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1 291 Novembre-Décembre 1- Le plus grand miracle de Dieu P. Camilo Bernal, G. des Eudistes 3- Lucie est des nôtres Sr. Lucie Kabaze 2- Et Il a habité parmi nous ! Sr. Áurea Marques 4- Sur la route de Damas Dima El Shaer, partenaire laïque 6- Le nom de Dieu est Miséricorde Province de Grande Bretagne 5- Soigner son avenir par la nature Province d'Inde Centrale Orientale/Népal 7- Partenaires dans la Mission Province d'Inde du Sud Ouest 9- Réseau de lutte contre la traite Sr. Caroline Price 8- Nouvelles des Sœurs contemplatives Province d'Inde du Sud Ouest 10- L’atelier international de la Fondation Sr. Monique Tarabeh avec BPFI 11- La Fondation Levántate Mujer Sr. Sandra Suárez 12- Fondation Mère Josefa Sr. María Cristina

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291

Novembre-Décembre

1- Le plus grand miracle de Dieu P. Camilo Bernal, G. des Eudistes

3- Lucie est des nôtres Sr. Lucie Kabaze

2- Et Il a habité parmi nous ! Sr. Áurea Marques

4- Sur la route de Damas Dima El Shaer, partenaire laïque

6- Le nom de Dieu est Miséricorde Province de Grande Bretagne

5- Soigner son avenir par la nature Province d'Inde Centrale Orientale/Népal

7- Partenaires dans la Mission Province d'Inde du Sud Ouest

9- Réseau de lutte contre la traite Sr. Caroline Price

8- Nouvelles des Sœurs contemplatives Province d'Inde du Sud Ouest

10- L’atelier international de la Fondation Sr. Monique Tarabeh avec BPFI

11- La Fondation Levántate Mujer Sr. Sandra Suárez

12- Fondation Mère Josefa Sr. María Cristina

2 Journal du Bon Pasteur, Novembre-Décembre

L’Incarnation « Le plus grand mystère que Dieu ait jamais fait »

Lorsque le temps est venu, Dieu a envoyé son Fils, né d'une femme, né sujet de la loi (Ga 4, 4)

Par P. Camilo Bernal le Général des pères Eudistes

Article original en anglais Traduit par : Sr. Marie Hélène Halligon

P our saint Jean Eudes l'Incarnation est le fondement de tous les Etats et les mystères de Jésus. Sans l’Incarnation : pas de mystère de la Sainte Enfance de Jésus, ni sa croix, ni sa résurrection, ni son Cœur. Cela souligne le rôle central

de ce mystère dans la spiritualité Eudiste.

Employant un langage très proche du langage académique, le langage théologique de Saint Jean Eudes exprime l'essence même du mystère de l'Incarnation de cette manière : « Unie hypostatiquement à la personne du Verbe, la sainte humanité du Sauveur devait être associée aussi complètement que le comporte sa condition de créature aux perfections et à la vie intime de Dieu. C'est pourquoi, dès le premier instant de son existence, l'âme très sainte de Jésus fut enrichie de la grâce sanctifiante qui est, comme le dit saint Pierre, une participation de la nature divine, et le principe d'une vie vraiment divine réalisée en l'homme. » (OC I, 10) La grande raison de son Incarnation, qui est manifestation de l'amour de Dieu au monde (Jn 3-16) est orientée vers une perspective très concrète : le salut de tous. À son tour dans un but précis qui est de donner gloire à Dieu : « Il a mis sa dévotion à aimer et glorifier, et à faire aimer et glorifier son Père dans le monde» (OC I, 266). La gloire de Dieu devient, alors, l'objectif principal de ce mystère.

Dans le plus pur dynamisme de Jean Eudes, l'examen du mystère de l'Incarnation est une référence inséparable de la personne de Marie, qui représente le moyen choisi par Dieu pour mener à bien ce mystère, comme on peut le voir dans la déclaration suivante, se référant à Marie : « Elle a donné une partie de sa substance virginale et de son très pur sang pour former l'humanité sainte du Fils de Dieu. Non seulement cela, mais elle a coopéré avec le Père, le Fils et le Saint-Esprit à l'union qui a été faite de sa substance avec la personne du Fils de Dieu ; et ainsi elle a coopéré à l'accomplissement du mystère de l'Incarnation, et par conséquent au plus grand miracle que Dieu ait jamais fait, qu'il fera jamais, et même qu'il puisse faire. » (OC VIII, 215). Voici une déclaration qui exprime brièvement l'importance de ce mystère pour saint Jean Eudes : «L'Incarnation est le plus grand mystère que Dieu ait jamais fait. » Une telle déclaration parle par elle-même, de la centralité que ce mystère a dans notre spiritualité et de son rayonnement dans la vie concrète de chaque baptisé.

La pensée de saint Jean Eudes, qui est profondément christocentrique, considère Jésus dans sa relation essentielle avec le Père et l'Esprit Saint, qui, à son tour, reflète la structure trinitaire tant de sa considération de Jésus-Christ que de sa spiritualité. Toutefois, lorsque l’on considère le mystère de l'Incarnation, la place qu’il donne à Marie est indéniable, très équilibrée, fondée principalement sur l'unité que l'amour entre Jésus et Marie. « Mais ne savez-vous pas que Marie n'est rien, et n'a rien, et ne peut rien que de Jésus, et par Jésus, et en Jésus ; et que c'est Jésus qui est tout, qui peut tout et qui fait tout en elle ?» (OC VI, 189).

Une telle déclaration montre clairement l'un des principes théologiques fondamentaux du mystère de l’Incarnation : le rôle de Marie dans ce mystère, qui peut être considéré en même temps comme un mystère de Jésus et de Marie. Un détail : vous pouvez vous rappeler l'amour que saint Jean Eudes avait pour l'image de la Vierge Mère, qui représente Marie Reine allaitant son fils, et, selon le saint, est l'une des meilleures expressions de l’Incarnation : « Quel miracle de voir deux natures infiniment distantes l'une de l'autre la nature divine et la nature humaine, unies ensemble si étroitement qu'elles ne font qu'une seule personne ! Quel miracle de voir le Verbe incarné sortir des entrailles sacrées d'une Vierge, sans intéresser son intégrité ! » (OC VIII, 64).

Dans notre vie pratique, le mystère de l'Incarnation prend des formes très concrètes, à partir du baptême, dans lequel le croyant est invité à être comme autant de Jésus en la terre, pour y continuer sa vie et ses œuvres, (OC I, 166) à la suite des déclarations de Paul qui dit « je complète dans ma chair ce qui manque aux souffrances de Jésus-Christ dans son corps, l'Eglise » (Col I, 21) et « je vis, non pas moi, mais le Christ vit en moi » (Ga 2, 20).

On comprend la conséquence pratique de ces vérités bibliques dans l’expérience du mystère de l'Incarnation dans la vie quotidienne de chaque baptisé : « quand un chrétien fait oraison, il continue et accomplit l'oraison que Jésus-Christ a faite en la terre; lorsqu'il travaille, il continue et accomplit la vie laborieuse de Jésus-Christ; lorsqu'il converse avec le prochain en esprit de charité, il continue et accomplit la vie conversante de Jésus-Christ; lorsqu'il prend son repas ou son repos chrétiennement, il continue et accomplit l'assujettissement que Jésus-Christ a voulu avoir à ces nécessités; et ainsi de toutes les autres actions qui sont faites chrétiennement.» (OC I, 165-166).

Quelle bénédiction d'avoir une spiritualité de l'Incarnation, inséparable de l'amour pour Marie, avec une projection sur notre environnement et la vie quotidienne : être un autre Jésus sur la terre, chaque baptisé est présence de la miséricorde de Dieu, car Jésus est la miséricorde du Père : « C'est pourquoi le Père éternel est appelé le Père des miséricordes (2 Cor 1,3), parce qu'il est le Père du Verbe incarné, qui est la miséricorde même. (OC VIII, 52 et 62).

