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N O 44 | OCT 2017 TON JOURNAL FAIT PAR DES ÉTUDIANTS PERCEPTIONSimmigrationfunANARCHIEanxiétévote ta ville LE PHOQUE

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1 | LE PHOQUE — octobre 2017

NO44 | OCT 2017

ton journal fait par des étudiants

perceptions•immigration•fun•anarchie•anxiété•vote ta ville

LE PHOQUE

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NI DIEU NI MAÎTREUNE BRÈVE HISTOIRE DE LA LIBERTÉ

Loin de désigner le chaos et la destruc-tion, l’anarchie est un mot très simple à analyser; le suffixe grec -archie signifie « pouvoir » et le préfixe -an signifie « absence de », d’où le terme anarchisme, qui est le courant de philosophie poli-tique libertaire qui prône l’égalité et l’absence d’autorité. Ce mouvement, amplement sali par les pouvoirs en place (et, par extension, les médias à leurs pieds), a une histoire remplie de penseurs et d’activistes influents, de la Russie à l’Amérique, en passant par l’Al-lemagne, l’Espagne, l’Italie et la France.

Ce texte n’est pas une explication de l’anarchisme. Il ne s’agit pas non plus d’un texte d’opinion, ni de propagande. Lassé d’entendre, jour après jour, de la bouche d’étudiants et de professeurs, que l’anar-chisme n’est qu’une excuse pour « foutre le bordel » et que ce n’est pas une idéologie valide, je propose une (très) courte liste de penseurs et d’activistes sérieux qui, face à l’injustice, ont contribué à créer et raffiner une philosophie égalitaire et libertaire (en son premier sens).

STIRNER L’ÉGOÏSTE (1)Il est difficile de nommer tel ou tel autre

penseur comme étant le premier anar-chiste. Daniel Guérin (1904-1988) com-mence son anthologie de l’anarchisme Ni Dieu ni Maître avec Max Stirner (1806-1856), choix que je ferai aussi. Ses pre-miers essais libertaires parurent autour de 1842-1844 et s’attaquèrent, entre autres, à la notion Hegelienne anti-individualiste de l’époque, au Puritanisme, à l’internali-sation de l’autorité et de la « bonne morale catholique » et au système d’éducation, qu’il définit comme un remplissage de crâne ayant pour but de plaire aux aînés. Malgré son cynisme sans bornes et ses al-lures d’iconoclaste, Stirner n’est pas ermite par choix. Il fait la distinction entre la so-ciété préétablie, qui est contraignante, et la libre association.

PROUDHON LE DÉPUTÉ (2)Pierre-Joseph Proudhon (1809-1865),

contemporain de Stirner, s’approchait plus de l’image qu’on se fait d’un intellec-tuel. Fils de paysans, il fut un génie auto-didacte et un des plus grands écrivains de son temps. Selon Daniel Guérin, il fut « à la fois, le père du socialisme scientifique, de l’économie politique socialiste, de la so-ciologie moderne, le père de l’anarchisme, du mutualisme, du syndicalisme révolu-tionnaire, du fédéralisme et [de ce qu’on appelle aujourd’hui] l’autogestion » (Ni Dieu ni Maître, p.39). Il fut aussi un des

ALEXISVALLIÈRES- COURNOYER

4 L’asso s’exprime

5 Pour qui tu votes?

6 Perceptions de ton cégep

9 Le maudit système

10 On ouvre les bras

12 Arriver icitte

13 Du fun en grilles

14 Un récit à lire

16 À faire...

sommaireLe phoque octobre 2017

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ÉDITORIAL

premiers à anticiper et dénoncer les dangers d’un socialisme d’État autoritaire. Sous le second Bonaparte, ses écrits lui valurent l’emprisonnement et l’exil.

BAKUNIN L’ÉXCLU (3)Mikhail Bakunin (1814-1876) était un

révolutionnaire russe d’un activisme sans bornes. Fondateur de l’anarcho-collecti-visme, il est considéré, comme plusieurs dans cette liste, comme un des penseurs anarchistes les plus inf luents. Il a écrit, comparé à ses camarades, peu d’écrits, étant plutôt occupé à militer activement. Il a contribué à la formation de la Première In-ternationale, avant d’en être exclu par Karl Marx à cause de ses idées antiétatiques.

«BREAD SANTA» KROPOTKINPyotr Kropotkin (1842-1921) rempli aus-

si le rôle d’intellectuel tel qu’on l’entend de nos jours. Avant d’être connu pour ses opinions politiques, il était un scientifique passionné par différents domaines. Sa car-rière militaire lui permit d’explorer la Si-bérie ainsi que les petites communautés qui s’y trouvaient. Son œuvre la plus popu-laire, La Conquête du Pain, ainsi que son allure de grand-père souriant, lui valurent aujourd’hui le joyeux surnom de « Père Noël du pain ». Il fut le mentor de plusieurs penseurs anarchistes, dont Emma Gold-man (1869-1940), militante des États-Unis. Cette dernière donna d’ailleurs un discours lors de ses funérailles, où assistaient des

milliers de personnes, dont certains bran-dissant des slogans antibolchéviques. Cette procession funéraire a été approuvée par Vladimir Lénine lui-même, pourtant op-posé aux idées de Kropotkin. Il faut com-prendre qu’à la même époque, Lénine et Trotsky emprisonnaient les anarchistes, les qualifiant d’ennemis de la Révolution. L’in-fluence qu’a eu Pyotr Kropotkin sur la phi-losophie anarchiste est indéniable, autant à son époque que de nos jours.

NESTOR «CHE» MAKHNO (4)Nestor Mak hno (1839-1935) peut

être vu comme un Che Guevara ukrai-nien. Fils de paysans pauvres, il était sur-nommé Bat’ko Makhno, ou «petit père Makhno», par ses concitoyens. Face à l’occupation de l’Ukraine par les forces allemandes et autrichiennes et à l’instau-ration par ces derniers d’un régime d’ex-trême-droite, où les propriétés que les paysans avant gagnées par la Révolution avaient été retournées à leurs anciens pro-priétaires bourgeois, Makhno se fit Robin des Bois et organisa les masses populaires du sud de l’Ukraine militairement et so-cialement, avec comme but l’autonomie et l’indépendance. Malheureusement, les Bolchéviques de Lénine refusèrent d’ai-der la cause paysanne et les accusèrent de traitrise et de s’être laissé conquérir par l’Armée Blanche. Makhno réussit à fuir en Roumanie en 1921, puis à Paris, où il mourut pauvre et malade en 1935.

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TOUS LES CAMARADESIl y a, bien sûr, beaucoup d’autres pen-

seurs et activistes anarchistes qui ne fi-gurent pas sur cette liste. J’ai mentionné plus tôt Emma Goldman, qui mérite elle aussi les éloges de tous ceux qui se disent égalitaires. Encore, il y a Errico Malatesta, James Guillaume, Émile Pouget, ainsi que tous ceux qui, anonymes, se sont battus (et se battent encore) pour un monde meil-leur et pour une idéologie qui, malgré ses allures destructrices, a bel et bien une his-toire fournie, et loin d’être terminée.

