Le Rambam enseigne (Hilkhot Téchouva 3;4) : « Bien que lecommandement de sonner du Chofar à Roch Hachana soit unordre de la Torah, il renferme également l’allusion : ‘Réveillez-vous de votre sommeil, vous qui êtes endormis ! Sortez de votre

torpeur, examinez vos actes, revenez vers Hachem et souvenez-vous de votre Créateur !Ceux qui oublient la vérité dans les vanités du temps et passent toute l’année à desoccupations vaines, creuses et inutiles, pensez à vos âmes ! Réfléchissez à votre conduiteet à vos actes. Que chacun de vous abandonne sa mauvaise voie et ses pensées qui nesont pas bonnes. »

Le Choul'hane Aroukh (Ora'h 'Haïm 586;1), nous enseigne qu'il faut a priori choisir commeChofar pour Roch Hachana une corne de bélier recourbée. Pourquoi recourbée ? Pourévoquer le fait que notre cœur est soumis humblement à Hakadoch Baroukh Hou. Deplus, le mot « Chofar/ רֹוש פר » vient de la racine « ר פר שר .« qui veut dire « améliorer « לש

Quelles sont les intentions/kavanot requises lors des sonneries duchofar pour accomplir la Mitsva ?

Avant toute chose, il faut vider son esprit et ne penser à rien d'autre qu'aux sonneries duChofar, même si nous avons des pensées saintes qui partent d'une bonne intention. Eneffet, la Mitsva ne s’accomplit qu'en écoutant les sonneries, aussi toutes les autrespensées gêneront la concentration requise pour l’accomplissement de la Mitsva. Il nefaudra évidemment formuler aucune demande telle que parnassa, santé, enfants... Cen'est absolument pas le moment adéquat à ces requêtes.

Toutefois, avant que le baâl tokéâ ne commence à sonner, il faudra penser au fait quenous allons accomplir une Mitsva positive, instituée par la Torah, comme il est dit :« Et au septième mois, au premier du mois [Roch Hachana], il y aura pour vous convocationde sainteté...ce sera pour vous un jour de sonnerie/téroua. » (Bamidbar 29;1) Mais il faut aussipenser à faire téchouva/se repentir.

Bien que la Torah n’explique pas le sens des mitsvot,le Rav Saadya Gaon rapporte dix raisons à cettemitsva, auxquelles il est vivement conseillé depenser AVANT les sonneries.

Le chofar nous rappelle que RochHachana est la commémoration de la

création du monde et nous proclamonsqu’Hachem est le Roi de ce monde. Encréant le monde et l’homme à RochHachana, Hakadoch Baroukh Hou estdevenu Roi de ce monde. Les sonneries duchofar viennent en quelque sorteintroniser le Roi ; c'est une manièresolennelle d'annoncer à tous la royautésuprême du Créateur. Nous faisons retentirles sonneries pour déclarer qu'Hachem estle Roi. On retrouve cette façon de fairechez les rois humains qui, lors de leur prisede pouvoir, font sonner devant eux destrompettes pour proclamer le début deleur règne. C'est pour cela qu’à RochHachana, nous déclarons par ces sonneriesqu'Hachem est Le Roi, comme DavidHamélekh le dit : « Avec des trompettes etle son du chofar, exclamez-vous devant leRoi Eternel » (Téhilim 98;6). Ainsi, nousproclamons « Hachem Mélekh – Hachemest le Roi du monde » en sonnant duchofar en ce jour. Le message : Proclamerqu'Hachem est le roi du monde –« Hachem mélekh » !

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Roch Hachana est le premier des dixjours de téchouva, période propice au

rapprochement vers Hachem. Les sons duchofar retentissent pour nous annoncer ledébut de cette période opportune. Ilspréviennent le peuple que celui qui veutfaire Téchouva doit s'y consacrer àprésent, car sinon, il sera trop tard et sesarguments ne seront pas acceptés. Àl'image d'un roi qui avertit le peuple parun communiqué, afin qu'il soit clair par lasuite que quiconque transgressera ses loisne pourra pas prétendre n’avoir pas étéaverti. Le message : Annonce d'unepériode propice à la téchouva.

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Les sonneries du chofar viennentcommémorer le don de la Torah au

Mont Sinaï qui fut accompagné de sons dechofar, comme il est dit : « Il y eut un sonde chofar très puissant » (Chémot 19 ; 16-19).

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En effet, nous devons à Roch Hachananous replacer dans cette atmosphère afinde pouvoir à nouveau accepter la Torahcomme nos pères l'ont fait en proclamant« Naassé vé nichma/ Nous ferons et nousécouterons » ainsi qu’accepter le jougdivin. Ces sonneries, en ce début d'année,nous donneront un nouvel élan dans notreavodat Hachem/service divin. Lemessage : Se remémorer le don de laTorah, pour l’accepter de nouveau.

Les sonneries du chofar viennent nousremémorer les paroles des prophètes

qui sont comparées aux sons du chofar,comme il est dit : « S'il est alors quelqu'unqui, ayant entendu le son du chofar, ne setient pas sur ses gardes, et que le glaivevient et l'enlève, son sang sera sur sa tête[il sera responsable de sa mort] » (Yé'hezkel

33;4). Le message : Se soumettre auxprescriptions des prophètes.

