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énergies Le Mag Octobre 2018 - Janvier 2019 — N°11 Le reportage Le futur DALKIA À LA MONNAIE DE PARIS L’interview Le dossier Le biogaz, naturellement ! Arnaud Leroy « L’aspiration écologique des jeunes générations est extrêmement forte » QUAND LES SERVEURS INFORMATIQUES CHAUFFENT LES BÂTIMENTS

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Octobre 2018 - Janvier 2019 — N°11

Le reportage

Le futur

DALKIA À LA MONNAIE DE PARIS

L’interview

Le dossier

Le biogaz, naturellement !

Arnaud Leroy« L’aspiration

écologique des jeunes générations est

extrêmement forte »

QUAND LES SERVEURS INFORMATIQUES CHAUFFENT LES BÂTIMENTS

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N° 11 — Octobre 2018 - Janvier 2019 Énergies Le MagOctobre 2018 - Janvier 2019 — N° 11Énergies Le Mag

— Édito —

Un réseau de chaleur au cœur de l’économie circulaire

Un réseau vertueux construit autour des énergies locales

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7,7 cm 19 340 00031 %Le niveau des océans a augmenté de 7,7 cm entre 1993 et 2017.

Près de 340 000 emplois seraient créés d’ici 2035 pour le développement des ENR, selon l’Ademe.

capitales se sont engagées à ce que les nouveaux bâtiments construits dans leur ville fonctionnent à zéro émission nette de carbone à l’horizon 2030. Parmi elles : Paris, Londres, Copenhague, Stockholm, Tokyo ou encore Washington. (source Enerpresse)

c’est le taux de couverture de la consommation électrique par les énergies renouvelables au 2e trimestre 2018 : un résultat inédit depuis les années 1960 (source : RTE, SER, ADEEF)

« À Cachan, les habitants sont acteurs de la transition écologique rien qu’en étant raccordés à la géothermie. C’est une illustration de ce qu’est l’écologie concrète », a déclaré François de Rugy, le 7 septembre dernier, lors de sa visite de la centrale de géothermie de cette ville du Val-de-Marne. Qu’il ait choisi de se rendre sur ce site emblématique pour son premier déplacement officiel en tant que ministre de la Transition écologique et solidaire est une grande fierté pour Dalkia. Cette visite met en lumière le rôle de Dalkia dans la valorisation des énergies renouvelables locales, encore peu connues du grand public, que sont la biomasse, le biogaz, la thalassothermie, la géothermie, voire la récupération de la chaleur perdue sur les process industriels. Aller chercher les énergies renouvelables là où elles sont disponibles permet à nos clients de réduire leurs émissions de CO2. Voilà notre mission ! Nous l’exerçons chaque jour, notamment aux côtés de nos partenaires publics, les collectivités territoriales : ensemble, nous sommes convaincus que la lutte contre le réchauffement climatique se joue avant tout à l’échelle des territoires. Pour éviter une dégradation sans précédent des conditions de vie sur Terre, le rapport du GIEC rendu début octobre a alerté sur la nécessité absolue de limiter le réchauffement mondial à 1,5 °C – l’objectif de la COP 21 - et cela passe avant tout par une réduction drastique des émissions de gaz à effet de serre. À Cachan, la centrale géothermique évitera chaque année le rejet de plus de 12 000 tonnes de CO2. Nous sommes fiers d’agir concrètement pour l’avenir de la planète. Très bonne lecture ! Sylvie JéhannoPrésidente Directrice Générale de Dalkia—

— Sommaire —

Repères

Dalkia à la Monnaie de ParisLe reportage

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Le dossier

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Votre transition énergétique

L’actu

Énergies Le Mag n°11 - Octobre 2018 - Janvier 2019 est une publication de Dalkia - Quartier Valmy - 33, place Ronde - 92981 Paris-La Défense Cedex 81 - Directeur de la publication : Renaud Czarnes - Rédactrice en chef : Judith Barret-Chevrel - Coordination éditoriale : Charlotte Bonneau, Léa Rousselet - Ont notamment collaboré à ce numéro : Pierre Bernard - Gary Charley - Julie de Chazeron - Tiphaine Croville - Jean Dhaussy - Morgane Dufour - François Fèvre - Bertrand Guillemot - Loïc Gorka - Natacha Grzeskowiak - Jonathan Klein - Alla Lukinova - Aymeric Join-Lambert - Maxime Mahut - Pierre Michaud - Pierre de Montlivault - Jean-Roger Mousset - Élise Paquet - Thomas Philippe - Philippe Polart - Célia Robert - Charlotte Rouch - Hélène Stéphan - Sonia Teullé. Correction : Jeanne François - Conception / réalisation : Addict design - Impression : Stipa, labellisé Imprim’Vert. Imprimé avec des encres et vernis végétaux sur un papier 100 % recyclé. Imprimé en France.

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L’énergie est notre avenir, économisons-la !

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L’interview

« L’aspiration écologique des jeunes générations est extrêmement forte »

Arnaud Leroy

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25Médecine, santé et bien-être à l’ère du digital

LE BIM EXPLOITATION POUR UN BÂTIMENT VERT, INTELLIGENT ET CONNECTÉ

Quand les serveurs informatiques chauffent les bâtiments

Le futur

Philippe PolartL’interview SMS

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Le biogaz, naturellement !

