Nouvelle-Zélande : coup d'arrêt à la croissance laitière

Conférence Grand Angle Lait

Une production laitière française en mouvement

Mardi 4 avril 2017

Nouvelle Zélande : coup d’arrêt à la

croissance laitière ?

• Sylvain FORAY – Service environnement / bâtiment

• Mélanie RICHARD – Service économie des filières

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Conférence Grand Angle Lait - Mardi 4 avril 2017

• Une production proche de la production française = 3% de la production mondiale

• Pour une population 14 fois moindre (4,7 millions d’hab)

• 95% de la production est exportée

• ~30% des exportations mondiales

• Essentiellement sous forme de commodités laitières

La Nouvelle-Zélande, un poids lourd sur le marché mondial du lait

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Reste du monde

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NZ

+24 M°t

Echanges mondiaux de produits laitiersSource : GEB-Idele d’après FIL, ATLA

50% de la hausse

http://fr.wikipedia.org/wiki/Fichier:Topography_of_new_zealand.jpg

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Une formidable croissance de la production laitière

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1000 t MSU1000 t laitProduction laitièreProduction de MSU (MP+MG)

Evolution de la production de lait et de matières solides utiles laitièresSource : GEB-Idele d’après NZ dairy statistics 2015-16

X 2 en 20 ans


Via des conversions massives de surfaces dans l’Ile du Sud et une hausse de la productivité / ha

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Production laitière (M°t)

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Superficie utilisée (ha) Productivité des surfaces

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Superficie utilisée (ha) Productivité des surfaces

Ile du Nord

Ile du Sud

58%

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73% de la hausse

Source : GEB-Idele selon NZ dairy

statistics (LIC, DairyNZ)


Les laitières ont remplacé les brebis & les VA = intensification des surfaces en herbe

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Cheptel laitier 1993


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Millions de brebisMillions de vaches

Évolution des cheptels Source: GEB – Idele d'après NZ Statistics

Brebis

Vaches laitières

Vaches allaitantes

Cartes et Données

GEB-Idele d’après NZ statistics


Canterburry

SouthlandOtago

Waïkato

Taranaki

Agrandissement des exploitations et nette intensification des surfaces laitières

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2000/01 2015/16

8 700 troupeaux 343 VL

2,8 VL/ha11 500 kg/ha


2,6 VL/ha9 800 kg/ha


2,6 VL/ha10 900 kg/ha


3,0 VL/ha13 600 kg/ha

Equity partnerships (Achat à plusieurs d’une exploitation)

Source : GEB-Idele selon xxx


Des systèmes très basés sur l’herbe pâturée mais avec de plus en plus de complémentation

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Répartition des systèmes laitiers en Nouvelle-Zélande

2001 2014

Système Low input(max 14% d’aliments « apportés », réservés aux vaches taries)

70-75 % 30-40%

Système Medium input10 à 20% d’aliments « apportés » pour vaches taries et lactation en automne

15-20 % 35-45%

Système High input20-55 % d’aliments « apportés »

10-15 % 25-35%

Une production laitière très

saisonnière car calée sur la

croissance des prairies

Aliments “apportés” = pâturage externalisé des vaches

taries, stocks (maïs...) + aliments achetés (tourteau de

palme, céréales,...)

Production

laitière

Croissance

des prairies

Source : DairyNZ (Ruakura), DCANZ

Source : GEB-Idele d’après DairyNZ


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Point mort et prix du lait en Nouvelle-ZélandeGEB-Idele d'après DairyNZ et traitement DM Gouin

Autres revenus agricoles Charges fixesAutres coûts variables Animaux remplacementCoûts d'alimentation et cultures Point mortPrix du lait

Des systèmes moins économes…que la crise laitière est venue chambouler

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• Tournant en 2007-08 : forte hausse du prix du lait et sécheresse historique => Augmentation du recours aux aliments achetés

• Accent mis davantage sur la production que sur l’efficience

• Flambée du poste alimentation (achats + location support block + production des cultures sur l’exploitation)

Point mort = prix de revient du lait

hors main d’œuvre familiale

X2 (+0,8 NZ$/ kg MS)

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Nouvelle-Zélande

Californie

Etat de New-York

FRANCE

IRLANDE

PAYS-BAS

La hausse du change NZ$ / US$ et € a pénalisé la compétitivité ces dernières années

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Evolution du point mort pour les exploitations laitières spécialisées de

différents pays (€ courants /1000 l)

Source : DairyNZ Economic Survey; Dairy farm management - Business Summary New York State;

Dairy Marketing California, Cost of production annual Summary; DG AGRI RICA UE

Traitement: C. Perrot – GEB-Idele et D.M. Gouin – Université Laval


• Une volatilité particulièrement forte

95% d’export, très essentiellement des commodités

Qui a poussé Fonterra à mettre en œuvre une stratégie de diversification et d’augmentation de la valeur ajoutée

Des prix directement connectés aux à-coups du marché mondial des commodités

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France Allemagne

Nouvelle-Zélande USA

Prix du lait (38-32) mensuel en €/1 000 lSource : GEB-Idele d’après Fam, AMI, LTO et USDA


• Explosion de l’endettement

10% des encours bancaires nationaux en 2015 !

