La Revue de

z 4ème Trimestre 2015 z 3 €N°76w w w . n d h - f r a n c e . o r g

Règles universelles

COP 21

CONTRE DJIHADISME

Arc en Cielrevue de Nouveaux Droits de l’Homme

ONG avec Statut consultatif près le Conseil économique et social des Nations unies

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Directeur de la PublicationPierre Bercis

Directeur adjointMichel Rocher

Rédacteur en chefClément Sylvestre

RédactionJérôme AllainChristian Austruy Rosangela BarcaroHiroko BesshoVéronique BévinJean BourdeauElena GouteauKéthy KvantalianiTiana RaharisoninaPatrick Renaud

ImpressionIDM Imprimerie15, rue de Babylone75007 Paris01 45 49 38 25

Maquette : Jérôme Allain06 48 30 99 17jalkastudio@gmail.com

ISSN : 2267-0092

SommaireÉditorial

Le Président Phénix 3

Dossiers COP 21 : la première loi universelle par Clément Sylvestre 4

Surpopulation et réchauffement : pays riches et pauvres comparés par Silvana Salvini 9

Madagascar, un sanctuaire écologique à la dérive par Tiana Raharisonina 10

Gloire aux victimes du vendredi 13 par Pierre Bercis 11

Terrorisme et démocratie : une guerre contre la barbarie par Jérôme Allain 12

Ces photos qui réchauffent le cœur par Kéthy Kvantaliani 16

International De Téhéran à Damas les durs font de la résistance par Christian Austruy 17

Burkina Faso : «Le pays des hommes intègres» n’est pas désintégré par Pierre Bercis 18

Argentine : Enfin le changement vint… En vain ? par Jérôme Allain 19

Voyage au Japon 2015 par Hiroko Bessho 20

L’Ukraine, deux ans déjà par Hélène Blanc 21

Roumanie : la corruption tue par Elena Gouteau 23

Société Thérapie ou eugénisme ? par Rosangela Barcaro 24

Funérailles à grand spectacle dans la ville éternelle par Valeria Moretti 26

Culture Jésus selon Mahomet, Jérome Prieur et Gérard Mordillat 27

Exposition Fragonard - Musée du Luxembourg 16 septembre 2015 / 24 Janvier 2016 par Véronique Bévin 27

Vous n’existez pas, Sevag Torossian 28

Cinéma Le dernier jour d’Yitzhak Rabin, un film d’Amos Gitaï 28

De l’île à Lille, Jean-Claude Casadesus fête ses 40 ans avec son violon d’Ingres 29

32ème Prix littéraire des Droits de l’Homme à Jean-François Colosimo 29

France : « Révolution nationale » 30

Les Brèves de Pol et Mique 31

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Le Président Phénix

F rançois Hollande, à cause de la dépression économique et de sa politique, non pas

libérale, mais « keynésienne » au meilleur sens du terme, a dévissé dans les sondages après son élection de 2012.

Contesté à droite, contesté à gauche, bien peu d’observateurs misaient sur sa réélection en 2017.

Ils connaissaient mal l’homme.

C’est dans la tempête que l’on juge le capitaine. Et, de ce point de vue, les Français ont été servis, ce que seul Jacques Chirac avait pressenti en lui accordant, qui plus est, son onction paternelle. Il lui avait d’ailleurs tracé la voie, en 2003, en manifestant l’indépendance de la France vis-à-vis des Etats-Unis à la veille de l’invasion de l’Irak.Pourquoi rappeler ce fait ? Parce que François Hollande a regagné

le cœur de la nation française en se montrant digne, homme de caractère qui a le respect des valeurs démocratiques et plus encore républicaines.

Après les attentats contre Charlie Hebdo en janvier 2015 et contre l’hyper marché cacher ; maintenant, après le massacre du Bataclan, ce funeste vendredi 13 novembre, sa main n’a pas tremblé. Pas plus qu’elle n’a tremblé lorsqu’il a fallu intervenir au Mali, en Syrie… Les Français se sont reconnus en lui et le monde s’est reconnu en la France. La planète terre s’est peinte de Rio à Moscou en passant par New York et Londres en tricolore.

Beaucoup ont alors découvert un homme, un véritable chef de l’Etat. Des hordes d’observateurs qui l’accablaient ont été stupéfaits après l’avoir qualifié de mou, sans charisme…

Un point de détail, essentiel, leur avait échappé : le jeune François Hollande, quand d’autres choisissaient de faire leur service militaire planqués dans une caserne du 15e arrondissement de Paris, lui, s’est battu pour faire ce que l’on appelait alors les E.O.R. (Ecole des Officiers de Réserve) afin de servir son pays.

On lui refusait cet engagement parce qu’il était « bigleux », ce que d’aucuns se seraient réjouis

pour échapper à l’Armée. Lui, non. Parce que, comme disait le Général de Gaulle, « il s’était toujours fait une certaine idée de la France ».

Il récolte donc ce qu’il a semé et qui restera dans l’Histoire. Qui plus est, lui seul est capable de rassembler, d’Obama (le gentil) à Poutine (le méchant). La COP21, quelques jours après les odieuses attaques terroristes, couronne le tout avec la présence à Paris de 150 chefs d’Etats et de gouvernement, non pas dans un but belliqueux mais pour sauver la planète bleue du réchauffement climatique – une première mondiale.

Qu’il soit réélu en 2017 ou non, qu’importe désormais. Il aura tracé son sillon, imprimé sa marque.

Ce n’est pas parce que Churchill comme de Gaulle ont été écartés du pouvoir à la fin de la guerre qu’ils sont devenus Chamberlain ou Daladier.

Qui a dit « l’ingratitude est le propre des peuples forts » ? Ce qui importe, c’est que la France soit de nouveau entrée dans l’Histoire, Marseillaise en tête…

Concluons cependant par cette citation de Churchill (encore lui) : « c’est contre le vent que s’envolent les cerfs-volants ». Elle est un gage d’espoir.

Pierre BercisPrésident de NDH

Edito

Au lendemain des attentats du 13 novembre, la France, meurtrie par ces actes

ignobles, s’engage sur un autre front tout aussi important. Cette fois-ci, il ne s’agit pas de la lutte contre le terrorisme mais de celle contre le réchauffement climatique. C’est donc dans un contexte lourd que s’ouvre à Paris la 21ème conférence mondiale sur le climat, cette « COP 21 » qui s’étale sur presque deux semaines du 30 novembre au 11 décembre.

L’enjeu est de taille pour les 196 délégations diplomatiques qui y participent. Il s’agit de trouver un accord qui puisse permettre à la communauté internationale de limiter le réchauffement de la planète à 2°C par rapport à l’ère préindustrielle. Pour cela, l’objectif est clair : il faut impérativement endiguer l’accroissement des gaz à effet de serre (GES) émis par l’homme et largement responsables de la hausse de la température globale

à la surface de la Terre. Mais que risque-t-on si rien n’est fait? Les experts scientifiques sont formels, ce sera le déluge.

Le climat : Du savant au politique

Le climat comme enjeu politique est un phénomène assez récent. Celui-ci date de la fin des années 80, où en Antarctique des chercheurs Français et Soviétiques réussissent à percer certains mystères climatiques.

Dossier

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La première loiuniversellepar Clément Sylvestre*

COP 21

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Dossier

Comment ? A partir de l’extraction de morceaux de glace enfouis à plus de 3700 mètres de profondeur. Leurs analyses terminées, ils concluent que la Terre connaît des périodes plus froides mais aussi des périodes plus chaudes et, fait important, que ces variations se sont toujours effectuées en relation avec la concentration de CO2 (gaz carbonique).

Dans cette même période, le constat est le même au sein du prestigieux laboratoire de la NASA, le Goddard Institute for Space Studies. Selon son directeur, James Hansen, la Terre entre dans une phase de réchauffement et celle-ci continuera si l’homme ne réduit pas ses émissions de GES. Il y a donc urgence.

L’alerte des scientifiques sur le réchauffement climatique trouve un écho auprès du champ médiatique et politique. Les acteurs étatiques réagissent par le biais des institutions onusiennes et mettent en place en 1988, le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC). Au fil du temps, leurs expertises scientifiques sur les mécanismes complexes du climat les amènent à produire un savoir de plus en plus précis.

Les rapports les plus récents (2013-2014), nous expliquent que depuis les premiers relevés météorologiques, en 1880, la température moyenne de la surface de la Terre a augmenté de 0,85°C. Des 1400 ans passés, les 30 dernières années sont « vraisemblablement » parmi les plus chaudes jamais enregistrées, d’autant que la température n’est pas l’unique signe du réchauffement climatique. D’autres signes tout aussi dramatiques existent. C’est notamment le cas de l’élévation

du niveau de la mer : près de 19 centimètres depuis 1901, mais aussi de la fonte des glaces et des neiges que le langage scientifique nomme la cryosphère.

Les experts du GIEC sont unanimes : l’activité humaine est le principal vecteur de ce réchauffement, qui se traduit par l’accumulation massive dans l’atmosphère de nos émissions de GES, certains chiffrent même à plus de 95% notre part de responsabilité.

Mais quels sont-ils, ces gaz à effet de serre que l’homme produit et rejette en abondante quantité dans l’atmosphère? Et bien il s’agit majoritairement du dioxyde de carbone (CO2), issu à 80 % de la combustion des ressources fossiles (charbon, pétrole et gaz), du méthane (CH4) issu de l’élevage et de l’exploitation des gisements pétroliers et gaziers, enfin du

protoxyde d’azote (NO2), issu de certaines techniques industrielles et agricoles.

