Numéro 47 - Juillet/Septembre 2010

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JOURNAL D’INFORMATION DU CENTRE CHORÉGRAPHIQUE NATIONAL D’AQUITAINE EN PYRÉNÉES ATLANTIQUES MALANDAIN BALLET BIARRITZ JUILLET > SEPTEMBRE 2010 Véronique Aniorte & Frederik Deberdt, Magifique photo Olivier Houeix PAGE 3 PAGE 4 PAGE 8 PAGE 10 PAGE 11 PAGE 12 ÉDITO ACTIVITÉ DANSE À BIARRITZ #42 BILAN EN BREF CALENDRIER

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Malandain Ballet Biarritz ©YOCOM

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Véronique Aniorte & Frederik Deberdt, Magifique • photo Olivier Houeix

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DANSE À BIARRITZ #42

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on a considéré l’Océan comme une manne inépuisable, à même de nourrir et d’absorber sans fin les déchets de l’humanité. Ce n’est plus le cas, et l’urgence est au-jourd’hui de respecter et protéger ce patrimoine originel de la vie. Alors, en attendant l’ouverture en 2011 de la Cité de l’Océan et du nouveau Musée de la Mer, Biarritz qui entre-tient depuis toujours une relation privilégiée avec l’élément marin s’est associée à la Journée Mondiale de l’Océan et aux Journées de la Mer, pour lancer début juin la première édition de « Biarritz Fête l’Océan ». En clôture de cette manifestation de sensibilisation, une « flash-mob » initiée et pilotée par Thibault Taniou et d’autres de Ballet Biarritz, a réuni plus de trois cents personnes qui, sur une succession de titres en vogue, dansèrent face à l’Atlantique avant de disparaître sans faire de vague.

Le succès de ce rassemblement, ajou-té à l’intérêt que je porte aux « atlan-tiquités », m’invite à citer Lagus, un maître à danser qui dans la seconde moitié du XIXe siècle faisait valser les foules à Biarritz : « Ne pas savoir danser est une condition d’infério-rité fort regrettable dont les consé-quences peuvent être fâcheuses !» Effectivement, la Danse contribue aux échanges, au vivre ensemble. Elle permet aussi d’accéder au plai-sir, à l’imaginaire, à la connaissance … et plus on connaît plus on aime ! A l’heure où Le Temps d’Aimer s’ap-prête à célébrer ses vingt ans, il est d’ailleurs tentant de penser, que c’est pour se prémunir de conséquences fâcheuses que la ville de Biarritz fit le pari, il y a deux décennies, qu’un développement durable pouvait aussi venir de la Danse. En temps de crise, certains diront, c’est sûr, qu’elle est

de l’ordre de l’accessoire. Erreur ab-solue. L’Art et la Culture ne sont pas un luxe, mais un Embarquement pour Cythère, un Cap de Bonne-Es-pérance.

Pour tous les pieds marins, le Temps d’Aimer lèvera donc l’ancre le 10 sep-tembre au Port-Vieux en compagnie du Ballet de Lorraine et s’achèvera le 19 avec la Trisha Brown Dance Com-pany. Entre autres créations, après une avant-première sous le ciel de Vérone, il verra également le lance-ment de notre Roméo et Juliette. Un spectacle pour lequel de nouveaux danseurs de formation classique et de tempérament ont été engagés, non sans mal. Car si longtemps on a consi-déré nos eaux territoriales comme une manne inépuisable, ce n’est ma-nifestement plus le cas. A l’évidence, les gros poissons prennent le large et face à la concurrence étrangère, la taille des autres est souvent insuffi-sante. Alors creux de vague ou nau-frage d’un enseignement de la danse naguère moins théorique ? La ques-tion mérite d’être jetée à la mer car connaître les pas sans savoir danser est une condition d’infériorité fort regrettable dont les conséquences peuvent aussi être fâcheuses !

n Thierry Malandain, juin 2010

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on a considéré l’Océan comme une manne inépuisable, à même de nourrir et d’absorber sans fin les déchets de l’humanité. Ce n’est plus le cas, et l’urgence est au-jourd’hui de respecter et protéger ce patrimoine originel de la vie. Alors, en attendant l’ouverture en 2011 de la Cité de l’Océan et du nouveau Musée de la Mer, Biarritz qui entre-tient depuis toujours une relation privilégiée avec l’élément marin s’est associée à la Journée Mondiale de l’Océan et aux Journées de la Mer, pour lancer début juin la première édition de « Biarritz Fête l’Océan ». En clôture de cette manifestation de sensibilisation, une « flash-mob » initiée et pilotée par Thibault Taniou et d’autres de Ballet Biarritz, a réuni plus de trois cents personnes qui, sur une succession de titres en vogue, dansèrent face à l’Atlantique avant de disparaître sans faire de vague.

Le succès de ce rassemblement, ajou-té à l’intérêt que je porte aux « atlan-tiquités », m’invite à citer Lagus, un maître à danser qui dans la seconde moitié du XIXe siècle faisait valser les foules à Biarritz : « Ne pas savoir danser est une condition d’infério-rité fort regrettable dont les consé-quences peuvent être fâcheuses !» Effectivement, la Danse contribue aux échanges, au vivre ensemble. Elle permet aussi d’accéder au plai-sir, à l’imaginaire, à la connaissance … et plus on connaît plus on aime ! A l’heure où Le Temps d’Aimer s’ap-prête à célébrer ses vingt ans, il est d’ailleurs tentant de penser, que c’est pour se prémunir de conséquences fâcheuses que la ville de Biarritz fit le pari, il y a deux décennies, qu’un développement durable pouvait aussi venir de la Danse. En temps de crise, certains diront, c’est sûr, qu’elle est

de l’ordre de l’accessoire. Erreur ab-solue. L’Art et la Culture ne sont pas un luxe, mais un Embarquement pour Cythère, un Cap de Bonne-Es-pérance.

Pour tous les pieds marins, le Temps d’Aimer lèvera donc l’ancre le 10 sep-tembre au Port-Vieux en compagnie du Ballet de Lorraine et s’achèvera le 19 avec la Trisha Brown Dance Com-pany. Entre autres créations, après une avant-première sous le ciel de Vérone, il verra également le lance-ment de notre Roméo et Juliette. Un spectacle pour lequel de nouveaux danseurs de formation classique et de tempérament ont été engagés, non sans mal. Car si longtemps on a consi-déré nos eaux territoriales comme une manne inépuisable, ce n’est ma-nifestement plus le cas. A l’évidence, les gros poissons prennent le large et face à la concurrence étrangère, la taille des autres est souvent insuffi-sante. Alors creux de vague ou nau-frage d’un enseignement de la danse naguère moins théorique ? La ques-tion mérite d’être jetée à la mer car connaître les pas sans savoir danser est une condition d’infériorité fort regrettable dont les conséquences peuvent aussi être fâcheuses !

n Thierry Malandain, juin 2010

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à BiarritzMercredi 11 août Jeudi 12 août21h Gare du Midi Chorégraphie Thierry MalandainMusique Piotr Ilitch TchaïkovskiComposition additionnelle Nicolas DupéroirDécor et costumes Jorge GallardoDirection de la production, conception lumière Jean-Claude AsquiéRéalisation costumes Véronique MuratRéalisation masques Annie OnchaloRéalisation décor Alain Cazaux

Avec Ione Miren Aguirre, Aurélien Alberge, Véronique Aniorte, Giuseppe Chiavaro, Olivier Coëffard, Ellyce Daniele, Frederik Deberdt, Cédric Godefroid, Aureline Guillot, Mikel Irurzun del Castillo, Miyuki Kanei, Fabio Lopes, Silvia Magalhaes, Arnaud Mahouy, Joséphine Pra, Nathalie Verspecht, Daniel Vizcayo.

