Rechercheagronomiquesuisse, numéro 7+8, juillet 2013

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RECHERCHE AGRONOMIQUE SUISSE Juillet–Août 2013 | Numéro 7–8 Agroscope | OFAG | HAFL | AGRIDEA | ETH Zürich Production végétale Qualité boulangère du seigle en Suisse Page 316 Production végétale Dactyle: résultats de l’examen de 31 variétés Page 324 Eclairage Série ProfiCrops: Le colza HOLL en Suisse Page 344

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Page 1: Rechercheagronomiquesuisse, numéro 7+8, juillet 2013

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Production végétale Qualité boulangère du seigle en Suisse Page 316

Production végétale Dactyle: résultats de l’examen de 31 variétés Page 324

Eclairage Série ProfiCrops: Le colza HOLL en Suisse Page 344

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ImpressumRecherche Agronomique Suisse / Agrarforschung Schweiz est une publication des stations de recherche agronomique Agroscope et de leurs partenaires. Cette publication paraît en allemand et en français. Elle s’adresse aux scientifiques, spécialistes de la recherche et de l’industrie, enseignants, organisations de conseil et de vulgarisation, offices cantonaux et fédéraux, praticiens, politiciens et autres personnes intéressées.

EditeurAgroscope

Partenairesb Agroscope (stations de recherche Agroscope Changins-Wädenswil ACW;

Agroscope Liebefeld-Posieux et Haras national suisse ALP-Haras; Agroscope Reckenholz-Tänikon ART), www.agroscope.ch

b Office fédéral de l’agriculture OFAG, Berne, www.blw.chb Haute école des sciences agronomiques forestières et alimentaires HAFL, Zollikofen, www.hafl.chb Centrale de vulgarisation AGRIDEA, Lausanne et Lindau, www.agridea.chb Ecole polytechnique fédérale de Zurich ETH Zürich,

Département des Sciences des Systèmes de l'Environnement, www.usys.ethz.ch

Rédaction Andrea Leuenberger-Minger, Recherche Agronomique Suisse / Agrarforschung Schweiz, Station de recherche Agroscope Liebefeld-Posieux ALP, Case postale 64, 1725 Posieux, Tél. +41 26 407 72 21, Fax +41 26 407 73 00, e-mail: [email protected]

Judith Auer, Recherche Agronomique Suisse / Agrarforschung Schweiz, Station de recherche Agroscope Changins-Wädenswil ACW, Case postale 1012, 1260 Nyon 1, e-mail: [email protected]

Team de rédaction Président: Jean-Philippe Mayor (Directeur général ACW), Sibylle Willi (ACW), Evelyne Fasnacht (ALP-Haras), Etel Keller-Doroszlai (ART), Karin Bovigny-Ackermann (OFAG), Beat Huber-Eicher (HAFL), Esther Weiss (AGRIDEA), Brigitte Dorn (ETH Zürich)

AbonnementsTarifsRevue: CHF 61.–*, TVA et frais de port compris(étranger + CHF 20.– frais de port), en ligne: CHF 61.–** Tarifs réduits voir: www.rechercheagronomiquesuisse.ch

AdresseNicole Boschung, Recherche Agronomique Suisse/Agrarforschung Schweiz, Station de recherche Agroscope Liebefeld-Posieux ALP, Case postale 64, 1725 Posieux, tél. +41 26 407 72 21, Fax +41 26 407 73 00, e-mail: [email protected]

Changement d'adressee-mail: [email protected], Fax +41 31 325 50 58

Internet www.rechercheagronomiquesuisse.chwww.agrarforschungschweiz.ch

ISSN infosISSN 1663 – 7917 (imprimé)ISSN 1663 – 7925 (en ligne)Titre: Recherche Agronomique SuisseTitre abrégé: Rech. Agron. Suisse

© Copyright Agroscope. Tous droits de reproduction et de traduction réservés. Toute reproduction ou traduction, partielle ou intégrale, doit faire l’objet d’un accord avec la rédaction.

Indexé: Web of Science, CAB Abstracts, AGRIS

La production de seigle est en augmentation en Suisse. La qualité meunière et boulangère des variétés de seigle est étudiée par les chercheurs d’Agroscope, afin de mieux répondre aux exigences des utilisateurs de cette céréale. (Photo: Carole Parodi, ACW)

315 Editorial

Production végétale

316 Qualité boulangère du seigle en Suisse Cécile Brabant et al.

Production végétale

324 Dactyle: résultats de l’examen de 31 variétés Daniel Suter, Hansueli Hirschi, Rainer Frick et

Philippe Aebi

Production végétale

330 20 ans d’étude variétale du maïs ensilage en Suisse

Alice Baux

Production animale

338 Influence de la variété de maïs et du stade de développement sur la stabilité aérobie de l’ensilage

Ueli Wyss et Yves Arrigo

Eclairage – Série ProfiCrops

344 Le colza HOLL en Suisse: de la production pilote à la production à grande échelle

Alice Baux, Paul Sergy et Didier Pellet

Eclairage

348 Poulets de chair: performances d’engraissement, qualité des carcasses et de la viande

Cédric Hoffmann, Anton Grub, Danielle Albiker

et Ruedi Zweifel

Eclairage

352 Poulets de chair: utilisation de l’aire à climat extérieur

Cédric Hoffmann, Anton Grub, Danielle Albiker

et Ruedi Zweifel

Eclairage

356 Les micro-organismes – une contribution à la fumure de demain

Antonia Maria Müller, Floris Heim et Christian

Folberth

359 Portrait

360 Actualités

363 Manifestations

SommaireJuillet – Août 2013 | Numéro 7 – 8

Page 3: Rechercheagronomiquesuisse, numéro 7+8, juillet 2013

Editorial

315Recherche Agronomique Suisse 4 (7–8): 315, 2013

Programmes de recherche Agroscope: les leçons de ProfiCrops

Chère lectrice, cher lecteur,

L’aventure de la première génération des programmes de recherche

Agroscope tire à sa fin. Il est temps de synthétiser les résultats et de tirer les

leçons de cette expérience. Le programme ProfiCrops livre ici quelques-unes

de ses principales leçons:

•• L’hypothèse centrale du programme est toujours pertinente: le secteur de

la production végétale doit continuer à améliorer son efficience, innover

et ajouter de la valeur, renforcer la confiance des consommateurs pour les

produits d’origine Suisse et adapter les conditions-cadres pour maintenir

sa compétitivité. Ces quatre «axes» ont permis d’aborder la recherche sous

un nouvel angle et de stimuler l’exploration de solutions novatrices.

•• Une condition nécessaire au développement de solutions à cette théma-

tique complexe est une recherche interdisciplinaire et transdisciplinaire.

Cela requiert des objectifs et des visions communs à tous les participants

et exige donc du temps, un peu de patience, d’ouverture et de flexibilité

ainsi que des ressources. Plus le nombre et la variété des disciplines sont

grands, plus il est important de définir les concepts et les frontières du

système traité. Par exemple, lorsqu’on parle d’innovation: qui innove? Et

un producteur de salades en serres sur toit en zone urbaine, est-il un

«producteur agricole»? Pour certains, oui; pour d’autres, cela dépend!

•• La mise en œuvre du programme, au travers de sa dimension interdiscipli-

naire, a contribué à la promotion de nouveaux et précieux contacts et

partenariats au sein d’Agroscope, qui n’auraient pas eu lieu dans le cadre

du programme d’activité.

•• Trouver des solutions est un fort moteur de recherche pour les chercheurs.

Toutefois, leur budget temps et compétences ne peuvent être étendus à

l’infini, surtout lorsque les nouveaux partenariats et collaborations

interdisciplinaires doivent s’effectuer en parallèle avec la réalisation des

prestations usuelles.

•• Les bénéficiaires des résultats de la recherche sont en général plus

concernés par les résultats que par la différenciation projet vs. programme

de recherche. La communication doit en tenir compte. A moyen et long

terme, ce sont les chercheurs et les bénéficiaires qui décideront si cette

valeur ajoutée est positive.

Les leçons tirées de l’expérience ProfiCrops ont aussi contribué à la réflexion

et l’élaboration de la prochaine génération de programmes de recherche

Agroscope. Les travaux de capitalisation et de synthèse de ProfiCrops sont en

cours et sont communiqués au travers une série d’articles dans cette revue.

Un rapport de synthèse, prévu en 2014, complétera ces contributions.

Bonne lecture!

Anna Crole-Rees, cheffe du programme ProfiCrops

Lukas Bertschinger, responsable de ProfiCrops; vice-directeur – chef du département recherche & développement, Agroscope Changins-Wädenswil ACW

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316 Recherche Agronomique Suisse 4 (7–8): 316–323, 2013

I n t r o d u c t i o n

Le seigle (Secale cereale L.) est une céréale rustique

adaptée aux conditions climatiques et géographiques

extrêmes: résistante au froid, à la sécheresse et aux ter-

rains pauvres (fig. 1). Dans le monde, le seigle est plutôt

employé comme céréale fourragère. Seuls les pays

comme l’Autriche, la République tchèque, l’Allemagne,

la Pologne, la Suède, la Russie et la Communauté euro-

péenne utilisent le seigle pour la panification.

Apparu au Néolithique en Asie centrale, le seigle

s’est ensuite répandu au nord de l’Europe, notamment

en Scandinavie et en Allemagne à l`âge de bronze. Sous

la pression de l’explosion démographique qui eut lieu

au Moyen Âge, la culture de cette céréale a ensuite

gagné des terres marginales, comme celles des régions

montagneuses des Alpes (jusqu’à 2000 m d’altitude).

En Suisse, son importance dans l’alimentation courante

est attestée par des écrits datant de 1209. Cette céréale

est transformée en un pain noir et nourrissant qui se

garde plusieurs semaines.

Mais depuis la Seconde Guerre mondiale, avec le déve-

loppement d’autres céréales, le pain de seigle est devenu

symbole du pain des pauvres et sa consommation a for-

tement diminué dans le monde.

Ces dernières années, grâce à un sursaut d’intérêt

pour les produits locaux et traditionnels, cette céréale

est cependant remise à l’honneur. En Allemagne, le

«Pumpernickel» est un pain noir de seigle complet tradi-

tionnel, de même que les «Knäckebröd» en Suède, des

pains croustillants produits avec des grains de seigle

concassés.

En Suisse, la consommation de pain de seigle représente

environ 1,2% de l’ensemble de la consommation de pain.

En Valais, ce sont 11%, soit environ 10 fois plus (Moulin

du Rhône 2013). L’obtention officielle de l’AOC en 2004

pour le pain de seigle valaisan a permis de revitaliser la

production de seigle en Valais. En effet, avant la mise en

œuvre de la procédure d’enregistrement AOC en Valais,

les surfaces cultivées ont diminué de plus de 60% en cinq

ans, passant de 321 hectares en 1994 à 125 ha en 2000.

La raison de cette chute: un prix très bas et une faible

demande. Depuis, la production de seigle en Valais a tri-

plé et représente 670 tonnes en 2012 (Association du

pain de seigle valaisan AOC 2013). L’enregistrement du

pain de seigle valaisan en tant qu’AOC garantit que la

culture des céréales, le stockage de la récolte, la trans-

formation en farine dans les moulins (Moulin de Sion et

moulin du Rhône 2013), ainsi que la fabrication du pain

Cécile Brabant1, Ruedi Schwaerzel1, Bernhard Augsburger2, Hubert, Jaquet3, Jean-Jacques Bitz4, Nelly Claeyman5

et Andreas Dossenbach6

1Station de recherche Agroscope Changins-Wädenswil, 1260 Nyon, Suisse2Moulin du Rhône, 3904 Naters, Suisse3Moulin de Sion SA, 1951 Sion, Suisse4Association valaisanne des artisans boulangers-pâtissiers-confiseurs5Association du pain de seigle valaisan AOC, 1964 Conthey, Suisse6Fachschule Richemont, 6006 Lucerne, Suisse

Renseignements: Cécile Brabant, e-mail: cecile.brabant@ agroscope.admin.ch, tél. +41 22 363 47 27

Qualité boulangère du seigle en Suisse

P r o d u c t i o n v é g é t a l e

Figure 1 | Le seigle (Secale cereale L.) est une céréale rustique adaptée à la culture en altitude: elle est résistante au froid, à la sécheresse et aux terrains pauvres.

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Qualité boulangère du seigle en Suisse | Production végétale

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Recherche Agronomique Suisse 4 (7–8): 316–323, 2013

Cet article a pour but de mieux cerner la

qualité meunière et boulangère des variétés

de seigle en Suisse, afin de mieux répondre

aux exigences des utilisateurs de seigle. Un

schéma de qualité est proposé pour détermi-

ner la qualité du seigle cultivé en Suisse. Ce

schéma prend en compte le rendement en

farine (PHL, taux de cendre) et la qualité de

l’amidon (temps de chute, viscosité de

l’amylogramme), et un total de 40 points

peut être obtenu. En 2007 et 2008, ce sont les

variétés VISELLO et GISETTO qui obtiennent

le nombre de points le plus élevé avec

chacune 27 points en 2007 et 34 points en

2008, tandis que la variété CADI obtient le

nombre de points le plus faible.

s’effectuent uniquement en Valais. Ces étapes suivent un

cahier des charges très précis (Office fédéral de l’agricul-

ture 2002).

Le pain de seigle valaisan AOC est constitué au mini-

mum de 90 % de farine complète de seigle, au maximum

de 10 % de farine de blé, de levain ou levure, de sel et

d’eau. Le mélange de ces constituants donnera un pain

complet de forme ronde, d’aspect craquelé et de couleur

gris-brun avec un arôme spécifique légèrement acidulé

de levain. Son poids est de 250 g, 500 g ou 1 kg. Mais

malgré ce cahier des charges, chaque pain de seigle

valaisan se distingue de l’autre, car chaque boulanger a

la possibilité d’apporter son savoir-faire.

La panification a lieu dans une soixantaine de bou-

langeries artisanales en Valais, d’après une recette tradi-

tionnelle à fermentation très longue d’au moins 12

heures.

Le seigle possède aussi une haute valeur nutritive et une

richesse en minéraux appréciable, principalement en

manganèse, sélénium, magnésium, phosphore, fer et

cuivre. Il contient également de précieuses vitamines

issues du groupe B, de la vitamine E et de l’acide folique.

De plus, sa richesse en fibres en fait un aliment déclaré

intéressant pour faire baisser le taux de cholestérol,

combattre la constipation et prévenir ainsi le cancer du

côlon (Gråsten et al. 2000).

Cet article a pour but de mieux cerner la qualité meu-

nière et boulangère des variétés de seigle, afin de mieux

répondre aux exigences des utilisateurs de seigle. Un

schéma de qualité est proposé pour déterminer la qua-

lité du seigle en Suisse, en partie analogue au schéma

utilisé depuis 20 ans pour le blé (Saurer et al. 1991).

Qualité boulangère souhaitée en Europe et en Suisse

Qualité rhéologique, meunière

Les critères de qualité boulangère du seigle ne sont pas

comparables à ceux du blé. La valeur boulangère du

seigle se base sur les qualités de rétention d'eau et de

gélification de l'amidon. Ainsi, l'analyse de l'activité

amylasique importe bien plus que le taux de protéine,

qui semble un critère peu intéressant pour le pain de

seigle.C’est en Allemagne, pays utilisant 40 à 50 % de seigle pour

la panification, que commencèrent les premières études

sur la qualité boulangère du seigle. Dès 1973, des critères

de qualités ont été mis en place pour définir un seigle

panifiable sur grains concassés (Seibel et Steller 1988).

Suite à ces études, des normes européennes ont été éta-

blies (Nouat 1984):

– Teneur en eau: max. 15,5 %

– Poids à l’hectolitre (PHL): min. 68 kg

– Grain brisé (endommagé): max. 5 %

– Impuretés: max. 3 %

– Grains germés: max. 2,5 %

– Grains échaudés ou échauffés: max. 0,05 %

– Amylogramme du grain concassé:

•• température de gélification: min. 63 °C, facteur avéré

important et bien corrélé avec l’élasticité de la mie

•• Viscosité max.: min. 200 UB

En France, pour faire du pain de seigle, la farine doit

avoir une bonne absorption en eau, une bonne «machi-

nabilité» (pâte peu collante) et une farine pas trop

grasse, donc avec une faible quantité d’amidon endom-

magé. Afin de répondre à ces qualités et d’obtenir un

pain plus allégé, le seigle ne peut pas être utilisé seul et

doit toujours être mélangé avec du blé qui contient plus

de gluten. En France, pour la vente du pain de seigle, la

réglementation exige un mélange avec au minimum

65 % de seigle (Calvel 1997).

De plus, le poids à l’hectolitre (PHL) est un facteur de

qualité très important. Un PHL supérieur à 72 kg/hl est

très bon et permettra d’obtenir un bon rendement en

farine. Une bonne variété de seigle permet d’obtenir de

40 à 50 % de farine au minimum.

La teneur en pentosanes est aussi un facteur impor-

tant et de plus en plus pris en considération en France.

Les pentosanes sont des polysaccharides, constituants

des parois végétales. Bien qu’ils ne représentant que 2 à

3 % du poids de la farine, ils jouent un rôle important

pour la fixation de l’eau et la viscosité de la pâte. Afin

qu’il y ait une bonne absorption de l’eau, le rapport pen-

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Production végétale | Qualité boulangère du seigle en Suisse

318 Recherche Agronomique Suisse 4 (7–8): 316–323, 2013

tosane sur amidon doit avoisiner 1/16, soit 6,6 % d’ami-

don (Uzac, communication personnelle).

En Suisse, il n’existe actuellement pas de normes sur

la qualité boulangère du seigle comme en Europe. Seule

la qualité du seigle à la récolte rentrant dans la fabrica-

tion de pain de seigle valaisan AOC doit respecter les

normes qualitatives suivantes:

– Temps de chute supérieur à 160 s.

– PHL à 69 kg/hl

– Charge inférieure à 5%

– Humidité inférieure à 15%

– Ergot inférieur à 0,05%

– Absence de défauts sensoriels manifestes.

Cet article propose un schéma de qualité afin de mettre

en valeur les spécificités qualitatives du seigle cultivé dans

toute la Suisse. Pour les différents acteurs suisses de cette

filière, les paramètres tels que le PHL, le taux de cendres,

le temps de chute et la viscosité (mesurée par l’amylo-

gramme) sont des paramètres prioritaires pour évaluer la

qualité boulangère d’une variété de seigle.

Un PHL élevé et donc un taux de cendre bas sont sou-

haités afin d’avoir plus de farine et moins de particules

de son, et ainsi obtenir le meilleur rendement en farine

possible.

Le temps de chute est la première analyse faite sur la

farine complète après la récolte, car il permet de savoir si

la variété a germé ou pas. Si cette dernière obtient un

temps de chute en-dessous de 160 s., la variété a germé et

sa farine ne pourra pas être utilisée pour la panification.

La viscosité de la pâte mesurée par l’amylogramme est

un critère important pour le seigle car une bonne qualité

d’amidon influence le pouvoir de rétention d’eau et per-

met d’obtenir une pâte peu collante et de faible viscosité.

Par contre, la température de gélification de l’amylo-

gramme et le taux de protéine ne semblent pas être des

critères déterminants pour le pain de seigle. Ces deux

paramètres ont tout de même été mesurés dans nos essais

afin de pouvoir le confirmer.

Qualité en panification

Le pain de seigle de type valaisan AOC doit avoir une

forme ronde et un fond plat, une croûte craquelée assez

foncée et saupoudrée de farine (fig. 2). La couleur de la

mie est brun-foncé avec des nuances grisâtres. La texture

de la mie peut varier de très compacte à plus aérée. Mais

en général, elle est assez dense. A la différence du blé, le

volume du pain n’est pas un critère important pour juger

sa qualité panifiable. Environ 5 à 10 % des boulangers

font aussi du pain 100% seigle en Valais.

Les pains de seigle valaisan AOC subissent régulière-

ment des contrôles, de la part de l’Organisme intercan-

tonal de certification (OIC). Cet organisme neutre et

indépendant contrôle la conformité des pains au cahier

des charges AOC Valais. Ces pains sont pris à l’improviste

dans différentes boulangeries. Dix experts se réunissent

pour faire cette taxation et évaluent dix à vingt pains par

jour. Six critères sont évalués manuellement: la forme du

pain, l’aspect extérieur (la croûte), la couleur et la tex-

ture de la mie, le goût et une appréciation générale.

Une note de 1 à 5 est mise pour chacun de ces six cri-

tères, ce qui donne une note totale de 30 points. Si le

pain jugé obtient une note inférieure à 18, il est consi-

déré comme non-conforme.

Qualité olfactive et gustativeLe goût du pain de seigle recherché est très différent

selon les pays. Le boulanger français souhaite obtenir

un pain à goût herbacé et peu acide afin qu’il se marie

bien avec les huîtres. De plus, il ne doit surtout pas

avoir le goût de farine de froment, ni le goût du pain

de campagne. Pour cela, les meuniers n’utilisent pas

les seigles hybrides qui ne possèdent pas suffisamment

ce goût d’herbe et continuent à utiliser des lignées

uniquement dans ce contexte (Uzac, communication

personnelle). En Allemagne au contraire, les consom-

mateurs préfèrent des pains de seigle au goût bien

acidulé.

En Suisse, le goût du pain de seigle varie selon les

régions. Dans le Haut-Valais et en Suisse alémanique, les

consommateurs préfèrent un pain acidulé comme en

Allemagne, tandis que dans le Bas-Valais et en Suisse

romande, ils aiment des pains moins acidulés avec un

goût plus neutre. Les boulangers doivent jouer sur le

temps et la température de fermentation ainsi que sur la

quantité et le type de levain pour faire varier le goût de

leurs pains afin de l’adapter au goût du consommateur.

Figure 2 | L’obtention officielle de l’AOC en 2004 pour le pain de seigle valaisan a permis de revitaliser la production de seigle en Valais.

Page 7: Rechercheagronomiquesuisse, numéro 7+8, juillet 2013

Qualité boulangère du seigle en Suisse | Production végétale

319Recherche Agronomique Suisse 4 (7–8): 316–323, 2013

les variétés obtiennent des taux de protéine et de cendre

très proches. Seule l’ancienne variété CADI se différen-

cie des autres variétés avec un taux de protéine (12,4%)

et un taux de cendre (1,76%) bien plus élevés. Un taux de

cendre trop élevé donne un rendement en farine faible,

ce qui n’est pas souhaité. Par contre, cette variété

obtient les plus mauvais résultats pour les autres critères

de qualité, malgré un bon taux de protéine. Le taux de

protéine montre ainsi que ce critère influence peu la

qualité boulangère d’une variété de seigle. Le PHL de

CADI en 2007 de 68,8 kg/hl (inférieur à 69 kg/hl) n’aurait

pas été accepté par le cahier des charges AOC. De plus,

cette variété est très sensible à la verse (note élimina-

toire de 4,1 sur deux ans). Sa verse peut expliquer sa ger-

mination sur pied et son temps de chute, le plus mauvais

des variétés testées.

Les variétés hybrides VISELLO, GISETTO et PALAZZO

ainsi que les variétés populations DANKOWSKIE DIA-

MENT et CAROTRUMPF obtiennent de très bons résul-

tats pour tous les paramètres de qualité mesurés.

Les variétés hybrides VISELLO (71,6 q/ha), GISETTO

(75,2 q/ha) et PALAZZO (75,9 q/ha) obtiennent des meil-

leurs rendements que les variétés populations DAN-

KOWSKIE DIAMENT (59,9 q/ha) et CAROTRUMPF (58,6 q/

ha). D’ailleurs, suite à ces résultats, la variété PALAZZO

combinant le meilleur rendement sur deux ans et une

très bonne qualité boulangère, se trouve depuis 2009

sur la liste recommandée suisse.

Résultats d’essais en bande de l’association du pain de

seigle valaisan AOC

Ces essais en bande ont été menés sur deux ans, en 2005

et 2006, et sur deux lieux en Valais: Vollèges et Susten.