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Les sonneries du chofar nousrappellent les circonstances dans

lesquelles le Beth-Hamikdach a étédétruit. En effet, au moment de ladestruction du Beth Hamikdach, nosennemis ont fait retentir le son du chofarcomme il est écrit : « Car tu entends, ômon âme, le son du chofar, les fanfaresguerrières » (Yirmiya 4, 19). Ainsi, par le son duchofar à Roch Hachana, nous nousremémorerons que la maison d'Hachemn’est plus, et nous implorons notreCréateur de rétablir Son règne sur terre. Lemessage : Améliorer nos actes et implorerHachem de rétablir Son règne sur terre etde reconstruire le Beth-Hamikdach.

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. Le chofar qui est une corne de béliervient rappeler l'épisode de la Akédat

Yits’hak (le ligotage d’Its’hak) quand Avraham,sur l’ordre divin, sacrifia un bélier à laplace de son fils. Nos pères Avraham etYits’hak se sont dévoilés par cette épreuvecomme un modèle de soumission à lavolonté d’Hachem. En sonnant le chofar,nous montrons que nous sommeségalement disposés à offrir notre vie pour

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l’honneur d’Hachem, ce qui constitue unmérite supplémentaire en notre faveur ence jour décisif. Le message : Affirmer quenous-mêmes sommes égalementdisposés à offrir notre vie pour honorerHachem.

À l'écoute du son du chofar, nous nousemplissons crainte et notre cœur se

brise devant Hachem, car telle est lanature du son du Chofar comme il estécrit : « Le chofar sonnerait-il dans uneville sans mettre le peuple en émoi ? »(Amos 3;6) ? C’est une façon adéquate de sedisposer à regretter ses fautes et à ne plusrécidiver. Le message : S'imprégner d'unsentiment de crainte qui nous rendrahumbles face à Hachem.

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Le chofar a pour but de nous rappelerle jour du jugement final et de nous

faire craindre ce grand Jugement, commeil est écrit : « Il est proche, le grand jourd'Hachem, il est proche et vient avec unerapidité extrême... un jour de chofar et defanfare guerrière » (Tséfanya 1, 14-16). Lemessage : Se rappeler l’arrivée du jour dujugement final.

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Le chofar vient nous rappeler quetoutes les communautés de la diaspora

seront appelées à se rassembler lors de larédemption finale, comme il est écrit :« En ce jour résonnera le grand chofar etalors ceux qui était perdus dans le paysd'Achour arriveront... » (Yéchaya 27, 13) Lemessage : Exprimer notre désir ardent devoir arriver rapidement ce jour de larédemption finale.

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Le chofar nous rappelle larésurrection des morts, mais

témoigne aussi de notre conviction quecet événement arrivera un jour et de notreespoir de le voir se produire dans les plusbrefs délais. Comme il est écrit : « Voustous qui habitez le globe et peuplez laterre, regardez ; quand sonnera le chofar,écoutez ! » (Yéchaya 18;3) Le message : Fairetéchouva pour rapprocher la résurrectiondes morts.

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Comme vous avez pu le constater, il existetrois différents sons de chofar : un long,un saccadé et un entrecoupé.

• La Tékiah-תקיעה est ce sonlong et uniforme. Il est le sondu couronnement qui annonce,à nous et au monde entier, queDieu est notre Roi.

• Les Chévarim-שברים sonttrois sons de durée moyenne,qui ressemblent à desgémissements. Ils évoquent lessanglots d'un cœur brisé, ce quimontre notre désir de revenirvers Hachem.

• La Térouah-תרועה estcomposée de neuf sons courtsqui se succèdent rapidement.Elle ressemble à la sonneried'un réveille-matin nousextirpant d'une torpeurspirituelle, mais aussi à despleurs de prière et deTéchouva.

Théoriquement, la mitsva de chofarordonnée par la Torah peut être réaliséepar neuf sons uniquement– “Tékia-Téroua-Tékia-תר״ת" – répétés à trois reprises.Cependant, nous avons au fil du tempsperdu la connaissance de la manièreexacte de sonner. Nous ne savons plus si la“Téroua” ordonnée par la Torah est unesuccession de sons rapides et saccadés(Téroua) ou de sons plus longs etentrecoupés (Chévarim). En l'occurrence,ce que nous savons, c’est que cettesonnerie de “Téroua” était précédée etsuivie d’un son long appelé Tékia (Voir TraitéRoch Hachana 16a; 34a).

Aussi, afin de nous acquitter de la mitsva, nous combinons toutes les possibilités, troisfois chacune, ce qui aboutit à 30 sonneries à chaque fois.

Tarat - ת״רת Tachat - ת״שת Tachrat - ״תרשתTékia-Téroua-Tékia Tékia-Chévarim-Tékia Tékia-Chévarim-Téroua-Tékia

On sonnera donc 30 sonneries avant la prière de Moussaf, 30 pendant Moussaf et 30autres lors de la répétition du Moussaf. À ces 90 sonneries, on en ajoutera 10 lors dudernier Kaddich, ce qui fait un total de 100 sonneries.

Avant de sonner, le Baal Tokéâ doit penser acquitter chaque membre de l’assemblée etparallèlement, chaque membre doit penser à s'acquitter et écouter attentivementtoutes les sonneries du Chofar. C'est pour cela qu'il est bon d'avoir sous les yeux la listeci-dessous des différents sons.

AVANT CHAQUE SONNERIE, ON PENSERA AVEC FERVEUR À ACCOMPLIR AVEC JOIE LA MITSVAQU'HACHEM NOUS A ORDONNÉE ET À EXPRIMER NOTRE DÉSIRER DE FAIRE TÉCHOUVA.

Ci-dessous la série des 30 sonneries précédent la prière de Moussaf :

Ci-dessous la série des sonneries du Moussaf et de sa répétition, et du dernier Kaddich(cette série est répétée à sept reprises, soit un total de 70 sonneries)