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1 News Mili Semaine . 13 / 12 Recherches et mise en page par Revue hebdomadaire du vendredi Je ne juge pas… je livre, sommairement triés et compilés, les médias tels qu’ils sont… à chacun de faire son opinion, les articles n’engagent que leurs auteurs. *=*=*=*=*=*=*=*=*=*=*=*=*=*=*=*=*=*=*=*=*=*=*=*=*=*=* Planification des Thèmes & Sujets 1 Lois & Décrets 2 Nécrologies & Mémoires 3 Décorations & Commémorations 4 Autorités, Etats-Majors 5 Chroniques & Libres propos 6 Opex & Zones de conflits 7 Défense de par le Monde 8 Nos Forces Armées a) Armée de Terre b) Marine Nationale c) Armée de l’Air d) - Gendarmerie Nationale e) - Service de Santé 9 France : Armements & Industries 10 Le Monde : Modernisations & Equipements 11 Rubriques divers (Conférences, Sports, etc) 12 Livres & Publications 1 Lois & Décrets JORF n°0066 du 19 mars 2013 MINISTERE DE L'INTERIEUR 13 Arrêté du 4 mars 2013 relatif à l'organisation et au service de la gendarmerie maritime http://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000027192462&date Texte=&categorieLien=id JORF n°0069 du 22 mars 2013 MINISTERE DE L'INTERIEUR 91 Décision du 14 mars 2013 portant inscription au tableau d'avancement pour l'année 2013 (armée active)

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News Mili

Semaine . 13 / 12

Recherches et mise en page par

Revue hebdomadaire du vendredi

Je ne juge pas… je livre, sommairement triés et compilés, les médias tels qu’ils sont…

à chacun de faire son opinion, les articles n’engagent que leurs auteurs.

*=*=*=*=*=*=*=*=*=*=*=*=*=*=*=*=*=*=*=*=*=*=*=*=*=*=*

Planification des Thèmes & Sujets

1 – Lois & Décrets 2 – Nécrologies & Mémoires 3 – Décorations & Commémorations 4 – Autorités, Etats-Majors 5 – Chroniques & Libres propos 6 – Opex & Zones de conflits 7 – Défense de par le Monde 8 – Nos Forces Armées

a) – Armée de Terre b) – Marine Nationale c) – Armée de l’Air d) - Gendarmerie Nationale e) - Service de Santé

9 – France : Armements & Industries 10 – Le Monde : Modernisations & Equipements 11 – Rubriques divers (Conférences, Sports, etc) 12 – Livres & Publications

1 – Lois & Décrets

JORF n°0066 du 19 mars 2013 MINISTERE DE L'INTERIEUR 13 Arrêté du 4 mars 2013 relatif à l'organisation et au service de la gendarmerie maritime http://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000027192462&dateTexte=&categorieLien=id

JORF n°0069 du 22 mars 2013 MINISTERE DE L'INTERIEUR

91 Décision du 14 mars 2013 portant inscription au tableau d'avancement pour l'année 2013 (armée active)

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http://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000027200420&dateTexte=&categorieLien=id

2 – Nécrologies & Mémoires

In memoriam : caporal Alexandre Van Dooren

du 1er RIMa Projeté au Mali depuis le 27 janvier 2013, il était engagé au sein du GTIA4 (groupement tactique interarmes) dans le cadre de l’opération SERVAL, en tant que pilote AMX 10RCR. Le 16 mars 2013, au cours d’une opération dans la zone au sud de Tessalit visant à rechercher et détruire les groupes terroristes qui s’y trouvent encore, un blindé AMX 10RCR a sauté sur un engin explosif, provoquant la mort du militaire.

Il est le cinquième soldat français à mourir au combat depuis le lancement de l’opération SERVAL.

Né le 8 avril 1989, le caporal Alexandre Van Dooren aura servi la France durant plus de trois ans.

Le 6 octobre 2009, il souscrit un contrat d’engagé volontaire de l’armée de Terre au CPIS (centre parachutiste d’instruction spécialisée) de Perpignan.

Le 7 avril 2010, il rejoint le 1er régiment d’infanterie de Marine d’Angoulême pour cinq ans. Au terme de sa formation initiale durant laquelle il fait preuve d’un très fort potentiel, il est élevé à la distinction de 1re classe le 7 octobre 2010 et est affecté au 3e escadron.

Engagé très dynamique et particulièrement efficace, il y occupe la fonction de pilote AMX 10 RCR et se distingue en obtenant brillamment, dès octobre 2011, son certificat militaire élémentaire. Son excellente manière de servir lui permet d’accéder au grade de

caporal dès le 1er avril 2012.

Le caporal Alexandre Van Dooren totalisait trois missions au cours desquelles son enthousiasme et ses qualités intellectuelles et physiques font l’unanimité, tant auprès du commandement que de ses camarades. D’avril à juillet 2011, il avait été engagé dans sa fonction de pilote AMX 10 RCR au sein du 5e régiment interarmes outre-mer à Djibouti. De janvier à mai 2012, il avait servi en tant que chef d’équipe PROTERRE au sein du 41ebataillon d’infanterie de marine, en Guadeloupe. Une nouvelle fois, il y avait été particulièrement remarqué pour son sens aigu des responsabilités et sa rusticité.

Le caporal Alexandre Van Dooren était titulaire de la médaille de bronze de la défense nationale depuis 2012.

Agé de 24 ans, il était en situation de concubinage et père d’un enfant. Il a été tué dans l’accomplissement de sa mission au service de la France.

Source SIRPa TERRE

La mémoire de la France libre et de la Résistance

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Ainsi va le monde ! à 22:45, mardi 19 mars 2013

Ils s’éloignent inexorablement de nous. Ils, ce sont les derniers cadres de la Résistance et de la

France libre qui disparaissent les uns après les autres. Ceux qui restent sont nonagénaires. Du

Conseil national de la Résistance (CNR) seul est encore vivant son secrétaire général adjoint,

Robert Chambeiron (98 ans), membre du cabinet du ministre de l’air, Pierre Cot, en 1936. Aux

côtés de Jean Moulin. Le secrétaire de ce dernier, alors délégué général du général de Gaulle en

France, Daniel Cordier est l’un des vingt trois Compagnons de la Libération encore en vie (sur

1038). Après guerre, avec Stéphane Hessel, disparu le 27 février dernier, ils rédigèrent le Livre

blanc du BCRA (Bureau central de renseignement et d’action). Il y a un an, la DGSE avait convié

les deux hommes à une cérémonie, aux Invalides, marquant le 70ème anniversaire de la création

des services secrets de la France libre. Aujourd'hui, des associations d'anciens combattants ont

fermé leurs portes, faute de membres. Après le départ de ces hommes et de ces femmes, il y a

désormais le respect et le nécessaire maintien d’une politique de la juste mémoire.

Le lourd tribut à la guerre des légionnaires de

Calvi Rédigé par Didier Chalumeau le 16/03/2013 à 22:44 - Par Pierre Benedetti de Corse Matin

Le commandant en second du REP, Charles-Henri De Besombe revient sur la mort du

sergent -chef Harold Vormezeele

« Près de 250 légionnaires du 2e Rep de Calvi se trouvent sur le front au Mali, où le 1er sergent-chef Harold Vormezeele a été tué mardi. Depuis 1948, date de la création du régiment, environ 2 000 hommes ont perdu la vie », indique le commandant en second Charles-Henri De Besombes.

Le commandant en second du 2e Rep, Charles-

Henri De Besombes, revient sur la mort du

sergent-chef Harold Vormezeele, tué mardi lors

de combats menés contre des groupes

terroristes au Mali

Indochine, Algérie, Sarajevo, Afghanistan, Côte d'Ivoire notamment, et aujourd'hui le Mali : le 2e Régiment étranger de parachutistes (2e Rep) de Calvi a participé à des conflits auxquels la France a participé au fil des décennies. « Toujours en première ligne », assure le commandant en second du 2e Rep Charles-Henri De Besombes.

Et depuis sa création en 1948, près de 2 000 légionnaires de ce régiment sont morts au combat et 36 000 pour la légion étrangère dans sa totalité, assure-t-on auprès du 2e Rep.

Prochainement, au camp Raffalli, un nouveau nom viendra s'ajouter à la centaine d'inscriptions dorées gravées dans la pierre du « Mémorial des légionnaires parachutismes morts pour la France ».

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Celui du 1er sergent-chef Harold Vormezeele, de nationalité belge, naturalisé français en 2010, et tué à 33 ans lors de combats menés contre des groupes terroristes à 50 kilomètres au sud de Tessalit, précise le ministère de la Défense.

« De par notre action d'infanterie (…), de parachutisme, notre mission est tournée vers l'intervention et dès le début nous sommes en première ligne », explique le commandant en second 2e Rep, au camp Raffalli. Le 2e Rep, qui est une « formation combattante » et « rattaché aux forces terrestres », possède la caractéristique d'être affecté à des missions d'urgence. Aujourd'hui le Mali, où 4 000 soldats français sont déployés aux côtés des forces africaines, ou encore récemment en République centrafricaine avec 150 légionnaires qui étaient jusqu'alors affectés pour une mission au Gabon.

Dans le cas du Mali, l'armée française a pu avancer relativement aisément depuis le 8 février avec les forces africaines. Dorénavant, le « dispositif » s'étend de Bamako à Tessalit, au nord du Mali.

Cérémonie lundi prochain à Calvi

Néanmoins, dans cette partie du territoire, les combats se durcissent selon le ministre de la Défense Jean-Yves Le Drian, cité par les médias nationaux. « On savait que, pour aller jusqu'au bout (...), il fallait s'attaquer à ce réduit et à cette portion difficile du territoire malien, l'Adrar des Ifoghas (nord-est) où est mort le légionnaire », a reconnu le ministre.

Le sous-officier de la section de commandos parachutistes du 2e Rep, Harold Vormezeele, est justement mort dans cette zone. Un terrain, par définition, à risque pour les militaires. « La forme de l'engagement varie selon les missions et, certes, le danger est toujours présent », souligne le commandant en second Charles-Henri De Besombes.

Après la mort de cinq légionnaires du 2e Rep en Afghanistan, le sergent-chef Harold Vormezeele est la dernière victime au sein du régiment. Hier, le ministre de la Défense Jean-Yves Le Drian a annoncé qu'un « hommage solennel » lui serait rendu.

Vendredi, la mémoire de ce deuxième soldat français tué au Mali devrait être honorée aux Invalides à Paris selon certaines sources.

Par ailleurs, la cérémonie d'honneur militaire a été annoncée lundi prochain au camp Raffalli de Calvi, en présence « de hautes autorités politiques », selon des sources concordantes ne voulant pas donner plus de détails.

Déjà, le ministre de la Défense a rendu hommage, dans un communiqué, à ce légionnaire « tombé en accomplissant la mission qui lui avait été donnée, pour défendre sur le sol malien notre sécurité et notre liberté ».

3 – Décorations & Commémorations

Valeur militaire pour le Lieutenant Delphine

Duhamel Mise à jour : 14/03/2013 11:02

Le Lieutenant Delphine Duhamel, chef de section à la 1e batterie de Tir du 40eRA, est le premier officier féminin de l’artillerie Sol-sol à recevoir la croix de la Valeur Militaire avec étoile de bronze, pour faits d’armes en Afghanistan.

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Lors de la cérémonie de dissolution de la Task Force Lafayette VI à Strasbourg le 31 janvier dernier, le chef d’Etat-major de l’armée de Terre, le général d’armée Bertrand Ract Madoux, a remis la croix de la Valeur Militaire avec étoile de bronze au lieutenant Delphine DUHAMEL.

« Engagé du 19 avril au 26 novembre 2012 comme chef de section de tir Caesar et mortier de 120 mm au sein des éléments organiques de la brigade La Fayette, dans le cadre de l’opération PAMIR, a fait preuve de belles qualités militaires.

S’est particulièrement illustré en effectuant des tirs d’obus éclairants au profit d’éléments de l’armée nationale afghane ... A ainsi participé à la mise en fuite des insurgés qui prenaient à partie les soldats alliés et qui

préparaient une attaque… »

Le lieutenant Delphine DUHAMEL s’est engagé en 2004 à l’école nationale des sous-officiers d’active (ENSOA). Elle est affectée en juillet 2005 au 12eRA (Oberhoffen, 67) comme maréchal des logis, spécialiste COBRA (radar de contre batterie). Elle effectue une 1remission en Bosnie en 2006. Elle enchaîne une seconde mission au Sud-Liban à Naqoura en 2007 dans le cadre de l’opération DAMAN II.

Le lieutenant DUHAMEL intègre l’école militaire interarmes (EMIA) en 2008 et devient officier de carrière.

A sa sortie de l’école d’artillerie en 2011, où elle a effectué un stage à Djibouti, elle choisit de servir au 40e régiment d’artillerie de Suippes. Affectée comme chef de section de tir à la 1rebatterie, elle est projetée du 19 avril au 30 novembre 2012 dans le cadre de l’opération PAMIR à Nijrab comme chef de section tir CAESAR/Mortier de 120 mm, mission pour laquelle elle reçoit la croix de la Valeur Militaire.

« C’est un honneur de recevoir une telle décoration, déclare le lieutenant Duhamel, j’ai dit à mes soldats qu’il y a un peu d’eux dans ma médaille car c’est un travail d’ensemble, un travail très bien mené. Je n’aime pas trop qu’on différencie le fait que je sois une femme, je suis avant tout chef de section. Je reste humble par rapport à cela. »

Droits : Armée de Terre 2013

Commémoration du 19 Mars en France

El Watan, le 16.03.13 | 10h00

Des élus de droite boycottent les cérémonies

La droite française n’est pas près de lâcher

sur la question de la guerre des mémoires.

Plusieurs députés ont ainsi annoncé, hier, leur

intention de boycotter les cérémonies du 19

Mars commémorant le cessez-le-feu de la

guerre d'Algérie au lendemain des Accords

d'Evian de 1962, rapporte l’AFP. Ces élus de la

région de Nice (sud-est de la France) sont allés

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jusqu’à estimer qu'il s'agissait d'«un jour d'indignité nationale» pour la France ou encore d'une

«provocation inutile» dans une région qui a accueilli nombre de rapatriés français d'Algérie après

1962. La levée de boucliers vise évidemment le président Hollande, son gouvernement et son

intention clairement affichée avant et après sa visite à Alger, en décembre dernier, d’aller vers des

relations basées sur une mémoire apaisées avec l’Algérie. Dès jeudi, un député UMP (principal

parti d'opposition), Lionel Luca, a déploré dans un communiqué que la France, «pour la première

fois de son histoire», commémore «un cessez-le-feu dont le jour choisi est celui de la victoire pour

ses adversaires» et «qui a fait plus de victimes civiles et militaires après qu'avant».

«Un jour que l'histoire retiendra comme un jour d'indignité nationale», avait-il conclu, omettant

bien entendu de parler des centaines de milliers d’Algériens massacrés par l’armée française

durant près d’un siècle et demi de colonisation. «Choisir cette date de commémoration, de la part

du gouvernement, est une véritable provocation qui va raviver inutilement des blessures», a ajouté

le député UMP de Nice, Eric Ciotti. Au cours du conseil municipal d’hier, le député-maire UMP de

Nice, Christian Estrosi, a lui aussi marqué son désaccord sur cette date, estimant qu'il s'agissait

d'un «déni de vérité». Il a indiqué qu'il ne s'associerait pas, «comme les élus de la majorité, à la

cérémonie que le préfet organise». Une loi votée le 6 décembre 2012 en France a institué le 19

Mars comme Journée nationale du souvenir et du recueillement à la mémoire des victimes civiles

et militaires de la guerre d'Algérie et des combats en Tunisie et au Maroc. Une formulation soft qui

ne plaît néanmoins pas à une droite française décidément résolue à mener jusqu’au bout sa

«guerre des mémoires».

4 – Autorités, Etats-Majors

Budget de la Défense. Au bord de la crise de nerfs...

Le Télégramme, 15 mars 2013 – par Richard Labévière

Plus on se rapproche du bouclage final du livre blanc sur la Défense et du lancement d'une nouvelle Loi de programmation militaire (le 26 mars), plus les bruits fantaisistes circulent. De manière calculée ?

Si personne ne nie les urgences budgétaires, chacun sait aussi que les prochaines décisions en matière de défense excèdent les trois à quatre années qui viennent. Ces choix ne pourront remettre en cause des capacités et des savoir-faire de long terme qui engagent plusieurs décennies. Les sénateurs viennent de se prononcer pour un effort minimal de défense de 1,5 % du PIB. Ils rappellent notamment que de la crédibilité de notre effort de défense dépend aussi « une partie de notre prospérité future par la sécurisation de nos zones économiques exclusives (ZEE) et de leurs

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ressources en matières premières et la sécurité des voies d'approvisionnement maritimes ». La liste des capacités réellement « rares » Ce choix foncièrement politique s'inscrit dans une durée nécessaire pour établir la liste des capacités réellement « rares » et « précieuses » à l'échelle européenne. À l'évidence, la majorité des vecteurs de notre Marine nationale entre dans cette catégorie, et au premier desquels le Charles-de-Gaulle, porte-avion unique en France et en Europe... D'autres pays l'ont bien compris - Etats-Unis, Russie, Chine, Inde, Brésil, etc. - de même que la Grande-Bretagne qui fait l'effort de se doter de ces capacités rares dans un contexte aussi difficile que le nôtre. Les contraintes internationales et stratégiques demeurent très incertaines, aussi à moyen et plus long terme. Les différentes armées françaises, qui ont déjà beaucoup donné en matière de réforme, LOLF et RGPP en tout genre, demeurent au coeur du positionnement stratégique de notre pays, notamment comme membre permanent du Conseil de sécurité de l'Onu et de l'Union européenne. Une permanence de porte-avions Ces dernières années, en Afrique, au Proche-Orient, en Afghanistan, en Libye et, dernièrement au Sahel, nos armées ont acquis un crédit qui ne peut laisser le politique indifférent. Si elle ne s'appuie plus sur des capacités d'action certaines et efficaces, la voix de la France ne sera plus entendue et ses intérêts ne seront plus défendus. Les communicants qui peignent actuellement le diable sur la muraille le feraient-ils à dessein pour recueillir les fruits d'une situation qui se révélera moins pire que prévue ? Dans tous les cas de figure l'enjeu demeure : permettre à l'Europe de compter sur une permanence de porte-avions à l'horizon 2020... Et comme la France ne peut s'en payer un second, le chantier se réalisera autour du couple franco-britannique et le CJEF (Combined Joint Expeditionnary Force). Les stratégies de communication passent, les enjeux stratégiques demeurent...

Vendredi, le grand oral de Jean-Yves le Drian pour limiter la casse Ligne de Défense, 20.03.2013

L’avenir du Livre blanc sur la Défense et la Sécurité va-t-il se jouer vendredi, lors du conseil de défense? François Hollande aura alors à choisir entre deux scénarios budgétaires qui détermineront les futures ambitions militaires et diplomatiques françaises. « Si le Président tranche vendredi et choisit de suivre le scénario de Bercy, il n’y aura plus qu’à mettre le Livre blanc à la poubelle et en récrire un nouveau », explique-t-on dans l’entourage de Jean-Yves le Drian.

Alors que le ministère de la Défense se résout à disposer d’une masse budgétaire de 32 milliards en 2020 (l’enveloppe actuelle est de 31,4), Bercy propose une enveloppe annuelle inférieure à 29 milliards d’euros. Ce « scénario Z » verrait le budget militaire amputé de 20 milliards d’euros entre 2014 et 2019.

Si le ministère du Budget convainc le Président, il faudra adopter une nouvelle posture diplomatique et un modèle d’armée inédit, timorée pour la première et impotent pour le second. Une, voire deux, fonctions essentielles des Armées disparaîtront : la dissuasion ou la capacité

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de projection, « mais que mettra-t-on alors derrière notre parole diplomatique ? », la défense du territoire national ou les forces prépositionnées à l’étranger…

« C’est notre souveraineté sécuritaire qui est en jeu, tout comme l’avenir de l’industrie de défense », avertit-on au cabinet de Jean-Yves Le Drian où l’on prédit la perte de 50 000 emplois civils sur 135 000 chez les équipementiers et prestataires de services. Les régions Aquitaine, Midi-Pyrénées, PACA et Bretagne seraient touchées de plein fouet (4 500 emplois seraient détruits sur 15 400 en Bretagne, par exemple).

Comment éviter un tel « scénario de rupture »? Comment défendre le « modèle Y » basé sur une option « 0 valeur » à laquelle se résignent les militaires et que défend leur ministre (ce qui signifiera, malgré tout, un format et des capacités réduites) ? Les arguments ne manquent pas : l’opération Serval démontre la nécessité des moyens de projection, l’utilité des forces prépositionnées et le besoin d’une armée de terre mieux équipée ; 66 % des Français pensent désormais qu’en dépit du besoin de réduction des déficits publics, le budget de la Défense doit être « maintenu ou augmenté », selon un Baromètre Ipsos de janvier (voir l'infographie ci-dessous)…

Mais des arguments, il en faudra peut-être d’autres pour réussir le « grand oral » de vendredi.

Budget de la défense. Patricia Adam : « Il ne faut pas baisser la garde »

Le Télégramme, 21 mars 2013 - Propos recueillis par Catherine Magueur

Patricia Adam, présidente de la Commission de la Défense nationale, a réuni, hier, les députés socialistes à l'Assemblée. Ils en appellent au président de la République. Un tir groupé.

Qu'est-il ressorti de cette réunion ? À l'unanimité, les députés socialistes ont rejeté le scénario « Z », celui de « l'apocalypse ». Pour nous, cette hypothèse, car ce n'est qu'une hypothèse de travail, est irresponsable face aux enjeux que représente la Défense en France, que ce soit les enjeux stratégiques, industriels, les enjeux en termes d'emplois, de capacités de recherche et d'innovation. Cette hypothèse est, pour nous, irrecevable. Que faire alors ? Nous allons le faire savoir ! Dans un tout premier temps par une expression directe au président de la République et au Premier ministre.

Qu'allez-vous leur dire ? Nous allons rappeler au Président quels sont les enjeux pour nos forces, quels sont les enjeux industriels. L'opération Serval au Mali a montré ce que les armées pouvaient faire. Les Français l'ont bien compris. Dans un récent sondage, ils sont près des deux tiers à dire qu'ils sont attachés à la Défense et à son budget. Nous, députés socialistes, ne sommes pas des va-t-en-guerre ! Mais pour nous, il n'est pas question de descendre au-dessous du niveau qui est le nôtre aujourd'hui. Nous savons le contexte de rigueur mais, au niveau français, il ne faut pas baisser la garde ! Le budget de la Défense doit être maintenu. Nous avons aussi abordé les questions européennes et notamment les possibilités de partage de capacités. Par rapport aux objectifs imposés par l'Europe - les 3 % de déficit budgétaire -, nous considérons qu'on ne peut demander

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la même chose aux pays qui ont fait un effort en matière de Défense. Ainsi, la dissuasion c'est aussi l'assurance-vie de l'Europe et pas uniquement celle de la France ! L'intervention au Mali, l'envoi d'hommes et de matériels par la France, c'est aussi une action pour la sécurité et contre le terrorisme qui concerne l'Europe. Elle doit prendre en compte tous ces éléments !

« Budget de la Défense : J’en appelle au

Président de la République »

mercredi 20 mars 2013, par Gwendal Rouillard.

Gwendal Rouillard, le secrétaire de la commission de la défense de l'Assemblée, fait part à François Hollande de ses fortes préoccupations.

Eviter « l’apocalypse » budgétaire. Alors que le président de la République doit dévoiler ses orientations pour la Défense, Gwendal Rouillard (PS) sort de son silence. Secrétaire de la commission défense à l’Assemblée, le député morbihannais se dit « très préoccupé par les scénarios engagés par Bercy ».

Ce proche de François Hollande et du ministre de la défense, Jean-Yves Le Drian, juge, notamment, « complètement incohérent de vouloir sabrer l’outil militaire après la décision d’intervenir au Mali ». Il souhaite que la loi de programmation du budget militaire prenne en compte la nouvelle doctrine définit dans le nouveau Livre blanc de la Défense, en cours de

rédaction. « Les scénarii de Bercy auraient des répercussions inacceptables pour notre industrie de défense », s’inquiète aussi le Lorientais, qui rappelle que ce secteur compte 320 000 emplois et 4 000 PME en France.

Problème de tempo ? Ce communiqué, reçu en fin de matinée ce mercredi, intervient après la démission de Jérôme Cahuzac et la nomination de Bernard Cazeneuve au Budget, mardi soir. Ce jeu de chaises musicales – qui n’a rien à voir avec la cagnotte allouée aux Armées - a néanmoins tendance à rassurer la communauté militaire (Cazeneuve est un ancien de la commission Défense à l’Assemblée. Maire de Cherbourg, l’un des sites DCNS, il est aussi sensibilisé au poids de cette industrie).

Rouillard a-t-il eu un petit problème de tempo ? Ou craint-il que Cazeneuve se place sur le même axe que son prédécesseur ? L’avenir le dira. En tout cas, la question du budget des Armées concerne directement le fief du député et de son « parrain », Jean-Yves Le Drian. Le ministère de la Défense emploie près de 20 000 militaires et 9 000 personnels civils en Bretagne. Sur le plan économique, le « complexe militaro-industriel » régional compte 500 acteurs, dont 440 entreprises et quelques mastodontes, comme DCNS et Thalès. Autant dire que, sur le plan local, Gwendal Rouillard et Jean-Yves Le Drian jouent gros.

A l’heure où se déroulent les premières discussions budgétaires, je suis très préoccupé par les scénarii envisagés par Bercy en matière de budget de la Défense.

En voici les raisons :

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Notre pays doit impérativement garder son ambition stratégique – qui s’exprime notamment par son droit de veto à l’ONU – et y conférer les moyens adaptés et opérationnels.

Je trouve totalement incohérent de vouloir sabrer l’outil de la Défense nationale par rapport à la décision d’intervenir militairement au Mali et à notre nouvelle stratégie en Afrique.

Je considère fondamental de mettre en cohérence le projet de Livre Blanc et la future Loi de Programmation Militaire. Nous devons mettre en adéquation notre doctrine et nos capacités humaines et matérielles.

Les scenarii de Bercy auraient des répercussions inacceptables pour notre Industrie de Défense, ses 320 000 emplois, ses 4000 PME et sa capacité d’innovation et d’exportation de plusieurs milliards d’euros.

Je rappelle que la Défense et son Industrie représentent pour nos territoires un fort levier de croissance et d’investissement indispensable à la France dans son ensemble.

L’effort légitime de maîtrise de la dépense publique ne doit, en aucun cas, nous faire renoncer à la place de la France sur la scène internationale et à son potentiel d’industries, d’emplois, et d’innovation.

J’en appelle au Président de la République et au gouvernement.

François Fillon plaide pour le maintien de l’effort de défense

Zone Militaire, 19 mars 2013 – 17:27

Alors que l’avenir des forces françaises se jouent cette semaine dans un contexte marqué par des coupes budgétaires annoncées comme inéluctables, l’ancien Premier ministre François Fillon a adressé une lettre ouverte au président Hollande dans laquelle il plaide pour le maintien de l’effort de défense avec des accents gaulliens.

“La France ne peut être la France sans la grandeur”, avait écrit le général de Gaulle dans ses mémoires. “Que serait la France sans la grandeur?”, demande l’ex-chef du gouvernement dans sa tribune. “Un pays sans flamme et sans voix!” lance-t-il, avant de souligner qu’il y a “de la grandeur à placer ses forces armées au service du droit international” et de “l’honneur à pouvoir dire” que “la France est maîtresse de sa sécurité.”

Pour François Fillon, il y a deux voies : celle qui consiste à faire comme “la plupart de nos partenaires européens qui ont choisi de s’en remettre aux alliés américains pour assurer leur sécurité” et celle de la continuité de “l’ambition diplomatique et militaire française qui traverse l’Histoire.”

Rappelant l’intervention militaire au Mali, François Fillon souligne que cette dernière a été possible “parce que la France a toujours fait l’effort de privilégier ses armées”. Et d’ajouter que “le dévouement et la maîtrise exceptionnels de nos soldats ne peuvent pas tout” et qu’ils “font la maximum avec le minimum requis pour de telles opérations”.

“Dans bien des secteurs, nos forces sont à la limite de la rupture, et ceux qui prétendent que l’on peut sans risque réduire leurs moyens ne sont pas au front” a estimé l’ancien locataire de

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Matignon, qui explique par ailleurs, fort de son expérience, n’avoir “jamais accepté que la question financière dicte seule la réponse stratégique qu’exigent les menaces qui pèsent sur nous.”

Pour François Fillon, la réponse à apporter à ces menaces doit être “crédible”, ce qui “impose une structure des forces militaires et industrielles adéquats”. Et cela ne “milite pas pour une baisse drastique des moyens de la défense.” Il en va ainsi de la pérennité des industries de l’armement, gage d’autonomie en la matière, ainsi que de la “volonté française de doter un jour l’Europe d’une capacité collective de défense” qui n’aurait aucune chance d’aboutir sur la France baisse sa garde au niveau des autres pays européens.

Pour autant, François Fillon estime que les marges de manoeuvres sont réduites – voire inexistantes – et qu’il faudra faire des choix, lesquels devront être “clairement explicités” car “rien n’est pire qu’une politique de défense qui prétend tout faire sans en avoir les moyens.” Et d’évoquer de possibles nouvelles rationalisations territoriales et logistiques afin de réduire les dépenses.

Mais pour le député de Paris, qui partage ainsi la position exprimée à la quasi-unanimité par les sénateurs, “notre politique a un coût et en deçà d’un certain plancher, c’est tout l’outil militaire et industriel de la France qui est menacé.”

“Ne pas accepter une croissance même limitée de notre effort d’équipement, c’est certainement condamner notre armée à des ruptures capacitaires et à terme devenir tributaire d’un protecteur non européen”, prévient François Fillon. “Notre défense n’est pas une variable d’ajustement comme les autres. Elle est une priorité nationale dont la légitimité et l’efficacité dépassent l’actualité immédiate et les humeurs de l’opinion”, poursuit-il. Et de conclure : “mieux vaut sacrifier ses promesses de campagne que sacrifier notre défense. Cela s’appelle l’intérêt national”.

Budget : MAM "extrêmement inquiète" Répondant hier aux questions de l'association de la presse étrangère (APE), l'ancienne ministre

de la défense, Michèle Alliot-Marie a démontré qu'elle continuait à garder plus qu'un oeil sur le

ministère qui l'a le plus marqué, la Défense.

En réponse à mes questions, elle a notamment livré ses inquiétudes sur la baisse programmée

du budget de la Défense. "Je suis extrêmement inquiète a-t-elle lancé à la salle du CAPE. Quand

je suis arrivée en fonction en 2002, le pourcentage du PIB consacré à la défense était à 1,67%, et

il était à 1,87% quand je suis partie" de l'hôtel de Brienne. "C'est la seule époque où la LPM a été

respectée, a-t-elle aussi assuré -la réalité, dans le détail, est un peu plus complexe-, ce qui m'a

valu quelques frottements avec Nicolas Sarkozy, qui était alors ministre du budget".

MAM jouissait, il est vrai, de la confiance de celui qui l'avait nommée, Jacques Chirac, dont

l'estime pour les militaires était, de plus, bien connue.

"L'armée française est la deuxième armée au monde, après celle des Etats-Unis. Baisser le

budget, c'est renoncer à entretenir le matériel, financer l'entraînement (...) ce qui est

complètement impensable. C'est d'autant plus impensable que le ministère a déjà fait les plus

gros efforts de rationalisation et d'efficacité".

MAM est également revenue sur ses multiples immersions au milieu des troupes à l'étranger,

notamment sa douzaine de déplacements en Afghanistan. Les forces spéciales n'ont pas été

oubliées : la marraine du 1er RPIMa était allée voir les commandos du COS plusieurs fois à Spin

Boldak, et elle avait même patrouillé de nuit, à la frontière pakistanaise. Ce sont également eux

qui l'avaient fait sauter en parachute, en France.

MAM a aussi évoqué la "grande dignité" des familles de militaires morts au combat, dans des

cérémonies qui restent sans doute parmi les moments les plus forts qu'elle a eu à connaître à la

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Défense. "Il ne faut pas se laisser submerger par l'émotion, car ce n'est pas ce que l'on attend de

nous. C'est aussi important pour les camarades de ceux qui sont morts (...) Ensuite, vous ne

pouvez pas ne pas être marquée dans votre comportement" par ces moments.

MAM aura eu un des meilleurs CV de la République, comme le rappelait Christine Ranunkel

(APE) : elle aura tenu les quatre grands ministères régaliens (Défense, Intérieur, Justice, Affaires

Etrangères, après la Jeunesse et Sports), et aura assisté à 700 conseils des ministres, en 14 ans

de ministre.

Vient de sortir : Michèle Alliot Marie, Au coeur de l'Etat, Plon.

Publié par mamouth leader à 3/21/2013 08:05:00 AM

Défense : l'Elysée proche d'accorder 30 milliards d'euros par an aux militaires

La Tribune, Michel Cabirol | 15/03/2013, 06:02

L'avion de transport militaire A400M, le symbole d'une

Europe de la Défense Copyright Reuters

Selon nos informations, l'Elysée pencherait pour

un seuil symbolique de 30 milliards d'euros de

dépenses militaires par an tout au long de la

prochaine Loi de programmation militaire (2014-

2018). Soit 1,5 % du PIB. Le ministre de la

Défense, Jean-Yves Le Drian, cherche à obtenir

des recettes exceptionnelles générées par la cession de participations dans l'industrie de défense

pour compléter son budget.

Selon nos informations, l'Elysée pencherait pour un seuil symbolique de 30 milliards d'euros de dépenses militaires par an tout au long de la prochaine Loi de programmation militaire (2014-2018). Soit 1,5 % du PIB. Ce qui serait un moindre mal tant les échos de ces dernières semaines étaient très, très pessimistes pour le budget de la défense, tel que le voulait Bercy, c'est-à-dire au plancher des vaches. La baisse serait toutefois de 4 % pour descendre de 1,56 % du PIB à 1,5 %, comme l'a rappelé mercredi le président socialiste de la commission des affaires étrangères et de la défense au Sénat, Jean-Louis Carrère. Soit une perte sèche pour les militaires de 1,2 milliard d'euros. Reste à savoir si ces 30 milliards d'euros seront atteints avec ou sans recettes exceptionnelles. Les sénateurs préconisent d'abonder le budget de la défense des produits de cessions de participations dans des groupes de défense publics et privés (soit 12 milliards au total, selon le sénateur UMP Jacques Gautier).

C'est donc lors du prochain conseil de défense, qui doit se tenir selon des sources concordantes le 19 mars, que le président François Hollande devrait trancher entre Bercy et le ministère de la Défense, qui défend logiquement des coupes modérées dans son budget. Jean-Yves Le Drian estime que "la défense doit contribuer au redressement des comptes publics, ni plus, ni moins". Et ne pas être une variable d'ajustement comme certains au gouvernement le souhaitent. Le ministre de la Défense cherche ainsi à obtenir, selon nos informations, une variante de la trajectoire dite "Y", - la trajectoire la plus modérée mais qui conduit toutefois à des sacrifices (pertes nettes d'emplois) dans l'industrie de défense - plus 1 milliard d'euros de ressources exceptionnelles. Et le ministre a reçu dans son combat l'appui de l'Agence des participations de l'Etat (APE), très inquiète d'une éventuelle casse industrielle. Selon nos informations, l'APE a même monté un

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dossier, qui aboutit au même conclusion que celui de la direction générale de l'armement (DGA) : si on descend en dessous de la trajectoire « Y », plusieurs dizaine de milliers d'emplois seront détruits. L'APE serait donc "partante pour vendre des participations dans des entreprises de défense pour apporter ces fameuses recettes exceptionnelles", explique-t-on à La Tribune. Bercy devra trouver d'autres économies. Mais comme le rappelle l'ancien chef d'état-major des armées (2006-2010), le général Jean-Louis Georgelin, "la dépense publique, en France, représente 56 % du PIB. Quand on enlève 1,5 % pour la défense, il reste 54,5 %. Sans doute y a-t-il, dans cette masse, des marges de manoeuvre à explorer" (voir schémas de l'INSEE).

Un deuxième conseil de défense ?

C'est donc l'heure des arbitrages. François Hollande devrait défendre une ligne modérée lors du prochain conseil de défense, qui réunira le Premier ministre, Jean-Marc Ayrault, les ministres de la Défense, Jean-Yves Le Drian, de l'Intérieur, Manuel Valls, de l'Économie, Pierre Moscovici, du Budget, Jérôme Cahuzac, et des Affaires étrangères, Laurent Fabius. Le chef d'état-major des armées, l'amiral Édouard Guillaud, dont on murmure son maintien jusqu'en 2014, doit être également présent. Pour autant, certaines sources estiment qu'il faudra un deuxième - le 26 mars, comme le révèle Le Point -, voire un troisième, conseil de défense pour trancher.

Si la décision d'octroyer 30 milliards d'euros par an était validée, on serait bien loin des préconisations laissées par Jean-Marie Guéhenno, qui a claqué la porte et laissé une soixantaine de pages. Du coup le conseiller spécial de Jean-Yves Le Drian, Jean-Claude Mallet, a pris le relais. "Il est tout aussi ravi qu'ennuyé", estime un observateur. Ennuyé parce que Jean-Marie Guéhenno y est allé très fort. Trop fort ? Il recommandait notamment de faire passer la part de la richesse nationale consacrée aux armées de 1,56 % du PIB en 2011 à 1,1 %, la fameuse trajectoire Z, de diminuer le budget équipement de la délégation générale de l'armement (DGA),

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aujourd'hui de l'ordre de 10/11 milliards d'euros par an à cinq milliards, et, enfin, de tailler dans l'armée de terre pour la remplacer par des forces spéciales...

Hollande prépare-t-il le terrain ?

Le coup de gueule des présidents de groupes politiques au Sénat, de gauche comme de droite, contre des coupes trop sévères dans le budget, la demande de rendez-vous des industriels à l'Elysée inquiets pour les emplois en France (voir ci-dessous) est finalement une aide (divine ?) à une décision difficile à prendre pour le président Hollande. Car elle sera très impopulaire dans son gouvernement (des économies devront être trouvées ailleurs que dans la défense) et dans une moindre mesure dans l'électorat de gauche. Mais elle permettra de sauver des emplois hautement qualifiés et une filière d'excellence, comme le rappellent les PDG des groupes signataires de cette lettre révélée par Les Echos. Un "sauvetage" de cette industrie peut finalement se révéler être un bon calcul politique pour François Hollande en 2014, l'année des municipales. Car une casse industrielle (30.000 à 50.000 emplois supprimés) scellerait vraisemblablement un revers sanglant pour la majorité. "François Hollande le sait. C'est aussi pourquoi, le budget est en train de perdre cette bataille", estime un bon connaisseur du dossier.

Budget : alerte rouge pour nos armées

Valeurs actuelles, 14 Mars 2013 - Par Frédéric Pons

Livre blanc 2013. Le “coup de rabot”

budgétaire redouté sera un vrai coup de

hache, au risque du déclassement définitif

de notre outil militaire. Le chef de l’État ne

doit pas sacrifier l’avenir au présent. Sa

responsabilité est immense.

Combien de milliards d’euros vont être sabrés

dans le prochain budget de la Défense ? Les plus optimistes s’en tiennent à un peu plus de 2

milliards d’euros. D’autres évoquent 6 milliards. Et sur la période 2013-2020 ? On parle de la perte

d’une annuité budgétaire complète, environ 30 milliards. Combien de postes à dégager sur les six

années à venir, après les quelque 50 000 déjà supprimés entre 2007 et 2013 ? Dans les états-

majors, on table sur 35 000.

Les réponses sont attendues dans les semaines qui viennent, après la mise au point

définitive du livre blanc sur la défense 2013, puis son examen en Conseil de défense, à l’Élysée,

étape indispensable avant le cadrage budgétaire global que portera la prochaine loi de

programmation militaire. « Peu importe pour l’instant le chiffrage exact, confie un familier du livre

blanc. Le plus important, ce sont les effets de seuil, car les réductions drastiques de ces dernières

années nous ont mis à l’os. Chaque nouvelle amputation entraînera des conséquences

démultipliées. » Est-ce si grave ? « Oui, car la cohérence de notre système actuel est

sérieusement en cause. »

En clair, si les compressions budgétaires évoquées ici ou là se confirment, le modèle d’armée

prévu à l’horizon 2020 ne sera plus tenable, après avoir été déjà sévèrement dégradé par les

réductions et les étalements de ces dernières années. Selon la trajectoire actuelle, le budget de la

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défense (hors pensions) devrait tomber à 29 milliards d’euros en 2015 : en euros constants, c’est

10 % de moins que la moyenne des quinze dernières années.

L’enveloppe minimale pour “tenir” un outil efficace et cohérent est évaluée entre 31 et 32 milliards.

Celle qui est annoncée pour 2014 plafonne à 28 milliards. « Il faudra alors nous dire ce qu’il faut

abandonner comme capacité », préviennent les états-majors, dont les chefs ont été auditionnés

par la commission de la défense de l’Assemblée nationale, dans un climat de grande franchise.

Tous ces chefs ont fait remarquer qu’entre 2008 et 2012, le budget militaire est passé de 1,7 à 1,3

% du PIB ! C’est un des plus faibles niveaux de notre histoire.

“Gaullo-mitterrandien” comme il se définit lui-même, l’ancien ministre socialiste des Affaires

étrangères Hubert Védrine évoque le risque, pour l’Europe, « de quitter le cours de l’histoire ».

D’autres experts parlent d’un « déclassement stratégique », d’une « sortie de la scène

internationale » de notre pays, avec un impact qui serait catastrophique pour l’industrie de

défense, composante essentielle de la souveraineté nationale, dont les entreprises, des plus

petites aux plus grandes, sont créatrices d’emplois et de technologies.

L’inquiétude actuelle va bien au-delà des alertes habituelles en phase de discussion budgétaire.

Le gouvernement a été très clair. La crise économique et les nécessités de la rigueur conduisent à

dégager 5 milliards de nouvelles économies. Malgré la récession et les engagements de rigueur à

l’égard de Bruxelles, François Hollande doit aussi financer les cadeaux à la Fonction publique et

aux “plus modestes”. Sa priorité donnée au social et sa résignation devant les groupes de

pression coûteront cher. Même en alourdissant la fiscalité sur les “plus riches” et les entreprises,

le compte n’y est pas.

Où trouver l’argent ? À la Défense. Les arbitrages ne sont pas définitifs, mais les militaires

connaissent les priorités sociales du gouvernement. Ils savent aussi qu’ils n’ont pas les moyens

de pression politiques ou syndicaux des autres administrations. Pour la droite comme pour la

gauche, les crédits militaires ont toujours été une variable d’ajustement budgétaire, malgré

l’engagement formel des lois de programmation militaire. À peine votées, elles ont toujours été

contournées, pour un manque à gagner, en fin de programmation, de 5 à 40 milliards d’euros

selon les époques.

Les armées espèrent que le succès militaire au Mali serve de garde-fou aux coupes budgétaires

annoncées, pour que rien d’irrémédiable ne soit fait dans la dégradation des outils qui concourent

à la réussite de telles opérations : l’anticipation (renseignement), l’équipement (transport aérien,

mobilité terrestre, armements adaptés), l’entraînement, la protection et l’engagement des forces.

Beaucoup doutent cependant de la prise en compte de ces réalités. Ils font remarquer que le

livre blanc 2008 avait préconisé l’abandon définitif des forces françaises prépositionnées en

Afrique, alors qu’elles ont été une clé du succès au Mali. Le “rédacteur en chef” de ce livre blanc

2008, JeanClaude Mallet, est toujours “dans la boucle” du livre blanc 2013. Aujourd’hui conseiller

stratégique au cabinet de Jean-Yves Le Drian, il a mis le point final au document, au nom de son

ministre.

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Au Mali, notre pays a prouvé et défendu son statut de puissance mondiale, responsable et

respectée. Il a pu le faire en déployant la panoplie à sa disposition : satellites, avions,

hélicoptères, troupes de choc, forces d’occupation et de contrôle, assistants et coopérants.

Combinant ces moyens dans un temps très court, sur un théâtre lointain et immense, l’opération

Serval a été d’une complexité rare, intégrant la logistique et le combat dans une même chaîne

opérationnelle, ce que peu de nations sont capables de maîtriser. « J’espère que l’intervention

française au Mali ne sera pas un “chant du cygne” mais créera au contraire les conditions d’un

“sursaut” », disait le général Henri Bentegeat, l’ancien chef d’état-major des armées, lors de son

audition à l’Assemblée nationale.

Cette capacité prouvée au Mali n’a rien d’une improvisation chanceuse. Malgré des lacunes

graves dans le transport stratégique et le renseignement, malgré le vieillissement inquiétant de

certains matériels (blindés VAB ou Sagaie, avions Transall, ravitailleurs C-135, hélicoptères

Gazelle), tout a bien fonctionné grâce à la qualité des hommes engagés et des matériels à leur

disposition.

La tentation budgétaire actuelle est de réduire le fonctionnement des armées, notamment

l’entraînement et la formation, ce qui dégraderait ipso facto la qualité exceptionnelle des

combattants, forgée depuis vingt ans. La suppression d’équipements nécessaires ou de nouveaux

retards dans leur livraison serait aussi lourde de conséquences. Déjà obsolètes, certains matériels

âgés de 30 à 45 ans restent utilisés, faute de mieux. D’autres programmes, plus performants et

très attendus (Rafale, hélicoptères Tigre, VBCI, drones Harfang), sont trop peu nombreux,

obligeant la France à quémander de l’aide à ses alliés ou à payer les services de sociétés

ukrainiennes.

Nos armées vivent sur l’acquis de périodes plus fastes, mais trente années de réductions

budgétaires accélèrent en ce moment le vieillissement, encourageant au bricolage, à la

cannibalisation de certains matériels. Pour afficher une disponibilité opérationnelle de 95 à 100 %

sur le terrain, l’activité de régiments entiers est gelée : leur disponibilité tombe alors à 45 ou 50 %,

ce qui est catastrophique pour le moral des unités.

« La responsabilité qui pèse sur les membres de la commission du livre blanc, sur les députés, les

sénateurs, les ministres concernés du gouvernement et sur le président de la République est

considérable et personnelle, prévient l’Association de soutien à l’armée française, influent groupe

d’études et de pression animé par d’anciens “grands commandeurs” des armées. Les décisions

qui sont en train d’être prises vont conditionner l’indépendance de la Nation et la défense des

Français pour les décennies à venir. » C’est aussi l’avertissement que le général Bentegeat a

adressé aux députés : « Toute réduction du volume de nos forces armées aurait un effet

irréversible. »

Défense : l'Apocalypse n'est pas pour la semaine prochaine...

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Ce sera "difficile", voire "très difficile", mais les scénarios

apocalyptiques sur le Livre blanc qui circulent en ce moment

dans les milieux de la défense ne sont pas raisonnables:

vente du porte-avions Charles-de-Gaulle, dissolution de 30

régiments, abandon de la composante aérienne de la

dissuasion, réduction du nombre de sous-marins... On joue un

peu à se faire peur et ça marche !

De quoi s'agit-il ? Nous sommes à la veille des arbitrages de

l'Elysée sur le Livre blanc de la défense et, donc, du contenu

de la prochaine loi de programmation militaire. Un conseil de défense pourrait se tenir mardi, sans

doute suivi d'au moins un autre, avant que les conclusions ne soient rendues

publiques, vraisemblablement début avril. Comme nous l'expliquions sur ce blog dès le 7 mars,

l'enjeu est le volume des crédits annuels pour la défense au cours des prochaines années : 31,5

ou 28 milliards ? 31,5, c'est l'option de la Défense, baptisée scénario Y - qui correspond, grosso

modo, aux dépenses actuelles. 28 milliards, c'est l'option de Bercy. On devrait finalement être

autour de 30 milliards.

La question ne se pose pas qu'en termes de volumes, mais également sous forme de trajectoire.

Trois étapes sont prévues : zéro valeur (pas d'augmentation, donc une baisse relative compte

tenu de l'inflation), zéro volume (augmentation égale à l'inflation), puis zéro volume + 1%. Toute

la question est de savoir combien de temps durera la période la plus dure (zéro valeur) : deux-

trois ans ou dix ans ? En fait, personne ne le sait, et personne ne peut le savoir puisque tout

dépend de l'évolution de la situation économique.

Le Livre blanc de 2008 avait théorisé l'idée de "surprise stratégique" avec beaucoup de

préscience... Car elle a bien eu lieu : c'est la crise financière puis budgétaire et la panne de

croissance en Europe. Alors que les dépenses publiques représentent 57% du produit intérieur

brut, chacun comprend qu'une réduction de la dépense publique est inévitable. Comme le répète

sans cesse le ministre Jean-Yves Le Drian, la défense doit y prendre sa part, toute sa part mais

rien que sa part. La défense n'a pas vocation à être une variable d'ajustement et les Français ne

le souhaitent d'ailleurs pas, de manière très claire.

Toute la question est de savoir ce qu'en pense le président de la République ? Il ne peut constater

qu'une chose : ses (rares) succès et son influence sur la scène internationale, il les doit à

l'existence d'un outil militaire extrêmement performant, comme la Libye (pour son prédecesseur)

et le Mali aujourd'hui le montrent chaque jour. L'armée et l'industrie de défense sont un domaine

où la France joue en première division. Le chef de l'Etat va-t-il décider sciemment se priver de

l'essentiel de ces outils de puissance ? Va-t-il aujouter à la désindustrialisation du pays ? Rien

aujourd'hui ne permet de l'affirmer. Même s'il est évident que de la défense n'échappera pas à de

nouvelles réductions.

Rédigé par Jean-Dominique Merchet le Samedi 16 Mars 2013 à 10:44

Défense. 30.000 à 50.000 postes de militaires menacés ?

