NFJ4 Jeudi 19 novembre : Le Nouvelliste : 7 : page 07 · et jusqu’à demain soir, un collo- ......

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CHRISTINE SAVIOZ Quelles différences entre la vie d’un enfant de 1815 et d’un en- fant d’aujourd’hui? Quel est le chemin parcouru? Autant de questions qu’aborde, depuis hier et jusqu’à demain soir, un collo- que international sur «L’enfant en Valais, de 1815 à 2015» à l’Institut Kurt Bösch (IUKB). Cet événement, qui accueille plus de 200 personnes, est l’un des projets-étoile du bicente- naire. Valais, dernier de classe jusqu’en 1962 Pour le premier jour du collo- que hier, les participants ont dé- couvert l’évolution de la scolarité dans le canton. Si l’école valai- sanne est aujourd’hui reconnue pour sa qualité de formation, elle n’a pas toujours figuré dans les premiers de classe. Les petits Valaisans ont ainsi dû attendre 1962 pour pouvoir suivre l’école obligatoire pendant neuf mois. «Tous les autres cantons suisses avaient adopté ce régime dans les années cinquante. Le Valais était le seul avec les Grisons à avoir encore un système de six mois par an d’école obligatoire», explique l’historienne Julie Rausis. Trente ans pour changer Passer de six à neuf mois met près de trente ans pour se con- crétiser. En 1932, le député radi- cal Camille Crittin tente de faire bouger les choses en demandant une nouvelle loi scolaire, celle de 1907 étant devenue obsolète. Il préconise de prolonger l’école de deux mois par an (huit au lieu de six). «Ayons le courage d’aban- donner le système de l’écolier-ber- ger», encourage-t-il ses collègues parlementaires. Car, dans les an- nées trente, l’enfant est bel et bien considéré d’abord comme une force de travail. «Il était un élément essentiel dans l’économie familiale. Les garçons devaient tra- vailler aux champs et les filles aider aux activités domestiques avant d’aller à l’école», raconte Julie Rausis. La transhumance, une cure de santé Pour la population d’alors, c’est l’école qui devait s’adapter au rythme de vie et non le con- traire. La transhumance était même considérée comme une cure de santé par les conserva- teurs, raconte l’historienne. «Les conservateurs ne voulaient pas brusquer la population avec l’adoption très stricte de neuf mois d’école, mais ils n’étaient pas tota- lement contre l’idée.» Certaines communes font preuve d’ouverture et prolon- gent la durée de l’école obliga- toire avant l’adoption de la loi de 1962. «Ce sont plutôt les villes qui font cela; les villages ne veulent pas en entendre parler», précise Julie Rausis. Les différences se voient aussi dans les régions linguisti- ques. Les Haut-Valaisans sont moins ouverts à la scolarité à neuf mois annuels que les Valaisans francophones qui, cer- tes, font leur chemin lentement mais sûrement. Pour preuve, en 1954, 74% des communes de la partie germanophone du canton pratiquaient toujours le système des six mois tandis que le taux du Valais atteignait 40% grâce aux nombreuses communes franco- phones ayant prolongé la durée de l’année scolaire. Le déclic vient en 1958 Les mentalités évoluent dans les années cinquante, période où le Valais connaît un essor écono- mique. Le tournant se fait préci- sément en 1958 lorsque le Département de l’instruction publique «donne le droit de cité aux parents», explique Julie Rausis. «Tout le monde peut alors demander au DIP des prolonga- tions de scolarité.» Auparavant, l’enfant avait des devoirs envers les parents et depuis lors, ce sont les parents qui ont des devoirs envers leurs enfants dont le pre- mier est de leur permettre de re- cevoir l’instruction. Le terrain est désormais prêt pour que le Valais accepte une nouvelle loi édictant le principe de neuf mois de scolarité obliga- toire par an en 1962. «Certaines communes n’ont appliqué ce sys- tème qu’en 1967 car elles avaient cinq ans pour le faire. Reste que ce- la a marqué le début de l’école mo- derne et de l’accès aux études pour tous», conclut Julie Rausis. Demain, découvrez un autre aspect du colloque sur le thème des orphelins du Valais. LIRE ÉDITO EN PAGE 2 PUBLICITÉ ÉVOLUTION Un colloque à Bramois étudie l’enfant de 1815 à 2015 en Valais. Tout a changé en 200 ans, à commencer par l’école obligatoire. Le Valais, dernier canton à instaurer une scolarité de 9 mois Des dizaines d’élèves dans la cour de Sainte-Jeanne Antide à Martigny en 1950. OSCAR DARBELLAY/MÉDIATHÈQUE VALAIS MARTIGNY Le gouvernement valaisan a bien raison d’«encourager vivement l’enseignement de l’hymne suisse dans les écoles du canton». Mieux encore, il devrait être obligatoire. C’est du moins ce que pense la grande majorité des lecteurs du «Nouvelliste» qui ont participé à notre sondage. A la question: L’hymne national suisse doit-il être enseigné dans les écoles valaisannes? 