Nouvelle structure de l’épreuve écrite de Français Langue ... Annex.pdf · 2016-05-d-2-fr-2...

34
2016-05-D-2-fr-2 Schola Europaea Bureau du Secrétaire général Unité Développement Pédagogique Réf. : 2016-05-D-2-fr-2 - Annexe au « Programme de Français Langue I » (2005-D-252-fr-4) Orig. : FR Nouvelle structure de l’épreuve écrite de Français Langue 1 et Document d’accompagnement au document « Nouvelle structure des épreuves écrites de Français Langue 1 » 1 APPROUVÉ PAR LE CONSEIL D’INSPECTION SECONDAIRE DU 13 JUIN 2016 À BRUXELLES Entrée en vigueur : à la session 2018 du Baccalauréat européen 1 Document 2016-05-D-2-fr-2 approuvé par le Conseil d’inspection Secondaire du 11 octobre 2016 à Bruxelles

Transcript of Nouvelle structure de l’épreuve écrite de Français Langue ... Annex.pdf · 2016-05-d-2-fr-2...

2016-05-D-2-fr-2

Schola Europaea Bureau du Secrétaire général Unité Développement Pédagogique

Réf. : 2016-05-D-2-fr-2 - Annexe au « Programme de Français Langue I » (2005-D-252-fr-4)

Orig. : FR

Nouvelle structure de l’épreuve écrite de Français Langue 1 et Document d’accompagnement au document « Nouvelle structure des épreuves écrites de Français Langue 1 »1 APPROUVÉ PAR LE CONSEIL D’INSPECTION SECONDAIRE DU 13 JUIN 2016 À BRUXELLES

Entrée en vigueur : à la session 2018 du Baccalauréat européen

1 Document 2016-05-D-2-fr-2 approuvé par le Conseil d’inspection Secondaire du 11 octobre 2016 à Bruxelles

2016-05-D-2-fr-2 2/34

GT L1FR / NOUVEAU BAC L1

SOMMAIRE

· 1. PRÉSENTATION DE LA NOUVELLE STRUCTURE DE L’ÉPREUVE ÉCRITE DE L1 · 2. COMPÉTENCES ÉVALUÉES · 3. CRITÈRES D’ÉVALUATION DU BAC ÉCRIT L1

ANNEXES :

· EXEMPLE 1 POUR LA NOUVELLE STRUCTURE DE L’ÉPREUVE ÉCRITE DU BAC L1 · EXEMPLE 2 POUR LA NOUVELLE STRUCTURE DE L’ÉPREUVE ÉCRITE DU BAC L1 · EXEMPLE 3 POUR LA NOUVELLE STRUCTURE DE L’ÉPREUVE ÉCRITE DU BAC L1

2016-05-D-2-fr-2 3/34

PRÉSENTATION DE LA NOUVELLE STRUCTURE DE L’ÉPREUVE ÉCRITE

Un programme pour toutes les L1 entre en vigueur à la rentrée scolaire 2016 (cycle 3). Il en résulte que le nouveau Baccalauréat en L1 aura lieu en juin 2018. Une nouvelle structure d’épreuve écrite de L1 est donc requise. ÉPREUVE ÉCRITE

· L’épreuve écrite suit les préconisations du document « Proposition d’harmonisation des épreuves écrites de LI pour le Baccalauréat européen » (Réf. 2014-06-D-5-fr-5).

· L’épreuve écrite évalue les compétences, telles qu’elles sont explicitées dans ce même document (pp. 4 à 6).

· L’épreuve écrite comporte trois parties : - Partie 1 : commentaire d’un texte littéraire - Partie 2 : étude d’un texte non littéraire - Partie 3 : essai L’élève les traitera dans l’ordre qu’il souhaite.

Type d’épreuve écrite Durée de l’examen : 4 heures

PARTIES DE L’ÉPREUVE ÉCRITE

SUPPORT DE CHAQUE PARTIE

DESCRIPTIF DÉTAILLÉ

1e partie : commentaire d’un texte littéraire 40 points

Un texte littéraire (fictionnel ou non fictionnel) non connu des élèves, d’une longueur comprise entre 500 et 800 mots (à l’exception des textes poétiques)

Cette tâche prend la forme d’un commentaire structuré, guidé par une ou deux pistes d’analyse. L’élève produit un texte d’une longueur comprise entre 600 et 800 mots, avec une brève introduction, un développement illustré d’exemples et une brève conclusion.

2e partie : étude d’un texte non littéraire 20 points

Un texte non littéraire, d’une longueur comprise entre 500 et 800 mots (à l’exception des textes poétiques)

Cette tâche peut prendre des formes variées : résumé partiel, reformulation, réponses à des questions de compréhension, etc. On propose 1 ou 2 exercices.

3e partie : essai 40 points

Une tâche portant sur les œuvres aux programmes des classes 6 et 7.

Cette tâche prend la forme d’un essai. L’élève produit un texte d’environ 800 mots, avec une brève introduction, un développement nourri d’exemples et une brève conclusion.

2016-05-D-2-fr-2 4/34

Épreuve écrite Compétences évaluées

1e partie : Commentaire d’un texte littéraire

A/ COMPÉTENCES DE LECTURE

I. Capacité à mobiliser ses connaissances afin de comprendre le texte a) Capacité à identifier les traits principaux des genres littéraires auxquels le texte appartient.

Associer un texte à un mouvement, un courant esthétique, une époque. b) Capacité à identifier l’énonciateur du texte et le point de vue qu’il adopte, ainsi que le

destinataire.

II. Capacité d’analyse a) Savoir utiliser ses connaissances pour dégager les significations. b) Être capable de saisir l’implicite. c) Maîtriser et exploiter les outils de l’analyse littéraire.

B/ COMPÉTENCES D’ÉCRITURE I. Capacité à élaborer une interprétation du texte

a) Justifier et expliciter les hypothèses de lecture. b) Formuler de façon nuancée une appréciation personnelle et savoir la défendre.

II. Capacité à structurer un texte a) Être capable de rédiger un texte structuré, selon la progression suivante : brève

introduction, développement, brève conclusion. b) Savoir étayer son analyse par des exemples (citations correctement insérées). c) Utiliser des connecteurs logiques. d) Maîtriser l’organisation en paragraphes.

III. Capacité à mobiliser ses connaissances linguistiques a) S’exprimer de manière claire, rigoureuse et convaincante. b) Respecter les règles de syntaxe et d’orthographe.

2016-05-D-2-fr-2 5/34

2e partie : Étude d’un texte non littéraire

A/ COMPÉTENCES DE LECTURE I. Capacité à mobiliser ses connaissances afin de comprendre le texte (et le document, le cas échéant)

a) Savoir sélectionner les informations pertinentes pour comprendre le texte [par exemple, titre, sous-titres, intertitres, disposition en paragraphes] (et le document, le cas échéant).

b) Capacité à saisir le sens global du texte (et du document, le cas échéant). c) Comprendre le texte en sachant mobiliser des connaissances linguistiques

(énonciation, réseaux lexicaux). d) Comprendre le texte (et le document, le cas échéant) en sachant mobiliser des

connaissances culturelles, historiques, philosophiques, etc., afin de mieux en cerner les enjeux.

e) Capacité à identifier les implicites du texte.