Créé le 12 décembre 2009 au teatro Victoria Eugenia de San Sebastian dans le cadre du projet Centre Chorégraphique Transfontalier Biarritz - San Sebastian soutenu par les fonds européens Interreg IV A.

Coproduction Opéra Théâtre de Saint-Etienne, Teatro Victoria Eugenia de San Sebastian, Grand Théâtre de Reims, Centre Chorégraphique National d’Aquitaine en Pyrénées-Atlantiques Malandain Ballet Biarritz.

Billetterie

Office du Tourisme de Biarritz Javalquinto, Square d’Ixelles 64200 Biarritz Réservations par téléphone tous les jours au 05 59 22 44 66 www.biarritz.fr

Ticketnet / Virgin-Leclerc www.ticketnet.fr Tél. 0 892 390 100 (0,34 €/min)

France Billet / Fnac-Carrefour-Géantwww.fnac.com Tél. 0 892 683 622 (0,34 €/min)

Informations

Malandain Ballet Biarritz 05 59 24 67 19

« Avec cet hommage au Tchaïkovski de son enfance le chorégraphe revisite ses souvenirs d’apprenti danseur, avec la joie et la douleur qui vont avec eux. Humour, folie, enthousiasme, élégance se disputent la scène dans un langage académique follement libre. »

L’Express, Laurence Liban, 19 mars 2010

Billetterie

Gare du Mididu 6 au 19 septembre

de 11h à 17h30 et le soir des spectacles de 19h à 21h.

Office de Tourisme de Biarritz Square d’Ixelles 64200 Biarritz

Réservations par téléphone tous les jours au 05 59 22 44 66

Possibilité de paiement par Carte Bleue Visa.

Sur internet www.letempsdaimer.com

www.biarritz.fr rubrique accès direct :

Billetterie en ligne

Ticketnet / Virgin-Leclerc www.ticketnet.fr

Tél. 0 892 390 100 (0,34 €/min)

France Billet / Fnac-Carrefour-Géantwww.fnac.com

Tél. 0 892 683 622 (0,34 €/min)

à BiarritzSamedi 11 septembre 20h30 Gare du Midi

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Silvia Magalhaes & Giuseppe Chiavaro, Roméo et Juliette • photo Olivier Houeix

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à BiarritzMercredi 11 août Jeudi 12 août21h Gare du Midi Chorégraphie Thierry MalandainMusique Piotr Ilitch TchaïkovskiComposition additionnelle Nicolas DupéroirDécor et costumes Jorge GallardoDirection de la production, conception lumière Jean-Claude AsquiéRéalisation costumes Véronique MuratRéalisation masques Annie OnchaloRéalisation décor Alain Cazaux

Avec Ione Miren Aguirre, Aurélien Alberge, Véronique Aniorte, Giuseppe Chiavaro, Olivier Coëffard, Ellyce Daniele, Frederik Deberdt, Cédric Godefroid, Aureline Guillot, Mikel Irurzun del Castillo, Miyuki Kanei, Fabio Lopes, Silvia Magalhaes, Arnaud Mahouy, Joséphine Pra, Nathalie Verspecht, Daniel Vizcayo.

Créé le 12 décembre 2009 au teatro Victoria Eugenia de San Sebastian dans le cadre du projet Centre Chorégraphique Transfontalier Biarritz - San Sebastian soutenu par les fonds européens Interreg IV A.

Coproduction Opéra Théâtre de Saint-Etienne, Teatro Victoria Eugenia de San Sebastian, Grand Théâtre de Reims, Centre Chorégraphique National d’Aquitaine en Pyrénées-Atlantiques Malandain Ballet Biarritz.

Billetterie

Office du Tourisme de Biarritz Javalquinto, Square d’Ixelles 64200 Biarritz Réservations par téléphone tous les jours au 05 59 22 44 66 www.biarritz.fr

Ticketnet / Virgin-Leclerc www.ticketnet.fr Tél. 0 892 390 100 (0,34 €/min)

France Billet / Fnac-Carrefour-Géantwww.fnac.com Tél. 0 892 683 622 (0,34 €/min)

Informations

Malandain Ballet Biarritz 05 59 24 67 19

« Avec cet hommage au Tchaïkovski de son enfance le chorégraphe revisite ses souvenirs d’apprenti danseur, avec la joie et la douleur qui vont avec eux. Humour, folie, enthousiasme, élégance se disputent la scène dans un langage académique follement libre. »

L’Express, Laurence Liban, 19 mars 2010

Billetterie

Gare du Mididu 6 au 19 septembre

de 11h à 17h30 et le soir des spectacles de 19h à 21h.

Office de Tourisme de Biarritz Square d’Ixelles 64200 Biarritz

Réservations par téléphone tous les jours au 05 59 22 44 66

Possibilité de paiement par Carte Bleue Visa.

Sur internet www.letempsdaimer.com

www.biarritz.fr rubrique accès direct :

Billetterie en ligne

Ticketnet / Virgin-Leclerc www.ticketnet.fr

Tél. 0 892 390 100 (0,34 €/min)

France Billet / Fnac-Carrefour-Géantwww.fnac.com

Tél. 0 892 683 622 (0,34 €/min)

à BiarritzSamedi 11 septembre 20h30 Gare du Midi

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Silvia Magalhaes & Giuseppe Chiavaro, Roméo et Juliette • photo Olivier Houeix

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Vérone vit jadis deux familles rivales,Les Montaigus, les Capulets,De leurs guerres sans fin, à toutes deux fatales,Ensanglanter le seuil de ses palais.Comme un rayon vermeil brille en un ciel d’orage,Juliette parut, et Roméo l’aima!Et tous deux, oubliant le nom qui les outrage,Un même amour les enflamma!Sort funeste! Aveugles colères!Ces malheureux amants payèrent de leurs joursLa fin des haines séculairesQui virent naître leurs amours !Prologue du Roméo et Juliette de Charles Gounod

En 1966, Maurice Béjart fut l’un des premiers à porter à la scène le Ro-méo et Juliette de Berlioz, et l’on se souvient qu’au final du spectacle, un récitant clamait : « Faites l’amour, pas la guerre ! ». Ce slogan hautement évangélique vaut toujours et nous lui emboiterons le pas. Un an après, en 1967, naissait en Italie, « arte povera », une aventure artistique conceptualisée par le critique d’art Germano Celant, qui pour défier la société de consommation et la dé-rive mercantile des courants améri-cains de l’époque : pop’art, op’art..., privilégia l’économie de moyen. En utilisant des matériaux pauvres qu’il s’agissait d’élever au rang d’Art, les artistes de « l’art pauvre » s’attache-ront à rendre signifiants les objets les plus quotidiens. Certains ont vu dans cette démarche une référence au re-noncement franciscain. C’est à cette sorte d’ascèse artistique que j’ai vou-lu me soumettre en prenant pour dé-cor des caisses en aluminium, tandis que les costumes vont être conçus à partir de vêtements usés.