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Le Télégramme, 16 mars 2013 – par Jean Guisnel

Alors que s'élabore le budget militaire, les armées craignent une sérieuse réduction de leurs effectifs. Verdict dans les prochaines semaines. [Analyse]

Avant que François Hollande fasse connaître ses choix sur le budget militaire français des cinq prochaines années - qui seront fixés par la loi de programmation militaire, discutée cet été - les esprits s'échauffent dans les armées. Des coupes claires dans les équipements ne sont pas les seules mesures attendues et quelle que soit l'hypothèse budgétaire retenue, de nouvelles diminutions d'effectifs sont probables. Des chiffres de 30.000 à 50.000 personnels militaires et civils des armées sont actuellement évoqués. D'où la crainte parfois exprimée dans les milieux militaires que le gouvernement propose une loi dite de « dégagement des cadres », qui conduirait à une rupture

autoritaire des contrats d'officiers ou de sous-officiers. Un licenciement de fonctionnaires, en quelque sorte. Deux coupes importantes depuis 1945 Cette perspective est envisageable, comme cela s'est déjà produit à deux reprises depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale. En 1946, après la Libération, et en 1963, après l'indépendance de l'Algérie, les armées s'étaient séparées de plusieurs milliers d'officiers - 7.000 après l'Algérie - tandis que les effectifs de l'armée de Terre, majoritairement composée d'appelés, avaient été drastiquement coupés. Ils étaient passés de 800.000 à 400.000 puis à 300.000 en quelques années. Elle compte aujourd'hui 120.0000 militaires et 20.000 civils. L'armée de Terre serait la principale affectée par de nouvelles réductions. Un général très au fait de ces questions pense pourtant que le gouvernement n'ira pas jusque-là : « Ce serait jeter des personnels au chômage, donc politiquement insupportable ». Un autre officier général est moins affirmatif : « Tout dépend du niveau des restrictions. Si la pire hypothèse était retenue, celle de Bercy qui demande 50.000 suppressions de postes, il faudrait une loi... » Une autre solution existe, qui a la préférence des états-majors : celle dite du « pécule ». Les colonels ou capitaines de vaisseaux et les sous-officiers anciens (majors, adjudants-chefs et maîtres principaux) seraient essentiellement concernés. Dans ce cas, les cadres sont volontaires à un départ soumis à l'appréciation de la hiérarchie et le pécule qui leur est proposé équivaut, selon les cas, à deux, trois ou quatre ans de solde. Mais le problème, reconnaît un militaire spécialiste de ces questions, c'est que l'Élysée a pour l'instant « laissé les armées dans une totale expectative. Il faudra qu'il assume le coût humain des mesures qui se préparent. Tous les compteurs qui mesurent le moral ont explosé. Il est bien possible que ça bouge à la base... » Les armées ne seraient pas surprises que des événements jamais vus se produisent. Elles craignent que les manifestations d'épouses de gendarmes de 2001 et 2002 soient copiées par des femmes de militaires ! Le Drian à la manœuvre Les décisions de François Hollande seront mises au point lors de deux réunions du Conseil de défense, à l'Élysée, les 19 et 26 mars prochains. Le poids politique des mesures étudiées sera pesé, mais les prochaines semaines seront chaudes pour le ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian. De toute éternité, l'efficacité des titulaires de ce poste a d'abord été jugée par leurs troupes sur leurs capacités à gagner l'éternelle bataille budgétaire contre Bercy. Si Le Drian la remportait ou s'il limitait les dégâts, il en sortirait avec les honneurs. S'il la perdait, ses prochains mois seraient extrêmement difficiles. Une seule chose est sûre : l'ami du chef de l'État mouille actuellement la chemise pour convaincre Hollande. Ce n'est pas gagné...

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Budget de la Défense : Le scénario “apocalyptique” ne devrait pas avoir lieu

Zone Militaire, 15 mars 2013 – 12:28

Deux trajectoires financières sont en course pour la prochaine Loi de Programmation Militaire (LPM). La première, appelée Y, permettrait aux forces armées françaises de disposer des ressources suffisantes pour maintenir l’essentiel de leurs capacités. En fonction des différents scénarios issus de ce modèle, le budget de la Défense serait compris entre 28 milliards et 31 milliars d’euros. Cela étant, la fourchette haute est improbable, compte tenu de l’impératif de redressement des comptes publics.

La seconde trajectoire, appelée Z, porterait un coup fatal aux industries d’armement ainsi qu’à la crédibilité des forces armées. Ce qui aurait pour conséquence le déclassement stratégique de la France. Ce modèle, qui aurait les faveurs de Bercy, aboutirait à accorder à la Défense un budget équivalent 1,1% du PIB d’ici 2025.

Mais entre la table rase et une participation raisonnable du ministère de la Défense – qui a pourtant déjà beaucoup donné – à l’effort de désendettement, il y a un monde. Industriels et parlementaires, notamment les sénateurs, sont vent debout contre un projet qui raménerait l’effort de défense à moins de 1,5% du PIB. Et il est loin d’être acquis qu’une LPM qui prenne en compte un tel scénario soit votée par la représentation nationale.

Aussi, selon La Tribune, la piste la plus probable est que, dans le cadre de la prochaine LPM, le budget des forces armées serait diminué de 4% pour être porté à 30 milliards d’euros, soit 1,5% du PIB contre 1,56% actuellement.

Par ailleurs, et c’est une proposition du Centre d’études et de prospective stratégique (CEPS) qui a été reprise, il serait envisagé que l’Etat cède les parts qu’il détient dans le capital des groupes de défense et qu’il s’en tienne à des “golden share”, c’est à dire à des actions spécifiques qui lui permettraient, si nécessaire, d’opposer un veto à des décisions qu’il estimerait contraire à l’intérêt national.

Selon le sénateur UMP Jacques Gautier, ce serait ainsi 12 milliards d’euros qui pourraient venir abonder le budget de la Défense au titre des recettes exceptionnelles ou bien garantir à ce dernier un niveau de 30 milliards d’euros. Toujours d’après La Tribune, l’Agence des participations de l’Etat, qui redoute une “casse industrielle” dans le secteur de la défense, serait favorable à une telle mesure.

Livre Blanc : Le Charles de Gaulle peut il être

vendu? Rédigé par Didier Chalumeau le 16/03/2013 à 17:00 dans breves

L'éventualité évoquée par Jean Guisnel , journaliste défense au Point, de vendre le Charles de Gaulle a fait l'effet d'une bombe à Toulon . Nice Matin fait le point sur ce scénario par mon confrère Damien Allemand.

Jean Dominique Merchet autre journaliste de défense ne partage cette vision apocalyptique qui va émerger du livre blanc .

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Un plan budgétaire draconien serait en préparation au sein du ministère de la Défense. Selon Le Point, une vente du porte-avions Charles-de-Gaulle est à l'étude. Nice-Matin fait... le point.

1. A vendre, porte-avions, récemment révisé...

Telle pourrait être la petite annonce que passera prochainement la France selon des informations du Point.fr. Selon le site web de l'hebdomadaire, les premières fuites sur le futur Livre blanc, qui va déterminer le budget de l'armée, laissent entrevoir un scénario ''apocalyptique'' selon plusieurs militaires. Arrêt du Rafale, suppression de 50.000 postes et... vente du porte-avions Charles-de-Gaulle, actuellement en révision dans le port militaire de Toulon.

--> LIRE. Le "Charles-de-Gaulle" en cale sèche jusqu'à l'été à Toulon

2. Aucune réaction officielle

Ni oui, ni non... Aussi étonnant que cela puisse paraître, le ministère de la Défense n'a ni démenti ni confirmé ces révélations vendredi. ''Tant que les travaux du livre blanc ne sont pas publiés officiellement, il ne nous appartient pas de commenter une spéculation. La décision sera politique'', indique un représentant de la Marine. Les résultats du livre blanc devraient être publiés d'ici la fin du mois de mars.

3. La France affaiblie sans le Charles-de-Gaulle pour les militaires

Les informations du Point ont fait l'effet d'une bombe dans les milieux militaires. ''La place de la France dans le monde ne serait plus la même. C'est toute l'opérabilité de la Force d'action navale qui serait remise en cause.'', confie un marin en poste à Toulon. ''Ce n'est pas qu'un bateau, c'est un symbole'', poursuit un autre. Avec ses 2.000 membres d'équipages, le Charles-de-Gaulle est un outil de ''projection de puissance''. ''Il peut se rendre au plus près des côtes de tous les pays du monde. C'est un atout considérable que tout le monde nous envie''. Il n'y a que les USA qui – avec la France – maîtrise cette technologie. ''J'ai lu quelque part que l'armée de la France serait comparable à celle du Bénélux. C'est tout à fait ça...''

---> LIRE. Avec les "bleus" sur le porte-avions Charles-de-Gaulle

4. Un ''poisson d'avril'' pour le député Philippe Vitel

''De la galéjade''. ''Un poisson d'avril''. ''N'importe quoi''. Philippe Vitel, député UMP du Var et vice-président de la commission Défense de l'Assemblée nationale n'accorde que ''très peu de crédit'' à une éventuelle vente du porte-avions. ''Oui nous sommes très inquiets car nous savons qu'il y a d'importantes coupes budgétaire pour l'armée. Oui nous avons maintenant la certitude que nous n'aurons jamais un deuxième porte-avions mais il est impensable de vendre le Charles !'', réagit-il.

Même son de cloche chez les sénateurs PS et UMP. Une fois n'est pas coutume, tous les groupes politiques du Sénat ont lancé un appel à François Hollande, chef des armées, pour que le budget militaire de la France soit maintenu à un niveau comparable à celui qu'il est aujourd'hui, soit 30 milliards d'euros.

5. La décision appartient à François Hollande

Spécialiste reconnu des questions de défense, le journaliste Jean Guisnel, qui a sorti l'info dans Le Point, estime que la France se priverait d'un ''outil militaire formidable'' en vendant Le Charles. Mais elle y survivrait... ''Nous pouvons nous en passer. L'Allemagne n'en n'a pas. Le Japon non plus'', avance-t-il. Selon lui, la décision finale appartient à François Hollande. Tiraillé entre la

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réalité budgétaire et ses choix politiques (guerre au Mali, tentative de libération d'un otage en Somalie), c'est lui qui va devoir trancher. ''Il enverra un symbole fort''. Damien Allemand ([email protected])

Un demi-siècle de baisse du budget de la défense

En 2013, la France consacre trois fois moins de sa richesse nationale à sa défense qu'il y a un

demi-siècle. C'est ce que nous apprend un graphique récemment diffusé par les sénateurs.

Schématiquement, on peut résumer les cinquantes dernières de la manière suivante:

1960-1975 : baisse

1975-1982 : remontée

1982-2003 : baisse

2003-2013 : stabilisation

Reprenons:

1) de 1960 à 1975 (De Gaulle puis Pompidou), le poids de la défense dans le PIB passe de 5,44%

à 2,55% - soit une baisse de moitié. La grande époque gaulliste est donc celle d'une réduction

drastique de l'effort de défense ! Elle a d'abord rendu possible par la fin de la guerre d'Algérie et le

sacrifice de l'armée classique sur l'autel de la dissuasion nucléaire qui est alors construite de toute

pièce.

2) De 1975 à 1982 (Giscard), c'est le redressement (2,55% à 2,97%), en particulier pour l'armée

de terre qui vient de traverser une crise grave avec les comités de soldats.

3) De 1982 à 2003 (Mitterrand puis Chirac, avec plusieurs périodes de cohabitation), c'est vingt

ans de baisse puisque l'on passe de 2,97% à 1,61%. Quelques sursauts sont enregistrés sous

des gouvernements de droite, mais la tendance reste la même sur les deux décennies.

4) De 2003 à 2013 (Chirac puis Sarkozy), on assiste à une relative stabilisation de l'effort, à un

niveau faible et légèrement descendant à cause de la crise : on passe de 1,61% à 1,56%.

Rédigé par Jean-Dominique Merchet le Lundi 18 Mars 2013 à 17:03

Une contribution au débat autour du Livre blanc et de la LPM: Pour un nouveau "pacte de Défense" Ligne de Défense, 18.03.2013

Voici la contribution d'un officier supérieur, chargé de mission, en poste au ministère de la Défense, au débat sur le budget des armées et la future LMP.

Il a choisi de rester anonyme pour des raisons que j'accepte. Sa contribution n'a rien d'un "brûlot"; elle n'est pas provocante mais raisonnée.

"Allons-nous pouvoir maintenir notre rang ou devoir, sous la pression budgétaire, changer de catégorie avec des armées "low cost " de niveau régional ? La question est clairement posée;

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espérons que le débat qui va s'engager ne soit pas monopolisé par les seuls experts et permettra de refonder solidement notre pacte de Défense. La 4° édition du Livre Blanc (après celles de 1972, 1994 et 2008) ne devrait pas apporter de révélations géostratégiques ! La seule certitude est que le monde restera dangereux avec à nos portes, pour s'en convaincre, les longs soubresauts du "printemps arabe". La France apparaît plus isolée, en 2013, qu'il y a 5 ans en raison de l’indifférence des Européens et de l’éloignement inévitable de l’allié américain. Ce dernier va déplacer son parapluie vers l'arc asiatique, ce qui relativise les avantages de notre retour dans l'OTAN décidé en 2009.

Concernant les équipements, nos lacunes capacitaires sont parfaitement identifiées. Les retards de l’actuelle loi de programmation militaire (2009-2014) ont accentués nos insuffisances apparues au grand jour lors du déclenchement des opérations au Mali : absence de drones de combat et de vecteurs de transport stratégiques notamment. Il n'en reste pas moins vrai que nos forces et principalement l'armée de terre ainsi que les forces spéciales ont réussi, avec l'opération SERVAL, une remarquable démonstration des savoirs faire d'une armée professionnelle. Dans un domaine que n'abordera pas le Livre Blanc, il faut également souligner la forte dégradation des conditions de vie courante des armées due à la fonte des budgets de fonctionnement (excessive au regard d'une enveloppe globale qui s'élève encore à plus de 31 Md€ en 2013). Au quotidien cette situation pèse sur le moral des troupes. Elle sape les efforts déjà consentis, en interarmées, pour la mutualisation et la rationalisation du dispositif de soutien qui s'est pourtant traduite par la suppression de plusieurs dizaine de milliers de postes (47 000 à ce jour pour l'ensemble de la RGPP). Nous atteignons aujourd'hui un seuil critique et la menace pour l'institution pourrait aussi venir de l'intérieur.

Tout le monde l’a bien compris, le grand défi est d'abord d'ordre budgétaire. Comme dans la plupart des autres secteurs d'intervention de l'Etat, nous n'avons plus les moyens de notre politique. On peut bien sûr regretter, sans désespérer, que l'Europe qui nous donne des leçons de finances publiques ne soit pas au rendez-vous ! Il ne faut pas se priver d'interpeller comme l'a déjà fait Daniel COHN BENDIT (allié improbable et courageux) nos partenaires européens qui se contentent d'être des spectateurs... Dans cette situation, nos sacrifices budgétaires exigent de la part du Chef de l'Etat de faire des choix clairs. Il ne faudra plus demander aux subordonnés de s’arranger pour « faire rentrer l’édredon dans la valise » ! Mais jusqu'où pouvons-nous aller dans les coupes budgétaires sur l'enveloppe prévue actuellement en trajectoire jusqu'en 2020, soit 377 Md€ ? Il faut éviter de s'enfermer dans des modèles d'armée arithmétiques X, Y, Z sur la base de réductions de crédits allant de 20 à 40 Md€, et revenir aux fondamentaux de la politique de Défense. Des questions simples (jusqu'à l'évidence) permettront d'éclairer les évolutions nécessaires.

Il y a au moins 4 sujets qui semblent incontournables :

- le montant des ressources : sur le principe de la règle d'or budgétaire, reprenons la proposition qui consiste à consacrer à l'effort de Défense un minimum de la richesse nationale comme une prime d'assurance vie ! C'est de l'ordre de 1,5 % du PIB sur les 54 % que représentent le total des dépenses publiques; il y a donc de la marge comme le faisait remarquer le Général GEORGELIN (ancien CEMA). Les Etats-Unis y consacrent de leur côté 4,5% de leur PIB et les Européens en moyenne encore 1,6 %... Il est, nous le savons, dangereux de jouer au yoyo budgétaire car en deçà d'un certain seuil nous risquons de déstructurer l'ensemble de l'outil de Défense et son tissu industriel avec des risques de perte irréversible de capacités et de savoirs faire. Ce minimum acquis, la Défense doit être traitée comme les autres et selon les mêmes règles dans un contexte de rigueur.

- la priorité des missions : La composante projetable indispensable pour remplir nos

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obligations constitue le fer de lance du dispositif. S'il faut se résoudre à réduire le format général, il est nécessaire, en prenant parfois le contrepied des orientations 2008 et par un redéploiement, de renforcer nos points d'appui extérieurs (y compris dans les collectivités d'outre-mer), de densifier la composantes des forces spéciales et surtout de redéfinir un scénario d'engagement opérationnel réaliste. La perspective du retour dans l'OTAN a pu provoquer un peu d'inflation dans nos ambitions affichées par le précédent Livre Blanc. L'autre volet, en termes de mission (trop souvent négligé), concerne la sécurité du territoire. La désertification militaire pourrait devenir une préoccupation en cas de crise intérieure ou de catastrophe majeure. Il faudrait remettre "l'église au milieu du village" dans une approche interministérielle (avec les autres forces de sécurité…) en intégrant une réflexion sur la place de la réserve. C'est une façon également de retisser le lien armée-nation dans un pays qui manque un peu de ferveur ou d'esprit patriotique.

- le niveau d'équipement : Cela fait plus de 30 ans que nous sommes dans la surenchère technologique; tout le monde est responsable du prescripteur en passant par l'ingénieur jusqu'au vendeur à l'export. Aujourd'hui, les programmes prioritaires doivent être mieux ciblés; il faut les partager quand la situation le permet (MRTT et drones dans une certaine mesure) et surtout aller vers plus de rusticité comme l'a si justement souligné le Général BENTEGEAT (ancien CEMA) devant le Sénat. Nous avons, en partie, creusé la tombe de nos effectifs ces dernières années en multipliant les spécifications techniques des systèmes d'arme. Il faut stopper cette évolution et privilégier l'homme à la machine.

- l'organisation du ministère: il y a un besoin d'alléger l'appareil et d'en renforcer la gouvernance. Le "Balardgone" qui est le projet de regroupement du Ministère y contribue mais ne suffira pas. Allons plus loin, 1) en supprimant le Secrétariat aux anciens combattants, 2) en sortant la Direction générale de l'armement (DGA) du ministère pour en faire un opérateur sous tutelle et 3) en clarifiant la ligne de partage des responsabilités entre l'état-major des armées (EMA) et le Secrétariat général à l'administration (SGA). La confiance et la cohésion des deux grands subordonnés sont, en effet, indispensables pour remettre en la transformation en ordre de marche. Une autre façon de partager les responsabilités entre l'EMA et le SGA serait d'instaurer un plus grand brassage entre militaires et civils, notamment dans les postes clefs situés à l'interface des chaines entre soutenants et soutenus ou gérés et gérants.

Le candidat avait vu juste avec le slogan "le changement c'est maintenant" ; espérons que le Chef des Armées s'en souvienne et dispose de la volonté pour refonder notre Pacte de Défense et ouvrir la perspective d'un prochain Livre Blanc européen."

Nos soldats aussi doivent se serrer la ceinture ! Le Point.fr - Publié le 19/03/2013 à 08:25 - Modifié le 19/03/2013 à 08:26 - Par Hervé Gattegno

Pour Hervé Gattegno, il faut que l'armée contribue à l'effort de redressement. Les militaires doivent rentrer dans le rang... budgétaire.

Photo d'illustration © icolas-Nelson Richard / AFP -

RMC : François Hollande doit fixer les

grandes lignes du budget des armées au

cours d'un conseil de défense qui se tient

aujourd'hui. Une bataille se livre en coulisse

pour limiter les coupes réclamées par Bercy.

Votre parti pris : nos soldats aussi doivent se

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serrer la ceinture ! Expliquez-vous...

Hervé Gattegno : Nous sommes en temps de paix, mais en temps de crise. Les canons qui

s'imposent sont les canons budgétaires. Dans ces conditions, si c'est le bon sens qui commande -

et pas seulement la haute hiérarchie militaire -, de même que les citoyens doivent parfois

contribuer à l'effort de guerre, les soldats doivent contribuer à l'effort de redressement. En

l'occurrence, ce qui constitue la principale menace aujourd'hui, ce sont les déficits publics. Donc,

oui, il faut diminuer les crédits de la défense. Autrement dit : faire rentrer les militaires dans le

rang... budgétaire.

Vous voulez dire que la France a une défense au-dessus de ses moyens ? Baisser les

crédits militaires, est-ce que ce n'est pas prendre le risque d'affecter la sécurité nationale ?

A priori oui - encore qu'on nous explique que dans tous les secteurs, on peut économiser sans

affecter la qualité du service public, voire l'améliorer ! L'armée est une administration comme les

autres et sans faire injure à nos soldats, ils ne sont pas tous sur le pied de guerre. On peut même

dire que l'armée n'est pas l'administration la mieux gérée : on connait l'histoire des camions qui

tournent à vide en fin d'année pour épuiser les stocks d'essence de façon à éviter les restrictions

l'année suivante - elle est vraie ! N'en déplaise aux propagandistes de l'institution militaire, il y a

des gisements d'économies qui n'exigent pas de "baisser la garde".

Par exemple ? Qu'est-ce qui, dans nos forces armées, pourrait être supprimé sans impact ?

Ce ne sera pas "sans impact". Il y aura des choix à faire. Tous les ministères subissent les

restrictions : même l'Éducation, qui ferme des classes pour pouvoir recruter des profs ; la police,

qui est prioritaire mais qui supprime des effectifs ; la justice a fermé des tribunaux ; les hôpitaux

sont à la diète. L'armée va devoir supprimer des régiments, acheter moins de matériel. Sans

doute renoncer à une part de la force de dissuasion, qui coûte des milliards pour ne pas être

utilisée - un paradoxe que la crise rend déraisonnable... En vérité, le budget de la défense a

baissé de moitié en 30 ans (en part de la richesse nationale) ; les Français ne l'ont même pas

remarqué.

Et-ce qu'il est raisonnable de vouloir diminuer les crédits au moment où la France est

engagée au Mali dans une opération militaire qui fait consensus ?

La guerre suscite des consensus éphémères : avant le Mali, nos soldats étaient en Afghanistan et

cela ne faisait pas l'unanimité. Et si l'on demandait aux Français de choisir entre la guerre au Mali

et les économies budgétaires, le pacifisme gagnerait du terrain. Les "opérations extérieures"

servent le prestige de la France - et nos intérêts dans le monde. Mais elles les fragilisent si elles

mettent en péril nos finances. En réduisant notre armée, nous pouvons gagner en souveraineté

budgétaire ce que nous perdrons en puissance de feu. C'est une défaite dont nos généraux se

remettront, puisqu'elle fera du bien à la France.

Défense-Le Livre blanc porte un scénario noir Reuters-France, lundi 18 mars 2013 09h27 - par Patrick Vignal

* Mauvaises nouvelles en vue pour la défense et l'armement

* Des coupes budgétaires draconiennes à attendre

* Le Sénat menace de ne pas voter le budget

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PARIS, 18 mars (Reuters) - Le Livre blanc sur la défense attendu cette semaine annonce de fort

mauvaises nouvelles pour l'effort militaire de la France et son industrie de l'armement.

Ce document ne comprend pas de données chiffrées mais inspirera la Loi de programmation

militaire 2014-2019 que François Hollande doit présenter avant l'été. Et là, l'addition promet d'être

salée.

Les sénateurs de tous bords, hormis les écologistes, ont déjà menacé de ne pas voter le texte si

le budget annuel de la dépense passait, hypothèse probable, sous le seuil de 1,5% du PIB, soit

environ 30 milliards d'euros annuels, son niveau actuel. (voir )

"La patrie est en danger", a déclaré Jean-Louis Carrère, président socialiste de la commission de

défense de la haute assemblée, selon qui ce sentiment est partagé par les députés et les

industriels du secteur.

Des scénarios alarmistes circulent déjà, avec des milliers de suppressions d'emploi, des

programmes d'armement vitaux reportés ou supprimés et le risque de voir les capacités

opérationnelles de l'armée française sérieusement entamées.

Qu’est-ce que le livre blanc ?

Ce document pose les bases de la stratégie du pays en matière de défense et de sécurité

nationale pour les prochaines années. Mais en l'absence de chiffres, il faudra lire entre les lignes.

Et la loi de programmation militaire ?

C'est un projet de budget pluriannuel, en l'occurrence sur cinq ans, pour tenir compte des

spécificités de la défense, qui nécessite un étalement des efforts financiers, notamment parce

qu'elle repose sur des programmes d'armement longs et coûteux.

Que doit redouter la défense ?

Selon Jean-Louis Carrère, le ministère des Finances travaille sur plusieurs scénarios, tous

rigoureux, le pire prévoyant de faire passer le budget de la défense à 1,1% du PIB en 2025.

Une telle hypothèse "ne permettrait plus aux autorités de notre pays de maintenir le rôle de la

France au niveau qui est le sien aujourd'hui", estime le sénateur des Landes.

"Sans une diplomatie appuyée sur un outil militaire bien dimensionné, l'influence de la France et

sa capacité à défendre sa place, ses intérêts et ses ressortissants connaîtraient un déclassement

très significatif", ajoute-t-il.

La France pourrait ainsi se trouver dans l'incapacité, à l'avenir, de mener seule des opérations

comme celle qu'elle conduit au Mali, avec 4.000 hommes sur le terrain.

Puissance nucléaire et membre permanent du Conseil de sécurité de l'Onu, elle est déjà sous le

seuil minimal de 2% du PIB nécessaire, selon l'Otan, à un pays pour assurer sa part de l'effort de

défense commun.

Toutes les armes sont-elles concernées ?

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Si les trois armes sont touchées, c'est dans l'armée de terre que les craintes sont les plus

profondes, parce qu'elle est la plus affectée par les réductions de personnels et la disparition de

sites. ( )

L'actuelle Loi de programmation prévoit notamment la suppression de près de 50.000 emplois

civils et militaires entre 2009 et 2014, dont 25.000 pour la seule armée de terre.

L'objectif est de ramener l'effectif global des armées de 271.000 civils et militaires en 2008 à

225.000 en 2014-2015, essentiellement par des départs à la retraite.

Malgré ces efforts, l'objectif d'économies prévu par la Loi de programmation devrait être manqué

de plus de quatre milliards d'euros fin 2013, estime la Cour des comptes. Celle-ci déplore

notamment, en dépit de la réduction des effectifs, une augmentation de la masse salariale et

réclame une meilleure gestion en la matière. ( )

Où va-t-on couper ?

Pas question de toucher à la dissuasion nucléaire, d'un coût annuel estimé à 3,5 milliards d'euros

par an, a dit François Hollande. Il va donc falloir trancher dans le vif en réduisant encore les

effectifs, en rognant sur les coûts de préparation des troupes et sur les programmes d'armement.

Si Jean Guisnel, grand spécialiste des questions de défense, évoque sur le site du Point un

"scénario noir" avec la vente du porte-avions Charles de Gaulle, navire amiral de la flotte

française, la suppression de 30 régiments, l'arrêt des chaînes de l'avion de combat Rafale et

l'abandon de l'avion de transport A400M, les experts du secteur sont moins pessimistes.

L'armée de terre risque donc une nouvelle fois de payer le prix fort, avec l'abandon possible d'un

ambitieux programme de modernisation de ses blindés baptisé Scorpion. ( )

Quelles conséquences pour l'industrie ?

Le secteur de l'armement en France, numéro deux en Europe derrière le Royaume-Uni,

représente plus de 165.000 emplois directs et indirects et génère environ 15 milliards d'euros de

chiffre d'affaires par an, dont un tiers à l'exportation. La France est le quatrième exportateur

mondial d'armements.

Les principaux groupes français de la défense ont écrit la semaine dernière au président de la

République et chef des armées pour le mettre en garde contre le risque de coupes dans les

budgets d'un secteur créateur d'emplois et exportateur.

"Notre message particulier est que nous pensons que l'industrie de défense contribue fortement,

non seulement à la défense, mais aussi de manière générale à l'économie du pays", a confié jeudi

à des journalistes le nouveau PDG de Dassault Aviation, Eric Trappier.

Selon lui des "pans entiers" de l'industrie de défense risquent de s'effondrer. "On ne pourra pas

redémarrer après."

Les efforts de trop ?

Effectifs laminés, crédits rognés, casernes fermées : l'armée en France a déjà beaucoup souffert

ces dernières années.

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S'il n'est pas courant de parler pour l'armée de plan social, il s'agit bien d'un problème comparable

aux restructurations dans l'industrie civile, avec une mutation dictée par le climat économique.

Traditionnelle variable d'ajustement, le budget militaire, ne cesse de se réduire au point que, selon

la Cour des comptes, l'armée n'a déjà plus les moyens d'assurer convenablement certaines de

ses missions.

"Non seulement la défense n'est pas une priorité mais, à l'heure où des économies sont

recherchées partout, elle est clairement dans le collimateur parce qu'il est facile de tailler dans son

budget", résume un ancien haut responsable militaire français.

Est-ce le bon moment pour réduire la voilure ?

Le Livre blanc va paraître alors que l'armée française s'illustre au Mali, où elle vient de prouver sa

capacité à intervenir seule, en premier, sur un théâtre d'opérations.

Le contexte géopolitique est tendu avec les conséquences des "printemps arabes" et une Afrique

du Nord instable, notamment la zone du Sahel. S'y ajoutent la course aux armements des pays

émergents et la perspective pour certains, notamment l'Iran, de posséder à court terme l'arme

nucléaire. Le tout au moment où les Etats-Unis se détournent de leur rôle traditionnel de

protecteur de l'Europe pour se concentrer sur l'Asie.

Si l'opération au Mali est un succès, elle n'en a pas moins mis en évidence certaines lacunes de

l'armée française, qui manque en particulier de moyens de ravitaillement en vol et d'avions de

surveillance sans pilote (drones). Si les trajectoires budgétaires annoncées sont poursuivies, ces

manques seront difficiles à combler.

"Si on laisse faire Bercy, dans 20 ans, il n'y a plus de défense en France," redoute un

sénateur UMP.

Voir aussi : ENCADRE-Les sept grands groupes de défense

Pour le lien vers l'infographie : r.reuters.com/bab76t (Avec Cyril Altmeyer, John Irish et Julien

Ponthus, édité par Yves Clarisse)

© Thomson Reuters 2013 Tous droits réservés.

Défense: nouveau budget, nouvelle doctrine? Soumis à de nouvelles restrictions budgétaires, les militaires craignent de ne plus pouvoir assurer leurs missions.

Un soldat français sur une base malienne, en janvier 2013. REUTERS/Joe Penney -

Même si, avec 31,4 milliards d’euros pour 2013,

la Défense reste un des postes les plus

importants du budget de l’Etat, il s’est réduit de

moitié en trente ans, passant de 3 à 1,5% du

PIB. Par rapport au plan de marche prévu dans

la loi de programmation militaire 2009-2014, les

restrictions sont même supérieures à celles qui

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avaient été prévues.

Par exemple, des commandes d’équipement ont été décalées pour un total de 5,5 milliards

d’euros. Et si la suppression en 2013 de 7.234 postes est conforme aux engagements de la loi de

programmation (54.900 postes condamnés sur la période, soit 17% des effectifs), la défense a été

logée à la même enseigne que les autres ministères, contrainte de diminuer de 7% ses dépenses

de fonctionnement cette année par rapport à 2012.

Mais toutes ces décisions avaient été prises alors que les hypothèses de croissance économique

retenues étaient de 0,8% pour 2013 et 2% à partir de 2014. Or, les illusions se sont envolées

puisque, après unecroissance nulle en 2012, les perspectives pour la France ont été ramenées

par la Commission européenne à 0,1% en 2013 et 1,2% l’année suivante, obligeant le

gouvernement à un tour de vis budgétaire supplémentaire.

En clair, pour la Défense qui devra contribuer à l’effort national, les restrictions vont être encore

plus sévères que ne le prévoyait la loi de programmation. Car même si ce ministère s’est doté

d’une «mission achats» qui, en introduisant une plus grande rationalisation, pourrait générer 5 à

10% d’économies, le compte n’est pas bon pour l’armée. Et les économies qui vont encore être

décidées risquent d’entraîner la France vers un seuil critique en-deçà duquel elle sera contrainte

de réviser en profondeur ses options stratégiques.

Où trouver de nouvelles économies?

Aussi, avant même la publication d’un Livre blanc qui fixera les nouvelles orientations de la

politique de défense, les armées sont sur le pied de guerre dans l’attente des arbitrages

financiers du président de la République. Car non seulement le cadrage de l’actuelle loi de

programmation sera resserré, mais la prochaine devrait s’inscrire dans la même veine. Du coup,

un doute sérieux plane sur la capacité de l’armée à remplir ses missions au cas où elle ne pourrait

plus disposer des équipements nécessaires, ni même… en assurer convenablement la

maintenance. On en est là!

Des économies peuvent être réalisées à la fois au niveau des investissements dans l’industrie de

défense, et dans les achats. C’était l’objectif recherché à travers la fusion EADS-BAE, mais le

projet a capoté. L’implication de la France dans deux programmes d’avions de combat le Rafale

de Dassault et l’Eurofighter Typhoon d’EADS, n’est pas non plus de nature à optimiser les

investissements en empêchant les économies d’échelle. Et d’une façon générale dans l’industrie,

les restructurations sont en panne et les gains de productivité ne peuvent suivre le rythme des

restrictions budgétaires.

Faudrait-il alors en passer par l’abandon pur et simple de programmes entiers? Tout dépend des

missions stratégiques qui devront être confiées à l’armée. Dans les états-majors, on ne se berce

plus d’illusions: la France n’aura bientôt plus les moyens de ses ambitions d’aujourd’hui. Mais si le

pays veut continuer à jouer un rôle même resserré, on a vu en Libye et au Mali le rôle déterminant

joué par des équipements sophistiqués, qu’ils s’agissent d’hélicoptères de combat Tigre ou de

véhicules terrestres blindés VBCI. Impossible de s’en passer.

Par ailleurs, certains programmes menés en coopération ne pourraient être abandonnés par la

France sans compromettre des équilibres économiques toujours complexes, comme pour l’avion

de transportA400M dont le programme fut péniblement bouclé. La France doit recevoir son

premier exemplaire et on peut plutôt imaginer un étalement des livraisons. Enfin, les forces

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françaises pourront-elles longtemps se passer des drones qui ont montré leur efficacité sur les

terrains d’opérations…

Les industriels de l’armement aussi inquiets que les militaires

En 2012, l’équipement des forces armées a généré 11 milliards d’euros de paiements à l’industrie,

en hausse de 10% par rapport à 2011, indique la Délégation générale à l’armement (DGA). Un

montant qui représente les deux tiers des marchés publics passés par l'Etat et plus du quart du

montant des marchés de l'ensemble des administrations publiques.

Avec une telle importance, toute coupe drastique dans les budgets a des conséquences sur les

plans de charge des industries et, par là sur l’emploi. Notamment sur les PME sous-traitantes des

grands donneurs d’ordre, celles-là même que François Hollande aimeraient voir sortir de l’ornière

et réembaucher.

C’est justement pour les soutenir que la DGA leur est maintenant directement accessible, afin

qu’elles puissent participer aux lancements de projets. Faudrait-il que ces entreprises paient

maintenant le prix de l’austérité, en contradiction avec le besoin d’investissement du tissu

industriel?

«L’Europe désarme, le monde réarme»

Pour faire autant avec moins, il reste une autre solution: l’Europe de la défense. Mais elle fait de

plus en plus figure d’épouvantail: «On peut sauter sur sa chaise comme un cabri en disant

l'Europe ! l'Europe ! l'Europe !... mais cela n'aboutit à rien et cela ne signifie rien», avait déclaré le

général De Gaulle en 1965 pour expliquer qu’on ne fait pas de politique en dehors des réalités. En

l’occurrence, cette prédiction se confirme car la réalité se résume aux tout petits pas de la

politique européenne de sécurité et de défense (PESD) initiée en 1998.

On l’a vu au Mali où, sur le terrain, la France a été le seul pays de l’Union à déployer des troupes

alors que le problème posé par la perspective d’un Etat terroriste dans le Sahel concernait aussi

les autres partenaires européens.

Mais plus globalement, l’Europe de la défense est empêtrée dans les contradictions des Etats

dont beaucoup se réfugient sous le parapluie de l’Otan pour justifier leur immobilisme. «Le bilan

des efforts déployés depuis vingt-cinq ans notamment par la France est finalement très

décevant», commente Hubert Védrine dans un rapport remis à François Hollande.

Les militaires sonnent le rappel. «Entre 2001 et 2010, l’augmentation des dépenses militaires

mondiales est de 50%, (…) mais seulement 4% pour l’Europe de l’Ouest. Sur la même période, la

part des dépenses militaires de l’Europe de l’Ouest est passée de 29% des dépenses mondiales à

20%. L’Europe désarme, le monde réarme!», alertait en 2011 l’amiral Guillaud, chef d’état-major

des armées, à l’occasion de son audition au Sénat et à l’Assemblée nationale. Moins d’un an plus

tard, ilrécidivait: «Attention aux leurres», avertissait-il, invitant à se méfier du «court termisme» et

d’une «réformiste à la découpe» pour décider des ajustements.

Mais l’Europe est loin de pouvoir se prévaloir d’une réelle vision à long terme. Le problème est

qu’aucun des pays de l’Union disposant d’une force militaire d’intervention ne pourra longtemps

continuer à faire face seul aux enjeux géopolitiques d’un monde aux équilibres fragiles. C’est

aujourd’hui la situation qui s’impose à la France avec ses contraintes économiques, dans une

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Europe où les souverainismes empêchent les engagements volontaristes comme on l’a encore vu

par exemple à l’occasion des discussions sur le budget européen. Gilles Bridier

Budget de la défense : la décision n'est pas pour tout de suite...

Il faudra peut être encore attendre quelques semaines avant d'être fixé sur les arbitrages en

matière de dépenses militaires. Tout prend du retard... et l'horizon est maintenant plutôt vers la mi-

avril. Nous sommes entrés dans un processus de décision beaucoup plus compliqué qu'il n'y

parait et les arbitrages ne se feront pas en un seul conseil de défense. Celui qui était prévu mardi

a été repoussé, peut-être à vendredi, pour cause de cérémonies d'intronisation du pape à laquelle

s'est rendue le Premier ministre.

Le départ de Jérôme Cahuzac du ministère du Budget et surtout son remplacement par Bernard

Cazeneuve pourrait également changer la donne, ou au moins l'ambiance ! On sait que Bernard

Cazeneuve, longtemps membre respecté de la commission de la défense à l'Assemblée, est très

sensible aux questions militaires. Ancien député-maire de Cherbourg, il est un défenseur des

crédits d'équipements de la défense, en particulier pour les sous-marins nucléaires.

Comme nous l'expliquions sur ce blog, les arbitrages ne prendront pas seulement la forme d'un

niveau de dépense, mais celui d'une trajectoire budgétaire sur plusieurs années. Deux stratégies

s'affrontent dans les milieux de la défense : faut-il s'accrocher à tout prix à un pourcentage, par

exemple 1,5% du PIB, ou faut-il réduire au maximum la période de vaches maigres (zéro valeur) ?

L'Elysée a vraiment pris en compte ce dossier début février. Il y a du travail, car la mécanique

mise en place pour le Livre blanc n'a pas fonctionné de manière optimale. Des oppositions de

méthodes et de fond (par exemple sur le modèle d'armée), se sont exprimées entre Jean-Marie

Guéhénno, président de la commission, et jean-Claude Mallet, conseiller spécial du ministre de la

Défense... et auteur du précédent LIvre blanc. Au sein de la commission, des tensions existent

parmi les experts qui estiment que les conclusions transmises à l'éxécutif n'ont pas été validées.

Bref, l'ambiance n'est pas excellente !

L'affaire avait plutôt mal commencée d'ailleurs. Pour présider la commission Jean-Marie

Guéhénno n'était pas le premier choix de l'Elysée. Le poste avait été proposé à Bernard Pêcheur,

un conseiller d'Etat qui a décliné l'offre. François Hollande a ensuite refusé la nomination de Louis

Gautier, spécialiste reconnu de ces affaires. Du coup, on est allé cherché Guéhénno à New-York,

où il continue à résider.

Rédigé par Jean-Dominique Merchet le Mardi 19 Mars 2013 à 17:30

Un nouveau ministre du Budget plus compréhensif pour la prochaine Loi de programmation militaire?

Zone Militaire, 20 mars 2013 – 10:20

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Le 18 mars, Jean-Yves Le Drian et Jérôme Cahuzac, respectivement ministre de la Défense et du Budget ont évoqué la préparation de la prochaine Loi de Programmation Militaire (LPM) sans pour autant avoir trouvé un accord. Deux options sont sur la table : la trajectoire dite Y, qui permettrait aux forces armées de sauver les meubles en ces temps d’austérité budgétaire et l’autre, dite Z, qui, pour le coup, aurait pour conséquence le déclassement stratégique de la France, avec à terme un budget équivalent à 1,1% du PIB.

Depuis, suite à l’annonce par le parquet de l’ouverture d’une information judiciaire pour blanchiment de fraude fiscale le concernant, Jérôme Cahuzac a démissionné de ses fonctions pour être remplacer par Bernard Cazeneuve, qui était auparavant ministre délégué aux Affaires européennes.

Elu de Cherbourg, ville où la Marine nationale et DCNS occupent une place importante, Bernard Cazeneuve a longtemps été membre de la commission de la Défense et des Forces armées lorsqu’il était député. Au cours de la campagne présidentielle de 2012, il a pris part à l’élaboration du volet “défense” du programme présenté par le candidat Hollande.

Lors de l’Université du Parti socialiste d’août 2011, à La Rochelle, Bernard Cazeneuve avait prévenu que si son camp devait arriver au pouvoir l’année suivante, il aurait à “procéder à des arbitrages dans les financements d’équipements indispensables, mais aussi répondre à un climat social très détérioré dans le monde militaire.”

Seulement, nouveau ministre du Budget ou pas, il faudra quand même trouver les 5 milliards d’euros d’économies demandés aux différents ministères dans le cadre de la préparation de loi de finances 2014, et cela alors que la Commission de Bruxelles attend des mesures concrètes concernant la maitrise des dépenses publiques. Et le départ de Jérôme Cahuzac, qui incarnait la rigueur, ne changera rien sur le fond.

“Il n’y a pas de possibilité de faire autrement que d’être dans la stratégie de rétablissement des comptes publics”, a affirmé Bernard Cazeneuve, ce 20 mars, sur les ondes d’Europe1. Pour le nouveau ministre délégué au Budget, la croissance et le redressement des finances sont liés. “Il y a là une forme de cohérence. Et cette cohérence-là, il faudra l’incarner et la mettre en oeuvre. Cela implique effectivement beaucoup de rigueur, de fermeté et de compréhension de la situation du pays et de la situation de chaque ministère”, a-t-il expliqué.

“La doctrine est connue” a-t-il poursuivi. “Nous avons demandé un effort de contribution. On sait maintenant qu’il va falloir réduire les dépenses publiques et c’est ça la ligne du gouvernement : ne pas déroger à la réduction des déficits, faire en sorte que celle-ci se fasse essentiellement par la maîtrise des dépenses et ne pas perdre de vue qu’il faut créer absolument les conditions de la croissance”, a encore avancé M. Cazeneuve.

Quoi qu’il en soit, “a ligne, ce n’est pas Jérôme Cahuzac ni moi-même qui la définissons, c’est le président de la République et le Premier ministre”, a-t-il rappelé. En clair, pour ce qui concerne la prochaine LPM, ce sera au chef de l’Etat de trancher et peu importe, finalement, le nom du titulaire du ministère du Budget.

Alors que la hausse du budget de la Défense était dans la ligne de mire de Bercy, en 2004, le président Chirac avait pris ses responsabilités. “S’agissant de la dépense, je décide, il exécute”, avait-il lancé à l’endroit de Nicolas Sarkozy, alors ministre de l’Economie.

Quels efforts pour la défense ? Le Monde | 20.03.2013 à 14h58

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Par Jacques Gautier (sénateur UMP, membre de la commission du Livre blanc sur la

défense) et Daniel Reiner (sénateur PS, membre de la commission du Livre blanc sur la

défense)

Nous sommes d'accord avec le président de la

République, François Hollande,

pour admettre que le budget de

la défense doit prendre sa part à cet

indispensable effort de réduire nos dépenses.

La question est de savoir jusqu'où.

Premièrement, ces dépenses doivent être mises

en cohérence avec les menaces auxquelles

nous sommes exposés et avec les ambitions

que nous souhaitonsporter. Les menaces, on le

sait, n'ont pas diminué. La probabilité de certaines de se réaliser a même augmenté et leur gravité

décuplée. C'est le cas en particulier des attaques cybernétiques. Les ambitions de défense et

de politique étrangère de la France n'ont pas changé. L'envoi de nos forces au Mali prouve que

notre pays entend continuer à honorer ses alliances, à défendre ses amis et à tenir son rang dans

le concert des nations. Ainsi, une diminution trop importante de notre effort de défense rendrait

nos politiques incohérentes et mettrait en danger nos populations et nos intérêts. Nos ambitions

deviendraient alors supérieures à nos moyens et nous ne serions plus en mesure de parer les

menaces les plus certaines.

Deuxièmement, les dépenses de défense irriguent la partie de notre tissu industriel la plus riche

en entreprises innovantes dans la recherche et le développement, la plus compétitive à

l'exportation et la plus performante en termes de créations d'emplois. Notre base industrielle et

technologique de défense est le fruit d'une volonté constante de tous les présidents de la

République depuis la création de la force de frappe. La délégation générale à l'armement créée à

cet effet est le premier acheteur public et constitue l'outil de politique industrielle le plus puissant

entre les mains de l'Etat.

Le programme "d'équipement des forces" concentre à lui seul plus des deux tiers des dépenses

d'investissement de l'Etat français. C'est ce qui nous rapproche de l'industrie américaine et nous

différencie de l'industrie allemande, qui sera moins affectée que la nôtre par la réduction des

dépenses de défense. Diminuer de façon trop brutale les dépenses, c'est compromettre l'un de

nos rares points forts industriels et la partie la plus prometteuse de notre économie.

Sauvegarder notre armée

Troisièmement, les dépenses de défense sont extraordinairement rigides. Entre le moment où un

programme est lancé et celui où le dernier matériel est livré, il peut s'écouler près de cinquante

ans. Le premier Rafale a volé en 1986. Le dernier devrait être livré en 2027. C'est dire que les

choix que le président fera continueront de produire leurs effets bien après la fin de son mandat,

de la même façon que les choix de ses prédécesseurs rendent possibles ou impossibles les

décisions d'aujourd'hui.

C'est la raison pour laquelle, dans cette période décisive entre Livre blanc et loi de programmation

militaire et au moment où les derniers arbitrages n'ont pas encore été rendus, nous exhortons le

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président de la République à prendre les décisions qui sauvegarderont notre outil de défense et

préserveront notre industrie, nos chercheurs et nos emplois.

Pour sortir notre défense de la quadrature du cercle à laquelle elle est confrontée, avec des

menaces qui augmentent, des ambitions qui perdurent et des moyens qui diminuent, si l'on

veut continuer d'ouvrir des usines plutôt que d'en fermer, et si l'on veut laisser aux générations

futures un pays en paix parce que défendu, alors il faut envisager avec courage et pragmatisme

toutes les solutions possibles.

Céder une partie des entreprises de défense

Il nous faut ainsi considérer la possibilité de ressources exceptionnelles afin de sedonner le temps

du redressement des finances publiques. Dans cet ordre d'idées, la cession de tout ou partie des

milliards d'euros immobilisés dans les entreprises de défense doit être envisagée. Car s'il y a bien

une leçon à retenir de l'échec du projet de fusion EADS-BAE, c'est que l'Allemagne a emporté la

décision sans détenir une seule action.

Si le président décide d'affecter le résultat des cessions du capital des entreprises de défense à

l'équipement des forces armées et à la recherche et au développement, il oeuvrera pour la

compétitivité de notre économie et la valeur de nos armes. La représentation nationale sera

derrière lui.

Si au contraire, ses décisions imposaient de choisir à terme entre forces de dissuasion et forces

conventionnelles, amoindrissaient notre défense et notre industrie et demandaient des efforts

supplémentaires aux hommes et aux femmes qui y travaillent ou qui la servent, nous ne pourrions

le suivre. Le consensus se briserait.

Les propositions délirantes d’un sénateur écologiste pour le budget de la Défense

Zone Militaire, 20 mars 2013 – 20:26

Il y a des gens qui ont des avis sur tout, que ce soit sur la pêche à la crevette, l’avenir de la zone euro, la coupe de cheveux de David Bekcham ou bien encore la politique de défense. Mais pour exprimer des opinions pertinentes, encore faut-il maîtriser le sujet sur lequel on les exprime…

Et manifestement, ce n’est pas le cas de l’éditorialiste Hervé Gattegno qui, alors que le président Hollande s’apprête à rendre ses arbitrages sur l’avenir de l’armée française, veut faire rentrer les militaires “dans le rang budgétaire”, car, selon lui, ce qui “constitue la principale menace”, ce sont “les déficits.”

Pourtant, le journaliste feint d’ignorer que les armées ont déjà supprimé – ou sont en passe de le faire – 54.000 postes, que le nombre de leurs implantations a été réduit de 82 unités, que de nombreux régiments et autres bases aériennes ont été dissous. Aucun autre ministère n’a consenti de tels efforts en l’espace de 5 ans.

Et selon Hervé Gattegno, il faudra “sans doute renoncer à une part de la force de dissuasion, qui coûte des milliards pour ne pas être utilisée – un paradoxe que la crise rend déraisonnable…” Sauf que justement, la bombe nucléaire est une arme de non emploi et que son utilité réside dans

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les dégâts potentiels qu’elle pourrait provoquer. Pour le coup, cet éditorialiste aurait mieux de se renseigner avant de dire son avis, assorti d’anecdotes éculées.

Et l’on pourrait faire remarquer que la baisse continue du budget de la Défense depuis 30 ans n’a pas empêché les finances publiques de la France d’être dans l’état dans lequel elles sont aujourd’hui. Cela étant, qu’il y ait encore des gisements d’économies, c’est fort probable. Mais il ne faudrait pas non plus jeter le bébé avec l’eau du bain.

En tout cas, l’idée de mettre à la diète les forces armées n’est pas pour déplaire au sénateur écologiste Jean-Vincent Placé. Que ce dernier ne soit pas favorable à la dissuasion nucléaire n’est pas une surprise. Mais pour le reste, c’est du délire!