II. Capacité à analyser un texte argumentatif, le cas échéant a) Capacité à identifier clairement la thèse. b) Capacité à reconnaître la structure argumentative. c) Capacité à identifier les différents arguments et à les hiérarchiser.

B/ COMPÉTENCES D’ÉCRITURE I. Capacité à analyser et à reformuler de façon personnelle et pertinente II. Capacité à mettre en évidence les liens logiques même s’ils sont implicites III. Capacité à mobiliser ses connaissances linguistiques

a) S’exprimer de manière claire, rigoureuse et convaincante. b) Respecter les règles de syntaxe et d’orthographe.

2016-05-D-2-fr-2 6/34

3e partie : Essai

A/ COMPÉTENCES DE LECTURE I. Capacité à analyser les termes-clés du sujet

II. Capacité à mettre en lumière ses enjeux explicites et implicites

B/ COMPÉTENCES D’ÉCRITURE I. Capacité à énoncer une problématique pertinente

II. Capacité à mobiliser ses connaissances des œuvres au programme

III. Capacité à rédiger un texte structuré a) Être capable de rédiger un texte structuré, selon la progression suivante : brève

introduction, développement, brève conclusion. b) Savoir étayer son analyse par des exemples (références aux textes, voire citations

correctement insérées). c) Utiliser des connecteurs logiques. d) Maîtriser l’organisation en paragraphes.

IV. Capacité à mobiliser ses connaissances linguistiques

a) S’exprimer de manière claire, rigoureuse et convaincante. b) Respecter les règles de syntaxe et d’orthographe.

2016-05-D-2-fr-2 7/34

Évaluation du BAC écrit L1 cours de base

CRITÈRES

Partie 1 : Commentaire d’un texte littéraire Points max. 40

1. Brève introduction : situation du texte, annonce de la ou des pistes d’analyse. 6 points

2. Développement : 24 points Texte structuré (1 ou 2 parties ; présence de paragraphes et de

connecteurs logiques). 8 points

Pertinence de l’interprétation, utilisation d’outils d’analyse variés, recours à des citations correctement insérées. 16 points

3. Brève conclusion : bilan général de la lecture soulignant l’intérêt du texte étudié. 2 points

4. Qualité de l’expression : orthographe et syntaxe correctes, niveau de langue adapté, clarté du style, précision du vocabulaire. 8 points

Partie 2 : Étude d’un texte non littéraire Points max. 20

1. Points distribués de façon pondérée en fonction de la nature des exercices. 16 points

2. Qualité de l’expression : orthographe et syntaxe correctes, précision du vocabulaire. 4 points

Partie 3 : Essai Points max. 40

1. Brève introduction :

6 points Présentation générale du sujet. Énoncé de la problématique. Annonce du plan. 2. Développement : 24 points Construction rigoureuse, qualité de l’argumentation, utilisation des liens

logiques et des transitions. 8 points

Connaissance des œuvres : pertinence des exemples proposés et approfondissement de leur analyse. 16 points

3. Conclusion : bilan de la réflexion en réponse à la problématique énoncée. 2 points

4. Qualité de l’expression : orthographe et syntaxe correctes, clarté et agrément du style, niveau de langue correct, écriture lisible et présentation soignée.

8 points

2016-05-D-2-fr-2 8/34

ANNEXES :

· EXEMPLE 1 POUR LA NOUVELLE STRUCTURE DE L’ÉPREUVE ÉCRITE DU BAC L1 · EXEMPLE 2 POUR LA NOUVELLE STRUCTURE DE L’ÉPREUVE ÉCRITE DU BAC L1 · EXEMPLE 3 POUR LA NOUVELLE STRUCTURE DE L’ÉPREUVE ÉCRITE DU BAC L1

BACCALAURÉAT EUROPÉEN

2016-05-D-2-fr-2 9/34

FRANÇAIS LANGUE I COURS DE BASE

Annexe 1

EXEMPLE 1 pour la nouvelle structure de l’épreuve écrite du BAC

DATE : DURÉE DE L’EXAMEN : 4 HEURES (240 minutes) MATÉRIEL AUTORISÉ : AUCUN REMARQUES PARTICULIÈRES : Vous traiterez les trois parties. Partie 1 : Commentaire d’un texte littéraire : vous traiterez le sujet. Partie 2 : Étude d’un texte non littéraire : vous traiterez le sujet. Partie 3 : Essai : vous traiterez le sujet.

BACCALAURÉAT EUROPÉEN

2016-05-D-2-fr-2 10/34

FRANÇAIS LANGUE I COURS DE BASE

EXEMPLE 1 pour la nouvelle structure de l’épreuve écrite du BAC

Corpus au programme des classes de S6 et S7 : · S 6 : ARAGON, La Rose et le Réséda (1943)

DIDEROT, Jacques le Fataliste et son Maître ( 17 9 6 ) · S 7 : MARIVAUX, L’Île des esclaves (1725)

ZOLA, Pot-Bouille (1882)

Partie 1

COMMENTAIRE D’UN TEXTE LITTÉRAIRE

40 points

BEAUMARCHAIS, La Folle Journée ou Le Mariage de Figaro (1778), acte III, scène 5 Le valet Figaro prépare son mariage avec Suzanne, la servante de la Comtesse Almaviva, mais leur projet est menacé par le Comte, qui souhaite séduire Suzanne, et par Marceline, une vieille femme qui veut, par un procès, contraindre Figaro à l’épouser. Le Comte propose à son valet de l’accompagner dans son ambassade à Londres. LE COMTE. ... Autrefois tu me disais tout. FIGARO. Et maintenant je ne vous cache rien. FIGARO. Combien la Comtesse t’a-t-elle donné pour cette belle association ? FIGARO. Combien me donnâtes-vous pour la tirer des mains du docteur ? Tenez, Monseigneur, n’humilions pas l’homme qui nous sert bien, crainte d’en faire un mauvais valet. 5 LE COMTE. Pourquoi faut-il qu’il y ait toujours du louche en ce que tu fais ? FIGARO. C’est qu’on en voit partout quand on cherche des torts. LE COMTE. Une réputation détestable! FIGARO. Et si je vaux mieux qu’elle ? y a-t-il beaucoup de seigneurs qui puissent en dire autant ? LE COMTE. Cent fois je t’ai vu marcher à la fortune, et jamais aller droit. 10 FIGARO. Comment voulez-vous ? la foule est là: chacun veut courir, on se presse, on pousse, on coudoie, on renverse, arrive qui peut; le reste est écrasé. Aussi c’est fait; pour moi j’y renonce. LE COMTE. À la fortune ? (À part.) Voici du neuf. FIGARO (à part). À mon tour maintenant. (Haut.) Votre Excellence m’a gratifié de la conciergerie du château; c’est un fort joli sort; à la vérité je ne serai pas le courrier étrenné des nouvelles intéressantes; 15 mais en revanche, heureux avec ma femme au fond de l’Andalousie... LE COMTE. Qui t’empêcherait de l’emmener à Londres ? FIGARO. Il faudrait la quitter si souvent que j’aurais bientôt du mariage par-dessus la tête. LE COMTE. Avec du caractère et de l’esprit, tu pourrais un jour t’avancer dans les bureaux.

