surplombant une terrasse doit être récupérée avant de l’attein-dre, ces travaux ne sont pas réali-sés par le carreleur, selon le Cahier des clauses administratives spécia-les types (CCS). Ce dernier précise aussi que l’éli-mination (obligatoire) du produit de cure éventuel doit faire l’ob-jet d’un avenant au marché si le maître d’ouvrage ne l’a pas prévu. En ce qui concerne la pose collée directe, celle de pierres naturel-les sensibles aux taches est inter-dite sur plancher collaborant en acier. En revanche, le format autorisé des carreaux augmente : jusqu’à 3 600 cm2 pour les pierres naturelles et les carreaux cérami-ques sur plancher à eau chaude, à condition d’utiliser un mortier-colle C2S. En extérieur, ces for-mats montent jusqu’à 2 200 cm2 pour les carreaux céramiques et 3 600 cm² pour les pierres natu-relles.

FAÇADES : DE LA HAUTEUR

Pour ce qui concerne la pose col-lée de carreaux céramiques et assimilés en façades (murs exté-rieurs), le nouveau NF DTU 52.2 indique que désormais la surface support en béton banché doit être non brillante (voir encadré). Le CCS rappelle que, « après examen du support, l’attention du maî-tre d’ouvrage sera attirée sur l’ab-sence éventuelle d’ouverture de béton banché. Son traitement fera l’objet d’un avenant ». Autre point important souligné par le DTU 52.2 – car ce n’est pas le rôle d’un revêtement carrelé –, ces travaux de pose collée en extérieur n’assu-rent pas l’étanchéité de l’ouvrage.

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41 SEPTEMBRE 2010 B Â T I M É T I E R S

FINITIONS/AMÉNAGEMENT

ÉLÉMENTS DE REVÊTEMENTS À COLLER HAUTEUR DE FAÇADE (H) ET TYPE DE MORTIER

Nature Surface (cm2) H > 6 m H > 28 m (y compris les 6 premiers mètres)

Mosaïque en pâte de verre ou en émaux de Briare S ≤ 120 C2S1/S2 Façade C2S1/S2 Façade

Plaquettes murales de terre cuite S ≤ 231 C2S1/S2 Façade C2S1/S2 Façade

Carreaux de terre cuite S ≤ 300 C2S1/S2 Façade C2S1/S2 Façade

300 < S ≤ 900 C2S1/S2 Façade Pose collée non admise

Carreaux étirés ou pressés, à l’exclusion des carreaux BIa ; S ≤ 2 000 C2S1/S2 Façade C2S1/S2 Façade

pierres naturelles de porosité ouverte > 2 % 2 000 < S ≤ 3 600 C2S1/S2 Façade Pose collée non admise

Carreaux pleinement vitrifiés BIa, S ≤ 2 000 C2S1/S2 Façade C2S1/S2 Façadepierres naturelles de porosité ouverte ≤ 2 %

QUE COLLER EN FAÇADE ?

SOL INTÉRIEUR SOL

CAS GÉNÉRAL EXTÉRIEUR

SUPPORT SANS CHAUFFAGE AU SOL AVEC CHAUFFAGE(1) SUR VIDE SANITAIRE

DU LOCAL NON CHAUFFÉ

S(2) ≤ 2 000 cm² S ≤ 3 600 cm² S ≤ 3 600 cm² S ≤ 3 600 cm² et E(3) > 0,5 %

Dallage sur terre-plein C1 sauf pierres C2 *C2S1/S2 Sans objet C2 naturelles C2

Plancher dalle avec continuité sur appuis :- dalle pleine en BA (béton armé) coulée in situ- dalle pleine coulée sur prédalles en BA- dalle pleine coulée sur prédalles en BP (béton précontraint)

Plancher en béton coulé sur bacs acier collaborants : C2 C2 *C2S1/S2 *C2S1/S2 C2avec continuité sur appuis

Plancher constitué de dalles alvéolées en BP ou BA : avec dalle collaborante rapportée en BA, avec continuité sur appuis

Plancher nervuré à poutrelles en BA ou BP et entrevous : - à entrevous de coffrage avec dalle C2 C2 *C2S1/S2 *C2S1/S2 C2 de répartition complète coulée en œuvre

- à entrevous porteurs sans dalle de répartition complète coulée en œuvre

Chape ou dalle sur isolant ou couche de désolidarisation :

C1 sauf pierres C2 *C2S1/S2 C2

- plancher support avec continuité sur appuis naturelles C2

Protection lourde sur étanchéité NF DTU 43.1 C2

NF DTU 43.6 C2 C2

Chape ou dalle adhérente Se reporter au cas du support (plancher ou dalle)

Chape asphalte C2 C2

(1) Conforme aux NF P52-302 et NF P52-303 (DTU 65). (2) S = surface des éléments de revêtement. (3) E = absorption d’eau des éléments de revêtement* Par C2S1/S2, il faut comprendre C2S1 ou C2S2, mortier-colle déformable ou hautement déformable. Pose collée non admise

CHOISIR LE BON FORMAT DE CARREAUX ET LE MORTIER-COLLE ADAPTÉ AUX SOLS

Carreaux céramiques : S ≤ 2 200 cm², pierres naturelles : S ≤ 3 600 cm²

SOL

EXTÉRIEUR

C2

C2

C2

C2

Carreauxcéramiques:S ≤ 2200

qqcm²,

pierresnaturellesp

:S ≤ 3 600 cm²

CHANGE EN SOLS ET EN FAÇADES

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42 B Â T I M É T I E R S SEPTEMBRE 2010

FINITIONS/AMÉNAGEMENT

Pour répondre aux attentes de marchés toujours plus exigeants, le GEPI (Groupement des entreprises de peinture industrielle) met en place des formations qualifiantes et noue des partenariats avec de grands donneurs d’ordre.

Le secteur de la peinture indus-trielle vit une profonde muta-

tion : érosion progressive de ses effectifs, fortes évolutions tech-niques, exigences de plus en plus élevées en matière de qua-lité (certification ISO 9001), de sécurité (certification MASE, GEHSE, VCA…) et de préser-vation de l’environnement. Face à des besoins croissants de main d’œuvre qualifiée, l’offre de for-mation est insuffisante. La profes-sion a donc décidé de s’organiser pour proposer aux futurs collabo-rateurs une qualification recon-nue et un parcours de formation en adéquation avec les besoins de la filière. D’où la création du cer-tificat de qualification profession-nelle (CQP) « Peintre anticorro-sion », à l’initiative du GEPI, qui souhaite ainsi doter la profession de référentiels « Emploi, Com-pétences et Formation ». Cette

PEINTURE INDUSTRIELLE Qualification et reconquête des marchés

démarche favorise l’adhésion des salariés et des entreprises du sec-teur, et contribue à la reconnais-sance de ce corps de métier. Pour les personnels qui souhaitent évo-luer au sein de leur entreprise, un

CQP « Chef d’équipe anticorro-sion » a aussi été créé en 2008. Par ailleurs, un partenariat a été noué avec EDF branche Éner-gie pour développer une qua-lification « Revêtement béton »

avec option Stratification, à des-tination des intervenants en sites nucléaires. EDF dispose ainsi de personnels formés et répondant aux contraintes du secteur dans ce milieu sensible. Le GEPI a aussi établi en 2009 un partenariat avec RTE (Réseau de transport d’élec-tricité), concernant les pylônes. Une charte « progrès Peinture » a été signée, avec la mise en place d’un pack formation développé sur trois axes : risques de hau-teur, risques électriques et gestes professionnels. D’autres partena-riats sont prévus en 2010, afin de continuer à développer la forma-tion au plus près des spécificités de chaque secteur industriel. �

POUR EN SAVOIR PLUS

GEPI (Groupement des entreprises de peinture industrielle), tél. : 01 40 69 53 74, www.gepi.fr

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« Chaque année, nous mettons en place un plan de formation qui nous permet d’adapter le niveau de compétences de nos collaborateurs aux référentiels de la profession. Depuis la mise en place du CQP « Peintre anticorrosion », nous avons pu associer la formation sur la sécurité, à laquelle nous attachons beaucoup d’importance, à un cursus plus spécialisé dans les domaines techniques. Ce CQP nous offre une solution de formation externe très complémentaire de notre centre de formation interne. Cette démarche fidélise nos collaborateurs peu ou pas diplômés en leur permettant d’accéder au statut d’ouvrier professionnel. Elle s’inscrit aussi dans notre politique d’amélioration

permanente de la qualité. Par ailleurs, la qualification « Revêtement béton » nous a permis d’élargir le gisement de compétences disponibles sur notre chantier de l’EPR (réacteur pressurisé européen), à Flamanville. Le partenariat noué dans ce cadre avec EDF a été un atout incontestable pour répondre aux exigences de ce marché spécifique. Une cinquantaine de personnes, recrutées localement avec l’appui de la Région et du Pôle Emploi, ont ou vont bénéficier de cette formation. L’intégration au sein de l’entreprise est complétée par le tutorat, indispensable à l’accompagnement des nouveaux collaborateurs sur la voie de la qualification. »

Joséphine Di Bartoloméo, chargée de formation, mobilité et recrutement, groupe Prezioso-Technilor, Saint-Clair-du-Rhône (Isère).

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44 B Â T I M É T I E R S SEPTEMBRE 2010

FINITIONS/AMÉNAGEMENT

Le DTU 59.1 « Travaux de pein-ture des bâtiments » définit,

entre autres, trois catégories de finition et les conditions de récep-tion des supports. Fait assez rare pour être souligné : sa révision, engagée par l’UPPF-FFB en juillet 2009, suscite un réel engouement

Le béton ciré couvre les sols des habitations, des musées,

des hôtels de luxe… Pourtant, à l’origine, le dallage béton est un sol industriel, apprécié pour sa résistance aux contraintes d’ex-ploitation. Dès les années 80, avec l’avènement des surfaces commer-ciales, il devient aussi un dallage esthétique, facile à entretenir. Pour révéler ses autres qualités, il a suffi d’ajouter une finition de surface : une cire adaptée, à appliquer dans