Biotope, un bâtiment intelligent à Lille François de Rugy visite la géothermie de Dalkia à Cachan Deux fois plus de chaleur verte pour Argenteuil et Bezons Double contrat de cogénération à Bazancourt

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N° 11 — Octobre 2018 - Janvier 2019 Énergies Le MagOctobre 2018 - Janvier 2019 — N° 11Énergies Le Mag

— L’actualité de la transition énergétique —par Dalkia

— L’actualité de la transition énergétique —par Dalkia

La ville d’Auxerre a souhaité réduire ses dépenses énergétiques tout en valorisant les énergies renouvelables et a choisi Dalkia pour l’accompagner dans cette démarche de développement durable. Dalkia a en effet remporté le marché global de performance énergétique de 62 sites communaux pour une durée de huit ans. La ville a opté pour un mix énergétique vert : biométhane, biomasse, géothermie, solaire thermique. De plus, les installations seront raccordés au Desc, le centre de pilotage à distance de la performance énergétique de Dalkia, et d’importants travaux sont prévus. Objectif : une réduction de 20 % des dépenses énergétiques. •

Auxerre réduit ses dépenses énergétiques

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Aveyron

Le 16 novembre, les travaux du nouveau réseau de chaleur intelligent de la ville de Saint-Affrique, alimenté à 86 % par la filière bois locale, ont été lancés. La ville de Saint-Affrique a confié au groupement Causses Energia/Dalkia la réalisation et l’exploitation d’un réseau d’eau chaude intelligent dans le cadre d’une délégation de service public de vingt-deux ans. Le réseau de chaleur de 5,5 km desservira les principaux bâtiments de la ville et de la communauté de communes et évitera l’émission de 2 300 tonnes de CO2 par an, comme si on retirait plus de 1 900 voitures de la circulation de l’agglomération Saint-Affricaine roulant chacune 10 000 kilomètres par an. Le réseau de chaleur sera relié au Desc, le centre de pilotage de la performance énergétique de Dalkia, afin d’ajuster en temps réel la production de chaleur aux besoins réels des habitants. La mise en service du réseau d’eau chaude est prévue pour la saison de chauffe 2019-2020. •

Les Saint-Affricains se chaufferont au bois de l’Aveyron

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François de Rugy visite la géothermie de Dalkia à Cachan Le 7 septembre dernier, pour son premier déplacement officiel, François de Rugy, ministre de la Transition écologique et solidaire, a visité la géothermie de Cachan où Dalkia a réalisé le premier forage sub-horizontal mondial. Cette visite a eu lieu en présence de Sylvie Jéhanno, P-DG de Dalkia, Jean-Bernard Lévy, P-DG d’EDF, Hélène de Comarmond, maire de Cachan, Fabrice Boissier, directeur général délégué de l’Ademe et Michel Gioria, directeur régional de l’Ademe Île-de-France. Le forage sub-horizontal est une innovation technologique en géothermie qui consiste à capter l’eau chaude en forant horizontalement dans la couche géologique du Dogger présente dans le bassin Parisien et qui se situe, à Cachan, à 1 600 mètres de profondeur. Les puits sont deviés avec un angle de presque 90°C au lieu de 40°C lors d’un forage traditionnel. Cette technologie permet d’augmenter la production de chaleur géothermale. •

Bouygues Construction a confié à Optimal Solutions, filiale de Dalkia, la réalisation du lot courant fort / courant faible (CFO/CFA) de Biotope, un nouveau bâtiment de bureaux de 30 000 m2 qui accueillera dès 2020 la Métropole européenne de Lille. Entièrement conçu et réalisé en utilisant le BIM (de l’anglais Building Information Modeling), Biotope permet la modélisation en 3D de toutes ses installations techniques. Optimal Solutions sera notamment en charge de la sécurité du bâtiment (système de sécurité incendie, contrôle d’accès et intrusion), de l’ensemble du câblage (raccordements, précâblage informatique, téléphonique, etc.), ainsi que des systèmes d’éclairage. Biotope sera le plus grand bâtiment construit sur la Métropole depuis dix ans.•

Biotope, un bâtiment intelligent à Lille

Nord

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N° 11 — Octobre 2018 - Janvier 2019 Énergies Le MagOctobre 2018 - Janvier 2019 — N° 11Énergies Le Mag

— L’actualité de la transition énergétique —par Dalkia

Dalkia a complété son offre de services énergétiques aux États-Unis avec l’acquisition d’Aegis Energy Services, entreprise qui conçoit, réalise et exploite des cogénérations gaz de petite taille dans le nord-est du pays. L’acquisition de cette filiale élargit l’offre de Dalkia et lui permet de renforcer sa présence aux États-Unis, où la filiale Groom Energy Solutions propose déjà des solutions d’efficacité énergétique aux entreprises et aux industriels. •

La convention permettant aux réseaux de chaleur d’Argenteuil et de Bezons de doubler leur fourniture en chaleur fatale a été signée le 12 septembre dernier. La production passera ainsi de 53 GWh à 110 GWh par an. Dans une logique d’économie circulaire, Dalkia récupère la chaleur issue du traitement des déchets des deux villes par l’unité de valorisation énergétique du syndicat Azur. Cette convention permettra ainsi à 1 500 logements argenteuillais et 4 000 logements bezonnais supplémentaires de bénéficier de cette énergie verte. Second avantage pour les bénéficiaires : la facture sera inférieure de 40 % à celle d’un chauffage individuel au gaz. En doublant la fourniture de chaleur, ce sont par ailleurs les émissions de près de 15 000 tonnes de CO2, soit l’équivalent de 8 500 voitures retirées de la circulation, qui seront évitées. •

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Val-d’Oise

États-Unis

La première cérémonie de remise de prix « Women Energy in Transition » coorganisé par Dalkia et Les Échos Events, s’est déroulée le 16 octobre à Paris au siège du groupe Les Échos-Le Parisien. Cinq femmes ont été récompensées pour leurs actions et leurs engagements respectifs en faveur de la transition énergétique. Un prix « coup de cœur » a été attribué à Alexandra Cassaing, technicienne d’exploitation chez Dalkia depuis sept ans. Le prix « Women Energy in transition », qui a pour vocation d’inciter les femmes à rejoindre les métiers scientifiques, techniques et technologiques en lien avec la transition énergétique, a été créé en partenariat avec Les Échos - Le Parisien, l’Association Bilan Carbone, les écoles d’ingénieur(e)s EPF et Centrale Supélec, les associations Elles bougent et Femmes 3000. •