BACCALAURÉAT EUROPÉEN

2016-05-D-2-fr-2 11/34

FRANÇAIS LANGUE I COURS DE BASE

FIGARO. De l’esprit pour s’avancer ? Monseigneur se rit du mien. Médiocre et rampant ; et l’on arrive à 20 tout. LE COMTE. ... Il ne faudrait qu’étudier un peu sous moi la politique. FIGARO. Je la sais. LE COMTE. Comme l’anglais, le fond de la langue ! FIGARO. Oui, s’il y avait de quoi se vanter. Mais, feindre d’ignorer ce qu’on sait, de savoir tout ce qu’on 25 ignore ; d’entendre ce qu’on ne comprend pas, de ne point ouïr ce qu’on entend ; surtout de pouvoir au-delà de ses forces ; avoir souvent pour grand secret de cacher qu’il n’y en a point ; s’enfermer pour tailler des plumes, et paraître profond, quand on n’est, comme on dit, que vide et creux ; jouer bien ou mal un personnage ; répandre des espions et pensionner des traîtres ; amollir des cachets, intercepter des lettres, et tâcher d’ennoblir la pauvreté des moyens par l’importance des objets. Voilà toute la 30 politique, ou je meure ! LE COMTE. Eh ! C’est l’intrigue que tu définis ! FIGARO. La politique, l’intrigue, volontiers mais, comme je les crois un peu germaines, en fasse qui voudra. « J’aime mieux ma mie, ô gué ! », comme dit la chanson du bon roi. LE COMTE, à part. Il veut rester. J’entends... Suzanne m’a trahi. 35 FIGARO, à part. Je l’enfile, et le paye en sa monnaie. LE COMTE. Ainsi tu espères gagner ton procès contre Marceline ? FIGARO. Me feriez-vous un crime de refuser une vieille fille, quand Votre Excellence se permet de nous souffler toutes les jeunes ? LE COMTE, raillant1. Au tribunal, le magistrat s’oublie, et ne voit plus que l’ordonnance. 40 FIGARO. Indulgente aux grands, dure aux petits... (533 mots)

BEAUMARCHAIS, La Folle Journée ou Le Mariage de Figaro (1778), acte III, scène 5

1. raillant : se moquant.

Sujet : Lors de cette confrontation avec son maître, Figaro raille l’exercice du pouvoir politique et judiciaire. Vous analyserez cet affrontement, sous la forme d’un commentaire structuré d’environ 800 mots, en développant les deux points suivants :

1) le rapport de forces entre maître et valet ; 2) les aspects du pouvoir politique que Figaro dénonce ici.

Vous veillerez à présenter votre travail de façon organisée (brève introduction, développement, brève conclusion).

BACCALAURÉAT EUROPÉEN

2016-05-D-2-fr-2 12/34

FRANÇAIS LANGUE I COURS DE BASE

Partie 2

ÉTUDE D’UN TEXTE NON LITTÉRAIRE

20 points

Extrait de Chronique ONU. Le Magazine des Nations-Unies, décembre 2012.

Les défis de la lutte contre la corruption aux niveaux national et international

La lutte contre la corruption aux niveaux national et international continue d’être un sujet d’une grande importance pour l’ONU et ses États Membres, l’intolérance à l’égard de la corruption augmentant dans le monde.

À l’occasion de la première « réunion de haut niveau de l’Assemblée générale sur l’État de droit aux niveaux national et international », qui s’est tenue le 24 septembre 2012, les Chefs d’État et de gouvernement ainsi 5 que les chefs de délégation ont adopté une Déclaration politique importante par consensus qui souligne l’importance fondamentale de l’État de droit pour le dialogue politique et la coopération parmi tous les États et le développement des trois principaux piliers sur lesquels l’ONU est construite : la paix et la sécurité internationales, les droits de l’homme et le développement. Ils ont fait valoir que la réponse collective aux défis et aux opportunités issus des nombreuses transformations politiques, sociales et 10 économiques complexes que nous connaissons doit être guidée par l’État de droit, car celui-ci est le fondement des relations amicales et équitables entre les États et la base sur laquelle les sociétés justes et équitables sont bâties.

Il est remarquable que la Déclaration contienne un paragraphe distinct sur la question de la corruption, qui est traitée de manière assez approfondie : 25. Nous sommes convaincus que la corruption est 15 nuisible, car elle fait obstacle à la croissance et au développement économiques, entame la confiance du citoyen dans la légitimité et la transparence des institutions et entrave l’adoption de lois justes et efficaces, ainsi que l’administration et l’exécution des lois et l’action des tribunaux, et insistons, en conséquence, sur l’importance de l’État de droit en tant que condition essentielle de la prévention et de la répression de la corruption, dans le cadre, notamment, d’une coopération plus étroite entre les États en matière pénale. 20

Il semble aller de soi que la corruption a des effets nuisibles importants. Toutefois, le fait que la Déclaration adoptée à l’unanimité traite de la question de la corruption d’une manière aussi approfondie montre clairement que l’ensemble des membres de l’ONU attache, à juste titre, une grande importance à cette question et à l’État de droit.

La corruption est un phénomène qui touche tous les pays. Aucun État n’y échappe, quel que soit 25 son niveau économique ou social. Les affaires de corruption apparaissent régulièrement dans la presse de nos pays. Ses formes et son ampleur peuvent varier d’un pays à un autre. Certaines sociétés sont plus touchées que d’autres, mais il suffit de lire les statistiques de Transparency International pour se rendre compte qu’elle existe partout. D’un côté, les scandales sont une pilule difficile à avaler, mais, d’un autre

2016-05-D-2-fr-2 13/34

côté, ils peuvent permettre de faire un grand nettoyage parfois nécessaire, et toujours salutaire, dans la 30 société. En plus des procédures juridiques fondées sur les dispositions anti-corruption efficaces du droit pénal, les commissions d’enquête parlementaires peuvent permettre de mettre en évidence les responsabilités politiques impliquant le gouvernement dans les allégations de corruption.

La corruption est un phénomène qui touche chaque citoyen. Que vous soyez une petite ou une grande entreprise, ou que vous travailliez dans un service public, que vous soyez employeur ou 35 travailleur indépendant, pauvre ou riche, vous êtes touché par la corruption, directement ou indirectement, car ses coûts sont supportés par toute la société. Toutes les parties de la société ont donc un intérêt à contenir ce phénomène et doivent en partager la responsabilité. La corruption ne doit jamais être perçue comme étant un fait inéluctable de la vie. Nous pouvons et devrions tous prendre part à la promotion d’une culture de la transparence, de l’intégrité et de la responsabilité. (614 mots) 40

Extrait de Chronique ONU. Le Magazine des Nations-Unies, décembre 2012.