Evaluations de la qualité de différentes variétés en Suisse

Résultats des essais d’Agroscope ACW

Des essais pour l’inscription dans La liste recommandée

des variétés de seigle ont été mis en place en 2007 et

2008 en huit lieux (fig. 3). Trois parcelles de 7 m2 (trois

répétitions) par variété et par lieu ont été semées. Ces

essais ont pour objectif d’évaluer les aspects agrono-

miques et qualitatifs de 19 variétés de seigle panifiable

dans toute la Suisse: sept hybrides et douze variétés

populations, en vue de leur inscription dans la liste

recommandée, ont été utilisées. Différents paramètres

de qualité (Kleijer 2002) ont été mesurés par le labora-

toire qualité d’Agrocope Changins-Wädenswil ACW: le

taux de protéine par spectrométrie en proche infrarouge

(NIRS), le taux de cendre par calcination de la farine à

600 °C (méthode de référence AACC no 08 – 01.01), le

temps de chute, la viscosité et la température maximale

de l’amylogramme (fig. 4) et le PHL.

Le tableau 1 présente les résultats de ces analyses

qualité.

En moyenne, les résultats qualité de 2007 sont inférieurs

à 2008. En effet, en 2007, les variétés de seigle ont obte-

nus des temps de chute très bas, variant de 105 à 212 s.

Les pluies au moment de la récolte ont provoqué beau-

coup de germination sur pied. Onze variétés sur 19 ont

ainsi obtenu des temps de chute inférieurs à 160 s.

(norme du cahier des charges AOC Valais) et n’auraient

donc pas été acceptées pour être panifiées.

Malgré cette forte germination de 2007, les résultats

de viscosité et de température de gélification obtenus

par l’amylogramme sont bons et se situent bien au-des-

sus des normes européennes (>200 UB et > 63 °C).

Le résultats par variété entre les deux années sont

assez bien corrélés (R2>0,7) à part pour le taux de pro-

téine (R2=0,45) et le taux de cendre (R2=0,2). Ces moins

bonnes corrélations peuvent s’expliquer par le fait que

Wegenstetten AG

Zurich ZH

Delley FR

Vollèges VS

Nyon VD

Conthey VS

Goumoëns VD

Hindelbank BE

Figure 3 | Les lieux en Suisse où sont semés les essais Agroscope ACW de seigle.

0 100 200 300 400 500 600 700 800 900

1000 UB

min

T °C 50 60 70 80 90

Figure 4 | Amylogrammes de la variété GISETTO (en bleu), de bonne viscosité (gélatinisation maximale: 851 UB,T °C de gélatini sation: 81,8 °C) et de la variété CADI (en rouge), de moins bonne viscosité (gélatinisation maximale: 314 UB,T °C de gélatinisation: 71,8 °C)

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Production végétale | Qualité boulangère du seigle en Suisse

320 Recherche Agronomique Suisse 4 (7–8): 316–323, 2013

Quatre variétés populations ont été testées:

•• Les variétés PICASSO (hybride) et MATADOR (popula-

tion), variétés se trouvant sur la liste recommandée

suisse,

•• La variété RECRUT (population) sur le catalogue

européen

•• La variété CADI, variété population ancienne des

années cinquante.

Le comportement des variétés en meunerie est apprécié

pour les critères suivants: PHL, le temps de chute, la vis-

cosité de l’amylogramme, le taux de protéines et le taux

de cendre (méthode de référence AACC no 08 – 01.01).

Ces analyses ont été effectuées par le laboratoire du

Groupe Minoteries SA à Granges-Marnand.

Le tableau 2 donne un aperçu des résultats obtenus

en 2005 et 2006. En moyenne sur deux ans, les variétés

RECRUT, PICASSO et MATADOR ont des PHL, taux de

cendre et temps de chute meilleurs que la variété CADI.

PICASSO obtient une viscosité (904 UB sur deux ans) supé-

rieure aux autres variétés. CADI obtient un taux de pro-

téine (14,4% sur deux ans) et un taux de cendre (2,12% sur

deux ans) supérieurs aux autres variétés. Tous ces résul-

tats confirment ceux obtenus dans les essais Agroscope.

La variété hybride PICASSO (50 q/ha) est la plus produc-

tive, suivie par les variétés populations MATADOR (46 q/

ha) et RECRUT (43 q/ha). L’ancienne variété CADI (32 q/ha)

présente un rendement sensiblement inférieur.

Des analyses sensorielles ont été réalisées par un jury

expert de dix personnes, formé par le laboratoire Emo-

sens du Groupe Minoteries SA, afin de déterminer les

différences de goût et d’arômes entre ces quatre varié-

tés. L’évaluation a eu lieu dans des cabines d’évaluation

sensorielle, sous lumière blanche. Les descripteurs, éta-

blis par Emosens, sont utilisés pour décrire les pains de

seigle AOC. Ces dégustations ont consisté à quantifier

les différents aspects olfactifs (six descripteurs) et gusta-

tifs (neuf descripteurs). Les pains de ces quatre variétés

ont tous été façonnés dans trois boulangeries diffé-

rentes et dégustés à Granges-Marnand le jour suivant.

PHL (kg/hl)Temps de chute (s)

Taux de protéines (%)

viscosité de l'amylogramme (UB)

Température maximale (°C)

Taux de cendre (%)

2008 2007 2008 2007 2008 2007 2008 2007 2008 2007 2008 2007

TREVISO hybride 73,5 71,1 313 161 9,6 9,2 536 515 75,8 72,5 1,59 1,46

PICASSO hybride 73,8 70,4 334 188 9,2 9,8 739 584 78,4 74,5 1,58 1,48

VISELLO hybride 75,8 72,6 379 212 9,3 8,9 809 611 82,1 75,8 1,54 1,57

GISETTO hybride 75,4 72,9 354 192 9,5 8,9 851 605 81,8 74,8 1,57 1,54

PALAZZO hybride 75,7 72,7 327 167 9,4 8,6 723 485 78,5 74,8 1,61 1,58

FUGATO hybride 74,5 70,6 310 121 9,4 9,9 437 300 75,3 69,5 1,58 1,63

AGRONOM hybride 75 71,4 323 130 8,9 9,8 628 384 77,3 71,5 1,63 1,68

WALET population 75,7 73,2 282 108 9,6 10,0 350 289 75,3 69,5 1,59 1,54

MATADOR population 75,4 72,5 268 123 9,5 9,9 447 359 73,9 70,3 1,64 1,59

CHD 17 population 73,7 71,4 287 115 9,9 9,6 351 283 74,8 69,8 1,64 1,59

DANKOWSKIE DIAMENT

population 75,3 72,4 341 182 10,5 10,0 553 387 83,1 72,8 1,68 1,60

CONDUCT population 75,7 73,1 295 132 10,2 9,3 442 362 74,8 69,5 1,61 1,55

CAROTOP population 74,9 72,5 306 185 10,1 9,5 451 415 78,3 74,3 1,60 1,53

CAROASS population 75,7 72,4 296 158 10,0 9,1 478 383 77,4 72,0 1,51 1,60

CAROTRUMPH population 75,5 72,6 325 180 10,1 9,4 575 415 80,0 72,8 1,47 1,57

CAPITÄN population 74,7 72 295 123 10,0 8,7 559 368 74,1 69,0 1,58 1,67

ROTARI population 76,5 73,5 325 158 10,2 9,6 461 423 77,3 72,3 1,58 1,58

RECRUT population 75,1 72,1 321 108 10,5 9,7 603 342 75,8 68,8 1,58 1,50

CADI population 70,7 68,8 231 105 12,0 12,7 314 261 71,8 68,0 1,78 1,73

min 70,7 68,8 231 105 8,9 8,6 314 261 71,8 68 1,47 1,46

max 76,5 73,5 379 212 12 12,7 851 611 83,1 75,8 1,78 1,73

moyenne 74,9 72,1 309,2 148,2 10,0 9,7 536,7 397,1 77,2 71,5 1,6 1,6

Variétés en gras: variétés aussi dans les essais en bande

Chiffre en bleu: bon résultat

Chiffre en rouge: mauvais résultat

Tableau 1 | Résultats des analyses qualité de la récolte 2007 et 2008 des essais Agroscope

Page 9: Rechercheagronomiquesuisse, numéro 7+8, juillet 2013

Qualité boulangère du seigle en Suisse | Production végétale

321Recherche Agronomique Suisse 4 (7–8): 316–323, 2013

de la filière seigle, quatre paramètres principaux ont

été retenus: le PHL, le temps de chute, la viscosité de

l’amylogramme et le taux de cendre. Chacun de ces

paramètres peut obtenir dix points au maximum

(tabl. 3). Le taux de protéine n’est pas pris en compte

dans ce schéma qualité car il varie très peu d’une

variété à l’autre et il n’est pas bien corrélé avec les

autres paramètres (r2 variant de 0,23 à 0,35 selon les

paramètres). La température de l’amylogramme joue

un rôle sur l’élasticité de la mie, mais ce critère n’est

pas primordial pour le pain de seigle suisse comparé

aux autres pays d’Europe. Ce paramètre ne sera donc

pas pris en compte.

Le tableau 4 montre la transformation en points

des résultats des analyses obtenues par Agroscope. Le

maximal atteignable par une variété est de 40 points.

En 2007 et 2008, les variétés VISELLO et GISETTO

obtiennent le nombre de points le plus élevé avec cha-

cune 27 points en 2007 et 34 points en 2008. La variété

CADI obtient le nombre de point le plus faible.

Les profils olfactifs et gustatifs (fig. 5 et 6) représentent

la moyenne des notes d’intensité des trois boulangeries

et cela pour chaque descripteur.

Du point de vue olfactif, les profils sensoriels pour

chaque variété sont très similaires: l’odeur herbacée pré-

domine.

Du point de vue gustatif, il y a davantage de diffé-

rences entre les variétés. Pour la variété MATADOR, les

différences significatives trouvées sont, pour les descrip-

teurs: doux/sucré, cacahuète/noix et acide. Cette variété

a un goût plus sucré et moins acide que les autres variétés.

La variété RECRUT est la moins appréciée par le jury

au niveau olfactif et gustatif. Cela est peut-être dû à une

odeur plus prédominante du son et un goût plus amer et

fruité/fermenté, même s’il n’y a pas de différences signi-

ficatives.

Mise en place d’un schéma de qualité

Après les résultats obtenus sur ces deux années d’essais

d’Agroscope et les discussions entre les professionnels

PHL (kg/hl) Temps de chute (s)Viscosité amylogramme

(UB)Taux de protéines (%) Taux de cendre (%)

2005 2006 moyenne 2005 2006 moyenne 2005 2006 moyenne 2005 2006 moyenne 2005 2006 moyenne

Recrut 76 74,8 75,4 299 269 284 524 556 540 11,9 11 11,45 1,92 1,97 1,945

Matador 76,7 74,8 75,75 260 310 285 466 846 656 11,7 9,8 10,75 1,9 1,77 1,835

Picasso 75 74,5 74,75 298 294 296 910 898 904 10,8 9,7 10,25 1,97 1,88 1,925

Cadi 71 73,1 72,05 230 267 248,5 465 766 615,5 15,7 13,7 14,7 2,36 2,12 2,24

Tableau 2 | Résultats des analyses qualité de la récolte 2005 et 2006 des essais en bande

Cacahuète/noix

Son

Acidulé

Herbacé

Fruité/fermenté

Miel

Picasso Recrut

Matador Cadi

Figure 5 | Profil sensoriel olfactif.

Doux/sucré

Acide

Amertume

Cacahuète/noix

SonMiel

Herbacé

Fruité/fermenté

Son grillé/torréfié

Picasso Recrut

Matador Cadi

Figure 6 | Profil sensoriel gustatif.

Page 10: Rechercheagronomiquesuisse, numéro 7+8, juillet 2013

322

Production végétale | Qualité boulangère du seigle en Suisse

Recherche Agronomique Suisse 4 (7–8): 316–323, 2013

C o n c l u s i o n s

Le schéma proposé dans cet article vise à mieux mettre

en valeur les analyses de qualité du seigle et de les pon-

dérer dans la recherche de nouvelles variétés de seigle,

en intégrant les spécificités de la qualité de cette céréale.

Les analyses mesurant le rendement en farine (PHL, taux

de cendre) et la qualité de l’amidon (temps de chute, vis-

cosité de l’amylogramme) sont fortement pris en compte

dans ce schéma. Le seigle est plus pauvre en protéine

que le blé et c’est la qualité de son amidon qui joue un

rôle important dans sa rétention d’eau. Ainsi, plus une

variété absorbera de l’eau, moins sa pâte sera collante et

plus le pain se conservera longtemps.

pas pris en compte

Points PHLTemps

de chute(secondes)

Amylogrammeviscosité

UB

Taux decendres

en %

Amylogramme(températuremaximum °C)

Protéinesen %

1 <69 <120 <150 >2,70 <62 <7,00

2 69,00-69,99 120-139 150-199 2,56-2,70 62,0-63,9 7,00-7,49

3 70,00-70,99 140-159 200-249 2,41-2,55 64,0-65,9 7,50-7,99

4 71,00-71,99 160-179 250-299 2,26-2,40 66,0-67,9 8,00-8,49

5 72,00-72,99 180-219 300-399 2,11-2,25 68,0-69,9 8,50-8,99

6 73,00-73,99 220-279 400-499 1,96-2,10 70,0-71,9 9,00-9,49

7 74,00-74,99 280-339 500-599 1,81-1,95 72,0-73,9 9,50-9,99

8 75,00-75,99 340-379 600-799 1,66-1,80 74,0-75,9 10,00-10,49

9 76,00-76,99 380-420 800-999 1,50-1,66 76,0-77,9 10,50-10,99

10 >77,00 >420 >1000 <1,50 ≥78 >11,00

maximum 40 points 10 10 10 10 10 10

Tableau 3 | Pour le schéma d'appréciation de qualité du seigle, quatre paramètres ont été retenus. Chaque paramètre pouvant obtenir dix points au maximum

PHL (kg/hl)Temps de chute

(s)

Viscosité de l'amylogramme

(UB)

Taux de cendre (%)

Total de points

2008 2007 2008 2007 2008 2007 2008 2007 2008 2007

TREVISO hybride 6 4 7 4 7 7 9 10 29 25

PICASSO hybride 6 2 7 5 8 7 9 10 30 24

VISELLO hybride 8 5 8 5 9 8 9 9 34 27

GISETTO hybride 8 5 8 5 9 8 9 9 34 27

PALAZZO hybride 8 5 7 4 8 6 9 9 32 24

FUGATO hybride 7 3 7 2 6 5 9 9 29 19

AGRONOM hybride 8 4 7 2 8 5 9 8 32 19

WALET population 8 6 7 1 5 4 9 9 29 20

MATADOR population 8 5 6 2 6 5 9 9 29 21

CHD 17 population 6 4 7 1 8 4 9 9 30 18

DANKOWSKIE DIAMENT population 8 5 8 5 7 5 8 9 31 24

CONDUCT population 8 6 7 2 6 5 9 9 30 22

CAROTOP population 7 5 7 5 6 6 9 9 29 25

CAROASS population 8 5 7 3 6 5 9 9 30 22

CAROTRUMPH population 8 5 7 5 7 6 10 9 32 25

CAPITÄN population 7 5 7 2 7 5 9 8 30 20

ROTARI population 9 6 7 3 6 6 9 9 31 24

RECRUT population 8 5 7 1 8 5 9 9 32 20

CADI population 3 1 6 1 5 4 8 8 22 14

Tableau 4 | Résultats qualité ACW transformés en points

Page 11: Rechercheagronomiquesuisse, numéro 7+8, juillet 2013

323

Qualité boulangère du seigle en Suisse | Production végétale

Recherche Agronomique Suisse 4 (7–8): 316–323, 2013

Ria

ssu

nto

Sum

mar

yBaking quality of rye in Switzerland

This paper aims to better understand

the milling and baking quality of rye

varieties in Switzerland, in order to

better meet the needs of users for rye.

A quality scheme is proposed to

determine the quality of rye grown in

Switzerland. The analyzes measuring

the flour yield (PHL, ash content) and

the starch quality (falling number,

Amylogram viscosity) are included in

this scheme and a total of 40 points can

be obtained. In 2007 and 2008, the

varieties GISETTO and VISELLO got

the highest points number with each

27 points in 2007 and 34 points in 2008.

In contrast, the variety CADI got the

lowest points number.

Key words: rye, varieties, baking quality.

Qualità panificabile della segale in

Svizzera

Questo articolo ha come scopo di meglio

comprendere la qualità di macinatura e

panificabile delle varietà di segale in

Svizzera, in modo da poter meglio

rispondere alle esigenze degli utilizza-

tori della segale. Per determinare la

qualità della segale coltivata in Svizzera

è proposto uno schema di qualità.

Questo schema considera la resa in

farina (PHL, tasso di ceneri) e la qualità

di amido (tempo di caduta, viscosità

dell’amilogramma) ed è possibile

ottenere un punteggio totale di 40

punti. Nel 2007 e 2008 sono le varietà

VISELLO e GISETTO ad aver ottenuto il

numero di punti più elevato, raggiun-

gendo ognuno 27 punti nel 2007 e 34

punti nel 2008, mentre la varietà CADI

raggiunge il numero di punti più basso.

Bibliographie ▪ Association du pain de seigle valaisan AOC, 2013. Accès: http://www.paindeseiglevalaisan.ch

▪ Calvel R., 1997. Le goût du pain. Jérôme Villette (éd.), 68–69. ▪ Gråsten S. M., Juntunen K. S., Poutanen K. S., Gylling H. K., Miettinen T. A., Mykkänen H. M., 2000. Rye bread improves bowel function and de-creases the concentrations of some compounds that are putative colon cancer risk markers in middle-aged women and men. Journal Nutrition 130 (9), 2215–2221.

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▪ Office fédéral de l’agriculture, 2002. Cahier des charges du Pain de seigle valaisan. Registre des appellations d’origine et des indications géogra-phiques.

▪ Saurer W., Achermann J., Tieche J-D., Rudin P. M. & Mandli K., 1991. Das Bewertungsschema ’90 für die Qualitätsbeurteilung von Weizenzüchtungen.Landwirtschaft Schweiz 4 (1–2), 55–57.

▪ Seibel W. & Steller W., 1988. Bedeutung als Kulturpflanze. In: Roggen: Anbau, Verarbeitung, Markt. Behr (éd.), 17–20.

Remerciements

Nous remercions nos collègues Jean-François Parisod, Philippe Esselborn et Carine Oberson pour la réalisation des analyses qualités, de même que Mario Del Rizzo, Martin Anders et l’équipe de Delley Semences et Plants (DSP) pour leur assistance technique dans les essais Agroscope ACW. De plus, nous remercions Emosens et le laboratoire qualité du Groupe Minoteries SA pour la réalisation des analyses sensorielles et des analyses qualité des essais en bande.

De plus, une nouvelle méthode d’analyse se développe

pour mesurer l’absorption de l’eau par la farine, le temps

de développement de la pâte et sa consistance lors du

pétrissage. Il s’agit d’un farinographe spécifique pour le

seigle, tenant compte de sa pâte de faible viscoélasticité,

supportant un pétrissage moins intensif. Ce nouveau

farinographe est couplé à un pétrin P600 et la méthode

a été optimisée par Mun-Yong K. et Freund F. en 2007. A

l’avenir, elle pourra peut-être compléter ces analyses et

permettre alors une meilleure appréciation de la qualité

des nouvelles variétés de seigle en essai d’inscription à la

liste recommandée suisse. n

Page 12: Rechercheagronomiquesuisse, numéro 7+8, juillet 2013

324 Recherche Agronomique Suisse 4 (7–8): 324–329, 2013

I n t r o d u c t i o n

Une graminée fourragère importante

Grâce à sa robustesse et à sa régularité de production le

dactyle (Dactylis glomerata L.) est l’une des plus impor-

tantes de nos graminées fourragères (fig. 1). Il complète

les forts et productifs ray-grass et sécurise le rendement

lorsque la proportion de ray-grass a diminué à cause de

leur longévité limitée, ou lorsque la productivité des

autres graminées est réduite par une période sèche. Il

n’est donc pas surprenant que le dactyle soit l’une des

composantes les plus importantes des mélanges de gra-

minées et de trèfles pour les prairies temporaires. Le dac-

tyle peut être utilisé fréquemment et valorise très bien

les éléments nutritifs du sol et les engrais. Durant sa

phase juvénile, il ne se développe cependant que lente-

ment, laissant de la place aux ray-grass qui fournissent

l’essentiel du rendement durant cette période. Au gré

des utilisations et du temps, il devient de plus en plus

concurrentiel, voire même domine les autres espèces

moins persistantes et prend donc la relève des ray-grass,

moins persistants. Les mélanges standards (Mst) pour

une durée de trois ans et plus sont élaborés selon ce

même principe de complémentarité des espèces au cours

du temps. Par exemple, le dactyle est utilisé comme gra-

minée de «substitution» dans les Mst 330 et Mst 430

(Mosimann et al. 2012).

Productif et robuste

La production du dactyle est comparable à celle des

autres graminées à haut rendement, telles que le ray-

grass d’Italie, et se répartit uniformément sur l’année.

Comme la fétuque élevée, le dactyle est l’une de nos gra-

minées fourragères les plus tolérantes à la sécheresse. Il

produit toutefois les plus hauts rendements dans des

conditions fraîches. Les différences variétales de préco-

cité sont importantes et s’échelonnent sur trois semaines

entre les plus précoces et les plus tardives (fig. 2). Cela

permet de mieux synchroniser l’utilisation du dactyle

avec les autres espèces présentes dans les mélanges. Le

dactyle a une digestibilité plutôt médiocre (Schubiger et

al. 2001), en revanche, de grandes différences sont

observées entre les variétés.

Le dactyle est modérément sensible aux maladies.

Hormis les diverses taches foliaires qui apparaissent du

printemps à l’automne, les rouilles et le flétrissement

bactérien peuvent survenir en été (Michel et al. 2000).

Sa robustesse, en particulier sa résistance aux conditions

Daniel Suter1, Hansueli Hirschi1, Rainer Frick2 et Philippe Aebi2

1Station de recherche Agroscope Reckenholz-Tänikon ART, 8046 Zurich, Suisse2Station de recherche Agroscope Changins-Wädenswil ACW, 1260 Nyon 1, Suisse

Renseignements: Daniel Suter, e-mail: [email protected], tél. +41 44 377 72 79

Dactyle: résultats de l’examen de 31 variétés

P r o d u c t i o n v é g é t a l e

Abb. 1 | Dactyle (Dactylis glomerata). Dessin tiré du manuel «Wiesengräser» de Walter Dietl et al., Landw. Lehrmittelzentrale, Zollikofen, 1998. (Dessins: Manuel Jorquera, Zurich. Tous droits réservés. Copyright: ADCF, Zurich. Avec l’aimable autorisation de l’ADCF.)

Page 13: Rechercheagronomiquesuisse, numéro 7+8, juillet 2013

Dactyle: résultats de l’examen de 31 variétés | Production végétale

325

Rés

um

é

Recherche Agronomique Suisse 4 (7–8): 324–329, 2013

De 2010 à 2012, 31 variétés de dactyle ont

été évaluées dans sept lieux par les stations

de recherche Agroscope ART et ACW. La série

d’essais comprenait 17 nouvelles obtentions,

en plus des anciennes déjà recommandées.

Les caractéristiques évaluées étaient le

rendement en matière sèche, l’aspect général,

la vitesse d’installation, la force de concur-

rence, la persistance, la tolérance aux

conditions hivernales, la résistance aux

maladies foliaires, ainsi que la teneur en

matière organique digestible. Dans l’assorti-

ment précoce, la variété Berta peut être

nouvellement recommandée; elle s’est

distinguée par sa très bonne digestibilité.