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Women Energy in Transition

Le prix « Women Energy in Transition » récompense des femmes engagées en faveur de la transition énergétique

Deux fois plus de chaleur verte pour Argenteuil et Bezons

Double contrat de cogénération à Bazancourt

Dalkia acquiert Aegis Energy Services aux États-Unis

Dalkia renforce sa présence sur la zone agro-industrielle de Bazancourt, après la signature en juin dernier de deux contrats avec la société COGECAB pour la conception et la réalisation clés en main d’une centrale de cogénération biomasse, ainsi que pour son exploitation. La mise en service prévue pour juin 2020 permettra d’alimenter en chaleur tout au long de l’année la première usine de production de biocombustible de France, Ficap, associant l’Européenne de biomasse, la Caisse des dépôts et consignations et Meridiam. Un acteur industriel de la zone, client historique de Dalkia, bénéficiera également de chaleur en provenance de cette nouvelle unité. À l’issue du chantier qui mobilisera jusqu’à 250 personnes, le contrat d’exploitation sera assuré pour dix-huit ans et demi par 15 collaborateurs de Dalkia. •

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— Le reportage — — Le reportage —

Situé quai de Conti, en bord de Seine, l’hôtel de la Monnaie a rouvert en 2017 après d’importants travaux. Trois ou quatre expositions d’art contemporain y sont organisées chaque année.

Ancienne manufacture royale des monnaies et médailles, la Monnaie de Paris a été créée en 864 sous le règne de Charles II. Elle est considérée comme la plus vieille entreprise au monde toujours en activité.

Sculpture de Subodh Gupta, Very Hungry God, 2006, Collection Pinault, présenté à la Monnaie de Paris.

Sous les toits se trouvent les équipements techniques de type centrale de traitement d’air. Selon la planification GMAO, les techniciens assurent les opérations de maintenance préventives et correctives sur ces équipements (filtration, contrôle de la tension des courroies, contrôle des actionneurs de régulation, etc.).

La Monnaie de Paris est la plus ancienne institution de France et la plus vieille entreprise du monde. Depuis quatre ans, Samex, filiale de Dalkia, assure la maintenance multitechnique de ce site exceptionnel qui abrite salles d’exposition et ateliers de fabrication.

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Dalkia à la Monnaie de Paris

PHOTOS - PHILIPPE QUAISSE

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— Le reportage — — Le reportage —

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Karim Sebiane et Krimo Hammoudi, techniciens, dans l’une des nombreuses sous-stations qui alimentent en chaleur les différents bâtiments dont Samex a la charge.

L’équipe de Samex, composée de six personnes, est présente 7j/7, de 7 heures à 1 heure du matin. Arpenter les bâtiments leur fait parcourir 8 à 10 kilomètres par jour.

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— Le reportage —

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La filière biométhane et celle des gaz verts au sens large ont le vent en poupe. Même s’il ne fait que s’amorcer, leur développement s’accélère car ce marché est de plus en plus stratégique. Dalkia se donne donc les moyens de répondre à une demande croissante.

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Lebiogaz,naturellement !

e biogaz serait-il un nouvel or vert ? De nombreux acteurs du monde de l’énergie sont convaincus de son potentiel de développement, et y voient l’une des principales solutions pour atteindre 10 % de gaz d’origine renouvelable dans

la consommation finale de gaz en 2030, objectif fixé par la loi de transition énergétique.

Relais de croissance

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Une ronde journalière est effectuée avant l’ouverture au public pour assurer le contrôle de la température et de l’hygrométrie, la programmation des éclairages, le contrôle du bon fonctionnement de l’éclairage de sécurité, la maintenance corrective de niveau 0 et 1 sur les applications numériques.

Dans les ateliers, les 300 salariés parisiens de la Monnaie de Paris fabriquent 100 000 médailles, 120 000 pièces d’or et 130 000 décorations officielles par an.

— Le dossier —

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Énergies Le MagÉnergies Le Mag

— Le dossier — — Le dossier —

our rappel, le biogaz est issu de la fermentation de matières organiques – déchets industriels ou agricoles, boues de stations d’épuration… – en l’absence

d’oxygène. Selon la composition de la matière fermentescible, le biogaz obtenu par ce procédé, dit de méthanisation, est plus ou moins riche en méthane. Une fois épuré, il devient un biométhane dont les caractéristiques sont très proches de celles du gaz naturel, ce qui permet de l’injecter dans les réseaux. Si ce gaz renouvelable, qui vient se substituer à une énergie fossile, affiche bien des atouts au plan environnemental (réduction des gaz à effet de serre, diminution de la pollution des sols et de l’eau, possibilité de valoriser biodéchets et matières organiques au profit des ressources naturelles…), il présente aussi des vertus socio-économiques. Une production localisée, territorialisée, qui s’inscrit dans une logique d’économie circulaire : voilà qui cadre avec les préoccupations du moment, en particulier du côté des collectivités.

Biométhane et Power-to-GasSelon le cabinet de conseil Sia Partners, les 44 unités d’injection de biométhane installées en France à la fin 2017 affichaient une capacité totale de 641 GWh/an, représentant la consommation annuelle de 55 000 foyers alimentés au gaz. Au regard des 600 installations de méthanisation aujourd’hui

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s’il faut encore du temps pour qu’il atteigne la maturité technologique qui est aujourd’hui celle du biométhane, ce gaz renouvelable dit de « deuxième génération » va monter en puissance dans les années à venir. »«  Aujourd’hui, notamment pour com-muniquer auprès du grand public, on tend à employer le terme générique de “gaz verts”, note Hélène Stéphan, directrice générale de Dalkia biogaz. En tout cas, quels que soient les mots, ces sujets sont stratégiques à plus d’un titre pour Dalkia. Dès aujourd’hui, nous devons faire face à une forte demande des clients qui cherchent à verdir leur consommation de gaz. Il est crucial que nous puissions leur répondre,

opérationnelles, c’est relativement peu (8 %), mais tout indique que les sites d’injection vont se multiplier.