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AssO

La session est déjà bien entamée et si tu es nouveau ou nouvelle au Cégep, tu as fort probablement déjà remarqué le formidable local qui se trouve à droite du café, où l’on peut observer une bande de jeunes, beaux et talentueux étudiants qui, à première vue,

n’ont l’air que de squatter l’endroit. C’est effectivement trom-peur, car ces personnes travaillent sans relâche pour vous et re-présentent les exécutants de votre Asso, l’Association Générale des Étudiantes et Étudiants du Cégep Limoilou (AGEECL), pour être exact.

UNE ASSOCIATION GÉNÉRALE?C’est grâce au 20$ de cotisation par session que l’asso est capable de

fonctionner afin d’offrir toute une panoplie de services à ses membres. En effet, si vous êtes inscrit au Cégep Limoilou c’est que vous faites par-tie de votre syndicat étudiant, qui par la suite a le mandat de défendre et promouvoir vos droits. C’est nous que vous devez venir voir si jamais vous avez un problème de quelconque nature avec un prof, un autre étudiant ou toute autre question concernant vos droits en tant qu’étudiant(e). Votre asso est aussi présente pour vous supporter dans vos projets de vie étudiante, que ce soit pour des demandes de financement ou des conseils.

UNE AGGECQUOI?Le 26 septembre dernier se déroulait le tant attendu Conseil Gé-

néral, où des représentantes et représentants de tous les comités (mobilisation politique, comité femme, journal le Phoque, etc.) et programmes ont voté différents mandats qui devront être complétés par l’association pendant l’année en cours. Parmi ceux-ci se trouvent les demandes de financement. Un budget a ensuite été proposé, voté et entériné lors de l’Assemblée Générale du 27 septembre.

UNE AGEECOÙ?Vous avez justement peut-être eu la chance de voir un rassemblement

improbable de personnes assises en plein centre du grand escalier, un certain mercredi midi et de vous demander pourquoi ils agitaient les mains en l’air en guise de reconnaissance. Je vous rassure, il s’agissait tout simplement d’une réunion d’Assemblée Générale, qui se déroule habituellement une à deux fois par session, selon le besoin. C’est à ce moment que les étudiant(e)s sont invité(e)s à se positionner par rapport à différents enjeux, à prendre la parole et à élire les exécutant(e)s.

NON, PAS DES EXÉCUTEURS...L’exécutif de la session d’automne 2017 est composé de personnes

super plaisantes, la plupart en étant à leur deuxième année d’étude au Cégep et passionnément impliquées dans les différents comités. Chacune de ces personnes accomplit un travail spécifique selon les postes suivants : secrétaire aux comités et programmes, secrétaire

aux affaires internes, secrétaire aux affaires externes, secrétaire à la mobilisation, secrétaire à l’information, secrétaire à la trésorerie et un(e) coordonnateur/rice. Une équipe est donc présente au Cam-pus de Québec et une autre au Campus de Charlesbourg sous la plus qu’appréciée supervision de deux permanents, Marie-Pier Anctil et Justin Lavoie. Ils font une bonne partie de la job à l’asso et sont dis-ponibles si vous avez une plainte, pour une révision de note ou toute autre question et sauront vous orienter vers les ressources nécessaires.

ET MOI ALORS?Pour tous ceux et celles qui voudraient s’impliquer dans leur mi-

lieu étudiant, sachez que vous pouvez toujours vous inscrire dans l’un de nos nombreux comités. Vous êtes invité au local de l’exécutif (le 1026) pour plus d’informations. Le local étant ouvert à tous, il nous fera un agréable plaisir de vous y accueillir.

Honorablement, Votre fabuleux secrétaire à l’information

les Nouvelles de l’AssoMATHIAZLAZO-MACKAY

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ÉDucATIOn

Réviser le système

Alors que la rentrée des classes est com-mencée au Québec, des demandes f leu-rissent pour tenter de modifier le système d’éducation. C’est en août dernier que le président de La Commission Jeunesse du Parti Libéral du Québec (CJPLQ ), Jona-than Marleau, a affirmé en point de presse vouloir «une révision complète du sys-tème» surtout au niveau primaire et se-condaire. Alors que des modifications ont été faites sur les horaires des élèves du se-condaire (l’ajout d’un cours sur l’éduca-tion financière), le PLQ dépose un cahier de demandes concernant l’éducation lors de leur congrès annuel à l’université Bi-shop à Sherbrooke.

L’ajout du cours d’éducation financière est controversé, puisqu’il est inclus au détri-ment du cours de « monde contemporain » qui a été réduit de moitié. Jonathan Marleau a affirmé être prêt à laisser tomber ce cours puisqu’il juge qu’une autre matière doit être instaurée en urgence : l’éducation sexuelle. En effet, beaucoup pensent que cela doit être mis en place au plus vite puisque les jeunes ne sont pas conscients des risques du sexe. La

sexologue Marie Christine Pinel a même af-firmé dans un article pour ICI Radio Cana-da que la plupart des jeunes reçoivent leur éducation sexuelle via la pornographie. Cette matière n’est pas la seule qui a été placée sur liste d’attente, puisque le PLQ a également proposé d’y ajouter aussi des notions de droit, d’économie familiale et aussi de programma-tion informatique.

Le PLQ est parfaitement conscient que certaines classes et écoles sont surchargées d’élèves, il ajoute donc une proposition à son cahier qui irait à l’encontre de la loi 101 : ac-corder aux enfants francophones qui étudient à l’école primaire le droit d’étudier dans une école anglophone au secondaire. Le premier ministre, Philippe Couillard a affirmé ne rien vouloir changer de la loi 101, mais a dit lais-ser les jeunes débattre sur cette idée durant le congrès.

Aujourd’hui, les jeunes du Québec sont obligés d’être scolarisés jusqu’à l’âge de 16 ans, ce qui déplait à la commission jeunesse du PLQ. Une demande s’était déjà fait en-tendre par la commission politique du PLQ au mois de mai pour que les étudiants restent à l’école jusqu’à 18 ans au minimum. Une proposition similaire avait également été faite par la Coalition Avenir Québec (CAQ ) et n’avait pas été bien accueillie par le gouver-nement Couillard.

Si les jeunes ont eu l’occasion d’aborder principalement le mode de vie des élèves, des

demandes concernant les enseignants ont aussi été faites La commission voudrait valoriser le travail de nos professeurs en augmentant leurs sa-laires. On souhaiterait aussi réviser les exigences pour devenir professeur: celles-ci seraient donc plus élevées et il serait plus difficile d’obtenir un baccalauréat en enseignement, surtout pour les étudiants qui se spécialiseraient en langues. Cela viserait à augmenter les compétences de nos pro-fesseurs. Pour cela, les jeunes du PLQ proposent de mettre en place une formation continue mais aussi des mises à niveau en français.

