Numéro 30 - Avril/Juin 2006
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Des images, ce Numéro 30 en présente quelques unesextraites d’un album lancé à la suite de cet épisode enAmérique. Nul ne sait si un titre comme Don Juan deviendradisque d’or. En attendant, à domicile il nous a permis d’affichercomplet et de faire la Une de quelques journaux français etbasques espagnols. Ce qui est réconfortant, même si d’autresactualités le sont moins. Comme le non renouvellement ducontrat de Marc Ribaud à la tête du Ballet de l’Opéra de Nice.Depuis neuf saisons ce dernier travaillait sans relâche à laprésentation d’un répertoire varié, faisant preuve d’imaginationlorsque les moyens manquaient, car on sait qu’en certainslieux Terpsichore, la muse de la danse qui cultive la minceurne peut souvent rien contre les avantages de Castafiore. Dèslors, doit-on s’inquiéter pour l’avenir de cette compagnie?Pour nous fort heureusement «The show must go on ! » etchaud devant puisqu’en mai prochain Ballet Biarritz donnerason premier récital parisien. À ce titre, nous remercionsl’équipe du Théâtre National de Chaillot d’accueillir LesCréatures, l’occasion sans doute de sortir ses bijoux et selonla formule «ad hoc» de se mettre sur son 31 !
Thierry Malandain, mars 2006.
ÉDITO
Surface polie reflétant les faits et gestes du CCN, ce bulletinpourrait s’ouvrir sur un succès de Bianca Castafiore tel L’airdes bijoux de Gounod, vu qu’en janvier dernier Ballet Biarritzrecevait une médaille en or couronnant un prix attribué parla Fondation Sabino Arana. S’agissant du Numéro 30, nouspourrions également tirer profit de la méthode Coué quiconseille de répéter jusqu'à trente fois une pensée pourqu’elle se réalise. Mais était-il nécessaire de reprendre: «Ah!je ris de me voir si belle en ce miroir » afin d’être la plus belleaprès avoir été qualifié d’«eurotrash» par un journal américainle mois suivant? Sans doute la «poubelle » pour aller danserpuisque que le mot « trash» se traduit par détritus.
Être ainsi associés à un mouvement connu pour ses aspirationsprovocatrices, paraître rebelles contre l’habitude d’entendre«sois belle et tais-toi ! » nous donna à New York l’impressionde marcher sur la tête. Mais apprenant que la chorégraphebelge, Anne Teresa de Keersmaeker avait eu comme nous lafaveur de ce terme, une semaine plus tôt, c’est en apesanteurque nous acceptâmes l’éloge. Même si ce dernier interroge.Car déjà en 2002, lors de notre premier passage un autrejournal écrivait : «À l’odeur de tabac et de parfum régnantautour du Joyce Theater on pouvait deviner la présence desfrançais ». Pourtant à l’époque, les « canards» ignoraient toutde la grippe à «bière ». Quoiqu’il en soit, le public ne butaucune de ces paroles, ne vota pas éliminé. Au contraire, ilvint nombreux voir «ces hommes et ces femmes avec descuisses énormément musclées et, il faut le dire, de bellescroupes». Assurément, Cocteau avait raison de dire que lesmiroirs feraient bien de réfléchir avant de renvoyer les images.
SOMMAIRE
ACTIVITÉ 2LA DANSE À BIARRITZ N°25 6COULISSES 8BILAN 2005 10EN BREF 11CALENDRIER 12
BULLETIN D’INFORMATION DU CENTRE CHORÉGRAPHIQUE NATIONAL / BALLET BIARRITZ / THIERRY MALANDAINAVRIL – MAI – JUIN 2006
ACTIVITÉ
Les Petits Riens et Don Juan à Biarritz
PAGE 2 NUMÉRO 30 – BULLETIN D’INFORMATION DU CENTRE CHORÉGRAPHIQUE NATIONAL / BALLET BIARRITZ
Les 23 et 24 février derniers à l’invitation de Biarritz Culture, le CCN présentait Les Petits Riensde Mozart en matinée scolaire, tandis que le Don Juan de Gluck s’ajoutait aux soirées des 25 et 26 février. Près de 4000 personnes assistèrent à ce programme lequel sera redonné à Biarritz du 9 au 11 août 2006. Déjà présenté à Saint-Raphaël, Venise, Vicenza et Los Angeles,ce nouveau spectacle sera prochainement programmé à Nouaillé-Maupertuis, Périgueux, Reims, Vichyet Cadix avant Madrid en 2007.
La presse en parle…Le Ballet Biarritz à saute-frontières
Les deux récentes créations ne
devraient pas nuire à la réputation
du ballet. Avec Les Petits Riens et Don
Juan, Malandain traite d'une époque
où la danse quitte le seul divertissement
pour se faire l'écho des préoccupations
humanistes en s'émancipant de
l'opéra ballet. Deux chorégraphes,
Angiolini et Noverre, commandèrent
respectivement les musiques des bal-
lets à Gluck et à Mozart. Le Ballet
Biarritz n'en propose pas une recons-
titution mais une relecture pour tout
public. Sans prétention, un peu long
pour le premier, encore à affiner dans
l'interprétation pour le second. Mais,
c'est du sérieux. Libération, Marie-
Christine Vernay (mars 2006).
Ballet d’Action
Les Petits Riens sont une pièce
pleine de surprises, de gags
humoristiques et d’effets visuels,
comme les panneaux mobiles figurant
l’herbe d’une scène bucolique. Dans
son ensemble, la pièce est splendide,
un résultat obtenu grâce à la succes-
sion d’ingrédients qui défilent sur un
rythme vif, en crescendo du début
jusqu’à la fin. Les danseurs, convain-
cants dans l’utilisation expressive du
corps, donnent le cachet définitif à un
travail qui transporte le public en
offrant une vision contemporaine du
XVIIIe siècle. […] La mise en scène
présente trois Don Juan, le Commandeur,
la Mort et dix Elvire, indistinctement
hommes ou femmes. Le plus surprenant
est peut-être l’ambiguïté sexuelle que
le chorégraphe veut imprimer à sa
version, très différente de celle imagi-
née à Vienne par Angiolini en 1761.
[…] Du point de vue de la composi-
tion, l’histoire apparaît désordonnée
et chaotique et il lui manque le sel de
la première œuvre. Mais c’est tou-
jours un plaisir de voir travailler de
tels phénomènes de la danse. Tous
les danseurs portent l’expression et la
virtuosité corporelle à leur apogée. Ils
se lancent à la conquête de l’espace
avec un talent qui me surprend cha-
que fois que je vois le Ballet Biarritz,
une compagnie solide dirigée avec
une grande maestria par Thierry
Malandain. El Diario Vasco, Idoia
Lecumberi (mars 2006)
Les petits pas de Don Juan
Les Petits Riens voient la troupe en
maillot vert onduler de la croupe
autant que du haut du corps, oser des
portés à trois ou se poster quasi à
l'arrêt, un genou replié et tenu. Il y a
des faux buissons sur roulettes derrière
lesquels on se cache ou on batifole.
