note de synthese etude d'actualisation du plan directeur d ...

103
AGENCE DU BASSIN HYDRAULIQUE DU SEBOU NOTE DE SYNTHESE Septembre 2011 ROYAUME DU MAROC Secrétariat d’Etat chargé de l’Eau et de l’Environnement ETUDE D’ACTUALISATION DU PLAN DIRECTEUR D’AMENAGEMENT INTEGRE DES RESSOURCES EN EAU DU BASSIN HYDRAULIQUE DE SEBOU

Transcript of note de synthese etude d'actualisation du plan directeur d ...

Page 1: note de synthese etude d'actualisation du plan directeur d ...

AGENCE DU BASSIN HYDRAULIQUE DU SEBOU

NOTE DE SYNTHESE

Septembre 2011

ROYAUME DU MAROC

Secrétariat d’Etat chargé de l’Eau et de l’Environnement

Agence de Bassin Hydraulique du Sébou

ETUDE D’ACTUALISATION DU PLAN

DIRECTEUR D’AMENAGEMENT INTEGRE

DES RESSOURCES EN EAU DU BASSIN

HYDRAULIQUE DE SEBOU

Page 2: note de synthese etude d'actualisation du plan directeur d ...

2

SOMMAIRE

PREAMBULE

5

1. Contexte général du bassin du Sebou 9

1.1 Cadre physique 9

1.2 Climat 11

1.3 Lacs naturels et zones humides 13

1.4 Population 14

1.5 Activités économiques 15

2. Etat des lieux des ressources en eau

2.1 Potentiel des ressources en eau .

2.2 Qualité des ressources en eau

2.3 contraintes des ressources en eau

2.4 Réalisations et défis du secteur de l’eau

17

17

24

30

33

3. Etude de la demande en eau

3.1 Demande en eau potable

3.2 Demande en eau industrielle

3.3 Synthèse des besoins AEPI

3.4 Demande en eau environnementale

3.5 Demande en eau agricole

3.6 Synthèse de la demande en eau agricole

3.7 Demande en eau énergétique

35

35

37

38

39

40

52

56

4. Orientations et objectifs du PDAIRE

4.1 Gestion de l’offre

4.2 Gestion de la demande en eau

4.3 Protocole des ressources en eau

4.4 Gestion solidaire et intégrée des ressources en eau

57

58

58

59

63

5. Scénarios d’aménagement

5.1 Définition d’un scénario d’aménagement

5.2 Scénario du PDAIRE

64

64

65

6. Plan d’actions

6.1 Gestion de la demande en eau

6.2 Développement de l’offre en eau

6.3 Préservation et protection des ressources en eau

6.4 Protection et lutte contre les inondations

81

81

83

88

92

7. Financement du plan d’actions

8. Mesures institutionnelles et juridiques

9. Planning de réalisation des investissements

CONCLUSION

95

98

101

103

Page 3: note de synthese etude d'actualisation du plan directeur d ...

3

Liste des figures

Fig.1 : Découpage administratif du bassin du Sebou

Fig.2 : Carte du bassin du Sebou

Fig.3 : Carte géologique du bassin du Sebou

Fig.4 : Carte des isohyètes actualisée du bassin du Sebou

Fig.5 : Carte de la population urbaine du bassin du Sebou

Fig.6 : Carte des ressources en eau de surface du bassin du Sebou

Fig.7 : Variation temporelle des apports d’eau de surface du bassin

Fig.8 : Evolution des apports en eau de surface du bassin du Sebou

Fig.9 : Carte du découpage hydrographique du bassin du Sebou

Fig.10 : Carte des nappes du bassin du Sebou

Fig.11 : Piézométrie de la nappe de Fès-Meknès

Fig.12 : Répartition de la qualité globale des eaux de surface

Fig.13 : Etat de la qualité des eaux superficielles

Fig.14 : Etat de la qualité globale des nappes

Fig. 15 : Répartition de la qualité globale des eaux souterraines (2007)

Fig. 16 : carte des inondations de la plaine du Gharb- mars 2010

Fig. 17 : Sites inondables prioritaires dans le bassin du Sebou

Fig. 18 : Périmètres irrigués du bassin du Sebou

Fig. 19 : Carte des périmètres agricoles du bassin du Sebou

Fig. 20 : Carte de l’aménagement du périmètre du Gharb

Fig. 21 : Première tranche (Gharb) : Est3-Est5 et Z6 et réalimentation de P7 et P8

Fig. 22 : Deuxième tranche (Gharb) : Zone côtière Z1 Z2 et N10

Fig. 23 : Troisième tranche (Gharb) : Zone centrale Z3 et Z4

Fig. 24 : Carte des zones à vocations agricoles du périmètre du Gharb

Fig. 25 : Carte des UPAs du bassin du Sebou

Fig. 26 : Objectif de qualité 2025

Fig. 27 : Carte du découpage du bassin du Sebou en gestions stratégiques

Fig. 28 : Schéma global du scénario PDAIRE

Fig. 29 : Schéma d’alimentation en eau potable rurale à partir des barrages

Fig. 30 : Bilan de l’utilisation des eaux surface/nappes (tous les usages confondus)

Fig.31 : bilan de l’utilisation des eaux surface/nappes par usage (Mm3/an)

Fig.32 : Carte de situation des petits te moyens barrages projetés

Page 4: note de synthese etude d'actualisation du plan directeur d ...

4

Liste des tableaux

Tab.1 : Ecoulements annuels moyens dans le bassin du sebou

Tab.2 : Bilan des ressources en eau souterraines en Mm3/an

Tab.3 : Envasement dans le bassin du Sebou

Tab.4 : Evolution de la population

Tab.5 : Rendements objectifs des réseaux d’eau potable des grandes villes en %

Tab.6 : taux de branchement objectifs retenus en milieu rural

Tab.7 : Besoins en eau potable du bassin du Sebou (en Mm3)

Tab.8 : Consommations en eau actuelles et futures des industrie isolées

Tab.9 : Récapitulatif des besoins AEPI

Tab.10 : Besoins en eau sanitaire

Tab.11 : Superficies de l’irrigation privée appelée à se transformer en GH

Tab.12 : Superficies restant à équiper dans le bassin du Sebou (hors Zrar et Z5)

Tab.13 : Echéancier de mise en eau

Tab.14 : Programme PNEEI du Gharb

Tab. 15 : Objectifs d’efficience d’irrigation

Tab. 16 : Evolution des assolements dans le périmètre du Gharb

Tab. 17 : Evolution des superficies irriguées dans le Gharb

Tab. 18 : Evolution des superficies irriguées et de la demande en eau agricole du bassin du

Sebou

Tab. 19 : Demande en eau du périmètre du Gharb à terme

Tab. 20 : Récapitulatif de la demande en eau agricole du Gharb à terme

Tab. 21 : Objectifs de qualité et usage de l’eau

Tab. 22 : barrages existants et futurs

Tab. 23 : Dotations en eau potable en Mm3/an

Tab. 24 : Dotations en eau d’irrigation selon la ressource en eau

Tab. 25 : Evolution de la dotation AEP selon la ressource

Tab. 26 : Evolution du bilan AEPI du pôle de Fès besoins/ressources annuels en Mm3

Tab. 27 : Evolution du bilan AEPI du pôle de Meknès besoins/ressources annuels en Mm3

Tab. 28 : Fourniture en eau d’irrigation dans le bassin du Sebou à terme

Tab. 29 : productible énergétique à terme

Tab. 30 : Objectifs de conversion et d’économie d’eau agricole

Tab.31 : Superficies irriguées restant à équiper dans le Gharb

Tab.32 : Objectifs d’économie en eau potable

Tab.33 : Caractéristiques des barrages projetés

Tab. 34 : Transfert intra-bassin

Tab. 35 : Programme d’aménagement des bassins versants

Tab.36 : Evaluation financière du Plan d’actions du PDAIRE

Tab.37 : Calendrier des investissements du Plan d’actions du PDAIRE

Tab.38 : Besoins en eau du bassin en 2030 (en Mm3)

Page 5: note de synthese etude d'actualisation du plan directeur d ...

5

PREAMBULE

La couverture des besoins en eau au Maroc a connu ces dernières années, un

développement accru qui n’a cessé d’accroître d’une année à l’autre. La demande en

eau augmente considérablement, alors que l’offre reste fixe avec un gaspillage

considérable, aussi bien dans l’agriculture que dans l’industrie, et dans l’alimentation

domestique. A l’horizon 2030, si rien n’est fait, le déficit sera de 5 milliards de m3.

La problématique de l’eau est donc d’actualité, avec le constat général que le Maroc a

dépassé la période des disponibilités en eau abondantes, pour entamer une ère nouvelle

caractérisée par la rareté de l’eau et l’irrégularité des apports, ce qui rend la maîtrise de

l’eau et la planification de son utilisation, surtout à moyen et long terme, essentielles

pour assurer la pérennité de la sécurité hydrique et alimentaire du pays.

Les exigences de satisfaction des besoins en eau des différents usagers d’une part, et la

nécessité de préservation des ressources en eau tant sur le plan quantitatif que qualitatif

d’autre part, rendent le processus de gestion de l’eau fort complexe et sa mise en

œuvre très délicate.

L’étude d’actualisation du PDAIRE relève ce challenge en prenant en considération les

besoins sectoriels en eau, en associant l’ensemble des intervenants dans son

élaboration et sa validation à travers un long processus de concertation, mais surtout en

respectant les orientations de la stratégie nationale de l’eau, et en intégrant les

orientations des différents plans de développement sectoriels notamment le Plan

Maroc Vert,…

Ce fut un long exercice de partage et de débat entre les différents acteurs pour avoir

une feuille de route de gestion des ressources en eau au niveau du bassin du Sebou

pour les 20 ans à venir.

Enfin, l’élaboration du PDAIRE et son application, faut-il le rappeler est la première

attribution de l’Agence inscrite dans l’article 20 de la loi 10-95 sur l’eau.

A travers cette importante étude, il s’agit d’être en phase avec la transition qui s’opère

dans notre pays aussi bien dans le secteur de l’eau, qu’au niveau des secteurs

économiques liés à l’eau comme l’agriculture, l’industrie, le tourisme…et également

au niveau politique et social.

Page 6: note de synthese etude d'actualisation du plan directeur d ...

6

L’étude d’actualisation du PDAIRE du bassin du Sebou, vise à apporter à l’Agence de

Bassin Hydraulique du Sebou les éléments et les analyses nécessaires à l’actualisation

du dernier Plan Directeur d’Aménagement Intégré des Ressources en Eaux du Bassin

du Sebou approuvé en Janvier 1992 par le Conseil Supérieur de l’Eau et du Climat.

En dehors des évolutions structurelles et plus ou moins prévisibles observées depuis

l’élaboration du dernier Plan Directeur (développement urbain, agricole et industriel,

augmentation de la demande en eau, réduction de la capacité de stockage des barrages

par envasement…), d’autres facteurs déterminants corroborent la nécessité d’une

actualisation de ce plan :

La loi 10/95 sur l’Eau, qui constitue la base juridique de la gestion de l’eau au

Maroc et qui institue les Agences de Bassin Hydraulique avec toutes les

prérogatives afférentes dans le domaine de l’Eau,

La reconnaissance de la valeur économique de l’eau (principe « pollueur-

payeur » et « préleveur-payeur ») et l’implication active des collectivités et

des usagers dans la prise de décision,

La reconnaissance de la valeur patrimoniale de l’eau et la nécessité de

préserver la qualité des hydrosystèmes,

L’observation de périodes de sécheresses consécutives récentes qui n’ont pas

permis le renouvellement des stocks dans les barrages et ont entraîné des

restrictions importantes des volumes offerts à l’irrigation ou à la production

hydroélectrique,

L’apparition de crues importantes sur beaucoup de sous bassins et de

communes,

La nécessité d’étendre l’accès à l’eau potable à l’ensemble du monde rural.

C’est donc en référence constante à ces derniers points qu’a été conduite l’étude

d’actualisation du Plan Directeur.

On rappelle qu’en vertu de la loi 10-95 sur l’Eau et du décret d’application 223-97-2,

l’élaboration du PDAIRE doit :

Etre réalisée de manière concertée en associant l’ensemble des acteurs

impliqués dans la gestion du bassin hydrographique,

Prendre en compte toutes les zones impliquées par le cycle de l’eau,

Prendre en compte les interactions de la ressource en eau avec

l’environnement dans le cadre d’une politique globale d’aménagement du

territoire,

Page 7: note de synthese etude d'actualisation du plan directeur d ...

7

Les principaux axes pris en compte dans le PDAIRE s’alignent avec les orientations de

la Stratégie Nationale du Secteur de l’Eau et sur le Plan National de l’Eau, dont les

principales composantes concernent les différents plans d’actions suivants :

Economie d’eau en irrigation,

Entretien des infrastructures hydrauliques et interconnexions des systèmes,

Réalisation des grands barrages,

Réalisation des petits et moyens barrages,

Recharge artificielle des nappes,

Exploration des nappes profondes,

Captage des eaux de pluie,

Réutilisation des eaux usées épurées,

Travaux de protection contre les inondations,

Préservation de la qualité des ressources en eau et amélioration de l’état

écologique des milieux aquatiques.

Pour ce faire, l’étude de réactualisation du PDAIRE Sebou a été conduite en 6

missions :

Mission 0 : Présentation du Bassin du Sebou

Mission I : Évaluation des ressources en eau

Mission II : Qualité des ressources en eau

Mission III : Évaluation et projection des besoins et demandes en eau

Mission IV : Élaboration des schémas d’aménagement et de développement

des ressources en eau

Mission V : Élaboration du PDAIRE

V.1 Présentation de la variante retenue

V.2 Plan d’action

V.3 Consignes pour une gestion optimale de l’eau

V.4 Montage financier et planning de réalisation

V.5 Cadre règlementaire, Institutionnel et juridique

V.6 Suivi de la mise en œuvre du PDAIRE

Conformément aux prescriptions et à l’esprit de la Loi 10-95, plusieurs instances de

suivi et de concertation ont été créées :

Un Comité Technique de Suivi, comprenant notamment :

o L’Agence du Bassin Hydraulique du Sebou,

o Le Secrétariat d’Etat chargé de l’Eau et de l’Environnement,

Page 8: note de synthese etude d'actualisation du plan directeur d ...

8

o Le Ministère de l’Agriculture et de la Pêche Maritime à travers ses

directions de la DIEAE (AGR),

o Le Haut Commissariat aux Eaux et Forets,

o Les Directions Provinciales de l’Agriculture,

o L’Office Régional de Mise en Valeur Agricole du Gharb,

o L’Office National de l’Electricité,

o L’Office National de l’Eau Potable,

o Les Régies de distribution,

o Les Régions,

o Les Directions Générales des Collectivités Locales,

Un Comité Elargi de suivi, comprenant notamment, au-delà des membres du

Comité Technique de Suivi :

o Les Provinces,

o Les Communes,

o Les Associations.

Plus de 30 réunions de concertation se sont ainsi tenues durant la durée de l’étude.

Page 9: note de synthese etude d'actualisation du plan directeur d ...

9

1. CONTEXTE GENERAL DU BASSIN DU SEBOU

1.1 CADRE PHYSIQUE

Le bassin du Sebou, s’étend sur une superficie d’environ 40 000 km², qui représente

6% de l’aire du territoire national. Il abrite une population de l’ordre de 6.2 millions

d’habitants répartis sur :

17 Préfectures et Provinces

82 Commune Urbaines

287 Communes Rurales

Fig.1 : Découpage administratif du bassin du Sebou

Ce bassin qui comprend globalement 30% des ressources en eau de surface du Maroc,

est drainé par l’oued Sebou qui prend naissance dans le Moyen Atlas et parcourt

environ 500 km avant de rejoindre l’océan Atlantique près de Kénitra.

Situé au nord ouest du Maroc, le bassin du Sebou est marqué par un contexte

géographique très diversifié :

Page 10: note de synthese etude d'actualisation du plan directeur d ...

10

Dans la partie amont du bassin, on trouve, au Nord, le massif du Rif s’élevant jusqu’à

2450 m, et au Sud la chaîne du Moyen Atlas,

Entre ces deux massifs, dans la région de Fès / Meknès, se situe la plaine du Saïss, et,

plus aval, on trouve les affluents rive droite et rive gauche du Moyen Sebou que sont

les oueds Ouergha et Beht,

Dans la partie la plus avale, le bas Sebou est constitué d’une grande plaine alluviale,

la plaine du Gharb, qui s’ouvre largement sur la côte Atlantique.

Fig.2 : Carte du bassin du Sebou

D’un point de vue géologique, les terrains du Rif sont constitués essentiellement

de formations argilo-marneuses imperméables. Au niveau des hauts sommets de

l’Ouergha, on rencontre des formations gréseuses.

Les bassins du Gharb, du Saiss et le couloir de Fès-Taza sont à remplissage

essentiellement tertiaire et quaternaire perméable. Les deux dernières unités

renferment également des formations calcaires du Lias.

Le Beht est constitué par des formations permo-triasiques et primaires imperméables.

Le Haut Sebou qui fait partie du domaine atlasique est constitué essentiellement par

les calcaires jurassiques perméables.

Page 11: note de synthese etude d'actualisation du plan directeur d ...

11

Fig.3 : Carte géologique du bassin du Sebou

1.2 CLIMAT

Le climat régnant sur l’ensemble du bassin du Sebou est de type méditerranéen à

influence océanique et devient continental vers l’intérieur. Il se manifeste par des vents

pluvieux de secteur Ouest et des précipitations qui diminuent en s’éloignant de la mer

et dans les vallées protégées comme celles du Beht ou du haut Sebou avant

d’augmenter rapidement sur les versants du Rif. Ces influences de l’altitude, de la

latitude et de l’exposition se combinent pour constituer des microclimats locaux où le

froid, le gel, la neige et les pluies d’hiver peuvent s’opposer aux chaleurs et orages

d’été.

Ces microclimats se manifestent par :

o Des orages : la région la plus touchée du bassin est le Saïs (17 à 18 jours/an)

avec deux périodes favorables : fin de l’été et la fin du printemps. Dans les

montagnes, les fréquences sont naturellement plus élevées, le Moyen Atlas

étant plus affecté que le Rif.

o De la grêle : dans les régions littorales, la grêle est totalement absente en été.

Les collines et les plateaux de l’intérieur sont principalement touchés au

Page 12: note de synthese etude d'actualisation du plan directeur d ...

12

début de l’hiver et du printemps. En montagne, le maximum est situé au

printemps mais les fortes fréquences se prolongent en été.

o De la neige : Les chutes de neige affectent le bassin pour des altitudes situées

au-dessus de 800 m. Ces évènements sont enregistrés entre novembre et mars

(le Moyen Atlas et le Haut Rif).

Précipitations

Les précipitations annuelles moyennes sur l’ensemble du bassin du Sebou, calculées

sur la période 1973-2008, sont de 600 mm environ (640 mm sur la période 1939-

2008). Les valeurs minimales, comprises entre 400 et 550 mm sont observées sur les

bassins du Haut Sebou, puis du Moyen Sebou (région de Fès, oued Rdat, oued R’dom,

oued Beth). Elles sont légèrement supérieures (500 à 600 mm) en bordure côtière et

dépassent très largement ces valeurs en zone de relief (700 à 900 mm sur le Moyen

Atlas à Ifrane, 1 000 à 1 500 mm sur les reliefs du Rif (bassin supérieur de l’oued

Ouergha).

Fig.4 : Carte des isohyètes actualisée du bassin du Sebou

Températures

En hiver, les épisodes froids et périodes tièdes ou même chaudes alternent, mais les

températures minimales basses ne sont jamais absentes. Ces températures basses

subissent des variations spatiales traduites par des gelées rares à Meknès (protégée par

sa position en cuvette) et des gelés plus nombreuses à Fès. Enfin, Taza située sur le

flux d’air continental, apparaît particulièrement touchée.

Page 13: note de synthese etude d'actualisation du plan directeur d ...

13

En été, la température se caractérise par deux types de comportement, un beau temps à

températures maximales élevées ou modérées mais avec un refroidissement nocturne

et un temps chaud aux températures très fortes sans refroidissement nocturne

appréciable.

Les températures sont maximales en juillet et août et minimales en janvier. Les

températures moyennes annuelles varient suivant l’altitude et la continentalité entre 10

et 20°C.

Evaporation

L’évaporation potentielle moyenne est assez forte dans le bassin. Elle varie entre 1600

mm sur la côte et 2000 mm vers l’intérieur. Elle est maximale en juillet – août avec

près de 300 mm/mois et minimale en décembre – janvier avec moins de 50 mm/mois.