Les peintres boostent la révision du DTU 59.1

BÉTON CIRÉ Une mise en œuvre à bien maîtriser

de la part des peintres. Et pour cause ! Leur environnement pro-fessionnel n’a cessé d’évoluer ces dernières années, à l’image de la généralisation des peintures sans COV (composés organiques vola-tils). Mais le DTU 59.1, lui, n’a pas évolué depuis 2000. Ainsi,

les règles de l’art. Qu’est-ce que le béton ciré ? Différentes techni-ques répondent à cette dénomi-nation : dallage teinté au sens du DTU 13.3, chape et dalle teintées au sens du DTU 26.2, et enduit de sol teinté. Et pourquoi pas demain les chapes fluides tein-tées ? Aujourd’hui la technique du béton ciré se doit d’être encadrée et normalisée, tant au niveau tech-nique qu’au niveau assurabilité de l’ouvrage par l’entreprise. Ouvrage de finition, le béton ciré doit être réfléchi dès la concep-tion en neuf : les professionnels doivent donc se poser les bon-nes questions. S’agit-il d’un dal-lage, d’une dalle, d’une chape ? Les murs et cloisons sont-ils réa-lisés avant ou après ? Quelles nor-mes consulter pour l’épaisseur, les armatures, la qualité du béton ou du mortier, etc. ? Le durcisseur de surface teinté doit-il être incor-poré ? Cette couleur plus facile à

dans le domaine de la couleur que le DTU n’aborde pas (hor-mis le chapitre consacré aux tein-tes foncées en façade, qui ne sera pas modifié), une attention par-ticulière va être portée lors du processus de révision à la prépa-ration des supports bois. Au cha-pitre réception de supports, le DTU 59.1 laisse encore un vide du côté des plafonds. Parce que les maîtres d’ouvrage attendent des supports qu’ils pré-sentent le même aspect sur toute la surface, ils les inspectent pres-que à la loupe, en lumière rasante. Si le DTU 59.1 a prévu des condi-tions de réception pour les murs (en se positionnant à deux mètres avec un éclairage d’incidence nor-male selon un angle de 70 °), il ne prévoit rien pour la récep-

maîtriser sera-t-elle appliquée par saupoudrage ou coulis ? En outre, lors des opérations de talochage et de lissage à la truelle mécanique, le pied des murs doit être réalisé avec soin quand l’outil mécanisé n’y a pas accès. La cure est recom-mandée, et les joints de retraits réalisés conformément au plan de calepinage. L’éventuel produit de cure est décapé un mois après le coulage, puis la cire appliquée.

tion des plafonds. Autre lacune : les plafonds sont souvent en pla-ques cartonnées, suspendus, avec des trous de spots affleurants. Or, cet éclairage met en exergue des défauts qui ne seraient pas appa-rents si les lumières étaient ajus-tées à environ 30 cm du plafond. Si un DTU se construit à partir d’un consensus de toutes les par-ties concernées, les peintres vont devoir se mobiliser pour que ces usages soient pris en considéra-tion lors de la révision. L’UPPF- FFB les invite à apporter leur contribution. �

Autant de points techniques à res-pecter et à maîtriser pour que le béton ciré apporte toute satisfac-tion au client, à qui il faut remet-tre la fiche d’entretien spécifique à la finition réalisée. �

NOUVELLE QUALIFICATION CHAPE INCORPORÉE

À l’initiative de la FFB, une

nouvelle qualification Qualibat a

été créée, la 2163 : Dallages et

dalles béton ciré ou assimilé

(entreprise qui réalise en

intérieur un dallage ou une dalle

en béton avec incorporation de

durcisseur, dont la finition dite

« cirée » est obtenue par

application d’une cire ou d’un

bouche-pores).

LE DTU 59.1 TRAVAUX DE PEINTURES DES BÂTIMENTS

Il s’applique :

• À l’extérieur et à l’intérieur des bâtiments.

• Aux travaux neufs de peinture et vernis, sur tous subjectiles

tels que béton, mortiers de ciment, plâtre, bois, métaux ferreux

et non ferreux.

• Aux travaux de rénovation exécutés sur anciens fonds peints

ou non peints.

Il ne s’applique pas :

• Aux subjectiles de sols qui relèvent du DTU 59.3.

• Aux revêtements plastiques épais qui relèvent du DTU 59.2.

• Aux réfections de façade en service par revêtement

d’imperméabilité qui relèvent du DTU 42.1.

• Aux subjectiles de structures métalliques quand elles relèvent

de spécifications propres aux bâtiments industriels.

POUR EN SAVOIR PLUS

UNESI-FFB (Union nationale des entrepreneurs de sols industriels), tél. : 01 40 69 51 54, www.unesi.ffbatiment.fr

POUR EN SAVOIR PLUS

UPPF-FFB (Union professionnelle peinture finitions), tél. : 01 40 69 53 73, www.uppf.ffbatiment.fr

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NE

SI-

FFB

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Nécessaire quand la fabrication et la pose se distinguent nettement, l’atelier permet aux professionnels du bâtiment de mieux maîtriser leur organisation en échappant aux aléas des chantiers. Dans la période actuelle de forte tension concurrentielle, c’est aussi un bon moyen d’améliorer sa productivité, donc sa compétitivité – sans se transformer en industriel pour autant.

’évolution réglementaire et la crise financière entraînent une muta-tion sans précédent des métiers du bâtiment, entre exigences

accrues de performances et contraintes de compétitivité. Dans ce contexte où il faut produire mieux et moins cher, la préfabrica-tion en atelier et l’industrialisation peuvent- elles constituer des voies de progrès pour les

L’ATELIER POUR AMELIORER LA PRODUCTIVITE

Lmétiers du bâtiment ? Dans quelles limites ? À quelles conditions ? Pour le mesurer, Bâti-métiers est allé à la rencontre d’entrepreneurs qui pratiquent tous l’atelier et a recueilli leurs témoignages. Pour les uns, l’atelier est un héritage, sou-vent dans la lignée d’une tradition de métier ; pour les autres, une création. L’intérêt qu’ils y trouvent et l’utilisation qu’ils en font reflè-

tent la diversité des métiers du bâtiment. Le point de départ commun est l’amélioration de la gestion du temps, aux deux sens du terme : les intempéries, dont il faut se proté-ger pour assurer la continuité de la produc-tion ; le planning chantier ensuite, dont on a tout intérêt, dès qu’on le peut, à s’affranchir pour travailler en temps « masqué ». Dans tous les cas, il s’agit de privilégier et d’optimiser la productivité. À l’atelier, les paramètres de fabrication peuvent être mieux maîtrisés, les moyens mutualisés, adaptés sur mesure. Il s’ensuit une amélioration de la qualité, des conditions de sécurité et de travail des sala-riés, etc., au prix d’efforts d’organisation et d’une anticipation de l’activité qui ne trans-forment pas pour autant les professionnels du bâtiment en industriels. Pour tous, la fina-lité de l’activité reste en effet le chantier, pas la production. C’est là leur raison d’être, l’ob-jectif qui valorise leur savoir-faire et le bon-heur du métier. Sans confusion des genres, ils restent eux-mêmes : des entrepreneurs qui savent s’inspirer avec pragmatisme d’un modèle qui a fait ses preuves et y prélever les idées qui leur permettent de se concentrer sur leur valeur ajoutée. �

46 B Â T I M É T I E R S SEPTEMBRE 2010

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DOSSIER RÉALISÉ EN PARTENARIAT AVEC

47 SEPTEMBRE 2010 B Â T I M É T I E R S

« Le plâtre et staff représente 80 % de notre activité, et la fabrication plus des deux tiers du temps consacré à un chantier. Ce que l’on fabrique, ce sont des ornements, moulures, colonnes, pilastres et corniches qui servent, à

l’intérieur comme à l’extérieur du bâtiment, à la décoration et à l’em-bellissement, parfois à la dissimulation de réseaux techniques. Certaines réalisations peuvent également avoir une fonction coupe-feu. Il est pos-sible de fabriquer sur chantier ; il suffit pour cela d’avoir un espace abrité et des moyens de séchage. Mais si nous voulons optimiser notre travail, rien ne vaut l’atelier. Nous y disposons de tout le matériel nécessaire pour la fabrication : la table de marbre, le pétrin, les gamattes et cuvettes pour gâcher, les couteaux, les brosses à staffer, les moules, etc. À l’atelier, nous organisons chaque projet en préparant à l’avance des éléments qui ne seront posés que plus tard, et là, personne ne nous dérange, ni n’observe nos méthodes pour copier notre savoir-faire et nos petits secrets de fabri-cation. Une fabrication bien gérée en atelier, c’est du temps gagné sur le chantier. C’est ainsi que nous travaillons, avec en général deux compa-gnons qui effectuent la pose. »

Pour bien gérer son travail, il faut un atelierRomuald Bouviolle

ENTREPRISE : Agencement staff orléanais

MÉTIERS : plâtrerie, staff, menuiserie, ébénisterie

CRÉATION : 2006

EFFECTIF : 3 personnes

CA : 180 000 Ð

LOCALISATION : Olivet (Loiret)

« Personne n’observe nos méthodes, ne copie notre savoir-faire et nos petits secrets de fabrication. »ROMUALD BOUVIOLLE - AGENCEMENT STAFF ORLÉANAIS

« Le métallier-serrurier est sans doute l’un des plus concernés par la problématique de l’atelier, puisqu’il conçoit et fabrique des ouvrages qu’on ne trouve pas dans le commerce. Cette capacité à imaginer et développer des solutions parallèlement à l’exécution est pour nous partie intégrante du métier. Nous ne voulons surtout pas nous

en déposséder, car c’est elle qui nous permet de valoriser notre maîtrise technique. Dès les années 90, nous nous sommes clairement positionnés sur la valeur ajoutée. Cette orientation s’est traduite dans la composition de l’effectif : la part des équipes de gestion de projet (études, conception, etc.) a progressé de 15 à 45 %, tandis que le nombre global de collaborateurs est passé d’environ 80 dans les années 1980 à une trentaine aujourd’hui. Cette organisation resserrée, assise sur des compétences de haut niveau, nous amène à faire beaucoup appel à l’intérim et à la sous-traitance pour les travaux courants. Elle nous protège des incertitudes des appels d’offres et des baisses de charge. Au niveau de l’atelier, nous nous concentrons sur le pliage et l’assemblage, qui demandent beaucoup d’expérience. Notre équipe travaux est composée exclusivement de chefs d’équipe. Ce sont eux qui font les relevés ; ils travaillent avec le bureau d’études, fabriquent à l’atelier, encadrent les intérimaires avant d’assurer la pose. En somme, nous avons gardé l’attrait de l’artisanat, mais acquis des méthodes industrielles. »

ENTREPRISE : CMR (Constructions métalliques Richard)

MÉTIERS : serrurerie-métallerie

CRÉATION : 1955

EFFECTIF : 30 personnes

CA : 8 MÐ.