La partition de Mozart finit par lasser
et la chorégraphie s'assoupit. Il faut
un joli solo, avec le reste de la com-
pagnie en coulisse et bruyante, pour
réveiller les ardeurs : le danseur lance
un « chut » sonore et la fête reprend
de plus belle. Malandain excelle dans
ce genre de clins d'œil à l'histoire de
la danse comme au public. Il ne faudrait
pas en abuser. Don Juan, la seconde
pièce, est plus sombre : avec pour
décor des tables que les interprètes
manient sans cesse, Malandain
Don Juan, Magali Praud et Frederik Deberdt.© Olivier Houeix
BULLETIN D’INFORMATION DU CENTRE CHORÉGRAPHIQUE NATIONAL / BALLET BIARRITZ – NUMÉRO 30 PAGE 3
démultiplie la figure du héros séduc-
teur, attribuant le rôle à trois danseurs
différents, pas tous à l'aise. Elvire,
comme la Mort, sont au rendez-vous :
la dramaturgie rend lisible l'ensem-
ble. La parade amoureuse trouble, un
duo avec Don Juan sur une table et sa
conquête dessous séduit. Il manque
sans doute un rien de noirceur dans
cette danse néo-classique. Mais la
chorégraphie de Malandain fourmille
de détails intelligents, à l'image de
ses mains qui semblent des éventails
agités par les danseurs. Il est d'une
rare générosité. Son amour de la
danse en fait une espèce rare.
Les Échos, Philippe Noisette (mars
2006)
Féerie et jeux baroques
Chorégraphie très raffinée, Les
Petits Riens sont un clin d’œil
contemporain au XVIIIe siècle. C’est ainsi
que les danses galantes d’autrefois
deviennent le prétexte à une narration
chorégraphique où divertir devient un
mot d’ordre malgré la difficulté de
mettre en scène cette partition. […]
Combien différente, la chorégraphie
du Don Juan. Malandain y dévoile
toute sa sensibilité en assemblant la
somptuosité d’un mouvement baro-
que à l’angularité d’une grande table
qui se décompose en triangles tout au
long du ballet. Les danseurs y sont
exaltants comme dans la scène finale
où les robes rouges devenues les
flammes de l’Enfer engloutissent le
séducteur. Il Giornale Di Vicenza
(mars 2006)
Double « IIeno» pour Malandain
Malandain nous a offert un chef
d’œuvre de fraîcheur parsemé
de traits d’humour — à l’occasion de
gaîté débridée — où l’athlétisme des
danseurs, parfaits interprètes du style
de leur maître, ne contredisait aucu-
nement la légèreté et la grâce imma-
nente mozartiennes. Succédant à
cette délicieuse mise en bouche, la
musique si expressive dans ses
accents dramatiques du Don Juan de
Gluck porta à bien plus de gravité.
[…] On pourra toujours rapprocher tel
aspect de cette création d’un détail
déjà entrevu chez Forsythe ou
Preljocaj, il n’en reste pas moins que
l’originalité et la cohésion de cette
nouvelle chorégraphie que Malandain
fait vibrer à l’unisson de la musique
en mettant merveilleusement en
valeur la plastique corporelle de ses
danseurs confortera avantageuse-
ment le succès grandissant de la
troupe sur les meilleures scènes
mondiales. La Semaine du Pays
Basque, Alexandre de la Cerda (mars
2006)
L'année Mozart n'aurait pas pu
souhaiter un chorégraphe plus
audacieux que Thierry Malandain
pour tirer avec malice et esprit la
quintessence des Petits Riens.
Comme dans nombre de ses produc-
tions, le directeur du Ballet de Biarritz
réalise entre les corps et la musique
un art toujours plus net de la séduction.
Ballettanz, Thomas Hahn (mars 2006)
Deux petits délices
Le Ballet Biarritz a présenté ses
deux dernières créations, deux
pièces constituant un parfait diptyque
qui permet de prendre la température
d’une compagnie entrant dans une
phase de maturité, son directeur
restant fidèle à une conception du
néoclassicisme, s’appuyant de plus
en plus sur une bonne mise en scène.
Les éléments scéniques, les surpre-
nants effets de lumière, les costumes
même, permettent d’obtenir une
texture qui conduit à une danse dont
le langage est plus fluide, plus évolué,
plus libre, avec moins d’attaches
formelles. Il y a de la discipline, un
travail de conception préalable, une
situation spatiale servant des images
puissantes, où chacun des partici-
pants assume de façon organisée son
propre mode d’expression. Les Petits
Riens sont espiègles, juvéniles, parfois
conçus avec des pas qu’on dirait sortis
d’une cour de récréation. Mais riches
en nuances, amusants, contagieux,
chaque scène étant un chant à la vie,
Ci-dessous, Don Juan, Silvia Magalhaes et Camille Aublé.À droite, Les Petits Riens, Mikel Irurzun,Véronique Aniorte et Cédric Godefroid© Olivier Houeix
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À l’invitation du Joyce Theater, avec le concoursde DLB Spectacles – Didier Le Besque et l’aide del’AFAA (Association Française d’Action Artistique)et de l’Ambassade de France, Ballet Biarritz pré-sentait Les Créatures à New York du 31 janvier au5 février dernier. Comme en 2002, date à laquelle le CCN s’y pro-duisait pour la première fois nous remercions Pierre Levai, directeur dela Malborough Gallery et son épouse Rosemary de leur généreux soutien.Car le montage financier de certaines tournées à l’étranger est complexeet sans l’aide apportée par l’AFAA, les Ambassades ou le mécénat privé,nombre de destinations ne pourraient s’envisager. Ce qui est le cas desUSA, un territoire que nous cherchons à investir depuis le succèsd’Hommage aux Ballets Russes au Joyce Theater en 2002. À cette épo-que, Anna Kisselgoff, la journaliste faisant autorité au New York Timesavait été très élogieuse à notre égard, concluant vouloir revoir très viteBallet Biarritz. Parallèlement, deux chorégraphies entrèrent au répertoirede compagnies américaines : La Fleur de Pierre au Ballet Florida et
L’Après-midi d’un faune à l’Aspen Santa Fé Ballet. En outre la prospectionengagée par DLB Spectacles – Didier Le Besque permettait de danserà Dallas et Pittsburgh. En 2004, des représentations à New York, suiviesd’autres villes et une commande du Washington Ballet étaient prévues,mais l’ensemble s’annula à l’exception de spectacles programmés àPortland. Rappelons qu’alors le problème irakien était au cœur des rela-tions diplomatiques entre la France et les USA. Aussi, lorsque le JoyceTheater proposa de nous recevoir en 2006, nous vîmes à travers cetteinvitation l’opportunité de renouer avec une perspective de diffusionouverte quatre ans plus tôt. Avec l’accord du théâtre nous choisîmes deprésenter Les Créatures, un titre moins vendeur qu’Hommage auxBallets Russes, mais nous devions pouvoir compter sur la curiosité desspectateurs du Joyce Theater. Sous réserve de l’opinion de la presse,l’usage étant d’extraire des premiers articles les phrases gratifiantesqui serviront de publicité. Le soir de la première, en vertu des échos dupublic et des personnalités invitées, la direction du théâtre se disaitconfiante. Toutefois nous ignorions qu’Anna Kisselgoff n’officiait plus au
et avec un jeu théâtral résolu de façon
efficace. Don Juan est plus taciturne,
plus sépulcral, plus grave, du fait
même de la musique de Gluck, avec
des costumes beaucoup plus lourds
de significations et des éléments scé-
niques ayant une part importante
dans la chorégraphie. L’œuvre requiert
plus de vigueur chorégraphique dans
les mouvements, mais sans rejeter la
partie ouverte, presque festive, tout
en restant dans le jeu ou la lutte entre
Éros et Thanatos, qui s’exprime d’ail-
leurs dans la partie chromatique. À
remarquer le soin apporté à la mise
en scène, la pureté de tous les mou-
vements, avec comme point fort les
remarquables lumières qui enveloppent
avec netteté les phases émotionnelles
des deux pièces et contribuent à la
création des puissantes images obte-
nues. Artez, Carlos Gil (mars 2006)
Dialogue amoureux
entre deux siècles
En bergères, moutons, petits
oiseaux et Cupidon, tout à tour les
danseurs se transforment, battent des
ailes, exprimant avec grâce, audace
et humour quelques sentiments bien
universels : le taquinage, la béatitude
de l’amoureux, ses certitudes aveugles.