Sur la côte et le centre du bassin, les fortes températures d’été, la quasi inexistence des

précipitations significatives pendant cette période, expliquent l’évaporation élevée

dans le bassin versant (1500 mm sur la côte et 2000 mm/an vers l’intérieur du bassin),

justifiant des besoins unitaires en eau d’irrigation importants.

1.3 LACS NATURELS ET ZONES HUMIDES

Parmi les divers types de zones humides présents dans le bassin de Sebou, on peut

distinguer :

Des lacs naturels permanents, concentrés essentiellement dans le Moyen Atlas

et atteignant pour le plus grand 300 ha environ de superficie et près de 40 m de

profondeur (Aguelmam Sidi Ali).

Un grand nombre de zones humides temporaires localisées surtout en bioclimats

semi-arides et subhumides (Daya de la subéraie de Maamora, Dayas du Gharb).

La durée de mise en eau est comprise entre 4 et 11 mois, débutant en général

dans la seconde moitié de l'automne avec les premières pluies, parfois même

plus tardivement.

Des cours d'eau dont les chaînes montagneuses en constituent des châteaux dont

le plus important est le Moyen Atlas, qui donne naissance aux trois principaux

cours d'eau du pays dont le Sebou.

Des estuaires dont les plus importants au Maroc est celui de l'Oued Sebou.

La lagune de Merja Zerga, le lac côtier de Sidi Bou Ghaba, les lagunes et les

fameuses merjas du Gharb drainées presque en totalité.

De nombreuses sources, connues pour leur fraîcheur et la stabilité de leur

température. Elles sont les plus abondantes au Moyen Atlas et au Rif.

Pratiquement chaque source a ses propres particularités physico-chimiques ce

Page 14: note de synthese etude d'actualisation du plan directeur d ...

14

qui explique les cortèges d'espèces endémiques, inféodées à chacune d'entre

elles. Sur le plan biodiversité, les sources les plus importantes au point de vue

faunistique sont celles du Moyen Atlas (Aghbalou Abekhbakh, Aïn Soltane, Aïn

Taoutaou, Sources de l'Oued lfrane, Sources Ras El Ma d'Azrou et Sources Ras

El Ma de Taza); - Rif (Bou Abdel et leur émissaire; El Anacer)

Les lacs de barrages et les petits plans d’eau piscicoles représentent une bonne

proportion des eaux lacustres du Sebou.

Source Titzil Province de Boulemane Oued Ain Chifa province de Sefrou

Forêt: La forêt représente une richesse naturelle importante. Elle couvre une

superficie totale de près de 1.200.000 ha et elle est constituée principalement de

chênes, de cèdres, de thuya et de matorrals. En plus de son rôle d’espace de pâturage

et de gisement de bois de feu pour les populations riveraines, la forêt participe de

manière significative à la stabilisation des terres et par conséquent à la réduction de

l’érosion et de l’envasement des retenues de barrages.

1.4 POPULATION

Le Bassin du Sebou est le deuxième bassin le plus peuplé du royaume, il compte 6,2

millions d’habitants, soit 21,3% du total de la population marocaine.

Sa population augmente plus rapidement que la moyenne nationale, avec un Taux

d’accroissement moyen interannuel entre 1994 et 2004 de 2,0% contre 1,4% pour le

Maroc. La population atteindra 7.8 millions d’habitants en 2020 et 9 millions

d’habitants en 2030.

Le taux d’urbanisation reste sensiblement inférieur à la moyenne nationale (taux

d’urbanisation de 49% contre 55% au niveau national). Le nombre de centres urbains

est de 74 dont les plus importants sont Fès (près de 1 millions d’habitants) et Meknès

(700 000 habitants).

Page 15: note de synthese etude d'actualisation du plan directeur d ...

15

Fig.5 :Carte de la population urbaine du bassin du Sebou

1.5 ACTIVITES ECONOMIQUES

Le bassin du Sebou dispose d’une économie agricole et industrielle qui contribue de

façon importante à l’économie nationale.

Agriculture

Le bassin du Sebou est une des régions à vocation agricole les plus importantes du

Maroc, avec près de 20% de la surface agricole utile irriguée (soit 357 000 ha), et

20% de la SAU du Maroc (soit 1 800 000 ha).

L’occupation des sols est relativement très diversifiée avec une dominance des

céréales (60%), le reste est occupé par de plantes fruitières (14.4 %) , légumineuses

(6.6 %) , cultures industrielles -betterave et canne à sucre- (4.2 %), cultures

oléagineuses (3.6 %), cultures maraichères (3.1 %) , cultures fourragères (1.7%).

Industrie

Le secteur industriel est très développé dans le bassin du Sebou, en particulier en agro-

alimentaire (huilerie, sucrerie), cuir et textile ; c'est-à-dire des activités demandeuses

en eau.

Page 16: note de synthese etude d'actualisation du plan directeur d ...

16

Agroalimentaire : Il y a 200 huileries importantes, produisant 120.000 tonnes

d’huiles d’olives et 70 000 tonnes d’huiles végétales, ce qui représente plus de

65% de la production nationale. 184 000 tonnes de sucre est produit par an dans

le bassin, ce qui représente la moitié de la production nationale

Cuir et Textile : L’industrie du cuir et du textile est très développée dans le

bassin. La région est riche en tanneries, elles son reparties dans les villes de Fès,

Meknès, Kenitra, et produisent 60% de la production nationale.

Tourisme

Le potentiel touristique est constitué des villes impériales (Fès et Meknès), des zones

de montagne, des sources thermales et des plages. L’activité touristique a renoué avec

la croissance notamment grâce à la mise en place de liaisons aériennes directes reliant

Fès à d’autres capitales européennes.

Station Michlifene, Ifrane Medina de Fès : patrimoine universel

Page 17: note de synthese etude d'actualisation du plan directeur d ...

17

2. ETAT DES LIEUX DES RESSOURCES EN EAU

2.1 POTENTIEL DES RESSOURCES EN EAU

2-1-1 Eaux de surface

D’un point de vue hydrologique, le bassin peut être divisé en quatre ensembles :

Le Sebou, issu du moyen Atlas et constitué par les bassins du haut Sebou (6 000

km2) de l’Inaouène (5 200 km2) et du moyen Sebou (5 400 km2);

L’Ouergha, qui a une superficie de l’ordre de 7 300 km2 ;

Le Beht, qui a une superficie de l’ordre de 9 000 km2, reçoit l’oued R’dom

avant de rejoindre le Sebou dans la plaine du Gharb ;

Le bas Sebou, dont la superficie couvre environ 6 000 km2, et qui constitue un

chenal instable et insuffisant pour supporter les débits de crues.

Les apports en eau moyens annuels de la zone d’action de l’Agence de bassin

hydraulique du Sebou s’élèvent à 5 560 Mm³ par an, soit 887 m³/hab en moyenne.

C’est un des niveaux les plus élevés du Maroc (moyenne nationale 604 m³/hab).

Comme le reste du Maroc, le Sebou doit faire face à une grande variabilité des apports

en eau, temporaire mais aussi spatiale qui peuvent varier dans un rapport de 1 à 20.

Fig.6 : Carte des ressources en eau de surface du bassin du Sebou

Page 18: note de synthese etude d'actualisation du plan directeur d ...

18

Les phénomènes de variations spatiales, saisonnières et interannuelles déjà observés sur les

précipitations se retrouvent amplifiés sur les apports des différents sous –bassins. Le

coefficient de variation (rapport de l'écart –type à la moyenne) est en général compris

entre 0,60 et 0,80 traduisant une forte variation annuelle.

Variation spatiales :

Les débits spécifiques (débits moyen inter – annuels par unité de surface de bassin

versant) sont d'environ 1l/s/km2 (Haut Sebou, oued Mikkès, Bas Sebou) à 3-4 l/s/km2

sur les oueds Inaouène – Lebene, et 10 à 15 l/s/km2 sur le bassin de l'oued Ouergha.

Les coefficients de ruissellement (rapport entre les écoulements annuels moyens,

mesurés en mm et les précipitations annuelles moyennes) varient entre 10 % environ

(Haut et Moyen Sebou), de l'ordre de 20 % sur les oueds Inaouène, Lébène, Beht et

Bas Sebou, et 40 % sur l'oued Ouergha.

Deux points peuvent expliquer de telles variations :

- La nature géologique du sol dans chacun des bassins versants. Par exemple,

le sol du bassin de l’Ouergha, à l’amont du barrage Al Wahda, est constitué

essentiellement de terrains argilo-marneux imperméables du Crétacé alors

que dans le sud de Khémissset, on rencontre du schiste réputé par sa grande

perméabilité.

Les très fortes précipitations enregistrées sur le bassin de l'oued Ouergha.

L’accroissement du déficit d'écoulement annuel (précipitation - ruissellement) se fait à

un rythme plus faible que l’accroissement de la pluie. À un certain moment, le déficit

d’écoulement paraît tendre vers une valeur asymptotique de l'ordre de 600 mm.

On notera que les déficits d'écoulement sont beaucoup plus stables spatialement car ils

ne varient que dans une fourchette de 450 à 600 mm environ alors que les coefficients

d'écoulement varient dans une fourchette de 1 à 4 (10 % à 40 %) et que les

écoulements eux-mêmes (exprimés en mm) varient de 1 à 10 (40 à 400 mm).

Variations interannuelles :

Les apports annuels peuvent varier dans un rapport de 1 à 28 entre deux années (année

très sèche 1994/95 et année humide 1995/96 et 2009/2010).

Page 19: note de synthese etude d'actualisation du plan directeur d ...

19

Fig.7 : Variation temporelle des apports d’eau de surface du bassin

(Mm3/an)

Entre les deux séries 1939/40-2009/10 et 1973/74-2009/10, comparables à celles

utilisées pour les précipitations, on trouve une diminution de 23 % en moyenne des

apports sur la dernière période. Cette diminution relative est encore plus forte (40 à 50

% selon les sous bassins) si on compare la période 1973/74-2009/10 à la période

précédente 1939/40-1972/73.

L'effet de la sècheresse est donc considérablement marqué sur les apports,

contrairement à l’effet des précipitations. En effet, lorsque ces dernières diminuent, le

déficit d'écoulement reste à peu près constant, c’est et le ruissellement (différence

entre la pluie et ce déficit) qui diminue donc très fortement en valeur relative. Le

graphique ci-après montre l’évolution des apports au cours de la période 1939/40-

2009/10 et fait bien apparaitre la diminution des apports au cours des trois dernières

décennies.

Fig.8 : Evolution des apports en eau de surface du bassin du Sebou

Page 20: note de synthese etude d'actualisation du plan directeur d ...

20

Le tableau ci-après donne, sur les périodes de référence 1939/40 -2009/10 et 1973/74-

2009/10, les débits et apports moyens interannuels pour chacun des grands sous

bassins.

A ces valeurs il y a lieu d'ajouter les apports des derniers affluents rive gauche du

Sebou, qui descendent de la région de Tiflet, ou périurbains de Kenitra et confluent

avec le Sebou (ou l'oued Beth) entre le barrage de garde et la ville de Kenitra. Ces

apports sont modestes en été, non valorisables pour l'irrigation car non contrôlés par

des retenues, mais peuvent représenter, à l'échelle annuelle un apport supplémentaire à

l'embouchure de l'ordre de 100 Mm3 (moyenne 1939/40-2009/10) et de 70 Mm

3 sur la

période 1973/40-2009/10

Pour rester exhaustif, la zone d'action de l'Agence du Bassin Hydraulique du Sebou

comprend également de petits Oueds côtiers. Il s'agit des oueds M'Da, Dradere et

Souière, qui ne sont pas des affluents directs de l'oued Sebou mais débouchent dans la

Merja Zerga et la Merja Halloufa.

Les apports des oueds M'Da (station de Moulay Ali Cherif) et Dradere (station de

Lalla Mimouna) sont estimés respectivement à 1.77 m3/s et 0.90 m

3/s sur la période

1973-2009, et 2.09 m3/s et 2.32 m

3/s ramenés à la période 1939-2009, ce qui

représente, sur cette dernière période, un apport moyen annuel de 139 Mm3.

TAB.1 : ECOULEMENTS ANNUELS MOYENS DANS LE BASSIN DU SEBOU

Station Sous- bassin Débit (m3/s) 37/71 ans Volume (Mm3) Diminution

relative (%) 1973-2009 1939-2009 1973-2009 1939-2009

Allal Fassi Barrage Allal Fassi 15,22 19,21 480 606 -21%

Dar Arsa confluence sebou inawene 3,06 3,86 97 122 -21%

Idriss 1er Barrage Idriss 1er 12,63 17,52 398 553 -28%

Sidi Abou Lben 2,05 2,74 65 86 -25%

Sidi Chahed Mikkes 0,92 1,44 29 45 -36%

Azib Soltane MoyenSebou intermediaire 1,87 2,69 59 85 -30%

Bge Al Wahda Ouergha 67,70 85,45 2 136 2 696 -21%

khenichet Ouergha 4,85 6,47 153 204 -25%

Hadkort Rdat 2,70 3,60 85 114 -25%

Kansera Beht 8,32 11,25 262 355 -26%

Souk Had Rdom 2,88 3,74 91 118 -23%

Total Sebou 122,20 157,97 3 856 4 984 -23%

Page 21: note de synthese etude d'actualisation du plan directeur d ...

21

Dans le tableau ci-dessus on peut observer, entre les deux périodes de référence

(1939/40-2009/10 et 1973/74-2009/10), une diminution de 1 128 Mm3 des apports

moyens annuels (-23 %). La comparaison entre les deux périodes successives 1939/40-

1972/73 (apports moyens de 6 090 Mm3) et 1973/74-2009/10 conduit à une baisse

encore plus significative de 2 350 Mm3 soit 40 %.

Fig.9 : Carte du découpage hydrographique du bassin du Sebou

Carte du bassin et séries hydrologiques utilisées pour les simulations

Ressources en eau souterraine

Le bassin du Sebou fait partie des bassins les plus riches en eau souterraine du Maroc.

Ses ressources mobilisables (1020 Mm3) représentent environ 25% du potentiel

mobilisable du Maroc.

Les ressources en eau souterraines du bassin du Sebou sont contenues dans plusieurs

nappes, dont les plus importantes sont :

la nappe de Dradère-Souière ;

la nappe de la Mamora ;

la nappe du Gharb ;

la nappe de Bou Agba ;

les nappes du bassin du Fès-Meknès (phréatique et profonde) ;

les nappes du couloir de Fès-Taza (phréatique et profonde) ;

Page 22: note de synthese etude d'actualisation du plan directeur d ...

22

les nappes du Causse du Moyen Atlas (basaltes quaternaires et calcaires et

dolomies du Lias);

la nappe du Moyen Atlas plissé.

Fig.10 : Carte des nappes du bassin du Sebou

Le tableau ci-après indique le bilan moyen des nappes sur la période 1939-2002. On

notera que les valeurs négatives (nappes en déficit) signifient que ces nappes ont des

sorties d’eau supérieures aux entrées, en général à cause de prélèvements excessifs, qui

entrainent une baisse continue de leur niveau.

Page 23: note de synthese etude d'actualisation du plan directeur d ...

23

Tab.2 : Bilan des ressources en eau souterraines en Mm3/an

Nappe Entrées Sorties Bilan

Prélèvements Oueds et sources Abouchement Total

Moyen Atlas

plissé 286 20 266 286 0

Couloir Fès-

Taza 157 13 48,5 95 157 0

Taza 13 12 8 19 -6,6 Moyen Atlas

Tabulaire 691 74 454 162 691 0

Fès-Meknès 242 260 82 342 -100 Gharb 224 248 13 261 -37 Maamora 160 117 7 48 172 -12 Dradère –

Souiere 111 22 20 69 111 0

Bouagba 3 4 4 -1

Total net

1579 769 878 89 1737 -157

Les apports nets des nappes du bassin du Sebou s’élèvent à 1579 Mm3/an. Toutefois,

le potentiel mobilisable annuel est de 1020 Mm3 seulement en raison de :

- 300 Mm3 : de sorties de sources drainés directement par les oueds (débits

de base) et déjà comptabilisés dans le bilan des eaux de surface

- 170 Mm3 : sorties vers l’oued Oum Erbia à partir de la nappe du Moyen

Atlas Tabulaire (zone de Timahdit-Guigou)

- 89 Mm3 de sorties directes vers l’océan et la merja Zerga (Gharb-

Maamora et Dradère-Souier

Les prélèvements directs sont de 769 Mm3/an dont 22% pour l’alimentation en eau

potable, et 78 %, pour l’Irrigation Privée notamment.

Les nappes les plus sollicitées sont celles de :

Fès-Meknès : déficit de 100 Mm3/an

Gharb : déficit de 37 Mm3/an

Maamora : déficit de 12 Mm3/an

Le bilan « eau souterraine » global du bassin est donc déficitaire d’un volume

d’environ de 157 Mm3/an.

Page 24: note de synthese etude d'actualisation du plan directeur d ...

24

Ce déficit explique la baisse continue, depuis plusieurs années, du niveau des

aquifères, cette baisse pouvant être très importante pour certains d’entre eux (- 65 m

par exemple, entre 1979 et 2004, pour la nappe du Lias au sud du plateau de Meknès).

Fig.11 : Piézométrie de la nappe de Fès-Meknès

2.2 QUALITE DES RESSOURCES EN EAU

2-2-1 Eau de surface

Les principales sources de pollution sur le bassin de l’oued Sebou sont d’ordre

domestique, industrielle et agricole (on citera pour mémoire les pollutions

accidentelles, à caractère aléatoire).

La pollution des eaux a atteint des niveaux critiques qui risquent de menacer le

développement économique et social du bassin. Plus du tiers des eaux de surface sont

de mauvaise qualité ;

Les enjeux économiques, environnementaux sont importants et risquent de constituer

un handicap majeur pour le développement de plusieurs secteurs dont notamment celui

du tourisme dans la région.

Tous les segments principaux de la demande actuelle dans le Sebou sont polluants :

activité domestique :

– Les villes du bassin rejettent un volume annuel d’eau usée estimé à 80

millions de m³, dont 86% sont déversés dans les cours d’eau. Ces rejets

représentent 25% du total national.

Piézomètre N° IRE 290-22

Page 25: note de synthese etude d'actualisation du plan directeur d ...

25

– Fès est la ville qui pose le plus de problèmes de pollution, ses rejets

représentent 40% de l’impact total au niveau du bassin du Sebou.

activité industrielle :

– L’activité industrielle génère près de 3,5 millions d’équivalents-habitants de

pollution organique

– Les sucreries, les papeteries et les huileries sont à l’origine de 70% de la

pollution industrielle du bassin.

activité Agricole :

– L'utilisation croissante des engrais et des produits phytosanitaires a pour

résultat la contamination des eaux souterraines par des produits

agrochimiques.

– Les charges polluantes sont constituées essentiellement des nitrates dépassant

souvent le seuil de potabilité de l’eau

Ces différentes sources de pollution augmentent avec le développement

démographique, économique et agricole, en dépit des actions de dépollution déjà

entreprises.

Les objectifs fixés en matière de réduction de la pollution sont ambitieux, avec un taux

de réduction de 60 % à l’horizon 2020 et de 80 % à l’horizon 2030.

Le réseau de suivi de la qualité des eaux mis en place par l’Agence ABHS montre que

53 % des points contrôlés présentent un niveau de qualité moyenne à excellente, 22 %

de qualité mauvaise et 25 % de qualité très mauvaise ;

La qualité de l’eau est globalement bonne sur le haut bassin du Sebou, sur l’oued

Inaouène (sauf à l’aval des rejets de la ville de Taza), sur tout le bassin de l’oued

Ouergha, sur le haut bassin de l’oued Beht, sur l’oued Beht en aval de sa confluence

avec l’oued Rdom.

Elle est mauvaise à très mauvaise sur l’oued Sebou en aval des rejets de la ville de Fès,

sur l’oued Beht en aval des rejets de la ville de Sidi Slimane, sur l’oued R’Dom en

aval des rejets des villes de Meknès et de Sidi Kacem, ce qui rend difficile l’usage de

l’eau pour l’alimentation humaine et animale mais aussi pour l’irrigation de certaines

cultures (cultures maraîchères notamment).

Page 26: note de synthese etude d'actualisation du plan directeur d ...

26

Fig.12 : Répartition de la qualité globale des eaux de surface

Fig.13 : Etat de la qualité des eaux superficielles

2-2-2 Eau souterraine

47 % des points du réseau de suivi de la qualité des nappes mis en place par l’ABH

Sebou qui comporte 226 stations de contrôle, présentent une qualité moyenne à bonne

mais 34 % sont de très mauvaise qualité, due principalement à une contamination par

les nitrates dans les régions à forte activité agricole (Gharb, Saïss et Mamora). Cette

pollution est le résultat conjugué d’un usage abusif des produits agrochimiques et de

Page 27: note de synthese etude d'actualisation du plan directeur d ...