Près de trente ans après son inscription, Loke

est retirée de la Liste des variétés recomman-

dées de plantes fourragères en raison de

résultats insuffisants. Dans l’assortiment

tardif, Barlegro est nouvellement recomman-

dée. Cette nouvelle obtention s'est rélévée la

meilleure de toutes les variétés tardives

testées, se distinguant notamment par son

excellente digestibilité, sa rapidité d’implan-

tation, son aspect général et sa force de

concurrence. Les résultats des anciennes

variétés recommandées Accord et Foly ne

remplissent plus les exigences pour une

recommandation. Pour cette raison elles sont

à supprimer de la liste.

hivernales, rend possible la culture de cette graminée

fourragère en montagne. Par des utilisations et une fer-

tilisation adaptées, les prairies semées avec du dactyle se

laissent convertir en prairies permanentes. Ses touffes

très persistantes peuvent cependant disparaître lors

d’utilisations fréquentes empêchant le ressemis et le

renouvellement des plantes.

M a t é r i e l e t m é t h o d e s

Test au champ

En 2010, les stations de recherche Agroscope Recken-

holz-Tänikon ART et Agroscope Changins-Wädenswil

ACW ont semé des essais dans sept lieux permettant de

comparer 31 variétés de dactyle durant trois ans. Les

14 variétés déjà recommandées ont été à nouveau exa-

minées. Elles ont en même temps été utilisées comme

variétés témoins et ont fourni les valeurs de référence

qui doivent être atteintes pour l’inscription d’une nou-

velle variété.

Comme les graminées et les trèfles sont presque

exclusivement utilisés en mélanges en Suisse, il est

important de connaître la force de concurrence des

variétés testées. Dans ce but, des parcelles expérimen-

tales supplémentaires ont été semées dans trois lieux,

où chacune des variétés à tester était associée à du trèfle

blanc (Trifolium repens) et du trèfle violet (Trifolium pra-

tense). Toutes les autres observations et mesures ont été

faites sur les cultures pures. Les parcelles des mélanges

et des cultures pures mesuraient 6 sur 1,5 m. À chaque

pousse, les cultures pures recevaient 50 kg d‘azote par

hectare sous forme de nitrate d’ammoniac. Ces doses

ont été réduites de moitié sur les parcelles en mélange

avec les trèfles. D’autres informations sur les sites d‘essai,

Figure 2 | Essai variétal de dactyle en première pousse. Les diffé-rences de précocité conduisent à des hauteurs de végétation très contrastées entre variétés. (Photo: ART)

les densités de semis et le nombre des récoltes se

trouvent dans le tableau 1. Toutes les évaluations ont

été effectuées selon une échelle de 1 à 9, 1 étant la meil-

leure note et 9 la moins bonne. Les critères observés sur

les cultures pures concernaient la vitesse d’installation,

l’aspect général (capacité de repousse et densité), la

tolérance aux maladies, ainsi qu’aux conditions hiver-

nales, et la persistance (aspect général de la culture

notée au terme des essais).

Pour l’évaluation de la productivité, les rendements

annuels en matière sèche mesurés au champ ont été

convertis en notes à l’aide de méthodes statistiques: la

différence entre le rendement annuel de la variété et la

moyenne de l'essai est calculée. Si elle dépasse un tiers

de la plus petite différence significative (ppds, niveau à

5 %), la variété obtient une note de 4 en cas d'un rende-

ment supérieur et de 6 en cas d'un rendement inférieur.

Si l’écart représente deux tiers de la ppds (5 %), la note

Page 14: Rechercheagronomiquesuisse, numéro 7+8, juillet 2013

Production végétale | Dactyle: résultats de l’examen de 31 variétés

326 Recherche Agronomique Suisse 4 (7–8): 324–329, 2013

est de 3 en cas de différence positive et de 7 en cas de

différence négative. Pour un écart équivalent à la tota-

lité de la ppds (5 %), la note est de 2 (différence positive)

et de 8 (négative). Une note de 1, respectivement 9, est

attribuée lorsqu’il y a une différence d’au moins une

ppds entière au niveau de 1 %.

De manière similaire, les valeurs mesurées de la

teneur en matière organique digestible (MOD) ont été

converties en notes. Ces valeurs mesurées ont été obte-

nues par spectrophotométrie à infrarouge (Norris et al.

1976.) et ont été validées d’après la méthode de Tilley et

Terry (1963), en utilisant du jus de panse. Les échantillons

provenaient des prélèvements effectués lors des trois

premières coupes de la deuxième année d’exploitation

principale, dans les cultures pures de dactyle sur trois

répétitions du site de Reckenholz.

La note de la force de concurrence a été calculée à

partir de la part de la variété à tester dans le rendement

total du mélange, selon la formule:

Note = 9 – 0,08 × pourcentage de rendement %.Le classement des variétés dans les deux groupes de

précocité résulte de l’observation des stades phénolo-

giques effectuée à Changins au printemps en 2011 et 2012.

Evaluation à l’aide d’un indice global

Pour le classement des variétés, toutes les notations ont

été prises en compte sous la forme d’un indice global.

L’aspect général, la persistance et la matière organique

digestible (MOD) comptent double par rapport aux

autres caractéristiques. Une nouvelle variété est inscrite

à la liste des variétés recommandées (Frick et al. 2012) si

sa valeur d’indice global est meilleure d’au moins 0,20

par rapport à la moyenne des variétés témoins. Une

ancienne variété est éliminée si son indice global est

moins bon de plus de 0,20 points par rapport à la

moyenne des témoins. De plus, une variété est écartée

dès que sa note pour l’une des caractéristiques est moins

bonne de 1,50 points par rapport à la moyenne.

R é s u l t a t s e t d i s c u s s i o n

Berta s’illustre par sa bonne digestibilité

Parmi les quatre nouvelles variétés précoces testées,

«Berta» s’est distinguée par la meilleure note 1 de MOD

(tabl. 2). En revanche, elle n’a atteint que 90 % du rende-

ment de «Reda», la variété précoce la plus productive de

l’assortiment, ce qui lui vaut une note de 5,7 pour ce

critère. Avec une valeur de MOD supérieure de 3 % à

celle de «Reda» (données non présentées), «Berta»

devrait toutefois avoir un rendement énergétique simi-

laire, en admettant que son ingestion soit meilleure. Au

final, son excellente digestibilité lui a valu la deuxième

meilleure note d’indice global et son inscription dans

la  liste des variétés recommandées (tabl. 3). L’ancienne

variété «Loke» n’a pas atteint les exigences requises, en

particulier pour ce qui concerne les notes d’aspect géné-

ral, de persistance et surtout de MOD qui étaient bien

inférieures aux témoins. Après presque trente ans de

présence dans l’assortiment, «Loke» est retirée de la liste

recommandée. Elle pourra encore être vendue comme

variété recommandée jusqu’en 2015.

Barlegro: de bonnes performances

Egalement dans le groupe des tardives, une nouvelle

obtention s’est distinguée par sa bonne MOD (tabl. 2).

«Barlegro» a obtenu la note 2,3, ce qui la place pour ce

Lieu, canton Altitude (m) Date de semis Nombre de répétitions Nombre de coupes pesées

pure1 mélange2 2011 2012

Changins, VD 430 16/04/2010 3* – 5 3

Reckenholz, ZH 440 17/04/2010 4 3 5 5

Oensingen, SO 460 16/04/2010 4 – 5 5

Ellighausen, TG 520 13/04/2010 4 3 5 5

Goumoëns, VD 630 15/04/2010 3 – 5 4

La Frêtaz, VD 1200 28/04/2010 3 2 – –

Maran, GR 1850 09/06/2010 2 – – –*Une répétition pour la détermination de l'indice de précocité. 1Culture pure: 200 g/100 m2 variété témoin pour la densité de semis : «Intensiv» 2Culture en mélange: 120 g/100 m2 variété témoin pour la densité de semis : «Intensiv»

+ 10 g/100 m2 trèfle violet «Mont Calme»

+ 25 g/100 m2 trèfle blanc «Seminole»

+ 15 g/100 m2 trèfle blanc «Sonja»

Tableau 1 | Dactyle: caractéristiques des essais de variétés terminés en 2012

Page 15: Rechercheagronomiquesuisse, numéro 7+8, juillet 2013

Dactyle: résultats de l’examen de 31 variétés | Production végétale

327Recherche Agronomique Suisse 4 (7–8): 324–329, 2013

VariétéRende-ment1

Aspect général*

Vitesse d'installation

Force de concurrence

Persis-tance*

Résistance/tolérance:

MOD2)* IndiceConditions hivernales

maladies foliaires

variétés précoces

1 Oberweihst 5,0 3,4 3,9 2,8 4,1 4,9 4,1 3,3 3,86

2 Barexcel 4,6 3,5 4,2 3,1 4,2 4,8 3,2 4,0 3,94

3 Reda 4,0 3,6 6,4 2,9 4,0 5,7 2,9 5,0 4,28

4 Padania 5,3 3,6 3,1 3,4 4,3 4,6 4,1 5,7 4,33

5 Loke 5,2 3,6 4,1 3,4 4,4 4,9 3,8 6,7 4,62

Moyenne des témoins 4,8 3,5 4,3 3,1 4,2 5,0 3,6 4,9 4,20

6 Berta (BAH 180) 5,7 3,7 4,7 3,7 4,9 6,0 3,3 1,0 3,87

7 10DGL 12R 4,8 3,7 4,1 3,5 4,2 5,0 3,3 3,7 3,98

8 ZDg 080101 5,2 3,5 3,0 3,4 4,4 4,8 3,7 5,3 4,22

9 Profit 5,0 3,4 3,3 3,1 3,9 4,5 3,1 6,7 4,26

variétés tardives

10 Intensiv 5,1 3,3 4,1 2,8 4,1 4,7 2,9 2,7 3,62

11 Brennus 5,2 3,7 3,7 3,0 3,5 4,3 2,1 4,0 3,69

12 Lazuly 4,9 3,5 3,5 3,0 3,2 4,7 2,3 5,0 3,81

13 Beluga 4,5 3,4 4,1 3,0 3,8 4,8 2,5 4,3 3,82

14 Pizza 5,9 3,7 5,0 2,9 4,5 5,2 3,3 2,0 3,88

15 Prato 5,1 3,6 4,7 3,2 3,9 4,9 3,1 3,7 3,95

16 Greenly 4,6 3,7 3,9 3,1 3,5 4,7 2,9 5,3 4,01

17 Accord 5,1 3,8 4,0 2,9 3,5 4,7 2,4 6,0 4,15

18 Foly 5,1 3,9 4,3 3,0 3,8 4,9 2,4 5,7 4,21

Moyenne des témoins 5,1 3,6 4,1 3,0 3,8 4,8 2,6 4,3 3,90

19Barlegro (6DGL 83)

5,0 3,3 3,8 2,7 4,2 4,6 2,7 2,3 3,50

20 DG 0415 4,8 3,8 4,4 3,4 4,1 5,0 2,5 3,3 3,86

21 Balzac (PX 3197) 4,6 3,3 3,3 3,3 4,0 4,9 3,1 5,0 3,97

22Revolin (ZDg 024068)

4,7 3,7 2,9 3,2 3,8 4,7 2,1 6,0 4,06

23Diceros (DG 0025)

4,8 3,7 4,5 2,9 3,9 5,0 3,1 5,0 4,14

24Dragoner (BOR KL 278/04)

4,9 4,0 4,4 3,5 4,5 4,8 2,9 4,3 4,18

25Duero (ZDg 024069)

4,9 3,8 3,6 2,9 3,6 4,9 2,4 6,7 4,27

26 SW Luxor 5,1 3,6 3,2 3,5 4,4 4,9 4,1 5,7 4,38

27 Manolo 4,6 3,7 3,6 3,0 3,8 4,5 2,4 7,7 4,39

28 Felixis 5,5 3,8 3,9 2,8 4,0 4,8 2,6 7,0 4,48

29 Galibier 5,2 3,7 3,7 2,7 3,9 4,7 2,5 7,7 4,49

30Baticho (ZDg 024063)

5,7 4,2 4,1 3,6 3,8 5,2 2,7 6,3 4,54

31 Lucullus 5,3 3,8 4,4 3,4 3,9 4,7 2,5 7,7 4,64

Variétés en caractères gras = anciennes variétés recommandées.

Notes: 1 = très élevé, très bon; 9 = très faible, très mauvais. 1Notes de rendement de 5 lieux avec 5 coupes pesées en 2011 et 3 à 5 coupes pesées en 2012. 2MOD = matière organique digestible: moyenne de 3 prélèvements en 2011 à Reckenholz. *Caractéristiques comptant double dans le calcul de l'indice.

Tableau 2 | Dactyle: résultats des mesures de rendement et des observations de 2010 à 2012

Page 16: Rechercheagronomiquesuisse, numéro 7+8, juillet 2013

Production végétale | Dactyle: résultats de l’examen de 31 variétés

328 Recherche Agronomique Suisse 4 (7–8): 324–329, 2013

critère au deuxième rang des variétés tardives, derrière

Pizza, surpassant de deux points la moyenne des témoins.

Pour la plupart des autres caractéristiques, «Barlegro»

était également supérieure de quelques dixièmes de

point aux variétés témoins. Elle a obtenu le meilleur

indice global dans le groupe tardif et est dès lors inscrite

à la liste des variétés recommandées (tabl. 3). «Barlegro»

s’est illustrée en particulier par sa vitesse de levée, son

aspect général et sa force de concurrence. Elle n’a en

revanche pas été particulièrement persistante en fin

d’essai.Les anciennes variétés recommandées «Accord»

et «Foly» ne pourront à l’avenir plus figurer sur la liste

des variétés recommandées. Elles n’ont pas atteint les

valeurs requises pour l’aspect général et, surtout, pour la

MOD. De manière similaire à «Loke», «Accord» et «Foly»

pourront encore être vendues comme variétés recom-

mandées jusqu’en 2015.

C o n c l u s i o n s

Les améliorations identifiées au cours de cette série de

tests, en particulier dans les teneurs en MOD, indiquent

que de nouveaux progrès peuvent être attendus dans la

sélection. Ainsi, les bonnes propriétés de cette graminée

à haute valeur agronomiques pourraient être mieux uti-

lisées à l’avenir. n

Variété RequérantIndice de précocité1 Classement2

variétés précoces

1 Oberweihst ZG, DE 52a 1

2 Barexcel Barenbrug, NL 52a 1

3 Reda DSP/ART, CH 52a 1

4 Padania CRA-FLC, IT 52a 1

5 Loke Svalöf-Weibull, SE 52b 2/3

6Berta (BAH 180)

52b 1

7 10DGL 12R Barenbrug, NL 52b 1*

8 ZDg 080101 Euro Grass, DE 52b 3

9 Profit Ampac Seed, US 52b 3

variétés tardives

10 Intensiv Barenbrug, NL 53a 1

11 Brennus R2n, FR 61a 1

12 Lazuly R2n, FR 53a 1

13 Beluga DSP/ART, CH 61a 1

14 Pizza DLF-Trifolium, DK 53a 1

15 Prato DSP/ART, CH 53b 1

16 Greenly R2n, FR 53b 1

17 Accord R2n, FR 53a 2/3

18 Foly R2n, FR 53b 2/3

19Barlegro (6DGL 83)

Barenbrug, NL 61b 1

20 DG 0415 DSP/ART, CH 53b 3

21Balzac (PX 3197)

Euro Grass, DE 53a 3

22Revolin (ZDg 024068)

Euro Grass, DE 53b 3

23Diceros (DG 0025)

DSP/ART, CH 61a 3

24Dragoner (BOR KL 278/04)

SZ-Steinach, DE 53a 3

25Duero (ZDg 024069)

Euro Grass, DE 53a 3

26 SW Luxor Svalöf-Weibull, SE 53a 4

27 Manolo Jouffray-Drillaud, FR 61a 4

28 Felixis Jouffray-Drillaud, FR 61a 4

29 Galibier Jouffray-Drillaud, FR 61a 4

30Baticho (ZDg 024063)

Euro Grass, DE 53a 4

31 Lucullus Jouffray-Drillaud, FR 53b 4

Variétés en caractères gras = anciennes variétés recommandées.1Indice de précocité : Période à laquelle débute l'épiaison. Le premier chiffre indique le

mois, le second la décade et la lettre la partie de la décade (a = début, b = fin). Exemple: 61a = début épiaison du 1er au 5 juin.

2Classement basé sur les résultats des essais:Classe 1 : Variété recommandée en Suisse. Classe 1* : Ne peut être recommandée qu'après avoir rempli les exigences

légales pour une commercialisation en Suisse. (voire Ordonnance du DFE sur les semences et plants RS 916.151.1)

Classe 2/3 : Ancienne variété recommandée déclassée en vue d'une radiation dès le 1er janvier 2016. Classe 3 : Variété ne satisfaisant pas à une recommandation. Variété moyenne, sans caractéristique particulièrement

intéressante. Classe 4 : Variété ne satisfaisant pas à une recommandation. Variété ne convenant pas à la culture en Suisse.

Tableau 3 | Dactyle: variétés testées, indice de précocité et classement

Page 17: Rechercheagronomiquesuisse, numéro 7+8, juillet 2013

Dactyle: résultats de l’examen de 31 variétés | Production végétale

329Recherche Agronomique Suisse 4 (7–8): 324–329, 2013

Ria

ssu

nto

Sum

mar

y

Bibliographie ▪ Frick R., Bertossa M., Suter D. & Hirschi H. U., 2012. Liste 2013–2014 des variétés recommandées de plantes fourragères. Recherche Agronomique Suisse 3 (10), 1–8.

▪ Michel V., Schori A., Mosimann E., Lehmann J., Boller B. & Schubiger F., 2000. Krankheiten der Futtergräser und Futterleguminosen. Agrarfor-schung 7 (2), I–XII.

▪ Mosimann E., Frick R., Suter D. & Rosenberg E., 2012. Mélanges standard pour la production fourragère 2013-2016. Recherche Agronomique Suisse 3 (10), 1–12.

▪ Norris K. H., Barnes R. F., Moore J. E. & Shenk J. S., 1976. Predicting forage quality by infrared reflectance spectroscopy. Journal of Animal Science 43, 889–897.

▪ Schubiger F. X., Lehmann J., Daccord R., Arrigo Y., Jeangros B. & Scehovic J., 2001. Nährwert von Wiesenpflanzen: Verdaulichkeit. Agrarforschung 8 (9), 354–359.

▪ Tilley J. & Terry R., 1963. A two stage technique for the in vitro digestion of forage crops. Journal of the British Grassland Society 18, 104–111.

Cocksfoot: test results of 31 varieties

From 2010 to 2012, the Agroscope

Reckenholz-Tänikon ART and Agro-

scope Changins-Wädenswil ACW

research stations tested 31 varieties of

cocksfoot in the field at seven sites for

their suitability for cultivation. In

addition to the 17 new varieties, the

previously-recommended varieties

were re-tested. The characteristics

evaluated were yield, vigour, juvenile

development, competitive ability,

persistence, winter-hardiness, resist-

ance to leaf diseases, and digestible

organic-matter content. Of the early

varieties, «Berta» can now be recom-

mended, having distinguished itself by

its excellent digestibility. Almost thirty

years after its inclusion, «Loke» has

been deleted from the List of Recom-

mended Varieties of Forage Plants

owing to unsatisfactory results. Of the

late varieties, «Barlegro» has been

newly recommended. The best of all

late varieties tested, this new variety

shone in particular in terms of digest-

ibility, juvenile development, vigour,

and competitive ability. The results for

the formerly recommended varieties

«Accord» and «Foly» no longer satisfy

the requirements for recommendation,

for which reason they are to be

removed from the list.

Key words: Dactylis glomerata, orchard

grass, cocksfoot, variety testing, yield,

disease resistance.

Erba mazzolina: risultati delle analisi su

31 varietà

Negli anni 2010 - 2012, le stazioni di

ricerca Agroscope Reckenholz-Tänikon

ART e Agroscope Changins-Wädenswil

ACW hanno analizzato l'idoneità alla

coltivazione di 31 varietà di erba

mazzolina sul campo in 7 siti. Oltre a

17 novità varietali, sono state riesami-

nate varietà già raccomandate. Le

seguenti caratteristiche sono state

prese in considerazione: resa, aspetto

generale, precocità, forza di concor-

renza, persistenza, idoneità allo

svernamento, resistenza a malattie

fogliari e digeribilità della sostanza

organica. Nella gamma delle varietà

precoci, può essere raccomandata la

varietà «Berta». Essa si è distinta per

l'ottima digeribilità. Dati i risultati

insufficienti, la varietà «Loke» viene

stralciata dalla Lista delle varietà

raccomandate di piante foraggere, in

cui figurava da quasi 30 anni. Nella

gamma di varietà tardive, viene

raccomandata la varietà «Barlegro».

Questa novità varietale è risultata la

migliore di tutte quelle tardive analiz-

zate, distinguendosi in particolare per

la digeribilità, la precocità, l'aspetto

generale e la forza di concorrenza.

Considerati i risultati ottenuti, le

varietà «Accord» e «Foly» non adem-

piono più le esigenze e quindi devono

essere stralciate dalla lista.

Page 18: Rechercheagronomiquesuisse, numéro 7+8, juillet 2013

330 Recherche Agronomique Suisse 4 (7–8): 330–337, 2013

Apparition des soies: lors de la récolte du maïs ensilage, l'épi représentera 30 à 60% de la matière sèche totale. Cette proportion peut dans certains cas influencer la teneur en matière organique digestible.

I n t r o d u c t i o n

Grâce à la création d’hybrides dans les années 60 et à l’ob-

tention de variétés précoces, la production de maïs est

devenue possible dans le nord de l’Europe et fournit un

fourrage de qualité pour le bétail. Depuis 1988, des varié-

tés de maïs sont inscrites dans le Catalogue national suisse

et dans la liste recommandée de swiss granum avec la men-

tion «ensilage». Avec plus de 40’000 ha, le maïs destiné à

être ensilé représente environ 2/3 du maïs semé en Suisse.

Les variétés de maïs sont évaluées grâce à un réseau

piloté par Agroscope sur plusieurs sites choisis pour leur

diversité de conditions pédoclimatiques et représentatifs

de l’ensemble des régions productrices de maïs en Suisse.

Outre une évaluation du potentiel génétique, ces don-

nées nous permettent d’évaluer la variabilité liée à l’en-

vironnement. En effet, tous les sites de production ne

présentent pas le même potentiel. Meisser et Weiss

(2003) ont notamment montré que les plantes récoltées

à Changins étaient en moyenne plus petites que celles

Alice Baux, Station de recherche Agroscope Changins-Wädenswil ACW, 1260 Nyon, Suisse

Renseignements: Alice Baux, e-mail: [email protected], tél. +41 22 363 47 22

20 ans d’étude variétale du maïs ensilage en Suisse

P r o d u c t i o n v é g é t a l e

Page 19: Rechercheagronomiquesuisse, numéro 7+8, juillet 2013

20 ans d’étude variétale du maïs ensilage en Suisse | Production végétale

331

Rés

um

é

Recherche Agronomique Suisse 4 (7–8): 330–337, 2013

En 20 ans, le rendement des variétés de maïs

ensilage mi-précoces (les plus cultivées en Suisse)

a progressé en moyenne de 2 dt MS/ha/an, tout

en conservant un bon niveau de précocité. Les

variétés présentant des défauts agronomiques

majeurs, comme une trop grande sensibilité à la

verse, ont été éliminées. L’évolution de la teneur

en matière organique digestible (MOD) est plus

délicate à estimer, du fait du fort impact des

conditions environnementales sur ce critère.

On observe des différences de rendement et de

qualité entre les sites et les années. Au-delà de

30% de MS, le niveau de maturité à la récolte

n’influence plus la teneur en MOD. Par contre,

une récolte trop anticipée peut pénaliser la

qualité du fourrage, du fait d’une trop faible

proportion de grain, non compensée par la

meilleure digestibilité des parties vertes.

Les données de plusieurs sites ont été comparées.

Les sites de Changins (Nyon, VD) et de Reckenholz

(Zurich, ZH) présentent des caractéristiques très

différentes: à Changins, où les étés sont plus

chauds et plus secs, on atteint des teneurs en MS

satisfaisantes pour la récolte (environ 33 %) 2 à 4

semaines plus tôt qu’à Reckenholz et les rende-

ments y sont généralement plus faibles. On

n’observe pas de différence aussi nette pour la

qualité nutritionnelle. La MOD est moins bien

corrélée à la proportion de grain à Reckenholz

(R2=0,01, ns) qu’à Changins (R2=0,21***) où les

plantes sont plus petites et où le développement

des épis semble pouvoir compenser la diminution

de la digestibilité des parties végétatives liée aux

températures plus élevées.

