Normes et directives pour l’aide d’urgence à...

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    Normes et directives pour laide durgence llevage

    RMES ET DIRECTIVES POUR LAIDE DURGEN

    CE LLEVAGE

  • Normes et directives pour laide durgence llevage

    (LEGS)

  • loges sur le livre... Ce livre, qui sapparente un manuel, vient trs utilement complter la documentation croissante sur les travaux humanitaires car il s'attache indiquer des faons de sauver des vies et des moyens de subsistance fonds sur llevage, notamment les biens (les btes) dont ils dpendent. Il prsente un ensemble convaincant de directives, qui sappuie sur des concepts et des mthodes robustes, et explique quand, o et pour qui diffrentes interventions axes sur llevage devraient tre dployes en situation durgence. Le manuel sera particulirement utile aux agents humanitaires en premire ligne et aux dcideurs, auxquels il appartient de dterminer quand et quels types daide humanitaire simposent en situation durgence.

    Peter D. Little, professeur danthropologie et directeur dtudes en dveloppement, Emory University Mon exprience ma montr que beaucoup dagences ragissent aux urgences qui confrontent les leveurs de multiples faons. Le manque de normes et de directives sest traduit par la mise en uvre de programmes incohrents et souvent irresponsables au sein mme des agences et entre elles. LEGS devrait permettre aux agences comme Oxfam de monter des programmes plus appropris, plus responsables, plus cohrents et de meilleure qualit en cas durgence frappant les leveurs. Ce ne peut qutre une bonne chose pour ceux que ciblent les programmes.

    Lili Mohiddin, Moyens de subsistance & scurit alimentaire durgence, Dpartement humanitaire, Oxfam GB Ce manuel parvient convertir une mine dexpriences et de savoir en une procdure dtaille prsente dans un ordre logique pour quiconque tente de rpondre aux catastrophes humanitaires qui touchent les leveurs et leurs troupeaux ou de prvenir ces situations. Il sert de rfrence en termes de meilleures pratiques et permettra sans aucun doute de sauver des vies et des moyens de subsistance.

    Tim Leyland, conseiller en levage et commerce agricole auprs du DFID Les Normes et directives pour laide durgence llevage abordent un domaine fort nglig des pratiques humanitaires. Cet ouvrage est des plus prcieux parce quil aborde la crise sous langle des moyens de subsistance mais aussi parce quil fournit un cadre dintervention qui peut facilement tre dclench car il est ancr dans un raisonnement trs large. Cest un document labor par des praticiens, qui sadresse aux praticiens et, ce titre, cest une ressource importante pour ceux qui sont appels rpondre aux dfis croissants qui confrontent les leveurs dAfrique et dailleurs.

    Sara Pantuliano, charge de programme, Overseas Development Institute

  • Normes et directives pour laide durgence llevage

    (LEGS)

  • Practical Action Publishing Schumacher Centre for Technology and Development

    Bourton on Dunsmore, Rugby, Warwickshire CV23 9QZ, Royaume-Uni

    www.practicalactionpublishing.org

    Livestock Emergency Guidelines and Standards Project, 2009-2010

    Premire publication anglaise 2009 Titre original : Livestock Emergency Guidelines and Standards

    ISBN 978 1 85339 679 3 Version anglaise imprime par Hobbs the Printers Ltd, Totton, Hampshire

    www.hobbs.uk.com

    Tous droits rservs. Cette publication, en tout ou partie, ne saurait tre rimprime, reproduite ou utilise sous quelque forme que ce soit ou par

    quelque procd que ce soit, lectronique, mcanique ou autre, aujourdhui connu ou invent dans le futur, y compris par reprographie ou

    enregistrement, ou par tout systme de stockage ou de rcupration de l'information, sans lautorisation crite expresse des diteurs.

    La version anglaise de ce livre fait lobjet dune entre au catalogue de la

    British Library.

    Les contributeurs cet ouvrage ont fait valoir leurs droits tre identifis comme les auteurs de leurs contributions respectives aux termes de la Loi

    britannique de 1988 sur les droits dauteur, les modles et les brevets.

    Depuis 1974, Practical Action Publishing (anciennement Intermediate Technology Publications et ITDG Publishing) a publi et diffus des livres et des informations lappui des travaux de dveloppement international travers le monde. Practical Action Publishing Ltd (immatricule au registre

    des socits britanniques sous le No. 1159018) est une socit ddition filiale part entire de Practical Action Ltd. Practical Action Publishing

    limite son commerce des activits qui appuient les objectifs caritatifs de sa socit mre et lintgralit de ses bnfices sont reverss Practical Action

    (immatriculation au registre britannique des organismes caritatifs No. 247257, Immatriculation du groupe la TVA britannique No. 880 9924 76).

    Traduit de langlais par Maryck Nicolas-Holloway

    Relecture par Isabelle Fernndez Maquette : Tradwse Plus Ltd

    Premire publication franaise 2010

  • Table des matires Figures, tableaux et encadrs ix

    Prsentation du projet LEGS 1 Quest-ce que LEGS ? 2 Les origines de LEGS 2 qui sadresse LEGS ? 2 Que couvre LEGS ? 3 Ce que LEGS ne couvre pas 4 Comment utiliser LEGS 5

    Chapitre 1 : Interventions en matire dlevage bases sur les moyens de subsistance en situation durgence 9

    Moyens de subsistance et situations durgence 10 Limpact des situations durgence sur les leveurs 14 Questions transversales 17

    Chapitre 2 : valuation initiale et intervention 24 valuation prliminaire de la situation durgence 25 Identification des interventions en matire dlevage en situation durgence 29 Identification des interventions portant sur les moyens de subsistance en matire dlevage en situations durgence 38 Annexe 2.1 Aide-mmoire lvaluation prliminaire 40 Annexe 2.2 Mthodologies dvaluation 44 Annexe 2.3 Matrice didentification de rponse participative LEGS 47 Rfrences 48

    Chapitre 3 : Normes minimales communes toutes les interventions en matire dlevage 54

    Introduction 56 Les normes minimales 57

    Norme commune 1 : Participation 57 Norme commune 2 : valuation initiale 60 Norme commune 3 : Intervention et coordination 62 Norme commune 4 : Ciblage 65 Norme commune 5 : Suivi-valuation et impact sur les moyens de subsistance 66 Norme commune 6 : Appui technique et comptences institutionnelles 70

  • Table des matires

    Norme commune 7 : Prparation 71 Norme commune 8 : Plaidoyer et politiques gnrales 74

    Rfrences 76

    Chapitre 4 : Normes minimales pour le dstockage 78 Introduction 80 Les normes minimales 89

    Norme gnrale 1 relative au dstockage : valuation initiale et planification 89 Norme 1 en matire de ventes acclres de btail : Ventes acclres de btail 91 Norme 1 relative au dstockage par abattage : Dstockage par abattage 96

    Annexe 4.1 Aide-mmoire pour les valuations en cas de dstockage 102 Annexe 4.2 Aide-mmoire concernant le suivi et lvaluation dun projet de dstockage 104 Rfrences 107

    Chapitre 5 : Normes minimales concernant les services vtrinaires 108 Introduction 110 Les normes minimales 121

    Norme gnrale 1 relative aux services vtrinaires : valuation initiale et planification 123 Norme 1 en matire de fourniture de services vtrinaires cliniques primaires : Conception et mise en uvre des services 125 Norme 1 relative la sant publique vtrinaire : Zoonoses 129 Norme 2 relative la sant publique vtrinaire : Assainissement et hygine alimentaire 131 Norme 1 relative aux systmes dinformation sur les maladies du btail : Surveillance des maladies du btail 132

    Annexe 5.1 Mthodes dvaluation et aide-mmoire pour la fourniture de services vtrinaires 134 Annexe 5.2 Exemples dindicateurs de suivi et dvaluation pour la fourniture de services vtrinaires 135 Rfrences 136

    Chapitre 6 : Normes minimales pour garantir lapprovisionnement en aliments pour animaux 138

    Introduction 140 Les normes minimales 149

    Norme gnrale 1 relative la garantie de lapprovisionnement en aliments pour animaux : valuation initiale et planification 150 Norme 1 relative au transfert du btail : Appui au lancement du dplacement du troupeau 154

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  • Normes et directives pour laide durgence llevage

    Norme 1 relative lalimentation durgence : Niveaux dalimentation du btail 158 Norme 2 relative lalimentation durgence : Innocuit des aliments pour animaux 159 Norme 3 relative lalimentation durgence : Sources et distribution des aliments pour animaux 161

    Annexe 6.1 Aide-mmoire pour lvaluation de la fourniture daliments pour animaux 165 Annexe 6.2 Aide-mmoire pour le suivi et l'valuation des interventions en matire dalimentation du btail 170 Rfrences 172

    Chapitre 7 : Normes minimales pour la fourniture deau 174 Introduction 176 Les normes minimales 182

    Norme gnrale 1 relative leau : valuation initiale et planification 182 Norme 1 relative aux points deau : Localisation des points deau 187 Norme 2 relative aux points deau : Rhabilitation et installation de points deau 189 Norme 1 relative la distribution deau par camion : Sources et qualit de leau 192 Norme 2 relative la distribution deau par camion : Logistique et distribution 195

    Annexe 7.1 Aide-mmoire pour une valuation rapide des points deau 197 Annexe 7.2 Aide-mmoire pour les indicateurs dimpact concernant la fourniture deau 199 Rfrences 201

    Chapitre 8 : Normes minimales pour les abris et les amnagements pour le btail 202

    Introduction 204 Les normes minimales 210

    Norme 1 relative aux abris et aux amnagements pour le btail : valuation initiale et planification 210 Norme 2 relative aux abris et aux amnagements pour le btail : Amnagements pour le btail 213 Norme 3 relative aux abris et aux amnagements pour le btail : Installations pour le btail 215 Norme 4 relative aux abris et aux amnagements pour le btail : Abris pour le btail 216 Norme 5 relative aux abris et aux amnagements pour le btail : Rduction des risques et prparation aux catastrophes 218

    vii

  • Table des matires

    Annexe 8.1 Aide-mmoire pour lvaluation de la fourniture dabris et damnagements pour le btail 220 Annexe 8.2 Aide-mmoire pour le suivi et lvaluation de la fourniture dabris et damnagements pour le btail 222 Rfrences 224