27

systèmes d’irrigation gravitaire, non économe en eau, permettant à une part importante

des eaux d’irrigation de migrer vers la nappe.

La qualité des eaux souterraines du bassin de Sebou varie selon les nappes, mais peut

être globalement ainsi résumée :

Excellente pour les paramètres organiques pour l’ensemble des nappes,

Globalement bonne pour la qualité bactériologique,

Par nappe, la situation est comme suit :

Bonne pour les nappes du Moyen Atlas,

Globalement bonne à moyenne pour la nappe du Gharb,

Globalement moyenne à mauvaise pour la nappe de la Mamora,

Mauvaise à très mauvaise pour la nappe phréatique de Fès-Meknès,

Mauvaise pour les teneurs en nitrates au niveau des principales nappes avec

des pourcentages de points dépassant la valeur maximum admissible (50 mg/l

pour l’eau potable) de 60 % pour les nappes de Fès-Meknès et du Gharb et de

45 % pour la Mamora.

Fig.14 : Etat de la qualité globale des nappes

Des études récentes montrent que les nappes côtières (Mamora, Gharb, Dradere-

Souière) sont menacées d’invasion saline si les prélèvements d’eau, agricoles ne sont

pas maîtrisés ou remplacés par des amenées d’eaux superficielles, soit directes soit par

recharge des nappes.

Page 28: note de synthese etude d'actualisation du plan directeur d ...

28

Fig.15 : Répartition de la qualité globale des eaux souterraines (2007)

2-2-3 Impact de la pollution

L’impact de la dégradation de la qualité de l’eau au niveau du bassin du Sebou peut

être évalué comme suit :

- impact sanitaire et maladies hydriques ;

- perte de capital ressource en eau suite à la contamination par les rejets ;

- lâchers d’eau à partir des barrages pour faire face aux pics de pollution

- surcoûts du traitement de l’eau potable

- impact sur les poissons, la flore aquatique et l’avifaune.

Le coût annuel engendré par la pollution est estimé à 3.5 milliards de DH.

2-2-4 Efforts de lutte contre la pollution

Dépollution domestique :

Plusieurs projets et actions visant à améliorer les conditions d’hygiène et assurer le

développement économique et social de la région ont été initiés ou réalisés dans le

Sebou, en collaboration avec des bailleurs de fonds internationaux.

Mise en place de stations d’épuration des eaux usées domestiques:

– En 2004 pour le centre d’Ain Taoujdate, avec un coût d’investissement

d’environ 34 millions de Dirhams

– En 2007 pour le centre Dar el Gueddari avec un coût global d’environ 19

millions de Dirhams

– Le projet de la station d’épuration de la ville de Fès : dimensionnée pour

traiter 1.5 millions d’équivalents habitants à l’horizon 2015 avec un coût

de 700 MDH.

Page 29: note de synthese etude d'actualisation du plan directeur d ...

29

– Le projet de la station d’épuration de la ville de Meknès en deux tranches

Dépollution industrielle :

- Programme de dépollution industrielle de la ville de Fès : initié en 2008 avec la

mise en place de la station d’épuration de l’usine Coca Cola avec 34 MDH,

d’autres stations de prétraitements sont en cours de réalisation pour les autres

industries de la ville.

- Pour les huileries d’olives: Mise en place d’une station d’évaporation naturelle

des margines de la ville de Fès en 1996, en collaboration avec l’Union

Européenne. Cette station permet de collecter et d’éliminer 30% des margines

générées par les huileries. Cependant cette technique s’est avérée insuffisante, et

85% des margines continuent à être rejetées dans l’Oued Sebou.

- Pour l’industrie du lait : Mise en place d’une station de traitement de la centrale

laitière de Meknès en 1996 qui permet de traiter 30 à 40 % de la pollution

organique totale de l’usine.

- Pour les sucreries : Mise en place d’une station d’épuration des rejets liquides en

2006 en collaboration avec le SEEE, le FODEP et la sucrerie Sunabel ; dont

l’objectif est de réduire de 80% la pollution totale générée par la sucrerie ;

- Pour l’unité de transformation des algues : Mise en place d’une station

d’épuration des rejets liquides de SETEXAM, société de traitement des algues

maritimes, en 1996, avec l’appui du FODEP.

- Pour les tanneries : Mise en place en 2004 d’une station de déchromatation des

rejets des tanneries du quartier industriel Dokarat à Fès, avec l’aide d’un don de

l’USAID. Elle permet de récupérer 90% du chrome toxique rejeté par les

tanneries de ce quartier.

- La réalisation en 2008 de la station d’épuration des eaux usées de la société

SOTRAMEG (distillerie de mélasse) avec l’aide financière du FODEP

Page 30: note de synthese etude d'actualisation du plan directeur d ...

30

2.3 CONTRAINTES DES ESSOURCES EN EAU

D’autres problèmes et entraves au développement durable du bassin du Sebou sont

posés et n’ont d’égal que son fort potentiel naturel. Plusieurs de ces problèmes sont

dus à l’action de l’homme (erosion, urbanisation incontrôlée etc.), d’autres sont plutôt

d’ordre naturel (variation spatio-temporelle des précipitations, sécheresses, inondations

etc ….).

2-3-1 Inondations

Le bassin du Sebou a connu par le passé d’importantes inondations, en particulier dans

la plaine du Gharb.

La construction du barrage Al Wahda a permis l’atténuation de plus de 90% des

problèmes d’inondations de cette plaine. Cependant les crues de 2009 et 2010 ont

remis la question de la protection de la plaine du Gharb à l’ordre du jour.

Un effort d’identification des points à risques d’inondation a été réalisé dans le cadre

du plan national de protection contre les inondations et des travaux des commissions

provinciales : plus de 100 points ont été identifiés.

Fig.16 : carte des inondations de la plaine du Gharb- mars 2010

Page 31: note de synthese etude d'actualisation du plan directeur d ...

31

Fig. 17 : Sites inondables prioritaires dans le bassin du Sebou

De nombreux travaux de protection contre les inondations ont déjà été réalisés par

l’Agence de Bassin depuis 2004 suite aux recommandations du PNI.

On peut citer par exemple, pour les programmes successifs de travaux :

Travaux d’aménagement de l’oued Guigou,

Travaux d’aménagement de l’oued Rdom,

les travaux de curage, recalibrage et d’endiguement de l’oued Tihli,

les travaux d’aménagement de l’oued et de la merja Fouarat dans la ville de Kenitra,

les travaux de protection de la ville de Timahdite (Province d’Ifrane),

les travaux de protection du centre de l’Oued Amlil,

les travaux de protection de la ville d’El Hajeb,

Travaux de protection contre les inondations du quartier Tichoukt de la ville de

Boulemane,

Travaux de protection contre les inondations du quartier Aouint Hajjaj dans la

préfecture de la ville de Fès.

…….

Page 32: note de synthese etude d'actualisation du plan directeur d ...

32

2-3-2 Erosion et envasement des retenues de barrages

Malgré la diversité des types de peuplements qui caractérisent les forêts du bassin du

Sebou, celles-ci connaissent les mêmes problèmes qui caractérisent les autres massifs

du pays, en particulier la dégradation alarmante du couvert forestier.

Les conséquences immédiates de cette situation sont bien entendu l’érosion des sols

qui se traduit par des pertes économiques.

Le bassin du Sebou (en particulier dans sa partie nord) connaît une intense érosion

favorisée par de nombreux facteurs :

fragilité du terrain

fortes intensités pluviométriques

faible couverture végétale

action de l’homme (déforestation)

fortes pentes

exploitation non organisée des massifs forestiers

etc…

La dégradation des sols se situe entre 1000 et 2000 T/km2/an dans le pré-rif, atteignant

6000 T/km2/an dans certaines régions du Rif. Cette dégradation est par contre moins

forte dans les régions du Moyen Atlas (500 à 1000 T/km2/an).

Les conséquences de l’érosion les plus directes sont la perte du capital terre et

l’envasement des retenues de barrages

Page 33: note de synthese etude d'actualisation du plan directeur d ...

33

Tab.3 : Envasement dans le bassin du Sebou

barrages Taux d’envasement en Mm3/an

Idriss Ier

Allal El Fassi

El Kanséra

Al Wahda

Bab Louta

2

1,3

0,5

3

0,5

Ces taux d’envasement sont calculés à partir des bathymétries réalisées de manière

régulière. En ce qui concerne le barrage Al Wahda, le taux de 3 Mm3/an ne correspond

pas à la vraie intensité de l’érosion au niveau du bassin de l’Ouergha, étant donné

qu’une bonne partie des sédiments transportés par les affluents de cet oued sont

retenus par les barrages situés à l’amont du barrage Al Wahda. On rappelle que le taux

estimé par les études de ce barrage était de 18,5 Mm3/an.

2.4 REALISATIONS ET DEFIS DU SECTEUR DE L’EAU

Grâce à une pluviométrie favorable, le bassin est richement doté en ressources en eau

renouvelables. Il a bénéficié à plein de la politique des barrages initiée depuis 1967 : le

plus grand réservoir du pays, Al Wahda, se trouve ainsi dans ce bassin, de même que

d’autres grands barrages totalisant la première capacité du Royaume soit 5800 Mm3.

L’AEP n’a pas été oubliée, avec notamment des efforts importants dans le cadre du

programme PAGER permettant de rattraper le retard pris dans l’AEP des populations

rurales avec un taux de desserte actuel qui dépasse 80%.

Cependant, malgré ces conditions favorables, un certain nombre de difficultés guettent

ce bassin.

Compte tenu des rejets des eaux usées urbaines dans les oueds, et de l’importante

activité industrielle, la qualité des eaux de surface est particulièrement dégradée.

Certains milieux naturels à haute valeur patrimoniale, tels les zones humides ou les

lacs d’Ifrane, sont également en difficulté.

La demande agricole devrait s’accroître compte tenu d’une superficie de plus de 100

000 hectares restant à équiper dans le Gharb, qui devraient bénéficier des ressources

mobilisées par le barrage Al Wahda qui reste pour l’instant sous exploité.

D’autre part, la pression sur les ressources en eau souterraine devra continuer à croitre

ce qui implique de prendre des décisions urgentes pour sauvegarder les nappes

menacées notamment celle de Saiss et de Mnasra.

Page 34: note de synthese etude d'actualisation du plan directeur d ...

34

Atouts et Acquis du bassin du Sebou

- Bassin riche en eau : 600 mm/an et 5560 Mm3/an renouvelables

- Mobilisation des Ressources en eau : 10 grands barrages et 44 petits barrages totalisant la plus

grande capacité du Royaume (5800 Mm3)

- Irrigation : 357.000 ha de terres irriguées dont 114.000 équipés en grande Hydraulique.

- Accès à l’eau potable : 100% en milieu urbain et plus de 80% en milieu rural.

- Energie hydro-électrique : 534 MW de puissance installée et 600 GWH produits par an

- Un cadre institutionnel et juridique innovant et adéquat pour la gestion intégrée des ressources en

eau (Loi 10/95 sur l’eau, institution des Agences de Bassins)

Défis majeurs de la gestion des ressources en eau dans le bassin du Sebou

- Raréfaction des ressources de l’ordre de 1200 Mm3 (30%) durant les trente dernières années.

- Forte dégradation de la qualité des ressources en eau due essentiellement aux rejets liquides

urbains : 80 Mm3/an de rejets dans les oueds du bassin

- Sous valorisation des ressources en eau mobilisées : 108 .000 ha restent à équiper en aval des

barrages existants

- Envasement des barrages : perte de 20 Mm3 par an.

- Surexploitation des nappes : chute alarmante des niveaux piézométriques des nappes du

Saiss et Mnasra menaçant de mettre en péril les activités.

- Pression sur la biodiversité et les écosystèmes fragiles : assèchement des sources de la plaine du

Saiss et lacs du Moyen Atlas.

Page 35: note de synthese etude d'actualisation du plan directeur d ...

35

3 . ETUDE DE LA DEMANDE EN EAU

3.1 DEMANDE EN EAU POTABLE

Les différents besoins en eau ont été évalués pour plusieurs horizons de temps (2010,

2015, 1025, 2025 et 2030).

Le bassin du Sebou, comprend :

Plus de 70 centres urbains,

Environ 280 communes rurales,

3-1-1 Population

La population totale de ce bassin s’élevait, en 2004, à 6 313 580 habitants (soit 21,12

% de la population totale du Royaume), répartie par milieu de résidence, comme suit :

3 073 045 habitants en milieu urbain (soit 49 % de la population totale du bassin

et 18,66 % de la population urbaine du Royaume) ;

3 242 000 habitants en milieu rural (soit 51 % de la population totale du bassin

et 24,14 % de la population rurale du Royaume) ;

Sur la base de l’analyse des tendances passées, à travers l’exploitation des

résultats des différents recensements réalisés dans le Royaume, et en tenant

compte de l’ensemble des actions de planification familiale, entreprises par les

pouvoirs publics, mais également du rayonnement de certains centres ;

La population urbaine du bassin atteindrait 4,55 et 4,97 millions d’habitants,

respectivement en 2025 et 2030, soit environ 55% de la population totale du

bassin ;

La population rurale du bassin atteindrait 3,91 et 4,08 millions d’habitants,

respectivement en 2025 et 2030, soit environ 45 % de la population totale du

bassin ;

La population totale du bassin atteindrait 8,46 et 9,05 millions d’habitants,

respectivement en 2025 et 2030.

Pour l’ensemble de la population, l’évolution par milieu sera la suivante :

Page 36: note de synthese etude d'actualisation du plan directeur d ...

36

Tab.4 : Evolution de la population

2004 2010 2015 2020 2025 2030

Population

urbaine 3 073 045 3 441 243 3 778 905 4 131 278 4 550 204 4 970 439

Population

rurale 3 241 986 3 431 416 3 597 703 3 752 512 3 913 983 4 083 984

Population

totale 6 315 031 6 872 659 7 376 608 7 883 790 8 464 187 9 054 423

Part population

urbaine 49% 50% 51% 52% 54% 55%

3-1-2 Calcul des besoins en eau potable

Les besoins en eau potable urbaine et rurale ont été établis sur la base d’une analyse

critique de l’ensemble des statistiques de consommations (par type d’usager), de

distribution et de production, des centres urbains et de la population rurale, sur la

période 1994-2004, et des fiches ‘’Besoins en eau potable’’, établies en Mars 2006, par

l’ONEP/DPS, et de l’exploitation et de l’analyse critique de différentes sources

d’informations sur les dotations unitaires en milieu rural, et des rendements objectifs

des réseaux de distribution notamment des grands métropoles urbains.

Tab.5 : Rendements objectifs des réseaux d’eau potable des grandes villes en %

Centres 2004 2010 2020 2030

Kénitra

Fès

Meknès

Taza

80

55

66

66

80

70

72

75

80

80

80

80

80

80

80

80

TAB.6 : TAUX DE BRANCHEMENT OBJECTIFS RETENUS EN MILIEU RURAL

T.B actuel T.B en 2015 T.B en 2025 T.B en 2030

<10 % 25% 80% 85%

10 < ≤25 % 40% 80% 85%

25 < ≤50 % 75% 80% 85%

50 < ≤75 % 80% 80% 85%

76 < ≤90 % 90% 95% 98%

> 90 % 95% 98% 98%

> 75 % 95% 98% 98%

Page 37: note de synthese etude d'actualisation du plan directeur d ...

37

La synthèse des besoins en eau potable dans le bassin du Sebou est la suivante en

Mm3 :

Tab.7 : Besoins en eau potable du bassin du Sebou (en Mm3)

Type de consommation 2005 2010 2015 2020 2025 2030

Milieu urbain 181 209 227 244 271 294

Milieu Rural 30 42 54 74 94 103

Total des consommations 211 251 281 318 365 397

3.2 DEMANDE EN EAU INDUSTRIELLE

Le bassin de Sebou abrite de nombreuses unités industrielles, dont la majorité est

située à l’intérieur des centres, ou à leur périphérie immédiate. Ces dernières sont

généralement alimentées à partir des réseaux d’eau potable, et par conséquent, leurs

consommations sont déjà comptabilisées dans celles des centres urbains

(consommations industrielles).

Les autres unités industrielles, dont le nombre est très limité, sont généralement situées

plus loin des centres et sont alimentées en eau potable à partir de ressources propres.

Ces industries, dites isolées, sont de grosses consommatrices d’eau, prélevant, soit

directement dans la nappe, soit à partir de ressources superficielles.

Sur la base de différentes sources de données, les évolutions ci-après des

consommations en eau des industries isolées ont été retenues.

TAB.8 : CONSOMMATIONS EN EAU ACTUELLES ET FUTURES DES INDUSTRIE ISOLEES

Activité Unité localité Consommation en eau en milliers de m

3/an

2005 2010 2015 2020 2025 2030

Fabrication de pâte à

papier cellulose du Maroc Sidi Yahia

13 002 14 356 15 850 17 500 19 321 21 332

Fabrication de pâte à

papier Kenitra (CMCP) Kenitra

13 762 15 195 15 195 15 195 15 195 15 195

Fabrication de pâte à

papier Meknès (SIFAP) Meknes

296 327 327 327 327 327

Lait, fromages… Centrale laitière Meknes 248 302 367 447 544 662

Fabrication des

détergents Cosuni

Ras Elma

Fes 36 40 44 49 54 60

Transformation des Setexam Kenitra 462 485 510 536 564 592

Page 38: note de synthese etude d'actualisation du plan directeur d ...

38

Activité Unité localité Consommation en eau en milliers de m

3/an

2005 2010 2015 2020 2025 2030

algues

Conserve des légumes,

+A12 huile d’olive Nora Saba Ayoun

40 44 49 54 60 66

Huile d’olives LOUSRA Ain

Taoujdate 40 44 49 54 60 66

Production de sucre Sucrerie Bel

KSIRI- G Bel Ksiri

320 337 354 372 391 411

Production de sucre Sucrerie Bel

KSIRI- CAS //

267 281 295 310 326 343

Production de sucre Sucrerie Dar EL

Gueddari

Dar El

Gueddari 646 679 714 750 788 829

Fabrication de l’alcool

éthylique SOTRAMEG Allal Tazi

205 215 226 238 250 263

Tanneries Tanneries 132 146 161 178 197 217

Huileries Huileries 76 84 92 102 113 124

Production de vin 616 727 677 855 712 750 793 839 793 839

Total général 31 453 34 570 36 331 38 274 40 420 42 791

3.3 SYNTHESE DES BESOINS AEPI

- En milieu urbain

En 2030 les consommations des centres urbains, y compris les besoins des

administrations et des industries raccordées, atteindraient environ 300 Mm3 (+ 124

Mm3 par rapport à la situation 2005, soit + 70 %).

- En milieu rural

En 2030 les consommations du milieu rural atteindraient 103 Mm3 (+ 73 Mm

3 par

rapport à 2005, soit + 243 %.)

- Industries isolées

En 2030 les consommations de ces industries atteindraient 43 Mm3 (+ 12Mm

3 par

rapport à 2005, soit + 39 %).

- Total des consommations AEPI

En 2030 le total des consommations AEPI atteindrait 440 Mm3. Par rapport à la

consommation actuelle (237 Mm3) l’augmentation de consommation globale serait

donc de + 203 Mm3, soit + 85 %. Le tableau ci-après donnent l’évolution des

consommations AEPI jusqu’à l’horizon 2030 (en Mm3)

:

Page 39: note de synthese etude d'actualisation du plan directeur d ...

39

Tab.9 : Récapitulatif des besoins AEPI

Type de consommation 2005 2010 2015 2020 2025 2030

Milieu urbain 181 209 227 244 271 300

Milieu Rural 30 42 54 74 94 103

Industries isolées 31 35 36 38 40 43

Total des consommations 242 286 317 356 405 440

3.4 DEMANDE EN EAU ENVIRONNEMENTALE

Le Plan d’actions pour la préservation de la qualité des milieux définit un certain

nombre d’actions et la mise en place de débits réservés à l’aval de certains grands

ouvrages ou de points-clefs du réseau hydrographique (prélèvement AEP de la ville de

Fès sur l’oued Sebou par exemple). Ces débits réservés sont pris en compte comme

contrainte de gestion des ouvrages dans le modèle de simulation hydraulique pour

atteindre les objectifs de qualité assignés aux tronçons des oueds en aval des barrages :

Tab.10 : Besoins en eau sanitaire

Barrage Débit sanitaire

Allal Fassi 3,0 m3/s en hiver, 5,8 m

3/s en été

El Kansera 0,1 m3/s en hiver, 0,4 m

3/s en été

Al Wahda 2,0 m3/s en permanence

Idriss 1er 1,0 m3/s en permanence

Sidi Chahed 0,4 m3/s en permanence

Page 40: note de synthese etude d'actualisation du plan directeur d ...

