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PROCHAINE DATE DE TOMBÉE 24 NOVEMBRE, THÈME CONSOMMATION 100% De Yaoundé à Dolbeau Aussi inattendu que cela puisse l’ê- tre, la région du Lac-Saint-Jean connaît une immigration lente mais certaine d’immigrants originaires de l’Afrique sub-saharienne fran- çaise. L’histoire a commencé lorsqu’un entre- preneur forestier de la région, M. Richard, qui dirige la compagnie Aménagement MYR, a engagé un Ivoirien il y a une dizaine d’années. Depuis, les deux tiers de ses employés sont d’origine africaine. Il y a, de plus, une autre compagnie, Foresterie DML, dont les em- ployés proviennent majoritairement de la communauté africaine… (suite p.14) Voici la première édition de la chronique débat, François Gervais et Frédéric Jasmin s’affronteront via différents Agral interposés sur des sujets concernant l’agroalimentaire. Débat sur la souveraineté alimentaire La souveraineté alimentaire est un concept qui, fondamentalement, est simple : sur un territoire donné, on cultive des végétaux et élève des animaux afin de nourrir une popula- tion donnée qui vit sur le même territoire. Ainsi, on soutient une population en fonction des capacités du territoire sur lequel elle vit, simplissime n’est-ce pas? Évidemment, cela sous-entend énormément de choses. Appro- fondissons donc certains aspects. De l’impossibilité de faire pousser des bananes en Estrie Évidemment, je ne prône pas l’abstinence alimentaire pour tout ce qui est produit à l’extérieur. Je ne m’insurge pas contre la consommation de bananes, d’ananas, de ca- cao, de café (d’ailleurs, sans café, je ne donne pas cher de la peau de plusieurs). Ce que la souveraineté alimentaire devrait être, c’est un refus strict (oui, oui, je crois qu’un peu de chauvinisme alimentaire nous ferait du bien) des produits agricoles importés qui peuvent être cultivés ici. Ainsi, la viande, le lait (son cas à lui est déjà réglé en grande partie), les légumes et les fruits qu’on peut cultiver au Québec devraient être consommés ici, sans qu’un producteur extérieur puisse... (suite p.10) CONSEILLER LA DURABILITÉ L’ÎLE D’ANTICOSTI : UNE AIRE PROTÉGÉE? MAIS QUI EST MARIE-JOSÉE? LA LÉGENDE DE TI-PAUL Volume 40, numéro 3 - novembre 2008 P.24 P.27 P.28 P.29 GÉOGRAPHIE ÉDITION INTERNATIONAL Lisez l’Agral en couleur sur Internet : www.agetaac.ulaval.ca La mondialisation peut-elle réellement tenir debout?

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PROCHAINE DATE DE TOMBÉE 24 NOVEMBRE, THÈME CONSOMMATION

100%

De Yaoundé à Dolbeau

Aussi inattendu que cela puisse l’ê-tre, la région du Lac-Saint-Jean connaît une immigration lente mais certaine d’immigrants originaires de l’Afrique sub-saharienne fran-çaise. L’histoire a commencé lorsqu’un entre-preneur forestier de la région, M. Richard, qui dirige la compagnie Aménagement MYR, a engagé un Ivoirien il y a une dizaine d’années. Depuis, les deux tiers de ses employés sont d’origine africaine. Il y a, de plus, une autre compagnie, Foresterie DML, dont les em-ployés proviennent majoritairement de la communauté africaine… (suite p.14)

Voici la première édition de la chronique débat, François Gervais et Frédéric Jasmin s’affronteront via différents Agral interposés sur des sujets concernant

l’agroalimentaire.

Débat sur la souveraineté alimentaire

La souveraineté alimentaire est un concept qui, fondamentalement, est simple : sur un territoire donné, on cultive des végétaux et élève des animaux afin de nourrir une popula-tion donnée qui vit sur le même territoire. Ainsi, on soutient une population en fonction des capacités du territoire sur lequel elle vit, simplissime n’est-ce pas? Évidemment, cela sous-entend énormément de choses. Appro-fondissons donc certains aspects.

De l’impossibilité de faire pousser des bananes en Estrie

Évidemment, je ne prône pas l’abstinence alimentaire pour tout ce qui est produit à l’extérieur. Je ne m’insurge pas contre la consommation de bananes, d’ananas, de ca-cao, de café (d’ailleurs, sans café, je ne donne pas cher de la peau de plusieurs). Ce que la souveraineté alimentaire devrait être, c’est un refus strict (oui, oui, je crois qu’un peu de chauvinisme alimentaire nous ferait du bien) des produits agricoles importés qui peuvent être cultivés ici. Ainsi, la viande, le lait (son cas à lui est déjà réglé en grande partie), les légumes et les fruits qu’on peut cultiver au Québec devraient être consommés ici, sans qu’un producteur extérieur puisse... (suite p.10)

CONSEILLER LA DURABILITÉ

L’ÎLE D’ANTICOSTI : UNE AIRE

PROTÉGÉE?

MAIS QUI EST MARIE-JOSÉE?

LA LÉGENDE DE TI-PAUL

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Lisez l’Agral en couleur sur Internet : www.agetaac.ulaval.ca

La mondialisation peut-elle réellement tenir debout?

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Mot de l’Agral François Gervais, directeur général

Voilà! C’est fait. Dans un des pays les plus hétéroclites de ce monde, la population conservatrice s’est fait surpasser par « les autres » : les « real Americans[1] » ont été dépassés par les… non real Americans(?). Dans un pays où tout est possible, pour reprendre l’expression consa-crée, tout est effectivement possible. On y retrouve des membres de la sectaire organisation du Ku Klux Klan qui sont obsédés par l’idée de la pureté de la race blanche, on y retrouve des fanatiques religieux prêts à jurer (sur la Bible) que la Terre a 6 000 ans d’âge, on arrête des gens qui se sont mis en tête d’abattre une cen-taine de Noirs. Il est possible de rencontrer des gens qui jurent qu’ils tireront à vue sur n’importe qui prétendant leur enlever le droit inaliéna-ble du port d’une arme à feu en toute circonstance, y compris dans un hôpital. Il est également possible d’élire une gouverneure d’État qui ra-conte qu’elle s’y connaît en relations internationales puisqu’elle voit la Russie depuis l’Alaska. On y voit également des plombiers qui grimpent aux rideaux parce qu’un autre a dit que Barack Obama était un socialiste qui allait augmenter les taxes (si Barack Obama est socialiste, alors je suis un fondamentaliste communiste, si une telle chose existe). Certains trem-blent de terreur à l’idée qu’il soit musulman (ce qui est faux), qu’il com-plote avec les terroristes (ce qui est faux) ou pire, qu’il porte un deuxième nom diabolique : Hussein (ce qui est vrai, mais n’est pas diabolique). On y retrouve également des personnes malades qui sont incapables de se payer des soins de santé, mais qui défaillent à la simple idée de voter pour un Noir qui leur promet cependant l’accès aux soins médicaux. En cherchant un peu, on peut également trouver des gens qui sont réelle-ment convaincus que de tuer des Afghans et des Irakiens, ça les protège. Et des mères complètement folles enseignent à leurs filles que l’avorte-ment, c’est MAL et que si le bon Dieu a voulu qu’elles aient un enfant, bien viarge, c’est pas à elles de décider de ce qui se passe dans leur propre utérus, et puis que de toute façon, elles n’avaient qu’à ne pas croquer la pomme hors mariage. D’un autre côté [2], les États-Unis ont été la terre d’accueil de nombreu-ses personnes ou de groupes absolument géniaux : Alexandre Soljenit-syne, Steinbeck, Hemingway, Isaac Asimov, Joseph Heller, Charles Bu-kowski (bon, j’avoue qu’il ne nous donne pas un portrait très reluisant de l’endroit, mais la capacité à l’autocritique est également importante dans un pays, reste à voir si ladite critique est écoutée), Ray Bradbury, Arthur C. Clarke, Philip K. Dick, William Faulkner, Frank Herbert (que je n’aime pas tant), Nicolas Gurewitch (pbfcomics.com), Aldous Huxley, Fritz Leiber, H. P. Lovecraft, Edgar Allan Poe, Dan Simmons, Art Spie-gelman, Kim Stanley Robinson, The Doors, The Rolling Stones, Metalli-ca, Duke Ellington, Ray Charles, Louis Armstrong, CCR, Jimi Hendrix, Bob Marley, The Eagle, U2, Simon and Garfunkel, REM, Johnny Cash, Santana, Nirvana, Red hot chili pepper, Slipknot, Joan Jett, The Off-spring et System of a down. Ils ont produit des films comme E.T., The Good, the Bad and the Ugly, The Goodfellas, Taxi Driver, The Godfa-ther, It’s a wonderful life, Once upon a time in the west, Pulp Fiction, Citizen Kane et Blade Runner. J’arrête ici, parce que vous commenceriez à trouver mon énumération pas mal longue à lire. Tout cela pour dire que dans ce pays de contrastes où les ignares les plus profonds côtoient certains génies de notre époque, eh bien, ils ont élu un Noir. La première « personne de couleur » chef d’un État occidental. La première fois qu’un être humain peut accéder au poste suprême d’un gouvernement d’un pays non africain, tout en ayant la peau noire. La première fois que le chef du pôle économique, politique, culturel et mili-

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taire majeur de la planète n’est pas un blanc engraissé aux fri-tes McCain[3]. Je ne dirais pas qu’on ne lui a pas posé de bâ-tons dans les roues (des racistes et des imbéciles, il y en a à ne plus savoir quoi en faire), mais il a surpassé ces difficultés grâce à l’inconcevable quantité d’argent que ses bénévoles ont recueilli, et grâce à une population écœurée d’un George W. Bush d’une insupportable bêtise. Barack Obama ne changera pas le monde. Et les réformes qu’il apportera, autant à l’économie qu’à la fiscalité bancaire qu’au filet social états-uniens, seront sans doute moins profondes que ce à quoi beaucoup s’attendent. Mais au moins, c’est un petit pas dans la bonne direction. [1] Vous m’excuserez, il n’y a pas d’expression équivalente à « États-uniens » en anglais, c’est à croire qu’ils se considèrent vraiment comme l’unique Amérique, alors qu’en réalité il y a plus d’une cinquantaine de pays et territoires sur le continent américain. [2] Je vais ici faire semblant qu’il n’y a pas de progressistes extrémistes, si on peut dire, qui veulent cloner des humains, dont Jésus, ou qui veulent à tout prix surpasser la mort en étant congelé, puis décongelé plusieurs siècles plus tard. Je ferai également abstraction de ceux qui voient une théorie du complot à tous les coins de rue. J’ai envie d’une fin de texte inspirante et encourageante, pour tout dire. [3] Notons que Barack Obama mange peut-être, ou peut-être pas, des frites McCain, mais une chose est sûre, il a dévoré McCain.

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ÉDITION NOVEMBRE 2008 Mot de l'Agral Mot du doyen Chronique de l'OAQ Éditorial DOSSIER INTERNATIONAL Débat sur la souveraineté alimentaire Chronique du BIC De Yaoundé à Dolbeau Produits alcoolisés québécois à l’international Ressort International Des chèvres pour les femmes d’Isale Chronique 40e : Denise Dubé Conseiller la durabilité Être écologique au quotidien L’île d’Anticosti : une aire protégée? Mais qui est Marie-Josée? La légende de Ti-Paul Chronique socioculturelle L'Berger et ses moutons Les Marie-Nades Chronique hockey Zone Ludique Le courrier de la Rousse

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Mot du doyen Jean-Paul Laforest, doyen de la FSAA

J ’ e s s a ie toujours de voir le bon côté des choses. Malgré cela, je ne croyais pas un jour trouver un bon côté à l’ab-sence de som-meil causée par le décalage ho-raire. Eh bien, c’est fait!

J’ai enfin du temps pour écrire ce mot de l’Agral. D’ailleurs, l’inspiration pour-rait difficilement mieux se présenter à moi pour le thème « International » que devant l’ordinateur, à 4 h le matin, dans une chambre d’hôtel de Wuhan, en Chine. En novembre 2005, à la suite d’une initiative d’Agriculture et Agroali-mentaire Canada (AAC), se tenait à Ottawa le premier forum sino-canadien sur la recherche en agriculture. Plusieurs universités chinoises d’agriculture étaient représentées et toutes les fa-cultés d’agriculture et agroalimentaire canadiennes (il y en a huit) ainsi que les facultés de médecine vétérinaire (il y en avait quatre, mais maintenant il y en a cinq) se sont jointes aux discussions. Dans la plupart des cas, les universités d’agriculture chinoises offrent presque exclusivement des programmes de for-mation en agriculture et agroalimentaire. Plusieurs combinent aussi agriculture et foresterie. Ce sont souvent des universi-tés gigantesques selon nos critères. Ima-ginez la FSAA comptant plus de 25 000 étudiants, sur un campus d’au moins 1 km2. Eh bien, ça semble être la grande université agricole typique ici. Avec seulement 10 % des terres arables de la planète, la Chine doit supporter 20 % de la population du globe. Sur une bonne par-tie de son territoire, les pratiques agricoles restent rudimentaires. Les paysans sont toujours très pauvres, mais des efforts im-portants sont mis en œuvre pour au moins assurer la subsistance de ce milliard d’habi-tants des campagnes. Toutefois, les efforts actuels ne sont pas suffisants et la Chine mise beaucoup sur son agriculture. C’est une priorité de développement incontour-nable autant au niveau des politiques agrico-les et du soutien à la production et à la transformation qu’au niveau des investisse-

ments en formation et en recherche. Par exemple, pour les politiques agricoles, la Chine met actuellement en place une nou-velle politique de protection du territoire agricole qui n’est pas sans rappeler la politi-que québécoise équivalente. Entre 1996 et 2003, les superficies agricoles ont chuté de 130 à 123 millions d’hectares. Depuis 2003, le taux de chute s’est amoindri, mais un autre million a quand même été perdu. Ces terres agricoles ont principalement fait place à l’urbanisation ainsi qu’à tout ce qui en-

toure l’urbanisation (autoroutes, centrales énergétiques, aéroports, etc.). Dans la pro-vince du Yunnan, en se déplaçant entre deux villes sur des autoroutes neuves à trois voies, on pouvait observer les paysans qui travaillaient leurs petits lopins de terre avec des buffles ou à la main, comme leurs ancê-tres l’ont fait depuis des temps immémo-riaux. Méchant contraste! L’urbanisation n’est pas le seul problème. Les sols se dégradent rapidement. La transi-tion d’une agriculture traditionnelle très extensive vers une agriculture plus moderne ne s’est pas toujours faite en harmonie et les Chinois ont rapidement réalisé ce que nous

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avons mis plusieurs années à comprendre : le développement de l’agriculture doit se faire de façon durable. Donc, sans mettre de côté la volonté d’amélioration de la situation économique agricole, on doit aussi répondre aux exigences sociales et environnementales. En Chine, on préfère parler d’agriculture « circulaire », c’est-à-dire une agriculture qui essaie autant que possible de recréer les cy-cles écologiques de réutilisation des extrants du système. En plus de la pénurie des sols, il ne faut pas oublier la pénurie de l’eau, qui se

fait sentir sur une bonne partie du territoire chinois. Dans plusieurs régions, l’irrigation est essentielle pour obtenir une bonne producti-vité, mais l’eau et les technologies pour bien utiliser l’eau manquent souvent à l’appel. Dans un effort pour accroître la productivité, la Chine a commen-cé aussi à retourner la terre aux paysans. Un paysan qui possède sa terre et qui peut l’utiliser de la façon qu’il juge la plus profitable pour ses besoins risque de travail-ler plus fort pour augmenter la productivité. Évidemment, comme cela ne sera pas possible sans un encadrement technico-économique adéquat, les autorités chinoises veulent aussi mettre à la disposition des agriculteurs des conseillers qui pourront les aider dans leur cheminement. Contrai-rement aux facultés agricoles canadiennes qui connaissent tou-tes des baisses importantes de leurs effectifs étudiants, ceux des universités chinoises sont à la hausse, afin de préparer une

« armée » d’agronomes, de médecins vétéri-naires, d’ingénieurs ruraux, etc. qui contri-bueront à cette modernisation de l’agri-culture et ce, dans une optique de dévelop-pement durable. Depuis quelques années, on critique beau-coup l’arrivée sur nos marchés de denrées alimentaires en provenance de la Chine. Certains vont même jusqu’à prétendre que nous sommes inondés de produits chinois. Ces produits ne représentent toujours qu’une très faible part des produits de consommation retrouvés sur les tablettes de nos épiceries et ce n’est pas prêt de changer.