LOCALISATION : La Chapelle- Heulin (Loire-Atlantique)

Valoriser notre maîtrise techniqueLouis Richard

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« L’atelier ? Nous avons pratiqué avant de nous équiper. Sur nos opérations de construction neuve, nous avions un chef de chantier qui fonctionnait en atelier forain, préfabriquant à la chaîne l’ensemble des éléments de tuyauterie répétitifs. L’idée de nous doter d’un atelier s’est

alors imposée. Nous avons emménagé en 2008 dans nos locaux actuels, plus vastes, construits autour de l’atelier. Nous y réalisons la totalité de nos éléments de tuyauterie hors planning chantier, de façon à ce que les équipes de pose n’aient plus qu’à les mettre en place. Dans la foulée, nous avons décidé de traiter la totalité des connexions de ces tuyauteries par sertissage ou raccords vissés, pour limiter le transport d’outillage sur chantier. Cette orientation a ses contraintes : les relevés et plans d’incorporation doivent être très précis – c’est la mission du bureau d’études –, et elle nécessite d’impulser une solidarité interne à l’entreprise, car les équipes sur chantier perdent une des composantes de leur métier, le soudage. La mise en place a demandé environ un an, mais l’intérêt est évident. Nous réalisons davantage de chantiers dans de meilleures conditions de qualité. Dans la conjoncture actuelle, cette amélioration de notre compétitivité ne nous a pas permis d’améliorer nos marges mais de rester concurrentiels. Aujourd’hui, l’atelier est une bouée qui nous permet de passer le cap d’une période difficile. »

ENTREPRISE : Quesnel SA

MÉTIERS : génie climatique, plomberie, électricité

CRÉATION : 1968

EFFECTIF : 48 personnes

CA : 4 MÐ

LOCALISATION : Vannes (Morbihan)

De l’atelier forain à l’atelier intégréBertrand Quesnel

« En taille de pierre, il y a toujours eu un atelier sur le site de l’entreprise, en plus des ateliers forains installés sur les chantiers. Cela dit, cet atelier restait une installation sommaire, protégée des intempéries mais ouverte sur l’extérieur. Il y a une dizaine d’années, nous avons fait le choix de la modernisation pour réintégrer le gros de nos

productions et améliorer notre productivité. Nous disposons aujourd’hui d’un atelier fermé, équipé d’une cabine d’aspiration – qui permet de récupérer les poussières siliceuses propres aux pierres que l’on travaille dans la région (grès) –, d’appareils de levage, d’outils pneumatiques, etc., qui peuvent être mutualisés. Lorsque nous avons démarré avec cet équipement, nous avons constaté un gain de productivité de l’ordre de 20 à 30 %. Actuellement, 95 % des pièces sont taillées à l’atelier. Le métier des compagnons ne s’est pas appauvri car, en dehors d’un petit noyau qui préfère le travail de l’atelier, les autres assurent la taille et la pose. Cette organisation se révèle également judicieuse pour la transmission du métier, car l’apprentissage est bien plus facile à gérer dans le cadre d’un atelier. »

L’ENTREPRISE : France Lanord et Bichaton

MÉTIERS : maçonnerie gros œuvre, taille de pierre, agencement

CRÉATION : fin XIXe siècle

EFFECTIF : 100 personnes

CA : 9,4 MÐ

LOCALISATION : Heillecourt (Meurthe- et-Moselle)

Un gain important de productivitéOlivier Crancee

« Pour la transmission du métier, l’apprentissage est bien plus facile à gérer dans le cadre d’un atelier. » OLIVIER CRANCEE FRANCE LANORD ET BICHATON

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DOSSIER L‘ATELIER

49 SEPTEMBRE 2010 B Â T I M É T I E R S

MARQUAGE CE : OBLIGATOIRE OU PAS ?Lorsque le marquage CE est en vigueur sur une famille de produits, les entreprises qui fabriquent ces produits et qui les mettent elles-mêmes en œuvre n’ont pas l’obligation de les marquer CE.

Dans le cas où leur production est revendue à un tiers qui mettra en œuvre, le marquage CE devient obligatoire.

Un choix pour rester maître de sa prestationThierry Dauchelle« La décision de s’équiper d’un atelier s’est imposée comme une nécessité peu après la création de l’entreprise. En charge du lot CVC (chauffage, ventilation, climatisation) d’un important chantier, nous avions sous-traité le lot gaines de ventilation à une entreprise qui n’a pas tenu ses délais et nous a fait prendre du retard à la livraison. Nous nous sommes donc équipés d’un atelier de tôlerie pour maîtriser notre prestation de A à Z.

Nous avons vite compris l’intérêt de disjoindre notre planning de travail des plannings chantiers en préfabriquant. Le travail en temps masqué nous a permis de lisser notre activité, de produire dans de meilleures conditions et de ramener notre temps d’intervention sur chantier au montage. À partir de là, l’entreprise a décidé de se spécialiser dans la préfabrication de sous-ensembles de chaufferies et de sous-stations et s’est équipée d’un atelier de 1 100 m2 doté de tout le matériel nécessaire : presse, cisailles, postes de soudure, découpe plasma, ponts levants, scies électriques… Notre offre s’est trouvée valorisée vis-à-vis des maîtres d’ouvrage, car le temps d’indisponibilité pour travaux se réduit au temps d’installation. Par ailleurs, Coprecs a pu élargir son rayon d’action et accéder à des projets hors de portée en approche classique, comme des chaufferies en toiture-terrasse, en région parisienne. Nous essayons de réaliser de plus en plus de projets de ce type. »

ENTREPRISE : Coprecs (Coopérative rémoise d’électricité chaufferie sanitaire)

MÉTIERS : génie climatique, plomberie, électricité

CRÉATION : 1984

EFFECTIF : 85 personnes

CA : 8 MÐ

LOCALISATION : Reims

« Nous nous sommes équipés d’un atelier de tôlerie pour maîtriser notre prestation de A à Z. » THIERRY DAUCHELLE - COPRECS (COOPÉRATIVE RÉMOISE D’ÉLECTRICITÉ CHAUFFERIE SANITAIRE)

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journée, nous pouvons installer 30 tonnes d’éléments préfabriqués, dont la réalisation sur site nous prendrait une semaine. La préfabrication est aussi intéressante en termes de sécurité, car elle évite par exemple d’intervenir à 10 m de hauteur en bord de toiture pour réaliser une casquette.La contrepartie, c’est que l’on réalise un puzzle et qu’il faut réfléchir autrement. On doit définir un calepinage avec l’architecte, prévoir un système de liaisonnement, dimensionner un ferraillage adéquat avec le levage et le transport. Enfin, il y a des limites évidentes en termes de poids et de dimensions. Mais les avantages l’emportent largement sur les contraintes. À condition de ne pas dépasser un rayon de transport de 40 km et de concentrer le travail d’atelier sur les objets compliqués, où se situe notre valeur ajoutée, c’est un vrai levier d’optimisation de notre activité. »

DOSSIER L‘ATELIER

50 B Â T I M É T I E R S SEPTEMBRE 2010

« Mon père, qui construisait des maisons individuelles en lotissement, avait aménagé un atelier où il fabriquait en ciment blanc les encadrements de baies, les lucarnes et les corniches qui étaient traditionnellement réalisés en tuffeau dans la région – production dont il vendait une

partie. Depuis que j’ai repris l’entreprise et réorienté son activité vers des projets plus importants (bâtiments publics, logements collectifs, etc.), je fabrique à l’atelier – jusqu’à environ 10 tonnes – tous les éléments un peu complexes qui font la touche architecturale de ces ouvrages : poteaux, poutres, éléments cintrés, balcons, garde-corps. 80 % sont des éléments structurels en ciment gris, 20 % des éléments architectoniques en béton blanc. L’atelier mobilise une équipe de trois personnes contre cinq à six pour les chantiers. Cette organisation nous permet de nous soustraire aux aléas des chantiers et de gagner beaucoup de temps à la pose. En une

ENTREPRISE : Ploquin SAS

MÉTIERS : maçonnerie gros œuvre

CRÉATION : 197 0

EFFECTIF : 35 personnes.

CA : 4 MÐ

LOCALISATION : Champtocé- sur-Loire (Maine- et-Loire)

Un vrai levier d’optimi-sation de notre activitéChristophe Ploquin

« Je fabrique à l’atelier tous les éléments un peu complexes qui font la touche architecturale des ouvrages . »CHRISTOPHE PLOQUIN - PLOQUIN SAS

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SÉCURITÉ ET CONDITIONS DE TRAVAIL, UN AUTRE BÉNÉFICE DE L’ATELIERComparé au chantier, l’atelier offre des postes de travail beaucoup plus qualitatifs par la possibilité d’installer de façon permanente des outils de levage et de manutention, des plans de travail à bonne hauteur, des zones de rangement et de stockage. « C’est un aspect de notre activité auquel nous attachons autant d’importance qu’à nos prestations elles-mêmes, explique Louis Richard,

le responsable de l’entreprise CMR, car l’accident est non seulement une catastrophe sur le plan humain mais une menace pour notre activité. Notre atelier est donc hypersécurisé : tout est mis en œuvre pour que les compagnons n’aient jamais à forcer en soulevant ou en déplaçant des pièces lourdes et bénéficient des meilleures conditions de travail. Cet engagement

est un des volets de notre système de management de la sécurité, inspiré du système Mase, qui est très répandu chez nos clients. Il va de pair avec une politique de formation prioritairement axée sur la sécurité. Car il ne sert à rien d’être équipés de systèmes de manutention si l’on n’apprend pas à élinguer correctement les charges… »

« Depuis que l’entreprise existe, les charpentes se préparent à l’atelier. Nous y fabriquons aussi, depuis une quinzaine d’années, des ossatures bois, dont la part dans notre activité est passée de 40 à 60 % ; c’est aujourd’hui l’ossature bois qui porte le développement de l’entreprise. Pour accompagner cet essor et passer à une production semi-industrielle, nous

avons beaucoup modernisé l’atelier (informatisation, robots numériques, semi-automatisation), où travaillent quatre personnes, tandis que quatre autres assurent la mise en œuvre sur chantier. La préfabrication en atelier s’impose pour plusieurs raisons. D’abord, on y dispose de tout ce qu’il faut pour travailler plus efficacement et plus confortablement (tables avec équerre, pistolets-cloueurs, etc.). Surtout, c’est devenu la condition pour répondre aux exigences de la réglementation en matière d’isolation et d’étanchéité à l’air de l’enveloppe, car nous réalisons des panneaux de grandes dimensions (jusqu’à 13 m de long sur 3,10 m de hauteur) très bien finis, qui diminuent le nombre d’assemblages et de joints et se posent très rapidement sur chantier. Fabriquer à l’abri des intempéries permet évidemment d’approvisionner le chantier avec un matériel parfaitement sec et protégé de l’humidité – laquelle est le grand ennemi des ossatures bois. Les seules vraies contraintes tiennent à l’accès au chantier et à l’espace disponible pour installer une grue à proximité du bâtiment – mais ces critères sont pris en compte dès la conception dans le dimensionnement des éléments. »

ENTREPRISE : Charpente Méha

MÉTIER S: charpen te traditionnelle et ossatures bois

CRÉATION : 1980

EFFECTIF : 40 personnes

CA : 5 MÐ

LOCALISATION : Valenton (Val-de-Marne)

Une nécessité dictée par l’évolution du marchéSébastien Méha

« Travailler en atelier est devenu la condition pour répondre aux exigences de la réglementation en matière d’isolation. » SÉBASTIEN MÉHACHARPENTE MÉHA

51 SEPTEMBRE 2010 B Â T I M É T I E R S

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52 B Â T I M É T I E R S SEPTEMBRE 2010

LE BÉTON Matière à innovationBétons à haute performance, additionnés ou non de fibres, autoplaçants, autonettoyants, dépolluants et bientôt à isolation thermique ou acoustique renforcée… La filière béton mise délibérément sur l’innovation pour répondre aux nouveaux défis de la construction.