40

3.5 DEMANDE EN EAU AGRICOLE

3-5-1 Superficies irriguées actuelles

Au total le potentiel agricole existant sur le bassin du Sebou représente une superficie

irriguée de 357000 ha environ répartis selon le type d’irrigation :

108 050 ha aménagés en grande hydraulique (104 890 ha dans la zone

d’action de l’ORMVAG et 3 160 ha dans la zone d’action de

l’ORMVAL)

69 636 ha de PMH traditionnelle irriguée à partir des eaux de surface

(oueds ou sources)

168 982 ha de superficies en irrigation privée (IP) dont 112.426 irrigués à

partir de prélèvements dans les eaux souterraines et 56 556 ha irrigués à

partir des eaux de surface (oueds et sources)

8 369 ha de PMH Moderne (Projet Moyen Sebou et Sahla)

On constate que les Irrigations Privées (IP) ont pris une large place dans l’agriculture

du bassin, puisqu’elles représentent 168 982 ha, soit 47,5 % de la superficie totale

équipée.

Fig.18 : Périmètres irrigués du bassin du Sebou

Page 41: note de synthese etude d'actualisation du plan directeur d ...

41

Les assolements pratiqués sont actuellement :

Les céréales : 326 000 ha

La culture de l’olivier : 46 700 ha

Les cultures fourragères : 42 000 ha

Les cultures sucrières : 26 000 ha

Les fruits et légumes : 23 600 ha

Les agrumes : 16 500 ha

3-5-2 Superficies futures

Dans le cadre de la stratégie de développement de l’agriculture les superficies irriguées

sont appelées à augmenter. La superficie irriguée passera globalement de 357.000 ha

actuellement à plus de 412.000 ha à terme ; avec la réalisation de nouveaux périmètres

collectifs d’irrigation mais également l’intégration d’une partie des irrigations privées

existantes à des périmètres collectifs.

Le développement hydro-agricole envisagé comporte (voir programme de résorption

de décalage ci-après) :

La réalisation de la TTI (troisième tranche d’irrigation) dans la plaine du Gharb

soit un potentiel de 106 469 ha de SAU irrigable (113 000 ha de surface

équipée)

L’extension du secteur Merja de l’ORMVA du Loukkos pour une SAU irrigable

de 2 170 ha.

L’équipement de la PMH en aval des barrages réalisés et projetés (Bouhouda ,

Asfalou, Bab Ouender..) sur une SAU irrigable nouvelle de 17 036 ha,

La réalisation de la 2ème

et 3ème

du projet Moyen Sebou sur l’oued Inaouène pour

une SAU irrigable nouvelle de 7 434 ha,

Les irrigations privées existantes dans la plaine du Gharb seront

progressivement intégrées dans les projets de périmètres collectifs prévus avec

l’aménagement des nouveaux secteurs de la TTI. Actuellement, les irrigations

privées à partir des eaux de surface sont estimées à 20 500 ha, les irrigations

privées à partir des nappes sont estimées à 55 200 ha. La reconquête de ces

irrigations privées représente un enjeu majeur pour l’ORMVAG notamment

dans la perspective de l’évolution du service de l’eau vers la délégation dans le

cadre d’un Partenariat Public Privé.

Page 42: note de synthese etude d'actualisation du plan directeur d ...

42

Sur les nappes de Mnasra (zone cotière du Gharb), comme c’est le cas aussi

pour la plaine du Saïss, une meilleure valorisation des superficies d’IP est

envisagée moyennant des apports en appoint à partir des eaux de surface, une

amélioration notable des techniques d’irrigation et de la mise en valeur par des

cultures plus rémunératrices.

Une grande partie de ce développement futur (TTI notamment) est destiné à

combler le « décalage » existant entre les grands barrages d’infrastructures déjà

réalisés sur le bassin (Al Wahda et Idriss 1er notamment) et les périmètres

équipés à l’aval.

Fig.19 : Carte des périmètres agricoles du bassin du Sebou

Page 43: note de synthese etude d'actualisation du plan directeur d ...

43

Fig.20 : Carte de l’aménagement du périmètre du Gharb

La diminution de la demande en irrigation privée dans la plaine du Gharb est

consécutive à l’aménagement en grande hydraulique des secteurs actuellement mis en

valeur par des aménagements privés.

Tab.11 : Superficies de l’irrigation privée appelée à se transformer en GH

Désignation Superficie

irrigable (ha)

IP de la nappe cotière du Gharb -29 057

IP sur canal Boumaiz -8 400

IP bas Sebou eaux de surface -9 600

IP du Bas Sebou eaux souterraines -15 300

Total bassin -62 357

L’étude de la demande agricole future jusqu’à l’horizon du nouveau PDAIRE (2030) a

été effectuée en s’appuyant sur la démarche suivante :

Page 44: note de synthese etude d'actualisation du plan directeur d ...

44

Dans un premier temps, l’inventaire exhaustif des projets de développement de

superficies nouvelles irrigables est établi sur la base de la consultation des

organes représentatifs du secteur agricole : Directions Provinciales de

l’Agriculture, ORMVAG, Directions du Ministère de l’Agriculture et

notamment le programme de résorption de décalage du gap entre superficies

dominées et celles équipées.

Dans un second temps, la proposition d’assolements futurs de la demande

agricole définis par la programmation des projets inscrits dans le cadre du Plan

Maroc Vert.

Dans un troisième temps les objectifs d’économie d’eau inscrits dans le PNEII

(Plan National d’économie d’eau d’irrigation).

PROGRAMME DE RESORPTION DE DECALAGE DU MINISERE DE L’AGRICULTURE

Le programme de résorption de décalage du Ministère de l’Agriculture concerne

108 440 ha pour la période 2010-2018. Ce gap d’équipement est principalement

rattaché au barrage Al Wahda et se répartit comme suit :

Tab.12 : Superficies restant à équiper dans le bassin du Sebou (hors Zrar et Z5)

Périmètres d’irrigation Superficie

(ha)

BARRAGES

ASSOCIES

Année de

mise en

service des

barrages

1- GRANDE HYDRAULIQUE

- Zone centrale de la TTI du Gharb

- Zone côtière de la TTI du Gharb

- Secteurs E3 E5 de la TTI du Gharb

- Zone sud de la TTI du Gharb

2- PMH

- Moyen Sebou (2ème Tranche)

- Bouhouda

- Ouergha Aval

- Ouergha Amont

85.740

26.320

35.420

8.940

15.060

22.700

4.600

2.800

11.000

4.300

Al Wahda

Al Wahda

Al Wahda

Al Wahda

Idris Ier/ A.Fassi

Bouhouda

Al Wahda

Asfalou

1997

1997

1997

1997

1973/1990

1994

1997

2000

Total

108.440

Page 45: note de synthese etude d'actualisation du plan directeur d ...

45

La réalisation des travaux du projet de résorption de décalage sera conduite en 3

tranches principales. L’échéancier ci-après s’étale sur une période de neuf ans, soit

un rythme moyen de mise en eau de 12.000 ha/an sur la période 2010-2018.

Une autre tranche qui concerne les périmètres de Zrar et Z5 pour une superficie de

23000 ha environ est programmée au-delà de 2018 (au-delà du Plan Maroc Vert).

Tab.13 : Echéancier de mise en eau

Projet Superficie Echéancier des mises en eau

ha 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018

1ère

Tranche 31 400 8 200 12 200 4 000 4 000 3 000 - - - -

-Est3-Est5

et Z6 24 000 4 500 8 500 4 000 4 000 3 000 - - - -

-Moyen

Sebou 4 600 2 300 2 300 - - - - - - -

-Bouhouda 2 800 1 400 1 400 - - - - - - -

2ème

Tranche 39 720 - 2 300 8 000 6 000 6 000 6 000 6 000 5 420 -

-Zone

côtière 35 420 - - 6 000 6 000 6 000 6 000 6 000 5 420 -

-Ouergha

Amont 4 300 - 2 300 2 000 - - - - - -

3ème

Tranche 37 320 - - 3 000 4 000 6 000 6 000 6 000 6 000 6 320

-Zone

centrale 26 320 - - - 2 000 6 000 6 000 6 000 6 320

-Ouergha

Aval 11 000 - - 3 000 4 000 4 000 - - - -

Total 108 440 8 200 14 500 15 000 14 000 15 000 12 000 12 000 11 420 6 320

Page 46: note de synthese etude d'actualisation du plan directeur d ...

46

Fig.21 : Première tranche (Gharb) : Est3-Est5 et Z6 et réalimentation de P7 et P8

Fig.22 :

Deuxième tranche (Gharb) : Zone côtière Z1 Z2 et N10

Page 47: note de synthese etude d'actualisation du plan directeur d ...

47

Fig.23 : Troisième tranche (Gharb) : Zone centrale Z3 et Z4

Page 48: note de synthese etude d'actualisation du plan directeur d ...

48

PLAN NATIONAL D’ECONOMIE D’EAU D’IRRIGATION (PNEII)

Le PNEII prévoit pour la région du Gharb la reconversion d’une superficie de 81 700

ha :

42 300 ha de reconversion collective dans les périmètres de la Grande

Hydraulique. Il s’agit des secteurs soit déjà équipés en réseau de distribution sous

pression (aspersion), soit des secteurs qui sont prévus en réhabilitation avec une

transformation du réseau du gravitaire à la distribution sous pression.

23 400 ha de reconversion individuelle dans les secteurs de la GH aménagés

en gravitaire (avec bassins de décantation)

16 000 ha de reconversion individuelle dans les périmètres d’irrigation privée

(7200 ha sans bassins de décantation puisque le pompage se fait à partir de la

nappe) et (8800 ha avec bassins de décantation puisque le prélèvement se fait à

partir des eaux de surface).

A signaler que les secteurs de la zone côtière (38 000 ha) ne sont pas considérés dans

le PNEEI car ils ont été intégrés dans le projet d’aménagement collectif des secteurs

Z1, Z2 et N10.

Tab.14 : Programme PNEEI du Gharb

Actions Superficie

(ha)

1. Zone Côtière : conversions individuelles en IL sans

bassin

Non considérée

2. Reste de la zone IP : conversions individuelles en IL

Nappe - sans bassin

Oueds - avec bassin

7.200

8.800

3. Central réhabilité : conversions individuelles avec

bassins.

4 500

4. Est et Ouest : modernisation collective.

13 700

5. Aspersion (secteur P7) modernisation collective.

2.600

6. Gravitaire (secteurs P8, S1, S3, S7A et S7D) :

modernisation collective.

9 300

7. Gravitaire : conversions individuelles avec bassin.

7 500

8. Secteurs Nord Aspersifs - modernisation collective.

16 700

8. Gravitaire : conversions individuelles avec bassin.

6 400

Page 49: note de synthese etude d'actualisation du plan directeur d ...

49

10. Basse pression (Est 1) : conversions individuelles

sans bassin.

1 000

11. Gravitaire Est 4 et Est 2: conversions individuelles

avec bassins.

4 000

Sous Total conversion collective GH

42 300

Sous Total conversions Individuelles GH

23 400

Frais d’études

Total GH 65 700

Total IP 16 000

Total Gharb 81 700

Les objectifs d'efficience retenus par le PNEII sont les suivants :

Tab.15 : Objectifs d’efficience d’irrigation

Réseau

Surface Aspersion Localisé

Parcelle 70% 85% 90%

Distribution 80% 90% 90%

Global 56% 77% 81%

PLAN MAROC VERT ET MISE EN VALEUR AGRICOLE

Rappel des orientations stratégiques du Plan Maroc Vert et des Plans Agricoles Régionaux

Le Plan Maroc Vert constitue une nouvelle stratégie agricole qui place l’agriculture au

cœur du développement économique et social du pays. Ce Plan vise la mise en valeur

de l’ensemble du potentiel agricole territorial et s’articule autour de deux piliers :

le pilier I vise le développement accéléré d’une agriculture moderne,

compétitive, à haute valeur ajoutée et adaptée aux règles du marché,

le pilier II vise la mise à niveau des acteurs fragiles et la lutte contre la

pauvreté rurale à travers l’amélioration du revenu agricole.

Pour mettre en œuvre Le Plan Maroc vert, des plans régionaux de développement

agricole ont été élaborés. Ces plans visent l’utilisation optimale des ressources

naturelles, qui varient selon les régions, et d'où découlent diverses possibilités de

production.

Page 50: note de synthese etude d'actualisation du plan directeur d ...

50

En ce qui concerne le bassin du Sebou, celui-ci bénéficiera d’un coût global (projets +

actions transversales) de 60, 9 Md DH, à travers le Gharb et les régions de Fès-

Meknès, soit 41 % de l’engagement sur l’ensemble du territoire national.

Pour ce qui concerne en particulier le Gharb, l’évolution des assolements est donnée

par le tableau suivant :

Tab.16 : Evolution des assolements dans le périmètre du Gharb

Filières Superficie

actuelle (ha)

Superficie en

2020 (ha) Variation (%)

Agrumes 16 500 39 300 138

Olivier 46 700 86 700 85,6

Fruits et légumes

Maraîchage agro-

industriel

6 850 30 500 345

Baies rouges 2 480 6 680 169

Primeurs (asperge, haricot

vert)

500 7 000 1 300

Avocatier 790 2 220 181

Arachide 13 000 10 000 -23

Cultures sucrières

Betterave 14 000 24 000 71,4

Canne 12 000 23 000 91,6

Céréales 326 000 199 000 -39

Cultures fourragères 42 000 82 100 95

Sous total filières

prioritaires

480 020 510 500 106

Superficie agricole utile 576 442 576 442 100

Superficie irrigable GH

Y compris secteurs

Loukkos

123 800 211 600 171

Superficie irrigable IP

PMH

54 000 63 230 117

Total superficie irrigable 177 800 274 830 155

On y voit donc, en termes de superficies :

Une forte diminution des céréales (-127 000 ha)

Une forte augmentation de l’olivier (+40 000 ha)

Une forte augmentation des agrumes (+22 800 ha)

Une forte augmentation des fruits légumes (+32 780 ha dont 23 650 ha pour

le maraîchage agro-industriel)

Une forte augmentation des cultures sucrières (+21 000 ha)

Une forte augmentation des cultures fourragères (+40 100 ha)

Page 51: note de synthese etude d'actualisation du plan directeur d ...

51

Nouveaux projets de développement des filières agricoles dans la région

du Gharb

Le Plan Maroc Vert décline les nouveaux projets de développement des filières

agricoles.

Pour ce qui concerne plus particulièrement la Plaine du Gharb, ces projets sont

indiqués dans les tableaux ci-après, ainsi que les assolements envisagés par

périmètre. Les objectifs des PAR sont fixés à un horizon assez proche (2020),

plus rapproché que celui du Pdaire Sebou (2030).

La carte ci-après indique les vocations agricoles dominantes dans la région du

Gharb-Chrarda.

Fig.24 : Carte des zones à vocations agricoles du périmètre du Gharb

L’évolution des superficies irriguées et des assolements dans la plaine du Gharb à

l'horizon du PAR (2020) est donnée par le tableau ci-dessous :

Page 52: note de synthese etude d'actualisation du plan directeur d ...

52

Tab.17 : Evolution des superficies irriguées dans le Gharb

CULTURES Périmètres aménagés (ha) Extensions plaine du Gharb ( ha) Total

Grande

Hydrauliqu

e Gharb

(ha)

Secteur

Riz

PTI-

BEHT-STI

gravitaire

Superficie

reconvertie

en localisé

E3-E5-

Z6

localisé

Z3-Z4

localisé

Z1-Z2-

N10

localisé

Z5-

Zrar-

Ext. Beht

localisé

Arboriculture 10 050 19 397 8 845 4 000 3 200 8 920 54 412

Agrumes 9 050 16 523 8 845 4 000 2 000 7 920 48 338

Vigne 1 000 2 874 1 000 4 874

Avocatier 1 200 1 200

Cultures

sucrières 9 500 17 332 10 785 5 033 0 4 350 47 000

Canne à sucre 6 000 12 126 8 020 4 000 0 30 146

Betterave 3 500 5 206 2 765 1 033 4 350 16 854

Fruits et

lègumes 7 000 33 188 5 530 5 402 30 306 8 700 90 126

- Maraichage

d'automne 3 500 17 679 2 765 2 701 1 739 4 350 32 734

- Maraichage

d'été 3 500 15 509 2 765 2 701 24 867 4 350 53 692

Maraichage sous

serre 1 000 1 000

Fraises et fruits

rouges 1 500 1 500

Bananier 1 200 1 200

Fourrages 3 000 7 000 10 864 2 765 7 069 3 478 8 700 42 876

Mais et Sorgho

fourrager 3 500 8 027 2 765 4 368 1 739 4 350 24 749

Bersim 3 000 3 500 2 837 2 701 1 739 4 350 18 127

Arachide 6 550 6 550

Céréales d'hiver 3 500 2 765 1 668 4 350 12 283

Semences de

céréales 10 000 10 000

Riz 9 000 9 000

Tournesol 2 000 2 000

Cultures en

bour 8 550 8 550

Total Emblavé 14 000 37 050 80 781 30 690 31 722 43 534 35 020 272 797

Total SAU 11 858 30 061 61 101 23 460 26 320 33 000 26 398 212 198

TIC (%) 118% 123% 132% 131% 121% 132% 133% 129%

3.6 SYNTHESE DE LA DEMANDE EN EAU AGRICOLE

3-6-1 Unités de demandes agricoles UPAs

La demande agricole globale a été découpée en 44 unités de demandes réparties selon

la source d’approvisionnement et le mode de ont été définies. L’unité de prélèvement

agricole (UPA) est définie comme un ensemble de périmètres agricoles présentant les

caractéristiques communes suivantes :

Page 53: note de synthese etude d'actualisation du plan directeur d ...

53

Un point de prélèvement agricole identique dans le schéma hydraulique du

bassin ;

Des conditions d’accès à la ressource et de pratiques d’irrigation similaires

sur le plan technique et économique. Ces conditions sont essentiellement le

type de réseau d’irrigation (gravitaire modernisé, gravitaire traditionnel,

basse pression, moyenne pression), le type de ressource accessible (« eau de

surface » ou/et « eau souterraine »).

Fig.25 : Carte des UPAs du bassin du Sebou

La comparaison de la situation des périmètres agricoles selon la typologie GH, IP et

PMH est donnée dans le tableau ci-après :

Tab.18: Evolution des superficies irriguées et de la demande en eau agricole du bassin du

Sebou

Etat actuel Horizon du PDAIRE (2030)

Grande

Hydraulique

(GH)

Irrigation

privée (IP)

Petite et

Moyenne

Hydrauliqu

e (PMH)

Total Grande

Hydraulique

(GH)

Irrigation

privée (IP)

Petite et

Moyenne

Hydraulique

(PMH)

Total

Superficie

en ha

108 056 169 800 77 169 355 025 216 689 107 485 88 304 412 478

Demande

en eau

Mm3

1 083 1173 617 2 875 1809 767 656 3 232

Page 54: note de synthese etude d'actualisation du plan directeur d ...

54

Page 55: note de synthese etude d'actualisation du plan directeur d ...

55

3-6-2 Zoom sur le périmètre du Gharb

Les demandes en eau, pour les différents périmètres et les différentes cultures, sont

données dans le tableau ci-après (données du Plan Maroc Vert) :

Tab.19 : Demande en eau du périmètre du Gharb à terme

CULTURES

Demande en eau des

Périmètres aménagés (Mm3/an)

Demande en eau des Extensions

dans la plaine du Gharb (Mm3/an)

Secteur Riz

PTI-BEHT-STI

gravitaire

Superficies

reconverties en

localisé

E3-E5-Z6

(localisé)

Z3 - Z4

(localisé)

Z1-Z2-

N10

(localisé)

Z5-

Zrar-

Ext.