orsque l’on parle du verdissement de la filière gaz, nous devons également mentionner le procédé Power-To-Gas, qui permet de transformer en hydrogène les excédents d’électricité produits par l’éolien et le photovoltaïque,

note Aymeric Join-Lambert, directeur commercial de Dalkia biogaz. Cet hydrogène peut ensuite être injecté directement dans les réseaux de gaz naturel ou transformé en méthane par synthèse avec du CO2. Même

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— En quoi consiste l’activité

de Dalkia biogaz ?Nous produisons du biométhane que nous valorisons soit en cogénération, soit en injection dans le réseau de gaz naturel. Pour cela, Dalkia biogaz a historiquement exploité ses propres installations. Nous en comptons aujourd’hui une trentaine dont la plupart sont alimentées par des décharges. Nous développons aussi des projets de méthanisation agricole et ce que nous appelons le « territorial », c’est-à-dire les unités qui captent des résidus organiques produits par différentes sources à l’échelle d’un territoire. Aujourd’hui, nous proposons notre expertise et nos services aux porteurs de projets et aux maîtres d’ouvrage, qui peuvent par exemple nous confier la construction et / ou l’exploitation de leurs unités de méthanisation ou de valorisation.

« Nous nous rapprochons du monde agricole »

Hélène Stéphan,directrice générale de Dalkia biogaz

Pourquoi faites-vous de l’agriculture un axe de développement privilégié ? Parce que cela correspond à la réalité du marché. Très clairement, c’est ce qui pousse le plus le développement du biométhane. Aujourd’hui, en France, 80 % des projets de méthanisation sont portés par des agriculteurs et / ou s’appuient sur des matières organiques d’origine agricole, qu’elles proviennent des champs, des élevages ou de l’agro-industrie. Du reste, en France comme ailleurs en Europe, les pouvoirs publics mettent l’agriculture au cœur de leur stratégie de soutien à la filière biogaz, notamment parce qu’ils y voient une source intéressante de revenus complémentaires pour les exploitants. Nous cherchons donc à nouer des relations de partenariat avec tous les acteurs de l’écosystème agricole, en particulier avec les éléments fédérateurs que sont les coopératives et les industries agroalimentaires. C’est indispensable—

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37unités de traitement de biogaz

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« À plus d’un titre, le sujet des gaz verts est stratégique pour Dalkia. »

Dalkia biogaz, c’est :

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2unités de production de biogaz

25unités de valorisation de biogaz par cogénération

1unité de valorisation par injection de biométhane

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20 M€de chiffre d’affaires

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— Le dossier — — L’interview —

Nommé en début d’année Président de l’ Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (Ademe), Arnaud Leroy a la conviction que face à l’urgence écologique la société évolue, s’adapte et se transforme. Il nous fait partager son optimisme.

Arnaud Leroy

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« L’aspiration écologique des jeunes générations est extrêmement forte »

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que ce soit en produisant nous-mêmes notre biométhane ou en l’achetant auprès de producteurs. Et plus largement, compte tenu des forces en présence sur le marché français de l’énergie, les gaz verts vont représenter des enjeux de plus en plus importants. »

Produire du biogaz mais aussi en acheterDalkia biogaz est le principal « bras armé » de Dalkia dans ce domaine. Créée en 2002 sous le nom de Verdesis, cette entité a rejoint l’entreprise début 2015. Elle exploite aujourd’hui une trentaine d’installations de méthanisation-cogénération en France et en Belgique. Mais il faut aussi mentionner TIRU. Cette filiale, spécialisée dans la collecte et le traitement des déchets ménagers des collectivités, développe la méthanisation comme une nouvelle voie de valorisation (en complément de la valorisation énergétique et du recyclage).

uel regard portez-vous sur vos premiers mois à la tête de l’Ademe ? Et quelles sont vos ambitions ?

Arnaud Leroy : Je suis très fier d’être à la tête de cette agence qui est l’un des principaux outils de pilotage de notre politique de transition écologique. Construire une société bas carbone à l’horizon 2050 est un immense défi et y

nfin, il faut évoquer aussi les certificats de garantie d’origine. « Pour faire face à la demande, nous développons un portefeuille de contrats d’achat avec les producteurs de biométhane, ce que nous pouvons faire grâce au statut de fournisseur d’énergie de notre filiale SVD 17, explique Thomas

Philippe, directeur des marchés de l’énergie et gérant de SVD 17. C’est ce qui nous permet d’acquérir des certificats de garantie d’origine grâce auxquels, par exemple, des MWh achetés en Bourgogne peuvent être utilisés en Bretagne. » « Nous nous positionnons sur l’ensemble des projets : agriculture, industrie, collectivités, stations d’épuration, etc, ajoute Pierre Bernard, responsable commerce énergie à la direction des marchés de l’énergie. Nous sommes à l’écoute de nos collègues en régions qui, en raison de leur proximité avec les acteurs des territoires, sont en mesure de nous faire remonter les projets dont ils ont connaissance. »

participer m’enthousiasme. Je suis encore en phase d’observation, mais ma volonté est que l’Ademe soit la plus performante et la plus percutante possible, qu’elle demeure une pièce maîtresse dans l’exploration des nouvelles tendances technologiques et sociétales, avec au cœur de son action les problématiques liées à l’économie circulaire, l’énergie, la qualité de l’air et la mobilité.

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• Les différentes formes de gaz vert qui se développent : biométhane issu de l’épuration du biogaz (lui-même obtenu par digestion de matières organiques) et Power-to-Gas pour convertir en gaz des excédents d’électricité renouvelable.

• Ce marché est important pour Dalkia, qui doit répondre à une demande croissante de « verdissement » des consommations de gaz.

• Dalkia et ses filiales produisent du biométhane mais s’organisent aussi pour en acheter le plus possible.