ORDRE PROFESSIONEL DES ENSEIGNANTSTout comme l’Ontario, les jeunes libéraux

pensent à créer un ordre professionnel des ensei-gnants. Le débat avait déjà été lancé par la CAQ en avril 2016 mais avait été ignoré. Pourtant, le syndicat des enseignants juge cette idée inutile puisque cela ne valoriserait en aucun cas la pro-fession, mais servirait plutôt à l’encadrer. Selon celui-ci, la loi sur l’instruction publique, qui sti-pule que chaque enseignant doit « prendre des mesures appropriées qui lui permettent d’at-teindre et de conserver un haut degré de com-pétence professionnelle », suffit à encadrer la profession. Le syndicat a affirmé que le système éducatif n’avait pas besoin d’un recadrage mais plutôt de moyens, puisque l’éducation a subi beaucoup de coupes budgétaires l’année dernière dûes au plan de Philippe Couillard pour baisser les impôts.

Philipe Couillard a réagi à cette idée lors de la clôture du congrès et a affirmé que celle-ci serait prise en compte et qu’elle ne serait pas nécessai-rement mauvaise puisque nos voisins ontariens arrivent à avoir un syndicat et un ordre ensei-gnant qui cohabitent.

LUCIE CLABAUT

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GUILLAUMEGAGNON DUGAS

quel est le vrai portrait des étudiants de limoilou?

Le cégep Limoilou est un établissement d’enseignement fréquenté par 4905 étu-diants en 2017: il y a parmi ceux-ci une variété notable tout autant en termes de provenance qu’en âge. En voici un bref portrait

À notre cohorte d’étudiants réguliers, répar-tis entre les campus de Québec à raison de 3525 étudiants et de Charlesbourg, qui en compte 1380, viennent s’ajouter les 705 étudiants de la formation continue. Il s’agit là d’une popu-lation étudiante bien différente de celle qui fréquente la formation régulière, composée de travailleurs cherchant à faire reconnaître leurs apprentissages acquis sur le marché du travail

ou à se perfectionner, d’étudiants en alternance travail-études et d’immigrants voulant faire va-lider la formation qu’ils ont reçue dans leur pays d’origine. C’est pourquoi, quand vient le temps de dresser un portrait de la provenance et de l’âge de nos étudiants des deux campus, les sta-tistiques diffèrent entre la formation régulière et la formation continue ; faisons un survol at-tentif de chaque groupe. En matière d’âge, alors que nous trouvons presque 22% de 17 ans et moins à la formation régulière, tranche d’âge la plus répandue au régulier, le plus large groupe d’âge à la formation continue est cependant ce-lui des 31-35 ans, avec une moyenne d’âge glo-bale de 33 ans. Les plus vieux sont bien présents aussi au régulier: une tranche de 12% des étu-diants y sont âgés de 25 ans et plus, ce qui re-présente un peu moins d’une personne sur huit.

Des chiffres concernant la provenance des étudiants immigrants nous sont fournis par la Direction de la formation continue et dé-peignent la diversité de provenance de ceux

et celles qui aspirent à intégrer le marché du travail d’ici avec un diplôme du Québec. Des étudiants originaires de l’extérieur du Québec, 46% sont d’origine Africaine, 23% nous viennent d’Asie et 21,6% d’Amérique du Sud. Tous ceux nés hors-Québec repré-sentent 60% de la clientèle desservie par la Direction de la formation continue.

Les chiffres fournis dans cet article peuvent sembler abstraits. Mais, gardons-les en tête quand on dira “Nous” pour parler de nos collègues du cégep et pour tous les dé-bats ou les discussions touchant les étudiants de Limoilou, afin que les faits puissent par-ler d’eux-mêmes. Par exemple, dans le cas où vous vous présentez à une Assemblée Géné-rale et que la foule vous semble bien petite, il sera aisé, en sachant que la Charte de notre syndicat étudiant demande que 2% des étu-diants soient présents pour que le vote soit valide, de déterminer si l’assemblée est bel et bien représentative.

DOssIeR LImOILOu

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D’entrée de jeu, je me présente — c’est im-portant je vous l’assure. Je suis à ma première année en communications au cégep et j’arrive directement de l’école secondaire De Roche-belle. Une jeune femme de Sainte-Foy, born and raised, hé oui! J’ai déménagé peu de temps avant la rentrée afin de me rapprocher de ce campus qui me semblait si vivant et qui prônait des valeurs chères à mes yeux. (C’est le temps d’applaudir le comité environnement et le com mob pour leur bon travail!) Ça signifiait quitter la maison où j’ai grandi et accepter de voir mon chien beaucoup moins souvent. «Pourquoi te

compliques-tu autant la vie pour le cégep, qui plus est, pour aller à LIMOILOU?», m’ont de-mandé certaines personnes, parfois avec un certain dégoût, d’autres fois simplement par cu-riosité. Qu’est-ce qu’une fille de Sainte-Foy peut bien vouloir aller faire là-bas? Let me explain.

Pourquoi aller au cégep Limoilou? Eh bien pourquoi pas? Le problème à la base des in-terrogations de mon entourage et de mes amis du secondaire, c’est leur ignorance par rapport à ce cégep, causée par le concept des bassins d’alimentation; c’est à dire des zones prédélimitées qui définissent le terri-toire de chaque commission scolaire, au pri-maire et secondaire, ainsi que des différents cégeps, afin de s’assurer qu’aucun d’entre eux ne manquent de clientèle et qu’ils ne se fassent pas trop compétition. Les gens de la

polyvalente de Charlesbourg, de Jean-de-Brébeuf et de la Cité vont au cégep de Li-moilou, ceux du Collège des compagnons et de De Rochebelle, à Sainte-Foy ou Gar-neau. Tout le monde est content. Mission noble, que se sont donnée les bassins, certes. Ce qui est dommage, c’est que ces bas-sins font aussi en sorte qu’on n’entend pas — ou presque — parler des établissements qui se trouvent en dehors de notre zone, à moins de faire des recherches, tel que celles que j’ai amorcées dès mon 3e secondaire.

Il y a quelques semaines, alors que je discu-tais avec une enseignante ayant marqué mon passage au secondaire, elle me révélait avoir déjà demandé, en salle de réunion, pourquoi l’école ne parlait pas plus du cégep de Li-moilou aux finissants, alors que celui-ci offre

Pourquoi j’ai failli ne pas venir à Limoilou (ou le problème des bassins)

LAURADOYLE PÉAN

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DOssIeR LImOILOu

quel est le vrai portrait des étudiants de limoilou?

d’excellents programmes de langue et une panoplie de techniques artistiques de qualité.

« ÇA N’INTÉRESSE PAS LES ÉLÈVES »«Ça n’intéresse pas les élèves», qu’on lui a

dit. L’affaire, c’est que les élèves ne montrent pas d’intérêt envers Limoilou car ils ne connaissent pas le campus. Parce qu’on ne leur en donne pas la possibilité. Parce qu’on fait comme s’il n’existait pas.