La chorégraphie dispose totalement
des corps qu’elle anime. Jolie, drôle,
originale, elle donne le sourire au
public, séduit par le tout ou par la
seule musique de Mozart. […] De
sérénade en sérénade, Don Juan et
ses conquêtes se croisent, fusionnent
et retombent comme des tourbillons
qui semblent sans conséquence. Les
corps se séduisent, se heurtent et se
séparent. La chorégraphie exprime la
quête éperdue du libertin, « la jouis-
sance du multiple » ainsi que le
dévouement naïf et douloureux de ses
victimes […] En groupe ou en duo, le
spectacle est une multitude de très
beaux tableaux, notamment le dernier
particulièrement pittoresque, éclairage
et costumes confondus, lorsque la
légende rencontre la mort et les flam-
mes de l’enfer. Le Journal du Pays
Basque, Kattalin Dalat (février 2006)
À gauche, Les Petits Riens, Miguel Pla Boluda,Cédric Godefroid et Giuseppe Chiavaro.À droite, Don Juan, Silvia Magalhaes et Cédric Godefroid. © Olivier Houeix.
Ballet Biarritz à New York
BULLETIN D’INFORMATION DU CENTRE CHORÉGRAPHIQUE NATIONAL / BALLET BIARRITZ – NUMÉRO 30 PAGE 5
grec n’a rien à voir avec les intentions
de Malandain est suivi d’un extrait de
la cantate Calm and Prosperous Voyage.
Toute cette vigoureuse musique ins-
trumentale avec chœurs impose sa
propre structure et Malandain se
débat avec elle pour parvenir à placer
ses propres histoires de manière
cohérente par intermittence. Enfin, le
style chorégraphique est moderne
teinté de classique, la danse est éner-
gique, toute en musculature. Malgré
les nombreux sens souvent contradic-
toires attachés à ce terme péjoratif, je
peux en toute confiance donner à ce
New York Times et que son remplaçant jouissait d’une toute autre répu-tation. En le découvrant, il nous sembla emboîter le pas de «La laitièreet le pot au lait » : adieu, veau, vache, cochon, couvée. Sauf qu’une partiedu public réagit aussitôt en manifestant sa désapprobation et que sortirent des articles plus favorables. Tant et si bien que nous fîmes debelles salles jusqu’aux pleins des derniers jours. Aujourd’hui, subsistele souvenir d’un très bel accueil, quelques bons papiers mêlés à plusdécevant. S’agissant d’un journal de référence, ce dernier portera sansdoute préjudice à nos projets. Car dès sa parution, Los Angeles où nousdevions danser un mois plus tard, s’inquiéta des conséquences sur labilletterie. Aujourd’hui, il est trop tôt pour le dire, puisque nous n’avonspas encore présenté Don Juan et Les Petits Riens en Californie.Quoiqu’il en soit, le projet de retrouver le Joyce Theater en 2008 estdéjà dans l’air et le Ballet Florida reprendra La Fleur de Pierre à l’au-tomne prochain. TM
façon dont ils s’organisent en en tribu
organique. Cependant, ils poussent le
respect formel du ballet classique
jusqu’à la crampe musculaire et leur
énergie inépuisable rend le spectacle
irrésistible. […] Salvatore Vigano a
chorégraphié Les Créatures de
Prométhée en 1801. On se demande
aujourd’hui comment les danseurs de
l’époque pouvaient faire face à la
vitesse requise et à l’ouragan de
pression de la partition ou même,
quels étaient les tempos adoptés
alors. Malandain se rend compte que
la seule manière de survivre à
Beethoven est de l’ignorer fréquem-
ment, en s’en tenant aux temps et à la
durée des phrases sans tenter d’entrer
en compétition avec l’orchestration
ou l’architecture symphonique massive.
The New-York Sun, Joel Lobenthal
(février 2006)
Un parfait tonique
Le Ballet Biarritz a la solide réputation
d’une compagnie de bonne tenue
et sa première représentation d’une
série au Joyce Theater ne fut pas une
déception. Il présentait une œuvre
complète Les Créatures établissant
un parallèle entre la création du
monde et l’évolution de la danse. Cela
paraît ambitieux pour une pièce de 70
minutes, mais un regard vif voit le
commentaire cinétique s’insinuer
dans les replis du temps avec maî-
trise. […] À un moment donné, une
silhouette évoquant Loie Fuller
apparaît dans ses voiles suivie par
Isadora Duncan en tunique grecque.
D’accord, mais si vous n’êtes pas suf-
fisamment familier avec l’histoire de
la danse, est-ce que cela sera perçu?
Oui, car la chorégraphie propose des
images parlantes interprétées par des
danseurs impeccablement entraînés
qui dansent ensemble, tout en gardant
leur individualité. Les Créatures sont
présentées jusqu’au 5 février et c’est
un parfait tonique pour ceux qui
essaient d’échapper à la folie du
Super Bowl. Eye on Dance (février
2006)
un peu difficile de prendre le spectacle
au sérieux. Mais je vais essayer : le
ballet semble bizarrement s'inspirer
de trois sources : Malandain propose
de résumer l’histoire de la danse en
65 minutes, ce qui pour lui, semble
commencer par une tentative de solo
et duo, passer rapidement par les
périodes baroques et romantiques
pour se terminer avec Loie Fuller et
Isadora Duncan. Il y mêle aussi l’histoire
de l’homme. Cela signifie une histoire
biblique débutant avec Adam et Eve ;
ils passent longtemps à faire le tour
du jardin d'Eden avec quelques
échappées vers les XVIIIe et XIXe siècles.
Cela s’achève avec Abel et Caïn, sans
doute une référence solennelle aux
intentions combatives du siècle dernier.
La troisième source d’inspiration, la
plus curieuse, est Beethoven, princi-
palement son ballet Les Créatures de
Prométhée. Cette pièce dont le scénario
ballet le label « Eurotrash».
New York Times, John Rockwell
(février 2006)
Le retour vers l’Eden
Ce ballet est le spectacle le plus
récent à New-York d’un format
de 70 minutes sans entracte qui semble
maintenant standard. Les danseurs
ne montrent cependant aucun signe
d’épuisement, s’attaquant à tout ce
qui leur est proposé tout en maintenant
un état d’alerte impressionnant. Ballet
Biarritz n’est une compagnie de ballet
qu’au sens générique du terme. Les
danseurs font preuve d’une bonne
formation classique, mais le chorégra-
phe ne s’intéresse pas au protocole
du ballet ni aux archétypes physi-
ques. Il s’agit plutôt d’une compagnie
de danse moderne, on pense à celle
de Paul Taylor, par l’hétérogénéité
simultanée des types physiques et la
Musculation sur les Monty Python,
Crumb et Beethoven
Malandain, à en juger par ses
danseurs énergiques aime les
hommes et les femmes avec des
cuisses énormément musclées et, il
faut le dire, de belles croupes. Bref, la
représentation typique des femmes
du dessinateur Crumb, et ce n'est
peut-être pas un hasard si Crumb vit
lui-même dans le sud de la France.