3 Journal du Bon Pasteur, Novembre-Décembre

Noël, Célébration de l'Incarnation de la Parole chaque jour Et le Verbe s'est fait chair et il a habité parmi nous ! (Jean 1:14)

Par Sr. Áurea Marques Article original en espagnol Traduit par : Sr. Marie Hélène Halligon

L 'œuvre de la création était une merveilleuse manifestation de l'amour de Dieu, créant affectueusement l'humanité, en harmonie radieuse, parfaite intégration entre tous les êtres créés, signes de la présence constante de Dieu et de la plénitude de l'amour de Dieu !

La coexistence harmonieuse a été rompue par la dimension du péché, d'où surgissent des divisions qui créent des différences et l'intolérance dans les relations, détruisant le rêve de la plénitude de la vie. Malgré cela, Dieu, dans Sa miséricorde inlassable, prend soin avec zèle de toute la création et offre à l'homme souffrant et fatigué l'opportunité d'une nouvelle création dans “la merveille du Verbe de Dieu incarné” ! Sa manière de montrer Son amour et Sa présence dans la reconstruction du rêve initial. Dieu assume la condition humaine parmi les pauvres, sans être ostentatoire. Au contraire, dans la faiblesse et la fragilité, est venu Celui qui a le pouvoir de renouveler l'œuvre créée par Dieu, lumière pour l'humanité, nouvelle création !

Le Verbe de Dieu nous amène à contempler la réalité d'un monde déchu et nous invite à ouvrir nos yeux et notre cœur afin de nous insérer de façon nouvelle parmi les pauvres au cœur de l'humanité, pour vivre avec amour la situation de ceux qui sont désespérés et qui souffrent, renforçant ainsi notre foi dans un monde transformé ! Etre incarné, c'est être activement présent aux cris du monde pour contrecarrer le projet de mort et de destruction renforcé par ceux qui sont considérés comme puissants dans ce monde et soutenus par le profit et l'intolérance, provoquant tous les désordres et crises engendrés par “une éthique du soin”!

La planète est en train de mourir, gens et rêves sont détruits, nos rivières disparaissent au nom de ressources en développement qui se traduisent par l'accumulation de richesses pour quelques-uns. Nos forêts sont épuisées à mort, et les animaux, même s’ils survivent, ne peuvent plus se réfugier dans leur lieu d'habitation.

Nous sommes appelés à être la présence de Dieu pour les personnes en marge et pour les peuples qui sont en dessous du niveau de pauvreté. Tel était le chemin proposé par le Verbe de Dieu pour montrer que le projet de la “Nouvelle Création” commence! Nous vivons l'Incarnation de Jésus comme une Parole d'Espoir et de Consolation, nous sentant envoyés spécialement aux femmes marginalisées, victimes d'une société “machiste” centrée sur le pouvoir et la richesse. Seul le Mystère de l'Incarnation peut nous conduire joyeusement à rencontrer les gens que notre présence au milieu d'eux remplit d'Espérance !

Nous reconnaissons notre fragilité, notre impuissance face à un système oppressif. Nous avons la certitude que notre tendre Dieu nous aime et nous embrasse tous en Sa miséricorde. Nous sentons l'espoir des gens qui nous accueillent, comment nos visites ouvrent leur cœur et combien la joie existe au milieu des pauvres ! En entrant dans leur foyer, en les invitant à commencer quelque chose de nouveau, à l'invitation à e transformer, nous sentons que le mystère de l'Incarnation de Jésus se produit ! C'est le début du rêve d'une nouvelle création parce que c'est exactement le lieu où Jésus s’incarnera aujourd'hui !

Dans quels lieux de notre monde le Verbe de Dieu va-t-il s’incarner ? Il serait sûrement avec les réfugiés qui vivent une persécution politique et religieuse. Il s’incarnerait au milieu des défis des routes dangereuses et des embarcations improvisées, risquant sa vie pour défendre tant de Vies! Il serait présent dans les manifestations populaires contre les politiciens corrompus, la tyrannie du pouvoir économique et la restriction des droits des pauvres de notre monde. Son incarnation se produirait dans les endroits les plus inhospitaliers, où la vie est plus menacée, au milieu des communautés indigènes et noires, en préservant leur culture, la culture de la terre, la défense des réserves où la vie existe encore. Il rejoindrait certainement les centaines de milliers d'enfants, les enfants abandonnés, les femmes massacrées par toutes sortes de violence, les personnes qui n’ont plus de nom.

Nous devons assumer pleinement l’engagement qui découle de notre Mission, remplis de courage et d'espérance pour être l'incarnation de Jésus dans les défis de l'humanité aujourd'hui ! Rappelons-nous notre engagement, renouvelons notre façon de penser et d'agir, et hâtons-nous car la manipulation des puissants, des enfants des ténèbres, va plus vite que nous, mais nous ne pouvons pas permettre aux oppresseurs de nous vaincre.

En ces temps de crises sociales, économiques, politiques et éthiques, ne jamais perdre espoir face à ce monstre qui piétine les rêves d'harmonie universelle, la nouvelle création, pour les pourrir. Mettons dans nos coeurs la confiance en Dieu et la certitude que, organisés en Réseaux, nous pouvons essuyer toutes les larmes de nos yeux. Résistons à la tactique du système et travaillons à l'édification de l'harmonie et du respect et à la lutte pour la durabilité de la planète dans laquelle nous vivons. Soyons la présence de l'Amour miséricordieux du Père, en renouvelant la grâce de la Réconciliation avec notre monde.

Contemplant le mystère de l'Incarnation, nous ressentons le vif appel à embrasser la douleur de l'Humanité, en nous faisant présents dans la défense des appauvris et des persécutés, dans notre mission de Justice et de Paix.

Que notre expérience de l'Incarnation de Jésus soit avant tout une expérience joyeuse de Solidarité profonde.

4 Journal du Bon Pasteur, Novembre-Décembre

Lucie est des nôtres Par Sr. Lucie Kabaze Article original en français

E n 2001, quand j’ai dit au Seigneur : « OUI, je suis une feuille blanche, viens dessiner sur les pages de ma vie » je n’imaginais pas un tel dessin. Depuis ce temps-là, mon OUI me poursuit car le Seigneur me demande de le renouveler sans cesse. Syrienne de naissance, je suis donc en France depuis une vingtaine d’années, française

depuis 10 ans. J’avais choisi cette Congrégation pour son œuvre auprès des femmes et des enfants, et je souhaitais retourner dans mon pays pour y vivre cet apostolat.

Mais ma consécration m’a envoyée vers Lyon auprès de familles et de femmes (irakiennes, soudanaises…) réfugiées en France. Avec elles, j’ai découvert une même culture, une même langue. « Lucie est des nôtres » disaient-elles. Ensemble, nous avons fait route sur ce chemin de leur Exode, et elles ont voulu donner un nom à leur Fraternité : Bon Pasteur. Aujourd’hui, 7 années plus tard, quand je relis cette mission, je ne peux que rendre grâce pour ce chemin parcouru avec ces femmes réfugiées, et pour tout ce qui nous a fait grandir ensemble.

Car, en 2012, me voici arrivée à Toulon… et c’est une famille irakienne qui m’accueille à bras ouverts ! En 2013, ce sont deux familles syriennes qui arrivent à Toulon, fuyant la guerre à Alep, Mossoul et partout ailleurs. Depuis, leur nombre n’a cessé d’augmenter et on compte dans notre entourage une centaine de personnes d’origine syrienne et irakienne.