L’idée m’est venue en découvrant en Italie les catacombes du monas-tère capucin de Palerme. Creusées au XVIe siècle à la seule intention des moines, y être inhumé devint une marque de prestige pour l’aris-tocratie sicilienne jusqu’au XIXe. Dans leur testament, les intéressés demandaient à y être conservés avec un certain type de vêtements, ou même à ce que l’on change ceux-ci à intervalles réguliers. Aujourd’hui, té-moignant peu ou prou du caractère universel de la mort, ces catacombes offrent le spectacle de corps embau-més, vêtus de costumes d’époques différentes.

Ces catacombes rappellent égale-ment que le thème de la mort, mais aussi celui des funérailles sont omni-présents dans la création artistique du XIXe siècle. Ainsi, en 1840, un an après Roméo et Juliette, Berlioz com-posa sa Grande symphonie funèbre et triomphale. Au XIXe siècle encore, s’appuyant sur la croyance popu-laire que, la nuit, les morts dansent dans les cimetières, les artistes vont réactualiser l’esthétique des danses macabres médiévales. Par exemple, dans La Vie dans la mort, Théophile Gautier décrit à la manière d’une danse comment le monde des morts et des vivants s’interpénètrent. Mais, c’est ce fragment de Vie de Rancé de Chateaubriand qui a retenu mon

attention : « Les danses s’établissent sur la poussière des morts et les tom-beaux poussent sous les pas de la joie. »

Roméo et Juliette, c’est évidemment la haine séculaire existant entre les deux familles les plus puissantes de Vérone, les Montaigu et les Capu-let. C’est aussi, bien sûr, le sort fu-neste de deux amants innocents. Et si tout ce qui cimente cette histoire d’amour mythique entre toutes a re-tenu l’attention de Berlioz, contraire-ment au ballet, Roméo et Juliette de Serge Prokofiev, La Symphonie dra-matique pour solistes, chœur et or-chestre ne suit pas à la lettre le récit shakespearien. Elle en exclut même certains épisodes. Et tandis que les parties purement orchestrales dépei-

gnent les émotions, c’est le chœur qui a charge de décrire les faits. Ainsi dans l’introduction, Berlioz dresse une sorte de table des matières des scènes à venir, après quoi il enchaîne sur quelques moments attendus comme le bal chez les Capulet, le duo d’amour ou encore la mort des deux amants. L’œuvre s’achevant par un récitatif d’explication qui permet à Frère Laurent de révéler à tous, ce qui s’est passé. C’est par cette der-nière partie où l’on voit Roméo et Juliette étendus que j’ai choisi de commencer. Une scène conjuguée au pluriel, car chacun sait que le théâtre de Shakespeare s’appelait « The Globe » et pour voir du monde sur la scène, mais aussi parce que

... ACTIVITÉ

C omposée en 1839, la Sym-phonie dramatique Roméo et Juliette doit son existence à

la générosité du violoniste Nicolo Pa-ganini qui voyant en Berlioz l’héritier de Beethoven, lui fit don de 20.000 francs. Outre son sujet : un amour idéal qui le consolait des tristes réali-tés de son mariage avec l’actrice Har-riet Smithson, l’œuvre témoigne de plusieurs influences. C’est d’abord un hommage à Shakespeare dont la découverte en 1827 eut un fort re-tentissement sur son développement artistique. C’est aussi un hommage à Beethoven. Enfin, après la Sympho-nie Harold en Italie, écrite en 1834, la partition rappelle que le compo-siteur séjourna en Italie comme lau-réat du Prix de Rome. Après avoir ré-digé un synopsis à partir des scènes les plus importantes du drame de Shakespeare, Berlioz confia au poète Émile Deschamps le soin d’écrire les textes des parties chantées, puis se mit à l’œuvre, achevant l’ensemble au bout de sept mois. Avec le titre complet de Symphonie dramatique avec Chœurs, Solos de chant et Pro-logue en récitatif choral, composée d’après la Tragédie de Shakespeare, la partition fut exécutée trois fois au Conservatoire de Paris sous la direc-tion de son auteur, la première fois le 24 novembre 1839 ; Paganini, à qui elle était dédiée, ne l’entendit jamais. Plus tard, Berlioz y apportera quelques modifications, avant d’en publier la version définitive en 1847.

Chorégraphie Thierry MalandainMusique Hector BerliozDécor et costumes Jorge GallardoDirection de la production, conception lumière Jean-Claude AsquiéRéalisation costumes Véronique Murat

Avec Ione Miren Aguirre, Aurélien Alberge, Véronique Aniorte, Giuseppe Chiavaro, Olivier Coëffard, Ellyce Daniele, Frederik Deberdt, Cédric Godefroid, Aureline Guillot, Mikel Irurzun del Castillo, Miyuki Kanei, Mathilde Labé, Fabio Lopes, Silvia Magalhaes, Arnaud Mahouy, Abraham Muñoz Carrera, Joséphine Pra, Nathalie Verspecht, Daniel Vizcayo

Coproduction

Grand Théâtre de Luxembourg, Teatro Victoria Eugenia de San Sebastián, Grand Théâtre de Reims, Centre Chorégraphique National d’Aquitaine en Pyrénées-Atlantiques Malandain Ballet Biarritz.

Partenaires

Festival de Vérone (Italie), Festival Le Temps d’Aimer de Biarritz, Théâtre Olympia d’Arcachon.

l’amour de Roméo et Juliette réta-blit l’harmonie du monde, c’est par-fois de Roméos et Juliettes dont il s’agit. Enfin, parce qu’il était difficile de confronter la partition de Berlioz à l’épreuve de la danse, comme le compositeur le fit lui-même, le spec-tacle est une sorte de libre commen-taire qui tente de soulever la pierre d’un rêve qui était trop beau.

n Thierry Malandain, juin 2010

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Vérone vit jadis deux familles rivales,Les Montaigus, les Capulets,De leurs guerres sans fin, à toutes deux fatales,Ensanglanter le seuil de ses palais.Comme un rayon vermeil brille en un ciel d’orage,Juliette parut, et Roméo l’aima!Et tous deux, oubliant le nom qui les outrage,Un même amour les enflamma!Sort funeste! Aveugles colères!Ces malheureux amants payèrent de leurs joursLa fin des haines séculairesQui virent naître leurs amours !Prologue du Roméo et Juliette de Charles Gounod