Sujet : 1) (10 pts) Combien de parties distinguez-vous dans ce texte ? Donnez un titre (sous la forme d’une phrase nominale) à chacune d’elle. 2) (10 pts) Par quels procédés le rédacteur de l’article cherche-t-il à nous impliquer dans sa réflexion ?

2016-05-D-2-fr-2 14/34

Partie 3

ESSAI

40 points

Sujet : Selon vous, la littérature doit-elle nécessairement être engagée ?

Vous répondrez à cette question dans un développement structuré (brève introduction,

développement, brève conclusion) d’environ 800 mots (+/- 10 %) en vous appuyant sur des exemples précis tirés des œuvres du programme.

BACCALAURÉAT EUROPÉEN

2016-05-D-2-fr-2 15/34

FRANÇAIS LANGUE I COURS DE BASE

Annexe 2

EXEMPLE 2 pour la nouvelle structure de l’épreuve écrite du BAC

DATE : DURÉE DE L’EXAMEN : 4 HEURES (240 minutes) MATÉRIEL AUTORISÉ : AUCUN REMARQUES PARTICULIÈRES : Vous traiterez les trois parties Partie 1 : Commentaire d’un texte littéraire : vous traiterez le sujet. Partie 2 : Étude d’un texte non littéraire : vous traiterez le sujet. Partie 3 : Essai : vous traiterez le sujet.

BACCALAURÉAT EUROPÉEN

2016-05-D-2-fr-2 16/34

FRANÇAIS LANGUE I COURS DE BASE

EXEMPLE 2 pour la nouvelle structure de l’épreuve écrite du BAC

Corpus au programme des classes de S6 et S7 :

· S 6 : BEAUMARCHAIS, La Folle Journée ou Le Mariage de Figaro (1784) YOURCENAR, Mémoires d’Hadrien (1951)

· S 7 : R A B E L A I S , G a r g an t u a (1534) BAUDELAIRE, Les Fleurs du Mal (1857 et 1861)

Partie 1

COMMENTAIRE D’UN TEXTE LITTÉRAIRE

40 points

LESAGE, Histoire de Gil Blas de Santillane (1715 à 1735), livre I, chapitre XVII

L’Histoire de Gil Blas de Santillane narre, à la 1re personne, comment l’Espagnol Gil Blas, né dans la misère et après avoir été éduqué par son oncle chanoine, quitte Oviedo à l’âge de 17 ans pour se rendre à l’Université de Salamanque. Il rencontre en chemin son ami Fabrice, qui l’invite à se consoler des malheurs de l’existence en restant « toujours au-dessus de la mauvaise fortune ». C’est Fabrice qui parle dans le 1er paragraphe.

Je vins à Valladolid, où, par le plus grand bonheur du monde, j’entrai dans la maison d’un administrateur de l’hôpital. J’y demeure encore, et je suis charmé de ma condition. Le seigneur Manuel Ordoñez, mon maître, est un homme d’une piété profonde. Il marche toujours les yeux baissés, avec un gros rosaire à la main. On dit que dès sa jeunesse, n’ayant en vue que le bien des pauvres, il s’y est attaché avec un zèle infatigable. Aussi ses soins ne sont-ils pas demeurés sans récompense. Tout lui a 5 prospéré. Quelle bénédiction ! en faisant les affaires des pauvres, il s’est enrichi !

Quand Fabrice m’eut tenu ce discours, je lui dis : Je suis bien aise que tu sois satisfait de ton sort ; mais entre nous, tu pourrais, ce me semble, faire un plus beau rôle dans le monde. Tu n’y penses pas, Gil Blas, me répondit-il. Sache que, pour un homme de mon humeur, il n’y a point de situation plus agréable que la mienne. Le métier de laquais est pénible, je l’avoue, pour un imbécile ; mais il n’a que 10 des charmes pour un garçon d’esprit. Un génie supérieur qui se met en condition ne fait pas son service matériellement comme un nigaud. Il entre dans une maison pour commander plutôt que pour servir. Il commence par étudier son maître. Il se prête à ses défauts, gagne sa confiance, et le mène ensuite par le nez. C’est ainsi que je me suis conduit chez mon administrateur. Je connus d’abord le pèlerin. Je m’aperçus qu’il voulait passer pour un saint personnage. Je feignis d’en être la dupe. Cela ne coûte rien. 15 Je fis plus, je le copiai ; et, jouant devant lui le même rôle qu’il fait devant les autres, je trompai le

BACCALAURÉAT EUROPÉEN

2016-05-D-2-fr-2 17/34

FRANÇAIS LANGUE I COURS DE BASE

trompeur, et je suis devenu peu à peu son factoton1. J’espère que quelque jour je pourrai, sous ses auspices, me mêler des affaires des pauvres. Je ferai peut-être fortune aussi, car je me sens autant d’amour que lui pour leur bien.

Voilà de belles espérances, repris-je, mon cher Fabrice ; et je t’en félicite. Pour moi, je reviens à mon 20 premier dessein. Je vais convertir mon habit brodé en soutanelle2, me rendre à Salamanque, et là, me rangeant sous les drapeaux de l’Université, remplir l’emploi de précepteur. Beau projet ! s’écria Fabrice ; l’agréable imagination ! Quelle folie de vouloir, à ton âge, te faire pédant ! Sais-tu bien, malheureux, à quoi tu t’engages en prenant ce parti ? Sitôt que tu seras placé, toute la maison t’observera. Tes moindres actions seront scrupuleusement examinées. Il faudra que tu te contraignes sans cesse. Que tu 25 te pares d’un extérieur hypocrite, et paraisses posséder toutes les vertus. Tu n’auras presque pas un moment à donner à tes plaisirs. Censeur éternel de ton écolier, tu passeras les journées à lui enseigner le latin, et à le reprendre quand il dira ou fera des choses contre la bienséance. Après tant de peine et de contrainte, quel sera le fruit de tes soins ? Si le petit gentilhomme est un mauvais sujet, on dira que tu l’auras mal élevé ; et ses parents te renverront sans récompense. Peut-être même sans te payer tes 30 appointements. Ne me parle donc point d’un poste de précepteur. C’est un bénéfice à charge d'âmes. Mais parle-moi de l’emploi d’un laquais. C’est un bénéfice simple, qui n’engage à rien. Un maître a-t-il des vices, le génie supérieur qui le sert les flatte, et souvent même les fait tourner à son profit. Un valet vit sans inquiétude dans une bonne maison. Après avoir bu et mangé tout son soûl, il s’endort tranquillement comme un enfant de famille, sans s’embarrasser du boucher ni du boulanger. Je ne 35 finirais point, mon enfant, poursuivit-il, si je voulais dire tous les avantages des valets. (634 mots)

LESAGE, Histoire de Gil Blas de Santillane (1715 à 1735), livre I, chapitre XVII

1. factoton : homme qui s’occupe de tout dans une maison. 2. soutanelle : habit d’homme d’Église, porté également par les précepteurs. Sujet : Vous ferez de ce texte un commentaire structuré d’environ 600 mots qui montrera le statut paradoxal du valet selon Fabrice. Vous veillerez à présenter votre travail de façon organisée (brève introduction, développement, brève conclusion).