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Le mentorat : à garder en tête!

Depuis quelques années l’Ordre des agronomes du Québec perfectionne son programme de mentorat qui est offert à tous les nouveaux agronomes du Québec.

Qu’est-ce que c’est? Tout simplement, notre programme de mentorat vise à améliorer les chances de réussite du nouvel agronome face à son intégration professionnelle dans son milieu.

Qu’est-ce que ça veut dire au juste?? Difficile d’expliquer ce qu’est le mentorat sans tomber dans le jargon d’usage! Le rôle du mentor est plus complexe à exprimer que celui du coach… Tout le monde com-prend ce qu’est un coach : on fait appel à lui ou à elle quand on a une lacune à combler, qu’elle soit technique, scientifique ou autre. Son but? S’assurer que le client (oui, car normalement les services d’un coach, ça se paye!) ait assimilé les connaissances ou la pratique qui lui manquaient. Un but spécifi-que, un but atteint, un chèque signé, point final. Le mentorat? Ouille, l’équation n’est pas si simple! Le mentorat, c’est plutôt :

Un accompagnement du nouvel agronome dans son projet de développement profes-sionnel

Une façon de le guider pour qu’il puisse identifier ses

défis, évaluer ses options et prendre ses propres déci-sions

Un partage, de la part du men-tor, de son expérience et de son vécu professionnel

Les associations mentor-mentoré existent depuis toujours! Ces rapprochements se forment tous les jours, dans tous les mi-lieux, entre des gens de tous les âges, de façon informelle et sans trop qu’on s’en rende compte. Si vous creusez un tout petit peu, vous constaterez que vous avez déjà eu un mentor, ou que vous en avez été un pour quelqu’un, c’est certain! Les besoins de mentorat vont et viennent, sans être néces-sairement identifiés en tant que tel. Dans le meilleur des cas, on a dans notre entourage les gens d’expérience qu’il faut pour com-bler ce besoin tout naturellement. Mais justement, quand on n’a pas cette chance… Qu’est-ce qu’on fait? On sta-gne? On se décourage? On fait des erreurs qui auraient pu être facilement évitées? Oui, à moins de se trouver un mentor de façon active. Comble de chance pour les jeunes agronomes! L’OAQ vous offre cette occa-sion, justement!

Comment ça fonctionne? Le mentorat repose sur le savoir-être, c’est-à-dire sur les attitudes et sur les comporte-

ments du mentoré. C’est un accompagnement personnel, confidentiel, volontaire et sans rémunération, qui vise l’acquisition de l’au-tonomie et de la confiance en soi, entre au-tres. Il n’a pas d’objectifs facilement mesura-bles ni de fin évidente et définissable. Mis à part quelques balises et des suggestions d’é-léments à aborder lors des discussions, il n’y a pas de règles préétablies. La dyade (le mentor et le mentoré) décide d’elle-même comment la relation mentorale se déroulera, dépendant des besoins du mentoré. Le mentor, tel que proposé par l’OAQ, est une personne qui a une bonne expérience de vie professionnelle et qui désire partager ses expériences de façon gratuite; il ou elle est donc habituellement au mitan de sa vie. Il ou elle n’est pas un supérieur en position

d’autorité, ni un collègue, ni, nor-malement, une personne que l’on aura à côtoyer régulièrement dans

son milieu immédiat de travail. Le mentor aide le mentoré à trouver lui-même les solu-tions mais ne lui propose pas de réponses, exactement comme la fameuse expression : vaut mieux apprendre à quelqu’un à pêcher plutôt que de lui donner des poissons! Alors futurs-nouveaux-agronomes : n’hési-tez pas à prendre avantage de ce programme lorsque vous serez membres de l’OAQ. Ça en vaut la peine, parole d’ex… mentorée!

En fait, depuis trois ans, la Chine est un importateur net de produits agricoles. Elle achète plus de l’étranger qu’elle n’en vend. C’est particulièrement vrai pour le soya et les huiles végétales et l’importation des grains est à la hausse. La Chine se préoc-cupe donc beaucoup plus de réduire ce défi-cit commercial que de devenir une puissance mondiale à l’exportation. Il n’en reste pas moins que la Chine continuera à exporter plusieurs denrées, certaines pou-vant parfois entrer en compétition avec les productions locales. Toutefois, dans un cadre de commerce in-ternational actif, si on veut vendre à la

(Suite de la page 5) Chine, il faut aussi s’attendre à lui acheter des produits. Enfin, la Chine est aux prises avec un pro-blème de taille dont on parle peu : les pertes de production au champ ou post-récolte. Il est estimé que 50 % de la production agri-cole chinoise est perdue suite à l’action de

ravageurs (moisissures, insec-tes, rongeurs, etc.) ou encore à des problématiques de distri-bution ou d’utilisation. Ainsi, on m’indiquait que dans le Yunnan, près de 50 % des pommes de terre sont laissées au champ faute de pouvoir les distribuer ailleurs dans le pays (réseaux de distribution inexis-

tants ou embryonnaires) ou de pouvoir les transformer adéquatement pour les marchés

urbains en croissance (par exemple, le mar-ché de la frite pour les fast-foods de plus en plus nombreux dans toutes les villes chinoi-ses). Ce survol rapide permet de constater à quel point les défis sont grands. La Chine mise beaucoup sur les collaborations internatio-nales pour assurer un développement dura-ble de son agriculture. C’est pourquoi le ministère de l’Éducation et les universités chinoises entretiennent des liens de plus en plus étroits avec les universités du Canada et de plusieurs autres pays. La Chine mise aussi et surtout sur la formation universi-taire et la recherche pour relever les défis de son agriculture. Il serait peut-être bon que le Canada en fasse autant pour les siens. Bonne fin de journée

LE MENTOR AIDE LE MENTORÉ À TROUVER LUI-MÊME LES SOLUTIONS,

MAIS NE LUI EN PROPOSE PAS

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En juillet dernier, d’inten-ses négociations se sont déroulées au siège de l’Or-ganisation mon-diale du com-merce (OMC), à Genève. Les pays membres cher-

chaient à s’entendre sur vingt points portant sur le commerce international. Il s’en est fallu de peu pour que les 153 pays membres en viennent à un accord. Le principal point litigieux portait sur la diminution des tarifs douaniers sur les produits agricoles ainsi que sur la baisse des subventions agricoles. Bref, neuf jours de négociations pour rester au statu quo. Ce n’est pas sans rappeler l’échec du cycle de Doha lors de la conférence de Cancun, au Mexique, en 2003. Les négociations avaient également échoué sur la question agricole. Le cycle de Doha représente une ronde de négociations amorcées en 2001 dans la capitale du Qatar (Doha). Visant à libéraliser le commerce international, ce programme sous l’égide de l’OMC a pour but d’ouvrir les frontières des pays indus-trialisés aux produits agricoles des pays en développement.

Bref, un accord lors des discussions de l’été dernier aurait contraint le Canada à baisser les tarifs douaniers sur les productions régu-lées par la gestion de l’offre (les produits laitiers, les œufs et les poulets). Ces trois productions sont actuellement protégées par le système en place. Ainsi, l’ouverture des frontières aux produits étrangers oblige-rait le Canada à abandonner le système de contingentement, peu compétitif, pour se tourner vers le libre-échange. Le simple fait d’évoquer ce système de libéralisation des échanges soulève un malaise. En effet, ces trois productions sont parmi les plus renta-bles au Québec. D’ailleurs, la concurrence étrangère est déjà très féroce pour plusieurs autres productions, maraîchère et porcine par exemple. De plus, la gestion de l’offre vise à garantir aux agriculteurs des revenus stables et suffi-sants pour rentabiliser leur entreprise. Toute la production est obtenue localement. Dans ce contexte, aucune concurrence étrangère n’est possible puisque seul le marché inté-rieur approvisionne la population pour cer-tains aliments. Sur le plan environnemental, la gestion de l’offre ne peut que s’attirer des éloges. En plus de favoriser l’achat local, ce système garantit un avenir prometteur aux agri-

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culteurs d’ici. Le marché leur appartient en exclusivité, assurant du même coup l’essor de l’agriculture du Québec. D’ailleurs, il est essentiel pour une nation d’être en mesure de s’approvisionner en vivres sur une base régulière. Ainsi, il devient très risqué de dé-pendre d’autres pays pour assurer sa survie. Personne ne sait quand les approvisionne-ments vont cesser. Avec la crise alimentaire mondiale sévissant dans plusieurs pays, mieux vaut se préparer à toutes éventualités. Faut-il tendre vers la souveraineté alimen-taire? Ce principe n’est pas une utopie si nous nous donnons les moyens d’y parvenir. Cela passe par le soutien de notre agri-culture. Or, l’interventionnisme de l’État devient essentiel à la survie de l’agriculture québécoise en raison des contraintes climati-ques. Ce secteur est d’une importance pri-mordiale pour le développement du Qué-bec. Par ailleurs, l’agriculture du Québec peut difficilement être compétitive face à des pays bénéficiant d’un climat plus propice aux cultures et favorisant des rendements élevés. Les agriculteurs du Québec doivent se conformer à toute une série de normes environnementales très sévères. Beaucoup de produits importés vendus sur les tablettes des supermarchés ne répondent pas à ces normes. Pourtant, nous les consommons,

car ils sont moins chers et ce, malgré les coûts de transport. En plus de la pollution exces-sive inhérente à l’importation de ces aliments, les inégalités sociales sont énormes. Dans plusieurs pays, les travailleurs agricoles sont sous-payés et exploités à outrance par des propriétaires sans scrupule. Dans ces conditions, il devient très difficile pour les fermiers d’ici de faire face à cette concurrence déloyale. Vou-lons-nous vivre dans un monde guidé par le libre-échange et la mondialisation? La gestion de l’offre doit être préservée et améliorée afin de laisser la chance aux petits producteurs de brasser des affaires. Regardez les prix des produits équitables et appré-ciez la vraie valeur de ce que vous mangez.

ÉDITORIAL Négocions pour l’avenir Marc-Antoine Beaulieu, étudiant en agronomie et rédacteur en chef pour l’Agral

Attention! Lorsqu’il est écrit que la date de tombée est dans 3 jours, 0 jours, -2 jours, etc. Cela ne signifie pas que l’Agral sera distribué dans 3, 0 ou -2 jours. Cela signifie que nous voulons vos textes dans 3, 0 ou -2 jours. C’est la date de tombée des articles. Et non la date de distribution des journaux. Ainsi, contre toute attente, quand il est écrit 0 jours, c’est bien 0 jours qu’il vous reste pour nous envoyer vos textes. Évidemment, moyennant un chèque conséquent, nous sommes capables d’accepter des textes avec de légers retards, notez que c’est une chose exceptionnelle et que c’est bien parce que nous sommes conscients que notre Agral est génial et que tous veulent y participer que nous consentons à pertur-ber notre montage de cette façon.

Attention! Attention! Le CRAAQ offre des entrées gratuites aux évènements suivants: Colloque entrepreneur gestionnaire - 20 novembre 2008 Colloque en agroenvironnement - 27 novembre 2008 Colloque Énergies nouvelles - 12 mars 2009 Les perspectives agroalimentaires - 21 avril 2009 Passez à l’Agral (CMT-0116), nous pourrons vous y inscrire (le transport n’est malheureu-sement pas remboursé).

