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MUSIQUE St Germain brise le silence Quinze ans après le carton mondial «Tourist», le musicien et producteur français signe un retour bercé d’influences africaines. PAGE 16 LUNDI 16 NOVEMBRE 2015 LE NOUVELLISTE CULTURE BENOIT PEVERELLI 15 MAGALI CHARLET (TEXTES) SACHA BITTEL (PHOTOS) Ce samedi 14 novembre, le Théâtre de La Poste de Viège ac- cueillait un événement tout par- ticulier puisqu’il s’agissait de la première mondiale de la cin- quième symphonie de Johan de Meij – célèbre compositeur hol- landais – commandée et inter- prétée par l’ensemble Vispe et intitulée «Fellini», en l’honneur du Maestro. Nous avons suivi Stéphane Marti, président de la Fondation Fellini pour le ciné- ma, à l’occasion de cette soirée exceptionnelle. Naissance du projet Daniel Schmidt – saxopho- niste dans l’ensemble Vispe et initiateur du projet – avait joué la première symphonie de Johan de Meij, «The Lord of the Rings», il y a tout juste 25 ans en première suisse à Brigue. S’il a souhaité recontacter le compo- siteur, c’est qu’il voulait proposer à l’ensemble harmonique Vispe quelque chose de différent, un moment particulier qui resterait dans les mémoires, un projet qui soit motivant, notamment pour les jeunes de l’ensemble. Le monde du cirque Johan de Meij étant d’emblée ouvert à ce projet de cinquième symphonie, Daniel Schmidt lui proposa de raconter un épisode de l’histoire de Viège, le «Man- nenmittwoch». Mais le compo- siteur ne se sentait pas à l’aise avec ce thème et il a alors propo- sé une œuvre plus symbolique, en lien avec le monde du cirque et la figure du clown qui le fasci- naient depuis des années. C’est alors qu’est né le projet «Fel- lini». Et quand Daniel Schmidt découvre que dans le chef-lieu du canton se trouve la Fondation Fellini pour le cinéma et qu’elle regroupe la plus grande collec- tion au monde d’objets en lien avec l’œuvre de Fellini, la propo- sition de Johan de Meij prend tout son sens. Gonfler les rangs Le programme de la soirée est riche. En première partie, «The Lord of the Rings», première symphonie de Johan de Meij écrite entre 1984 et 1987. En deuxième partie, «Fellini», cin- quième symphonie inédite de Johan de Meij, suivie de «Fanta- sia Napoletana», du jeune com- positeur Anthony Fiumara. Pour répondre aux exigences de l’interprétation de ces trois œuvres, l’ensemble Vispe a fait appel à des musiciens de toute la région. «Il fallait donner du vo- lume à l’ensemble, obtenir une plus grande qualité. Cela a aussi permis de diffuser régionalement le projet puisqu’on a réunit des musiciens de Salquenen, St. Niklaus, Visperter- minen, etc.» Ambiance surréaliste Le «Fellini» de Johan de Meij rompt avec les formes classi- ques. L’ensemble, sur scène, se voit interrompu par le jeu en marge d’un clown – incarné ici par Hans de Jong – qui rejoint une petite fanfare que le public entend au loin, dans les couloirs du théâtre. Cela crée une atmo- sphère surréaliste, en trois di- mensions. «Je me suis inspiré de Nino Rota, de Puccini. Ce que j’aime dans la figure du clown c’est la tristesse derrière le sourire, la nostalgie, le monde des rêves», ex- pliquait Johan de Meij peu avant le concert. Stéphane Marti s’enthousias- me: «C’est incroyable, Johan de Meij a réussi à entrer dans l’œuvre de Fellini, à faire un lien entre les images et la musique. Seules les grandes œuvres, permettent cette interdisciplinarité.» Le talentueux saxophoniste, compositeur et professeur Hans de Jong incarnait le rôle du clown et semait la zizanie, provoquant un double mouvement. REFUSER L’OPPRESSION CONFORMISTE: prévenir le harcèlement à l’école Conférence d’Eric Debarbieux Professeur de Sciences de l'Education à l'Université Paris-Est Créteil Jeudi 19 novembre 2015 | 18h30 Sion - Aula du Lycée-Collège de la Planta www.unige.ch/-/oppression PUBLICITÉ « On se dit que personne ne peut faire du Fellini. Mais de Meij est entré dans l’œuvre et nous la rend avec sa vision.» STÉPHANE MARTI PRÉSIDENT DE LA FONDATION FELLINI POUR LE CINÉMA FONDATION FELLINI POUR LE CINÉMA Des projets à Singapour S’il y a une chose que l’on peut dire de la Fondation Fellini pour le cinéma, c’est qu’elle est extrêmement dy- namique. Son rayonnement, les liens qu’elle tisse avec l’ex- térieur et l’interdisciplinarité qu’elle promeut sont exem- plaires. Un travail sur quatre axes Stéphane Marti, président de la fondation, est intaris- sable sur le sujet: «La Fonda- tion Fellini opère sur quatre axes. Il y a le patrimoine, l’école, la technologie et l’économie. Le patrimoine, c’est la collection, la plus grande du monde en lien avec l’œuvre de Fellini: des ob- jets, de la correspondance, des documentaires. Ensuite il y a l’école et la possibilité d’offrir aux élèves un cursus de quatre ans en histoire du cinéma, des cours de photographie, l’accès à un fonds exceptionnel de films. Du côté de la technologie, il y a ce que l’on fait pour les exposi- tions par exemple, comme un iPad prêté aux visiteurs qui leur raconte, comme si Fellini le fai- sait, l’histoire de chaque objet rencontré. Enfin, il y a l’aspect économique. Fellini, c’est un mythe, et c’est un prétexte éga- lement, prétexte qui est parfai- tement assumé! Nous organi- sons des expositions dans le monde entier, nous faisons se rencontrer les gens, des accords culturels sont signés avec des organisations du monde entier, nous faisons connaître le Valais. Notre réseau est immense!» Projets à Singapour Un accord culturel ayant récemment été conclu avec Singapour, une exposition intitulée «Fellini, Circus of Light» est actuellement en place à la Nanyan Techno- logical University. Cet accord est la promesse d’un travail conjoint entre la fondation et l’Université de Nanyan pour mettre en place exposi- tions, symposiums, conféren- ces, etc. Un autre accord du même type a été signé récem- ment avec l’Académie bré- silienne de philosophie. Sté- phane Marti ajoute, convain- cu: «Aujourd’hui, et surtout au vu des événements dramati- ques de cette fin de semaine, il faut évidemment une réponse militaire. Mais le fondement pour faire dialoguer les dif- férents pays, c’est la culture. Son impact est immense. C’est ce que nous voulons avec cette fondation, encourager le dia- logue, l’interdisciplinarité, les rencontres et l’échange.» MC Retrouvez toutes les informations sur la Fondation Fellini et ses activités sur: www.fondation-fellini.ch INFO+ L’exposition «Fellini, Circus of Light» à Singapour. DR Il aura fallu un an et demi de préparation à l’ensemble musical Vispe pour interpréter ce samedi les trois œuvres proposées au public. Un investissement qui aura demandé à chacun beaucoup de temps et de flexibilité. Selon Daniel Schmidt, initiateur du projet, ce moment est tellement exceptionnel qu’il ne semble pas réel. dc - jh CONCERT Le grand compositeur Johan de Meij était à Viège pour une première mondiale. Stéphane Marti, président de la Fondation Fellini, nous emmène dans les coulisses d’un projet ambitieux. L’œuvre de Fellini revisitée