Dans un entretien accordé au Journal du Dimanche, Jean-Vincent Placé affirme que “sanctuariser le budget de la Dédense, c’est du poujadisme” et que “c’est se déconnecter de la réalité.”

Pourtant, la réalité, actuellement, c’est l’intervention militaire française contre les groupes terroristes au Mali, c’est la lutte contre la piraterie, aujourd’hui dans l’océan Indien, demain, dans le golfe de Guinée, c’est la protection de la 2e plus importante zone économique exclusive (ZEE) au monde, c’est le maintien de la paix au Liban, c’est l’emploi non délocalisable de 360.000 personnes dans une industrie qui rapporte 5 milliards d’euros par an au commerce extérieur, c’est un monde qui s’arme, etc.

Plus loin, le sénateur écologiste s’interroge : “à quoi servent toutes nos casernes à l’ancienne dans l’Est de la France? Avec des effectifs de l’armée de terre pour se défendre contre qui?.” Et d’apporter sa réponse : “Oui, on peut encore diminuer les effectifs dans l’armée de terre, ce n’est pas un tabou. A quoi servent nos forces terrestres en dehors des opérations extérieures? En revanche, gardons ce qui est nécessaire et notamment un contingent de 15.000 hommes, transportables, autonomes, efficaces.”

Une armée de Terre avec 15.000 hommes? Comment assurer les missions à la fois extérieures mais aussi intérieures, comme Vigipirate ou encore les interventions en cas de catastrophe naturelle?

Quant aux suppressions d’emplois qui résulteraient de coupes trop importantes dans le budget de la Défense, cela n’est pas dramatique pour Jean-Vincent Placé. Evidemment, quand c’est le boulot des autres, ce n’est jamais un souci…

Défense nationale. L'inévitable tour de vis

Le Télégramme, 21 mars 2013 -

Réduction des déficits oblige, la Défense va

devoir se serrer la ceinture. Mais jusqu'à quel

point ? Plusieurs scénarios sont sur la table. Le

plus drastique d'entre eux prévoit de renoncer

au porte-avions Charles-de-Gaulle. Les

prochaines semaines seront cruciales pour le

devenir des armées.

> Le détail des deux scénarios sur la table

En matière budgétaire, la France est arrivée à

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l'heure de vérité. Et celle-ci est particulièrement cruelle pour la Défense française. Un bras de fer

est engagé entre les militaires et le gouvernement, qui applique à la lettre les directives

budgétaires de l'Élysée. C'est ainsi que la Défense devrait contribuer pour un milliard d'euros aux

économies nouvelles dès 2014. Mais ce n'est pas tout ! Le président de la République a lancé,

peu après son arrivée à la magistrature suprême, un vaste réexamen de la posture stratégique

française, le Livre blanc. Ce document, qui doit être publié dans les prochaines semaines, a été

mis au point par des dizaines d'experts. Mais ceux-ci ont dû travailler à l'aveugle sans disposer de

la moindre orientation, notamment budgétaire, de l'Élysée.

Des arbitrages à opérer d'ici à l'été

Dans un deuxième temps, le Livre blanc doit être suivi, à l'été, d'une loi de programmation militaire

de cinq années, qui décidera, cette fois, des ressources budgétaires allouées aux armées. C'est là

que le bât blesse ! Les contraintes budgétaires étant ce qu'elles sont, notamment dues à la

croissance zéro et à la nécessité de réduire le déficit, l'État doit se serrer la ceinture. Durant sa

campagne électorale et depuis qu'il est au pouvoir, François Hollande a tenu un discours constant

sur le budget militaire, repris par le ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian : les armées

contribueront à la politique de rigueur budgétaire à due proportion de leur part dans le budget de

l'État. Or, c'est bien ce qui est en train de changer. En 2013, le budget de la Défense, de 31

milliards d'euros, représente 1,56 % de la richesse nationale (le produit intérieur brut ou PIB).

Cette part va évoluer à la baisse et c'est pour informer le gouvernement sur le niveau de cette

réduction que François Hollande, chef des Armées, a repoussé à demain un conseil de Défense,

suivi d'un deuxième, le 26 mars, et d'autres dont les dates n'ont pas encore été décidées.

La crainte du scénario « apocalyptique »

Au terme de la compression budgétaire, pour laquelle plusieurs hypothèses sont étudiées (lire ci-

dessous), le scénario le plus sévère, parfois qualifié par les militaires d'« apocalyptique »,

marquerait une profonde rupture, un décrochage dans l'histoire militaire française. Dans ce

modèle, qui ferait passer à terme - en 2025 - la Défense à 1,1 % du PIB, la France devrait se

priver de nombreux outils : le porte-avions Charles-de-Gaulle se trouverait sur la sellette et une

partie de la série des frégates Fremm aussi, tout comme celle des sous-marins nucléaires

d'attaque (SNA) Barracuda (Le Télégramme du 7 décembre 2012). Les effectifs des armées

seraient réduits de 50.000 hommes, et ceux de l'industrie de Défense également. Effet de bord : la

base de Landivisiau se retrouverait sur la sellette...

La dissuasion nucléaire dans le collimateur

Bien sûr, toutes les composantes de la Défense se battent comme des fauves pour que leur part

d'un budget rétréci soit la moins touchée possible. On assiste déjà à un nouvel épisode de la «

Guerre des boutons », un grand classique de la Défense française, chaque armée faisant valoir la

qualité et la pertinence de ses moyens matériels et humains. Dans le collimateur : la dissuasion

nucléaire qui représente actuellement 20 % du budget militaire, et à laquelle François Hollande et

Jean-Yves Le Drian ont décidé de ne pas toucher. Sauf que cette position est de moins en moins

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tenable... L'hypothèse d'une réduction des forces nucléaires à leur seule composante océanique,

la FOST, est de plus en plus souvent évoquée. Mais seul le chef de l'État décidera.

La loi de programmation militaire repoussée à l’automne Le 21/03/2013 dans Actualités

Initialement prévue cet été, la loi de programmation militaire 2014-2018 sera finalement

discutée à l’automne au Parlement, a annoncé le ministre de la Défense, Jean-Yves Le

Drian. En attendant les conclusions prochaines du livre blanc.

Le ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian,

a indiqué aux députés le 20 mars que la loi de

programmation militaire (LPM) serait discutée à

l’automne à l’Assemblée nationale. Lors de ses

vœux aux armées, le 9 janvier dernier, le

président François Hollande avait pourtant

déclaré que la “LPM” serait examinée “dès

l’été” par le Parlement.

Interrogé durant la séance des questions au gouvernement le 20 mars à l’Assemblée, Jean-Yves

Le Drian a souligné que les conclusions du livre blanc, qui définira les nouvelles priorités

stratégiques de la France, seront “soumises prochainement” au chef de l’État. “À la suite de quoi,

il y aura dépôt devant l’Assemblée nationale, à l’automne, d’une loi de programmation militaire qui

intégrera le budget 2014”, a-t-il déclaré. La LPM doit mettre en adéquation les objectifs de défense

de la France avec ses capacités budgétaires jusqu’aux années 2020.

Jean-Yves Le Drian a reconnu qu’il est toujours “difficile” de boucler une LPM : “Il y a des

arbitrages, d’autant plus difficiles en ce moment que quand je suis arrivé, j’ai trouvé 4 milliards

(d’euros) de différentiel entre ce qui était prévu et ce qui était effectivement mis en œuvre”, a-t-il

dit.

Des forces cohérentes

Dans ce contexte, et alors que les lettres de cadrage imposent de nouveaux sacrifices aux

ministères, les militaires craignent notamment que, sous la pression de Bercy, cet effort soit

ramené de 1,56 % du PIB en 2011 à environ 1,1 % en 2025, entraînant la suppression de dizaines

de milliers d’emplois ainsi que l’arrêt ou le report de certains des principaux programmes

d’armement. Faux, rétorque-t-on à Bercy, où l’on ne cache pas un certain agacement face à ce

que l’on perçoit comme une campagne de communication et de lobbying.

Selon une source proche du dossier, les trajectoires, en vue de la préparation du livre blanc de la

défense française, ne divergent pas tellement au sein du gouvernement : les services de Jean-

Yves Le Drian proposent de ramener leur budget à 1,25 % du PIB en 2025, alors que le ministère

des Finances vise 1,18 %.

Jean-Yves Le Drian, qui a été le premier à plaider sa cause devant le ministre du Budget le 18

mars, compte sur “l’effet Mali” pour tirer son épingle du jeu. Il a tenu à souligner à l’Assemblée la

volonté du gouvernement “d’avoir pour demain des forces armées cohérentes et

efficaces”. “Cohérentes avec les nouvelles menaces qui se font jour, avec la solidité de nos forces

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et l’effort que la nation peut consacrer à sa propre défense dans cette période difficile”, a-t-il

résumé en réponse à une question.

Dissolution de l’Ecole des Officiers du

Commissariat de la Marine Mise à jour : 15/03/2013 21:55

Le 15 mars 2013 s’est déroulée sur le site de Lanvéoc-Poulmic la cérémonie de dissolution de l’Ecole des officiers du commissariat de la marine (EOCM). Cette école fermera ses portes à l’été 2013. A la suite de la création du corps des commissaires des armées le 1erjanvier 2013, une nouvelle école ouvrira en septembre 2013 à Salon-de-Provence : l’Ecole des commissaires des armées.

L’EOCM a formé chaque année jusqu’à 50 élèves officiers : les commissaires et les officiers du corps technique et administratif de la marine (OCTAM) évidemment, mais également les volontaires officiers aspirants commissaires navigants et ceux de la branche « état-major », les officiers sous contrat court commissaire de la Marine, les aspirants commissaires polytechniciens et enfin les officiers spécialisés de la Marine pour les enseignements de la spécialité « administration ».

C’est une page importante de leur histoire qui se tourne pour tous les commissaires et les OCTAM qui ont été formés au sein de cette école, ainsi que pour leurs aînés qui ont connu le Groupe des écoles du commissariat de la Marine, précédé par l’Ecole du commissariat de la Marine pour les élèves commissaires et l’Ecole d’administration de la marine pour les OCTAM.

Créée par le décret impérial du 7 octobre 1863 à Brest, sous la forme d’un « cours » avant d’être érigée en « Ecole » en 1910, l’Ecole du Commissariat de la Marine se prévalait déjà d’une longue histoire qui, dès Louis XIV, avait conduit la Marine à mettre en place une formation spécifique pour ses administrateurs. Ce décret avait été promulgué à l’initiative du ministre de la Marine Chasseloup-Laubat, dont le patronyme a d’ailleurs été décerné à la dernière promotion d’élèves commissaires de la Marine en septembre 2012, en hommage à cette école vieille de 150 ans. Dès la fin de la première guerre mondiale, Georges Leygues, alors ministre de la Marine, avait compris l’importance et la nécessité de recruter parmi les fonctionnaires civils des services de son Ministère un autre corps d’administration dont la compétence et l’efficacité pourraient s’appuyer sur une formation solide. L’Ecole d’Administration de la Marine à Rochefort, puis à Cherbourg, a ainsi formé les OCTAM, les officiers du Service des essences des armées, les officiers d’administration du Service de santé des armées, les officiers spécialisés de la marine branche « administration ».

Un grand nombre d’anciens élèves, réservistes, exercent, dans le cadre d’une deuxième carrière, des fonctions importantes tant au sein de la société civile que dans la sphère publique.

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La formation future à l’Ecole des commissaires des armées préservera un fort ancrage d’armée : les commissaires ayant choisi l’option Marine continueront à effectuer la moitié de leur scolarité à l’Ecole navale et effectueront le stage d'application à la mer à bord d'un bâtiment de projection et de commandement, puis servirons plusieurs années à la mer. Cette formation et le service à la mer sont essentiels pour continuer à disposer d’experts de la mer, du soutien naval et surtout du droit de la mer, mais également pour les préparer à combattre au sein de des équipages de la Marine.

Sources : Marine nationale

Jean Yves Le Drian justifie l'opération Serval Sécurité Défense, Rédigé par Didier Chalumeau le 17/03/2013 à 14:36

Le ministre de la Défense justifie l’opération Serval à laquelle participent 3 150 militaires français dont 2 150 sur le territoire malien. Parmi eux : les Marsouins de Fréjus et le 3e RaMa de Canjuers

Jean Yves le Drian a justifié devant les journalistes de la presse quotidienne régionale, l'engagement de la France au Mali. le ministre de la Défense a également donné des précisions sur l'implication du 21e Régiment d'infanterie de Marine de Fréjus, a révélé la présence à Bamako des bigorres du 3e Régiment d'artillerie de Marine de Canjuers et confirmé la participation du bâtiment toulonnais Mistral à l'opération conduite en Somalie pour tenter de libérer l'otage Denis Allex.

Où se trouve le 21e RiMa de Fréjus ? Et quel est son rôle?

Tout d'abord, je tiens à partager la fierté des Fréjusiens dont le régiment sert dans l'opération Serval. Aujourd'hui 2 150 militaires français défendent notre sécurité au Mali. Ils accomplissent leur devoir de manière exemplaire. J'ai toute confiance en eux pour aider le Mali à recouvrer sa souveraineté et sa liberté. Le 21e Régiment d'Infanterie de Marine armait, avec d'autres unités, les éléments terre des forces françaises déployées au sein de l'opération Épervier, au Tchad. Ces forces nous permettent aussi de disposer d'une capacité d'intervention dans la sous-région et c'est exactement ce qui s'est passé le 11 janvier dernier, lorsque le président de la République a donné l'ordre de déployer les forces françaises au Mali. Aujourd'hui, le 21e RiMa est au Mali, au nord de Bamako à l'ouest du fleuve Niger, avec son état-major et une compagnie d'infanterie. Il participe aux missions d'appui des forces maliennes.

Qu'avez-vous envie de dire à leurs familles qui les attendaient début février?

Nos militaires, où qu'ils soient, ont pour mission de se tenir prêts à intervenir dès que l'urgence le réclame et que le président de la République le décide. Je sais que les familles vivent cette réalité au quotidien et qu'elles assument avec courage et avec une grande dignité cette situation parfois difficile. C'est ce que je constate chaque fois que je me déplace au contact des militaires et de leurs familles. Je reste bien évidemment très vigilant pour assister ces familles lorsque les militaires sont engagés en opération.

Si la France était restée en Afghanistan aurait-elle eu les moyens de s'engager au Mali seule ?

La France est intervenue avant qu'il ne soit trop tard. Elle a heureusement les moyens et la détermination pour le faire. Très prochainement, 450 militaires européens arriveront pour former l'armée malienne et des milliers de soldats africains les aideront à reconquérir leur territoire et à éviter la constitution d'un sanctuaire terroriste au cœur de l'Afrique.

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Si l'intervention dure, et que la France reste seule, sans ses alliés européens et américains, pourra-t-elle assumer militairement ?

La France a enregistré dès le premier jour de l'opération Serval un soutien quasi unanime de la communauté internationale. Un Conseil des affaires étrangères exceptionnel a été convoqué jeudi 17 janvier à Bruxelles. Notre action fait l'objet d'un consensus. Elle est soutenue politiquement par tous nos partenaires européens mais aussi par l'Union européenne.

Cela démontre que l'Europe progresse dans sa capacité à s'unifier et à se mobiliser face aux crises qui menacent ses intérêts.

Et puis le soutien des Européens va au-delà des déclarations puisque nos partenaires se mobilisent également concrètement en mettant à notre disposition des moyens militaires : Allemagne, Belgique, Danemark, Espagne, Italie, Royaume-Uni nous ont contactés dès le début pour nous demander nos besoins. D'autres Européens se manifestent en ce moment. Rappelez-vous ce que j'ai toujours dit : je veux une Europe de la défense par les faits, les actes concrets. C'est très clairement ce qui se passe aujourd'hui et nous pouvons nous en féliciter. J'ajoute que l'Union européenne n'a pas attendu l'intervention française pour s'intéresser au Mali. Elle est en effet pleinement mobilisée sur le lancement de l'opération de formation des forces armées maliennes et africaines appelée EUTM Mali. ElLe aide aussi à se déployer la Mission internationale de soutien au Mali (MISMA).

Vous parlez de guerre contre le terrorisme, mais jamais de guerre contre l'islamisme? Pourquoi ?

La majorité des habitants du Mali sont de confession musulmane. Ils vivent depuis plusieurs mois dans l'oppression de groupes djihadistes fanatiques, surarmés et violents, qui méprisent leurs droits fondamentaux et leurs libertés. C'est aux Maliens que la communauté internationale vient aujourd'hui en aide pour lutter contre les groupes terroristes. Et, puis il y a aussi une forte communauté malienne en France.

Pouvez-vous nous confirmer que le bâtiment de projection et de commandement (BPC)

Mistral, basé à Toulon, a joué un rôle majeur dans l'opération menée pour libérer l'otage

Denis Allex en Somalie ?

L'opération était d'une extraordinaire complexité et nous savions qu'elle serait difficile. Mais il était

pourtant de notre devoir d'intervenir et, hélas, deux de nos agents y ont laissé leur vie. Leur base

était en effet le Mistral. Mais je n'en dirai pas davantage…. La confidentialité de ces opérations

clandestines nous interdit de communiquer sur les procédures retenues, c'est la condition sine

qua non pour garantir la sécurité de nos agents employés dans ces actions à hauts risques.

Propos recueillis par Didier CHALUMEAU

Le Mali fait valser les têtes au Quai d’Orsay

Zone Militaire, 21 mars 2013 – 18:12

Alors que la France est engagée militairement au Nord-Mali contre les groupes jihadistes qui s’y étaient établis l’an passé, plusieurs diplomates ayant eu à exercer des fonctions dans cette partie du monde ont été remerciés au cours de ces dernières semaines.

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Ainsi, en octobre dernier, Elisabeth Barbier, qui était alors en charge de la Direction Afrique-Océan Indien (DAOI) au Quai d’Orsay a été priée de quitter son poste pour, paraît-il, “incompatibilité d’humeur” avec Laurent Fabius, le ministre des Affaires étrangères. Elle a depuis été nommée ambassadeur en Afrique du Sud.

Autre personnalité évincée, en février dernier : le très expérimenté Jean Félix-Paganon, qui était alors représentant spécial pour le Sahel depuis juin 2012. Il devrait cependant être nommé ambassadeur au Sénégal et remplacer ainsi Nicolas Normand, qui fut nommé à ce poste en juin 2010.

En même temps que Jean-Félix Paganon, Laurent Bigot a également été écarté du dossier malien. Chargé de l’Afrique de l’Ouest depuis 2008, il lui a été reproché d’avoir tenu des propos bruts de décoffrage au sujet des autorités maliennes, en dénonçant une “démocratie de façade”, affectée par “une corruption gangrenant depuis de longues années toutes les sphères jusqu’au plus haut niveau”, lors d’une conférence à l’Institut français des relations internationales (IFRI) organisée en juillet 2012. Qui plus, il avait émis des doutes sur l’approche purement militaire pour régler la crise au Sahel juste avant le lancement de l’intervention française au Nord-Mali.

“Le déclenchement de l’opération ‘Serval’ a conduit le ministère des affaires étrangères à adapter son dispositif. C’est ainsi qu’a été créée une ‘task-force’ chargée de l’ensemble des volets de la crise au Mali : politique, diplomatique, sécuritaire et de développement”, avait avancé lee porte-parole adjoint du ministère, Vincent Floreani, pour expliquer ces départs.

Mais manifestement, le dispositif du Quai d’Orsay demandait de nouvelles adaptations. En effet, Christian Rouyer, qui était encore l’ambassader de France à Bamako, vient d’être rappelé à Paris, ce 21 mars. Il sera remplacer par Gilles Huberson, un ancien saint-cyrien (promotion de la Grande Armée) qui était jusque-là à la tête la mission Mali-Sahel au ministère des Affaires étrangères. Il est dit que cet ancien officier est proche des “services”, c’est à dire de la DGSE (Direction générale de la Sécurité extérieure).

Parmi les raisons qui circulent pour expliquer ce changement, il aurait été reproché à Christian Rouyer de manquer de “dynamisme” ou encore le manque “d’avancées politiques” à Bamako. Alors que Paris craignait le procès en colonialisme pour son intervention au Nord-Mali, il semblerait que, si tel est vraiment le cas, l’on ait oublié qu’un ambassadeur n’est justement pas un gouverneur…

Liban : visite d’inspection du général

Cambournac. Mise à jour : 20/03/2013 11:38

Du 13 au 16 mars 2013, le général d’armée Thierry Cambournac, inspecteur général des armées, s’est rendu auprès du contingent français engagé au sein de la Force intérimaire des Nations Unies au Liban (FINUL).

Accueilli à Naqoura le 13 mars 2013 par le général Hugues Delort-Laval, chef d’état-major de la force et représentant les éléments français au Liban, le général Cambournac a rencontré le major-général italien Paolo Serra commandant la FINUL. Il s’est rendu sur le terrain pour apprécier la conduite de certaines missions

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comme le processus de marquage de la Blue Line(Ligne Bleue : ligne d’observation du retrait israélien) et de pose de Blue Barrelspar des unités chinoises (barils de couleur bleue matérialisant cette ligne). Il a ensuite rendu visite aux contingents italiens et cambodgiens sur leurs chantiers respectifs de déminage.

Le 14 mars, après avoir inauguré une stèle dans le village de Jwayya, en l’hommage à trois sapeurs parachutistes morts pour la France le 4 septembre 1986, le général Cambournac s’est rendu à Dayr Kifa pour s’entretenir avec les soldats français de la Force Commander Réserve (FCR), commandée par le colonel Eric Peltier.

Lors de cette visite, le général inspecteur a pu évaluer les capacités déployées par la FCR en matière d’acquisition et de diffusion du renseignement ainsi que les niveaux de synthèse et de décision.

Présente depuis 1978 au Liban, la France est le cinquième pays contributeur de la Force intérimaire des Nations unies au Liban (FINUL), avec près de 900 soldats. La grande majorité arme la Force Commander Reserve (FCR) qui est en mesure d’agir en moins de trois heures au profit de tous les contingents déployés sur l'ensemble de la zone d’action de la FINUL, dans le cadre de la résolution 1701.

Sources : EMA , Droits : Ministère de la Défense

La Direction du Renseignement Militaire manque d’une centaine de spécialistes

Zone Militaire, 21 mars 2013 – 16:50

Lors d’une audition devant les députés de la commission de la Défense nationale, le Directeur du Renseignement Militaire (DRM), le général Didier Bolelli, a mis l’accent sur les problèmes d’effectifs de ses services.

Avec un budget annuel de 155 millions d’euros (programme 178), la DRM a pour missions d’analyser et de diffuser les informations qu’elle obtient au sujet des forces armées étrangères et des groupes armés, que soit au niveau de leurs capacités, de leur doctirne ou bien encore de leur environnement culturel et social.

Chaque année, ce service produit ainsi 19.000 documents, dont près de 4.000 dossiers d’imagerie, grâce au travail de ses 1.620 personnels, dont 40% sont issus de l’armée de Terre, 30% de l’armée de l’Air et 20% de la Marine nationale. Ces effectifs sont complétés par une dizaine de gendarmes, des transfuges de la Direction générale de l’armement (DGA) et des civils.

Aussi, pour le général Bolelli, la DRM manque de cerveaux pour analyser les renseignement recueillis, et cela d’autant plus que les flux d’informations augmentent de manière expontentielle en raison de la multiplicité des capteurs. Par comparaison, son homologue britannique emploie 4.000 personnels…

“Nos besoins en personnel supplémentaire résultent de la rapide augmentation du nombre de dossiers que nous avons à traiter. Depuis ma prise de fonctions il y a trois ans, je n’ai connu que

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des situations de crise, faisant se succéder les cellules du même nom, fonctionnant 24 h sur 24 : Afghanistan, Côte d’Ivoire, Libye, République centrafricaine, la Somalie (…), et maintenant le Mali. Or nos ressources en personnels étant forcément limitées, je me vois souvent contraint de basculer des agents de la fonction d’anticipation stratégique vers la fonction d’appui aux opérations”, a ainsi expliqué le patron de la DRM, lequel a estimé qu’il faudrait au moins une “centaine de postes” supplémentaires.

Quant aux profils recherchés, ils concernent avant tout les analystes “renseignement”, les spécialistes de l’imagerie et les interprètes en chinois, en persan et plus généralement de personnels maîtrisant les “langues rares, difficiles et qui ne s’apprennent pas en six mois.” Et le général Bolelli de souligner que la DRM ne peut pas “non plus dépendre de ressortissants locaux dont la fiabilité est plus difficile à évaluer.”

Qui plus est, la DRM a commencé à investir le domaine de la “cyber-guerre”. Là encore, cela demande des personnels qualifiés notamment pour identifier “l’état des forces adversaires” dans le cyberespace. A ce sujet, le général Bolelli a confié que la menace de cyberattaques est “sérieuse” alors que les parades disponibles lui “paraissent très insuffisantes.” “Les attaques sont souvent lancées depuis des pays dépourvus de législation en la matière ou de repères individuels offshore”, a-t-il avancé.

Directeur de la DGSE : "En Somalie, la France

ne se venge pas !" Le Point.fr - Publié le 16/03/2013 à 11:15 - Par JEAN GUISNEL

Le préfet Erard Corbin de Mangoux s'exprime très rarement. Il vient de le faire à l'Assemblée nationale. Extraits.

Erard Corbin de Mangoux, ici en 2010. © Miguel Medina / AFP

Dans une audition à huis clos le 20 février devant la commission de la Défense nationale et des Forces armées de l'Assemblée nationale, le préfet Erard Corbin de Mangoux, directeur de la DGSE, a fait un "point de situation" sur les activités de son service et la

conduite de ses missions. L'Assemblée nationale ne le précise pas, mais le compte rendu de cette audition qu'elle présente sur son site a été "édité", d'abord par les services de l'assemblée, puis par la DGSE.

Plusieurs points marquants ont été retirés du compte rendu. Ils portent notamment sur l'opération conduite en Somalie dans la nuit du 11 au 12 janvier dernier pour libérer l'otage Denis Allex. L'édition papier du Point en a fait en exclusivité un récit le plus détaillé possible dans son édition de la semaine dernière. Aux très nombreuses questions des parlementaires membres de la commission portant sur cette opération, le directeur de la DGSE - selon le compte rendu - aurait simplement répondu : en "Somalie, la France ne se venge pas. Elle mènera dans la Corne de l'Afrique le combat antiterroriste à son terme pour défendre ses intérêts".

Régler le problème touareg

Par ailleurs, "le" DGSE a fait valoir son point de vue sur la crise - et la guerre - au Mali, en rappelant assez vivement que c'est la faillite des États africains qui a conduit la France à intervenir sur ce terrain : "Nous sommes entrés sur le territoire malien pour stopper la progression d'Ansar

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Dine et d'Aqmi vers Bamako, et avons reconquis par anticipation, à la place de l'armée de l'Union africaine et du Mali, les territoires tombés sous contrôle djihadiste." Il a souligné que l'avenir d'un Mali pacifié passera par la solution du problème touareg : "La situation des Touareg, bien qu'ils ne représentent que 5 % à 10 % de la population, constitue un problème de nature identitaire, majeur et ancien. Le Mali devra le régler, car aucune place ne leur a été donnée, malgré les accords d'Alger dont aucun point n'a été mis en oeuvre."

Il a confirmé l'appui qu'a donné aux Français le mouvement touareg MNLA (Mouvement national de libération de l'Azawad) durant la guerre en cours dans le Sahel : "Le MNLA peut être un allié de circonstance. Mais nous n'avons pas à faire le travail de réunification et de remise en place du pouvoir. Une fois la menace réduite, la France laissera la place aux armées malienne et africaines."

Ligne rouge constitutionnelle

Si le monde extérieur est dur et peuplé de méchants, à l'intérieur de la France, en revanche, les voies sont pavées de roses et de douceur, à en croire le chef des services spéciaux. "L'articulation avec la DCRI [Direction centrale du renseignement intérieur, NDLR] n'a jamais été aussi bonne", avec la DRM [Direction du renseignement militaire, NDLR], "nous n'avons jamais travaillé en aussi étroite collaboration qu'aujourd'hui", tandis que "de surcroît, la DGSE bénéficie d'un soutien sans faille des armées".

Le préfet se "félicite" de la "création en 2008 de la délégation parlementaire au renseignement (DPR) qui vient s'ajouter aux dispositifs de contrôle déjà existants, tels que la CNIL, la Commission de vérification des fonds spéciaux, la Cour des comptes, la Commission consultative du secret de la défense nationale ou encore la Commission de contrôle des interceptions de sécurité". Erard Corbin de Mangoux ne se trompe sans doute pas quand il pronostique une demande de renforcement de ces contrôles par le futur Livre blanc, mais prévient qu'il "existera toujours une ligne rouge constitutionnelle prohibant toute divulgation d'éléments relatifs aux opérations en cours".

Cette même restriction est à la source des relations à géométrie variable avec les services secrets étrangers. Erard Corbin de Mangoux précise que la DGSE compte en 2013 une centaine de postes à l'étranger, qu'elle conduit entre 1 500 et 1 800 missions par an et qu'elle se trouve en relation avec pratiquement tous les services du monde (plus de 200). Mais à cet égard tous ne sont pas égaux : les relations sont "fréquentes" avec seulement une cinquantaine de services et "très denses" avec seulement dix d'entre eux.

Pour le directeur général de la sécurité extérieure, les groupes jihadistes ne sont pas manipulés par des Etats

Zone Militaire, 19 mars 2013 – 20:06

Le Qatar soutient-il les groupes jihadistes qui s’étaient établis au Nord-Mali? Pour Sadou Diallo le maire de Gao, ville tombée aux mains du Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest (Mujao) avant d’être libérée le 26 janvier par les troupes françaises de l’opération Serval, cela ne fait aucun doute.

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“Le gouvernement français sait qui soutient les terroristes. Il y a le Qatar”, avait-il en effet affirmé sur les ondes de RTL en juillet dernier. Quelques semaines plus tôt, le Canard Enchaîné avait porté des accusations identiques à l’égard de l’émirat.

“Le Mali dispose d’un potentiel gazier et a besoin d’infrastructures pour le développer. Or, le Qatar maîtrise ces techniques. Il pourrait ainsi, en cas de bons rapports avec les dirigeants d’un État islamique au nord du Mali, exploiter le sous-sol qui est riche en or et en uranium et le potentiel gazier et pétrolier”, expliquait le géographe Mehdi Lazar, dans les colonnes de L’Express daté du 4 décembre 2012.

Et pour Eric Dénécé, le directeur du Centre français de recherche sur le renseignement (CF2R), il ne fait aucun doute que “Doha joue un rôle partout où il y a des mouvements islamistes. Tout comme c’était le cas en Libye et que c’est le cas en Syrie.”

Qui plus est, la présence de membres qataris du Croissant Rouge au Nord-Mali a alimenté les soupçons d’un soutien de Doha aux jihadistes. Selon un militant du Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA), interrogé par l’AFP en juin dernier, ces travailleurs humanitaires agissaient en fait pour aider le Mujao à recevoir les bonnes grâces de la population civile en distribuant de la nourriture.

Et si l’on ajoute à cela l’opposition du Qatar à l’intervention militaire française contre les groupes terroristes, alors il n’en faut pas plus pour accuser Doha de collusion avec ces derniers, comme l’on fait des responsables politiques en France. Ce que le Premier ministre de l’émirat, Hamad ben Jassem Al-Thani, a démenti, le 29 janvier.

“Le Qatar a apporté une assistance humanitaire au Mali l’année dernière avec l’aide du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) et on a été accusé de distribuer des armes” aux jihadistes, a-t-il affirmé. “Ce sont de fausses allégations et notre mission n’a été qu’humanitaire”, a-t-il assuré, en soulignant que le Qatar ne soutient “aucune partie contre une autre.”

En fait, la réalité est beaucoup plus compliquée qu’elle en a l’air et ce serait en fait le rôle de puissantes associations humanitaires qataries telles que la Qatar Charity ou la Mou’assassat Eid qu’il conviendrait de regarder de plus près. “Les ennemis du Qatar peuvent ainsi accuser, sans pouvoir être contredits, le Qatar de soutenir les jihadistes au Mali, comme les amis de l’émirat peuvent déclarer légitimement qu’ils ne font qu’y apporter une aide humanitaire”, expliquait le chercheur Mathieu Guidère, récemment à Jeune Afrique.

Quoi qu’il en soit, invité à s’exprimer devant les députés de la commission de la Défense et des Forces armées, le préfet Érard Corbin de Mangoux, le patron de la Direction générale de la sécurité extérieure (DGSE), a répondu à une question portant sur l’existence éventuelle de “pays protecteurs d’organisations terroristes.” Et selon lui, les groupes jihadistes ne bénéficieraient pas de tels soutiens étatiques.

“Je ne pense pas qu’il y ait aujourd’hui d’États manipulateurs derrière les groupes terroristes jihadistes, qui constituent une menace pour l’existence même de ces États. Al Qaida, qui bénéficie toujours du soutien de clans ou d’individus, a été décapitée à la suite des coups portés par les Américains mais un fond culturel jihadiste, international, véhiculé par Internet, demeure”, a ainsi affirmé le préfet Corbin de Mangoux.

Et d’expliquer : “On observe des échanges logistiques, des passages de moudjahidines d’un camp à l’autre, par exemple entre les Shebab et Al Qaida dans la péninsule arabique (AQPA Yémen)… On a observé à travers le monde plus de départs pour la Syrie que pour l’Irak ou l’Afghanistan. Il s’agit d’une matière vivante, très mouvante derrière laquelle nous ne voyons pas d’État l’instrumentalisant.”

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5 – Chroniques & Libres propos

par Alain Sanders Par France Presse Infos - Le Gaulois

SPÉCIAL « NON AU 19 MARS ! »

Pour la première fois en cinquante ans – triste première – les communes de France sont officiellement « invités » à commémorer le 19 mars 1962. À savoir la victoire de l’ennemi fellouze. Sous les applaudissements du PC, de la FNACA et des gaullistes résiduels.

Dans un communiqué signé par son président national, Thierry Rolando, le Cercle algérianiste, qui « condamne sans réserve cette initiative qui divise la communauté nationale, heurte les consciences et avive les blessures de milliers de familles de victimes », demande aux maires de faire « le choix de la concorde et de la réconciliation nationale en renonçant à s’associer à ces commémorations de la honte ».

Jusque-là, seules les mairies socialistes, communistes, plus quelques mairies de félons gaullistes, se vautraient dans la commémoration de cette sinistre date. Aujourd’hui, c’est toutes les communes qui sont incitées à participer à l’ignominie. Aussi rappelons encore – et nous ne cesserons jamais de le faire – ce qu’on commémore en commémorant le 19 mars : de mars à juillet 1962, 150 000 Français musulmans et leurs familles massacrés, 10 000 Européens assassinés et, pour nombre d’entre, eux, enlevés et disparus à jamais.¢

Dès le 19 mars 1962, le FLN commença les tueries. Le 26 mars, à Alger, une foule pacifique qui se portait au secours de Bab-el-Oued quadrillée et matraquée par les forces régimistes, fut mitraillée : 80 morts, plus de 200 blessés.

Rappelons que Mitterrand – Mitterrand lui-même – déclarait le 24 septembre 1981 (et il ne varia jamais là-dessus) : « S’il s’agit de marquer le recueillement national et d’honorer les victimes de la guerre d’Algérie, je dis que cela ne peut être le 19 mars. »

Et ce sont ceux qui, aujourd’hui, se réclament de son héritage qui fêtent avec les fellouzes au pouvoir à Alger – mais eux, c’est normal – une honte nationale. Aussi faut-il que, ce 19 mars 2013, tous les patriotes, tous les Anciens Combattants, se mobilisent pour manifester leur rejet. Il y aura bientôt des élections municipales : il faut faire savoir aux maires indignes qu’on ne les ratera pas.

Comme chaque année, le 26 mars prochain, l’Association des Familles des Victimes du 26 Mars 1962 (portée exemplairement par Nicole Ferrandis) appelle à une cérémonie de recueillement au Mémorial national du quai Branly à 14 h 30. Une cérémonie qui associe la mémoire des disparus, des Harkis, des victimes des massacres (et notamment à Oran sous les yeux d’une armée française restée l’arme au pied). Le même jour, à 18 h 30, une messe sera célébrée en l’église Saint-Nicolas du Chardonnet où, depuis le 26 mars 1999, se trouve une statue de Notre-Dame d’Afrique.

P

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Ceux qui fêtent le 19 mars 1962 sont les mêmes que ceux qui fêtaient Berlin, Varsovie, Budapest, Prague, Saïgon, Phnom Penh comme « des victoires de la paix et du socialisme ».

En choisissant de commémorer le 19 mars 1962, ce gouvernement – un gouvernement de porteurs de valises et de porte-coton du FLN – nie en toute connaissance de cause (1) le droit à la mémoire des harkis et des Pieds-Noirs. Il choisit, comme le dénonce le Cercle algérianiste, de leur infliger « une double peine puisque, désormais, l’injustice mémorielle s’ajoute à l’injustice du déracinement et de l’exil ».

C’est une provocation insupportable. Il ne faut donc pas la supporter. Et y apporter une réponse à la mesure des souffrances qu’elle provoque.¢

(1) À commencer par Hollande qui sait parfaitement à quoi s’en tenir : son père fut un militant Algérie française très engagé.

Des Français moins enclins aux coupes dans le budget de la Défense

Zone Militaire, 21 mars 2013 – 14:22

Jusqu’à présent, quand l’on demandait aux Français les dépenses qu’il fallait diminuer, celles concernant la défense arrivaient en tête des réponses. Mais depuis quelques semaines, cette tendance semble s’inverser si l’on en croit les résultars de récentes enquêtes d’opinions.

En novembre dernier, et donc bien avant l’intervention militaire française au Mali, L’Express avait ainsi succintement évoqué un sondage, qui réalisé par Ipsos, marquait déjà un revirement. Ainsi, 45% des personnes interrogées avaient dit souhaiter le maintien du budget de la Défense, voire même son augmentation pour 12% d’entre-elles.

Plus récemment, une autre enquête réalisée tous les trois mois par le même institut à la demande du ministère de la Défense confirmait celle évoquée par L’Express quelques semaines plus tôt, avec 66% de personnes interrogées favorables au maintien des dépenses militaires françaises. En outre, 63% ont estimé que “la France devait rester une grande puissance militaire et diplomatique.”

Selon Brice Teinturier, le directeur général délégué d’Ipsos, ce retournement de tendance, amorcé il y a un an et demi, serait “solide”. Ce que semblent montrer d’autres enquêtes.

Ainsi en est-il de celle réalisée par l’institut OpinionWay, évoquée par Le Figaro du 15 mars dernier. Seulement 27% des personnes sollicitées pour ce sondage ont estimé qu’il fallait baisser le budget de la Défense pour réduire les déficits publics, soit 13% de moins par rapport à l’année précédente, les pistes privilégiées par la majoirté des sondés pour faire des économies étant plus à chercher du côté des dépenses de fonctionnement et de personnels de l’Etat.

Autre sondage, celui réalisé par l’Ifop pour le mensuel Acteurs Publics et le cabinet Ernst&Young. Cette fois, il n’est pas question de savoir si le budget de la Défense doit ou non être diminué mais de déterminer s’il est bien utilisé.

Et en la matière, les avis sont partagés : 49% estiment qu’il est bien géré tandis que 51% pensent le contraire. “Le jugement des Français sur l’efficacité des dépenses publiques est généralement assez dur”, a nuancé Damien Philippot, de l’Ifop.

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Pour les sondés, les missions des forces armées doivent être, dans l’ordre, la défense des intérêts vitaux du pays (78 %), la stabilité et la protection du territoire européen (73%), les opérations humanitaires à l’étranger (32%), la participation à des conflits extérieurs (10%).

S’agissant des recommandations possibles du prochain Livre blanc sur la Défense et la Sécurité nationale (LBDSN), les personnes interrogées sont d’accord à 90% pour intensifier les collaborations avec les armées européennes, à 83% pour soutenir l’industrie de l’armement, à 80% pour moderniser les équipements, à 79% pour réviser la politique française en matière d’intervention extérieure et, enfin, à 64% pour réduire le nombre d’implantations militaires pour réduire les coûts. Sur ce dernier point, il n’est pas certain que l’on ait le même avis si l’on habite une ville de garnison…

En revanche, les avis sur l’intensification des externalisations sont plutôt partagés, avec 56% d’opinions favorables. Et une majorité (55%) estime qu’il ne faut plus baisser les effectifs des armées.

L’effet “Mali” n’est très probablement pas la seule raison à avancer pour expliquer ce retournement de tendance dans l’opinion. D’une manière générale, et les protestations qui suivirent la proposition d’une ancienne candidate à l’Elysée visant à supprimer le défilé du 14 juillet, le montrent : les Français restent attachés à leur armée et ils en sont fiers.

Par ailleurs, même si l’on peut trouver que les médias n’ont font pas assez, il n’en reste pas moins qu’avec notamment l’engagement des troupes françaises en Afghanistan, des reportages évoquant la vie des militaires ou encore leurs missions ont été plus nombreux à être diffusés à la télévision et que la presse s’est intéressée à ces questions plus que d’habitude.

Les restructurations subies par les armées au cours de ces dernières années y sont sans doute aussi pour quelque chose. Et probablement que l’affaire des soldes impayées à cause des défaillances du système Louvois a eu un impact sur l’opinion.

"La France n'a plus les moyens d'avoir d'armée...

Mais l'Europe, si!"

Par FabienCazenave (Express Yourself), publié le 22/03/2013 à 07:46, mis à jour à 07:46 - afp.com/Pascal Guyot

Le budget que la France alloue à la Défense sera-t-il réduit? Catastrophe, s'affolent

plusieurs voix de l'opposition. Et si la solution était de repenser notre armée au niveau

européen, suggère notre contributeur Fabien Cazenave?

"Avec l'exemple du Mali, la preuve est faite: la

France est une voix qu'on écoute dans le

concert mondial. Mais la réalité économique

nous oblige à reconnaître que nous n'avons plus

les moyens de nos ambitions", assure notre

contributeur Fabien Cazenave.

La rumeur gagne en ampleur: les coupes budgétaires françaises toucheront aussi la Défense.

Aussitôt, des voix se font entendre (notamment à droite): pas touche au prestige de la France.

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Sans son armée, expliquent-ils, notre pays perdrait de son poids au niveau international. Avec les

exemples de la Lybie et du Mali, la preuve est faite: la France est une voix qu'on écoute dans le

concert mondial, grâce à sa capacité de frapper directement ses ennemis, et la dissuasion

nucléaire n'est pas sa seule arme. Ses troupes sont reconnues pour leur professionalisme et leur

savoir-faire.

L'entrée en guerre de la France au Mali a été terrible cependant pour son image. Les soldats n'ont

pu y aller qu'avec l'appui logistique de Britanniques, de Belges, de Danois et d'Allemands. Sans

eux, la France n'aurait pas eu les moyens d'intervenir à temps et d'empêcher les terroristes de

prendre Bamako. Les victoires rapides des troupes françaises ont montré que l'armée était bien

préparée. Mais la France n'a plus les moyens logistiques de déplacer son armée sur le terrain du

conflit rapidement sans les autres pays européens. Il faut en tirer les conséquences.

La réalité économique nous oblige à reconnaître que nous n'avons plus les moyens de nos

ambitions. Pourtant la solution existe: s'il n'y a plus d'armée française, il faut une armée

européenne! Voici cinq raisons qui devrait nous y pousser.

1/ La guerre a changé et nos ennemis d'hier aussi

Contrairement à l'époque où les pays d'Europe se faisaient la guerre, l'hypothèse de chars venant

envahir l'Hexagone est devenue des plus farfelues. L'Espagne, le Royaume-Uni, l'Italie, la

Belgique ou le Luxembourg n'ont plus de revendications territoriales qles poussant à venir occuper

notre sol. Le projet européen est passé par là.

De plus, les conflits ont changé de nature. Il n'est plus nécessaire d'avoir forcément des bases au

quatre coins de la France. Les terroristes d'Al-Qaïa ont frappé bien plus fort en touchant les tours

du World Trade Center qu'avec leurs batailles sur le sol afghan. Même au Mali, les forces

ennemies mènent une guerre d'agression pour user notre moral plutôt que de grands

affrontements. Il est donc fondamental d'avoir une plus grande ressource de soldats, pour

renouveler les troupes sur le théâtre des opérations. Les Etats-Unis ont une population de 315

millions d'habitants. Or, nous n'en avons moins de 70 millions... contre 500 millions en Europe.

2/ La mutualisation peut soulager l'effort miliaire de la France

Nous avons un problème pour financer notre armée. Elle représente 2,3% de notre budget

national en 2011. Ce chiffre est important: nous dépensons plus pour nous défendre que pour

construire l'Europe, où notre participation au budget se limite à 1% de notre PIB (sans compter

que nous en récupérons la majeure partie grâce à la politique agricole commune et autres fonds

européens). Cet investissement relève d'un choix politique.

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Cependant, en mutualisant ses budgets militaires, l'Europe aurait mécaniquement plus de moyens

à consacrer à son armée. Le budget européen représente à lui-seul pour 1% du PIB de chaque

pays -126,5 milliards d'euros en 2011 par exemple. Or, nous avons dépensé la même année 31,2

milliards d'euros pour notre armée. Il suffirait que chaque pays européen donne 1%

supplémentaire de son PIB pour que nous ayons trois fois plus de moyens pour notre armée (qui

devrait cette fois défendre tout le continent). On réduirait ainsi de 1,3 points l'effort déployé par la

France pour financer son armée...

3/ Nous pourrions nous défaire de l'hypothèque américaine

Chaque pays d'Europe a sa propre armée, même le Vatican. Mais ce n'est pas pour autant que

les mêmes moyens sont accordés à chacune d'entre elles... En effet, l'effort militaire sur le

continent européen est principalement assuré par deux pays: la France et le Royaume-Uni. Ceci

est le fruit de l'Histoire, en partie. L'assurance de la protection de l'allié américain via l'OTAN en

est une autre grande raison.

De fait, la plupart des pays européens comptent sur les Etats-Unis en cas de conflit sur leur sol.

Notamment pour ceux situés à l'Est à proximité de l'ancien "protecteur" russe. Alors que

l'administration Obama a de plus en plus le regard tourné vers l'Asie, la création d'une véritable

armée européenne, enfin partenaire égale à celle américaine, serait accueillie avec joie à

Washington qui cherche désespérément à mieux répartir ses forces sur le globe. Réduire au

minimum leurs bases en Europe serait idéal. Nous ne serions également plus obligés d'attendre le

feu vert américain comme à l'époque de l'ancienne Yougoslavie pour mettre fin aux massacresse

déroulant à proximité de nos frontières...

4/ Il faut arrêter avec la concurrence entre nos armées européennes

Tout le monde se réjouit du dernier contrat signé par Airbus en France. On oublie que nous

n'aurions pas les moyens de réaliser une telle entreprise en étant seuls. Imaginons qu'il y ait eu un

Airbus français, un autre allemand et un autre anglais. Boeing aurait été la seule entreprise de

taille pour empocher le marché...

Pour nos armées, on peut raisonner de la même manière. Au lieu de diviser nos équipes de

recherches militaires par pays, nous serions avisés de mutualiser nos cellules grises. Dassault,

EADS, BAE, Thalès, etc. Les entreprises produisant des armes vont perdurer, et il serait sain

d'arrêter la course au plus bel avion entre armées britannique, française ou suédoise par

exemple.

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5/ Notre diplomatie aussi n'a plus les moyens de ses ambitions

Au-delà de notre armée, la diplomatie française aussi est au bord de l'asphyxie budgétaire. Même

si Bercy et le Quai d'Orsay se sont toujours fait la guerre au moment du budget, les moyens de

notre diplomatie ne sont plus en adéquation avec ce qui est demandé aux agents entrés dans la

Carrière pour développer sur le terrain notre influence internationale. Or, une armée française

exangue est une arme en moins pour notre diplomatie qui possède plus de 150 ambassades dans

le monde.

D'autant plus que nous avons aujourd'hui une situation ubuesque: notre diplomatie est en

concurrence avec celle du niveau européen, le Service Européen d'Action Extérieure (SEAE). Ce

dernier, dirigé par la britannique Catherine Ashton, doit attendre que les diplomaties nationales se

soient exprimées avant de pouvoir donner une position sur des dossiers brûlants, comme le Mali.

Encore une fois, nos services se font concurrence sans pour autant nous tirer vers le haut.

Diplomatie et armée sont liées. La France n'en a plus les moyens. Quel est dès lors le bon niveau

pour exercer une influence importante? L'Europe...

Conclusion

La mutualisation au niveau européen de tous nos savoirs-faire nationaux nous donnerait les

moyens de créer l'armée du XXIe siècle. Cette perspective européenne induit une dynamique...

alors que la France, seule, est à l'arrêt, se demandant dans le même temps si elle a encore les

moyens de son ambition militaire. L'Europe peut nous servir à nous projeter, profitons-en. Cela

nous obligera à répondre à certaines questions.

Aucune armée ou diplomatie ne peut fonctionner sans un véritable pouvoir politique. Et ce n'est

pas avec un Conseil européen mettant des mois à prendre des décisions qu'on aura un tel

pouvoir...

Armée. Les damnés de la guerre Le Télégramme, 17 mars 2013 – par Hervé Chambonnière

Il suffit d'une odeur, d'une image, ou d'un bruit pour les ramener « en enfer ». L'Afghanistan pour Damien. L'ex-Yougoslavie pour Claude. Ces deux ex-soldats en sont revenus vivants, mais hantés par ce qu'ils ont vécu. Leur mal ? Le syndrome de stress post-traumatique (SSPT).