Il fait faire à ses danseurs toutes sortes
de mouvements bizarres, surtout entre
les passages les plus ouvertement
chorégraphiés. Le plus curieux est
une sorte de démarche sur la plante
des pieds sans rime ni raison. C'est ici
que l’immortel sketch des Monthy
Python interprété par Cleese : Le
Ministère des démarches idiotes,
s’impose à nous. Avec ces images en
tête, ajoutées aux costumes allant du
ridicule au chic et l’éclairage, il était
© Magali Praud
PAGE 6 NUMÉRO 30 – BULLETIN D’INFORMATION DU CENTRE CHORÉGRAPHIQUE NATIONAL / BALLET BIARRITZ
Plagesd’histoires
La danse à Biarritz # 25
De fil en aiguille : Gabrielle Chanelmauresque qu’occupera plus tardJean Patou. Poiret influencé par lesBallets Russes, introduit l’orienta-lisme, les couleurs vives et desmotifs empruntés au folklore. En1915, la Mode Illustrée n’annoncepas l’ouverture de la maison decouture de Balenciaga à San-Sebastián, mais présente desmodèles de tricots destinés aux sol-dats des tranchées puisque cetteguerre absurde, annoncée « fraîcheet joyeuse» se prolonge. À Biarritz,loin des hostilités, on soigne lesblessés, comme la danseuse Cléode Mérode on tricote, d’autres orga-nisent des manifestations au profitdes victimes. Le soir à l’Hôtel duPalais ou au Miramar nombreuxdansent le tango. Parmi les permis-sionnaires on reconnaît un certainAlfred Capel. Il est accompagné deGabrielle Chanel, une modiste jouis-sant déjà de renommée depuis l’ou-
verture en 1910 de Chanel Modes à Paris. Prenant sa revanche avecune enfance austère, elle possède également depuis 1913 une bouti-que à Deauville où doucement, elle glisse vers la couture. L’étoffe man-quant, elle vient d’y lancer le cardigan et ses premiers tricots. Chanelaura toujours le talent de savoir s’adapter aux évènements. À Biarritz,elle croise une clientèle qui lui est familière, à la différence qu’ on yjouit de l’éloignement du conflit et de la proximité de l’Espagne : paysneutre. Un avantage pour s’approvisionner en matériaux de toutes sor-tes. Femme d’affaires avisée, elle décide alors d’ouvrir sa premièrevéritable maison de couture. Alfred Capel avance les fonds nécessairesà la location de la Villa de Larralde. Une place de choix puisque la rueGardères dessert les plages et le Casino. Fin septembre 1915, l’amé-nagement intérieur de la Villa est terminé. Chanel fait alors venir deParis quelques une de ses ouvrières pour former le personnel recrutésur place. Aussitôt, les commandes affluent de Madrid, San-Sebastián,Bilbao, on emploiera ainsi jusqu’à soixante personnes à Biarritz. À tra-vers ses modèles, Chanel se différenciera de la sophistication dePoiret, privilégiant la simplicité et l’élégance confortable ; comme un
En 1858, alors que les bains de mer attirent sur la Côte Basque uneclientèle cosmopolite partageant l’engouement de la cour impé-riale, Charles Frédéric Worth, fournisseur et couturier de l’impéra-
trice Eugénie fonde à Paris la première maison de couture. Il va régnersur l’élégance du Second Empire créant des modèles exclusifs confec-tionnés sur mesure. Il innove en faisant défiler ses créations sur desmannequins qu’on appelait « sosies », fixe le rythme saisonnier des col-lections et use de la réclame pour promouvoir son industrie. Biarritz esten vogue, aussi on associe le nom de la station à quelques patrons.Comme ce costume pour petit garçon que propose le Moniteur de laMode en avril 1861. Lorsque survient la Belle Epoque, Paul Poiret formépar Jacques Doucet, entre chez Worth, avant de créer sa propre maisonen 1903. Il supprime le corset et redessine une silhouette féminine oùse reflète son admiration pour Isadora Duncan avec laquelle il danseraun soir de 1912, déguisé en Jupiter. C’est en 1925, qu’il ouvre à Biarritzune succursale située Villa Casablanca. Une demeure d’inspiration
Gabrielle Chanel à la grande plage de Biarritz en 1920. ©Archives du Musée historique de Biarritz.
BULLETIN D’INFORMATION DU CENTRE CHORÉGRAPHIQUE NATIONAL / BALLET BIARRITZ – NUMÉRO 30 PAGE 7
pyjama porté sur la plage ou en soirée, les premiers pantalons, la jupecourte plissée, le tailleur et une petite robe noire qui deviendra un clas-sique. Sans parler de l’emploi d’un tissu expérimental, le jersey, queRodier destinait aux activités sportives. Elle l’utilisera à Biarritz pour unmodèle qui paraît dans le Harper’s Bazar en 1916. Deux ans plus tard,elle acquiert la Villa de Larralde, payée comptant en vertu de la prospé-rité de l’entreprise. Seule ombre, la disparition de Capel dans un acci-dent de voiture. Misia Sert, épouse du peintre catalan José-Maria Sertet mécène accomplie de Diaghilev, lui fait alors rencontrer le Tout-Paris
et nombre d’artistes qui deviendront ses proches et qu’elle soutiendradiscrètement. Ainsi, elle financera les obsèques à Venise de Diaghilev etavant, l’activité des Ballets Russes, notamment la reprise en 1920 duSacre du Printemps de Stravinsky dans la chorégraphie de LéonideMassine. Selon Gabrielle Dorziat, dont le nom est également attaché àBiarritz, c’est au cours de l’été 1920 que Chanel rencontre à Biarritzcelui qui partagera un temps sa vie : le grand Duc Dimitri. Grâce à lui,elle fréquente l'aristocratie russe et fait la connaissance d’ErnestBeaux, le futur créateur du N°5. En attendant, dans sa maison deGarches, elle reçoit les artistes, héberge Stravinsky et les siens avantqu’ils ne s’installent à Biarritz en 1921. Cette année-là, les BalletsRusses montent Cuadro Flamenco. À cette occasion, Chanel fait laconnaissance de Picasso avec lequel elle travailla aux costumes dequelques pièces de Jean Cocteau. Cocteau qui en 1949 créera à Biarritzle Festival du film maudit l’invite à collaborer à un projet de ballet pour
Diaghilev. C’est Le Train bleu : un train de luxe qui descend le Paris desAnnées Folles sur la Côte d’Azur. On en revient le teint hâlé : Chanel lan-cera la mode du bronzage. Créé en 1924, au Théâtre des Champs Ély-sées sur une musique de Darius Milhaud et dans une chorégraphie deBronislava Nijinska, Le Train bleu épouse le goût de l’époque pour lesdistractions sportives. Il transporte le public sur une plage où des per-sonnages s'adonnent à leurs ébats favoris : Beau gosse, Perlouse, unejoueuse de tennis, un joueur de golf, des poules et des gigolos. Uneœuvre burlesque qui connaît un succès important, où on reconnaît le
Prince de Galles jouant au golf et Suzanne Lenglen, lachampionne de tennis dont les tenues sont habituellementdessinées par Jean Patou. Les costumes conçus parChanel se composent de maillots de bain taillés dans dujersey, d’une jupe de tennis où à travers les rayures et leplissé on retrouve son style, enfin d’une tenue de golf. Desvêtements comme on en portait dans les stations à lamode. D’ailleurs, l’année du Train bleu, Patou ouvre uneboutique à Biarritz, bientôt suivi par Jeanne Lanvin. Uneconcurrence qui annonce des années moins fastes,puisqu’au début des années 30, Chanel ferme sa succur-sale de Biarritz. À la veille de l’invasion allemande, unegrève de ses ouvrières, les premiers congés payés, ladécide sur un coup de tête de licencier l’ensemble de sonpersonnel et de fermer sa maison. Elle s’installe au Ritz,puis s’exile en Suisse avant un retour fracassant en 1953.Son style entre temps copié et plagié retrouve alors la
faveur des femmes jusqu’au soir d’une vie jalonnée de créations-pha-res. Arbitre du goût et de l'élégance, elle décède en 1971. Quelquesannées plus tard, en 1984, Karl Lagerfeld, résidant biarrot, assurera ladirection artistique de la maison Chanel, donnant une nouvelle dimen-sion à cette institution.