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MUSIQUE St Germain brise le silence Quinze ans après le carton mondial «Tourist», le musicien et producteur français signe un retour bercé d’influences africaines. PAGE 16

LUNDI 16 NOVEMBRE 2015 LE NOUVELLISTE

CULTUREBE

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MAGALI CHARLET (TEXTES) SACHA BITTEL (PHOTOS)

Ce samedi 14 novembre, le Théâtre de La Poste de Viège ac-cueillait un événement tout par-ticulier puisqu’il s’agissait de la première mondiale de la cin-quième symphonie de Johan de Meij – célèbre compositeur hol-landais – commandée et inter-prétée par l’ensemble Vispe et intitulée «Fellini», en l’honneur du Maestro. Nous avons suivi Stéphane Marti, président de la Fondation Fellini pour le ciné-ma, à l’occasion de cette soirée exceptionnelle.

Naissance du projet Daniel Schmidt – saxopho-

niste dans l’ensemble Vispe et initiateur du projet – avait joué la première symphonie de Johan de Meij, «The Lord of the Rings», il y a tout juste 25 ans en première suisse à Brigue. S’il a souhaité recontacter le compo-siteur, c’est qu’il voulait proposer à l’ensemble harmonique Vispe quelque chose de différent, un moment particulier qui resterait dans les mémoires, un projet qui soit motivant, notamment pour les jeunes de l’ensemble.

Le monde du cirque Johan de Meij étant d’emblée

ouvert à ce projet de cinquième symphonie, Daniel Schmidt lui proposa de raconter un épisode de l’histoire de Viège, le «Man -nenmittwoch». Mais le compo-siteur ne se sentait pas à l’aise avec ce thème et il a alors propo-sé une œuvre plus symbolique, en lien avec le monde du cirque et la figure du clown qui le fasci-naient depuis des années. C’est

alors qu’est né le projet «Fel -lini». Et quand Daniel Schmidt découvre que dans le chef-lieu du canton se trouve la Fondation Fellini pour le cinéma et qu’elle regroupe la plus grande collec-tion au monde d’objets en lien avec l’œuvre de Fellini, la propo-sition de Johan de Meij prend tout son sens.

Gonfler les rangs Le programme de la soirée est

riche. En première partie, «The

Lord of the Rings», première symphonie de Johan de Meij écrite entre 1984 et 1987. En deuxième partie, «Fellini», cin-quième symphonie inédite de Johan de Meij, suivie de «Fanta -sia Napoletana», du jeune com-positeur Anthony Fiumara.