Faire évoluer les produits pour répondre aux attentes des uti-

lisateurs en termes de résistance, de facilité de mise en œuvre et de préservation de l’environne-ment : c’est un objectif majeur de la filière béton. Longtemps, ce matériau a pâti d’une image asso-ciée aux grands ensembles urbains construits dans l’urgence. Il est aujourd’hui devenu territoire d’in-novation et de création, grâce à d’importants programmes de recherche et développement dans trois directions : les méthodes de formulation ; la connaissance et l’utilisation des adjuvants ; l’ajout ou la substitution de composants permettant des propriétés ou fonc-tionnalités nouvelles. Premier exemple, la filière a travaillé sur les fondamentaux du maté-riau pour en améliorer la durabi-lité et la résistance : tandis que la résistance d’un béton commun, utilisé en maison individuelle ou petit habitat collectif par exemple, est de 25 MPa, il existe aujourd’hui des bétons à haute performance (BHP) qui peuvent atteindre 80 à 100 MPa. « Grâce à des adjuvants de nouvelle génération, ces bétons sont très fluides tout en contenant très peu d’eau, explique David Guglielmetti, membre du Centre d’information sur le ciment et ses applications (Cimbéton). Et du fait de la réduction de la teneur en eau, qui est responsable de la porosité du béton, on obtient une augmen-tation phénoménale de la résistance du matériau. » L’intérêt majeur de ces nouveaux produits est de libérer la créativité des architectes, qui peu-vent épurer les lignes des bâtiments, notamment celles des immeubles

de grande hauteur (IGH), en réa-lisant de longues portées assurant des reprises de charges très impor-tantes. Autre exemple d’innovation au ser-vice de la résistance du matériau, une meilleure connaissance des fibres permet aujourd’hui de réa-liser des bétons fibrés ultra haute performance (BFUHP) addition-nés de fibres structurelles, dont la résistance peut atteindre 150 MPa. Il existe aussi des bétons addition-nés de fibres métalliques, ces der-nières pouvant se substituer aux armatures dans certaines applica-tions comme les semelles de fonda-tion ou les planchers. À l’exception toutefois des zones sismiques, où il est obligatoire de mettre en œuvre des armatures métalliques liaison-nées entre elles.

BÉTONS AUTOPLAÇANTS,

AUTONETTOYANTS,

DÉPOLLUANTS

En réponse aux demandes for-mulées par les entreprises, la filière

béton a aussi travaillé dans le sens de la facilité de mise en œuvre, avec les bétons autoplaçants (BAP). Ces produits permettent de s’affran-chir de la vibration lors du cou-lage, diminuant de fait la pénibi-lité de ces opérations et réduisant les nuisances sonores. Ils s’adaptent bien, par ailleurs, aux formes géo-métriques complexes - voiles cour-bes par exemple. Leur coût d’achat plus élevé peut être compensé par une approche plus globale des chantiers, incluant le phasage des opérations.Parmi les innovations marquantes de ces dernières années, il faut citer aussi les bétons autonettoyants et dépolluants. Sans rien sacrifier à la résistance ni à la durabilité, leur formulation enrichie d’oxydes de titane a pour effet, soit de détruire les moisissures et lichens par pho-tocatalyse – un procédé naturel qui utilise la lumière, l’eau et l’oxygène de l’air –, soit de dégrader les com-posants polluants en contact avec le matériau, contribuant ainsi à amé-

liorer la qualité de l’air. « Réservés à l’origine aux ouvrages de prestige pour valoriser notamment leurs façades architectoniques, ces pro-duits ont tendance à se diffuser plus largement dans le secteur construc-tion, y compris les aménagements de voirie urbaine qui concentrent les polluants automobiles », com-mente David Guglielmetti.Enfin, des bétons nouveaux ont été mis au point pour répondre aux objectifs du Grenelle de l’en-vironnement. En produisant des ciments avec des composants de substitution – fillers calcaires, lai-tiers, cendres volantes... –, on réduit significativement les gaz à effet de serre émis lors de la fabrication du ciment, donc du béton, sans por-ter atteinte à sa résistance. Paral-lèlement à toutes ces avancées qui sont déjà des réalités industrielles, de nouvelles pistes de développe-ment sont à l’étude. Parmi elles : les bétons aux capacités d’isolation renforcées au moyen de granulats allégés ou de bulles d’air diminuant la conductivité thermique ; les bétons acoustiques, qui intègrent des composants à base de bois ; ou encore les bétons translucides, qui permettent d’exploiter la lumière du jour ou celle produite par l’in-tégration de la fibre optique, afin d’obtenir des effets architecturaux inédits. La filière béton n’a pas fini d’innover ! �

I N N O V A T I O N

POUR EN SAVOIR PLUS

• UMGO-FFB (Union de la maçonnerie et du gros œuvre), tél. : 01 40 69 51 59, www.umgo.ffbatiment.fr• Centre d’information sur le ciment et ses applications (Cimbéton), tél. : 01 55 23 01 00

LES BÉTONS AUTOPLAÇANTS s’adaptent particulièrement bien aux formes géométriques complexes.

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Depuis plus de 30 ans, on reconnaît les chantiers

d’étanchéité à leur système de protection périphérique par garde-corps en filet supporté par des potelets – un dispositif mis au point avec le concours de l’INRS dans les années 1980, précisé-ment décrit dans les documents de référence de la profession (fiches mémo OPPBTP F1 M 03 89 et B1 M 04 94) et recommandé, entre autres, par la Chambre syndicale française de l’étanchéité (CSFE-FFB). Rien d’étonnant, donc, à ce que professionnels de l’étanchéité aient fortement réagi lors de la parution du décret 2004-924 du 1er septembre 2004 du ministère du Travail, dont un article remet-tait en question cet usage enraciné, imposant l’utilisation de garde-

CHANTIERS D’ÉTANCHÉITÉ Une norme pour la protection périphérique

Bien connu pour avoir changé en profondeur les pratiques dans le domaine des échafaudages, le décret 2004-924 du 1er septembre 2004 est également, six ans après sa parution, à l’origine d’une avancée marquante pour la sécurité des chantiers d’étanchéité.

corps rigides comportant main courante et lisse intermédiaire.Pour les étanchéistes, cette nou-velle disposition apparaissait à la fois mal adaptée aux conditions de réalisation des chantiers (accès et approvisionnement par les esca-liers ou les ascenseurs) et moins sûre, car protégeant moins effica-cement les intervenants en posi-tion accroupie et n’empêchant pas la chute de petit matériel ou l’en-vol d’isolant ou d’emballages. En mentionnant la possibilité d’uti-liser « tout autre moyen assurant une sécurité équivalente », le décret avait aussi l’inconvénient d’intro-duire une marge d’interprétation, confirmée par la décision d’orga-nismes de contrôle d’arrêter ou d’autoriser, à équipement égal, certains chantiers.Ce flou se conjuguait à l’absence de protections adéquates sur le

marché, ainsi qu’à certaines lacu-nes normatives – la norme euro-péenne NF EN 13374, citée en référence dans la circulaire d’appli-cation du décret(1), n’intègrant pas, dans sa classe A(2), d’essais dynami-ques. Ceci a conduit la CSFE-FFB, en mai 2006, à solliciter de l’Ins-pection du travail un délai lui per-mettant de « mettre en adéquation les moyens de protection tempo-raires en rive avec la nouvelle régle-mentation ». En parallèle, le syndi-cat constituait un groupe de travail réunissant utilisateurs, fabricants et organismes experts (OPPBTP, INRS) en vue d’établir le cahier des charges d’un dispositif répon-dant à l’ensemble des exigences, et de réaliser et tester un proto-type. Au fil de la démarche, la réa-lisation d’une norme est apparue comme un aboutissement logi-que, d’autant plus justifié que le Syndicat français de l’échafau-dage (FFB-Échafaudage) s’inter-rogeait lui aussi sur l’application de la norme NF EN 13374.Au terme de tests réalisés sur un chantier témoin en 2008, ainsi que d’une campagne d’essais au CEBTP, soutenue par le pro-gramme recherche-développe-ment métier (PRDM) de la FFB, l’avant-projet de norme a vu le jour sous l’intitulé NF P93-355 (Protection périphérique tempo-raire pour travaux d’étanchéité en toiture). Il a été transmis en mai 2010 à l’Afnor pour une publica-tion, attendue au quatrième tri-mestre. Les règles étant clairement précisées, il ne restera plus à l’en-semble des acteurs qu’à les intégrer aux habitudes de travail. �

(1) DRT 2005/08 du 27 juin 2005.(2) Des trois classes de la norme (A, B, C), seule la classe A concerne les étanchéistes.

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LE DISPOSITIF DÉCRIT PAR L’AVANT-PROJET de norme NF P93-355 associe une lisse haute rigide, métallique et tubulaire, à une protection intermé- diaire en filet muni d’une ralingue sur son pourtour.

POUR EN SAVOIR PLUS

CSFE-FFB (Chambre syndicale française de l’étanchéité), tél. : 01 56 62 13 20,www.etancheite.com

LES AVANTAGES DE LA LISSE HAUTE RIGIDE ET DE LA PROTECTION EN FILETAlors que le système de garde-corps des protections périphériques se composait traditionnellement, soit d’un dispositif de lisse supérieure et de sous-lisse rigide, soit, cas le plus fréquent, d’un filet muni d’une ralingue périphérique, le dispositif décrit par la norme conjugue une lisse haute rigide, métallique et tubulaire (jouant le rôle de main courante) et une protection intermédiaire en filet muni d’une ralingue sur son pourtour. Les potelets devront permettre de positionner et de maintenir la main courante, et d’accrocher les ralingues haute et basse de la protection intermédiaire. La norme 1263-2 (filet de sécurité) ne couvrant pas l’utilisation de filet comme protection intermédiaire, celui-ci doit répondre à un ensemble d’exigences particulières (résistance, durabilité, traçabilité, etc.) détaillées par la norme. Celle-ci intègre enfin les essais des garde-corps, destinés à contrôler leur résistance, leur déformation et leur stabilité.