La mise en valeur des résultats de l’étude varié-

tale du maïs ensilage sur 20 ans (1991–2010)

montre que des progrès génétiques significatifs

ont été enregistrés et mis à disposition des

producteurs, notamment pour ce qui concerne le

rendement en MS et la qualité du maïs ensilage.

récoltées à Reckenholz. Ceci a des conséquences non

seulement sur le rendement du maïs ensilage, mais peut

également influencer la proportion de grain. Un effet

des conditions climatiques, en particulier la température

et la disponibilité en eau, sur la qualité du maïs ensilage

a été constaté par plusieurs auteurs (Struik et al. 1985;

Meisser et Wyss 1999; Kruse et al. 2007). Cependant,

Argillier et al. (1997) ont montré que différentes variétés

soumises à des environnement différents se compor-

taient de manière similaire. Si cette hypothèse était con-

firmée par nos données, cela justifierait le classement

des variétés sur la base des résultats moyens observés sur

plusieurs lieux.L’objectif de ce travail est d’une part d’identifier les

progrès réalisés et mis à la disposition des producteurs

grâce à l’établissement de listes variétales et, d’autre part,

de décrire les effets de l’environnement sur le rendement

et la qualité de différentes variétés de maïs ensilage.

M a t é r i e l e t m é t h o d e

Essais variétaux

Pour être inscrites dans la liste recommandée de swiss

granum, les nouvelles variétés doivent, après deux

années de tests dans différentes régions de Suisse, pré-

senter des avantages par rapport aux meilleures variétés

déjà cultivées. Les nouvelles variétés de maïs ensilage

sont évaluées sur la base de critères précis, décrits dans

l’annexe de l’Ordonnance sur les semence et les plants

de l’Office fédéral de l’agriculture. Les principaux cri-

tères sont la précocité, la productivité et la qualité

(teneur en matière organique digestible). La sensibilité à

la verse, à la casse à la récolte et au charbon sont égale-

ment observées (tabl. 1). Les variétés sont testées dans

leur groupe de précocité, à savoir «précoce» (FAO

190 – 220), «mi- précoce» (FAO 220 – 250) et «mi-tardif»

(FAO 250 – 280), et comparées aux variétés standard du

groupe correspondant. Le groupe précoce (FAO

190 – 220) correspond aux variétés destinées aux zones

marginales, froides ou en altitude, ou semées tardive-

ment et qui doivent atteindre un niveau de maturité suf-

fisant avant les premières gelées. Le groupe mi-précoce

est le mieux représenté en Suisse. Ces variétés peuvent

être cultivées partout sauf dans les régions élevées. Le

groupe mi-tardif correspond aux variétés destinées aux

zones les plus favorables du nord des Alpes comme le

bassin lémanique et le Chablais. Des variétés plus tar-

dives et plus productives pourront être cultivées au Tes-

sin et dans la vallée du Rhône où les températures

douces et la bonne disponibilité en eau sont très favo-

rables au maïs (FAO 270 – 550). La précocité des variétés

est estimée en comparant la teneur en matière sèche à la

Page 20: Rechercheagronomiquesuisse, numéro 7+8, juillet 2013

Production végétale | 20 ans d’étude variétale du maïs ensilage en Suisse

332 Recherche Agronomique Suisse 4 (7–8): 330–337, 2013

récolte (MS) aux teneurs en MS de variétés standard.

Dans cette étude, la variété Attribut, présente dans les

essais de 1996 à 2007, est la variété de référence pour

comparer les variétés entre elles sur ces 12 années.

Chaque année, les différentes variétés sont semées

sur 7 à 9 lieux sur des parcelles de 8 à 12 m2, avec 3 répé-

titions. La récolte se fait à l’ensileuse lorsque le niveau

de maturité est suffisant pour que, dans la mesure du

possible, la majorité des variétés ait atteint au moins

30 % de matière sèche. Chaque variété peut être aban-

donnée après une année d’essai si elle est jugée insuffi-

sante, testée plus longtemps pour une éventuelle ins-

cription ou, une fois acceptée, être reprise comme

variété de référence. Par conséquent, on ne dispose pas

d’un nombre équivalent de données par variété. Par

contre, les variétés qui ont été largement commerciali-

sées en Suisse sont également les mieux décrites. Les

variétés Attribut, Banguy et LG 22.65 sont présentes

dans les essais pendant 12 ans.

Une analyse de variance est effectuée chaque année

afin d’évaluer la variabilité liée au site, à la variété et à

l’interaction site x variété. L’interaction site x année x

variété n’a pas été étudiée car la liste des variétés testée

change chaque année. Sur cette base et pour chaque

année de culture, les carrés moyens du terme d’interac-

tion site x variété ont été comparés à ceux de l’effet

variétal pour le rendement, la teneur en MOD et la

teneur en amidon (trois années présentées). On consi-

dère que si le rapport est faible, l’effet de l’interaction

est négligeable en comparaison de l’effet génotypique.

Analyse des données qualité

La teneur en matière organique digestible (MOD) est un

critère important pour la production laitière et l’engrais-

sement des bovins. Il détermine en partie la valeur éner-

gétique du fourrage. D’autres critères, comme les

teneurs en amidon, en fibres totales, en protéines et en

cellulose, sont également estimés indirectement par

spectrométrie dans le proche infrarouge (NIRS). Ces

mesures, rapides et non destructives, permettent d’ana-

lyser un grand nombre d’échantillons, ce qui est indis-

pensable dans le cadre de l’étude variétale. Ces mesures

nécessitent un calibrage régulier de l’appareil sur la base

d’analyses chimiques.

Les teneurs en MOD sont calculées en fonction de la

variété Attribut afin de différencier l’effet variétal de

l’effet environnemental et de mettre en évidence les

différences variétales.

Données météorologiques

En combinant les sites et les nombreuses années, on

obtient une grande diversité de conditions environne-

mentales. Les données météorologiques (précipitations,

températures moyennes de l’air à 2 m du sol) sont enre-

gistrées à proximité des sites de Changins, Reckenholz et

Eglisau. La date d’apparition des soies est notée chaque

année à Reckenholz et Eglisau. Ce moment marque la fin

de la période végétative et le début de la période repro-

ductive.

R é s u l t a t s e t d i s c u s s i o n

Progrès génétique

On enregistre dans les essais variétaux une augmenta-

tion annuelle du rendement en MS de près de 2 dt/ha

(fig. 1). Cette augmentation est une moyenne établie sur

plusieurs sites et sur toutes les variétés inscrites dans la

liste recommandée. Le niveau de précocité, mesuré par

la teneur en MS, est assez variable entre variétés mais

reste centré autour de la variété Attribut (fig. 2a). Au

cours des 20 dernières années, les teneurs en MOD sont

restées assez stables (pente positive mais non significa-

tive de +0,3 g/kg MS/an, fig. 2b). L’amélioration de la

productivité n’est donc pas due à une dérive vers des

variétés plus tardives ou à une diminution de la qualité,

mais bien à un réel progrès génétique.

Effets de l’environnement

Les résultats des essais variétaux ont mis en évidence de

larges différences entre sites et années. La figure 3

illustre la variabilité du rendement et des teneurs en

amidon et en MOD entre les sites. Les deux sites de Suisse

EnsilageTeneur en

MODRendement

Précocité (Teneur MS)

Vigueur au départ

Verse végétation

Verse récoltePlantes cassées

Charbon

Pondération 0,4 0,5 1,25 0,5 0,25 0,75 0,75 0,25

Grain RendementPrécocité

(Teneur MS)Vigueur au

départVerse

végétation Verse récolte Plantes cassées Charbon Fusariose

Pondération 1,0 2,5 0,5 0,25 0,75 0,75 0,25 0,25

Tableau 1 | Critères d’évaluation pondérés pour les variétés de maïs ensilage et de maïs grain

Page 21: Rechercheagronomiquesuisse, numéro 7+8, juillet 2013

20 ans d’étude variétale du maïs ensilage en Suisse | Production végétale

333Recherche Agronomique Suisse 4 (7–8): 330–337, 2013

maturation du grain explique un tiers de la variabilité du

rendement sur les sites de Reckenholz et Eglisau. Des

températures plus faibles sur cette période sont favo-

rables pour le rendement en MS (fig. 4). Le cumul des

précipitations sur la même période a un effet plus faible

et difficile à dissocier de l’effet des températures. On

peut supposer que l’alimentation en eau n’a pas posé de

problème pour les sites et les années considérés (Rec-

kenholz et Eglisau de 1996 à 2009).

L’évaluation du progrès génétique pour les critères

de qualité (teneurs en amidon, MOD) est difficile car

ceux-ci sont aussi influencés par les conditions pédocli-

matiques ainsi que par le niveau de maturité à la récolte.

Le stade de maturité peut être discriminant pour cer-

tains critères de qualité comme la teneur en amidon ou

la proportion de grains. La comparaison avec des varié-

tés standard de précocité équivalente permet d’estimer

alémanique (Eglisau/Hüntwangen et Reckenholz) sont

caractérisés par des potentiels de rendement légère-

ment plus élevés que ceux de Suisse romande (Changins

et Delley), mais la teneur en MOD est en règle générale

plus élevée à Changins qu’à Reckenholz. La différence

de rendement est plus marquée pour le maïs ensilage

que pour le maïs grain, ce qui concorde avec les observa-

tions de Weiss et Meisser (2003). Certains sites de pro-

duction, comme Changins, donnent en général de plus

petites plantes et donc un moindre rendement pour la

plante entière. La meilleure qualité du maïs ensilage

observée à Changins peut ainsi s’expliquer par une plus

forte proportion de grains dans la plante entière.

Outre l’effet variétal, les différences climatiques

enregistrées entre sites et années sont en partie respon-

sables des écarts de rendement observés. La tempéra-

ture enregistrée pendant la période de formation et de

0

50

100

150

200

250

300

1985 1990 1995 2000 2005 2010 2015

Rend

emen

ts e

n M

S (d

t/ha)

Année d'inscription sur la liste recommandée

Figure 1 | Rendement moyen obtenu par les variétés inscrites sur la liste recommandée (LR) selon leur année d’inscription (1 à 4 variétés selon l’année). Y=1,90x-3593,4, R2=0,74, p<0,0001

Figure 2 | Teneurs en matière sèche (MS) (a) et en matière organique digestible (MOD) (b) relatives par rapport à la variété Attribut (présente dans les essais de 1996 à 2007) selon l’année d’inscription des nouvelles variétés. a) y=-0,003x+5,19, R2=0,0003, p=0,95, b) y=0,30x-600,32, R2=0,08, p=0,32. Les barres d’erreur représentent l’écart type.

-5,0

-4.0

-3,0

-2,0

-1,0

0,0

1,0

2,0

3,0

1990 1995 2000 2005 2010

Diffé

renc

e de

tene

ur e

n M

S

Année d'inscription liste recommandée

-25,0

-20,0

-15,0

-10,0

-5,0

0,0

5,0

10,0

15,0

20,0

1990 1995 2000 2005 2010

Diffé

renc

e de

tene

ur e

n M

OD

Année d'inscription liste recommandée

a b

Page 22: Rechercheagronomiquesuisse, numéro 7+8, juillet 2013

Production végétale | 20 ans d’étude variétale du maïs ensilage en Suisse

334 Recherche Agronomique Suisse 4 (7–8): 330–337, 2013

plus correctement la qualité. D’après nos résultats, la

teneur en MOD est effectivement réduite si la teneur en

matière sèche est trop faible, mais elle n’est plus influen-

cée par le stade de maturité dès que la récolte a lieu

au-delà de 30 % de MS (fig. 5). Les essais sont donc récol-

tés lorsque le seuil de 30 % de MS est dépassé pour la

plupart des variétés, mais les variétés les plus tardives

peuvent parfois être pénalisées si la différence de préco-

cité avec le reste du groupe est importante.

La teneur en amidon est très bien corrélée à la pro-

portion de grain (r=0,88***), mais pas la teneur en MOD

qui dépend aussi d’autres facteurs. En effet, si la frac-

tion «grain» du maïs ensilage est beaucoup plus digeste

que le reste de la plante, de grandes différences de

digestibilité sont observées au niveau des parties

végétatives (Meisser et Wyss 1999). L’environnement

influence donc la teneur en MOD du maïs ensilage par i)

la proportion de grain, ii) la digestibilité du reste de la

plante. En comparant les sites de Changins et de Recken-

holz, on constate que la teneur en MOD est mieux corré-

lée à la proportion de grain à Changins qu’à Reckenholz

(fig. 6). Cela suggère que la part du grain dans la déter-

mination de la digestibilité est plus importante dans le

premier cas que dans le second. Ceci est cohérent avec

300

350

400

450

500

550

600

650

700

750

800

0,0

50,0

100,0

150,0

200,0

250,0

Changins Delley Eglisau Reckenholz

Grain

Ensilage

Teneur en MOD

Amidon

Rend

emen

t en

MS

(dt/h

a)

Teneurs en amidon et M

OD (g/kg)

/ Hüntwangen

Figure 3 | Rendement moyen (dt/ha) de 1991 à 2010 des variétés de maïs ensilage et de maïs grain mi- précoces pour différents sites. Teneurs moyennes en amidon (g/kg MS) et en matière organique digestible (MOD, g/kg MS) pour les variétés de maïs ensilage. Les barres d’erreur correspondent à l’écart type.

0

50

100

150

200

250

300

350

10 12 14 16 18 20 22 24

Rend

emen

t en

MS

(dt/h

a)

Température moyenne de la floraison à la récolte ( °C)

Figure 4 | Rendements en MS (dt/ha) en fonction de la température moyenne enregistrée de la floraison femelle à la récolte pour les sites de Reckenholz et Eglisau. Y=-8,65x+361, R2=0,31, p<0,0001.

Page 23: Rechercheagronomiquesuisse, numéro 7+8, juillet 2013

20 ans d’étude variétale du maïs ensilage en Suisse | Production végétale

335Recherche Agronomique Suisse 4 (7–8): 330–337, 2013

rement anticipée aura moins d’impact sur la teneur en

MOD dans un site relativement frais comme Reckenholz

que dans un site plus chaud comme Changins où la

teneur en MOD dépend davantage de la proportion de

grain.

Effets de l’interaction variété x environnement

L’analyse de variance réalisée en 2008, 2009 et 2010 sur

le rendement, la teneur en MOD et la teneur en amidon,

montre que l’effet du site est de loin le plus important

(tabl. 2). L’effet de la variété est toujours significatif,

mais beaucoup moins important. L’effet de l’interaction

les résultats de Struik et al. (1985) qui ont suivi l’évolu-

tion de la teneur en MOD pendant la croissance du grain.

Ils ont mis en évidence, dans un premier temps, une

forte diminution de la teneur en MOD liée aux hautes

températures; cette diminution a ensuite été compen-

sée par une meilleure croissance du grain. A maturité, la

qualité des plantes cultivées à hautes températures a

ainsi rattrapé celle des plantes cultivées à des tempéra-

tures plus basses. Lorsque la qualité des parties «vertes»

est moins bonne, la qualité de la plante entière peut

être satisfaisante grâce à une forte proportion de grain,

à condition de ne pas récolter trop tôt. Une récolte légè-

500

550

600

650

700

750

800

850

15 20 25 30 35 40 45

Tene

ur e

n M

OD

(g/k

g)

Teneur en MS à la récolte (%)

Teneur MS<30%

Teneur MS>30%

Figure 5 | Variation de la digestibilité de la matière organique (MOD, g/kg MS) du maïs ensilage selon la teneur en MS à la récolte (%); régression pour des teneurs en MS i) inférieures à 30 %: y=14,72x+304,67 (n=397, R2=0,38, p<0,0001) et ii) supérieures à 30 %: y=0,25x +730,92 (n=2602, R2=0,001, p=0,14).

600

650

700

750

800

850

15 25 35 45 55 65 75

Tene

ur e

n M

OD

(g/k

g M

S)

Proportion de grain (%)

Changins Reckenholz

Figure 6 | Teneur en matière organique digestible (MOD, g/kg MS) en fonction de la proportion de grain pour les années 1991–2010 et les sites de Changins (n=136; y=1,66x+667,4; R2=0,36; p<0,0001) et Reckenholz (n=150; y=0,42x+720,25; R2=0,01; p=0,1992).

Page 24: Rechercheagronomiquesuisse, numéro 7+8, juillet 2013

336

Production végétale | 20 ans d’étude variétale du maïs ensilage en Suisse

Recherche Agronomique Suisse 4 (7–8): 330–337, 2013

est encore un peu plus faible, mais reste très souvent

significatif. Les résultats des années précédentes

montrent des résultats similaires (données non présen-

tées).

Contrairement aux résultats de Argillier et al. (1997), on

ne peut pas conclure que l’effet de l’interaction géno-

type x environnement sur la qualité est négligeable par

rapport à l’effet variétal. Cet effet est faible sur la MOD,

comparé à l’effet de la variété, mais l’effet sur la teneur

en amidon est le plus souvent du même ordre de gran-

deur. L’effet de l’interaction génotype x environnement

sur le rendement est en général significatif et assez

important.

Ces résultats confirment qu’il serait possible d’opti-

miser la qualité et le rendement du maïs en sélection-

nant les variétés les mieux adaptées pour chaque région.

Le choix actuel des variétés sur la base de moyennes

nationales permet de sélectionner les variétés présen-

tant la qualité et les performances agronomiques les

meilleures et les plus stables, quelles que soient les

conditions de l’année. Une caractérisation préalable des

sites de production et de la variabilité des conditions

météorologiques pour chaque site serait nécessaire

pour conseiller les variétés en fonction de leurs perfor-

mances régionales.

C o n c l u s i o n s

Au cours des 20 dernières années, les rendements du

maïs ensilage des variétés inscrites sur la liste recomman-

dée ont augmenté significativement, tout en conservant

un bon niveau de précocité. La qualité suit également

une tendance à la hausse, mais avec des différences mar-

quées entre les sites et les années.

La teneur en MOD varie entre les sites et les années ainsi

qu’entre les variétés. L’interaction génotype x environ-

nement est faible, suggérant qu’une variété à forte

teneur en MOD sera performante quel que soit le lieu de

production en Suisse. Néanmoins, cette interaction est

significative pour le rendement et les paramètres de

qualité, indiquant qu’une sélection de variétés par

région pourrait être intéressante. Une telle approche

nécessiterait une caractérisation préalable des sites.

Pour atteindre le potentiel qualitatif d’une variété, il est

essentiel de la récolter à une teneur en matière sèche

d’au moins 30%. Ceci est d’autant plus important que la

zone de production a des étés chauds, le grain ayant

dans ces zones un rôle déterminant dans le détermi-

nisme de la qualité. n

2008 2009 2010

dlRdt

(dt/ha)MOD(g/kg)

Amidon(g/kg)

dlRdt

(dt/ha)MOD(g/kg)

Amidon(g/kg)

dlRdt

(dt/ha)MOD(g/kg)

Amidon(g/kg)

Site 7 62027*** 24906*** 107982*** 6 62164*** 70934*** 48703*** 7 73941*** 28655*** 80497***

Répétition 16 546ns 204ns 584ns 14 1455ns 835ns 862ns 16 756ns 608ns 1417ns

Variété 24 1914*** 17773*** 4847*** 24 1050*** 1510** 825* 24 1069*** 2589*** 11264***

Site x var. 168 328*** 666*** 1128*** 144 398*** 936* 762** 168 296*** 421ns 1338***

Erreur 384 150 354 633 336 202 715 440 384 151 351 751

dl: degrés de liberté.

*, ** et ***: carré moyen significatif à p=0,05, 0,01 et 0,001.

ns: carré moyen non significatif.

Tableau 2 | Carrés moyens des effets de l’environnement (site), de la variété et de l’interaction environnement x variété (site x var) pour le rendement (Rdt), la teneur en matière organique digestible (MOD) et la teneur en amidon dans les essais variétaux de 2008 à 2010

Page 25: Rechercheagronomiquesuisse, numéro 7+8, juillet 2013

337

20 ans d’étude variétale du maïs ensilage en Suisse | Production végétale

Ria

ssu

nto

Sum

mar

y

Recherche Agronomique Suisse 4 (7–8): 330–337, 2013

Bibliographie ▪ Argillier O., Barriere Y., Traineau R., Emile J. C. & Hébert Y., 1997. Geno-type x environment interactions for digestibility traits in silage maize estimated from in vivo measurements with standard sheep. Plant Bree-ding 116 (5), 423–427.

▪ Kruse S., Herrmann A., Kornher A., & Taube F., 2008. Evaluation of geno-type and environmental variation in fibre content of silage maize using a model assisted approach. European Journal of Agronomy 28, 210–233.

▪ Meisser M. & Wyss U., 1999. Influence du climat sur la croissance et le dé-veloppement du maïs d’ensilage. Revue suisse d’Agriculture 31 (2), 71–76.

▪ Meisser M. & Weiss G., 2003. Valeur nutritive du maïs d’ensilage: quelle est l’importance des facteurs de variation. Revue suisse d’Agriculture 35 (1), 5-10.

▪ Struik P. C., Deinum B. & Hoefsloot J. M. P., 1985. Effects of temperature during different stages of development on growth and digestibility of fo-rage maize (Zea mays L.). Netherlands Journal of Agricultural Sciences 33, 405-420.

20 years of variety testing in forage maize in

Switzerland

In the last 20 years, the yield of mid-early

forage maize increased by 2 dt dry matter/ha/

year. Varieties with major agronomical

problems such as lodging were eliminated. The

improvement of quality, and more specifically

the content of digestible organic matter

(DOM), is more difficult to evaluate, as it is

highly influenced by environmental condition.

Both yield and quality vary among locations

and years. Dry matter content at harvest only

influences the DOM up to 30 %, when seed

filling is not complete and therefore grain

content too low. This is one more reason not

to harvest variety trial too soon, so that the

late varieties can reach the minimum DM

content (30 %).

Data from several locations were compared.

For example, differences appeared between

Changins (Nyon, VD) and Reckenholz (Zurich,

ZH): in Changins, summers are warmer and

dryer. Satisfying dry matter content for

harvest was usually reached 2 to 4 weeks

earlier than in Reckenholz. Yields were lower

but with similar content of DOM. DOM was

less correlated to grain content in Reckenholz

(R2=0.01, ns) than in Changins (R2=0.21***),

where plants are smaller and ear development

seems to be able to compensate the lower

digestibility of the rest of the plant.

New varieties showed significant improvement

compared to older ones, especially for yield

and quality parameters such as DOM. Variety

trials over 20 years allowed these improve-

ment to be available for the farmers.

Key words: forage maize, variety, digestible

organic matter, genotype x environment

interaction.

20 anni di studio varietale del mais da silo in

Svizzera

In 20 anni la resa delle varietà di mais da silo

semi-precoci (le più coltivate in Svizzera) è

aumentata in media di 2 q SS/ha/anno, mante-

nendo un buon livello di precocità. Le varietà che

presentano i maggiori difetti agronomici come

un’eccessiva sensibilità all’allettamento, sono

state eliminate. L’evoluzione del tenore in

materia organica digeribile (MOD) è più difficile

da stimare, a causa del forte impatto delle

condizioni ambientali su questo criterio.

Osserviamo delle differenze di resa e qualità tra i

siti e gli anni. Oltre al 30 % di SS, il livello di

maturità alla raccolta non ha più nessun influsso

sul tenore MOD. Per contro, un raccolto troppo

anticipato può penalizzare la qualità del forag-

gio, a causa di una proporzione dei granelli

troppo debole, non compensata dalla migliore

digeribilità delle parti verdi.

Sono stati confrontati i dati provenienti da

diversi luoghi. I siti di Changins (Nyon, VD) e di

Reckenholz (Zurigo, ZH) presentano delle

caratteristiche molto diverse: a Changins, dove le

estati sono più calde e più secche, raggiungiamo

dei tenori in MS soddisfacenti per il raccolto (ca.