«C’est la même chose avec Sainte-Foy et Garneau quand on va dans une école du bas-sin de Limoilou», m’a confié un collègue de l’équipe de rédaction du Phoque. C’est peut-être bien vrai, mais cela ne fait que confir-mer mon point. On n’entend pas parler des établissements situés en dehors du bassin, à moins qu’ils ne soient en dehors de Qué-bec même. Ça m’attriste, car avec l’igno-rance viennent les préjugés, la croyance que tel cégep est meilleur que tel autre pour une quelconque raison. Pourtant, au bout du compte, ils sont tous aussi géniaux dans leurs différences comme dans leurs ressem-blances. Certes, pour quelqu’un qui se dirige

vers les sciences naturelles, le choix du cé-gep a moins d’importance et il décidera pro-bablement d’aller près de chez lui, de suivre ses amis. Néanmoins, dans le cas d’une per-sonne passionnée par la philosophie, le cégep de Sainte-Foy offre une multitude d’acti-vités parascolaires et de cercles de discus-sion philosophique — cercles auxquels j’ai moi-même pris part lors des trois dernières années — tandis que pour quelqu’un qui sou-haite travailler à l’international et apprendre de nouvelles langues tout en développant sa capacité à comprendre les enjeux du monde dans lequel il vit, le double DEC Enjeux in-ternationaux et langues offert à Limoilou est un véritable cadeau.

Bref, j’ai choisi le cégep Limoilou pour les activités qui y sont offertes et pour la qua-lité de la formation en communications qui y est donnée. J’ai choisi le cégep Limoilou pour les valeurs égalitaires, écologiques et féministes qui y sont valorisées. J’ai choisi Limoilou, car c’est un quartier que j’adore, malgré tout ce qu’on peut entendre dire à propos de celui-ci. C’est un endroit vivant,

un quartier diversifié, une zone de la ville où j’aime traîner. Évidemment, ce fut un choc de quitter mes amis - qui sont pour la plupart au cégep de Sainte-Foy — mais je trouvais important de choisir un cégep qui conviendrait à mes attentes au niveau de la formation académique, plutôt que de sim-plement suivre le cours naturel des choses et de rester dans le même milieu.

N’empêche que, malgré cette adaptation nécessaire, j’adore profondément Limoilou, de même que le programme que j’y ai choi-si, et que je suis contente d’avoir bien fait mes recherches. J’aimerais cependant que les écoles secondaires soient plus enclines à ouvrir les horizons de leurs élèves afin de fa-ciliter leurs recherches. Je voudrais qu’elles cessent de seulement leur présenter les cé-geps «du bassin», mais tentent plutôt de pré-senter l’ensemble de ce qui est offert afin que, tout comme moi, les élèves finissants des co-hortes suivantes puissent eux aussi trouver le programme qui les fera vibrer jour après jour.

Je suis f ière de faire partie de cet établissement.

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DOssIeR LImOILOu

Après un an passé à Limoilou, j’ai eu le temps d’apprendre à défendre mon école quand j’entendais les étudiants de SainteFoy ou de Garneau énumérer les clichés de notre cégep. Généralement, ça fait toujours réagir mes amis quand je dis que Limoilou est une des meilleures écoles où je pouvais aller pour pour-suivre mes études.

Je ne crois pas être la seule, mais j’ai tou-jours eu une certaine fierté de dire que je ve-nais de Limoilou.

Suivaient habituellement un regard étonné et des sourcils froncés, surtout parce que je n’ai pas le profil type de l’étudiant qui va à Limoi-lou. C’est vrai que de partir de Sainte-Foy-Sil-lery pour aller jusqu’au quartier de Limoilou, non seulement ça fait une sacrée marche, mais c’est aussi la réputation des quartiers qui change. J’avais accepté de me dégager de mes amis allant à Sainte Foy, même si j’avais beaucoup de mal à accepter le fait que j’allais au cégep Limoilou à cause des préjugés qui circulaient. Souvent, on m’avait demandé pourquoi je ne m’étais pas inscrit en littérature à Sainte Foy, parce qu’à Li-moilou, ce sont souvent des étudiants qui ont été rejeté des autres écoles à cause de leur moyenne qui y vont. Mais j’étais tellement motivée à ap-prendre sur le journalisme que je me suis dit que j’allais passer par-dessus ces préjugés puisqu’au moins, j’allais faire quelque chose que j’aimais vraiment en créativité et médias.

Les gens ont une image précise de l’étu-diant de Limoilou: un élève en tremplin DEC qui ne prend pas ses études au sérieux

et qui fume du pot dans les bureaux de l’AGEECL. Bon d’accord, j’ai peut-être poussé le cliché à l’extrême, c’est vrai. Mais Limoilou est connu pour ses étudiants aty-piques. Quand je suis rentrée de mes va-cances avec un tatouage sur la cheville, la première blague qui est sortie de la bouche de mon chum c’est « ça paraît que tu étudies à Limoilou ». C’est de ce cliché-là que je veux me débarrasser. Limoilou est tellement plus qu’une gang de poteux qui ont des ca-napés dans leurs salles de comité pour faire une sieste, qui se tatouent et qui se percent la langue. On peut y croiser une petite fille timide qui ne parlera jamais dans ses classes comme un garçon avec une voix super aigue qui fera juste passer son temps à niaiser en cours, et ce qui fait la beauté de cet espace, c’est que ces deux opposés-là se sentiront parfaitement à leurs places parce qu’on est une école tellement diversifiée que la place de n’importe qui peut être à Limoilou.

ON A DÉJÀ UN PARTI PRIS, ET ALORS ?Souvent, j’entends aussi le stéréotype du «

cégep de gauchistes » et je vous avouerais que celui-là est quand même une fierté pour moi. Je veux dire, rien qu’à voir les couvertures du Phoque où on représente Marine Le Pen et Donald Trump avec des airs de Satan ou en-core les articles sur les projets d’Énergie Est, ça parait que certaines causes tiennent à cœur aux étudiants de Limoilou. Le féminisme,

l’environnement, ce sont des sujets qui re-viennent souvent ici. On est établie dans le quartier de Limoilou, c’est certain qu’il n’y a pas grand monde qui va prôner le capitalisme et le profit comme valeur. On est connu pour nos talents de rébellion, de manifestation et qu’est-ce que ça fait du bien quand on me dit que Limoilou est un cégep de gauchistes parce que je me dis qu’on est tellement dans cette école à vouloir faire bouger les choses, qu’un jour on va forcément y arriver.

DES PASSIONS, ÇA SE TRANSMETJe pense que la deuxième chose qui fait que

j’aime autant cet endroit, ce sont les profes-seurs. Que ce soit des professeurs de philo-sophie, de littérature ou de journalisme, ils ont toujours réussi à me captiver. Pour l’ins-tant, je ne me suis encore jamais endormi dans mes cours (sachant que j’ai passé mon cinquième secondaire à dormir). Ils sont ar-rivés à faire en sorte que je m’intéresse au ter-rorisme, à Platon et même aux techniques de sécurité pour réanimer quelqu’un. Mes ensei-gnants dans mon programme de communi-cation sont juste tellement passionnés par ce qu’ils enseignent qu’ils ont fait en sorte que j’ai encore plus le goût de plonger dans le vrai monde, pas pour me débarrasser du cégep, mais plutôt pour enfin aller continuer mes objectifs après le cégep.

J’y ai appris tellement sur moi-même, sur ce que je voulais devenir et sur mes valeurs.

Notre si beau Limoilhood

LUCIE CLABAUT

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vILLe De quÉbec

Un automne mouvementé s’annonce!  À nos portes se présente le scrutin muni-cipal sur tout le territoire québécois, à la différence de celui de 2013. Cette année, la campagne électorale commencera le 22 septembre, par contre, plusieurs évé-nements peuvent montrer que les acteurs placent leurs pions en vue d’une victoire au soir du 5 novembre. Québec est en ébullition, les sorties des divers chefs dé-montrant que la tension monte.