Les pays dits « du Nord », c’est-à-dire les pays les plus riches, sont les principaux acteurs de ces émissions de GES. Depuis la seconde moitié du XIXème siècle, on peut leur imputer les deux tiers de ces rejets carbonés.

Cependant les analyses les plus récentes nous amènent à revoir la seule responsabilité de ces

derniers, puisque les pays dits « du Sud », Chine en tête, sont devenus d’importants émetteurs. Si l’on observe les chiffres : la Chine est leader en terme d’émissions de GES puisqu’elle atteint le score de 23,3 % du total mondial ; les Etats-Unis arrivent en seconde position avec un score de 12,6 %, enfin l’Union Européenne par ses 8,9 % occupe la troisième place.

(Suite page 6)

Les gaz à effet de serre : une augmentation massive principalement dûe aux activité humaines.

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(Suite de la page 5) COP 21 : La première loi universelle

Par ailleurs, si on s’intéresse aux émissions de GES par habitant, on arrive à un tout autre classement, où cette fois, les habitants des pays du Golfe arrivent très largement en tête. Pour donner un ordre d’idée, les Koweïtiens rejettent 62 tonnes de CO2 par habitant, là où les Chinois n’en émettent « que » 7,9 tonnes.

Quoiqu’il en soit, le problème reste le même : la concentration atmosphérique moyenne de dioxyde de carbone ne cesse d’augmenter.

Quatre scénarios

À l’avenir et face à cette réalité, le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat propose quatre scénarios possibles en fonction du degré de réaction des autorités étatiques.

Si rien n’est fait pour réduire les émissions de CO2, la température de la surface terrestre augmentera de 6°C par rapport à l’ère pré-industrielle. Ce scénario catastrophe est à proscrire, les effets seraient dramatiques pour la survie du vivant. Concernant les scénarios médians, les solutions apportées par l’homme seraient jugées trop « fragiles » et n’auraient que peu d’utilité pour endiguer le réchauffement climatique sur le moyen terme.

Ainsi le seul scénario enviable et bien sûr le plus optimiste, serait de contenir dès maintenant nos émissions de GES afin que la température moyenne de la Terre puisse stagner sous la barre des 2°C.

Selon les experts, il s’agit de la limite absolue pour ne pas accélérer la

survenue d’évènements climatiques extrêmes.En théorie, la communauté internationale est unanime pour lutter contre le réchauffement climatique et ce depuis 1992 et le sommet de la Terre de Rio. Sauf que depuis cette date, malgré la succession de conférences mondiales sur le climat, la situation ne semble pas avoir évolué et même pire elle s’est dégradée.

La dynamique réelle n’est donc pas celle d’une diminution du taux de CO2 dans l’atmosphère, malgré l’ambition affichée par de nombreux pays, bien au contraire. C’est plutôt une explosion à laquelle on assiste, nous sommes passés en l’espace de vingt ans d’un rejet de CO2 de 23 milliards de tonnes à 35,3 milliards .

Il en résulte une accélération du dérèglement climatique et celui-ci

Le réchauffement : un avenir qui, malgré l’omniprésence de l’astre solaire, paraît de plus en plus sombre.

COP 21 : La première loi universelle

entraîne l’acidification des océans de même qu’il menace les espèces marines. Si le rythme ne ralentit pas, un quart des espèces vivantes seront amenées à disparaître d’ici à 2050. Sur le plan environnemental, les typhons, les inondations, la sécheresse et les tremblements de terre auront pour conséquence de provoquer une augmentation des déplacements de populations avec le risque, bien sûr, de guerres civiles et d’insécurité alimentaire.

Les pays les plus menacés par ces bouleversements climatiques ne sont autres que les plus pauvres. Ce constat est d’autant plus difficile à accepter qu’ils figurent parmi ceux qui rejettent le moins de CO2. C’est en réponse à ce problème que les pays les plus riches ont décidé de mobiliser 100 milliards de dollars par an lors de la conférence de Copenhague, et ce jusqu’à 2020 afin de venir en aide aux plus démunis face au risque du réchauffement.

Malheureusement pour les principaux concernés, la Communauté Internationale peine à rassembler les sommes promises. A titre d’exemple, l’OCDE estime à 61,8

milliards de dollars les financements Nord/Sud de l’année 2014, on est donc très loin des objectifs fixés.Mais tous les pays « du Sud » ne voient pas forcément d’un très bon oeil cette « lutte internationale » contre le réchauffement de la planète.

C’est notamment le cas de ceux qui bénéficient d’une rente pétrolière importante. En Amérique du Sud, et plus précisément en Bolivie et au Venezuela, au nom de la lutte contre la pauvreté, l’exploitation des sols riches en énergies fossiles passe avant les enjeux climatiques.

D’ailleurs le Venezuela n’était même pas représenté pour cette COP21 tout comme le Nigéria qui a tout simplement rejeté l’invitation.

Hormis ces quelques Etats minoritaires, d’autres trouble-fêtes existent. Parmi eux, les climato-sceptiques qui nient l’état actuel des connaissances du champ scientifique sur le réchauffement climatique en cours. Bien souvent, ils occupent une place non négligeable parmi les lobbyistes des « grandes multinationales » qui, par une campagne de

dénigrement, entravent la lutte contre le réchauffement climatique. Au pôle opposé et bien loin des logiques de « négation », on trouve les « citoyens du monde » organisés autour d’ONG qui font de l’écologie et du droit de vivre dans un environnement sain, le combat d’une vie.

Une date historique

C’est dans ce contexte et avec toutes ses forces vives aux intérêts multiples et différenciés que la COP21 s’est tenue. Le samedi 12 décembre 2015 après d’intenses tractations, un accord historique est né. Les 195 Etats ainsi que l’Union Européenne se sont entendus et ont choisi de s’aligner sur les recommandations du champ scientifique.

Ainsi, l’un des points les plus important du texte est la volonté de contenir le réchauffement climatique non pas sous le seuil des 2°C comme prévu initialement, mais sous les 1,5°C par rapport à l’ère préindustrielle.

C’est un pas considérable pour la communauté internationale puisque jusqu’à présent c’était plutôt le seuil des 3°C qui semblait être évoqué. Cette décision est

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Pas besoin d’être un dinosaure pour mesurer les conséquences des catastrophes écologiques…

(Suite et fin page 8)

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d’une grande valeur car en plus d’être ambitieuse, elle répond positivement à la demande faite par les Etats insulaires, ceux-là mêmes qui, si cet objectif n’est pas tenu disparaîtront sous les eaux dans les prochaines années.

Cependant, nombreuses sont les ONG qui ne croient pas une seule seconde à ce point de l’accord. En effet, les moyens mis en œuvre par la communauté internationale pour contenir les émissions de GES semblent bien légers pour réaliser de telles ambitions.

La question du sérieux de cet objectif se pose puisque les signataires ont décidé que les contributions prévues, liées à la réduction des gaz à effet de serre, seraient déterminées au niveau national. Hors, parmi les pays ayant à ce jour remis leur contribution, leur addition oriente plutôt la planète vers une température de 3°C plutôt que de 1,5°C.

Un autre point fondamental concerne le principe « des responsabilités communes mais différenciées » des pays face au réchauffement. Les parties ont donc pris en

compte l’inégale capacité des Etats à mettre en place les moyens nécessaires pour lutter contre le réchauffement climatique. Les plus riches, les plus « pollueurs », auront donc la lourde tâche de montrer l’exemple et de jouer le rôle de « guide » en réduisant considérablement leurs émissions, mais aussi en finançant les pays « du Sud » afin qu’ils puissent convenablement lutter contre leur exposition aux bouleversements climatiques.

Comme à Copenhague, c’est la somme de 100 milliards qui est retenue, mais cette fois-ci comme une base pouvant être augmentée.

Encore une fois, on peut rester sceptique face à ces dons, puisque depuis 2009, jamais la somme des 100 milliards par an n’a pu être réunie par les pays dits « du Nord ».

D’autant que ces derniers se dédouanent de toutes formes de responsabilités quant aux catastrophes climatiques vécues par les pays « du Sud ». Ils se protègent ainsi de toutes sanctions légales futures liées aux dommages causés. Dernier point

inquiétant : l’accord de Paris, qui devrait entrer en vigueur en 2020, laisse la possibilité aux pays l’ayant ratifié de se retirer sur simple notification après un délai de trois ans, sans compter que les futurs contrôles d’émissions polluantes effectués n’auront aucune valeur contraignante pour les pays signataires. On ne peut s’empêcher de repenser au protocole de Kyoto, signé en 1997, qui avait déjà nourri de nombreux espoirs mais qui très vite s’était écroulé comme un château de cartes avec le retrait de certains pays cadres comme le Canada, le Japon, l’Australie ou la Nouvelle-Zélande.

Vœu pieux ou véritable engagement ?

On veut bien croire au volontarisme des Etats qui, il est vrai, ont réussi dans le cadre de cette COP 21 à trouver un consensus pour lutter contre ce réchauffement.