Crise de liquidités : 77% des expl. en trésorerie <0 en 2015/16

48% de la « dette laitière » dans 20% des exploitations

La crise laitière a mis en lumière une certaine vulnérabilité du secteur laitier

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• Forte hausse du prix des terres

Difficile accès au foncier via le share-milking

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Prix des terres laitièresQuotable Value New Zealand Rural Property Sales Statistics

Real Estate Institute of NZ (REINZ)

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Endettement du secteur (Md NZ$)

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Endettement moyen par expl. (M° NZ$)

1,5 3,5

Ratio dette/ actifs des élevages laitiers

35% 46%

Intérêts et loyers (NZ$/ kg MS)

1,08 1,36

+130%

Source : GEB-Idele selon DairyNZ Economic

survey


• Des exploitations toujours largement basées sur le pâturage et habituées à gérer les risques;

• Un retour à des conduites plus économes ces 2 dernières campagnes;

• Les banques ont accordé des prêts de trésorerie;

• Finalement peu de « casse » et un prix des terres qui résiste;

• Une plus large palette de systèmes et de conditions pédoclimatiques qui peuvent se compléter;

• Une certaine capacité d’adaptation et de retour à des systèmes plus efficients.

Mais…

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”Ko te taiao he taonga tukuiho mo apopo”

« Notre environnement est un cadeau précieux dont nous héritons pour le bénéfice de demain »

La protection de l’environnement, un enjeu économique et sociétal

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• Le secteur du tourisme, largement basé sur la nature est un poids lourdéconomique.

~3 millions de visiteurs internationaux/an

13 Mds NZ$ dépensés, autant que la valeur des exportations laitières!

• Une attente sociétale importante. « Les citoyens ne sont pas acquis à la filièrelaitière ! Ils doivent voir des efforts légitimes de l'industrie agricole pour améliorer la qualité de l'eau.Ils souhaitent le développement, mais pas s'il menace l'environnement qui est valorisé pour lesloisirs et l'écologie / nature ». (Baskaran, 2010; Hughey, 2013).

• Une image Clean & Green des produits néo-zélandais à préserver pourune bonne part des marchés export (Chine en particulier).

• Notamment pour les Maori qui sont aujourd’hui largement pris en compte dansles décisions et politiques environnementales.


• La qualité des eaux de surface se dégrade depuis plus de 10 ans en lien avecl’augmentation des effectifs laitiers et l’intensification des systèmes

L’intensification laitière a des impacts sur l’environnement

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• Les nitrates : une augmentation de de 0,4% par an entre 1989 et 2013 dans lesrivières, en lien avec l’augmentation du lessivage de l’azote dans les zones laitières

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Bovin viande

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Ovins

Lessivage de l’azote en KGN/ha selon les sources d’apport

• Autres problèmes : bactéries (E. Coli), eutrophisation (N et P), érosion

Sources : NIWA, StatNZ

Sources : StatNZ, traitement Idele

Evolution 1989-2013 de la teneur en nitrates des rivières

Evolution annuelle (%)


Les bilans d’azote se dégradent

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Chargement (vaches) 2,4 3,3 3,5 3,2 3,2

Lait (litre/ha) 8 276 15 525 17 045 13 730 15 340

% prairies 100 97 94 91 90

Concentrés (kg/VL) 0 60 94 427 924

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mediumwaikato high Waikato

NZ Ledgard etal, 1998

NZ Le Gall,mission 2000

NZ Le Gall,mission 2009 NZ Guigue et Dollé, 2014

kgN/ha

Excédent d'azote calculé par bilan


Une réglementation qui tarde à se mettre en place - le cas de la Gestion de l’eau

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UN CADRE NATIONAL Déclaration Politique Nationale sur la

gestion des eaux douces

Réglementation et Implémentation AU NIVEAU REGIONAL(Conseils Régionaux)

2014 … 2025/2030

• Conseils concernant la qualité de l'eau

• Demande de fixer des limites

environnementales pour protéger la santé

humaine et écosystémique

• Responsable de la gestion de la ressource et

de la qualité

• Fixe les objectifs et les limites par bassin

versant (processus collaboratif)

• Intègre un « code de bonnes pratiques »

pour les élevages laitiers

• Un processus sur le long terme, mais certaines régions ont pris les devants (Canterbury, Waikato, Southland… régions laitières)

• En parallèle, des moyens dégagés (gouvernement + filière) pour la recherche de solutions techniques qui permettraient a minima de maintenir la productivité

Ressource Management Act (1991)


• Aux dires des éleveurs, coopératives, Institut de Recherches, administrations, transformateurs, l’environnement va représenter un frein à la poursuite du développement de la filière laitière :

Limitations réglementaires sur agrandissements, conversions

Coûts supplémentaires.

• MAIS le discours était le même il y a 10 ans… et les contraintes environnementales n’ont pas freiné l’intensification laitière depuis lors.

• Le cadre semble toutefois se mettre réellement en place :

des échéances plutôt sur le long terme,

Mais certaines régions avancent plus vite et limitent déjà ou conditionnent plus durement les autorisations pour les fermes laitières.

Ce qu’il faut retenir

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• Des conversions à présent limitées

• Progression possible de la productivité, mais pas partout, et dans des proportions limitées

• Des objectifs de filière encore ambitieux : hausse de 55% entre 2013 et 2020 de la valeurdes exportations laitières

+ de valeur ajoutée (+27%)

mise en œuvre d’une « stratégie de croissance laitière durable » : hausse de production +12%

Pas d’arrêt à moyen terme mais une inflexion de la croissance laitière

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1000 t lait

Evolution de la production de lait Source : GEB-Institut de l'Elevage d'après

LIC etDairyNZ


Projet de formation collective sur la Filière Lait en NZ avec voyage

d’étude

Du 19 au 31 janvier 2018

Pour approfondir…

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Nouvelle-Zélande : coup d'arrêt à la croissance laitière

Engineering

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