33 %) 2–4 settimane prima di Reckenholz dove le

rese sono, generalmente, inferiori. Non si

osserva una differenza altrettanto netta per la

qualità nutrizionale. La MOD è meno correlata

alla proporzione di granelli a Reckenholz

(R2=0,01, ns) rispetto a Changins (R2=0,21***) dove

le piante sono più piccole e pertanto lo sviluppo

delle pannocchie sembra essere in grado di

compensare la diminuzione della digeribilità

delle parti vegetative, legata alle temperature

più elevate.

La valorizzazione dei risultati dello studio

varietale del mais da silo sull’arco di 20 anni

mostra come siano avvenuti progressi genetici

significativi, in particolare per quanto riguarda la

resa in SS e la qualità, a beneficio dei produttori.

Page 26: Rechercheagronomiquesuisse, numéro 7+8, juillet 2013

338 Recherche Agronomique Suisse 4 (7–8): 338–343, 2013

Le maïs haché a été ensilé dans des cuves en polyester de 700 litres.

I n t r o d u c t i o n

Excellent fourrage, le maïs fait partie des plantes faciles

à ensiler. Pourtant, les ensilages de maïs, en particulier

ceux de bonne qualité, sont sujets aux post-fermenta-

tions ou aux échauffements, car les teneurs en sucres

résiduels ou en acide lactique sont parfois élevées et

celles en acide acétique basses. Selon Wilkinson et Davies

(2012), les conditions environnementales (influence de

l’année) et la technique d’ensilages sont aussi des fac-

teurs importants, susceptibles de provoquer des échauf-

fements, de la production de l’ensilage jusqu’au dési-

lage. Selon les études de Spiekers et al. (2002) et de Wyss

(2002), certaines variétés de maïs sont davantage sujettes

aux échauffements. Dans ces essais, le classement des

variétés envers l’échauffement s’est différencié selon

l’année. En outre, les études de Borreani et Tabacco

(2012) montrent que le prélèvement de l’ensilage est un

Ueli Wyss et Yves Arrigo

Station de recherche Agroscope Liebefeld-Posieux ALP-Haras, 1725 Posieux, Suisse

Renseignements: Ueli Wyss, e-mail: [email protected], tél. +41 26 407 72 14

Influence de la variété de maïs et du stade de développement sur la stabilité aérobie de l’ensilage

P r o d u c t i o n a n i m a l e

Page 27: Rechercheagronomiquesuisse, numéro 7+8, juillet 2013

Influence de la variété de maïs et du stade de développement sur la stabilité aérobie de l’ensilage | Production animale

339

Rés

um

é

Recherche Agronomique Suisse 4 (7–8): 338–343, 2013

Lors d’essais réalisés en 2008 et en 2010, les

deux variétés de maïs Amadeo et LG 32.52

ont été cultivées et récoltées aux stades

laiteux, pâteux-mou et pâteux-dur puis

ensilées dans des cuves d’une capacité de

700 l. A l’ouverture de celles-ci, des échantil-

lons ont été prélevés pour en déterminer la

qualité fermentaire et la stabilité aérobie à

l’aide de suivis de température. Plus le stade

de développement était avancé, plus les

teneurs en cendres brutes et en constituants

pariétaux étaient basses et la teneur en

amidon élevée dans les ensilages des deux

variétés de maïs. La teneur en sucre résiduel

était relativement basse aussi bien pour les

deux variétés que pour les trois stades de

développement. La fermentation lactique a

été plus intense dans l’ensilage des deux

variétés récolté au stade laiteux qu’aux

stades pâteux-mou et pâteux-dur. C’est aussi

au stade laiteux que les pertes en matière

sèche (MS) étaient les plus élevées. En ce qui

concerne la stabilité aérobie, les deux

variétés se sont comportées de façon

similaire. Par contre, malgré des conditions

d’ensilage semblables, de grandes diffé-

rences entre les deux années ont été consta-

tées. Les conditions environnementales ont

eu à ce propos une influence plus importante

sur la stabilité aérobie que la variété.

facteur déterminant dans l’apparition de l’échauffe-

ment. La question s’est donc posée de savoir si la ten-

dance aux échauffements est influencée davantage par

l’année et les conditions climatiques que par la variété.

Pour vérifier la prédiction de la valeur nutritive des ensi-

lages de maïs et l’améliorer, les variétés de maïs Amadeo

et LG 32.52 ont été cultivées et récoltées pendant deux

années aux stades laiteux, pâteux-mou et pâteux-dur

puis ensilées (Arrigo et Stoll 2012). Ce matériel a permis

d’analyser la qualité d’ensilagée et la stabilité aérobie

des ensilages. Le but de cette étude était de déterminer

dans quelle mesure la variété de maïs et le stade de

développement, voire l’année, influencent la stabilité

aérobie des ensilages.

M a t é r i e l e t m é t h o d e s

En 2008 et en 2010, les deux variétés de maïs Amadeo

(typé «amidon») et LG 32.52 (typé «digestibilité») ont

été cultivées à Posieux FR (640 m). Les plantes de maïs

ont été récoltées à trois stades de développement diffé-

rents: stade laiteux avec en moyenne 23 ± 2,4 % de

matière sèche (MS), stade pâteux-mou avec 29 ± 1,9 %

de MS et stade pâteux-dur avec 41 ± 0,9 % de MS. Pour

la variété LG 32.52, aucun maïs n’a pu être récolté au

stade pâteux-dur en 2008. Le maïs a ensuite été haché

au champ à une longueur de 5 mm et ensilé sans agent

de conservation dans deux cuves en polyester (capacité:

700 l) par variante. Celles-ci ont été refermées par un

film plastique et recouvertes de sable. Après une durée

d’entreposage d’environ 118 ± 30 jours, les cuves ont été

ouvertes et des échantillons ont été prélevés au moyen

d’une sonde afin d’en déterminer les paramètres de fer-

mentation et la stabilité aérobie. Les éléments nutritifs

bruts ont été déterminés dans le fourrage qui a été dis-

tribué à des moutons pendant les essais de digestibilité.

La stabilité aérobie a été relevée en mesurant et en enre-

gistrant la température des ensilages toutes les 30

minutes pendant neuf jours. Les ensilages ont été consi-

dérés comme stables du point de vue aérobie aussi long-

temps que leur température ne dépassait pas de plus de

1 °C la température ambiante.

R é s u l t a t s e t d i s c u s s i o n

Teneurs en nutriments

Plus le stade de développement était avancé, plus les

teneurs en cendres brutes et en constituants pariétaux

(cellulose brute, lignocellulose et parois) étaient basses

et la teneur en amidon élevée (tabl. 1) pour les deux

variétés de maïs. Au cours des deux années, la teneur en

amidon de la variété Amadeo était plus élevée que celle

Page 28: Rechercheagronomiquesuisse, numéro 7+8, juillet 2013

Production animale | Influence de la variété de maïs et du stade de développement sur la stabilité aérobie de l’ensilage

340 Recherche Agronomique Suisse 4 (7–8): 338–343, 2013

de la variété LG 32.52. Pour la teneur en matière azotée,

aucune tendance marquée n’a été observée: générale-

ment, les valeurs étaient semblables entre les deux varié-

tés et entre les trois stades. Le sucre (sucre soluble dans

l’éthanol) a été fortement décomposé par le processus

de fermentation dans tous les ensilages et se situait à un

niveau bas pour les deux sortes de maïs aux trois stades

de développement.

Paramètres de fermentation

De manière générale, les ensilages ont enregistré des

valeurs pH basses (tabl. 2). Uniquement en 2010, des

valeurs pH plus élevées (4,4) ont été enregistrées pour

les deux variétés de maïs au stade de développement

pâteux-dur. La fermentation lactique a été la plus intense

dans le maïs avec les teneurs en MS les plus basses. En

conséquence, les teneurs en acide lactique de même que

celles en acide acétique étaient plus élevées dans les

ensilages au stade laiteux qu’aux stades pâteux-mou et

surtout pâteux-dur (tabl. 2). Aucun acide propionique ni

butyrique ne se s'est formé, ou alors en très faibles quan-

tités. Les teneurs en éthanol et en acide lactique ont

diminué en fonction du stade croissant de développe-

ment pour les deux variétés et au cours des deux années.

Avec des valeurs situées entre 3,6 et 7,4 %, la proportion

d’azote ammoniacal par rapport à l’azote total était

relativement faible dans tous les ensilages. Selon

l’échelle d’évaluation DLG, tous les ensilages ont enre-

gistré des valeurs entre 99 et 100 points. En d’autres

termes, ils étaient tous de très bonne qualité.

Variété Année Stade Cendres Matière azotée Cellulose brute ADF NDF Sucres Amidon

Amadeo 2008

laiteux 45 77 290 338 564 26 79

pâteux-mou 39 76 233 258 446 23 279

pâteux-dur 33 76 191 223 426 30 366

LG32.52 2008laiteux 47 83 294 337 536 23 46

pâteux-mou 42 86 225 250 448 27 255

Amadeo 2010

laiteux 43 80 229 250 459 31 182

pâteux-mou 34 74 193 223 467 27 351

pâteux-dur 32 80 178 205 404 28 409

LG32.52 2010

laiteux 44 80 256 284 494 32 166

pâteux-mou 40 74 224 256 472 38 314

pâteux-dur 36 68 203 231 449 31 396

ADF: Lignocellulose; NDF: parois.

Tableau 1 | Composition chimique des ensilages de maïs des deux variétés aux trois stades (teneurs en g/kg de MS)

Variété Année Stade MS % pHAcide

lactique g/kg MS

Acide acétiqueg/kg MS

Acide propionique

g/kg MS

Acide butyriqueg/kg MS

Ethanolg/kg MS

NH3-N/ N tot

%

PointsDLG

Amadeo 2008

laiteux 22,5 3,8 73 27 0 1 23 5,2 100

pâteux-mou 27,4 4,0 49 22 0 0 15 4,8 99

pâteux-dur 41,2 4,0 46 12 0 0 8 4,5 100

LG32.52 2008laiteux 22,2 3,8 83 27 0 1 24 6,0 100

pâteux-mou 27,5 4,0 53 22 0 0 20 3,6 100

Amadeo 2010

laiteux 24,3 3,7 86 19 0 1 20 7,4 100

pâteux-mou 31,7 3,8 51 17 0 0 10 6,7 100

pâteux-dur 41,0 4,4 16 9 0 0 9 5,2 100

LG32.52 2010

laiteux 23,5 3,7 95 21 0 1 18 5,3 100

pâteux-mou 29,8 4,0 38 16 0 0 10 6,0 99

pâteux-dur 38,7 4,4 17 11 0 0 10 5,0 100

N-NH3/N tot.: proportion d'azote ammoniacal par rapport à l'azote total.

Tableau 2 | Paramètres fermentaires des ensilages de maïs des deux variétés aux trois stades

Page 29: Rechercheagronomiquesuisse, numéro 7+8, juillet 2013

Influence de la variété de maïs et du stade de développement sur la stabilité aérobie de l’ensilage | Production animale

341Recherche Agronomique Suisse 4 (7–8): 338–343, 2013

deux années (fig. 2). En 2008, les ensilages récoltés au

stade laiteux se sont échauffés beaucoup plus rapide-

ment que ceux récoltés aux stades pâteux-mou et

pâteux-dur. En 2010, tous les ensilages se sont échauffés

plus rapidement que ceux de 2008. Plus le stade de déve-

loppement était avancé, plus les ensilages s’échauffaient

rapidement. Selon Kung (2010), en plus de la teneur en

sucre résiduel, la teneur en amidon joue un rôle impor-

tant dans l’échauffement. Cette teneur était plus élevée

dans les ensilages récoltés aux stades pâteux-mou et

pâteux-dur qu’au stade laiteux.

Pour les essais, deux cuves par variante ont été utili-

sées. Elles ont été ouvertes après différentes durées de

Pertes en matière sèche

Les pertes en MS relevées sont illustrées dans la figure 1.

Dans le premier essai, les pertes en MS ont légèrement

diminué en fonction du stade de développement crois-

sant, et ce pour les deux variétés de maïs. Dans le deu-

xième essai, les pertes ont diminué du stade laiteux au

stade pâteux-mou. Les pertes se sont cependant de nou-

veau accrues du stade pâteux-mou au stade pâteux-dur.

Stabilité aérobie

En ce qui concerne la stabilité aérobie, les deux variétés

Amadeo et LG 32.52 se sont comportées de façon très

similaire. Il y a eu cependant des différences entre les

0

1

2

3

4

5

6

7

8

9

10

laiteux pâteux-mou pâteux-dur laiteux pâteux-mou pâteux-dur

Pert

es d

e co

nser

vatio

n en

MS,

%

2010 2008

Amadeo

LG 32.52

Figure 1 | Pertes de conservation des ensilages de maïs des deux variétés aux trois stades.

0

24

48

72

96

120

144

laiteux pâteux-mou pâteux-dur laiteux pâteux-mou pâteux-dur

Stab

ilité

aér

obie

, heu

res

2008 2010

Amadeo

LG 32.52

Figure 2 | Stabilité aérobie des ensilages de maïs des deux variétés aux trois stades.

Page 30: Rechercheagronomiquesuisse, numéro 7+8, juillet 2013

Production animale | Influence de la variété de maïs et du stade de développement sur la stabilité aérobie de l’ensilage

342 Recherche Agronomique Suisse 4 (7–8): 338–343, 2013

stockage (fig. 3). Les ensilages des cuves ouvertes en

moyenne 22 jours plus tard se sont moins vite échauffés

dans 5 cas sur 7.

Les résultats obtenus dans cette étude confirment

les résultats de Spiekers et al. (2002) et ceux de Wyss

(2002), selon lesquels les conditions environnementales

(influence de l’année) et le stade de récolte ont une plus

grande influence sur la stabilité aérobie des ensilages

que la variété.

C o n c l u s i o n s

•• La présente étude sur les deux variétés de maïs

Amadeo et LG 32.52 montre qu’un stade de dévelop-

pement avancé entraîne une fermentation lactique

moins intense et par conséquent une formation

d’acide lactique et d’acide acétique plus faible.

•• Aucune différence au niveau de la stabilité aérobie n’a

été observée entre les deux variétés de maïs.

•• Des différences ont été constatées au niveau de la

stabilité aérobie entre les trois stades de développe-

ment, mais l’influence du stade n’était pas la même

lors des deux années.

•• De grandes différences au niveau de la stabilité

aérobie ont été relevées entre les deux années de

récolte alors que les conditions d’ensilages étaient

identiques, ce qui peut être dû aux différentes

conditions environnementales.� n

Figure 3 | Après une durée d’entreposage de 118 jours en moyenne, les cuves ont été ouvertes et des échantillons prélevés.

Page 31: Rechercheagronomiquesuisse, numéro 7+8, juillet 2013

Influence de la variété de maïs et du stade de développement sur la stabilité aérobie de l’ensilage | Production animale

343Recherche Agronomique Suisse 4 (7–8): 338–343, 2013

Ria

ssu

nto

Sum

mar

y

Influence of the maize variety and the

stage of development on the aerobic

stability

In the years 2008 and 2010, the two

maize varieties Amadeo and LG 32.52

were harvested in the milk ripeness, in

the early and late dough stage and

ensiled in 700 l containers. After

opening the container, samples were

taken to determine the fermentation

quality and the aerobic stability with

temperature measurements.

With increasing development stage of

the two varieties, the ash contents and

fiber fractions in the silages decreased

while the starch increased. The sugar

content was relatively low in both vari-

eties and in all three stages of develop-

ment. In the maize silage, harvested in

the milk stage, a more intensive lactic

acid fermentation took place in both

varieties than it did in the early and

late dough stage. Furthermore, this is

where the highest dry matter losses

were observed. Regarding the aerobic

stability, both varieties were very

similar. Despite the same management

conditions, big differences between

the two years could be made out. The

environmental conditions therefore

have a greater impact on the aerobic

stability than the choice of the variety.

Key words: maize silage, maize

varieties, stage of development,

aerobic stability.

Influenza della varietà di mais e dello

stadio di sviluppo sulla stabilità aerobica

di insilato

Nel 2008 e nel 2010 sono state raccolte

due varietà di mais Amadeo e LG 32.52

agli stadi di maturazione latteo, pastoso

precoce e pastoso tardivo, successiva-

mente insilate in contenitori da 700 l.

Dopo l'apertura dei contenitori sono

stati prelevati campioni per rilevare la

qualità fermentativa e la stabilità

aerobica attraverso la misurazione della

temperatura.

Con l'avanzare dello stadio di sviluppo

di entrambe le varietà, negli insilati si

osservava un calo dei tenori in ceneri

grezze e in frazioni fibrose nonché un

aumento di quello in amidi. Il tenore di

zucchero residuo era relativamente

basso in entrambe le varietà e a tutti e

tre gli stadi di maturazione.

Nel mais, raccolto allo stadio latteo, per

entrambe le varietà la fermentazione

dell'acido lattico era più intensa di

quella agli stadi pastoso precoce e

pastoso tardivo. Di conseguenza, si

potevano riscontrare le perdite di SS

maggiori.

Per quel che riguarda la stabilità

aerobica entrambe le varietà presenta-

vano comportamenti molto simili.

Nonostante le stesse condizioni d'insila-

mento, invece, si riscontravano notevoli

differenze tra i due anni. Le condizioni

meteorologiche, quindi, hanno un'inci-

denza maggiore sulla stabilità aerobica

della scelta della varietà.

Bibliographie ▪ Arrigo Y. & Stoll P., 2012. Estimation de la valeur nutritive de l’ensilage de maïs. Recherche Agronomique Suisse 3 (9), 442–449.

▪ Borreani G. & Tabacco E., 2012. Effect of silo management factors on ae-robic stability and extent of spoilage in farm maize silages. Proceeding of the XVI international Silage Conference, Hämeenlinna, Finland, 71–72.Optimising the application technique for silage.

▪ Kung L., 2010. Aerobic stability of silage. Proceedings of California Alfalfa & Forage Symposium and Corn/Cereal Silage Conference.

▪ Spiekers H., Miltner R. & Mues N., 2002. Einfluss der Maissorte auf Gärqualität, Gärverluste und aerobe Stabilität. Kongressband 2002. VDLUFA-Schriftenreihe 58, 308–313.

▪ Wilkinson J. M. & Davies D. R., 2013. The aerobic stability of silage: key findings and recent developments. Grass and Forage Science 68 (1), 1–19.

▪ Wyss U., 2002. Einfluss verschiedener Maissorten auf aerobe Stabilität. Agrarforschung 9 (9), 380–385.

Page 32: Rechercheagronomiquesuisse, numéro 7+8, juillet 2013

Bildlegende

344 Recherche Agronomique Suisse 4 (7–8): 344–347, 2013

limiter les problèmes dus aux repousses, car après

quelques années de spécialisation, le précédent colza

est lui aussi HOLL et ne déprécie plus la qualité. Les

nouvelles variétés assurant de meilleurs rendements et

une meilleure qualité devraient permettre d’inscrire

cette production dans la durée.

I n t r o d u c t i o n

Le colza est la principale culture oléagineuse produite en

Suisse. Son utilisation est avant tout alimentaire (fig. 1).

En 2003, environ la moitié de l’huile produite était

consommée sous forme d’huile alimentaire raffinée et

l’autre moitié transformée en margarine et milieux de

friture. Pour ces utilisations, l’huile de colza doit être

partiellement hydrogénée afin d’améliorer ses proprié-

tés technologiques et sa résistance au chauffage. Afin de

limiter ce processus industriel qui génère des acides gras

«trans» aux effets indésirables pour la santé (augmenta-

tion du «mauvais cholestérol» entre autres), de nou-

velles variétés à teneurs réduites en acides gras polyinsa-

turés ont commencé à être cultivées (variétés HOLL pour

«high oleic low linolenic»). Cette production a débuté

sur une surface limitée avec un suivi des parcelles. Pour

Entre 2003 et 2013, la production de colza HOLL s’est

installée en Suisse. De quelques hectares à ses débuts,

elle a atteint aujourd’hui 30 % de la surface totale de

colza. Destinée à la production d’huile de friture, elle

doit répondre à des critères de qualité exigeants, en

particulier en ce qui concerne la teneur en acide gras

alpha-linolénique (oméga-3) qui doit être aussi basse

que possible. En 2006, durant la phase de production

pilote, plusieurs producteurs ont participé à une

enquête destinée à caractériser les pratiques culturales

et à les mettre en relation avec la qualité de la produc-

tion. Cela a permis d’identifier les repousses de colza

classique comme le frein majeur à une qualité optimale,

alors que la distance entre parcelles de colza classique

et colza HOLL ne semble pas affecter la qualité. Par

conséquent, la distance de sécurité entre types varié-

taux différents a pu être réduite. A l’inverse, on recom-

mande des rotations longues et un travail du sol super-

ficiel avant l’implantation du colza HOLL (faux semis).

Aujourd’hui, le regroupement des parcelles de colza

HOLL autour de centres collecteurs spécialisés devrait

Alice Baux1, Paul Sergy2 et Didier Pellet1

1Station de recherche Agroscope Changins-Wädenswil ACW, 1260 Nyon2fenaco, route de Siviriez 3, 1510 Moudon

Renseignements: Alice Baux, e-mail: [email protected], tél. +41 22 363 47 22

Le colza HOLL en Suisse: de la production pilote à la production à grande échelle

Série ProfiCrops

E c l a i r a g e

Le colza HOLL atteint aujourd’hui 30 % de la surface totale de colza cultivée en Suisse.

Figure 1 | L’huile de colza HOLL est adaptée aux températures éle-vées de la friture, grâce à sa composition particulière.

Page 33: Rechercheagronomiquesuisse, numéro 7+8, juillet 2013

345Recherche Agronomique Suisse 4 (7–8): 344–347, 2013

Le colza HOLL en Suisse: de la production pilote à la production à grande échelle | Eclairage

colza HOLL en Suisse jusqu’à aujourd’hui et les stratégies

adoptées qui ont permis à cette nouvelle culture de s’im-

planter avec succès.

La production pilote

Entre 2003 et 2006, la production de colza HOLL a com-

mencé en Suisse chez des agriculteurs pilotes. La produc-

tion est passée de 260 ha à environ 1200 ha. Après les

premiers essais avec la variété MSP01, la variété semée

en 2006 était Splendor, variété HOLL sélectionnée par

Monsanto et promettant une teneur en acide alpha-

linolénique (ALA) inférieure à 3 %. 97 producteurs ont

répondu à une enquête donnant des informations sur i)

la parcelle de colza HOLL (sol, taille, lieu, altitude) et ii)

l’itinéraire technique. Le profil des acides gras d’échan-

tillons de colza récoltés sur ces mêmes parcelles a été

analysé par chromatographie en phase gazeuse et leur

teneur en huile déterminée par spectrométrie dans le

proche infra rouge (NIRS). Les données de l’enquête et

les résultats des analyses de chaque parcelle ont été ana-

lysés sous forme d’une analyse en composantes princi-

pales, à l’aide du logiciel Canoco (version 4.5 pour Win-

dows). Les résultats de l’enquête mettent en relation les

caractéristiques de la récolte (rendement, teneur en

huile, poids de mille grains (PMG), teneur en acides

oléique, linoléique et linolénique (ALA), trois principaux

composants de l’huile de colza) et les caractéristiques

des parcelles. Les pratiques des agriculteurs ont égale-

ment été mises en relation avec les caractéristiques de la

récolte (rendement et qualité).

Les teneurs en ALA de la récolte, analysées sur

97  parcelles réparties sur le territoire suisse, sont très

variables (fig. 2). Si la majorité des parcelles présente

une qualité satisfaisante, en regard des caractéristiques

de la variété choisie, un cinquième des parcelles atteint

néanmoins des teneurs trop élevées (>3,5 %). Ces par-

celles marginales ne peuvent être éliminées qu’en cas de

contrôle systématique de la qualité par parcelle avant le

stockage en silos, ce qui impliquerait un refus de la pro-

ProfiCrops

Le programme de recherche Agroscope Profi-

Crops (www.proficrops.ch) a pour objectif

de contribuer à garantir la compétitivité de la

production végétale suisse dans un cadre de

plus en plus libéralisé et de renforcer la

confiance des consommateurs envers les pro-

duits suisses. Les hypothèses posées en dé-

but de programme stipulaient que l’effi-

cience de la production devait être amélio-

rée, l’innovation et la valeur ajoutée aug-

mentées, la confiance des consommateurs

renforcée et les conditions cadres modifiées.