53 SEPTEMBRE 2010 B Â T I M É T I E R S

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54 B Â T I M É T I E R S SEPTEMBRE 2010

NF DTU : s’y repérer aisément Les documents techniques unifiés (DTU) précisent les conditions techniques de bonne exécution des ouvrages. Destinés à être incorporés dans les marchés de travaux de bâtiment, ils sont le fruit d’un consensus entre les parties intéressées : entrepreneurs, fournisseurs, architectes, bureaux de contrôle, maîtres d’ouvrage... En grande majorité, ils sont élaborés ou révisés par le BNTEC, bureau de normalisation géré par la FFB. Pour aider les entreprises à mieux les connaître et les utiliser, la FFB propose le dépliant « DTU, vue d’ensemble », qui recense l’ensemble des NF DTU, organisés par famille (structure, enveloppe...) pour une meilleure lisibilité. Pour en savoir plus : La plaquette « DTU, vue d’ensemble » est disponible auprès des FFB départementales.

NORMES Quelles dates d’application ?La date à partir de laquelle une norme est applicable est-elle celle figurant sur sa première page ? Que faire si le chantier est en cours à cette date ? Bâtimétiers (1) revient sur la question car le nouveau CCAG, applicable depuis le 1er janvier 2010 (2), a modifié la date d’application des normes pour les marchés publics qui s’y réfèrent.

pour des raisons de sécurité (équi-pement électrique, par exemple), de santé, d’hygiène ou de protec-tion de l’environnement (stockage de produits pétroliers, par exemple). En cas de changement de norme, la nouvelle réglementation s’impose alors aussi bien au maître d’ouvrage qu’à l’entreprise à partir de la date de son entrée en vigueur, fixée dans l’arrêté ou le décret qui l’a promul-guée. Si des nouvelles règles inter-viennent en cours de construc-tion, le surcoût est à la charge du client. Il est impératif que l’entre-prise informe alors par écrit (lettre recommandée avec accusé de récep-tion) le maître d’ouvrage des nou-velles obligations, de leurs consé-quences sur le marché concerné, de la nature des travaux supplémen-taires nécessaires et du coût détaillé de ces travaux. Ces éléments sont indispensables pour établir ensuite un avenant prenant en compte le surcoût et/ou la prolongation du délai d’exécution qui peut en résul-ter. �(1) Bâtimétiers n° 12 (septembre 2008), p.65.(2) Approuvé par l’arrêté du 8 septembre 2009.

(1) Les normes applicables sont celles dont le mois de prise d’effet figurant sur le document est antérieur de 3 mois à celui du lancement de la consultation, sauf indication contraire indiquée dans les normes (article 8.1.3).(2) L’entrepreneur établit son prix avec les règles en vigueur à la date d’établissement de son offre. En effet, il peut difficilement établir un prix avec des règles dont il n’a pas connaissance. Aussi, si rien de précis n’est indiqué dans le contrat, les règles prises en compte sont sup-posées être celles en vigueur à la date d’établissement de l’offre.(3) La date d’établissement du prix est précisée dans le marché ou, à défaut, elle est la suivante (article 10.4.5) :- procédure d’appel d’offres : 1er jour du mois de calendrier qui précède celui de la signature de l’acte d’engagement par le titulaire du marché ;- procédure négociée : 1er jour du mois de calendrier qui précède celui de la signature de l’offre finale ;- procédure de dialogue compétitif : 1er jour du mois de calendrier qui précède la remise de l’offre finale.Les normes applicables sont celles dont la date de prise d’effet est antérieure de 3 mois au premier jour du mois d’établissement des prix (article 23.1).

N O R M A L I S A T I O N

P our déterminer la date d’ap-plication d’une norme, il

convient tout d’abord de distin-guer deux types de normes : obli-gatoires et volontaires.

NORME VOLONTAIRE

La norme est dite volontaire lors-que, sauf cas particulier, elle n’est pas d’application obligatoire. Elle s’applique donc généralement parce qu’elle est mentionnée dans un contrat (marché de travaux, commande de produits…). Sa date d’application est donc liée à ce contrat. Les normes codifient

souvent ce que l’on désigne sous le terme de « règles de l’art », c’est-à-dire l’ensemble des règles tech-niques validées par l’expérience et admises par l’ensemble de la profes-sion. Si les normes sont modifiées pour établir de nouvelles règles de construction destinées à remédier à des sinistres récurrents, l’entrepre-neur, quelle que soit la date d’entrée en vigueur de ces nouvelles normes par rapport à la date de signature de son marché, devrait proposer au maître d’ouvrage d’appliquer ces nouvelles règles. Dans ce cas, il doit avertir le maître d’ouvrage par écrit

(lettre recommandée avec accusé de réception) des modifications à apporter aux travaux initialement prévus au marché et des coûts sup-plémentaires éventuels qu’entraî-nent ces changements, afin d’ob-tenir, le cas échéant, l’accord du maître d’ouvrage sur le devis com-plémentaire ou l’avenant. Si néces-saire, l’entrepreneur demande éga-lement une prolongation du délai d’exécution.

NORME OBLIGATOIRE

Certaines normes sont rendues obligatoires, par décret ou arrêté,

Marché privé Marché public

Date d’effet se référant à la ne se référant pas se référantde la norme NF P 03-001 : à la NF P 03-001 : au CCAG :(jour j + mois) la norme s’applique sans précision, la norme si j≠1, la norme s’applique au marché dont s’applique au marché dont au marché dont le mois la consultation (1) est la date d’établissement d’établissement des prix (3) lancée après le… de l’offre (2) est postérieure au… est…

j janvier 1er avril j janvier mai

j février 1er mai j février juin

j mars 1er juin j mars juillet

j avril 1er juillet j avril août

j mai 1er août j mai septembre

j juin 1er septembre j juin octobre

j juillet 1er octobre j juillet novembre

j août 1er novembre j août décembre

j septembre 1er décembre j septembre janvier

j octobre 1er janvier j octobre février

j novembre 1er février j novembre mars

j décembre 1er mars j décembre avril

APPLICATION SUIVANT LES MARCHÉS

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55 SEPTEMBRE 2010 B Â T I M É T I E R S

R É G L E M E N T A T I O N

Suite aux accidents de ces dernières années, le MEEDDM(1) a lancé le chantier de refonte de la réglementation en matière de travaux à proximité des réseaux. Objectif : un guichet unique qui centralisera toutes les informations.

Àce jour, les règles concernant la sécurité des travaux réalisés

à proximité de réseaux sont défi-nies par le décret du 14 octobre 1991. Celui-ci dispose qu’avant l’exécution des travaux, le maî-tre d’ouvrage ou le maître d’œu-vre doit se renseigner auprès de la mairie concernée sur les zones d’implantations éventuelles d’ouvrages souterrains, aériens ou subaquatiques, et envoyer une demande de renseignements (DR) à chacun des exploitants. Or, le texte de 1991 n’oblige pas le maître d’ouvrage à fournir aux entreprises de travaux les ren-seignements obtenus auprès des exploitants ; celles-ci ont donc souvent la charge de les recueillir. D’autre part, dix jours avant d’entreprendre les travaux, toute collectivité, entreprise ou par-ticulier doit demander aux opé-rateurs des réseaux leur implanta-tion précise en leur adressant une DICT(2). Chacun doit y répondre

SÉCURITÉ DES RÉSEAUX Nouvelle réglementation en préparation

sous la forme d’un récépissé. Mais des accidents survenus fin 2007 ont clairement démontré que les procédures visées par le décret de 1991 ne suffisent pas. VERS UN GUICHET UNIQUE

Le MEEDDM a donc décidé de réagir pour améliorer la préven-tion de l’endommagement des réseaux. Il a lancé en mars 2008 le chantier de réforme du décret de 1991, qui devrait être rem-placé d’ici début 2011 par un nou-veau texte interministériel. Plu-sieurs évolutions majeures sont déjà arrêtées. Les formulaires Cerfa à adresser aux exploitants de réseaux (DR pour les maîtres d’ouvrage et DICT pour les entre-prises) vont fusionner en un seul document, baptisé DT(3)/DICT. Ensuite, un guichet unique sera institué, sous la forme d’une plate-forme informatique. Les exploi-tants de réseaux devront s’y réfé-rencer, et les déclarants consulter

les listes d’opérateurs présents sur la commune de leur chantier. « En se substituant aux mairies, ce gui-chet unique recueillera les infor-mations nécessaires pour les met-tre à disposition du public. À tout moment, il sera possible d’iden-tifier les réseaux sur les zones de travaux ou à proximité », relève Stéphane Noël, responsable du bureau de la sécurité des équi-pements industriels au sein du MEEDDM. La mise en ligne est prévue pour juin 2011. Reste que cette plate-forme ne se substituera pas à des sites Internet tels que dict.fr ou protys.fr, où les maîtres d’ouvrage, entreprises, etc., peu-vent réaliser la saisie sécurisée, l’envoi et le suivi des DT/DICT, ou gérer les récépissés transmis par les exploitants de réseaux. RENFORCER LA SÉCURITÉ

SUR LE TERRAIN

« Les réseaux sensibles pour la sécurité (gaz, matières dangereu-ses, vapeur et eau surchauffée, etc.) devront faire l’objet d’inves-tigations complémentaires par un tiers habilité lorsque les plans seront insuffisamment précis, afin

de fournir les repères nécessaires préalables aux chantiers, poursuit Stéphane Noël. Pour les réseaux d’une pression supérieure à 4 bars, l’opération sera réalisée par l’opé-rateur. C’est une avancée notable, car cette notion d’investigations complémentaires est nouvelle. » Au cours des travaux, toute ano-malie constatée devra faire l’ob-jet d’arrêts de chantiers. Enfin, un guide technique encadrant les techniques des travaux pour évi-ter tout contact avec les canalisa-tions est en cours d’élaboration ; il sera disponible sur le site du gui-chet unique dès sa mise en ligne. Une publication à consulter impé-rativement car elle précisera des exigences essentielles dont l’entre-prise bénéficiera pour adapter son mode opératoire. �

(1) Ministère de l’Écologie, de l’Énergie, du Développement durable et de la Mer.(2) Déclaration d’intention de commence-ment de travaux.(3) Demande préalable de travaux (appelée auparavant DR).

POUR EN SAVOIR PLUS

FFB-DAT (Direction des affaires techniques), tél. : 01 40 69 57 60

UN CHALLENGE EN FAVEUR DE LA SÉCURITÉ PRÈS DES RÉSEAUXDepuis 2001, le challenge mosellan « Sécurité Qualité », initié par les gestionnaires de réseaux, en partenariat avec la Fédération BTP 57, l’OPPBTP et la CRAM d’Alsace-Lorraine, vise à valoriser les entreprises du BTP qui, par leurs procédures de sécurité et de qualité, prennent en compte la protection des réseaux. Chaque année et pour toutes les entreprises participantes, les gestionnaires de réseaux réalisent un suivi du nombre de DICT établies et déposées auprès de leurs services, ainsi que du nombre de dommages reconnus sur leurs ouvrages. L’édition 2009, dont les prix ont été remis en 2010, impliquait aussi les étudiants de l’ESITC Metz (École supérieure d’ingénieurs des travaux de la construction), afin de sensibiliser à la sécurité les professionnels de demain. L’édition 2010 inclura également un prix CFA du bâtiment.