En 1966, Maurice Béjart fut l’un des premiers à porter à la scène le Ro-méo et Juliette de Berlioz, et l’on se souvient qu’au final du spectacle, un récitant clamait : « Faites l’amour, pas la guerre ! ». Ce slogan hautement évangélique vaut toujours et nous lui emboiterons le pas. Un an après, en 1967, naissait en Italie, « arte povera », une aventure artistique conceptualisée par le critique d’art Germano Celant, qui pour défier la société de consommation et la dé-rive mercantile des courants améri-cains de l’époque : pop’art, op’art..., privilégia l’économie de moyen. En utilisant des matériaux pauvres qu’il s’agissait d’élever au rang d’Art, les artistes de « l’art pauvre » s’attache-ront à rendre signifiants les objets les plus quotidiens. Certains ont vu dans cette démarche une référence au re-noncement franciscain. C’est à cette sorte d’ascèse artistique que j’ai vou-lu me soumettre en prenant pour dé-cor des caisses en aluminium, tandis que les costumes vont être conçus à partir de vêtements usés.

L’idée m’est venue en découvrant en Italie les catacombes du monas-tère capucin de Palerme. Creusées au XVIe siècle à la seule intention des moines, y être inhumé devint une marque de prestige pour l’aris-tocratie sicilienne jusqu’au XIXe. Dans leur testament, les intéressés demandaient à y être conservés avec un certain type de vêtements, ou même à ce que l’on change ceux-ci à intervalles réguliers. Aujourd’hui, té-moignant peu ou prou du caractère universel de la mort, ces catacombes offrent le spectacle de corps embau-més, vêtus de costumes d’époques différentes.

Ces catacombes rappellent égale-ment que le thème de la mort, mais aussi celui des funérailles sont omni-présents dans la création artistique du XIXe siècle. Ainsi, en 1840, un an après Roméo et Juliette, Berlioz com-posa sa Grande symphonie funèbre et triomphale. Au XIXe siècle encore, s’appuyant sur la croyance popu-laire que, la nuit, les morts dansent dans les cimetières, les artistes vont réactualiser l’esthétique des danses macabres médiévales. Par exemple, dans La Vie dans la mort, Théophile Gautier décrit à la manière d’une danse comment le monde des morts et des vivants s’interpénètrent. Mais, c’est ce fragment de Vie de Rancé de Chateaubriand qui a retenu mon

attention : « Les danses s’établissent sur la poussière des morts et les tom-beaux poussent sous les pas de la joie. »

Roméo et Juliette, c’est évidemment la haine séculaire existant entre les deux familles les plus puissantes de Vérone, les Montaigu et les Capu-let. C’est aussi, bien sûr, le sort fu-neste de deux amants innocents. Et si tout ce qui cimente cette histoire d’amour mythique entre toutes a re-tenu l’attention de Berlioz, contraire-ment au ballet, Roméo et Juliette de Serge Prokofiev, La Symphonie dra-matique pour solistes, chœur et or-chestre ne suit pas à la lettre le récit shakespearien. Elle en exclut même certains épisodes. Et tandis que les parties purement orchestrales dépei-

gnent les émotions, c’est le chœur qui a charge de décrire les faits. Ainsi dans l’introduction, Berlioz dresse une sorte de table des matières des scènes à venir, après quoi il enchaîne sur quelques moments attendus comme le bal chez les Capulet, le duo d’amour ou encore la mort des deux amants. L’œuvre s’achevant par un récitatif d’explication qui permet à Frère Laurent de révéler à tous, ce qui s’est passé. C’est par cette der-nière partie où l’on voit Roméo et Juliette étendus que j’ai choisi de commencer. Une scène conjuguée au pluriel, car chacun sait que le théâtre de Shakespeare s’appelait « The Globe » et pour voir du monde sur la scène, mais aussi parce que

... ACTIVITÉ

C omposée en 1839, la Sym-phonie dramatique Roméo et Juliette doit son existence à

la générosité du violoniste Nicolo Pa-ganini qui voyant en Berlioz l’héritier de Beethoven, lui fit don de 20.000 francs. Outre son sujet : un amour idéal qui le consolait des tristes réali-tés de son mariage avec l’actrice Har-riet Smithson, l’œuvre témoigne de plusieurs influences. C’est d’abord un hommage à Shakespeare dont la découverte en 1827 eut un fort re-tentissement sur son développement artistique. C’est aussi un hommage à Beethoven. Enfin, après la Sympho-nie Harold en Italie, écrite en 1834, la partition rappelle que le compo-siteur séjourna en Italie comme lau-réat du Prix de Rome. Après avoir ré-digé un synopsis à partir des scènes les plus importantes du drame de Shakespeare, Berlioz confia au poète Émile Deschamps le soin d’écrire les textes des parties chantées, puis se mit à l’œuvre, achevant l’ensemble au bout de sept mois. Avec le titre complet de Symphonie dramatique avec Chœurs, Solos de chant et Pro-logue en récitatif choral, composée d’après la Tragédie de Shakespeare, la partition fut exécutée trois fois au Conservatoire de Paris sous la direc-tion de son auteur, la première fois le 24 novembre 1839 ; Paganini, à qui elle était dédiée, ne l’entendit jamais. Plus tard, Berlioz y apportera quelques modifications, avant d’en publier la version définitive en 1847.

Chorégraphie Thierry MalandainMusique Hector BerliozDécor et costumes Jorge GallardoDirection de la production, conception lumière Jean-Claude AsquiéRéalisation costumes Véronique Murat

Avec Ione Miren Aguirre, Aurélien Alberge, Véronique Aniorte, Giuseppe Chiavaro, Olivier Coëffard, Ellyce Daniele, Frederik Deberdt, Cédric Godefroid, Aureline Guillot, Mikel Irurzun del Castillo, Miyuki Kanei, Mathilde Labé, Fabio Lopes, Silvia Magalhaes, Arnaud Mahouy, Abraham Muñoz Carrera, Joséphine Pra, Nathalie Verspecht, Daniel Vizcayo

Coproduction

Grand Théâtre de Luxembourg, Teatro Victoria Eugenia de San Sebastián, Grand Théâtre de Reims, Centre Chorégraphique National d’Aquitaine en Pyrénées-Atlantiques Malandain Ballet Biarritz.