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Claude Casotte ne supporte plus les feux d'artifice. Pourtant, il y a deux ans, ce jeune retraité finistérien a voulu « faire plaisir aux enfants ». « Mon fils, qui est militaire, et moi, marchions vers la fête. De loin, on ne voyait que des éclats lumineux. Je lui ai juste dit que cela me rappelait le sud-Liban. » Un simple souvenir. Claude n'imagine alors pas que les explosions qui déchirent le ciel vont lui faire perdre tout contrôle. « Je me suis brutalement retrouvé en 1994 à Sarajevo... » Sous les bombardements pendant lesquels son bataillon a été pris pendant une semaine. La suite, cet ancien

militaire de carrière la raconte d'une voix étranglée : « Je, je suis parti en courant... Je me suis sauvé ! Je pleurais ! » Il raconte ça comme si ce n'était pas lui. Comme si le soldat qu'il a été pendant trente ans, qui a fait le Liban, l'ex-Yougo, le Kosovo et deux opérations de maintien de l'ordre dans les Dom-Tom, n'avait pas pu se comporter ainsi. Bouclier humain Claude Casotte a aujourd'hui 55 ans. Il est administrateur national en charge du grand-ouest pour la Fédération nationale des anciens des missions extérieures (Fname-Opex), une association qui regroupe 6.000 adhérents. « Quand mon président m'a demandé de répondre à votre demande d'interview, j'ai dit, oui je vais le faire. Mais depuis que je sais que l'on va se voir, je ne suis pas bien », explique-t-il en s'épongeant le front. Ce colosse veut à tout prix « témoigner ». « Je veux que les gens sachent que le SSPT (le syndrome de stress post-traumatique) ne veut pas dire que l'on est fou. Je veux aussi dire que cela se soigne et qu'on peut aller mieux. C'est dur pour un soldat d'avouer qu'on ne peut plus forcément aller sur le terrain. Moi, j'ai été honteux d'être dans cet état-là. J'ai trop tardé à consulter. J'aurais dû le faire dès le début... » Alors, Claude parle. Il raconte son engagement dans l'armée, en 1976. Son départ pour l'ex-Yougoslavie, comme casque bleu de l'Onu, en 1994. À Sarajevo, encerclée et canardée par les Serbes, Claude est l'un des 4.500 soldats français de la force d'interposition. « Nous étions des boucliers humains, traduit-il. Trois jours après mon arrivée, je me suis fait tirer dessus sur "sniper avenue". Il fallait tout le temps être sur ses gardes. Dès qu'on entrait dans une pièce, il fallait tirer les rideaux avant d'allumer la lumière. Un capitaine l'a oublié une fois et s'est fait sniper dans la chambre à côté de la mienne. C'était une peur et une humiliation permanentes... » Comme lorsqu'un tireur prenait pour cible le cockpit d'un avion. « L'aéroport était alors fermé. Nous n'avions plus de courrier, plus de nourriture améliorée. Plus rien de ce qui permet de tenir. » Il y eut aussi les embuscades, et une semaine passée sous les bombardements, terré dans des abris, « sans lumière et sans eau courante ». « Les cauchemars sont venus après » « Vous vivez six mois dans cette soupe et puis, une semaine avant de rentrer, vous avez neuf copains qui restent sur le carreau... » La voix se brise une nouvelle fois. Long silence. « Il faut reconnaître les corps, casser les plaques, faire les documents. On ne réalise pas sur le coup. » Claude rentre en France. Après trois semaines de perm', il reprend le travail. « Au bout de six mois, j'ai commencé à me réveiller la nuit. Il n'y avait pas de cauchemars. Ils sont venus après... » Son caractère change. Claude devient irritable. Il reste aussi de longs moments, silencieux et seul dans son coin. « On vous parle de choses graves mais vous, vous restez de marbre. Et puis, vous commencez à devenir dangereux pour votre famille. Je suis aussi devenu odieux avec mes subordonnés. » De violentes migraines lui « broient la tête ». Il pense que tout ça va passer. Il faut un peu de temps, c'est tout. « Mais cela ne passe pas. Ça s'amplifie, même. »

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Une pièce dans le juke-box Claude finit par aller consulter. Les examens cliniques ne font rien apparaître. Un médecin lui pose une question. « Vous avez fait quoi dernièrement ? Sarajevo ? Ah, racontez-moi... » L'ancien sous-officier finit par parler. Et repart avec des cachets pour deux mois. « Les maux de tête et les phases d'énervement ont cessé. » Depuis, Claude est « très vigilant ». Il maîtrise. « Maintenant, je connais la mécanique. Dès que vous mettez une pièce dans le juke-box, la musique repart... » Après l'armée, il a travaillé dans le civil, « avec des grandes surfaces ». « En été, derrière les magasins, certaines odeurs me ramenaient au Liban. Vous n'imaginez pas à quel point une odeur, c'est tenace. » Il sait que le mal est toujours là, tapi dans l'ombre. Et que « cela ne sera jamais fini ». Il l'a compris il y a deux ans, quand il a voulu faire plaisir à ses enfants, et qu'il s'est « retrouvé à courir vers un abri » pendant un feu d'artifice.

Damien, 31 ans : "je ne me reconnais plus...."

Damien n'a bénéficié d'aucun soutien psychologique. En mai 2002, un an et demi après s'être engagé dans l'armée, il est envoyé en Afghanistan. Il a 20 ans. « Nous étions le 2e régiment français à partir là-bas, rapporte le jeune homme. Pour nous dire ce qui nous attendait, on nous a projeté "La chute du Faucon noir"... » Un film qui relate l'horreur vécue en 1993 par les soldats américains à Mogadiscio, en Somalie ! Les quatre mois qui suivront seront son enfer à lui. « Je n'ai rien vu d'abominable, et je n'ai pas été blessé. D'autres vous diront même que c'était une partie de plaisir. Pas pour moi. » La peur et le stress l'ont « rongé ». « Nos véhicules étaient juste bâchés, pas blindés. Quand on partait en reconnaissance, nous n'avions que 150 cartouches et une grenade chacun... » Un soir, Damien pète les plombs. « J'étais de garde dans une guérite. J'ai enlevé mon gilet pare-balles et armé mon lance-roquettes. Je me suis mis à jongler avec mes grenades. J'en ai même dégoupillé une... » À son retour en France, il ne se reconnaît plus. Lui qui aimait le sport et faire la fête se terre chez ses parents. La foule l'angoisse. « Je ne supporte pas d'avoir quelqu'un dans mon dos. » Dans la rue, poings serrés, il se retourne souvent, scrute chaque nouveau passant. « Je suis toujours sur mes gardes. C'est épuisant. » Sa petite soeur, une ado, préfère s'enfermer dans sa chambre plutôt que de se retrouver seule avec lui. « Elle avait peur de moi... » Sur un taliban à la baïonnette Damien déménage. Se met en couple et, il y a trois ans, devient papa d'une petite fille. « Je pensais que cela allait le calmer. Que cela allait s'arranger avec le temps, témoigne sa mère, qui n'a « jamais réussi à le faire parler. Nous étions pourtant proches tous les deux. Il n'est plus le même... » Damien a enchaîné les petits boulots. « Huit depuis que j'ai quitté l'armée. Je les ai tous perdus. Je me suis même battu deux fois avec des collègues. » Il continue de faire des cauchemars, « toutes les nuits ou presque ». Les mêmes images lui reviennent. Il est entouré de talibans. « Parfois ils ne me voient pas. Parfois, je n'ai pas d'armes et j'essaie de me cacher. » Une scène, où un tir d'obus fait exploser l'un de ses camarades, le hante. « C'est de pire en pire », souffle-t-il. La dernière fois, il était « au corps à corps avec un taliban, baïonnette au Famas. Je me suis acharné sur lui... » Il éprouve aussi le besoin irrépressible de se nourrir d'images de combat qu'il va chercher sur Internet, ou dans des jeux vidéo. « Je sais que je vais être mal après. Mais j'ai besoin de tirer et de tuer... » Damien a consulté pour la première fois, en août dernier. Il a également débuté une procédure pour que l'armée reconnaisse sa maladie.

Un numéro d'écoute Pour les militaires souffrant de SSPT, le ministère de la défense a mis en place un n° : le 08.08.800.321

L'affrontement avec les islamistes.

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par FNAME OPEX TARN, Vendredi 8 mars 2013 Quelques éléments de réflexion sur l'affrontement avec les islamistes.

Par le Général Antoine-Roch Albaladéjo - Légion Etrangère

Il me semble que la plupart des consultants et journalistes auto proclamés spécialistes ès Afrique ou ès stratégie tournent beaucoup en rond. Peu nombreux sont ceux qui nous rappellent que nos ennemis ont une mentalité qui n'a rien à voir avec la nôtre. Que pour eux la vie humaine et la vérité ne comptent pas. Ainsi...

- Au Nord du Mali, une forte troupe d'islamistes puissamment armés décide d'attaquer une patrouille de reconnaissance Française. Bien qu'elle dispose de l'avantage de l'attaquant (terrain favorable, etc...) et de l'effet de surprise, son bilan est lamentable : 1 soldat Français tué, une trentaine d'islamistes abattus.

Pour les soldats Français, qui honoreront leur camarade comme il le mérite, ce n'est pas une défaite.

Les journalistes, eux, insisteront davantage sur la perte de ce soldat, certes tragique, 2ème mort au Mali, etc...Certains mêmes insinueront un peu perfidement que si nous avons mis hors de combat une vingtaine d'ennemis (chiffre réduit on se demande pourquoi) c'est grâce aux hélicoptères et à l'aviation. Et alors, une roquette contre un nid de mitrailleuses ou un dépôt de munitions serait-elle moins propre qu'une bombe en ville ? Les journalistes préfèreraient-ils déloger les mitrailleuses au corps à corps, comme en 14-18 ?

Quant aux islamistes qui se moquent de leurs pertes (ce sont des martyrs en route pour leur paradis), ils crient victoire...Un légionnaire tué, ça va se fêter dans les foyers où le héros n'est pas le soldat Français mais l'assassin Mérah.

- En Somalie les Forces Spéciales Françaises interviennent pour libérer un otage : elles vont se heurter à une force dont le volume, la rapidité et la violence de la réaction laissent supposer qu'elle avait été alertée... L'otage est assassiné, 2 soldats Français seront tués et une vingtaine de djihadistes éliminés.

Pour les soldats Français c'est un échec, parce que la mission, qui était de libérer l'otage, n'a pu être menée à bien.

Les commentateurs eux, parleront d'échec, de catastrophe, mentionneront à peine la vingtaine de terroristes tués et ne se demanderont pas pourquoi ce pauvre otage était aussi bien gardé, par des gens aussi bien armés et en alerte maximale, sans que nos forces s'en doutent : ont-ils eu peur de ce qu'ils pourraient découvrir?

Pour les islamistes, ce seront des hurlements de victoire (c’est pour cela sans doute, qu'alertés, ils n'ont pas fui comme le firent naguère Kadhafi à Tripoli devant les Américains ou le hezbollah à Baalbec devant les Français, espérant causer de lourdes pertes aux Français), de nouveaux martyrs et des you-you dans les chaumières.

Alors, me direz-vous, que faire ?

1° ouvrir les yeux et admettre une bonne fois pour toutes que les islamistes ont déclaré la guerre à l'occident, avec la France en première ligne. Se persuader que cette guerre ne se fera pas sans mort, sans prise d'otages et autres attentats, qu'elle se fera aussi chez nous et donc qu'il faudra nous montrer plus vigilant et moins vulnérable y compris émotionnellement. Savoir que notre ennemi trouvera parmi nous des sympathisants et des complices dans tous les milieux et en plus grand nombre que ce ne fut le cas pour le FLN.

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2° Cesser de reculer devant les exigences toujours plus grandes de ces extrémistes et de leurs complices, qui, en affaiblissant notre culture et en imposant la leur, cherchent surtout à tester et à saper notre esprit de résistance.

3° Agir en portant le fer là où apparaît un furoncle:

- une immigration débridée qui rend insolubles les problèmes du logement, du chômage, de la dépense publique, çà se contrôle

- des barbus, des imams ou des rappeurs qui appellent à la guerre sainte, à la haine et au crime, çà se sanctionne,

- des quartiers qui caillassent les représentants de l'état, qui rackettent les artisans, çà se neutralise,

- de discrètes écoles coraniques qui forment les djihadistes de demain, çà se ferme,

- des clandestins, çà s'expulse, surtout les délinquants,

- des subventions à toutes ces associations qui font leur beurre dans l'anti-France , ça se supprime,

- et ...on revoit nos programmes d'histoire, on jette la repentance aux orties, on laisse la transparence aux vitriers...etc...etc

Et ne me dites pas qu'il s'agit là de racisme, de fascisme ou d'extrême droite!

Il s'agit de légitime défense et de résistance dans le respect de la loi, ni plus, ni moins !

Vous pensez sans doute que ce n'est pas demain la veille...

Je crois néanmoins que, sans un sursaut, le pays de la douceur de vivre, le plus beau pays du monde, risque fort de disparaître dans d'atroces soubresauts ou dans une coupable et morne résignation, pour être remplacé par un autre que certains, et pas des moindres, semblent appeler de leurs vœux , on se demande pourquoi, et qui commence à faire peur..

Mais je me trompe peut-être...J'aimerais tellement avoir tort...Enfin, réfléchissez, ne soyez ni sourds, ni aveugles, ni muets ! !

Les soldats maliens ont-ils déclenché une «guerre ethnique»?

Slate, mis à jour le 14/03/2013 à 9:57

L'ONU accuse des soldats maliens d'avoir

exercé des représailles contre plusieurs groupes

ethniques depuis le début de l'intervention

française, en janvier.

Les conclusions de la mission d'observation

effectuée par le Haut-Commissariat aux droits

de l'homme depuis le 18 février «suggèrent que

la récente intervention dans le nord du Mali a

été suivie par une grave escalade de

représailles», a déclaré la Haute-commissaire

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adjointe, Kyung-wha Kang, devant le Conseil des droits de l'homme de l'ONU.

Ces représailles ont été menées par des membres de l'armée qui semblaient "viser les Peuls, les

Touaregs et des groupes ethniques arabes perçus comme soutenant les groupes armés" qui

occupaient le nord du Mali depuis 2012, a-t-elle ajouté.

La responsable a expliqué que "la situation a été exacerbée par la propagation de messages

incendiaires, y compris à travers les médias, stigmatisant les membres de ces communautés, dont

des milliers ont fui par peur de représailles de la part de l'armée malienne".

«Ceux qui restent dans le pays ont peur d'être des cibles non pas pour ce qu'ils ont fait mais pour

ce qu'ils sont», a-t-elle ajouté.

Des associations de défense des droits de l'homme comme Human Rights Watch ont déjà accusé

les troupes gouvernementales maliennes, qui ont repris le contrôle du nord du Mali aux côtés des

forces françaises, de s'en prendre aux civils d'origine arabe ou touareg, soupçonnés d'être

complices des islamistes.

Pour Mme Kang, trois points requièrent désormais "l'attention la plus urgente" des autorités: "les

déplacements dans le nord du Mali (plus de 200.000 déplacés selon le Haut-Commissariat de

l'ONU pour les réfugiés, ndlr), l'augmentation des incidents des violations des droits humains pour

des motifs ethniques, et l'insuffisance persistante de la réponse du gouvernement à l'égard des

violations des droits humains, y compris l'administration de la justice".

En ce sens, elle a demandé aux autorités maliennes d'enquêter sur les allégations de représailles

menées par l'armée et de punir les responsables.

Présent dans la salle du Conseil des droits de l'homme à Genève, le ministre de la Justice du

Mali, Malick Coulibaly, a déclaré que les allégations d'exactions imputables aux forces maliennes

sont "le fait d'actes isolés dont les auteurs seront poursuivis et punis".

"D'ores et déjà, des militaires soupçonnés d'exactions ont été rappelés sans attendre du théâtre

des opérations et remis à la justice malienne", a-t-il poursuivi, soulignant que "le Mali n'est pas en

guerre contre une ethnie, une race, une religion ou une région".

Le ministre a par ailleurs souligné que son pays a demandé dès 2012 à la Cour pénale

internationale (CPI) d'enquêter sur la situation afin de lutter contre l'impunité.

"L'explication est que la CPI peut poursuivre les violations de droits de l'homme que l'Etat malien

ne peut ou ne veut poursuivre en application du principe de la subsidiarité", a-t-il dit.

Le Mali n'est pas un des 47 Etats membres actuels du Conseil des droits de l'homme mais comme

tous les pays des Nations unies il peut participer aux débats.

Lors de son intervention, Mme Kang a par ailleurs présenté le rapport de la Haute-Commissaire

Navi Pillay sur le Mali, un document publié le 7 janvier, avant le début de l'intervention française le

11 janvier.

Ce rapport met en exergue les violations des droits de l'homme commises par le Mouvement

national de libération de l'Azawad (MNLA), Al-Qaida au Maghreb islamique (Aqmi), Ansar Dine et

le Mouvement pour l'unicité et le jihad en Afrique de l'Ouest (Mujao) dans les trois grandes régions

du nord du Mali (Kidal, Gao et Tombouctou) qu'ils contrôlaient depuis le printemps 2012.

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Selon l'ONU, ces "groupes extrémistes" imposaient "une application stricte de la charia",

entraînant des violations graves des droits de l'homme, y compris des exécutions sommaires,

viols, actes de torture et recrutements d'enfants soldats.

Le document montre aussi que, dans les territoires sous contrôle du gouvernement, la situation

était aussi "préoccupante au niveau de l'administration de la justice, de la liberté d'expression et

du droit à l'information.

Le rapport signale aussi des cas de militaires et policiers qui auraient été détenus et torturés à

Bamako.

Des mesures de soutien au mandat de la MISMA L’Expression, Lundi 18 Mars 2013 -

Abdelkader Messahel est arrivé, hier à Nouakchott, à la tête d'une

délégation multisectorielle

Réunion des pays voisins du mali

Cette réunion traitera de la coopération des

pays voisins du Mali dans le domaine du

renseignement et du contrôle des frontières.

Adopter des mesures spécifiques de nature à

faciliter l'exécution effective du mandat de la

Mission internationale de soutien au Mali

(Misma), et la mise en oeuvre, dans le cas échéant, d'une force des Nations unies, est l'un des

résultats escomptés de la réunion des pays voisins du Mali qui s'est ouverte, hier à Nouakchott

(Mauritanie). Ainsi, les participants à cette réunion d'une journée, sont appelés notamment à

adopter de mesures spécifiques en vue du renforcement de la coopération entre les pays et

organisations concernés sur les plans du renseignement et du contrôle effectif des frontières. Il

s'agira aussi de l'identification des paramètres et éléments de sécurité d'importance pour les pays

de l'espace sahélo-saharien impliquant les trois brigades régionales (Nord, Ouest et entre)

concernés. Le Mali, ses voisins et d'autres pays de la région, l'UA et la Communauté économique

des Etats de l'Afrique de l'Ouest (Cedao), l'organisme Unité fusion et liaison (UFL) et le Comité

d'état-major opérationnel conjoint (Cedao), ainsi que des partenaires internationaux, à savoir

l'Union européenne (UE), les Nations unies et les membres permanents du Conseil de sécurité,

prendront part à cette réunion qualifiée d»'importante». Le Conseil de paix et de sécurité (CPS) de

l'UA avait demandé, lors de la réunion tenue le 25 janvier 2013, au niveau des Chefs d'Etat et de

gouvernement, aux voisins immédiats du Mali de fournir le soutien nécessaire dans le domaine du

renseignement et toute assistance de nature à faciliter les opérations sur le terrain et la

restauration de l'autorité du Mali sur l'ensemble de son territoire. Pour se faire, le CPS avait

encouragé la Commission de l'UA à organiser, «aussi rapidement que possible», une réunion des

pays voisins du Mali, de membres de la Cedao et des mécanismes de coopération en matière de

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sécurité existant dans la région, en vue de «faciliter la coordination et de renforcer l'efficacité des

mesures de surveillance des frontières». D'un autre côté, le Groupe de soutien et de suivi sur

situation au Mali, réuni à Bruxelles, le 5 février 2013, a exhorté la Commission de l'UA à convenir

de modalités concrètes de coopération et de renforcement de l'efficacité des mécanismes

existants. Le ministre délégué chargé des Affaires maghrébines et africaines, Abdelkader

Messahel, est arrivé, hier à Nouakchott (Mauritanie), à la tête d'une délégation multisectorielle,

pour prendre part à la réunion des pays voisins du Mali. Cette réunion d'une journée, qui fait suite

à la décision du Conseil de paix et de sécurité de l'Union africaine (UA) de janvier 2013, traitera de

la coopération des pays voisins du Mali dans le domaine du renseignement et du contrôle des

frontières. Il s'agira notamment de la mise en place d'arrangements sécuritaires pour la région

sahelo-sahahélienne, dans le cadre de l'architecture africaine de paix et de sécurité. Le Mali, ses

voisins et d'autres pays de la région, l'UA et la Communauté économique des Etats de l'Afrique de

l'Ouest (Cedao), l'organisme Unité fusion et liaison (UFL) et le Comité d'état-major opérationnel

conjoint (Cedao), ainsi que des partenaires internationaux, à savoir l'Union européenne (UE), les

Nations unies et les membres permanents du Conseil de sécurité, prendront part à cette réunion

qualifiée d»'importante».

Mali: "La France a dit qu'elle serait sur le terrain le temps nécessaire" Ligne de Défense, 16.03.2013

Edmond Mulet, le sous-secrétaire général aux

opérations de maintien de la paix de l'Onu,

estime que "juillet pourrait voir le transfert de

la Misma vers la mission de stabilisation de

l'Onu". Soit.

"La souveraineté du Mali est l'objectif principal

de cet appui international", a-t-il ajouté lors de

son séjour à Bamako. Et de poursuivre: "Les

Nations unies n'auraient ni le mandat ni la

capacité d'endiguer la menace sécuritaire qui

est posée par les terroristes (...). Ce sont des actions qui sont entreprises avec beaucoup plus

d'efficacité par des partenaires qui en ont la capacité".

Ah bon... Je croyais que les 10 000 onusiens seraient déployés avec un mandat établi dans le

cadre du chapitre VII, c’est-à-dire qu'ils seraient autorisés à utiliser la force. Explication

d'Edmond Mulet: "La France a dit qu'elle serait sur le terrain le temps nécessaire et s'il y a

encore du travail à faire ils (les Français) continueront de le faire". Et un diplomate onusien

d'ajouter: "depuis leurs bases au Tchad et au Sénégal". Si le budget futur de la Défense

française permet de les conserver...

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Iyad Ag Ghaly, l’émir d’Ansar Dine, combat au côté d’AQMI

Mali Web, 18 mar 2013 - Sofiane Ayache

Iyad Ghali

Le chef d’Ansar Dine Iyad Ag Ghaly serait sur

le plateau de Tigharghart, dans l’Ifoghas. Il

conduirait ses hommes dans les combats au

côté d’Aqmi contre l’armée tchadienne.

Quelques jours avant le lancement de l’opération

française Serval dans le nord du Mali, Iyad Ag

Ghaly avait signé un accord avec le MNLA avant de le dénoncer. Le chef d’Ansar Dine a aussi été

reçu par le président Bouteflika. En dépit des multiples revirements de position d’Ag Ghaly, Alger

avait longtemps privilégiée la voie du dialogue avec Ansar Dine ne désespérant pas d’éloigner ce

chef touareg d’Aqmi et du Mujao.

Cependant les efforts d’Alger n’ont servi qu’à faire gagner du temps à l’islamiste Iyad Ag Ghaly qui

s’est aussi joué du président du Burkina Faso. Depuis, certaines sources l’avaient donné en fuite

au Soudan, d’autres en Mauritanie. Cependant, les Etats-Unis ont ajouté fin février le chef d’Ansar

Dine sur leur list-kill. Ce qui fait de lui comme d’ailleurs de Mokht ar Belmokhtar des ennemis à

abattre en priorité.

Selon la même source non identifiée d’Aqmi contactée par saharamedia, l’émir d’Ansar Dine

conduirait en personne la lutte contre l’armée tchadienne. Yahia Abou Hammam, le chef d’Aqmi

au Sahel serait aussi dans la région de Tigharghart. Yahya Abou El Hammam, de son vrai nom

Djamel Okacha, a été désigné à la tête de l’organisation terroriste pour la zone Sahélo-

saharienne, en octobre dernier en remplacement de Nabil Makhloufi, tué semble-t-il, dans un

accident un mois plus tôt.

Cette source d’Aqmi, qu’il faut prendre avec prudence, avance que les hommes d’Ansar Dine

auraient causé de sérieuses pertes humaines à l’armée d’Idriss Deby. Rappelons que le président

tchadien avait affirmé que son armée a tué Abdelhamid Abou Zeid et Mokhtar Belmokhtar.

L’armée française qui avait refusé de confirmer l’information s’était retrouvée avec un cadavre

pour deux chefs terroristes.

Si le premier, selon plusieurs sources, est effectivement tué au cours de combat, Le Borgne,

l’ancien compagnon d’El Para et chef de la katiba El Moulathamine, serait toujours en vie.

Le jihadiste français capturé au Mali en garde à vue en France Ouest-France, mardi 19 mars 2013

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Le jihadiste français capturé début mars par l’armée française dans le nord du Mali, a été renvoyé

en France et immédiatement placé en garde à vue en région parisienne.

Âgé de 37 ans, cet homme faisait partie de la « demi-dizaine » de jihadistes faits prisonniers à

l’issue de combats violents ayant opposé les forces françaises et tchadiennes aux islamistes

radicaux dans le massif de l’Adrar des Ifoghas, dans le nord du Mali.

Procédure classique d'expulsion

Ce combattant, qui n’a pas le statut de prisonnier de guerre, avait ensuite été livré aux autorités

maliennes qui, après une semaine de détention l’ont renvoyé vers la France dans le cadre d’une

procédure classique d’expulsion.

À son arrivée sur le sol français mardi, le suspect a été pris en charge par la police, qui l’a placé

en garde à vue à 8 h 20 dans les locaux de la Direction centrale du renseignement intérieur

(DCRI) à Levallois (Hauts-de-Seine).

Le renseignement intérieur est depuis une semaine saisi d’une enquête préliminaire qui avait été

ouverte par le parquet de Paris pour «association de malfaiteurs en relation avec une entreprise

terroriste».

Plusieurs procédures ouvertes

En matière antiterroriste, une garde à vue peut durer jusqu’à 96 heures.

Plusieurs procédures judiciaires ont été ouvertes à Paris sur les Français accusés d’avoir voulu

rallier les groupes jihadistes opérant au Mali.

Mali : les paras plus efficaces que les drones Le Point.fr - Publié le 19/03/2013 à 10:47 - Modifié le 19/03/2013 à 18:24- Par PIERRE BEYLAU

La guerre n'est pas un jeu vidéo. Elle exige de combattre l'ennemi au sol et de garder des capacités d'intervention rapide. Donc de ne pas massacrer le budget des armées.

Soldats français au nord du Mali, le 18 mars 2013. © Kenzo

Tribouillard / AFP

La scène est surréaliste et bien éloignée des

images de la guerre classique : dans une base

du Nouveau-Mexique, des militaires américains,

confortablement installés devant une batterie

d'écrans, "traitent" à 10 000 kilomètres de

distance des objectifs au Pakistan ou en Afghanistan. Les drones Predator équipés de missiles

pulvérisent des "high value targets" (des cibles à haute valeur). En principe, des chefs talibans

particulièrement dangereux et clairement identifiés, ou des groupes de combattants

minutieusement repérés par des moyens ultrasophistiqués d'observation. Plusieurs centaines

d'engins de ce type ont été tirés depuis une dizaine d'années, expédiant ad patres trois mille ou

quatre mille ennemis et un nombre indéterminé de quidams innocents qui étaient au mauvais

endroit au mauvais moment. On ne fait pas d'omelette sans casser des œufs. Et ce n'est pas trop

grave - pense-t-on au Pentagone - si les "œufs" appartiennent au camp d'en face.

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Conséquence politique de ce mode opératoire : le président des États-Unis prend parfois une

responsabilité directe dans la décision d'éliminer tel ou tel "terroriste". Les réunions se passent

dans la Situation Room de la Maison-Blanche. Problème juridique délicat : il est arrivé que la cible

soit un citoyen américain d'origine arabe passé à l'ennemi...

Autre lieu, autre scène : dans des éboulis volcaniques chauffés à blanc par un soleil dévorant, les

légionnaires du 2e REP (régiment étranger de parachutistes) crapahutent dans des conditions très

éprouvantes pour fouiller, cavité par cavité, l'Adrar de Tigharghar (nord du Mali). Ils bénéficient,

eux aussi, de moyens d'observation modernes : satellites, avions-drones. Et, s'il le faut, d'appuis

aériens. Mais, au final, il faut aller débusquer l'ennemi dans les trous où il s'est réfugié, l'extirper "à

la fourchette à escargot" selon l'expression consacrée.

La France n'est pas les Pays-Bas

La guerre du Mali apporte quelques enseignements qui ne manqueront pas de peser sur les

décisions militaires et stratégiques de ces prochaines années. Premier enseignement : le rêve

d'une guerre sans risque pour soi-même et qui s'apparenterait à un jeu vidéo est une chimère. Les

Israéliens en ont fait l'expérience à leur détriment lors de l'expédition au Liban durant l'été 2006.

Le général Dan Haloutz, premier aviateur à accéder aux fonctions de chef d'état-major de Tsahal,

avait exagérément misé sur les frappes aériennes pour neutraliser le Hezbollah. Avant de devoir

se résoudre à déclencher une opération terrestre très mal préparée. Un demi-échec militaire et un

désastre politique pour Israël : Haloutz sera contraint à la démission. En Afghanistan, l'usage

systématique des drones et des bombardements aériens a largement contribué à dresser la

population contre les Américains.

Deuxième enseignement : il faut se garder, en ces temps de restriction budgétaire, de pratiquer

des coupes claires dans les moyens et les effectifs de la Défense, et en particulier de l'armée de

terre. Si la France veut conserver une capacité opérationnelle et ne pas être reléguée au rang des

Pays-Bas ou du Danemark, il faut conserver un outil crédible. Troisième enseignement : il est

indispensable de garder des bases militaires sur le continent africain. Pour des raisons militaires

mais aussi politiques : elles contribuent à stabiliser un continent menacé par le séisme islamique

et les démons de l'anarchie.

Mali : la France prépare son « reflux » militaire Les Echos, Mise à jour le 20/03/13 à 20:40 - Par JACQUES HUBERT-RODIER

Paris espère que l'ONU se prononcera à la mi-avril sur le déploiement de Casques bleus. Y a-t-il une paix à maintenir au Mali ? » Les diplomates français redoutent cette question que pourraient bien poser à New York les partenaires de la France pour accepter une opération de l'ONU. Car le plus dur après les opérations militaires, risque bien d'être le« passage de témoins » à une « opération de maintien de la paix » (OMP) de l'ONU. Paris espère néanmoins que le Conseil de sécurité se prononce dès la mi-avril. Certes, note-t-on, il n'y a pas réellement de désaccord. Mais il faut démontrer que le Mali est désormais en paix. Car les Nations unies ne peuvent se permettre d'engager sur le terrain des forces combattantes d'interposition. Désormais, il s'agit d'une véritable course contre la montre. D'une part, la France espère amorcer à la fin mars une réduction de ses forces, un « reflux » selon l'expression des diplomates, et non pas un départ car des éléments resteront soit sur une base au Mali, soit dans un pays voisin de la région, prêts à intervenir « comme un gros chien de garde ». D'autre part, Paris estime que l'armée française, appuyée par les soldats tchadiens, a « cassé » les structures de commandement des djihadistes d'Al-Qaida au Maghreb islamique (Aqmi) dans les Ifoghas mais il y a toujours le risque

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d'opérations kamikazes ou de combats comme autour de Gao avec le Mujao (Mouvement pour l'unicité et le Djihad en Afrique de l'Ouest).

Une fois une nouvelle résolution votée à New York, il faudra ensuite environ deux mois pour que la mission de l'ONU se déploie avec quelque 10.000 Casques bleus. Elle devrait reprendre nombre d'éléments de la mission internationale de soutien au Mali (Misma) montée par la Cédéao (Communauté économiques des Etats d'Afrique de l'Ouest), mais en y ajoutant d'autres forces comme des soldats suédois. Cette force, espère Paris, sera ainsi présente lors de la tenue d'élections présidentielles au Mali avec vraisemblablement un premier tour le 7 juillet prochain. La France tient d'autant plus à ce calendrier qu'il est peu vraisemblable que le processus de réconciliation notamment avec le Nord et les Touareg puisse commencer avant. Certes, Bamako a lancé une commission de réconciliation et les Touareg du MNLA (Mouvement national de libération de l'Azawad) qui avaient fait sécession, reconnaissent désormais l'intégrité du territoire. Mais ce mouvement n'a toujours pas rendu les armes. Sans oublier que le général Sanogo, auteur du coup d'Etat du 22 mars 2012, n'a pas totalement perdu sa capacité de nuisance.

Mokhtar Belmokhtar court toujours Par Ikram GHIOUA - Mercredi 20 Mars 2013 - Lu 2932 fois

alors qu'il a été donné pour mortt

Il a été signalé par des habitants d'El Khalil,

non loin de la frontière algéro-malienne.

Donné pour mort par le gouvernement tchadien,

le 2 mars dernier, l'empereur du désert, Mokhtar

Belmokhtar, est finalement vivant, confient des

sources très bien imprégnées des donnes

sécuritaires et de la situation qui prévaut

actuellement au Sahel. La réapparition du

brigand a été signalée, semble-t-il, même par

des habitants d'El Khalil, non loin de la frontière

algéro-malienne. Il aurait été aperçu dans une petite localité désertique, ancienne mine de sel,

connue sous le nom de Taoubenit, dans la périphérie du massif de Tighar Ghar, située entre

Tombouctou et le nord-ouest Infoghas-Tilemsi, une zone connue aussi sous le nom d'Adrar vers

les frontières de la Mauritanie. Cette région a toujours été le point de repère initial de BMB, avant

le coup d'Etat contre l'ancien président malien, Amadou Touré. Elle abritait même un petit

aérodrome qui sera complètement détruit par BMB en 2007, du fait de son exploitation par des

troupes militaires françaises. Peu de personnes connaissent la région, indiquent nos sources, dont

une couverture sécuritaire est quasi impossible du fait qu'elle a été ensablée.

Le périmètre de 25/25 km où aurait été aperçu ce chef terroriste, est riche en grottes souterraines

s'ouvrant l'une sur l'autre. Elles serviraient d'abris pour les lots d'armes et de munitions et de

refuge pour les terroristes d'Al Qaîda au Maghreb islamique.

Les autorités militaires de la Mauritanie viennent d'ailleurs d'engager un dispositif sécuritaire

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important, par mesure de prévention, surtout que des terroristes du Mujao, ont pris la fuite vers ce

pays depuis l'intervention de l'armée française. Mokhtar Belmokhtar, alias Belaouer, alias Khaled

Abou al Abbas ancien adepte de l'AIS, né le 1er juin 1972 à Ghardaïa, a été donné pour mort à

plusieurs reprises au même titre que Hassen Hattab, avant que ce dernier ne décide de déposer

les armes et se rendre aux services de sécurité. Des sites islamistes avaient démenti la

déclaration du gouvernement tchadien selon laquelle le chef de l'organisation «les Signataires par

le sang», aurait été abattu. Porté sur la liste noire américaine des hommes à abattre, MBM a été à

l'origine de la prise d'otages survenue en janvier sur le site gazier de Tiguentourine. Sa mort

prétendue par les Tchadiens n'a été confirmée ni par les autorités compétentes algériennes ni par

les français engagés aux côtés des Maliens pour libérer les territoires occupés par les terroristes

au Mali.

Dans ce contexte, Jean-Yves Le Drian, ministre de la Défense français avait déclaré: «Le ministre

de la Défense ne doit pas parler au conditionnel. J'en appelle à la prudence et à l'esprit de

responsabilité à l'égard d'indications que nous ne sommes pas en mesure de confirmer

matériellement à ce stade.»

De même, qu'aucune source autorisée n'a confirmé cette information du côté algérien. MBM qui

avait annoncé son divorce avec Al Qaîda au Maghreb islamique le mois d'octobre 2012 avait

menacé de revenir à la charge pour perpétrer d'autres attaques. Le brigand du désert demeure

l'un des terroristes les plus recherchés au monde.

6 – Opex & Zones de conflits

6.000 milliards de dollars : le coût total de la guerre en Irak? latribune.fr | 14/03/2013, 18:15

Copyright Reuters0

Le conflit engagé pour faire tomber le régime

de Saddam Hussein aurait déjà coûté près de

2.000 milliards de dollars au contribuable

américain. Ce bilan va s'alourdir pour les

quatre prochaines décennies sous le poids

des intérêts d'emprunts et des pensions aux

anciens combattants.

Très onéreuse guerre en Irak... D'après le Watson Institute for International Studies de l'université

Brown, le bilan économique de la guerre déclenchée en 2003 par George W Bush pour faire

tomber le régime de Saddam Hussein en Irak, pourrait représenter 6.000 milliards de dollars d'ici à

2053 en incluant les intérêts d'emprunts et les pensions aux anciens combattants. Dans le détail,

les chercheurs ont estimé que la guerre aurait déjà coûté 2.000 milliards de dollars aux Etats-

Unis, dont 490 milliards de dollars de pensions aux anciens combattants. Le Bureau du Budget du

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Congrès américain a estimé, de son côté, le coût de la guerre en Irak autour de 770 milliards de

dollars. Cette étude a été publiée à quelques jours du 10e anniversaire du déclenchement des

opérations militaires, le 19 mars 2003. La guerre en Irak a coûté près de 190.000 vies au total.

L'étude a estimé que l'ensemble des guerres (Irak, Afghanistan, Pakistan) accusait un bilan

humain compris entre 272.000 et 329.000 morts.

Le Danemark réduit ses effectifs militaires en Afghanistan

Zone Militaire, 19 mars 2013 – 16:27

Initialement, le Danemark avait prévu de faire coïncider le retrait de ses 650 militaires engagés dans le sud de l’Afghanistan sur celui de la Force internationale d’assistance à la sécurité (ISAF), c’est à dire “au plus tard” avant la fin de l’année 2014.

Mais selon le Premier ministre du pays, Mme Helle Thorning-Schmidt, ce retrait devrait se faire plus vite que prévu étant donné qu’il n’est désormais plus question de relever, en août prochain, les unités d’infanterie actuellement déployées dans la province du Helmand. Ces

dernières rentreront au Danemark d’ici la fin de l’été 2013.

“L’évaluation de la Défense danoise et britannique et qu’il n’y a pas besoin d’envoyer une nouvelle unité quand le régiment d’infanterie reviendra à la maison en août de cette année. Donc la seule unité combattante en Afghanistan sera nos blindés, qui resteront”, a expliqué Mme Helle Thorning-Schmidt. Les effectifs danois passeront donc de 650 à 300 hommes. Et leur mission portera sur le soutien et la formation des forces de sécurité afghane.

L’explication de ce retrait anticipé danois est liée à la fermeture, en août prochain, de la base britannique de Camp Price, située dans la province du Helmand. Pourtant, Copenhague avait proposé de transférer ses soldats vers une autre emprise militaire. Mais l’ISAF a estimé que cela n’était pas nécessaire.

“Le Danemark est un des pays qui a eu à faire le plus difficile en Afghanistan et ses soldats été en première ligne depuis 2002″, a souligné, ce 19 mars, Mme Thorning-Schmidt, lors de sa conférence de presse hebdomadaire. “Ils ont fourni un service inestimable pour notre sécurité tout en aidant les Afghans à prendre en charge leur propre sécurité”, a-t-elle ajouté.

Depuis son engagement en Afghanistan, le Danemark a perdu 43 militaires, ce qui constitue l’un des taux les plus élevés de la coalition rapporté aux effectifs engagés.

Par ailleurs, si le retrait militaire danois se précise, la question des interprètes se posera, comme elle s’est posée à d’autres pays. Contrairement à la France ou encore au Canada, par exemple, Copenhague n’envisage pas pour le moment d’accorder un asile aux employés afghans qui ont été aux côtés de ses troupes.

Le ministre danois de la Défense, Nick Haekkerup (Socialdemokraterne), a en effet estimé que les risques de représailles étaient “faibles” pour ces interprètes afghans. Pour autant, l’opinion publique danoise ne semble pas être de cet avis : à 70%, elle souhaite en effet que l’asile leur soit accordé.

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Ultimatum de Hollande aux Européens pour

armer les rebelles syriens L’Orient-Le Jour, 16/03/2013

À Alep, comme dans plusieurs villes syriennes, des

rassemblements ont eu lieu pour commémorer le

second anniversaire de la révolution syrienne.

Giath Taha/Reuters

L’UE tentera de prendre une position

commune ; pas de répit pour les violences

au second anniversaire du soulèvement.

Le président François Hollande s’est livré à un

coup d’éclat à Bruxelles en réclamant la levée

de l’embargo sur les armes pour l’opposition

syrienne, alors que le dossier syrien n’était même pas à l’ordre du jour du sommet européen. Le

président français a mis le sujet sur la table jeudi soir déjà, prenant de cours nombre de dirigeants

de l’UE. « Nous souhaitons que les Européens lèvent l’embargo (...) Nous sommes prêts à

soutenir la rébellion, donc nous sommes prêts à aller jusque-là. Nous devons prendre nos

responsabilités », a-t-il lancé dans une première déclaration à la presse. Et hier, il a enfoncé le

clou : « Des armes sont livrées par des pays, dont la Russie, à Bachar el-Assad et son régime.

Nous devons en tirer toutes les conclusions et l’Europe doit prendre sa décision dans les

prochaines semaines », prévenant que « si d’aventure, il devait y avoir un blocage d’un ou de

deux pays », la France pourrait passer outre. « Le plus grand risque, ce serait de ne rien faire, de

laisser faire (...) Ce serait le chaos (...) Le plus grand risque, c’est l’inaction », a argué le président

français. Dans cette opération coup de poing il a, une fois n’est pas coutume, fait alliance avec le

Premier ministre britannique David Cameron.

(Pour mémoire : La Ligue arabe dit oui à l’aide militaire aux rebelles)

François Hollande a dans la foulée balayé les critiques de l’opposition qui, à Paris, l’accusait hier

matin de jouer aux « apprentis sorciers » en voulant livrer des armes à l’opposition syrienne au

risque qu’elles ne tombent dans les mains de groupes islamistes. « À peine étais-je élu qu’on me

demandait de faire pour la Syrie une aide qui n’avait pas été prévue jusque-là », et « certains qui

me demandaient de livrer des armes déjà à cette époque sont les mêmes qui aujourd’hui

s’interrogent ou s’alarment », a répliqué le chef de l’État français. Alors que son prédécesseur

Nicolas Sarkozy avait soutenu l’opposition syrienne, M. Hollande a plaidé pour la « cohérence » et

la « continuité qui doit aussi, au-delà des alternances, être respectée ». Il a ajouté que l’opposition

syrienne avait donné « toute garantie » que les armes qui lui seraient livrées ne seraient pas

détournées par des groupes jihadistes et a précisé qu’une assistance militaire serait fournie pour

s’en assurer.

(Lire aussi : La crise syrienne risque de déboucher sur un conflit régional, avertit l’ONU)

L’Union européenne a donc décidé hier de tenter de trouver une « position commune » sur cette

question en fin de semaine prochaine lors d’une réunion des ministres des Affaires étrangères à

Dublin.

En réaction, le président du Parlement européen Martin Schulz a critiqué hier Londres et Paris

pour avoir rouvert le débat sur l’embargo. « J’aimerais que nous ne fassions pas de nouveau la

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même erreur au sein de l’UE que nous voyons souvent, c’est-à-dire que des pays parlent

individuellement avant les autres », a ainsi jugé le social-démocrate allemand. « Nous devons

discuter tranquillement (pour savoir) si la levée de l’embargo peut atteindre l’objectif de remplacer

enfin Assad par un gouvernement démocratique », a-t-il ajouté.

« Nouvelle Syrie »

Parallèlement, les principaux opposants et rebelles hostiles au régime du président Bachar el-

Assad se sont engagés hier à poursuivre le combat jusqu’à l’instauration de la liberté et de la

démocratie en Syrie. Dans un communiqué publié à l’occasion du second anniversaire de la

révolte contre le régime, la Coalition nationale de l’opposition souligne que « notre seul choix est

de poursuivre sur le chemin de la vérité, de s’armer de patience et de poursuivre la lutte entamée

par ceux qui ont sacrifié leur vie pour faire aboutir notre vision ». Reconnue par des dizaines de

pays et organisations comme le représentant légitime du peuple syrien, la coalition ajoute : « Les

importants défis qui sont encore devant nous augmentent notre détermination à renverser le

régime d’Assad et à mettre sur pied une nouvelle Syrie. »

Pour sa part, le général Sélim Idriss, chef de l’Armée syrienne libre (ASL), a assuré dans un

message vidéo posté sur Internet que les insurgés combattront le régime jusqu’à sa chute. « Nous

sommes sûrs que le régime tombera. Nous allons tout faire pour que la bataille soit la plus courte

possible et pour limiter les destructions et le nombre des victimes », a-t-il affirmé. « Nous appelons

le monde libre à nous soutenir avec des armes, des munitions, et des aides humanitaires et

médicales afin de mettre un terme aux tueries et construire un pays libre et démocratique pour

tous les Syriens », a-t-il plaidé. L’un des principaux opposants Georges Sabra a également rendu

hommage à la rébellion. « Les révolutionnaires et notre ASL avancent vers la victoire, qui n’est

plus très loin », a déclaré le chef du Conseil national syrien (CNS), principale composante de la

coalition.

Violence généralisée

Sur le terrain, de violents combats faisaient rage, notamment autour des trois premières villes de

Syrie hier, selon l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH). Dans la province de Damas,

où les rebelles ont installé leurs bases arrière en vue de pénétrer dans la capitale, les

bombardements violents du régime ont tué au moins 23 personnes à Daraya, Douma,

Mouadamiyat el-Cham, Hamouria et Saqba, a indiqué l’OSDH. À Damas même, le régime a

bombardé les quartiers d’Assali et de Qaboune, alors que de violents accrochages faisaient rage.

Dans la ville de Homs, surnommée « capitale de la révolution », des combats ont eu lieu à la

périphérie des quartiers de Khaldiyé et du Vieux Homs, entre rebelles et forces régulières. Selon

l’OSDH, l’armée bombardait ces secteurs dans le même temps « dans une nouvelle tentative d’en

prendre le contrôle ». L’armée de l’air a en outre mené des frappes meurtrières dans la région de

Houla, où six personnes dont un enfant ont péri, et de Dabaa, dans la province de Homs. À Idleb,

l’aviation a mené plusieurs raids sur Salqine et Sarmine, indique l’OSDH.

À Alep, les bombardements ont visé les quartiers est et des accrochages ont eu lieu dans la vieille

ville. Dans la province éponyme, des combats « meurtriers » se poursuivent entre soldats et

rebelles dont ceux des jihadistes du Front al-Nosra qui cherchent à s’emparer des dépôts de

munitions dans la localité de Khan-Toumane, selon l’OSDH, qui fait état de la mort d’au moins

onze soldats. Selon un bilan provisoire de l’OSDH, au moins 151 personnes ont été tuées hier à

travers le pays.

(Chronologie : Deux ans de conflit)

En ce jour anniversaire, des manifestations ont également eu lieu dans de nombreuses villes à

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l’appel de militants antirégime, avec pour mot d’ordre « Deux ans de sacrifice pour la victoire »,

dans la guerre contre le pouvoir.

Par ailleurs, une source de sécurité à Damas a affirmé hier que la Syrie soupçonne la Jordanie

d’avoir ouvert récemment sa frontière pour laisser entrer dans le sud du pays des jihadistes et des

armes. « Nous déplorons le changement d’attitude de la Jordanie qui a ouvert depuis une dizaine

de jours sa frontière et laisse passer des jihadistes et des armes croates achetées par l’Arabie

saoudite. Cette attitude ne peut que durcir le conflit et faire plus de victimes », a indiqué cette

source. (Sources : agences)

Syrie : "Ce n'est pas en armant des salafistes

qu'on trouvera une solution" Le Point.fr - Publié le 16/03/2013 à 08:51 - Modifié le 16/03/2013 à 09:11 – par Alain Chouet

Propos recueillis par JEAN GUISNEL

Ancien chef de poste de la DGSE à Damas, puis cadre supérieur des services secrets, Alain Chouet conteste la décision française de livrer des armes à l'opposition syrienne.

Des combattants de l'Armée syrienne libre. © Daniel Leal-Olivas /

Maxppp

Le président français François Hollande a souhaité vendredi que les Européens prennent "dans les prochaines semaines" une décision sur la levée de l'embargo sur la fourniture d'armes aux forces d'opposition syriennes. "Des armes sont livrées par des pays, dont la Russie, à

Bachar el-Assad et son régime. Nous devons en tirer toutes les conclusions et l'Europe doit prendre sa décision dans les prochaines semaines", a déclaré François Hollande. Il a précisé que "toutes les conséquences de la levée de l'embargo" seraient examinées par les ministres des Affaires étrangères au cours d'une réunion prévue de longue date les 22 et 23 mars à Dublin.

Une démarche jugée sévèrement par Alain Chouet, ancien chef de poste de la DGSE à Damas, puis cadre supérieur des services secrets. Il est l'un des meilleurs connaisseurs du monde arabo-musulman. Rencontre.

Le Point.fr : Est-il opportun que la France livre des armes à l'opposition syrienne ?

Alain Chouet : Je suis confondu par cette affaire. On se trouverait complètement en dehors de la légalité internationale, dans une situation sans précédent. Pour prendre une comparaison, c'est comme si la France, en 1992, avait décidé unilatéralement d'armer le GIA (Groupe islamique armé) et le FIS (Front islamique du salut) algériens, sous prétexte qu'ils avaient gagné les élections et que les militaires avaient interrompu le processus électoral. Dans le cas de la Syrie, nous armerions des groupes non représentatifs et reconnus par personne, si ce n'est par nous ! l'ONU n'a pas reconnu l'opposition, et d'ailleurs, de quelle opposition parlons-nous ? Elle est totalement hétéroclite et divisée, les militaires ne reconnaissent pas l'autorité des politiques et, à l'intérieur de la composante militaire, les milices djihadistes ont pris le pas sur les autres.

Quelles armes la France veut-elle livrer ?