Intérieur du magasin Chanel. © Archive privée Éric Irubetagoyena.
Magasin Chanel à Biarritz.© Archive privée Éric Irubetagoyena.
Bronislava Nijinska et Anton Dolin dans Le Train Bleu
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Biarritz : Lycée André MalrauxSeconde de détermination option danse
Depuis la rentrée scolaire 2005, le CCN travaille en étroite col-laboration avec le lycée André Malraux de Biarritz partageantainsi l’enthousiasme communicatif de son proviseur Monsieur
de Monk d’Uzer pour la mise en place d’un baccalauréat option danseau sein de cet établissement. Les élèves de cette seconde ont com-mencé cette option en assistant dès le mois de septembre, grâce ausoutien de Biarritz Culture, à des spectacles proposés par le festivalde danse : Le Temps d’Aimer. Ils ont eu de cette manière accès à dif-férents types de danses représentatifs du paysage chorégraphiqueactuel. Cette expérience leur a permis de construire un bagage cul-turel commun et une base de travail pour le reste de l’année scolaire.Le festival leur a ainsi permis de voir: Aterballeto, Teresa Nieto, AsamiMaki Ballet de Tokyo, Cie Piramid, Cie Kéléménis, Cie Nacional deDanza 2, Cie Androphyne, Groupe Grenade Josette Baïz, Ballet del’Opéra de Nice, Damian Muñoz, Jordi Cortès et Ballet Biarritz. Ils ontpu, à la suite de cette expérience, développer leur sens de l’analyseet un débat a pu être ouvert autour de leurs critiques et de leursobservations. Pour ce qui est de leurs questions ils ont pu les poserdirectement aux intervenants du festival comme par exemple : MichelKéléménis (chorégraphe), Josette Baïz (chorégraphe). Ils ont pu aussise confronter à la réalité de la vie quotidienne du danseur profession-nel en rencontrant les danseurs de l’Aterballeto et du Ballet de Niceen compagnie de son directeur Marc Ribaud. Pour ce qui est du pro-gramme pédagogique axé sur l’étude de l’époque romantique, le CCNa travaillé en collaboration avec la coordinatrice du projet MadameAgnés Baty (professeur d’EPS), Madame Anne Schaller (professeur delettres classiques) et Madame Siné (professeur agrégée d’arts plasti-ques). Un des aspects majeur du projet étant d’établir un lien entreles différentes disciplines étudiées par les élèves, de manière à éta-blir un travail en synergie au sein de la communauté éducative res-ponsable de leur développement. Dans cet esprit, après une projec-tion vidéo du ballet Giselle, l’équipe a proposé aux élèves un débatsur la danse à l’époque romantique et sa relation à d’autres formesartistiques, animé par Thierry Malandain. Pour ce qui est de la prati-que de la danse, les élèves participent une fois par semaine à desateliers, dans les locaux du CCN, qui se développent autour d’exerci-ces d’improvisations et d’écriture chorégraphique. Ces ateliers tour-nent autour d’une thématique proposée par un livre de ThéophileGautier également auteur du livret de Giselle, qui s’intitule Souvenirdu romantisme et où il y est question de ses souvenirs sur la célèbre
Au préalable, rappelons que le terme classique fait référence àune période historique et à un courant esthétique qui avait pouridéal l’imitation des Anciens à travers les notions de perfection,
d’harmonie et d’équilibre attribuées à l’Antiquité gréco-romaine. Lespremiers à évoquer cet « âge d’or » sont les italiens de la Renaissance,mais c’est sous le règne de Louis XIV que le classicisme marque lacréation littéraire et artistique en France. Pour autant, on ne parlera pasde danse classique, mais de belle danse lorsque Louis XIV chargel'Académie royale de danse d’en réglementer l’usage. Son ordonnancesera surtout le fait d’un homme : Pierre Beauchamps qui sur la base decinq positions des bras et des jambes associées à l’en dehors(1), va défi-nir les principes idéalisant le corps dansant tout en établissant un voca-bulaire gestuel exposé par Raoul Feuillet dans Chorégraphie ou artd’écrire la danse en 1700. Proposant quelques cinq-cent variantes depas, cet ouvrage distingue la danse haute (mouvements favorisant l'élé-vation) du terre à terre (mouvements gardant contact avec le sol). Aulong du XVIIIe siècle, qu’elle soit divertissante et associée au chant lyri-que (comédie ballet, opéra ballet) ou qu’elle s’en émancipe privilégiantl’action dramatique (ballet pantomime, ballet d’action) la belle danseexploite ce vocabulaire tout en l'enrichissant. Entre temps on l’intituleradanse noble. Au début du XIXe siècle, les costumes de scène quiempruntent souvent à la ville bénéficient d’une mode plus fluide. Onabandonne aussi les chaussures à talon pour des souliers plats. Ces
bataille d’Hernani. Ce livre décrit la période où le romantisme s’oppo-sait en tant que forme moderne à un classicisme qualifié de «pérruqui-nisme» en référence aux perruques portées par les gardiens du templede l’art : les académiciens. Actuellement le programme est à la mise enparallèle du ballet romantique et de la danse contemporaine : récem-ment, la version de Giselle du chorégraphe suédois Mats Ek leur a étéprésentée, suivie d’un débat animé par Sonia Schoonejans (historiennede la danse et critique pour le magazine Ballet 2000 ). Ce programmebien chargé fera aussi le lien avec les arts plastiques lors d’une visitedu musée Chillida à Hernani. Chaque jour les élèves de cette nouvelleseconde de détermination option danse s’efforcent de comprendre dequelle manière la danse s’implique dans notre société et notre époque.Le CCN est heureux de pouvoir à travers cette collaboration avec lelycée Malraux, aller à la rencontre de jeunes spectateurs avertis quiaiment la danse. De les aider à communiquer leur analyse et leur senscritique à travers l’improvisation et la création chorégraphique, tout enfaisant le lien avec leurs études, et en donnant un nouveau sens à leursconnaissances. Gaël Domenger
C’est quoi la danse classique?