À retenir…

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Octobre 2018 - Janvier 2019 — N° 11Énergies Le Mag

— L’interview — — Le futur —Dès aujourd’hui

La chaudière numériqueQuand les serveurs informatiques chauffent les bâtimentsConçue par la start-up Tresorio avec Dalkia, la chaudière numérique est composée de serveurs informatiques dont la chaleur est recyclée. En juillet 2018, un mo-dèle pilote a été inauguré à l’hôpital de Mercy à Metz. La chaleur récupérée sert à chauffer une partie de l’eau chaude sanitaire de l’hôpital.

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Quel est le plan d’action de l’Ademe pour répondre aux objectifs de la loi de transition énergétique ?

A.L. : Mon plan d’action repose sur deux grands axes. La baisse de la consommation d’énergie d’une part, avec un objectif de réduction d’un tiers d’ici à 2035, et d’autre part l’augmentation de la production d’énergies renouvelables, à hauteur de 70 % d’ici à 2028. Ce sont des objectifs ambitieux mais réalisables. Concernant la consommation, on oublie souvent que la chaleur représente en France près de la moitié de la consommation finale d’énergie. Jusqu’à une période récente, notamment en raison du prix peu élevé du gaz et du pétrole, la consommation d’énergie n’était pas un réel souci et nous adaptions la production à la consommation. Il faut désormais inverser cette relation. Voilà pourquoi une des missions de l’Ademe est d’inciter les Français à devenir acteurs de leur consommation.

Et concernant les énergies renouvelables ? A.L. : Dans un contexte de changement d’usages et surtout

de raréfaction des ressources, l’Ademe préconise de doubler la part des énergies renouvelables dans les dix prochaines années. Aujourd’hui, de nombreuses solutions existent, matures technologiquement et compétitives économiquement. Je pense aux filières de la biomasse – première source d’énergie renouvelable en France de l’éolien –, du photovoltaïque ou de la méthanisation avec le biogaz. Avec des opérateurs comme Dalkia par exemple, nous explorons aussi de nouvelles manières de faire, comme la thalassothermie, ou encore les combustibles solides de récupération...

Voyez-vous des écueils à l’atteinte de ces objectifs ? A.L. : L’écueil principal, qui est avant tout une réalité

économique, réside dans le coût des commodités. Même si le prix des énergies fossiles est en train de remonter, c’est un frein pour promouvoir certaines alternatives, la biomasse notamment. La mise en place en 2014 de la Contribution climat-énergie, qui va monter en puissance dans les prochaines années, permettra notamment de favoriser la création de réseaux de chaleur renouvelable. Concernant l’écologie et la transition énergétique, la

question du temps long est majeure. Et nous sommes parfois confrontés à cet autre écueil que peut être le « stop and go » législatif. Nous appelions de nos vœux une stabilité du dispositif fiscal écologique. C’est dorénavant chose faite.

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a chaudière numérique est un serveur informatique décentralisé, autrement dit un centre de traitement de données installé directement dans le bâtiment, dont la chaleur dégagée par ses composants est recyclée.

À l’ère du big data et du nombre foisonnant d’installations de traitement de données, cette innovation limite leur empreinte carbone et les intègre dans un processus vertueux de

Face au changement climatique, comment concilier responsabilité collective et responsabilité individuelle ?

A.L. : L’ensemble des thématiques écologiques est aujourd’hui installé dans le débat public. La prise de conscience a eu lieu et, face aux enjeux, les comportements, tant au niveau individuel que collectif, sont en train de changer. Il y a une réelle aspiration écologique des générations qui ont entre 20 et 40 ans, bien plus forte que celle des générations précédentes, sans parler des plus jeunes, très sensibilisés à la fragilité de la planète. Les consommateurs s’adaptent et inventent de nouveaux modes de consommation beaucoup plus vite que les pouvoirs publics ou les industriels. Regardez la mobilité ! Qui aurait parié, il y a 10 ans, sur le succès de la mise à disposition, dans de nombreuses villes européennes, de véhicules électriques ?

Des innovations de rupture sont-elles attendues ? A.L. : Tous les scénarios de prospective de l’Ademe

sont actuellement envisagés sans innovation de rupture. De nombreuses inventions et technologies existent déjà, qui ne sont pas forcément utilisées. Innover c’est bien mais, au regard du défi et de l’urgence auxquels nous sommes confrontés, il faut agir, et maintenant ! —

récupération de chaleur. En effet, dans la famille des énergies « propres », le solaire, la biomasse ou le vent sont régulièrement évoqués, mais on oublie souvent les énergies dites de « récupération » ou encore dites «fatales». Dalkia, partenaire du Centre hospitalier régional de Metz-Thionville depuis cinquante-cinq ans et engagée dans la réduction de ses consommations d’énergie, lui a proposé d’installer une chaudière numérique à titre expérimental, et de tester cette solution pour chauffer une partie de son eau chaude sanitaire.

L« La prise de conscience a eu lieu et les comportements sont en train de changer »

Arnaud Leroy en 5 dates

1999 : DEA en droit maritime et droit international de la mer.

2004 : Chargé de la protection de l’environnement marin et des questions liées au changement climatique à l’Agence européenne pour la sécurité maritime, basée à Lisbonne.

2012 : Député de la 5ème circonscription des Français établis hors de France.

2017 : En charge d’élaborer le programme énergétique du candidat Emmanuel Macron et l’un de ses porte-parole pendant la campagne présidentielle.

2018 : En mars, nommé président du conseil d’administration de l’Ademe.

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Impressionnant ! Et ça marche comment, exactement ?

Le mag

Comme ça, pas d’erreur ! Ça doit rassurer nos clients, non ?

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Et tout le monde peut faire de l’IPMVP ?

*IPMVP : International Performance Measurement and Verification Protocol

Il est responsable du département Ingénierie pour le bâtiment chez Dalkia et certifié IPMVP depuis deux ans. Euh…, vous avez dit « IPMVP » ?