    Chapitre 9 : Normes minimales pour la fourniture de btail 226 Introduction 228 Les normes minimales 236

    Norme 1 relative la fourniture de btail : valuation initiale 236 Norme 2 relative la fourniture de btail : Dfinition de loffre 242 Norme 3 relative la fourniture de btail : Systmes de crdit, dachat, de transport et de livraison 244 Norme 4 relative la fourniture de btail : Soutien supplmentaire 246

    Annexe 9.1 Aide-mmoire pour lvaluation de la fourniture de btail 249 Annexe 9.2 Aide-mmoire pour le suivi et lvaluation de la fourniture de btail 251 Annexe 9.3 Fourniture de btail dans les camps de rfugis/PDIP 253 Annexe 9.4 Rflexion sur la taille minimale viable du troupeau 254 Annexe 9.5 Foires aux bestiaux 256 Rfrences 257

    tudes de cas 259

    Annexes 295 1 Glossaire 296 2 Sigles et acronymes 298 3 Bibliographie gnrale 300 4 Remerciements et contributions 302 5 Formulaire de retour dinformation sur le Projet LEGS 306

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  • Normes et directives pour laide durgence llevage

    Figures, tableaux et encadrs Figures 1.1 Cadre des moyens de subsistance durables 11

    2.1 tude de cas A : sisme en Asie (dveloppement rapide) 35

    2.2 tude de cas B : scheresse en Afrique (dveloppement lent) 37

    4.1 Arbre de dcision concernant les options de dstockage 92

    5.1 Arbre de dcision concernant les services vtrinaires cliniques primaires 122

    6.1 Arbre de dcision relatif aux options dalimentation animale 152

    7.1 Arbre de dcision relatif aux options lies leau 183

    8.1 Arbre de dcision relatif la fourniture dabris et damnagements pour le btail 209

    9.1 Arbre de dcision pour la fourniture de btail 237

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  • Table des matires

    Tableaux 2.1 Objectifs LEGS relatifs aux moyens de subsistance et options techniques 30

    2.2 Matrice PRIM de ltude de cas A 32

    2.3 Matrice PRIM de ltude de cas B 34

    2.4 Matrice PRIM de ltude de cas C 36

    2.5 Application des mthodologies participatives aux valuations 44

    2.6 Matrice PRIM dune urgence dveloppement rapide 46

    2.7 Matrice PRIM dune urgence dveloppement lent 46

    4.1 Avantages, inconvnients et conditions cls pour les options de dstockage 83

    4.2 Calendrier possible des interventions de dstockage 84

    5.1 Avantages et inconvnients des options de services vtrinaires 116

    5.2 Calendrier possible des interventions de services vtrinaires 118

    6.1 Avantages et inconvnients des options de fourniture daliments pour animaux 145

    6.2 Calendrier possible des interventions en matire dalimentation animale 146

    7.1 Avantages et inconvnients des options de fourniture deau 178

    7.2 Calendrier possible des interventions lies leau 180

    8.1 Calendrier possible des interventions en matire dabris et damnagements pour le btail 207

    9.1 Avantages et inconvnients des options de fourniture de btail 231

    9.2 Calendrier possible pour la fourniture de btail 233

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  • Normes et directives pour laide durgence llevage

    Encadrs

    Error! Reference source not found. 3

    1.1 Vulnrabilit 12

    1.2 Approche base sur les droits 13

    1.3 Impact dune urgence dveloppement lent 15

    1.4 Impact dune urgence dveloppement rapide 16

    1.5 Impact dune urgence complexe 17

    2.1 Quelques systmes dalerte et de classification des situations durgence 26

    2.2 Interventions bases sur des distributions dargent 29

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  • Structure gnrale de LEGS

    Prsentation du projet LEGS

    Moyens de subsistance & urgences Impact sur les leveurs

    Interventions en matire dlevage bases sur les moyens de

    subsistance en situation durgence Questions transversales valuations prliminaires valuation initiale et intervention Matrice didentification de rponse

    Normes communes toutes les interventions en matire dlevage

    Dstockage Chaque chapitre comprend :

    des normes minimales des indicateurs cls Services vtrinaires des notes dorientation

    Garantie de lapprovisionnement en aliments pour animaux

    Fourniture deau

    Abris et amnagements pour le btail

    Fourniture de btail ( restockage )

    Glossaire tudes de cas Sigles et acronymes Annexes Bibliographie gnrale Remerciements

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    Prsentation du projet LEGS

  • Normes et directives pour laide durgence llevage

    Quest-ce que LEGS ?

    Les Normes et directives pour laide durgence llevage (LEGS acronyme de langlais Livestock Emergency Guidelines and Standards) constituent un ensemble de normes et de directives internationales pour la conception, la mise en uvre et lvaluation des interventions en matire dlevage pour venir en aide aux populations touches par des crises humanitaires. Elles se basent sur des objectifs relatifs aux moyens de subsistance qui visent fournir une aide rapide afin de protger et de reconstituer le cheptel des communauts affectes par une crise.

    LEGS entend par consquent contribuer sauver des vies mais aussi des moyens de subsistance par la mise en uvre de deux stratgies pivots : aider identifier les interventions en matire dlevage les plus appropries aux situations durgence et fournir des normes, des indicateurs et des notes dorientation pour que ces interventions soient bases sur de bonnes pratiques.

    Les origines de LEGS

    Le processus LEGS est n de la prise de conscience du fait que, si les troupeaux constituent un moyen de subsistance crucial pour les populations travers le monde et si les interventions en matire dlevage font souvent partie des secours durgence, il nexiste ce jour aucune directive largement diffuse pour aider les bailleurs de fonds, les chargs de programme ou les experts techniques concevoir ou mettre en uvre des interventions en matire dlevage en cas de catastrophe. Dans le mme temps, LEGS reconnat que l'volution du climat engendre des crises humanitaires plus frquentes et plus varies, qui affectent tout particulirement les populations qui dpendent fortement de llevage.

    LEGS reflte le processus adopt pour llaboration de la Charte humanitaire et normes minimales pour les interventions lors de catastrophes du Projet Sphre (2004). La prparation du manuel LEGS sest donc base sur les contributions de plusieurs agences, des examens de large porte et la compilation de lexprience des praticiens. La teneur et la disposition du manuel LEGS sont tudies pour faire en sorte que LEGS vienne complter le Manuel Sphre.

    qui sadresse LEGS ?

    LEGS sadresse tous ceux qui prennent part des interventions en matire dlevage en cas de catastrophes. En particulier, LEGS vise les ONG, les

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  • Introduction

    Intro

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    ion agences bilatrales et multilatrales et les gouvernements qui mettent en

    uvre des interventions durgence dans des zones o les moyens de subsistance dpendent en partie ou en totalit de llevage. LEGS est aussi pertinent pour les dcideurs au sein des bailleurs de fonds et des agences gouvernementales dont les dcisions de financement et de mise en uvre ont des rpercussions sur les rponses aux catastrophes. LEGS sadresse aussi un troisime public : les tablissements denseignement et les organisations communautaires.

    Encadr 0.1 Les dfis que pose tout raisonnement fond sur les moyens de subsistance dans les situations durgence

    Le fait de partir du point de vue des moyens de subsistance dans la rponse aux urgences met en exergue le besoin de dvelopper des liens plus troits entre les secours et le dveloppement, au moyen, par exemple, de mesures de prparation aux catastrophes et de rhabilitation aprs une catastrophe. L'angle des moyens de subsistance tend estomper les lignes de dmarcation qui ont traditionnellement spar la programmation des secours et du dveloppement, une distinction qui sopre toujours lheure o ce rapport est crit dans bon nombre dagences, aussi bien en termes de structures organisationnelles quen termes de politiques. Quelques bailleurs de fonds et quelques ONG ont pourtant volu vers une programmation plus globaliste et de nouvelles approches mergent, telles que les systmes de protection sociale (parfois appels filets de scurit) de grande envergure lintention des pasteurs et les rgimes dassurance lis aux conditions mtorologiques qui protgent les agriculteurs et les leveurs contre la scheresse.

    LEGS met avant tout laccent sur lamlioration de la qualit des interventions humanitaires et il ne cherche donc pas rsoudre les questions associes la coordination des secours et du dveloppement ni les nombreux dfis que pose le dveloppement long terme pour les leveurs. Nombre de ces questions sont complexes ; elles restent sans rponse et font lobjet dun dbat nourri, y compris, par exemple, sur la question de la viabilit future du mode de vie pastoral dans des environnements fragiles qui sont exposs des urgences de plus en plus frquentes en raison des changements climatiques. LEGS reconnat quil ny a pas de rponses absolues ces questions mais il sefforce damliorer la qualit des rponses aux situations durgence en encourageant une optique base sur les moyens de subsistance dans le contexte dinitiatives de secours rapides et en reconnaissant les interactions avec la programmation plus long terme.

    Que couvre LEGS ?

    LEGS se concentre sur lintersection entre les situations durgence, llevage et les moyens de subsistance et il cherche considrer les secours aux leveurs en cas de catastrophe sous langle des moyens de subsistance. Dun point de vue mondial, lun des besoins les plus pressants est d'amliorer la programmation des secours aux leveurs auprs des communauts qui sont fortement

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  • Normes et directives pour laide durgence llevage

    tributaires de llevage pour leur bien-tre social et conomique. LEGS couvre les interventions en matire dlevage dans ces rgions mais il se penche galement sur lappui au btail dans les communauts agricoles sdentarises et aux btes gardes par les populations des zones urbaines.

    LEGS se veut dune porte mondiale mme sil est admis que cette premire dition tend accorder une place privilgie lexprience acquise en Afrique subsaharienne, principalement du fait que lessentiel de la documentation facilement accessible concernant les interventions en matire dlevage est tir denseignements acquis dans cette rgion. On sattend ce que le processus de rvision engendre des informations et des tudes de cas supplmentaires afin dlargir la porte de LEGS de manire ce quil soit accord une plus grande place aux autres rgions dans les ditions ultrieures.

