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Nîmes - Uzège - Camargue - Cévennes Vendredi 14 octobre 2016 n o 25906 1,10 Le Grau-du-Roi Le CestMed, l’hôpital des tortues marines Nîmes P. 3 Primaire de la droite : à fleurets mouchetés Le débat des sept prétendants a oscillé entre piques et projets. France Supplément Marathon des Côtes du Rhône Avec votre journal Alerte rouge en région Le département de l’Hérault est en rouge, l’Aude, l’Aveyron et le Gard restent en orange. Région Littérature Bob Dylan, un Prix Nobel très “folk” Culture Les forts coups de vent ont fait s’échouer plusieurs voiliers sur les berges du port de plaisance de Balaruc-les-Bains sur l’étang de Thau, dans l’Hérault, jeudi. Photo VINCENT DAMOURETTE

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Page 1: Nîmes - Uzège - Camargue - Cévennes n Primaire de la ... · 9& , &F8 > 2 Nîmes - Uzège - Camargue - Cévennes Vendredi 14 octobre 2016 no25906 1,10 € äÓÇ{ £ä£{ £]£ä

Nîmes - Uzège - Camargue - Cévennes ❘ Vendredi 14 octobre 2016 ❘ no25906 ❘ 1,10 €

Le Grau-du-Roi Le CestMed,l’hôpital des tortues marines■ Nîmes ❘ P. 3

Primaire de la droite :à fleurets mouchetés

Le débat des sept prétendants a oscillé entre piques et projets. ■ France

Supplément

Marathondes Côtesdu Rhône

■ Avec votrejournal

Alerte rouge en région

Le département de l’Hérault est en rouge, l’Aude, l’Aveyron et le Gard restent en orange. ■ Région

LittératureBob Dylan,un Prix Nobeltrès “folk”■ Culture

■ Les forts coups de vent ont fait s’échouer plusieurs voiliers sur les berges du port de plaisance de Balaruc-les-Bains sur l’étang de Thau, dans l’Hérault, jeudi. Photo VINCENT DAMOURETTE

Page 2: Nîmes - Uzège - Camargue - Cévennes n Primaire de la ... · 9& , &F8 > 2 Nîmes - Uzège - Camargue - Cévennes Vendredi 14 octobre 2016 no25906 1,10 € äÓÇ{ £ä£{ £]£ä

A bord du vieux sardinierLa Valentine, le capitaine,son équipage et ses passa-gers quittent les eaux de

Port-Camargue pour mettre le capau sud.Accompagné d’une petite flotte, lebateau coupe son moteur après unedemi-heure de navigation. Là, àprès de 3 milles des côtes, il se trou-ve au bon endroit pour réaliser sanouvelle mission. Une première !En effet, l’équipage de Siloé, asso-ciation d’insertion sociale et profes-sionnelle et d’éducation populairequi a notamment retapé La Valenti-ne, les enfants du Centre de loisirset du club Connaître et protéger lanature du Grau-du-Roi et le direc-teur et les bénévoles du Centred’études et de sauvegarde des tor-tues de Méditerranée (CestMed) nesont pas seuls à avoir embarqué.Ils ont hissé à bord deux tortuesCaouanne, une des espèces les plusmenacées au monde, soignées auCestMed depuis plusieurs semai-nes. Relâchées en mer Méditerra-née, elles vont retrouver la liberté,dans un silence de cathédrale.

«Elles devraientregagner des zonesd’hivernage »Jean-Baptiste SénégasHélios, mâle de 65 kg âgé d’aumoins une quarantaine d’années, re-mis à l’eau pour la troisième fois, etune tortue juvénile de 8 kg ont per-mis de vivre un moment chargéd’émotion. Que vont-ils devenir ?« Les tortues marines de Méditerra-née sont des animaux solitaires. El-les devraient regagner des zonesd’hivernage où les eaux sont pluschaudes, la Tunisie, les Baléaresou encore la Sardaigne. Puis,avant la sortie de l’hiver, Hélios de-vrait se diriger vers les zones de re-production, la Turquie, la Libye...

Il faut savoir que les tortues parcou-rent 30 kilomètres par jour, soit10 000 par an. Elles traversent lamer », raconte Jean-Baptiste Séné-gas, directeur du CestMed, hébergéau cœur du Seaquarium duGrau-du-Roi.Crée en 2003, ce lieu, seul centre of-ficiel de tout le littoral méditerra-néen, ne manque pas de projets àl’horizon 2017. Il va travailler sur lesdéchets marins dans le cadre de ladirective-cadre européenne Straté-gie pour le milieu marin.« Nous allons travailler en partena-riat avec le CNRS de Montpellier.Delphine, directrice scientifiquedu CestMed, va réaliser une thèsesur le sujet des déchets marins.Pour ce faire, elle va s’appuyer surla tortue marine qui est une espècebio indicatrice. En 2015, nous

avons pu mesurer qu’une tortueque nous accueillons au centreavait avalé 12 grammes de plasti-que en moyenne. Grâce à des étu-des plus poussées nous saurons, se-lon si ce poids augmente ou dimi-nue, si l’état de la Méditerranées’améliore ou pas », confieJean-Baptiste Sénégas.