Pour faire le portrait de la situation dans la capitale, penchons-nous d’abord sur le conseil municipal actuel. Ce dernier est dominé par les représentants de l’équipe Labeaume qui détiennent 17 des 21 sièges qui équivalent au nombre de districts électoraux se situant dans l’ensemble des arrondissements de Québec. Les autres conseillers sont, pour la plupart, in-dépendants. Deux d’entre eux, Paul Shoiry et Yvon Bussières proviennent des rangs de Dé-mocratie Québec qui agit à titre d’opposition, mais à la suite de certaines tensions ils ont dé-serté, laissant fin seule Anne Guérette sous les couleurs de Démocratie Québec.

Le second point est celui qui attirera le plus l’œil des médias et de la population, le terrain. Dans ce cadre les forces de la chambre ne sont plus les mêmes. De plus, des petits nouveaux font leur apparition au sein de cette danse.

Ceux qui depuis près de quatre ans font

tourner la machine dirigée par Régis La-beaume devront défendre un mandat qui semble avoir vu la popularité du maire s’es-souffler un peu. Le maire avait été élu à 75 % des voix à la dernière élection, un sondage interne de Québec 21 avec près de 1000 per-sonnes ont participé annonçait que 58 % des répondants appuyaient toujours le premier magistrat de la ville fortifiée. La formation politique a une grande avance sur ses compé-titeurs par rapport au nombre de candidats

qui prendront officiellement part à la cam-pagne. Tous les districts sont comblés sauf, celui de Montcalm-St-Sacrement que le maire Labeaume et son entourage ont choi-si de laisser libre pour faciliter la réélection pour un dernier mandat de l’indépendant Yvon Bussières. Plusieurs membres actuels ont pour leur part décidé de ne pas tenter un nouveau mandat tout comme Julie Lemieux.

LES PARTIS AUX BLOCS DE DÉPARTLe parti qui se retrouve en seconde place

(Québec 21) est tout jeune et se présente comme l’option pour les gens qui voient le maire se perdre et s’en déçoivent. Cette for-mation qui en sera à ses premières élections est dirigée par un ancien de l’Action démo-cratique du Québec, Jean-François Gosse-lin, qui a été député dans la circonscription de Jean-Lesage de 2007 à 2008. Il se pré-sente comme un candidat qui veut redon-ner le respect perdu à la mairie, diminuer le

fardeau fiscal des contribuables et est contre les projets de transport comme le service ra-pide par bus ainsi que le tramway, mais ap-puie un troisième lien entre Québec et Lévis. Les candidats de Québec 21 sont confiants, car le sondage cité plus haut les place en deu-xième position avec 25 % des intentions de votes. La nouvelle formation d’un dizaine de candidats pour le moment peut encore plus se réjouir du fait que la sortie à la radio de leur président Fréderick Têtu (qui a mis plusieurs jurons et porté un discours injurieux avant de démissionner quelques jours plus tard) n’a pas affecté l’enthousiasme des gens envers leur programme.

Au dernier rang des intentions de vote, nous retrouvons le parti Démocratie Québec. En plus de sembler avoir du plomb dans l’aile au conseil en ayant perdu les deux tiers de son ef-fectif élu ainsi que plusieurs membres de son équipe politique, les chiffres laissent croire à une place de bon dernier le 5 novembre.

À l’aube des élections municipalesTHOMAS DESROSIERS

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10 | LE PHOQUE — octobre 2017

sOLIDARITÉ

Un comité local du Programme d’étu-diant réfugié (PÉR) a été mis sur pieds au cégep Limoilou; l’école accueillera un nouvel élève à l’automne prochain. D’ici là, plus de 20 000$ qui doivent être amas-sés. L’une des membres du comité local nous présente le projet.

La mise en place du comité est le fruit d’une initiative de Mme Christine Veilleux, profes-seure au département d’anthropologie. La pre-mière rencontre d’information a eu lieu le 30 août 2017 et les activités du comité d’accueil sont désormais commencées. D’ici à l’arrivée de l’étudiant, sélectionné dans un camps de ré-fugié, suite à plusieurs entrevues, en fonction de ses notes, de sa capacité d’intégration, de son état de santé et de sa volonté à poursuivre des études, les membres ont pour responsabili-té d’établir des liens dans la communauté afin d’avoir à portée de main une multitude de res-sources d’aide une fois son entrée au pays.

C’est au mois d’août prochain qu’arrivera au Canada un étudiant provenant d’un des camps de réfugiés où travaille l’EUMC. Cet étudiant s’intégrera par la suite à l’un des campus du cégep, avec l’aide du comité d’accueil. Ce der-nier est notamment en charge d’amasser des fonds pour financer le logement, les études, les soins psychologiques et l’alimentation du nou-veau venu, puis de l’aider à gérer son budget

et l’accompagner dans son parcours acadé-mique. L’une des membres du comité, Maïka LaRouche, a accepté de partager avec les lec-teurs du journal les raisons de son implication au sein du comité et de nous parler de son ex-périence lors d’une des formations offertes par l’EUMC à Vancouver cet été.

Q Pourquoi as-tu décidé de t’impli-quer dans le comité local du PÉR?

Par le passé, je me suis déjà impliquée auprès de familles immigrantes afin de les aider dans leur intégration, comme ce fut le cas avec une dame marocaine très gentille et pleine de bonne vo-lonté. J’allais rejoindre les familles avec mes jeunes frères et sœurs et nous leur apprenions le français. Je leur ai fait découvrir des ressources que l’on a au Québec et leur ai tenu compagnie dans les moments difficiles. Par soucis de confi-dentialité je resterai brève, mais voici une petite anecdote d’un événement où le support a été im-portant : Une famille de trois enfants était arrivée depuis presque un an, mais un des enfants étant trisomique, ils avaient des problèmes avec l’im-migration et devaient retourner dans leur pays où la situation était grave. Ma famille et moi-même avons invité la leur à souper chez nous afin de pouvoir discuter et trouver une solution. Je n’ai pas eu beaucoup de suivi quant aux démarches, mais ils ont pu rester et je les croise souvent dans l’autobus. Ils sont reconnaissants du soutien qui leur a été apporté, ça leur a donné du courage.

Q Qu’as-tu retenu de ton expé-rience à la formation de l’EUMC?

Plusieurs choses, mais la plus importante est que, dans un environnement propice et avec de la bonne volonté de tous, les barrières culturelle et linguistique s’abattent rapide-ment, ce qui permet un merveilleux échange de connaissances, d’expérience et de va-leurs. Voir les gens sourire nous fait sourire et durant la formation, c’était ainsi. Le fait de s’ouvrir aux autres sans préjugés nous rend serein. Il faut partager ce sentiment aux étu-diants que nous parrainons, car c’est ce qui leur donnera du courage dans ce milieu in-connu que sera leur pays d’accueil et leur per-mettra de se sentir Québécois au même titre que les natifs du pays.

Q Quelles sont, à ton avis, les raisons qui font en sorte qu’un

programme de la sorte existe? Pour-quoi est-il important?