COULISSES
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en se hissant jusqu’au bout des orteils pour survoler la scène, en ren-forçant les chaussons pour que le merveilleux perdure, le ballet roman-tique accessoirise un désir d’élévation propre à l’être humain. Cettequête sera surtout traduite par la danseuse, puisqu’au théâtre l’époquela charge de traduire l’essence spirituelle de la chair. À terme, il laréduira au rang d’objet désirable, tandis que le danseur sera relégué àdes rôles subalternes. Car bientôt, les ballerines règneront seules, exi-geant que l’on mette en valeur leurs qualités pour satisfaire un publicplus sensible aux prouesses et au charme féminin qu’à l’art chorégra-phique. Dès lors, ce qui fit la sobriété et l’élégance de l’École françaiseaura tendance à disparaître au profit d’une virtuosité prisée par l’Écoleitalienne. Ainsi jusqu’au début du XXe siècle, peu de françaises parvien-dront à se hisser au premier rang et l’Opéra de Paris ira chercher sesétoiles à l’étranger. Pourtant, avec Paul Bourcier(2) : « Il n’est pas exagéréde dire que, jusqu’à la fin de la décennie 1870, la France était le pro-fesseur de danse de l’Europe avant que les élèves formés à partir de latechnique française en Italie occupent la première place à Paris et quel’école académique russe vienne en fin de siècle imposer sa supréma-tie. » En effet, dès le milieu du XVIIe siècle, la France donne le ton enmatière chorégraphique, transmet les principes de la danse noble enEurope. Comme à Copenhague où aujourd’hui encore le Ballet RoyalDanois est considéré comme le dépositaire du style français, grâce àAugust Bournonville qui le préserva du déclin post-romantique. Saint-
Petersbourg, où du XVIIIe siècle jusqu’à la retraite de Marius Petipa en1901, les français se succéderont. Ainsi, après Jean-Baptiste Landé,c’est Charles Didelot qui dès 1801 créera l’école russe en constituantune troupe formée d’éléments nationaux. Suivront Jules Perrot et ArthurSaint-Léon, lesquels introduiront le style romantique français. Enfin,Marius Petipa, le représentant incontesté de la danse en Russie aprèsle départ de Saint-Léon en 1869. Il donnera à l’école russe son autono-mie, formant des artistes capables de rivaliser avec les étoiles italien-nes. Car comme en France, le goût du public avait changé, on voulaitdes œuvres plus brillantes. Petipa s’adaptera aux circonstances, ce quilui vaudra les critiques de Bournonville lui reprochant de privilégier lespectaculaire à l’action dramatique. En effet, Petipa avait pour habituded’émailler ses ballets de divertissements pittoresques. Lesquels annon-cent sans doute les revues de music-hall, mais il se devait aussi demettre « au pas» un effectif de près de 200 danseurs soumis à une hié-rarchie toute impériale. De cette contrainte, il tira partie en signant desœuvres où l’émotion n’est pas toujours liée à l’action dramatique, maisà des moments où la chorégraphie devient la matière d’une poésieintemporelle. C’est pourquoi par certains aspects de son œuvre on peut
penser qu’il anticipe aussi l’abstraction chorégraphique. N’ignorant riendes épisodes du passé, il en fait la synthèse sur la base d’un vocabu-laire et d’une technique définis à l’extrême. Il la décline à travers unestructuration presque cérémoniale de l’espace et du temps rappelantl’ordonnance classique. Mais, au niveau du style, Petipa n’est plus àproprement dit dans le registre de la beauté mesurée définissant l’écoleclassique française. Il ouvre la voie à la danse académique, sorte delexique intégrant quelques caractéristiques de l’École française, la vélo-cité de l’École italienne et le lyrisme de l’École russe. Un vocabulaire quigénèrera l’école anglaise, américaine, cubaine, etc. en s’ouvrant à d’au-tres territoires, puisqu’à compter du XXe siècle, la transmission s’étendau monde entier. En s’appuyant sur des principes établis il y a quatresiècles, la technique de la danse classique n’a cessé de s’adapter pourpermettre aux artistes d’exprimer leur temps. Jusqu’au moment où l’endehors, les cinq positions et l’aplomb idéalisant le corps dansant ont étéperçus comme des règles à enfreindre. Dès lors, pour marquer lerenouveau, après les termes : belle danse, danse noble et danse classi-que au XXe siècle apparaît le terme néoclassique.(1) Histoire de la danse en occident, Paul Bourcier (1978)
(2) L’en-dehors nécessite que les jambes soient tournées vers l'extérieur à partir
de la hanche, avec les pieds ouverts talon contre talon. L'angle ainsi formé était de 90°
au XVIIe siècle, aujourd’hui l’évolution le porte à 180°.
évènements vestimentaires vont profiter à l’évolution d’une techniqueque Carlo Blasis, un italien formé à l’école française, présente dès 1820dans un ouvrage théorique. Parallèlement, on recherchera plus d’ex-pressivité et de fluidité dans les mouvements. Une recommandationdéjà faite par Noverre quelques décennies plus tôt contre la tentationdes prouesses mécaniques. C’est aussi le temps où la générationromantique se rebelle contre le rationalisme et les modèles ancienspour prôner plus de liberté et de naturel. Se caractérisant par le librecours donné à la passion et au sentiment individuel, le romantisme quiprivilégie souvent le rêve et l’évasion va trouver dans la danse un ter-rain d’expansion. Il sera plus tardif que dans les autres arts, mais à par-tir de 1832, année où paraît La Sylphide, des créatures fantastiquesdansant sur pointes vont remplacer les divinités de l’Olympe. Dès lorset afin de bien marquer l’abandon des sujets mythologiques, la dansenoble devient la danse classique. Terme choisi pour témoigner d’unidéal révolu. Pour autant, les protagonistes du ballet romantique neremettent pas en cause les acquis de la technique. Au contraire, ilsajustent le vocabulaire aux conceptions du moment en intégrant l’usagedes pointes. La belle danse distinguait la haute danse du terre à terre,
Manuel de la Danse,Carlo Blasis (1830).