Philippe Polart

Bonjour Philippe ! Que signifie IPMVP* ? Est-ce un nouveau modèle de scooter ? Le

mag

Le magEt de quoi s’agit-il ?

Le mag

Il ne suffit donc pas de faire « consommation avant travaux MOINS consommation après travaux » pour connaître les économies d’énergie ?

P.P.

Pas du tout. Traduit en français, c’est le Protocole international de mesure et de vérification de la performance énergétique.

P.P.

Il s’agit d’une méthode, validée par le Grenelle de l’environnement, permettant de mesurer et vérifier les économies d’énergie de façon incontestable.

P.P.

Eh non justement ! En faisant cela tu ne tiens pas compte de paramètres extérieurs, comme la météo ou les usages.

Le mag

Le mag

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— Le futur — L’interview SMS

Énergies Le MagÉnergies Le Mag

Comment cela fonctionne ? La jeune start-up messine Tresorio fournit à Dalkia des serveurs informatiques à « haute intensité » qui, fonctionnant en continu, nécessitent d’être refroidis car ils dégagent une chaleur importante. Des systèmes de refroidissement s’avèrent donc indispensables mais ceux-ci sont très énergivores. Pour récupérer cette chaleur dite « fatale », c’est-à-dire produite quoi qu’il arrive, Tresorio a développé un système de refroidissement à eau : la chaleur récupérée est alors transférée au bâtiment grâce à un module thermique mis au point par Dalkia. Cette chaleur s’intègre ainsi dans un système d’économie circulaire. « Les baies des serveurs informatiques consomment environ 10 kW d’électricité. Elles sont composées de cartes de calculs rangées dans des racks et reliées entre elles par des tuyaux d’eau. Cette eau refroidit les serveurs en récupérant la chaleur qu’ils émettent et les maintient à une température optimale pour assurer leur fonctionnement. Dalkia récupère la chaleur et valorise ainsi une énergie vertueuse pour chauffer l’eau chaude sanitaire, comme actuellement à l’hôpital de Mercy », explique Bertrand Guillemot, directeur des Programmes Innovation de Dalkia.

N° 11 — Octobre 2018 - Janvier 2019

— Le futur —Dès aujourd’hui

Octobre 2018 - Janvier 2019 — N° 11

P.P.

Oui ! Il tient compte des variables agissant sur la consommation énergétique du bâtiment et nous permet d’obtenir la meilleure méthode de mesure en prenant en considération ces paramètres influents.

P.P.

P.P.

Nous élaborons un modèle mathématique à partir d’une période de référence, puis nous déterminons une équation d’ajustement pour être encore plus proche de la réalité. Toutes les périodes suivantes sont comparées à cette période de référence ajustée.

P.P.

C’est sûr ! L’IPMVP offre une garantie de résultat, transparente et indiscutable, pour nous comme pour nos clients !

Oui, à condition d’être formé. En France, 150 personnes sont certifiées IPMVP. Au sein de Dalkia, nous sommes une dizaine et notre filiale Optimal Solutions fait partie de l’association qui a créé l’IPMVP.

Grâce à la technologie et à l’intensité des calculs qui ne s’arrêtent jamais, la température de l’eau est maintenue constamment à 60 °C. Cette solution présente de nombreux avantages : elle est écologique, sans gaspillage, puisqu’elle permet de valoriser une énergie « fatale », en remplacement d’énergies fossiles comme le gaz, le fioul ou le charbon. La chaudière numérique permet ainsi de verdir le mix énergétique des bâtiments. C’est également une solution économique car la chaleur issue de la chaudière numérique n’est pas soumise à la volatilité du prix des énergies fossiles et vient réduire la facture énergétique du site. « Nous contribuons également au développement d’une nouvelle forme d’exploitation des serveurs informatiques et participons ainsi, en collaboration avec Dalkia, à la révolution du Green Computing. En tant qu’experts en infrastructure et conception logicielle, nous souhaitons contribuer à la création des “smart cities” ou villes intelligentes, grâce à de nouveaux environnements dans lesquels les différentes ressources informatiques sont utilisées et pilotées de manière à optimiser la consommation énergétique des villes de demain », affirme Loïc Gorka, directeur général de Tresorio.

« La chaudière numérique permet ainsi de verdir le mix énergétique des bâtiments »

Le mag

C’est embêtant. Et l’IPMVP intègre ces données ?

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N° 11 — Octobre 2018 - Janvier 2019 Énergies Le Mag

Un réseau vertueux construit autour des énergies locales

« Nous nous réjouissons

de l’aboutissement de ce projet qui affirme

le positionnement de Béthune en tant

que smart city. Ce nouveau réseau de chaleur, que l’on

peut qualifier d’intelligent, participe grandement

à la transition énergétique. »

LE BESOINDU CLIENT

La ville de Béthune (62) a attribué à Dalkia sa nouvelle délégation de service public de distri-bution de chauffage et d’eau chaude sanitaire jusqu’en 2039. Le futur réseau de chaleur s’inscrit dans une logique d’économie circulaire qui transforme les résidus en ressources.

Pierre-Emmanuel Gibson,premier adjoint au maire de Béthune.

Le témoignage du client

— Comprendre —

Le BIM exploitation pour un bâtiment vert, intelligent et connecté

— Le client —

Énergies Le Mag

De plus en plus sollicité, le BIM (de l’anglais Building Information Modeling) est une maquette interactive d’un bâtiment en 3D.

Dalkia utilise le BIM exploitation pour augmenter la performance globale du bâtiment et améliorer l’information et le confort des occupants et les services

proposés. Grâce à cette expertise, Dalkia fait entrer le bâtiment dans l’ère du smart building.