Partenaires

Festival de Vérone (Italie), Festival Le Temps d’Aimer de Biarritz, Théâtre Olympia d’Arcachon.

l’amour de Roméo et Juliette réta-blit l’harmonie du monde, c’est par-fois de Roméos et Juliettes dont il s’agit. Enfin, parce qu’il était difficile de confronter la partition de Berlioz à l’épreuve de la danse, comme le compositeur le fit lui-même, le spec-tacle est une sorte de libre commen-taire qui tente de soulever la pierre d’un rêve qui était trop beau.

n Thierry Malandain, juin 2010

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Roméo et Juliette • photo Olivier Houeix

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LA DANSE À BIARRITZ # 42

Polka, valse, rédowa, scottish, qua-drilles, cotillons, etc., nous ne fe-rons pas ici le tableau de toutes les danses mises à l’honneur dans les bals à Biarritz où ailleurs à la fin du XIXème siècle. Faisant partie des pratiques élégantes, elles étaient cultivées avec tant de succès que toute personne appelée par sa si-tuation à fréquenter le « monde » se devait de les connaître. Malheu-reusement, on n’avait pas toujours sous la main un maître à danser. Une lacune que plusieurs d’entre eux chercheront à combler à travers la publication d’ouvrages théoriques. Citons seulement, J.Lagus, dont la première édition du Nouveau guide des danses françaises et américaines sera publiée à Pau en 1887. Diri-geant un cours de danse et de main-tien dans ce chef-lieu des Basses-Pyrénées, Lagus dont on ignore tout jusqu’au prénom, se distingua comme maître de danse aux lycées de Pau et de Bayonne, mais aussi comme directeur des bals d’enfants du Casino de Royan, du Palais d’Hi-ver de Pau et du Casino Bellevue de Biarritz. C’est à ce titre qu’il lança un certain nombre de nouveautés cho-régraphiques, dont quelques-unes furent éditées. A l’instar de « Biar-ritz » mise en musique par Charles Marie Constantin. (1) Vint ensuite le « Biarritz Pas de Quatre », une polka valsée créée de l’autre côté de l’At-lantique sous le nom de « Military Scottish » qu’une jeune américaine lui fit connaître et qu’il adapta au goût français avant de la mettre en vogue. En effet, le « Biarritz Pas de Quatre » sur une musique de Paul Chabeaux (2) s’imposa partout. Mais où son succès fut vraiment écla-tant, c’est à Biarritz durant l’été 1893. Ainsi, C.Léon, écrit : « Cha-cun sait que l’orchestre de Biarritz, composé d’artistes choisis, on le croira sans peine, se fait entendre tous les après-midi à cinq heures, sur la terrasse de son superbe Ca-sino, où il interprète dignement les chefs d’œuvres des grands maîtres.

Eh bien ! Les dimanches et jeudis, au même moment, où se faisait entendre l’orchestre, il y avait bal d’enfants à l’intérieur du Casino, dans l’immense salle que le direc-teur, Alfred Boulant, a eu l’heureuse inspiration d’affecter à la danse. A peine les musiciens du bal, dirigés par le savant artiste Jules Gradwo-hl, lançaient-ils aux échos les pre-mières et joyeuses notes du « Pas de Quatre », que la foule s’y précipitait en toute hâte, au grand désespoir de l’orchestre municipal, ahuri, et de son aimable chef, Arthur Steck, qui se demandaient où s’était éclip-sée cette foule tout à l’heure si at-tentive, si pressée et si compacte. L’orchestre ne jouait plus que pour quelques légères mouettes, couleur du temps, au vol rapide, mais dont le sentiment musical n’est sans doute point poussé à l’extrême. C’est que vraiment, au bal, le coup d’effet of-fert par ces jeunes enfants dansant le « Pas de Quatre » était absolument ravissant. Aussi que de bravos et d’applaudissements frénétiques ! » (3) Il est à peine besoin de le dire, le « Biarritz Pas de Quatre » remportait le même succès le soir dans les bals destinés aux grandes personnes. Deux années plus tard, illustrée de gravures offrant la position des pas imaginés par Lagus, paraitra la « Bébé-Biarritz », une polka pour enfants, mise en musique par Jules Gradwohl et appelée à devenir le divertissement de la saison estivale de 1895. L’année d’après, c’est « La Pavane-Valse » qui est lancée dans les salons du Casino, mais ceux-ci ne pouvant contenir la foule, les cours se dérouleront sur la terrasse : « Le dessous de la marquise était bondé d’élèves, qui se renouvelaient à chaque instant, il y avait aussi beau-coup de monde dehors, car en al-lant prendre le bain beaucoup de personnes s’amusaient de voir un si joyeux entrain » écrit Lagus. Fort de ce succès, mais aussi grâce au bon vouloir de ses collègues, tel le pa-risien, Eugène Giraudet qui le 25

septembre 1896, lui adresse cette dépêche : « Votre Pavane-Valse a été bien accueillie et a obtenu un grand succès au bal que j’ai organisé au Continental. Amitiés. » « La Pa-vane-Valse » se répandit dans tout le pays. Il en sera de même pour « La Véritable Berline » dont l’Illustra-tion, un journal national, publie le 1er août 1896, la théorie explicative à côté de la musique de Lucien Béry. « La Véritable Berline est une danse enfantine que nous avons les pre-miers, mise en pratique en France, au Casino de Biarritz. En exécutant cette danse, ainsi que nous allons l’expliquer, on est sûr d’obtenir un brillant succès, un brio rare. Rien de plus élégant et gracieux. » précise son auteur. Enfin, toujours en 1896 et une nouvelle fois avec le concours de Paul Chabeaux, Lagus lance la « Biarritz-Racquet » qui enchaîne des pas de rédowa et de polka. Ordinai-rement, les bals se terminaient par un Cotillon, une sorte de fantaisie récréative durant laquelle on exécu-tait après une promenade et un tour de valse, toutes sortes de figures. Lagus en créera près d’une tren-taine pour les bals donnés à Biarritz, dont « la Pyramide » : une figure très brillante et très animée que La-gus reproduit en 1900 dans la 20ème

édition de son Nouveau guide des danses françaises et américaines. Lequel ouvrage s’ouvre sur cet aver-tissement : « Ne pas savoir danser est une condition d’infériorité fort regrettable dont les conséquences peuvent être fâcheuses ! ».

J.Lagus, maître à danser

LA DANSE À BIARRITZ # 42

1) Charles Constantin, second Prix de Rome en 1863, il fit carrière au théâtre comme chef d’orchestre et directeur, et s’éteignit à Pau le 27 octobre 1891.

(2) Paul Chabeaux (1854.1901), compositeur, pianiste-lauréat du Conservatoire de Paris fut l’élève de Georges Mathias qui eut Frédé-ric Chopin et Friedrich Kalkbrenner pour maîtres.