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Débat sur la souveraineté alimentaire François Gervais, étudiant en agronomie

compromettre l’autonomie alimentaire d’un pays. Voilà donc le critère à retenir : la po-pulation québécoise peut-elle se passer de sirop d’érable? Ce n’est qu’un délicieux pro-duit sucré : on peut alors décider d’exporter, si le cœur nous en dit. La population d’un pays en développement peut-elle se passer de bananes? Dans la mesure où ce fruit entre dans la plupart des plats cuisinés tradi-tionnellement et qu’il apporte beaucoup de nutriments autrement difficilement accessi-bles pour ces populations, c’est un produit important : donc, on met un frein et on s’assure que tous ont à manger avant d’aller faire plaisir aux papilles gustatives de plus riches humains (qui, eux, peuvent fort bien s’en passer) à l’autre bout de la terre. De la nécessité de l’autonomie de cha-

que pays Ce genre de gestion autonomiste (Mario Dumont, sors de ce clavier!), s’il était géné-ralisé partout dans le monde, permettrait aussi de prévenir des aberrations comme la crise alimentaire qui sévit présentement dans le monde. Parce que si la crise a ré-cemment atteint un sommet causé par la hausse du prix du pétrole qui a entraîné la hausse de la demande en maïs pour la fabri-cation d’éthanol qui a, en toute logique, entraîné une hausse du prix du maïs et des grains qui a, encore là en toute logique, em-pêché des millions de personnes[1] de s’a-cheter de la nourriture, il n’empêche, dis-je, que même en temps « normal » on parle de plus de 800 millions de personnes qui ont

de la difficulté à s’alimenter convenable-ment à chaque jour[2], même s’il y a

assez de nourriture pour nourrir tout le monde. Si chaque pays était capable de fournir de la nourriture

à sa population, sans passer par une sur-spécialisation de l’agriculture qui

entraîne nécessairement une dé-pendance aux marchés qui achè-tent ladite culture sur-spécialisée, les pays et leurs habitants, forts

d’une bouffe locale, n’auraient pas à se soucier des énergivores États-

Uniens (ou toute population d’un autre empire déguisé) incapables de gérer leur consommation gargantuesque. Chaque pays produisant de la nourriture pour sa popula-tion, les tergiversations économiques qui ne les concernent pas ne les affecteraient pas non plus. Or, c’est précisément le contraire qui se passe. Nous sommes dépendants

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d’un marché qui n’avantage que les gros joueurs et les producteurs en viennent à vendre leurs grains à de grosses compagnies d’exportation alors même que leurs voisins manifestent violemment pour avoir le droit de croquer une tranche de pain, ou une tor-tilla. Et tout cela parce que le premier peut payer un peu plus cher la marchandise (et donc le producteur peut espérer se retrouver au-dessus de la mêlée et continuer à man-ger), alors que ses voisins, moins pourvus, ne peuvent allonger autant d’argent pour manger (et donc le producteur se retrouve-rait enfoncé jusqu’aux oreilles lui aussi). Mais tout cela n’arriverait pas si la nourriture était produite en fonction des voisins et non des acheteurs internationaux qui imposent leurs prix non négociables parce qu’ils sont les seuls à posséder les infrastructures pour l’exportation.

De l’importance du raccourcissement des chaînes de transport

Les coûts du carburant étant en hausse continuelle (malgré un léger recul comparé aux prix de cet été) et ne pouvant faire au-trement que d’augmenter continuellement (on en consomme toujours plus, les réserves s’épuisent et les énergies renouvelables ne sont pas encore sur le marché de manière convaincante – à quand un tracteur à l’hy-drogène?), on se retrouvera bientôt à payer de plus en plus cher pour les mêmes pro-duits (à quand une relocalisation d’usine partant de Chine pour aller s’installer au Mexique plus près des centres de consom-mation?). Devant cet état de fait, les grandes compagnies tenteront d’éponger les frais supplémentaires en faisant des pressions sur les salaires des employés (souvent déjà ané-miques) et sur les pratiques culturales, afin de hausser le moins possible le prix de vente, afin de rester concurrentielles face aux autres multinationales qui feront de même. Et si on ne considère que le strict point de vue énergétique, il faut tout de même ad-mettre que d’exporter des petits pois de par le monde pour qu’on les fasse bouillir afin de les manger, ça représente une sacrée somme d’énergie simplement pour quelques repas. Dans ce contexte, est-il vraiment jus-tifié de consommer un produit importé moins cher qui nécessite une somme colos-sale d’énergie brûlée dans le transport, face à

(Suite page 11)

La souveraineté alimentaire est un concept qui, fondamentalement, est simple : sur un territoire donné, on cultive des végé-taux et élève des animaux afin de nourrir une population donnée qui vit sur le même territoire. Ainsi, on soutient une population en fonction des capacités du territoire sur lequel elle vit, simplissime n’est-ce pas? Évi-demment, cela sous-entend énormément de choses. Approfondissons donc certains aspects.

De l’impossibilité de faire pousser des bananes en Estrie

Évidemment, je ne prône pas l’abstinence alimentaire pour tout ce qui est produit à l’extérieur. Je ne m’insurge pas contre la consommation de bananes, d’ananas, de cacao, de café (d’ailleurs, sans café, je ne donne pas cher de la peau de plusieurs). Ce que la souveraineté alimentaire devrait être, c’est un refus strict (oui, oui, je crois qu’un peu de chauvinisme alimentaire nous ferait du bien) des produits agricoles importés qui peuvent être cultivés ici. Ainsi, la viande, le lait (son cas à lui est déjà réglé en grande partie), les légumes et les fruits qu’on peut cultiver au Québec devraient être consom-més ici, sans qu’un producteur extérieur puisse venir s’interposer avec son offre im-possible à égaler (plus souvent qu’autrement parce que les employés sont sous-payés – la Californie et ses travailleurs mexicains – ou grâce aux contrôles moins sévères ou aux pesticides homologués). Évidemment, cer-tains prix augmenteraient peut-être, mais les lois du marché (tellement chères au par-tisans de la mondialisation) entre-raient quand même en jeu, seule-ment là, la compétition se passe-rait entre joueurs du même cali-bre qui ont à répondre aux mê-mes restrictions, contrôles et autres réalités du Québec qui ne sont pas les mêmes que ceux des autres pays. Notons finalement que les pro-duits spéciaux, de niche ou impossible à cultiver, à récolter ou à élever ailleurs que dans certains endroits pourraient aisément franchir les frontières et les kilomètres. Étant des produits qui ne peuvent être com-parés à des produits locaux, apportant éga-lement un juteux profit lors de la vente, et n’étant pas indispensables à la survie de quiconque, ils pourraient être exportés, sans

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un produit un peu plus cher qui vient de la région? Et quand on considère que les transports sont une des sources majeures (avec l’agriculture!) de la pollution, il me semble qu’une petite gêne dans les trans-ports excessifs et injustifiés ne pourrait pas faire de tort.

De la représentativité du coût Découlant du paragraphe précédant, on peut également s’interroger sur la réelle valeur de ce que l’on achète. Les réseaux équitables ont pour mission d’apporter la juste part des revenus aux agriculteurs, mais la très vaste majorité des produits qu’on achète d’ailleurs n’ont pas cette certification et sont moins cher. De là : ce qu’on paie est-il vraiment représentatif du travail que le produit représente? Assurément pas. Dans le plus meilleur pays du monde, qu’on pour-rait croire épris de justice sociale, on n’est même pas foutu d’acheter des aliments ou des objets et de payer correctement les gens qui les ont produits. Les producteurs du coin vendent leurs produits afin de bénéfi-cier d’une rémunération honnête (qui n’ap-

(Suite de la page 10) proche jamais les salaires des membres du conseil d’administration d’une multinatio-nale), le tout garanti par des lois dont nous connaissons la substance et les moyens d’application. Tandis que les ouvriers des pays en développement, face à un chômage menant à la mendicité, face à une absence de filet social, face à des conditions de vie difficiles, doivent impérativement se trouver du travail, fut-il de l’esclavagisme déguisé. Les grandes compagnies d’exportation et d’importation ont alors le beau jeu de four-nir du « travail » à ces gens, tout en mainte-nant leurs salaires tellement bas qu’il leur est impossible de tenter de s’en sortir en inves-tissant pour la création d’une petite entre-prise locale qui injecterait pourtant de l’ar-gent directement dans la communauté, plu-tôt que par le biais de salaires étiolés qui suffisent tout juste à la survie.

En bref, dans un monde parfait Dans un monde parfait, les gens, conscienti-sés de toutes les réalités qu’impliquent leurs choix alimentaires, choisiraient des aliments locaux et s’offriraient le luxe de produits importés qui n’entreraient pas en contradic-

11 tion avec la souveraineté alimentaire des pays desquels ils proviennent, assurant donc aux populations une quantité suffisante de nourriture afin que des spéculations bour-sières ne viennent pas faire fondre leur pou-voir d’achat au point de ne plus pouvoir manger. En créant deux catégories, les pro-duits de luxe et les produits de base, en s’as-surant que le premier puisse être exporté rapidement et sans trop de contraintes, et que le deuxième soit en quantité suffisante dans chaque pays, on réduirait d’autant la pollution et les coûts d’énergie reliés au transport inutile, tout en maximisant les profits des produits luxueux, sans pour au-tant compromettre l’accès à la nourriture. Également, en produisant en fonction des capacités de la terre, influencées par le cli-mat, on s’assure que les générations futures ne vivront pas dans un enfer chimique sous prétexte que leurs aïeux voulaient trop, tou-jours, tout le temps, en toute saison. Sources 1-www.fao.org/docrep/010/ai470f/ai470f03.htm 2-ftp://ftp.fao.org/docrep/fao/009/a0750f/a0750f00.pdf

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OFFRE DE COURS

MULTIPLICATION DES VÉGÉTAUX PLG-2302

À la session d’hiver 2009, le Département de phytologie offrira le cours de « Multiplication des végétaux » dans une nouvelle formule avec travaux pratiques. Le cours et les laboratoires aborderont les questions relatives aux semis (arbres, arbustes, fleurs annuelles, stratification, etc.), le bouturage (plantes ligneuses, plantes vertes), la culture in vitro, le greffage et le marcottage aérien. Le cours sera offert sous condition d’avoir un minimum de 12 inscriptions, à cause des frais inhérents au recrute-ment des spécialistes et des frais de serres et d’outils. Nous vous invitons à vous inscrire au cours le plus tôt possible. Prenez note aussi que le cours ne sera pas nécessairement offert à l’hiver 2010. Voici l’horaire du cours : Théorie : Lundi de 8 h 30 à 10 h 20 Travaux pratiques : Lundi de 12 h 30 à 14 h 20 (s’il y avait plus de 20 inscriptions, il pourrait y avoir une deuxième séance de travaux pratiques, les lundis de 14 h 30 à 16 h 20). Pour toute information supplémentaire, communiquez avec le Département de phytologie à l’adresse suivante : [email protected]

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Voyager, le rêve de plusieurs qui s’arrête tristement lorsqu’on parle de finan-ces personnelles. Voyager à petit budget est possible. Mais comment? Voici quelques conseils :

Pour se transporter…

On n’y pense pas souvent, mais il y des alternatives à l’avion pour se rendre à desti-nation (pour ce qui est de l’Amérique du Nord). Il est possible d’utiliser des trans-ports terrestres tels que le train et l’autobus. Cela vous permettra de voir un peu de pays en chemin. Le train est plus cher que l’auto-bus et un peu plus lent, mais il est plus confortable et permet de voir des paysages plus sauvages. Avec le train, il est préférable de réserver un billet à l’avance pour trouver un meilleur tarif.

Si une région que vous souhaitez visiter n’est accessible que par automobile, une option serait de louer une voiture. Ce choix est le plus coûteux. Il ne faut pas oublier de

se munir d’un permis de conduire interna-tional (pas nécessaire aux Etats-Unis) dispo-nible au bureau du CAA. Si l’aventure vous intéresse, nous vous proposons aussi le vélo… Quoi de mieux pour sentir le temps qui passe que de le pédaler… Sinon, vous pouvez demander à notre bon ami Internet de vous trouver un chauffeur pour vous rendre à destination. Peu importe le moyen de transport, il est mieux de s’informer et de comparer les prix avant de partir.

Pour passer la nuit… Il est possi-ble d’avoir un héberge-ment conve-nable au centre-vi l le sans payer une fortune. Les auberges de jeunesse offrent cette possibilité. On peut se référer au réseau Hostelling International qui compte des auberges dans la plupart des pays. Il est toutefois préférable de réserver à l’avance puisque durant la saison haute, ce type d’hé-

bergement est très populaire. Il est bien de choisir des hôtels qui sont recom-mandés par un guide tel que le Lonely Planet ou le Routard afin de s’assurer que l’hôtel est sécuritaire. Pourquoi ne pas dormir chez « l’habitant » ? Grâce au site couchsur-fing.com, des voyageurs peuvent entrer en contact avec des « locaux » qui ac-ceptent d’héberger des touristes. Cette option est intéressante, car en plus de ne pas avoir à payer un hôtel, vous dé-couvrez la vie des gens de la place.

Si vous aimez le plein air, il faut vérifier s’il existe un camping près de l’endroit visité. En l’absence de logement à prix raisonna-ble, il arrive que ce soit l’option la moins

coûteuse. Si vous visitez un lieu à proximité d’une petite communauté, informez-vous si elle accepte que les touristes installent une tente sur les espaces verts. Dans ce cas, il est fort probable que vous ne payiez rien. Les voyages peuvent se réduire à une simple ques-tion d’organi-sation des priorités. Si vous n’avez qu’un très petit budget, on parie que votre séjour sera tout aussi enrichissant… sinon même plus… Liens utiles : Il existe une quantité incroyable de sites Internet pour l’achat de billets d’avion pas cher, il suffit de chercher un peu… Pour ceux qui veulent dormir sur des di-vans : www.couchsurfing.com

Pour ceux qui veulent se mettre les mains dans la terre : www.wwoof.ca/canada/content/start.html Les babillards de covoiturage de l’université peuvent être utiles Covoiturage et distance en dehors du Qué-bec : www.covoiturage.ca Kijiji on ne sait jamais: www.kijiji.ca/?ChangeLocation=Y Et bien plus… il ne suffit que de fouiner un peu!

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Parcourir le monde sans limites… à son budget Benoît Cormier, étudiant en sciences de la consommation et membre du BIC

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De Yaoundé à Dolbeau Louis Gauthier, étudiant en foresterie

Premièrement, ces travailleurs sont, plus souvent qu’autre-ment, éduqués. Cependant, leurs qualifications ne sont malheu-reusement pas souvent recon-

nues par les em-ployeurs canadiens. Les Québécois de la communauté noire (188 000 personnes) seraient vraisemblable-ment aussi éduqués que les autres (18 % de ces gens ont des diplô-mes universitaires), mais seraient rémuné-

rés 28 % moins cher et seraient deux fois plus touchés par le chômage (13,5 %) selon le ministère québécois de l’Immigration et des Communautés culturelles. C’est ce qui les pousserait à venir travailler au Lac-Saint-Jean. Pour la plupart, c’est un travail qu’ils trou-vent très exigeant et ils affirment qu’ils le font pour la paie. Ils sont payés au rende-ment, soit 500 $ par hectare. Un bon

travailleur ayant quelques mois d’expérience peut faire jusqu’à 2000 $ par semaine. Cependant, les débuts peuvent être financière-ment plus diffici-les. L’équipe-ment, qui coûte jusqu’à 2000 $, est acheté par l’em-ployé. D’un autre côté, pour l’entreprise, ces travail-leurs valent leur pesant d’or. M. Richard af-firme que ces travail-

leurs sont très endurants et que plus de 80 % d’entre eux n’abandonnent pas avant la fin de l’été, tandis que chez les Québécois, c’est 10 %. L’entrepreneur affirme que c’est un travail dédaigné par les Québécois, qui le trouvent trop exigeant. « When you can get out, you get out en @$%*£€ » affirme M. Richard. Comparé à ce que l’on pourrait croire, les employés se disent mieux là-bas qu’à Mon-tréal. Il serait vraisemblablement difficile

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d’avoir un emploi lucratif à Montréal. Cer-tains se sentent un peu comme dans leur village africain, où les gens s’arrêtent pour se parler. « À Montréal, ton voisin pourrait mourir que tu ne le saurais jamais » affirme un Camerounais. Pour ce qui est du racisme ou de la xénophobie des Québécois vivant en région, c’est apparemment une idée véhi-culée par les gens de Montréal. L’un d’eux affirme avoir travaillé dans le télémarketing

à Montréal et avoir changé d’emploi après s’être fait dire à plusieurs reprises de retour-ner en Afrique. Il affirme également songer à déménager pour de bon à Dolbeau avec sa famille parce qu’il n’y a pas de gangs de rue. Il paraît que les habitants de Dolbeau res-tent tout de même surpris de voir des immi-grants, chose compréhensible pour cette petite ville éloignée des grands centres. Les employés affirment tout de même avoir certains désagréments. Par exemple, il y a plus de moustiques qu’à Montréal. Leur plus g r a n d e p h o b i e e s t l e s « serpents » (inoffensives couleuvres). De plus, les travailleurs restent loin de leur femme et ne prennent pas congé les fins de semaine, afin d’amasser le plus d’argent pos-sible.