Beht

localisé

Arboriculture 71 136 62 28 23 63

Agrumes 64 116 62 28 14 56

Vigne 7 20 7

Avocatier 9

Cultures sucrières 96 128 83 40 0 13

Canne à sucre 80 112 74 37 0

Betterave 16 16 9 3 13

Fruits et légumes 59 191 32 32 227 51

- Maraichage

d'automne 22 76 12 12 8 19

- Maraichage d'été 38 115 20 20 184 32

Maraichage sous serre 7

Fraises et fruits rouges 11

Bananier 17

Fourrages 13 51 64 19 39 17 44

Mais et Sorgho

fourrager 35 55 19 30 12 30

Bersim 13 16 9 8 5 13

Arachide 44

Céréales d'hiver 13 7 4 11

Semences de céréales 63

Riz 132

Tournesol 21

Cultures en bour 0

Total demande en eau

(en Mm3) 167 289 520 203 143 312 181

Total SAU (ha) 11 858 30 061 61 101 23 460 26 320 33 000 26 398

Demande moyenne

(m3/ha/an) 14 050 9 616 8 511 8 670 5 422 9 462 6 869

Page 56: note de synthese etude d'actualisation du plan directeur d ...

56

Ainsi, la demande globale en eau à terme de la région du Gharb s’établit à :

Tab.20 : Récapitulatif de la demande en eau agricole du Gharb à terme

3.7 DEMANDE EN EAU ENERGETIQUE

Les usines hydroélectriques actuelles, associées aux barrages Idriss Ier, El Kansera, Al

Wahda et Allal El Fassi disposent d’une puissance installée de 535 MW. La

valorisation de la ressource mobilisée par ces usines hydroélectriques permet de

produire en moyenne près de 600 GWH par an.

Usine hydroélectrique de Matmata

Le bassin renferme d’autres usines hydroélectriques de moindre importance situées au

fil de l’eau. Il s’agit des usines de Ras El Ma (province de Taza), d’Oued Fès aval

(Préfecture Fès), Oued Aggay (Province de Sefrou) et Oued Boufekrane (Préfecture de

Meknès).

Dans le cadre de la valorisation des eaux des barrages futurs et du développement des

énergies propres, d’autres usines sont prévues à l’horizon du PDAIRE au niveau des

barrages Mdez, Ain Timedrine, Ouljet Soltane, Bab Ouender, et Asafalou.

Ces usines d’une puissance totale installée de 300 MWH environ permettront d’élever

le productible hydroélectrique au niveau du bassin du Sebou à 1000 GWH/an.

Superficie aménagée (ha) 212 198

Total demande en eau (Mm3) 1815

Demande moyenne (m3/ha/an) 8555

Page 57: note de synthese etude d'actualisation du plan directeur d ...

57

4. ORIENTATIONS ET OBJECTIFS DU PDAIRE

L’état des lieux du bassin du Sebou a révélé que malgré les acquis enregistrés par le

domaine de l’eau, des défis importants restent encore à relever afin d’assurer un

développement intégré et durable de ce bassin.

Les principales faiblesses sont liées aux facteurs suivants :

gestion axée essentiellement sur l’offre et qui a atteint des limites compte tenu

de la rareté des ressources en eau,

Retard considérable dans la collecte et l’épuration des eaux usées,

Faible valorisation des ressources en eau mobilisées due à un faible taux

d’économie d’eau et un gap très important entre les ressources mobilisées et

celles équipées en irrigation.

Pression sur les eaux souterraines menaçant la sécurité hydrique et

compromettant l’équilibre environnemental notamment dans les nappes de Saiss

et Mnasra dans la zone côtière du Gharb.

Difficultés de mise en application du dispositif juridique et réglementaire

Ces faiblesses fragilisent les acquis et nécessitent d’apporter les réponses appropriées

aux insuffisances qui pénalisent la gestion durable de l’eau et aux défis de rareté de

l’eau que le bassin aura à terme à confronter.

Pour préserver les acquis, la mise en œuvre d’une nouvelle politique basée sur la

concertation et la participation effective de tous les partenaires et notamment les

usagers dans la prise de décision, devient une nécessité impérieuse.

Le PDAIRE repose sur les orientations générales de la stratégie Nationale du secteur

de l’Eau qui a pour objectifs de :

Consolider les acquis en matière de mobilisation et de valorisation des

ressources en eau ;

Réorienter la politique de l’eau vers la gestion de la demande et l’économie de

l’eau

Mettre à niveau les aspects de l’environnement ;

Protéger les ressources en eau souterraine en tant que ressource stratégique

Prévenir et assurer la protection contre les risques aux phénomènes extrêmes liés

à l’eau (sécheresse et inondations).

Renforcer les capacités humaines et techniques dans le domaine de l’eau.

Page 58: note de synthese etude d'actualisation du plan directeur d ...

58

Accélérer le rythme de mise en application des dispositions des lois sur l’eau et

de l’environnement.

4.1 GESTION DE L’OFFRE

De grands efforts ont été déployés dans le bassin du Sebou pour la mobilisation des

ressources en eau, ce qui a permis de disposer d’une importante infrastructure

hydraulique assurant une sécurité hydrique satisfaisante dans tout le bassin. Cet effort

devra se poursuivre par la mobilisation de nouvelles ressources et la construction de

nouveaux barrages et la sauvegarde des infrastructures existantes.

Selon cette vision, les solutions faisant appel aux ressources en eau classiques seront

mises en concurrence avec les solutions portant sur l’exploitation des ressources en

eau non conventionnelles et les solutions basées sur l’économie de l’eau et la gestion

de la demande en eau (ex. récupération des eaux pluviales).

En matière d’approvisionnement en eau potable, une approche prioritaire, pour

atteindre les objectifs fixés doit être axée sur :

Renforcement, sécurisation de l’alimentation en eau potables des villes

urbaine notamment les villes de Fès et Meknès ;

Généralisation de l’accès à l’eau potable de la population rurale. La

généralisation de l’approvisionnement en eau potable en milieu rural a été

retenue comme l’une des priorités nationales. En effet, ce sous-secteur devra

à son tour prendre la place qu’il mérite dans la politique nationale de l’eau à

l’instar de ce qui a été fait par le passé pour l’eau potable en milieu urbain.

Au niveau du bassin du Sebou, un effort important doit être focalisé sur le programme

d’adductions régionales à partir des barrages pour assurer la sécurité de l’alimentation

des populations rurales dans les provinces du Pré-Rif réputées pour la quasi absence de

ressources en eau souterraine locale.

4.2 GESTION DE LA DEMANDE EN EAU

La rationalisation de l’utilisation de l’eau suivant les objectifs fixés à l’avance doit

devenir une condition à tout nouvel investissement dans les secteurs d’eau potable et

d’irrigation, notamment par l’amélioration des rendements des réseaux de transport et

de distribution.

Un Plan d’action pour l’économie d’eau doit constituer l’une des priorités majeures de

la politique de l’eau pour promouvoir les techniques d’économie d’eau.

Par ailleurs, et pour valoriser au mieux les investissements consentis, il devient

nécessaire d’équiper les périmètres dominés par les barrages déjà réalisés dans le

Page 59: note de synthese etude d'actualisation du plan directeur d ...

59

bassin. Le gap des superficies à équiper avoisine actuellement les 108.000 ha situées

dans la plaine du Gharb.

Les Orientations et objectifs du PDAIRE quant à la gestion de la demande agricole et à

la politique relative aux pompages dans les nappes à des fins d’irrigation sont

naturellement en cohérence avec le Plan Vert et le PNEII. Cependant en ce qui

concerne les objectifs de conversion à l’irrigation localisée nous avons proposé dans le

cadre du PDAIRE des rythmes de conversion qui vont au-delà du Plan Maroc Vert

notamment en ce qui concerne l’irrigation privée), car ceci semblait nécessaire pour

atteindre les objectifs d’équilibre des ressources en eau.

4.3 PROTECTION DES RESSOURCES EN EAU

4-3-1 Assainissement et lutte contre la pollution

La pollution a atteint des niveaux critiques qui risquent de menacer le développement

économique et social du bassin. Les enjeux économiques, environnementaux et

sanitaires majeurs de la dégradation de la qualité de l’eau sont importants et risquent

de constituer un handicap majeur de la concrétisation du programme relatif au

développement du secteur du tourisme dans la région et la compétitivité des autres

secteurs économiques.

La lutte contre la pollution dans le bassin revêt un caractère urgent si l’on veut

sécuriser l’alimentation en eau, améliorer les conditions d’hygiène sanitaire et assurer

le développement économique et social de la région. En effet, dans le domaine de

l’assainissement liquide, de la dépollution, de la gestion et de l’élimination des déchets

solides un effort considérable devra être consenti pour rattraper les retards accumulés

La proposition d’un programme urgent visant la dépollution du bassin avec une

participation financière de l’Etat doit constituer une priorité. Dans ce cadre, le

traitement des eaux usées de la ville de Fès dont les rejets des eaux usées ont un impact

d’environ 40% de la pollution de l’eau du bassin du Sebou constitue la priorité

absolue.

L’objectif fixé par ce programme est de rabattre la pollution de 60% et 80%

respectivement aux horizons 2020 et 2030.

La pollution accidentelle constitue également une menace à la qualité des ressources

en eau. A cet effet, une attention particulière doit être accordée à ce sujet visant une

meilleure organisation des acteurs concernés au niveau régional et local pour préparer

un plan d’intervention coordonné.

Dans le but de la valorisation des ressources en eau, des objectifs progressifs de qualité

des eaux Superficielles sont définis de manière à satisfaire en priorité les usages

majeurs que sont la production d’eau potable et l’irrigation.

L’objectif assigné à chaque tronçon respectant deux critères :

- Satisfaction des exigences des usages associés aux tronçons

Page 60: note de synthese etude d'actualisation du plan directeur d ...

60

- Performances épuratoires limites compatibles avec les moyens financiers

disponibles, les caractéristiques de débits et des charges polluantes.

Fig.26 : Objectif de qualité 2025

Tab.21 : Objectifs de qualité et usage de l’eau

4-3-2 Sauvegarde des eaux souterraines

Les nappes souterraines de Saiss, de la Maamora et du Gharb jouent un rôle

stratégique dans la satisfaction des besoins en eau dans le bassin du Sebou

Excellente Tous les usages sont possibles

Bonne

Production d’eau potable par traitement simple et désinfection

Eaux satisfaisant tous les usages

Moyenne

Production d’eau potable par des traitements poussés et

désinfection

Irrigation possible

Mauvaise

Eaux inaptes à la production d’eau potable

Eaux pouvant servir à l’irrigation de certaines cultures

Eaux pouvant servir au refroidissement

T. Mauvais Eaux inaptes à la plupart des usages

Page 61: note de synthese etude d'actualisation du plan directeur d ...

61

particulièrement en période de sécheresse. Elles doivent être au cœur de la politique de

l’eau et d’aménagement du territoire.

Une approche contractuelle (sorte de contrat de nappe) pour définir un plan de

sauvegarde de ces nappes doit être lancée d’urgence pour atténuer les problèmes

d’épuisement et de dégradation de la qualité des eaux. Ces contrats de nappes doivent

définir les conditions d'exploitation des nappes menacées (Saïs et M'nasra) et

l’engagement de l'ensemble des intervenants (usagers, agence de bassin, autorités

locales, crédit agricole etc….). Les principales composantes du plan de sauvegarde

peuvent être résumées comme suit :

Un apport d’eau de surface pour atténuer les prélèvements d’eau à partir des

nappes surexploitées (Saiss et M’nasra) ;

Une déclaration de la zone de Saiss comme zone de sauvegarde,

d’interdiction et d’économie d’eau conformément aux dispositions de la loi

10-95 ;

Un appui substantiel au niveau des superficies déjà irriguées pour permettre

le développement des techniques d’irrigation économes d’eau ;

Le recours aux eaux de surface pour renforcer l’alimentation en eau potable

des villes, voire même la substitution des eaux souterraines par les eaux de

surface.

4-3-3 Lutte contre l’érosion

L’érosion et la dégradation des sols dans le bassin constituent une menace pour

l’infrastructure hydraulique et hydro-agricole. Il est devenu urgent d’engager les

actions retenues par les plans d’aménagement anti-érosifs conformément aux priorités

arrêtées dans le plan national.

La mobilisation des ressources en eau par les grands barrages pour développer les

zones de plaine en aval ne peuvent être durables sans se préoccuper du développement

des bassins versants en amont dans le cadre d’une solidarité amont – aval.

La protection et l’aménagement des bassins versants visent :

la conservation des sols par la réduction de l’érosion ;

la conservation des ressources et des écosystèmes forestiers ;

la préservation de la qualité de l’eau et des infrastructures hydrauliques

contre l’envasement.

Le développement socio-économique des bassins versants a également pour objectif la

réduction de la pression sur les ressources naturelles forestières, permettant leur

exploitation de manière optimale.

Page 62: note de synthese etude d'actualisation du plan directeur d ...

62

4-3-4 Prévention des risques naturels liés à l’eau : inondations

et sécheresse

Le bassin du Sebou a connu par le passé de grandes inondations graves qui ont

perturbé de façon profonde les activités économiques notamment dans la plaine du

Gharb. La construction du barrage Al Wahda a joué un grand rôle dans l’atténuation de

ces problèmes, néanmoins des zones de la plaine sont toujours menacées par les

risques d’inondations. D’autres sites sont à traiter également notamment dans d’autres

zones montagneuses du bassin.

Les orientations dans ce domaine sont résumées dans les points suivants :

Eviter de générer de nouvelles situations de risques d’inondation : l’objectif

est de limiter l’implantation de nouveaux logements et installations dans des

zones vulnérables aux inondations et de libérer les zones les plus exposées

au risque d’inondations;

Informer, sensibiliser et éduquer les populations habitant les zones

vulnérables aux risques des inondations : l’information des populations sur

les risques majeurs auxquels elles sont soumises et sur les mesures de

sauvegarde qui les concernent est une disposition importante dans la

prévention des risques relatifs aux inondations;

Réviser les plans d’aménagement et plans de développement en milieu rural ;

Intégrer la prévention et la protection contre les inondations dans le cadre du

plan national d’aménagement des bassins versants de manière à atténuer les

crues ;

Réduire les risques existants par la réalisation des projets de protection

retenus dans le cadre de Plan National de protection contre les Inondations;

Adopter une nouvelle approche lors de la conception et du choix des

solutions visant à réduire les risques d’inondation notamment par la

maximisation de la capacité de stockage des retenues de barrages

futures (cas des barrages Mdez, Ouljet Soltane, Bab Ouender, Sidi Abbou..)

En ce qui concerne la sécheresse et étant donné qu’elle est devenue un fait endémique

du climat de notre pays, il est désormais nécessaire d’adopter une stratégie active de

lutte contre ses effets par l’amélioration de la prévision et de la gestion de ses impacts

par la mise en place de périmètres de protection autour des champs captant d’eau

potable et autour des nappes pour la réduction des pressions sur les eaux souterraines..

4.4 GESTION SOLIDAIRE ET INTEGREE DES RESSOURCES EN EAU

Page 63: note de synthese etude d'actualisation du plan directeur d ...

63

Dans le cadre de la solidarité amont aval, inter-régionale, et inter-générations, la

gestion des ressources naturelles et en particulier les ressources en eau devrait être

faite de manière globale et intégrée assurant d’une part, une solidarité entre les régions

par un équilibre de développement entre l’amont et l’aval du bassin, et d’autre part des

équilibres entre les bassins excédentaires et les bassins déficitaires. Les possibilités de

transfert d’eau d’une part, à l’intérieur du bassin pour assurer un équilibre entre les

régions, et d’autre part à l’extérieur du bassin notamment vers le sud, seront

envisagées.

Page 64: note de synthese etude d'actualisation du plan directeur d ...

64

5. SCENARIOS D’AMENAGEMENT

La démarche de planification consiste en deux phases:

Réalisation des simulations de scénarios simplistes correspondant à des grandes

lignes d’aménagement afin d’évaluer les défaillances et de définir les

orientations à préconiser pour l’établissement du Plan Directeur,

Réalisation, après réactions des différents partenaires à ces premiers bilans, de

nouvelles simulations de variantes complémentaires définies sur des scénarios

plus précis (modélisation complète, demande affinée, gestion calée,) afin

d’évaluer leur intérêt d’un point de vue économique et d’établir un planning des

aménagements.

Par ailleurs, le Plan Directeur est issu d’une démarche participative où les différents

partenaires se sont engagés sur la définition de leurs besoins à l’horizon 2030.

Plusieurs réunions de concertation ont été tenues et plusieurs scénarios de demandes

ont été testés avant d’adopter des demandes d’AEP maximalistes (hypothèse haute)

ainsi que des options d’aménagement agricole ambitieuses pour la plaine du Gharb qui

prennent en compte la totalité des superficies restant à équiper pour une demande

totale de la Grande Hydraulique s’élevant à 1800 Mm3/an à l’horizon 2030.

5.1 DEFINITION D’UN SCENARIO D’AMENAGEMENT

Un scénario est donc défini par :

Les caractéristiques physiques du système (volumes utiles des retenues

modélisées), ainsi que les entités de gestion prises en considération (sous-

ensembles stratégiques, ensembles tactiques),

Une hypothèse de demande à savoir la liste des périmètres agricoles et des

agglomérations où une demande doit être satisfaite, les valeurs des dotations

minimale et maximale

Une hypothèse de gestion rassemblant les paramètres des règles de gestion (loi

d’allocation en eau i.e. évolution de la dotation en fonction du volume espéré en

retenue, fréquence d’espérance d’apports, solidarité entre bassins, courbes

d’alerte / de turbinage suivies…).

Une famille de scénarios exploratoires ont été également simulés en faisant varier les

demandes agricoles depuis la situation actuelle (scénario 0) jusqu’à saturation des

Page 65: note de synthese etude d'actualisation du plan directeur d ...

65

ressources actuelles. Le scénario qui a été retenu au terme des discussions et

concertations entres les membres du comité technique de suivi est le suivant :

Scénario 2 : est caractérisé par la réalisation de la totalité des projets de périmètres

d’irrigation nouveaux et d’extension de la superficie irrigable selon les programmes

PMV et le PNEEI et également des barrages structurants pour maximiser la

régularisation des apports. Il s’agit principalement des barrages Mdez, Ouljet Soltane,

bab Ouender.

Le scénario 2 comprend plusieurs variantes de schéma d’aménagement et de gestion

des ouvrages de mobilisation de la ressource en eau. On retient les plus intéressantes :

Variante 2.1 : réalimentation du Saiss à partir du futur barrage Mdez,

renforcement de l’AEPI de Meknes à partir du futur barrage Ouljet Soltane,

réalisation des barrages : Bab Ouender sur l’oued Ouergha, Sidi Abbou sur

oued Lebene, Sidi Mokhfi sur oued Amzaz, , Timedrine Sur oued Sebou,

Adarouch sur oued Tigrigra

Variante 2.2 : la réalimentation du Saiss est assurée par une adduction à partir

du barrage de Wahda, renforcement de l’AEPI de Meknes à partir du barrage

Ouljet Soltane, réalisation des barrages : Bab Ouender sur l’oued Ouergha,

Sidi Abbou sur oued Lebene, Sidi Mokhfi sur oued Amzaz, Timedrine Sur

oued Sebou, Adarouch sur oued Tigrigra

5.2 SCENARIO DU PDAIRE

5-2-1 Retenues de barrages

Afin de régulariser les apports naturels dont la variabilité interannuelle est très

marquée, de nombreuses retenues de stockage ont été modélisées. Les barrages

existants et futurs qui ont été pris en considération dans le scénario final :

Page 66: note de synthese etude d'actualisation du plan directeur d ...

66

Tab.22 : barrages existants et futurs

Sous-Bassin Barrage Années de mise en

service Type de retenue Volume total (Mm3)

HAUT-

SEBOU

Mdez En cours Structurante 700.0

Ain Timedrine Projet Prise -

Azghar Projet secondaire 70

Allal Al Fassi 1990 Structurante 64.0

MIKKES Sidi Chahed 1996 Structurante 169.8

Bab Louta 1999 Secondaire 34.0

Sidi Abou Projet Secondaire 130

Idriss I 1973 Structurante 1157.0

OUERGHA Asfalou 2000 Secondaire 317.0

Bab Ouender Projet Secondaire 400

Bouhouda 1999 Secondaire 55.5

Sahla 1994 Secondaire 62.0

Aoulai Projet Secondaire 145

Sidi El Mokhfi Projet Secondaire 46.0

Al Wahda 1997 Structurante 3714.0

Barrage de

Garde 1991 Prise 37.0

BEHT

Adarouch Projet Secondaire 48.0

Ouljet Soltane En cours Secondaire 510

Kansera 1935 Structurante 230.5

TOTAL BASSIN SEBOU

Existant 5 840,8

En projet 2049,0

Ensemble 7 889,8

5-2-2 Unités de gestion stratégiques

Le bassin du Sebou a été divisé en 4 sous-ensembles qui répondent aux mêmes règles

de gestion (allocation de dotations en tenant compte du stock dans les barrages):

Le Ouergha-Sebou proprement dit englobant les sous-bassins de

l’Inaouène, l’Ouergha et leurs hauts bassins ainsi que le Moyen et le Bas

Sebou

le Haut Sebou et Moyen Sebou amont : amont du barrage Allal Al Fassi

en plus de Aval du barrage jusqu’à la confluence avec l’Inaouène.