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Je ne le sais pas. J'entends parler d'armes "défensives", qui ne font pour moi aucune différence avec les armes "offensives". Quant à évoquer des armes "non létales", on joue sur les mots. Et je ne sais pas à qui on va les donner... Certains responsables politiques français affirment que nos services spéciaux savent parfaitement à qui il faut les donner. Je connais la Syrie depuis 40 ans, j'ai fait partie des services spéciaux pendant 30 ans et j'affirme qu'une telle certitude est totalement présomptueuse. Ce que je constate, c'est que, sur le terrain, celle qu'on appelle l'ASL (Armée syrienne libre) est composée d'officiers et d'hommes de troupe qui ont déserté vers la Turquie et qui se trouvent pour la plupart consignés dans des camps militaires quand ils n'ont pas donné des gages d'islamisme. L'un des fondateurs de l'ASL, le colonel Riad al-Assaad, se trouve pratiquement assigné à résidence avec l'interdiction de se rendre sur le territoire syrien. Tout cela pour laisser la place aux groupes salafistes et aux djihadistes. Je repose donc la question : quelles armes allons-nous donner et à qui ?

Si Londres et Paris veulent livrer des armes, c'est pour balayer Bachar el-Assad. Pourquoi bouger maintenant, après deux ans de quasi-immobilisme ?

Nous n'avons aucun mandat de l'ONU ou de qui que ce soit d'autre ni de légitimité juridique pour renverser le président Assad quels que soient ses torts. Ce n'est pas aux Français ni aux Anglais de le faire, mais aux Syriens. Depuis deux ans, la France a fourni aux opposants syriens une assistance logistique, technique, des entraînements organisés par les services spéciaux, également britanniques ou américains. Cette fois, en livrant officiellement des armes, on passe à un autre stade !

Ce n'est tout de même pas d'aujourd'hui que des services secrets soutiennent des groupes d'opposition armés au mépris des lois internationales !

Certes, et ces services sont même faits pour ça... On ne peut envoyer des militaires avec drapeaux, plumes et trompettes que lorsqu'on en a le mandat dans le cadre de la légalité internationale. Mais dès lors qu'un ministre des Affaires étrangères proclame qu'il va apporter une aide militaire à des étrangers désireux de renverser leur gouvernement, même si les instances internationales s'y opposent, on entre dans une forme nouvelle et dangereuse de l'illégalité internationale.

Vous connaissez extrêmement bien la Syrie, où vous avez longtemps été en poste et dont vous parlez la langue. Quelle est votre appréciation globale sur la situation ?

Depuis deux ans, la situation s'est gravement dégradée. On est dans un pays dévasté, ruiné, en proie à des affrontements ethniques et confessionnels, où rien ne sera plus jamais comme avant. On est entré dans une logique de guerre civile semblable à celle qui a ensanglanté le Liban pendant 15 ans. Mais je vous le dis nettement : ce n'est pas en armant des salafistes qu'on va arriver à une solution. D'une façon hypocrite, la France a appelé à une solution négociée en disqualifiant d'emblée une des parties sommée de ne pas se présenter à la table des discussions, en l'occurrence le pouvoir en place. Que reste-t-il alors à négocier ? Depuis le début de cette affaire, on se trouve dans le flou militaire, juridique, politique ou idéologique. J'ai le plus grand mal à m'y retrouver. On est dans une ambiguïté absolue en soutenant en Syrie ceux contre lesquels on lutte ailleurs.

Pouvez-vous être plus précis ?

J'évoque ici le Mali. Même si comparaison n'est pas raison et si les islamistes qui se manifestent au Mali ne sont pas les mêmes qui se battent en Syrie, ils ont les mêmes objectifs, les mêmes inspirateurs, les mêmes idéologues et les mêmes financiers. Je trouve ça tout à fait curieux. Et en tant qu'ancien responsable d'un grand service de l'État, je suis assez perturbé par ces choix bizarres et antagonistes de nos diplomates et de nos politiques.

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Des armes pour la Syrie?

11:21 18/03/2013 – par Jean-Dominique Merchet

En septembre 1986, des missiles sol-air portables américains de type Stinger sont livrés aux

Moudjhadines afghans, via le Pakistan. Ces engins, redoutablement efficaces, vont changer la

donne militaire sur le terrain et poser de très sérieux problèmes à la 40ème armée soviétique. Un

quart de siècle plus tard, on ignore toujours combien de missiles Stinger – et de Blowpipes

britanniques – furent livrés par la CIA dans le cadre de l’opération Cyclone ; plusieurs centaines

en tout cas. Combien d’avions et d’hélicoptères furent abattus? Là encore, les données exactes

manquent, mais tous les spécialistes s’accordent à reconnaitre que ses livraisons furent l’un des

moments importants de cette guerre, qui s’acheva deux ans et demi plus tard par le départ des

Soviétiques. Sans que la paix ne revienne pour autant en Afghanistan…

Sommes-nous en train de voir le même scénario se rejouer en Syrie? Le président français

François Hollande est-il le nouveau « Good Times Charlie », le surnom de Charles Nesbitt Wilson,

incarné sur les écrans d’Hollywood par Tom Hanks dans le film « la guerre selon Charlie Wilson »,

qui raconte comment toute cette opération fut montée?

Comme le Royaume-Uni, la France souhaite aujourd’hui la levée de l’embargo européen sur les

livraisons d’armes à la Syrie – en clair aux insurgés qui combattent le régime de Bachar al-Assad.

« Nous avons comme objectif de convaincre nos partenaires à la fin du mois de mai, et si possible

avant. Si d’aventure, il devait y avoir un blocage d’un ou deux pays, alors la France prendrait ses

responsabilités » a assuré le président de la République le 14 mars. Comprenez que si

l’Allemagne – hostile à la levée de l’embargo – s’y opposait, Paris et Londres passeraient outre et

livreraient des armes aux rebelles. Il y a, sur cette question comme sur tant d’autres, matière à

désaccord entre pays européens – qui semblent s’éloigner chaque jour un peu plus de la

construction d’une politique étrangère et de sécurité commune… Mais c’est une autre histoire !

L’urgence est aujourd’hui en Syrie. Au terme de deux années de guerre civile, on compte environ

70.000 morts et aucune perspective politique ne se dessine. Le pouvoir baasiste s’est bunkerisé

et l’opposition armée radicalisée, notamment avec des groupes proches d’Al Qaïda, comme le

front Al Nosra. Jour après jour, le pays s’enfonce dans l’horreur.

Armer les insurgés est-il une bonne idée? La réponse n’est pas simple. On peut dire que c’est

ajouter de la guerre à la guerre, mais les guerres s’achèvent aussi par la victoire militaire, donc

par les armes ! On peut dire que c’est trop tard, qu’il aurait fallu le faire l’an dernier, mais mieux

vaut tard que jamais! On peut dire que c’est insuffisant, qu’il faudrait une vraie intervention

militaire, mais on sait que celle-ci est impossible, ne serait-ce que parce que le président Obama

ne veut pas en entendre parler! On peut surtout craindre que les armes livrées tombent entre de

mauvaises mains – comprenez les djihadistes les plus radicaux – mais est-ce une raison pour ne

pas aider les groupes modérés, pour éviter justement que les plus extrêmistes ne sortent auréolés

de la victoire? Les services occidentaux assurent qu’ils ont aujourd’hui suffisamment de garanties

pour livrer des armes offensives à certains groupes combattants.

Ces livraisons sont aussi un signal politique destiné à accroitre la pression sur le régime Assad

tout en renforçant nos alliés contre nos ennemis au sein du camp insurgé. Car, n’en doutons pas,

ce n’est pas l’option de la guerre totale qui a été retenu à Paris. Pendant les livraisons d’armes,

les discussions politiques continuent. L’affaire a été discutée lors de la récente visite du président

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Hollande à Moscou. Si la Russie est très hostile à la livraison d’armes aux insurgés, elle ne

s’active pourtant pas moins à la recherche d’une issue politique. Russes, Américains et Français,

chacun à sa manière, cherchent actuellement en Syrie des hommes susceptibles de devenir des

interlocuteurs acceptables pour le camp d’en face. Y réussiront-ils? Rien ne le dit. Mais on ne peut

que se réjouir de leurs efforts, sans doute plus parallèles que communs.

La situation syrienne est déjà suffisamment tragique pour qu’elle ne devienne pas l’occasion d’un

retour à la guerre froide. La tentation est là: en Russie comme à l’Ouest, nombreux sont les «

faucons » qui rêvent aujourd’hui d’en découdre. Ce serait ajouter la catastrophe à la catastrophe.

Des pays membres de l’Otan envisagent une action militaire en Syrie

Zone Militaire, 20 mars 2013 – 19:00

Il y encore quelques mois, la ligne suivie par l’Otan était claire : il n’était pas question d’une intervention militaire en Syrie tant que tous les moyens politiques n’auront pas été épuisés. Puis, en décembre dernier, le secrétaire général de l’Alliance, Anders Fogh Rasmussen, avait affirmé que “l’utilisation d’armes chimiques par Damas serait totalement inacceptable” et que cela entraînerait “une réaction immédiate de la communauté internationale.”

Depuis, à la demande de la Turquie, des batteries antimissiles Patriot ont été installées à la frontière turco-syrienne dans le cadre d’un mandat de l’Otan. Certains avaient alors pensé qu’il s’agissait de mettre en place une zone d’exclusion aérienne au-dessus des secteurs concernés. Sauf que, officiellement, il s’agit de protéger le territoire turc d’une possible menace posée par les missiles balistiques syriens.

Par la suite, et alors qu’aucune solution au conflit interne à la Syrie ne semble se profiler, la France et le Royaume-Uni ont fait part de leur intention de livrer des armes à la rébellion syrienne. “Bachar ne veut pas bouger. Si ça continue comme aujourd’hui, non seulement il va y avoir de plus en plus de morts mais le risque c’est que ce sont les plus extrémistes, c’est-à-dire al-Qaïda, qui finalement prennent le dessus”, a expliqué Laurent Fabius, le ministre des affaires étrangères, le 17 mars.

Serait-il question d’aller encore plus loin? D’après l’amiral américain James Stavridis, le commandant suprême des forces alliées en Europe (SACEUR), certains pays de l’Otan “envisagent individuellement une action militaire en Syrie.”

Et à la question posée par le président de la commission des Forces armées du Sénat américain, l’officier a admis que ces pays de l’Otan dont il a parlés envisageaient “la possibilité d’éliminer les défenses anti-aériennes syriennes.”

Et d’ajouter toutefois que toute éventuelle intervention de l’Alliance suivrait “la même séquence” que pour l’affaire libyenne. “Nous sommes prêts, si l’on nous le demande, à nous engager comme nous l’étions en Libye”, a-t-il affirmé. Et cela supposerait une résolution du Conseil de sécurité des Nations unies – ce qui est, à l’heure actuelle, une vue de l’esprit étant donné que la Russie et la Chine s’opposeront à toute intervention militaire en Syrie -, le soutien des pays de la région et un accord des 28 membres de l’Otan.

Par ailleurs, s’agissant des armes chimiques, le régime de Bachar el-Assad a accusé la rébellion d’en avoir fait usage lors d’une attaque dans le nord du pays. “Les terroristes ont tiré des

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roquettes contenant des substances chimiques à Khan al Assal dans la région rurale d’Alep et selon les premières informations une quinzaine de personnes, pour la plupart des civils, ont été tuées”, a indiqué l’agence officielle Sana, le 19 mars.

Le ministre syrien de l’Information, Omran al Zoabi, a quant à lui précisé que l’attaque avait fait 16 tués et 86 blessés tout en affirmant que “la Turquie et le Qatar (ndlr, qui soutiennent les rebelles), en portaient une responsabilité juridique, morale et politique.”

Selon Bachar Jaafari, l’ambassadeur syrien à l’ONU, Damas a demandé aux Nations unies de mener une enquête sur cette attaque.

La CIA cherche à cibler les responsables jihadistes de la rébellion syrienne

Zone Militaire, 17 mars 2013 – 11:59

L’opposition armée au régime de Bachar el-Assad est hétéroclite : aux côtés de l’Armée syrienne de le libération (ASL), formée en partie par des militaires déserteurs, l’on trouve aussi les jihadistes du Front al-Nosra. Et ces derniers tendent à prendre l’ascendant sur les autres composantes de la rébellion.

L’origine du Front al-Nosra est mal connue, de même que sa compostion. Classé par le département d’Etat américain parmi les organisations terroristes, certains pensent que ce mouvement est une filiale de l’Etat islamique d’Irak (ISI), lui-même inféodé à al-Qaïda. Ce qui apparaît comme établi est que des combattants irakiens sont partis faire le coup de feu en Syrie. D’autres pensent que s’il n’y a sans doute pas de lien organique entre les deux structures, elles partagent cependant la même idéologie.

Quoi qu’il en soit, la montée en puissance du Front al-Nosra est bien évidemment loin de réjouir la CIA. Selon le Los Angeles Times, la centrale de Langley cherche à recueillir des renseignements sur ses responsables en vue de les éliminer ultérieurement par des frappes ciblées réalisées au moyen de drones.

En effet, explique le quotidien, le service de contre-terrorisme de la CIA, qui supervise le programme de frappes ciblées au Pakistan et au Yémen, a formé une unité chargée de “traquer” les responsables du Front al-Nosra, avec notamment des analystes ayant déjà travaillé sur les opérations menées contre al-Qaïda en Irak. En outre, des liens étroits ont été établis avec les services de reseignement jordaniens et saoudiens.

Pour le moment, avance le Los Angeles Times, le président Obama n’a pas encore autorisé d’attaques de drones en Syrie. Il s’agirait d’une des options envisagées pour répondre aux menaces liées à la situation syrienne. Comme l’est aussi celle du Pentagone visant à saisir, voire à détruire, l’arsenal d’armes chimiques du régime de Bachar el-Assad si, d’aventure, il venait à tomber entre de mauvaises mains.

Pour le moment, les Etats-Unis refusent de livrer des armes aux insurgés syriens, contrairement à ce qu’ont l’intention de faire la France et le Royaume-Uni pour ceux qui n’ont pas de liens avec la mouvance jihadiste. Officiellement, Washington apporte une assistance médicale et alimentaire à certains rebelles.

Indépendance du Sahara occidental

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(APS) samedi 16 mars 2013, 18 : 12

Le président Abdelaziz prône la lutte pacifique mais n’écarte pas le recours aux armes

CHAHID EL HAFED (Camps de réfugiés sahraouis)- Le peuple sahraoui continuera à lutter "pacifiquement" pour son indépendance et, si nécessaire, reprendra la lutte armée contre l’occupation marocaine, a affirmé samedi le secrétaire général du Front Polisario et président sahraoui, Mohamed Abdelaziz.

"Nous continuerons la lutte pacifique pour recouvrer notre indépendance et, si nécessaire, nous renouerons avec la lutte armée pour affronter l’occupation marocaine dans nos territoires", a affirmé le président Mohamed Abdelaziz qui

recevait au siège de la Présidence sahraouie des étudiant algériens établis en France.

Une délégation de jeunes Algériens établis en France avait entamé jeudi au soir une visite de trois jours dans les camps de réfugiés sahraouis dans la wilaya de Tindouf, une visite qui rentre dans le cadre de "la caravane de l’indépendance".

Il a souligné, à ce propos, que l’Algérie avait lutté avec "dignité et courage" pour son indépendance contre l’occupation française, estimant qu’à ce titre elle représentait "l’exemple à suivre" pour que le Sahara occidental puisse "arracher" son indépendance.

Pour lui, le Maroc est dans "l’illégalité et commet l’oppression" à l’égard du peuple sahraoui, en violation, a-t-il dit, de toutes les résolutions de l’Organisation des Nations unies et de l’Union africaine (UA).

Il a souligné, par ailleurs, que la condamnation par le tribunal militaire de Rabat, le 16 février dernier, des 24 prisonniers politiques sahraouis de Gdeim Izik (près d’El Ayoun occupé), à des peines allant de 20 de prison à la réclusion à perpétuité, montrait une fois de plus "le vrai visage du Maroc".

"Le Maroc ne respecte pas les droits du peuple sahraoui à disposer de lui-même. De plus, il viole toutes les résolutions internationales, notamment celles de l’ONU, qui demande l’organisation d’un référendum d’autodétermination du peuple sahraoui", a-t-il ajouté.

Il a affirmé, dans ce sens, que le peuple sahraoui et la communauté internationale exercent une pression "de plus en plus intense" sur le Maroc pour l’amener à respecter les droits de l’homme dans les territoires sahraouis occupés.

Evoquant la construction de l’unité maghrébine, M. Abdelaziz a soutenu que le Maroc était "le principal obstacle" à la construction de l’unité du Maghreb arabe, à cause, a-t-il expliqué, de son occupation "illégale" du Sahara occidental.

Il a souligné, dans ce cadre, que "la politique marocaine consistant à produire de la drogue et la répandre dans la région favorise le crime organisé".

Interrogé sur l’avenir des négociations avec le Maroc, le président sahraoui a indiqué que le Conseil de sécurité de l’ONU recevra, vers la fin du mois d’avril, un rapport "détaillé" du secrétaire général de l’ONU. Il sera décidé lors de cette réunion, selon lui, de "l’avenir" de la MUNURSO" et de l’organisation d’un référendum d’autodétermination conformément aux résolutions pertinentes du Conseil de sécurité des Nations unies.

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"Il y a deux dates importantes, la visite fin mars de l’envoyé spécial du SG de l’ONU, M. Christopher Ross, dans les territoires sahraouis libérés et les territoires occupés par le Maroc, au cours de laquelle il rencontrera les deux parties en conflit et les pays voisins. Et fin avril, le Conseil de sécurité de l’ONU recevra un rapport détaillé du SG de l’ONU", a-t-il précisé.

S’agissant du "Printemps arabe", M. Abdelaziz a indiqué que si "son objectif était vraiment la dignité humaine et la liberté des peuples, il aurait alors touché en priorité le peuple du Sahara occidental.

La Sahara Occidental est la dernière colonie en Afrique que le Maroc occupe depuis 1975.

Les Américains, profil bas au Sahel

Valeurs Actuelles, 21 Mars 2013 - Par Claude Porsella De Washington

Stratégie. Ils rendent hommage à l’efficacité des Français, dont ils reconnaissent le leadership dans la région. Tentés par le retour à un certain isolationnisme, sans plan clair pour l’Afrique, ils restent en retrait…

« Ressortez votre casque colonial, cirez votre

moustache et portez un toast à votre club : les

Français ont libéré Tombouctou ! » Ce commentaire teinté d’ironie de l’analyste politique Michael

Gerson, ancienne plume de George Bush, traduit l’admiration de la droite républicaine pour le rôle

de la France au Mali et sa déception de voir les États-Unis rester en retrait.

Après avoir tergiversé lors du lancement de l’opération française Serval, le 11 janvier,

l’administration Obama a vite revu sa position. Le 26 janvier, Barack Obama téléphonait à

François Hollande pour l’assurer de son soutien « à la tête des efforts internationaux pour priver

les terroristes d’un refuge au Mali ». Le vice-président Joe Biden venait ensuite à Paris, au début

février, pour rendre hommage à la France, attitude assez rare pour être relevée : « Nous vous

félicitons pour votre action décisive et je dois aussi louer la compétence impressionnante des

forces militaires françaises. […] Vous avez des forces armées très courageuses et très

compétentes. »

François Hollande exprimait en retour sa « gratitude » aux États-Unis pour leur « soutien

politique, soutien matériel, soutien aussi logistique, soutien dans le cadre de la conférence des

donateurs ». Les deux pays tombaient d’accord pour la mise en place “rapidement” d’une force de

maintien de la paix sous l’égide des Nations unies.

Les États-Unis ont longtemps été réticents à s’engager au Sahel. La création d’Africom, leur

commandement de 2007, avec pour seul objectif d’aider les armées locales à développer leurs

capacités. Les effectifs militaires américains en Afrique plafonnent à 5 000 hommes, dont la moitié

à Djibouti. Africom est l’enfant pauvre du Pentagone, comme l’a confirmé son nouveau

commandant, le général David Rodriguez, lors de son audition devant le Sénat : pour l’Afrique du

Nord, il ne reçoit que la moitié de ce dont il a besoin, et seulement 7 % pour l’ensemble du

continent africain.

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La lutte contre Al-Qaïda dans la corne de l’Afrique et au Yémen a été sa priorité. Ouvert en 2002,

le dossier Sahel repose sur le partenariat antiterroriste noué avec une dizaine de pays, dont le

Mali. Mais après avoir dépensé un milliard de dollars pour empêcher Al-Qaïda de s’infiltrer en

Afrique du Nord et de l’Ouest, Washington a constaté son échec.

L’éternelle rivalité entre le Pentagone et le Département d’État a empêché en 2003 la capture ou

l’élimination de Mokhtar Belmokhtar, auteur de la prise d’otages massive du 16 janvier sur le site

gazier algérien d’In Amenas. Les militaires avaient bien localisé le djihadiste borgne, mais

l’ambassadrice américaine à Bamako, Vicki Huddleston, s’était opposée à toute action contre lui.

Elle avait minimisé sa capacité de nuisance. « Le Pentagone voulait trop souvent agir

militairement, alors que le Département d’État était trop enclin à tolérer la présence d’Al-Qaïda »,

a confié récemment l’ambassadrice, aujourd’hui à la retraite, au Washington Post. Belmokhtar n’a

été placé que le mois dernier sur la liste des terroristes “à tuer” du Pentagone et de la CIA.

Autre erreur des États-Unis, due à leur méconnaissance de la région : vouloir entraîner ensemble

des Africains noirs et des Touaregs qui ne s’entendent pas vraiment. Plusieurs centaines de

soldats et de cadres maliens formés par les Américains ont fait défection en janvier 2012, ralliant

les rebelles nordistes. Le capitaine Amadou Sanogo, formé aux États-Unis, a pourtant été l’auteur

du putsch de mars 2012 qui a achevé la désintégration de l’État malien. Depuis un an, les

Américains ont cessé d’entraîner les forces maliennes, la loi leur interdisant de fournir une aide

militaire à un pays qui n’est plus un État de droit.

L’administration américaine est partagée sur la nécessité de jouer un rôle plus actif au Sahel.

Remplacée au département d’État par John Kerry, Hillary Clinton avait été très marquée par les

attentats de Benghazi, qui ont coûté la vie à l’ambassadeur Christopher Stevens et révélé le

manque de préparation sécuritaire dans cette région dangereuse. Mme Clinton militait pour une

présence accrue. Lors de sa dernière audition devant le Congrès, elle insistait encore sur

l’importance de conserver le leadership américain dans le monde, en mentionnant la menace

stratégique d’Al- Qaïda : « Nous ne pouvons pas permettre que le nord du Mali devienne un

refuge pour les terroristes. Il faut avoir une meilleure stratégie. »

Cet appel à un volontarisme plus affirmé a sans doute heurté la ligne initiale de Barack Obama

pour son second mandat. Dans son discours d’investiture, le 21 janvier, il annonçait son intention

d’en finir avec une décennie de guerre, pour se concentrer sur les problèmes intérieurs, ce que

souhaite une majorité d’Américains. Certains de ses conseillers estimaient que les djihadistes du

Mali n’étaient pas une menace pour les États-Unis, Aqmi n’ayant jamais attaqué les intérêts

américains.

La ligne adoptée en Libye puis au Mali repose sur la “conduite en arrière” des affaires. Les

Américains ne se veulent plus être en première ligne mais en deçà, dans le cadre d’opérations

multinationales. Ce qui explique leur financement de la Mission internationale de soutien au Mali

(Misma), en partenariat avec l’Union européenne. Washington vient aussi de signer un accord

avec le Niger pour installer une base de lancement de drones à Niamey. Une centaine de

militaires américains sont déjà sur place. Le Pentagone aurait préféré Agadès, au plus proche de

la zone des combats, mais la logistique n’aurait pas suivi.

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Ces drones Predator ne sont équipés que pour le renseignement fourni aux forces françaises et

africaines sur le terrain, pas pour des frappes contre les djihadistes, comme cela se fait au Yémen

ou au Pakistan. Cela viendra peut-être, s’il reste des cibles à traiter que les Français n’auraient

pas détruites. Johnnie Carson, le secrétaire d’État adjoint pour l’Afrique, reconnaît que le travail a

été en grande partie fait par les forces françaises : « Il est indéniable qu’Al-Qaïda n’a pas été

totalement battu mais a été sérieusement affaibli. »

Kosovo : TOA de l’EEI français Mise à jour : 15/03/2013 11:08

Le 12 mars 2013, le Colonel Sevin, senior national representative (SNR) français de l’état-major de la KFOR, a présidé la cérémonie de relève de l’escadron d’éclairage et d’investigation (EEI) du Multinational Battle group Est (MNBG-E).

La cérémonie symbolisant la passation de suite entre le 2e escadron du 4e régiment de Dragons de Carpiagne (quittant) et le 4e escadron du 1er régiment de Chasseurs de Thierville sur Meuse (arrivant) s’est déroulée dans le camp de Novo Selo, sous l’autorité du colonel Sevin, SNR, et en présence du lieutenant-colonel Carruthers (USA), chef du PC avancé de la brigade multinationale Est et du colonel Fatz, national contingent commander (NCC) des Français du Kosovo sur le théâtre.

Le colonel Sevin a félicité le commandant d’unité et les militaires de l’escadron du 4e Dragon qui ont selon lui, accompli « avec professionnalisme et en permanence, un excellent travail dans des conditions rustiques ». L’escadron nouvellement déployé s’est promis de poursuivre la mission avec les mêmes objectifs !

L’escadron est placé sous le commandement tactique du Multinational Battle Group East depuis le 1er janvier 2013. Il a pour mission de surveiller le poste administratif Dog 31, poste frontière situé sur la ligne administrative (ABL) entre la Serbie et le Kosovo. Il conduit des patrouilles mais aussi des opérations de contrôle des accès, de démantèlement de barrages et de renforcement du contrôle du trafic dans sa zone de responsabilité.

La KFOR participe au maintien d’un environnement sûr et sécurisé au profit de l’ensemble de la population du Kosovo, en collaboration avec la mission des Nations unies au Kosovo (MINUK), la mission de l’union européenne (EULEX). Environ 320 militaires français sont engagés au Kosovo dans le cadre de l’opération Trident, au sein de la force armée multinationale KFOR (force pour le Kosovo), mise en œuvre par l’OTAN. Sources : EMA , Droits : Ministère de la Défense

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Algérie • Tindouf, ville caserne

El-Watan |Mohand Aziri |14 mars 2013

La guerre au Mali, le conflit latent du Sahara occidental et les risques d’infiltration de

groupes terroristes conditionnent la vie quotidienne dans le sud-ouest algérien.

Un camp de réfugiés sahraouis à Tindouf – Voir la carte

de situation en plus grand AFP

Tindouf ("la Moelleuse" en berbère), l'oasis qui plonge ses racines dans la préhistoire, ancienne plateforme commerciale importante située sur la

route du sel et où s'échangeaient or, sel et esclaves, est devenue la place forte du grand sud-ouest algérien. Une méga garnison à ciel ouvert. Ici, la concentration des forces armées

relève aussi bien du secret d'Etat que des secrets de Dieu. Impénétrables.

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"Les militaires ? Il y en a assez pour faire quatre fois le tour de Tindouf", lance Ali, taximan, fils d'un député, en désignant du doigt des camions de l'armée stationnés en bordure de la RN50 Tindouf-Béchar. "Ce sont les camions navettes de l'ANP [armée nationale populaire], ils font du ‘ramassage’ de militaires. Les taxis ne peuvent pas aller plus loin. Ils laissent les soldats sur le bas-côté et l'armée les achemine ensuite vers leurs bases et leurs casernes tapies dans la hamada [plateau rocailleux et désertique à la frontière avec le Maroc]."

L'armée a fait la ville. Elle est le seul employeur de la région. Tout ou presque est construit ici par, avec et pour les dizaines de milliers de militaires. Les longues files de bidasses en permission devant les DAB [distributeurs automatiques de billet] des bureaux de poste témoignent du caractère de ville-garnison de Tindouf.

Dans les cafés toujours bondés des vieux quartiers de R'madine et Laqsabi, plus animés que ceux de la nouvelle ville de Tindouf-Lotfi, les regards sont scotchés sur les postes télés qui déversent en continu informations et images à fort potentiel anxiogène [la guerre au Mali et ses ramifications].

Trois frontières mouvantes et instables

Choc thermique : située aux portes du Tanezrouft ["désert" en berbère], le "pays de la soif" - un désert absolu de 600 kilomètres du nord au sud, à cheval sur l'Algérie, le Mali et la Mauritanie -, Tindouf bénéficie d'un microclimat grâce aux vents d'ouest soufflant de l'océan Atlantique, rugissant à 300 kilomètres de là, et qui font chuter les températures.

Enième guerre oblige, l'état d'alerte générale monte d'un cran dans et autour de Tindouf (159 000 kilomètres carrés) avec ses trois frontières, mouvantes et instables, avec le Maroc (416 kilomètres), le Sahara occidental (42 kilomètres) et la Mauritanie (460 kilomètres). Même si cet état d'alerte est de rigueur depuis des décennies, conséquence du conflit avec le Polisario [mouvement créé en 1973 et qui revendique l'indépendance du Sahara occidental].

Tindouf, marquée au fer rouge par la confrontation, accueille les institutions de la RASD [République arabe sahraouie démocratique proclamée en 1976 par le Polisario] et cinq camps de réfugiés sahraouis disséminés à l'intérieur des terres et totalisant une population avoisinant les 160 000 personnes, selon le Polisario (90 000, selon l'Agence des nations unies pour les réfugiés). Le nombre de réfugiés dépasse ainsi, et de loin, la population de la ville : 59 000 habitants recencés 2011. ONU – Le recensement des réfugiés à Tindouf

"Avant de balancer la moindre information, on y réfléchit à deux fois", confie le chef de bureau de l'APS [Algérie presse service]. Le moindre fait divers rapporté par la presse locale, précise-t-il, est exploité par la propagande marocaine. "Exemple : une manifestation récente de Sahraouis dans un camp de réfugiés, à la suite de la décision des autorités de limiter la quantité de carburant servie à la pompe, a donné du grain à moudre à la presse marocaine, qui s'en est saisie pour prétendre que les réfugiés sont maltraités."

Le risque d'infiltration terroriste du Mujao [Mouvement pour l'unicité et le djihad en Afrique de l'Ouest, groupe dissident d'Al-Qaida au Maghreb islamique, dirigé par un Mauritanien, Ahmed Ould Kheirou], composé de Mauritaniens [de Maliens et de Nigériens], la hantise des espions marocains et autres Sahraouis, militants pro marocains embusqués venus exécuter des opérations d'éclat au service de la propagande makhzénienne [référence au Makhzen, expression désignant la monarchie et les autorités marocaines], conditionnent les réflexes et instillent la paranoïa.

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Un laissez-passer est indispensable

Les barrages de la gendarmerie, de la police, des douanes et de l'Armée nationale populaire sont omniprésents, impossibles à éviter aux entrées et sorties de la ville. Les passagers des bus en partance ou en provenance de Béchar, à 800 kilomètres au nord-est, sont fouillés ainsi que leurs bagages. Des herses et des blocs en béton ceinturent les bâtiments de la Minurso [Mission des Nations unies pour l'organisation d'un référendum au Sahara occidental], dans le centre-ville, et barricadent les entrées des principaux édifices abritant les forces de sécurité. Des pans entiers du vieux quartier de Moussani, où se trouve le siège du commandement du secteur opérationnel, sont fermés aux citoyens. Les zones frontalières, déclarées zones militaires, à l'ouest et au sud-est de Tindouf, s'élargissent, au grand dam des nomades, qui voient leur espace de vie se rétrécir comme peau de chagrin, et des Tindoufis, citadins habitués à bivouaquer le week-end dans la hamada.

Pour pouvoir emprunter l'extension de la RN50 vers Adrar [dans l'est du pays], un laissez-passer est indispensable. Aux réfugiés sahraouis ainsi qu'aux travailleurs algériens et étrangers, des sauf-conduits sont accordés pour une durée n'excédant pas un mois. Les "gringos" nationaux [venant du nord] ou étrangers sont soumis à de brefs interrogatoires. A l'aéroport et même dans le hall des hôtels. Objet de la visite, lieu d'hébergement, ordre de mission : des policiers à cheval interrogent sur le moindre détail. Les humanitaires occidentaux se rendant dans les camps de réfugiés sont acheminés derechef sur le site, sans passer par la ville, et sous bonne escorte.

Tindouf, avec ses deux communes (Tindouf et Oum Lassel), vit aux crochets de la République, tirant sa croissance de la seule dépense publique. Les équipements fleurissent : un centre universitaire flambant neuf, un stade de plus de 40 000 places, des centrales électriques, un théâtre, un musée, des centres de formation, des lycées, des bureaux de poste, une policlinique, un centre de psychiatrie... Et le secteur des travaux publics est en excellente forme. Son directeur est tout fier des "innombrables réalisations" de la wilaya [gouvernorat]. "Même les Américains n'auraient pas construit pareilles infrastructures routières", commente-t-il. Huit cents kilomètres de tapis d'asphalte de Tindouf à Béchar, 300 kilomètres vers Merkala, au nord, 1 000 kilomètres d'extension de la RN50 de Tindouf à Adrar. Et, en cours de construction, 1 000 kilomètres supplémentaires de bitume longeant la frontière mauritanienne et malienne jusqu'à Bordj Badji Mokhtar, au sud-est. Un nouvel axe de circulation réservé à l'armée.

Le chef de l'armée malienne à Gao est une

femme à poigne

Slate, mis à jour le 14/03/2013 à 14:57

Le lieutenant-colonel Nema Segara, Gao, 12

mars 2013. © JOHN MACDOUGALL / AFP

Avec son treillis, son chèche beige autour de

la tête et ses lunettes de soleil, le lieutenant-

colonel Nema Segara, tient ses hommes au

pas.

Numéro deux de l'armée malienne à Gao, le

lieutenant-colonel Nema Segara sillonne la

grande cité du nord du Mali pour trouver les caches d'armes et rassurer.

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Après deux semaines de fermeture, le grand marché incendié en février lors d'un raid djihadiste

reprend du service. Suivie par des militaires, une télévision malienne et des badauds, «Nema»

déambule entre les étals comme un politique en campagne. On la salue, on vient la voir, on la

remercie.

Le message est ferme:

«Je vous demande d'être vigilants. Les infiltrations ont commencé par ici, c'est pour ça que ça a

brûlé. On ne veut plus d'autres attaques», dit-elle aux femmes qui vendent viande, poissons et

légumes dans une halle noircie par les flammes.

Le marché est bien approvisionné en poissons, malgré l'interdiction de naviguer en pirogue sur le

fleuve Niger, par où les djihadistes se seraient infiltrés en ville pour leur raid. L'air sévère, la

militaire va au bord de l'eau rappeler à l'ordre une trentaine de «bozos», des pêcheurs. Ils

répondent qu'ils meurent de ne plus travailler.

Nema est née à Bamako, il y a une cinquantaine d'années, mais elle ne donnera pas sa date de

naissance. Originaire du pays dogon (sud-est), elle a intégré l'armée en 1986. Quatre ans plus

tard, elle part pour Paris, où elle suit une formation de santé de l'armée de terre au Val-de-Grâce.

«A Paris les gens ont un complexe de supériorité. Mais ceux qui ont voyagé ont du respect pour

les autres», confie-t-elle à l'AFP.

Elle poursuit sa formation, au Sénégal et au Nigeria, et travaille au service des ressources

humaines de l'armée malienne. Puis elle rejoint les Etats-Unis pour de nouvelles études militaires

en Alabama, puis après quelques années au Liberia pour l'ONU, elle rejoint à Washington la

National Defence University.

«Ici ce n'est pas Hollywood»

Elle rentre au pays en 2012 pour intégrer le commandement à Sévaré (centre), alors que des

islamistes armés ont conquis facilement tout le nord du Mali. Elle a maintenant le grade de

lieutenant-colonel de l'armée de l'air, chef de l'action «civilo-militaire» malienne dans la région,

d'où les djihadistes ont été chassés depuis janvier par les troupes franco-africaines.

Dans la rue ensablée, une soixantaine de femmes l'attendent en rang, elles lui font fête. L'une

d'elles, Fatoumata Maïga, se met au garde-à-vous:

«Merci! Merci! Que Dieu vous bénisse. Grâce à vous, on circule comme on veut. Maintenant nous

sommes libres.»

«Elles sont contentes de pouvoir sortir, elles n'avaient pas le droit de parler aux hommes, de

monter sur une moto», raconte-t-elle. Nema retire le voile que porte une petite fille, vestige du

règne des islamistes: «Tu n'as plus besoin de ça.»

Elle-même sans enfant, elle mise sur les femmes.

«Nous sommes là pour la reconstruction du pays et ça passe d'abord par les femmes.»

Elle ne craint pas de faire preuve de «poigne», comme elle dit. A la polyclinique qui sert de

gendarmerie provisoire, elle attaque bille en tête des défenseurs locaux des droits de l'Homme:

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«J'ai entendu dire que vous disiez aux détenus qu'ils étaient libres de ne pas répondre. Ce n'est

pas Hollywood ici. Ce n'est pas du cinéma. Des gens ont été violés, amputés. Nous sommes face

à des terroristes.»

Réponse d'un militant:

«La façon dont les détenus sont gardés va à l'encontre de toutes les conventions.»

Devant la vingtaine de femmes d'une association, elle répète encore:

«Si vous voyez des choses inhabituelles, il faut les signaler.»

Un conseiller municipal lui glisse:

«Si vous voulez être candidate à la présidence, elles vous soutiendront.»

Sans hésiter, elle réplique:

«Pour l'instant, il y a les opérations. Nous voulons savoir où sont les caches d'armes.»

La Belgique va augmenter sa participation à la mission européenne visant à former l’armée malienne

Zone Militaire, 15 mars 2013 – 15:03

Après avoir accepté de mettre deux hélicoptères A-109 à la disposition de la mission de l’Union européenne de formation de l’armée malienne (European Union Training Mission – EUTM Mali) pour des missions d’évacuation sanitaire, la Belgique a décidé, le 13 mars, de revoir à la hausse sa participation à cette opération avec le déploiement de 50 militaires supplémentaires au Mali.

Ainsi, Bruxelles a répondu favorablement à une demande de la France, nation cadre de cette mission qui doit débuter le 2 avril prochain à l’école militaire de Koulikoro, à une soixantaine de kilomètres de Bamako. Le contingent belge sera affecté à la force chargée d’assurer la protection des 150 instructeurs européens. Le coût de ce déploiement a été évalué à 2,2 millions d’euros pour 4 mois.

Cependant, son arrivée au Mali est attendue au mieux à la fin juin, voire début juillet. Auparavant, la Belgique entend mener une évaluation des conditions de sécurité à Koulikoro, lesquelles avaient été jugées insuffisantes par une délégation belge envoyée sur place en février dernier.

Outre la Belgique, l’Espagne a également annoncé son intention d’envoyer 30 hommes de plus au Mali afin de renforcer la Force de protection de l’EUTM Mali.

Quant à l’opération Serval, le dernier compte-rendu de l’Etat-major des armées semble montrer une légère baisse d’intensité ces derniers jours, les unités ayant participé aux dernières missions menées dans l’Adrar des Ifoghas se remettant en condition à tour de rôle à Tessalit.

Cela étant, 25 frappes aériennes ont été réalisées, du 11 au 14 mars, en appui des opérations terrestres. Toujours dans le massif des Ifoghas, les Groupements tactiques interarmes (GTIA) 3 et TAP (troupes aéroportées) ont continué d’inspecter la vallée d’Amettetaï. Ce qui a permi de découvrir et de neutraliser de nouveaux engins explosifs improvisés (IED).

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Au combat dans la vallée d’Amettetaï: retour sur le triple mouvement offensif Ligne de Défense, 15.03.2013

Quelques précisions et une carte pour comprendre la bataille de la vallée d’Amettetaï (vallée en rouge sur la carte ci-dessus) qui a mis en scène trois plots franco-tchadiens.

Le GTIA 2 (blindé) était positionné à l'entrée ouest de la vallée. A lui de boucler l'accès vers Aguelok et d'appuyer les éléments progressant dans la vallée située au nord du massif de Terarrar (photo ci-dessous: J Dupuis).

A l'est, les éléments tchadiens après avoir fait manœuvre par Tessalit puis avoir longé la frontière algérienne en faisant route vers le sud, ont piqué plein ouest pour prévenir toute fuite

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des combattants islamistes vers l'est. Ils sont arrivés au contact le 22 février, perdant d'emblée une vingtaine d'hommes dans une embuscade, selon un confrère tchadien Abdelanasser Garboa. « Il s’agissait de prendre l’ennemi à revers, moins pour la surprise que pour l’empêcher de se replier vers l’Algérie », lui a expliqué le général Mahamat Idriss Deby, le fils du président tchadien et numéro deux du contingent tchadien.

Le 3e plot (GTIA para, avec le 2e REP et le 1er RCP) est descendu, à marche forcée, du nord vers la vallée. Mon collègue du Monde, Jean-Philippe Rémy, a raconté cette manœuvre impliquant 500 paras: "D’abord, dans le plus grand secret, il a fallu transporter les 500 hommes nécessaires à l’opération, essentiellement des légionnaires du 2e REP et des parachutistes du 1er RCP. Puis traverser l’adrar par les lignes de crête, lors d’une marche de cinq à six jours, selon les unités. Le colonel Sébastien, du 1er RCP, a été l’artisan de cette percée avec des hommes chargés comme des mules (40 à 50 kg sur le dos), qui se sont lancés à l’assaut des pitons et des caches naturelles dans lesquelles les combattants d’AQMI ont installé des positions de tirs, que les frappes aériennes ne peuvent anéantir en raison de leur profondeur."

En difficulté au Mali, al-Qaïda au Maghreb islamique cherche à mobiliser

Zone Militaire, 18 mars 2013 – 17:04

Mis sur la défensive dans l’Adrar des Ifgohas par la pression exercée par les troupes françaises et tchadiennes et ne pouvant franchir la frontière algérienne, al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI) bat le rappel des troupes.

Selon le centre américain SITE, lequel surveille les activités jihadistes sur Internet, la franchise d’al-Qaïda au Maghreb a appelé ses sympathisants en Afrique du Nord de rejoindre le combat contre “la France” en Algérie et au Mali.

“Le Front du Maghreb islamique est dans le plus grand besoin du soutien des fils de la Tunisie, du Maroc, de la Libye et de Mauritanie pour mettre en échec l’attaque de la France des Croisés, défaire ses agents dans la région et renforcer le projet islamique”, explique l’organisation terroriste à ceux qui seraient tentés de rejoindre ses rangs.

Toutefois, dans le même message, AQMI demande aux jeunes islamistes de rester dans leur pays afin de ne pas “laisser le terrain aux laïcs et aux expatriés pour qu’ils sèment la corruption.”

En clair, le réseau jihadiste a un besoin urgent de combattants et ne veut pas s’encombrer de jeunes militants, par définition inexpérimentés, qui seraient en outre plus utiles sur le plan politique dans leurs pays respectifs.

Un sommet international consacré à la sécurité au Sahel Par Bakari Gueye à Nouakchott pour Magharebia - 18/03/13

La Mauritanie a accueilli, le dimanche 17 mars, les ministres des Affaires étrangères venus

de différents pays pour débattre de la sécurité dans la bande sahélo-saharienne.

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Des représentants de l'Union Africaine (UA), de l'Union Européenne (UE) et des Nations-Unies

ont examiné les moyens de renforcer la coopération dans le secteur de la sécurité et d'appliquer le

plan africain de paix dans la région du Sahel-Sahara.

Les ministres des Affaires étrangères mauritaniens, algériens et libyens, ainsi qu'une dizaine de

leurs homologues occidentaux se sont entretenus lors de cette réunion organisée à Nouakchott.

Au cours de leur première session de travail, dans la matinée de dimanche, les experts ont

évoqué les moyens de venir en aide à la Mission Internationale de Soutien au Mali (MISMA) dont

l'objectif est de combattre le terrorisme à travers un meilleur contrôle des frontières, l'échange de

renseignement et la mise en place d'un soutien logistique, rapporte l'AFP.

L'objectif de ce sommet était à la fois d'évaluer "la campagne militaire menée par les armées

françaises et africaines, ainsi que de se concerter sur les exigences de suivi" qui seront

nécessaires dans le cadre des efforts du Conseil de paix et qui visent à mobiliser les forces de

maintien de la paix sous la houlette des Nations Unies, a expliqué le ministre mauritanien des

Affaires étrangères Hamadi Ould Hamadi.

"La Mauritanie fera tous les efforts nécessaires pour soutenir le Mali frère et pour l'aider à assurer

sa stabilité et son unité. La Mauritanie héberge actuellement des dizaines de milliers de réfugiés

maliens", a-t-il ajouté.

Dans un communiqué publié à l'issue de ce sommet, les participants ont salué les derniers

développements survenus au Mali, dont la libération de villes majeures du nord du territoire par

les troupes françaises et maliennes, avec le soutien de la Communauté Economique des Etats de

l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO).

La région du Sahel-Sahara doit encore affronter de graves défis sécuritaires comme le terrorisme,

le crime transfrontalier et la prolifération des armes, ont convenu les intervenants tout en affichant

leur détermination à les relever.

"Grâce au soutien de la communauté internationale, et aux voisins du Mali en particulier, des

avancées appréciables ont été réalisées au niveau du retour graduel à l’ordre institutionnel au

Mali" a indiqué Tieman Coulibaly, le ministre Malien des Affaires étrangères et de la Coopération

Internationale.

"Il y a aujourd’hui une réunion régulière de l’assemblée nationale, la formation d’un gouvernement

consensuel ayant émis une feuille de route pour les élections présidentielles ainsi que la mise en

place d’une commission du dialogue et de la réconciliation", a-t-il expliqué.

Il a noté que la libération du nord malien était sur la bonne voie et que le pays "comptait sur le

soutien de toutes les parties pour travailler la main dans la main et ce afin d'assurer le respect des

délais légaux de toutes les consultations électorales".

Said Djinnit, envoyé spécial du secrétaire général de l’ONU chargé de l’Afrique Centrale, a

souligné "les efforts livrés par les Nations-Unies pour transformer la MISMA en force de maintien

de la paix".

"Cette réunion... rassemble plusieurs Etats, dont des représentants des membres permanents du

Conseil de Paix de l'ONU, qui ont pour objectif commun de concevoir des mesures

opérationnelles ainsi que de lancer une série de concertations et d’accords sécuritaires pour

concrétiser la paix et la sécurité dans la région", a commenté, pour sa part, le président du Conseil

de Paix et de Sécurité de l’Union Africaine Ramtane Lamamra.

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Les participants ont convenu d'approfondir leur coopération dans le suivi et la gestion du

développement sécuritaire dans la bande sahélo-saharienne.

"La réunion a atteint l'objectif qui lui était fixé si l'on se réfère aux trois objectifs contenus dans le

mémorandum de l'Union Africaine et relatifs au renforcement de la coopération... l'échange des

informations et le contrôle effectif des frontières", a déclaré le ministre mauritanien des Affaires

étrangères Hamadi Ould Hamadi.

"Les recommandations prises par les participants constituent une réponse appropriée aux défis

auxquels nous faisons face", a-t-il poursuivi.

La force de maintien de la paix qui sera déployée par l'ONU devrait commencer à remplacer les

militaires français au mois d'avril. Ce contingent pourrait comprendre quelque 10 000 hommes.

Mali : Les casques bleus pourraient prendre le relais de la MISMA en juillet

Zone Militaire, 18 mars 2013 – 11:16

“Nous allons passer du cadre actuel (…) à un nouveau dispositif diplomatique qui est accepté par tous les membres du Conseil de sécurité, une opération de maintien de la paix (OMP), qui devrait probablement être votée au mois d’avril et appliquée deux mois plus tard”, avait affirmé Laurent Fabius, le ministre français des Affaires étrangères, la semaine passé, au sujet de la situation au Mali.

Mais il faudra probablement attendre un mois de plus pour que la future mission des Nations unies soit opérationnelle. Envoyé à Bamako pour évaluer les conditions de déploiement de cette dernière, le sous-secrétaire général aux opérations de maintien de la paix de l’ONU, Edmond Mulet, a estimé qu’il faudrait au moins un mois de plus.

“L’ONU table sur la présence complète de sa mission de stabilisation au Mali en juillet pour remplacer la mission africaine Misma et le gros de l’armée française”, a-t-il en effet déclaré, le 16 mars

“Il ne s’agit pas d’une force d’interposition (…) et de créer une force tampon entre le Nord et le Sud”, a-t-il poursuivi. “D’autres pays en Afrique et dans le monde, des missions de maintien de la paix visaient à séparer des forces belligérantes mais ce n’est pas le cas au Mali”, a encore insisté M. Mulet.

“Les membres du Conseil de sécurité et les Etats membres sont très clairs pour que le Mali étende son autorité sur tout le territoire du Mali” a précisé le responsable avant d’ajouter que “la souveraineté du Mali est l’objectif principal de cet appui international.”

Le rapport établi par Edmond Mulet sera remis au secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, avant d’être soumis au Conseil de sécurité d’ici la fin du mois. C’est en fonction des recommandations qu’il contiendra que la décision de lancer ou non une mission de maintien de la paix au Mali sera prise via une nouvelle résolution.

“Les Nations unies n’auraient ni le mandat ni la capacité d’endiguer la menace sécuritaire qui est posée par les terroristes, a précisé M. Mulet, au sujet du rôle qu’aura à tenir cette mission. “Ce sont des actions qui sont entreprises avec beaucoup plus d’efficacité par des partenaires qui en ont la capacité,” a-t-il estimé.

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“Le déploiement de cette mission de stabilisation se fera en coordination avec les forces françaises”, a-t-il ajouté avant de souligner que “la France a dit qu’elle serait sur le terrain le temps nécessaire et s’il y a encore du travail à faire ils (ndlr, les militaires fançais de l’opération Serval) continueront de le faire.”

Cette mission des Nations unies pourraient compter jusqu’à 10.000 hommes. Outre ceux qui servent actuellement dans le cadre de la MISMA, dont les effectifs sont fournis par la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) et le Tchad, d’autres pays seraient susceptibles d’y participer, comme la Mauritanie et le Burundi. Sa base principale pourrait être installé à Gao.

Par ailleurs, si la situation militaire et sécuritaire s’améliore au Mali, le pays devra encore régler d’autres problèmes. En plus des affaires liées à la question touareg dans le nord ainsi qu’au processus démocratique qu’il faut remettre sur les rails, il faudra encore apporter une réponse à la crise humanitaire, laquelle “n’est pas terminée”, a rappelé, le 17 mars, le Programme alimentaire mondial (PAM).