En même temps, on ne saurait être dupe face aux enjeux que ce texte engage, tant ils paraissent loin des réalités d’un système économique global où le « toujours plus » semble être devenu la règle. Alors pour être provocateur, je conclurai par cette citation d’un intellectuel allemand, qui déjà en son temps n’avait aucun scrupule quant aux répétitions de l’histoire, il disait : « Hegel remarque quelque part que tous les grands faits et les grands personnages de l’histoire universelle adviennent pour ainsi dire deux fois. Il a oublié d’ajouter : la première fois comme tragédie, la seconde fois comme farce ».

Alors la COP21 sera-t-elle la farce de la tragédie de Kyoto ? À en croire Marx, peut-être…

Clément SylvestreRédacteur en chef NDH

Les participants à la COP 21 © Roberto Stuckert Filho.Source : http://agenciabrasil.ebc.com.br/en/internacional/foto/2015-11/presidenta-dilma-participa-da-cop-21

(Suite et fin de la page 7)

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D e grands débats gravitent autour de la question des relations entre changement climatique, réchauffement

global et “surpopulation”. (Cohen, J., How many people can the Earth support?, New York 1995). Nombre de chercheurs et de décideurs politiques ont concentré leur attention sur les pays les plus peuplés de la planète (Chine et Inde), auxquels est attribuée la plus grande responsabilité en ce qui concerne la pollution globale. Selon une autre vision, les véritables responsables du réchauffement global sont les pays développés, à cause des consommations exorbitantes passées et actuelles par rapport aux pays émergents et aux pays en voie de développement. Selon cette hypothèse il existe moult raisons pour lesquelles les pays en voie de développement doivent être exemptés des objectifs de réduction des émissions de gaz à effet de serre. Dans un passé récent, les dirigeants des grandes puissances économiques (Etats Unis, Grande Bretagne et Australie) ont souvent exprimé leur réticence à se conformer à ces objectifs planétaires puisque les pays en voie de développement ne font pas de même. De leur point de vue, Chine et Inde sont les responsables des changements climatiques et les pays développés ne peuvent rien faire sans l’engagement de ces deux géants démographiques (Anup S. « Global warming and population » dec. 2010, in http://www.globalissues.org/article/708/global-warming-and-population).

Ne faisant pas directement référence aux problèmes de surpopulation, dans la publication de Worldwatch State of the World 1998, Brown écrivait : « Tandis que les indicateurs économiques relatifs aux investissements, productions, commerce, sont constamment positifs, les principaux indicateurs environnementaux eux, sont toujours plus négatifs. Les forêts sont en voie de diminution, les nappes phréatiques sont toujours plus profondes, l’érosion du sol augmente, les marais sont en train de disparaître, les fleuves ont toujours moins de débit, la température s’élève, les barrières de corail se meurent, un nombre toujours plus conséquent d’espèces animales et végétales disparaissent de la surface de la terre. L’économie globale telle qu’elle est organisée

aujourd’hui ne peut continuer longtemps son expansion si l’écosystème, duquel elle dépend, continue de se détériorer à ce rythme ».

Le principe de « responsabilités communes

mais différenciées »

Malgré les avis des dirigeants politiques mondiaux faisant autorité, même si indubitablement sectaires, le monde scientifique a convenu qu’à cause de la manière dont les gaz à effet de serre se sont accumulés dans l’atmosphère des décennies durant, les pays développés d’aujourd’hui sont les responsables du changement climatique. Par conséquent, il est apparu logique ne pas obliger les pays en voie de développement de suivre les mêmes objectifs de limitation des émissions des pays développés. La voie suggérée est différente: les pays en voie de développement sont encouragés à suivre un parcours de développement différent, caractérisé par l’utilisation de technologies plus propres et durables. Ce modèle est défini «principe de responsabilités communes mais différenciées». La question «justice climatique et équité» pourrait être synthétisée ainsi : le monde entier a l’obligation de réduire les gaz à effet de serre nocifs; les gaz à effets de serre s’accumulent dans l’atmosphère pendant des années et même des siècles, si bien que d’énormes quantités d’émissions des pays industrialisés sont encore présentes dans l’atmosphère terrestre. Alors que les pays en voie de développement sont en pleine croissance et augmentent leurs émissions, la voie du développement est pour eux relativement récente, il serait injuste de leur imposer des sanctions dans la même mesure que les nations industrialisées, étant donné que durant la période du Protocole de Kyoto, par exemple, l’émission d’un citoyen étatsunien « était égale à celle de 19 indiens ».

Populations mais aussi politiques responsables

Bien qu’une théorie «malthusienne» de la relation entre croissance démographique et environnement induise à penser qu’à la croissance de la population correspond l’augmentation de la dégradation

de l’environnement, cette hypothèse apparaît excessivement simpliste: des facteurs comme la politique et l’économie (à savoir la manière dont sont utilisées les ressources et dans quel but) ont déterminé la dégradation environnementale et la durabilité. Par exemple, les Pays développés consomment environ 80 % des ressources mondiales, tandis que le reste de l’humanité se partage les 20 % restants. Chine et Inde ne figurent pas parmi les pays qui ont le plus contribué à l’effet de serre aux cours des dernières décennies : tandis que la quantité totale de leurs émissions est élevée (la Chine est au second rang après les Etats Unis) leurs émissions par habitant sont bien moindres.Un autre problème vient du fait que les pays comme la Chine, l’Inde et le Brésil croissent en prospérité et en pouvoir d’achat. Ils consommeront davantage de biens et services. Et s’ils devaient suivre le modèle de développement des pays développés, il pourrait en découler de graves risques pour la planète tout entière. Il est donc nécessaire de se concentrer sur un parcours vertueux de développement durable. Si les 2,5 milliards et plus de Chinois et Indiens peuvent représenter un problème, c’est à travers des politiques responsables que l’on décidera du futur de l’environnement. Au fil du temps, des systèmes plus efficaces et de nouvelles technologies du progrès se dessinent comme le vecteur du développement durable qui aidera à la transition de tous les pays de la terre vers le futur. Il est donc important d’investir dans les technologies alternatives. De nombreux pays en transition, dont la Chine et le Brésil, ont fait beaucoup de progrès vers des technologies plus propres et plus efficaces. Il est de l’intérêt des pays en voie de développement de continuer à parcourir une voie vertueuse pour la limitation du réchauffement global. On peut ainsi affirmer que ce sont les choix politiques, économiques et technologiques qui ont un fort impact sur le changement climatique plutôt que la seule «surpopulation».

Propos recueillis par Michel Rocher – NDH-Italie

*Professeur de Démographie, Dpt. Statistiques, Informatique, Applications.

Università degli Studi di Firenze. salvini@disia.unifi.it

Surpopulation et réchauffement :pays riches et pauvres comparés

par Silvana Salvini*

France

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Dossier

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Abritant une biodiversité unique, la quatrième plus grande île du

monde voit progressivement son capital naturel menacé. Malgré l’importance de ses richesses naturelles et leurs beautés, l’île figure parmi les pays les plus pauvres du monde. Dotée d’une impressionnante diversité biologique et minérale, Madagascar est un fabuleux musée vivant constitué d’espèces uniques en leur genre, 80 % de la faune et 90 % de la flore étant endémiques.

Cependant, la déforestation et l’érosion des sols fragilisent ce patrimoine écologique. Chaque année, 200 à 300 000 hectares de forêt disparaissent et la « grande île » ne dispose désormais plus que de 8,5 % de ses forêts primaires. Ce phénomène est aggravé par la combustion du

bois utilisée par 99 % de la population pour la cuisson des aliments, sachant que seulement 14 % des habitants ont accès à l’électricité. La déforestation entraîne la disparition de 75 % des espèces végétales originelles et menace le milieu naturel des espèces animales. Une vue satellite du Nord-Ouest du pays illustre cette souffrance : un filet rougeâtre de sédiments érodés transperce la mer bleue. On ne peut s’empêcher une métaphore, celle de l’écoulement du sang de la terre, conséquence d’une longue tradition de culture sur brûlis à laquelle s’ajoute un défrichement massif engendré par le trafic de bois précieux.

L’Arche de Noé

Cela fait plus de cinq décennies que des crises sociopolitiques récurrentes (1972, 1991,

2001 et 2009) déstabilisent le dynamisme économique du pays et entraînent à chaque fois la chute du pouvoir en place. La corruption ne cesse de s’accroître à tous niveaux depuis le coup d’Etat de 2009. L’Indice de perception de la corruption (IPC) de Transparency International, qui évalue les pays sur une échelle de 0 (fortement corrompu) à 100 (très peu corrompu), classait en 2012 l’île à un score de 32. Aujourd’hui, elle se retrouve reléguée à la 28ème place.

Lors de son intervention à l’ouverture de la COP21, le président de la République Hery Rajaonarimampianina a mis l’accent sur la nécessité de prendre en compte la dimension humaine et sociale, car la pauvreté exerce une influence certaine sur l’environnement et le dérèglement climatique.

Madagascar, qui a déjà réussi à tripler le nombre d’aires protégées depuis 2003, s’est engagé à Paris à réduire de 14 % à 30 % ses émissions de gaz à effet de serre et à augmenter de 32 % sa capacité d’absorption d’ici 2030. Les autorités sauront-elles se mobiliser de manière transparente pour manœuvrer et guider à bon port l’Arche de Noé qu’est Madagascar ?

Sauront-elles, en vue de retrouver une prospérité sociale assurer la conservation des espèces et la gestion durable de ses ressources naturelles ? On l’espère pour les Malgaches et pour la planète…

Madagascar, un sanctuaire écologique à la dérive

par Tiana Raharisonina

L'accès à l'eau et aux ressources alimentaires de base est aussi un droit pour tout humain.