Aussi inattendu que cela puisse l’être, la région du Lac-Saint-Jean connaît une immigration lente mais certaine d’immi-grants originaires de l’Afrique sub-saharienne française. L’histoire a commencé l o r s q u ’ u n entrepreneur forestier de la région, M. Richard, qui dirige la c o m p ag n i e A m é n a g e -ment MYR, a engagé un Ivoirien il y a une dizaine d’années. Depuis, les deux tiers de ses employés sont d’origine africaine. Il y a, de plus, une autre compagnie, Foresterie DML, dont les employés proviennent majo-ritairement de la communauté africaine.

La compagnie Aménagement MYR est une petite PME du Lac-Saint-Jean sous-contractante d’Abitibi-Bowater. Elle effec-tue de l’éclaircie pré-commerciale dans le secteur Banc de Sable de la forêt publique à 90 km au nord de Dolbeau. Le tra-vail réalisé par les employés consiste à enlever les petits arbres feuillus tels le bouleau et le peuplier pour permettre aux épinettes et aux sapins de pousser sans compétition. Les arbres ainsi protégés pourront être récoltés dans 30 à 40 ans. Sans le travail d’éclair-cie, ces arbres pourraient pren-dre jusqu’au dou-ble de ce temps pour atteindre la maturité. Deux questions me viennent à l’esprit : qu’est-ce que ces Africains peuvent bien être allés faire à Dolbeau et pourquoi un entrepreneur québécois œuvrant dans un secteur en crise (en 2008, 10 % des 100 000 travailleurs du milieu forestier auraient per-du leur emploi) aurait-il pris la peine d’aller chercher des travailleurs étrangers?

En première mondiale, voici le premier texte d’un étudiant de foresterie à paraître dans l’Agral, un journal anciennement canton-né à l’unique FSAA. Dans l’opti-que d’encourager les discussions et l’acquisition de connaissances entre facultés et entre program-mes, l’équipe de l’Agral encou-rage les étudiants de foresterie et de géographie à participer au contenu de ce journal multi-facultaire. Et bravo à Louis Gau-thier qui brise vaillamment la glace et qui assurera la liaison officielle entre la FFG et la FSAA!

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Produits alcoolisés québécois à l’international Nathalie Fournier, étudiante en agronomie

températures de -8 oC à -15 oC. Une fois récoltées, les pommes gelées sont pressées et le jus sera fermenté à basse température durant huit mois. Ces deux produits ont remporté plu-sieurs prix et distinctions. Au cours des deux dernières années seulement, Neige a récolté huit médailles dont quatre d’or respectivement au Concours Mondial Bruxelles, à la Coupe des Nations de Québec, au Finger Lakes International Wine Competition et au Ottawa Wine & Food Show. Durant la même période, Frimas s’est aussi mérité sept médailles dont l’or aux Vinalies Internationales, au All Canadian Wine Championships, au Finger Lakes International Wine Competition et la grande médaille d’or au Mondial du cidre de glace du Québec. À noter que Neige, Frimas et les autres pro-duits de l’entreprise sont en vente à la cidre-rie, au Marché Jean-Talon à Montréal, au Marché du Vieux-Port à Québec, dans cer-taines SAQ ainsi qu’ailleurs au Canada et dans d’autres pays.

Vignoble l’Isle de Bacchus Le Vignoble l’Isle de Bacchus, propriété de M. Donald Bouchard, tire son nom de l’ancienne appella-tion donnée à l’île d’Orléans, lieu de production du vignoble, par Jacques Cartier en 1535. Dès 1982, la famille productrice plante les

premières vignes sur le site. L’emplacement près du fleuve et l’o-rientation sud-ouest du vignoble lui confè-rent un microclimat. Celui-ci offre une période sans gel qui permet une bonne maturité de la ven-dange. Toutes les installations pour la fabrication du vin sont aussi situées sur l’île d’Orléans, à Saint-Pierre, à même les fondations de la maison. Le caveau à vin est situé dans le sous-sol de la maison. Il est possible d’y

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déguster les vins et d’en apprendre un peu plus sur la viticulture au Québec. Le site Internet présente trois des vins éla-borés au vignoble qui sont des vins d’assem-

b l a g e . 1535, un vin blanc sec dont le nom r a p p e l l e l’année de d é c o u -verte de

l’île par Cartier, Le Village des Entre-Côtes, un vin rouge sec dont le nom désigne l’an-cien nom du village de Saint-Pierre, et Le Saint-Pierre, un vin rosé sec identifié au nom du village où se situe le vignoble. Ce dernier a d’ailleurs gagné la médaille d’or au concours international de la Coupe des Na-tions du Festival de la gastronomie de Qué-bec en 2001. À noter que le Club Phyto-Sol se rend depuis quelques années aider à la ré-colte du raisin pour ce vignoble. L’activité a connu un grand succès cette année, le 5 octobre dernier. L’activité aura sûrement encore lieu l’an prochain. Avis aux intéres-sés. Le Vignoble de l’Isle de Bacchus offre aussi le gîte. Pour plus de renseignements :

www.cidredeglace.com www.isledebacchus.com

Élyse Lambert, sommelière et am-bassadrice du Salon des vins et spiritueux de Montréal, a dit que ce salon « nous donne une formidable occasion de partir à l’aven-ture… sans valise ni billet d’avion! On peut y faire un véritable tour du monde viticole, découvrir et déguster des produits uniques, refaire le plein de bonnes bouteilles et, bien sûr, multiplier les rencontres extraordinaires avec les vignerons et les producteurs. » Bien sûr, il y a des produits de plusieurs pays qui sont vendus au Québec, mais il y a aussi des produits québécois qui se démar-quent à l’étranger. Voici deux entreprises que j’ai découvertes depuis mon arrivée à la Faculté. Deux entreprises de chez nous, québécoises, qui ont su se démarquer et qui voient, aujourd’hui, leurs produits reconnus et consommés à l’extérieur de la province et même du pays.

La Face Cachée de la Pomme

La Face Cachée de la Pomme est une entre-prise située à Hemming-ford, en Montérégie, dans le sud de la province. Cette entreprise mise sur pied par

François Pouliot est en fait une ci-drerie. Dès 1994, M. Pouliot élabore les premiers cidres de glace de l’en-treprise. Au fil des années, l’entre-prise prend de l’expansion et se perfectionne. Les cidres de pommes élaborés par l’entreprise sont le résultat de deux procédés naturels : la cryoconcentra-tion et la cryoextraction. Neige et Frimas sont probablement les deux produits les plus connus de l’entreprise. Le premier est issu d’une cryoconcentration. Les pommes mûres sont récoltées l’au-tomne, conservées au froid et pressées avant Noël. Ensuite, le jus est laissé dehors au gré des variations de climat. Pendant six semaines, l’eau qui gèle se sépare du sucre et ce dernier est récolté par gravité, puis il commence sa fermentation à basse tempé-rature pour une période de six ou sept mois. Frimas est plutôt issu d’une cryoextraction. Les fruits restent accrochés aux arbres jus-qu’au cœur de l’hiver où ils sont soumis aux variations de température. L’eau gelée se sépare alors du sucre à l’intérieur des fruits, qui sont récoltés à la main en janvier à des

Tu es assoiffé d’alcool et tu désires fêter le résultat des élections états-uniennes? Prends part à la Barack Obama afin de laisser aller ta fibre nationaliste : il y aura de la bière des États-Unis (faible en alcool) et nous chanterons l’hymne national de ce pays! Fort à parier que Barack Obama sera présent pour l’occa-sion de la Barack Obama. Également, nous aurons à répéter «Yes, we can!» à chaque phrase du discours du prochain président. Ne manquez donc pas la soirée du 13 novembre 2008. Les profits de cette soirée iront à BraSta et au comité des finissants.

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Ressort International Sam Chauvette, étudiant en agronomie À mesure que la planète refoule au lavage, la discussion entre les nations de-viendra de plus en plus nécessaire. Les échanges, parfois inévitables, sont souvent bénéfiques, mais aussi parfois moins profi-tables. Notre interdépendance s’accroîtra à mesure que cette internationalisation va s’effectuer; en acceptant de profiter de prix ridiculement bas pour certains produits, acceptons-nous inconsciemment de voir cette industrie s’éclipser de notre paysage? Devrions-nous continuer d’accorder le mo-nopole de l’attention à la rentabilité? Plu-sieurs diront inévitablement que oui. Per-sonnellement, j’en doute. Pour que le déve-loppement de l’humanité soit durable, il nous faudra à coup sûr repenser les concepts de rentabilité en y incluant des notions d’équilibre écologique et d’équité sociale. La souveraineté législative des peu-ples en prend souvent pour son rhume lors des négociations en cours sur la scène inter-nationale. Un des buts principaux des orga-nisations internationales de négociation et de financement économique est de faciliter les échanges, mais elles ne prennent pas encore en compte les effets sur la viabilité des activités à l’échelle locale et, malheureu-sement, nous limitent à l’intérieur d’idéaux à courts termes. Le FMI prévoit (ou reconnaît) maintenant que l’année 2009 en sera probablement une de récession dans la plupart des pays déve-loppés, à l’exception du Canada qui devrait se maintenir avec une faible croissance du PIB de 0,3 %1. Une des raisons majeures pourrait être notre meilleur encadrement du système financier, plus particulièrement par la limitation au crédit non sécurisé. Le même rapport prévoit que les pays émergents comme la Chine et l’Inde continueront leur montée économique de façon très vigou-reuse… On y discute aussi du fait que, si la situation demeure, la Chine sera le pays le plus pollueur d’ici douze ans. « Le 4 novembre au soir, …votez pour moé! » disait le sage Jean Chrétien en 1993. Eh bien, cette année encore, cette date mar-quera notre imaginaire collectif. Ce fut celle de l’élection de Barak Obama. Le monde a pris un grand respire; enfin, la fin de cette dynastie Bush un peu trop près de l’indus-trie militaire et de l’impérialisme pétrolier. Je m’avoue assez heureux de savoir que ce ne sera pas un Real Maverick qui aura le doigt sur le gros bouton rouge.

On nous parle des risques d’une réouver-ture de l’ALÉNA, mais, de mon côté, j’ai entendu d’intéressantes analyses. Des mesu-res seraient prises pour relancer ou sé-curiser les emplois en régions aux États-Unis et pour amélio-rer les normes nord-américaines. On peut espérer que cela dé-teigne sur notre cher gouvernement cana-dien. Utopiste? Pas tant que ça. Stephen Harper a déjà montré des signes d’ouver-ture face à l’environnement. Il nous a juste-ment récemment confié à Radio-Canada : « [...]le nouveau président (Obama) a expri-mé le désir de participer pleinement aux efforts mondiaux de régler les problèmes des gaz à effet de serre. Et pour nous, c'est un changement important. Comme je l'ai dit à plusieurs reprises, c'est presque essentiel

pour nous, au Canada, de gérer ce problème en collaboration avec les États-Unis parce que nous avons une économie partagée, un continent partagé. Nous avons besoin d'un partenaire dans les dossiers environnemen-taux pour faire de vrais progrès. »

On peut être positif et voir ça comme un signe d’évolution de M. Harper. On peut aussi être plus plate et se dire que ce pre-mier ministre mange intensément dans la main du président améri-cain… Je conclus avec un vœu : que cette crise causée par la spécula-tion et l’économie virtuelle déré-glementée aide les gens à faire des choix plus durables pour une économie éthique et constructive

sur leur planète bleue et verte. 1 . w w w . l e s a f f a i r e s . c o m / a r t i c l e / 0 /economie/2008-11-06/485343/fmi--la-reteacutecession--sauf-dans-les-pays-eteacutemergents-.fr.html w w w . r a d i o - c a n a d a . c a / n o u v e l l e s /Economie-Affaires/2008/11/06/006-Harperexemplecanada.shtml

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Des chèvres pour les femmes d’Isale Geneviève Laroche, étudiante à la maîtrise en agroforesterie

Quitter la ville pour les montagnes et le milieu rural. Voilà ce que j’attendais de-puis mon arrivée au Burundi. C’est l’Asso-ciation pour la Défense des Droits des Femmes (ADDF) qui me permet cette pre-mière escapade hors de la capitale. Accom-pagnant la directrice de l’organisme, Mireille Niyonzima, je pars à la découverte d’un projet novateur en agriculture dans la région de Bujumbura rural. Récit d’une aventure d’un jour au cœur de l’agriculture burun-daise. Nous partons dans la matinée pour franchir les quelques 2 000 mètres de dénivellation qui séparent Bujumbura des collines envi-ronnantes. Sur les routes tortueuses, nous croisons des vélos qui descendent les pentes à toute vitesse, chargés de bananes, de po-ches de manioc ou de briques. Assez im-pressionnant, mais pas autant que d’aperce-

voir, au détour d’un virage en tête d’épingle, quatre hommes sur leurs vélos qui montent l’interminable côte à une vitesse frôlant les 50 km/h… bien accrochés à l’arrière d’un camion de marchandises! Entre la sécurité routière et l’efficacité, ici le choix ne se pose même pas!