82% ont répondu oui, 16% non et 2% sont sans opinion. FM SONDAGE EN BREF Oui à l’enseignement de l’hymne national dans les écoles Les députés en partance pour Berne ne sont pas les seuls à démissionner. Suite aux élections fédérales, Gauthier Glassey, président des JSVR a lui aussi décidé de rendre son tablier. «Mes prises de positions lors du second tour, notamment mon soutien à la candidature de Pierre-Alain Grichting, n’ont pas très bien été comprises. Après deux années passées à la présidence, j’ai donc décidé de passer la main. D’autant plus que j’ai un nouveau défi professionnel à relever sans compter mon service militaire.» Gauthier Glassey avoue également «que la relève est assurée. Il y a beaucoup de jeunes très motivés qui attendent au portillon.» Au comité depuis plusieurs années, Laetitia Besse, actuel membre et ancienne présidente des JSVR, et Patrick Evéquoz, responsable de la communication, ont également transmis leur démission. L’assemblée générale procédera aux différentes élections lors de sa séance du 16 janvier 2016; les candidatures peuvent être annoncées au secrétariat des JSVR jusqu’au 31 décembre 2015 FM/C JEUNES PS Trois départs au comité des Jeunes socialistes du Valais romand Huitante-huit diplômés Master HES-SO ont reçu leur titre lors d’une cérémonie qui s’est déroulée vendredi à IRL PLUS à Renens. Parmi eux, douze Valaisans. Lionel Emery de Veyras, Catia Sofia Leal De Aguiar de Sion et Vanessa Welti de Monthey dans la branche Business administration, orientation management et ingénierie des services. Annaële Hervé de Grône, Nicolas Islam des Agettes et Adrienne Mauris de Brignon en Business administration, orientation entrepreneurship. Serge Delafontaine de Muraz Collombey, Christian Gapany de Miège, Jean-Jérôme Sarrasin de Sierre et Kim Vocat d’Aven en Business administration, orientation management des systèmes d’information. Delphine Bonvin de Flanthey, Sonia Gianoli de Savièse et Angélique Wütrich d’Erde en Travail social. FM/C DIPLÔMES Douze Valaisans parmi les huitante-huit nouveaux diplômés de Master HES-SO Le Mouvement Scout de Suisse a réuni ses troupes le week-end passé à Champéry. 140 délégués des 22 associations scoutes cantonales se sont retrouvés dans la station valaisanne. Ils ont appelé les scouts de tous les cantons à s’impliquer afin d’améliorer en Suisse la situation des personnes touchées par la guerre. «Beaucoup d’organisations scoutes cantonales et locales sont déjà actives, en offrant par exemple aux enfants et aux jeunes de participer au programme scout le samedi ou en proposant des locaux scouts comme hébergement temporaire pour des réfugiés» dit Thomas Gehrig, coprésident du Mouvement Scout de Suisse. L’association nationale soutiendra la coordination des projets actuels et futurs aux niveaux cantonal et local. FM/C SCOUTS Appel pour soutenir les jeunes réfugiés « Les enfants étaient un élément essentiel dans l’économie familiale.» JULIE RAUSIS HISTORIENNE L’ÉCOLE VALAI- SANNE EN DATES 1848 Apparition de l’école obligatoire dans le canton; elle ne dure que six mois par an. 1907 Adoption de la première loi scolaire. 1946 Nouvelle loi scolaire, mais elle garde toujours les six mois d’école obligatoire. 1962 Nouvelle loi scolaire qui prône neuf mois d’école par an, soit un minimum de 37 semaines. BEX Un avion sur le toit: deux blessés légers PAGE 14 SION A la course pour terminer les chantiers avant la neige PAGE 12 ANNIVIERS Projet du futur centre médical: le jury a tranché PAGE VS 7 MARTIGNY Un CO flambant neuf PAGE 10

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CHRISTINE SAVIOZ

Quelles différences entre la vie d’un enfant de 1815 et d’un en-fant d’aujourd’hui? Quel est le chemin parcouru? Autant de questions qu’aborde, depuis hier et jusqu’à demain soir, un collo-que international sur «L’enfant en Valais, de 1815 à 2015» à l’Institut Kurt Bösch (IUKB). Cet événement, qui accueille plus de 200 personnes, est l’un des projets-étoile du bicente-naire.