BACCALAURÉAT EUROPÉEN

2016-05-D-2-fr-2 18/34

FRANÇAIS LANGUE I COURS DE BASE

Partie 2

ÉTUDE D’UN TEXTE NON LITTÉRAIRE

20 points Interview de Florian SITBON, metteur en scène du Mariage de Figaro en 2000 (in BEAUMARCHAIS, Le Mariage de Figaro, « BiblioLycée », © Hachette, 2001)

Lorsque je monte une pièce classique, je commence toujours par me poser la question suivante : « Dans quelle mesure cette pièce parle-t-elle à nos contemporains ? » Avec Le Mariage de Figaro, la réponse m’a semblé évidente : le féminisme de l’auteur et sa profonde critique de l’ordre social en place sont toujours d’actualité. Cependant, il n’était absolument pas possible de situer la pièce à une époque autre que celle à laquelle elle a été écrite. La comédie prend toute sa signification parce qu’elle se situe cinq 5 ans avant la Révolution française, cinq ans avant que cette société d’ordres ne connaisse le bouleversement pressenti par Beaumarchais. Il ne s’agit pas d’une comédie d’intrigue ou de mœurs quasi intemporelle, à l’instar de certaines pièces de Molière. Costumes et perruques n’ont, dès lors, pas été envisagés comme des freins à la jeunesse du propos, mais plutôt comme des instruments dont il fallait jouer. 10

Le deuxième point qui me semblait important était de bien raconter l’histoire, en toute simplicité. L’intrigue est si riche et si complexe que je ne voulais pas l’alourdir de références extérieures qui auraient nui à sa compréhension. Il fallait rendre très lisible l’épisode de l’épingle, celui du cabinet de la Comtesse… C’est toujours avec ce souci de bien raconter l’histoire que j’ai voulu m’affranchir du poids d’une certaine tradition théâtrale et revenir au texte de Beaumarchais. J’ai donc fait le choix de 15 comédiens jeunes pour incarner les deux couples principaux. On voit souvent des Comtes et des Comtesses de quarante ans au théâtre, or c’est oublier que l’action du Mariage de Figaro se déroule peu de temps après celle du Barbier de Séville !

Un dernier aspect me semblait important dans cette mise en scène : les vrais rapports humains qui existent entre les personnages. Cette pièce n’est pas une comédie mécanique, dans laquelle les 20 individualités sont réduites à des emplois caricaturaux. Selon moi, les personnages se répartissent entre faux méchants et faux gentils, il fallait donc à tout prix éviter le manichéisme et mettre en relief la complexité de leurs rapports. Le lien qui unit Figaro au Comte est intéressant à ce titre : si le valet prend si mal ce rétablissement du droit du seigneur, c’est autant à cause d’une éventuelle infidélité de Suzanne que de la trahison du Comte. Il existe une profonde amitié entre les deux hommes et une véritable 25 complicité qui date du Barbier de Séville. Mais le Comte met à mal cette dernière dès le début de l’intrigue, parce qu’il rétablit la barrière sociale qui existe entre eux. J’ai notamment choisi d’illustrer mon propos, à la scène 5 de l’acte III, en faisant jouer Figaro et le Comte aux échecs. Cette scène est un duel, puisque chacun désire apprendre ce que l’autre veut cacher, et pourtant le jeu créait une atmosphère détendue. On sentait que les deux hommes étaient dans le cocon de leur grande familiarité et que la 30

BACCALAURÉAT EUROPÉEN

2016-05-D-2-fr-2 19/34

FRANÇAIS LANGUE I COURS DE BASE

scène était profondément intime. Puis le jeu d’échecs prenait une autre signification au cours de l’action, chacun des deux personnages venant bouger une pièce à mesure que l’action progressait. Finalement, en relisant le texte, je me suis vraiment rendu compte que l’histoire se suffisait à elle-même.

(533 mots)

Interview de Florian SITBON, metteur en scène du Mariage de Figaro en 2000 35 (in BEAUMARCHAIS, Le Mariage de Figaro, « BiblioLycée », © Hachette, 2001)

Sujet : Dans ce texte, Florian Sitbon justifie ses choix de mise en scène. En vous appuyant sur la structure du texte, reformulez ses arguments en 200 mots (+/- 10 %). 40

BACCALAURÉAT EUROPÉEN

2016-05-D-2-fr-2 20/34

FRANÇAIS LANGUE I COURS DE BASE

Partie 3

ESSAI

40 points

Sujet : « J’aime peu Figaro. Je n’y sens nullement l’esprit de la Révolution. Stérile, tout à fait négative, la pièce est à cent lieues du grand cœur révolutionnaire. Ce n’est point là du tout l’homme du peuple. » Discutez cette opinion de l’historien Jules Michelet (1798-1874) en la confrontant à votre propre lecture du Mariage de Figaro. Vous veillerez à présenter votre travail de façon organisée (brève introduction, développement, brève conclusion) en 800 mots (+/- 10 %).

BACCALAURÉAT EUROPÉEN

2016-05-D-2-fr-2 21/34

FRANÇAIS LANGUE I COURS DE BASE

Annexe 3

EXEMPLE 3 pour la nouvelle structure de l’épreuve écrite du BAC

DATE : DURÉE DE L’EXAMEN : 4 HEURES (240 minutes) MATÉRIEL AUTORISÉ : AUCUN REMARQUES PARTICULIÈRES : Vous traiterez les trois parties Partie 1 : Commentaire d’un texte littéraire : vous traiterez le sujet. Partie 2 : Étude d’un texte et d’un document non littéraires : vous traiterez les deux sujets. Partie 3 : Essai : vous traiterez le sujet.

BACCALAURÉAT EUROPÉEN

2016-05-D-2-fr-2 22/34

FRANÇAIS LANGUE I COURS DE BASE

EXEMPLE 3 pour la nouvelle structure de l’épreuve écrite du BAC

Corpus au programme des classes de S6 et S7 :

· S 6 : M O L I È R E , L e M i s an t h r op e (1666) ABBÉ PRÉVOST, Manon Lescaut (1728 à 1753)

· S 7 : B A U D E L A I R E , L e Sp l e e n d e P a r i s (posthume, 1869) PROUST, Un Amour de Swann (in Du Côté de chez Swann, partie II, 1913)

Partie 1

COMMENTAIRE D’UN TEXTE LITTÉRAIRE

40 points

Émile VERHAEREN, poème Les Usines (v. 69 à 104, sur un total de 104 vers), in recueil Les Villes tentaculaires (1895)

Les Usines

Plus loin, un vacarme tonnant de chocs 70 Monte de l’ombre et s’érige par blocs ;

Et, tout à coup, cassant l’élan des violences, Des murs de bruit semblent tomber Et se taire, dans une mare de silence, Tandis que les appels exacerbés

75 Des sifflets crus et des signaux Hurlent soudain vers les fanaux, Dressant leurs feux sauvages, En buissons d’or, vers les nuages.

Et tout autour, ainsi qu’une ceinture, 80 Là-bas, de nocturnes architectures,

Voici les docks, les ports, les ponts, les phares Et les gares folles de tintamarres ; Et plus lointains encor des toits d’autres usines Et des cuves et des forges et des cuisines

85 Formidables de naphte1 et de résines Dont les meutes de feu et de lueurs grandies Mordent parfois le ciel, à coups d’abois2 et d’incendies.