Page 67: note de synthese etude d'actualisation du plan directeur d ...

67

Le Mikkès : qui a une hydraulicité largement moins bonne que le Sebou

(ce qui génère des défaillances locales par rapport à la satisfaction de ses

usages propres)

le Beht : indépendant d’un point de vue hydrologique et régularisé par la

retenue d’El Kansera, constitue pour des raisons identiques le dernier

sous-ensemble stratégique élémentaire du Sebou.

Fig.27 : Carte du découpage du bassin du Sebou en gestions stratégiques

5-2-3 Principes de gestion

Ces grands principes sont essentiellement :

L’assurance de garantir intégralement en toutes circonstances l’alimentation

en eau potable des villes et des centres urbains et ruraux,

L’assurance de garantir au moins la dotation minimale des périmètres

agricoles fixée à 60% de la dotation maximale.

Le maintien de l’équilibre quantitatif et qualitatif des nappes en ajustant les

prélèvements à leurs capacités de renouvellement,

L’amélioration de la qualité des eaux superficielles, en instaurant notamment

des débits réservés compatibles, si possible, avec les niveaux de qualité

Page 68: note de synthese etude d'actualisation du plan directeur d ...

68

requis, d’autres actions importantes de dépollution à la source étant par

ailleurs envisagées,

5-2-4 Dotations en eau à l’horizon du PDAIRE (2030)

Eau potable urbaine et rurale

Tab.23 : Dotations en eau potable en Mm3/an

EAUX SUPERFICIELLES

Fez sur Sebou Sebou amont 64.0

Fez depuis Idriss Ier Sebou amont 31.5

Meknes depuis Idriss Ier Sebou 31.5

Meknes depuis Ouljet Soltane Beht 35.0

Khemisset depuis Al Kansera Beht 12.5

Taza depuis Bab Louta Sebou 15.5

Taounate depuis Sahla Sebou 4.0

Rural Taounate depuis Bouhouda Sebou 9.0

Rural Taza Taounate depuis

Asfalou Sebou 5.0

Eaux rurales et urbaines de

Wahda Sebou 72.0

Rural depuis Bab Ouender Sebou 12.0

SOUS-TOTAL EAUX SUPERFICIELLES 280.0

EAUX SOUTERRAINES

nappe de Taza NAPPE 6.0

Nappe de Dradère-Souière NAPPE 4.0

Couloir Fez-Taza NAPPE 12.0

Nappe du Gharb NAPPE 8.0

nappe de la Maamora NAPPE 25.0

nappe du Moyen Atlas plissé NAPPE 12.0

nappe du Moyen Atlas tabulaire NAPPE 22.0

nappe de Fez-Meknes NAPPE 37.0

SOUS-TOTAL EAU SOUTERRAINE 126.0

TOTAL 406.0

Irrigation

Selon le mode d’alimentation, l’offre en ressource en eau disponible pour l’irrigation

des cultures comprend trois origines :

Les eaux de surface non régularisées en tête de bassin à l’amont des barrages

Les eaux de surface régularisées par les barrages

Les eaux souterraines

L’évolution des superficies irriguées ainsi que des dotations objectives de l’état actuel

à l’état futur (2030) selon l’origine de l’eau est donnée dans le tableau suivant:

Page 69: note de synthese etude d'actualisation du plan directeur d ...

69

Tab.24 : Dotations en eau d’irrigation selon la ressource en eau

Etat actuel Horizon du PDAIRE (2030)

Réalimen

tés à

partir

des

barrages

Nappes Sources Total Réalimentés

à partir des

barrages

Nappes Sources Total

Superficie

en ha

151 066 112 426 91545 355 025 246819 74 382 91 277 412 478

Demande

en eau

Mm3

1 466 707 722 2 875 1 966 544 722 3 232

5-2-5 Analyse du Scenario PDAIRE

Alimentation en eau potable urbaine

La demande en eau potable urbaine et rurale du bassin du Sebou est garantie à 100% à

l’horizon 2030. L’alimentation des villes de Fès et Meknès, dont les ressources

disponibles arrivent bientôt à saturation sont sécurisées moyennant de nouvelles

ressources à partir des barrages Idriss 1er et Ouljet Soltane notamment. Une dotation à

partir du barrage Al Wahda est également pérvue pour sécuriser l’alimentation en eau

potable des villes de Sidi Kacem et Kénitra de point de vue quantitatif et qualitatif.

Le monde rural bénéficiera d’un effort important d’adductions régionales à partir des

barrages qui permettra d’approvisionner plus de 1 millions d’habitants dépourvus de

ressources locales notamment dans le Pré-Rif.

Le recours aux de surface a été privilégié chaque fois que possible pour diminuer la

pression sur les ressources en eau souterraine.

Tab.25 : Evolution de la dotation AEP selon la ressource

2010 2030 Différence

AEP/ eaux de surface Mm3 30 280 +250

AEP/eau souterraine Mm3 181 126 -55

Total 211 406 195

Page 70: note de synthese etude d'actualisation du plan directeur d ...

70

Ville de Fès

Actuellement, la ville de Fès bénéficie d’une double alimentation en eaux de surface,

depuis l’oued Sebou, et en eaux souterraines, et depuis la nappe profonde, qui la met à

l’abri, pour un certain temps, de déficits d’alimentation. Cependant, la nécessité de

réduire les puisages dans la nappe impose de trouver de nouvelles ressources

superficielles.

La ville de Fès dispose actuellement d’une prise à l’Oued Sebou permettant de

prélever 1 200 l/s (# 38 Mm3/an) en eau de surface et de forages dans la nappe

profonde permettant de prélever 1 600 l/s (# 50,5 Mm3). Ces deux dispositifs sont

actuellement largement suffisants pour satisfaire les besoins du pôle de Fès (estimés à

69 Mm3 en 2010).

A brève échéance (2011), le pôle de Fès disposera d’une amenée complémentaire

depuis le barrage Idriss 1er de 500 l/s, permettant d’accroître sa ressource de 15,7

Mm3/an. Ce dispositif sera complété de 500 l/s à l’occasion de la réalisation de

l’adducteur depuis le barrage Idriss 1er vers Meknès.

Au total, l’adduction Idriss 1er vers le pôle de Fès, permettra d’accroître sa ressource

de 1 000 l/s (500 l/s vers les quartiers Sud de Fès et 500 l/s vers la zone d’extension

Ain Chkef), soit 31,5 Mm3/an. Avec la fourniture depuis l’oued Sebou (38 Mm3/an) le

pôle de Fès disposera d’un capital de 69,5 Mm3/an d’eau de surface pour un besoin

2030 estimé à 106 Mm3/an.

Le complément (36,5 Mm3/an) sera à trouver sur les eaux superficielles régularisées

par le barrage M’Dez sur le haut Sebou afin de ménager l’équilibre de la nappe

profonde du Saïss qui connaît un déficit annuel de 63 Mm3/an, et qui a vu son niveau

baisser par endroit (champ captant entre Haj Kaddour et Ain Toujdate) de 60 m en 20

ans, que la diminution du débit des forages et de la pression des forages artésiens a été

notable au cours de cette même période.

Page 71: note de synthese etude d'actualisation du plan directeur d ...

71

TAB.26 : Evolution du bilan AEPI du pôle de Fès

besoins/ressources annuels en Mm3

Années 2010 2015 2020 2025 2030

Besoins 69 82 92 98,5 106

Ressources Disponibles 88 120 120 120 120

Ressources utilisées 69 82 92 98,5 106

Sebou 38 38 38 38 38

Idriss 1er-etape 1 0 15,7 15,7 15,7 15,7

Idriss 1er-etape 2 0 15,8 15,8 15,8 15,8

M'Dez 0 0 0 29 36,5

Nappe profonde 31 12,5 22,5 0 0

Ville de Meknès

La situation est plus délicate pour la ville de Meknès qui ne bénéficie pas de ressources

superficielles et qui dépend de ressources, souterraines et de sources (notamment la

source Bittit) dont le débit est en forte décroissance et est soumis à des problèmes de

forte turbidité en période de crues qui perturbe énormément l’approvisionnement en

eau potable de la ville. Là aussi, la nécessité de réduire ses prélèvements dans la nappe

et de faire face à l’augmentation de ses besoins et à la diminution du débit des sources

impose de trouver, très rapidement, de nouvelles ressources superficielles.

Les autres ressources, plus proches et nécessitant des investissements moins

importants sont constituées par le barrage M’Dez sur le haut bassin du Sebou, le

barrage Idriss 1er sur l’oued Inaouène, le barrage Ouljet Soltane sur le bassin du Beht,

le barrage Adarouch sur le haut bassin du Beht.

Pour la ville de Meknès, et compte tenu de la saturation des ressources actuelles le

recours au barrage Idriss 1er dont les eaux sont déjà mobilisées et sufisantes est jugé

prioritaire dans une première phase.

Le renforcement de l’AEP de la ville de Meknès par une adduction depuis le futur

barrage d’Ouljet Soltane aura lieu dans une deuxième phase compte tenu de l’avantage

économique par rapport à d’autres solutions (barrage Idriss 1er, Al Kansera . ..).

Le barrage d’Ouljet Soltane ne peut être économiquement justifié par les seuls besoins

AEP de Meknès mais il peut aussi remplir d’autres fonctions très importantes (soutien

des étiages du Beht–augmentation de la capacité de régularisation saisonnière et

interannuelle du barrage El Kansera-protection contre les crues de l’oued Beht).

Page 72: note de synthese etude d'actualisation du plan directeur d ...

72

Le barrage d’Adarouch sur l’oued Tigrira dans le haut bassin du Beht est distant de 50

km de la ville de Meknès. Il domine, altimétriquement, de 300 m la ville de Meknès

mais le passage de points hauts sur le tracé de l’adducteur exige un relevage sur une

hauteur de 220 m. Son coût est 5 fois inférieur au barrage d’Ouljet Soltane mais ses

apports (85 Mm3/an en moyenne) ne sont pas garantis avec une forte probabilité (13

Mm3 en 1992, 18 Mm

3 en 1994 par exemple).

Il ne pourrait donc constituer qu’une alternative provisoire au barrage d’Ouljet

Soltane, avant la construction de celui-ci et avant une affectation définitive à

l’irrigation d’une partie du périmètre de Tigrira.

TAB.27 : Evolution du bilan AEPI du pôle de Meknès

besoins/ressources annuels en Mm3

Années 2010 2015 2020 2025 2030

Besoins 43 43,5 51 56 61

Ressources Disponibles 43 68 61,5 93 93

Ressources Utilisées 43 43,5 51 56 61

Sources 25 19 12,5 12,5 12,5

Nappe profonde 18 0 0 0 0

Idriss 1er 0 24,5 31,5 12 17

Ouljet Soltane 0 0 0 31,5 31,5

Villes de Kénitra et Sidi Kacem

La ville de Kenitra est alimentée à partir des nappes de la Maamora et du Gharb.

L’alimentation AEP se fait, soit à partir des forages appartenant à la régie de

distribution (RAK), soit à partir de la conduite de l’ONEP mobilisant les eaux du

champ captant du Fouarat. Les consommations d’eau actuelles sont de 20 Mm3/an.

Cette consommation sera amenée à passer à 32 Mm3/an en 2030 soit une augmentation

de 12 Mm3/an.

La ville de Sidi Kacem est alimentée à partir de la nappe du Gharb. Les

consommations d’eau actuelles sont de 9,5 Mm3/an pour le milieu urbain et 4,8

Mm3/an pour les centres ruraux liés soit 14,3 Mm

3/an au total. Ces consommations

seront amenées à passer à 30 Mm3/an au total en 2030.

Même si les ressources souterraines sont en priorité pré-affectées à l’alimentation en

eau potable de Kenitra et Sidi Kacem, il n’empêche que le déficit actuellement

constaté sur les nappes du Gharb et de la Mamora, rend difficile la poursuite de

prélèvements croissants, ou AEP, dans ces deux nappes. De plus, les deux nappes du

Page 73: note de synthese etude d'actualisation du plan directeur d ...

73

Gharb et de la Maamora sont soumises à d’importantes pollutions dues à la pression

urbaine, industrielle et agricole.

Il est proposé que 80 % des consommations actuelles des villes et centres de la zone, à

partir des nappes du Gharb et Maamora (44 Mm3/an), soit 35 Mm

3/an, et la totalité de

leur augmentation prévue d’ici 2030, soit 25 Mm3/an soient satisfaites, à cet horizon, à

partir des eaux superficielles du barrage Al Wahda. Au total, les volumes AEP prélevés

sur Al Wahda à l’horizon 2030 seraient de 60 Mm3/an. Au-delà de la sécurisation de

l’eau potable de la zone, cette option stratégique permettra de rééquilibrer le bilan

déficitaire des nappes du Gharb et Maamora.

Fig.28 : Schéma global du scénario PDAIRE

Autres centres urbains

Les villes de Taza, Khemisset et Tiflet, Taounate disposent de ressources suffisantes à

partir des barrages Bab Louta, Al Kansera et Sahla.

Les nappes continueront à assurer l’AEP des autres centres urbains dans les provinces

du Moyen Atlas tabulaire et plissé, couloir Fès-Taza (Boulemane, Sefrou, El Hajeb,

Oued Amlil..).

Page 74: note de synthese etude d'actualisation du plan directeur d ...

74

Alimentation en eau potable rurale

Un programme ambitieux d’adductions régionales à partir des barrages est prévu par

l’ONEP. Ce projet permettra d’approvisionner une population rurale de 1.081.000

habitants situés dans différentes provinces du Pré-Rif : Taza, Taounate, Al Hoceima,

Chefchaouen, Sidi Kacem et Khemisset). Le volume total qui sera mobilisé est de 25

Mm3/an.

Fig.29 : Schéma d’alimentation en eau potable rurale à partir des barrages

Page 75: note de synthese etude d'actualisation du plan directeur d ...

75

Fournitures en eau aux différents usages à l’horizon 2030

Eau potable

Comme déjà mentionné, la fourniture AEP est garantie à 100% soit 406 Mm3/an à

l’horizon 2030 répartie entre 280 Mm3 à partir des eaux de surface er 126 Mm3 à

partir des nappes.

Irrigation

La demande en eau d’irrigation globale à l’horizon 2030 du bassin est de 3232 Mm3.

A fourniture moyenne est de 2816 Mm3 répartie comme suit :

Tab.28 : Fourniture en eau d’irrigation dans le bassin du Sebou à terme

Demande

en Mm3

Fourniture

moyenne

Mm3

% de

satisfaction

eau souterraine 544 544 100%

Sources 722 722 100%

eau superficielles

régularisées

1966 1550 78

Total 3232 2816 87%

Fournitures en eau d’irrigation du bassin du Sebou à l’horizon 2030

Demande maximale du Sebou : 3232 Mm3/an

La fourniture moyenne est de 2816 Mm3 soit 87% de la demande globale

Zoom sur le périmètre du Gharb

La demande maximale de la plaine du Gharb à terme est de 1805 Mm3/an. Cette

demande est satisfaite à hauteur de 1699 Mm3 (94%) les eaux de surface et également

par un appoint des eaux souterraines (215 Mm3) et de la pluviométrie abondante de la

zone.

Page 76: note de synthese etude d'actualisation du plan directeur d ...

76

Fournitures en eau d’irrigation du périmètre du Gharb à l’horizon

2030

Demande maximale du Gharb : 1805 Mm3/an

La fourniture moyenne est de 1699 Mm3 soit 94% de la demande

globale.

La fourniture garantie 4 années sur 5 est de 1433 Mm3 soit 79% de

la demande globale.

Le déficit maximal est de 600 Mm3 observé en 1994/95.

BILAN GLOBAL DU BASSIN DU SEBOU A L’HORIZON 2030

Sur une demande globale en eau du bassin du Sebou (AEP et irrigation) de

l’ordre de 3638Mm3, la fourniture moyenne s’établit à 3222 Mm3 dont :

- 2552 Mm3 à partir des eaux de surface

- 670 Mm3 à partir des nappes

Le volume déversé à la mer est de 2242 Mm3/an.

Le volume perdu par évaporation est de 502 Mm3/an

L’utilisation totale des nappes passera de 888 Mm3 (2010) à 670 Mm3 (2030)

soit une diminution de 218 Mm3 qui compensera largement le déficit global des

nappes de 157 Mm3 et permettra de recharger un volume de 61 Mm3.

Page 77: note de synthese etude d'actualisation du plan directeur d ...

77

Fig.30 : Bilan de l’utilisation des eaux surface/nappes (tous les usages confondus) (Mm3/an)

Fig.31 : bilan de l’utilisation des eaux surface/nappes par usage

(Mm3/an)

Page 78: note de synthese etude d'actualisation du plan directeur d ...

78

Production hydroélectrique

La production hydro-électrique est secondaire sur le bassin par rapport à la satisfaction

des demandes eau potable, agricole et contraintes de débits réservés. Toutefois, les

courbes de gestion choisies sur les retenues ont permis d’optimiser cette production

dès que le bassin se trouvait en situation excédentaire par rapport à ces besoins,

conformément aux règles de gestion définies.

Le productible moyen du bassin passera de 600 GWH dans la situation actuelle à 1077

GWH à l’horizon 2030 grâce à la mise en place des nouvelles usines du Mdez, Ain

Timedrine et Bab Ouender.

Tab.29 : productible énergétique à terme

Volume turbiné (Mm3) Production (GWH)

Moy. Max. Min. Moy. Max. Min.

AL WAHDA 2116 5116 472 386 941 78

IDRISS 1ER 700 1569 43 96 225 5

AL KANSERA 277 535 146 34 65 18

MATMATA 396 766 41 201 391 21

BAB OUENDER 465 1186 87 57 163 7

MDEZ 168 401 51 47 114 14

Ain TIMEDRINE 432 884 106 256 524 62

TOTAL 4554 10457 946 1077 2433 205

Page 79: note de synthese etude d'actualisation du plan directeur d ...

79

Sauvegarde des ressources en eau souterraines

Sauvegarde de la plaine du Saïs

La situation de l’utilisation de la nappe est un bilan en déficit depuis le début des

années 1980, le déficit moyen annuel étant estimé actuellement à 100 Mm3. La

substitution d’une partie des prélèvements AEP par des adductions à partir des

barrages Idriss 1er et Ouljet Soltane et la réalisation d’une alimentation à partir d’une

ressource en eau supplémentaire sur la zone concernée constitue les bases de la

solution proposée pour la sauvegarde de la plaine du Saiss.

Le volume moyen annuel à transférer sur la zone du Saïss est estimé à environ

125 Mm3 dont 100 Mm

3 pour compenser l’excédent des prélèvements actuels, et 25

Mm3 pour recharger la nappe pendant une période à définir pour remonter son niveau

ou pour permettre une intensification de la production agricole sur les superficies

actuellement équipées pour l’irrigation.

Deux variantes d’adduction ont été envisagées :

à partir du bassin du Haut Sebou avec la réalisation de la retenue de M’Dez,

à partir du bassin de l’oued Ouergha, avec la réalisation d’un transfert depuis la

retenue d’Al Wahda

La comparaison économique de ces deux variantes est très nettement en faveur de

l’adduction depuis le barrage M’Dez : coûts d’investissement 40 % inférieurs

(2 369 MDH contre 3 779 MDH), coûts énergétiques 5 fois inférieurs (1 143 MDH

contre 5 365 MDH en valeur actualisée).

Sauvegarde des nappes du Gharb et de la Maamora

Grâce à l’aménagement de la zone côtière du Gharb dans le cadre du projet de la

troisième tranche d’irrigation et également de la substitution des prélèvements AEP

des villes de Kénitra, Sidi Kacem et centres avoisinants, le déficit des nappes du Gharb

et de la Maamora sera compensé.

Restauration des lacs naturels et des zones humides

En plus l’instauration de périmètres de protection pour diminuer la pression sur les

eaux souterraines autour des lacs les plus exposés au risque d’assèchement (Dayet

Aoua, Afenourir, Hachlaf), il est envisagé de réaliser des dérivation d’oueds (oueds

Tizguit, Hachlaf, Boujaoui, Maarouf) et également un appoint à partir du barrage

Mdez pour l’alimentation artificielle de ces lacs.

Page 80: note de synthese etude d'actualisation du plan directeur d ...