Un concept qui fait des petits Au fil du trajet et des montagnes qui mono-polisent toute mon attention visuelle (les paysages sont à couper le souffle, la route sinueuse parsemée de petites maisons ju-chées au creux des collines, entourées de bananiers), Mme Niyonzima en profite pour me renseigner sur l’objet de notre visite dans la région. Dans quelques minutes,

nous distribuerons des chèvres de race alpine à des paysannes des collines de Bujumbura ru-ral, dans le cadre d’un projet agro-pastoral financé par la Norvège. Ce projet, mené dans le cadre des activités de l’ADDF pour l’alphabétisation et la création d’activités généra-trices de revenus en milieu rural, consiste au démarrage d’une chaîne de solidarité com-munautaire (CSC). La chaîne de solidarité démarre d’abord avec la volonté des femmes d’une commune de générer davantage de revenus à partir de leurs activités agrico-les. Une fois réunies en classes de 30 partici-pantes, celles-ci entreprennent une forma-

tion intensive d’al-phabétisation d’une durée de six mois au cours de laquelle une foule de sujets sont abordés, allant de la santé à l’agriculture. Suite à la formation, des activités post-alphabétisation sont prévues pour renfor-cer les connaissan-ces. C’est à ce mo-ment que des activi-tés génératrices de revenus, comme la CSC avec les chè-vres, sont mises en route.

Les chèvres, par l’apport de leur fumier, permettront d’augmenter la fertilité des sols et ainsi d’accroître les rendements et les revenus tirés du travail de la terre. Lorsque les chèvres auront mis bas et que les petits auront été sevrés, les mères primipares seront données à un autre ménage préala-blement sélectionné par les gens de la com-mune. À leur tour, ces familles devront cé-der les mères lorsqu’elles auront eu d’autres chevreaux. C’est ainsi, petit à petit, que la chaîne se construit, et que les ménages arri-vent à améliorer leurs terres et leurs cultu-res. L’intégration agro-pastorale a aussi une fonction bien précise : celle d’augmenter les

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rendements des cultures en garantissant un apport de fumier par la présence des ani-maux. Les chèvres étant faciles à nourrir, on n’exige pas des exploitations familiales qu’elles possèdent une certaine superficie minimale de terres. Par contre, afin de gérer adéquatement cette source d’éléments fertili-sants, et surtout d’en contrôler la valorisa-tion spatiale et temporelle dans les champs, l’ADDF exige que les chèvres soient mainte-nues en stabulation permanente. De plus, les femmes reçoivent d’un agronome une for-mation spécifique sur le compostage des fumiers. Même si la technique de compos-tage était connue auparavant, la formation est nécessaire pour aiguiser les connaissan-ces et donner une meilleure base aux fem-mes. Jusqu'à maintenant, 1 100 femmes ont suivi les formations et reçu directement des chè-

(Suite page 19)

Collines et paysage agricole de la région de Bujumbura rural.

La chaîne de solidarité démarre d’abord avec la volonté des femmes d’une commune de générer davantage de

revenus à partir de leurs activités agricoles.

Les chèvres, par l’apport de leur fumier, permettront d’augmenter la fertilité des

terres.

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vres. En comptant l’effet de tache d’huile créé par la chaîne de solidarité communau-taire, il est possible d’estimer sans exagérer que ce sont plus de 4 500 mé-nages qui ont bénéficié de ce projet.

Une chaîne qui libère L’alphabétisation et la forma-tion agricole des femmes ne sont pas étrangères au contexte agricole burundais, bien au contraire. Ici, ce sont les femmes qui travaillent dans les champs. Les tâches érein-tantes, exigées par le travail de la terre à la houe, s’ajoutent aux nombreuses autres qui leur incombent, de l’éducation des enfants à la récolte du bois, en passant par la cuisine et l’en-tretien du ménage. Les hom-mes, pour leur part, vendent les récoltes au marché, s’assu-rant ainsi du contrôle et de la gestion des bénéfices (souvent minces) du travail de la femme. La rémunération du ménage et sa survie financière sont donc largement tributaires de la bonne volonté du mari de ne pas dépenser l’argent gagné en Amstel…

(Suite de la page 18) Face à cette situation, il est évident qu’une initiative telle que le prêt d’animaux ne peut se faire de manière viable sans l’implication des hommes dans le processus. C’est pour-

quoi l’ADDF prévoit des séances d’infor-mation avec les maris des femmes qui ont reçu les chèvres. Ces rencontres, essentiel-les, ont pour but d’informer les hommes que les chèvres ne leur appartiennent pas (elles restent la propriété de l’ADDF) et

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qu’ils n’ont, dès lors, aucun droit de disposer des animaux autrement que dans les balises de ce qui avait été préalablement convenu entre l’association et les femmes. Faute de quoi, des sanctions s’ensuivront. Une fois les explications données, les hommes colla-borent généralement très bien et respectent les directives émises. Cette étroite collabora-tion est en partie due au fait que l’ADDF bénéficie d’une très bonne réputation dans le milieu rural. Nous arrivons à Isale. Les femmes sont regroupées près du marché, autour des lo-caux de l’ADDF où elles ont suivi les for-mations préparatoires. La fébrilité réchauffe l’air frais des montagnes, et les sourires sur les visages font bien mal paraître les efforts du soleil pour illuminer la scène. Tout en effectuant la distribution des animaux, Mi-reille et son assistant en profitent pour félici-ter les femmes et leur rappeler que leurs nouvelles connaissances devront être utili-sées pour le mieux-être de la communauté en entier. «Cette journée constitue le point de départ d’une aventure, avant tout, hu-maine», conclut Mme Niyonzima. Les chèvres, pour leur part, n’ont que faire de ces discours. Déjà, elles ont débuté leur travail de valorisation des herbes des terrains environnants...

Ici, ce sont les femmes qui travaillent dans les champs.

Avez-vous déjà écrit un article pour l’Agral? __ Oui, à plusieurs reprises __ Oui, une ou deux fois __ Non, jamais (Pourquoi?) ______________________________ ____________________________________________________ Saviez-vous que n’importe quel membre de la FSAA pouvait soumettre un article à l’Agral? __ Oui __ Non, je croyais qu’il fallait être journaliste attitré D’après vous, combien d’heures faut-il à l’équipe de l’Agral pour « monter » un numéro, par exemple celui que vous te-nez entre vos mains? (sans compter les corrections) __ Entre trois et cinq heures __ Entre cinq et dix heures __ Entre dix et vingt heures __ Entre vingt et trente heures __ Plus de trente heures Autres commentaires ou suggestions : ____________________________________________________________________________________________________________________________________________________________

Sondage Remplissez et retournez-nous ce court sondage au local 0116…

N’hésitez pas à inscrire des commentaires pour préciser votre pensée. N’oubliez pas que c’est pour le bien de votre journal facultaire!

En moyenne, combien d’articles lisez-vous dans l’Agral? __ Presque tous les articles __ Environ la moitié des articles __ Seulement ceux qui traitent de sujets liés à ma formation __ Un seul, le courrier de la Rousse! En général, comment évaluez-vous le niveau de sérieux de l’Agral? __ Trop peu sérieux __ Juste assez sérieux __ Trop sérieux Diriez-vous que l’Agral est un journal qui tient des propos engagés? __ Non, les propos devraient être plus engagés __ Non, et c’est bien ainsi __ Oui, et c’est bien ainsi __ Oui, les propos sont très engagés et devraient l’être moins Que pensez-vous de la longueur des articles, en général? __ Les articles sont trop longs __ Les articles sont de longueur variable et l’ensemble se lit bien __ Les articles sont trop courts

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Mme Denise Dubé est originaire de L’Isle-Verte, un petit village près de Rivière-du-Loup. Ses parents possédaient une ferme laitière d’une quarantaine de va-ches; elle a donc baigné très tôt dans le milieu agricole. Après son cégep, elle a tenté sa chance en médecine vétérinaire. Après avoir été refusée, elle a commencé un bac en agroéconomie à l’Université Laval. Elle fait partie des gens qui ont préféré poursuivre un cours à la Faculté des sciences de l’agri-culture et de l’alimentation plutôt que de retenter leur chance en médecine vétérinaire, un choix qu’elle n’a jamais regretté au cours de sa carrière. Ayant gradué en 1978, elle a écrit des articles pour l’Agral, a également travaillé à la mise en page et à l’impression. Elle a beaucoup aimé et apprécié l’es-prit d’entraide, la solidarité et le dynamisme qui régnaient à la FSAA (eh oui, déjà!). À cette épo-que, dans ce domaine, les femmes étaient très peu nombreuses. Ainsi, Denise et deux de ses amies, les seules filles du bac en agroécono-mie, étaient gentiment surnom-mées « les sœurs agro ». En 1979, Mme Dubé fut engagée à l’Office du crédit agricole comme conseillère en financement agricole à Drummondville et, par la suite, à St-Hyacinthe. Suite à la pro-mulgation de la loi « Tandem », cet orga-nisme cessa de faire des prêts directement aux agriculteurs, mais commença à garantir ceux faits par les insti-tutions financières avec lesquelles l’Office était associé. Jusqu’à aujourd’hui, Mme Dubé a toujours travaillé

dans le domaine du financement agricole. En 1993, elle devient adjointe au directeur de la Société de financement agricole à Saint-Jean-sur-Richelieu et, en 1997, direc-trice régionale de l’Estrie. En 2001, la Fi-nancière agricole du Québec est née de la

fusion de la Société de finan-cement agricole (anciennement Office du crédit agricole) et de la Régie des assurances agricoles. Au même moment, Mme Dubé

devenait directrice régionale des régions de

Denise Dubé Jean-François Ouimet, étudiant en agronomie et collaborateur officiel

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Granby et Drummondville. En 2006, elle devient directrice de la gestion des produits financiers au siège social de la Financière agricole à St-Romuald, sur la rive sud de Québec. De son emploi dans le domaine agroalimen-taire, elle aime particulièrement la partie relationnelle et la communication qu’il faut avoir avec les producteurs et les partenaires associés au milieu agricole. En fin de compte, le financement agricole est un do-maine qui rallie l’économie, le développe-ment des entreprises et des personnes.

L’évolution de l’impression

à l’Agral

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26 février 1987

21 février 1983 8 octobre 1987

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Conseiller la durabilité François Lefebvre, étudiant en agronomie

che agroenvironnementale. Un club-conseil regroupe en moyenne 100 exploitations agricoles pour lesquelles près de quatre éco-conseillers sont embauchés afin d’assurer la prestation de services-conseils en agroenvi-ronnement. Sur cette base, on peut avancer que chaque éco-conseiller accompagne en moyenne plus de 283 exploitations agrico-les. » 4

Le travail de club

Janylène Savard travaille en club depuis 1998. Diplômée de l’Université Laval la même année, elle embarque de plain-pied

dans l’aventure des clubs. À ce moment, la formule vient tout juste d’être reconduite et étendue tel que mentionné plus haut. Elle assiste donc à la montée en popularité de ces clubs. C’est environ à cette époque que l’Association des conseillers(ères) en agroenvironnement de Chaudière-Appalaches est fondée. Cette association, tout comme l’Association des conseillers en agroenvironnement du Québec, fondée en 2002, a pour but de regrouper les conseil-lers, défendre leurs intérêts et faire le lien avec les organismes et les gouvernements impliqués dans l’agroenvironnement au Québec. L’arrivée de ces acteurs a permis à Janylène et aux autres conseillers d’amélio-rer considérablement leurs conditions de travail tout en permettant une meilleure

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coordination entre les différents clubs. Ces changements ont d’ailleurs grandement contribué à inciter les conseillers à demeurer dans l’organisation et à offrir aux agri-culteurs des conseillers d’expérience. Il faut préciser ici que les clubs sont des entreprises de conseil pour les agriculteurs qui en sont les membres et les gestionnaires. Chaque club est indépendant et jouit d’une assez grande autonomie quant à la gestion du personnel, du financement par les mem-bres et de l’offre de services. Ainsi, chaque club a sa propre dynamique, ses propres champs d’expertise et ses propres objectifs

spécifiques. L’autonomie des clubs et des conseillers les amène à opter pour différen-tes approches qui, à certains moments, peu-vent sembler manquer de cohérence entre elles. À ce sujet, les associations de conseil-lers travaillent de plus en plus à harmoniser certaines pratiques dans une volonté d’équi-té et de qualité. Janylène adore son travail tout particulière-ment pour l’autonomie importante dont elle jouit. Les conseillers de son club se voient désigner un groupe d’agriculteurs qu’ils sui-vent tout au long de l’année. Pour ce faire, ils peuvent gérer leur temps à la manière des travailleurs autonomes tout en profitant des avantages que leur procure le versement

(Suite page 25)

À l’occasion du 5 à 7 qui se tenait sous le thème des réalités du travail en club-conseil en agroenvironnement, VIA Agro-écologie recevait au pavillon Paul-Comtois la conseillère et agronome Janylène Savard du club-conseil Agro-Champs.

Les clubs-conseils Les clubs-conseils ont vu le jour en 1993, portés par la volonté des gouvernements fédéral et provincial « d’inciter les agri-culteurs à développer une approche globale dans la gestion des ressources en favorisant une agriculture durable. »1 Des débuts jus-qu’en 1997, près de 300 entreprises ont bénéficié de ce volet du pro-gramme Plan Vert et ce, par l’entremise des douze clubs-conseils formés à l’époque. Depuis leur fondation, les quatre grands axes d’intervention des clubs-conseils sont la gestion des fertilisants (plan agroenvironnemental de fertilisation (PAEF), norme phosphore, re-commandations, amas au champ), la réduction de l’utilisation des pesti-cides (dépistage, cali-brage, recommandation, suivie des cultures, pul-vérisations en bande, doses réduites, lutte intégrée, sarclage méca-nique), les pratiques culturales de conservation (implantation de nouvelles cultures, travail réduit, semis di-rect) et l’aménagement et la protection des cours d’eau (bandes riveraines, haies brise-vent, réduction de l’érosion). Suite à leur réussite « à sensibiliser et à enga-ger les producteurs agricoles dans une dé-marche d’agriculture durable »,2 la formule club a été reconduite et rendue accessible à davantage de producteurs agricoles. « Au 31 mars 2007, 8 294 exploitations agri-coles [40 % du territoire agricole québécois] sont membres actifs des 83 clubs-conseils en agroenvironnement et 300 éco-conseillers [agronomes, techniciens et biolo-gistes] les accompagnent dans leur démar-

Évolution des clubs-conseils entre 1997 et 20075

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d’un salaire stable. De plus, ils ont l’oppor-tunité d’améliorer l’état de leurs connaissan-ces sur différents sujets en participant à huit journées de formation de leur choix annuel-lement. Elle peut aussi compter sur une équipe dynamique. L ’année d ’un conseiller de club suit les saisons. Le printemps et l’au-tomne sont assez chargés quant au travail de terrain. Le milieu de l’été s’avère plus tran-quille. Les conseil-lers en profitent habituellement pour pren-dre quelques vacances parmi les deux à qua-tre semaines à leur disposition. La saison d’hiver est consacrée à la planification de la saison prochaine, c’est-à-dire, à la rédaction des PAEF, aux demandes de conformités, aux dérogations et à leurs modifications qui sont courantes. Aussi, plusieurs formations sont offertes à cette période de l’année. En général, environ 30 % du travail de Janylène est consacré à des tâches administratives, ce qui est acceptable pour elle. La plupart des services offerts par les clubs respectent les quatre axes d’intervention des clubs et bénéficient donc de subventions de la part des gouvernements. Cette approche a grandement contribué à augmenter la du-rabilité environnementale des exploitations agricoles. Cependant, la dispense de ces services subventionnés a eu pour effet d’a-mener certains producteurs à sous-estimer la valeur du travail de l’agronome. Selon Janylène, une hausse de tarif de certains services pourrait amener les producteurs à adopter une meilleure attitude par rapport au travail des conseillers sans toutefois com-promettre l’atteinte des objectifs qu’ils poursuivent. Pour Janylène, la réussite des clubs s’appuie sur la compétence des conseillers. Pour cela, il est important qu’ils s’engagent dans une solide relation professionnelle qui demande une communication constante, de fréquen-tes visites, un suivi rigoureux et une bonne compréhension des différents aspects et spécificités de chacune des entreprises agri-coles avec lesquelles ils travaillent. Ceux qui n’y parviennent pas peuvent éprouver plus de difficulté à faire cheminer les agriculteurs vers la durabilité environnementale. Il s’a-vère donc nécessaire que les conseillers soient bien formés, bien entourés et soute-

(Suite de la page 24)

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nus tout au long leur carrière.