(3) C.Léon, Historique du « Biarritz Pas de Quatre »

Autres publications de Lagus :• Trois guides différents des danses françaises et américaines, 1892• Petit guide du Boston-Valse, 1895• Le Régent, musique de Paul Chabeaux, 1895• Gavotte-Valse, musique de Paul Chabeaux, 1897 • Le Progrès de la danse, Quatre danses de caractère, 1900

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LA DANSE À BIARRITZ # 42

Polka, valse, rédowa, scottish, qua-drilles, cotillons, etc., nous ne fe-rons pas ici le tableau de toutes les danses mises à l’honneur dans les bals à Biarritz où ailleurs à la fin du XIXème siècle. Faisant partie des pratiques élégantes, elles étaient cultivées avec tant de succès que toute personne appelée par sa si-tuation à fréquenter le « monde » se devait de les connaître. Malheu-reusement, on n’avait pas toujours sous la main un maître à danser. Une lacune que plusieurs d’entre eux chercheront à combler à travers la publication d’ouvrages théoriques. Citons seulement, J.Lagus, dont la première édition du Nouveau guide des danses françaises et américaines sera publiée à Pau en 1887. Diri-geant un cours de danse et de main-tien dans ce chef-lieu des Basses-Pyrénées, Lagus dont on ignore tout jusqu’au prénom, se distingua comme maître de danse aux lycées de Pau et de Bayonne, mais aussi comme directeur des bals d’enfants du Casino de Royan, du Palais d’Hi-ver de Pau et du Casino Bellevue de Biarritz. C’est à ce titre qu’il lança un certain nombre de nouveautés cho-régraphiques, dont quelques-unes furent éditées. A l’instar de « Biar-ritz » mise en musique par Charles Marie Constantin. (1) Vint ensuite le « Biarritz Pas de Quatre », une polka valsée créée de l’autre côté de l’At-lantique sous le nom de « Military Scottish » qu’une jeune américaine lui fit connaître et qu’il adapta au goût français avant de la mettre en vogue. En effet, le « Biarritz Pas de Quatre » sur une musique de Paul Chabeaux (2) s’imposa partout. Mais où son succès fut vraiment écla-tant, c’est à Biarritz durant l’été 1893. Ainsi, C.Léon, écrit : « Cha-cun sait que l’orchestre de Biarritz, composé d’artistes choisis, on le croira sans peine, se fait entendre tous les après-midi à cinq heures, sur la terrasse de son superbe Ca-sino, où il interprète dignement les chefs d’œuvres des grands maîtres.

Eh bien ! Les dimanches et jeudis, au même moment, où se faisait entendre l’orchestre, il y avait bal d’enfants à l’intérieur du Casino, dans l’immense salle que le direc-teur, Alfred Boulant, a eu l’heureuse inspiration d’affecter à la danse. A peine les musiciens du bal, dirigés par le savant artiste Jules Gradwo-hl, lançaient-ils aux échos les pre-mières et joyeuses notes du « Pas de Quatre », que la foule s’y précipitait en toute hâte, au grand désespoir de l’orchestre municipal, ahuri, et de son aimable chef, Arthur Steck, qui se demandaient où s’était éclip-sée cette foule tout à l’heure si at-tentive, si pressée et si compacte. L’orchestre ne jouait plus que pour quelques légères mouettes, couleur du temps, au vol rapide, mais dont le sentiment musical n’est sans doute point poussé à l’extrême. C’est que vraiment, au bal, le coup d’effet of-fert par ces jeunes enfants dansant le « Pas de Quatre » était absolument ravissant. Aussi que de bravos et d’applaudissements frénétiques ! » (3) Il est à peine besoin de le dire, le « Biarritz Pas de Quatre » remportait le même succès le soir dans les bals destinés aux grandes personnes. Deux années plus tard, illustrée de gravures offrant la position des pas imaginés par Lagus, paraitra la « Bébé-Biarritz », une polka pour enfants, mise en musique par Jules Gradwohl et appelée à devenir le divertissement de la saison estivale de 1895. L’année d’après, c’est « La Pavane-Valse » qui est lancée dans les salons du Casino, mais ceux-ci ne pouvant contenir la foule, les cours se dérouleront sur la terrasse : « Le dessous de la marquise était bondé d’élèves, qui se renouvelaient à chaque instant, il y avait aussi beau-coup de monde dehors, car en al-lant prendre le bain beaucoup de personnes s’amusaient de voir un si joyeux entrain » écrit Lagus. Fort de ce succès, mais aussi grâce au bon vouloir de ses collègues, tel le pa-risien, Eugène Giraudet qui le 25

septembre 1896, lui adresse cette dépêche : « Votre Pavane-Valse a été bien accueillie et a obtenu un grand succès au bal que j’ai organisé au Continental. Amitiés. » « La Pa-vane-Valse » se répandit dans tout le pays. Il en sera de même pour « La Véritable Berline » dont l’Illustra-tion, un journal national, publie le 1er août 1896, la théorie explicative à côté de la musique de Lucien Béry. « La Véritable Berline est une danse enfantine que nous avons les pre-miers, mise en pratique en France, au Casino de Biarritz. En exécutant cette danse, ainsi que nous allons l’expliquer, on est sûr d’obtenir un brillant succès, un brio rare. Rien de plus élégant et gracieux. » précise son auteur. Enfin, toujours en 1896 et une nouvelle fois avec le concours de Paul Chabeaux, Lagus lance la « Biarritz-Racquet » qui enchaîne des pas de rédowa et de polka. Ordinai-rement, les bals se terminaient par un Cotillon, une sorte de fantaisie récréative durant laquelle on exécu-tait après une promenade et un tour de valse, toutes sortes de figures. Lagus en créera près d’une tren-taine pour les bals donnés à Biarritz, dont « la Pyramide » : une figure très brillante et très animée que La-gus reproduit en 1900 dans la 20ème

édition de son Nouveau guide des danses françaises et américaines. Lequel ouvrage s’ouvre sur cet aver-tissement : « Ne pas savoir danser est une condition d’infériorité fort regrettable dont les conséquences peuvent être fâcheuses ! ».

J.Lagus, maître à danser

LA DANSE À BIARRITZ # 42

1) Charles Constantin, second Prix de Rome en 1863, il fit carrière au théâtre comme chef d’orchestre et directeur, et s’éteignit à Pau le 27 octobre 1891.

(2) Paul Chabeaux (1854.1901), compositeur, pianiste-lauréat du Conservatoire de Paris fut l’élève de Georges Mathias qui eut Frédé-ric Chopin et Friedrich Kalkbrenner pour maîtres.

(3) C.Léon, Historique du « Biarritz Pas de Quatre »

Autres publications de Lagus :• Trois guides différents des danses françaises et américaines, 1892• Petit guide du Boston-Valse, 1895• Le Régent, musique de Paul Chabeaux, 1895• Gavotte-Valse, musique de Paul Chabeaux, 1897 • Le Progrès de la danse, Quatre danses de caractère, 1900

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Page 10: Numéro 47 - Juillet/Septembre 2010

Nouveaux venus EN BREF

10 11

BILAN 2009

France / 29 – Aquitaine / 23 – Etranger 34Nombre de spectateurs / 62.000

France / 377 – Aquitaine / 279

Magifique / Tchaïkovski / Malandain

Carmen / Schubert / MalandainL’Amour sorcier / Falla / MalandainDon Juan / Gluck / MalandainMozart à 2 / MalandainLa Mort du Cygne / Saint-Saëns / MalandainBallet Mécanique / Antheil / MalandainLes Créatures / Beethoven / MalandainLe Sang des Etoiles / Mahler, Strauss, Waldteufel, Lanner, Minkus / Malandain

Suisse, Italie, Belgique, Espagne, Allemagne, Québec, Brésil, Argentine, Uruguay, Colombie, Equateur