“Nous devons redoubler de vigilance et aider jusqu’au bout ces populations dans le processus de retour dans leurs villages. La dignité humaine recommande cette démarche”, a déclaré Ertharin Cousin, la directrice exécutive du PAM, lors d’une visite au Mali, en évoquant le sort des civils ayant fui les zones de combat.

Le PAM va venir en aide à plus d’un million de personnes au Mali, via deux programmes. Le premier concernera les populations du Nord du pays tandis que le second, aura pour objectif de “répondre aux besoins chroniques” dans le Sud, qui se remet lentement “des effets de la sécheresse de 2012.”

Plein nord malien pour le 11e RAMa: ses mortiers et ses Caesar sont dans les Ifoghas Ligne de Défense, 19.03.2013

La journée des familles du 11e RAMa a eu lieu dimanche. C'était l'occasion pour le colonel Métayer de donner des nouvelles des 160 "bigors" rennais déployés au Mali.

Les bigors viennent des 1ere et 2e batteries et de la batterie de renseignement qui a

fourni une section dans les premières heures de l'intervention française.

Actuellement, les artilleurs du 11e RAMa sont déployés au sein du GTIA3 déployé à partir de la base de Tessalit (au nord de l'adrar des Ifoghas); ils y arment les mortiers de 120 mm et les Caesar (photo ci-dessus des deux pièces de Tessalit).

Deux pièces de 120 mm sont, en outre, déployées auprès du contingent tchadien qui ne dispose pas d'appuis propres.

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Mali : les Tchadiens à l'assaut du massif des Ifoghas Ouest-France, mardi 19 mars 2013

1 200 des quelque 2 000 Tchadiens sont déployés dans l'adrar ; les autres sécurisent la région de Kidal, au sud du massif.

Les forces de lourdes pertes. Le journaliste

Abdelnasser Garboa, qui a pu visiter cette

vallée, témoigne

Les islamistes les attendaient sur la route de la

ville de Tessalit, à l'entrée ouest de la vallée

d'Amtetaï. Les soldats tchadiens sont remontés

au nord de Tessalit, ont longé la frontière

d'Algérie avant de s'engager dans la vallée

d'Amtetaï par le Nord-Est.

Rien ne semblait pouvoir arrêter les centaines de militaires engagés dans la reconquête de l'adrar

des Ifoghas. Ni la rudesse du climat, ni le sable, ni les montagnes. Ils s'étaient promis de

conquérir ce massif par la partie la plus difficile, le Tegharghar aux gorges étroites. « Il s'agissait

de prendre l'ennemi à revers, moins pour la surprise que pour l'empêcher de se replier vers

l'Algérie », explique le général Mahamat Idriss Deby, le fils du président tchadien et numéro deux

du contingent tchadien.

Dix heures de combat

L'accueil, le 22 février, a malheureusement été foudroyant : 20 morts sur le champ. Selon le médecin-chef Pierre-Mathieu Bonnet qui a pris en charge les blessés, « les balles provenaient d'un tir à bout portant. Le combat a été très rapproché. » Le colonel français retient une chose : « le courage » des Tchadiens.

Les djihadistes attendaient les éclaireurs tchadiens du Détachement d'action rapprochée dont la colonne ne pouvait pas passer inaperçue. Les premiers instants de flottement, voire de panique, passés, les Tchadiens ont contre-attaqué. Il faudra presque dix heures de combat pour reconquérir le terrain perdu puis éliminer les défenseurs djihadistes.

Les soldats tchadiens, et la poignée de soldats des forces spéciales françaises qui les accompagnaient, ont progressé mètre par mètre, rocher après rocher. Ils ont découvert des caches d'armes, des stocks de munitions, des camions, des téléphones satellitaires, des cartes de crédits, des ordinateurs, des imprimantes... Plus inattendus, ils ont mis la main sur un tracto-pelle, une benne et un groupe électrogène appartenant à la société française Satom dont des employés sont peut-être retenus en otages dans la zone.

Il leur a fallu dix jours pour prendre le contrôle des 30 km de la vallée où tout était suspect : « Un monticule de terre, une arme qui traîne, une munition, un véhicule, un arbuste ou un simple rocher, peuvent exploser à tout moment. Les djihadistes ont tout miné sur leur passage », explique un officier tchadien.

« Il n'est pas aisé de conquérir un sanctuaire terroriste comme celui-là, résume le général Mahamat Idriss Deby. Nous sommes fiers de nos hommes qui ont abattu un travail colossal. Mais nous sommes conscients que ce n'est qu'une bataille, la guerre continue ».

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Hollande : la souveraineté rétablie sur "la quasi-totalité" du Mali dans "quelques jours" Le Monde.fr avec AFP | 20.03.2013 à 22h47 • Mis à jour le 21.03.2013 à 00h46

Le président François Hollande a assuré

mercredi 20 mars que la souveraineté serait

rétablie sur "la quasi-totalité" du territoire malien

dans "quelques jours"."Dans la dernière phase

où nous sommes, la quasi-totalité du territoire

sera revenue à la souveraineté du Mali dans

quelques jours", a déclaré le président français

au cours d'un dîner du Conseil représentatif des

institutions juives de France.

En rendant hommage, le 6 mars, au quatrième soldat français tué au Mali, François Hollande avait

déjà annoncé le début du retrait des troupes françaises en avril. "A partir d'avril, il y aura une

diminution du nombre de soldats français, dès lors que les forces africaines pourront prendre le

relais, appuyées par des Européens", a déclaré le chef de l'Etat.

L'ONU table de son côté sur la "présence complète" de sa "mission de stabilisation" au Mali en

juillet pour remplacer la mission africaine la Mission internationale de soutien au Mali (Misma) et le

gros de l'armée française. "Il ne s'agit pas d'une force d'interposition", a précisé la semaine

dernière Edmond Mulet, sous-secrétaire général aux opérations de maintien de la paix de

l'ONU. "Il ne s'agit pas de créer une force tampon entre le Nord et le Sud", a-t-il dit.

Lire : Mali : l'ONU pourrait prendre le relais de la France en juillet

Ce déploiement doit être précédé par un vote au Conseil de sécurité de l'ONU, lui-même précédé

par la remise d'un rapport. Aucune résolution ne devrait toutefois être adoptée avant le mois

d'avril. "Seule certitude, nous n'échapperons pas à un mandat robuste", estime une source

militaire contactée par Le Monde, qui exclut cependant la création d'une force de réaction rapide,

comme le réclament les pays africains.

Entretien : Jean-Yves Le Drian : "La fin de 'Serval' doit coïncider avec la solution politique au Mali

Opération Serval : Opération Doro 3 Mise à jour : 20/03/2013 14:08

Du 12 au 17 mars 2013, près de 460 militaires du GTIA 2 ont mené l’opération Doro 3 dans la région de Gao. Cette opération visait à neutraliser les groupes terroristes qui sévissent dans le secteur centre du Mali.

Les éléments français étaient répartis en deux SGTIA VBCI et appuyés par des éléments du génie, de l’artillerie et du groupement aéromobile (GAM). Ils se sont déployés dans la région de Goram, à 30 Km au Nord-Est de Djebok. A plusieurs reprises au cours de leur progression, ils ont essuyé des actions de harcèlement (pièges et prises à partie à courte

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et moyenne portée) de la part des groupes terroristes.

L’action combinée des éléments déployés, des canons CAESAR et des hélicoptères d’attaque du GAM a permis de réduire les résistances et de poursuivre la mission. Ainsi, ce sont près d’une quinzaine de terroristes qui ont été neutralisés et 8 Pick Up et 1 motocyclette détruits. Au cours des fouilles dans les villages d’In Zekouan, Teurteli et Temuy, les soldats français et maliens ont trouvé de l’armement lourd (2 affûts de 14,5mm et 1 PKM) ainsi que des munitions.

L’opération Doro, menée régulièrement par les forces françaises, maliennes et africaines, dans la région de Gao, a pour objectif de sécuriser le terrain, de rechercher et de détruire les groupes terroristes qui continuent cherchent à instaurer un climat d’insécurité.

Sources : EMA , Droits : Ministère de la Défense

Le colonel-major Aladji Gamou retiré du théâtre des opérations Maliactu du 21 mars 2013 – par Abdoulaye DIARRA

Fortement engagé dans la traque des

djihadistes : Le plus haut gradé touareg de

l’armée malienne, connu pour sa loyauté et son

patriotisme, a été rappelé de la ville de Gao où il

servait aux côtés du chef du commandement

opérationnel, le colonel-major Jean Didier Dacko.

Aladji Gamou, puisque c’est de lui qu’il s’agit, est

considéré comme le plus vieux colonel-major de

l’armée malienne encore en activité. Il a été

aperçu, ces derniers temps, fusil à la main lors

des violents accrochages survenus dans la ville

de Gao. S’agit-il d’un retour définitif ou

seulement d’une consultation avec les hauts responsables militaires du pays ? On ne dispose

d’aucune précision à ce sujet.

Toutefois, on se rappelle que lors de la chute de la ville de Kidal en mars 2012 Aladji Gamou était

le chef des opérations militaires au nord du Mali. Lui et sa troupe forte de 500 éléments s’étaient

repliés à la frontière nigérienne. Ils ne sont rentrés au Mali qu’à la faveur de l’opération Serval, à

partir de la ville de Gao, en compagnie des troupes nigériennes et tchadiennes. Les éléments du

colonel n’ont pas tardé à se manifester brillamment sur le terrain, parce qu’ils parviendront à

chasser le MNLA des villes d’Ansongo et de Ménaka après la fuite des islamistes. Et d’arrêter

quatre responsables de ce mouvement dont le fameux ministre de la santé de la fantomatique

république de l’Azawad, actuellement écroué à la prison centrale de Bamako, en même temps

que 58 autres djihadistes-terroristes dont 50 Maliens et 8 étrangers (Algériens, Mauritaniens,

Nigérians, Nigériens).

L’on apprend qu’en même temps que Gamou a été ramené à Bamako, ses fidèles et courageux

combattants ont été repartis entre différentes unités de l’armée malienne. Certains sont déployés

à Kidal précisément dans l’Adrar des Ifoghas où ils servent d’éclaireurs et d’éléments d’appui aux

soldats français et tchadiens.

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Avec ce retour à Bamako, il n’est pas exclu que le colonel-major Aladji Gamou soit appelé à

d’autres niveaux de responsabilité pour faire bénéficier l’armée malienne de son immense

expérience. Notons qu’Aladji Gamou est colonel-major depuis septembre 2010. Il était chef d’état-

major particulier adjoint de l’ancien président de la République, Amadou Toumani Touré. Lors du

soulèvement de 2006, qui conduira à l’Accord très controversé d’Alger du 5 juillet de la même

année, il avait infligé à la tête des troupes maliennes, de lourdes pertes aux bandits armés.

Après la chute de Kadhafi, celui-ci l’avait chargé de négocier le désarmement des combattants

touaregs de retour au bercail et leur intégration dans les forces armées maliennes.

Il ne réussira cette mission cette mission qu’à moitié, n’ayant pu empêcher le déclenchement des

hostilités qui conduira à la chute des principales villes du nord entre janvier et début avril 2012.

Source : L’Indépendant

Des Caesar redéployés à l'est de Gao où les terroristes résistent encore (actualisé) Ligne de Défense, 21.03.2013

Preuve que l'intensité des opérations à l'est de Gao ne faiblit, deux canons Caesar y ont été

déployés et travaillent désormais en soutien du GTIA2 et de ses VBCI (voir l'article consacré à

Doro 3 sur le site du MinDef).

Ces canons de 155, dont deux sont toujours déployés à Tessalit, pour soutenir les opérations

dans l'Adrar des Ifoghas, sont servis par des bigors du 11e RAMa (Adrar) et les artilleurs du

68e RAA (Gao).

Le premier obus de 155mm tiré lors de Serval l'a d'ailleurs été par un Caesar et des soldats du

régiment d'artillerie de marine rennais (photo de ce tout premier tir ci-dessous):

Le 11e RAMa maintient toujours 160 hommes au Mali. Les

premiers à partir (une équipe TACP/JTAC) a quitté la France

le 12 janvier avec la compagnie Guépard du 2e RIMa. Puis la

2e batterie (en Guépard mortiers) a été projetée, suivie par la

1ere batterie qui a engagé, le 26 janvier, un DLOC

(Détachement de Liaison, Observation et Coordination) et une

section à deux Caesar.

C'est cette unité qui a participé à une action audacieuse à

partir de Niamey pour se projeter très vite vers le nord du

Mali, en appui d’un SGTIA renforcé du 1er RIMa et dans le

sillage de la colonne tchadienne. Parallèlement, la BRB

(renseignement) du 11e RAMa a renforcé celle de la 3e BM

avec une équipe guerre électronique.

Le 11 a été le premier régiment à tirer en opération avec le Caesar en Afghanistan en 2009.

Quatre ans plus tard, il a ouvert le feu au Mali.

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7 – Défense de par le Monde

Les Etats-Unis renforcent leur défense

antimissile

Par Le Nouvel Observateur avec AFP - Créé le 15-03-2013 à 21h39 - Mis à jour à 21h41

Avec cette mesure, le pays entend "conserver une longueur d'avance" sur les menaces posées par l'Iran et la Corée du Nord.

Les Etats-Unis renforcent leur défense antimissile pour "conserver une longueur d'avance" sur les menaces posées par l'Iran et la Corée du Nord. (WIN MCNAMEE / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / AFP)

Les Etats-Unis vont renforcer leur défense

antimissile en déployant 14 intercepteurs

supplémentaires, en sus des 30 missiles déjà

installés sur leur territoire, a annoncé vendredi 15

mars le secrétaire américain à la Défense Chuck

Hagel.

Cette mesure vise à "conserver une longueur d'avance" sur les menaces posées par l'Iran et

surtout la Corée du Nord, qui a effectué en décembre un tir réussi de missile balistique selon les

Occidentaux et réalisé un troisième essai nucléaire en février, selon Chuck Hagel.

Ces 14 missiles supplémentaires, appelés "intercepteurs basés à terre" (GBI), seront déployés

d'ici 2017, a précisé le ministre. Les 30 intercepteurs déjà déployés se trouvent sur les bases de

Fort Greely en Alaska et de Vandenberg en Californie.

Intercepter les missiles balistiques intercontinentaux

Le missile GBI est destiné à intercepter les missiles balistiques intercontinentaux (ICBM). Il

emporte un "véhicule exo-atmosphérique" qui une fois lâché se précipite vers le missile pour le

percuter.

Washington va également "restructurer" ses missiles SM3, un autre type de missile antimissile

embarqué à bord de destroyers ou de croiseurs Aegis, qui constituent l'une des composantes de

la défense antimissile américaine.

Enfin, le secrétaire Hagel a annoncé une étude environnementale pour identifier un éventuel

nouveau site pour des missiles GBI aux Etats-Unis, dont il n'a pas précisé la localisation.

Des élus républicains du Congrès ont demandé l'an passé l'installation d'un tel site sur la côte Est

des Etats-Unis.

Des mesures de précaution

"Les annonces publiques retentissantes de la Corée du Nord soulignent le besoin pour les Etats-

Unis de continuer à prendre des mesures de précaution pour mettre en échec tout ICBM nord-

coréen futur", a expliqué plus tôt cette semaine le numéro trois du Pentagone, James Miller.

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Pyongyang ne dispose pas à ce stade de capacité balistique intercontinentale mais a "montré des

progrès dans la mise au point d'une technologie de missile à longue portée", selon Chuck Hagel.

Depuis le tir d'un missile en décembre et le nouvel essai nucléaire nord-coréen, la tension n'a fait

que croître sur la péninsule coréenne, Pyongyang dénonçant l'armistice de 1953 et brandissant la

menace d'une "frappe nucléaire préventive" contre les Etats-Unis.

La restructuration de la défense antimissile américaine critiquée par la Russie et la Chine

Zone Militaire, 20 mars 2013 – 14:31

Le nouveau chef du Pentagone, Chuck Hagel, a annoncé, le 15 mars, une restructuration de la défense antimissile américaine afin de prendre en compte l’évolution de la menace balistique nord-coréenne.

Concrètement, il s’agit de renforcer le bouclier antimissile sur la côte ouest des Etats-Unis, avec l’installation de 18 nouveaux missiles intercepteurs, et de mettre en oeuvre un second radar d’alerte avancée TPY-2 au Japon.

Dans le même temps, et compte tenu des contraintes budgétaires, la participation américaine à la défense antimissile de l’Otan va subir quelques ajustements. Si l’implantation d’un radar TPY-2 en Turquie est maintenue, comme le déploiement d’intercepteurs SM3-IIA en Roumanie et en Pologne, il n’est en revanche plus question de remplacer ces derniers par une version plus moderne (SM3-IIB) comme il avait été prévu de le faire en 2022.

Pour Moscou, qui conteste la défense antimissile de l’Otan en expliquant qu’il porte atteinte à sa sécurité et à sa capacité de dissuasion nucléaire, cet aménagement ne change rien.

“Tout ce qui concerne les incertitudes stratégiques liées au déploiement du bouclier antimissile des Etats-Unis et de l’Otan reste inchangé” a fait valoir, le 18 mars, Sergueï Riabkov, le vice-ministre russe des Affaires étrangères. “Il ne s’agit pas d’une concession à la Russie”, a-t-il aussi affirmé au quotidien Kommersant, en soulignant “ne voir aucun lien entre les déclarations faites au Pentagone sur la restructuration du bouclier et les objections exprimées jusqu’alors par la Russie.”

Dans les faits, même si le missile intercepteur SM3-IIB est plus performant, l’abandon de son déploiement en Europe ne change pas grand chose, sauf que la crédibilité de la dissuasion nucléaire russe sera davantage affectée par le renforcement du bouclier américain en Alaska.

“Les Européens ne verront aucune différence dans leur défense antimissile”, a même déclaré Anders Fogh Rasmussen, le secrétaire général de l’Otan. “Les phases un à trois seront mises en oeuvre et fourniront une couverture (contre les missiles balistiques iraniens, ndlr) pour toute la population et les territoires” des pays européens de l’Otan, a-t-il ajouté.

Les projets américains ont également été critiqués par la Chine. Et pour cause : si le bouclier antimissile est renforcé pour contrer une éventuelle menace nord-coréenne, il peut aussi servir à contrer une possible attaque chinoise et donc porter atteinte à la dissuasion de Pékin…

“Des mesures comme le renforcement des défenses antimissiles vont accroître les antagonismes et n’aideront pas à trouver une solution au problème”, a ainsi déclaré Hong Lei, le porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères. “La Chine espère que ce pays (les Etats-Unis) agira sur

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la base de la paix et de la stabilité et adoptera une attitude responsable et agira prudemment”, a-t-il ajouté.

Obama : l'Iran aura l'arme nucléaire "dans un

peu plus d'1 an"

Par Le Nouvel Observateur - Créé le 14-03-2013 à 19h43 - Mis à jour le 15-03-2013 à 06h32

Si le président américain affirme vouloir toujours trouver une solution diplomatique à cette situation, il précise que "toutes les options sont sur la table".

Barack Obama, le 1er mars. (Charles Dharapak/AP/SIPA)

Le président américain Barack Obama a déclaré

qu'il estimait à "un peu plus d'un an" le délai

nécessaire à l'Iran pour se doter de l'arme

nucléaire, dans une interview à une télévision

israélienne diffusée jeudi 14 mars, à une

semaine de sa première visite présidentielle en

Israël.

Nous pensons que cela prendra un peu plus d'un an ou à peu près avant que l'Iran ne développe

une arme nucléaire, mais évidemment nous ne voulons pas attendre le dernier moment", a affirmé

Barack Obama à la deuxième chaîne de télévision privée.

"Quand je consulterai 'Bibi' (le surnom du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu) comme

je l'ai fait ces dernières années sur ce sujet, mon message sera le même que précédemment : si

nous pouvons le régler diplomatiquement, ce sera une solution plus durable", a expliqué le

président des Etats-Unis.

"Toutes les options sur la table"

"Sinon, je continuerai à conserver toutes les options sur la table", a-t-il dit. "Quand je dis que

toutes les options sont sur la table, toutes les options sont sur la table et les Etats-Unis ont bien

sûr des capacités significatives".

"Notre objectif est de s'assurer que l'Iran ne possède pas une arme nucléaire susceptible de

menacer Israël ou de déclencher une course aux armements dans la région qui serait

extraordinairement dangereuse au moment où il y a déjà beaucoup de choses qui s'y passent".

Les ambitions nucléaires de Téhéran doivent constituer l'un des principaux dossiers que Barack

Obama évoquera en Israël lors de sa première visite en tant que président du 20 au 22 mars.

Les grandes puissances et Israël soupçonnent l'Iran de vouloir se doter de la bombe atomique

sous couvert d'un programme nucléaire civil, ce que Téhéran dément.

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Le Pentagone réévalue la menace nord-

coréenne Le Figaro, Par Sébastien Falletti - Publié le 19/03/2013 à 11:24

Un bombardier B52. Crédits photo : PAUL CROCK/AFP

La multiplication des menaces nord coréennes,

qui fait monter l'inquiétude à Séoul, incite

Washington à déployer des bombardiers B52

dans le ciel coréen.

La guerre psychologique fait rage sur la

péninsule coréenne. Face à l'avalanche de

menaces proférées par le régime de Kim Jong-

un, le Pentagone bande ostensiblement ses

muscles. Pour la première fois, Washington a

révélé avoir déployé des bombardiers stratégiques B52 dans le ciel coréen en réponse aux

menaces de frappes «thermonucléaire» agitées par le jeune maître de Pyongyang.

Plusieurs de ces «camions à bombes» devenus tristement célèbres durant la guerre du Vietnam

ont récemment décollé de leur base de Guam pour effectuer des vols au-dessus de la péninsule

sous tension, a reconnu le Secrétaire d'État adjoint à la Défense, Ashton Carter. Une confidence

au timing calculé pour prévenir une provocation durant l'exercice militaire américano-sud-coréen

Key Resolve déclenché le 11 mars et donner quelques frissons à un régime dynastique habité par

le spectre d'une invasion américaine.

Ce déploiement de B52 vise surtout à rassurer l'allié sud-coréen à l'heure où certains milieux

conservateurs à Séoul réclament le retour d'armes nucléaire tactiques sur la péninsule après le

troisième test atomique conduit parPyongyang, le 12 février dernier.

Renforcement du système de défense antimissile en Alaska

Les militaires américains ne croient pas que la récente rhétorique belliqueuse de Kim débouchera

sur un conflit à court terme. Néanmoins en coulisses, les stratèges du Pentagone réévaluent à la

hausse la menace posée à moyen terme par la Corée du Nord, à la lumière des derniers progrès

de ses programmes balistiques et atomiques. Aussi, les États-Unis viennent de décider de

renforcer leur système de défense antimissile visant à protéger leur façade Pacifique contre des

missiles longue portée en provenance du continent Asiatique.

Quatorze nouveaux intercepteurs antimissiles supplémentaires seront installés sur la base de Fort

Greely, en Alaska d'ici 2017, a annoncé samedi Chuck Hagel, le nouveau Secrétaire d'État à la

Défense. En pleine période de coupe budgétaire, cet investissement massif d' 1 milliard de dollars

montre que Washington prend au sérieux les récents progrès de Pyongyang, en particulier le

succès de sa fusée Unha 3 qui a parcouru plus de 10.000 km le 12 décembre dernier, mettant en

orbite un satellite.

«Les États-Unis ont un système de défense capable de nous protéger contre une attaque limitée

d'ICBM (Missile balistique Intercontinentaux), mais la Corée du Nord en particulier a récemment

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renforcé ses capacités et elle est engagée dans une série de provocations irresponsables et

périlleuses», a déclaré Hagel.

La menace chinoise

Le renforcement de la muraille antimissile américaine vise également à contenir une autre

menace jugée bien plus périlleuse à long terme par certains, mais que le chef du Pentagone s'est

bien gardé de nommer: la Chine. La montée en puissance militaire chinoise est perçue comme le

défi principal pour les États-Unis dans les prochaines décennies dans cette région du monde, et

Pékin a régulièrement fait part de son irritation face au renforcement du système antimissile

américains.

Chuck Hagel affirme avoir informé son homologue chinois du renforcement du nombre

d'intercepteur en Alaska, mais ne s'est pas étendu sur la teneur, sans doute glaciale de la réponse

des autorités de Pékin.

La menace nord-coréenne offre un prétexte en or au Pentagone pour renforcer sa ligne de

défense en Asie, sans pointer ouvertement du doigt Pékin. Certes, les stratèges américains

admettent publiquement avoir été «un peu pris de vitesse» par les progrès du royaume ermite

engrangés en dépit des sanctions internationales à répétition. Mais ils doutent que le Nord soit

déjà en mesure de miniaturiser une bombe atomique pour la monter sur un missile comme s'en

vante la propagande. «Ils doivent encore faire des progrès en matière de rentrée dans

l'atmosphère de leur engin» précise une source militaire occidentale.

«Le troisième test atomique change la donne»

Pour autant, les dernières prouesses technologiques du Nord alliés à l'incertitude sur les

intentions du jeune dirigeant Kim Jong-un interpellent certains experts américain qui jugent que la

Maison-Blanche doit réévaluer sa stratégie diplomatique d'isolement vis à vis du Nord.

« Le troisième test atomique change la donne. Ils ont malheureusement de fortes capacités et

nous ne pouvons nous permettre de poursuivre la politique suivie jusqu'ici» estime Robert Carlin

de l'Université de Stanford. Cet ancien négociateur américain du dossier nord-coréen plaide pour

une ouverture diplomatique vers Pyongyang. Reste à savoir si l'Administration Obama 2 juge la

menace de Kim Jong Un suffisamment sérieuse pour remettre en cause sa stratégie méthodique

d'isolement.

La Corée du Nord menace d'attaquer les bases

américaines du Pacifique LEXPRESS.fr, publié le 21/03/2013 à 08:44

Le régime communiste de Kim Jong-un dénonce les manoeuvres militaires menées par les

Etats-Unis et la Corée du Sud sur la péninsule. Pyongyang menace en représailles

d'attaquer les bases américaines au Japon et à Guam.

COREE DU NORD - Le régime communiste de Kim Jong-un (avec

les jumelles) menace les Américains d'attaquer leurs bases navales au

Japon et à Guam, dans le Pacifique. - afp.com

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Les tensions ne cessent de croître entre la Corée du Nord et les Etats-Unis. Le régime de

Pyongyang a menacé ce jeudi de frapper les bases américaines au Japon et à Guam en riposte

aux vols de bombardiers B-52 au-dessus de la Corée du Sud.

Cette dernière a par ailleurs affirmé que la cyberattaque dont elle a été la cible la veille était partie

de Chine.

Washington et Séoul mènent actuellement des manoeuvres conjointes annuelles incluant, selon

les Etats-Unis, des vols d'entraînement de B-52, capables d'emporter des bombes guidées de

précision, conventionnelles ou nucléaires.

"Les bases navales du Japon sont à portée de frappes de précision"

"Nous ne pouvons tolérer que les Etats-Unis réalisent des exercices de frappes nucléaires, en

nous prenant pour cibles, et les présentent comme de sérieuses mises en garde", a déclaré un

porte-parole du commandement suprême de l'armée nord-coréenne.

Ces manoeuvres, en partie virtuelles, mobilisent des milliers de soldats (10 000 Sud-Coréens et 3

500 Américains). La Corée du Nord considère qu'il s'agit d'une répétition générale pour l'envahir.

"Les Etats-Unis ne devraient pas oublier que la base Andersen de l'Airforce (américaine) à Guam,

d'où décollent les B-52, de même que les bases navales sur l'île principale du Japon et sur

Okinawa, sont toutes à portée de notre capacité de frappes de précision", a ajouté le porte-parole

de l'armée nord-coréenne, cité par l'agence d'Etat KCNA.

L'armée et la population nord-coréenne sous alerte

Ce n'est pas la première fois que les Etats-Unis effectuent des vols d'entraînement de leurs

bombardiers dans le ciel sud-coréen. Mais Washington en a fait cette fois une large publicité afin

d'envoyer "un signal très fort" sur son engagement aux côtés de son allié sud-coréen.

"Si l'ennemi nous menace avec des armes nucléaires, nous répondrons par des attaques

nucléaires plus puissantes encore", a encore affirmé le porte-parole de l'armée nord-coréenne.

Pyongyang a simultanément placé son armée et sa population sous alerte ce jeudi, a rapporté le

ministère sud-coréen de l'Unification. L'alerte a été transmise à la population via la radio, a précisé

un porte-parole du ministère, chargé des relations entre les deux Corée.

"Nous supposons qu'il s'agit de manoeuvres militaires aériennes", a indiqué un autre responsable

du gouvernement à Séoul.

La menace d'une "guerre thermonucléaire"

Les tensions sur la péninsule coréenne se sont ravivées après le tir réussi en décembre 2012

d'une fusée nord-coréenne, considérée par Séoul et ses alliés comme un missile balistique, suivi

d'un troisième essai nucléaire en février puis de nouvelles sanctionsvotées par le Conseil de

sécurité des Nations Unies à l'encontre de Pyongyang.

Dans la foulée des sanctions votées à l'ONU le 7 mars, la Corée du Nord a brandi la menace

d'une "guerre thermonucléaire" et de "frappes nucléaires préventives".

Face à cette menace, Washington a annoncé un renforcement de sa défense antimissile en

déployant 14 intercepteurs supplémentaires sur la côte Ouest.

La Chine 5e exportateur mondial d'armes devant la Grande-Bretagne

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Le Point, - Publié le 18/03/2013 à 08:32

La Chine a dépassé la Grande-Bretagne pour devenir le

cinquième exportateur d'armes avec 5% du commerce mondial

de ce secteur, selon un rapport publié lundi par l'Institut

international de recherche sur la paix de Stockholm (Sipri).

La Chine a dépassé la Grande-Bretagne pour

devenir le cinquième exportateur d'armes avec

5% du commerce mondial de ce secteur, selon

un rapport publié lundi par l'Institut international

de recherche sur la paix de Stockholm (Sipri).

C'est la première fois depuis 1950 que la Grande-Bretagne ne figure pas parmi les cinq premières

places mondiales, selon cet institut.

Les exportations d'armes chinoises ont augmenté de 162% durant la période 2008-2012,

comparée aux cinq années précédentes, 55% d'entre elles allant au Pakistan.

"L'ascension de la Chine a principalement été tirée par d'importantes acquisitions d'armes du

Pakistan", a déclaré dans un communiqué Paul Holtom, directeur de recherches au Sipri.

"Un certain nombre de contrats récents indiquent que la Chine devient un fournisseur significatif

pour un nombre croissant d'Etats importants", selon cet expert.

Le Pakistan est de longue date un allié clé de la Chine en Asie du Sud. Le rapport relève aussi

que la Birmanie et le Bangladesh importent des armes chinoises, tout comme le Venezuela en

Amérique latine.

Le commerce mondial des armes a augmenté de 17% pour la période 2008-2012 comparée aux

cinq années précédentes, selon le rapport qui ajoute que les Etats-Unis et la Russie sont restés

les principaux exportateurs, avec 30% et 26% du marché respectivement, suivis par l'Allemagne

et la France.

Dans un autre rapport publié le mois dernier, le Sipri avait noté que l'austérité budgétaire avait fait

baisser en 2011, pour la première fois depuis près de vingt ans, les ventes des 100 plus grands

groupes d'armement mondiaux, mais cette étude ne comprenait pas la Chine.

Les pays d'Asie orientale cherchent à renforcer leurs capacités navales en raison de disputes

territoriales, principalement entre la Chine et ses voisins.

La Chine a renforcé son secteur de l'armement depuis que ses importations d'armes font l'objet

d'importantes restrictions mises en place par les pays occidentaux après la sanglante répression

par l'Armée populaire de libération du mouvement pour la démocratie de la place Tiananmen à

Pékin en 1989.

Pékin ne publie pas de statistiques sur ses exportations d'armes

Taïwan va installer 50 missiles pointés vers la Chine Le Monde.fr avec AFP | 18.03.2013 à 07h54 • Mis à jour le 18.03.2013 à 10h00

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Taïwan va installer 50 missiles de moyenne portée en 2013, qui seront orientés vers des bases

militaires dans le sud-est de la Chine, a indiqué lundi la presse de l'île.

Le missile Yun Feng ("pic nuageux" en chinois) a été développé par l'institut public

des sciences et de la technologie Chung-shan et est doté d'une portée de plus d'un millier de

kilomètres, rapporte le China Times, un quotidien de Taïpeh, qui cite des sources militaires

anonymes.

Ces engins seront déployés dans les montagnes du centre de l'île à partir de l'an prochain et

viseront des cibles militaires, dont des aéroports et des bases de missiles, le long de la côte du

sud-est de la Chine, a précisé le journal. Taïwantravaille sur ce type de missiles pour contrer les

menaces de la Chine, qui avait tiré des missiles près du territoire en 1996, selon le quotidien. Le

programme Yun Feng a été développé grâce à l'aide d'un pays européen dont le nom n'a pas été

dévoilé, écrit-il encore.

Île rebelle

Un ancien ministre de la défense taïwanais, Michael Tsai, avait révélé récemment dans un livre

que Taïwan avait mis au point en 2008 des missiles de moyenne portée pouvant viser la Chine.

Ces révélations ont été vivement critiquées par le gouvernement, qui estime qu'elles

peuvent nuire à la sécurité nationale. Le ministère de la défense a refusé lundi de commenter les

informations du China Times.

Selon les experts militaires, la Chine continentale possède 1 600 missiles tournés vers Taïwan.

L'île est de fait indépendante depuis 1949, même si Pékin la considère comme une île rebelle et

n'exclut pas la force pour la faire revenir dans son giron. Mais depuis l'élection en 2008 du

président taïwanais Ma Ying-jeou, réélu en 2012 et partisan d'une amélioration des liens avec la

Chine, les relations sont meilleures qu'elles ne l'ont jamais été depuis 1949.

Tokyo "préoccupé" par la vente de matériel militaire français à la marine chinoise Le Monde.fr avec AFP | 18.03.2013 à 05h53

Le Japon s'est dit "préoccupé", lundi 18

mars,par la vente ces derniers mois à la marine

chinoise de matériel français permettant une

assistance à l'appontage d'hélicoptères sur des

navires. Un officiel du ministère des affaires

étrangères a pour sa part indiqué que la

protestation avait été transmise par l'ambassade

du Japon.

Selon le journal français Le Marin, la Direction des constructions navales systèmes (DCNS) a

vendu un total de 11 grilles d'appontage pour hélicoptères et drones hélicoptères destinées à

équiper les deux premiers patrouilleurs d'un nouveau programme de la China Marine Surveillance

(CMS), les garde-côtes chinois.

En plein différend territorial avec Pékin à propos d'un archipel en mer de Chineorientale, le Japon

redoute que ces équipements ne servent à moderniser les systèmes chinois d'appontage sans

assistance, actuellement encore peu développés, ce qui, selon Tokyo, représenterait une menace

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supplémentaire pour Tokyo dans la défense des îles Senkaku, revendiquées par Pékin sous le

nom de Diaoyu.

Russie entame le développement des sous-marins de Vème génération 18.03.2013, 19:15, heure de Moscou

Le bureau d'étude Rubin entame le développement des sous-marins de cinquième génération, a annoncé son directeur général, Igor Vilnit. Précédemment, le commandant en chef des forces navales Viktor Tchirkov avait déclaré que la construction en série des sous-marins de cinquième génération commencerait après 2030.

A l'heure actuelle la majeure partie de la flotte sous-marine de Russie est composée par des

bâtiments de troisième génération. Le premier sous-marin de quatrième génération, Iouri Dolgorouki, a été mis en service en janvier 2013. Les bâtiments du projet 885 Iassen font également partie des sous-marins de quatrième génération. Le SNLE Severodvinsk, tête de série du projet 885, est actuellement en essais.

Algérie - Maroc : des clients militaires très

courtisés

Jeune Afrique, 18/03/2013 à 18h:35 - Par Laurent Touchard

À In Amenas, des soldats algériens montent la garde. © Sipa

Soucieux de moderniser leur arsenal, Algériens

et Marocains alignent les dollars. Mais à ce jeu,

les premiers ont toujours une longueur d'avance.

La course aux armements disputée entre

Algériens et Marocains est intensive. En 2006,

les dépenses militaires algériennes étaient de

3,6 milliards de dollars (2,7 milliards d'euros) et

celles du Maroc de 2,4 milliards de dollars.

Aujourd'hui, elles culminent respectivement à 9,8 milliards et à 3 milliards de dollars ! Grâce à ses

hydrocarbures et aux revenus qui en découlent, l'Algérie dispose d'une marge plus confortable

que le Maroc, qui bénéficie néanmoins d'importants gisements de phosphates. Dans les deux cas,

ces ressources financent les commandes et attirent les VRP de l'armement qui proposent à tour

de bras du matériel - pas toujours récent et pas toujours au meilleur prix.

Dans le domaine terrestre, Alger conforte sa supériorité numérique globale, avec 185 chars

russes T-90 (sur 300 commandés), et jusqu'à 500 T-72, additionnés à 300 T-62. Lesquels dotent

vraisemblablement une partie des régiments d'infanterie mécanisée. Sans oublier les T-55, utilisés

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pour l'instruction. Côté marocain, les 200 M1A1-SA américains annoncés ne réduiront que peu

l'écart avec l'Algérie, car ils remplaceront une partie des M60A3. En revanche, leur livraison

équilibrera le rapport de force qualitatif : les M1A1-SA dominant les T-90 et les T-72.

Fiasco

Concernant les blindés de reconnaissance, de transport de troupes et de combat d'infanterie,

l'Algérie est aussi en tête, en nombre et en termes de performances des véhicules. Au Maroc, les

crédits étant plus modestes, rien ne semble prévu pour les remplacer. Même chose pour les

variantes de M113 acquis d'occasion - en dehors de modernisations locales de véhicules de

l'avant blindé (VAB). Dans tous les cas, la question du renouvellement du parc de blindés de

reconnaissance et de transport marocains se posera d'ici à quelques années.

Le parc aérien défensif et offensif vieillit de part et d'autre, ce qui augmente les risques d'accident.

Dans le domaine aérien, le contrat de vente de 34 MiG-29 (1,27 milliard de dollars), qui est allé de

pair avec l'annulation de la dette algérienne en 2006, a rapidement tourné au fiasco. Mécontents

face à la mauvaise qualité des appareils, les Algériens ont cessé de payer en 2007, avant que

Moscou accepte de reprendre ses avions. Contrat qui incluait également 28 Sukhoi Su-30 (16

ayant été commandés par la suite, dont au moins 8 reçus). Quant aux autres MiG-29 de la force

algérienne, ils ont été achetés avant 2006 à la Biélorussie. Leurs capacités sont limitées aux

missions d'interception et d'attaque au sol avec des armes non guidées. Toutefois, une

modernisation devrait leur permettre d'utiliser des bombes guidées ainsi que des missiles air-sol,

tout en les maintenant en service jusqu'en 2018.

Rafale

Le Maroc a « riposté » au Sukhoi Su-30 en signant, en 2008, un contrat avec les États-Unis pour

24 F-16. Son coût, de 2,4 milliards de dollars, a été en partie financé par l'Arabie saoudite.

Nonobstant les modernisations et l'achat de Sukhoi pour les uns, de F-16 pour les autres, le parc

aérien défensif et offensif vieillit de part et d'autre, impliquant une augmentation des coûts de

maintien en service ainsi que des risques d'accident accrus. Depuis environ trois ans, Alger songe

donc à acquérir un chasseur multirôle qui succéderait à ses vieux appareils. Plusieurs concurrents

sont en lice : le Saab JAS-39 Gripen, le EFA Typhoon, le Rafale, ainsi que le Sukhoi Su-35 ou de

nouveaux Su-30, pour 80 à 100 avions. Reste que la Russie paraît avoir pris une longueur

d'avance pour la vente de bombardiers Sukhoi Su-34. Et ce d'autant plus que l'acquisition d'avions

de combat occidentaux et leur intégration se révéleraient complexes et onéreuses. Se pose aussi

la question du transfert de technologie, au moins pour le Rafale. Cela étant dit, l'achat du Rafale

serait un geste politique fort. La récente visite de François Hollande à Alger et le réchauffement

des relations entre les deux pays créent un contexte favorable. Le président français est aussi

attendu à Rabat début avril.

Côté marocain, un budget militaire deux à trois fois plus réduit selon les années n'autorise pas de

tels projets. La modernisation récente de 27 Mirage F1, mis aux standards MF2000 pour un coût

estimé entre 518 et 542 millions de dollars, implique qu'ils resteront en service encore un moment.

Il en va tout autrement pour les vieux F5 de l'armée de l'air royale. Certes, ils gardent une utilité en

cas de missions d'appui rapproché contre les irrédentistes du Polisario. Ils sont en revanche

totalement dépassés face aux Su-30 ou aux armes antiaériennes modernes d'Alger.

Dans le domaine maritime, Alger développe la puissance de sa flotte.

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Enfin, par ses hélicoptères, l'Algérie surpasse le Maroc à tout point de vue. Les Mi-24 rescapés

des lots reçus dans les années 1990 et 2000 sont passés aux standards MkIII Super Hind en

Afrique du Sud, avec des composants de l'hélicoptère d'attaque sud-africain Rooivalk. Le couple

Mi-24 Super Hind/missiles antichars Ingwe a ainsi été engagé contre les terroristes à In Amenas.

En outre, jusqu'à 48 hélicoptères Mi-28 auraient été commandés. Les premiers sont arrivés en

Algérie entre fin 2012 et début 2013. Le Maroc, quant à lui, ne possède que quelques Gazelle-

HOT et Gazelle-Canon. Loin de disposer des capacités des hélicoptères algériens, ils sont en

outre beaucoup plus vulnérables aux tirs d'armes légères et de mitrailleuses lourdes de 12,7 mm

ou 14,5 mm. Pourtant, leur remplacement n'est pas évoqué.

Frégates

Depuis plusieurs années, les spéculations sur les intentions d'achat des uns et des autres vont

bon train. L'Algérie occupe une place centrale dans ce jeu de dupes, tant par son souci de

moderniser sa flotte que par sa volonté de lui donner une stature plus méditerranéenne, voire

océanique. L'achat de deux sous-marins russes Kilo 636 en 2006, pour 400 millions de dollars, et

la commande de deux autres il y a peu illustrent cette ambition.

Dans le domaine maritime enfin, Alger développe la puissance de sa flotte. Tout en modernisant

les bâtiments déjà opérationnels, elle s'appuie sur deux frégates Meko 200, auxquelles

s'ajouteront deux autres, assemblées en Algérie. Elle acquiert aussi des corvettes. Côté marocain,

la Frégate européenne multimission (Fremm) Mohammed VI, commandée en 2008 pour

500 millions de dollars, le navire le plus puissant de la flotte marocaine, est apte à la lutte anti-

sous-marine, à la lutte antiaérienne avec ses missiles Aster 15 et à la lutte antinavires avec ses

missiles Exocet MM40. En 2009, une option aurait été prise sur une seconde Fremm, mais sans

suite. Moins « athlétiques », et néanmoins capables de damer le pion aux futurs Meko 200, les

frégates Sigma néerlandaises constituent l'autre pièce maîtresse de la marine marocaine. Enfin,

comme mentionné plus haut, le Maroc négocierait avec l'Allemagne l'achat d'au moins un sous-

marin Type 209, pour environ 500 millions de dollars, tandis que la Russie aurait proposé deux S-

1000 pour un coût unitaire moindre...

Le général Moshé Yaalon devient le nouveau ministre israélien de la Défense

Zone Militaire, 18 mars 2013 – 17:05

Il aura fallu 40 jours au Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, pour former son nouveau gouvernement, suite aux résultats en demi-teinte des élections organisées en janvier dernier. Au total, l’équipe gouvernementale comptera 21 ministres et sera soutenue par 68 députés ur 120 à la Knesset.

Etant donné le contexte régional actuel, marqué notamment par la crise syrienne, la situation dans la bande de Gaza, la menace posée par le Hezbollah libanais et le dossier du nucléaire iranien, le choix de la personnalité appelé à remplacer Ehud Barak à la tête du ministère de la Défense était attendu.

Ainsi, c’est le général Moshe Yaalon, ancien chef d’état-major de Tsahal (2002-2005) et membre du Likoud qui a été désigné par Benjamin Netanyahu pour occuper ce poste. Âgé de 62 ans, cet

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ancien officier a été le vice-Premier ministre chargé des affaires stratégiques dans le précédent gouvernement.

“A un moment aussi décisif pour la sécurité de l’Etat d’Israël, quand toute la région autour de nous est en proie au tumulte, il est important d’avoir à ce poste un homme doté d’une riche expérience tel que Moshe Yaalon”, a commenté le Premier ministre israélien, par voie de communiqué.

Par rapport à son prédécesseur, Moshe Yaalon devrait être plus intransigeant avec les Palestiniens. En 2005, son hostilité au retrait israélien de la bande de Gaza lui avait coûté son poste. Il sera secondé par Danny Danon, nommé quant à lui vice-ministre de la Défense. Sur les ondes de la radio publique, ce dernier a d’ores et déjà prévenu que ‘”l’ère Ehud Barak était finie” et que “le nouveau gouvernement allait renforcer la colonisation en Judée-Samarie, en Galilée et dans le Néguev.”

Quant au nucléaire iranien, Moshe Yaalon est beaucoup plus réservé sur l’option militaire, défendue par Ehud Barak. Selon un haut responsable israélien, il se serait même opposé aux frappes aériennes envisagées contre l’Iran, préférent donner davantage de temps aux sanctions internationales ainsi qu’à la voie diplomatique.

Toutefois, cela ne veut pas dire qu’il n’y aura pas d’action militaire contre l’Iran sous sa responsabilité, surtout si des renseignements fiables indiquent que Téhéran est sur le point de se doter d’une arme nucléaire. Chose que le président américain, Barack Obama, a estimé possible d’ici un an.

L’appel d’offres pour remplacer les F-16 danois est officiellement relancé

Zone Militaire, 16 mars 2013 – 12:56

Le ministre danois de la Défense, Nick Haekkerup, a indiqué, le 15 mars, qu’un groupe de travail venait d’être mis en place afin de désigner le prochain avion de combat destiné à équiper les forces aériennes du pays.

Cet appel d’offres avait été ouvert en 2005 avant d’être gelé cinq ans plus tard en raison des contraintes économiques. Depuis, une délégation militaire danoise s’est rendue, en novembre dernier, aux Etats-Unis pour y rencontrer les responsables de Lockheed-Martin et de Boeing.

Mais le choix ne se limitera pas au F-35, dont une partie du développement est financé à hauteur de 200 millions de dollars par Copenhague, et le F-18 Super Hornet. Ainsi, le ministère danois de la Défense a contacté deux autres constructeurs pour les informer de la relance du processus. Il s’agit de Saab pour le Gripen E/F et d’Eurofighter.

Auparavant, le consortium européen, qui réunit EADS, BAE Systems et Finmeccanica, s’était retiré de cet appel d’offres, considérant que la procédure était biaisée en faveur du F-35 de Lockheed-Martin.

Ce dernier reste toutefois le favori de cette compétition étant donné que son choix ouvrirait de possibles mutualisations avec les pays qui l’ont déjà sélectionné, comme le Royaume-Uni, les Pays-Bas, la Norvège ou encore l’Italie.

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Cela étant, un responsable militaire danois a assuré que la participation de Copenhague au programme F-35 n’aurait aucune influence, et cela d’autant plus que ses retombées industrielles ont déçu les entreprises danoises qui y sont impliquées.

L’appel d’offres danois porte désormais sur 30 appareils (la cible de 48 avions avait été initialement avancée). Le vainqueur devrait être connu en 2015 mais son entrée en service pourrait avoir lieu au plus tôt en 2020, au pire en 2024, les F-16 danois ayant encore du potentiel pour voler jusque-là.

L’Allemagne réduit ses commandes d’hélicoptères de 30%

Zone Militaire, 16 mars 2013 – 12:55

Le ministère allemand de la Défense n’y est pas allé de main morte. A l’issue d’une négociation avec Eurocopter, il a annoncé, le 14 mars, sa décision de réduire de 30% le nombre d’hélicoptères NH-90 et Tigre qu’il avait initialement commandés.

Dans le détail, la commande de NH-90 va passer de 122 à 82 et celle d’hélicoptères d’attaque Tigre UHT de 80 à 57 exemplaires. Pour ce dernier, 27 ont déjà été livrés l’un d’entre eux a récemment été perdu.

Toutefois, le nombre de NH-90 destinés à la Deutsche Marine augmentera de 18 exemplaires par rapport aux plans initiaux, afin de “renforcer la coopération et internationale dans ce segment d’importance stratégique.” Il s’agit aussi de compenser partiellement la baisse des exemplaires de la version TTH (transport tactique) commandés.

“Nous avons travaillé dur et mené des négociations constructives”, a affirmé un porte-parole d’Eurocopter. “Le résultat est un accord clairement gagnant-gagnant pour les deux parties, avec une solution durable et viable”, a-t-il ajouté.

8 – Nos Forces Armées

a) – Armée de Terre

Nouvelle projection du 2e RIMa qui fournit ses éléments de protection à EUTM Mali Ligne de Défense, 18.03.2013

Les marsouins du 2e RIma continuent de partir pour le Mali. Certains combattent au sein de Serval depuis les premiers jours de l'opération.

D'autres se déploient dans le cadre d'EUTM Mali, la mission européenne de formation de l'armée malienne.

Hier dimanche, "presque une compagnie" a quitté Le Mans pour

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Bamako; cette unité va se charger de la "force protection" en compagnie de soldats belges et espagnols.

Des éléments précurseurs avaient déjà quitté la France fin février pour une mission d'évaluation et de préparation logistique.

D'autres, les formateurs cette fois, se préparent à rejoindre Bamako; il s'agit de la cinquantaine de cadres du 2e RIMa qui vont former et encadre deux ETIA (Echelons Tactiques Interarmes) maliens.

Les Caesar du 11e RAMa redéployés à l'est de Gao où les terroristes résistent encore Ligne de Défense, 21.03.2013

Preuve que l'intensité des opérations à l'est de Gao ne faiblit, des canons Caesar y ont été

déployés et travaillent désormais en soutien du GTIA2 et de ses VBCI (voir l'article consacré à

Doro 3 sur le site du MinDef).