    Tout comme Sphre, LEGS sappuie sur une approche fonde sur les droits, notamment le droit lalimentation et le droit un niveau de vie digne. En dautres termes, les populations sinistres ont droit la protection de leurs moyens de subsistance. Puisque LEGS se place du point de vue des moyens de subsistance, cela veut aussi dire que les directives concernent non seulement la rponse immdiate aux urgences en cas de situations graves mais aussi les activits de relvement et les interactions avec les processus de dveloppement long terme (voir lEncadr 0.1). La prparation aux catastrophes est donc un aspect non ngligeable de la rponse aux catastrophes dans le manuel LEGS et il en va de mme de limportance de la prservation des biens relatifs aux moyens de subsistance afin de protger et de maintenir les moyens de subsistance futurs et de sauver des vies humaines. Toutefois, en tant quoutil de rponse aux urgences, LEGS ne peut pas rsoudre toutes les questions ayant trait au dveloppement long terme.1

    Ce que LEGS ne couvre pas

    LEGS fournit des normes et directives pour les meilleures pratiques et facilite la prise de dcisions. Il ne prtend pas tre un guide pratique dtaill sur le dploiement dinterventions en matire dlevage en cas de catastrophe. Ce type de guide pratique est couvert par dautres sources reprises dans les Rfrences bibliographiques la fin de chaque chapitre et comprend la srie de guides pratiques de lOrganisation des Nations Unies pour lalimentation et lagriculture (FAO) sur les interventions en matire dlevage, conue en complment de LEGS (FAO, 2009).

    Dans certains pays, des directives nationales concernant les interventions en matire dlevage ont dj t prpares. LEGS entend complter ces directives lorsquelles existent et aider les forums nationaux comptents en laborer l o elles nexistent pas. LEGS se fonde sur le droit et les principes

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  • Introduction

    Intro

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    ion humanitaires et, par consquent, il prend comme point de dpart le bien-tre

    des gens plutt que celui des animaux. Toutefois, les professionnels de llevage notamment les vtrinaires sont tenus de considrer les implications de leurs actions pour le bien-tre des btes. Les directives relatives au bien-tre des animaux, y compris des questions telles que labattage sans cruaut du btail, sont disponibles dans des documents comme le Code sanitaire pour les animaux terrestres publi par lOrganisation mondiale de la sant animale (OIE) (www.oie.int ; voir aussi Oxfam, 2007). On part du principe que les interventions fondes sur les moyens de subsistance qui entendent bnficier aux populations grce une amlioration de la sant animale et de lhbergement et laffouragement des animaux ont des impacts positifs tant sur les populations humaines que sur les animaux.

    linstar de Sphre, LEGS se concentre sur les rgions en dveloppement et, ce titre, il ne se penche pas sur les besoins des animaux de compagnie. LEGS naborde pas non plus la prvention ou le contrle de maladies animales transfrontires spcifiques, lesquelles font lobjet dautres directives reconnues lchelle internationale, comme celles produites par FAO-EMPRES (Systme de prvention et de rponse rapide contre les ravageurs et les maladies transfrontires des animaux et des plantes) et lOIE (voir les directives du Systme de prvention et de rponse rapide prpares par la FAO pour faire face aux flambes pidmiques, www.fao.org/ag/againfo/programmes/en/empres/home.asp).

    Comment utiliser LEGS

    LEGS est principalement conu comme un outil de planification et daide la dcision afin dappuyer llaboration dinterventions appropries en cas durgence. Toutefois, les normes et directives quil contient peuvent aussi savrer utiles comme rfrences pour passer en revue et valuer les rponses aux urgences, soit en temps rel soit lissue dune opration.

    Identification des interventions appropries en matire dlevage

    Le premier chapitre de LEGS Interventions en matire dlevage bases sur les moyens de subsistance en situation durgence donne un aperu des principales questions prendre en compte au moment de la planification des interventions en matire dlevage, notamment par rapport aux moyens de subsistance, et il dcrit les diffrentes tapes dune urgence dveloppement rapide et dune urgence dveloppement lent. Le second chapitre valuation initiale et intervention met en exergue les rubriques devant faire lobjet dune valuation initiale et fournit un outil daide la dcision (la

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    http://www.oie.int/http://www.fao.org/ag/againfo/programmes/en/empres/home.asp

  • Normes et directives pour laide durgence llevage

    Matrice didentification de rponse participative de LEGS la PRIM, de langlais Participatory Response Identification Matrix) afin didentifier quelles interventions techniques sont les plus appropries et quel stade dune situation durgence.

    Les normes communes

    Le troisime chapitre de LEGS Normes minimales communes toutes les interventions en matire dlevage fournit des informations et des conseils sur la faon de travailler qui sont les mmes pour tous les types dintervention en matire dlevage en situation durgence. Ce chapitre se compose de normes, dindicateurs cls et de notes dorientation pour chacune de ces normes. Le format est le suivant :

    Une introduction qui nonce les questions importantes prendre en compte.

    Un arbre de dcision pour faciliter les choix entre diffrentes options de mise en uvre, le cas chant.

    Des normes, des indicateurs cls et des notes dorientation. Des annexes renfermant des informations techniques

    complmentaires, p. ex. des aide-mmoire pour procder lvaluation et des rfrences cls.

    Les normes, indicateurs cls et notes dorientation se prsentent comme suit :

    Norme Les normes sont le plus souvent des dclarations qualitatives applicables dans toute situation durgence.

    Indicateurs cls

    Les indicateurs cls associs chaque norme sont des moyens de mesurer, de faon quantitative ou qualitative, la bonne application de la norme et les progrs accomplis.

    Notes dorientation

    1. Les notes dorientation, qui devraient tre lues paralllement aux indicateurs cls, abordent des questions particulires qui devraient tre prises en compte lors de lapplication des normes.

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  • Introduction

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    ion Chapitres techniques pour les diffrents types dinterventions en

    matire dlevage

    Les interventions techniques couvertes par LEGS sont : le dstockage (Chapitre 4) ; les services vtrinaires (Chapitre 5) ; lapprovisionnement en aliments pour animaux (Chapitre 6) ; la fourniture deau (Chapitre 7) ; les abris et amnagements pour le btail (Chapitre 8) ; et la fourniture de btail (Chapitre 9). Ces chapitres suivent le mme format que le Chapitre 3 sur les normes communes et ils comportent des notes dorientation et des informations techniques spcifiques pour le type dintervention dont il sagit.

    Outil lectronique daide la dcision

    Loutil lectronique qui figure sur le cdrom LEGS est conu pour faciliter le processus de prise de dcisions, en partant des points cls du texte, complts par des questions supplmentaires et des conseils. Le cdrom (en anglais seulement) renferme aussi certaines des ressources dont il est fait mention dans les Rfrences bibliographiques de LEGS.

    Notes 1. La relation entre les objectifs de lintervention en situation durgence et ceux

    du dveloppement plus long terme a galement fait lobjet dun dbat pour le Projet Sphre et la rvision du Manuel Sphre (voir Young et al., 2004, p.155).

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    CHAPITRE 1

    Interventions en matire dlevage bases sur les moyens de subsistance en situation durgence

  • Normes et directives pour laide durgence llevage

    Moyens de subsistance et situations durgence

    Il est de plus en plus admis que les interventions en situation durgence doivent tenir compte des moyens de subsistance des populations sinistres il ne sagit pas seulement de sauver des vies mais aussi de protger et de renforcer les moyens de subsistance . Non seulement cela facilite le relvement immdiat des populations touches par une situation durgence, mais cela peut aussi accrotre leur rsistance long terme et rduire leur vulnrabilit aux catastrophes et aux chocs futurs.

    Lorsquon adopte une approche base sur les moyens de subsistance pour intervenir dans une situation durgence, cela permet aussi dharmoniser les secours et les initiatives de dveloppement, lesquels, en juger lhistoire, ont souvent t mutuellement exclusifs et parfois mme contradictoires. Il est dsormais reconnu que certaines interventions en situation durgence ont sauv des vies court terme mais quelles nont pas russi protger, et quelles ont mme parfois dtruit, les stratgies locales de subsistance, fragilis des initiatives de dveloppement existantes et eu un impact adverse sur la prestation de services au niveau local. Sil est reconnu que le dveloppement peut lui aussi avoir des impacts ngatifs et sil peut tre intressant dans certains cas de conserver un degr dindpendance entre lintervention en situation durgence et les initiatives de dveloppement, il nen reste pas moins quil est important que les secours comprennent bien les activits locales de dveloppement et en tiennent compte, tout particulirement celles qui entendent renforcer les moyens de subsistance locaux. Cest sur cette hypothse que se base LEGS, en cherchant identifier des interventions qui aident les leveurs touchs par une urgence survivre et protgent leurs moyens de subsistance.

    levage et moyens de subsistance

    Llevage joue, de diverses faons, un rle dterminant dans les moyens de subsistance dun grand nombre de gens travers le monde. Il peut sagir de pasteurs, dont le cheptel (bovins, chameaux, yaks, moutons, chvres, nes) constitue le principal moyen de subsistance, dagropasteurs qui dpendent la fois de llevage et de lagriculture, de petits exploitants agricoles qui dpendent dans une large mesure de leurs rcoltes mais auxquels la vache, le petit troupeau de chvres, de cochons ou de poulets qui sont les leurs apportent une source importante de protines ou de revenus supplmentaires, sans oublier les petits prestataires de services comme le muletier ou le charretier qui sont tributaires de leurs btes pour gagner leur vie, ou les commerants et autres ngociants dans lentreprise desquels les

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  • Interventions en matire dlevage bases sur les moyens de subsistance en situation durgence

    btes ont un rle dterminant jouer. Le btail constitue aussi une source supplmentaire de revenu et/ou dalimentation pour certaines populations urbaines et priurbaines.

    Le Cadre des moyens de subsistance durables (voir la Figure 1.1), dsormais largement reconnu et accept, sert de base lapprciation et lanalyse des moyens de subsistance dans les situations durgence et dans les processus de dveloppement plus long terme. L'analyse des moyens de subsistance est axe sur un ensemble de biens (voir le Glossaire) sur lesquels les mnages fondent leurs stratgies de subsistance.