BILAN 2005
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Représentations réalisées par Ballet Biarritz • 87France • 43 l Aquitaine • 14 l étranger • 30Sensibilisation / interventions réalisées • 228France • 102 l Aquitaine • 85 l transfrontalières • 43Nombre de spectateurs • 67000
CréationsLes petits Riens MozartLa Nuit transfigurée Schönberg / Domenger / Ballet Biarritz JuniorBatekmila Martin / Domenger / Ballet Biarritz Junior
Le bilan annuel du CCN présente une activité qui en terme de production se traduit par la mise au répertoire d’un programmeintitulé Mozart Ballets composé des Petits Riens et de Mozart à 2,
d’une reprise de Cigale pour le festival Massenet de Saint-Étienne, tandisque Les Créatures, Un Hommage aux Ballets Russes, Le Sang des Étoileset Casse-Noisette étaient proposés en tournée. La sensibilisation dupublic sur le territoire national fait état de 187 interventions dont 85 enRégion Aquitaine et dans le département des Pyrénées Atlantiques.Auxquelles il faut ajouter les interventions hebdomadaires conduites aulycée André Malraux de Biarritz dans le cadre du baccalauréat optiondanse. Quant à l’Accueil Studio, le CCN a soutenu cette année le travailde 11 compagnies. Concernant la politique transfrontalière, outre lesactions de sensibilisation (43) offertes au Centre Culturel Egia deDonostia/San-Sebastián, septembre 2005 connut la création du BalletBiarritz Junior. Constitué de 12 danseuses en formation, celui-ci auraparticipé à la création de Batekmila, un projet conduit par l’InstitutCulturel Basque en collaboration avec l’Orchestre de Bayonne CôteBasque, la Scène Nationale de Bayonne et du Sud Aquitain et laCompagnie Théâtre du Rivage. Dans ce cadre, Gaël Domenger, danseurau CCN signa la chorégraphie d’une œuvre du compositeur LaurentMartin. Le BBJ s’est également produit avec un spectacle composé deBoléro, La Mort du cygne et d’une seconde création de Gaël DomengerLa Nuit transfigurée. Activité saluée par le Prix Culture 2005 attribué parla Fondation Sabino Arana. Alors que le partenariat permanent instituéavec l’Esplanade Opéra Théâtre de Saint-Étienne se poursuivait, la collaboration avec le Grand Théâtre de Reims donna lieu à plusieursreprésentations et des actions de sensibilisation conduites parDominique Cordemans en Région Champagne Ardennes. À l’étranger, leCCN s’est produit en Espagne, en Suisse, en Italie, au Luxembourg, enGrande-Bretagne et avec le soutien de l’AFAA en Russie et en Hongrie.Concernant l’audience, en 2005 plus de 67 000 personnes ont assistéaux représentations du CCN. Avec 87 représentations, les coproductionsavec le Grand Théâtre de Reims et l’Esplanade Opéra Théâtre de Saint-Étienne, le soutien du Cercle des Mécènes du Ballet Biarritz et celui desAmis du Ballet Biarritz, le CCN dégage cette année une masse de fondspropres estimée à 47%. Enfin, l’équipe était constituée en 2005 de 39personnes : 16 danseurs permanents, 9 postes permanents d’encadre-ment artistique, administratif et technique et 14 postes d’emplois intermittents. Yves Kordian, administrateur.
ReprisesCigale MassenetMozart à 2 Mozart
RépertoireLes Créatures BeethovenLe Sang des Étoiles Strauss, MahlerCasse-Noisette TchaïkovskyUn Hommage aux Ballets Russes Ravel, Stravinsky, Debussy,
Pays visités en tournéeEspagne l Russie l Grande-Bretagne l Italie l Belgique l Suisse l
Luxembourg l Hongrie
Chorégraphies interprétées par d’autres compagniesSextet Steve Reich • Junior Ballet CNSMD ParisGnossiennes Erik Satie • École Supérieure de Danse de MarseilleBoléro Maurice Ravel • École Royale de Ballet d’AnversLe Cid Jules Massenet • Ballet Junior de GenèveQuiero Alberto Ginastera • Sadamatsu Hamada Ballet Company (Japon)L’Après midi d’un faune Claude Debussy • Aspen Santa Fé Ballet (USA)Boléro Maurice Ravel • Ballet Biarritz JuniorLa Mort du cygne Saint-Saëns • Ballet Biarritz Junior
Compagnies reçues en accueil studioCompagnie Affari Esteri / Edmond RussoCompagnie Lunion / Lichem et Dédeum Association Technichore et le Monde du Zèbre / Faizal Zéghoudi Compagnie Heddy Maalem / Heddy MaalemCompagnie Régis Obadia / Régis Obadia Compagnie Kelemenis / Michel KelemenisCompagnie Mémé Banjo / Lionel HocheCompagnie Ariadone / Carlotta Ikeda Compagnie Kukaï / Ion MayaCompagnie Lili Catharsis / Catherine Vergnes & Pierre-Charles DurouchouxCompagnie Maritzuli / Claude Irurétagoiena
: région aquitaine
Budget global présenté hors taxes 2151620€
Total des subventions 1107089€
Ministère de la Culture / DRAC-DMDTS 513522€
Ministère de la Culture / accueil studio 43350€
Ville de Biarritz 248341€
Conseil général des Pyrénées Atlantiques 117393€
Conseil régional d’Aquitaine 124171€
Fonds Aquitaine Euskadi 14218€
AFAA / Convention de coopération ville de Biarritz 29000€
Mécénat 17094€
Recette relative à l’activité présentée 1044531€
EN BREF
Boléro à l’École Royale de Ballet d’AnversCourant janvier, à la demande de Kimmy Lauwens, directrice del’École Royale de Ballet d’Anvers,Françoise Dubuc a remontéBoléro pour élèves de la dernièredivision. Par ailleurs, lors d’unetournée de l’école au Japon,Koen Havenith, récente médailled’or du concours de Biarritz,a interprété un solo extrait deQuiero au spectacle inaugural du département de dansecontemporaine du Kobé College.
Blé Noir au Ballet Junior de GenèveLes 3 & 4 mars au Théâtre de l’Alhambra de Genève, dansun programme associant des œuvres de Kirsten Debrocket Patrick Delcroix, le BJG dirigépar Patrice Delay et Sean Woodprésentait Blé Noir de ThierryMalandain, duo créé en 1995.
Le CEFEDEM de Bordeaux à BiarritzProfitant de la création de DonJuan, les étudiants préparant lediplôme d’État de professeur de
danse auprès du CEFEDEM de Bordeaux dirigé par JosianeRivoire étaient en résidence àBiarritz du 21 au 25 février 2006.L’occasion pour eux d’assisteraux classes, aux répétitions duBallet Biarritz et du Ballet BiarritzJunior, de participer à desateliers conduits par DominiqueCordemans tout en travaillantavec les élèves du ConservatoireNational de Région à la faveurd’un partenariat entre les troisinstitutions.
Boléro et La Mort du cygneau SDTRemontés par Françoise Dubuc,Boléro et La Mort du cygne sontentrés au répertoire du SingaporeDance Theater que dirige GohSoo Khim à l’occasion d’unesoirée intitulée FrenchConnection. Outre ces deuxœuvres, présentées les 17 et 18mars à l’Esplanade Theatre deSingapour, le programmecomptait Last Watch de JeffreyTan, chorégraphe résidant duSDT et Les Noces de Stravinskychorégraphiées par Marie-ClaudePietragalla.
Festival des lycéens en AquitaineParmi les actions desensibilisation conduites par le CCN en Aquitaine, 45 élèvesde 3 classes de 1re habillement /stylisme du Lycée Ramiro Arruede Saint-Jean de Luz encadréespar Delphine Mondolfo, CatherineUranga et Bruno Nicolastravaillent actuellement avecDominique Cordemans àl’élaboration d’un défilé intituléContrepètrie vestimentaire quisera présenté dans le cadre duFestival des lycéens piloté par le Conseil Régional d’Aquitaine.
Opération réussie en GuadeloupeÀ l’invitation de Claude Kiavuedirecteur du Centre des Arts et de la Culture de Pointe à PitreBallet Biarritz était enGuadeloupe du 8 au 12 marsdans le cadre du festival D’un Chemin à l’autre ». Bilan :chaleureuse « standing ovation »des Créatures donnée le 11 marsdevant 1100 spectateurs,la veille 300 scolaires assistaientà une matinée jeune public,
tandis qu’une conférence ayantpour thème le ballet romantique,une master class et deux atelierschorégraphiques réunissaient des étudiantes préparant le Baccalauréat option danse et des élèves d’écoles de danse.