Blé Noir / musique Bretonne / Malandain / Europa DanseLes Créatures / Beethoven / Malandain / Ballet de l’Opéra National de RigaMozart à 2 / Malandain / Ballet Junior de GenèveLa Mort du Cygne / Saint-Saëns / Malandain / Balletto dell’EsperiaLe Cid / Massenet / Malandain / Ballet Junior de Genève

Cie Lullaby / Alain gonoteyCie l’Adret / Gaël Bovio et David Rodrigo Cie Révolution / Anthony EgéaCie Sylvain Groud Cie Hervé Koubi Cie Gilshamber Cie Kukai / Jon Maya Cie Kirsten Debrock Cie Maritzuli / Claude IruretagoyenaMarie-Laure Agrapart et CieCie Fabre Sènou / Caroline Fabre et Nobert Sénou

Ministère de la Culture / DRAC-DMDTS Ministère de la Culture / Accueil StudioVille de BiarritzConseil Régional d’AquitaineConseil Général des Pyrénées-AtlantiquesCommunauté Européenne / Projet Interreg IV / Victoria Eugenia San Sebastian

CulturesFrance / Arts de la ScèneSubvention soutien à la diffusionAutres subventions

Total des recettesRecette relative à l’activité présentéeMécénat / dons et divers

2 776 4111 669 392

651 865 45 735

317 000235 000148 000218 847

15.0006 000

31 945

1 107 0191 034 218

72 801

Représentations réalisées / 86

Sensibilisation – Formation / Interventions réalisées / 381

Création

Répertoire en tournée

Pays visités en tournée

Chorégraphies au répertoire d’autres compagnies

Compagnies reçues en Accueil Studio

Budget global présenté hors taxesTotal des subventions

Mozart à 2 à l’Aspen Santa Fe BalletA l’invitation de Jean-Philippe Ma-laty, Françoise Dubuc a remonté Mozart à 2 pour les danseurs de l’Aspen Santa Fe Ballet. Première le 16 août 2010 à Aspen (USA) dans le cadre de l’Aspen Music Festival and School.

Izaskun Lazapa en résidenseDu 1er au 6 juillet, Malandain Bal-let Biarritz accueille en résidence de création la compagnie IZASKUN LA-ZAPA lauréate de l’appel à projet du programme Aterpean – accueil d’ar-tistes en résidence – de Dantza Hi-rian, festival transfrontalier de danse contemporaine en paysages urbains ayant lieu sur l’Eurocité Basque.

Ballet de Lorraine Didier DeschampsCie Lionel HocheCie Kader BelarbiCie l’Eventail Marie-Geneviève MasséKD Danse Kirsten DebrockSystème Castafiore Marcia Barcellos, Karl BiscuitPaul les oiseaux Valérie RivièreRussell Maliphant CompanyCie Yvann AlexandreAndrès MarinCie Nacera BelazaCie Maryse DelenteVictor Ullate Ballet Comunidad MadridCie Catherine DreyfusSpellbound Dance Company Mauro AstolfiLa Intrusa Danza Damian Munoz & Virginia GarciaTrisha Brown Dance CompanyCie Par Terre Anne NguyenCie LagunarteCie Gilschamber Isakun LapazaGaël DomengerMalandain Ballet BiarritzCie Eclats Stéphane GuignardCie Robinson Claude MagneCie Akoma Névé Isida MicaniCie Lanabel Annabelle Bonnéry & François DeneulinCie Discalie Marion LévyCie Hip Hip HopCentre de Formation de BiarritzLauréats UPPADanseLauréats Scène Lycéennes

Mathilde Labé Née à Mont-Saint-Aignan, elle étu-die au Conservatoire National Su-périeur Musique et Danse de Lyon, puis intègre en 2008 le Jeune Ballet de cet établissement. Après deux années passées à Lausanne à l’Ecole-Atelier Rudra Béjart, elle entre au Malandain Ballet Biarritz en 2010.

Abraham Muñoz Carrera Né à Séville, il étudie au Conserva-torio Profesional de Danza de Sevilla jusqu’en 2009 avant d’être engagé au Ballet de l’Opéra de Limoges que dirige Sergio Simon. Il entre au Ma-landain Ballet Biarritz en 2010.

Joséphine Pra Née à Bordeaux, elle étudie au Conservatoire National de Toulouse, à l’Ecole Nationale Supérieure de Danse de Marseille et à la faveur d’une bourse, durant trois ans à la Royal Ballet School de Londres. Engagée en 2004 au Birmingham Royal Ballet sous la direction de David Bintley, elle rejoint en 2006 le Boston Ballet que conduit Mikko Nissinen. Elle entre au Malandain Ballet Biarritz en 2010.

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q

q

Nuria López Cortés Née à Alicante. Elle étudie de 2004 à 2010 auprès de Marika Besobra-sova à l’Académie Princesse Grace de Monaco. Engagée au Ballet de l’Opéra national de Bordeaux pour des représentations en 2008, elle entre au Malandain Ballet Biarritz en 2010.

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Nouveaux venus EN BREF

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BILAN 2009

France / 29 – Aquitaine / 23 – Etranger 34Nombre de spectateurs / 62.000

France / 377 – Aquitaine / 279

Magifique / Tchaïkovski / Malandain

Carmen / Schubert / MalandainL’Amour sorcier / Falla / MalandainDon Juan / Gluck / MalandainMozart à 2 / MalandainLa Mort du Cygne / Saint-Saëns / MalandainBallet Mécanique / Antheil / MalandainLes Créatures / Beethoven / MalandainLe Sang des Etoiles / Mahler, Strauss, Waldteufel, Lanner, Minkus / Malandain

Suisse, Italie, Belgique, Espagne, Allemagne, Québec, Brésil, Argentine, Uruguay, Colombie, Equateur

Blé Noir / musique Bretonne / Malandain / Europa DanseLes Créatures / Beethoven / Malandain / Ballet de l’Opéra National de RigaMozart à 2 / Malandain / Ballet Junior de GenèveLa Mort du Cygne / Saint-Saëns / Malandain / Balletto dell’EsperiaLe Cid / Massenet / Malandain / Ballet Junior de Genève

Cie Lullaby / Alain gonoteyCie l’Adret / Gaël Bovio et David Rodrigo Cie Révolution / Anthony EgéaCie Sylvain Groud Cie Hervé Koubi Cie Gilshamber Cie Kukai / Jon Maya Cie Kirsten Debrock Cie Maritzuli / Claude IruretagoyenaMarie-Laure Agrapart et CieCie Fabre Sènou / Caroline Fabre et Nobert Sénou

Ministère de la Culture / DRAC-DMDTS Ministère de la Culture / Accueil StudioVille de BiarritzConseil Régional d’AquitaineConseil Général des Pyrénées-AtlantiquesCommunauté Européenne / Projet Interreg IV / Victoria Eugenia San Sebastian

CulturesFrance / Arts de la ScèneSubvention soutien à la diffusionAutres subventions

Total des recettesRecette relative à l’activité présentéeMécénat / dons et divers

2 776 4111 669 392

651 865 45 735

317 000235 000148 000218 847

15.0006 000

31 945

1 107 0191 034 218

72 801

Représentations réalisées / 86

Sensibilisation – Formation / Interventions réalisées / 381

Création

Répertoire en tournée

Pays visités en tournée

Chorégraphies au répertoire d’autres compagnies

Compagnies reçues en Accueil Studio

Budget global présenté hors taxesTotal des subventions

Mozart à 2 à l’Aspen Santa Fe BalletA l’invitation de Jean-Philippe Ma-laty, Françoise Dubuc a remonté Mozart à 2 pour les danseurs de l’Aspen Santa Fe Ballet. Première le 16 août 2010 à Aspen (USA) dans le cadre de l’Aspen Music Festival and School.