Avec ces familles réfugiées, qui viennent de mon pays, je me sens poussée vers encore plus d’engagement. J’avais souhaité aller les aider là-bas et voilà que je n’ai pas eu le choix ; il fallait répondre à l’appel, un appel d’urgence devant cette vague de réfugiés : les écouter, les accompagner, être leur interprète, trouver des solutions, aider aux démarches administratives, etc. Ma présence en France depuis 20 ans et ma connaissance de la vie ici et de la société m’ont aidée dans cette tâche importante que représente leur accueil. Le Seigneur m’a prise comme instrument pour être auprès de son peuple.

En 2014, ma propre famille arrive en France, nous avons perdu une dizaine de personnes entre Alep, Homs et la traversée de la mer… et ce n’est pas fini. A son arrivée, j’ai été partagée entre la joie de la voir sauvée et la colère contre cette guerre qui continue de déraciner des populations. Oui, j’étais habitée, et je le suis encore par ce POURQUOI ? Alors, en communauté, nous avons travaillé notre projet pour que, toutes ensemble, nous répondions le mieux possible à cette situation tragique qui frappe à notre porte. Répondre aussi à l’appel du Pape François devant la détresse de ces personnes arrachées à leur terre : « Il ne faut jamais oublier que les migrants, avant d’être des numéros, sont des personnes, des visages, des noms, des histoires. »

Nous avons des éléments de réponse : accueillir, risquer, persévérer, s’abandonner à la volonté divine… et ESPERER ! Comme Abraham, comme Joseph, comme Marie, être la mèche qui fume. Cette tragédie que des peuples subissent aujourd’hui, ces milliers d’hommes, de femmes et d’enfants, avec les soldats, c’est le Christ en route : que mon cœur s’ouvre pour l’accueillir, Lui, l’hôte, le réfugié sans défense, sans papiers.

5 Journal du Bon Pasteur, Novembre-Décembre

L e jeudi 17 novembre 2016, le Pape François a dénoncé la « cruauté » qui prévaut en Syrie, où « chacun cherche son propre intérêt ». Dans son

discours, il cite en particulier la situation en Syrie où « tous les pays du monde, c’est à dire, toutes les forces internationales, se donnent la main pour mener la guerre. Chacun cherche ses intérêts particuliers et personne ne cherche la liberté du peuple ». Pour le pape, nous avons perdu la compassion et l'amour, et il n'y a plus que la cruauté. Ce qui se passe aujourd'hui en Syrie c’est la cruauté par excellence, c’est « un laboratoire de cruauté ».

Pendant l'entrevue qui a eu lieu dans la salle Clémentine au Vatican, le Pape a souligné la « grande responsabilité » requise afin de maintenir « la présence de l'Eglise dans le monde arabe et musulman ». Afin de surmonter le durcissement des cœurs dans un monde dominé par une culture de rejet, le pape François a proposé de vivre de nouveau la « révolution de la compassion ». Il a expliqué: la tendresse est « proximité ». C’est le grand geste que le Père a fait envers nous, quand il a envoyé son Fils unique pour être proche de nous, en devenant l’un des nôtres.

Le pape François a souligné: « Cette source de tendresse n’est pas une simple idée théorique, c’est l'essence même de notre Seigneur, qui est à la fois Père et Mère. » Il a averti que les solutions d'aujourd'hui, ne peuvent pas se trouver dans des spiritualités théoriques mais plutôt à travers des gestes concrets. Le pape nous exhorte, en nous appelant à ne pas avoir peur de la chair, mais « à toucher l'autre, à l’étreindre et l'embrasser parce que le Seigneur s’est incarné. Et le corps du Christ aujourd'hui, ce sont ces exilés, ces exploités et les victimes des guerres. »

Je m’appelle Dima El Chaer, je travaille depuis plusieurs années au sein de l’équipe des Sœurs du Bon Pasteur à Damas. Je suis arrivée ici la veille de Noël 2007, et j’ai rencontré les religieuses. Nous organisions, avec le « Mouvement de la Jeunesse Mariale de Mansuriyah »,

des activités pour des enfants irakiens, dont les religieuses s’occupaient. Ce jour-là, je jouais le Père Noël et distribuais des cadeaux aux enfants avec mes amis. Une fois terminé, je me suis renseignée auprès de la religieuse sur leur congrégation et son œuvre à Damas.

Elle m’a répondit qu’elles travaillaient avec les femmes détenues et battues. Je fus très touchée et ressentis ardemment le désir de travailler avec les femmes en prison. Mais comment et quand, je ne le savais pas. Je pris alors mon courage à deux mains et présentai une demande de travail. Après un moment, comme si le Bon Dieu avait exaucé mon vœu profond, mon cheminement a commencé avec les sœurs en tant que bénévole au centre d'Ecoute, et puis en tant que directrice du Foyer d’Accueil.

Je vais essayer dans cet article, d’exposer l’œuvre de la Congrégation à Damas et de partager avec vous notre expérience personnelle, premièrement, en tant que partenaires avec les religieuses, et deuxièmement pour dire comment nous essayons de vivre la dimension apostolique dans notre travail.

Les religieuses ont commencé leur mission à Damas en 1982, dans une maison située à l’Ancien Damas. Elles ont ouvert leur maison et leur cœur aux gens, et le Foyer d’Accueil vit le jour.

Cette maison est considérée comme le premier foyer-refuge en Syrie qui offre ses services de façon gratuite et confidentielle aux femmes, filles et enfants victimes de violence domestique ou de violences causées par la guerre, le déplacement et la traite des personnes. Ce centre vise à protéger les femmes, à les aider à devenir autonomes et à les réintégrer dans la société. Le nombre des bénéficiaires a atteint environ 570 femmes et enfants.

En 1995, l'Ordre du Bon Pasteur a créé le Centre « Abraham l’ami de Dieu » pour aider les victimes, les

Sur la route de Damas… Le départ d’une nouvelle vie.

Par Dima El Shaer, partenaire laïque Article original en anglais Traduit par : Simone Moubarak - partenaire laïque, Province Liban/Syrie

6 Journal du Bon Pasteur, Novembre-Décembre

marginalisés et les victimes de conflits ; et ceci à travers l'écoute, le soutien et différents types de services. Le nombre de bénéficiaires a atteint les 525.000. Deux ans

plus tard, en 1997, les religieuses se sont lancées dans le soutien des femmes détenues dans la prison de Damas et leurs enfants, grâce à un programme conçu pour fournir assistance, conseils juridiques et soutien moral. 2.500 femmes et 300 enfants en ont bénéficié.

Le téléphone de la confiance fut la première « hotline » en Syrie. Elle a été créée en 2007 et vise à fournir un soutien psychologique, social et juridique de manière gratuite et confidentielle. 14.043 personnes en ont bénéficié.

En réponse à la situation de guerre, deux équipes nommées « Compagnon » et « Fière » sont nées en 2004. Elles travaillent dans des centres d’accueil, et des centres culturels et communautaires. Elles visent à fournir un soutien psychologique et social à tous les hommes, les femmes et les enfants touchés par la guerre, à travers divers moyens dont les films, les pièces de théâtre et les séances de soutien individuel et communautaire. 6.504 personnes en ont bénéficié.

Le conflit en cours en Syrie exige une intervention humanitaire urgente et rapide, alors au début de 2014, les sœurs ont décidé de lancer un programme d’aide qui visait à assurer un soutien de développement, de secours et d’aide médicale aux familles affectées. 79.523 personnes en ont bénéficié.

Enfin, je voudrais partager avec vous notre expérience avec une femme battue musulmane qui est arrivée un jour chez nous, épuisée. Accompagnée de ses deux petites filles, elle est entrée dans une longue veste et un niqab noirs, qui semblaient refléter son obscurité intérieure. Elle provenait avec ses deux petites d'une région rongée par le conflit armé, fuyant la mort, à la recherche d'une vie meilleure. Bassima portait le fardeau d’idées préconçues acquis dans un environnement clos et fanatique. Initialement, elle ne demandait qu’un endroit calme, chaleureux et sécurisant, mais après avoir trouvé ce dont elle avait besoin, elle exprima son étonnement et son incrédulité devant toute l'attention qu’elle recevait en ce lieu et par les personnes qui le tenait. Tout ceci contrastait avec tout ce qu’elle avait entendu dire des chrétiens, tout au long de sa vie.