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LA MISE EN PLACE D’UN GUICHET UNIQUE, prévue pour juin 2011, permettra d’identifier à tout moment les réseaux sur les zones de travaux ou à proximité.

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56 B Â T I M É T I E R S SEPTEMBRE 2010

R É G L E M E N T A T I O N

La nouvelle réglementation thermique, dite RT 2102, est là. Comme les précédentes, elle a pour objectif de limiter les consommations énergétiques des bâtiments neufs. Mais désormais, elle fixe des exigences incontournables.

Suite à la promulgation de la loi Grenelle 2 durant l’été 2010,

l’arrêté et le décret relatifs à l’ap-plication de la RT 2012 seront publiés cet automne. Conséquen-ces : dès juillet 2011, les projets de construction ayant fait l’ob-jet d’une demande de permis de construire en zone Anru(1) ou dans le non-résidentiel devront être conformes à cette nouvelle régle-mentation. Les autres bâtiments neufs à usage d’habitation seront concernés dès janvier 2013.Pour satisfaire à cette nou-velle réglementation, le maître d’ouvrage de tout bâtiment neuf devra être en mesure de mon-trer dès le permis de construire que sont respectées des exigen-ces clés pour mettre en œuvre la performance énergétique et les caractéristiques thermiques de la construction.

Bbio, LE BIOCLIMATIQUE

GÉNÉRALISÉ

La première concerne le coeffi-cient Cep (consommation d’éner-gie primaire), qui représente la consommation conventionnelle d’énergie d’un bâtiment pour le chauffage, la production d’eau chaude sanitaire (avec recours obligatoire aux énergies renou-velables, notamment pour l’eau chaude en maison individuelle), le refroidissement, l’éclairage et la consommation des équipements auxiliaires, déduction faite de l’électricité produite à demeure. Le Cep est exprimé, comme son nom l’indique, en énergie primaire et doit être inférieur ou égal au seuil de 50 kWhep/m2.an en moyenne. Le calcul annuel du Cep utilise des données climatiques convention-

RT 2012 Quatre exigences clés

nelles pour chaque zone climati-que. Deuxième exigence impo-sée par la RT 2012, qui est cette fois une nouveauté : le coefficient Bbio. Exprimé par un coefficient adimensionnel, il définit le besoin conventionnel en énergie pour le chauffage, le refroidissement et l’éclairage artificiel. Ce coefficient doit être inférieur ou égal à un seuil appelé Bbiomax, qui est modulé selon la localisation climatique, l’altitude, le type d’occupation du bâtiment, etc. Sa valeur sera défi-nie dans l’arrêté relatif à l’applica-tion de la RT 2012. Le Bbio doit être validé dès le dépôt du permis de construire, et respecté. Il met en valeur la pertinence de la concep-tion, qui doit également respecter une surface minimale des baies : cette dernière doit être supérieure ou égale à 1/6e de la surface habita-ble. Autre critère à respecter impé-rativement pour qu’un bâtiment neuf réponde aux exigences de la RT 2012 : la Tic (température inté-

rieure conventionnelle) d’un local, atteinte en été lors de la journée la plus chaude de la zone climati-que – critère déjà pris en compte par la RT 2005. La Tic correspond à la valeur maximale horaire, en période d’occupation, de la tem-pérature opérative(2). Pour le rési-dentiel, la période d’occupation considérée est la journée entière. Par ailleurs, les baies de tout local destiné au sommeil doivent être équipées de protections solaires mobiles, de façon à ce que le fac-teur solaire des baies soit inférieur à des valeurs tabulées prédéfinies.

ÉTANCHÉITÉ

À L’AIR ET SHONRT

La RT 2012 apporte une nouvelle exigence importante à respecter dans le cadre de la réalisation des bâtiments : la perméabilité à l’air de l’enveloppe. Sous 4 Pa, elle doit être inférieure ou égale à 0,60 m3/(h.m2) de parois déperditives, hors planchers bas en maisons indivi-

duelles, et inférieure ou égale à 1 m3/(h.m2) en immeuble col-lectif d’habitation. Côté isolation thermique, le ratio de transmis-sion thermique linéique moyen global des ponts thermiques du bâtiment ne doit pas excéder 0,28 W/(m².K). Attention : la sur-face considérée ici est une sur-face SHONRT, une notion nou-velle introduite par la RT 2012. Il s’agit de la surface hors d’œuvre au sens de la règlementation thermi-que, soit la SHOB moins les véran-das, loggias, balcons non chauffés, combles et sous-sols non aména-gés ou non aménageables… Cette SHONRT sera prise en compte dans les calculs de la RT 2012. Le maître d’ouvrage devra justifier à l’achè-vement des travaux qu’il a bien respecté la réglementation ther-mique via une attestation fournie par un contrôleur technique, un diagnostiqueur, un architecte, ou via un organisme de certification de la performance thermique des bâtiments (par exemple les orga-nismes qui délivrent les labels BBC aujourd’hui). Cette attesta-tion s’appuiera, d’une part, sur les calculs conventionnels des coef-ficients Cep et Bbio et de la tem-pérature Tic, et d’autre part sur la mesure systématique de la per-méabilité à l’air du bâtiment à la réception du chantier. �

(1) Agence nationale pour la rénovation urbaine.(2) La température opérative est la moyenne entre la température radiante moyenne et la température d’air de la zone étudiée considérée comme uni-forme.

POUR EN SAVOIR PLUS

FFB-DAT (Direction des affaires techniques), tél. : 01 40 69 52 67

ÉVOLUTION DU NIVEAU DE CONSOMMATION ÉNERGÉTIQUE RÉGLEMENTAIRE DES BÂTIMENTS

En 2010, la consommation moyenne du parc de logements français est de 240 kWh/m2.an.

- 50 %

- 15 %

- 50 % à -75 %selon l’énergie

De 100 à 200 kWh/m2.an selon les énergies.50 kWh/m2.an toutes énergies confondues.

En 2020, l’énergie produite devra être supérieure à l’énergie consommée.

1974

1982

1988

20002005

2012BBC

BEPOS202020201970 1980 1990 20102000

2020

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57 SEPTEMBRE 2010 B Â T I M É T I E R S

F O R M A T I O N

La FFB propose, via son réseau des IFRB (Instituts de formation

et de recherche du bâtiment), un dispositif dénommé « Offre d’amé-lioration énergétique globale ». Complémentaire des formations FEEBat, il apporte des réponses sur les plans juridique/assurance et marketing aux entreprises et artisans qui souhaitent se structu-rer dans le cadre de l’offre globale. Cette formation a déjà été déployée en régions Paca, Limousin, Hau-te-Normandie, Midi-Pyrénées et dans le Centre ; une dizaine de stagiaires par région l’ont déjà sui-vie. « J’ai décidé de m’inscrire car

RÉNOVATION ÉNERGÉTIQUE Se former pour aborder l’offre globale

POUR EN SAVOIR PLUS

Contactez la FFB de votre département.

j’avais besoin d’une vision géné-rale de l’amélioration énergétique et des évolutions qui en décou-lent. Cette formation m’a aussi apporté des éléments intéressants sur la manière de se positionner et d’aborder ces marchés », témoi-gne Guy Crépeau, qui dirige l’Éta-blissement Gauville (couverture, maçonnerie, plomberie, chauffage, menuiserie), à Villequiers (Cher). Organisée sur deux jours – « un format idéal pour nous, chefs d’en-treprise, qui avons du mal à libé-rer du temps » –, cette formation aborde les modes d’organisation qui permettent de répondre col-

lectivement aux problématiques de rénovation énergétique, tels que l’entreprise unique ou la société coopérative artisanale (SCA). Autre aspect traité, en partena-riat avec la SMABTP, l’Auxiliaire et la CAM BTP : comment assu-rer le risque pris par les entrepri-ses quand elles s’engagent sur une amélioration de la performance énergétique conventionnelle après travaux ? La formation présente, par exemple, une formule qui per-met d’assurer ce risque en cas de mauvaise évaluation au moment de l’exécution des travaux. L’as-pect commercialisation tient aussi

une place importante, « car il faut savoir vendre cette offre de services à nos clients », ajoute Guy Crépeau. Un point d’autant plus important que les entreprises affrontent sur ce marché une concurrence par-ticulièrement aguerrie sur le plan commercial. Or, les professionnels du bâtiment doivent apprendre à mettre en avant leur valeur ajou-tée : ils savent non seulement pro-poser des travaux, mais surtout les réaliser ! �

Lancé début 2008, le dis-positif de formation FEE-

Bat (Formation aux écono-mies d’énergie des entreprises et artisans du bâtiment) est aujourd’hui relayé par près de 200 organismes. Il a déjà permis de former plus de 29 000 chefs d’entreprise, sala-riés et artisans du bâtiment à l’amélioration des performan-ces énergétiques des bâtiments existants. Pour connaître les retombées de ce dispositif sur l’activité des entreprises, du point de vue de leurs clients, les partenaires de FEEBat (FFB, Capeb, Ademe, EDF) ont mené, entre mars 2009 et mars 2010, une enquête d’éva-luation auprès de 300 clients

LES « PLUS » DE FEEBAT La preuve par le client

POUR EN SAVOIR PLUS

Contactez la FFB de votre département ou consultez le site www.feebat.org

ayant fait réaliser des travaux dans leur logement, pour un montant moyen dépassant 20 000 euros. Une partie d’en-tre eux ont fait appel à des entreprises formées FEEBat, une autre à des entreprises n’ayant pas suivi ces formations, l’objectif étant de mesurer l’impact des formations dans les prestations réalisées, et dans la relation entre l’entre-preneur et le particulier. MEILLEURE GESTION DE

L’OFFRE ET MEILLEURE

PERFORMANCE TECHNIQUE

Premier enseignement, les entre-prises et artisans ayant suivi une formation FEEBat sont plus proactifs sur le sujet des écono-mies d’énergie : 81 % d’entre eux ont pris l’initiative d’aborder le sujet avec leur client (contre 57 % des « non FEEBat ») ; 92 % d’en-tre eux ont établi l’intérêt de réa-liser des travaux d’économie d’énergie pour valoriser son bien

(contre 79 %), et 85 % ont argu-menté sur la pertinence de réa-liser plusieurs travaux en même temps (contre 57 %). Autre constat significatif, les entrepri-ses qui ont suivi une formation FEEBat proposent plus fréquem-ment différentes options et alter-natives dans leurs devis (dans 87 % des cas, contre 57 % pour les

entreprises non FEEBat), compre-nant plus souvent des solutions techniques innovantes (à 88 % contre 75 %) ; elles sont ainsi deux fois plus nombreuses à avoir pro-posé une installation solaire. Sur la question de la qualité du travail effectué, 95 % des clients ayant fait appel à des entreprises ou artisans ayant suivi une for-mation FEEBat se déclarent tout à fait satisfaits (contre 58 % des autres). Les compétences acquises par ces professionnels se concré-tisent en termes de résultat. Les travaux réalisés par les entre-prises et artisans FEEBat se tra-duisent par une réduction plus importante de la consommation totale d’énergie (chauffage et eau chaude sanitaire) : de -43 %, au lieu de -38 % pour les entreprises non formées. �

81 % des entreprises et artisans ayant

suivi une formation FEEBat ont pris

l’initiative d’aborder le sujet des

économies d’énergie avec leur client.