Développements futurs L’entente entre les gouvernements et les agriculteurs pour le financement des clubs-

conseils en agroenvironnement se termine en avril 2009. Pour l’instant, Mme Savard ne sait pas ce qui découlera des négociations qui ont lieu en ce moment. Cependant, elle est confiante quant à l’avenir des clubs. Les réussites obtenues dans le passé sauront appuyer une décision favorable quant au maintien de ces services. Il se pourrait fort bien que certaines modifications soient ap-portées, d’autant plus qu’il y a moins d’un an était déposé le Rapport sur l’avenir de l’agriculture et de l’agroalimentaire auquel ont participé les acteurs québécois intéres-sés par la question. Pour ce qui est du nom-bre d’entreprises agricoles participantes, Janylène croit que les clubs ont atteint un plateau et que ceux qui voulaient en faire partie y participent déjà. Il demeure qu’une campagne publicitaire visant les agriculteurs et les citoyens pourrait aider à faire connaî-tre davantage les clubs et leurs engagements envers l’agriculture québécoise.

Liens Clubs-conseils en agroenvironnement www.clubsconseils.org/

Association des conseillers en agroenvi-ronnement du Québec www.acaq.org/ Association des conseillers(ères) en agroenvironnement de Chaudière-Appalaches pages.videotron.com/jany/ Agri-réseau : Agroenvironnement www.agrireseau.qc.ca/agroenvironnement/ Projets réalisés dans le cadre du programme Initiative d’appui aux conseillers agricoles selon les termes de l’entente Canada-Québec sur le Renouveau du Cadre stratégique agri-cole. Mesurez votre savoir-être www.mesurezvotresavoiretre.qc.ca/ Développez votre savoir-être www.developpezvotresavoiretre.qc.ca/ Répertoire des services conseils www.servicesconseils.qc.ca/ 1 Clubs-conseils en agroenvironnement. 2005. Historique des clubs-conseils en agroenvironnement. Clubs-conseils en agroenvironnement. Longueuil; Qc. p. 4 disponible en ligne [www.clubsconseils.org/d a t a b a s e / I m a g e _ u s a g e r / 2 / L e s %20clubsconsei ls/Historique%20des%20clubs.pdf] 2 idem, p. 12 3 En réalité, ces calculs devraient être révi-sés, car les conseillers en congé de maternité et les employés saisonniers y sont comptabi-lisés. De l’avis de plusieurs conseillers, le

chiffre moyen de 35 exploitations par conseiller est plus juste. 4 Clubs-conseils en agroenvironnement. 2008. Bilan des activi-tés 2006-2007 : Évolu-tion des pratiques agroenvironnementa-les des exploitations agricoles accompa-gnées par les clubs-conseils en agroenvi-ronnement (CCAE). Clubs-conseils en agroenvironnement. Longueuil; Qc. p. 13

disponible en ligne [www.clubsconseils.org/d a t a b a s e / I m a g e _ u s a g e r / 2 / L e s %2 0 c l u b s c o n s e i l s / B i l a n % 2 0 2 0 0 6 -2007_final_SC.pdf]

Tableau 1: Exemple d'échelle salariale (35 heures par semaine) Nombre d’années de ser-

vice Salaire annuel approximatif

0 31 000

7 40 000

12 50 000

17 60 000

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Être écologique au quotidien Kévin Richard, étudiant en agroéconomie Saviez-vous que nous passons le quart de notre temps au travail? Chaque jour, plus de 16 millions de travail-leurs s’activent au pays. Pensons à tous les gestes que nous pouvons poser quotidiennement. En les multipliant par le nombre d’indivi-dus, de jours et d’années, nous pouvons mesurer pleinement l’im-pact sur l’environnement. C’est-à-dire que, dans chaque petit geste journalier, nous laissons notre em-preinte écologique. Voici donc des solutions simples pour réduire nos effets négatifs sur l’environnement. Avec l’arrivée de l’ordinateur, nous avons cru à tort qu’il se consommerait moins de

papier, mais à l’inverse, celle-ci s’est accrue de 40 %. Au bureau ou à l’école, de-mandez-vous : « Est-il essen-tiel d’imprimer ce document? » S’il s’avère

que oui, imprimez-le sur des feuilles recy-clées ou réutilisez des feuilles usagées.

Pour ce qui est du transport, il génère plus du quart des gaz à effet de serre (GES) au Canada. Il est vrai que le transport en com-mun aide à réduire ces GES. Un autobus a la capacité de voyager 50 fois plus de gens qu’une automobile et est 20 fois moins pol-luant. Si c’est possible pour vous, utilisez le covoiturage, le vélo ou bien profitez-en pour marcher. Pendant la pause, plusieurs d’entre vous

faites le plein de caféine. Optez pour une tasse réutilisable (ou votre propre tasse)

plutôt qu’un verre en styromousse (polystyrène). De plus, choisissez du café équitable lorsqu’il est dis-ponible. Et la petite paille ou le bâtonnet, est-ce vraiment utile pour brasser votre breuvage? Pre-nez donc une cuillère en métal ou une pâte alimentaire comme un spaghetti. Beaucoup plus écologi-que! Enfin, pour ce qui est de l’éclairage dans votre lieu de travail, favorisez la lumière naturelle. Si vous ne

pouvez pas, choisissez des ampoules de type fluocompactes, car leur durée de vie est plus longue que les ampoules incandescen-tes. Le geste le plus écologique que vous pouvez faire en quittant le boulot ou l’école, c’est d’éteindre les appareils électriques : écran, ordina-teur, imprimante et lu-mière. Source : La Semaine verte

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L’île d’Anticosti : une aire protégée? Louis Gauthier, étudiant en foresterie

montrent la présence de réservoirs de type hydrothermal dont certains auraient des « caractéristiques exceptionnelles. » Avec ses autres permis d’exploration pétro-lière au Québec (notamment en Gaspésie), l’entreprise compte fournir d’ici 5 ans 5 % du pétrole consommé au Québec, soit 6,5 millions de barils de pétrole par année. L’entreprise a déjà investi plus d’un demi million de dollars sur l’île et pense pouvoir en tirer de 1 000 à 1 500 barils par jour. Lors d’audiences du Bureau d’audiences publiques sur l’environnement (BAPE), plusieurs groupes ont fait valoir leur mé-contentement face à l’exploitation pétrolière et gazière dans l’estuaire du Saint-Laurent. L’Union québécoise pour la conservation de la nature (UQCN) fait valoir que « les re-tombées économiques ont été qualifiées par les représentants du ministère des Ressour-ces Naturelles (MRN) […] de « très fai-bles ». Le Conseil régional de l’environne-ment de la Côte-Nord (CRECN) recom-mande de mettre en place un moratoire sur les levés sismiques dans le golfe du Saint-Laurent. Le CRECN recommande que ce moratoire soit maintenu, au moins jusqu'à ce que des recherches scientifi-ques permettent d'assurer que ces activités n'entraîne-ront pas de conséquences graves pour la survie des espèces et pour l'économie des régions concernées. » Cependant, Corridor Res-sources inc., qui détient des permis d’explo-ration sur l’île (voir image), dit « avoir des expériences significatives en gestion des questions environnementales en lien avec l’activité sismique dans la région du golfe et est convaincu que ces activités, bien effec-tuées et contrôlées, peuvent être entreprises de façon responsable dans une perspective de sûreté environnementale. » Le ministère du Développement durable, de l’Environnement et des Parcs (MDDEP) nous démontre, dans un document sur les aires protégées, que l’exploitation pétrolière à Anticosti n’est pas justifiable. « Cela ne respecte pas les critères récents adoptés par l’Union international pour la conservation de la nature (UICN) en octobre 2002, à Aman en Jordanie. La recommandation

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2.82 demande à tous les États membres de l’UICN d’interdire l’exploration et l’exploita-tion minière dans les aires protégées de Ca-tégories I à IV de l’UICN et recommande, notamment, “que toute autorisation de prospection et d’exploitation localisées soit soumise à une étude d’impact sur l’environ-nement […]” et “que les projets de prospec-tion et d’exploitation minière autorisés soient soumis à des conditions strictes de planification, de fonctionnement, de surveil-lance et de restauration après usage.” Bien qu’elle vise spécifiquement les activités mini-ères, la Recommandation 2.82 peut être étendue de manière à inclure les activités d’exploration et d’exploitation du pétrole et du gaz. » La superficie du territoire québécois repré-sentant des aires protégées est maintenant de 6,96 %. En 2001, on parlait de moins de 1 %. Le gouvernement vise les 8 % d’aires protégées promises en 2005. En 2002, selon la Loi sur la conservation du patrimoine naturel, on entend par aire protégée « un territoire, en milieu terrestre ou aquatique, géographi-quement délimité, dont l’encadrement juridi-que et l’administration visent spécifiquement à assurer la protection et le maintien de la diversité biologique et des ressources natu-

relles et culturelles associées. » Dans cette optique, le gouvernement ne peut permettre aux compagnies pétrolières et gazières d’y exploiter la ressource à leur guise, déjà qu’une exploitation forestière y est discuta-ble. La biodiversité, tout comme la res-source naturelle de l’île, sera vraisemblable-ment touchée par l’activité pétrolière de la région, ce qui m’inquiète sur la vocation de protection de ce territoire. Dans cette opti-que, pourquoi le gouvernement n’englobe-rait-il pas 75 % du territoire en aires proté-gées? Espérons qu’une prise de conscience des citoyens ainsi qu’une action des groupes environnementaux freinent l’exploitation des hydrocarbures au Québec, tout particu-lièrement dans le peu d’aires que le gouver-nement dit mensongèrement protéger.

Anticosti est peuplée par 250 habi-tants et 200 000 cerfs de Virginie. C’est la plus grande île du Québec avec ses 7 800 km2 de superficie. Le lieu est particulière-ment reconnu pour la chasse au cerf. On y retrouve le plus haut taux de succès en Amérique du Nord (85 %). Le territoire appartient à 70 % à la Sépaq tandis qu’un autre 25 % appartient aux propriétaires de trois pourvoiries. C’est également un lieu très prisé des vacanciers et villégiateurs qui aiment la nature et la faune. La zone Sépaq de l’île est la plus grande pourvoirie en Amérique, grâce à ses 4 000 chasseurs par année. Plus de 1 000 personnes visitent également l’île l’été pour profiter de sa tran-quillité et de sa nature. « Anticosti constitue un site riche en plantes rares telles que des espèces ou des variétés endémiques au golfe Saint-Laurent, des plantes arctiques-alpines à la limite de leur aire de répartition et des espèces cordillériennes caractéristiques des Rocheuses. » (Centre d’études nordiques -CEN)

Les intérêts économiques de l’île se trou-vent dans la chasse, la pêche et la coupe forestière. La compagnie Produits Forestiers Anticosti inc. y coupe 175 000 mètres cubes de bois par année et l’entreprise s’engage à « poursuivre un programme de recherche scientifique visant à trouver des stratégies sylvicoles qui permettront d'harmoniser l'exploitation forestière à l'aménagement intégré des ressources du milieu forestier. » (CEN) Cependant, une nouvelle ressource natu-relle, un peu moins renouvelable cette fois-ci, a récemment été découverte sur l’île et suscite un intérêt important pour certaines entreprises. Au début de l’année 2008, la société Pétrolia s’est portée détentrice au-près d’Hydro-Québec de permis d’explora-tion pétrolière et gazière sur l’île (35) qui totalisent une superficie de 6 381 km2 (environ 82 % de l’île). L’île d’Anticosti serait vraisemblablement l’endroit au Québec détenant les meilleures caractéristiques pour l’exploitation en raison de la forte capacité de production et de la faible profondeur des puits (moins de 1 500 m). De plus, c’est un territoire qui, compa-rativement aux Basses-terres du Saint-Laurent, aurait une grande capacité pétro-lière et non gazière. Certains forages d’ex-ploration auraient déjà porté fruit : ils dé-

Travaux d’exploration sur l’Ile d’Anticosti

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Mais qui est donc Marie-Josée? Catherine Goulet, étudiante en agronomie

lisme pour apporter sa contribution à la diffusion de l’information agricole. L’impor-tant est d’être curieux, de bien maîtriser la langue et de faire preuve de rigueur. Il s'agit ensuite de bien assimiler les principes de base de la rédaction journalistique, qui pourront être appris « sur le tas », selon Marc-Alain Soucy, rédacteur en chef du journal et chef d’orchestre de l’équipe de rédaction. Si la vie sur la rive-sud de Montréal ne vous attire pas particulièrement (bien que le Vieux-Longueuil ait ses charmes), sachez que La Terre compte aussi sur ses précieux « collaborateurs en région », pigistes responsa-bles de la couverture d’événe-ments à l’extérieur des grands centres, entre autres. Alors voilà, oui, j’en viens aux faits : mais qui est donc Marie-Josée? Je n’ai malheureuse-ment pas eu l’occasion de ren-contrer Madame courrier du cœur en personne. Mais l’é-quipe de la Terre m’a gracieu-sement offert une version car-

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tonnée de l’édition 75e anniversaire du jour-nal dans lequel on retrouve plusieurs textes d’archives, entre autres, et, surtout, un arti-cle fort intéressant relatant le parcours de cette grande dame qui a accompagné l’entrée officielle des femmes dans l’agriculture, et, oui, sa photo. L’ouvrage sera disponible pour consultation au local de l’Agral (pour une durée limitée). Merci à toute l’équipe de La Terre pour vo-tre accueil. 1. Prix remporté pour l’article Manger Québec, à l’épicerie? co-écrit avec Marie-Laure Mar-cotte, maintenant diplômée d’agronomie, paru dans l’édition Spécial SAAC 2008 de votre journal facultaire.