Progressivement elle a commencé à s’ouvrir, d'abord sur elle-même puis à nous. Elle a suivi tous les programmes de soutien qui étaient proposés. De façon spectaculaire, elle commença à se transformer autant au niveau intellectuel que psychologique. Lorsque plus tard elle est repartie, elle était comme une fleur ouverte à la vie. Elle a quitté le niqab et porte désormais un voile blanc et des robes modernes et colorées qui reflètent son changement interne. Elle montre une grande souplesse dans sa pensée et dans l'acceptation de l’autre dans ses différences.

Elle nous a quittées un an plus tard avec l’intention de travailler et de prendre son autonomie. Elle a aussi pris la décision de divorcer de son mari, un homme dont elle subissait les violences depuis très longtemps, pour prendre un nouveau départ dans la vie. Elle a fait sa propre révolution avec sur le visage, un sourire qui ne la quitte plus. Ce qu’elle a reçu du Bon Pasteur et de sa Mère Marie, elle dit que jamais elle n’aurait pu le recevoir de qui que ce soit, pas même de ses propres parents. Elle prend ainsi un nouvel élan vers la vie, libérée par l’amour. Nous venons d’exposer rapidement par des chiffres, notre histoire à Damas. Ce n’est que l’histoire d’un succès, vécue entre nous, clergés et laïcs. Ce sont de gros chiffres qui reflètent notre foi commune en la mission du Bon Pasteur, traduite concrètement en pensée, en parole et par l’action. Cette foi a fleuri lumière, bonne réputation, présence dans la société civile et travail tirant sa force de Jésus Le Bon Pasteur.

Ce que la Syrie, mon pays blessé, subit depuis près de six ans est insupportable, même si, malheureusement, les Nations Unies décrivent la situation comme la pire des crises humanitaires dans le monde! Mais dans les difficultés et les tribulations nous sommes devant deux choix. Il s’agit, soit d’être patient, d’œuvrer et d’espérer en Dieu, soit de sombrer dans le désespoir, ce qui nous tuera avant même qu’une balle ne le fasse.

Mais nous, en tant que citoyens, croyants, syriens et laïcs nous essayons de nous accrocher à la corde de l’Espérance. Comment ne pas le faire, nous, enfants de Dieu et fils de la lumière. Nous vivons l’épreuve au jour le jour, avec ceux que nous rencontrons, et ensemble nous construisons l’espérance afin qu’elle grandisse pour devenir collective et communautaire, fondée sur le roc de Jésus Christ le Nazaréen. C’est une espérance qui soulèvera la pierre de la tombe de mon pays, afin que jaillisse la Lumière resplendissante de la résurrection, aussi longtemps que durera l'épreuve de la nuit.

De Damas, nous vous envoyons mille salutations, de Damas, de la Maison des religieuses, proche de celle de Ananias et de la rue droite traversée par l’apôtre Paul, après sa révélation sur son chemin vers Damas.

Là, il a été foudroyé par la Lumière, a ouvert les yeux et a découvert une nouvelle vie, une vie

que nous ressentons nous aussi, après chaque jour de guerre qui passe et épargne notre vie,

échappant à la mort comme si nous étions un cri de vie face aux milliers de cris de mort qui nous

entourent.

7 Journal du Bon Pasteur, Novembre-Décembre

Soigner son avenir par la nature

Par Srs. Arokiammal Selvanayagam, Lucy George, et Rachel Leela Arulda Article original en anglais Traduit par : Claudine Fargeix- partenaire laïque, Province Europe-BFMN

N ous étions trois sœurs parmi les 41 participants venus suivre un programme intensif de trois mois sur des systèmes thérapeutiques alternatifs, organisé à Hyderabad par CHAI (Association Catholique de Santé de l’Inde). Nous voudrions partager avec quelques informations et connaissances que nous nous avons acquises.

Ayant été formées à la médecine allopathique au sein de notre hôpital Ste Marthe de Bangalore, nous étions loin d’imaginer que nous utiliserions un jour la médecine alternative dans notre ministère de guérison. Nous étions engagées dans la mission de santé auprès de diverses communautés villageoises où nous étions confrontées à de sérieux problèmes de santé, et pour cause de manque de médicaments allopathiques dans nos dispensaires, les patients étaient envoyés vers de plus grands hôpitaux en ville, car nous ne connaissions alors pas la médecine alternative. Ces centres hospitaliers et les traitements coûtaient cher, ce qui résultait en des pertes de vie ainsi que le prolongement des maladies et de la souffrance, par incapacité de les traiter. Ce programme a véritablement fait surgir en nous la quête de savoir, de connaitre les variétés de plantes médicinales mises à disposition par la Terre mère dans sa création. Ceci facilitera l’accès en particulier des pauvres gens aux soins médicaux, et pourra pourvoir à leurs besoins étant donné leur aspect accessible et abordable.

Comme nous le savons « la santé est une richesse ». C’est un véritable don divin. Et notre Congrégation a comme maxime « une âme vaut mieux qu’un monde ». Compte tenu de la valeur de la vie et du caractère précieux de la santé, ce programme nous sera d’une grande aide pour œuvrer de manière plus efficace à notre mission. Notre recours aux méthodes de médecine alternative a augmenté nos possibilités de fournir de meilleurs soins et nous veillerons à ce que tout ce que nous avons appris, toutes nos connaissances soient effectivement mis en pratique, où que nous soyons.

La souffrance et la maladie sont inévitables pour l’homme au cours de sa vie. Durant Son existence, le Christ a souvent visité et guéri les malades. Il nous invite aujourd’hui à amener à Lui tous les malades, et à prier pour que les souffrants et les affligés se tournent vers Lui pour obtenir leur guérison. Appelées à être Ses partenaires, nous sommes chargées de guérir non seulement les esprits, les corps et les âmes mais aussi d’opérer des guérisons politique, sociale et économique.

Aujourd’hui, la santé est devenue un concept multidimensionnel. Ainsi, la guérison est complexe : il s’agit habituellement pour les praticiens de veiller au bien-être de leurs patients sur le plan physique, mais également spirituel et psychologique, tout en cherchant à les intégrer dans la société dans laquelle ils vivent afin qu’ils en deviennent membres à part entière.

Nos vies connaissent beaucoup de stress et de tensions ce qui donne lieu à des maladies psychosomatiques (psycho signifiant esprit et somatic, corps). Ainsi, l’objectif d’un système de soins de santé devrait être de veiller à l’accès de tous aux soins holistiques et donc d’améliorer le niveau moyen des conditions de santé. Mais actuellement c’est plus une industrie de la santé qu’un ministère de la santé qui contrôle les soins médicaux, avec l’émergence de nombreux hôpitaux multi-spécialisés dirigés par plusieurs sociétés ou individus. La plupart de ces hôpitaux sont situés dans les grandes villes et seuls les riches peuvent se permettre d’accéder à leurs services onéreux. Le coût des médicaments augmente rapidement et les laboratoires pharmaceutiques font de gigantesques profits sur les nouveaux produits qu’ils mettent en vente, car le pouvoir de décision se trouve entre les mains de ceux qui écrivent les prescriptions et non de ceux qui les achètent. Aussi, notre responsabilité est de tendre la main à ceux qui sont physiquement, mentalement et psychologiquement négligés, pour les amener à une vie décente en fournissant un système thérapeutique alternatif dans le cadre de notre ministère de santé.

Pourquoi un système thérapeutique alternatif ? Comme nos institutions catholiques fonctionnent de manière isolée, il n’existe pas de réseau entre congrégations qui

ont des centres sanitaires.

La plupart des médecins ne souhaitent pas travailler dans les hôpitaux missionnaires car ils sont très bien payés dans les structures privées.