Ces quatre aspects ont fait l’objet de re-

cherches inter-disciplinaires, sous forme de

modules: Efficience, Innovation, Consomma-

teurs et Conditions cadres, et de projets inté-

grés et associés: Feu Bactérien, ProfiVar, Pro-

fiGemüse CH, Coopération assolement, Pro-

fiViti, WIN4 et FUI.

La série d’articles «ProfiCrops» publiée dès

cette édition dans Recherche Agronomique

Suisse permet de diffuser une sélection de

résultats et de solutions pour le maintien de

la compétitivité de la production végétale en

Suisse. Ces résultats et solutions sont exem-

plaires. Un rapport de synthèse sera dispo-

nible début 2014.

L’article «Le colza HOLL en Suisse: de la pro-

duction pilote à la production à grande

échelle», liée au projet intégré ProfiVar (http://

www.agroscope.admin.ch/proficrops/05371/

index.html?lang=fr) examine l’évolution de la

production de colza HOLL et met en lumière

les conditions du succès de cette production

apportant une valeur ajoutée et permettant

une différenciation réussie.

Figure 2 | Teneurs en acide alpha-linolénique analysées sur 97 par-celles de la variété HOLL Splendor cultivées en Suisse, récolte 2006.

moyenne=2,7%

Tene

ur e

n ac

ide

alph

a-lin

olén

ique

(%)

0,00

1,00

2,00

3,00

4,00

5,00

6,00

assurer un suivi de la qualité de cette production, une

enquête a été conduite auprès des agriculteurs concer-

nés et a permis non seulement de déterminer les pra-

tiques usuelles en Suisse pour la production du colza,

mais aussi d’identifier les points importants permettant

d’assurer la qualité. L’objectif de ce travail est de synthé-

tiser les résultats des enquêtes auprès des agriculteurs,

ainsi que de présenter l’évolution de la production de

Page 34: Rechercheagronomiquesuisse, numéro 7+8, juillet 2013

Eclairage | Le colza HOLL en Suisse: de la production pilote à la production à grande échelle

346 Recherche Agronomique Suisse 4 (7–8): 344–347, 2013

duction et la perte de la prime pour les producteurs

concernés. Ce contrôle n’étant pas envisagé dans un pre-

mier temps, l’objectif visé est de comprendre et maîtri-

ser ces variations de qualité.

L’analyse en composantes principales (fig. 3) met en

évidence les relations entre divers paramètres de la

récolte d’une part, les caractéristiques des parcelles et

les pratiques d’autre part. Les teneurs en acides oléique

et ALA sont très bien corrélées négativement entre elles

(flèches opposées), mais sont peu corrélées au rende-

ment (leur flèche forme un angle presque droit avec la

flèche du rendements.

Une fumure azotée modérée (110 – 140 kg/ha) et

l’utilisation de produits phytosanitaires (fongicide et

insecticide) sont associées aux rendements élevés, mais

ne sont pas liés à la composition de l’huile. Par contre, la

présence de repousses de colza classique (puisque du

colza HOLL est semé pour la première fois sur ces par-

celles) sur la parcelle et dans les bordures explique bien

de fortes teneurs en ALA. D’autres facteurs liés à des

teneurs élevées sont une rotation courte et, dans une

moindre mesure, le labour des parcelles. Ces deux fac-

teurs peuvent agir de manière indirecte en favorisant la

présence de repousses.

Les parcelles ont été regroupées en fonction de leur alti-

tude. La zone de production du colza en Suisse s’étend

de 300 à 800 m d’altitude environ. Les parcelles situées

au-delà de 500 m présentent en 2006 des teneurs plus

élevées en ALA. Pour une même région, les parcelles

situées en altitude sont généralement soumises à des

températures plus basses et sont caractérisées par une

maturité plus tardive.

La qualité obtenue en Suisse en 2006 était globale-

ment satisfaisante. Les résultats des analyses et de l’en-

quête ont pu mettre en évidence une corrélation néga-

tive entre acide oléique et ALA. Les teneurs les plus

élevées en ALA correspondent généralement à des par-

celles où ont été observées des repousses de colza clas-

sique, favorisées par une rotation courte et un labour

qui peut faire remonter en surface des graines de colza

classique enfouies après la culture de colza précédente.

L’altitude de la parcelle est également un élément

important de la variabilité. Les teneurs en ALA augmen-

tent avec l’altitude, les température plus fraîches favori-

sant les teneurs élevées en ALA. Des analyses supplé-

mentaires ont permis de déterminer que c’est la

température pendant la formation du grain qui se

montre déterminante pour la qualité (composition en

Pierrosité faible

Pierrosité moyenne

Pierrosité élevée

Rendement

Teneur en huile

Teneur en protéines

Teneur en acide linolénique

Teneur en acide oléique

PMG

Haute altitude (>500m)

Basse altitude

Labour

Non labour

N moyenne

N faible

Sol argileux

Sol sableux

Sol profond

Sol superficiel

Sol moyen

Extenso

Pas Extenso

Retiré d‘Extenso

Repousses dans les bords

Repousses dans le champ Pas de repousse (champ)

Pas de repousse (bords)

Rotation moyenne

Rotation courte

Rotation longue

N élevée

Figure 3 | Analyse en composantes principales des résultats d’enquête auprès de 97 producteurs pilotes de colza HOLL en Suisse et d’analyse de leur production. Les deux premiers axes expliquent 74,1 % de la variabilité. Récolte 2006, variété Splendor. Extenso= système de prime si aucun fongicide ni insecticide n’est appliqué sur la culture. Pas extenso= insecticides et/ou fongicides ont été appliqués.

Page 35: Rechercheagronomiquesuisse, numéro 7+8, juillet 2013

Le colza HOLL en Suisse: de la production pilote à la production à grande échelle | Eclairage

347Recherche Agronomique Suisse 4 (7–8): 344–347, 2013

colza HOLL, le problème des repousses de colza classique

n’est que passager. En effet, après une rotation com-

plète, lorsque le colza revient sur une parcelle qui a pro-

duit du colza HOLL quelques années auparavant, les

éventuelles repousses de colza seront essentiellement du

colza HOLL et ne déprécieront plus la qualité.

C o n c l u s i o n s

La production de colza HOLL en Suisse a permis de rem-

placer un processus industriel, l’hydrogénation de l’huile

de colza, par un processus biologique: de nouvelles

variétés avec une composition en acides gras différente.

Aujourd’hui, les variétés HOLL représentent environ

30 % des surfaces, le plus souvent regroupées autour de

centres collecteurs spécialisés afin de limiter au maxi-

mum les risques de contamination qui pourraient dépré-

cier la qualité. La transition s’est faite progressivement

avec un accompagnement des producteurs. Cela a per-

mis de déterminer les points essentiels à contrôler afin

d’assurer la qualité et la productivité de ces variétés pour

que cette production soit rentable pour les agriculteurs.

Le développement des variétés HOLL, avec une valeur

ajoutée reconnue, a donc permis de répondre à la

demande du marché et des consommateurs et contribue

à la compétitivité et au maintien des grandes cultures en

Suisse. n

acides gras de l’huile). Par conséquent, on peut néan-

moins obtenir une qualité satisfaisante en altitude, du

fait d’une floraison plus tardive qui retarde la période

de formation du grain et qui lui permet souvent de se

dérouler par des températures assez douces.

Les nouvelles variétésLes variétés de colza HOLL ne cessent de progresser, tant

au niveau de leurs caractéristiques agronomiques que du

point de vue de la qualité. La figure 4 montre l’augmen-

tation progressive du rendement et la diminution de la

teneur en ALA. Ce progrès a été renforcé par l’apparition

des premiers hybrides HOLL qui ont permis à ces variétés

de suivre la progression des rendements des variétés clas-

siques au cours des dernières années. Les variétés HOLL

restent en règle générale un peu moins productives que

les variétés classiques, leur production étant encouragée

par une prime d’environ CH 10.–/dt qui correspond à la

différence de rendement avec les standards du moment.

La qualité ne doit pas être négligée et des teneurs en ALA

les plus faibles possibles restent recherchées, tout en

maintenant une teneur élevée en acide oléique. La

variété joue un rôle prépondérant sur la qualité, mais son

effet peut être renforcé par quelques précautions lors de

la production et du stockage.

La «régionalisation» de la production

La répartition de la production autour de centres collec-

teurs «spécialisés» dans le colza classique ou HOLL per-

met d’éviter tout mélange, depuis le semis jusqu’au stoc-

kage. De plus, lorsqu’une région se spécialise dans le

Remerciements

Ce travail a été réalisé dans le cadre d’un projet co-financé par la CTI, en collabora-tion avec swiss granum, fenaco, Florin, Sabo, Monsanto et l’INRA, qui sont ici vive-ment remerciés.

Tene

ur e

n C1

8:3

en m

oyen

ne d

e to

us le

s es

sais

(%

)

Rendement relatif par rapport aux standards actuels (%)Visby - Adriana - Compass

Splendor

V141OL

V280OL

MSP01

60 70 80 90 1002,2

2,4

2,6

2,8

3,0

3,2

3,4

3,6

3,8

4,0

Figure 4 | Rendements relatifs et teneurs moyennes en C18 :3 (ALA, acide linolénique) des variétés de colza HOLL cultivées en Suisse depuis 2004 (MSP01: 2004 (n=5), Splendor: 2004-2007 (n=26), V141OL: 2007-2011(n=44), V280OL: depuis 2012 (n=19). Les barres d’erreur représentent l’écart type.

ProfiCropsProgrammes de recherche Agroscope

Page 36: Rechercheagronomiquesuisse, numéro 7+8, juillet 2013

348 Recherche Agronomique Suisse 4 (7–8): 348–351, 2013

Un essai d’engraissement a été mené sur l’exploitation

d’Aviforum à Zollikofen avec cinq hybrides de chair –

Ross 308, Ross PM3, Cobb 500, Hubbard F15 et Cobb 99.

L’objectif de cet essai était de déterminer les perfor-

mances actuelles de ces différents hybrides de chair en

matière d’engraissement, ainsi que de qualité de car-

casse et de viande, et de les comparer.

M a t é r i e l e t m é t h o d e s

1120 poussins non sexés (as hatched) par hybride d’en-

graissement ont été répartis au hasard dans quatre com-

partiments (280 animaux par compartiment; fig. 1). La

litière était composée de 1,2 kg de granulés de paille

moulue par m², des copeaux de bois ayant été rajoutés

au 35e jour dans la zone proche des portillons d’accès à

l’aire à climat extérieur. Tous les animaux ont reçu le

même aliment de démarrage, d’engraissement et de

finition de l’entreprise UFA SA à Sursee et ont été déte-

nus dans les conditions habituelles pratiquées en Suisse.

L’engraissement a duré 37 jours. Le croisement Cobb 99

a été obtenu par Grelier à partir de poules Cobb x coqs

Hubbard. Tous les animaux, excepté les hybrides Ross

308, étaient issus d’œufs importés de France. Les œufs

Ross 308 provenaient de souches parentales suisses de

Micarna SA. Tous les œufs ont été incubés dans le couvoir

Wüthrich à Belp. Les animaux ont été abattus à l’abattoir

de Micarna SA à Courtepin. Les cinq hybrides de chair

ont été traités par groupes d’expérimentation (sans

répétitions) au cours du processus normal d’abattage et

Cédric Hoffmann1, Anton Grub1, Danielle Albiker2 et Ruedi Zweifel2

1Micarna SA, 1784 Courtepin, Suisse2Fondation Aviforum, 3052 Zollikofen, Suisse

Renseignements: Danielle Albiker, e-mail: [email protected], tél. +41 31 915 35 33

Poulets de chair: performances d’engraissement, qualité des carcasses et de la viande

E c l a i r a g e

Figure 1 | Aperçu de la détention des poulets de chair dans un compartiment. (Photo: Aviforum)

Page 37: Rechercheagronomiquesuisse, numéro 7+8, juillet 2013

Poulets de chair: performances d’engraissement, qualité des carcasses et de la viande | Eclairage

349Recherche Agronomique Suisse 4 (7–8): 348–351, 2013

de découpe de Micarna SA. La qualité de la viande de

poitrine a été déterminée par des mesures du pH

(pH-mètre Knick Portamess 913) et de la couleur de la

viande (spectrocolorimètre de DR Lange).

R é s u l t a t s

Poids vif, indice de consommation et mortalité

Le poids vif des hybrides s’est situé entre 2078 g et 2332 g

(tabl. 1) et a ainsi atteint un poids final dans la four-

chette des poids standards (Ross 308, 2012; PM3, 2012;

Cobb 500, 2012; Hubbard F15, 2011). Une différence

significative du poids vif s’est dessinée entre les hybrides

dès le premier jour. A la fin de l’engraissement, les Hub-

bard F15 (HF15) ont présenté un poids comparable à

celui des hybrides Ross 308 (R308). Les hybrides Cobb 500

(C500) et Ross PM3 (RPM3) ont été significativement plus

lourds que les hybrides Ross 308 et Hubbard F15. Avec le

poids le plus élevé, les animaux Cobb 99 (C99) se sont

démarqués des autres de manière significative.

Le poids vif au 30e jour est important pour la vente

des poulets entiers, compte-tenu des exigences de la

détention dans des systèmes de stabulation particulière-

ment respectueux des animaux (SST). D’après l’Ordon-

nance sur les éthoprogrammes (DFE 2008), il faut au

moins atteindre cet âge pour percevoir des contribu-

tions SST. Excepté les hybrides Ross 308, les hybrides tes-

tés dans cet essai avaient déjà dépassé le poids cible fixé

par Micarna SA (1530 g) avant le 30e jour.

Afin de comparer l’indice de consommation (IC) des

cinq hybrides, l’indice a été extrapolé linéairement pour

un poids cible de 2,15 kg. Avec l’IC extrapolé le plus bas,

les animaux Cobb 99 se sont le mieux démarqués de

manière significative.

Le tableau 1 présente le taux de mortalité en fin

d’engraissement. Pour tous les hybrides, il s’est révélé

supérieur à la moyenne de 2,3 % des essais de l’année

précédente (Aviforum 2011). Pour les hybrides Ross, la

mortalité totale s’est révélée légèrement plus élevée

que chez les autres hybrides. Plus d’animaux ont dû être

éliminés pour les hybrides Cobb et Hubbard F15, princi-

palement à cause de problèmes de pattes ou de sous-

développement (chétifs). Les hybrides Cobb 500 ont

présenté le taux le plus élevé de crises cardiaques.

Hybride R308 RPM3 C500 HF15 C99 Sign.2 N SEM3

Critère

Poids vif au 1er jour en g 37,88a 38,93ab 38,46ab 36,03c 39,46b * 20 0,27

Poids vif au 37e jour en g 2078a 2196b 2194b 2130a 2332c * 20 12,43

IC (kg aliment/kg PV) 1,596a 1,629ab 1,655b 1,589a 1,617ab * 20 0,011

IC calculé pour 2150g PV 1,652a 1,595a 1,622a 1,604a 1,491b * 20 0,015

Mortalité au 37e jour en % 3,03 5,18 3,21 4,55 3,66 * 20 0,591* = p < 0,05, n.s. = non significatif; des lettres différentes désignent des différences significatives. 2SEM standard error of means.

Tableau 1 | Performances d’engraissement

Hybride R308 RPM3 C500 HF15 C99

Critère

Poids mort froid (PMF) au 37e jour (g) 1444 1546 1554 1513 1656

Rendement de la carcasse entière (%) 69,5 70,4 70,8 71,0 71,0

Cuisses (% PMF) 33,0 33,5 32,5 34,0 33,3

Ailes (% PMF) 10,2 10,2 10,0 10,5 10,2

Coffre (% PMF) 39,0 38,1 39,7 36,3 38,4

Viande de poitrine (% coffre) 49,2 49,0 57,3 49,3 50,1

Mini-filet (% coffre) 10,1 9,8 8,3 12,1 10,2

Viande de poitrine + mini-filet (%PMF) 23,1 22,4 26,0 22,3 23,2

Saisies (%) 1,11 3,38 4,34 1,40 3,98

Tableau 2 | Qualité des carcasses

Page 38: Rechercheagronomiquesuisse, numéro 7+8, juillet 2013

Eclairage | Poulets de chair: performances d’engraissement, qualité des carcasses et de la viande

350 Recherche Agronomique Suisse 4 (7–8): 348–351, 2013

Rendement d’abattage et de découpe

Le poids mort froid des hybrides s’est situé entre

1444 g et 1656 g (tabl. 2), les hybrides Ross 308 étant les

plus légers et les hybrides Cobb 99 les plus lourds. Les

hybrides Ross 308 ont présenté le rendement d’abat-

tage le plus faible. Les hybrides Hubbard F15, également

plus légers, ont atteint un rendement d’abattage de

1,5 % plus élevé par rapport aux Ross 308.

Dans cet essai, les hybrides Hubbard F15 ont présenté

la part de coffre la plus faible, soit 25,8 %. Denzler (2012)

décrit une valeur bien plus basse de 22,5 % pour ces

hybrides, ce qui peut être dû à des influences géné-

tiques. Le rendement en cuisse et en aile s’est révélé

légèrement plus élevé par rapport aux autres hybrides.

Contrairement à l’essai de Denzler (2012), les hybrides

Cobb 500 ont montré le rendement en poitrine sur

coffre le plus élevé, suivis de près par les hybrides Ross

308 et Cobb 99 (tabl. 2).

Les motifs principaux de saisie des carcasses ont été

les infections sous-cutanées et les altérations de peau.

Les hybrides Ross 308 et Hubbard F15 ont montré le taux

de saisie le plus faible. Le nombre de carcasses confis-

quées a été le plus important pour les hybrides Cobb

500, suivis de près par les animaux Cobb 99.

La répartition des poids morts froids des animaux

Cobb 99 a présenté une uniformité moindre que celle

des autres hybrides. Les poids morts froids des hybrides

Hubbard F15 ont été les plus uniformes (fig. 2).

0,0%

2,0%

4,0%

6,0%

8,0%

10,0%

12,0%

14,0%

750

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11

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13

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15

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1650

17

50

1850

19

50

2050

R308 RPM3 C500 HF15 C99

Figure 2 | Répartition des poids morts froids exprimés en g par hybride.

Hybride R308 RPM3 C500 HF15 C99

Critère

Valeur pH (36 p.m.) 5,86c 5,85c 5,89c 5,73a 5,78b

Luminosité (L) 48,07a 48,69a 47,87a 50,24c 50,11b

Intensité de la couleur rouge (a) 1,12 1,07 1,17 1,03 0,95

Intensité de la couleur jaune (b) 11,23ab 11,11ab 10,93a 11,91c 11,55bc

1des lettres différentes désignent des différences signifi catives (p < 0,05)

Tableau 3 | Qualité de la viande de poitrine1

Page 39: Rechercheagronomiquesuisse, numéro 7+8, juillet 2013

Poulets de chair: performances d’engraissement, qualité des carcasses et de la viande | Eclairage

351Recherche Agronomique Suisse 4 (7–8): 348–351, 2013

Qualité de la viande

Les animaux Hubbard F15 et Cobb 99 ont présenté des

différences significatives de qualité de la viande par

rapport aux autres hybrides (tabl. 3). Denzler (2012)

confirme une valeur de pH plus basse, et ainsi des pertes

en jus de viande plus élevées chez les hybrides Hubbard

F15. Dans cet essai, les animaux Cobb 500 ont atteint les

valeurs de pH les plus élevées. De manière globale, les

valeurs mesurées ne diffèrent pas des valeurs empiriques

pour la viande de poulet. Pour les mesures de couleur,

les résultats de cet essai concordent également avec ceux

de Denzler (2012). La viande des hybrides Hubbard F15

et Cobb 99 est apparue significativement plus claire, un

peu moins rouge et jaune que celle des autres hybrides.

Bibliographie ▪ Aviforum, 2011. Rapport annuel. Accès: http://www.aviforum.ch/downloads/D_%20JB_Aviforum_11.pdf [8.3.13].

▪ Cobb 500 – Broiler Performance and Nutrition Supplement, 2012, Cobb Europe Ltd., Colchester, UK. Accès: http://www.cobb-vantress.com/con-tactus/brochures/Cobb500_BPN_Supp_English.pdf [21.12.12].

▪ Denzler M., 2012. Vergleich verschiedener Mastpoulet-Hybridlinien bezüglich deren Mastleistung und Fleischqualität. Travail de semestre effectué à la HAFL, essai réalisé à Aviforum, Zollikofen.

▪ Département fédéral de l’économie (DFE), 2008. Ordonnances sur les éthoprogrammes 910.132.4, article 6.5. Accès: http://www.admin.ch/ch/d/sr/9/910.132.4.fr.pdf [21.12.12].

▪ Hubbard F15 - Performance Summary, 12/2011. Hubbard S.A.S., Quintin, France. Accès: http://www.hubbardbreeders.com/managementguides/ index.php?id=20 [21.12.12].

▪ PM3- Broiler Performance objectives, 2012. Aviagen, Scotland, UK. Ac-cès: http://en.aviagen.com/assets/Tech_Center/Ross_Broiler/RossPM3B-roilerPerfObj2012R1.pdf [21.12.12].

▪ Ross 308 – Broiler Performance Objectives, 2012. Aviagen, Scotland, UK. Accès: http://en.aviagen.com/assets/Tech_Center/Ross_Broiler/ Ross308BroilerPerfObj2012R1.pdf [21.12.12].

C o n c l u s i o n s

•• L’essai d’engraissement a révélé des différences

significatives au niveau des résultats techniques (poids

mort froid, IC), de la composition de la carcasse et de

la qualité de la viande entre les différents hybrides de

chair.

•• De bonnes performances d’engraissement peuvent

être obtenues avec les animaux Cobb 99, mais

seulement pour la production de poulets destinés à la

découpe du fait de l’atteinte du poids cible de 1,530kg

avant le 30e jour.

•• Les hybrides Cobb 500 et Ross 308 ont présenté la part

de coffre la plus élevée.

•• La quantité d’animaux saisis à cause d’infections du

tissu sous-cutané a été la plus faible pour les hybrides

Ross 308.

•• Les résultats de cet essai indiquent que, suivant

l’objectif de l’entreprise (poids mort froid, IC, rende-

ment d’abattage de la carcasse entière, part de viande

de poitrine, couleur de la viande), l’hybride qui

constitue la meilleure alternative n’est pas toujours le

même. n

Page 40: Rechercheagronomiquesuisse, numéro 7+8, juillet 2013

352 Recherche Agronomique Suisse 4 (7–8): 352–355, 2013

Cédric Hoffmann1, Anton Grub1, Danielle Albiker2 et Ruedi Zweifel2

1Micarna SA, 1784 Courtepin, Suisse2Fondation Aviforum, 3052 Zollikofen, Suisse

Renseignements: Danielle Albiker, e-mail: [email protected], tél. +41 31 910 35 33

Poulets de chair: utilisation de l’aire à climat extérieur

En Suisse, près de 90 % des poulets de chair sont déte-

nus d’après les normes SST. Ils ont ainsi accès à une aire

à climat extérieur (ACE). Aviforum a comparé l’utilisa-

tion de l’ACE par cinq différentes lignées d’hybrides de

chair, car on ne disposait à ce jour d’aucune donnée à ce

sujet. A titre d’indicateur du bien-être des animaux, la

qualité de la litière, de la surface plantaire, des tarses et

du plumage a également été évaluée. La description de

l’essai correspond à la publication «Performance d’en-

graissement, qualité des carcasses et qualité de la

viande de différentes lignées d’hybrides de chair»

publiée dans ce même numéro.