Dossier

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Non seulement la France, mais le monde entier vous a rendu hommage.

A cause de votre mort voulue par des islamistes « pas modérés », bien qu’ils aient été, pour commencer « de jeunes Français » « vivant » comme tout le monde dans leur pays, vous êtes devenus des icônes, involontairement.

Selon une certaine idéologie, vous auriez été célébrés comme des « martyrs » ; selon d’autres, des « héros ».

Ni l’un, ni l’autre… à votre corps défendant mais pas défendu…

Et pourtant, votre sacrifice n’a pas été vain. Comme les soldats de Valmy, ceux de Verdun… votre vie a été d’un apport inestimable à l’idéal démocratique, une fois encore, menacé de submersion. Grâce à vous cette nation, en auto-flagellation permanente après de Gaulle et Mitterrand, a retrouvé sa fierté, son souffle à travers ses couleurs tricolores et un hymne : la Marseillaise.

Point d’orgueil ou de chauvinisme là-dedans. Uniquement l’envie, enfin, d’être debout, droit face à la folle menace de cerveaux formatés par Allah.

A toutes, à tous, dans le silence, avec le sourire, tenons-nous la main. Morts ou vivants, nous sommes les mêmes dans la chaîne du temps pour le progrès humain qui passe par la démocratie dans sa forme la plus exemplaire : la République.

Gloire aux victimes du vendredi 13

par Pierre Bercis

Le réchauffement : un avenir qui, malgré l’omniprésence de l’astre solaire, paraît de plus en plus sombre.

L’hommage rendu aux victimes par le Brésil : le Corcovado aux couleurs de la France. Source : Shana Reis, Agencia Brasil.

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La guerre des terroristes contre la démocratie ne date pas d’hier. Ce que

nous constatons aujourd’hui n’en est (espérons-le) que le sommet. Mais rien ne dit cependant que cette guerre lâche en soit à son comble, même si on peut rêver d’un monde où l’on prenait l’avion, le métro, le train sans risque et où l’on n’avait pas à faire du strip-tease pour des raisons de sécurité.

Un rêve ? que nenni. Car ce monde a bien existé. Bon nombre d’entre nous l’ont vécu, même à l’époque de

la « guerre froide » entre l’Est et l’Ouest. Il y avait une « ligne rouge » que nul n’envisageait de franchir,

y compris les Irlandais, les Basques ou les Corses. C’était un monde où il y avait des règles, sans doute limitées d’une civilisation aujourd’hui disparue, quand Français et Anglais se combattaient encore et lorsque face à face, on clamait : « Messieurs les Anglais, tirez les premiers »…

Désormais, cette élégance n’existe plus : on tire dans le dos, ou à l’aveugle, sans avertir, pour faire le maximum de victimes, fut-ce des innocents. On pose des bombes dans les avions ou tous les lieux publics. Plus

Terrorisme et démocratie : une guerre contre la barbariepar Jérôme Allain *

Une mise aux couleurs de la France qui témoigne à travers le monde entier de la volonté de résister au terrorisme.

FranceDossier

Des mesures de sécurité « dissuasives » ?

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de règles, plus d’éthique. Ne reste qu’un plaisir morbide à provoquer la douleur chez les gens les plus pacifiques.

Les démocrates ont lutté pour les libertés, les droits de l’Homme. Nos terroristes du dernier demi-siècle, eux, veulent ruiner le bel édifice qui a engendré le droit de vote, l’égalité hommes-femmes, les technologies qu’ils retournent contre leurs inventeurs pour nous ramener au mode de vie qui a leur préférence : un archaïsme religieux immuable basé sur les rapports de force et non les rapports de droit.

Le Coran est maintenant leur bible et, comme depuis le 8e siècle, il faut s’y convertir, de gré ou de force, avec interdiction de se rétracter sous peine de mort. Ne pas partager leurs convictions est être « mécréant », car le Dieu des juifs ou des chrétiens n’est pas agréé par eux.Dans les pays du monde où la femme est enfin considérée comme l’égale de l’homme, ils affichent ouvertement leur rejet des lois… au nom

d’une liberté qu’ils rejettent chez eux.

Les femmes doivent avoir la tête « empaquetée », voire tout le corps, au risque d’être considérées sinon comme des prostituées. Car ils sont des maîtres, les seuls maîtres auxquels Dieu aurait conféré le monopole de sa parole.

Quelles références ?

Mais, diront les bonnes âmes, tous les musulmans ne sont pas ainsi et ils auront raison. Sauf qu’ils oublient un détail majeur : modérés ou fanatiques, ils ont tous les mêmes références à la base. Ce n’est jamais avec des bouddhistes, des shintoïstes ou des laïcards pur jus que l’on fait les destructeurs de civilisations en Afghanistan ou, récemment, à Palmyre. Un cancer ne se développe que s’il y a un terrain propice à la base ; un élément déclencheur. Sans

faire de « allocentrisme », prenons l’exemple de notre vieil Hexagone…

Depuis des siècles ce pays accueille des migrants des quatre coins du monde : Polonais, Italiens, Portugais, Espagnols, Asiatiques, Africains du sud du Sahara etc. Lesquels ont fait problème ? Ils ont choisi la France ? « Bienvenue ici et soyez heureux, vous êtes un enrichissement ». Nul ne leur demande de changer de

Terrorisme et démocratie : une guerre contre la barbariepar Jérôme Allain *

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Entre intégration et assimilation, il faudra bien choisir…

(Suite page 14)

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croyances. Qui leur impose nos religions établies depuis des millénaires. Tous prennent des prénoms français, sont accueillis à notre table sans discrimination.

Bref, s’intègrent avec modestie, voire humilité. Jamais ils n’exigeront des règles à part, dans les écoles, les hôpitaux. Jamais ils ne feront de tri dans le mode de vie des « Gaulois » qui les reçoivent à bras ouverts entre ce qui leur couvient et ce qui ne leur convient pas, préférant le « communautarisme » aux us et coutumes républicains.

L’exemple portugais

Prenons l’exemple des plus nombreux, les Portugais. Leur a-t-on accordé des faveurs à leur arrivée en France ? Ce serait avoir la mémoire courte. Ils vivaient souvent dans des taudis et n’ont jamais prétendu être des victimes d’une sorte d’apartheid, concentrés dans des ghettos. Ils ont retroussé leurs manches et travaillé dans le bâtiment, les petits boulots, l’agriculture sans jamais se plaindre, amassant de l’argent pour construire au pays une maison pour leurs vieux jours. Idem pour les migrants italiens

ou espagnols et leurs descendants, qui occupent souvent les plus hauts postes de la République.

On connait la réponse habituelle : « Mais ils étaient chrétiens ». Et alors ? Les Asiatiques l’étaient-ils, eux qui ont vécu à dix dans une seule pièce, ont ouvert leur restaurant, créé leur supérette qu’aujourd’hui les pauvres « jeunes victimes » viennent braquer pour dévaliser la caisse ? Personne jusqu’à présent n’a prétendu à un traitement de faveur, exigé le gîte et le couvert, le beurre et l’argent du beurre.

Russes, polonais, italiens, portugais, vietnamiens et avant eux alains, francs, burgondes, goths…Depuis des millénaires, ce pays accueille des populations de toutes croyances, couleurs et origines pour en faire des citoyens.

(Suite de la page 13) Terrorisme et démocratie : une guerre contre la barbarie

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Malheureusement, c’est la gauche « officielle » (et la droite) dans le même temps qui ont accepté des entorses à la laïcité par laxisme. Ce sont les démagogues qui ont fait le lit du Front National et n’osent toujours pas appeler « un chat, un chat ».

Ils se réveillent tardivement quand notre société s’effrite et que les « jeunes », encouragés par nos faiblesses changent de braquet, revendiquent, au nom de l’islam, le droit d’aller faire le djihad en Syrie (ou en banlieue).

Dans certaines municipalités (et non des moindres) on célèbre par des réceptions les fêtes de plusieurs religions, sauf celle qui a construit les plus beaux édifices de France.

Les vieux sectaires continuent même leur combat du début du XXe siècle, au prétexte d’anti-cléricalisme, oubliant l’histoire culturelle de leur pays. Leur laïcité à géométrie variable n’est pas universelle alors qu’elle est une valeur d’avenir, qui devra s’imposer dans le futur comme un droit de l’Homme fondamental, sur lequel il faudra être intransigeant pour que les hommes et les femmes soient égaux, d’où qu’ils viennent.

Droite comme gauche

Nos dirigeants, de droite et de gauche comme les autruches, se mettent la tête dans le sable. Attention les fascislamistes la leur couperont bientôt… et ils l’auront bien mérité, laissant face à face islamistes et lepenistes.La classe journalistique nous bassine à longueur de journée : « Ne pas confondre les musulmans modérés avec les radicalistes. C’est une question d ’ i n t e r p r é t a t i o n du Coran » pour se donner la posture d’esprits tolérants. Certains parlent même de réformer le Coran.

Une belle preuve d’ignorance car le livre sacré des musulmans étant la parole de Dieu, selon eux, on ne révise pas la parole de Dieu comme une loi ou la constitution.

Elle est ce qu’elle est, point barre. On doit faire avec. Qui parlerait de corriger l’ancien ou le nouveau Testament ? On juge un arbre à ses fruits.Retrouvons nos racines, plantées par nos colonisateurs romains, experts en intégration.