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59 SEPTEMBRE 2010 B Â T I M É T I E R S

E N V I R O N N E M E N T

bre d’agriculture de l’Indre. Elle m’a permis d’obtenir une subven-tion du conseil régional du Cen-tre, à condition d’utiliser du bois de pays. » Chose faite. De plus, « depuis une dizaine d’années, nous tra-vaillons en cycle court, jusqu’au traitement de nos déchets pour la filière bois énergie. En plus d’être écologique, l’utilisation de bois de pays est une vraie démarche éco-nomique sur le plan local. » CYCLE COURT

Chez La Résinière, entreprise de construction de maisons à ossa-ture bois à Salles (33), le bois de pays est aussi une affaire de famille. « Après le choc pétrolier de 1973, mon père a acheté du pin des Lan-des à la scierie locale pour limiter les transports », se souvient Lau-rent Daquin, gérant de La Rési-nière. « Aujourd’hui, cet approvi-sionnement en cycle court offre de la flexibilité. Menée d’instinct

par mon père, cette démarche est devenue un réel outil de différen-ciation ». D’autant que la clientèle a été sensibilisée par les tempêtes suc-cessives qui ont sinistré la forêt des Landes. Pourtant, sur le marché de la maison à ossature bois, « le rap-port qualité-prix des bois du nord de l’Europe a longtemps été pré-féré par nos clients ». Aujourd’hui,

Depuis que les notions de bilan carbone et d’empreinte écolo-

gique sont entrées dans les mœurs, valorisant les produits à l’impact le moins marqué sur l’environne-ment, le bois de pays est devenu pour certaines entreprises un véri-table enjeu stratégique. « Quand mon père s’est adressé en 1981 à des scieurs installés à proximité

de l’entreprise, c’était pour facili-ter l’approvisionnement », expli-que Sébastien Marteau, menuisier à Déols (36). « Depuis, même si nous avons communiqué sur nos fenê-tres en chêne de pays, je ne pen-sais pas que cette stratégie prendrait une telle ampleur. » Car cet artisan a décidé « d’ajouter de la valeur à ce que nous faisions déjà et de ras-surer nos clients de manière visi-ble ». Comment ? En adhérant à la charte Menuiseries 21, la démar-che qualité des fenêtres sur mesure en bois, initiée par l’Union Char-pente, menuiserie, parquet de la FFB (FFB-CMP).Mais il a fallu trouver le finance-ment nécessaire à la validation de la conception de ses produits et à l’évaluation de certaines caracté-ristiques, dont l’AEV(1), et la per-formance thermique et acousti-que des menuiseries. « Je me suis rapproché de l’association Adefi-bois Berry, animée par la cham-

en dépit de la crise, la tendance s’in-verse. « Les particuliers sont favo-rables à l’utilisation du pin des Landes, parce qu’il est géré dura-blement ».

REMONTER

EN AMONT DE LA FILIÈRE

En Lorraine, l’entreprise Poirot Construction s’est rapprochée d’un groupement de scieries locales et a créé la filiale Lorraine Industrie Bois, dans le but d’intégrer et valo-riser les principales étapes de trans-formation du bois. La nouvelle société assure le séchage, l’aboutage et le contrecollage de bois résineux issus des forêts du massif vosgien. À partir de pièces de 4 à 5 mètres en provenance de diverses scieries locales, Lorraine Industrie Bois peut produire des éléments de 13 mètres utilisés par les construc-teurs de charpentes et de chalets en bois. « Faute de trouver localement des pièces de grande longueur, il fallait auparavant importer des bois nordiques, explique Yan Poirot, co-

gérant de Poirot Construction, à La Bresse (88). Nous privilégions désormais la cohérence écologique, d’autant plus qu’elle s’inscrit dans un marché porteur ». Et une nou-velle fois, bois de pays rime avec filière courte et valeur ajoutée pour l’entreprise. Les produits connexes sont recyclés en granulés pour la filière bois énergie. Reste que l’uti-lisation du bois de pays ne doit pas faire oublier d’autres aspects : bois certifiés (PEFC, FSC)(2), marquage CE ou encore respect des normes et DTU. Pour un bois durable de qua-lité, de la production à la pose. �

(1) Perméabilité à l’air, étanchéité à l’eau et défor-mation sous charge de vent des menuiseries. (2) La certification des bois PEFC ou FSC garantit que le matériau est issu de forêts gérées durablement.

CONSTRUCTION Le bois de pays gagne du terrain

POUR EN SAVOIR PLUS

• FFB-CMP (Fédération française du bâtiment charpente, menuiserie, parquets), tél. : 01 40 69 57 40• Afcobois-FFB (Syndicat de la construction bois), tél. : 01 40 69 57 23, www.polebois.ffbatiment.fr

Importer des bois d’Europe du Nord ? Pas très logique quand on met en avant les atouts environnementaux de ce matériau. D’où l’intérêt croissant des professionnels de la construction bois pour les filières locales. Témoignages de trois entrepreneurs.

« L’utilisation de bois de pays est une vraie démarche économique

sur le plan local. »SÉBASTIEN MARTEAU, MENUISIER À DÉOLS.

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PRIVILÉGIER UN APPROVISIONNEMENT EN CYCLE COURT présente un intérêt indéniable en termes d’environnement et de développement économique local (ci-dessus, porte réalisée en chêne de pays par la menuiserie Marteau, dans l’Indre).

« Les particuliers sont favorables à l’utilisation du pin des Landes,

parce qu’il est géré durablement. »LAURENT DAQUIN, GÉRANT DE LA RÉSINIÈRE À SALLES.

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60 B Â T I M É T I E R S SEPTEMBRE 2010

E N V I R O N N E M E N T

Fiche de valorisation de l’acierLa brochure « Métallerie & construction durable » de l’Union de la métallerie s’est enrichie de nouveaux feuillets, dont l’un des principaux concerne les avantages de l’acier au plan environnemental. Principaux atouts mis en valeur dans ce document : une production contrôlée, des chantiers à faibles nuisances, des constructions valorisantes pour l’usager et un matériau 100 % recyclable.Pour en savoir plus : FFB Métallerie (Union des métalliers), tél. : 01 40 55 13 00, www.metallerie.ffbatiment.fr

téristiques environnementales et sanitaires des matériaux et produits de construction, sous la forme de Fiches de déclaration environne-mentale et sanitaire (FDES), ont été rendues disponibles sur la base Inies(1). C’est maintenant à l’échelle du bâtiment lui-même que l’on peut

Le Grenelle de l’environnement a mis en avant de nouvelles exi-

gences en matière d’affichage envi-ronnemental, mettant par ailleurs l’accent sur la nécessité de dispo-ser de standards communs. Le sec-teur de la construction n’est pas en retard puisque, dès 2004, les carac-

évaluer des performances environ-nementales complémentaires à la performance énergétique. Depuis juin 2009, la norme européenne XP-P01-020-3 définit les indicateurs et la méthode de calcul qui permettent de mesurer la performance environ-nementale des bâtiments. Sur cette base, l’Association HQE, avec les acteurs de la profession , travaille à la définition d’un label « HQE Per-formance ». « Les indicateurs sélec-tionnés appartiennent à plusieurs catégories, comme les ressources en énergie, en eau, les émissions de gaz à effet de serre et les déchets produits », commente Marc Coullard, repré-sentant de la FFB auprès de l’Asso-ciation HQE. « Pour parvenir à un étiquetage environnemental, il reste maintenant à fixer les seuils de réfé-rence qui détermineront le niveau de performance considéré comme satisfaisant par les pouvoirs publics et les acteurs de la profession. »

PERFORMANCES RÉELLES

DES OUVRAGES

Il est néanmoins possible, dès à pré-

PERFORMANCES ENVIRONNEMENTALES DES BÂTIMENTS Des outils pour les évaluerLa mise au point de nouveaux outils logiciels se poursuit, en parallèle aux travaux de définition de nouveaux indicateurs de performances pour l’ouvrage.

Pour cette rentrée, la FFB pro-pose une vidéo dédiée à la

gestion des déchets sur le chan-tier. L’objectif ? Aborder le thème des chantiers à faible nuisance de manière didactique et concrète, valoriser les bonnes pratiques, présenter des témoignages ou encore aider les entreprises à mieux appréhender un marché. La vidéo présente les différen-tes étapes pour mettre en place une bonne gestion des déchets de chantier. Elle s’intéresse à la préparation du chantier, à l’organisation sur

Une vidéo pour mieux gérer les déchets de chantier

POUR EN SAVOIR PLUS

Contactez votre fédération départementale.

place mais aussi au reporting. Destinée à animer des réunions de sensibilisation ou de formation sur les chantiers – en présence des chefs d’équipe, conducteurs de travaux et responsables envi-ronnement –, cette vidéo est disponible depuis septem-

bre 2010 auprès du réseau FFB. Elle sera accompagnée d’une deuxième vidéo sur les autres nui-sances et impacts du chantier. �

sent, d’évaluer la performance envi-ronnementale des ouvrages en uti-lisant des logiciels comme EQUER, développé par l’École des Mines de Paris, TEAM Bâtiment d’EcoBilan ou encore Elodie, du CSTB. Ils per-mettent déjà aux concepteurs et aux constructeurs de comparer la per-formance environnementale des ouvrages en fonction du mode de construction choisi, et d’étendre leur capacité de conseil en proposant des solutions alternatives. « Les acteurs de la construction ont tout intérêt à s’intéresser et à se for-mer à ce type d’outil, conclut Marc Coullard. Par l’évaluation des per-formances réelles de l’ouvrage réa-lisé, il leur permet d’acquérir une compétence nouvelle et d’anticiper les exigences à venir. » �

(1) La base www.inies.fr comprend aujourd’hui environ 400 FDES, qui recou-vrent plus de 4 000 références commerciales.

ZOOM SUR ELODIEElodie a été mis au point à partir des données contenues dans les FDES et diffusées depuis mars 2010, après une première formule expérimentale lancée en mai 2008. « La version de démonstration en libre accès sur Internet a déjà fait l’objet de plus de 300 deman-des », déclare Jacques Chevalier, de la division Environnement du CSTB de Grenoble. « Le logiciel lui-même est diffusé par le biais d’une formation dispensée par le CSTB, qui a déjà été suivie par 70 entreprises pendant les trois premiers mois, et nous espérons atteindre 150 en fin d’année. » Si le public est majoritairement composé d’équipes de maîtrise d’œuvre, la formation à Elodie inté-resse aussi les organismes certificateurs, les fabricants de produits de construction, les acteurs de l’énergie et les majors du BTP.