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    Pour tous les leveurs, le troupeau constitue un bien financier important (pour beaucoup de pasteurs, cest leur unique bien financier) qui leur procure la fois une source dalimentation (lait, viande, sang et ufs) et de revenu (par la vente, le troc, le transport, le pouvoir de traction et la location comme bte de somme). Le troupeau reprsente aussi un important bien social pour beaucoup dleveurs, notamment les pasteurs et les agropasteurs. Le cheptel joue un rle dcisif dans la constitution et la consolidation des liens et des rseaux sociaux pour la plupart des pasteurs, entre les membres de clans, les belles-familles et les amis, et les btes servent souvent de monnaie dchange pour faire un don ou sacquitter dune amende.

    Figure 1.1 Cadre des moyens de subsistance durables

    Rsultats en matire de moyens de

    subsistance

    Biens offrant des moyens de subsistance Politiques,

    institutions, H processus Contexte de

    vulnrabilit Revenus accrus,

    S bien-tre amlior, Stratgies de subsistance

    N Niveaux vulnrabilit rduite, dadminis-

    tration P scurit alimentaire

    renforce,

    Chocs Secteur LoisFTendances priv CultureSaisonnalit PolitiquesInstitutions

    Influence & accs

    exploitation plus durable des ressources naturelles

    Lgende : H = capital humain ; S = capital social ; N = capital naturel ; P = capital

    physique ; F = capital financier Source : Notes dorientation du DFID sur les moyens de subsistance durables,

    www.livelihoods.org/info/guidance_sheets_rtfs/Sect2.rtfRemarque : Le lecteur trouvera un complment dinformation concernant lanalyse des

    moyens de subsistance sur www.livelihoods.org Comme le montre le Cadre des moyens de subsistance, les politiques et les institutions influencent l'aptitude des leveurs utiliser leurs biens pour soutenir leurs moyens de subsistance. Ainsi, les institutions de services vtrinaires, les politiques fiscales, les politiques de commercialisation et

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    http://www.livelihoods.org/info/guidance_sheets_rtfs/Sect2.rtfhttp://www.livelihoods.org/

  • Normes et directives pour laide durgence llevage

    dexportation ont toutes une incidence sur les moyens de subsistance bass sur llevage. La vulnrabilit fait rfrence laptitude des populations rsister aux chocs et aux tendances (voir lEncadr 1.1). Pour les mnages qui dpendent de llevage pour leur moyens de subsistance, cela peut tre directement li leurs biens dlevage plus la valeur de leurs biens dlevage est leve, plus les mnages peuvent rsister aux chocs et sen remettre. Par consquent, la protection et la reconstruction de ces biens ont un effet important sur la rduction de la vulnrabilit. Toutefois, dans certains cas, les moyens de subsistance des leveurs ont t tellement fragiliss que la reconstitution de leurs biens dlevage nest plus approprie et que dautres stratgies dintervention, telles que les filets de scurit, peuvent savrer plus indiques. Il est donc crucial de comprendre le rle de llevage dans les moyens de subsistance et limpact de la situation durgence, comme illustr au Chapitre 2, pour dterminer ladquation dune intervention en matire dlevage. Les interventions non bases sur llevage comme laide alimentaire, les subventions en espces ou les programmes vivres/nourriture contre travail peuvent aussi sinscrire en complment des rponses bases sur llevage, car elles peuvent supprimer une partie des pressions exerces sur les biens dlevage court terme, pour en favoriser le rtablissement.

    Encadr 1.1 Vulnrabilit On peut dfinir la vulnrabilit comme lincapacit dune communaut ou dun mnage faire face aux imprvus et aux pressions auxquels ils sont exposs. Elle comprend trois lments : lexposition aux catastrophes et aux alas (scheresses, inondations, sismes) la sensibilit aux alas la facult de rsister ou de se relever dun ala (stratgies dadaptation)

    Source : Trench et al. (2007)

    La protection et le renforcement du btail comme bien de subsistance essentiel est donc un lment crucial des interventions en matire dlevage en situation durgence. Ce point est mis en exergue dans le manuel du Projet Sphre (2004), qui souligne limportance de soutenir, protger et promouvoir les stratgies relatives aux moyens de subsistance (p. 133) et notamment prserver les biens productifs et de rcuprer ceux perdus suite la catastrophe (p. 142).

    levage et approche base sur les droits

    linstar du Projet Sphre, LEGS repose sur une approche base sur les droits (voir lEncadr 1.2), qui sappuie notamment sur deux droits

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  • Interventions en matire dlevage bases sur les moyens de subsistance en situation durgence

    internationaux fondamentaux : le droit lalimentation et le droit un niveau de vie digne.1 Par consquent, les leveurs ont droit des secours durgence qui protgent et reconstituent leur cheptel en tant que bien essentiel qui contribue sensiblement leur aptitude produire des aliments et maintenir un niveau de vie capable de subvenir aux besoins de leur famille. Le droit international humanitaire met aussi en relief limportance de la protection du btail en tant que bien essentiel la survie en cas de conflit ou de guerre.2

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    Encadr 1.2 Approche base sur les droits

    En matire de dveloppement et dinterventions en situation durgence, une approche base sur les droits englobe parmi ses objectifs la ralisation des droits de lHomme. Dans ce contexte, lexpression droits de lHomme fait gnralement rfrence non seulement aux droits noncs dans la Dclaration universelle des droits de lHomme de 1948 mais aussi aux diverses conventions et dclarations convenues depuis lors, notamment celle sur les droits civils et politiques (CP) et celle sur les droits conomiques, sociaux et culturels (ESC), signes toutes deux en 1966, ainsi que dautres conventions couvrant la discrimination raciale, la discrimination lgard des femmes, contre la torture, relative aux droits de lenfant, etc.

    Pour chaque ensemble de droits, il y a des porteurs dobligations qui ont la charge de veiller ce que les droits soient protgs et prservs. En ce qui concerne certains droits (tels que le droit lalimentation), les tats-nations sont tenus de travailler progressivement la ralisation de ce droit pour tous les citoyens et nont pas concrtiser ce droit sur le champ.

    Une approche du dveloppement et des interventions durgence base sur les droits peut tre interprte de diffrentes faons mais la plupart des approches sappuient sur la multiplicit des instruments et des dclarations sur les droits de lHomme pour souligner les responsabilits et les obligations des principales parties prenantes et pour donner plus de poids aux objectifs souhaits. Une approche base sur les droits va donc valoriser la participation, lautonomisation, la responsabilisation et la non-discrimination dans la mise en uvre de programmes de dveloppement et dinterventions en situation durgence. Dans le mme temps, des droits spcifiques p. ex. le droit lalimentation peuvent tre mis en exergue.

    Objectifs de LEGS relatifs aux moyens de subsistance

    Sur la base de ces droits et en reconnaissance du rle du btail pour les moyens de subsistance, LEGS se fonde sur trois objectifs relatifs aux moyens de subsistance :

    1. fournir une assistance rapide aux communauts sinistres par le biais dinterventions bases sur llevage ;

    2. protger les principaux biens lis llevage des communauts sinistres ; 3. reconstituer les principaux biens lis llevage au sein des communauts

    sinistres.

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  • Normes et directives pour laide durgence llevage

    Dans tous les types durgence (voir plus loin), les approches bases sur les moyens de subsistance cherchent concevoir des interventions qui perturbent le moins possible le dveloppement long terme.

    Limpact des situations durgence sur les leveurs

    Les urgences humanitaires peuvent relever de trois catgories : dveloppement lent, dveloppement rapide ou de nature complexe et/ou chronique.

    Urgences dveloppement lent

    Parmi les situations durgence susceptibles de ncessiter une intervention en matire dlevage, l'urgence dveloppement lent la plus rpandue dans les milieux arides et semi-arides est la scheresse. La lenteur du dveloppement de la scheresse fait que, dans un premier temps, ltat de sant du btail se dgrade puis il vient mourir, essentiellement du fait dun manque de nourriture et deau. Limpact sur les leveurs est double. Tout dabord, on observe une diminution de la productivit du cheptel, aussi bien comme source dalimentation que comme source de revenu, car le mauvais tat des btes fait qu'elles attirent des prix infrieurs sur les marchs et de mauvaises conditions de ngoce pour leurs propritaires. Le btail peut aussi devenir plus vulnrable certaines maladies durant la scheresse, ce qui se traduit aussi par des pertes de production, une augmentation des frais ou la mort. Deuximement, tandis que la scheresse empire, le btail vient souvent mourir, ce qui entrane la perte de biens de subsistance essentiels pour lavenir mais aussi dans limmdiat (voir lEncadr 1.3).

    Une scheresse type volue en quatre phases : alerte, alarme, urgence et relvement, avant le retour une situation normale (voir le Glossaire). (Toutefois, toutes les urgences ne suivent pas ce modle linaire certaines sont de nature cyclique (par exemple, les scheresses rcurrentes qui ne laissent gure ou pas du tout de temps de relvement entre chacune), alors que dans dautres, les phases peuvent se chevaucher ou se reproduire.) Les besoins des leveurs varient selon les phases de la scheresse. Ainsi, lors de la phase dalerte et dalarme, la productivit du troupeau diminue mais les biens essentiels ne sont pas encore perdus. Toutefois, les leveurs peuvent employer des stratgies dadaptation comme les ventes en dtresse danimaux afin dacheter des denres et, parmi celles-ci peuvent figurer des stratgies qui compromettent la scurit alimentaire long terme (p. ex. la vente du cheptel reproducteur). La priorit pourrait donc tre de protger les biens dlevage tout en apportant un appui la famille pour assurer sa scurit alimentaire. Dans la phase durgence, il se peut que le troupeau soit

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  • Interventions en matire dlevage bases sur les moyens de subsistance en situation durgence

    mort, auquel cas le besoin immdiat sera peut-tre lalimentation de la famille et la protection des biens dlevage restants ventuels. Dans la phase de relvement, il faut reconstituer les biens lis llevage.