BACCALAURÉAT EUROPÉEN

2016-05-D-2-fr-2 23/34

FRANÇAIS LANGUE I COURS DE BASE

Au long du vieux canal à l’infini, Par à travers l’immensité de la misère

90 Des chemins noirs et des routes de pierre, Les nuits, les jours, toujours, Ronflent les continus battements sourds, Dans les faubourgs, Des fabriques et des usines symétriques.

95 L’aube s’essuie À leurs carrés de suie ; Midi et son soleil hagard Comme un aveugle, errent par leurs brouillards ; Seul, quand au bout de la semaine, au soir,

100 La nuit se laisse en ses ténèbres choir3, L’âpre effort s’interrompt, mais demeure en arrêt, Comme un marteau sur une enclume, Et l’ombre, au loin, parmi les carrefours, paraît De la brume d’or qui s’allume.

Émile VERHAEREN, poème Les Usines (v. 69 à 104, sur un total de 104 vers), in recueil Les Villes tentaculaires (1895)

1. naphte : mélange de liquides inflammables, tel du pétrole brut. 2. abois : à la fois cris des chiens courant devant l’animal arrêté (à la chasse) et situations critiques, désespérées (cf. « être aux abois »). 3. choir : tomber.

Sujet : La vision du monde industriel est ici ambiguë. Vous ferez de cette fin de poème un commentaire structuré d’environ 800 mots, dans lequel vous analyserez d’abord la monstruosité de cette industrialisation, puis la fascination qu’elle inspire. Vous veillerez à présenter votre travail de façon organisée (brève introduction, développement, brève conclusion).

BACCALAURÉAT EUROPÉEN

2016-05-D-2-fr-2 24/34

FRANÇAIS LANGUE I COURS DE BASE

Partie 2

ÉTUDE D’UN TEXTE ET D’UN DOCUMENT NON LITTÉRAIRES

20 points

A) Texte : Laurent CARPENTIER, « Le musée, ce cadre mouvant », article publié dans le quotidien Le Monde, 3 septembre 2015

Il en est de la muséologie comme de la gastronomie ou des règles du football : elle est soumise aux mouvements de mode, aux influences idéologiques et culturelles. Chargé de valeurs morales par la Révolution française, qui lui confie le soin d’éduquer l’homme moderne, le musée, aujourd’hui, apparaît comme un lieu refuge. « Un des rares qui échappent tout à la fois à la politique et au marché », souligne Anne Krebs, qui dirige au Louvre le service études et recherche. D’un pays à l’autre, d’une époque à l’autre, le 5 musée change de forme, de codes.

Le château de Chantilly (Oise), « gelé » historiquement, est à cet égard instructif. Lorsque le duc d’Aumale, cinquième fils du roi Louis-Philippe, se réfugie en 1848 en Angleterre, il va y assembler une collection de tableaux pour lesquels il fera, à son retour en France en 1871, reconstruire une partie du château. Il léguera Chantilly à l’Institut de France, sous réserve que l’accrochage en soit conservé tel 10 quel et que les collections ne puissent être prêtées. Aujourd’hui encore, les tableaux y sont exposés en masse sur les murs rouges, cadre à cadre, sans chronologie ni logique apparente. Si ce n’est que sont réunis à gauche les tableaux italiens — ou peints en Italie —, et à droite, les français.

Suivant les endroits, l’approche diffère. On ne regarde pas les tableaux de la même façon en Orient (où l’on va entrer par le détail) et en Occident (où l’on regarde plutôt les œuvres dans leur globalité). 15 Dans les pays anglo-saxons, on privilégie l’usage des cartels, qui donnent des explications, vous prennent par la main. L’idée est de faciliter l’abord de l’œuvre par son contexte de production et autres informations latérales, selon des angles que l’institution pense bons. La muséologie française, elle, a longtemps préféré laisser libre cours à l’interprétation de son visiteur, privilégiant le sensible (ou la culture acquise) au rationnel. « Est-ce que je vais au musée pour avoir une expérience esthétique ou une expérience de 20 l’œuvre ? Est-ce que plus je connais son contexte, plus mon expérience va être riche ? », s’interroge un commissaire d’exposition.

Diversité dans les usages, également. Dans un article publié en 2007 dans la revue Journal of Social History, Constance Classen, chercheuse à l’université Concordia, à Montréal, a montré comment les premières expériences émotionnelles dans les musées du XVIIIe siècle en Angleterre passaient par le 25 toucher. On prenait les œuvres dans les vitrines, on les manipulait... Chose impensable aujourd’hui. Quoique ! Dans son dernier livre, Le Paradigme de l’art contemporain (Gallimard, 2014), la sociologue Nathalie Heinich consacre tout un chapitre aux nouvelles façons de regarder les œuvres : « En art contemporain, on peut toucher, s’amuser, d’autres sens que la vue sont sollicités. Quand vous parlez de regarder un tableau, vous êtes dans un paradigme — celui de l’art moderne ou classique — qui a complètement changé avec l’art 30

BACCALAURÉAT EUROPÉEN

2016-05-D-2-fr-2 25/34

FRANÇAIS LANGUE I COURS DE BASE

contemporain. Avec ce dernier, on trouve des créations au plafond, on va tourner autour des installations, il y a des trous noirs avec des vidéos... »

Dans ce contexte, le rôle des commissaires d’exposition — renommés « curateurs » — est devenu fondamental. Le musée, certes, reste ce cadre institutionnalisé qui a pour mission de canaliser notre attention — alors qu’une sculpture posée dans la rue entrerait en concurrence avec les voitures qui 35 passent ou avec l’odeur de la boulangerie. Mais dans ces expositions ou ces biennales contemporaines, le parcours devient, à lui seul, une œuvre de l’esprit. Une œuvre qu’on visite autant que les créations qui y sont présentées. (586 mots)

Laurent CARPENTIER, « Le musée, ce cadre mouvant », article publié dans le quotidien Le Monde, 3 septembre 2015

Sujet : 1) (5 pts) Pourquoi l’auteur a-t-il intitulé son article : « Le musée, ce cadre mouvant » ?

2) (5 pts) Le musée, selon l’auteur, n’est pas uniquement un lieu d’exposition d’œuvres d’art : pour quelles raisons ?

Vous répondrez à ces deux questions, en vous appuyant précisément sur le texte.

BACCALAURÉAT EUROPÉEN

2016-05-D-2-fr-2 26/34

FRANÇAIS LANGUE I COURS DE BASE

B) Document iconographique : Abbas KIAROSTAMI, Regardez-moi, photographie présentée aux Rencontres de la photographie, Arles, 2015

Sujet :

a) (4 pts) Comment cette photographie est-elle composée ? Distinguez les différents plans. b) (6 pts) Quelles sont, selon vous, les intentions du photographe ?