Tous ne naissent pas avec les mêmes condi-tions de vie et aucun ne demande de vivre la misère ou la guerre. Le Canada est grand, nous avons de la place et le programme de l’EUMC priorise les jeunes étudiants qui

le cégep accueillera un élève réfugié

LAURADOYLE PÉAN

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LE PHOQUE — octobre 2017 | 11

sOLIDARITÉ

contribueront à la société et qui ont le dé-sir de poursuivre leurs rêves et d’aider leur famille à quitter leur situation critique. Les étudiants que nous accueillerons au fil des années à venir sont humains, tout comme nous, et chaque être humain a les capaci-tés nécessaires pour innover, grandir et in-f luencer positivement son entourage et sa communauté. Cependant, certaines situa-tions sociales, que ce soit la guerre, la mala-die ou les catastrophes naturelles, peuvent parfois venir freiner les gens dans leur en-vie d’étudier, de créer, d’être initiateur de changement. L’EUMC est un des nom-breux organismes qui contribuent à rendre la vie meilleure pour ceux qui n’ont pas tout cuit dans le bec. Actif dans 25 pays d’Asie, d’Afrique et des Amériques (ex: Haïti, Guya-na, Jordanie, Mali, etc.), il supporte les gens désirant d’avancer dans cette voie d’entraide. N’oublions pas que c’est avec des petits pas que l’on finit par faire de grandes actions.

Q Comment concilies-tu tes études, ton travail et ton

implication?

Haha ha, heu…. Mon travail de chef pâtis-sière étant très exigeant et étant impliqué ailleurs, je me prive un peu de sommeil et em-piète un peu sur mes heures d’études, mais le secret est d’utiliser les petits moments pour avancer un peu tout. Je n’ai pas de wifi chez moi alors je prends une petite heure avant et après le travail dans un café ayant le wifi et je fais les lectures et les plans de travaux scolaire dans le bus pour aller au travail ou à l’école. Le plus important, et ce qui me cause le plus de difficulté dû à ma tendance vers la procras-tination, est de se faire une liste de tâches à compléter à chaque jour, le tout entrecoupé de «récompenses» , de temps de relaxation par exemple.

Q Quel message aimerais-tu pas-ser aux autres étudiants pour

les inciter à s’impliquer?

Je crois fondamentalement que rendre service aux autres, c’est se rendre service à soi-même. Comme on dit, le sourire est contagieux, et les étudiants que nous aidons seront heureux. Pour avoir vécu des moments difficiles dans

ma vie, ceux où je m’en suis sorti le plus rapide-ment et le mieux sont ceux où j’étais impliquée à donner le sourire au gens. La satisfaction que l’on tire d’avoir pu contribuer au bonheur de quelqu’un n’a pas de prix, c’est de l’or en barre. Réparer les plaies des autres, c’est réparer les siennes par le fait même. Contrairement à ce que disent les radio-poubelles, les immigrants ne sont pas des voleurs de jobs ou des terro-ristes! Ils sont motivés et le vécu de la plupart d’entre eux les rends encore plus emphatiques. Ils se rendent compte plus que quiconque de la valeur de l’argent. Un de mes anciens collè-gues de travail venait d’un pays africain très pauvre et en plus de s’occuper de sa famille, il cumulait deux emplois. Un de nuit à l’hôtel, l’autre dans un hôpital. Pourquoi? Pour en-voyer de l’argent à sa famille. Et je vais vous dire ce que je lui ai dit à son départ : «Outre ma famille, je te considère comme la personne la plus digne de confiance que je connaisse. Si je gagnais le million, mais que je devais choisir quelqu’un pour aller ramasser le lot en comp-tant, ce serait toi! » Il a un bon cœur, est hon-nête, dévoué, respectueux et reconnaissant. Il faut leur donner une chance!

portrait de L’EUMC - le Programme d’entraide universitaire mondiale du Canada

L’EUMC est un organisme canadien à but non lucratif qui fut fondé en 1920. Guidé par des valeurs d’inclusion, de durabilité et d’inté-grité, il a pour vision «d’améliorer les possibili-tés d’éducation, d’emploi et d’autonomisation pour les jeunes, partout à travers la planète.»

Mis à part ses deux principaux projets, soit uniterra, un programme axé sur l’environne-ment et le commerce équitable, et le PÉR (pro-gramme qui a démarré en 1978), auquel nous prenons part, l’EUMC a également mis sur pieds un programme de santé et de nutrition pour les mères et les enfants au Burkina Faso, un programme pour l’éducation des filles réfugiées ainsi qu’un programme de soutien pour les étu-diants étrangers provenant de pays en dévelop-pement, pour n’en nommer que quelques-uns.

Dans une ère où la quantité de catastrophes naturelles augmente à chaque année de façon exponentielle, dû, entre autres, aux change-ments climatiques, où les guerres et les conflits armés n’en finissent plus et où des pays influents

décident de fermer leurs frontières et de resser-rer leurs politiques d’immigration, il est par-fois difficile de savoir où donner de la tête afin d’avoir de l’espoir et de réaliser qu’il est encore possible de faire une différence dans sa commu-nauté et dans le monde. Bénévolat de quartier, voyage humanitaire de quelques semaines, les occasions sont là, certes, mais qu’en est-il pour ceux qui veulent en faire encore plus?

À partir de cette année, vous pourrez vous im-pliquer au sein du comité local du PÉR, en par-tenariat avec l’EUMC. Pour plus d’informations ou pour joindre le comité, entrez en contact avec Christine Veilleux, enseignante d’anthropolo-gie. À noter que le comité est ouvert à tous les étudiants (tous campus confondus) et qu’il est également possible de donner du temps de façon ponctuelle, selon vos disponibilités. Si vous avez des meubles, des fournitures scolaires ou des accessoires de cuisine dont vous aimeriez vous défaire, sachez que le comité accepte avec en-thousiasme les dons. LAURA DOYLE PÉAN

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12 | LE PHOQUE — octobre 2017

ImmIgRATIOn

Encore une maudite française me di-rez-vous! Presque, mais pas tout à fait. Je viens de Suisse (eh oui, comme le fro-mage). Je suis arrivée au Québec il y a plus d’un mois maintenant et c’est probable-ment la meilleure expérience qui me soit arrivée; être catapultée sur un nouveau continent, dans un nouveau pays, dans une nouvelle culture. J’ai donc eu envie de partager avec vous mes premières impres-sions sur le Québec, ainsi que sur le Cégep.

Le Québec est un endroit idéal pour vivre, comme francophone, une première expé-rience à l’étranger. Les gens sont gentils, ouverts, moins réservés qu’en Suisse ou en France. Par exemple, discuter avec la per-sonne en face de vous dans l’autobus, ça peut paraître habituel pour un Québécois, mais, croyez-moi, vous ne verrez pas ça en Suisse très fréquemment!

La chose qui me plaît le plus ici, et de loin, c’est le Cégep. Vous ne vous rendez sûre-ment pas compte de la chance que vous avez d’avoir ce type d’établissement. Première-ment, tout ce qui est mis en place pour les étudiants internationaux est vraiment excep-tionnel. Une semaine complète d’activités diverses a été organisée pour nous, Français, Suisses, Guadeloupéens, etc., pour nous faire visiter le Cégep, le quartier de Limoilou, la vieille ville, nous faire découvrir la culture québécoise et même nous aider pour certains aspects administratifs. Cette semaine d’inté-gration a été l’occasion de faire de nouvelles rencontres et de se faire ses premiers amis.