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Données « statiques », intrinsèques au bâtiment,comme l’emplacement des fenêtres ou les caractéristiques de la chaudière, tout ce qui fait l’ADN du bâtiment. Grâce à ces données, une maquette 3D du bâtiment est réalisée par les équipes de la construction, accompagnées par la direction technique de Dalkia. Cette dernière assure le suivi et la réception de la maquette afin de garantir le passage en exploitation.

2Données « dynamiques », comme l’évolution de la température ou l’éclairage des pièces. Elles sont collectées par des capteurs connectés, installés sur le site.

Le BIM exploitationGrâce à cet écosystème collaboratif, tous les acteurs de la vie d’un bâtiment (conception, construction, exploitation) sont impliqués. Les données statiques et dynamiques sont rassemblées et analysées sur une plate-forme unique, à partir de laquelle les experts de Dalkia pilotent la performance énergétique. Ces derniers réalisent une veille technologique ainsi qu’une mise à jour de la maquette numérique, en fonction de l’évolution des usages dans le bâtiment.

Pour les experts de Dalkia • Meilleure gestion des interventions sur le site• Plus de sécurité et plus de temps• Meilleure connaissance du patrimoine à maintenir

Les utilisations et avantages du BIM exploitation

La ville de Béthune (Pas-de-Calais)

Comment ça marche ? w Dans un premier temps, le projet de Dalkia se concrétise par une densification du réseau. Celle-ci se poursuivra avec une nouvelle exten-sion de 7 km en direction du centre de valori-sation énergétique des déchets.

w Le contrat inclut par ailleurs la modernisation de la chaufferie du centre-ville. La construction

La solution Dalkia

w À terme, ce réseau d’énergie permettra un taux de couverture en énergies renouvelables et de récupération de 84 %, elles-mêmes à 100 % locales.

w Grâce à des tarifs modérés, il permettra de redonner du pouvoir d’achat aux habitants.

w Plus de 75 % des émissions de CO2 seront évités chaque année.

Les bénéfices

Octobre 2018 - Janvier 2019 — N° 11

d’une nouvelle chaufferie permettra le rempla-cement de l’ancienne, qui date des années 60, par un outil performant.

w L’une des spécificités de ce réseau de chaleur est de combiner plusieurs sources d’énergie, dont deux locales en plus du gaz naturel : la récupération de la chaleur fatale issue du centre de valorisation énergétique, ainsi que le gaz de mine qui provient des anciennes mines des Hauts-de-France.

—ILLUSTRATION - KHUAN + KTRON

Pour le property manager ou le gestionnaire immobilier• Optimisation du calcul des loyers et charges• Gestion comptable et financière des biens• Gestion patrimoniale

our fournir l’équivalent de 6 500 logements en chaleur, Dalkia a proposé à la ville de Béthune une solution à

la fois innovante et écoresponsable. Les deux réseaux existants sont fusionnés pour n’en faire qu’un, qui sera alimenté avec deux sources d’énergies locales, renouvelables et de récupération.

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Pour les usagers / occupants• Qualité de vie au travail et confort idéal• Services de conciergerie• Meilleure gestion des salles de réunion, des espaces du bâtiment, des parkings

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Énergies Le Mag

— Votre transition énergétique —

Médecine, santé et bien-être à l’ère du digital

out comme celle d’« e-santé » – ou de HealthTech, pour les amateurs d’anglicismes –, l’expression « santé connectée » entre progressivement dans le vocabulaire courant. De facto assez générique, elle désigne tout ce qui a trait à l’utilisation des nouvelles technologies digitales pour améliorer la santé des personnes. Depuis quelques années, ce marché connaît

une croissance exponentielle, tant côté hardware (objets connectés et capteurs de toute nature) que software (logiciels, algorithmes, applis pour mobiles, etc.), et l’on estime considérable son potentiel de développement. Il est vrai que les domaines d’application sont aussi vastes que variés. Les technologies digitales bouleversent à la fois le secteur des soins et de la

De plus en plus d’outils et de services liés à la santé au sens large s’appuient sur les nouvelles technologies digitales. Il est beaucoup question d’objets connectés, mais pas seulement…

CHEZ VOUS

Énergies Le Mag

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Le Sydetom 66 s’est associé à Dalkia et TIRU pour concevoir, construire et exploiter un réseau de chaleur reliant l’unité de valorisation énergétique des déchets de la commune de Calce à Perpignan.

N° 11 — Octobre 2018 - Janvier 2019 2524

— Le client —

LE BESOINDU CLIENT

Un réseau de chaleur au cœur de l’économie circulaire

Sydetom 66

Fernand Roig,président du Syndicat

départemental de transport, de traitement et de valorisation

des ordures ménagères (Sydetom 66)

« Ce grand projet,

en plus de consolider et pérenniser

l’activité actuelle du syndicat,

nous rend producteurs d’énergie verte, ce qui

est plus que jamais nécessaire pour la sauvegarde de la planète

et le bien-être de ses habitants. »

Octobre 2018 - Janvier 2019 — N° 11

Dalkia et TIRU ont imaginé une solution qui permet d’utiliser l’énergie produite par les déchets des habitants pour four-nir de la chaleur aux écoles, hôpitaux et industries de la région perpignanaise.

Ainsi, le cercle de l’économie circulaire est bouclé en local.

Comment ça marche ? w L’unité de valorisation des déchets de Calce, exploitée par TIRU, en traite 240 000 tonnes par an. Les installations actuelles vont être modifiées pour pouvoir augmenter leur performance énergétique et produire de la chaleur à plus de 100 °C.

w Le Sydetom 66 va construire les 11 km de réseau de transport séparant l’usine de Calce de la métropole de Perpignan à travers les communes de Calce, Bachas, Baho, Villeneuve-la-Rivière et Saint-Estève où la chaleur

La solution Dalkia

w En utilisant la chaleur « fatale » produite par la combustion des déchets, les énergies renouvelables se substituent aux énergies fossiles et les émissions de CO2 sont fortement réduites.

w Ce réseau de chaleur est alimenté à 90 % par des énergies renouvelables et de récupération.