Pour répondre aux exigences de l’interprétation de ces trois œuvres, l’ensemble Vispe a fait appel à des musiciens de toute la région. «Il fallait donner du vo-lume à l’ensemble, obtenir une plus

grande qualité. Cela a aussi permis de diffuser régionalement le projet puisqu’on a réunit des musiciens de Salquenen, St. Niklaus, Visperter -minen, etc.»

Ambiance surréaliste Le «Fellini» de Johan de Meij

rompt avec les formes classi-ques. L’ensemble, sur scène, se voit interrompu par le jeu en marge d’un clown – incarné ici par Hans de Jong – qui rejoint une petite fanfare que le public entend au loin, dans les couloirs du théâtre. Cela crée une atmo-sphère surréaliste, en trois di-mensions. «Je me suis inspiré de Nino Rota, de Puccini. Ce que j’aime dans la figure du clown c’est la tristesse derrière le sourire, la nostalgie, le monde des rêves», ex-pliquait Johan de Meij peu avant le concert.

Stéphane Marti s’enthousias -me: «C’est incroyable, Johan de Meij a réussi à entrer dans l’œuvre de Fellini, à faire un lien entre les images et la musique. Seules les grandes œuvres, permettent cette interdisciplinarité.» �

Le talentueux saxophoniste, compositeur et professeur Hans de Jong incarnait le rôle du clown et semait la zizanie, provoquant un double mouvement.

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REFUSER L’OPPRESSIONCONFORMISTE:

prévenir le harcèlement àl’école

Conférence d’Eric Debarbieux

Professeur de Sciences de l'Education

à l'Université Paris-Est Créteil

Jeudi 19 novembre 2015 | 18h30Sion - Aula du Lycée-Collège de la Planta

www.unige.ch/-/oppression

PUBLICITÉ

�«On se dit que personne ne peut faire du Fellini. Mais de Meij est entré dans l’œuvre et nous la rend avec sa vision.»

STÉPHANE MARTI PRÉSIDENT DE LA FONDATION FELLINI POUR LE CINÉMA

FONDATION FELLINI POUR LE CINÉMA

Des projets à Singapour

S’il y a une chose que l’on peut dire de la Fondation Fellini pour le cinéma, c’est qu’elle est extrêmement dy-namique. Son rayonnement, les liens qu’elle tisse avec l’ex-térieur et l’interdisciplinarité qu’elle promeut sont exem-plaires.

Un travail sur quatre axes Stéphane Marti, président

de la fondation, est intaris -sable sur le sujet: «La Fonda -tion Fellini opère sur quatre axes. Il y a le patrimoine, l’école, la technologie et l’économie. Le patrimoine, c’est la collection, la plus grande du monde en lien avec l’œuvre de Fellini: des ob-jets, de la correspondance, des documentaires. Ensuite il y a l’éco le et la possibilité d’offrir aux élèves un cursus de quatre ans en histoire du cinéma, des cours de photographie, l’accès à un fonds exceptionnel de films. Du côté de la technologie, il y a ce que l’on fait pour les exposi-tions par exemple, comme un iPad prêté aux visiteurs qui leur raconte, comme si Fellini le fai-sait, l’histoire de chaque objet rencontré. Enfin, il y a l’aspect économique. Fellini, c’est un mythe, et c’est un prétexte éga-lement, prétexte qui est parfai-tement assumé! Nous organi-sons des expositions dans le monde entier, nous faisons se rencontrer les gens, des accords

culturels sont signés avec des organisations du monde entier, nous faisons connaître le Valais. Notre réseau est immense!»

Projets à Singapour Un accord culturel ayant

récemment été conclu avec Singapour, une exposition intitulée «Fellini, Circus of Light» est actuellement en place à la Nanyan Techno -logical University. Cet accord est la promesse d’un travail conjoint entre la fondation et l’Université de Nanyan pour mettre en place exposi-tions, symposiums, conféren -ces, etc. Un autre accord du même type a été signé récem-ment avec l’Académie bré -silienne de philosophie. Sté -pha ne Marti ajoute, convain-cu: «Aujourd’hui, et surtout au vu des événements dramati-ques de cette fin de semai ne, il faut évidemment une réponse militaire. Mais le fondement pour faire dialoguer les dif -férents pays, c’est la culture. Son impact est immense. C’est ce que nous voulons avec cette fondation, encourager le dia -logue, l’interdisciplinarité, les rencontres et l’échange.» � MC

Retrouvez toutes les informations sur la Fondation Fellini et ses activités sur: www.fondation-fellini.ch

INFO+

L’exposition «Fellini, Circus of Light» à Singapour. DR

Il aura fallu un an et demi de préparation à l’ensemble musical Vispe pour interpréter ce samedi les trois œuvres proposées au public. Un investissement qui aura demandé à chacun beaucoup de temps et de flexibilité. Selon Daniel Schmidt, initiateur du projet, ce moment est tellement exceptionnel qu’il ne semble pas réel.

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CONCERT Le grand compositeur Johan de Meij était à Viège pour une première mondiale. Stéphane Marti, président de la Fondation Fellini, nous emmène dans les coulisses d’un projet ambitieux.

L’œuvre de Fellini revisitée