En 2013, le gouvernement avait présenté un projet de loi sur les établissements cliniques (Clinical Establishment Act) qui précisait que ces établissements, pour fonctionner, devaient être sous la direction d’un docteur en médecine. Suite à cette Loi, les dispensaires des régions isolées qui étaient tenus par des sœurs ayant des formations d’infirmières n’étaient plus autorisés à poursuivre leurs activités.

8 Journal du Bon Pasteur, Novembre-Décembre

Au vu de ces différents points, il nous a fallu réfléchir à d’autres manières d’apporter des services thérapeutiques dans ces lieux isolés. Nous avions également remarqué les effets dévastateurs du système allopathique et l’augmentation du nombre de personnes développant des dépendances aux médicaments causant de nombreux effets secondaires. La médecine traditionnelle qui se base sur les plantes médicinales, la phytothérapie, en revanche tombe aux oubliettes et pour inverser cette tendance, il était nécessaire d’apporter aux gens des informations sur les plantes et leurs propriétés thérapeutiques. Nous avons aussi réalisé que le système de médecine alternative avait d’autres avantages : La médecine et les thérapies alternatives coûtent moins chers que les traitements de médecine conventionnelle et sont donc accessibles aux plus pauvres.

Beaucoup de plantes médicinales et autres thérapies naturelles telles que la naturopathie, la thérapie SuJok, la thérapie par les couleurs, la thérapie par les graines, l’acupuncture, la digipuncture ou le yoga coûtent moins. Par certains aspects, la médecine alternative nous mène à changer le regard que nous posons sur la vie. Nous tendons à adopter une approche plus positive et optimiste de la vie; pratiquer le yoga, la méditation et la thérapie par le rire peut aider à réduire le stress, la dépression et autres traumatismes émotionnels. Ces thérapies sont tout à fait efficaces et complètement dénuées de danger, ne demandent aucune précaution particulière, elles se pratiquent simplement et s’apprennent facilement. La radiothérapie et la médecine allopathiques sont connues pour leurs effets secondaires. La chimiothérapie par exemple provoque des maux comme la chute des cheveux, la perte d’appétit, les problèmes de peau, ce qui affecte le bien-être psychologique du patient. Ceci peut mener à davantage de dépression et une détérioration de l’état de santé. En revanche, en traitant la personne par la médecine alternative (phytothérapie, yoga, etc...) nous pouvons éviter les effets secondaires et l’aider à avoir une meilleure qualité de vie en réduisant sa douleur autant au plan physique que psychologique.

Souvent les médecins prescrivent un médicament de quelque laboratoire spécifique ou une combinaison de médicaments pour promouvoir ces médicaments ou ces laboratoires ; ils ne prescrivent pas les médicaments génériques qui disponibles à coût moindre. Beaucoup de reproductions de médicaments circulent sur le marché, qui agissent par effet placebo et ne guérissent pas les maladies. En revanche, en suivant un traitement ayurvédique ou de naturopathie, il n’y a aucun risque de facsimilé et aucun effet secondaire. Par exemple, on peut efficacement traiter la dingue par l’extrait de feuille de papaye. Le curcuma utilisé comme antiseptique est un excellent remède.

Projets pour le futur : Une fois terminée notre formation en fin octobre, nous commencerons à mettre en pratique ce que nous aurons appris ici. Voici certaines petites choses que nous voudrions commencer immédiatement :

Visiter les villages pour examiner les besoins et les services dans le domaine de la santé qui existent au niveau local.

Créer un programme pour sensibiliser à la médecine alternative.

Choisir quelques auxiliaires de santé dans les différents villages et les former à la médecine alternative.

Avoir un petit centre dans la communauté villageoise où exercer la physiothérapie, l’acupuncture et des exercices. Avoir quelques remèdes allopathiques pour les urgences.

Identifier les plantes médicinales.

Contacter les autorités officielles compétentes dans le domaine de la santé pour s’approvisionner en graines de plantes médicinales.

Encourager les habitants à avoir un jardin de plantes médicinales dans chaque village. Préparer des traitements phytothérapiques pour différentes maladies, etc.

Conclusion Guérir est vraiment l’œuvre divine qui nous est confiée sur terre par Dieu, pour que nous puissions être un instrument de guérison pour tous les maux dont souffre le monde et amener l’unité au monde brisé et en souffrance. Aujourd’hui beaucoup souffrent de la faim et de la soif, beaucoup pleurent dans l’isolement en implorant de guérir pas uniquement dans leur corps physique mais également au niveau psychologique, social et spirituel. Ils ont besoin de nos soins et de nos attentions compatissantes, de nos encouragements, de notre capacité à les réconforter et leur redonner confiance. En tant qu’infirmières, nous touchons Jésus dans le corps des malades, des pauvres, des personnes âgées, infirmes et des petits enfants, et apportons la plénitude dans leur vie par des modalités alternatives de médecine.

9 Journal du Bon Pasteur, Novembre-Décembre

Le nom de Dieu est Miséricorde - Retraite des Associés Laïcs. 3-5 Juin 2016 Province Britannique

Par Patricia Marshall, Présidente des Associés Laïcs Britanniques Article original en anglais Traduit par : Claudine Fargeix- partenaire laïque, Province Europe-BFMN

D epuis ces dernières années les Associés Laïcs du Bon Pasteur au Royaume Uni ont un week-end de retraite de trois jours. Il y a deux ans nous avons décidé qu'il serait bon d'utiliser les talents des associés laïcs et des sœurs qui nous soutiennent. Le résultat a été un retentissant "Recommençons de la même manière" et nous

l'avons fait. L'Équipe de Coordination a eu quelques difficultés pour choisir le thème de la Retraite, étant dans l'Année de la Miséricorde elle a opté pour ce titre de la retraite "Le Nom de Dieu est Miséricorde".

Dans l'Équipe de Coordination nous avons trois Sœurs - Carmel, Nuala et Andrea - et des Associées de trois des groupes régionaux - Joan, Bernadette et Emily. Chacune dans l'équipe a proposé de préparer soit un exposé, soit des prières et de la musique pour les trois jours puis ce fut une fête : discussions incitant à réfléchir, prières émouvantes, temps de réflexion ainsi que de la musique préparée par Jacqui et Sr Carmel, le tout coordonné par Emily qui présidait toute la retraite.

En nous réunissant au Centre de Retraite des Gales du Nord, nous avons décidé de ne pas avoir une retraite silencieuse car nous sentions important pour nous d'arriver à mieux nous connaître n'ayant pas tellement d'occasions de nous retrouver en un grand groupe. Cela nous permettrait des conversations très ouvertes en petits groupes et en sessions avec tout le monde.

Seize d'entre nous se sont retrouvées au Centre de Retraite le vendredi soir. Après que Joan nous ait fait débuter par la prière d'entrée, Sr Carmel a ouvert notre session et nos esprits avec un magnifique résumé de la Bulle Papale annonçant l'Année de la Miséricorde. Cela nous a donné un superbe aperçu des intentions du Pape François déclarant l'Année de la Miséricorde et ce que cela signifie pour nous aussi bien personnellement que dans notre mission.

Notre session du samedi matin a été animée par Sr Andrea, une grande conteuse au style inimitable. Elle a intitulé cette session "A travers la Porte Sainte" et elle avait préparé une "Porte Sainte". Malheureusement la porte n'a pas supporté le voyage depuis l'Ecosse et à la place nous avons eu une Arche Sainte constituée des fleurs qui auraient dû orner la porte ! Comme nous l'avions décidé, ce n'était pas une retraite silencieuse, ce qui nous a permis de beaucoup rire. Néanmoins cela a été symbolique pour nous de faire l'expérience de passer sous l'arche de fleurs, en présence de la miséricorde de Dieu et en présence les unes des autres - en petits groupes quand nous avons partagé nos réflexions. Plus tard, tout le groupe a partagé ses pensées et ses espoirs sur le besoin de compassion dans le monde et dans l’Église.