Leur formule était : « convivium, concubium, connubium ».

L’inverse du communautarisme que prônent les derniers migrants. Cela signifie : « vivre ensemble, dormir ensemble, se marier ensemble ». A méditer et à ajouter au-dessous de « Liberté, Egalité, Fraternité ».

*Jérôme Allain

La République, plus qu’un symbole : une obligation pour le vivre ensemble.

Terrorisme et démocratie : une guerre contre la barbarie

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Le monde d’aujourd’hui est alourdi par des événements plus que négatifs : guerres,

misère, terrorisme… Hélas, la liste est sans doute beaucoup plus longue et n’est pas prête de s’achever. Dans ce monde globalisé et interconnecté, nous sommes tous concernés par ces événements! La conséquence : une immense peur et un sentiment d’insécurité.

La violence terroriste est désormais chez nous. Et puis au XXIème siècle, il faut se rappeler constamment que la tolérance et le respect sont des valeurs cruciales et fondamentales pour que coexistent les différentes religions.

C’est abominable que les actes les plus odieux contre l’humanité emportant la vie de milliers de personnes partout dans le monde soient justifiés au nom de Dieu. Et que dire des cités antiques et des œuvres d’art d’anciennes civilisations détruites et explosées sauvagement. Or, des dizaines de milliers de personnes sont encore persécutées et massacrées parce qu’elles croient différemment en Dieu. Il n’y a pas très longtemps, on pensait peut-être que l’époque des massacres interreligieux au nom de Dieu ou pour Dieu était bel et bien révolue et n’appartenait qu’à l’histoire passée. Ce qui se passe en ce moment, avec des actes terroristes perpétrés contre les « mécréants occidentaux » contribuent fort malheureusement assez souvent, à nourrir l’amalgame concernant la religion musulmane.

Tous semblables

Soudain, dans cette triste réalité colorée de peur et de méfiance, je découvre tout à fait par hasard, ces deux photos. Les émotions qui en découlent, vont tout droit au cœur, touchent ce qui est le plus sacré en nous, ce qui nous redonne l’espoir et nous remplit d’amour et de chaleur. Ces photos prises en Egypte circulent sur les réseaux sociaux. Sur la première photo, les chrétiens encerclent leurs compatriotes musulmans en train de prier afin de les protéger contre toute agression ou violence lors des grands désordres ayant eu lieu pendant ces dernières années en Egypte. Sur la deuxième photo, on voit des musulmans faisant une chaîne humaine devant une église afin de sécuriser les chrétiens célébrant la messe de Noël à l’intérieur. Ce sont des images extrêmement puissantes qui m’ont émues jusqu’aux larmes.

Les émotions vous envahissent immédiatement. Ce sont des gens ordinaires, de simples citoyens qui s’organisent eux-mêmes dans le souci de protéger leurs concitoyens au moment de l’accomplissement de rites religieux. Celles et ceux qui ont immortalisé ces moments forts ne mesuraient sans doute pas la force et la portée de ces images d’autant plus qu’il s’agit d’un acte de solidarité sincère et spontané et non de scènes montées pour la propagande.Ces moments humains, « immortalisés » par l’objectif d’un appareil photo, nous donnent l’espoir et nous convainquent que tout n’est pas perdu. Quand la conscience humaine est élevée à ce point, l’envie de tuer ou d’humilier quelqu’un parce qu’il est différent de nous, ne vient jamais à l’esprit. On est tous différents, mais en même temps, on est tous semblables. Fort heureusement, les cas de tolérance et de respect des sentiments religieux d’autrui ne manquent pas. Ces photos aux symboles magnifiques en sont la preuve. Au seuil du nouvel an, nous nous fixons, traditionnellement, de nouveaux défis et objectifs. Nous prenons des bonnes résolutions. Afin de les atteindre, souhaitons-nous d’abord, la paix dans nos cœurs, dans nos familles, dans tous les pays, c’est-à-dire dans le monde entier. Que l’on ne soit plus des témoins impuissants ou des victimes des actes terroristes cyniques et horribles commis par les faiseurs du mal au nom de Dieu ou de l’amour de Dieu.

*Kéthy KvantalianiAvocate au barreau de Paris

Dossier

Ces photos qui réchauffent le cœurpar Kéthy Kvantaliani*

Source : http://www.ambebi.ge/faceambebi/149710-qmusulmanebi-icaven-qris-tianebs-egvipteshi-sashobao-tsirvis-drosq.html

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L a situation au Proche Orient évolue mais avec une lenteur désespérante, comme on avait

pu le regretter durant la guerre dans l’ancienne Yougoslavie. Comme souvent, ce sont encore les extrémistes qui mènent le bal.

D’un coté, les premiers fauteurs de troubles, la dictature religieuse iranienne qui, depuis 1979, sème la zizanie dans les pays alentours (Irak d’abord, mais aujourd’hui Syrie, Yémen…) sous la bannière du chiisme.

De l’autre, DAECH, financé par l’Arabie Saoudite, au non du sunnisme contre le criminel Bachar El Assad.

Entre les deux blocs religieux, les démocrates et les Kurdes qui, sans être laïcs représentent l’avenir pacifique dans la région et sont écrasés par deux fanatismes sectaires, auquel s’ajoute, pour le valeureux peuple Kurde, dispersée

par l’Histoire entre quatre pays, les attaques turques d’Erdogan, islamiste rampant.

Au-delà des frontières héritées de la fin de l’empire ottoman, Américains, Français, Britanniques se sont opposés aux Russes, soutiens traditionnels de Hafez puis Bachar El Assad, tortionnaires de père en fils. Heureusement (ou plutôt malheureusement) les islamistes ont détruit en Egypte, dans le Sinaï un aeronef russe, provocant la mort de 218 personnes, avant qu’à leur tour, les Turcs abattent un avion militaire russe…

Le virage de Poutine

Le viril Poutine a alors « changé son fusil d’épaule »…et un peu oublié l’Ukraine qu’il voulait phagocyter en dépit des sanctions économiques occidentales. Il a mis un peu d’eau dans sa vodka,

acceptant la main tendue par François Hollande pour renouer avec Barack Obama. Quant à la cinquième puissance permanente aux Nations Unies, la Chine, victime elle-même du terrorisme islamiste, elle n’a pas rechigné pour rejoindre l’ébauche d’une nouvelle coalition anti-islamiste dans la région.

Sans doute reste t-il encore l’obstacle Assad, les prétentions iraniennes et saoudiennes qui sont une réalité incontournable qu’il serait naïf d’ignorer pour le futur. Mais, depuis le retournement de Poutine, il y a enfin une lueur d’espoir.

Les « durs » continueront avec leurs arrières pensées jusqu’au-boutistes. Mais pour combien de temps ? Pour « boucler la boucle » le mieux serait d’exclure les premiers fauteurs de troubles : les Iraniens et Bachar, leur ami et leur allié expert en horreurs inhumaines.

Les dernières révélations de l’A.I.E.A (Agence internationale de l’énergie atomique) sur la préparation d’un armement nucléaire par l’Iran des mollahs, quand ceux-ci le niaient farouchement, devrait ouvrir les yeux et ouvrir les portes de Téhéran à la Résistance qui a tant fait pour alerter les naïfs occidentaux. Le vote unanime du Conseil de Sécurité des Nations Uniessur la recherche d’une solution pacifique en Syrie contre Daech fera peut-être le reste.

De Téhéran à Damas les durs font de la résistance

par Christian Austruy

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Tous ceux qui aiment ce pays magnifique, avec un peuple formidable

d’intelligence et de gentillesse ont eu très peur pour leurs amis et l’avenir du « pays des hommes intègres ».

Peu de gens ont connu le Burkina d’avant Blaise Compaoré, il y a près de trois décennies, soit une génération ou minimum.

A fortiori Thomas Sankara proclamé «saint», bien que le prédécesseur de Blaise soit arrivé au pouvoir, lui-même, par un coup d’Etat.

Apres l’éviction du président-militaire, il y avait donc beaucoup à redouter pour la stabilité d’un pays parmi les plus pauvres du monde.

Mais ce pays, où il fait bon se rendre, a tenu à continuer à vivre pacifiquement en imposant la reconnaissance de la démocratie par les différentes factions qui voulaient accaparer le pouvoir.Grâce à une population jeune, dynamique et vigilante, sans bain de sang, une élection présidentielle a eu lieu, qui a vu Roch Marc Kaboré arriver en tête.

Bien élu, sans contestation, y compris de ses adversaires, le Burkina, après une année de transition, repart donc vers l’avant. Alleluia ! Ainsi, chacun pourra-t-il se rendre à nouveau au Festival de Cinéma de « Ouaga » : le FESPACO ; au S.I.A.O (salon international d’Art) voire au bord des routes afin de voir passer le « Tour du Burkina », ce petit frère de notre Tour de France. Et pour moi, revenu sur la tombe de l’ami Aimé Nikiema mort au champ d’honneur des droits de l’Homme sur la route Bobo-Dioulasso.

Burkina Faso«Le pays des hommes intègres» n’est pas désintégré

par Pierre Bercis

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ArgentineEnfin le changement vint...en vain?

par Jérôme Allain

NDH s’est impliqué dans l’histoire argentine en

1978, lorsque notre organisation s’est engagée dans la lutte contre la dictature issue du coup d’Etat de 1976 en menant, durant 320 semaines, chaque jeudi devant l’ambassade de Paris, en soutien aux Mères de la Place de Mai, une manifestation qui a fait date.