Ces canons dabord déployés à Tessalit, pour soutenir les opérations dans l'Adrar des Ifoghas,

sont servis par des bigors du 11e RAMa. Le premier obus de 155mm tiré lors de Serval l'a

d'ailleurs été par un Caesar et des soldats du régiment d'artillerie de marine rennais (photo de

ce tout premier tir ci-dessous):

Le 11e RAMa maintient toujours 160 hommes au Mali. Les

premiers à partir (une équipe TACP/JTAC) a quitté la France

le 12 janvier avec la compagnie Guépard du 2e RIMa. Puis la

2e batterie (en Gupéard mortiers) a été projetée, suivie par la

1ere batterie qui a engagé, le 26 janvier, un DLOC

(Détachement de Liaison, Observation et Coordination) et une

section à deux Caesar.

C'est cette unité qui a participé à une action audacieuse à

partir de Niamey pour se projeter très vite vers le nord du

Mali, en appui d’un SGTIA renforcé du 1er RIMa et dans le

sillage de la colonne tchadienne. Parallèlement, la BRB

(renseignement) du 11e RAMa a renforcé celle de la 3e BM

avec une équipe guerre électronique.

Le 11 a été le premier régiment à tirer en opération avec le Caesar en Afghanistan en 2009.

Quatre ans plus tard, il a ouvert le feu au Mali.

L'EALAT fêtera ses 50 ans mai au Cannet des

Maures

Rédigé par Didier Chalumeau le 16/03/2013 à 23:17

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L'école de l'aviation légère de l'Armée de Terre fêtera ses 50 ans en mai prochain

L'année 2013 aura une résonance

particulière du côté de la base Lejay du

Cannet-des-Maures.

Née officiellement en 1963, au lendemain de la guerre d'Algérie, l'école d'aviation légère de l'armée de terre souffle ainsi cette année ses cinquante bougies. Celle-ci a formé plusieurs générations de talentueux pilotes d'hélicoptères, rôdés au vol tactique sur des engins tels que NH21 (la célèbre "banane"), Alouette, Puma, Gazelle, Tigre et d'ici quelques semaines

l'imposant Caïman.

Une grande fête est prévue du côté du Cannet, le 25 mai, durant laquelle l'école sortira de ses murs pour aller à la rencontre de la population.

Des géographes s’envolent pour le Gabon ! Mise à jour : 18/03/2013 10:34

Les forces françaises au Gabon (FFG) ont récemment sollicité le 28egroupe géographique (28eGG) afin de réaliser la cartographie du futur camp de manœuvre gabonais. Départ pour une mission délicate, en plein milieu de la forêt équatoriale.

16 militaires du 28egroupe géographique de Haguenau se rendent aujourd’hui au Gabon pour 3 semaines de missions.

Le lieutenant Nouhaud, chef du détachement indique : « Notre équipe a pour objectif de réaliser les premières mesures qui serviront à réaliser la cartographie précise du camp. Ce document facilitera ainsi les déplacements des forces françaises et gabonaises en manœuvre dans la zone. »

Leur mission a tout du parcours du combattant. Ce camp situé à 270 km de Libreville s’entend sur 20 kilomètres de long et autant de large. Au programme : bivouac sous tentes modulaires et lits picots avec groupes électrogènes fonctionnant 24h/24 pour les alimenter en électricité. Tout cela en pleine saison des pluies ! L’ampleur du chantier et les difficultés engendrées par la zone équatoriale rendent la tâche ardue.

Dans un premier temps plusieurs missions attendent notre équipe de géographes :

Réaliser les mesures de la seule piste d’atterrissage se trouvant sur le camp afin d’en autoriser l’utilisation et de faciliter par la suite la navigation des pilotes.

Assurer la sécurisation du champ de tir en réalisant des gabarits de tir

Effectuer un relevé d’infrastructures qui permettra de situer avec précision le camp bâtit sur la carte

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Enfin, sur la piste principale traversant le camp, procéder à la vérification des différents ponts pour en autoriser l’accès à tous les véhicules militaires.

Durant tout l’été 2013 le génie gabonais va procéder au terrassement des pistes du camp. L’équipe du 28eGG, se rendra donc à nouveau sur le territoire pour une mission de complètement cartographique en fin d’année afin que la carte soit validée pour l’été 2014.

Sources : 28e GG , Droits : Armée de Terre 2013

Côte d’ivoire : formation du bataillon logistique de la MISMA Mise à jour : 20/03/2013 11:57

Du 11 au 15 mars, 18 militaires de l’escadron Alpha de la force Licorne ont mené un détachement d’instruction opérationnelle (DIO) au profit de 62 stagiaires des Forces Républicaines de Côte d’Ivoire (FRCI) sur le camp militaire ivoirien d’Akouédo sud. Ce DIO, le troisième du genre depuis le début du mois de mars 2013, a pour objectif de participer à la formation de l’état-major et de la compagnie de transport du Bataillon Logistique (BATLOG) qui sera projeté au Mali dans le cadre de la Mission Internationale de Soutien au Mali (MISMA).

Tout au long de la semaine, les participants ont reçu une formation élémentaire de type PACK VITAL composée de cours théoriques, de mises en situation et d’exercices pratiques. L’instruction a notamment porté sur les domaines du combat (réaction face à une embuscade), de la logistique (constitution et déplacement d’un convoi) et du génie (lutte contre les IED). Une séance de tir et un atelier sur les transmissions ont complété une semaine de formation particulièrement riche.

Au total, ce sont près de 200 soldats du BATLOG ivoirien qui ont été formés par la force Licorne. Début avril, un exercice synthèse de grande ampleur clôturera ce cycle de formations. Organisé conjointement par les FRCI et la force Licorne, il permettra aux stagiaires ayant suivi ces DIO de restituer l’ensemble des connaissances et qualifications apprises avant leur projection au Mali. Dans le cadre de sa mission de soutien à la modernisation de l’armée ivoirienne, la force Licorne ainsi que les Eléments Français au Sénégal conduisent régulièrement des DIO au profit des FRCI dans des domaines aussi variés que la navigation nautique, la formation à l’exercice de l’autorité, le tir de combat (IST/C), l’éducation sportive (EPMS) ou encore la tactique.

Sources : EMA , Droits : Ministère de la Défense

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Le grand show par grand froid de la Brigade

franco-allemande L’Alsace, le 21/03/2013 à 05:01

De nos envoyés spéciaux Hervé de Chalendar (textes) et Jean-Marc Loos (photos)

Lancement d’un missile Eryx.

La Brigade franco-allemande a organisé mardi une manœuvre spectaculaire dans un ancien camp de l’Armée rouge, à l’Est de l’Allemagne. Comme une vitrine de son savoir-faire… et un app être plus et mieux utilisée.

Une éminence, au centre d’une plaine enneigée. De là, on domine une large steppe, bordée au loin par une sorte de taïga. Un parfait champ de bataille. Ou plutôt un théâtre d’opérations, dans le jargon contemporain. Ce

mardi 19 mars, ce théâtre en est aussi un parce qu’il a ses spectateurs, et que les soldats se font un peu acteurs. Sur la butte est massée une flopée de journalistes et d’officiels, au premier rang desquels figure le secrétaire d’État allemand à la Défense, Stéphane Beemelmans.

L’ennemi – appelé ici « les forces adverses irrégulières »… – est censé se terrer dans le village en carton-pâte qui se détache sur le gris-blanc, à environ un kilomètre, droit devant. C’est la veille du printemps et il gèle. De fins flocons tombent sans discontinuer sur le Land de Saxe. Début XIXe , la région était régulièrement traversée par les troupes napoléoniennes. 150 ans plus tard, ce coin d’ex-RDA, calé contre la frontière polonaise (la fameuse ligne Oder-Neisse) et proche de la frontière tchèque, s’est retrouvé au cœur de la guerre froide. En particulier ce camp d’Oberlausitz, immense terrain de jeu pour militaires (38 km de long sur 9 de large) : ce no man’s land de pins et de bouleaux, fréquenté paraît-il par les loups, était une base importante de l’Armée rouge. Depuis l’éminence, d’ailleurs, on voit encore, sur la gauche, la carcasse noire d’un char soviétique T-34, troué comme une passoire.

Missiles et obus

Il est 14 h 20 et les grandes manœuvres de la Brigade franco-allemande (BFA) débutent. Des Fenneks (blindés de reconnaissance allemands) s’approchent, des AMX 10 RC (chars sur roues français) prennent position, visent le village… Et ça s’accélère : deux missiles antichars Eryx sont tirés, avant que ne sifflent les obus ; sur la gauche, l’infanterie est à l’assaut ; les fusées éclairantes montrent la voie et un chapelet d’explosifs dégage un passage dans un supposé champ de mines. Bien vite, les maisons de cinéma sont « nettoyées ».

C’est du grand show par grand froid. Il dure une quarantaine de minutes, au terme desquelles les hommes et leurs véhicules viennent s’aligner devant les éminences de l’éminence, tels des acteurs au tomber de rideau.

Durant cette manœuvre et celle qui a immédiatement précédé, dans un autre secteur d’Oberlausitz – une simulation de combats en zone urbaine montrant comment investir un bâtiment dans lequel les ennemis sont retranchés –, toutes les unités et tous les matériels de la

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BFA ont été représentés. Quelque 200 hommes et une trentaine de matériels ont ainsi été mobilisés sur cette médiatique journée du 19 mars.

Mais cet exercice, baptisé « Feldberg 13 », a duré bien plus longtemps. Il a débuté dès le 6 mars et a compris une manœuvre d’approche comprenant le franchissement de la Spree. Au final, l’opération a concerné 2 100 hommes sur les 6 000 de la BFA, avec une majorité d’Allemands (environ 75 %), et plus de 400 véhicules. Pour quel coût ? « Plus d’un million d’euros, répartis au prorata entre les deux pays » , révèle le colonel de Madre, adjoint au général Hagemann, commandant la BFA. « S’entraîner, pour nous, c’est la routine, précise le colonel. Nous préparer fait partie de nos missions premières. »

Comme au Mali ?

Un exercice Feldberg s’organise en théorie chaque année. Mais il n’y en a pas eu en 2012, et cette édition 2013 avait une saveur et une ampleur particulières en raison du contexte, marqué d’abord par le cinquantenaire du traité de l’Élysée, ensuite par un climat de restructurations budgétaires qui touche aussi la défense (le Livre blanc français sera bientôt connu) et enfin par des interrogations récurrentes sur cette brigade, perçue plus comme un symbole que comme une force.

Ses soldats sont projetés régulièrement, mais le plus souvent de façon séparée, sous mandat soit français soit allemand (actuellement ou bientôt au Kosovo, au Tchad, à Djibouti) ; il reste très compliqué d’organiser une projection commune (la dernière aura bientôt dix ans). On se dit pourtant que ce qui a été montré à Oberlausitz (cette capacité à investir bâtiments et villages) pourrait, à condition de changer le froid par le chaud, bien convenir à un théâtre comme le Mali…

« Des visiteurs de marque verront ce que l’on est capable de faire ! », s’est réjoui avant la manœuvre le général Hagemann. « Être projeté en commun est trop rare, alors que c’est nécessaire pour renforcer notre cohésion », regrette le colonel de Madre. Qui ajoute un argument supplémentaire : « Quand un seul pays s’engage, il est souvent soupçonné de le faire par intérêt personnel. Ça ne produit pas le même effet si c’est franco-allemand… »

Cette manœuvre était donc une vitrine géante à destination des décideurs politiques. Mais pas seulement : elle visait aussi à convaincre d’éventuelles recrues alors que l’Allemagne vient à son tour d’abandonner la conscription. Les jeunes rêvant d’armée le savent désormais : « force d’entrée en premier » , la BFA est constituée de fantassins, cavaliers et artilleurs modernes partant en tête à l’assaut du danger… À condition qu’on le leur demande.

Exercice contre rébellion pour les lieutenants de Draguignan Mise à jour : 17/03/2013 10:31

Du 27 février au 7 mars 2013, les lieutenants en formation aux écoles de l’infanterie et d’artillerie de Draguignan ont participé à un exercice commun de contre-rébellion.

Les récents engagements opérationnels de l’armée de Terre démontrent la nécessité pour nos unités de travailler ensemble, souvent dans un environnement de contre-rébellion,

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pour mener à bien l’opération tactique. L’action interarmes impose donc une coordination des actions de chacun pour atteindre l’objectif fixé. L’exercice « contre-rébellion » en est une démonstration concrète.

S’appuyant sur le site de la FOB Villars (Forward Operating Base) située sur le camp de Canjuers, l’exercice contre-rébellion a pour objectifs de faire acquérir aux lieutenants des deux écoles en formation:

les principes de ce type de combat pour chacune des armes

la maîtrise du commandement des sections et des détachements d’artillerie et de liaison

des connaissances interarmes spécifiques à ce type d’engagement

la capacité de vivre d’une manière rustique en base opérationnelle

des méthodes de préparation opérationnelle lors d’une mise en condition avant projection (MCP)

Les officiers stagiaires ont également été confrontés à la dimension médiatique d’un théâtre d’opérations, puisque des étudiants de l’IUT de journalisme de Cannes étaient intégrés aux sections. Ils ont ainsi réalisé des reportages et des interviews en situation les 28 février et 1ermars.

Droits : Armée de Terre 2013

Exercice de prévention d’incendie héliporté pour le 1er RCA Mise à jour : 16/03/2013 10:01

Le 1er mars 2013, les pompiers du 1er régiment de chasseurs d’Afrique (1erRCA) de Canjuers ont reçu une instruction, par les pilotes du 1errégiment d’hélicoptère de combat (1er RHC) de Phalsbourg. Le but de cette intervention : prévenir les feux de forêt sur le camp de Canjuers.

Afin de prévenir les feux de forêts majeurs, les pompiers des forces terrestres de Canjuers se sont entraînés à intervenir en équipe légère embarquée avec un minimum d’outils par aéronefs. Les pilotes du 1er RHC leur ont enseigné les procédures d’embarquement et de débarquement d’un hélicoptère.

Héliportés pour traiter un départ de feu naissant, ils étaient équipés de seaux pompes (sac à dos contenant de l’eau et une lance permettant de traiter les petits départs), de râteaux RICH (râteau grosses dents permettant de dissocier et

séparer les végétaux afin de réduire leur potentiel de combustion) et de tronçonneuses.

Cet exercice a pour objectif d’apprendre à intervenir sur des zones non accessibles en véhicules terrestres et de gagner du temps. C’est le 6e escadron du 1erRCA qui est chargé de ces missions de protection.

Chaque année, le sud de la France est touché par les feux de forêt. La chaleur en été et son emplacement font du camp de Canjuers, le plus grand camp d’Europe occidental, un lieu fortement exposé aux risques d’incendie.

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Droits : Armée de Terre 2013

Coup de frein au risque routier dans l’armée de Terre Mise à jour : 18/03/2013 11:58

Principale cause de mortalité dans l’armée de Terre, les déplacements routiers font chaque année de nombreuses victimes, autant sur les routes de la métropole qu’hors de nos frontières. Devant les risques routiers pris par les soldats, des mesures ont été prises.

Des stagiaires du 515e régiment du train (515eRT) de la Braconne ont participé à une nouvelle formation de conduite tout terrain. Cette formation aide les conducteurs à effacer les comportements dangereux pris sur les routes. Analyser les situations difficiles et adopter des comportements préventifs et adéquats font partie du programme.

Le but est de passer d’une conduite classique, utilisée sur les routes de France, à une conduite tout terrain, plus approprié en opérations extérieures.

A terme, cette formation pourra intégrer un cursus de préparation opérationnelle.

b) – Marine Nationale

Budget de la défense. Le Charles-de-Gaulle sur la sellette

Le Télégramme, 21 mars 2013 – par Jean Guisnel

Le porte-avions à propulsion nucléaire Charles-de-Gaulle sacrifié sur l'autel de la réduction des déficits ? Cette hypothèse avancée en coulisse permet de mettre en lumière les atouts d'un navire qui a aussi ses détracteurs.

Que les experts chargés de la rédaction du Livre blanc aient dramatisé la situation en mettant à l'étude un scénario envisageant la « mise sous cocon » du porte-avions Charles-de-Gaulle, voire même sa mise en vente à l'Inde ou au Brésil, quoi de moins étonnant ? En ces temps de disette budgétaire annoncée, la dramatisation est logique, ne serait-ce qu'en raison de la nécessité de faire prendre conscience de la réalité des enjeux au chef des Armées, François Hollande ! Les défenseurs du porte-avions rappellent, depuis la semaine dernière, les arguments en faveur de la présence de cet exceptionnel outil dans la panoplie militaire.

Une forme de capacité d'action très particulière Sa souplesse d'emploi est sans égale dès lors que ce navire peut intervenir pratiquement sans préavis où que ce soit dans le monde, en emportant un groupe aérien doté d'une puissance de feu considérable qui allonge la portée de ce système d'armes à plusieurs centaines, voire des milliers de kilomètres, à l'intérieur des terres. Son déploiement affirme la présence et la volonté

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françaises en cas de crise et incarne une forme de capacité d'action très particulière, puisque seuls notre pays et les États-Unis disposent de ces navires Catobar (Catapult assisted take-off but arrested recovery) avec catapulte et brins d'arrêt pouvant recevoir de « vrais » avions de combat. Même autonomie que les navires alimentés au fioul Ce type de navire n'est cependant pas exempt de points de faiblesse. Sa propulsion nucléaire ne lui permet pas d'accoster dans de nombreux pays, ses deux réacteurs exigent une maintenance coûteuse tandis que son autonomie n'est pas différente de celle de ses navires d'escorte, alimentés au fioul. Du temps où Jacques Chirac était Premier ministre, en 1986, les marins avaient habilement fait changer le nom de leur futur porte-avions, alors baptisé Richelieu, pour lui faire prendre celui du chef de la France Libre. Ils espéraient ainsi le rendre intouchable. Et c'est effectivement ce qui s'est produit durant plus d'un quart de siècle. Les ennemis du Charles-de-Gaulle Mais les ennemis de ce navire n'ont pas désarmé. L'armée de Terre lui préfère très largement les porte-hélicoptères BPC du type Mistral, qu'elle estime beaucoup mieux adaptés à ses besoins. Quant à l'armée de l'Air, elle a fait valoir - y compris durant la guerre de 2011 contre la Libye de Kadhafi - que le porte-avions ne contribuait pas davantage à la rupture stratégique qu'il ne l'avait fait pendant la guerre d'Afghanistan. Dans l'actuel conflit du Mali, durant lequel le porte-avions est en révision programmée, l'armée de l'Air a fait voler des Rafale sans escale de Lorraine au Mali, avec un retour à la base de départ en survolant l'Algérie à l'aller et au retour. Pas intouchable Les arguments ne sont évidemment pas exempts d'esprit polémique et les marins ont beau jeu de répondre que le Charles-de-Gaulle, quand il est disponible car il est seul, est un formidable atout dans la manche présidentielle. Pour autant, il serait vain de prétendre qu'il est intouchable. Ce navire doit entamer, l'an prochain, une Iper (indisponibilité périodique pour entretien et réparations) de dix-huit mois, qui concernera notamment ses chaufferies nucléaires, pour laquelle plus d'un milliard d'euros sont nécessaires. Le gouvernement regarde tout cela de très près et a fait étudier une option de « mise sous cocon » qui éviterait de conduire cette Iper.

Budget de la défense. Sans porte-avions, Landivisiau aurait du plomb dans l'aile

Le Télégramme, 21 mars 2013 – par Didier Déniel

La cession ou la « mise sous cocon » du Charles-de-Gaulle, comme envisagé dans l'un des scénarios de la loi de programmation militaire, toucherait très durement la ville de Landivisiau où se trouve une base aéronavale.

La vente du Charles-de-Gaulle, construit par DCN à Brest, n'aurait pas de grosse répercussion sur l'activité du port militaire du Ponant qui n'a pas vu l'étrave de ce vaisseau amiral depuis mai 2001, date à laquelle il a été armé. C'est assurément Toulon, son port d'attache, qui en souffrirait le plus. Pour autant, ce désarmement ne serait pas sans conséquence pour la BAN (base aéronavale) de Landivisiau (Finistère), seul site dédié exclusivement aux avions de chasse de l'aéronavale. 1.400 militaires et 250 civils concernés On peut même dire qu'elle serait touchée de plein fouet. Car l'activité de cette base ouverte en

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1965 - où travaillent 1.400 militaires et 250 civils - est totalement dépendante des missions du porte-avions. En clair, c'est ici qu'est domicilié à l'année le groupe aérien embarqué (une quarantaine d'avions) qui prend place à bord pour des missions lointaines : Afghanistan, Libye,etc. C'est aussi ici que s'entraînent les pilotes et les futurs pilotes de Rafale et de Super Étendard modernisés (SEM) embarqués sur le Charles-de-Gaulle. « Scénario peu crédible » selon les milieux autorisés Tout est axé sur ces techniques de pilotage très particulières qui consistent à apponter ou à décoller le fuselage lesté de lourdes bombes. Sur la piste est matérialisé le pont du Charles-de-Gaulle. Plateforme avec laquelle les pilotes peuvent se familiariser aussi, dans deux simulateurs de vol high-tech mis à leur disposition. Dans le Finistère, on ne croit guère à la vente du porte-avions nucléaire, seul navire européen de ce type encore armé. D'autant qu'en décembre dernier, le commandant de la BAN, le capitaine de vaisseau Hervé Hamelin, expliquait que le remplacement des SEM par des Rafale (plus de 50 millions d'euros l'unité) était toujours d'actualité.

Un nouveau drone Camcopter pour la marine française

Mer & Marine, 18/03/2013

crédits : MARINE NATIONALE

La Marine nationale dispose, de nouveau, d’un drone aérien embarqué sur le patrouilleur L’Adroit. Après la perte en août dernier du premier Camcopter S-100 (appelé Serval par les militaires français) de l’aéronautique navale, quelques semaines seulement après son acquisition, la société autrichienne Schiebel a livré un nouvel engin. Suite au crash du premier drone, qui s’était abîmé en mer au large de l’Afrique, l’expertise technique menée par la

DGA et l’industriel a conclu que la responsabilité des marins français n’était pas engagée. La Direction Générale de l’Armement, qui a acquis le Camcopter S-100 et le met à disposition de la Marine nationale, a donc pu faire jouer la garantie. Satisfaite des réponses apportées par Schiebel suite à l'accident d'août 2012, l’autorité technique de la DGA a redonné au drone, en janvier, son autorisation de vol (celle-ci avait été suspendue suite à la perte du premier engin, pour laquelle le ministère de la Défense ne souhaite pas donner de précision). Le patrouilleur L’Adroit a donc pu quitter Toulon le 17 janvier avec son nouveau Camcopter, permettant la poursuite de l’expérimentation de ce type d’engin dans le cadre d’un emploi opérationnel.

Mission Jeanne d’Arc : échanges franco-allemands au large du Portugal Mise à jour : 15/03/2013 15:55

Dans la nuit du 12 au 13 mars, le groupe amphibie déployé pour la mission Jeanne d'Arc 2013,

composé du bâtiment de projection et de commandement (BPC) Tonnerre et de la frégate anti-

sous-marine (FASM) Georges Leygues, a croisé le groupe-école allemand, composé du

ravitailleur Frankfurt-am-Main et des frégates Bremen et Emden, au large du Portugal.

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Les cinq bâtiments de combat ont mené un

entraînement de lutte antinavire, dont l’objectif

était de tester l’interopérabilité des systèmes

de détection et de communication. Situés à

plus de 150 nautiques l’un de l’autre, les deux

groupes ont procédé à des échanges

d’informations afin de construire une situation

maritime commune. Puis ils se sont entraînés à

réagir ensemble face à une menace simulée.

L’enseigne de vaisseau allemand Hanna

Lootens, de la promotion 2010 de l’École navale française, a participé aux manœuvres depuis le

central opérations du Tonnerre. Elle fait partie des 133 officiers-élèves qui participent à la mission

Jeanne d’Arc.

Ces échanges sont une occasion d’illustrer les liens privilégiés qu’entretiennent les deux marines

alliées, à l’heure où la France et l’Allemagne célèbrent le cinquantième anniversaire du Traité de

l’Elysée qui scelle leur amitié.

En fin d’entraînement, après s’être mutuellement saluées, chacune des formations a repris sa

route. Alors que le groupe allemand fait route vers le nord, le groupe amphibie de la mission

Jeanne d’Arc poursuit vers la Méditerranée, où l’attendent de prochaines manœuvres

opérationnelles interarmées et interalliées.

Sources : © Marine nationale

15 000 ème appontages sur le BPC Tonnerre !

PC Tonnerre le jeudi, 14 mars 2013, 10:40

Peu de temps après avoir passé le cap des 3 000 heures de vol, le groupement aviation du bâtiment de projection et de commandement (BPC) Tonnerre a aujourd’hui célébré un nouvel évènement. Admis au service actif en 2007, le Tonnerre a réalisé ce mercredi 13 mars 2013 ses 15 000 ème appontages sur la piste de 200 mètres en perpétuel mouvement que constitue le pont d’envol du porte-hélicoptères. En moyenne, cela représente environ 52 appontages par semaine, soit 7

par jour ! Un bilan impressionnant, qu’il faut néanmoins nuancer par la prise en compte de « pics opérationnels », comme ce fut le cas pendant l’opération Harmattan en 2011, au large de la Libye. A la fin du vol, le capitaine de vaisseau Jean-François Quérat, commandant le BPC Tonnerre, est venu saluer le pilote, le lieutenant Daniel Tillement, du 3ème régiment d’hélicoptères de combat d’Etain, qui a eu l’honneur de réaliser cet appontage-anniversaire très attendu, aux commandes de son Puma de l’aviation légère de l’armée de terre.

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Mission Jeanne d’Arc 2013 : c’est un déploiement à plusieurs dimensions d’un groupe amphibie composé du BPC Tonnerre et de la FASM Georges Leygues. Aux missions opérationnelles ordonnées aux unités vient s’ajouter une mission de formation des officiers-élèves. Photographies : SM Sébastien Chenal

Entraînements communs pour les frégates Germinal et Aquitaine au large des Antilles Mise à jour : 20/03/2013 10:48

Le 13 mars 2013, au large de l’arc antillais, la

frégate de surveillance (FS) Germinal et la

frégate européenne multi-missions (FREMM)

Aquitaine se sont retrouvées pour des

entraînements communs. Au programme,

manœuvres navales et aéronavales.

Ces manœuvres ont constitué une première

pour les deux frégates. La FREMM Aquitaine,

avec le Caïman Marine, son hélicoptère embarqué, effectue actuellement un Déploiement de

Longue Durée (DLD) au cours duquel elle réalise de nombreuses vérifications de ses capacités

militaires avant son admission au service actif.

Après un dernier vol de patrouille maritime du Caïman Marine, la FREMM a poursuivi sa route et

le Germinal a repris sa mission de surveillance maritime en mer des Caraïbes.

Sources : © Marine nationale

Mise en condition opérationnelle commune pour les frégates Doria et Forbin Mise à jour : 19/03/2013 14:33

Depuis le 4 mars 2013, la frégate de défense

aérienne (FDA) Forbin réalise sa mise en

condition opérationnelle (MECO). Cette

remontée en puissance de l’équipage est une

étape fondamentale avant un déploiement sur

les différents théâtres d’opérations. Elle durera

cinq semaines au cours desquelles de nombreux

entraînements se succéderont.

Cette MECO est une première à deux titres.

C’est la première fois qu’une frégate de défense

aérienne réalise sa MECO avec une frégate italienne. Les deux bâtiments ont accompli une mise

en œuvre complète de leurs équipements et évalué leurs différents modes d’actions.

C’est également la première MECO impliquant le Caïman Marine. Hélicoptère de plus de 11

tonnes, il prolonge les capacités et la portée du navire et décuple ainsi ses possibilités d’actions.

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Ce nouvel hélicoptère peut être engagé sous différentes versions, du transport de troupes à

l’utilisation tactique de ses senseurs qui se sont avérés primordiaux et décisifs lors des

entraînements de lutte anti-surface. Ces deux premières semaines d’entraînement ont permis aux

pilotes de gagner encore en connaissance et en expérience. Le pilote du Caïman Marine, retrace

ainsi ces quelques jours d’entraînement: "Cette première partie de MECO a mis en exergue les

capacités redoutables et complémentaires du couple FDA-Caïman Marine. Cet entraînement a

pris une dimension beaucoup plus réaliste grâce à la participation de la marine italienne et

extrêmement instructive quant aux échanges avec le détachement du NH90à bord de la Doria."

Le capitaine de vaisseau Marc Aussedat, commandant du Forbin précise quant à lui: «Cette mise

en condition est un passage incontournable pour le Forbin. Elle permet de réacquérir l'ensemble

des savoir-faire indispensables à une frégate. Ce qui caractérise nos bâtiments, c'est de pouvoir

s'adapter à toutes les situations dès que l'on appareille. Seule une maîtrise parfaite des actions de

chacun à bord permet d'atteindre cet objectif. La présence de la Doriaest une réelle chance tant

elle permet de croiser les savoir-faire des marins français et italiens. Le fait de s'entraîner avec un

bâtiment de même niveau d'ambition et de capacités similaires, dont l'organisation un peu

différente apporte un regard complémentaire, accroît le niveau d'exigence (et d’émulation…)».

Sans être identiques, les deux frégates sont

issues d’un projet européen commun : le

programme Horizon. Cette similitude entre les

deux unités représente assurément un atout de

poids dans le cadre de l’interopérabilité. Celle-ci

contribue à l’accomplissement d’une bonne

coopération entre les deux marines qui sont

amenées à travailler de concert dans le cadre de

différentes opérations.

ÀA cet égard, le vice amiral d’escadre Magne, amiral commandant la force d’action navale et le

vice-amiral d’escadre Foffi, commandant en chef de la Marine italienne, s’accordent pour dire:

«Notre coopération est importante et nécessaire dans la mesure où nous avons construit

ensemble ces bâtiments. Cette MECO permet aux deux nations de s'entraîner mutuellement et de

procéder à des échanges de personnels. Ces deux éléments apparaissent effectivement

indispensables à une époque où les réductions budgétaires s’intensifient et que les missions se

diversifient».

Le 18 mars, le Forbin a repris la mer pour parfaire ses compétences et ainsi atteindre un niveau

opérationnel encore supérieur.

Sources : © Marine nationale

Le bâtiment hydrographique La Pérouse s’entraîne avec la marine marocaine

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Mise à jour : 18/03/2013 13:51

Le 13 mars 2013, le bâtiment hydrographique

(BH) La Pérouse a effectué une série

d’entraînements avec le patrouilleur lance-

missiles Commandant Azougagh de la marine

royale marocaine.

L’échange a débuté par l’envoi de l’équipe de

visite du La Pérouse sur le patrouilleur marocain

simulant un cargo suspecté de transporter

illégalement des armes. Agissant depuis la

passerelle du Commandant Azoughah, le chef

d’équipe a rapidement identifié l’absence d’un marin à la liste d’équipage lors de l’entraînement.

Ce dernier découvert au cours de l’investigation a été maîtrisé et son arme saisie. Puis les deux

bâtiments ont appareillé pour effectuer un entraînement d’évolution tactique. Les manœuvres

conjointes ont permis de réaffirmer l’esprit de coopération fraternelle entre les marines française et

marocaine.

Le La Pérouse avait appareillé de Brest le 5 mars pour une campagne de levées hydrographiques

en mer Méditerranée. Outre l’entretien des bonnes relations avec le Maroc, l’escale de Tanger a

permis d’effectuer des mesures de tirant d’air destinées à la mise à jour des données du port.

Sources : © Marine nationale

Zoom sur la formation des Équipes des Protection Embarquées

Mise à jour : 20/03/2013 17:46

Depuis 2009, la Marine nationale offre, sous certaines conditions, la possibilité aux navires

français évoluant dans des zones dangereuses, un renfort en personnel pour les protéger.

Ce sont les équipes de protection embarquées, dites EPE, formées par la force des fusiliers

marins et commandos (forfusco). Reportage lors de la dernière session, à Lorient et en

baie de Douarnenez.

« Poste de combat EPE – Poste de combat

EPE ». La diffusion résonne dans les haut-

parleurs du bâtiment école (BE) Léopard. En

quelques secondes, l’équipe monte sur le pont

supérieur. Chacun connaît son rôle en cas

d’attaque. Observation, analyse, détermination

de l’attaque : les phases d’appréhension d’un

navire sont bien rodées. Comme le souligne le

LV Crépet, responsable de cette formation « ils

sont là pour "driller" ( s’exercer à maintes

reprises). Ils doivent se connaître parfaitement

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afin de créer des automatismes qui leur permettront de réagir de manière efficace pour répondre à

une attaque» Simulés par des EDOP[1], les skiffs foncent à vive allure sur le BE, et alternent les

scénarios : bâbord, tribord, avant, arrière…

Au cœur de la baie de Morgat, cette préparation opérationnelle permet à des composantes

d’ALFAN et d’ALFUSCO de s’exercer ensemble. Le capitaine de corvette Lecomte, commandant

le Léopard aime à le rappeler « Notre bâtiment complète ainsi notre mission de formation. Nous

formons toute l’année les élèves des écoles du Poulmic, mais aujourd’hui il est intéressant de

s’entraîner ensemble, grandeur nature ». En effet, les caractéristiques des BE ne sont pas très

éloignées de celles par exemple d’un thonier : franc-bord assez bas, espace restreint pour

évoluer, accès facilité par l’arrière, vitesse limitée, etc. Ce portage s’avère donc être un bon

moyen d’entraînement.

Parmi le personnel qui forme les prochaines EPE qui partiront aux Seychelles armer des thoniers,

on retrouve plusieurs profils. « Dans nos groupes, il y a forcément des spécialistes de la force, fait

remarquer le LV Crépet. Le chef de détachement, l’adjoint, sont des fusiliers marins, voire des

commandos. Ensuite, nous positionnons des marins de toute la Marine nationale. Ce stage

permet une sélection du personnel, la définition des groupes embarqués et l’entraînement pour les

préparer au mieux à la réalité du milieu ». Car tous les participants à ce stage n’iront pas au bout.

« La sélection vient presque d’eux-mêmes » glisse le LV Crépet. « Certains ont compris, au cours

de ces deux semaines, qu’ils n’étaient pas assez préparés pour partir en mission. » Mais de l’avis

de plusieurs stagiaires, ils reviendront. Avec encore plus de motivation. Un jeune quartier-maître,

manœuvrier sur un bâtiment brestois l’explique : « partir sur une telle mission, c’est une

opportunité pour nous. Ce n’est pas tous les jours qu’on peut servir de cette manière la Marine.

Même si on le fait tous les jours, cette mission EPE est vraiment particulière et le fait de l’ouvrir à

différentes spécialités, avec une formation adaptée, motive beaucoup de marins. »

Après quinze jours de formation (conférences à

Lorient, formations aux tirs, entraînement

grandeur réelle), seuls deux stagiaires sur près

de 70 ne sont pas retenus pour armer les

thoniers. Pour les autres, c’est une nouvelle

mission qui se prépare, et peut-être une nouvelle

carrière. Après avoir été manœuvrier, secrétaire,

boulanger et électricien, ces jeunes quartiers-

maîtres ou officiers mariniers vont devenir, le

temps d’une mission, fusilier-marin au service de

la Forfusco.

L’opération Atalante contribue à la dissuasion, à la prévention et à la répression des actes de

piraterie au large des côtes somaliennes.

[1] Embarcation de drôme opérationnelle de protectio

Droits : © Marine nationale

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La 33F veille. A admirer: les belles photos de Philip Plisson Ligne de Défense, 19.03.2013

Le photographe et peintre de la marine Philip Plisson a mis en ligne sur son blog un remarquable reportage photo sur la 33F de Lanvéoc-Poulmic. Le photographe a passé 24 heures avec l'unité et ses Caïman.

On y aperçoit un Caïman et un Lynx (à droite).

Pour voir ses superbes clichés, cliquer sur

http://www.philip-plisson-blog.com/article-24-heures-avec-la-33f-114664914.html

c) – Armée de l’Air

Remise de poignards à l’École de l’air de Salon-

de-Provence Mise à jour : 18/03/2013 21:40

Une cérémonie de remise de poignards s’est déroulée, le jeudi 07 mars 2013, dans la salle des

marbres du bâtiment Guynemer, centre névralgique des écoles d’officiers de l’armée de l’air

(EOAA) sur la base aérienne 701 de Salon-de-Provence.

Au cours de ce moment solennel, le poignard,

symbole de commandement, a été remis aux 22

élèves de la promotion officiers sous contrat

(OSC) 2012-47, issus d’horizons divers et âgés

en moyenne de 26 ans, en présence des cadres

du cours spécial de formation des officiers

(CSFO)

La remise du poignard est une étape fondatrice

dans la carrière d'un officier. Elle symbolise son

entrée dans le corps des officiers et son aptitude à commander. Pour les OSC, elle achève la

période de formation militaire générale de l’officier durant laquelle les élèves ont pu s’aguerrir lors

d’épreuves militaires et sportives, tout comme acquérir les connaissances indispensables à un

premier poste d’encadrement dans l’armée de l’air.

Toute l'actualité des écoles d'officiers de l'armée de l'air est à suivre sur le site http://ecole-air.fr/

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Sources : © Armée de l'air , Droits : © Armée de l'air

Mali : 1000 heures de vol pour le détachement Harfang Mise à jour : 21/03/2013 18:53

Dans la nuit du 15 au 16 mars 2013, le détachement Harfang a effectué sa millième heure de vol en soutien de l’opération Serval.

Engagé depuis le 17 janvier en soutien des opérations françaises au Mali, le détachement Harfang de l’escadron de drones 1/33 Belfort a effectué en moins de deux mois un millier d’heures de vol, de jour comme de nuit.

Le drone Harfanga accompagné les forces françaises qui ont libéré Douentza, a été en appui des opérations des forces spéciales ou des troupes aéroportées sur Tombouctou. Il a fourni un apport décisif aux troupes engagées

dans la reconquête du nord Mali, dans le massif de l’Adrar des Ifoghas.

Apportant une contribution conséquente au recueil de renseignement sur le théâtre grâce à ses capteurs et à sa persistance sur zone, le Harfang a également mis à profit ses capacités de détection pour aider les aéronefs de l’armée de l’Air et de la marine Nationale à acquérir et engager des cibles ennemies. Grâce à l’illuminateur laser embarqué sur le drone, les équipages ont ainsi guidé sur leur objectif des bombes de précision tirées par d’autres vecteurs.

Ainsi, en 1000 heures de vol, le détachement Harfanga été engagé dans toutes les phases de l’opération et sur tout le théâtre. Il a couvert en une cinquantaine de vols opérationnels un large spectre de missions et a ainsi nettement contribué aux succès tactiques de l’opération Serval.

Sources : EMA , Droits : Ministère de la Défense

Visite du COMDAOA au Qatar

Mise à jour : 20/03/2013 21:59

Du 2 au 4 mars 2013, le général Thierry Caspar-Fille-Lambie, commandant la défense aérienne et

les opérations aériennes (COMDAOA), s’est rendu au Qatar sur les bases de Doha et Al-Udeid où

avait lieu l’exercice franco-qatari Gulf Falcon.

Samedi 3 mars 2013, sur la base de Doha, le

colonel Christophe Oursel, commandant du

détachement «air» français a accueilli le

COMDAOA pour une présentation du Joint

Force Air Component Command (JFACC –

commandement de la composante aérienne de

la force interarmées) et des unités de l’armée de

l’air projetés sur la plateforme. En fin de

matinée, le COMDAOA et le général Emmanuel

de Romémont, directeur de l’exercice, ont été

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transférés en hélicoptère à bord de la frégate de défense aérienne Chevalier Paul. Ils ont assisté à

une présentation de cet outil de combat, opérant notamment en collaboration avec le Combined

Air Operations Centre (CAOC).

Dimanche 4 mars, le général Thierry Caspar-Fille-Lambie s’est ensuite rendu au sein du

détachement américain stationné sur la base d’Al-Udeid.

Retrouvez le dossier complet des actualités de l'exercice Gulf Falcon sur le site de l'état-major des

armées.

Droits : © Armée de l'air

TLP, l’école des leaders Mise à jour : 19/03/2013 18:42 - Auteur : Capitaine Karim Djemaï

Du 04 au 30 mars 2013, près de 80 aviateurs ont participé au Tactical Leadership Program (TLP), stage multinational formant les pilotes de chasse au label de «chef de mission». Dispensée à Albacete en Espagne, cette formation est l’une des plus réputées et des plus exigeantes au monde.

Ce second volet de l’année 2013 rassemble près d’une trentaine d’avions « Blue Air » (simulant les forces amies), ainsi qu’une dizaine d’avions plastronnant des avions agresseurs, dits « Red Air ». Un avion-radar, ainsi que des hélicoptères complètent le dispositif aérien. L’ensemble de ces aéronefs provient de France, d’Espagne, des États-Unis, d’Italie, de Grèce, de Pologne, de Belgique et des Pays-Bas.

Côté français, huit avions de chasse ont été déployés : deux Mirage 2000C, deux Mirage

2000D, deux Mirage 2000N, ainsi que deux Alphajet remplissant le rôle d’Aggressors. Au sol, des spécialistes "guerre électronique" français sont également mobilisés, ainsi que des commandos espagnols dédiés aux missions de Close Air Support (CAS - appui aérien rapproché).

« Les cours TLP bénéficient d’une variété de moyens internationaux unique en Europe, explique le commandant Sébastien Salgues, responsable de la Flying Branch (division des activités aériennes). Cela nous permet de dispenser une formation très proche de la réalité opérationnelle, dans un environnement totalement multinational.»

Jusqu’en 2009, la formation TLP était dispensée à Florennes en Belgique, mais l’encombrement et l’exiguïté de l’espace aérien belge et des pays environnants a nécessité un déplacement. Aujourd’hui, la taille des zones de travail en Espagne augmente considérablement la marge de manœuvre des équipages. En outre, la base aérienne d’Albacete bénéficie de conditions météorologiques plus clémentes, paramètre indispensable à l’activité aérienne.

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En 35 ans d’existence, la méthode d’apprentissage de TLP a fait ses preuves. Après une première phase théorique au sol, les vols commencent très rapidement. Durant les quatre semaines de stage, une COMAO est programmée chaque jour. Cette dernière obéit à un scénario dont la difficulté est croissante. Tous les types de missions aériennes sont étudiés : interdiction aérienne, entraînement au combat de type DACT (Dissimilar Air Combat Training), attaques au sol, reconnaissance, missions de recherche et de sauvetage au combat (Combat Search and Rescue – CSAR)…

Réglées comme du papier à musique, les journées s’écoulent à une vitesse supersonique. « Pour un stagiaire, un jour à TLP dure au minimum douze heures, de 10h00 à 22h00, détaille le commandant Salgues. Les vols ne représentent qu’une petite partie de leur travail. La préparation en amont est longue et minutieuse. A posteriori, les vols sont suivis par des débriefings durant lesquels chaque action est finement décortiquée. La vingtaine d’instructeurs expérimentés de TLP suit les stagiaires pas à pas, du départ de la mission jusqu’au débriefing final. » Ce n’est qu’au prix de tous ces efforts que les pilotes et équipages français obtiennent la précieuse qualification de « mission commander ».

Droits : © Armée de l'air

Stage de survie au combat à Cazaux Mise à jour : 15/03/2013 21:00

Du 4 au 8 mars 2013, dix stagiaires (personnel navigant) ont suivi un stage de survie au combat dispensé par le CFSS (centre de formation à la survie et au sauvetage) implanté sur la base aérienne 120 de Cazaux depuis 1997.

La formation a commencé par une phase théorique de deux jours où les stagiaires ont assimilé les rudiments de la survie en zone hostile, les techniques de camouflage, les aspects de la conduite après capture, l’utilisation des moyens de transmission de type balise PRC112G et les procédures Otan utilisées en temps de guerre. La deuxième phase du stage s’est effectuée quant à elle sur le terrain dans la région de Biscarrosse.

Le scénario était bien ficelé. Les membres d’équipages ont du abandonner le bord (ou effectuer un posé d’urgence) et se sont retrouvés en zone de conflit avec pour seul équipement un paquetage de survie et une balise de détresse.

Les dix stagiaires ont dû apprendre à se fondre dans la nature et à faire face à différentes menaces. Les stagiaires se sont entraînés aux procédures de récupération et d’extraction telles qu’elles sont réalisées sur des théâtres d’opérations.

Dans deux semaines, le CFSS recevra des militaires belges dans le cadre de la même formation. Le CFSS forme tout au long de l’année du personnel navigant dans le domaine de la survie en environnement permissif (absence de menace-temps de paix) et non-permissif (zone de conflit par exemple).

Droits : © Armée de l'air

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Tchad : exercice de ravitaillement par voie aérienne Mise à jour : 22/03/2013 08:26

Les 4 et 16 mars 2013, le groupement terre de la force Epervier a effectué un exercice de ravitaillement par air (RVA), en Transallpuis en Hercules du groupement de transport opérationnel (GTO) sur la zone de Farcha-Boutelouali, à une dizaine de kilomètres à l’Est de la base aérienne de Kosseï (BA 172), au Tchad.

À l’aube, l’un des pelotons de l’escadron blindé de la Force Épervier armé par le 3erégiment de Hussards (3e RH)s’est positionnée à Farcha-Boutelouali et a installé le marquage de la zone de mise à terre (ZMT). Longue de 500 mètres au minimum sur 300 mètres de large, elle est matérialisée par des panneaux de couleur disposés sur le sol. Une fois la ZMT installée, un message météo a été envoyé à la base aérienne indiquant les coordonnées de la position, l’origine et la force du vent ainsi que la visibilité.

Au même moment, le personnel du 1er régiment du train parachutiste (1er RTP) a finalisé le chargement d’une palette de 880 kg d’eau ainsi que deux autres colis d’une cinquantaine de kilogramme chacun. Dans le cockpit de l’avion de transport tactique, l’équipage est composé de cinq personnels. En soute, l’équipe du 1er RTP est constituée d’un chef-largueur et de trois arrimeurs-largueurs. Le chef largueur est en liaison permanente avec le commandant de bord. Le chef de soute a la responsabilité de la sécurité de toute la phase de largage.

La livraison par air s’est déroulée en trois passages. Dans un premier temps, l’aéronef a réalisé une reconnaissance de la zone en liaison radio avec le peloton au sol. Puis, au deuxième passage, la rampe, située à l’arrière de l’avion, s’est ouverte pour larguer la première charge. Une fois le fardeau au sol, le marqueur a annoncé à l’équipage le drop score, l’endroit exact où est tombée la charge. Ce résultat a permet d’affiner, au besoin, le largage du passage suivant. Enfin, lors du dernier passage, l’équipage a effectué le largage des petit colis par les portes latérales de l’avion, à une hauteur de 50 mètres. Une fois le largage terminé, les militaires de l’escadron blindé ont déconditionné les colis et plié les voiles. La livraison par air permet ainsi de ravitailler très rapidement les unités isolées ou éloignées. A titre d’exemple, dans le cadre de l’opération Serval, les unités engagées sur le terrain sont régulièrement ravitaillées par les airs en vivres et matériels.

Sources : EMA , Droits : Ministère de la Défense

Ravitaillement en vol sur un avion allemand Mise à jour : 19/03/2013 12:09

Le 26 février 2013, le CEAM (centre d’expériences aériennes militaires) a réalisé une expérimentation réussie d’un ravitaillement en vol d’un Mirage 2000 de l’Escadron de chasse et

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d’expérimentation 05.330 ‘Côte d’or’ et d’un Mirage F1 de l’escadron de reconnaissance 2.33 ‘Savoie’, sur un A310 MRTT allemand.

Après l’expérimentation réalisée sur Rafale le 20 février 2013, l’évaluation des procédures de ravitaillement en vol sur ce type d’aéronef, s’est poursuivie le 26 avec le Mirage F1 et le Mirage 2000.

Le vol a été réalisé sur la zone de Mont-de-Marsan en fin d’après-midi pour expérimenter, entre-autres, le ravitaillement de nuit. La rejointe avec l’avion allemand est facilitée de nuit par les multiples feux présents sur l’aéronef.

« L’éclairage de la zone de refuelling sous le tanker est très confortable. Les feux du panier (en croix) sont très efficaces pour estimer le rapprochement. L’éclairage de l’intérieur de Pod est idéal pour la visibilité du chariot de nuit et permet une bonne tenue de place », souligne un des pilotes du CEAM. L’expérience fut donc une réussite.

Rappelons que le CEAM a pour mission l’étude, l’expérimentation et la définition des procédures d’utilisation des nouveaux équipements entrant en service dans l’armée de l’air

Ce centre est composé d’ « équipes de marques » et d’escadrons, disposant d’experts spécialisés permettant de couvrir l’ensemble des domaines d’activités de l’armée de l’air.

Droits : Armée de l'air

Le Mirage F1 quitte définitivement l’Afrique

Zone Militaire, 15 mars 2013 – 16:44

Les deux Mirage F1 CR de l’escadron 2/33

Savoie qui étaient encore récemment engagés

dans l’opération Serval, au Mali, quitteront le

Tchad et le dispositif Epervier, le 16 mars

prochain. Ce départ mettra ainsi un terme à 30

ans de présence de cet appareil en Afrique.

Cette page a été tournée lors d’une cérémonie

organisée le 14 mars sur la base aérienne de

Kosseï, à N’Djamena.

En 2010, l’on pouvait penser que les Mirage F1 allaient quitter définitivement le Tchad pour y être

relevés par des Mirage 2000C/RDI. Mais 18 mois plus tard, ils étaient de retour dans les cieux

tchadiens.

C’est en 1983 que les Mirage F1 furent engagés pour la première fois au Tchad, à l’occasion de

l’opération Manta, aux côtés des chasseurs bombardiers Jaguar. Ils prirent notamment part au

raid contre la piste de Ouadi Doum, en 1986, qui marqua le lancement de l’opération Epervier.

Mais le Tchad ne fut pas le seul pays africain où les Mirage F1, quelles que soient leurs

configuration (C, CT, CR), furent mis en œuvre. En 1994, ils participèrent à l’opération Turquoise,

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au Rwanda, puis ils protégèrent, trois ans plus tard, l’évacuation de ressortissants français du

Zaïre.

En 2003, 5 Mirage F1 CR furent déployés à Entebbe, en Ouganda, dans le cadre de l’opération

Artemis, lancée dans la cadre de la résolution 1484 des Nations unies afin de mettre un terme aux

affrontements interéthniques dans la région de Bunia, en République Démocratique du Congo.