PROGRAMMES DIVERSIFIÉS

Ensuite, un des grands avantages du Cé-gep, c’est la diversité des programmes. J’ap-précie énormément de pouvoir avoir les cours qui nous intéressent et dans lesquels on ap-prend des choses qui nous seront utiles dans la suite de notre parcours. En Suisse, entre 16 et 19 ans, on est encore obligés de suivre les cours de base (français, maths, bio, chimie, géogra-phie, …) et on a seulement un cours optionnel.

Je trouve plus motivant d’aller en cours quand c’est de la matière qui nous intéresse!

De plus, la chose qui me plaît beaucoup ici et qui est extrêmement différente de l’Eu-rope, c’est le rapport qu’il y a entre les ensei-gnants et les étudiants. En Suisse, il y a une espèce de hiérarchie. Personne ne tutoierait un professeur ou lui dirait « salut ». Ici ça ne pose pas de problème et je trouve que cela crée un rapport plus humain entre l’étudiant et le prof. Les étudiants sont aussi encouragés à aller voir les enseignants et à leur poser des questions, et c’est rassurant de savoir qu’ils se sentent concernés par le parcours de leurs étudiants. Et finalement, toutes les activités sportives, socioculturelles, les associations, les comités et autres sont des super occasions de rencontrer des gens, de s’engager, et je trouve très bien que ça existe.

Je souhaite à tout le monde de pouvoir vivre une expérience dans le genre, si vous avez la possibilité un jour de partir à l’étran-ger, que ce soit dans le cadre de vos études ou autre, essayez de réaliser votre projet. Ça fait peur de partir vers l’inconnu, mais ça en vaut la peine. Ça ouvre l’esprit, ça forge le carac-tère et ça fait réfléchir !

ARRIVER AU QUÉBECMARILOU MÜLLER

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suDOku

Samdoku SAMUEL DUCLOS

Facile moyen

Difficile diabolique

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TÉmOIgnAge

Ah, ces fameux troubles anxieux! Ils sont comme le TDAH : bientôt diagnostiqués à plus de la moitié de la population.

«On le sait tous, les jeunes, ils aiment telle-ment ça s’inventer des problèmes! Moi, dans mon temps, on gardait toute ça en dedans!» — Monique

Ok Monique, j’ai un fun fact pour toi : les maladies mentales (parce que oui, le trouble anxieux est une maladie mentale) ne sont pas une invention du XXIe siècle. Ça existe de-puis bien BIEN plus longtemps que ça. Et je n’arrive toujours pas à croire que l’on a seule-ment commencé à se pencher sur le sujet dans le dernier siècle. Coïncidence? Je ne crois pas!

Peut-être avez-vous déjà remarqué, mais depuis une dizaine d’années, on entend beaucoup plus parler des troubles mentaux qu’avant. Les cliniques de psychothérapie sont de plus en plus en demande, et presque tous les établissements scolaires ont main-tenant la chance d’avoir un/e psychologue à leur disposition. Parlant d’écoles, même s’il reste encore un peu de chemin à faire (parti-culièrement au primaire), on peut dire qu’on est relativement bien avancés comparés à d’autres. Au cégep, par exemple, on est vrai-ment choyés : on a un centre complet de ser-vices adaptés juste pour nous. Si je pouvais high fiver un cégep, je le ferais à l’instant.

Malheureusement, ce n’est pas partout au Québec, et encore moins dans le monde, que les établissements scolaires ont le mérite d’of-frir de tels services. Au secondaire, je ne sais pas vous, mais nous on avait UNE (1) psy-chologue. That’s it. La dite psy était présente à peu près un après-midi par semaine, parce que la pauvre madame devait se partager toutes les écoles de la commission scolaire. Morale de l’histoire : si vous songez à deve-nir psychologue, allez au privé.

Même si je chiale, c’est quand même au secondaire, plus précisément en 4ième se-condaire, que j’ai assisté à ma première « conférence » (c’est un grand mot étant donné que c’était juste une fille qui venait présenter un Powerpoint devant la classe) sur les mala-dies mentales. 4ième secondaire, c’est beau-coup trop tard, à mon avis, pour commencer à sensibiliser les jeunes à ces choses-là, mais bon. La dame nous a parlé de la bipolarité, de la schizophrénie, de la dépression, et, à ma grande surprise, de l’anxiété. Eh oui, imagi-nez-vous donc qu’à 15 ans, je savais à peine ce qu’était l’anxiété, pis je ne me serais JAMAIS imaginée que je pouvais avoir ça. Évidem-ment, ces problèmes-là, ça arrive toujours aux autres, right? Malgré tout, je suis quand même revenue chez moi anxieuse à l’idée de faire de l’anxiété. Trop cool. Quelques heures plus tard, j’avais un splendide breakdown émotion-nel. Pendant que je braillais comme un robinet de salle de bain de dépanneur que les clients oublient de fermer en sortant, mon père m’a annoncé, tel Hagrid devant Harry Potter :

«Ariane, tu fais de l’anxiété»C’était pas mal moins le fun à entendre

que «You’re a wizard, Harry», mais bon, on a pas toute dans vie, hein? C’est aussi ce soir-là que j’appris que je n’étais pas la seule chanceuse gagnante à la loterie de l’anxiété : mon papa aussi! Qui aurait cru que c’était «achetez-en 1, obtenez-en 1 gratuitement», mais version génétique? Suite à ces révéla-tions «incroyables, mais vraies!», mon père

a finalement réussi à me convaincre d’al-ler consulter une travailleuse sociale. J’avais peur d’y aller, au début, mais pas autant que j’avais peur que ça se sache.

L’anxiété, tout le monde vit ça différem-ment. De mon côté, je me suis toujours sen-tie niaiseuse quand je mets enfin des mots sur mes soucis. Je me voyais très mal dire « Ouin, je consulte une psy parce que j’ai beau-coup de devoirs pis aussi j’ai peur de prendre l’autobus de ville! » Je l’avais dit à seulement une ou deux de mes amies très proches, pis

gagner à la loterie de l’anxiétéARIANE SYLVESTRE

C’est aussi ce soir-là que j’appris que je n’étais pas la seule chanceuse

gagnante à la loterie de l’anxiété : mon papa aussi! Qui aurait cru que

c’était «achetez-en 1, obtenez-en 1 gratuitement», mais version

génétique?

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LE PHOQUE — octobre 2017 | 15

TÉmOIgnAge

gagner à la loterie de l’anxiété

c’était tout. Ça créait un certain malaise quand mes autres amies voulaient que je vienne à leur party, que mon père ne pou-vait pas me faire de lift, et que moi, j’étais an-xieuse pour des niaiseries.