Utilisation de l’ACE

L’utilisation de l’ACE au 22e, 23e, 26e, 30e et 35e jour a été

évaluée de manière quantitative sur la base de photo-

graphies. Pour cela, une caméra (MxControlCenter

V2.5.2 de MOBOTIX AG) a été installée pour des blocs de

deux compartiments; cette caméra prenait automati-

quement une photo toutes les heures depuis 0,5 h après

l’ouverture des portillons de sortie jusqu’à 0,5 h avant

leur fermeture (fig. 1). L’ACE était accessible aux ani-

maux chaque jour de 8h00 à 17h00. Le nombre d’ani-

maux dans l’ACE a été calculé en comptant les animaux

visibles sur les photos. Il n’a pas été déterminé quels ani-

maux de chaque groupe ont utilisé l’ACE, c’est-à-dire s’il

s’agissait toujours des mêmes animaux ou non.

Depuis le premier jour, les hybrides Hubbard F15 ont

utilisé l’ACE de manière significativement plus fréquente

que les quatre autres lignées d‘hybrides (fig. 2 et 3). Il n’y

avait pas d’heures de préférence. Avec la proportion la

plus élevée de 38,6 % de ces animaux dans l’ACE, la place

a été bien utilisée. Avec une proportion maximale de

23,6%, la lignée Cobb 500 a montré le taux d’utilisation

de l’ACE le plus faible (fig. 4 et 5). En prenant de l’âge,

tous les hybrides ont de plus en plus souvent utilisé l’ACE.

Au 30e jour d’engraissement, les hybrides Ross 308 ont

dépassé les animaux Cobb 99 et au 35e jour d’engraisse-

ment, ces hybrides présentaient la plus grande progres-

sion en termes de sortie.

Litière, consommation d‘eau, surface plantaire et tarses

Au 29e et 37e jour de l’essai, la qualité de la litière a été

évaluée en se basant sur la proportion de surface croûtée

par rapport à la surface totale et sur l’humidité. Des dif-

férences significatives entre les hybrides ont été obser-

vées (tabl. 1). La meilleure qualité de litière a été consta-

tée pour les animaux Hubbard F15.

E c l a i r a g e

Figure 1 | Compartiments de l’aire à climat extérieur avec caméras. (Photo: Aviforum)

Page 41: Rechercheagronomiquesuisse, numéro 7+8, juillet 2013

Poulets de chair: utilisation de l’aire à climat extérieur | Eclairage

353Recherche Agronomique Suisse 4 (7–8): 352–355, 2013

La consommation d’eau influence la qualité de la litière.

Les hybrides Hubbard F15 ont consommé significative-

ment moins d’eau que les autres hybrides (tabl. 2). C’est

aussi chez ces animaux que le facteur eau/aliment est

apparu le plus bas. Les hybrides Cobb ont en revanche

consommé le plus d’eau. Sur l’ensemble de la période

d’engraissement, aucune différence significative du fac-

teur eau/aliment n’a été relevée entre les différents

hybrides.

Le relevé de l’aspect de la surface plantaire et des

tarses a été effectué lors de l’abattage par hybride. Les

hybrides Ross 308 ont présenté le nombre le plus élevé

d’animaux avec des lésions de la surface plantaire, les

hybrides Hubbard F15 le nombre le plus bas. Les hybrides

Cobb ont montré plus de lésions des tarses que les autres

hybrides (tabl. 3).

En ce qui concerne la litière, les animaux Cobb 99 ont

présenté une qualité légèrement meilleure par rapport

aux hybrides Ross et Cobb 500, ce qui ne s’est toutefois

pas répercuté de manière positive sur l’état de la surface

0%

1%

2%

3%

4%

5%

6%

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8%

08h30 09h30 10h30 11h30 12h30 13h30 14h30 15h30 16h30

Part

d‘a

nim

aux

dans

l‘AC

E en

%

AKB Nutzung Tag 22

R308

RPM3

C500

HF15

C99

Tous

Figure 2 | Utilisation de l’ACE par les hybrides au 22e jour.

0%

5%

10%

15%

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25%

30%

35%

08h30 09h30 10h30 11h30 12h30 13h30 14h30 15h30 16h30 Moyenne

Part

d‘a

nim

aux

dans

dan

s l‘A

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n %

R308

RPM3

C500

HF15

C99

Tous

Figure 3 | Utilisation de l’ACE par les hybrides au 35e jour, y compris la valeur moyenne du jour 22 au jour 35.

Figure 4 | 38,6 % des animaux F15 utilisaient l’ACE à 09h30 au 35e jour.

Figure 5 | 23,6 % des animaux Cobb 500 utilisaient l’ACE à 10h30 le 35e jour.

0%

1%

2%

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8%

08h30 09h30 10h30 11h30 12h30 13h30 14h30 15h30 16h30

Part

d‘a

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AKB Nutzung Tag 22

R308

RPM3

C500

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C99

Tous

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08h30 09h30 10h30 11h30 12h30 13h30 14h30 15h30 16h30

Part

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nim

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l‘AC

E en

%

AKB Nutzung Tag 22

R308

RPM3

C500

HF15

C99

Tous

Page 42: Rechercheagronomiquesuisse, numéro 7+8, juillet 2013

Eclairage | Poulets de chair: utilisation de l’aire à climat extérieur

354 Recherche Agronomique Suisse 4 (7–8): 352–355, 2013

plantaire et des tarses. Les hybrides Hubbard F15 ont en

revanche montré le taux le plus faible de lésions de la

surface plantaire et des tarses. La moins bonne qualité

de litière a été observée pour les hybrides Ross 308, ce

qui a provoqué d’importantes lésions de la surface plan-

taire, malgré le poids vif le plus bas. Contrairement aux

hybrides Ross 308, les hybrides Ross PM3 ont montré de

meilleures valeurs pour les lésions de la surface plantaire

que les hybrides Cobb 500, avec le même poids vif et une

litière tout aussi mauvaise.

Evaluation du plumage

Pour évaluer la souillure du plumage, la méthode de

Weeks et al. (1994) a été utilisée, adaptée d’après For-

man et Keeling (2009), mais uniquement appliquée au

ventre et au dos des animaux, comme suggéré par la

RSPCA (2011). Le degré de souillure est indiqué à l’aide

d’une échelle allant de 0 (propre) à 2 (très sale avec

croûtes). L’évaluation a été réalisée sur la base de photo-

graphies des animaux vivants prises le 22e et 36e jour. Le

degré d’emplumement a en outre été évalué. Il s’agit

d’un critère important du point de vue de la protection

des animaux, car un bon plumage protège les animaux

tant du froid que de la chaleur durant le transport.

Le plumage des hybrides n’est apparu que légère-

ment souillé sur le dos, tandis que quelques animaux ont

présenté des croûtes de saleté sur le ventre. Les hybrides

Cobb 500 ont montré le degré de souillure le plus élevé

déjà à partir du 22e jour, mais sans différence significa-

tive par rapport aux autres hybrides. Au 22e jour, le déve-

loppement du plumage était plus ou moins le même

pour tous les hybrides. En fin d’engraissement, les ani-

maux Cobb 99 étaient significativement plus couverts

que les hybrides Cobb 500 (tabl. 4).

Malgré la mauvaise qualité de la litière, le degré de

souillure du plumage des hybrides était en général

moyen sur le ventre et aucune différence significative

entre les différents hybrides n’a été observée. La possibi-

lité d’utiliser une ACE peut avoir contribué à réduire

quelque peu le degré de souillure (Forkman et Keeling

2009). Les hybrides Cobb 99 et Hubbard F15 ont présenté

le plumage le plus propre, ce qui était lié à la meilleure

qualité de leur litière. Contrairement à ce que supposait

l’OIE (2010), il n’y a pas eu de corrélation claire entre le

R308 RPM3 C500 HF15 C99 Sign.1 N SEM2

Croûtage (%)

28e jour 58,75ab 62,5ab 63,75b 43,75c 50,00ac * 20 3,11

37e jour 93,75a 92,50a 92,50a 66,25b 83,75ab * 20 4,39

Humidité3

28e jour 1a 1a 1a 0b 0,75a * 20 0,11

37e jour 2,25 2,00 2,25 1,125 1,375 + 20 0,271*=p< 0,05, + = p < 0,1, n.s. = non significatif; des lettres différentes désignent des différences significatives. 2SEM standard error of means.3Echelle: de 0 pas humide à 3 très humide et pâteuse.

Tableau 1 | Evaluation de la qualité de la litière

Consommation d‘eau (dl) R308 RPM3 C500 HF15 C99 Sign.1 N SEM2

1er au 37e jour 1,81ab 1,97bc 2,04bc 1,63a 2,11c * 20 0,057

Facteur eau/aliment (l/kg)

1er au 37e jour 2 2,03 2,05 1,76 2,05 n,s, 20 0,0691* = p < 0,05, + = p < 0,1, n.s. = non significatif; des lettres différentes désignent des différences significatives.2 SEM: standard error of means

Tableau 2 | Consommation d’eau en dl par animal et par jour et facteur consommation d’eau/consommation d’aliment en ml d’eau par g d‘aliment (en moyenne par groupe d’expérimentation)

HybrideAnimaux avec lésions

de la surface plan-taire en %

Animaux avec lésions des tarses en %

R308 74 18

RPM3 26 46

C500 53 68

HF15 10 16

C99 40 58

Tableau 3 | Evaluation des animaux présentant des lésions de la surface plantaire et des lésions des tarses

Page 43: Rechercheagronomiquesuisse, numéro 7+8, juillet 2013

Poulets de chair: utilisation de l’aire à climat extérieur | Eclairage

355Recherche Agronomique Suisse 4 (7–8): 352–355, 2013

degré de souillure et l’apparition de lésions du tarse. Le

développement du plumage n’avait aucune influence sur

la performance ou sur le comportement des animaux. Il

ne différait du reste de manière significative que vers la

fin de l’engraissement, et seulement entre les animaux

Cobb 99 qui étaient bien emplumés, et les hybrides Cobb

500, dont le plumage ne couvrait pas encore complète-

ment l’animal. Le degré d’emplumement semble être dû

principalement à des facteurs génétiques.

C o n c l u s i o n s

•• La méthode utilisée convient bien pour évaluer

l’utilisation de l’ACE par les hybrides de chair.

•• L’ACE a été utilisée régulièrement, de manière bien

répartie durant toute la journée par tous les hybrides.

•• Les hybrides Hubbard F15 ont présenté la meilleure

litière à la fin de l’engraissement, ont utilisé le plus

souvent l’ACE et ont montré le moins de lésions de la

surface plantaire et des tarses.

•• Avec l’âge, le nombre d’animaux utilisant l’ACE

augmente.

•• Le plumage se développe de manière légèrement

différente en fonction de la génétique et reste sans

influence sur la performance ou le comportement

durant l’engraissement. Dans cet essai, les hybrides

Cobb 500 ont présenté le plumage le plus incomplet.

•• La combinaison des bonnes performances de crois-

sance des poules Cobb et des propriétés des coqs

Hubbard concernant la qualité de la litière et la

propreté du plumage peut être observée chez les

animaux Cobb 99.

•• Tous les hybrides testés peuvent être recommandés

pour la garde d’après les dispositions SST. n

Bibliographie ▪ Cobb 500 – Broiler Performance and Nutrition Supplement, 2012, Cobb Europe Ltd., Colchester, UK. Accès: http://www.cobb-vantress.com/ contactus/brochures/Cobb500_BPN_Supp_English.pdf [21.12.12].

▪ Département fédéral de l’économie (DFE), 2008. Ordonnances sur les éthoprogrammes 910.132.4, article 6.5. Accès: http://www.admin.ch/ch/d/sr/9/910.132.4.fr.pdf [21.12.12].

▪ Forkman B. und Keeling L., 2009. Assessment of Animal Welfare Measu-res for Layers and Broilers. Welfare Quality Reports No. 9, Cardiff Univer-sity, UK, ISBN 1-902647-79-3

▪ Hubbard F15 - Performance Summary, 12/2011. Hubbard S.A.S., Quintin, France. Accès: http://www.hubbardbreeders.com/managementguides/ index.php?id=20 [21.12.12].

▪ OIE ad hoc Group on animal welfare and broiler chicken production systems / June 2010. Accès: http://www.oie.int/doc/ged/D9693.PDF [20.12.12].

▪ PM3- Broiler Performance objectives, 2012. Aviagen, Scotland, UK. Accès: http://en.aviagen.com/assets/Tech_Center/Ross_Broiler/RossPM-3BroilerPerfObj2012R1.pdf [21.12.12].

▪ Ross 308 – Broiler Performance Objectives, 2012. Aviagen, Scotland, UK. Accès: http://en.aviagen.com/assets/Tech_Center/Ross_Broiler/Ross-308BroilerPerfObj2012R1.pdf [21.12.12].

▪ RSPCA, 2011. Welfare Standards for Chickens, Royal Society for the Prevention of Cruelty to Animals, UK. Accès: http://www.rspca.org.uk/ImageLocator/LocateAsset?asset=document&assetId=1232725466971&mode=prd [20.12.12].

R308 RPM3 C500 HF15 C99 Sign.1 N p

Jour 22

Dos sale2 0 0,083 0,167 0,083 0 n.s. 60 0,461

Ventre sale2 0,25 0,5 0,5 0,333 0,583 n.s. 60 0,474

Degré d’emplumement3 2 1,833 2 2 2 n.s. 60 0,050

Jour 36

Dos sale2 0,545 0,333 0,600 0,417 0,583 n.s. 57 0,671

Ventre sale2 1,455 1,333 1,600 1,208 1,125 n.s. 57 0,306

Degré d’emplumement3 0,273ab 0,667ab 0,917a 0,750ab 0,200b * 57 0,4701*= p < 0,05, + = p < 0,1, n.s. = non significatif; des lettres différentes désignent des différences significatives.2Notation d’après la RSPCA (2011) et Weeks et al. (1994): 0 propre à 2 très sale avec croûtes.3Echelle: 0 fort emplumement à 2 faible emplumement.

Tableau 4 | Evaluation du plumage

Page 44: Rechercheagronomiquesuisse, numéro 7+8, juillet 2013

356 Recherche Agronomique Suisse 4 (7–8): 356–358, 2013

De meilleurs rendements dans les systèmes de produc-

tion végétale sont une nécessité, en regard des pronos-

tics de croissance démographique. Lors de la nutrition

des plantes, les micro-organismes jouent un rôle prati-

quement invisible. En fixant l’azote atmosphérique, cer-

tains micro-organismes fournissent aux plantes l’azote

nécessaire, alors que les mycorhizes améliorent la dispo-

nibilité du phosphore dans le sol. Les micro-organismes

peuvent ainsi améliorer la santé des plantes et l’accès

aux éléments nutritifs. Lors du séminaire «Aspects

actuels du cycle des nutriments dans les agroécosys-

tèmes» organisé à l’EPF Zurich par Emmanuel Frossard

et Astrid Oberson (10 –11 janvier 2013), plusieurs projets

de recherche ont été présentés autour du thème «Les

micro-organismes utiles pour une nutrition efficace et

écologique des plantes». L’utilisation ciblée de micro-

organismes en agriculture est relativement récente et

va probablement gagner de l’importance dans le futur,

spécialement dans les régions où l’azote, le phosphore

ainsi que l’accès aux pesticides sont restreints.

Nutrition optimale grâce à la symbiose avec des mycorhizes

Les champignons mycorhiziens arbusculaires (CMA)

forment des associations symbiotiques avec les racines

des plantes et s’approvisionnent ainsi en carbone. En

contrepartie, ils livrent aux plantes d’importants nutri-

ments tels que le phosphore. Dans les cellules des

racines, les hyphes des champignons forment des struc-

tures appelées arbuscules, agrandissant la surface ser-

vant à l’échange de nutriments. Les composantes molé-

culaires de la symbiose plante-CMA ont été expliquées

de manière plus détaillée par Uta Paszkowski (Univer-

sité de Cambridge) avec l’exemple du riz. Les recherches

montrent que tous les plants de riz qui sont en sym-

biose avec des mycorhizes contiennent également les

protéines PT11 et PT13 issues de la famille de gènes

PHOSPHATE TRANSPORTER1 (PHT1). Des mutants,

démunis de PT11 et PT13, ont été significativement

moins bien colonisés par les CMA et ont présenté des

arbuscules plus petits que chez les plantes sans muta-

tions. De plus, ces mutants ont accumulé moins de

phosphore dans leurs racines et leurs tiges. Comme les

CMA ne sont pas adaptés à des conditions anaérobies,

les effets positifs d’inoculation avec des CMA sont

observables uniquement en milieu aérobie dans la rizi-

culture de hautes terres. En plus d’une meilleure com-

préhension des composantes moléculaires, la taxono-

mie des CMA a fondamentalement changé grâce aux

nombreuses découvertes d’ordres, de familles et de

Pleurotes sur un bloc de substrat, entreprise Romanens Pils Sàrl. (Photo: Antonia Müller)

Antonia Maria Müller1, Floris Heim2 et Christian Folberth1

1Département des sciences des systèmes de l’environnement , EPF Zurich, 8006 Zurich, Suisse2Institut de géographie, Université de Zurich, 8057 Zurich, Suisse

Renseignements: Antonia Müller, e-mail: [email protected], tél. +41 52 354 91 32

Les micro-organismes – une contribution à la fumure de demain*

E c l a i r a g e

*Traduction: Valentin Theubet

Page 45: Rechercheagronomiquesuisse, numéro 7+8, juillet 2013

Les micro-organismes – une contribution à la fumure de demain* | Eclairage

357Recherche Agronomique Suisse 4 (7–8): 356–358, 2013

genres. En 2011, les CMA ont été répartis dans trois

nouvelles classes, nommées Paraglomeromycetes,

Archaeosporomycetes et Glomeromycetes. Fritz Oehl

(ART Reckenholz) a souligné l’influence de l’utilisation

agricole des CMA sur leur diversité. Des recherches

menées sur plusieurs sites européens (comprenant l’es-

sai DOC à Therwil, Suisse) ont démontré que la diver-

sité des CMA est influencée par le système de produc-

tion (conventionnel, biologique), son intensité et le

travail du sol (labour, travail réduit). Une étude a

démontré que beaucoup d’espèces de CMA sont pré-

sentes essentiellement, et parfois même uniquement,

dans les systèmes d’agriculture biologique. Cela est

probablement dû à la disponibilité réduite du phos-

phore dans le sol.

Matthias Rillig (Université libre de Berlin) a expli-

qué les effets des CMA sur les processus majeurs

d’agrégation du sol. Les interactions symbiotiques des

champignons peuvent particulièrement modifier la

composition de la végétation en favorisant certains

phytosymbiotes. Ainsi, la production de matière orga-

nique peut être améliorée. Le sol est enrichi en matière

organique ce qui modifie son rapport C/N. De telles

modifications ont des répercussions aussi bien sur les

propriétés du sol en tant que substrat que sur les pro-

priétés des agrégats du sol. Un enrichissement de la

rhizosphère en carbone peut aussi être engendré par

une symbiose plante-CMA, ce qui peut ensuite favori-

ser l’activité biologique du sol ou modifier sa composi-

tion microbienne.

Un lien vers des applications pratiques a été pré-

senté par Hannes Gamper (EPF Zurich). En effet, ses

recherches portent sur la formation de populations de

mycorhizes en mélangeant des sols colonisés par des

communautés différentes. Ainsi, il espère comprendre

les effets de telles inoculations ciblées et identifier les

communautés de CMA les plus prometteuses pour

l’agriculture. Les résultats de Hannes Gamper sont

donc spécialement importants pour les applications

pratiques et la production d’inoculum de champi-

gnons mycorhiziens. La production d’inoculum a été

présentée par Ewald Sieverding (Université de Hohen-

heim). Le terme inoculum décrit une substance ou un

substrat qui contient des spores ou une partie du

mycélium et qui est utilisé pour la multiplication d’un

champignon. Comme l’espèce Rhizophagus irregularis

se cultive facilement et est adaptée à divers environne-

ments, elle est souvent utilisée.

Selon Ewald Sieverding, le développement de méthodes

simples et peu coûteuses pour déterminer les besoins en

CMA dans la pratique est crucial afin de promouvoir

l’utilisation d’inoculum.

Fixation biologique de l’azote: de nouvelles connaissances

Les principes de base de la fixation biologique de

l’azote par des bactéries (rhizobiums) en symbiose avec

des légumineuses sont connus. Par contre, la communi-

cation entre les organismes impliqués (plantes et bac-

téries) reste mal comprise et est au centre de la

recherche actuelle selon Hans-Martin Fischer (EPF

Zurich). Récemment, un récepteur qui reconnaît les

lipo-oligosaccharides de rhizobiums a été identifié. Ce

récepteur induirait l’enroulement des poils absorbants

des racines rendant possible l’association symbiotique

avec la bactérie. De plus en plus, des procédés qui

rendent certains gènes inactifs (knock-out) permettent

de comprendre de telles interactions spécifiques. Par

exemple, si un gène de rhizobium qui contrôle la sup-

pression des mécanismes de défense chez la plante est

inactivé, des zones nécrotiques apparaissent sur celle-ci

et aucune association symbiotique n’est possible. A

l’avenir, l’identification des molécules impliquées dans

ce processus rendrait possible le contrôle artificiel de la

symbiose.

Un thème supplémentaire de recherche sur la

nutrition des plantes porte sur l’importance d’autres

éléments nutritifs, notamment le phosphore. Jean-

Jacques Drevon (INRA Montpellier) a communiqué les

derniers résultats d’un programme de sélection ayant

pour but d’améliorer l’utilisation du phosphate lors de

la fixation symbiotique d’azote. Un accent particulier a

été mis sur la sélection de légumineuses dans des

conditions proches de celles de la pratique. Il existe en

effet des lignées génétiques capables de fixer efficace-

ment l’azote aussi bien dans des sols limités que riches

en phosphore. Par contre, certaines lignées ne

montrent que de bonnes performances dans l’un des

deux cas de figure. Comme certains rhizobiums dis-

posent de différents niveaux de tolérance au phos-

phore variant en fonction de l’hôte, on comprend

l’importance de la sélection de ces symbiotes.

En lien avec la fixation d’azote dans les prairies,

Andreas Lüscher (ART Reckenholz) a présenté une

étude sur la composition de mélanges de trèfle et de

graminées qui engendre une fixation d’azote optimale.

Les données récoltées sur 31 sites en Europe montrent

que les mélanges trèfle-graminées produisent dans

98 % des essais davantage de biomasse que les mono-

cultures. Les meilleurs résultats sont obtenus avec

40 – 60 % de trèfle (matière sèche) dans les mélanges.

Ainsi, les graminées absorbent l’azote du sol, ce qui

stimule le trèfle à fixer l’azote atmosphérique. Avec

des proportions de trèfle inférieures à 40 %, la fixation

biologique ne suffit pas à couvrir les besoins en azote

de la prairie. D’autre part, avec des proportions de

Page 46: Rechercheagronomiquesuisse, numéro 7+8, juillet 2013

Eclairage | Les micro-organismes – une contribution à la fumure de demain*

358 Recherche Agronomique Suisse 4 (7–8): 356–358, 2013

trèfles supérieures à 60 %, l’absorption d’azote par les

graminées est trop faible et le trèfle n’est pas incité à

fixer l’azote atmosphérique.

Le dernier sujet présenté dans le cadre des rhizo-

biums portait sur l’inoculation de plantes, n’apparte-

nant pas à la famille des légumineuses, avec des champi-

gnons mycorhiziens arbusculaires et des bactéries du

genre Pseudomonas. De plus, les effets positifs des légu-

mineuses dans les rotations de cultures ont été abordés.