Pour notre session de la soirée, Bernadette avait apporté un tract préparé par son diocèse : "Blessures dans la Miséricorde de Dieu" en utilisant l'histoire de Thomas et son refus de croire sans avoir vu les mains et les pieds de Jésus, et elle nous a chargées d'y réfléchir en groupes à l'aide d'un bref questionnaire. Une fois encore cela a été une session très forte et très touchante, dans l'approfondissement de notre compréhension de la miséricorde de Dieu.

Le samedi matin, Emily nous a demandé de raconter notre première rencontre avec le Bon Pasteur. La plupart des réponses reflétaient l'expérience de la chaleur et de l'humanité que les gens avaient ressenti à leur première rencontre. Patricia a alors présenté une réflexion sur la pastorale et la nature débordante de l'amour de Dieu, avec des passages de l'Évangile de Jean et le psaume du Bon Berger pour nous aider à voir combien Dieu donne en abondance son amour et sa compassion et comment nous pouvons le refléter dans nos propres vies.

Tous les apports et les partages étaient accompagnés de prières animées par les membres du groupe et nous avons conclu par un envoi très inspiré préparé par Joan après que nous ayons renouvelé notre engagement comme associés du Bon Pasteur. Nous nous sommes senties spirituellement enrichies et responsabilisées par cette expérience.

Nous avons déjà planifié la retraite de l'année prochaine, et peut-être un autre pèlerinage à Angers.

10 Journal du Bon Pasteur, Novembre-Décembre

Partenaires dans la Mission « Jésus Christ vous a choisies, il vous a associées à sa mission au milieu des peuples, afin que vous portiez des fruits. » (Sainte Marie-Euphrasie Pelletier)

Par M. Jaison Furtado Article original en anglais Traduit par : Simone Moubarak - partenaire laïque, Province Liban/Syrie

2 016 a vu naitre une lumière dans la ligne de conduite adoptée par le partenariat pour la mission dans la province du Sud-ouest de l’Inde. Chaque communauté était invitée à choisir une personne au niveau local pour assurer la liaison avec le partenariat. Les personnes-liens au niveau local ont reçu une première formation lors d’un atelier

intitulé « Former des formateurs » qui s’était tenu en mars 2016. L’objectif de cet atelier était de parvenir à une bonne définition du rôle du « partenariat dans la mission » afin de créer un énoncé de la vision, et de travailler, à travers cette vision, dans la réalité des ministères locaux.

Un logo pour le partenariat a été conçu pour mettre en évidence l’évolution constante du triskèle de la vie apostolique, de la vie contemplative, et des autres modes de vie qui avancent ensemble, unifiant leurs dons respectifs au service de la mission, qui est toujours le centre.

L’atelier a préparé cette déclaration de mission : « En travaillant ensemble, nous nous nourrissons les uns les autres dans l’égalité et la coresponsabilité, en touchant, avec le charisme de Sainte Marie-Euphrasie, comme des gardiens de la vie, les faibles et ceux qui se sont égarés dans ce monde brisé. »

La formation a envisagé d’être un processus continu, structuré de : 1. Sensibilisation : connaissance de soi, dons, défis, et vie de la vision - mission. 2. Induction : introduction du Bon-Pasteur comme un besoin global de notre époque. 3. Immersion : approfondissement de la spiritualité du Bon Pasteur, patrimoine et héritage. 4. Emergence : la réalisation du rôle de chacune dans l’œuvre de Dieu s’accomplit à travers une contemplation

profonde. 5. Engagement : Mus/mues par l’esprit, nous risquons ensemble pour la mission.

En juillet 2016, le deuxième atelier sur le thème « racines et branches » a stimulé les personnes-lien au niveau local à préparer un calendrier de plans d’action individuels pour leurs communautés. Un discours fait par Mme Thérèse Symons (BDM d’Asie Pacifique) et Jason Furtado (Comité International pour le Partenariat) a aidé à tisser des liens entre le fonctionnement de chaque communauté, et le grand canevas des perspectives et des objectifs congrégationnels.

À l’heure actuelle, il y a dans chaque commission au niveau des provinces un(e) associé(e) laïc parmi les membres de l’équipe. Des événements tenus par les partenaires de Mission (sœurs et laïcs) sont dans la ligne de la vision de la Congrégation et de la solidarité globale.

11 Journal du Bon Pasteur, Novembre-Décembre

Nouvelles des Sœurs contemplatives Par Srs. Anges - Gracy Thomas Article original en anglais Traduit par : Simone Moubarak - partenaire laïque, Province Liban/Syrie

U ne fois de plus, nous sommes ici pour partager avec vous notre expérience de 2016. Au cours de ce jubilé extraordinaire de la miséricorde, nous avons assisté à une conférence donnée par un prêtre jésuite sur la miséricorde de Dieu, suivie d’une discussion dans notre communauté. Nous avons relevé quelques points à

mettre en pratique dans notre vie quotidienne et nous en avons fait une évaluation périodique.

En mars, nous avons été très heureuses d’accueillir du Vietnam S. Jacinta Duong, une sœur apostolique de vœux temporaires venue partager avec nous l’expérience de la vie contemplative. Elle est restée avec nous pendant dix jours, y compris pour la semaine sainte, et a vécu une expérience enrichissante. Au mois d’avril, S. Miriam Colala, sœur contemplative, membre de l’Equipe de Gouvernement de Congrégation, est venue assister au chapitre extraordinaire de notre province du Sud-ouest de l’Inde. Elle est restée chez nous une dizaine de jours et sa visite nous a fait très plaisir.

La décision du Pape François, de relever le mémorial de Sainte Marie Madeleine ("apôtre des Apôtres") au statut de fête, nous a comblées de joie. Nous avons rendu hommage à Sainte Marie Madeleine en chantant la prière du matin composée par Sr. Marie Edith Olaguer de la province de New York.

Du 23 au 25 mai 2016, quelques sœurs sont allées en pèlerinage au Kerala avec Sœur Lissy Chaco, première conseillère de l’Équipe de leadership de la province. Elles ont visité les tombes et les vestiges de trois saints récemment canonisés, Sainte Alphonsa, Sainte Euphrasia du Kerala, Saint Elias Kuriakose Chavara, ainsi que les tombes de deux bienheureux. Elles ont également franchi les portes saintes de la miséricorde lors de leur visite des cathédrales. Très heureuses, elles sont revenues saines et sauves. Quant à nous, une dizaine de sœurs et notre Provinciale S. Thérèse Meer nous avons franchi les portes saintes à Bangalore. Nous sommes entrées dans une cathédrale, une basilique, et un lieu de culte. Ce fut pour nous une grande joie que de pouvoir passer les portes saintes et recevoir l’indulgence du Jubilé.

Nous avons eu la chance d’avoir eu une préparation spirituelle spéciale pour cet événement. A deux reprises cette année, nous avons entendu le son des carillons dans notre communauté : le 22 juillet, notre chère Sœur Jacqueline Steel Woodward a fêté le jubilé de diamant de sa première profession et notre chère Sœur Tresina Padingarekkara a fêté le jubilé d’or de sa première profession. Cinq prêtres ont concélébré la Messe du Jubilé de diamant et sept prêtres ont concélébré la Messe du Jubilé d’or. Nous étions heureuses d'avoir parmi nous nos sœurs apostoliques, les membres de nos familles, les amis et les bienfaiteurs. Bien sûr, les célébrations ont été suivies par un repas amical. L’intérieur et l’extérieur de la chapelle avaient reçu quelques touches artistiques, offrant un décor très agréable.

Nous remercions et louons Dieu pour toutes les grâces et les bénédictions que nous avons reçues au cours de cette année de la miséricorde, et nous nous efforçons de vivre le mystère de Dieu dans nos vies.