80

Valorisation des milieux aquatiques et zones humides

Dans le but de faire des ressources en eau un levier économique notamment en zone

rurale et montagneuse, il est préconisé de promouvoir des activités touristiques et de

loisirs au niveau des plans d’eau aussi bien naturel (lacs naturels, Dayats, sources,…)

que artificiel (retenues de barrages,…).

En parallèle, il est préconisé que l’Agence du bassin identifie les possibilités et les

opportunités d’utilisation des ressources en eau naturelles pour des fins de mise en

bouteilles et commercialisation.

Ces opérations permettront en plus du développement socio-économique local,

d’améliorer les recettes de l’Agence pour faire face aux défis de gestion et

développement des ressources en eau, ainsi que de valoriser l’eau au niveau du bassin.

Page 81: note de synthese etude d'actualisation du plan directeur d ...

81

6. PLAN D’ACTIONS

Le plan d’actions adopté dans le cadre du PDAIRE découle des analyses et schémas

d’aménagement retenus nécessaires pour la satisfaction des besoins ainsi qu’à la

préservation des ressources en eau.

Il respecte également les orientations majeures de la Stratégie Nationale du Secteur de

l’Eau, et s’articule autour des axes suivants :

- Gestion de la demande en eau ;

- Développement de l’offre en eau ;

- Préservation et protection des ressources en eau ;

- Lutte contre les inondations ;

6-1. GESTION DE LA DEMANDE EN EAU

6-1-1 Gestion de la demande en eau agricole

Dans un contexte marqué par la rareté des ressources en eau, il n’est plus admis de

concéder la moindre inefficience au niveau de l’utilisation des ressources en eau.

L’irrigation de surface, source de pertes d’eau dans son application à la parcelle, ne

peut plus, comme par le passé, continuer à occuper la place de choix, même si

économiquement elle peut encore se justifier dans certaines situations.

Aussi a-t-il été décidé d’opter désormais pour l’option stratégique d’intégrer à

l’aménagement l’équipement des parcelles en techniques d’irrigation localisée plus

efficientes et permettant une meilleure valorisation des ressources en eau.

Dans le cadre du programme national de l’économie d’’eau d’irrigation PNEEI, il est

prévu la reconversion d’environ 81 700 hectares en irrigation localisée pour la zone du

Gharb à l’horizon 2022. Cependant le PDAIRE prévoit une superficie supplémentaire

de 158.000 ha pour la PMH et PI. Le volume total économisé serait de 422 Mm3 entre

2010 et 2030. Le coût total est estimé à 15.9 Milliard de DH.

Page 82: note de synthese etude d'actualisation du plan directeur d ...

82

Tab.30 : Objectifs de conversion et d’économie d’eau agricole

Type d’irrigation

Objectif (Ha) Economie Mm

3

Coût MDH

GH 81 700 142 5 348

PMH 35 457 63 2 357

IP 122 896 217 8 170

TOTAL 240 053 422 15 875

6-1-2 Résorption du retard d’équipement hydro-agricole

Suite au décalage existant entre d’une part l’aménagement déjà réalisé des barrages

notamment Idriss 1er, Al Wahda, Bouhouda et Asfalou, et d’autre part l’aménagement

des périmètres agricoles en aval, il est primordial dans un souci de valorisation des

ressources en eau et de capitalisation des investissements réalisés, d’équiper en priorité

de nouveaux périmètres (TTI du Gharb notamment) à savoir :

Tab.31 : Superficies irriguées restant à équiper dans le Gharb

Périmètres d’irrigation Superficie (ha) Barrages associés

Grande Hydraulique - E35 et Z6 (zone est) - Z12 et N10 (zone côtière) - Secteurs Z34 (zone centrale) - Zrar et Z5

Petite et Moyenne Hydraulique

- Moyen Sebou (2ème Tranche) - Bouhouda - Ouergha Aval - Ouergha Amont

101.000 23.000 33.000 23.000 23.000 22.700 4.600 2.800 11.000 4.300

Al Wahda/Idr1er Al Wahda/Idr1er Al Wahda/Idr1er Al Wahda/Idr1er Bouhouda Al Wahda Asfalou

Le coût global nécessaire pour cette opération se chiffre à 15 milliards de DH.

6-1-3 Gestion de la demande en eau potable, industrielle et touristique

Dans ce domaine, l’économie d’eau passe inéluctablement par l’amélioration des

rendements des réseaux de distribution dont l’objectif est d’atteindre un taux moyen de

80% à l’horizon 2020. L’économie réalisée serait de 52 Mm3 à l’horizon 2030.

Page 83: note de synthese etude d'actualisation du plan directeur d ...

83

Tab.32 : Objectifs d’économie en eau potable

Horizon 2010 2020 2030

Economie (Mm3) 20 43 52

En plus, il est recommandé d’inciter à la dépollution industrielle pour encourager le

recyclage et par conséquent la réduction de la consommation en eau.

L’utilisation des meilleures pratiques opérationnelles, ainsi que la réutilisation des

eaux usées pour l’arrosage (espaces verts et surtout les golfs), en plus de la mise en

place d’une tarification incitative permettraient une gestion efficiente de la demande en

eau touristique croissante.

6-2. DEVELOPPEMENT DE L’OFFRE EN EAU

6-2-1 Réalisation des grands barrages

Les barrages prévus dans le cadre du PDAIRE, sont les suivants :

Tab.33 : Caractéristiques des barrages projetés

Barrage Capacité Mm

3

Volume régularisé

Mm3

But Coût MDH

Année de réalisation

Complexe Mdez -Ain Timedrine

700 125 Irrigation de la plaine du Saiss, AEP de la ville de Fès, Energie, PCI

1157 2010

O. Soltane 510 140 AEP de Meknès, Energie, irrigation du Gharb, PCI, énergie

985 2010

Azghar 70 10 Lutte contre l’érosion 200 2013

Sidi Abbou 130 50 Irrigation, PCI, énergie 300 2012

Bab Ouender 400 100 Lutte contre l’érosion, AEP rurale, énergie

1825 2012

Tazarine 10 7 Irrigation, PCI 150 2022

Aoulai 145 100 Lutte contre l’érosion 300 2024

Sidi Mokhfi 60 30 Irrigation 450 2028

Total 2 025 562 5 367 -

Soit au total 9 grands barrages d’une capacité globale de rétention de 2 025 Mm3, avec

un coût global de 5.367 millions de DH.

La vocation principale de ces barrages est la régularisation saisonnière et interannuelle

de la ressource en eau. En revanche, ils ont une triple fonction :

Page 84: note de synthese etude d'actualisation du plan directeur d ...

84

Satisfaction de l’AEP et de l’irrigation ;

Protection contre les inondations ;

Production d’énergie hydro-électrique.

6-2-2 Réalisation des petits et Moyens barrages

En plus, il est prévu la réalisation de 110 petites et moyens barrages dans le bassin à

l’horizon 2030, dont la fonction est multiple : desserte locale en eau potable,

abreuvement du bétail, écrêtement des crues, lutte contre l’érosion, lutte contre les

feux de forêts….

Tous ces petits barrages participeront évidemment à renforcer, directement ou

indirectement, la ressource en eau disponible pour les différents usages et améliorer le

revenu de la population des zones montagneuses dans le cadre d’une solidarité amont-

aval.

Répartition des PMB sur les Provinces

Page 85: note de synthese etude d'actualisation du plan directeur d ...

85

Fig.32 : Carte de situation des petits te moyens barrages projetés

Le coût global estimé pour cette opération est de 7.5 milliard de DH.

6-2-3 Programme entretien des infrastructures hydrauliques et

l’interconnexion des systèmes

Le Plan d’action relatif à l’entretien des infrastructures hydrauliques et à

l’interconnexion des systèmes comprend des actions d’entretien des ouvrages de génie

civil des corps des barrages et des équipements hydromécaniques et

électromécaniques.

Le coût total sera de 495 MDH jusqu’à l’horizon du PDAIRE (2030).

6-2-4 Systèmes de transfert

Afin d’atteindre un équilibre spatial entre la disponibilité de la ressources en eau et les

demandes dans un objectif de préservation des ressources fragiles, il a été retenu des

systèmes de transfert d’eau entre les sous-bassins du Sebou, et du bassin du Sebou vers

d’autres bassins Sud déficitaires en eau.

Page 86: note de synthese etude d'actualisation du plan directeur d ...

86

Transfert intra-bassin

Les transferts d’eau pris en compte ont pour but essentiellement la satisfaction en eau

potable des grandes villes, le soulagement des ressources en eau souterraine afin de

leur préservation et de la reconstitution de leur équilibre naturel :

Le transfert depuis le barrage Idriss 1er pour l’alimentation en eau potable

des villes de Fès et Meknès, en compensation aux prélèvements d’eau

souterraine de la nappe de Saiss ;

Le transfert depuis le barrage Ouljet Soltane vers la ville de Meknès pour

la sécurisation des besoins en eau potable à moyen terme ;

Le transfert depuis le barrage M’Dez vers la plaine du Saïss pour les

besoins d’irrigation comme alternative aux prélèvements d’eau de la

nappe de Saiss ;

Le transfert depuis l’oued Ouergha vers les villes de Sidi Kacem et de

Kenitra dans le but de renforcer l’alimentation en eau potable de toute la

population aussi bien urbaine que rurale de la région.

Tab.34 : Transfet intra-bassin

But du transfert Origine Volume à transférer

en Mm3/an

AEP de la ville de Fès

Bge Idriss 1er 31.5

AEP de la ville de Meknès Bge Idriss 1er Bge Ouljet Soltane

31.5 31.5

Irrigation plaine de Saiss

Bge Mdez 125

AEP de Sidi Kacem et Kénitra

Oued Ouergha 60

D’autres aménagements de transfert d’eau agricole entre sous-bassins (Canal

Boumaiz-Canal Hricha,) sont également prévus au titre de renforcement des ressources

e eau pour la satisfaction des demandes en eau agricole des différentes zones du bassin

notamment dans la plaine du Gharb.

Le coût total du transfert serait de 3.3 milliard de DH.

Page 87: note de synthese etude d'actualisation du plan directeur d ...

87

Transfert extra-bassin

Le bilan des entrées - sorties montre que les ressources en eau perdues pour le bassin

se montent à 2242.4 Mm3 de sortie à la mer,

De ce potentiel, les simulations montrent qu’il est possible de transférer un volume de

457 Mm3/an vers les bassins sud uniquement à partir des eaux brutes sans affecter la

fourniture à l’intérieur du bassin du Sebou.

Un autre transfert à partir du barrage Asfalou vers l’Est (la Moulouya) est

envisageable. Des études plus détaillées permettront d’étudier l’opportunité et la

faisabilité.

6-2-5 Exploration des eaux souterraines

Ce plan d’actions vise à mieux connaitre le potentiel des nappes profondes afin

d’envisager, si besoin et si techniquement et économiquement faisable, leur

exploitation, notamment pour la satisfaction des besoins en eau potable et industrielle.

Il concerne essentiellement les nappes du Saïss, du Gharb et du couloir Fès-Taza, avec

un montant de 25 MDH par nappe, soit 75 MDH au total.

6-2-6 Collecte des eaux de pluie

Cette opération consiste à récupérer les eaux de pluie par des aménagements de toiture

en milieu urbain, et par l’aménagement de bassins de stockage ou de petites retenues

peu profondes en milieu rural ou périurbain.

Les objectifs assignés à cette opération sont :

- Assurer les besoins en eau domestiques notamment en milieu rural ;

- Garantir une alternative en eau pour l’arrosage des espaces verts et des

jardins ;

- Lutte contre les inondations des zones en aval ;

- Fournir une eau pour l’irrigation en zones déficitaires ;

- Et enfin contribuer à al conservation des sols et la lutte contre l’érosion.

Le potentiel de récupération du bassin du Sebou a été estimé à 2,4 Mm3/an.

L’investissement total est estimé à 20,4 MDH, à travers des programmes annuels de

0,5 MDH de 2015 à 2017, puis 1 MDH les années suivantes. L’étude du plan directeur

de collecte des eaux de pluie a été lancée en 2011 afin de cadrer les orientations

majeures et dresser les priorités d’intervention au niveau du bassin.

Page 88: note de synthese etude d'actualisation du plan directeur d ...

88

6-2-7 Réutilisation des eaux usées épurées

En plus de la mobilisation des eaux conventionnelles, le plan d’action retenu vise leur

renforcement par des ressources en eau non conventionnelles à savoir les eaux usées

après épuration adéquate. Le plan d’actions correspondant vise à la réutilisation des

eaux usées épurées des 3 importantes villes à savoir Fès, Meknès et Kenitra, dont les

potentiels sont respectivement de 73 Mm3/an, 48 Mm

3/an et 26 Mm

3/an.

Le recours à la réutilisation des eaux usées nécessite des traitements complémentaires

afin de se conformer aux normes d’utilisation notamment en irrigation, et engendre en

conséquence des surcoûts estimés à 544 MDH :

Fès : 309 MDH

Meknès : 143 MDH

Kenitra : 92 MDH

6.3 PRESERVATION ET PROTECTION DES RESSOURCES EN EAU

6-3-1 Préservation des ressources en eau souterraine

La majorité des nappes d’eau souterraine se trouvent en état de surexploitation avancée

et nécessite un effort pour la préservation de leurs réserves en eau face à des pressions

de plus en plus accrues aussi bien quantitative que qualitative. Dans ce sens, il a été

retenu dans le plan d’action des opérations de préservation qui consistent à la :

Basculement de la satisfaction d’une grande partie de l’eau potable

urbaine et rurale à partir des ressources en eau superficielle au lieu des

eaux souterraines, notamment pour les villes de Fès, Meknès, Kénitra,

Sidi Kacem,… ;

Transferts d’eau superficielle pour remplacer une partie des

prélèvements d’eau souterraine pour les besoins d’irrigation dans la

plaine de Saiss à partir du barrage Mdez, ainsi que pour la zone de

Mnasra ;

Généralisation des contrats de nappes à l’ensemble des aquifères du

bassin ;

Promotion de la recharge artificielle.

Les deux premiers points font partie des systèmes de transfert et d’adduction entre

sous-bassins du Sebou.

Page 89: note de synthese etude d'actualisation du plan directeur d ...

89

Contrats de nappes

Il s’agit d’un engagement de tous les acteurs et intervenants dans le secteur de l’eau,

dans la gestion et la préservation des ressources en eau souterraines dans une optique

de développement durable. Ces objectifs sont :

Responsabilisation de tous les usagers de la ressource de la pérennisation de

l’eau dans le cadre d’une gestion intégrée et concertée ;

Remise en équilibre de la nappe ou au moins la résorption du déficit à travers

des interventions visant de garantir la pérennité de ses ressources ;

Mise en place de mécanismes de rationalisation d’exploitation des nappes

souterraines et ce en impliquant tous les acteurs et usagers de ces ressources ;

Renforcement des moyens de contrôle de DPH ;

Valorisation des ressources en eau par le développement d’assolements à

meilleurs rendements et économes en eau.

Il est prévu la généralisation de ces contrats à toutes les nappes du bassin. Une

première initiative est déjà lancée pour la nappe de Sais, et après capitalisation de

l’expérience, suivront les études de mise en place des contrats pour le reste des

nappes. Le coût nécessaire à cette opération s’élève à 10 MDH.

Recharge artificielle des nappes

Ce plan d’actions vise la recharge artificielle des nappes en surexploitation, soit par

épandage d’eau soit par injections. L’objectif est la restauration de l’équilibre naturel

des nappes induisant l’atténuation de la baisse des niveaux d’eau, ainsi que de

l’avancée du biseau salé. Cette opération permettrait également la reconstitution des

réserves d’eau souterraine stratégiques à solliciter en cas de pénurie d’eau.

Pour le bassin du Sebou, les opérations retenues concernent les nappes suivantes :

Mnasra, avec un montant de 19,3 MDH ;

Moyen Atlas, avec un montant 37,5 MDH ;

La nappe phréatique de Saïss, d’un montant de 5 MDH.

Soit un montant total de 61,8 MDH.

6-3-2 Protection de la qualité des ressources en eau

Le taux d’épuration des déchets liquides au niveau du bassin du Sebou est faible et ne

dépasse pas actuellement 15 %. 90 % des eaux usées sont déversés directement dans

les cours d’eau. Les principales sources de pollution résultent des rejets domestiques,

des effluents industriels et des eaux résiduaires d’origine agricole.

Page 90: note de synthese etude d'actualisation du plan directeur d ...

90

Aussi, un programme de dépollution du bassin a été adopté, dont l’objectif prioritaire

est de réduire de 60 % à l’horizon 2015, puis de 80 % à l’horizon 2030.

Ce programme de dépollution a été matérialisé par un plan d’actions qui

comprend :

Programme National de l’Assainissement Liquide et d’Epuration des Eaux usées

Dans un souci de résorber le retard accumulé en matière d’épuration des eaux usées

domestiques, un programme national d’assainissement et d’épuration a été mis en

place avec l’appui et le soutien financier de l’Etat.

53 centres (4 régies : Fès-Meknès- Kenitra et Taza, 49 centres ONEP/Communes), en

plus de 60 centres ruraux du bassin sont concernés par ce programme avec un montant

total de 4.4 milliard de DH répartis comme suit :

o Période 2010-2012 : 3 970 MDH

o Période 2013-2030 : 430 MDH

Le projet d’épuration de la ville de Fès responsable de 40% de la pollution totale du

bassin, coûte plus de 700 M DH, dont les travaux de réalisation sont déjà en cours.

En plus, les travaux sont actuellement en cours au niveau de 12 villes du bassin

(Ifrane, Azrou, El Hajeb, Oued Amlil, Ouezzane, Taounate, Kariat Ba Mohamed, Had

Kourt, Mechraa BelKsiri, Sidi Yahia du Gharb et Souk Larbaa).

Au total 3.5 millions d’habitants seront bénéficiaires de ce programme au niveau du

bassin du Sebou, avec un volume des eaux usées épurées de l’ordre de 180 Mm3 à

l’horizon 2030.

Page 91: note de synthese etude d'actualisation du plan directeur d ...

91

Programme de dépollution industrielle

Il concerne principalement les industries les plus polluantes à savoir les huileries,

tanneries, papeteries, sucreries, usines de transformation agroalimentaires, textile.

L’objectif de ce programme est le traitement de 2,8 Mm3/an d’eaux usées industrielles

et par conséquent l’élimination de 2 Millions équivalents habitants, soit environ 70%

de la pollution industrielle totale du bassin.

Son coût est de 342 MDH ainsi répartis :

o Période 2010-2012 : 216 MDH

o Période 2013-2030 : 126 MDH

Programme National de Gestion des Déchets Ménagers

Il s’agit également d’une initiative à l’échelle nationale pour la mise à niveau du

secteur de collecte et de dépôt des déchets solides ménagers, dont l’objectif est :

- l’amélioration du service de collecte

- la réhabilitation et la fermeture des décharges sauvages existantes

- la création de décharges contrôlées

- la réalisation de Plans Directeurs Provinciaux

L’intérêt majeur de ce programme est l’éradication des décharges non contrôlées

existantes qui représentent un foyer redoutable de pollution des ressources en eau aussi

bien superficielle que souterraine suite à l’infiltration et au ruissellement des lixiviats.

18 centres bassin du Sebou sont concernés par ce programme, avec un coût global de

325 MDH ainsi répartis :

o Période 2010-2012 : 225 MDH

o Période 2013-2030 : 100 MDH

6-3-3 Restauration des lacs naturels et des zones humides

Cette opération consiste à la préservation des principaux lacs naturels et zones

humides à savoir :

- Dayet Aoua moyennant une dérivation des eaux de l’Oued Tizguit avec un

montant total de 45 MDH ;

- Dayat Afenourir via la dérivation des eaux de l’Oued Ray avec un montant

de l’ordre de 30 MDH ;

Page 92: note de synthese etude d'actualisation du plan directeur d ...

92

- Dayat Hachlaf moyennant la dérivation des eaux drainées au niveau des

différentes Chaabats aves un coût d’environ 35 MDH ;

- Sources de Boujaoui, Maarouf et Bittit, environ 30 MDH.

6-3-4 Aménagement des bassins versants

Il s’agit d’une mesure indispensable pour accompagner la mobilisation des eaux de

surface en particulier l’aménagement des barrages ayant pour but la réduction des

pertes en terre et par conséquent la dégradation du couvert végétal, ainsi que

l’atténuation du phénomène de l’envasement des retenues de barrages.

Le plan d’action retenue concerne les bassins versants des 7 barrages programmés

avec un coût total de 277 MDH.