Paul Mäder (FiBL) a présenté une série de projets

situés en Inde qui ont pour but d’améliorer la produc-

tion d’aliments de base dans les petites exploitations

paysannes. Ces projets font partie d’un programme de

coopération Suisse-Inde. Ainsi, des plants de blé, de riz

et de haricot urd ont été inoculés avec des Pseudomo-

nas et/ou des CMA produits sur place à base de racines

de blé. Les rendements obtenus ont été meilleurs que

dans les conditions habituelles. Dans le blé, des rende-

ments jusqu’à 80 % plus élevés ont été mesurés. Dans

les cultures inoculées avec un seul type de micro-orga-

nismes, une augmentation des rendements de 40 % en

moy-enne a été observée. Dans les cultures de haricots

urd (légumineuses), l’inoculation des plants n’a montré

aucun effet significatif, ce qui est probablement dû à la

présence de rhizobiums dans le sol. Les rendements de

riz n’ont été que faiblement améliorés, contrairement

à ceux du blé. Finalement, l’utilisation de légumineuses

(Sesbania sesban) comme engrais verts a permis de

gagner 30 % supplémentaires sur les rendements de

riz.

Micro-organismes: des pesticides biologiques

En plus d’influencer la nutrition des plantes, les micro-

organismes du sol peuvent avoir des effets sur la santé

des plantes et leur croissance en sécrétant des substances

antimicrobiennes ou des hormones végétales. Carolin

Schwer (EPF Zurich) a inoculé des racines de maïs avec

différentes combinaisons d’un CMA nommé Rhizopha-

gus irregularis et de deux souches bactériennes. Alors

que les bactéries stimulent la croissance des racines par

la production d’hormones végétales, les CMA influencent

l’assimilation de nutriments tels que le phosphore.

Une augmentation de la production de matière sèche

a été observée en combinant le champignon Rhizopha-

gus irregularis avec l’une ou l’autre des bactéries. L’ab-

sorption du phosphore par les plantes de maïs a été posi-

tivement influencée alors qu’aucune différence n’a été

constatée pour l’azote. Aucun effet additionnel n’est

apparu en assemblant les trois organismes. Néanmoins,

on se demande s’il n’aurait pas fallu utiliser une terre

pauvre en nutriments afin de favoriser davantage la sym-

biose des plantes avec des bactéries fixatrices d’azote.

Les bactéries Pseudomonas vivent dans le sol associées

aux racines de végétaux et influencent positivement la

croissance et le développement de ces derniers. Par la

sécrétion de substances actives antimicrobiennes, par

exemple le 2,4-diacetylphloroglucinol (DAPG), ces bacté-

ries ont la capacité d’empêcher l’émergence de maladies

racinaires. Cela a été démontré par Monika Maurhofer

(EPF Zurich) et a pu être confirmé dans des sols suppres-

sifs de plantations de tabac à Morens (Suisse). En effet,

malgré la forte présence du pathogène (pourriture noire

des racines du tabac) dans les champs, les racines de

tabac sont restées saines. D’autres études ont montré

que des variétés de blé favorisent certains génotypes

de  Pseudomonas par rapport à d’autres et ainsi sont

capables d’influencer les populations de bactéries qui

leur sont utiles. En outre, des exsudats racinaires de

plants de blé infectés par le pathogène du genre Pythium

influencent l’expression de gènes et ainsi la production

de DAPG par les bactéries. L’équipe de recherche de

Monika Maurhofer, en collaboration avec Syngenta, a

également montré que des applications foliaires de

Pseudomonas réduisent la vitalité des larves de lépidop-

tères sans pour autant être toxiques pour les larves et les

bourdons adultes! Cependant, des recherches supplé-

mentaires sont nécessaires pour déterminer si les bacté-

ries Pseudomonas pourront un jour être utilisées en tant

qu’insecticide.

La présentation de Brion Duffy (ACW Wädenswil) a

souligné l’importance du zinc pour la santé des plantes

en donnant un exemple fascinant: le traitement de fusa-

rioses avec des Pseudomonas productrices de DAPG.

Etonnamment, les bactéries Pseudomonas produisent la

substance antimicrobienne DAPG en moindre quantité

en présence d’acide fusarique, toxine produite par le

pathogène Fusarium. En ajoutant du zinc qui se lie à

l’acide fusarique, les Pseudomonas produisent ainsi des

quantités de DAPG suffisantes pour réduire les dégâts

de fusarioses.

Le séminaire s’est terminé par une visite très instruc-

tive de l’entreprise Romanens Pilz Sàrl. On y produit des

shiitakés et des pleurotes en respectant les directives de

qualité Bio pour le marché suisse. Monsieur Romanens et

ses collaborateurs ont présenté les difficultés mais aussi

les satisfactions de la production de champignons Bio.

Les visiteurs les plus curieux sont même repartis avec un

bloc de substrat préalablement inoculé afin de s’essayer

à la culture de champignons chez eux. n

Page 47: Rechercheagronomiquesuisse, numéro 7+8, juillet 2013

359

Einladung

Agroscope Changins-Wädenswil ACW und die «Internati-

onal Society for Horticultural Science (ISHS)» freuen sich,

Sie zum «1st International Symposium on Medicinal, Aro-

matic and Nutraceutical Plants from Mountainous Areas»

einzuladen. Dieses Symposium findet vom 5. bis 9. Juli

2011 in der Schweiz in Saas Fee statt und ist an Personen

gerichtet, die in der Forschung, Produktion und Bildung

tätig sind.

Das Ziel des Symposiums ist es, neuste Informationen

aus der Wissenschaft über den Anbau und die Nutzung

von Pflanzen aus dem Berggebiet zu präsentieren und

zu diskutieren - Pflanzen, die in Medikamenten sowie als

Aromastoffe und Zusatzstoffe in Nahrungsmitteln Ver-

wendung finden. Die in höheren Lagen gedeihenden

Wildpflanzen sind im allgemeinen reich an sekundären

Inhaltsstoffen und wurden seit Jahrhunderten zu

Heilzwecken gesammelt. Doch der Bedarf an einigen

dieser Pflanzen ist in den letzten Jahren gestiegen, daher

kann die Nachfrage nur über deren professionellen

Anbau gewährleistet werden. Zudem erlaubt ein solcher

Anbau eine nachhaltige Produktion mittels optimalen

Anbaubedingungen und angepassten Genotypen mit

gewünschtem phytochemischem Profil, das durch

Domestikation und Züchtung erzielt wurde. Damit kön-

nen natürlicherweise vorkommende Pflanzenpopulatio-

nen geschützt werden.

Mehr als 100 Vorträge und Poster werden von For-

schenden aus der ganzen Welt von Korea bis Argenti-

nien in vier Sessionen präsentiert: 1) Genetische Ressour-

cen und Botanik, 2) Domestikation, Züchtung und

markergestützte Selektion, 3) Anbau, Pflanzenschutz

und Ernte und 4) Nachernte-Verfahren wie Trocknung,

Extraktion und Produktherstellung. Das Symposium wird

in Englisch gehalten, ohne Übersetzung.

Weitere Infos unter: http://www.agroscope.admin.ch/

mapmountain/index.html?lang=en

Aktuelles

Recherche Agronomique Suisse 4 (7–8): 359, 2013

P o r t r a i t

Cécile Brabant: la science du pain – du champ de blé au pétrin

A la voir évoluer sur le site de Changins, si épanouie dans

son bleu de travail et ses chaussures de terrain, Cécile

Brabant semble avoir poussé dans un champ. Il n’en est

rien: la jeune femme a vu le jour à Paris, où elle a passé

toute son enfance. «En fait, je suis super urbaine à la

base!», s’exclame la jeune chercheuse, dans un de ces

éclats de rire qui la caractérisent.

Sa profonde affinité avec la nature remonte à l’âge

de 12 ans, lorsque ses parents achètent une maison à la

campagne. Elle y découvre aussi les joies de l’équitation,

qu’elle pratique encore aujourd’hui. Au moment de

choisir une carrière professionnelle, Cécile hésite lon-

guement entre production animale et végétale, cares-

sant même l’idée de devenir vétérinaire avant d’opter

définitivement pour la production végétale, plus riche

en débouchés.

Après des études en biologie végétale et en géné-

tique des populations à l’Université Pierre et Marie Curie,

Cécile Brabant se spécialise dans la sélection et l’amélio-

ration des plantes durant une année à l’Ecole d’ingé-

nieurs de l’Enita, à Clermont-Ferrand. Elle enchaîne

ensuite plusieurs stages variés dans le domaine de la

sélection et de la pathologie: sélection des fraises d’in-

dustrie chez Pernod-Ricard, virus du vanillier en Polyné-

sie française, sélection de l’oignon à l’INRA de Dijon.

Engagée à Agroscope Changins-Wädenswil en 2001

comme sélectionneuse de blé de printemps, Cécile Bra-

bant devient également responsable du laboratoire de

qualité boulangère dès 2012. Avec sa double casquette

professionnelle, la jeune chercheuse vit des journées

aussi denses que passionnantes. «Ces deux domaines

sont complémentaires, car le premier objectif de la

sélection du blé à Agroscope est d’obtenir une haute

qualité boulangère.» La sélection est un travail de

longue haleine, qui exige de savoir observer et... patien-

ter. En effet, il faut une douzaine d’années entre le pre-

mier croisement et l’homologation d’une nouvelle

variété, et encore 3 – 4 années supplémentaires jusqu’à

sa mise sur le marché. «Mais les efforts sont payants»,

remarque Cécile Brabant. «Ces 10 dernières années,

nous avons créé de nombreuses variétés, aujourd’hui

principalement cultivées en Suisse, mais aussi dans le

monde entier – notamment au Maroc, en Ukraine, en

Nouvelle-Zélande, aux USA et au Canada». A noter que

ce travail s’effectue en étroite collaboration avec

Agroscope ART et Delley Semences et Plantes (DSP).

Cécile Brabant et son équipe travaillent sur de nombreux

aspects de la qualité boulangère et la sélection: influence

de la variété sur le goût du pain, impact de la fumure

azotée sur la teneur et la qualité de gluten des variétés

en production bio et extenso, sélection de variétés pour

la panification à partir de pâte congelée, détermination

des protéines par électrophorèse et chromatographie,

création de variétés offrant un haute teneur en certains

nutriments, comme les lutéines, ou encore effet de

farines de blé enrichies en fibres et en antioxydants sur

la qualité boulangère.

Attachée à son pays natal, Cécile Brabant habite en

Franche-Comté avec son mari et leurs deux filles, en

pleine nature, dans une ferme qu’ils retapent progressi-

vement. Là-bas s’ébattent plusieurs animaux - «unique-

ment des animaux qui s’autogèrent», précise la jeune

femme: 2 juments, 18 poules de races différentes et

4 moutons appliqués à tondre l’hectare de terrain.

Sibylle Willi, Agroscope Changins-Wädenswil ACW

Page 48: Rechercheagronomiquesuisse, numéro 7+8, juillet 2013

360

A c t u a l i t é s

Recherche Agronomique Suisse 4 (7–8): 360–363, 2013

Actualités

Protection des sols dans l’agriculture

Un module de l’aide à l’exécution Protection de

l’environnement dans l’agriculture

La présente aide à l’exécution commente les bases

légales pour les parties consacrées à l’érosion et à la com-

paction. Elle concrétise les notions juridiques non préci-

sées en rapport avec l’exploitation agricole du sol. Elle

s’adresse avant tout aux autorités d’exécution de l’OSol.

Anton Candinas, Office fédéral de l’agriculture OFAG

Jean-Pierre Clément, Office fédéral de l'environnement OFEV

L’aide à l’exécution «Protection des sols dans l’agriculture» n’est

publiée que sous forme électronique.

Téléchargement: http://www.bafu.admin.ch/UV-1313-F

2013

> Protection des sols dans l’agriculture

Un module de l’aide à l’exécution pour la protection de l’environnement dans l’agriculture

> L’environnement pratique > Agriculture

L’esparcette: une plante miracle inconnue

Dans le cadre du projet UE LegumePlus (PITN-

GA-2011-289377), plus de 30 scientifiques se sont réunis

à Zurich pour discuter des derniers résultats de recherche.

L’esparcette est une ancienne plante fourragère tombée

dans l’oubli qui possède de nombreuses et précieuses

qualités. Outre une qualité fourragère élevée et une

bonne résistance à la sécheresse, sa forte teneur en com-

posants bioactifs, notamment en tanins, rend cette légu-

mineuse fourragère particulièrement intéressante. Dans

le cadre du projet interdisciplinaire LegumePlus, les

chimistes analysent la composition des différents tanins.

Les parasitologues et les spécialistes de l’alimentation

animale étudient son effet sur la santé animale et sur la

qualité des denrées alimentaires. Les spécialistes en

sciences végétales cherchent de meilleures méthodes

culturales et des possibilités de faire progresser la sélec-

tion. Les premiers résultats montrent que l’esparcette est

une légumineuse fourragère qui a un gros potentiel. Plus

d’informations sur www.legumeplus.eu.

Roland Kölliker, station de recherche Agroscope Reckenholz-Tänikon ART

Page 49: Rechercheagronomiquesuisse, numéro 7+8, juillet 2013

361

A c t u a l i t é s

Recherche Agronomique Suisse 4 (7–8): 360–363, 2013

N o u v e l l e s p u b l i c a t i o n s

Rapport ART 760

Les économies d’impôts sont parfois invoquées pour jus-

tifier un investissement dans les machines alors qu’en

termes d’économie d’entreprise, l’investissement ne

serait pas forcément nécessaire. Un exemple concret

d’exploitation a servi à comparer deux cas de figures: la

poursuite de l’utilisation du tracteur existant et un inves-

tissement de remplacement anticipé. Une simulation sur

dix ans permet d’étudier les répercussions sur les charges

fiscales cumulées et sur les moyens financiers cumulés à

disposition (liquidités) du ménage agricole. Ces derniers

représentent la différence entre les recettes et les

dépenses à l’échelle du ménage agricole et peuvent par

conséquent être interprétés comme variation des fonds

propres. Afin de tenir compte de l’influence du canton

en matière fiscale, l‘analyse a été effectuée dans quatre

communes des cantons de Berne, Schwyz, Soleure et

Thurgovie. En conséquence, les économies d’impôts

cumulées varient entre 9600 et 23 800 francs. Au vu des

fluctuations qu’elles génèrent au niveau des moyens

financiers à disposition, ces économies apparaissent

comme sans importance. En cas d’achat, et ce, dans tous

les cantons, il n’est pas possible de constituer des réserves

pendant six à sept ans et les moyens financiers cumulés

sont 75 000 à 81 700 francs plus bas qu’en cas de pour-

suite de l’utilisation du vieux tracteur. Enfin, dans l’ex-

ploitation considérée, l’investissement de remplacement

anticipé représente un risque financier, même compte

tenu des économies d’impôts réalisées. En termes d’éco-

nomie d’entreprise, les impôts ont un certain effet, mais

ne justifient pas, et de loin, l’anticipation de l’investisse-

ment de remplacement. Dans la situation de l’exploita-

tion donnée, l’investissement ne se défend financière-

ment que s’il peut être cofinancé par les revenus annexes

extra-agricoles.

Hans-Rudolf Zahnd, Agro-Treuhand Rütti AG, 3052 Zollikofen

Christian Gazzarin et Markus Lips, station de recherche Agroscope

Reckenholz-Tänikon ART

Rapport ART 760

Investissements dans les machineset économies d‘impôts

Une analyse des liquidités du ménage agricole

Auteurs

Hans-Rudolf Zahnd,Agro-Treuhand Rütti AG,Molkereistrasse 23,3052 Zollikofen, Suisse

Christian Gazzarin et Markus Lips,Agroscope,8356 Ettenhausen, Suisse

Impressum

Edition:Station de recherche AgroscopeReckenholz-Tänikon ART,Tänikon, CH-8356 Ettenhausen,Traduction:ART

Les Rapports ART paraissentenviron 20 fois par an.Abonnement annuel: Fr. 60.–.Commandes d‘abonnementset de numéros particuliers:ART,Bibliothèque, 8356 EttenhausenT +41 (0)52 368 31 31F +41 (0)52 365 11 [email protected]: www.agroscope.ch

ISSN 1661-7576

Juin 2013

«Der Kauf eines neuen Traktors will gut überlegt sein. ‹Steuern sparen› darf kein Motiv sein.»

Les économies d’impôts sont parfois invo-quées pour justifier un investissementdans les machines alors qu’en termesd’économie d’entreprise, l’investissementne serait pas forcément nécessaire. Unexemple concret d’exploitation a servi àcomparer deux cas de figures: la poursuitede l’utilisation du tracteur existant et uninvestissement de remplacement anticipé.Une simulation sur dix ans permet d’étu-dier les répercussions sur les charges fis-cales cumulées et sur les moyens finan-ciers cumulés à disposition (liquidités) duménage agricole. Ces derniers représen-tent la différence entre les recettes et lesdépenses à l’échelle du ménage agricoleet peuvent par conséquent être interpré-

tés comme variation des fonds propres.Afin de tenir compte de l’influence du can-ton en matière fiscale, l‘analyse a étéeffectuée dans quatre communes des can-tons de Berne, Schwyz, Soleure et Thurgo-vie. En conséquence, les économies d’im-pôts cumulées varient entre 9600 et 23800francs. Au vu des fluctuations qu’ellesgénèrent au niveau des moyens financiersà disposition, ces économies apparaissentcomme sans importance. En cas d’achat, etce, dans tous les cantons, il n’est pas pos-sible de constituer des réserves pendantsix à sept ans et les moyens financierscumulés sont 75000 à 81700 francs plusbas qu’en cas de poursuite de l’utilisationdu vieux tracteur. Enfin, dans l’exploita-

Investissements dans les machineset économies d‘impôts

Page 50: Rechercheagronomiquesuisse, numéro 7+8, juillet 2013

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www.agroscope.admin.ch/medienmitteilungen

Actualités

C o m m u n i q u é s d e p r e s s e

Recherche Agronomique Suisse 4 (7–8): 360–363, 2013

28.06.2013 Avant-première du film «D’alpagistes à alpa-gistes» Il faut beaucoup de savoir-faire pour gérer un alpage.

Dans le cadre du programme de recherche AlpFUTUR,

coordonné par Agroscope et l’Institut fédéral de

recherches sur la forêt, la neige et le paysage WSL, trois

courts métrages ont été réalisés sur l’exploitation et

l’entretien des pâturages d’estivage. Des alpagistes che-

vronnés des cantons de Berne, des Grisons et du Valais y

transmettent leurs connaissances pratiques. Les films

traitent avant tout d’exploiter les alpages avec des

vaches, du jeune bétail et des chèvres laitières dans le

respect de l’environnement.

20.06.2013 Les Jeudis au Haras: deux après-midis riches en émotions Les traditionnels Jeudis au Haras se dérouleront cette

année les 18 juillet et 8 août prochains au Haras national

suisse HNS à Avenches. Des présentations et des visites

originales qui s’adressent à un large public figurent au

programme.

www.agroscope.admin.ch/communiques

Informations actuelles de la recherche

pour le conseil et la pratique:

Recherche Agronomique Suisse paraît 10 fois

par année et informe sur les avancées en

production végétale, production animale,

économie agraire, techniques agricoles,

denrées alimentaires, environnement et

société. Recherche Agronomique Suisse

est également disponible on-line sous

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Talon réponse à envoyer à:Rédaction Recherche Agronomique Suisse, Agroscope Liebefeld-PosieuxALP-haras, case postale 64, 1725 Posieux, Tél. +41 26 407 72 21,fax +41 26 407 73 00, e-mail: info@rechercheagronomiquesuisse.chwww.rechercheagronomiquesuisse.ch

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Recherche Agronomique Suisse/Agrarforschung Schweiz est une publica-

tion des stations de recherche agronomique

Agroscope et de leurs partenaires. Les parte-

naires sont l’office fédéral de l’agriculture

ofAg, la haute école des sciences agrono-

miques, forestières et alimentaires hAfL,

AgRiDeA Lausanne & Lindau et l’ecole

polytechnique fédérale de zurich eTh zürich,

Département des Sciences des Systèmes de

l’environnement. Agroscope est l’éditeur.

cette publication paraît en allemand et en

français. elle s’adresse aux scientifiques,

spécialistes de la recherche et de l’industrie,

enseignants, organisations de conseil et de

vulgarisation, offices cantonaux et fédéraux,

praticiens, politiciens et autres personnes

intéressées.

Page 51: Rechercheagronomiquesuisse, numéro 7+8, juillet 2013

363

Informationen: www.agroscope.admin.ch/veranstaltungen

Actualités

Recherche Agronomique Suisse 4 (7–8): 360–363, 2013

M a n i f e s t a t i o n s

Informations: www.agroscope.admin.ch/manifestations

L i e n s i n t e r n e t

Août 2013

17.08.2013Journée d'information BaiesAgroscope Changins-Wädenswil ACWCentre de recherche Conthey

22.08.2013Journée d'information cultures maraîchères sous serreAgroscope Changins-Wädenswil ACWCentre de recherche Conthey

23.08.2013Journée d'information plantes médicinales et aromatiquesAgroscope Changins-Wädenswil ACWAttiswil BE

29.08.2013AGFF-StrickhoftagungAgroscope ART, AGFFStrickhof, Eschikon, 8315 Lindau

Septembre 2013

05.09.2013Informationstagung AgrarökonomieAgroscope Reckenholz-Tänikon ARTEttenhausen

Octobre 2013

01.10.2013AlpFUTUR - wissenschaftliche SchlusstagungAlpFUTUR Verbund (Agroscope, WSL)Schüpfheim LU

02.10.20137. ÖkobilanzplattformAgroscopeAgroscope, 8046 Zurich

V o r s c h a u

Septembre 2013 / Numéro 9

D a n s l e p r o c h a i n n u m é r o

•• Contrôles sur le marché – la qualité des produits

phytosanitaires en Suisse, Bruno Patrian et al., ACW

•• Evaluation de l’impact des insecticides sur la

durabilité dans les cultures, Patrik Mouron et al.,

ART et ACW

•• Influence des insecticides sur les auxiliaires dans les

céréales et pommes de terre, Stève Breitenmoser et

Robert Baur, ACW

•• Screening de légumineuses pour couverts végétaux:

azote et adventices, Claude-Alain Gebhard et al.,

ACW, HAFL et ETH Zurich

•• Serie Proficrops: Renforcer la confiance des consom-

mateurs envers les produits suisses: le rôle de la

différenciation, Anna Crole-Rees et al., ACW

Changements à la Haute école des sciences agronomiques, forestières et alimentaires HAFL: un bâtiment neuf, une nouvelle direction et une nouvelle régie (la HES bernoise). (Photo: HAFL)

Base de données ecoinvent – leader mondial des analyses de cycle de vie

www.ecoinvent.ch

ecoinvent, la base de données des inventaires environ-

nementaux, constitue le fondement des projets d’ana-

lyses de cycle de vie, d’écoconception ou des informa-

tions environnementales sur les produits. La nouvelle

version 3.0, qui vient d’être lancée, représente un jalon

supplémentaire dans l’analyse du cycle de vie: des don-

nées nouvelles et actualisées, notamment dans les

domaines de la production chimique, des denrées ali-

mentaires et des légumes, ainsi que dans le domaine de

l’électricité, offrent davantage de possibilités d’applica-

tion aux utilisateurs d’ecoinvent.

Page 52: Rechercheagronomiquesuisse, numéro 7+8, juillet 2013

www.alpfutur.ch

Mardi 1er octobre 2013

LieuBerufsbildungszentrum BBZNChlosterbüel 28CH – 6170 Schüpfheim LU

Conférence finale du programme de recherche AlpFUTUR

Programme détaillé et inscriptionwww.alpfutur.ch/conferenceinscription obligatoire

Avenir des pâturages d’estivage en Suisse

code QR : programme détaillé

Avec traduction simultanée

allemand – français

Donnerstag, 5. September 2013

36. Informationstagung AgrarökonomieAgroscope, Tänikon, Ettenhausen

Schwerpunktthemen•Agrarstrukturelle Entwicklung•Buchhaltungsergebnisse 2012

Weitere Themen•SAK-Faktoren•Qualitätsproduktion •Wirtschaftlichkeit der Pensionspferdehaltung

TagungsortAgroscope, Tänikon 1, CH−8356 Ettenhausen

Detailprogramm und Anmeldung:www.agroscope.ch >Veranstaltungen >Informations­tagung Agrarökonomie

Anmeldeschluss: 28. August 2013

Eidgenössisches Departement für Wirtschaft, Bildung und Forschung WBFAgroscope

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