Saviez-vous que La Terre de chez nous offre depuis l’an dernier une BOURSE et un STAGE à un journaliste méritant de l’Agral? En tant que co-récipiendaire du prix de l’an dernier1, j’ai eu la chance de passer une semaine dans les coulisses de ce journal légendaire, véritable bible des agriculteurs depuis plus de 75 ans.

Compte rendu Premier constat : les bureaux de La Terre de chez nous, à Longueuil, n’ont peut-être rien du glamour du New York Times, mais l’éner-gie animant l’équipe de rédaction rappelle certainement celle que l’on retrouve dans le local de votre journal facultaire. Une semaine, ça passe vite. J’ai tout de même eu l’occasion de me familiariser avec le fonctionnement du journal, d’assister à un flop d’entrevue (ça arrive!), d’aller dégus-ter des vins et fromages d’ici gratuitement, de dîner dans la cafétéria de l’UPA et d’é-crire quelques brèves pour le site Internet et le journal. Bonne nouvelle pour les intéressés : pas besoin d’avoir une formation en journa-

TCN l’Agral

Journalistes à temps plein 5 0 Pigistes 20 XX* Photographes officiels 1 0 Responsables mise en pages 4 1 1/2 Équipe publicité 7 1/2 Équipe de correction 1 8 Exemplaires par numéros 35 000 Environ 600 Retard accepté pour les textes 3h 3 jours et + Courrier du cœur Oui! Oui! * Vous tous, membres de la FSAA… eh oui!

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L’Agral, journal des étudiantes et étudiants en agriculture, alimentation, consommation, foresterie et géographie Volume 40, numéro 3

La légende de Ti-Paul Myriane Garon, étudiante en agronomie

Par ailleurs, la passion pour l’agriculture de M. Comtois n’est un secret pour personne. Il exerça même son métier sur la ferme fa-miliale et fut propriétaire de la ferme des Ormes. Comme notre école est nommée en l’honneur de M. Comtois, les îlots d’études du 3e étage sont en quelque sorte des parcs à veaux. Ainsi, nous, jeunes veaux, sommes avides de savoir et étudions dans ces enclos pour devenir, plus tard, des belles vaches productrices et de beaux taureaux aux IPV exceptionnels. Il faut dire que Paul Comtois, surtout dans son jeune temps, était doté d’un certain charme. Dans le langage populaire, « y’était

pas laid! ». En effet, plusieurs demoiselles de l’époque succom-baient à ses jolis yeux et à ses belles manières. Encore de nos jours, ce charme reste imprégné dans les murs du pavil-lon. Voilà l’explication simple et tout à fait rationnelle au nombre de couples et de conquêtes au sein de la vie étudiante du Com-tois. En effet, lors des soirs de Barak, ce phé-nomène mystérieux s’accentue, donnant

ainsi naissance à d’autres potins, au grand plaisir de Paul! Alors, c’était l’histoire de Paul Comtois, jamais réellement racontée! Source : www.assnat.qc.ca Prochainement, à Occupation Comtois, Comment est-ce que le coq de la Faculté va faire pour déclarer son amour à la nouvelle poule pon-deuse sans que deux autres poulettes soient trop jalouses et le mettent à l’abattoir (l’élimination)?!! Aussi…! Est-ce que le taureau de l’étable quittera l’institu-tion à sa dernière année de bac pour aller faire un DEP en machinerie agricole ou continuera sur sa lancée pour devenir un futur agronome? C’est à suivre…

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L’article qui suit est totalement ludique. Il ne s’agit pas de la vérité. L’article a seulement pour but de

faire sourire. Dans la dernière édition de l’Agral, vous avez sûrement pu lire un bref histori-que de la vie de l’honorable lieutenant-gouverneur, monsieur Paul Comtois. C’est toujours bon de connaître nos racines pour savoir où l’on va. Par contre, il s’agit de la version officielle, telle que nous l’enseigne notre histoire nationale. Mais vous êtes-vous déjà demandé quelle était la version qu’on cache, qu’on retrouve dans un vieux grimoire poussiéreux? Alors, si vous êtes aussi curieux ou curieuse que moi, je vous invite à lire la légende de Ti-Paul Comtois. Lors de l’incendie tragique de la rési-dence officielle, M. Paul Comtois est mal-heureusement décédé. Hors, un passant, dont l’identité de-meure jusqu’à ce jour mystérieusement in-connue, ramassa une chaudière de cinq gallons de cendres de la maison et, selon la légende, également des cendres de Paul. Lors de la construction du pavillon Paul Comtois, ce même passant, qui croyait à des forces surnaturelles, versa la chaudière dans un des Readymix qui servirent à la forma-tion des murs de notre école. De cette ma-nière, des cendres de Ti-Paul furent disper-sées du sous-sol au 4e étage du pavillon. Alors, depuis tout ce temps, vous vous de-mandez : « Comment ça se fait que tout le monde sait que vous avez embrassé le plus beau gars du Comtois lors de la dernière Barak dans un petit coin noir du 2e étage… » Eh bien la réponse est fort simple. Paul Comtois était, comment dire, très poti-neux et avide d’histoires croustillantes qui pourraient faire la page couverture d’un magazine comme La Semaine (pas La Se-maine verte là!) Quand on dit que les murs ont des oreilles, c’est plutôt vrai. Même que, si vous prêtez l’oreille, ce n’est pas le vent qu’on entend parfois dans la cafétéria, mais les murmures de Paul qui communique les plus récents potins de la merveilleuse vie étudiante.

L’Agral Journal des étudiants de la Fa-

culté des sciences de l’agriculture et de l’alimentation de l’Universi-té Laval et de la Faculté de fores-

terie et de géomatique

Local 0116, Pavillon Paul-Comtois 2425 rue de l’Agriculture, Québec

(Qc), G1V 0A6 Tél : (418) 656-2131 poste 3565

Fax : (418) 656-2610 [email protected]

Directeur général : François Gervais

Rédacteur en chef :

Marc-Antoine Beaulieu

Secrétaire : Véronique Leclerc

Chef de pupitre : Francisca Müller

Responsable de la mise en page :

Samuel Simard

Directeur de production : Ça pourrait être vous!

Correcteurs :

Marie-Ève Bérubé, Véronique Poi-rier, Martina Müller, Jean-François Ouimet, Marie-Claude Lagacé, Ma-rie– Josée Benoît, Valérie Guérin

Commanditaires :

La Coop Fédérée, La Terre de Chez Nous, Alfred Couture, Cadeul, CRAAQ, Le Bulletin des Agri-

culteurs, Entrepreneuriat Laval, Gé-nétiporc, L’Ordre des Agronomes du Québec, Shur-Gain, Union des Producteurs agricoles, La Barberie

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L’Agral, journal des étudiantes et étudiants en agriculture, alimentation, consommation, foresterie et géographie Volume 40, numéro 3

Chronique socioculturelle Jessy Caron, étudiant en agronomie

flammé sur matelas… Il est impressionnant de voir que tous les éléments d’un cirque étaient réunis cette fin de semaine là et que chaque numéro était uniquement présenté à Québec sans jamais avoir été présenté ail-leurs dans le monde auparavant. L’équipe de production du 400e était com-posée de 548 personnes dont 146 artistes. Les artistes ont répété environ 10 000 heu-res. Le matériel était transporté à l’intérieur de quinze semi-remorques. Et cet événe-ment s’est limité à cinq représentations seu-lement et ce, gratuitement. Merci M. Lali-berté et cie, ou devrais-je dire Dr Laliberté; vous méritez grandement votre doctorat honoris causa décerné par l’Université La-val.

Les Remparts de Québec, hockey de la

LHJMQ.

J’ai assisté à ma première partie des Rem-parts de Québec ce vendredi 24 octobre 2008 au Colisée Pepsi. Il est impressionnant de constater que le Colisée était autant rem-pli que jadis dans le bon vieux temps des Nordiques. Il est intéressant de voir que le hockey junior majeur à Québec est une af-faire de famille. Mascotte, musique, jeux aux entractes, tirages par-dessus tirages, mini match des Pee-wees à la première mi-temps, moitié-moitié, hot-dogs et poutines grais-seuses, bref, tout le monde y trouve son compte. Malheureusement, les Remparts ont perdu cette partie au compte de 5 à 2 contre les Voltigeurs de Drummondville. Ils ont toutefois une impressionnante fiche due à leur départ canon cette saison. J’ai aussi eu la chance de voir jouer un des frères Roy

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sous la gouverne de leur père Patrick, qui, à mon avis, est le plus grand gardien de but de hockey de tous les temps. Guillaume Gagnon, lauréat du Festival international de la chanson de Granby

2008

Ce nom ne vous dit rien? Eh bien moi non plus avant d’assister à un concert privé en collaboration avec le 102.1FM. Au Vieux Bureau de poste de St-Romuald, lieu du spectacle, nous étions une soixantaine à nous demander qui était ce fameux Guil-laume Gagnon. Natif de la Rive-Sud (St-Malachie), cet artiste prometteur nous en a mis plein la vue toute la soirée. Vous enten-drez d’ailleurs parler de lui de plus en plus au fil des prochaines semaines. Je n’ai jamais vu un drummer avec autant d’émotions facia-les. Je dois dire que les vibrations et le cou-rant qui passent entre ce chansonnier et son

groupe sont assez intenses. Pas étonnant qu’ils aient raflé le premier prix d’un festi-val international. On peut s’attendre à un joyeux mélange et une magnifique har-monie entre Luc de la Rochellière, Paul Piché et Daniel Bélanger. Ma critique est positive en tout point à l’exception d’une

chose : il devra travailler son contact avec la foule. Gêné et timide de nature, il devra

affronter la foule. Travaille fort dans les coins mon GUY parce que ça te jouera des tours! Avis aux filles : vous l’aimerez! Avis aux gars : quétaine! http://www.myspace.com/guillaumegagnon (quatre chansons sur Myspace)

Cirque du Soleil, édition 400e anniver-saire de la ville de Québec,

Colisée Pepsi Nous sommes samedi le 20 septembre 2008, 7 h 08 am. En me réveillant, je bondis sur mon ordinateur afin de voir comment se déroule la vente des billets pour le Cirque du Soleil. À ma plus grande satisfaction, la vente ne commence que vers 10 h. Lors de mon petit déjeuner, tout en écoutant Salut Bonjour week-end, ils nous met-tent au parfum qu’il y a déjà une file d’attente virtuelle d’environ 30 minutes (comment font-ils pour savoir ça?). Je m’empresse de m’insérer dans cette file aux alentours de 7 h 40 pour me rendre compte que le délai est de une à deux minu-tes. Donc, cette spéculation n’aura fait que créer une fausse attente. 8h45, l’heure ul-time pour embarquer dans le bateau. Résul-tat : quatre billets à la mezzanine pour la modique somme de 16 $ (frais d’administra-tion). Aussitôt arrivés sur place, nous constations la grandeur de l’évènement. L’excitation était palpable dans l’air. Étrangement, je n’ai pas vu aucun « scalpeur » dans les environs. Une fois nos sièges gagnés, il ne restait plus qu’à nous laisser séduire par ce cirque magi-que et enchanteur. Autour de la petite scène, un millier de gens vêtus de blanc étaient là, avec tous le même chapeau blanc. Quelle pureté. Il s’agissait de gens comme moi, qui s’étaient procuré des billets, mais au parterre. Leur mission était d’intégrer parfaitement le spectacle, chose qu’ils ont su relever. En tout, quatorze numéros à couper le souffle. Musiciens, jongleurs, trapézistes, rola-bola, unicycles, barre russe, trampoline, cerceaux, contorsions, saut de l’ange en-

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L’Agral, journal des étudiantes et étudiants en agriculture, alimentation, consommation, foresterie et géographie Volume 40, numéro 3

L’Berger et ses moutons Renaud Trudel, étudiant en agronomie

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Sauvons le tiers-monde!

E x p o r t o n s d e s m o u t o n s

Les avantages :

♦ De la laine pour habiller

♦ De la viande pour nourrir

♦ Un ami pour vous écouter

Notez que le mouton est doté d’une intelligence pouvant causer des risques de rébellion.

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L’Agral, journal des étudiantes et étudiants en agriculture, alimentation, consommation, foresterie et géographie Volume 40, numéro 3

Les Marie-Nades Marie-Josée Benoit et Marie-Ève Giroux, étudiantes en agronomie

Puisque nos supers nachos de la mort constituent un plat relativement rele-vé, la sangria s’avère une excellente façon de se désaltérer tout en permettant de passer une agréable soirée. Voici donc en exclusivi-té la recette de sangria de Véronique Le-clerc, une des six meilleures d’agro!

PRÉPARATION 1. Si vous avez le temps, faire macérer les

fruits dans le vin pendant environ 1-2 heures (cette étape n’est pas nécessaire si l’envie de boire vous tenaille trop)

2. Dans un gros pichet, ou un bol à punch, mélanger 1/3 de vin, 1/3 de club soda et 1/3 de jus au choix.

3. Ajouter les fruits et des glaçons. 4. Ajouter de l’alcool fort au goût. 5. Servir dans de grands verres garnis de

fruits et y ajouter des glaçons. 6. Déguster sans modération.

* * * Par contre, tout le monde n’est pas amateur de sangria, aussi délicieuse soit-elle. De plus, il peut être amusant de varier les consommations offertes lors de la soirée, et celle que nous vous présentons à l’instant permettra assurément à votre soirée de se hisser à la tête du palmarès des partys d’étu-diants déchaînés. Nous avons nommé : les shooters Jell-O-vodka.

PRÉPARATION 1. Suivre le mode d’emploi sur la boîte de

Jell-O… en la modifiant légèrement. Remplacer une tasse d’eau par une tasse de vodka.

2. Verser le mélange dans des petits verres à shooter en plastique ou des mini-moules à muffin, préalablement dispo-sés sur une tôle à biscuits.

3. Mettre la tôle au réfrigérateur quelques heures avant que les invités arrivent afin que les shooters soient bien pris en ge-lée. Ils sont aussi bons liquides, mais mille fois moins cool!