Tab.35 : Programme d’aménagement des bassins versants

Barrages concernés consistance Coût

MDH

Mdez, Timedrine, Ouljet

Soltane, Sidi Abbou, Bab

Ouender, Aoulai, Sidi

Mokhfi

Plantation : 33.000 ha

Actions mécaniques :

67.000 m3

277

6-4. PROTECTION ET LUTTE CONTRE LES INONDATIONS

Les phénomènes d’inondation ne sont pas récents au Maroc (plusieurs grands

aménagements de protection ont déjà été réalisés depuis longtemps, surtout dans les

grandes plaines agricoles comme celle du Gharb) mais ils sont ressentis plus fortement

aujourd’hui en raison du fort développement démographique, économique, urbain,

agricole, industriel ou touristique. En effet, depuis une vingtaine d’années, des

phénomènes extrêmes semblent être apparus, à la suite de forts orages d’été et de crues

torrentielles.

Le bassin du Sebou subit des précipitations journalières intenses, notamment sur les

massifs montagneux Rif et du Moyen Atlas, qui peuvent entraîner des ruissellements

journaliers importants qui, à leur tour peuvent engendrer des inondations redoutables.

Page 93: note de synthese etude d'actualisation du plan directeur d ...

93

Le Plan National de Protection contre les Inondations, a permis d’identifier 392 sites

prioritaires sur l’ensemble du territoire National qui présentent un risque d’inondation,

dont 63 situés dans le bassin du Sebou, auxquels s’ajoutent des points inventoriés au

niveau des Commissions Provinciales, soit environ 100 sites inondables identifiés à ce

jour. Ces sites se situent surtout dans les provinces de Sidi Kacem, Ifrane et Taza.

Les risques d’inondation ainsi que les dégâts des crues dévastatrices constatés au

niveau des sites précités ont été aggravés par :

Une urbanisation rapide, non maîtrisée et souvent non autorisée, des espaces exposés

aux inondations (zones d’expansion et d’épandage des crues, thalwegs et zones à

proximité des chaâbas,…) ;

Non considération dans les documents urbanistiques du risque d’inondation ;

L’extension et l’empiètement sur les lits mineurs des oueds réduisant ainsi leur

débitance et favorisant leur débordement ;

Le sous dimensionnement de certains ouvrages de franchissement constituant ainsi des

goulots d’étranglement ;

L’aménagement des sections des cours d’eau par des ouvrages agricoles de dérivation

entraînant le rehaussement incontrôlé de la ligne d’eau ;

Le comblement et l’effacement des cours d’eau et Chaabas par les déblais, gravats et

détritus de constructions ;

et enfin le manque d’entretien des cours d’eau.

Le montant global de protection pour le bassin du Sebou serait d’environ 2 500 MDH

dont 75% pour les aménagements structurels, et 25 % pour les mesures non

structurelles (aménagement des bassins versants, annonce des crues, entretien des

cours d’eau, réseaux de mesures, secours, mise en place de Plans de Prévention des

Risques, information, formation des populations des associations et des élus….).

Le traitement de 40 sites prioritaires a été programmé par l’ABH/Sebou pour la

période 2010-2012, faisant l’objet de conventions de partenariat essentiellement avec

les communes concernées (signées ou encours). Ensuite, et pour la 2ème période 2013-

2030, le traitement en moyenne de 4 sites par an.

Il est prévu en plus, des interventions plus spécifiques et beaucoup plus importantes

pour lutter contre les inondations dans la plaine du Gharb, dont une étude a été lancée

après les grandes crues de 2009 et 2010. Les solutions proposées implique des travaux

très importants et coûteux et nécessitent beaucoup de foncier : grands canaux

d’évacuation des eaux débordées en rive gauche du Sebou, endiguement d’une partie

du Sebou, notamment sur sa rive gauche, confortement des brèches existantes, contrôle

Page 94: note de synthese etude d'actualisation du plan directeur d ...

94

des points de débordement sur le Sebou et l’oued Beht, canaux d’assainissement afin

d’ accélérer la vidange de la plaine, petits barrages sur les affluents non contrôlés

arrivant directement dans la plaine rive gauche du Sebou…, dont le coût global

varierait entre 2.8 et 4 milliard de DH (selon le niveau de protection retenu).

Les actions de protection contre les inondations, doivent être entrepris dans le cadre

d’un partenariat entre l’Agence du Bassin Hydraulique du Sebou et les autres acteurs

locaux intervenant dans le domaine de la prévention du risque d’inondation. Dans ce

sens, treize Commissions Provinciales et Préfectorales de Prévention des Risques

d’Inondation ont été constituées par les Walis et Gouverneurs des préfectures et

provinces situées dans la zone d’action de l’Agence.

Ces commissions jouent un rôle fédérateur des efforts déployés par tous les acteurs

concernés. Elles procèdent notamment à :

la hiérarchisation des interventions ;

l’information et la sensibilisation de la population, des acteurs économiques et des élus

aux risques d’inondation ;

la mise en place des outils de prévention contre les inondations ;

la réalisation des travaux préventifs élémentaires ;

l’incitation pour l’établissement de conventions de partenariats pour la réalisation des

actions de lutte contre les inondations.

Au-delà des ouvrages de protection eux-mêmes, les mesures non structurelles doivent

prendre une grande place dans le dispositif de prévention-protection. Il s’agit de mettre

en place toutes les autres mesures concourant à une meilleure connaissance du risque,

à une meilleure information des collectivités et riverains concernés, et à la mise place

de moyens de secours efficaces :

Etablissement d’une Commission régionale de Gestion des Risques,

Renforcement des réseaux de mesures et de télémesure,

Mise en place d’un Observatoire des Risques Naturels

Etablissement de cartes d’aléas, de vulnérabilité et de risques,

Amélioration des courbes de gestion des barrages,

Amélioration de la communication entre les différentes entités productrices de

données hydro-climatologiques et entités chargées de la gestion des ouvrages ou

impliquées dans les résultats de cette gestion,

Page 95: note de synthese etude d'actualisation du plan directeur d ...

95

Mise en place des Plans de Protection contre les Risques Inondations opposables

au tiers et permettant de mieux contrôler l’urbanisation dans les zones sensibles,

Etablissement de Dossiers d’Information Communale permettant d'identifier le

Risque par commune et de le porter à connaissance des populations,

Définition des conditions de mise en alerte et en astreinte du personnel technique

et dirigeant en période de crues prévues,

Définition des conditions de fonctionnement de cellules de crise pendant les

crues,

Définition des conditions d’interventions d’urgences (Plans de secours-Plans

ORSEC),

Contrôle des conditions d’attribution des permis de construire,

Mise en place d’un fond d’aide et d’indemnisation en cas de catastrophe,

Mise en place d’un fond spécial permettant la démolition des habitations situées

en sites à risque très fort et le relogement des habitants.

Page 96: note de synthese etude d'actualisation du plan directeur d ...

96

7. FINANCEMENT DU PLAN D’ACTIONS

Le plan d’action global retenu dans le cadre du PDAIRE nécessite des investissements

de l’ordre de 60 milliards de Dirhams répartis comme suit :

Tab.36 : Evaluation financière du Plan d’actions du PDAIRE

Axe Domaine Coût (en MDH)

Gestion de la demande

- Demande agricole - Rattrape du retard des équipements

hydro-agricoles

15.900

15.000

Développement de l’offre - Réalisation des grands barrages 5.367

- Réalisation des petits et moyens barrages

7.500

- Entretien des infrastructures hydrauliques

495

- Transfert de l’eau intra-bassin 3.300

- Transfert de l’eau extra-bassin* -

- Exploration des eaux souterraines 75

- Collecte des eaux de pluie 21

- Réutilisation des eaux usées épurées 544

Préservation et Protection de l’eau

- Préservation des eaux souterraines 72

- Protection de la qualité de l’eau 5.100

- Restauration des lacs naturels 140

- Aménagement des bassins versants 277

Lutte contre les inondations

- Lutte contre les inondations 6.000

TOTAL

59.800

A préciser que le financement des opérations en relation avec la gestion de la demande

en eau agricole et particulièrement l’exécution du programme nationale de l’économie

d’eau agricole sera assuré par le Ministère de l’Agriculture à travers le Fond du

Développement Agricole. De même pour les travaux du rattrapage du retard des

équipements hydro-agricoles qui sera à la charge du même Ministère.

Le financement du plan d’action relatif à l’aménagement des bassins versants revient

également au Département des Eaux et Forêts.

A l’exception de ces opérations, le coût du plan d’actions du PDAIRE sera

alors de 24 milliard DH, dont le financement sera en grande partie à la charge du

Secrétariat d’Etat chargé de l’Eau et de l’Environnement et de l’Agence du bassin

Hydraulique du Sebou, sans oublier la contribution du Ministère de l’Intérieur

notamment pour l’aménagement des petits et Moyens barrages, la lutte contre les

Page 97: note de synthese etude d'actualisation du plan directeur d ...

97

inondations, ainsi que l’assainissement et l’épuration des eaux usées. En plus d’une

participation des usagers de l’eau (ONEP, ORMVAG, Industriels, agriculteurs,…).

Page 98: note de synthese etude d'actualisation du plan directeur d ...

98

8. MESURES INSTITUTIONNELLES ET JURIDQIUES

Depuis la promulgation de la loi sur l’eau 10-95, 27 décrets ont été publiés et 39

arrêtés ont été pris dont 23 ont été publiés et 16 non publiés. Sur les 27 décrets

publiés 19 intéressent l’ABH du Sebou et sur les 39 arrêtés approuvés 19

intéressent l’ABHS, dont 16 ont été publiés et 3 non publiés. A ces textes

approuvés, publiés ou non, s’ajoutent 12 décrets qui sont en cours d’approbation,

dont 10 intéressent l’ABHS, et 12 arrêtés sont en cours, dont 6 intéressent l’ABHS.

À ces projets de décrets s’ajoutent des décrets sectoriels qui sont en rapport avec la

politique de l’eau.

Dans le cadre de la loi sur l’Eau 10-95, Les Agences de Basin Hydraulique (ABH),

ont été crées sous forme d’établissements publics, comme instruments de mise en

œuvre de la politique de développement et de gestion des ressources en eau. Dans

ce cadre les ABH se doivent d’assurer leur autonomie financière en appliquant les

principes de « préleveur-payeur » et « du pollueur payeur ».

Pour remplir ce rôle, la politique de développement et de gestion des ressources en

eau s’est inscrite dans l’objectif majeur de préservation quantitative et qualitative

des ressources en eau, et de rentabilisation et de valorisation des lourds

investissements consentis par la collectivité nationale pour la mobilisation de l’eau.

De par leurs attributions et leurs fonctionnements réels, et limites apportées à leur

autonomie financière et leur pouvoir financier, les Agences de bassins ne semblent

pas en mesure, dans le court et moyen terme, de disposer des moyens nécessaires

pour développer cette gestion globale, intégrée, participative et décentralisée des

ressources en eau.

Les principales recommandations concernant les mesures institutionnelles et

juridiques et règlementaires sont :

Promulgation des textes de lois, décrets et arrêtés complétant la Loi sur l’Eau

10-95,

Clarification des attributions du Comité Permanent du Conseil Supérieur de

l’Eau et du Climat et de la Commission Interministérielle de l’Eau,

Renforcement des attributions actuelles des commissions préfectorales ou

provinciales de l’eau,

Mise en cohérence des sous systèmes du domaine hydraulique pour une

meilleure expression de la demande réelle de chacun des secteurs usagers,

Page 99: note de synthese etude d'actualisation du plan directeur d ...

99

Cadre institutionnel cohérent et intégré garantissant l’accès équitable à l’eau

pour toutes les populations,

Renforcement du pouvoir des collectivités locales qui sont en charge des

secteurs de l’eau potable et de l’assainissement,

Renforcement de la gestion des périmètres de grande irrigation gérés par les

ORMVA,

Facturation de l’eau dans les périmètres de petite et moyenne hydraulique,

Contrôle des irrigations privées prélevant excessivement dans les nappes

souterraines,

Prise en compte de la raréfaction manifeste des ressources en eau,

Clarification des compétences respectives des Agences de Bassins

Hydrauliques, gestionnaires de ces ressources et les différents usagers,

notamment les autres établissements publics en charge de la gestion

sectorielle des eaux, que sont les ORMVA et l’ONEP,

Meilleure visibilité dans la définition et la destination des redevances

appliquées,

Différenciation claire entre les missions de l’Etat et les missions assignées

aux Agences de Bassins Hydrauliques,

Uniformisation des textes et des règlements spécifiques régissant un certain

nombre d’institutions comme les ORMVA et l’ONEP ou d’autres

intervenants comme les collectivités locales, régies de distribution,

concessionnaires, périmètres de petite et moyenne hydraulique, associations

d’irrigants, titulaires de droits d’eau, usagers de l’irrigation privée, les

installations touristiques et industrielles,

Meilleure autonomie de l’Agence de Bassin pour fixer ses taux de redevance,

Approche participative et contractuelle dans la gestion directe des ressources

hydrauliques à travers le développement des associations sectorielles et

locales des usagers de l'eau,

Elévation du niveau des redevances perçues par l’Agence pour lui permettre

le financement de ses missions d’administration et de gestion du domaine

public hydraulique,

Clarification des structures des différents redevables (périmètres aménagés

en grande hydraulique géré par l’office du Gharb, périmètres de petite et

moyenne hydraulique aménagés ou non par l’Etat, redevables individuels de

l’irrigation privée), de leur statut juridique, et de leurs modalités de

recouvrement,

Etablissement de contrats programmes à conclure entre l’Agence de bassin et

l’Etat, et de conventions-cadre, entre l’Agence et les différents usagers

institutionnels (ORMVAG, ONE, ONEP, Régies, Collectivités Locales),

pour définir les conditions et les modalités de l'exercice de leurs attributions

et missions respectives,

Renforcement des moyens humains et matériels de l’Agence du bassin.

Page 100: note de synthese etude d'actualisation du plan directeur d ...

100

9. PLANNING DE REALISATION DES INVESTISSEMENTS

Il s’agit, dans le présent chapitre, de définir les dates de début et de mise en service des

aménagements nécessaires pour satisfaire la demande exprimée à une date précise.

Certains aménagements sont cependant d’ores et déjà programmés pour les toutes

prochaines années à venir au titre d’un Programme National.

D’autres actions, du type programmes de protection contre les inondations ou de lutte

contre la pollution, ne sont pas tributaires, comme les demandes en eau agricoles et

AEPI, d’un calendrier aussi précis, mais devront cependant s’inscrire aussi dans les

programmes et stratégies développées au niveau national en la matière.

Le calendrier des investissements est fourni dans le tableau ci-après :

Page 101: note de synthese etude d'actualisation du plan directeur d ...

Tab.37 : Calendrier des investissements du Plan d’actions du PDAIRE ACTIONS

Total 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019 2020 2021 2022 2023 2024 2025 2026 2027 2028 2029 2030

Barrages - MDez Timedrine - Azghar - Ouljet soltane - Bab Ouender - Sidi Abbou - Sid El Mokhfi - Aoulai - Tazarine - Petits et moyens bges

5 367 1 157

200 987

1 825 300 450 300 150

7 500

144

164

250

144

164

400

144

164 304 75

400

144 70

164 304 75

400

144 70

164 304 75

400

144 60

165 304 75

400

144

304

400

149

305

400

400

400

350

350

75 350

75 350

75

350

75

350

75

350

75

300

150

300

150

300

150

300

Entretien des infrastructures 495 24 24 24 23.5 23.5 23.5 23.5 23.5 23.5 23.5 23.5 23.5 23.5 23.5 23.5 23.5 23.5 23.5 23.5 23.5 23.5

Economie de l’eau - Gharb - PMH - IP

16 000 5.400 2.400 8.200

4151114 390

4151114 390

415 114 390

415 114 390

415 114 390

415 114 390

415 114 390

415 114 390

415 114 390

415 114 390

415 114 390

415 114 390

415 114 390

114 390

114 390

114 390

114 390

114 390

114 390

114 390

114 390

Adducteurs - Idris 1

er – Fès

- Idris 1er

– Meknes - Ouljet soltane-Meknès - Mdez – Saiss -Ouergha-Kénitra/Kacem

3.300 257 1 176 635 1 000 167

57

100

100 100

425

450 200

200 300

135 200

400

300

100 100

67

Equipements agricoles - Nouveaux périmètres du Gharb

15 000 998

1474

1226

1515

2014

1440

1440

1440

1440

1204

Dépollution des eaux

- Epuration - Dépollution industrielle - Déchets ménagers

5.100

4 400 342 325

1320 75 75

1325 75 75

1325 66 75

25 1010

25 10 10

25 10 5

25 10 5

25 10 5

25 7 5

25 7 5

25 7 5

25 7 5

2 75 5

25 6 5

25 5 5

25 5 5

25 5 5

20 5 5

20 5 5

20 5 5

20 5 5

Préservation des eaux souterraines - Contrats de nappe - Recharge

71.8 10 61.8

1.5

1.5

2 5

2 5

1.5 8

1.5 3

3

5

5

2

2

2

2

2

2

2

2

2

2

2

2

Exploration eaux souterraines 75 5 5 5 5 5 8 8 8 8 8 10

Collecte eaux de pluie

20.4 1.5 0.9 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1

Réutilisation des EUE

544 47 150 152 103 30 30 32

Restauration des lacs

140 20 25 10 10 10 7 7 7 7 7 6 6 6 6 6

Aménagement des bassins versants

277 14.5 14.5 14.5 14.5 14.5 14.5 14.5 14.5 14.5 14.5 14.5 14.5 14.5 14.5 14.5 14.5 14.5 14.5 14.5

Lutte contre les inondations - Protection de la plaine du Gharb - Reste du bassin

6.000 3.500 2.500

140

350

140

350

140

350

140

350

140

350

140

350

140

350

140

350

140

350

140

350

100

100

100

100

100

100

100

100

100

100

100

TOTAL

59.800

101

Page 102: note de synthese etude d'actualisation du plan directeur d ...

CONCLUSION

Le bassin du Sebou, quoique caractérisé par une richesse en ressources en eau voire

même excédentaire en terme de disponibilité de ces ressources, ses apports en eau sont

très irréguliers dans le temps et dans l’espace. Sous l’effet des changements

climatiques, cette situation risque de s’amplifier.

Le ratio en eau par habitant est actuellement de 887 m3/hab/an et sera de l’ordre de 725

m3/hab/an au terme du PDAIRE (2030), au dessous du seuil du stress hydrique, ce qui

exige un changement radical du comportement de toute la communauté vis-à-vis de

cette denrée essentielle.

C’est dans cet esprit qu’a été dirigé le PDAIRE, dont l’objectif ultime est de satisfaire

d’une façon pérenne les multiples besoins en eau du bassin, avec une rationalisation

des usages de l’eau, sa valorisation, ainsi que sa préservation et sa protection.

A l’horizon du PDAIRE (2030), les besoins en eau seraient de 3 812 Mm3, soit une

augmentation d’environ 20% par rapport aux besoins actuels.

Tab.38 : Besoins en eau du bassin en 2030 (en Mm

3)

Usage 2011 2030

AEPI 260 440

Sanitaire 60 140

Irrigation 2 875 3 232

Total 3 195 3 812

Les principales orientations du PDAIRE afin de satisfaire ces besoins sont :

- Préservation des ressources en eau souterraines et restauration de leur

équilibre naturel pour constituer des réserves stratégiques en cas de pénurie

d’eau ;

- Economie dans l’usage de l’eau à toute échelle et la valorisation des milieux

aquatiques (lacs naturels, retenues de barrages, zones humides,…) ;

- Protection de la qualité des ressources en eau et dépollution des rejets avec

réutilisation des eaux usées épurées ;

102

Page 103: note de synthese etude d'actualisation du plan directeur d ...

2

- Mobilisation des ressources en eau et valorisation des eaux de pluie via leur

collecte ;

- Minimisation des pertes d’eau en mer ;

- Amélioration de l’état écologique des milieux hydriques et réservation d’une

allocation en eau aux besoins écologiques à l’aval des barrages ;

- Adaptation aux changements climatiques et protection contre les inondations.

Le plan d’action du PDAIRE requière la mobilisation d’importants investissements, de

l’ordre de 60 milliards de DH, de la part de l’ensemble des partenaires potentiels de

l’Agence dans la gestion, le développement et la protection des ressources en eau.

Sa mise en œuvre permettrait entre autre de :

Augmenter le potentiel en eau de surface mobilisé ;

Réduire les prélèvements en eau souterraine ;

Satisfaire et sécuriser l’alimentation en eau potable aussi bien urbaine que

rurale ;

Accompagner le Plan Maroc Vert, et les autres plans de développement

sectoriels au niveau des différentes régions du bassin.

103