NOTE DE SYNTHÈSE - AIGP - Atelier International du … · 2013-04-12 · NOTE DE SYNTHÈSE AJN –...

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NOTE DE SYNTHÈSE AJN JEAN NOUVEL AREP JEAN- MARIE DUTHILLEUL MICHEL CANTAL - DUPART » paris les renaissances [ titre provisoire ]

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NOTE DE SYNTHÈSE

AJ N – J E A N NOU V E L A R E P – J E A N-M A R I E DU T H I L L EU L M IC H E L C A N TA L-DU PA RT

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paris les renaissances[ titre provisoire ]

La place de Paris est unique. Partout dans le monde, Paris symbolise à elle seule lumière, culture, excellence, plaisir de vivre, bien vivre. Sa géographie lui donne har-monie et douceur, que manifestent la peinture, le cinéma, les arts. Ces atouts ne sont pas partagés partout, ni par tous. C’est pourtant ce grand Paris qui existe déjà, avec ses lumiè-res mais aussi ses ombres, qui peut et doit reprendre le fl ambeau que portait la capitale. Elle n’y suffi t plus toute seule, pas plus qu’elle ne peut seule servir la grandeur du pays qu’elle symbolise. Grand, Paris le peut.

Il faut y réveiller le génie du lieu, oublié si longtemps. C’est que le vingtième siècle lui a fait du mal, le martyrisant avec des modes de faire qui ne se souciaient que de fonctions, de fonctionnement et de fonctionnalités, oubliant le sens et le sensible, avec l’émotion et la raison. Pour qu’il revienne, ce sont des pratiques et des usages qu’il faut restituer et resituer, actualiser et inventer. Alors le visage de Paris, du grand Paris, peut retrouver avec ses attraits le sourire.

Le moment s’y prête, parce que nous changeons d’ère. La croissance s’éloi-gne, le futur inquiète. Mais il ne faut pas regarder en arrière. Ce sont les méfaits d’une croissance aveugle qui s’en vont, tandis que nous avons le devoir de penser ensemble dé-veloppement, justice, équité et environnement pour ouvrir l’avenir. Il ne s’agit pas simple-ment de durer, mais bien d’épanouir.

Notre approche part de ce qui est et s’en inspire. Tout est là, rien n’est à jeter, ni à remplacer. Des actions brutales seraient la pire des choses. Comme il ne servirait à rien d’aller chercher ailleurs, ou plus loin ce qui est à portée de main et qui ne demande qu’à grandir. Il ne faut pas déranger, mais transformer, muter, recycler, augmenter. Ce sont les potentiels dont il faut profi ter, pour en accroître les possibilités.

Nos propositions, territorialisées, s’articulent autour de neuf thèmes. Ils ne sont pas indépendants les uns des autres : ils se conjuguent. Notre ambition procède de leur cohérence. Améliorer ce qui vient d’hier, le mettre au présent, le préparer à demain : tel est le dessein que portent ces thèmes. Leur mise en place implique une volonté partagée. Mais leur mise en situation dépend d’applications particulières, soigneuses, négociées.

Ce n’est pas un grand plan que nous proposons, mais des stratégies qui visent un même but. Elles participent du même élan. Ils vont ensemble, parce qu’il s’agit de faire ensemble et d’être ensemble. Ça, c’est le grand pari !

note de synthèse Avec l’ouverture de lisières qui réconcilient monde urbain et monde rural, ce n’est pas seu-lement leur ignorance mutuelle qui s’arrête. Ce sont, avec des pratiques qui apparaissent, des situations de marge qui disparaissent, des horizons qui se dessinent, et le contour du grand Paris qui se défi nit.

Ce Paris élargi, ce Paris devenu grand, doit permettre à chacun de s’y trouver et de s’y re-trouver. Ce sont les voies, les pistes par lesquels il est parcouru et reconnu qui lui donnent son identité et en révèlent les particularités. Il faut les requalifi er, les planter, une à une, pour qu’elles le qualifi ent et que chacun puisse se dire : je suis ici, dans ce grand jardin du grand Paris.

Avec le tissage, le mélange et le métissage des activités, l’urbanité se réveille là où elle était empêchée par la schizophrénie qui découpait l’espace en zones et le temps en tranches. Les déplacements du quotidien s’en trouvent réduits, d’autres proximités, d’autres voisinages apparaissent, d’autres densités émergent, alors que partout tout change sur place.

Le maillage des transports en commun et la création d’un réseau ultra rapide permettent la proximité et le rapprochement. Mobiles, les citadins sont désormais à moins d’une demi-heure d’un point du grand Paris à l’autre. Ils sont toujours proches des grandes portes qui ouvrent au pays et au monde. C’est, avec la fi n des embarras, celle des privilèges. C’est l’égalité retrouvée.

Cette identité doit s’appuyer sur des repères. Les hauts lieux, autour de sites forts, se don-nent à voir comme ils donnent à voir et à comprendre. Ces éco-villes verticales, qui décli-nent les plaisirs de la hauteur, fédèrent et aimantent leurs voisins autour d’elles.

Les quartiers sensibles représentent une urgence. Nous proposons des interventions rapi-des, immédiates, nécessaires. Nous proposons encore une méthode collective, qui per-mette de les transformer. Il s’agit bien de les inscrire, avec leur identité, dans ce grand Paris qui mute avec eux. Avec une nouvelle condition, avec la fi n de l’éloignement, ils trouveront la fi erté et la dignité dont ils sont privés.

C’est le grand Paris tout entier qui dans ces conditions devient attractif. Ce sont toutes ces ressources qui se mobilisent pour attirer les investisseurs. Pour inviter les porteurs de croissance, il faut en préparer le lit et le nid. Tel est le rôle des vallées qui en suivent la géo-graphie. Telle est encore celui de foyers qui aident à son identité et à son développement.

Il ne peut y avoir de grand Paris sans Paris, ni de Paris sans grand Paris. Ces transforma-tions qui modifi ent l’ensemble traversent le centre historique. Son patrimoine se vivifi e. Il retrouve avec la hauteur le goût de son ciel. Il tisse des continuités qui l’aident à dépasser ses murs, à tendre les bras à tout ce qui l’entoure.

Ce grand Paris, c’est bien sûr celui de la culture et de la création. Les arts et les artistes y tiennent leur place. Ils ne peuvent plus être cantonnés dans des lieux à part, au moment où ils s’emparent de l’espace public dans toutes ses dimensions.

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carte générale des interventions

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