«Ben, viens en autobus!»«Ouin…haha….non»«Hein? Pourquoi?»«…J’aime pas ça?»Quel malaise gênant quand même... Tout

ça parce que j’avais pas le guts de parler de mon trouble anxieux. Parce que j’osais pas

avouer que prendre l’autobus de ville, ça stressait mon petit cœur de fille qui a gran-di dans un village perdu au fond de la Côte-Nord. Parce que je trouvais ça tellement stupide d’être anxieuse à propos de ça, que je devenais anxieuse à l’idée que les autres l’ap-prennent. Mon anxiété qui me cause de l’an-xiété. Trop malade!

Finalement, il y a bien fallu que je «mette mes culottes», comme on dit en bon Qué-bécois, pis que je trouve au moins le courage d’aller chercher de l’aide. Parce que oui, il en faut du courage pour admettre qu’on a besoin d’aide. C’est difficile aussi, d’être assise devant une inconnue, et de lui livrer sa vie, comme ça. Au début, je n’y croyais pas. Je ne pensais pas que la thérapie, ça pourrait marcher avec moi. Ça m’a pris un an. Ça ne prend pas le même nombre de rencontres pour tout le monde, par contre. Vraiment, ça dépend de la personne, et aussi du thérapeute. Moi, j’avais la meilleure. Ça va sonner cliché, mais au final, cette fille-là m’a probablement sauvé la vie.

Quand j’y pense, je ne sais pas où je serais si je n’étais pas allée consulter, si je n’avais pas commencé à prendre de la médication, et surtout, si je n’avais pas eu un papa aussi mer-veilleux. J’ai la chance d’avoir un père com-préhensif, avec qui je partage mes jokes plates pis mes médicaments anti-anxiolytiques et qui sait toujours me soutenir dans mes mo-ments les plus difficiles. Shout out à toi papa, t’es awesome.

On est peut-être en 2017, mais malheu-reusement, on n’a pas encore réussi à éradi-quer les préjugés sur les maladies mentales. Celui que j’entend le plus souvent c’est «Les

médecins te prescrivent juste des médica-ments pour se faire de l’argent, mais t’en a pas vraiment besoin ». Sorry Monique, mais vu que tu n’es pas dans mon corps, je ne vais pas trop me fier à ton jugement pour savoir ce dont j’ai besoin pour être capable de mieux gérer mon anxiété. Si je trouve que les mé-dicaments me font du bien, je vais continuer d’en prendre. Pas parce que j’aime ça (pense-tu vraiment que j’aime ça payer 70$ par mois pour des médicaments non-couverts par les assurances?) mais parce que, pour l’instant, j’en ai besoin. Peut-être que dans cinq, dix, quinze ans, je vais arrêter d’en avoir besoin pour fonctionner. Mais je ne suis pas encore rendue là.

L’affaire à laquelle je n’avais jamais vrai-ment songé, avant d’y être confrontée, c’est que la maladie mentale, il n’y a pas de remède miracle contre ça. Les thérapeutes et les mé-dicaments on bien beau faire tout leur pos-sible, ni l’un ni l’autre ne peut magiquement supprimer la maladie mentale. Ils peuvent soutenir, calmer, aider à gérer le problème, mais jamais complètement le supprimer. L’anxiété, ça ne se guérit pas. Tout ce qu’il y a à faire, c’est apprendre à vivre avec. C’est ça le boute difficile.

Malgré tout, au Québec, on est chanceux d’avoir autant de ressources pour faire face à la maladie mentale. Ce qui manque, à présent, c’est de la sensibilisation. Le chan-gement passe par l’éducation. Si l’on ap-prenait aux jeunes, dès l’école primaire, à reconnaître les signes de troubles anxieux et à demander de l’aide, on pourrait dé-pister les cas plus tôt et offrir un meilleur soutien. Beaucoup d’enfants vivraient plus heureux, j’en suis sûre. La santé mentale joue un si grand rôle dans la réussite sco-laire, que je me demande pourquoi il n’y a que les cégeps qui offrent un soutien qu’on peut qualifier d’approprié à leurs élèves. Et puis, plus on en parle, plus on se rapproche de l’ultime but : éradiquer les préjugés à grand coup de sensibilisation !

Morale de l’histoire : Un jour, je vais t’éra-diquer, Monique. Un jour…

je trouvais ça tellement stupide d’être anxieuse à propos de ça, que je devenais anxieuse à l’idée que les

autres l’apprennent. Mon anxiété qui me cause de l’anxiété. Trop malade!

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COMITÉ ÉQUIPE TECHNIQUE

Passionnés de l’arrière-scène et désirant travail-ler sur des bandes sonores, des plans d’éclairage

et au fonctionnement de systèmes de sonorisation lors d’activités dans leur Cégep?

Le comité Équipe technique est pour toi!L’Équipe technique se compose d’étudiantes et d’étudiants prêts à s’impliquer. Le Comi-

té travaille à la réalisation technique des acti-vités organisées par le Service de l’animation

socioculturelle. Le Comité représente un soutien essentiel à l’or-

ganisation des activités : Shows midi, troupes de danse et de théâtre, journées thématiques, etc.

VIENS-NOUS VOIR AU LOCAL 1471!

CONCOURS ÉGRÉGORE

Pour les étudiants désirant composer un texte de théâtre.

Composer un extrait de pièce de théâtre d’une durée minimale de 45 minutes et ne devant pas excéder 75

minutes.

Date limite d’inscription et remise des textes : 17 novembre

Par courriel à : [email protected]

COMITÉ INQUISITION (JEUX DE RÔLES) Le groupe de loisirs l’Inquisition vous invite cordialement à leurs activités de

la session d’automne 2017 :

Les soirées ludiques (dates à venir) ;Des soirées de jeux de société dans le confort du Cégep,bouffe et bière disponible sur place

Les soirées gaming (dates à venir) ;Des tournois et matchs amicaux ouverts à tous au café étudiant,bouffe et bière disponibles sur place

Les évènements de Katag (dates à venir) ;Si le combat à l’épée de mousse vous intéresse, passez-vous informer au local

de l’Inquisition pour participer à ces ateliers et soirées de combat de type KatagTous sont les bienvenus au sein de l’Inquisition, venez jaser ou simplement

vous informer sur ce que le comité vous propose!

BABILLARD MATHIAZ LAZO-MACKAY

Journalistes • Guillaume Gagnon-Dugas • Mathiaz Lazo-Mackay • Lucie Clabaut • LauraDoyle Péan • Marilou Müller • Ariane Sylvestre • Thomas Desrosiers • Dessinatrice • Alex Arcand • Jeux • Samuel Duclos • Graphistes • Josianne Desloges • Alexis Vallières-Cournoyer • Raphaël Simard • DG • Guillaume Gagnon-Dugas et Émie Côté-Lirette • Rédacteur en Chef • Alexis Vallières-Cournoyer •

Coordinatrice • Josianne Desloges

Cégep Limoilou Québec /Local 1029 / (418) 647-6600 poste 6685 Suivez-nous! www.journallephoque.wordpress.com Sur Facebook et Twitter Écrivez-nous! [email protected] / Les opinions contenues dans chacun des textes ne

reflètent que celles de son auteur, et non celles du journal étudiant Le Phoque et de l’AGEECL

CONFÉRENCE— LES BRUTES

Lili Boisvert et Judith Lussier 15 novembre à 19h au café étudiant (Gratuit!)