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    nce Encadr 1.3 Impact dune urgence dveloppement lent

    Durant la scheresse de 1999 2001 au Kenya, on estime que plus de 2 millions dovins et de caprins, 900 000 bovins et 14 000 chameaux sont morts. Ces chiffres reprsentent des pertes de 30 pour cent du petit btail et des bovins et de 18 pour cent de leffectif des camlids chez les populations pastorales sinistres. Ces pertes ont aussi eu une incidence sociale marque : elles ont spar les familles et endommag les rseaux sociaux qui confraient un filet de scurit aux pasteurs ; nombre dentre eux ont d se rendre dans des tablissements ou des centres de distribution de denres alimentaires. Manquant de btail pour subvenir leurs propres besoins, beaucoup de pasteurs sont devenus dpendants de laide alimentaire. Une fois la scheresse passe, certains nont pas pu retourner leur mode de vie pastoral parce quils avaient perdu trop de btes ; par consquent, leurs moyens de subsistance se trouvaient anantis.

    Source : Aklilu et Wekesa (2002)

    Urgences dveloppement rapide

    Les catastrophes dveloppement rapide comme les sismes, les inondations ou les conditions mtorologiques extrmes (tsunamis, cyclones, typhons, ouragans les pidmies, quant elles, sont abordes dans les directives du Systme de prvention des urgences de la FAO, www.fao.org/ag/againfo/programmes/en/empres/home.asp) ont en commun des caractristiques trs diffrentes de celles des urgences dveloppement lent. Si les catastrophes dveloppement lent comme rapide peuvent toutes se traduire par la mort ou par la survie du btail, le calendrier totalement diffrent fait que limpact sur le troupeau dune catastrophe soudaine est le plus souvent brusque, la diffrence de la lente dtrioration de ltat de sant du cheptel associe une scheresse. Les populations sinistres peuvent tre dplaces rapidement et il se peut quelles soient obliges dabandonner leurs animaux. Limpact sur les leveurs est donc la fois une perte immdiate de vivres et/ou de revenus et la perte de leurs biens de production futurs (voir lEncadr 1.4).

    Les phases dune urgence dveloppement rapide sont normalement diffrentes de celles dune catastrophe dveloppement lent. La catastrophe peut frapper sans crier gare et lessentiel de limpact initial se manifeste en quelques jours, voire quelques heures. Aprs les suites immdiates (voir Glossaire), on observe une phase de relvement prcoce puis une phase de relvement proprement dit, qui selon la nature de la catastrophe pourra

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    http://www.fao.org/ag/againfo/programmes/en/empres/home.asp

  • Normes et directives pour laide durgence llevage

    prendre des jours (par exemple, suite la dcrue), des mois ou des annes (par exemple, la reconstruction lissue dun sisme).

    Toutefois, dans certaines urgences dveloppement rapide, on observe galement une phase dalarme, lors de lmission dune mise en garde annonant un pril imminent. Cette priode peut tre trs brve ou, dans certains cas, permettre de planifier quelques prparatifs ou une forme dintervention.

    Encadr 1.4 Impact dune urgence dveloppement rapide

    Le tsunami survenu dans locan Indien en 2004 a eu un profond impact sur le btail des populations sinistres, y compris la perte des animaux de ferme (volaille, ovins, caprins ainsi que bovins et buffles des Indes). En Indonsie, par exemple, plus de 78 000 bovins et 61 000 buffles ont t tus, de mme que 52 000 chvres, 16 000 moutons et prs de 1,5 million de poulets. Les moyens de subsistance ont galement t touchs par la destruction des infrastructures lies l'levage, telles que les granges, les entrepts et les installations de transformation. En outre, la base de ressources naturelles dont dpendait le btail a galement t touche, y compris la destruction des rsidus de rcoltes, de la paille et des pturages.

    Source : www.fao.org/ag/tsunami/assessment/animal.html

    Urgences complexes et chroniques

    Le Bureau des Nations Unies de la coordination des affaires humanitaires dfinit une urgence complexe comme une crise humanitaire dans un pays, une rgion ou une socit o il se produit une rupture totale ou considrable de lautorit suite un conflit interne ou externe et qui ncessite une rponse internationale qui va au-del du mandat ou de la capacit dune seule agence et/ou de la poursuite du programme-pays des Nations Unies (ONU-OCHA, 1999).3 Les urgences complexes sont souvent le rsultat dune gouvernance mdiocre ou dun conflit prolong et elles peuvent se trouver compliques par des phnomnes naturels comme la scheresse ou une inondation. Cela peut avoir un impact sur les moyens de subsistance des leveurs pour diverses raisons :

    dplacement, avec risque de perte de biens dlevage et/ou d'accs aux ressources naturelles telles que les pturages et les droits leau ;

    vol violent de biens dlevage par des bandes armes ; perturbation des services tels que les services vtrinaires ; restrictions de la gestion et de la commercialisation du btail, du

    fait par exemple dun accs limit aux pturages, leau et aux marchs ;

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    http://www.fao.org/ag/tsunami/assessment/animal.html

  • Interventions en matire dlevage bases sur les moyens de subsistance en situation durgence

    rupture des communications et endommagement des infrastructures, entranant la rduction de laccs linformation et aux marchs.

    Certaines rgions connaissent aussi des urgences chroniques ou cycliques plus long terme, par exemple des scheresses rcurrentes, lorsque la phase de relvement suite une catastrophe vient fusionner avec limpact dune nouvelle urgence, ou un conflit de longue date o les moyens de subsistance sont fragiliss sur une priode de temps prolonge (voir lEncadr 1.5).

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    Encadr 1.5 Impact dune urgence complexe

    La rgion soudanaise du Darfour souffre dun conflit chronique et dune scheresse rcurrente depuis plusieurs annes. Les pasteurs et les agro-pasteurs de la rgion tirent jusqu 50 % de leur vivres/revenus de llevage. Toutefois, leffet conjugu du conflit et de la scheresse a engendr des pertes de btail considrables. Par exemple, certains villageois ont signal des pertes atteignant 70 100 % suite des pillages. La surcharge des terres par le cheptel et la perturbation des services vtrinaires (qui sont tous deux le rsultat de linscurit) sont venus accrotre le taux de mortalit du btail. La fermeture de la frontire soudano-libyenne a galement gravement perturb les changes de btail et a donc eu un impact marqu sur les moyens de subsistance. La base de ressources naturelles a t amenuise par la scheresse et le conflit a restreint l'accs aux couloirs de migration traditionnels ainsi qu de larges tendues de pturages. Le reste du btail nest vendu quen dernier recours car les prix sont trs bas.

    Source : CICR (2006) ; Hlne Berton, com. perso.

    Questions transversales

    Il y a quatre questions transversales importantes prendre en compte dans toute intervention en situation durgence : la question du genre, le VIH/sida, la scurit et la protection et lenvironnement. Cette section prsente un aperu de ces questions dans le contexte des interventions en matire dlevage en situation durgence. Les implications de ces questions pour chaque intervention technique sont abordes dans les chapitres correspondants chacune delle dans la suite de ce manuel.

    Genre et quit sociale

    Lquit sociale est une considration cl dans les interventions lors de catastrophes, notamment du fait que les catastrophes affectent des groupes de gens de diffrentes faons et quune rponse quitable fait partie de lapproche base sur les droits sur laquelle se fonde LEGS. Les interventions en situation durgence courent le risque dexacerber les ingalits sociales ou

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  • Normes et directives pour laide durgence llevage

    au contraire peuvent contribuer une plus grande quit entre des groupes sociaux distincts, tels que ceux bass sur lge (par exemple les personnes ges, les orphelins et autres enfants vulnrables, les mnages dirigs par des enfants), lethnie ou le sexe.

    Le genre est, de fait, un aspect particulirement important, puisque, dans toute catastrophe, les femmes et les hommes ont diffrentes ressources leur disposition et diffrentes stratgies dadaptation, qui ont besoin dtre comprises et reconnues par les organismes en prsence. Dans certains cas, les stratgies dadaptation des femmes peuvent augmenter leur vulnrabilit, par exemple en les exposant des abus sexuels ou des risques dexploitation. Les situations durgence alourdissent souvent le fardeau des femmes et peuvent, dans le mme temps, rduire leur accs des biens essentiels.

    En ce qui concerne les interventions en matire dlevage, les questions de proprit et de contrle du btail en tant que biens de subsistance deviennent dterminantes. Il est donc important que les rponses soient bases sur une apprciation saine du rle des femmes dans la production lie llevage, y compris leurs contributions et leurs responsabilits journalires et saisonnires ; leur accs et leur contrle sur les biens dlevage, y compris les droits dutilisation et de cession ; et les distinctions qui sont faites entre les diffrentes espces et les catgories dge (ainsi, les femmes peuvent tre charges de soccuper des jeunes btes mais pas du stock adulte). Dans certaines communauts pastorales, les normes culturelles prvoient un contrle des femmes sur les produits de llevage (lait, beurre, peaux et cuirs) dans le cadre de leur rgne sur le ravitaillement du mnage, alors que les hommes ont lapanage des droits de cession (vente, troc ou don) sur les btes elles-mmes.

    Les valuations pralables une intervention doivent donc jauger le rle de chaque sexe au sein de la communaut sinistre en ce qui concerne le btail et ventiler linformation sur limpact et la porte de la situation d'urgence. Limpact potentiel de toute intervention sur les rles de chaque sexe, sur la charge de travail des femmes et sur laccs des femmes aux ressources et le contrle quelles exercent sur ces dernires (en particulier le btail et les produits de llevage) doit aussi tre rigoureusement tudi. Il convient de noter que les rles sexospcifiques peuvent aussi voluer durant une urgence par rapport la situation normale antrieure (par exemple, il se peut que les femmes prennent plus de responsabilits dans la gestion du btail si les hommes ont migr pour chercher du travail ; linverse, il se peut que les femmes se retrouvent dans des camps de distribution daliments tandis que les hommes restent auprs du troupeau). Enfin, les normes culturelles associes au genre doivent tre prises en compte dans le choix du sexe du personnel dintervention et laccessibilit culturelle des femmes. Les mthodologies dvaluation de cette question sont indiques plus loin (pour

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  • Interventions en matire dlevage bases sur les moyens de subsistance en situation durgence

    en savoir plus sur la question du genre dans les situations durgence, voir IASC, 2006).

    De mme, ces considrations la diffrence dimpact dune catastrophe sur diffrents groupes, laccs et le contrle sur les ressources et les biens, ainsi que l'impact potentiel de toute intervention planifie sur la charge de travail et les rles doivent tre prises en compte pour dautres groupes sociaux, tels que ceux bass sur lge, lethnie ou la caste.