Dieu soit loué.Dieu soit loué.Dieu soit loué.

12 Journal du Bon Pasteur, Novembre-Décembre

Réseau de lutte contre la traite – Engagement du Bon Pasteur en Asie Pacifique

Par Sr. Caroline Price Article original en anglais Traduit par : Sr. Monique Tarabeh

D u 21 au 27 octobre 2016, 51 participants venus de 18 pays de l’Asie Pacifique se sont réunis à Maryridge, Tagaytay, Philippines, pour un atelier de construction des capacités sur la lutte contre la traite. Un plus petit atelier s’est tenu en 2011 ; depuis, presque tous les pays d'Asie-Pacifique où la congrégation du Bon Pasteur

est présente, se sont engagés directement ou indirectement dans cette lutte. Le cercle de responsables d'unité en Asie Pacifique (APC) a réclamé de suivre l'atelier qui a été organisé par l'équipe centrale de Justice et Paix d’Asie Pacifique. Les travaux ont débuté à la fin 2015 avec un sondage qui a été envoyé à toutes les unités, visant à rassembler des informations sur les éventuels besoins et les domaines nécessitant soutien et assistance. L'équipe centrale a travaillé avec S. Clare Nolan, qui a animé l’atelier, et Mme Thérèse Symons, du Bureau pour le Développement des Missions en Asie Pacifique.

Réunir des représentants engagés dans le travail de lutte contre la traite, avait pour but de s’écouter les uns les autres et d’apprendre les uns des autres, d’encourager le partage des ressources et de travailler plus efficacement ensemble. En conséquence, un réseau est né ! La première partie de l'atelier portait sur les « quatre P » de la lutte contre la traite :

Protection, Poursuites, Prévention et Partenariat.

Les intervenants arrivaient de toute l’Asie Pacifique ce qui permit de mieux comprendre l’étendue de l’expérience au sein de notre région : Mme Marietta Latonio des Philippines, qui travaille avec la Maison d’accueil du Bon Pasteur pour les femmes victimes de la traite à Cebu, et est co-auteur d’un livre portant sur le vécu de ces femmes relaté depuis sa propre expérience en matière de protection ; Mme Willa Mowe de Malaisie, qui travaille avec les femmes migrantes et les victimes de la traite, et a évoqué les poursuites et les problèmes intervenant lors des démarches visant à assurer leur sécurité ; M. Bimol Bhetwal du Népal, qui a parlé de prévention et a souligné l’importance d’une stratégie à plusieurs volets en matière d'éducation et de prévention ; Mme Theresa Symons a parlé du partenariat et de l’importance des partenariats du Bon Pasteur, et elle a également évoqué nos partenariats avec d’autres ONG qui partagent nos mêmes idées.

Dans la deuxième partie de l’atelier, les participants ont reçu un aperçu régional du phénomène de la Traite en Asie Pacifique et de l’importance du rapport sur la traite des personnes produit par le département d'État américain. Les données ont été présentées par S. Clare et Thérèse Symons. Les participants ont été invités à se familiariser avec la section de ce rapport qui concernait leur pays, un exercice utile pour aider à comprendre la façon dont les gouvernements réagissent ainsi que l’importance de la manière dont les ONG contribuent à ce rapport.

Un moyen pour plus efficacement défendre les victimes de la traite et faire pression en faveur de leurs droits consiste à bien documenter leurs histoires. Mme Kathy Landvogt, qui est à la tête du Centre de Recherche, Développement et Plaidoyer pour les femmes (WRAP) au Bon-Pasteur pour Australie/Nouvelle Zélande, a donné son avis sur l’importance des meilleures pratiques pour monter des dossiers solides, et sur les structures, les politiques et les procédures qui contribuent à l’efficacité des dossiers et du plaidoyer.

L’avant-dernier jour, S. Clare a guidé le groupe dans une session intitulée « Passer à l’action ». Chaque unité a travaillé sur l’élaboration d’un plan d’action pour apporter à leur unité ce qui permettrait d’utiliser une approche fondée sur les droits de l’homme dans la lutte contre la traite.

A la clôture de l’atelier, Clare a dirigé une session intitulée « Vision : un réseau de lutte contre la traite pour l’Asie Pacifique ». Le travail en petits groupes de discussion, a permis aux participants d’identifier une « vision » claire pour le travail de lutte contre la traite des personnes dans leurs unités, et en Asie Pacifique. Lors de la clôture, un participant de chaque unité a lu l’« Enoncé de la Vision ». Un nouveau réseau de lutte contre la traite des femmes et des enfants est né ! Ce réseau est certes nouveau et il lui faudra du temps pour se développer mais l’engagement à communiquer et coopérer est fort et dynamique !

13 Journal du Bon Pasteur, Novembre-Décembre

L’atelier international de la Fondation Internationale du Bon-Pasteur Par Sr. Monique Tarabeh avec le BPFI Article original en anglais Traduit par : Simone Moubarak - partenaire laïque, Province Liban/Syrie

“ Partenaires de mission (laïcs et sœurs), nous avons cherché comment affronter ensemble les problèmes mondiaux.

Nous avons identifié les plus pressants du moment : pauvreté, traite des personnes, migration forcée, réfugiés, inégalité des genres, violence à l’égard des femmes et des enfants, et intolérance religieuse. ”

(Déclaration du 30ème Chapitre de Congrégation)

La Fondation Internationale du Bon Pasteur (Good Shepherd International Foundation, GSIF), connue également comme BDM de Rome (Bureau pour le Développement des Missions) a organisé un atelier international qui s’est déroulé au Généralat, à Rome du 7 au 11 novembre 2016. Quarante-et-un partenaires de la mission (laïques et sœurs) ont pris part à cet atelier pour préparer le Plan Stratégique pour les cinq prochaines années.

Pendant ces cinq jours, la salle débordait d’énergie, grâce à la participation des membres de l'Équipe de Gouvernement de Congrégation (EGC), les membres du Conseil des directeurs de la Fondation Bon-Pasteur International, des représentantes de tous les Cercles des responsables de province, le réseau JPIBP, le Centre de spiritualité, les Communications et les BDM régionaux d’Amérique latine et d’Asie Pacifique, en collaboration avec les sœurs et le personnel des BDM au niveau des unités. L’objectif de cet atelier était d’élaborer une vision et mission communes et des objectifs communs pour les cinq prochaines années d’action de la Fondation et de ses partenaires locaux.

Avant l’atelier, l’équipe de la Fondation a effectué une vaste évaluation de son Plan Stratégique précédent (2014-2016) et mené une consultation dans toutes les régions sur les priorités des cinq prochaines années. Les résultats de l’évaluation et de la consultation ont guidé la réflexion au cours de l’atelier. Les domaines thématiques prioritaires pour les cinq prochaines années sont : la pauvreté, l’élimination de la violence et toutes les formes de discrimination à l’égard des filles, des femmes et des enfants, la lutte contre la traite et l’appui aux migrants.

Grâce à l’appui de Manuela Coletti, la facilitatrice, le groupe a été en mesure d’élaborer une vision et une mission communes et a pu définir les objectifs pour la Fondation, qui seront à nouveau présentés au cours des mois à venir pour finaliser le Plan Stratégique. Après avoir été examiné par l’EGC, le Plan Stratégique sera soumis à l’approbation du Conseil des directeurs de la Fondation en avril 2017.

Une fois approuvé, le Plan sera partagé avec tous les partenaires du Bon Pasteur à travers le monde par l’équipe de la Fondation, avec l’appui de l’EGC, du Conseil des directeurs, du bureau des Communications de Rome, et des BDM locaux qui se sont engagés à promouvoir une meilleure compréhension du rôle de la Fondation et des BDM au niveau local et au niveau international.