Les shooters Jell-O-vodka, c’est comme les fours d’étudiants…

c’est traître Surveillez vos colocs s’ils ont un penchant pour l’alcoolisme car, à la

vue de ces petits gobelets colorés, ils ne pourront s’empêcher de succomber avant que vos invités soient de la partie.

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ASTUCES DES CHEFS

Comme le vin sera mélangé, et puisque nous sommes des étudiants aux moyens limités, il n’est pas nécessaire de débourser une fortune pour la bouteille de vin. À la limite, une piquette de dépanneur fera l’affaire.

Pour une touche tropicale, ajoutez de fines tranches d’ananas ou bien un peu de jus d’ananas.

Avec du vin blanc, ajoutez du jus de canneberge blanc : l’effet sera des plus réus-si, surtout si vous complétez uniquement avec des tranches de lime.

Choisissez des mini-moules à muffins selon l’occasion : Halloween, Noël, St-Valentin…

Préparez plusieurs saveurs de Jell-O pour impressionner vos invités… les plus motivés réussissent à recréer l’arc-en-ciel! Vous pouvez aussi agencer les cou-leurs de Jell-O à l’occasion (voir l’astuce précédente).

INGRÉDIENTS

Vin (rouge ou blanc) Agrumes tranchés (limes, citrons, oran-

ges, pamplemousses) Cerises au marasquin Framboises ou autres petits fruits (on

s’entend par contre que des nectarines, ce n’est peut-être pas la meilleure idée)

Club soda (Ne pas utiliser de cream soda, car nous ne garantissons alors pas le résultat.)

Jus de fruits (orange, canneberge ou autre au goût)

Fort (vodka ou rhum blanc)

Si vous avez des suggestions, commen-taires, insultes ou autres, écrivez nous à [email protected]

INGRÉDIENTS

Boîtes de Jell-O à saveur de votre choix Vodka

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L’Agral, journal des étudiantes et étudiants en agriculture, alimentation, consommation, foresterie et géographie Volume 40, numéro 3

les épargner. Nous ramassons présentement des dons pour leur acheter des costumes de camouflage pour Noël, car, nous en sommes certain, ces joueurs aimeraient passer plus low profile. Bientôt, lors de leur match, ils n’auront même plus de noms sur leurs chan-dails. Sérieusement, êtes-vous capable de nommer plus de huit joueurs de cette

équipe? Du côté des Sénateurs d’Ottawa, et non, nous ne parlons pas de politique, ils ont essayé, au cours des deux ou trois dernières saisons, de se trouver un goaleur numéro un. Mal-heureusement, ils n’ont rien trouvé de mieux que de mettre une tranche de fromage suisse dans les buts (trouvez le rapport, car il y en a un). Disons que cette formation a éga-lement très mal géré sa masse salariale. En effet, nous ne voyons pas l’inté-rêt d’avoir investi autant d’argent sur trois joueurs

d’attaque (Spezza, Heatley, Alfredsson) quand ton gardien de but est aussi mauvais. Curieusement, une drôle de maladie s’abat d’année en année sur Ottawa. En effet, comment se fait-il qu'ils ne soient jamais capable de garder leurs défenseurs. On dirait que ce travail est à recommencer d’année en année. Après leur débandade de l’an passé, il leur sera très difficile de faire les séries.

On s’excuse pour cette semaine, nous n’a-vons pas eu le temps de consulter Bob Gai-ney. En effet, il est très occupé, car plusieurs rumeurs d’échanges frappent le Canadiens. En effet, après Gaborik, les noms de Shana-han et de Kovalchuk sont sortis. Attendons à plus tard pour voir ce qu’il en est!

Bonjour! Pour cette deuxième chro-nique, nous ne parlerons pas des « &$%? @ » de Flyers, car nous allons discuter à propos de nos rivaux de section, c'est-à-dire : Buffalo, Boston, Toronto et Ottawa. Commençons par les Sabres de Buffalo. Remarquez que nous ne leur donnons pas de surnom, car, à la limite, nous les respec-tons. À la tête de cette équipe, on retrouve Lindy Ruff et, selon une source assez sûre (Bob Gainey), il serait en poste depuis 1934, huit ans avant la création de l’équipe. On l’aurait trouvé sur un ranch dans l’état de New York en train de tuer les derniers bi-sons en Amérique pour pouvoir confection-ner des chandails pour sa future équipe. Dans les buts, on retrouve le républicain Ryan Miller qui nous annonce que Barak Obama ne « scorera » pas à Buffalo lors des prochaines élections. À l’attaque, on re-trouve un petit gars de chez nous : Jason Pominville. Il en est à sa 4e saison avec l’é-quipe et beaucoup d’espoirs sont fondés sur ses performances. Du côté de Thomas Va-nek, on se demande qu’est-ce qu’il lui prend, car il a un début de saison fulgurant. Gageons qu’il est impossible pour lui de scorer autant de buts au hockey sans scorer avec les femmes. Parlant de joueur fait sur un frame de femme, notre lauréat revient à Tim Connolly. « Cette éternelle blessée » a comme objectif de disputer trois matchs complets cette saison, chose qui lui deman-dera tout un effort. À la défensive, com-ment passer sous silence l’acquisition de Craig « l’amant à Saku » Rivet. Ce joueur à tendance finlandaise vient d’être nommé capitaine de l’équipe. Espérons qu’un nom-bre limité de Finlandais se joindront aux Sabres dans les prochaines années. Poursuivons avec les « nounours » de Bos-ton. Commençons tout d’abord par remer-cier les Bruins de nous avoir facilement permis de remporter huit victoires l’an pas-sé et de poursuivre dans cette même veine avec déjà une victoire cette année. À l’atta-que, soulignons que Boston a fait signé un lucratif contrat à Dame Nature, aussi connu sous le nom de Michael Ryder. Nous sa-vons, de source sûre, que ce Newfie a appris à jouer au hockey en shootant des patates dans une poche. Nous ne lui souhaitons pas la meilleure des chances pour cette saison. Dans le cas de Patrice Bergeron, il semble s’être remis de sa commotion de l’an der-

nier. Comme il est québécois, nous espé-rons que ceci n’entravera pas sa carrière et qu’il continuera à jouer du bon hockey, sauf contre le CH. Parlons maintenant de Zayd-henoh Chara, alias « la pieuvre », car il sem-ble avoir huit bras quand il est temps d’ac-crocher les autres joueurs. Avec Georges « la ballerine » Laraque dans nos rangs, ga-geons qu’il prendra son trou côté robustesse. Dans les buts, notons la présence d’un ancien des Nordiques « pas bons » de Québec, eux qui étaient mieux connus sous le nom du National de Québec. Ancien coé-quipier de Pierre Lambert et de Mike Templeton, Tim Thomas devrait por-ter un casque de goaleur. Nous sommes persuadés qu’il a appris à garder les buts en regardant des vidéos de vaches folles, car nous leurs trouvons beaucoup de ressemblan-ces dans leur façon de bouger. NON, pas Toronto!!! Quelle belle forma-tion que ces Maple Leafs de Toronto! Per-sonnellement, quand j’entends parler de feuilles d’érable, deux choses me viennent à l’esprit, soit humine hérité et une marque de biscuits. Sincèrement, à quoi ont-il pensé pour mettre une feuille d’érable bleue sur leur chandail d’équipe. Quelle équipe de perdants eux qui sont bâtis avec d’anciens N o r d i q u e s . Avec une telle équipe, je crois en leur chance pour la Coupe en l’an 2074-2 0 7 5 . P a r contre, ils ont été très avant-gardistes en octroyant pas moins de six clauses de non-échange à des joueurs avec des contrats faramineux. Côté directeur général, nous croyons fermement que Patof ou Badaboum aurait effectué un meilleur boulot. Ces athlètes font tellement pitié de jouer pour cette formation que nous allons

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Qui peut nous nommer 8 joueurs de l’équipe des Maple Leafs de

cette année?

CHRONIQUE HOCKEY Nos rivaux de section Charles Ouellet et Mathieu Bisson, étudiants en agronomie

Voici nos prédictions pour le classement de la division

Position Charles Mathieu

1 Montréal Montréal

2 Buffalo Buffalo

3 Boston Toronto

4 Ottawa Boston

5 Toronto Ottawa

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L’Agral, journal des étudiantes et étudiants en agriculture, alimentation, consommation, foresterie et géographie Volume 40, numéro 3

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Le sudoku d’outre-mer

Solutions

Savez- vous qu'il y a plus de 6000 langues différentes dans le monde? Ca veux dire qu'il y a plus de 6000 façons de dire le mot EAU! Trouvez les mots. Quand vous auriez fini, triez

les lettres qui restent pour trouver un message secret! Bonne Chance!

WATER

Sainte Catherine Patronne des jeunes filles Catherine d'Alexandrie est une martyre qui aurait subi le supplice de la roue à Alexandrie, le 25 novembre 307. Elle est la patronne, entre autres, des jeunes filles vier-ges. Depuis le Moyen Âge, les Catherinettes sont fêtées le 25 novembre. Une Catherinette (ou Catherine) est une jeune femme non mariée, âgée de 25 ans ou plus. La tradition voulait qu'une Catherinette habille et coiffe la statue de Sainte Catherine le 25 novembre. La coiffe de la statue était changée chaque année. On raconte qu'il existe encore des jeunes filles dans cer-taines régions qui se coiffent de chapeaux multicolores, généralement avec une touche de jaune, le 25 novembre. Au Québec, on attribue à Marguerite Bourgeois (XVIIe siècle) l'invention de la tire Sainte-Catherine, bonbons destinés aux enfants venant à l'école. Il n'y a pas si long-temps, on fabriquait encore de la tire Sainte-Catherine dans plusieurs foyers du Québec, le 25 novembre. Tiré du site: www.pause.pquebec.com

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Le courrier de la Rousse Véronique Leclerc, étudiante en agronomie

Chère Rousse, Je fréquente l’univers du Comtois depuis un an déjà. Une des raisons, il faut que je l’avoue, m’ayant poussée à venir étudier l’agriculture dans ce magnifique pavillon, c’est que la gente masculine y serait relativement bien représentée. Étant de nature plutôt réservée, je n’ai toujours pas connu les joies de l’amour. Pourtant, j’essaie tant bien que mal de ne pas me faire trop d’illusions, je sais que je ne trouve-rai pas le prince charmant à la Barak! Je dois te dire que j’ai connu une certaine améliora-tion au niveau de mon GPS détecteur de signaux masculins au cours de la dernière année. En effet, j’ai eu plusieurs professeures féminins qui ont su faire preuve de leur talent, dans l’art de la séduc-tion, sous mes yeux. De cette façon, la banque d’exemples et de mises en situations de mon radar amoureux s’est vraiment remplie au cours des der-niers mois. Toutefois, j’ai une question qui subsiste dans mon esprit : comment savoir si le gars qui provoque un signal sur mon GPS sentimental est le bon? Merci!! Un cœur déchu par l’inconnu amoureux Chère fille un peu perdue dans ces questions, Tout d’abord, il faut être en mesure de dé-mêler les différents signaux émis par ton fameux « GPS ». Si celui-ci te signale une attraction physique pour un gars, c’est bien, mais si en plus il t’envoie des signaux d’or-dre sentimentaux, alors là, c’est plus que bien. Il vaut probablement la peine que tu travailles sur son cas. Mais comment savoir si c’est le bon ou non? Pour t’aider à y voir clair, voici une courte liste des critères qui peuvent faire la différence à savoir si un gars en vaut la peine ou non : Il est le bon si :

Il a des grandes mains; De bonnes épaules (question d’être ca-

pable de te soulever); Des yeux dans lesquels tu te perds; De la conversation; Le potentiel de dire des choses intelli-

gentes (il n’est pas obligé de le faire, mais il doit en avoir le potentiel);

Des trous dans les fesses (parce qu’elles

sont tellement musclées); La flèche du bonheur; Il est propre, mais pas trop (être mania-

que c’est jamais très gagnant); Il essaie de t’impressionner (pas besoin

que ca fonctionne, c’est l’intention qui compte);

Il sait te faire rire; Il aime la vie; Et finalement, il t’aime.

Il n’est pas le bon si :

Il te fait lire le guide de la femme parfaite datant des années cin-quante;

Il est juste le moins pire que tu as trouvé;

Il passe plus de temps que toi à se préparer le matin;

Il n’a pas de Big Bills dans sa garde-robe (ou bien si les Big Bills ne lui vont pas bien);

Il pèse moins que toi (il peut être plus petit mais pas moins gros);

Il parle de toi en disant « ça » (si tel est le cas, ce n’est vraiment, mais vraiment pas le bon);

Il croit que tes yeux se situent au niveau de ton sternum.

Mais tout ça c’est bien superficiel et ça res-semble plus à l’idéal d’homme que les filles s’imaginent qu’à celui qui sera le bon pour toi. C’est beau de rêver, mais si tu en de-

mandes trop, tu ne seras pas plus heureuse. Ce qui m’amène à te dire que celui qu’il te faut est peut-être simplement celui à qui tu ne peux t’empêcher de penser, celui que tu es toujours heureuse de voir, qui t’est atten-tionné et aux yeux duquel tu ne passes pas inaperçue. Par exemple, un gars qui accepte de prendre des cafés avec toi, qui veut bien écouter des

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films en ta compagnie, qui te donne des bisous, te fait l’amour et dort avec toi, et bien, dis toi qu’il a pas mal de potentiel. Et si en plus, tu l’aimes bien et qu’il t’aime bien, ne te poses plus trop de questions, c’est peut-être le bon!

C’est bien de ne pas se faire d’illusions, dans la limite où cela ne t’empêche pas de sentir les cris d’alarme que t’envoie ton radar senti-mental. Saches que tu n’es certainement pas la seule dans cette situation et que même après avoir connu les joies de l’amour, sa-voir si un gars est le bon, c’est une question qui demeure bien complexe. Être anxieuse

devant l’inconnu c’est normal, mais ça ne doit pas contrer tes envies; tu ne voudrais quand même pas passer à côté de bel-les choses. Peut-être te trompes-tu en di-sant que tu ne trouveras pas le prince charmant à la Barak. Tu sais, il s’agit d’une magnifique façon de t’aider à savoir si un mec est bon pour toi ou non. Si, une fois rendu chaud, il french tout ce qui bouge, alors il n’est

peut-être pas ce que tu recherches. Si, par contre, tu le trouves encore plus charmant et plus merveilleux à la fin de cette soirée, c’est bon signe… La Rousse P.S. Si tu me disais qui est ce fameux gars qui provoque des signaux sur ton GPS, ca pourrait m’aider à te répondre!

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