BACCALAURÉAT EUROPÉEN

2016-05-D-2-fr-2 27/34

FRANÇAIS LANGUE I COURS DE BASE

Partie 3

ESSAI

40 points

Sujet : À la lumière des œuvres au programme, peut-on considérer qu’aimer au-delà des contraintes sociales soit possible ? Vous veillerez à présenter votre travail de façon organisée (brève introduction, développement, brève conclusion) en 800 mots (+/- 10 %).

2016-09-D-35-fr-2 28/34

Schola Europaea Bureau du Secrétaire général Unité Développement Pédagogique

Réf. : 2016-09-D-35-fr-2 - Annexe au « Programme de Français Langue I » (2005-D-252-fr-4) Orig. : FR

Document d’accompagnement au document « Nouvelle structure des épreuves écrites de Français Langue 1 » (2016-05-D-2) APPROUVÉ PAR LE CONSEIL D’INSPECTION SECONDAIRE DU 11 OCTOBRE 2016 À BRUXELLES

Entrée en vigueur immédiate pour S6 1ère session du Baccalauréat en juin 2018

2016-09-D-35-fr-2 29/34

Document d’accompagnement au document « Nouvelle structure des épreuves écrites de Français Langue 1 » (2016-05-D-2)

NOTE CHIFF

REE

DÉNOMINATEUR NOTE ALPHABÉTIQUE

COMPÉTENCES

9-10 Excellent A Pour les prestations écrites et orales : ● Compréhension écrite ► L’élève montre une excellente compréhension, même si elle n’est pas

parfaite. Il utilise les informations des textes littéraires et non littéraires en sélectionnant tous les éléments significatifs et en les analysant d’un point de vue linguistique.

● Compétence d’argumentation et de raisonnement ► L’élève montre une excellente capacité à argumenter à propos de sujets qui font débat en adoptant des points de vue différents ; il formule une argumentation claire, structurée et cohérente en utilisant les outils linguistiques appropriés.

● Compétence d’interprétation ► L’élève montre une excellente capacité à avancer des explications, à formuler des hypothèses et des interprétations, à saisir les intentions de l’auteur du texte en prenant en compte sa source. Il témoigne également d’une excellente capacité à en rendre compte d’une manière critique.

● Compétence scientifique ► L’élève montre une excellente connaissance des principaux aspects de la matière, de la terminologie qui s’y rapporte ; il est capable d’établir des liens avec d’autres matières.

● Compétence linguistique ► L’élève montre une excellente capacité à analyser les caractéristiques d’un texte en fonction de la forme du discours et du contexte de communication.

● Compétence critique ► L’élève montre d’excellentes capacités à réfléchir aux faits de société, aux représentations du réel et à leur transcription à travers différentes formes de discours.

Pour la prestation écrite uniquement : ● Compétence écrite ► L’élève montre une excellente capacité à produire des textes qui

correspondent aux consignes et au contexte donnés, en utilisant une langue dont la syntaxe, le vocabulaire, l’orthographe et le registre sont très précis.

Pour la prestation orale uniquement : ● Compétence orale ► L’élève montre d’excellentes capacités à présenter un exposé structuré qui se conforme aux consignes

2016-09-D-35-fr-2 30/34

données. Il communique et prend part à un entretien en utilisant une langue très précise, avec un vocabulaire et un registre parfaitement appropriés.

8-8,9 Très Bon B Pour les prestations écrites et orales : ● Compréhension écrite ► L’élève montre une très bonne compréhension. Il utilise les informations

des textes littéraires et non littéraires en sélectionnant la plupart des éléments significatifs et en les analysant d’un point de vue linguistique.

● Compétence d’argumentation et de raisonnement ► L’élève montre une très bonne capacité à argumenter à propos de sujets qui font débat en adoptant des points de vue différents ; il formule une argumentation claire, structurée et cohérente en utilisant les outils linguistiques appropriés.

● Compétence d’interprétation ► L’élève montre une très bonne capacité à avancer des explications, à formuler des interprétations et des hypothèses, à saisir les intentions de l’auteur du texte en prenant en compte sa source, il témoigne d’une très bonne capacité à en rendre compte d’une manière critique.

● Compétence scientifique ► L’élève montre une très bonne connaissance des principaux aspects de la matière, de la terminologie qui s’y rapporte, il est capable d’établir des liens avec d’autres matières.

● Compétence linguistique ► L’élève montre une très bonne capacité à analyser les caractéristiques d’un texte donné en fonction de la forme du discours et du contexte de communication.

● Compétence critique ► L’élève montre une très bonne capacité à réfléchir aux faits de société, aux représentations du réel et à leur transcription à travers différentes formes de discours.

Pour la prestation écrite uniquement : ● Compétence écrite ► L’élève montre une très bonne capacité à produire des textes qui correspondent aux consignes et au

contexte donnés, en utilisant une langue dont la syntaxe, le vocabulaire, l’orthographe et le registre sont précis.

Pour la prestation orale uniquement : ● Compétence orale ► L’élève montre une très bonne aptitude à présenter un exposé structuré qui se conforme aux consignes

données. Il communique et prend part à un entretien en utilisant une langue précise avec un vocabulaire et un registre appropriés.

7-7,9 Bon C Pour les prestations écrites et orales : ● Compréhension écrite ► L’élève montre une bonne compréhension. Il utilise les informations des

textes littéraires et non littéraires en sélectionnant un grand nombre d’éléments significatifs et en les analysant d’un point de vue linguistique.

2016-09-D-35-fr-2 31/34

● Compétence d’argumentation et de raisonnement ► L’élève montre une bonne capacité à argumenter sur des sujets qui font débat, en adoptant différents points de vue ; il formule une argumentation généralement claire, structurée et cohérente en utilisant les moyens linguistiques appropriés.

● Compétence d’interprétation ► L’élève montre une bonne capacité à avancer des explications, à formuler des interprétations et des hypothèses, à saisir les intentions de l’auteur du texte en prenant en compte sa source, il témoigne d’une bonne capacité à en rendre compte d’une manière critique.

● Compétence scientifique ► L’élève montre une bonne connaissance des principaux aspects de la matière, de la terminologie qui s’y rapporte et des liens à établir avec d’autres matières.

● Compétence linguistique ► L’élève montre une bonne capacité à analyser les caractéristiques d’un texte donné en fonction de la forme du discours et du contexte de communication.

● Compétence critique ► L’élève montre une bonne capacité à réfléchir aux faits de société, aux représentations du réel et à leur transcription à travers différentes formes de discours.

Pour la prestation écrite uniquement : ● Compétence écrite ► L’élève montre une bonne capacité à produire des textes qui correspondent aux consignes et au

contexte donnés, en utilisant une langue dont la syntaxe, le vocabulaire, l’orthographe et le registre sont généralement précis.

Pour la prestation orale uniquement : ● Compétence orale ► L’élève montre une bonne aptitude à présenter un exposé structuré qui se conforme aux consignes

données. Il communique et prend part à un entretien en utilisant une langue généralement adéquate avec un vocabulaire et un registre généralement appropriés.

6-6,9 Satisfaisant D Pour les prestations écrites et orales : ● Compréhension écrite ► L’élève montre une compréhension satisfaisante. Il utilise les informations

des textes littéraires et non littéraires en sélectionnant des éléments significatifs et en les analysant d’un point de vue linguistique.