Les bénéfices

haute température transitera par le local d’échange de Torremila.

w En arrivant à Perpignan, la chaleur sera distribuée par le réseau exploité par Dalkia auprès de différentes infrastructures (hôpital, clinique, écoles, usines, centres aquatique) dont certaines (hôpital, usine Cémoi) bénéfi-cieront également d’un froid d’origine renouvelable grâce à l’installation d’un groupe à absorption. L’ensemble des installations sera relié au Desc, le centre de pilotage à dis-tance de la performance énergétique de Dalkia.

Le témoignage du client

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(télé)médecine – diagnostics, prévention, suivi à distance des personnes malades, optimisation des parcours de soins, gestion des dossiers médicaux personnalisés… – et celui du maintien à domicile et de l’assistance à la vie quotidienne des seniors (l’ e-santé est l’un des piliers de la « silver économie »). Les sportifs, de leur côté, adoptent massivement les bracelets connectés et autres applications capables de transformer leur smartphone en véritable coach. Et de multiples innovations fleurissent dans des domaines aussi diversifiés que la gestion du sommeil, les cosmétiques ou la prévention de l’alcoolisme au volant.

La France en pointe sur ces sujetsEn janvier dernier, à Las Vegas, non moins de 48 entreprises ou start-up françaises estampillées « e-santé » ont participé à la grand-messe annuelle du numérique qu’est le Consumer Electronics Show (CES). Ce secteur était le deuxième le plus représenté au

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Juin - Septembre 2018 — N° 10

— Votre transition énergétique —

DES LIVRESDO

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sein de la délégation tricolore – la deuxième, en nombre d’entreprises, derrière celle des États-Unis –, le premier étant celui de la « maison intelligente ». Mais la santé connectée n’est pas qu’une affaire de start-up : lors du dernier CES, Docapost, filiale du groupe La Poste, a annoncé officiellement le lancement de La Poste eSanté, une application mobile qui sert à la fois de « carnet de santé numérique » et d’outil de suivi des patients après une hospitalisation.

Des bâtiments smart qui prennent soin de leurs occupantsTout comme la digitalisation du monde en général, cette évolution n’est pas sans influence sur les métiers de la construction, de la maintenance et de l’exploitation des bâtiments. Au même titre que l’optimisation des performances énergétiques, les préoccupations de santé et de bien-être des occupants figurent en effet au cœur de l’approche smart buildings. On parle, entre autres, de dispositifs permettant de mesurer et de suivre la qualité de l’air (particules fines, CO, CO2, NOx…), ou encore de logements monitorés en temps réel à partir des données de température et d’humidité.

Les CHU amorcent leur transformation digitalePour les établissements de soins, en particulier, la montée en puissance de la santé connectée change considérablement la donne. De nouvelles solutions concourent notamment à réduire les temps d’hospitalisation et à accompagner l’essor de la chirurgie ambulatoire en simplifiant les tâches des infirmières avant et après l’opération. Le développement et la modernisation des systèmes d’information hospitaliers (SIH) font l’objet du programme Hop’EN, pour « Hôpital numérique ouvert sur son environnement », qui vient de prendre le relais du programme Hôpital numérique, lui-même lancé en 2011 par la direction générale de l’offre de soins (DGOS). Engagé sur ce terrain depuis plus d’une dizaine d’années, le CHU d’Angers, par exemple, fait aujourd’hui figure de référence dans le domaine de l’e-santé. Il expérimente différentes solutions novatrices dans les domaines de la réalité virtuelle, de la robotisation, de l’Internet des objets ou de l’analyse des données massives du Web.On notera enfin que les solutions et les équipements relevant de la santé connectée s’invitent également dans les environnements professionnels. Détection proactive des TMS (troubles musculo-squelettiques), évaluations précises et opposables de la pénibilité au travail, prévention du burn-out en analysant différents indicateurs, vêtements, chaussures, bracelets et autres outils connectés permettant de sécuriser les interventions des opérateurs itinérants… Là encore, les expérimentations se multiplient et les applications commencent à se déployer sur le terrain.

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50 réponses aux questions que vous n’osez même pas poser, de Philippe Cahen. Pensé comme un exercice d’introduction à la prospective, 50 réponses aux questions que vous n’osez même pas poser entraîne le lecteur dans une réflexion dynamique et créative sur le futur de l’environnement et plus globalement de notre modèle social. En s’interrogeant sur des situations a priori impossibles et inconcevables, Philippe Cahen invite à développer des idées innovantes et inédites pour faire face au quotidien, et imaginer autrement le futur de notre planète. Éditions Kawa, 130 pages, 24,97 euros—

Finance, Climat, réveillez-vous ! Les solutions sont là, de Anne Hessel, Jean Jouzel, Pierre Larrouturou. Face au dérèglement climatique, il n’y a pas de fatalité. Mais il est temps d’agir et de « mettre au monde un nouveau modèle de développement, au service de l’humanité ». Et cet ouvrage collectif apporte la démonstration qu’il est possible de financer ce vaste chantier grâce à un pacte européen climat-emploi. Indigène éditions, octobre 2018, 157 pages, 8 euros—

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« Les nuits sont longues sur StockholmHomme ou femme, on ne sait pas, emmitouflésLa marche droite et décidée le long du lac MalarUn nouvel an, sombre en blanc et noirloin des étoilesLa neige ne cesse de tomberElle s’écrase indéfiniment sur cette vitrede l’abri bus où je distinguel’ile de Södermaln devenant floueMon vieux boitier Leica est froid dans ma main figée. »Philippe Quaisse, photographe

La capitale suèdoise fait partie des villes exemplaires en matière de développement durable. Elle a notamment réduit ses émissions de CO2 de 25 % depuis 1990, 40 % de la ville est constituée de parcs et d’espaces verts et 77 % des Stockholmois prennent les transports publics et les bus roulent au biogaz.

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