Et l’on peut aussi citer la participation de ces appareils dans les opérations Almandin et Boali

(Centrafrique), Licorne (Côte d’Ivoire), Dorca (frontière entre le Tchad et le Darfour), Benga (RC

Congo), Harmattan (Libye)…

Pour ce qui concerne plus précisément le Tchad , les Mirage F1CR et CT ont effectués, dans le

cadre de l’opération Epervier, plus de 13.000 missions pour 32.000 heures de vol. Près de 500

pilotes et 4.000 mécaniciens se sont succédés sur la base aérienne de Kosseï pour mettre en

oeuvre ces appareils, qui laisseront désormais leur place à des Rafale.

Le retrait du service des Mirage F1CR du 2/33 Savoie doit en principe avoir lieu en 2014. Ce qui

permettra de voir ces avions assurer une mission de police du ciel au profit des pays baltes, dans

le cadre de l’Otan, à partir de mai prochain.

Remise des diplômes aux stagiaires de la formation militaire «air 2013» Mise à jour : 19/03/2013 18:38

Jeudi 14 mars 2013 a eu lieu au sein du détachement air 181 “Lieutenant Roland Garros” sur l’île de la Réunion, la cérémonie de remise des diplômes aux 41 stagiaires de la formation militaire air (FM Air) ayant réussi le stage.

Ce stage a pour objectif principal de faire découvrir l’institution militaire et l’armée de l’air en particulier. Une formation initiale est dispensée aux jeunes pour leur permettre d’intégrer la réserve opérationnelle et leur donner les informations nécessaires sur les différents métiers de la Défense et de la sécurité.

La FM Air est constituée de deux phases : une phase en externat de cinq journées sur le détachement pour l’acquisition des bases

élémentaires de l’instruction militaire. Les stagiaires apprennent l’organisation de la Défense et de l’armée de l’air, le règlement militaire, l’armement et l’instruction technique de tir concrétisée par un tir de précision à air comprimé. Les manœuvres à pied sont incontournables tout comme l’apprentissage d’un chant de tradition.

La deuxième phase de dix jours se déroule, quant à elle, sur un camp militaire. Outre la vie en collectivité, les jeunes découvrent des spécialités telles que les transmissions, la topographie et la sécurité des données informatiques. S’ajoutent les activités pratiques de rallye, de tir réel au FAMAS, du combat et un rallye-topographique.

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Par ailleurs, sont mises en place des activités de découverte telles qu’une visite de l’escadron de transport 50 « Réunion » et diverses conférences sur les dons d’organe et de moelle osseuse, les addictions et la cybercriminalité faisant intervenir des acteurs d’autres institutions.

Fiers d’avoir réussi cette formation, 41 stagiaires ont été honorés et se sont vus remettre leur diplôme de fin de stage en présence de leurs familles, lors d’une cérémonie présidée par le lieutenant-colonel Devèze, commandant le détachement air.

Par la suite, certains stagiaires décident de s’engager dans l’armée, d’autres intègrent la réserve opérationnelle ou optent pour la police nationale. Mais, pour tous, cela reste une expérience hors du commun, un dépassement de soi.

Ce stage accueille chaque année une promotion de 50 jeunes du département, à parité homme/femme. Ils sont encadrés par du personnel d’active et de réserve de l’armée de l’air. Cette formation militaire est l’une des plus demandées de l’île de la Réunion, avec plus de 500 candidatures exprimées chaque année et, depuis 2004, un taux d’intégration d’engagement au sein de l’institution s’élevant à 33%.

Droits : © Armée de l'air

d) - Gendarmerie Nationale

La Cour des comptes épingle les avantages des

policiers et gendarmes Le Point.fr - Publié le 19/03/2013 à 07:32-

Un rapport critique "l'insuffisance de la gestion des dépenses", une "accumulation des mesures catégorielles" qui leur ont été accordées.

La Cour des comptes, qui avait déjà vivement mis en cause en 2011 la

gestion des forces de l'ordre et le bilan des années Sarkozy, a passé

cette fois au crible leurs dépenses de rémunération et leur temps de

travail. © Pol Emile / AFP

La Cour des comptes a épinglé lundi les

avantages accordés aux policiers et aux

gendarmes par rapport aux autres

fonctionnaires, préconisant notamment une "pause salariale" dénoncée par les syndicats de

police. Un rapport, rendu public lundi, critique "l'insuffisance de la gestion des dépenses", la

"tendance au dépassement des crédits votés" et une "accumulation des mesures catégorielles"

qui leur ont été accordées, bien supérieures aux économies consécutives aux réductions

d'effectifs prises afin de réduire le train de vie de l'État. La Cour, qui avait déjà vivement mis en

cause en 2011 la gestion des forces de l'ordre et le bilan des années Sarkozy, a passé cette fois

au crible leurs dépenses de rémunération et leur temps de travail.

Elle observe qu'entre 2006 et 2011, en dépit de "la suppression de 7 000 emplois du fait du non-

remplacement d'un départ à la retraite sur deux, ces dépenses ont continué d'augmenter

rapidement". Elle l'explique par "l'importance des mesures catégorielles" - donc des avantages -

accordées aux forces de l'ordre "pour améliorer" leurs "déroulements de carrière et rémunération",

citant l'adoption d'une importante réforme des corps et des carrières des policiers, en 2004, puis

des gendarmes, en 2005. Des décisions dont les effets se font encore sentir.

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Ces réformes, pointe la Cour, "se sont traduites par une succession de mesures catégorielles"

modifiant leur statut. Leurs grilles indiciaires ont été relevées, ainsi que leurs primes, note-t-elle.

Le "coût annuel" de ces mesures "a été largement supérieur aux économies résultant des

réductions d'effectifs", écrit-elle. Les dépenses de rémunération ont ainsi "augmenté" de plus de

10 % dans la police, de plus de 5 % dans la gendarmerie, contre un peu plus de 4 % pour

l'ensemble des fonctionnaires.

Le legs de Sarkozy, selon Urvoas

Elle préconise donc une "pause salariale" dans la police et la gendarmerie, réunies depuis 2009

sous l'autorité du seul ministère de l'Intérieur (les gendarmes, de statut militaire, étaient

auparavant sous celle de la Défense).

Les syndicats de police ont vivement réagi à cette suggestion, qualifiée par Patrice Ribeiro,

secrétaire général de Synergie (second syndicat d'officiers), de "prétexte" pour "entraver" les

négociations prévues en avril avec le ministère. "Nous sommes contre", a dit son homologue du

Snop-SCSI (majoritaire), Jean-Marc Bailleul, "à moins de faire des propositions" comme celle de

"supprimer le coûteux statut militaire des gendarmes".

Les syndicats estiment tous que le rapport ne tient pas compte de la "spécificité" du métier, "sa

dangerosité", sa "pénibilité", l'absence de droit de grève, ajoute Frédéric Lagache, d'Alliance

(second syndicat de gardiens de la paix). Pour Patrice Ribeiro, ce rapport est "parcellaire, partiel

et partial".

Sur le temps de travail, la Cour stigmatise le système des heures supplémentaires des policiers

dans "l'impossibilité" de les récupérer et les accumulant au fil du temps. Elle estime leur nombre à

19 millions d'heures au total, soit "12 000 à 13 000 emplois sur une année". Elle recommande

également de "renoncer à l'objectif de parité des rémunérations" des deux forces de l'ordre

envisagé au moment du rattachement des gendarmes à l'Intérieur.

Le président de la commission des Lois de l'Assemblée nationale, Jean-Jacques Urvoas,

spécialiste des questions de sécurité au PS, a estimé que ce "rapport vient illustrer un constat"

dressé par lui en 2012. Nicolas Sarkozy, dit-il, "a légué à la France une situation intenable (...),

nos forces de sécurité sont de moins en moins nombreuses" et "coûtent de plus en plus cher".

"Manuel Valls doit être le ministre (de l'Intérieur)" devant permettre "qu'une bonne direction prenne

le pas sur une mauvaise gestion".

Pour l'UMP Bruno Beschizza, "étonné" par le rapport, des "policiers et des gendarmes décèdent

chaque année" et "la valorisation de ces métiers atypiques et dangereux est normale". Dans un

communiqué, le syndicat Unité SGP Police FO, "stupéfait par ce rapport", prévient que "les

policiers n'accepteront aucune pause salariale; leur traitement est la reconnaissance de la nation

à la dangerosité et à la pénibilité de leur métier".

La gendarmerie prévôtale dispose désormais d'un commandement en propre Ligne de Défense, 21.03.2013

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Un commandement de la gendarmerie prévôtale a été créé par un décret publié jeudi au Journal officiel. Le décret prévoit de donner à la brigade de recherches prévôtale

une compétence judiciaire sur l'ensemble de la France pour le

suivi des affaires pénales militaires au sein de la prévôté et les

poursuites d'enquêtes le cas échéant.

Au cours des dernières années, explique-t-on à la gendarmerie,

"la judiciarisation croissante des activités militaires, en particulier

en opérations, a mis en exergue la sensibilité de la fonction

prévôtale" d'où la création de ce commandement, placé sous

l'autorité directe du directeur général de la gendarmerie

nationale. La prévôté était auparavant placée sous la responsabilité du commandant de la

gendarmerie outre-mer.

Ce nouveau commandement a pour mission de sélectionner et de déployer les prévôts, après

leur avoir donné une formation adaptée à leur future mission. Il va suivre et contrôler l'action

des cinq détachements prévôtaux permanents (Allemagne, Emirats Arabes Unis, Djibouti,

Gabon, Sénégal) et des sept détachements prévôtaux "de circonstance" (Afghanistan, Liban,

Tchad, Côte d'Ivoire, Centrafrique, Kosovo, Mali). Actuellement, 10 officiers et 60 sous-officiers

sont déployés en tant que prévôts, tous étant officiers de police judiciaire.

Le colonel Olivier Kim, ancien officier au GIGN, qui vient de passer un an en Afghanistan

comme conseiller des autorités de Kaboul pour la police, a été nommé commandant de la

gendarmerie prévôtale qui sera basée à la caserne des Minimes à Paris.

e) – Service de Santé

Réunion : Medevac depuis l’île Europa Mise à jour : 20/03/2013 22:02

Un Transall des forces armées de la Zone Sud de l’Océan Indien (FAZSOI) a assuré, dimanche 17 mars 2013, l’évacuation médicale (Medevac) d’un personnel militaire depuis l’île d’Europa, située dans le canal du Mozambique à près de 1500 kilomètres de la Réunion.

Cette Medevac a été déclenchée suite à la survenue d’un problème médical chez un des militaire du détachement d’Europa. Pris en charge initialement par le personnel médical présent sur place, le patient a bénéficié d’un traitement adéquat.

Du fait de l’éloignement de l’île, environ 8 heures de vol ont été nécessaires pour réaliser le vol aller-retour.

Cette mission illustre l’utilité d’un vecteur aérien permanent à la Réunion, ayant une autonomie suffisante pour assurer à tous les militaires des FAZSOI, où qu’ils soient, la certitude de pouvoir bénéficier d’une évacuation médicale. Elle souligne aussi le rôle

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fondamental des équipes médicales spécialisées, travaillant au contact des forces.

Sources : © Armée de l'air , Droits : © Armée de l'air

Être prêt à soigner au combat Mise à jour : 21/03/2013 17:46 - Auteur : BCISSA - Direction : DCSSA

A bord du BPC Tonnerre, dans le cadre de la mission Jeanne d’Arc 2013, des séances de

secourisme de combat sont organisées par le personnel médical, au profit de l’ensemble des

militaires embarqués : équipage, officiers-élèves, détachements de l’armée de terre, de l’aéronavale

et de la flottille amphibie, état-major tactique. Ces sessions ont pour objectif d’apprendre les

premiers gestes et les premiers soins qui peuvent sauver des vies, en cas de blessure en situation

opérationnelle.

Par groupes d’une dizaine de personnes, les

militaires embarqués sur le Tonnerre révisent

notamment, au cours de ces séances

d’instruction, l’utilisation des trousses individuelles

du combattant (TICs). Ces trousses contiennent

des garrots tourniquets, des compresses

hémorragiques, des pansements compressifs et

des doses individuelles de morphine.

Apportés correctement et le plus vite possible

après une blessure, les premiers secours peuvent stabiliser un blessé jusqu’à sa prise en charge

par les équipes médicales.

Le BPC Tonnerre est équipé d’un hôpital de plus de 1000 m2, armé par un médecin, deux infirmiers,

neuf brancardiers-secouristes et un secrétaire. Pour la mission Jeanne d’Arc, le dispositif est

renforcé d’un infirmier anesthésiste et des dix médecins-élèves en charge des tours de garde.

L’hôpital comporte deux blocs opératoires, une salle de radiologie avec scanner et de chambres

d’hospitalisation. Il dispose d’une capacité d’accueil, pouvant être étendue, de 75 lits.

9 – France : Armements & Industries

Missiles : MBDA pénalisé par le gel des commandes de l'Etat Les Echos, Par Alain Ruello | 20/03 | 07:00

Le groupe a manqué de 800 millions d'euros son objectif de prises de commandes 2012.

Touché mais pas coulé. MBDA espère récupérer cette année une grande partie de ce que le

fabricant de missiles européen n'a pas obtenu l'année dernière. Et ce n'est pas qu'un peu : à

2,3 milliards d'euros, les prises de commandes de la filiale d'EADS, BAE Systems et

Finmeccanica accusent un « trou » d'au moins 800 millions par rapport à l'objectif. Ce trou, c'est la

conséquence directe du gel partiel des lancements de programmes décidé l'année dernière par le

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ministère de la Défense pour économiser sa trésorerie, en attendant la prochaine loi de

programmation militaire.

« Nous visions un montant de prises de commandes supérieur à notre chiffre d'affaires », a

reconnu hier Antoine Bouvier, le PDG de MBDA, en présentant les résultats financiers. En 2012,

le chiffre d'affaires a atteint 3 milliards (stable) pour une marge d'exploitation de plus de 10 %.

Cure d'austérité

Les 800 millions de contrats qui n'ont pas été signés l'année

dernière portent essentiellement sur trois programmes : le

remplaçant du missile antichar Milan (MMP), l'antinavire

léger franco-britannique (ANL) et l'évolution de l'Aster

(surface-air). Le seront-ils cette année, alors que la Défense

s'attend à une cure d'austérité sans précédent dans ses

budgets d'investissements ? L'industriel fait le pari que oui

en grande partie, puisqu'il a inscrit dans ses objectifs 2013

de signer les deux premiers.

En attendant, MBDA peut remercier les pouvoirs publics à

New Delhi. Sur les 2,3 milliards de prises de commandes

de 2012, 1,4 milliard provient de l'exportation - record

historique pour la société, c'est-à-dire de ventes en dehors

des quatre pays « domestiques » (France, Royaume-Uni, Italie et Allemagne). Et, sur cette part à

l'exportation, près de 1 milliard est attaché au seul contrat de missiles air-air Mica vendus dans le

cadre de la rénovation des Mirage 2000 indiens.

MBDA a d'ailleurs un bon karma actuellement. Cette année, l'industriel vise un montant de prises

de commandes de plus de 3 milliards. Pour y arriver, il devra concrétiser l'énorme contrat de

développement d'un missile sol-air de courte portée avec l'Inde. C'est bien parti : « Les

négociations sont finalisées et nous sommes maintenant dans la phase d'approbation

politique », a rappelé Antoine Bouvier.

D'autres pays devraient aussi aider MBDA à atteindre son objectif commercial, comme Oman qui

va devoir passer commande pour l'armement de ses Eurofighter.

Un gros achat de fusils PGM à des fins de "recherche, d'expérimentation, d'étude ou de développement"

Ligne de Défense, 15.03.2013

Les armées ont acheté, à la société PGM Précision, des fusils PGM (de type non spécifié et dont le nombre n'est pas précisé) et leurs accessoires, pour une valeur de 2 090 301 €. Le marché a été attribué le 12 décembre mais l'avis n'est passé au Boamp que le 7 mars.

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Cet achat s'est fait au terme d'une procédure négociée sans publication préalable d'un avis de

marché au JOUE puisque "le marché est passé uniquement à des fins de recherche,

d'expérimentation, d'étude ou de développement". L'avis fait référence à une "urgence

impérieuse résultant d'événements imprévisibles pour l'entité adjudicatrice".

Ces équipements, sur lesquels le fabricant ne tient pas à s'exprimer, devraient prendre

la route de Lorient. Mais ni la SIMMT ni PGM n'ont accepté de fournir des précisions sur ce

marché.

Cassidian Optronics modernise les systèmes de vision des sous-marins de la marine colombienne Oberkochen, le 15 mars 2013ENFRDEES

Un périscope de veille avec capteurs IR augmente les capacités des sous-marins Cassidian Optronics conforte sa position de leader dans le secteur du rétrofit et de la

modernisation Des systèmes de mâts de Cassidian Optronics à bord d'un sous-marin de la classe 209 Photo : Cassidian Optronics

Cassidian Optronics augmente l'efficacité

opérationnelle des sous-marins de la classe 209

de la Marine colombienne par l'intermédiaire de

l'installation de systèmes de vision avancés.

Suite à une commande préalable portant sur la

révision d'un périscope d'attaque, la Marine

colombienne a maintenant chargé Cassidian

Optronics de fournir un périscope de veille de type SERO 250 pour l'un de ses sous-marins de la

classe 209. Cassidian Optronics, anciennement Carl Zeiss Optronics, est un fabricant renommé

de systèmes de mâts optroniques et périscopes pour sous-marins.

La commande qui vient d'être placée marque le début d'une série de contrats dont l'objectif final

consiste à remplacer la totalité des systèmes optiques équipant actuellement les sous-marins de

la classe 209 de la Marine colombienne. Mis en service en 1975, ces sous-marins se trouvent

pour l'heure en phase de révision et de modernisation. Le programme actuel est réalisé dans le

cadre d'un contrat conclu avec le chantier naval allemand HDW à Kiel. Le système SERO 250 de

Cassidian Optronics a été sélectionné parce qu'il représente une solution de module moderne,

économique et prête à l'installation, permettant de ce fait le remplacement de périscopes âgés

sans que des modifications majeures des sous-marins ne soient requises à cet effet.

L'augmentation des capacités opérationnelles est l'une des raisons principales motivant la

modernisation des périscopes. Le périscope SERO 250 est doté de capteurs sophistiqués, dont

un capteur infrarouge de vision nocturne de nouvelle génération. Développé spécialement pour le

rééquipement de sous-marins, il permet le remplacement de systèmes obsolètes tout en ne

nécessitant qu'un minimum d'adaptations de la plate-forme. Les travaux d'intégration en Colombie

seront réalisés avec le concours de partenaires locaux.

Auparavant, Cassidian Optronics s'était déjà vue confier différents programmes de rétrofit, telle la

modernisation des sous-marins de la classe AY de la Marine turque. (Vous trouverez de plus

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amples renseignements sur les systèmes navals de Cassidian Optronics

sous :http://www.cassidian.com/en_US/web/guest/optronics-maritime-solutions).

Forte de ses quelque 800 collaborateurs, la société Cassidian Optronics GmbH développe et

fabrique des produits optiques et optroniques sur ses sites allemands d'Oberkochen et Wetzlar et

à Irene en Afrique du Sud. Ces produits sont utilisés aussi bien dans des systèmes militaires en

mer, à terre ou dans les airs ou encore dans des technologies de la sécurité et de surveillance des

frontières, que dans des systèmes de haute technologie du domaine civil et dans l'aérospatiale.

Cassidian Optronics allie la maîtrise de la technologie optique et optronique de précision de Carl

Zeiss Optronics avec le savoir-faire d'un leader mondial qu'est Cassidian en matière de

technologies de la défense et de la sécurité.

À propos de CASSIDIAN (www.cassidian.com)

Cassidian, la division de défense d'EADS, est un leader mondial en matière de solutions de

défense et de sécurité. L'entreprise fournit des systèmes de défense sophistiqués pour l'ensemble

de la chaîne fonctionnelle : des capteurs aux avions de combat et drones en passant par les

systèmes de commandement. Dans le domaine de la sécurité, Cassidian équipe ses clients dans

le monde entier en systèmes de surveillance des frontières ainsi qu'en solutions de cyber-sécurité

et de communication sécurisée. En 2012, Cassidian a réalisé un chiffre d'affaires de 5,7 milliards

d'euros avec un effectif de quelque 23 000 employés.

Eurofighter : l'organisation industrielle en question Les Echos, Par Alain Ruello | 19/03 | 07:00

Il sera difficile de garder 4 chaînes d'assemblage, estime le patron de Cassidian.

Passé 2018, le travail sur l'Eurofighter ne nourrira pas les 4 chaînes européennes. -

Photo Geoffrey Lee/Eurofighter

Eliminé car jugé plus cher que le Rafale en finale du méga-

appel d'offres indien portant sur l'achat de 126 avions de

combat, l'Eurofighter ne pourra pas faire l'économie d'une

réflexion sur sa structure de coûts. Surtout s'il veut poursuivre

sa carrière à l'exportation. Les trois partenaires industriels du

programme - EADS, BAE Systems et Alenia (Finmeccanica) -

mènent d'ailleurs des discussions à ce sujet qui devraient

déboucher cette année, a indiqué hier Bernhard Gerwert, le

PDG de Cassidian, la branche défense d'EADS.

« Tous les partenaires ont conscience qu'il faut améliorer l'organisation industrielle de

l'Eurofighter », a-t-il déclaré hier lors d'un point de presse. Le sujet fut d'ailleurs à l'origine du

projet de fusion EADS BAE. De là à savoir ce qui accouchera des réflexions, l'intéressé préfère

rester prudent. A ce stade, « je ne peux pas répondre », confie-t-il. Ce qui ne l'empêche pas

d'évoquer une piste.

Une question très politique

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Après la sortie de la France, l'Eurofighter a été lancé dans les années 1980 par le Royaume-Uni,

l'Allemagne, l'Italie et l'Espagne, qui ont promis d'en acheter 620 au total. Le programme, pour ce

qui concerne les livraisons à ces 4 pays, est géré par une coentreprise commune à EADS, BAE et

Alenia, qui se partagent la fabrication. Pour ce qui est des campagnes à l'exportation en revanche,

c'est au cas par cas. En Arabie saoudite, BAE a mené les négociations, de même qu'à Oman,

avec le soutien politique de Londres. En Inde, ce fut Cassidian, aidé par Berlin.

Une des pistes d'amélioration, avance Bernhard Gerwert, consisterait à confier à cette

coentreprise la responsabilité des campagnes à l'export. Cela entraînerait plus de transparence

sur les prix et les marges. En clair : dans la situation actuelle, l'industriel, qui est chargé de vendre

l'avion à l'international, peut être tenté de jouer plus individuel que collectif…

La question de l'organisation industrielle de l'Eurofighter est aussi très politique. En vertu du

principe du « juste retour industriel », chacun des 4 pays à l'origine du programme a bâti « sa »

chaîne d'assemblage d'où sortent les avions qu'il achète pour son armée de l'air. C'est l'une des

raisons du prix très élevé de l'appareil.

Ces usines étant construites, il est évidemment hors de question de les fermer tant que les

620 appareils prévus n'auront pas tous été produits. D'ici à 2018 normalement. Mais au-delà ? Les

4 chaînes d'assemblage pourront-elles être conservées ? « Probablement pas », estime, lucide,

Bernhard Gerwert. Et pour cause.

Passé 2018, si production d'Eurofighter il y a, ce sera pour l'exportation. Comme les pays clients

imposent des transferts de technologie de plus en plus importants, voire l'assemblage des avions

chez eux si les volumes le justifient, le travail ne nourrira pas les 4 chaînes européennes.

Conclusion : tôt ou tard, Londres, Berlin, Rome et Madrid auront une décision difficile à prendre

pour savoir qui se sacrifie…

10 – Le Monde : Modernisations & Equipements

L'Amérique rattrape son retard, pas la France

Le Monde | 19.03.2013 à 10h30 - par Robin Rivaton, consultant en stratégie

Alors que les nuages s'accumulent au-dessus des usines françaises - l'activité a encore reculé en

février dans le secteur manufacturier, selon l'enquête PMI Markit, et les nouvelles commandes ont

accusé leur vingtième mois de baisse d'affilée - , un point aurait dû particulièrement attirer notre

attention, à nous autres victimes de la désindustrialisation.

Lors de son discours sur l'état de l'Union, le 12 février, le président américain,Barack Obama, a

réaffirmé sa volonté de faire des Etats-Unis un pôle d'attraction majeur de l'emploi industriel...

Les Américains tentent en effet de bénéficier d'une inflexion économique majeure au sein de la

séquence ouverte par l'entrée de la Chine dans l'Organisation mondiale du commerce (OMC) en

novembre 2001. Il y a désormais, à l'échelle mondiale, une fenêtre d'opportunité unique ouverte

par la montée des salaires et des coûts de production dans les pays émergents, accentuée par la

hausse des coûts de transport.

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A titre d'illustration, les salaires horaires dans le delta du Yangzi, la zone la plus productive de

Chine, vont passer de 0,72 dollar en 2000 à 6,31 dollars en 2015, du fait d'une inflation qui

peut atteindre 15 % à 20 % par an.

En considérant que la productivité d'un salarié américain moyen est environ trois fois supérieure à

celle d'un ouvrier chinois du delta, l'écart de salaire entre les deux ne sera plus que de 40 % en

2015. Sachant que, dans les biens deconsommation, le coût du travail ne représente environ

qu'un quart du coût total du produit, l'avantage en faveur de la Chine s'établirait à moins de 10 %.

Prendre le relais de la chine

Un avantage qui ne pèserait plus grand-chose une fois considérés les coûts de transport, de

stockage, les risques concernant la propriété intellectuelle, la moindre qualité qui oblige à des

surcoûts de contrôle de 1 % à 2 % du prix total.

De plus, aucun pays de la zone ne semble en position de prendre le relais de la Chine à bas coût

des années 2000, alors portée par une main-d'oeuvre qualifiée, peu chère, et un réseau

d'infrastructures performantes.

De patrons en consultants en passant par les acteurs politiques, l'idée se diffuse, prend forme et

finalement s'impose comme une évidence impérieuse : le basculement est proche et, d'ici trois ou

quatre ans, viendra ce jour où produireaux Etats-Unis sera moins onéreux que faire produire en

Asie.

Dans un vaste "élan patriotique", les PDG des grandes compagnies américaines avancent leur

couplet à la gloire du made in America. Jeff Immelt, dirigeant deGeneral Electric, a récemment

publié une tribune intitulée "Pourquoi sommes-nous en train de parier sur

l'industrie manufacturière ?"

Le bilan de l'emploi industriel reste encore largement négatif. Même si le président américain

revendique la création d'environ 400 000 de ces emplois au cours des deux dernières années, le

think tank Economy Policy Institute estime que les Etats-Unis en auraient détruit plus de 5 millions

depuis le début des années 2000. Mais si le secteur manufacturier ne crée pas ou peu d'emplois

directs, il engendre quatre fois plus d'emplois indirects qu'une création d'emploi dans le secteur

tertiaire.

Un phénomène que l'on peut inverser

De quoi donner raison aux 78 % de Français qui considèrent que la baisse de la production

industrielle est un phénomène que l'on peut inverser. Encore faudrait-iltirer les leçons de ce

renouveau avant que la fenêtre d'opportunité ne se referme.

Face à la formidable capacité d'adaptation d'une industrie américaine donnée morte face

au Japon dans les années 1980 puis face aux "Tigres" asiatiques dans les années 1990, à nous

de réfléchir à nos propres errements en matière depolitique fiscale, de droit des faillites et de

droit social.

Car pour nous le pire reste à venir. L'industrie française se trouve dans une "trappe à

productivité". En effet, l'investissement continue à s'inscrire à la baisse, ce qui contraint les

entreprises à compter sur un outil toujours plus obsolète. La part d'entreprises ne déclassant

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aucun équipement dans l'année était de 18 % sur la période 1996-2001, 25 % entre 2001 et 2006

et 30 % entre 2006 et 2011.

La France ne compte que 34 500 robots industriels - pourtant source de compétitivité prix et hors

prix - contre 62 300 en Italie et 157 200 en Allemagne, selon la Fédération internationale de la

robotique. Seulement 3 050 robots industriels ont été installés en France en 2011, quand

l'Allemagne en ajoutait six fois plus (19 500) au parc existant, l'Italie 5 100 et l'Espagne, pourtant

en crise profonde, 3 091.

Conjugué à un réel problème de formation de la main-d’œuvre, le sous-investissement

va impacter négativement la productivité dans les prochaines années et entamer ce qui était

considéré comme une fierté française, à savoir notre productivité horaire.

En 2011, la croissance de la productivité horaire française était de 1,3 %, contre 1,6 % en

Allemagne et 1,5 % en moyenne dans les pays de l'Organisation de coopération et de

développement économiques. Les mesures récentes, comme le crédit d'impôt compétitivité,

seront insuffisantes pour restaurer les marges et inciter à l'investissement lourd.

La Russie a vendu 3.000 fusils d’assaut AK-47 à l’armée malienne

Zone Militaire, 19 mars 2013 – 14:08

Selon un responsable russe, l’agence publique d’exportation d’armes Rosoboronexport va vendre 3.000 fusils d’assaut AK-47 (la Kalachnikov) au Mali. D’une valeur estimé à plus d’un million de dollars (soit 333 euros l’arme), cette vente aurait été conclue en septembre 2012, dans le cadre d’un accord passé avec le ministère malien de la Défense.

La semaine passée, le directeur de Rosoboronexport, Anatoli Issaïkine, a indiqué, selon Interfax, que le gouvernement malien avait fait part à Moscou de son intention d’acquérir des hélicoptères et d’autres matétriels de guerre qui n’ont pas été précisés.

Reste à voir comment Bamako, qui a déjà reçu l’équivalent de 7 millions d’euros en équipements de la part de la France, va financer ces acquisitions. Sans doute qu’une partie de l’aide internationale promise lors d’une réunion de donateurs à Addis-Abeba, en janvier dernier, y sera affectée.

La situation économique du pays n’est pas des plus florissantes. Au début de l’année, le Fonds Monétaire International vient de proposer de donner au Mali 15 millions de dollars, en plus des 18,4 millions déjà déboursés au début de l’année, afin d’aider Bamako à financer les services de première nécessité. Mais cela ne sera pas suffisant pour combler les 110 millions de dollars de déficit du budget annuel malien.

Cela étant, comme Moscou a soutenu l’opération Serval lancée par la France contre les groupes jihadistes qui menaçaient Bamako, l’on peut trouver curieux que ces 3.000 AK-47 soient vendus et non donnés, alors que l’armée russe ne sait plus quoi faire des siens qu’elle a en trop. Qui plus est, la Russie a des relations anciennes avec le Mali et son intérêt, enfin celui de ses entreprises (Gazprom, Severstal, Rosatom, etc…), est justement d’éviter une destabilisation de la région.

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Mirage 2000-5 : Taïwan demande des comptes à Dassault, Thales et Safran La Tribune, Michel Cabirol | 20/03/2013, 12:49

Mirage 2000-5 de l'armée de l'air taïwanaise Copyright Reuters

Taïwan s'est à nouveau engagé dans une

nouvelle requête en arbitrage, qui concerne la

vente en 1992 de 60 Mirage 2000-5. L'île

réclame 226 millions d'euros à Dassault

Aviation, Thales et Safran.

Taïwan, île maudite pour Paris et les industriels

de l'armement français. Après l'affaire des frégates, qui s'est finalement soldée en 2011 par le

paiement de 630 millions d'euros par la France (170 millions pour Thales et 460 millions pour

l'Etat), Taïwan demande des comptes cette fois-ci pour la vente des 60 Mirage 2000-5, dont le

contrat avait été signé en novembre 1992 par l'avionneur Dassault Aviation, l'électronicien

Thomson CSF (devenu depuis Thales) et le motoriste Snecma (devenu depuis Safran). C'est en

novembre 2012 que Taipei est discrètement revenu à la charge en réclamant 226 millions d'euros

aux trois groupes concernés. Sur cette somme, Dassault Aviation pourrait en payer environ 70 %,

Thales 20 % et Safran 10 % au prorata de la participation de chacun des groupes concernés dans

le contrat signé avec Taïwan.

En novembre 1992, les entreprises françaises emmenées par Dassault Aviation décrochent un

nouveau jackpot sur l'île nationaliste après celui des frégates. L'avionneur vend 60 avions de

combat Mirage 2000-5 et leur armement, un contrat évalué à 4,6 milliards d'euros. Or, comme

pour les frégates, ce contrat aurait fait l'objet de commissions commerciales. Les groupes

concernés seraient donc rattrapés à nouveau par la clause signée par les contractants interdisant

toute commission lors de la signature du contrat portant sur les 60 Mirage 2000-5 qui équipent les

forces aériennes de Taiwan.

Un accord avait été pourtant trouvé en 2003

Pourquoi Taïwan s'est à nouveau engagé dans une nouvelle requête en arbitrage sur des

fondements similaires à ceux de 2002 pour un montant révisé de 226 millions d'euros. Car l'île

nationaliste n'en est pas à sa première demande. Et un accord entre Taïwan et les trois groupes

avait été trouvé en juin 2003 à la suite d'une première demande d'arbitrage fin 2002. Dans le

cadre d'un accord signé entre les parties en juin 2003, Taïwan s'était alors désisté de l'instance en

contrepartie les trois groupes avaient renoncé à faire prévaloir des délais de prescription. L'île

nationaliste réclamait à l'époque une somme supérieure ou égale à 260 millions de dollars.

Aujourd'hui, Dassault Aviation, Thales et Safran contestent fermement cette demande et, à ce

jour, il ne leur est pas possible d'évaluer le risque financier éventuel. Du coup, ils n'ont pas

provisionné. Contactés par La Tribune, les trois groupes n'ont pas souhaité faire de

commentaires.

11 – Rubriques divers (Conférences, Sports, etc . . .)

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20e Prix Bayeux des correspondants de guerre: la présidence à Christiane Amanpour Ligne de Défense, 16.03.2013

Le 20e Prix Bayeux-Calvados des correspondants de guerre se

déroulera du 7 au 13 octobre sous la présidence de Christiane

Amanpour, chef du service international de CNN. A CNN depuis

30 ans, Christiane Amanpour a couvert les points les plus chauds

de la planète, comme l'Irak, l'Afghanistan, la Corée du Nord, la

Bande de Gaza, l'Iran, le Soudan, Israël, le Pakistan, la Somalie,

le Rwanda, les Balkans, l'Egypte, la Libye",

Le visuel 2013 (ci-dessus) reprend une photo du reportage primé

en 2012. Il s’agit d’un cliché d’Aris Messinis de l’Agence France

Presse, issu de son reportage « La bataille de Syrte » réalisé en

Libye en octobre 2011.

Premières Rencontres de la Défense IRSEM-

PSIA –

Mise à jour : 20/03/2013 16:43

Premières Rencontres de la Défense IRSEM-PSIA

"La force militaire est-elle encore utile à la politique étrangère?"

Mercredi 24 avril 2013 – 17h00

Sciences Po, amphithéâtre Boutmy – 27, rue Saint-Guillaume - 75007 Paris

Inscriptions : [email protected]

L'Institut de recherche stratégique de l'Ecole militaire (IRSEM) et l’Ecole des Affaires

internationales de Sciences Po (PSIA) organisent et vous invitent cordialement aux

PremièresRencontres de la Défense IRSEM-PSIA

Intervenants :

Le Général d'armée (2S) Jean-Louis Georgelin ;

Monsieur Jean-Claude Mallet ;

Son Excellence Alvaro de Soto ;

General Sir Rupert Smith.

Introduction par le Professeur Frédéric Charillon, Directeur de l’IRSEM, et Monsieur Ghassan

Salamé, Doyen de l’École des Affaires internationales de Sciences Po.

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Président de séance : Général de division (2S) Vincent Desportes, Professeur associé à PSIA.

A l'issue de la conférence, sera remis le prix de la "meilleure contribution étudiante" sur le

thème de la journée.

Le site web du musée des fusiliers-marins et commandos recherche des documents Ligne de Défense, 17.03.2013

En juin 2014, on fêtera le 70e anniversaire du

débarquement du commando Kieffer à

Ouistreham ... En octobre 2014, ce sera le

100e anniversaire de la bataille de Dixmude,

puis les combats sur le front de l'Yser, avec

les actions des fusiliers marins et de l'amiral

Ronarc'h.

Le site web du musée des fusiliers marins de

Lorient a comme objectif d'ici à 2014 de

mettre à disposition du public, sur Internet,

les 177 biographies des commandos Kieffer,

et de proposer également une fiche pour chaque fusilier marin décédé lors de la guerre 1914-

1918 (ou suites aux blessures reçues).

A cette fin, l'animateur du site recherche tous documents complémentaires pour la création de

ces centaines de fiches ... (photos, articles presse, biographies ..)

Contact webmaster : Jean-Christophe Rouxel [email protected]

Web: http://musee.fusco.lorient.free.fr/

Les 418 brevetés du commando Kieffer sur Wiki Ligne de Défense, 22.03.2013

En parallèle de ses travaux universitaires et de

la rédaction d'un ouvrage sur Philippe Kieffer,

Benjamin Massieu a ouvert un "Wikipédia du

Commando Kieffer"..

Explications de l'animateur: "Il vise à créer des

fiches biographiques pour chacun 418 hommes

brevetés sous Philippe Kieffer. Ce projet aura

l'avantage d'être facile d'utilisation et de

permettre à toutes les familles de vétérans qui

ont des infos de pouvoir compléter eux-mêmes

les bios de leurs proches sur lesquels on ne

sait rien. Nous pourrons ainsi enfin mettre en

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lumière les parcours individuels de tous ces hommes et faire ressortir une multitude de documents

(du moins je l'espère). Sur chaque fiche, il y a possibilité d'ajouter autant d'infos qu'on le souhaite,

des documents audios, vidéos, photos, etc... Attention cependant à ne pas raconter des choses

dont vous n'êtes pas sûr! Une surveillance des modifications de chaque page sera effectuée.

Toute information qui ne peut être établie que par des "il paraît" ou "j'ai entendu dire" n'aura pas

sa place ici. De même, chaque information tirée d'un article, d'un livre ou autre devra rediriger vers

la source. Le but final est de disposer d'une fiche biographique pour chacun de ces hommes donc

nous comptons sur la participation de chacun... "

On peut le consulter en cliquant sur

http://fr.commando-kieffer.wikia.com/wiki/Wiki_Commando_Kieffer

Départ foudroyant pour l’équipe de cyclisme de l’armée de Terre Mise à jour : 19/03/2013 11:34

Le 13 mars 2013, podium quasi 100% armée de Terre lors de la seconde course de la coupe de France de première division (DN1) de cyclisme. Cette coupe de France des clubs de DN1 est la plus importante compétition du cyclisme amateur.

Le 1ère classe Yann Guyot remporte la course du Bordeaux-Saintes devant ses équipiers Rudy Barbier et le 1ère classe Benoît Sinner. 133 coureurs étaient au départ de la course, plus de 180 kms à parcourir en une journée. Pour obtenir ce résultat, l’équipe a suivi un entraînement personnalisé : « J’ai travaillé le vélo pour la condition mais également au niveau mental. En effet, depuis le début de l’année, nous nous préparons mentalement avec nos soigneurs qui nous font des séances personnalisées » confie Yann Guyot.

L’équipe, constituée de 20 coureurs dont 15 militaire, deux en attente de poste et 3 civils, a aussi remporté le premier challenge de la coupe de France, le Paris-Troyes. Le Bordeaux-Saintes et le Paris-Troyes sont deux des huit étapes de la coupe de France des clubs de DN1. 19 clubs participent à cette compétition civile

L’armée de Terre est première de ce début de coupe de France avec plus de 100 points d’avance sur la deuxième équipe.

Cette saison, l’équipe armée de Terre accomplit de véritables exploits en multipliant les victoires. Première de tous les classements, elle a remporté les challenges du Grand prix de Nogent et du Troyes-Dijon qui ont eu lieu le 17 mars.

Ces victoires leur permettent d’intégrer l’élite du cyclisme amateur. Belle revanche pour cette équipe qui l’an passé était arrivée 14e de la compétition sur 17 équipes. « Maintenant que nous occupons la première place, je vais essayer d’être le plus performant possible… » Conclut le 1ère classe Guyot

La prochaine étape de la coupe de France se déroule le 1er avril.

Droits : Armée de Terre 2013

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12 – Livres & Publications

Les secrets de la grande guerre Mise à jour : 20/03/2013 12:16 - Auteur : Mme C. Boisgelot

Avec plus de 17 000 livres, 80 000 articles qui ont abordé, en langue française, le conflit de 14-18 on pourrait croire que tout a été dit, écrit, filmé, raconté ! Et pourtant…il reste des secrets, il reste des légendes, à découvrir…dans le livre de Rémi Porte.

Août 1914 : l’armée française est la seule à entrer en guerre en tenue voyante, arborant encore le fameux pantalon rouge garance. Dès les premières semaines de guerre - les plus meurtrières de l’ensemble du conflit - se posa alors la question de cet uniforme plus adapté aux défilés qu’aux conditions de combat.

Contrairement aux idées reçues encore en vigueur qui fait endosser la responsabilité de ces milliers de morts au commandement, l’état-major général ne cessait de demander au Parlement depuis 1900, de nouvelles tenues plus adéquates.

En vain !

Car la toute puissante 3e République réservait en effet au pouvoir législatif le droit de regard sur la moindre modification de la composition de l’uniforme. L’opinion publique demeurait viscéralement attachée aux symboles du pantalon rouge. A cette

époque, le pantalon garance représentait la couleur rouge du drapeau tricolore. Le changer c’était porter atteinte à ses valeurs, à son honneur, au sens du sacrifice.

Relayant l’état d’esprit de ces années d’avant-guerre, les journaux quotidiens populaires surfaient sur la vague nostalgique d’un patriotisme sentimental : « bien français, bien glorieux était le vieux pantalon rouge. C’était comme une cocarde un peu plus grande »

Chaque tentative de nouvelle tenue au cours des défilés militaires était violemment critiquée : « la foule parisienne ne reconnait pas ses alertes fantassins : On dirait des étrangers. Les couleurs ne sont pas celles de l’armée française » Un journal s’interrogea même dans ses colonnes « je ne suis pas sûr que cette visibilité soit aussi dangereuse qu’on veut bien l’affirmer »

Droits : Armée de Terre 20132

La démilitarisation de l'Europe: de l'atrophie à la reddition (ou au suicide) Ligne de Défense, 20.03.2013

J'ai, il y a quelques jours, publié un post sur les dépenses militaires

mondiales, suite à la diffusion du rapport annuel de l'International

Institute for Strategic Studies démontrant que l'Asie dépense

désormais plus que l'Europe entière pour sa défense.

Les éditions Argos, dirigées par Olivier Zajec, viennent de publier

un essai du chef de bataillon Jean-Baptiste Vouilloux intitulé La

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démilitarisation de l'Europe. Un suicide stratégique ?. Officier supérieur de l'armée de terre,

Jean-Baptiste Vouilloux est diplômé du Collège des forces canadiennes où il a rédigé un

master sur les études de défense.

L'ouvrage paru chez Argos et tiré du mémoire d'étude de Jean-Baptiste Vouilloux propose "une

approche généraliste de la démilitarisation européenne, afin de permettre à des non-

spécialistes de la défense d'en appréhender les multiples enjeux".

En ce sens, l'ambition est plus que louable; il faut espérer que ce petit livre circule largement

hors des Institutions militaires, mais aussi à l'intérieur, car il rappelle quelques (désespérants)

fondamentaux sur les limites de l'Europe de la défense qui ne peut plus apparaître comme la

solution communautaire aux redditions nationales.

Le commissaire Romain Petit dédicacera son

deuxième ouvrage « Ariane et Mars »

Mise à jour : 21/03/2013 15:20 - Auteur : Capitaine Céline Limousin

À l’occasion du Salon du livre à Paris, du 22 au 25 mars 2013, le commissaire Romain Petit

dédicacera son deuxième ouvrage « Ariane et Mars », vendredi 22 mars à 15 heures, stand B24

« Outre Mer ».

«Ariane et Mars» est un jeu de mot. Le nom Ariane renvoie à la

fusée spatiale et Mars au dieu de la guerre. Le dernier ouvrage du

commissaire Romain Petit, sortie en janvier 2013, présente les liens

unissant le centre spatial guyanais (CSG), les forces armées en

Guyane et la société ultramarine de Guyane. Il a écrit cet ouvrage

pendant son affectation sur la base aérienne de Rochambeau, en

Guyane, en 2008-2011.

Quelle est la genèse de votre ouvrage «Ariane et Mars» ?

Commissaire Romain Petit - Elle est née d’une conversation avec

un ancien commandant de la base aérienne de Cayenne-

Rochambeau, le colonel Garcia Brotons. Il m’avait commandé un

article qui a été publié dans la revue Défense Nationale. À l’issue, le

colonel m’a suggéré d’en faire un ouvrage.

Présentez-nous sommairement votre ouvrage ?

Né d’une rencontre passionnée avec la Guyane, son peuple, son histoire, son centre spatial et les

missions spécifiques confiées aux 2800 soldats stationnés sur l’ensemble de cette singulière terre

européenne d’Amérique du sud, l’ouvrage propose d’offrir des clefs de compréhension des enjeux

liant la société guyanaise, le centre spatial guyanais, l’économie, la diplomatie mais aussi la

défense de l’Union européenne.

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Dans votre livre vous abordez, entre autres, le lien entre le centre spatial et l’armée de l’air.

Comment se traduit-il sur le terrain ?

Il faut savoir que le commandant de base aérienne est également la haute autorité de défense

aérienne (HADA) déléguée. À ce titre, il est au cœur du dispositif de la protection externe du

centre spatial guyanais. En Guyane, l’armée de l’air a trois missions principales: l’opération Titan

qui est la protection du CSG, l’opération Harpie pour la lutte contre l’orpaillage clandestin, on

estime à 15 000 le nombre de clandestins au cœur de la forêt amazonienne ; et les missions

d’évacuation sanitaire.

Pour relever ces défis, la base aérienne est en mission opérationnelle permanente. Ce sont 300

aviateurs, parmi 2 800 militaires, qui protègent l’espace économique, diplomatique et la

souveraineté du territoire français. Le moins que l’on puisse dire est que l’escadron de transport

68 « Guyane» et le centre de contrôle militaire de Kourou sont fortement sollicités.

Salon du livre de Paris du 22 au 25 mars 2013

Belle plume pour beaux portraits au féminin À l’occasion du Salon du livre, qui se déroule du 16 au 19 mars au parc des expositions de la Porte de Versailles, à Paris, Air Actualités braque ses projecteurs sur les aviateurs-écrivains. Le capitaine François Maurice, à la direction des formations de l’école des sous-officiers de l’armée de l’air à Rochefort, est l’un d’entre eux. Sa plume humaine et romantique rend hommage aux femmes aviatrices de Mont-de-Marsan. Il combine l’élégance à la détermination pour dessiner des destins particuliers, souvent exceptionnels. Interview de l’auteur du livre «Le ciel est à elles».

Pourquoi avoir fait le choix d’écrire sur les femmes aviatrices ?

En tant que conservateur du musée de la base aérienne de Mont-de-Marsan, je m’étais rendu compte que ce « petit village » des Landes était le gardien d’un véritable patrimoine historique et, plus encore, se révélait être le berceau d’un passé aéronautique conjugué au féminin. En effet, toutes les femmes évoquées dans le livre sont des

grandes figures d’aviatrices qui sont passées ou ont commencé leur carrière à Mont-de-Marsan. Par le biais de ce dénominateur commun, véritable fil rouge de l’ouvrage, j’ai voulu leur rendre hommage et, en parallèle, montrer à la société civile, et plus principalement à la population montoise, la richesse du trésor historique local. En outre, je ressens une grande admiration envers la pugnacité des femmes, leur approche de l’aéronautique et des « choses de l’air » ainsi que leurs compétences qui ont, pour les plus anciennes, permis d’enfoncer les portes du machisme et de la misogynie.

Votre plume laisse filtrer une approche très humaine, comment avez-vous structuré le livre ?

J’ai eu la chance de bénéficier d’une totale liberté de plume, j’ai donc décidé de consacrer un chapitre à chacune des aviatrices dans une progression chronologique cohérente. Les portraits sont individuels et se veulent effectivement humains. J’ai souhaité montrer leur tempérament grâce à des anecdotes, relater la petite histoire derrière la grande, éviter les lieux communs comme les exploits et les records de chrono et donner de la texture en puisant, par exemple, dans

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les rapports qu’elles entretenaient avec les Montois. J’ai eu la chance de côtoyer la fille d’une des aviatrices, Andrée Dupeyron, donc d’avoir accès à une connaissance plus personnelle et intime de sa vie, ce qui donne du relief au contenu du livre. J’entretenais également des relations avec le frère d’Elisabeth Boselli, ce qui m’a permis de lire de la correspondance, de m’imprégner d’un tempérament grâce à des informations privées encore inconnues. Écrire un livre dans une perspective historique mais néanmoins humaine est comme coudre un patchwork : fouiller dans l’officiel et le moins officiel pour trouver des informations inédites, les recroiser avec ce qui a été déjà écrit et les combiner avec les faits glanés dans les dialogues et les échanges avec les gens qui ont connu ces femmes. C’est extrêmement enrichissant d’un point de vue humain. Certains portraits sont plus courts que d’autres car certaines des aviatrices n’ont pas laissé la même empreinte que d’autres mais il était hors de question de broder.

Une préférence pour une aviatrice en particulier ?

J’avoue être particulièrement touché par la fragilité de Lena Bernstein, disparue très jeune. Toutes les aviatrices possèdent une personnalité forte et un tempérament porté sur l’action, mais son destin tragique et le désespoir qui teinte la fin de sa vie est particulièrement émouvant. Elle a mis fin à ses jours après un accident qui la défigure et la laisse criblée de dettes, l’empêchant de continuer à voler, son unique raison de vivre.

Quel est le message porté en filigrane par votre ouvrage ?

Il s’agit tout simplement d’une invitation à toutes les femmes en général, et à mes trois filles en particulier, de vivre pleinement leurs passions. Il est possible d’accomplir son destin, comme les aviatrices l’ont montré, même si elles n’y sont pas arrivées sans difficulté.

Propos recueillis par le capitaine Virginie Gradella