Mozart à 2 à la téléInterprétant un duo de Mozart à 2, Véronique Aniorte et MikelIrurzun ont ouvert la cérémoniede remise des Prix Iparragiredistinguant les émissions et les professionnels de la radio-télévision publique du PaysBasque. Émission diffusée le 10février sur les chaînes ETB1(enbasque) et ETB2 (en espagnol).
Audition Ballet Biarritz JuniorÀ l’occasion de sa secondeédition, le BBJ auditionne à San-Sébastián le dimanche 4 juin à 10h au Théâtre Gazteszena –Egia Kultur Etxea – Baztan Kalea21 – Donostia/San-Sebastián.Informations : Ballet Biarritz,Tél.05 59 24 67 19
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Ballet Biarritz Thierry Malandain Prix Culture 2005 de la Fondation Sabino Arana
Suivant le sculpteur Chillida, les sopranos Maria Bayo ou Ainhoa Arteta ou la danseuse étoile Lucia Lacarra, leCCN Ballet Biarritz Thierry Malandain s’est vu décerné à Bilbao le 29 janvier 2006 le Prix Culture de laFondation Sabino Arana à l’occasion de sa XVIIe édition. «La Fondation Sabino Arana réunie en séance extra-ordinaire a décidé à l’unanimité de récompenser, au chapitre Culture des Prix Sabino Arana 2005, le Ballet
Biarritz Thierry Malandain, important moteur de la vie culturelle en Pays basque et pôle essentiel des relationsartistiques bilatérales. La Fondation Sabino Arana tient ainsi à récompenser le travail consciencieux mené par le
Centre Chorégraphique National et transfrontalier pour encourager et faciliter la formation de jeunes danseurs enEuskadi, notamment en Gipuzkoa et rapprocher la danse du public. » Créés en 1988 au début de l'activité de la Fondation,
les Prix Sabino Arana ont pour objet de rendre hommage aux personnalités ou aux institutions s’illustrant par un dynamisme mis au service de lacollectivité. À ce titre, les récipiendaires reçoivent une médaille en or à l'effigie de Sabino Arana : œuvre du sculpteur catalan Juan Puigdollers réalisée par le joaillier Bilbaino Abasolo.
Centre Chorégraphique National Ballet Biarritz Thierry MalandainGare du Midi23, avenue FochF-64200 BiarritzTél. : +33 5 59 24 67 19Fax : +33 5 59 24 75 [email protected]
Président Pierre DurandTrésorier Marc JanetSecrétaire Paul Barrière
ARTISTIQUEDirecteur / Chorégraphe Thierry Malandain
Maîtres de ballet Richard Coudray,Françoise Dubuc
Artistes chorégraphiques Véronique Aniorte, Camille Aublé,Giuseppe Chiavaro, Annalisa Cioffi,Frederik Deberdt, Gaël Domenger,Roberto Forléo, Cédric Godefroid,Mikel Irurzun del Castillo, Silvia Magalhaes, Arnaud Mahouy,Christopher Marney, Miguel Pla Boluda, Magali Praud,Rosa Royo, Nathalie Verspecht
Professeur invité Angélito Lozano
Pianistes Alberto Ribera, Miyuki Brickle, Corinne Vautrin
Responsable sensibilisationDominique Cordemans
ADMINISTRATIFAdministrateur Yves Kordian
Assistante administrative / Chargée de diffusion Françoise Gisbert
Chargée de communication Sabine Lamburu
Comptable principale Rhania Ennassiri
Accueil / Secrétariat Isabelle LarreDONOSTIA/SAN-SEBASTIÁN
Conseiller technique Filgi Claverie
Coordinatrice artistique Adriana Pous
Assistante administrative Sofia Alforja
Chorégraphe invité / Ballet Biarritz Junior Gaël Domenger
Artiste invité / Ballet Biarritz JuniorAsier Zabaleta
Danseuses / Ballet Biarritz JuniorIone Miren Aguirre, Judith Argomaniz,Victoria De La Fuente, Pauline Fabien,Noémie Garcia, Miren Gomez, Sara Hernandez, Irma Hoffrén,Séverine Lefèvre, Aurélie Luque,Anne-Sophie Placier, Gisela Riba
TECHNIQUEDirecteur de production / Concepteur Lumière Jean-Claude Asquié
Régisseur général Oswald Roose
Régisseur Lumière Frédéric Béars
Technicien Lumière Frédéric Eujol
Technicien Plateau Chloé Bréneur
Technicien Son Jacques Vicasiau
Techniciens Chauffeurs Jean Gardera, Anthony Mota
Costumière Véronique Murat
Régie costumes / Couturière Habilleuse Karine Prins
Responsable construction décorsMichel Pocholu
Techniciennes de surface Annie Alegria, Ghita Balouck
Attaché de presse Yves Mousset /MY Communications
NuméroDirecteur de la publication Thierry Malandain
Création graphique Jean-Charles Federico
Imprimeur Imprimerie SAI (Biarritz)
ISSN 1293-6693 - juillet 2002
www.balletbiarritz.com
CALENDRIER / AVRIL-MAI-JUIN 2006
REPRÉSENTATIONS EN FRANCEDI 02/04 Compiègne Les Créatures
MA 04/04 Noisy-le-Sec Les Créatures
ME 12/04 Nouaillé-Maupertuis Les Petits Riens Jeune public
ME 12/04 Nouaillé-Maupertuis Les Petits Riens / Don Juan
JE 04/05 Périgueux Les Petits Riens Jeune public
JE 04/05 Périgueux Les Petits Riens / Don Juan
ME 10/05 Enghien-les-Bains Les Petits Riens / Don Juan
VE 12/05 Reims Les Petits Riens Jeune public
SA 13/05 Reims Les Petits Riens / Don Juan
DI 14/05 Reims Les Petits Riens / Don Juan
ME 17/05 Nevers Les Créatures
VE 26/05 Paris Les Créatures
SA 27/05 Paris Les Créatures
DI 28/05 Paris Les Créatures
MA 30/05 Libourne Mozart à 2
REPRÉSENTATIONS TRANSFRONTALIÈRESME 05/04 Leioa Tximeleta Ballet Biarritz Junior
SA 22/04 Gijon Mozart Ballets
ME 26/04 Donostia/San-Sebastián Les Petits Riens
JE 27/04 Donostia/San-Sebastián Les Petits Riens
VE 28/04 Donostia/San-Sebastián Mozart Ballets
DI 07/05 Renteria Mozart Ballets
JE 08/06 Almeria Les Créatures
REPRÉSENTATIONS À L’ÉTRANGERSA 08/04 Ludwigsburg L’Après-midi d’un faune / La Mort du cygne / Les Créatures
DI 30/04 Pesaro La Mort du cygne
Le Cercle des mécènes de Ballet Biarritz apporte son soutien aux nouvelles productions, aux tournées internationales de prestige, aux projets à caractère évènementiel.
Les CréaturesChorégraphie Thierry MalandainMusique Ludwig Van Beethoven
Théâtre National de ChaillotVendredi 26 et samedi 27 mai à 20h30Dimanche 28 mai à 15h00Renseignements et réservations : tél. 01 53 65 30 00 – www.theatre-chaillot.frPour plus d’informations : tél. 05 59 24 67 19 – www.balletbiarritz.com