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    VIH/sida

    Le VIH/sida continue de prsenter une menace mondiale pour la sant humaine, malgr le recul des niveaux dinfection dans certains pays et la plus grande disponibilit dantirtroviraux (ARV). LAfrique subsaharienne, berceau dun grand nombre des leveurs du monde, reste la rgion la plus touche, alors que les femmes sont infectes de manire de plus en plus disproportionne. Cette pandmie a un impact sensible sur les leveurs et sur leur aptitude subvenir leurs besoins lmentaires. Des facteurs contraignants comme les maladies du troupeau, la scheresse, les inondations, les conflits, les infrastructures insuffisantes et le manque daccs au crdit et aux marchs sont tous exacerbs par la prsence du VIH/sida. Lun des principaux impacts touche la main-duvre au sein du mnage ; il se traduit par la chute de la production et des revenus car la main-duvre est insuffisante pour grer le btail correctement. En outre, le savoir et les comptences sont perdus puisque les parents meurent avant davoir pu transmettre linformation leurs enfants, et les services de soutien et de vulgarisation comme les services vtrinaires voient leurs capacits diminuer mesure que leur personnel est touch par la pandmie. Les personnes qui vivent avec le VIH et le sida (PVVIH) peuvent souffrir dun phnomne de rejet ou d'exclusion sociale ; par exemple, elles peuvent se voir interdire lutilisation des points deau collectifs ou chasses de leur village, ce qui a aussi un impact ngatif sur leurs moyens de subsistance. Le btail est souvent vendu pour couvrir les frais mdicaux ou les frais dobsques et le troupeau de la famille fait donc lobjet de ponctions pour faire face limpact du VIH/sida, ce qui entrane un amenuisement des biens de subsistance essentiels.

    Lorsque survient une catastrophe ou une urgence, les PVVIH sont plus vulnrables que celles qui nont pas le virus car leurs mcanismes dadaptation dj fragilises sont perturbs. Des vnements tels que la famine ou les inondations augmentent le risque de pnurie alimentaire et dexposition la maladie, ainsi que le potentiel de conflits lis la concurrence autour de ressources rares, comme les pturages ou leau. Les conflits et autres urgences se traduisent souvent par une perturbation des

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  • Normes et directives pour laide durgence llevage

    moyens de subsistance car les gens fuient vers des zones plus sres. Si l'ordre public diminue du fait dune urgence, on peut observer une augmentation de la criminalit et de la violence lgard des femmes, ce qui peut encore accrotre la propagation du VIH/sida et exacerber la vulnrabilit des femmes.

    Comme le VIH/sida touche gnralement le secteur productif de la communaut, les orphelins et les mnages dirigs par des enfants ou des personnes ges doivent se charger dassurer les moyens de subsistance, y compris le soin et la garde du btail. Les contraintes de main-duvre peuvent donc constituer un facteur important dans ladoption dinterventions en matire dlevage, telles que la distribution de btes. Dans le mme temps, les PVVIH ont aussi des besoins nutritionnels particuliers que les produits dlevage (comme le lait, les produits laitiers et les ufs) peuvent contribuer satisfaire en effet, lefficacit des ARV est troitement lie une bonne alimentation. La perte de btail dans une situation durgence peut donc avoir des effets ngatifs sur le rgime alimentaire des PVVIH ; inversement, la protection ou la reconstitution des biens dlevage peut contribuer lamlioration de leur bien-tre.

    Les personnes qui vivent avec le VIH/sida sont aussi trs vulnrables dautres maladies, notamment un groupe de maladies transmissibles de lanimal lhomme (les zoonoses ). Ces maladies comprennent diffrentes formes de tuberculose, de toxoplasmose et autres. La tuberculose est particulirement dangereuse car elle tue de nombreuses femmes en ge de procrer et cest la principale cause de dcs chez les sropositifs (un tiers des morts dues au sida dans le monde). Cette maladie menace les groupes les plus pauvres et les plus marginaliss. La tuberculose augmente la capacit de rplication du VIH et peut acclrer lvolution du sida. La prvention des zoonoses est donc importante dans la rduction de la vulnrabilit des PVVIH.

    Limpact de toute situation durgence sur les PVVIH devrait donc tre not et leurs besoins spcifiques pris en compte lors de la planification des interventions. Les interventions en matire dlevage devraient sappuyer sur les stratgies dadaptation actuellement utilises par les mnages touchs par le VIH/sida et tenir compte du degr dadaptation des familles touches.

    Scurit et protection

    Le principe de protection a trait la scurit, la dignit et lintgrit de lindividu (voir Slim et Bonwick, 2005) et il sappuie sur le droit international humanitaire et sur les droits internationaux de la personne. Dans les situations durgence, notamment celles lies des conflits, la protection des populations sinistres peut tre compromise, de sorte que les communauts

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  • Interventions en matire dlevage bases sur les moyens de subsistance en situation durgence

    et les individus peuvent tre victimes de violences sexuelles, vols, pillages, coercition, exploitation, attaques, privations, dtournement des terres et/ou destruction des services. Les agences qui rpondent aux urgences se doivent donc de veiller, tout le moins, ce que leurs interventions naugmentent pas les risques pour les rcipiendaires et, dans la mesure du possible, elles doivent sefforcer de rduire le risque et daccrotre la protection.

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    LEGS repose sur une approche base sur les droits et, conformment la Charte humanitaire du Projet Sphre, il reconnat le droit vivre dans la dignit (voir www.sphereproject.org). LEGS entend donc veiller protger les gens impliqus dans les interventions en situation durgence bases sur llevage et minimiser les risques. Il est possible dy parvenir grce une analyse rigoureuse des problmes que soulve la protection avant lintervention. Par exemple, la distribution de btes peut augmenter la vulnrabilit dun mnage aux vols et au pillage ; les activits qui exigent des femmes quelles se rendent dans des lieux isols (par exemple, en qute deau ou de fourrage pour le troupeau) peuvent les exposer un danger sur leur personne/personnel ; et ltablissement de points deau sans systmes de gestion efficaces peut laisser les individus en butte lexploitation. Face la prcarit des ressources naturelles, le dplacement du troupeau vers de nouveaux sites peut accrotre le risque de conflit entre les communauts htes et les populations de passage.

    La protection et la scurit sappliquent galement au personnel des agences charges de la mise en uvre. La scurit physique du personnel humanitaire et son aptitude accder aux zones sinistres pour y travailler peuvent aussi se trouver gravement compromises par linscurit, ce qui peut se traduire par des cots de mise en uvre levs en raison du besoin de bons systmes de communications, dun plus grand nombre de vhicules, descortes armes, etc. Des retards importants dans la mise en uvre peuvent entraner un calendrier inadapt des oprations et/ou des changements de dernire minute susceptibles daffecter la qualit et limpact de lintervention.

    Environnement

    La gestion durable de lenvironnement est un lment crucial du succs des moyens de subsistance bass sur llevage, puisque la survie du troupeau dpend des ressources environnementales, comme les pturages et leau. Lorsque la disponibilit de ces ressources et les besoins du troupeau sont quilibrs, le risque dimpacts dfavorables sur lenvironnement est minime. De fait, nombre de systmes de gestion du troupeau (par exemple, la migration saisonnire) englobent des lments conus pour minimiser les impacts ngatifs sur lenvironnement et promouvoir une production animale

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  • Normes et directives pour laide durgence llevage

    durable. Toutefois, certains systmes de production lie llevage, notamment lorsque les animaux sont concentrs sur un seul et mme site (par exemple les parcs dengraissement, les batteries de volailles) peuvent se traduire par des impacts environnementaux dfavorables, tels que la pollution des sols et de leau, si des mesures dattnuation ne sont pas mises en place. Des conditions sanitaires et environnementales mdiocres peuvent aussi contribuer la maladie et la mort du cheptel, rduire la valeur des btes et augmenter les cots de gestion par tte.

    Les conditions avant ou pendant une urgence peuvent augmenter le risque dimpact dfavorable sur lenvironnement dcoulant du btail. Ainsi, la diminution des pturages, du fourrage et de leau en raison de la scheresse peut engendrer une forte concentration des btes autour des rares points deau et entraner un surpturage localis. De mme, les camps rservs aux personnes dplaces lintrieur de leur propre pays (PDIP) peuvent se traduire par un taux de population animale exceptionnellement lev sur une superficie restreinte. Dans de telles situations, bien que la fourniture de fourrage et deau puisse prserver le troupeau, l'admission prcoce des impacts ventuels sur l'environnement peut contribuer limiter lendommagement des ressources naturelles. Le dplacement et les restrictions imposes sur la migration en raison dun conflit ou dautres facteurs brident le mouvement normal des animaux et concentrent le troupeau en un point, tant et si bien quun surpturage peut se produire et la sant des btes peut en ptir.

    Dautres considrations environnementales dans certaines situations durgence sont la gestion des djections animales, la vente des abats suite labattage et lenlvement des carcasses. Certaines catastrophes, notamment les inondations, peuvent se traduire par la mort de dizaines de milliers de btes, ce qui prsente un dfi considrable si lon veut viter les impacts ngatifs sur lenvironnement (et sur la sant humaine).

    Notes

    1. Convention internationale sur les droits conomiques, sociaux et culturels, Article 11(2), et Dclaration universelle des droits de lHomme, Article 25(1). Pour en savoir plus sur les droits de lHomme, voir www.ohchr.org/english/law/index.htm

    2. Conventions de Genve de 1949 : Protocole additionnel sur la protection des victimes des conflits arms internationaux, Protocole I (Art. 54) 1977 ; Protocole additionnel sur la protection des victimes de conflits arms non internationaux, Protocole II (Art. 14) 1977. Pour en savoir plus sur le droit international humanitaire, voir www.icrc.org/Web/Fre/sitefre0.nsf/htmlall/genevaconventions

    3. Le manuel de lONU-OCHA poursuit en prcisant que les urgences complexes sont gnralement caractrises par une violence pousse et la perte de vies humaines, des dplacements massifs de gens, des dgts considrables aux entreprises et aux conomies ; le besoin dune aide humanitaire de

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    http://www.ohchr.org/english/law/index.htmhttp://www.icrc.org/Web/Fre/sitefre0.nsf/htmlall/genevaconventions

  • Interventions en matire dlevage bases sur les moyens de subsistance en situation durgence

    grande envergure et pluridimensionnelle ; lentrave ou lempchement de laide humanitaire par des contraintes politiques et militaires ; et des risques de scurit notables pour les agents des secours humanitaires dans certaines rgions .