Valais, dernier de classe jusqu’en 1962 Pour le premier jour du collo-

que hier, les participants ont dé-couvert l’évolution de la scolarité dans le canton. Si l’école valai-sanne est aujourd’hui reconnue pour sa qualité de formation, elle n’a pas toujours figuré dans les premiers de classe. Les petits Valaisans ont ainsi dû attendre 1962 pour pouvoir suivre l’école obligatoire pendant neuf mois. «Tous les autres cantons suisses avaient adopté ce régime dans les années cinquante. Le Valais était le seul avec les Grisons à avoir encore un système de six mois par an d’école obligatoire», explique l’historienne Julie Rausis.

Trente ans pour changer Passer de six à neuf mois met

près de trente ans pour se con-crétiser. En 1932, le député radi-cal Camille Crittin tente de faire bouger les choses en demandant une nouvelle loi scolaire, celle de 1907 étant devenue obsolète. Il préconise de prolonger l’école de deux mois par an (huit au lieu de six). «Ayons le courage d’aban-donner le système de l’écolier-ber-

ger», encourage-t-il ses collègues parlementaires. Car, dans les an-nées trente, l’enfant est bel et bien considéré d’abord comme une force de travail. «Il était un élément essentiel dans l’économie familiale. Les garçons devaient tra-vailler aux champs et les filles aider aux activités domestiques avant d’aller à l’école», raconte Julie Rausis.

La transhumance, une cure de santé Pour la population d’alors, c’est

l’école qui devait s’adapter au rythme de vie et non le con-traire. La transhumance était même considérée comme une cure de santé par les conserva-teurs, raconte l’historienne. «Les conservateurs ne voulaient pas brusquer la population avec l’adoption très stricte de neuf mois d’école, mais ils n’étaient pas tota-lement contre l’idée.»

Certaines communes font preuve d’ouverture et prolon-gent la durée de l’école obliga-toire avant l’adoption de la loi de 1962. «Ce sont plutôt les villes qui font cela; les villages ne veulent pas en entendre parler», précise Julie Rausis. Les différences se voient aussi dans les régions linguisti-ques. Les Haut-Valaisans sont

moins ouverts à la scolarité à neuf mois annuels que les Valaisans francophones qui, cer-tes, font leur chemin lentement mais sûrement. Pour preuve, en 1954, 74% des communes de la partie germanophone du canton pratiquaient toujours le système des six mois tandis que le taux du Valais atteignait 40% grâce aux nombreuses communes franco-phones ayant prolongé la durée de l’année scolaire.

Le déclic vient en 1958 Les mentalités évoluent dans

les années cinquante, période où le Valais connaît un essor écono-mique. Le tournant se fait préci-sément en 1958 lorsque le Département de l’instruction publique «donne le droit de cité aux parents», explique Julie Rausis. «Tout le monde peut alors demander au DIP des prolonga-tions de scolarité.» Auparavant, l’enfant avait des devoirs envers les parents et depuis lors, ce sont les parents qui ont des devoirs envers leurs enfants dont le pre-mier est de leur permettre de re-cevoir l’instruction.

Le terrain est désormais prêt pour que le Valais accepte une nouvelle loi édictant le principe de neuf mois de scolarité obliga-

toire par an en 1962. «Certaines communes n’ont appliqué ce sys-tème qu’en 1967 car elles avaient cinq ans pour le faire. Reste que ce-la a marqué le début de l’école mo-derne et de l’accès aux études pour tous», conclut Julie Rausis. �

Demain, découvrez un autre aspect du colloque sur le thème des orphelins du Valais.

LIRE ÉDITO EN PAGE 2

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ÉVOLUTION Un colloque à Bramois étudie l’enfant de 1815 à 2015 en Valais. Tout a changé en 200 ans, à commencer par l’école obligatoire.