Izaskun Lazapa en résidenseDu 1er au 6 juillet, Malandain Bal-let Biarritz accueille en résidence de création la compagnie IZASKUN LA-ZAPA lauréate de l’appel à projet du programme Aterpean – accueil d’ar-tistes en résidence – de Dantza Hi-rian, festival transfrontalier de danse contemporaine en paysages urbains ayant lieu sur l’Eurocité Basque.

Ballet de Lorraine Didier DeschampsCie Lionel HocheCie Kader BelarbiCie l’Eventail Marie-Geneviève MasséKD Danse Kirsten DebrockSystème Castafiore Marcia Barcellos, Karl BiscuitPaul les oiseaux Valérie RivièreRussell Maliphant CompanyCie Yvann AlexandreAndrès MarinCie Nacera BelazaCie Maryse DelenteVictor Ullate Ballet Comunidad MadridCie Catherine DreyfusSpellbound Dance Company Mauro AstolfiLa Intrusa Danza Damian Munoz & Virginia GarciaTrisha Brown Dance CompanyCie Par Terre Anne NguyenCie LagunarteCie Gilschamber Isakun LapazaGaël DomengerMalandain Ballet BiarritzCie Eclats Stéphane GuignardCie Robinson Claude MagneCie Akoma Névé Isida MicaniCie Lanabel Annabelle Bonnéry & François DeneulinCie Discalie Marion LévyCie Hip Hip HopCentre de Formation de BiarritzLauréats UPPADanseLauréats Scène Lycéennes

Mathilde Labé Née à Mont-Saint-Aignan, elle étu-die au Conservatoire National Su-périeur Musique et Danse de Lyon, puis intègre en 2008 le Jeune Ballet de cet établissement. Après deux années passées à Lausanne à l’Ecole-Atelier Rudra Béjart, elle entre au Malandain Ballet Biarritz en 2010.

Abraham Muñoz Carrera Né à Séville, il étudie au Conserva-torio Profesional de Danza de Sevilla jusqu’en 2009 avant d’être engagé au Ballet de l’Opéra de Limoges que dirige Sergio Simon. Il entre au Ma-landain Ballet Biarritz en 2010.

Joséphine Pra Née à Bordeaux, elle étudie au Conservatoire National de Toulouse, à l’Ecole Nationale Supérieure de Danse de Marseille et à la faveur d’une bourse, durant trois ans à la Royal Ballet School de Londres. Engagée en 2004 au Birmingham Royal Ballet sous la direction de David Bintley, elle rejoint en 2006 le Boston Ballet que conduit Mikko Nissinen. Elle entre au Malandain Ballet Biarritz en 2010.

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Nuria López Cortés Née à Alicante. Elle étudie de 2004 à 2010 auprès de Marika Besobra-sova à l’Académie Princesse Grace de Monaco. Engagée au Ballet de l’Opéra national de Bordeaux pour des représentations en 2008, elle entre au Malandain Ballet Biarritz en 2010.

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CALENDRIER JUILLET > SEPTEMBRE 2010

www.malandainballet.com

02/07

04/07

28/07

11/08

12/08

11/09

Sens

Castres

Montauban

Biarritz

Biarritz

Biarritz

Magifique

Carmen, l’Amour sorcier

Magifique

Magifique

Magifique

Roméo & Juliette

Représentations en France

Roméo & Juliette

Roméo & Juliette

Roméo & Juliette

Représentations à l’étranger

26/08

27/08

28/08

Italie / Vérone

Italie / Vérone

Italie / Vérone

Gare du Midi23, avenue FochF-64200 BiarritzTél. : +33 5 59 24 67 19Fax : +33 5 59 24 75 [email protected]

Président Pierre DurandVice-Président Pierre MoutardeTrésorier Marc Janet

Directeur / Chorégraphe Thierry MalandainDirecteur délégué Yves Kordian

Maîtres de ballet Richard Coudray, Françoise Dubuc

Artistes chorégraphiquesIone Miren Aguirre, Aurélien Alberge, Véronique Aniorte, Giuseppe Chiavaro, Olivier Coëffard, Ellyce Daniele, Frederik Deberdt, Cédric Godefroid, Aureline Guillot, Mikel Irurzun del Castillo, Miyuki Kanei, Mathilde Labé, Fabio Lopes, Nuria López Cortés, Silvia Magalhaes, Arnaud Mahouy, Abraham Muñoz Carrera, Joséphine Pra, Magali Praud, Nathalie Verspecht, Daniel VizcayoProfesseur invité Angélito LozanoPianistes Alberto Ribera, Miyuki Brickle, Corinne Vautrin

Sensibilisation des publics et transmission du répertoire Dominique CordemansFormation et accueil studio Gaël Domenger

Administrateur Jacques Jaricot Comptabilité, mécénat Rhania LacorreCommunication Sabine LamburuAccueil, logistique, diffusion, secrétariat technique Lise Philippon, Carine LabordeSecrétariat-comptabilité Arantxa Lagnet

Régisseur général Oswald RooseRégie lumière Frédéric Eujol, Christian GrossardRégie plateau Chloé BréneurRégie son Jacques VicassiauRégie plateau son Gilles UrrutiaRégie costumes Karine PrinsConstruction décors & accessoires Alain CazauxChauffeur Thierry CruselAgents d’entretien Ghita Balouck, Sabrina Guadagnino

Attaché de presse Yves Mousset / MY CommunicationsConsultant en communicationFrédéric Néry / Yocom

Projet transfrontalier / Fonds européen Interreg IV A

Coordination ACG Productions

Malandain Ballet Biarritz Yves Kordian, directeur déléguéRhania Lacorre, suivi financierSabine Lamburu, communicationArantxa Lagnet, relations partenaire, traduction basque

Teatro Victoria Eugenia Atton Azpitarte, co-directeurNorka Chiapuso, responsable artistique du projetCristina Olaizola, coordination et communication

NuméroDirecteur de la publication Thierry MalandainConception & réalisation graphique Frédéric NéryImprimeur SAI (Biarritz)ISSN 1293-6693 - juillet 2002

Directeur de production / Concepteur lumière Jean-Claude Asquié

centre chorégraphique national d’aquitaine en pyrénées atlantiques

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