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    CHAPITRE 2

    valuation initiale et intervention

  • valuation initiale et intervention

    valuation prliminaire de la situation durgence

    Avant toute forme de rponse une situation durgence, il faut procder une valuation afin de dterminer si les interventions en matire dlevage bases sur les moyens de subsistance sont appropries et ralistes dans les circonstances en prsence, en fonction du type, de la phase et de la gravit de lurgence, et mme afin de voir si une intervention simpose vritablement. Comme on le constate dans le Manuel Sphre et dautres guides dvaluation, cette valuation prliminaire nest pas une fin en soi, mais cest la premire tape dans la prise de dcisions concernant le type dinterventions techniques envisager. Lvaluation prliminaire runit galement des informations contextuelles utiles qui serviront de base par la suite pour une valuation plus dtaille de diverses questions techniques prcises.

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    Le processus dvaluation LEGS se compose de trois volets, qui peuvent se drouler simultanment, savoir :

    1. le rle de llevage dans les moyens de subsistance ; 2. la nature et limpact de la situation durgence ; 3. lanalyse de la situation. Des aide-mmoire dtaills pour le bon droulement de ces valuations

    sont prsents lAnnexe 2.1, y compris des questions cruciales quil convient de se poser ainsi que des conclusions et des arguments de sortie cls. Un rsum des mthodologies quil est possible dadopter pour ces valuations est prsent lAnnexe 2.2. Pour chaque intervention technique, des valuations plus dtailles peuvent simposer et celles-ci sont abordes dans les chapitres techniques correspondants.

    Dans lidal, certaines des donnes dvaluation auront t recueillies avant le dbut de la situation durgence dans le cadre dun exercice de prparation aux urgences (voir le Chapitre 3, Normes communes, Norme commune 7 : Prparation ). Mme dans le cas des urgences dveloppement rapide, il doit tre possible de collecter des donnes tires de la prparation aux urgences dans les rgions dont on sait quelles sont sujettes aux catastrophes naturelles. Les agences qui travaillent dj dans la rgion sur des initiatives de dveloppement plus long terme, sil y en a, sont les mieux places pour dvelopper cette capacit de prparation aux catastrophes, entre elles mais aussi en collaboration avec les communauts locales.

    Des systmes dalerte prcoce (SAP) ont t mis au point dans diffrentes rgions dans le but danticiper les catastrophes (notamment les catastrophes naturelles) et de donner du temps pour sy prparer et en attnuer les effets. Ces systmes sont gnralement axs sur la scurit alimentaire et les donnes relatives la nutrition humaine, mme si certains englobent aussi des indicateurs lis aux moyens de subsistance, tels que ltat de sant du

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  • Normes et directives pour laide durgence llevage

    btail. Il existe aussi un nombre croissant de systmes de classification en cours dlaboration pour faciliter linterprtation des alertes prcoces et des donnes dvaluation de la situation durgence. LEncadr 2.1 prsente quelques-unes de ces approches.

    Les rsultats des systmes de classification et dalerte prcoce peuvent tre extrmement utiles dans le cadre de lanalyse dune urgence et fournissent des donnes sur lesquelles baser lintervention dans la situation durgence. Toutefois, le besoin dune analyse solide et dune classification prcise de la situation durgence ne devrait pas dtourner lattention du besoin dy ragir rapidement et avec efficacit. Une intervention rapide et propos est particulirement importante dans le cas des situations durgence dveloppement lent comme les scheresses, lorsque le rapport cots-avantages des interventions peut diminuer avec le temps.

    Approches de lvaluation

    Les valuations dcrites dans ce chapitre sont conues comme des lments dun processus de planification participatif faisant intervenir des parties prenantes cls, y compris les reprsentants des communauts bnficiaires voir le Chapitre 3, Normes communes, Norme commune 1 : Participation). Dans le contexte des situations durgences, en particulier les urgences dveloppement rapide, on peut considrer que le besoin de clrit et dune rponse rapide limite les chances dadoption dune approche participative. Toutefois, lapproche adopte pour les valuations est aussi importante que la mthodologie retenue, sinon plus, car elle a le potentiel de jeter les bases solides dune rponse fonde sur la collaboration et la participation. Par consquent, quelle que soit la mthodologie retenue, lapproche doit reposer sur un consensus.

    Les valuations ne sont pas conues pour se drouler dans un ordre particulier. Dans bien des cas, une partie des informations issues des trois valuations pourra tre collecte simultanment lors de discussions avec la communaut, par exemple, de la consultation dagents locaux ou partir de donnes secondaires. Par rapport aux valuations des situations durgence touchant des populations humaines, les valuations axes sur le btail peuvent tre plus qualitatives, fondes sur lavis dexperts, puisquune analyse quantitative nest pas toujours possible (par exemple, lheure actuelle, il nexiste pas dquivalent de lvaluation rapide des besoins nutritionnels humains pour le btail ni de mthodologie standard pour mesurer la mortalit du btail) et les leveurs rechignent parfois dvoiler les effectifs de leur troupeau. En outre, le rle du btail dans les moyens de subsistance est un aspect crucial de lvaluation et variera dune communaut lautre et dune rgion lautre.

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  • valuation initiale et intervention

    Encadr 2.1 Quelques systmes dalerte et de classification des situations durgence

    Indice des stratgies dadaptation : mthodologie dvaluation rapide de la scurit alimentaire des mnages conue par CARE ; base sur quatre grandes catgories de changement : changement dalimentation, augmentation de laccs aux denres court terme ; diminution du nombre de personnes nourrir ; et rationnement. Les scores pondrs donnent un indice qui traduit la situation relative actuelle et prvue en termes de scurit alimentaire.

    Rseau de systmes dalerte prcoce contre la famine (FEWS-NET) : initiative finance par lAgence des tats-Unis pour le dveloppement international (USAID) afin de fournir des informations dalerte prcoce concernant les menaces sur la scurit alimentaire, de crer des rseaux dinformation et de renforcer les capacits au niveau local pour la fourniture et le partage dinformations.

    Systme mondial dinformation et dalerte rapide (SMIAR) : service de la FAO qui fournit des rapport sur la situation alimentaire dans le monde et des alertes prcoces concernant le risque de crises alimentaires dans diffrents pays ; ce service ralise galement des missions dvaluation de lapprovisionnement en vivres avec le Programme alimentaire mondial (PAM) dans le but de transmettre des informations aux gouvernements et aux agences internationales.

    Approche de lconomie des mnages (HEA) : labore par Save the Children (UK) ; elle prend pour rfrence le cadre des moyens de subsistance durables pour dfinir des zones de moyens de subsistance puis elle analyse limpact de la situation durgence sur la perturbation des moyens de subsistance, ce qui permet de quantifier les besoins alimentaires.

    Cadre intgr de classification de la phase humanitaire et de la scurit alimentaire (IPC) : conu par lUnit danalyse de la scurit alimentaire pour la Somalie (FSAU) gre par la FAO pour rpondre au besoin de classification cohrente et comparable des situations de scurit alimentaire dans divers lieux et situations durgence ; il se sert dune table de rfrence du bien-tre humain et des indicateurs de moyens de subsistance en conjonction avec un systme dintervention stratgique et dalerte rapide ; ce cadre comprend aussi des protocoles cartographiques permettant de communiquer des informations visuellement complexes, des modles danalyse pour documenter les donnes et des tables dmographiques.

    Protocole SMART (Suivi et valuation normaliss des phases de secours et de transition) : initiative interinstitutionnelle visant fournir des donnes fiables et cohrentes sur la mortalit, ltat nutritionnel et la scurit alimentaire, afin de faciliter la prise de dcisions ; le projet a mis au point un manuel denqute et un logiciel analytique ; il a aussi labor une base de donnes sur les urgences complexes (CE-DAT).

    Comits dvaluation de la vulnrabilit (VAC) : mis sur pied par les pays de la Communaut de dveloppement dAfrique australe (SADC) afin de coordonner lvaluation de la vulnrabilit et des besoins urgents des pays membres ; associent lanalyse des donnes secondaires existantes la collecte de donnes primaires sur les moyens de subsistance. (Voir les Rfrences la fin de ce chapitre).

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  • Normes et directives pour laide durgence llevage

    Les valuations ne sont pas conues pour se drouler dans un ordre particulier. Dans bien des cas, une partie des informations issues des trois valuations pourra tre collecte simultanment lors de discussions avec la communaut, par exemple, de la consultation dagents locaux ou partir de donnes secondaires. Par rapport aux valuations des situations durgence touchant des populations humaines, les valuations axes sur le btail peuvent tre plus qualitatives, fondes sur lavis dexperts, puisquune analyse quantitative nest pas toujours possible (par exemple, lheure actuelle, il nexiste pas dquivalent de lvaluation rapide des besoins nutritionnels humains pour le btail ni de mthodologie standard pour mesurer la mortalit du btail) et les leveurs rechignent parfois dvoiler les effectifs de leur troupeau. En outre, le rle du btail dans les moyens de subsistance est un aspect crucial de lvaluation et variera dune communaut lautre et dune rgion lautre.

    Mthodologies dvaluation

    Lquipe dvaluation devrait tre constitue dans un souci de parit hommes-femmes et comprendre la fois des gnralistes et des spcialistes en levage dots dun savoir local. Si le temps disponible pour raliser lvaluation peut savrer limit, notamment dans le cas de catastrophes dveloppement rapide, cela ne devrait pas empcher la participation de reprsentants des communauts affectes. Lquipe dvaluation devrait donc comprendre des reprsentants communautaires et faire intervenir des institutions locales en tant que partenaires. La participation locale devrait aussi amliorer la qualit des donnes recueillies.

    Pour les besoins dune valuation prliminaire rapide en cas durgence, lchantillonnage raisonn (voir lAnnexe 2.2) peut savrer tre la mthode dchantillonnage la plus efficace, en tenant compte de variables cls comme le sexe, lge, lethnie et les stratgies relatives aux moyens de subsistance.