Le Valais, dernier canton à instaurer une scolarité de 9 mois

Des dizaines d’élèves dans la cour de Sainte-Jeanne Antide à Martigny en 1950. OSCAR DARBELLAY/MÉDIATHÈQUE VALAIS MARTIGNY

Le gouvernement valaisan a bien raison d’«encourager vivement l’enseignement de l’hymne suisse dans les écoles du canton». Mieux encore, il devrait être obligatoire. C’est du moins ce que pense la grande majorité des lecteurs

du «Nouvelliste» qui ont participé à notre sondage. A la question: L’hymne national suisse doit-il être enseigné dans les écoles valaisannes? 82% ont répondu oui, 16% non et 2% sont sans opinion. � FM

SOND

AGE

EN BREF

Oui à l’enseignement de l’hymne national dans les écoles

Les députés en partance pour Berne ne sont pas les seuls à démissionner. Suite aux élections fédérales, Gauthier Glassey, président des JSVR a lui aussi décidé de rendre son tablier. «Mes prises de positions lors du second tour, notamment mon soutien à la candidature de Pierre-Alain Grichting, n’ont pas très bien été comprises. Après deux années passées à la présidence, j’ai donc décidé de passer la main. D’autant plus que j’ai un nouveau défi professionnel à relever sans compter mon service militaire.»

Gauthier Glassey avoue également «que la relève est assurée. Il y a beaucoup de jeunes très motivés qui attendent au portillon.» Au comité depuis plusieurs années, Laetitia Besse, actuel membre et ancienne présidente des JSVR, et Patrick Evéquoz, responsable de la communication, ont également transmis leur démission. L’assemblée générale procédera aux différentes élections lors de sa séance du 16 janvier 2016; les candidatures peuvent être annoncées au secrétariat des JSVR jusqu’au 31 décembre 2015 � FM/C

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S Trois départs au comité des Jeunes socialistes du Valais romand

Huitante-huit diplômés Master HES-SO ont reçu leur titre lors d’une cérémonie qui s’est déroulée vendredi à IRL PLUS à Renens. Parmi eux, douze Valaisans. Lionel Emery de Veyras, Catia Sofia Leal De Aguiar de Sion et Vanessa Welti de Monthey dans la branche Business administration, orientation management et ingénierie des services. Annaële Hervé de Grône, Nicolas Islam des Agettes et Adrienne Mauris de

Brignon en Business administration, orientation entrepreneurship. Serge Delafontaine de Muraz Collombey, Christian Gapany de Miège, Jean-Jérôme Sarrasin de Sierre et Kim Vocat d’Aven en Business administration, orientation management des systèmes d’information. Delphine Bonvin de Flanthey, Sonia Gianoli de Savièse et Angélique Wütrich d’Erde en Travail social. � FM/C

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ÔMES Douze Valaisans parmi les huitante-huit

nouveaux diplômés de Master HES-SO

Le Mouvement Scout de Suisse a réuni ses troupes le week-end passé à Champéry. 140 délégués des 22 associations scoutes cantonales se sont retrouvés dans la station valaisanne. Ils ont appelé les scouts de tous les cantons à s’impliquer afin d’améliorer en Suisse la situation des personnes touchées par la guerre. «Beaucoup d’organisations scoutes cantonales et locales

sont déjà actives, en offrant par exemple aux enfants et aux jeunes de participer au programme scout le samedi ou en proposant des locaux scouts comme hébergement temporaire pour des réfugiés» dit Thomas Gehrig, coprésident du Mouvement Scout de Suisse. L’association nationale soutiendra la coordination des projets actuels et futurs aux niveaux cantonal et local. � FM/C

SCOU

TS Appel pour soutenir les jeunes réfugiés

�«Les enfants étaient un élément essentiel dans l’économie familiale.»

JULIE RAUSIS HISTORIENNE

L’ÉCOLE VALAI-SANNE EN DATES

1848 Apparition de l’école obligatoire

dans le canton; elle ne dure que six mois par an.

1907 Adoption de la première loi scolaire.

1946 Nouvelle loi scolaire, mais elle

garde toujours les six mois d’école obligatoire.

1962 Nouvelle loi scolaire qui prône neuf

mois d’école par an, soit un minimum de 37 semaines.

BEX Un avion sur le toit: deux blessés légers PAGE 14

SION A la course pour terminer les chantiers avant la neige PAGE 12

ANNIVIERS Projet du futur centre médical: le jury a tranché PAGE

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MARTIGNY Un CO

flambant neuf

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