François Mitterrand, Michel Rocard, Jacques Delors, Lionel Jospin, Bertrand Delanoë, Michel Foucault, Catherine Deneuve, Yves Montand, Simone Signoret, Daniel Balavoine... nous avaient rejoints durant cette longue action dont on ne voyait pas la fin...

Aujourd’hui, rien n’est oublié en Argentine surtout chez les anciens réfugiés en France qui, dès leur retour au pays, ont fondé NDH-Argentine, à l’instigation d’Hipolito Solari Yrigoyen.Le premier Président élu démocratiquement fut Raul Alfonsin, radical, membre de NDH puis (« chassez le naturel, il revient au galop ») les péronistes ont repris le pouvoir jusqu’à ce jour de 2015, où le successeur de Nestor et Cristina Kirchner, a été battu en raison d’une crise économique récurrente.

Mauricio Macri, maire de Bueno Aires a été élu le 22 novembre ouvrant une nouvelle ère sur les bords du rio de La Plata, car il n’est ni péroniste ni radical.Certes, cela ne rendra pas la dépouille des 30.000 disparus sous la dictature ; les grands mères de la Place de Mai continueront à rechercher leurs petits enfants volés à leurs parents, aussitôt exécutés par les militaires. Mais on respire néanmoins avec l’espoir que les procès contre les criminels se poursuivent (ou reprennent). La France doit y inciter le nouveau Président de la Nation car quinze de nos compatriotes, ne l’oublions pas, ont disparu

(dont deux religieuses) dans des conditions inadmissibles.

Le pape François a vécu lui-même cette tragédie nationale, protégeant nombres de personnes auxquelles les juntes voulaient faire un sort en même temps qu’il vivait la vie des habitants des bidonvilles. Il n’est pas partisan de la vengeance, cela va sans dire. Mais on aimerait qu’il soit, avec les parents des victimes, partisan de la justice. Que l’Argentine ne soit pas l’Espagne ou le Portugal qui n’ont jugé, ne serait-ce que pour l’Histoire, aucun des sbires tortionnaires après la chute de la dictature.

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Le nouveau Président Mauricio Macri, recevant les attributs de sa fonction à la Casa Rosada.Source : Casa Rosada Argentina - Wikimedia

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DépartQuand je retourne au Japon, il n’est pas possible que je rentre les mains vides, tant la culture de l’OMIYAGE est présente là-bas. L’OMIYAGE du Japon ressemble au souvenir de voyage en France, mais il n’a pas tout à fait le même sens.

Les Japonais achètent un Omiyages, non pas parce qu’ils ont envie de l’acheter spontanément, mais plutôt parce qu’ils sont sensés rapporter quelque chose de leur déplacement.. Donc bien souvent, même s’ils ne trouvent pas d’Omiyage qui leur plaisent, ils achètent quand même quelque chose. Cette coutume a pour but d’exprimer l’attention et le respect que l’on porte à celui qui reçoit le cadeau.

Les Japonais achètent des Omiyages pour leurs collègues de travail, leurs voisins, et bien sûr pour leurs amis et leur famille dès qu’ils vont quelque part. Ainsi, lors du mon retour au Japon, je suis donc sensée arriver avec des Omiyages pour tout le monde, y compris pour des gens que je ne connais pas trop comme les voisins de mes parents. Une fois, j’ai dit à ma mère : « C’est un peu bizarre d’amener des Omiyages de France pour tes voisins que je ne connais pas de tout. »Ma mère m’a répondu : « C’est normal ici, tu as oublié ? Tout le monde est au courant que tu vas rentrer de France. Pour maintenir de bonnes relations avec eux, il est nécessaire que je leur amène tes Omiyages. »Et bien sûr, je ne souhaite pas que mes parents aient de mauvaises relations avec leurs voisins. Cette année encore, comme d’habitude, je suis partie de France avec ma valise remplie d’Omiyage.

Aéroport international de Tokyo-Haneda

Cette année, pour la première fois en venant de France, j’ai eu l’occasion

d’atterrir à l’aéroport de Tokyo-Haneda. Contrairement à l’aéroport de Tokyo-Narita, qui se trouve assez loin de Tokyo, Haneda se situe dans la banlieue de Tokyo. Après un long voyage d’environ 12 heures, j’ai trouvé très appréciable d’être dans la capitale dès la sortie de l’avion. J’ai remarqué que le Japon était en train de faire beaucoup d’efforts pour accueillir les étrangers en vue des Jeux olympiques de 2020. Par exemple, jusqu’à l’année dernière, le nombre de machines ATM (points de retrait d’argent) pouvant accepter ma carte crédit française était assez limité, mais cette année j’ai trouvé facilement des machines compatibles partout. J’ai trouvé qu’il était plus facile de connecter mon Smartphone français sur un réseau wifi durant mon séjour cette année. Beaucoup d’endroits comme les restaurants rapides, les petits supermarchés, les centres commerciaux, etc. proposent maintenant une connexion wifi gratuite (sur ce point le Japon était un peu en retard comparé à ce que nous connaissons en France). A l’aéroport, on propose une connexion wifi gratuite pendant 2 semaines pour les porteurs de passeports non japonais. Je trouve que le Japon améliore le côté pratique pour les touristes étrangers.

Au supermarchéJe n’arrivais pas à trouver un produit.J’ai alors posé la question à l’employé qui était en train de ranger le rayon. Il m’a accueillie très poliment et est parti à l’arrière du magasin pour chercher l’information sur l’ordinateur. Quelques minutes plus tard, il m’a accompagnée jusqu’au rayon et m’a remis lui même le produit que je cherchais. Ce genre de service, peut-être assez banal au Japon, me semble maintenant exotique et me touche beaucoup.

Dans le métro « Nous nous excusons pour ce retard, notre train arrive à la gare de xxx avec deux minutes de retard. » Quand j’ai

entendu cette annonce dans le métro de Tokyo, j’étais presque choquée. Deux minutes, pour si peu, ce n’est même pas la peine de s’excuser ! D’ailleurs, ensuite ce train a rattrapé son retard sur le chemin, et est arrivé à son terminus exactement à l’heure prévue. Bravo pour la ponctualité ! J’ai une autre expérience à Paris avec mon RER tous les matins…

L’animaleriePour rigoler, j’aime bien trainer dans le rayon de nourriture pour chiens et chats en France. “Cassolettes Duo de Viande à la sauce Tomate”, “Tendres bouchées Dinde et Canard”, “Poisson de l’Océan & sauce aux Epinards”…etc. Ces noms me donnent envie de déguster ces plats, mais zut... tous sont destinés à nos chers animaux, les animaux du pays des gourmets!

Mais alors, j’ai vu des vitrines encore plus terribles à Tokyo. Regardez ces photos, tout ce que vous voyez sont des menus pour chiens et chats !!! Pour leurs goûters, leurs fêtes d’anniversaire… Les occasions ne manquent pas pour que les Japonais gâtent leurs petits compagnons.

Dans ce magasin, en respectant la coutume japonaise, j’ai acheté un OMIYAGE, (un petit sachet de goûter) pour mon chat qui m’attend en France.

Voyage au Japon 2015par Hiroko Bessho, citoyenne japonaise, membre de NDH

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Pendant que le monde, horrifié par la barbarie du terrorisme qui ravage

l’Europe et se focalise sur la Syrie, la Russie a les mains libres en Ukraine. La seconde Révolution Ukrainienne « commémore » ses deux ans et le pays n’en finit plus de compter ses morts, dont beaucoup de civils (en dépit des accords de Minsk 1 et surtout Minsk 2, déjà près de 9100 victimes ).

Que se passe-t-il dans l’Est de l’Ukraine ?

Après une brève accalmie, toute relative, la situation s’est à nouveau dégradée le long de la ligne de démarcation. Les séparatistes pro-russes concentrent toujours leurs tirs sur l’Armée ukrainienne.

Leurs attaques s’intensifient particulièrement dans les secteurs de Donetsk, d’Artemivsk et Lougansk. Le porte-parole de l’Administration présidentielle ukrainienne vient d’annoncer qu’au cours de la première semaine de décembre, les séparatistes ont attaqué les militaires ukrainiens à 182 reprises, tuant 5 soldats et en blessant 23.

Le témoignage des experts

Sur le terrain, la mission spéciale de l’OSCE constate que les séparatistes n’ont pas terminé, comme prévu, le retrait des armes lourdes de la ligne de démarcation. Et quand les membres de la mission ont voulu s’approcher d’un groupe d’hommes armés stationnant près de l’artillerie lourde, l’un d’eux s’est mis à tirer en

l’air ; un autre a pointé son arme sur eux. Résultat : menacés par des éléments encouragés par la Russie à ignorer délibérément Minsk 2, les observateurs de l’OSCE ont été obligés d’évacuer le terrain.

Pavlo Dremov, le chef des cosaques de Stakhanov, est mort dans l’explosion de sa voiture, le 12 décembre. Il était le dernier des chefs de guerre des cosaques de Lougansk, devenu célèbre au printemps 2014 et toujours au pouvoir.