    Le manque de temps dans une situation durgence peut aussi rendre les enqutes quantitatives dtailles difficiles raliser. Par consquent, il est recommand de privilgier les mthodes qualitatives, sur la base dune enqute participative faisant lobjet dune vrification auprs des reprsentants de la communaut, des agents locaux et du personnel de lagence. Une liste des mthodes possibles est dresse lAnnexe 2.2. La ventilation des rsultats en fonction des facteurs cls tels que lge, le sexe, le statut VIH et lethnie est cruciale pour mieux comprendre limpact spcifique de la situation durgence sur les diffrents groupes vulnrables.1

    La collecte des informations ncessaires pour complter les valuations prliminaires, y compris les donnes cls ayant trait aux quatre questions transversales voques plus haut, se trouve grandement facilite si lagence

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  • valuation initiale et intervention

    est dj oprationnelle dans la zone touche, ou si elle peut travailler en partenariat avec une organisation dj prsente sur place. Dans ces circonstances, la connaissance et la comprhension des stratgies de subsistance, des systmes de production, des normes sociales et culturelles ainsi que des acteurs et des institutions cls sont dj disponibles et la prcision des valuations prliminaires rapides sen trouvera sensiblement renforce.

    Identification des interventions en matire dlevage en situation durgence

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    Lien des interventions techniques avec les objectifs de LEGS relatifs aux moyens de subsistance

    Pour atteindre les objectifs de LEGS relatifs aux moyens de subsistance, il faut utiliser diffrentes options techniques soit isolment soit en association. Les liens entre les objectifs relatifs aux moyens de subsistance et les options techniques sont illustrs dans le Tableau 2.1, de mme que quelques-unes des principales implications prendre en compte pour chaque option technique.

    Ces implications sont abordes plus en dtail dans chacun des chapitres techniques ultrieurs.

    Matrice LEGS didentification de rponse participative

    La Matrice LEGS didentification de rponse participative (Participatory Response Identification Matrix PRIM) est un outil qui utilise les conclusions des valuations prliminaires pour faciliter la discussion avec les parties prenantes locales afin didentifier les interventions qui sont les plus appropries et les plus ralistes pour protger et reconstituer les biens de subsistance (voir les tudes de cas plus loin). La Matrice PRIM est renseigner par un groupe de parties prenantes comprenant des reprsentants de la communaut partir des conclusions des valuations.

    La matrice PRIM considre les trois objectifs relatifs aux moyens de subsistance (fournir une assistance rapide, protger les biens, reconstituer les biens) par rapport la gamme dinterventions techniques (dstockage, services vtrinaires, aliments pour animaux, eau, abri et fourniture de btes) la lumire des conclusions de lvaluation. Elle souligne limportance de chacun des trois objectifs afin de soutenir les moyens de subsistance dans un contexte durgence et elle examine comment les diffrentes interventions peuvent sintgrer et simbriquer durant les diffrentes tapes de lurgence.

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  • Normes et directives pour laide durgence llevage

    Le ct droit de la matrice peut aider les agences planifier le calendrier de leurs interventions par rapport la phase atteinte par la situation durgence tout en laissant suffisamment de temps pour la prparation et lintroduction des activits ultrieures. Les phases de la situation durgence varient selon quil sagit dune catastrophe dveloppement rapide ou lent. Une dfinition sommaire de chacune de ces phases est propose dans le Glossaire, mais ceux qui adoptent la matrice PRIM devraient se mettre daccord sur leur propre dfinition en fonction du contexte dans lequel ils travaillent. Pour les urgences complexes qui comprennent une catastrophe dveloppement lent ou rapide, il est possible dutiliser la matrice PRIM pertinente (voir, par exemple, ltude de cas C plus bas). Pour les urgences chroniques et/ou complexes qui ne comportent pas une crise dveloppement lent ou rapide, seul le ct gauche de la matrice PRIM (c.--d. les objectifs relatifs aux moyens de subsistance) sera considrer.

    Encadr 2.2 Interventions bases sur des distributions dargent

    Un dbat fait actuellement couler beaucoup dencre concernant le rle des allocations montaires dans les interventions en situation durgence, en guise dalternative aux options daide alimentaire/nourriture contre travail, mais aussi pour lachat dintrants lis llevage, tels que les aliments pour animaux, leau ou la fourniture de btes. Les allocations montaires permettent aux bnficiaires de faire leurs propres choix et dadapter leur rponse leurs besoins propres. Bien que cette mthodologie nait pas encore fait ses preuves, on observe un intrt croissant dans la mise au point de cette approche (voir, par exemple, Mattinen et Ogden, 2006).

    La matrice PRIM offre donc un rcapitulatif visuel des interventions possibles et susceptibles dtre les plus efficaces pour protger les moyens de subsistance en fonction du stade de la situation durgence. Des exemples dune matrice PRIM dment renseigne figurent dans les tudes de cas ci-dessous, tandis que des tableaux matriciels vierges sont prsents lAnnexe 2.3.

    Il est important de noter quaucune des interventions dcrites dans le cadre du projet LEGS nest exclusive. Afin de protger et de renforcer les moyens de subsistance, il se peut quune rponse intgre regroupant plusieurs types dinterventions simultanes soit plus approprie, tout comme diffrentes interventions dployes lune aprs lautre au fil de la progression de lurgence. Des interventions techniques spcifiques, y compris les valuations dtailles requises ainsi que des conseils sur la slection des options lintrieur mme de chaque intervention, sont dcrites dans les chapitres suivants.

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  • valuation initiale et intervention

    Tableau 2.1 Objectifs LEGS relatifs aux moyens de subsistance et options techniques

    Objectif relatif aux moyens de subsistance

    Options techniques

    Implications et questions

    Dstockage (vente acclre du cheptel)

    Peut savrer utile au tout dbut dune urgence dveloppement lent

    Permet la protection plus long terme des biens restants lis llevage

    Fournit un soutien montaire aux leveurs Solution possible galement en cas durgence

    dveloppement rapide pour fournir des fonds aux mnages qui manquent daliments pour animaux, dabri pour le btail ou de main-duvre pour soccuper de leur troupeau

    Ncessite des infrastructures, des ngociants intresss et un environnement politique porteur

    1. Fournir une assistance rapide aux communauts sinistres grce des interventions bases sur llevage

    Dstockage (dstockage par abattage)

    Peut savrer utile lorsque lurgence est trop avance pour envisager la vente acclre des btes

    Fournit des fonds ou des aliments Exige des infrastructures et des comptences dabattage

    ainsi que des mcanismes de distribution Peut ncessiter une plus grande contribution de la part

    des agences extrieures Services vtrinaires (services vtrinaires cliniques primaires ; appui aux fonctions vtrinaires du secteur public)

    Peut avoir un impact positif sur la protection et la reconstitution des biens tous les stades dune urgence

    Peut englober des mesures de prparation aux urgences, telles que la vaccination et la prophylaxie

    Peut tre effectu paralllement dautres activits (p. ex. fourniture daliments pour animaux, deau, de btes) pour renforcer la protection des biens

    Exige un secteur de services oprationnel ou en place (gouvernement, priv et/ou communautaire) et des approvisionnements vtrinaires

    Fourniture daliments pour animaux(transfert du troupeau ; alimentation durgence)

    Important pour la protection des biens restants lis llevage et lissue de lurgence

    Exige des disponibilits en aliments pour animaux, des pturages, des moyens de transport et/ou des installations de stockage

    En cas de scheresse, peut sinscrire en complment de la fourniture deau

    Le alimentation durgence peut savrer trs coteux et lourd d'un point de vue logistique

    2. Protger les principaux biens lis llevage des communauts sinistres

    Fourniture deau (rhabilitation des points deau ; installation de points deau ; distribution deau par camion)

    Important pour la protection des biens restants lis llevage

    Exige laccessibilit des sources deau de qualit et en quantits suffisantes ou la possibilit den crer de nouvelles

    Exige des systmes locaux de gestion de leau performants

    Peut ncessiter une forte mise de fonds (notamment pour linstallation de nouveaux points deau) ou savrer coteux (distribution deau par camion)

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  • Normes et directives pour laide durgence llevage

    Objectif relatif aux moyens de subsistance

    Options techniques

    Implications et questions

    Abri et amnage-ments pour le btail (amnage-ments ; installations ; abris)

    Rpond une varit de besoins du btail : protection contre le froid ou la chaleur intenses ; scurit ; empcher lerrance ; fourniture dun environnement sain pour les btes et les humains ; commodit de gestion

    En gnral (mais pas toujours), plus adapt aux urgences dveloppement rapide dans les climats hostiles plutt qu'en cas de catastrophes dveloppement lent comme la scheresse

    Peut ncessiter des mesures de prvention (p. ex. des abris pour le btail rsistants aux sismes) ainsi que dautres conues pour protger les biens lis llevage lissue de lurgence

    Tient compte des enjeux plus vastes lis aux amnagements pour le btail (tels que les droits fonciers, les implications environnementales et laccs aux aliments et leau)

    Fourniture de btes (reconstitution du cheptel ; autre distri-bution de btes)

    Peut comprendre une aide aux leveurs pour reconstituer leur troupeau lissue dune urgence ou le remplacement dun petit nombre danimaux (p. ex. les animaux de trait ou de transport, les volailles), qui contribuent aux moyens de subsistance

    Convient dans la phase de relvement une fois les consquences immdiates absorbes et lorsque les pertes de biens peuvent tre values

    Peut savrer trs coteuse et difficile grer de manire efficace

    Ncessite un approvisionnement en btes appropries soit au niveau local soit une distance de transport viable

    Ncessite des ressources naturelles suffisantes pour subvenir aux besoins des btes ainsi distribues

    Le succs de lintervention dpend beaucoup : du ciblage appropri des bnficiaires ; de la slection des btes appropries ; de la capacit des bnficiaires soccuper des btes et les grer ; et de la disponibilit de services dappui au secteur de llevage

    Des interventions complmentaires en sant animale, y compris des formations, peuvent accrotre le taux de survie

    La reconstitution du troupeau peut exiger un soutien alimentaire ou non alimentaire court terme lintention des bnficiaires

    3. Reconstituer les principaux biens lis llevage au sein des communauts sinistres

    Services vtrinaires, eau, aliments pour animaux, abri

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