Outre l’accent mis sur la collecte de fonds et le renforcement des capacités, et dans la continuité des années précédentes, la Fondation œuvrera en collaboration avec l’EGC, à concevoir un système de gestion de majeure clarté et efficacité pour les BDM locaux. Un des éléments qui est ressorti de l’évaluation était le manque de clarté dans le rôle des BDM locaux et leur relation avec bureau de Rome, et avec le leadership au niveau des Unités et au niveau de la Congrégation. L’un des objectifs du nouveau Plan pour la Fondation sera d’identifier des systèmes aptes à améliorer la coordination entre les partenaires du BDM ainsi que l’intégration avec d’autres bureaux congrégationnels, selon les recommandations du Chapitre de Congrégation de 2015. Dans le cadre du renforcement des capacités, le groupe a souligné l’importance de l’élaboration de politiques et de normes adéquates pour assurer les meilleurs services aux filles, aux femmes et aux enfants dont nous nous occupons dans nos programmes, dans le monde entier.

14 Journal du Bon Pasteur, Novembre-Décembre

La Fondation Levántate Mujer

Par Sr. Sandra Suárez Article original en espagnol Traduit par : Sr. Marie Hélène Halligon

L a Fondation Levántate Mujer est une entité juridique constituée pour faire avancer la Mission de la Congrégation du Bon Pasteur en Bolivie, qui soutient les femmes et les enfants vulnérables dans les villes d'El Alto, de Sucre, d'Oruro, de Santa Cruz et de La Paz depuis plus de 20 ans. Sa mission apostolique est basée sur les valeurs de

l’institution :

BIENVENUE - MISERICORDE - JUSTICE

Mission Notre institution s'attache à défendre les droits des femmes vulnérables et à risque, des adolescents et des enfants et à promouvoir la transformation personnelle et sociale, inspirée par les pensées, sentiments et affections de Jésus Bon Pasteur.

Vision Veiller à ce que les droits fondamentaux des femmes, des adolescents et des enfants soient rétablis grâce à l'accueil, à la protection, à la formation, à la réintégration et aux réseaux, afin de favoriser la transformation personnelle et sociale.

Objectif Rendre leur dignité aux femmes, enfants, adolescents et familles défavorisés et à risque afin de leur permettre de jouer un rôle de premier plan dans leur transformation et la construction d'une société juste et équitable.

Programmes :

La Fondation Levántate Mujer intervient à travers les programmes suivants : NON à la violence familiale ; Migrants ; Exploitation sexuelle à des fins commerciales ; Justice économique ; Développement holistique de l'enfant et de l'adolescent.

Objectifs spécifiques

ESCLAVAGE ET TRAITE Réduire les traumatismes et permettre à l'enfant, à l'adolescent et / ou à la femme d'être exempt des effets physiques, psychologiques et sociaux de l'abus et de l'exploitation subis.

VIOLENCE INTRAFAMILIALE ET SEXUELLE Réduire les traumatismes et permettre à la femme, à l'enfant, à l'adolescent d'être libre des effets physiques, psychologiques et sociaux de la violence intrafamiliale et sexuelle, en se concentrant sur les besoins individuels, la prévention, l'impact et les réseaux.

VIH / SIDA Réduire les traumatismes et améliorer la qualité de vie de la femme, de l'enfant, de l'adolescent affecté par le VIH / SIDA en mettant l'accent sur les besoins individuels, la prévention, l'impact et les réseaux.

JUSTICE ÉCONOMIQUE Créer et promouvoir des lieux qui permettent aux femmes et aux adolescents d'acquérir les outils nécessaires pour gagner leur vie. Nous avons un réseau pour la fabrication et la vente de produits qui aident à la réintégration sociale et économique des femmes.

REFUGE Fournir un lieu sûr aux femmes et / ou aux adolescents victimes d'esclavage et de traite, de violence intrafamiliale, violence sexuelle et VIH / sida, en leur offrant des soins de bienvenue, de protection et holistiques, afin de renforcer et de faciliter la construction d'un nouvelle vie.

ENFANTS ET ADOLESCENTS Fournir un lieu sûr aux enfants et aux adolescents qui vivent avec le VIH ou sont touchés par le VIH, les enfants de mères impliquées dans la prostitution, issus de familles démunies abandonnées, qui sont victimes d'esclavage et de traite, ainsi que de violence afin de réduire les traumatismes et leur permettre de se libérer des effets physiques, psychologiques et sociaux grâce à nos centres de soins holistiques, au parrainage, placement à domicile permanent, réintégration familiale, entre autres.

La Fondation répond à cet engagement de congrégation avec ses partenaires locaux, internes et externes, et avec les Sœurs du Bon Pasteur de la Province Bolivie-Chili de la Congrégation.

15 Journal du Bon Pasteur, Novembre-Décembre

Fondation Mère Josefa

Par Sr. Maria Cristina Article original en espagnol Traduit par : Sr. Marie Hélène Halligon

L a Fondation Mère Josefa a été créée par les Sœurs de Notre-Dame de Charité du Bon Pasteur au Chili pour gérer la mission de la

Congrégation.

Notre mission est d'accueillir, de soutenir et d'autonomiser les femmes migrantes, les enfants et les adolescents vulnérables afin de faciliter leur pleine intégration au pays, le développement de leur famille et leur indépendance économique.

Nos centres de travail se concentrent sur les villes d'Iquique, d'Antofagasta, de La Serena, de Talca, de Temuco et de Santiago où nos équipes soutiennent activement et plaident quant aux migrations, à la traite et aux abus.

Iquique et Antofagasta : Programme « Femmes de Bolivie et du Chili ». Le projet travaille avec des femmes qui viennent principalement de Bolivie et du Pérou. La Fondation offre une formation en cuisine, en coiffure et compétences en milieu de travail, ainsi qu'un soutien et une orientation dans le cadre du processus de régularisation du statut pour permettre l'accès aux soins de santé, à l'éducation et au travail décent. Les femmes reçoivent une formation en informatique à travers le Télécentre pour pouvoir rester en contact avec leur famille.

La Serena : Les Programmes « Femme Famille et Migrants » soutiennent environ 145 personnes dans les villes de La Serena et Coquimbo. Les femmes qui sont victimes d'abus et de violence reçoivent des conseils, ce qui leur donne les outils pour l'autonomisation et l'indépendance. Le Programme pour les migrants apporte son soutien à environ 80 hommes et femmes, principalement d'Haïti, pour régulariser leur statut. On leur offre des cours d'espagnol et on rejoint des réseaux pour leur faciliter l'accès au travail.

Talca : Programme de bienvenue et de reconnaissance des migrants et des familles dans la région du Maule. Ce programme aide 270 migrants à régulariser leur statut, faciliter l'accès aux soins de santé et à l'éducation, et à leur offrir une formation professionnelle, l'accès aux piscines de travail et aux cours d'espagnol.

Temuco : Le programme Domo Newen, Strong Women, à Mapudungún, a été mis en place pour soutenir et préserver la culture des femmes Mapuche qui migrent vers la ville. Cependant, au fil du temps, le centre est devenu un lieu d'intégration des cultures mapuches et chiliennes où les deux sont accueillis et les femmes sont aidées à gagner leur autonomie. Environ 50 femmes sont formées ici dans des ateliers d'argenterie et de tissage Mapuche. De plus, elles ont formé une coopérative artisanale produisant des produits en laine et des bijoux traditionnels pour lesquels elles cherchent des marchés.

Projet Calice : La Fondation Mère Josefa gère un programme canadien qui parraine 1600 enfants à

Santiago, Valparaíso, Talca et Constitución, ainsi que l'encouragement des compétences de développement personnel des femmes et des enfants migrants et l'utilisation positive de leur temps libre avec des activités récréatives.

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Monique Tarabeh

Communications coordinator

Email: [email protected]

http://www.buonpastoreint.org

Journal du Bon Pasteur

Je tiens à remercier chaque personne qui a collaboré à la

traduction et la révision des articles de cette version.

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