Une expérience menéeavec des chiens renifleursAu Grau-du-Roi, le CestMed veutégalement mener à bien le projetdes chiens renifleurs : « L’Universi-té de Washington et la sociétéConservation canine ont mené uneexpérience en mer avec des chiensqui permettent de détecter la pré-sence de cachalots, d’orques ou en-core de baleines. Nous la mèneronssur nos plages pour découvrir

d’éventuels nids où les tortuesauraient pu pondre. Je suis persua-dé que c’est le cas mais nousn’avons pas les moyens financierset humains de le vérifier », com-mente Jean-Baptiste Sénégas qui,comme ses collègues, sera formépar une équipe venue desÉtats-Unis.Loin de ces études scientifiques, Hé-lios, victime de l’hélice d’un bateau,et, la tortue juvénile, récupéréeauprès des pêcheurs des Sain-tes-Maries-de-la-Mer, ont retrouvétoutes leurs sensations dans leseaux de Méditerranée.

JEAN NOTÉ[email protected]

◗ Contact. Centre d’étude et de sauvegar-de des tortues marines de MéditerranéeLe Grau-du-Roi, Tél : 06 24 47 51 55,[email protected]

■ Hélios, un mâle de 65 kg, et une tortue juvénile ont été relâchés au large de Port-Camargue. Photo J.N.

Deux tortues Caouannereplongent dans leurs eauxÉvénement ❘ Soignées pendant plusieurs semaines au CestMed, centre hébergé au Seaquarium duGrau-du-Roi, elles ont retrouvé leur liberté mercredi, sous le regard admiratif de jeunes enfants.

Un nouveaucentre en 2017La Ville a signé un bailemphytéotique avec le Centred’étude et de sauvegarde destortues marines de Méditerranéepour la mise à disposition desanciens locaux de l’administrationde l’ancien hôpital duGrau-du-Roi, située au Boucanet.« Nous allons les réhabiliter encentre de soins pour accueillir lestortues marines. Nous avonségalement prévu des espacespour accueillir les scientifiques »,affirme Jean-Baptiste Sénégas,directeur du CestMed.Ce chantier, d’un coût estimé de1,2 million d’euros, devraitdémarrer en 2017, pour unedurée d’un an : «Nous avonsquasiment bouclé le budget.Nous proposerons également unmusée, une boutique et un petitrestaurant dont les bénéficesnous serviront à rembourser lesemprunts et à financer les projetsscientifiques. »De son côté, le maire RobertCrauste voit dans ce projet «unpôle d’attractivité autour de latortue de Méditerranée ».

À BORD

● MARC SENEPART Bénévole au CestMed etanimateur du club Connaître et protéger la nature, quidépend de l’association Siloé, Marc Senepart participait aulâcher des tortues en compagnie des enfants : « Cettejournée permet aux enfants de savoir que l’on peutsoigner les tortues, les sauvegarder. Ils auront une belleimage. Je vois également dans cette sortie une rencontreintergénérationnelle entre les enfants, les adolescents et lesadultes.» Tout au long de l’année, Marc Senepart proposeaux gamins des sorties en mer, dans les lagunes etl’arrière-pays camarguais pour les sensibiliser à la natureet à l’environnement.

● ALAÏS ET MARION Alaïs et Marion ont choisi des’inscrire au club Connaître et protéger la nature. Elles ontvécu avec passion ce lâcher de tortues marines en mer :« Nous avons appris que les tortues étaient une espèceprotégée. Nous savons également qu’il y a beaucoup dedéchets en mer. Les tortues les mangent. Nous sommes unpeu tristes qu’elles soient relâchées car on ne les verra plusmais contentes qu’elles aient pu repartir. Nous voudrionsque les gens et les entreprises arrêtent de rejeter leursdéchets en mer. Nous, nous ne le ferons plus.»

● LOLA Bénévole au CestMed depuis la rentrée du moisde septembre, Lola, étudiante à l’UFR Staps de Montpellieren master tourisme sportif, a embarqué sur La Valentine :« Le fait qu’elles retrouvent la mer constitue une finalité,un aboutissement. J’ai été sensibilisée depuis monenfance à la nature et à l’environnement. C’est normalque j’ai choisi de m’investir dans le bénévolat. »

LE CHIFFRE

56Comme le nombre de tortuesramenées au Cestmed en 2016 parle Réseau tortues marines et lesprofessionnels de la pêche : « Nousen avons reçu plus que le centrede soins Kelonia sur l’île de laRéunion », affirme son directeur.Le CestMed compte à ce jouronze pensionnaires dont huit serontrelâchés avant fin octobre.

MidiLibre midilibre.frVENDREDI 14 OCTOBRE 2016 3

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