Cet attentat a peut-être été planifié par Igor Plotnizkyї, leader de la République autoproclamée de Lougansk, tant Dremov incarnait avec panache la résistance aux séparatistes pro-russes.Fait nouveau : les habitants de Donetsk commencent à se

L’UKRAINE, deux ans déjà…par Hélène Blanc*

Ukraine, Maïdan : l’espoir démocratique de tout un peuple étouffé sous les bruits de bottes…Source : wikimedia, A1.

(Suite page 22)

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plaindre ouvertement des abus et des pillages commis par les séparatistes : « Nous sommes devenus des otages. L’an dernier, une grande partie des habitants soutenait les séparatistes. Aujourd’hui, si l’on organisait un référendum, au moins la moitié de la population voterait contre les séparatistes », affirment-ils.

En conclusion, « les Accords de Minsk 2 ne sont pas respectés, la situation humanitaire s’aggrave, la Crimée demeure annexée et les droits de l’homme en Crimée sont toujours autant violés », déclare le représentant de la Grande-Bretagne lors de la dernière réunion de l’ONU sur l’Ukraine.

« Le nombre de violations du cessez-le-feu augmente, de plus en plus de gens meurent à cause des mines anti-personnel et de

l’armement lourd. La plupart de ces violations sont commises par les séparatistes », a encore souligné le diplomate anglais. Par ailleurs, un trafic illégal de charbon a été constaté entre le territoire contrôlé par les séparatistes de Lougansk et la Fédération de Russie.

De nouvelles représailles russes…

Enfin, s’agissant de l’oléoduc Nord-Stream que la Russie projette de construire, dix Etats de l’Union européenne s’y opposent fermement.

De fait, la construction d’un réseau secondaire, qui cible en priorité l’Ukraine, défie également l’Europe. Et ce, avec un double objectif : contourner l’Ukraine afin de la priver de la rente résultant du transit de gaz de la

Russie vers l’Europe et instaurer le monopole du gaz russe sur le marché énergétique européen.

Cela fait des années que la Russie ambitionnait de « kremliniser » l’Europe en s’imposant comme son fournisseur exclusif en gaz et en pétrole, renforçant ainsi sa dépendance énergétique à l’égard de Moscou.

Ce que le Kremlin est en passe de réussir avec brio. Signalons qu’après la Lituanie, la Pologne a commencé à se libérer de cette dépendance à l’égard de la Russie.

*Hélène Blanc, russologue.

Dernier opus : Goodbye,Poutine, ouvrage collectif dirigé par

Hélène Blanc, chez Ginkgo éditeur, 2015.

Dans la capitale criméenne de Simferopol, un groupe d’auto-défense de la République autonome de Crimée avec des boucliers peints aux couleurs du drapeau de la Crimée; Ukraine, le 2 Mars 2014. ( Elizabeth Arrott / VOA )

(Suite de la page 21)

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Bucarest : 60 morts et plusieurs blessés très graves dans l’incendie d’une discothèque le

vendredi 30 octobre 2015

Le vendredi 30 octobre, de 300 à 500 jeunes, venus assister à un concert du groupe local de hard rock Goodbye to Gravity dans un club de la capitale roumaine, ont vu la fête se transformer en drame lorsque le feu s’est déclaré et s’est propagé en quelques minutes, alors que le club ne disposait d’aucune sortie de secours. En outre, des matériaux inflammables de mauvaise qualité avaient été utilisés pour l’isolation acoustique, ce qui a accéléré la propagation du feu, d’après une source policière.

Devant ce drame, le plus grave dans la capitale depuis des décennies, un élan de solidarité a gagné la Roumanie. A Bucarest et dans plusieurs grandes villes, des centaines de personnes ont pris d’assaut les centres de transfusion pour donner du sang alors que sur internet, les appels à la solidarité avec les familles des victimes se sont multipliés, plusieurs artistes annonçant leur intention de verser à ces dernières les recettes de leurs futurs concerts.

« Une seule sortie ouverte »

Les boîtes de nuit et les bars ont poussé comme des champignons ces dernières années à Bucarest, notamment dans des lieux incongrus, des usines désaffectées, des caves et des vieilles bâtisses où la nuit ne se termine jamais. On se délecte de cette sensation de liberté, cette impression que tout est possible. Sauf que le cocktail peut être mortel. Après une telle tragédie, on cherche toujours le ou les responsables. Les premiers visés sont les fondateurs du lieu, qui ont demandé une autorisation pour ouvrir la salle en 2013, stipulant qu’elle pouvait accueillir un maximum de 80 personnes assises.

Selon Lucian Balanuta, journaliste à Radio Iasi, « les lieux à but commercial (…) n’ont pas besoin d’autorisation du service incendie dans ce cas là. ». Sauf que vendredi soir, 400 spectateurs assistaient au concert avec un spectacle pyrotechnique, sans que ni les membres du groupe, ni les services d’urgence de Bucarest n’aient été prévenus, le tout dans une salle hautement inflammable. La colère des Roumains est forte face à ces négligences. « Ce chaos mortel en Roumanie doit prendre fin », peut-on d’ailleurs lire en titre d’un article.

Une tragédie à l’impact positif

L’Église, deuxième pouvoir du pays, est également dans le collimateur des protestations, car elle reçoit plus de subventions que les hôpitaux et les écoles. « Vrem spitale, nu catedrale ! » (Nous voulons des hôpitaux, pas des cathédrales) affichent les réseaux sociaux. Des millions de lei sont dépensés alors que les hôpitaux de Bucarest manquent cruellement de personnel et de matériel médical. Après l’incendie, des blessés ont dû changer d’hôpital par manque de lit, et des docteurs ont travaillé volontairement, alors que leur rémunération est déjà à peine plus élevée que le salaire moyen.

Pour beaucoup, la colère se cristallise autour de l’ennemi numéro un du pays : la corruption. La phrase « oruptia ucide » - la « corruption tue » - se propage. Elle est celle qui gangrène la sphère politique et économique du pays sur tous les niveaux, qui fait que l’on ferme les yeux devant le non-respect des réglementations - car les clubs rapportent énormément d’argent aux mairies. Celle qui met de côté une rémunération plus juste des médecins et des professeurs. Toute tragédie a toutefois un impact positif, celui de réveiller les consciences et d’alerter l’opinion publique. « Cela avait commencé un peu avant Rosia Montana », explique Raluca, jeune Bucarestoise. Car malgré les bigots qui ont blâmé les victimes car elles écoutaient de la « musique de Satan », un énorme élan de solidarité et de générosité s’est également emparé du pays. Relayés par les réseaux sociaux, des dons de sang et d’argent se sont multipliés et des entreprises ont fourni de la nourriture gratuite aux familles des victimes qui patientent dans les hôpitaux. Pour Raluca et d’autres Roumains « C’est une vague de solidarité sans précédent en Roumanie ». Et elle espère que cela durera plus longtemps.

Roumanie« La corruption tue »

par Elena Gouteau*

Société

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Cela fait déjà quinze ans que la cartographie du génome humain a été complétée

et, depuis, des équipes de chercheurs scientifiques ont créé de nombreuses techniques pour agir sur l’ADN dans le but d’éliminer des gènes et leurs séquences

responsables de pathologies pour lesquelles il n’y a guère de guérison possible à travers la médecine traditionnelle.

La capacité technique de manipuler le génome a cependant relancé récemment un débat sur un aspect encore inconnu de l’utilisation d’interventions pour le perfectionnement de l’être humain. Cette utilisation consiste en la possibilité d’intervenir afin de modifier le génome et dans le but d’augmenter les aptitudes des

individus, et semblerait être presque «un effet collatéral» d’actions qui, certes, font discuter les chercheurs et les experts d’éthique mais qui découlent directement de la capacité technique de sélectionner et éliminer les gènes responsables de pathologies souvent létales.

Pouvoir éliminer les gènes responsables de ces pathologies signifie qu’il deviendrait également possible d’éliminer ces mêmes pathologies des embryons et d’en éviter la transmission à la descendance et aux générations futures. Mais cela signifie intervenir sur les embryons-mêmes, un problème déjà controversé en soi et destiné à alimenter les polémiques, exacerbé par le fait que les techniques d’ingénierie génétique pourraient être employées pour donner naissance à des individus au

patrimoine génétique sélectionné afin de satisfaire des exigences qui n’ont rien à voir avec la médecine.L’idée d’utiliser ces mêmes techniques et méthodes pour atteindre la perfection des êtres humains est controversée sous le profil éthico-philosophique-scientifique et entachée de faits historiques antérieurs, réalisés autrefois sans encore posséder les considérables connaissances théoriques et pratiques aujourd’hui à la disposition des chercheurs.

Une réflexion plus que jamais nécessaire

Comme d’habitude pour ce qui touche à la réflexion bioéthique, le panorama des contenus de ce débat est pluridimensionnel et il en existe de multiples visions, des plus extrémistes aux plus modérées, pour ce qui concerne les moyens à employer afin d’atteindre le perfectionnement de l’être humain et la licéité même de l’utilisation de ces moyens. Certains experts sont en général favorables à l’utilisation de tout moyen biotechnologique en mesure de promouvoir l’amélioration psychophysique-cognitive de l’individu, tandis que d’autres penseurs s’opposent aux interventions vouées à l’amélioration de l’être humain au nom, par exemple, d’une revendication de « naturalité » de la vie humaine. Entre ces deux extrêmes, il existe des visions aux contours plus nuancés, pour

Thérapie ou eugénisme ?

par Rosangela Barcaro*

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Société

lesquelles les perfectionnements physiques, psychologiques, intellectuels, moraux, ou tous à la fois, ne peuvent être acceptables que s’ils sont obtenus par des moyens non biotechnologiques (par exemple l’entraînement, l’aide psychologique, l’éducation et la formation morale).Le débat semble destiné à se poursuivre tandis que les généticiens accomplissent chaque jour des progrès dans la connaissance et l’habilité de manipulation nécessaires pour comprendre le fonctionnement et la modification active du génome. La nouvelle qui a récemment accru les préoccupations et accru également le débat philosophique, est précisément celle selon laquelle un groupe de chercheurs et de scientifiques a demandé un moratoire international pour les recherches qui prévoient les modifications de l’ADN humain contenu dans les lignées germinales, à savoir dans les cellules contenant le matériel génétique transmissible à la descendance.