POUR EN SAVOIR PLUS

www.inies.fr - www.cstb.fr www.ecobilan.com - www.ensmp.fr

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62 B Â T I M É T I E R S SEPTEMBRE 2010

ZOOM CHANTIER

Fondation sur terre-plein et dalle de plancher basC’est pour apporter de l’inertie à la construction

que les concepteurs ont retenu la solution dallage sur terre-plein. Ce qui n’empêche pas la mise en place d’une isolation performante.Elle comprend une double isolation : une première couche de polystyrène expansé de 80 mm d’épaisseur (R = 2,2 m2.K/W) sous dalle et une seconde couche de même épaisseur sur dalle et sous chape flottante. À noter, l’utilisation d’un béton autoplaçant fibré pour les fondations et la dalle. Avantages : rapidité d’exécution et suppression du treillis soudé.

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L’objectif de ce chantier de construction d’une maison individuelle près d’Angers est simple : démontrer qu’il est possible dès aujourd’hui, avec des matériaux courants et des modes constructifs connus de tous (tels que le bloc béton ou la plaque de plâtre et son complexe isolant), de construire une maison BBC (bâtiment basse consommation). Il n’y a donc pas ici d’exploit technique mais tout simplement une mise en pratique vigilante de règles constructives concernant le choix et la mise en œuvre des produits, l’étanchéité à l’air ou l’intégration des équipements techniques.

MAISON BBC LA SOLUTION BLOC BETON

Les murs de la maison sont montés avec des blocs béton traditionnels. Les concepteurs y voient au moins trois avantages : une solution économique avec un

bon rapport qualité/prix ; une masse qui peut apporter de l’inertie et un confort acoustique ; un aspect environnemental – proximité des lieux de production des blocs, process peu gourmand en énergie… Point de vigilance à la mise en œuvre : la qualité des joints horizontaux et verticaux pour assurer une bonne étanchéité à l’air.

Élévation des murs

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SEPTEMBRE 2010 B Â T I M É T I E R S 63

Boîtiers étanches à l’air Étanchéité à l’air toujours avec l’utilisation

systématique, dans les doublages, de boîtiers d’encastrement étanches à l’air. Ce système de membranes dans lequel passent les gaines limite les fuites d’air et les déperditions thermiques au niveau des boîtiers.

Traitement des jonctions

Vigilance également lors de la pose des

menuiseries (menuiseries PVC double vitrage gaz argon). La jonction avec la maçonnerie est primordiale pour l’étanchéité à l’air. Un joint silicone est réalisé en continu, à l’intérieur comme à l’extérieur. À noter la gaine électrique qui passe à l’angle de la menuiserie et du mur, et qui est prise sous la patte de fixation de la fenêtre. En la plaçant à cet endroit précis, on évite les découpes dans l’isolant, donc une dégradation de ses performances, lors du passage des gaines.

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Le plancher intermédiaireLe système mis en place

ici est relativement classique. Il consiste à réaliser un plancher à partir de poutrelles béton et entrevous en polystyrène expansé. Lesdits entrevous ont à la fois une fonction de coffrage pour la dalle de compression, qui sera mise en œuvre plus tard, et une fonction isolante. Ce type de plancher, selon le fabricant, permet de supprimer environ 40 % des pertes thermiques linéiques. La dalle de compression est elle aussi réalisée avec un béton autoplaçant fibré sous Avis technique. Pour l’entreprise, pas de changement car la méthode de travail est connue.

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Isolations des parois

La maison est conçue avec un complexe d’isolation thermique par l’intérieur (ITI), composé d’une plaque de plâtre et d’un isolant graphite haute performance. Grâce à la faible conductivité thermique de l’isolant, il est possible de limiter les épaisseurs – ici 10 + 1 – pour répondre aux exigences de la réglementation. À la mise en œuvre, une attention particulière a été portée à la réalisation régulière des plots de colle, au passage des fluides et à la jonction des plaques entre elles, étanchéité à l’air oblige.

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Conception bioclimatique

Compacte et conçue dans une approche bioclimatique, cette maison favorise les apports énergétiques naturels : 55 % des

vitrages sont situés au sud, contre 14 % au nord. Plus exigeante que la réglementation thermique 2005, elle respecte le label BBC en affichant une consommation globale inférieure à 48 kWh/m2/an.

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64 B Â T I M É T I E R S SEPTEMBRE 2010

LA PAROLE À

Revue éditée par IT-FFB (Institut technique de la Fédération française du Bâtiment). 9 rue La Pérouse 75784 Paris Cedex 16 -

Tél. : 01 40 69 52 58 - www.ffbatiment.fr - Association déclarée – Siret 301 652 673 0015 - Code APE 913E –ISSN 1772-3078 - Dépôt légal à

parution DIRECTEUR DE LA PUBLICATION : Didier Ridoret DIRECTEUR DE LA RÉDACTION : Jean-Pierre Roche COMITÉ DE RÉDACTION :

Membres de la Fédération française du Bâtiment, de ses Fédérations départementales et régionales, de ses Unions et Syndicats de métiers JOURNALISTES : Jean-Marc

Brujaille, Stéphanie Lacaze, Stéphane Miget, François Salanne CONCEPTION ET RÉALISATION IDÉ ÉDITION : André Haillotte, Pierre Salanne, Nelly Hurlé, Caroline

Palma, Christophe Bajot, Katia Boudet PHOTOGRAVURE/IMPRESSION : Sphinx/Sib TIRAGE DE CE NUMÉRO : 72 000 exemplaires PHOTO DE COUVERTURE : © BMC2

Architectes (Arnaud Bical et Laurent Courcier) / Gabriel Souca de Vilar PRIX DU NUMÉRO : 25 € TTC ABONNEMENT ANNUEL : 80 € TTC

(4 numéros) SERVICE ABONNEMENT : SEBTP - Tél. : 01 40 69 53 05 RÉGIE COMMERCIALE : IT-FFB –Tél. : 01 40 69 57 68 ANNONCEURS :

Ademe (3e couv), Banque Solfea (p45), CGI Bâtiment (p45), EDF (4e couv), Fiat (p30), GDF Suez (2e couv, p29), Gestion BTP (p38), Kiloutou (p43),

MC Sécurité (p24), Ocean (p24), Placo (p58), Pro BTP (p20), Rector (p12), SMA BTP (p37), Weber (p5), Wolseley - Batimob (p61)

On l’a dit et répété : pour les métiers du bâtiment, il y a un « avant » et un « après » Grenelle de l’environne-ment. Dans le domaine de l’isolation thermique, l’avant, c’est l’existence de nombreux procédés appliqués métier par métier sans réelle maî-trise de la performance énergéti-que apportée au bâtiment. L’après-Grenelle, tel qu’il se formalise à travers les prochaines réglemen-tations, change la donne puisqu’il fixe des objectifs chiffrés ambitieux (RT 2012) et renforce les obligations de résultat pour tous les acteurs.

Cette évolution en forme de rup-ture a deux conséquences : au niveau technique, elle consacre les procé-dés d’isolation thermique par l’exté-rieur (ITE), les plus aptes à répondre aux objectifs ; sur le plan de la mise en œuvre, elle pose la question de la gestion des interfaces entre corps d’état, déterminante pour l’effica-cité de l’isolation – question qui ne relève pas d’une approche exclusi-vement métier et qui doit être trai-tée de manière transversale. Tel est le contexte qui, en 2008, a conduit la FFB à constituer le groupe de travail

sur l’isolation thermique par l’exté-rieur (GITE), qui réunit les unions et syndicats concernés, avec mission d’aborder de façon transversale les sujets techniques, économiques, de formation, etc., et de faire mieux connaître l’ITE et ses avantages aux côtés des acteurs de la filière.Le premier travail du groupe a consisté à faire le point sur l’ITE dans le contexte de l’après-Grenelle. Il s’est concrétisé par la publication, en sep-tembre 2009, de « L’Essentiel sur les techniques d’isola-tion thermique par l’extérieur », une brochure répon-dant à une trentaine de questions sur les aspects techniques, réglementaires et fis-caux. Largement dif-fusé, cet ouvrage contribue à faire mieux connaître les deux familles d’ITE : la filière sèche (bardage, vêture, vêtage) et la filière humide (enduits mince ou épais sur iso-lant), qui offrent beaucoup d’avan-tages, notamment en solution plu-ritechnique, dans les travaux neufs et la requalification d’ouvrages exis-tants.Dans le prolongement de cette pre-mière initiative fédératrice, le GITE a mis en chantier, dans le cadre du Pro-gramme de recherche et de dévelop-pement métiers de la FFB (PRDM), un projet beaucoup plus ambitieux de rédaction de documents tech-niques. Le premier, «Mémento

d’aide à la conception des ouvra-ges d’isolation thermique par l’ex-térieur », reprend (avec son accord) et complète le travail amorcé par le G2M (Groupement du mur man-

teau). Il traitera en détail tous les aspects techniques de conception et de mise en œuvre des ouvrages neufs dans le but de faci-liter la rédaction des pièces écri-tes d’un marché. Autre objectif : il s’agit clairement, avec ce document, d’ouvrir la voie à la réalisation de DTU de mise en œuvre, dédiés à la filière humide et à la filière sèche. Parallèlement à ces démarches, le GITE s’est fixé des objectifs dans le

domaine de la formation : la créa-tion d’un CQP d’une part et, d’autre part, l’élaboration de modules de formation continue adaptés aux différents intervenants (chefs d’en-treprise, chefs d’équipes, compa-gnons…).Ces travaux sont longs, rendus com-pliqués par le fait que l’ITE n’a pas qu’une seule origine métier et que tous ceux qui la pratiquent détien-nent une partie du sujet. Mais ils doivent être réalisés si nous voulons faire reconnaître l’ITE comme un métier à part entière, et répondre à l’essor du marché qu’entraînera iné-vitablement la nouvelle réglementa-tion. �

L’ITE, UN METIER A PART ENTIERE

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GÉRARD CÉBÉRIO EN BREF

Après avoir dirigé de 1979 à 1990 l’agence régionale parisienne d’une entreprise d’étanchéité, Gérard Cébério a créé et préside aujourd’hui l’entreprise GCEB (Gérard Cébério Enveloppe du Bâtiment). Basée à Évry, celle-ci mène une activité d’ensemblier dans les domaines de l’étanchéité, de l’isolation et de l’habillage de façade ; elle a réalisé en 2009 un chiffre d’affaires de 12 millions d’euros. Gérard Cébério est par ailleurs administrateur de la Caisse des congés payés de la région de Paris, administrateur de la Chambre syndicale française de l’étanchéité et chef de file du GITE depuis sa création en 2008.

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