● Compétence d’argumentation et de raisonnement ► L’élève montre une capacité satisfaisante à argumenter sur des sujets qui font débat en adoptant différents points de vue ; il formule une argumentation assez claire, structurée et cohérente en utilisant les moyens linguistiques appropriés.

● Compétence d’interprétation ► L’élève montre une capacité satisfaisante à avancer des explications, à formuler des interprétations et des hypothèses, à saisir les intentions de l’auteur du texte en prenant en compte sa source, ainsi qu’une capacité satisfaisante à en rendre compte d’une manière critique.

2016-09-D-35-fr-2 32/34

● Compétence scientifique ► L’élève montre une connaissance satisfaisante des principaux aspects de la matière, de la terminologie qui s’y rapporte et des liens à établir avec d’autres matières.

● Compétence linguistique ► L’élève montre une capacité satisfaisante à analyser les caractéristiques d’un texte donné en fonction de la forme du discours et du contexte de communication.

● Compétence critique ► L’élève montre une capacité satisfaisante à réfléchir aux faits de société, aux représentations du réel et à leur transcription à travers différentes formes de discours.

Pour la prestation écrite uniquement : ● Compétence écrite ► L’élève montre une capacité satisfaisante à produire des textes qui

correspondent aux consignes et au contexte donnés, en utilisant une langue dont la syntaxe, le vocabulaire, l’orthographe et le registre sont assez précis.

Pour la prestation orale uniquement : ● Compétence orale ► L’élève montre une aptitude satisfaisante à présenter un exposé structuré qui se conforme aux

consignes données. Il communique et prend part à un entretien en utilisant une langue assez correcte avec un vocabulaire et un registre appropriés.

5-5,9 Suffisant E Pour les prestations écrites et orales : ● Compréhension écrite ► L’élève montre une compréhension suffisante et utilise des informations

des textes littéraires et non littéraires, en prélevant quelques éléments significatifs et en les analysant d’un point de vue linguistique.

● Compétence d’argumentation et de raisonnement ► L’élève montre une certaine capacité à argumenter sur des sujets qui font débat en adoptant des points de vue différents. Il peut formuler une argumentation à peu près claire, structurée et cohérente, en utilisant des moyens linguistiques appropriés.

● Compétence d’interprétation ► L’élève montre une capacité suffisante à proposer des explications, à formuler quelques interprétations et hypothèses, à saisir les intentions principales de l’auteur du texte en prenant en compte sa source, ainsi qu’une capacité suffisante à en rendre compte de manière critique.

● Compétence scientifique ► L’élève montre un savoir suffisant sur quelques aspects de la matière, de sa terminologie et de ses liens avec les autres matières.

● Compétence linguistique ► L’élève montre une capacité suffisante à analyser les caractéristiques d’un texte donné, en fonction de la forme du discours et du contexte de communication.

● Compétence critique ► L’élève montre une capacité suffisante à réfléchir aux faits de société, aux représentations du réel et à leur transcription à travers différentes formes de discours.

2016-09-D-35-fr-2 33/34

Pour la prestation écrite uniquement : ● Compétence écrite ► L’élève montre une capacité suffisante à produire des textes qui se

conforment aux consignes et au contexte donnés en utilisant une langue dont la syntaxe, le vocabulaire, l’orthographe et le registre sont à peu près corrects.

Pour la prestation orale uniquement : ● Compétence orale ► L’élève montre une capacité suffisante à produire une présentation structurée qui se conforme aux

consignes données. Il communique et prend part à un entretien en utilisant une langue suffisamment correcte avec un vocabulaire et un registre suffisamment appropriés.

3-4,9 Insuffisant

(échec)

F Pour les prestations écrites et orales : ● Compréhension écrite ► L’élève ne montre que peu de compréhension et n’utilise que peu

d’informations des textes littéraires et non littéraires ; il ne prélève que très peu d’éléments analysés d’un point de vue linguistique.

● Compétence d’argumentation et de raisonnement ► L’élève montre peu de capacité à argumenter sur des sujets qui font débat en variant les points de vue, à formuler une argumentation en utilisant des moyens linguistiques appropriés.

● Compétence d’interprétation ► L’élève montre très peu de capacité à proposer des explications, à formuler une interprétation et des hypothèses, à saisir les intentions principales du texte et à en rendre compte de manière critique.

● Compétence scientifique ► L’élève montre des connaissances très limitées sur certains aspects de la matière, sa terminologie et ses liens avec les autres matières.

● Compétence linguistique ► L’élève montre très peu de capacité à analyser les caractéristiques d’un texte donné, en fonction de la forme du discours et du contexte de communication.

● Compétence critique ► L’élève montre une très faible capacité à réfléchir aux faits de société, aux représentations du réel et à leur transcription à travers différentes formes de discours.

Pour la prestation écrite uniquement : ● Compétence écrite ► L’élève montre une très faible capacité à produire des textes qui se

conforment aux consignes et au contexte donnés, et utilise une langue dont la syntaxe, le vocabulaire, l’orthographe et le registre sont peu corrects.

2016-09-D-35-fr-2 34/34

Pour la prestation orale uniquement : ● Compétence orale ► L’élève montre une capacité très faible à produire une présentation structurée qui se conforme aux

consignes données, à communiquer ou à prendre part à un entretien. Il emploie une langue peu précise, avec un vocabulaire et un registre peu appropriés.

0-2,9 Très Insuffisant

(échec)

FX Pour les prestations à l’écrit et à l’oral : ● Compréhension écrite ► L’élève n’est pas capable de montrer qu’il a compris ou qu’il peut utiliser

les informations de textes littéraires ou non littéraires. Il ne sélectionne aucun élément pour l’analyser d’un point de vue linguistique.

● Compétence d’argumentation et de raisonnement ► L’élève échoue à montrer sa capacité à argumenter à propos de sujets qui font débat en adoptant différents points de vue. Il ne formule aucun argument utilisant des outils linguistiques.

● Compétence d’interprétation ► L’élève ne montre aucune capacité à produire des explications. Il n’émet ni interprétation, ni hypothèse et ne comprend pas les intentions du texte dont il ne rend pas compte de manière critique.

● Compétence scientifique ► L’élève ne montre aucune connaissance de la matière, de sa terminologie et de ses liens avec d’autres matières.

● Compétence linguistique ► L’élève ne montre aucune capacité à analyser les caractéristiques d’un texte donné.

● Compétence critique ► L’élève ne montre aucune capacité à réfléchir aux faits de société, aux représentations du réel et à leur transcription à travers différentes formes de discours.

Pour la prestation écrite uniquement : ● Compétence écrite ► L’élève ne montre aucune aptitude à produire des textes qui se conforment

aux consignes et au contexte donnés. Il utilise une langue dont la syntaxe, le vocabulaire, l’orthographe et le registre sont erronés.

Pour la prestation orale uniquement : ● Compétence orale ► L’élève ne montre aucune aptitude à produire une présentation structurée qui se conforme aux

consignes données, à communiquer ou à prendre part à un entretien.