L’homme parfaitLa question qui ouvre de nouvelles perspectives pour le futur de la réflexion bioéthique mais surtout pour le futur de l’homme, est la suivante: s’il est techniquement possible d’identifier et éliminer les gènes responsables de pathologies en faisant en sorte que l’ADN de l’individu conserve cette mutation et se transmette à sa descendance, qu’est-ce qui pourrait empêcher les chercheurs d’utiliser ces mêmes techniques et les appliquer aux lignées germinales pour les «épurer» de certains gènes considérés socialement désavantageux non

seulement pour le simple individu mais pour toute l’espèce humaine? L’évolution de l’espèce humaine serait orientée par les chercheurs pour faire en sorte que naissent des individus ayant certaines capacités bien déterminées – physiques, psychologiques, intellectuelles – renforcées et choisies, pour des raisons contingentes et aléatoires, parmi les plus souhaitables par rapport à d’autres. Penser ne serait-ce qu’à certaines des innombrables possibilités qui s’ouvriraient alors pour le destin de l’homme laisse perplexe.

L’idée même d’améliorer l’espèce humaine, de préserver par exemple la «pure race arienne» était déjà apparue au cours de l’histoire. Que se passerait-il cette fois-ci, avec toutes les capacités et possibilités techniques bien plus efficaces que celles employées de 1933 à 1945, si un programme eugénique prenait forme, masqué de nobles intentions, comme celui d’intervenir pour combattre certaines pathologies à travers l’élimination de certains gènes ?

Nous vivons dans une situation où notre capacité collective de comprendre les rapports entre la science, la technologie et leurs retombées politico-sociales et économiques, est plutôt faible.

La réflexion éthique est plus lente (il est peut-être normal qu’il en soit ainsi) que le développement et le progrès scientifique et technologique. Les chercheurs créent et utilisent des processus de manipulation dans leurs laboratoires, et c’est seulement après qu’ils aient diffusé les résultats de ces processus que le

reste de la communauté scientifique peut en discuter. Le débat public, quant à lui, arrive en dernier et risque de commencer après que les scientifiques et les chercheurs aient mis en acte les processus qui peuvent changer le futur de l’humanité, du moins de cette humanité que nous connaissons aujourd’hui.

Sommes-nous sûrs de vouloir laisser le destin de l’homme à la responsabilité des biotechnologies et des biotechnologues, et surtout de ceux qui les financent pour mieux les contrôler? A nous la difficile tâche de décider.

Propos recueillis parMichel Rocher – NDH-Italie

*Rosangela Barcaro, maîtrise de philosophie, Docteur de recherche

en bioéthique, Conservateur du Servizio Documentazione Scientifica

dell’Area di Ricerca del C.N.R. di Genova, Auteur de plusieurs articles et monographies dédiés à l’éthique

et à la bioéthique.

Les biotechnologies : un destin incertain.

Société

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Des pétales de roses largués en cascades par hélicoptère sur la foule surexcitée…Un

carrosse antique somptueux tel le carrosse de Cendrillon, noir celui-ci, tiré par quatre noirs chevaux. Il s’agit en effet de funérailles à grand spectacle, et plus encore: des centaines de personnes y participent. D’énormes affiches placardées sur la façade de l’église chantent les louanges du défunt « Roi de Rome » tout de blanc vêtu, comme le Pape. La musique du «Parrain» amplifie l’emphase de la cérémonie.Le curé de la paroisse où l’on célèbre ces funérailles déclare ne rien savoir du défunt en question mais qu’il est de son devoir de lui administrer le dernier sacrement. Oublie-t-il que dans cette même église, ce même sacrement avait été refusé à Piergiorgio Welby qui, gravement atteint, se battait pour la reconnaissance légale du droit au refus de l’acharnement thérapeutique en Italie et avait finalement obtenu, en Décembre 2006, que fussent débranchés les appareils qui le maintenaient cruellement en vie?Le curé, assailli par journalistes, micros et caméras, réaffirme qu’il

ne sait pas précisément qui est le défunt alors que la façade de l’église est entièrement recouverte d’énormes affiches qui encensent Vittorio Casamonica, appartenant à la famille des Sinti (Rom) comptant plusieurs ramifications, originaires des Abruzzes, qui gèrent nombre d’activités criminelles lucratives dont le blanchiment d’argent provenant de l’usure, comme le révèle le résultat d’enquêtes de la Direzione Antimafia.

Les héritiers les plus directs du “chef de famille”, sa fille Véra et son petit-fils Vittorino, sont invités à une émission télévisée des plus populaires en Italie. La fille, outrancièrement parée de bijoux, qui ne manque pas de verve, lorsque l’animateur lui pose la question sur la « sterminata famiglia Casamonica » (sterminata a en italien deux sens: le premier signifie nombreuse, l’autre exterminée), s’enflamme vivement : « Comment-ça, exterminée! Nous sommes tous bien vivants! ».

On croirait assister à un film de Fellini et plus récemment encore, de Sorrentino, où les excès tragi-comiques sont tels qu’ils paraissent

relever de la fantaisie la plus absurde. Mais c’est pourtant la réalité! Tout est vrai! Tout est là devant nos yeux incrédules.Les Casamonica occupent des villas aux couleurs criardes, protégées par vidéo-caméras reliées à des écrans de surveillance et même par des « sentinelles », dans le sud-est de Rome, à la Romanina, un quartier qui a pour épicentre un gigantesque village commercial fréquenté chaque jour par des milliers de personnes. Le Capitole, le Colisée, le Vatican sont loin et pourtant, même cette partie de Rome leur appartient: miroir macroscopique du déclin moral et culturel dans lequel sombre la Ville Eternelle. Ville sans règles où tout se mêle, le bien et le mal, la beauté et la laideur, le vrai et le faux, le Diable et le Bon Dieu, dans une ronde perverse.

Le peuple de la capitale italienne, on le sait, est cynique et ne se scandalise de rien. Pas même lorsqu’il apprit il y a quelques années, que l’un des plus redoutables chefs de la Banda della Magliana, Enrico De Pedis, dit Renatino, abattu lors d’un règlement de comptes à Campo dei Fiori, en plein centre historique, avait été accueilli et enseveli au sein-même de la basilique romaine de Sant’Appolinare, à deux pas de Piazza Navona.

Propos recueillis parMichel Rocher – NDH-Italie

*Valeria Moretti, auteur dramatique, jouée en Italie et en France,

dont nombre de ses pièces ont été retransmises par France Culture.

Funérailles à grand spectacle dans la ville éternelle

par Valeria Moretti*

Fragonard (1732- 1806), amoureux galant et libertinMusée du Luxembourg - 19 rue de Vaugirard 75006 ParisDu 16 Septembre 2015 au 24 Janvier 2016

Tour à tour galant, libertin, ou au contraire soucieux d’une nouvelle éthique amoureuse, l’art de Fragonard traverse avec fougue et élégance le dix-

huitième siècle des Lumières. L’exposition présente plus de 80 œuvres célèbres ou plus confidentielles prêtées par les plus prestigieuses collections d’Europe et des Etats-Unis. A cette époque, la rencontre amoureuse est introduite par le jeu de Colin-Maillard, par le jeu de la Main chaude, par celui de la Palette ou de l’Escarpolette

etc... Au milieu de jets d’eau et de pétards, de lancers de pétales de roses blanches, de billets doux, ces invitations aux jeux de l’amour, s’épanouissent dans une atmosphère au parfum de joute verbale où le plaisir de dire exacerbe le plaisir des sens. Jean-Honoré Fragonard est en particulier le brillant illustrateur des Contes très « libres » de La Fontaine. Ces jeux de l’amour et du hasard sont éternels .

Véronique Bévin

Exposition

Culture

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Qui a vu les documentaires de trois soirées d’Arte sur les origines de l’islam, sous le titre « Jésus et l’islam » préparées avec minutie

par Jérôme Prieur et Gérard Mordillat.Sans doute pas grand monde et c’est dommage dans le contexte actuel.Prieur et Mordillat sont, on ne peut plus laïcs. Tant dans leur ouvrage (toujours en vente) « Jesus selon Mahomet » (20€) que dans les films qui accompagnent l’ouvrage « Jésus et l’islam ». C’est la vérité historique qu’ils recherchent, sans s’ingérer dans la théologie qui fonde les religions juive, chrétienne ou musulmane. De ce point de vue, films et ouvrage convergent (et c’est heureux). On se reportera donc sur les derniers supports connus (livres et films).Basée sur des documents d’époque (700 après J.C.) les auteurs et les chercheurs de tous les pays répondent de manière cohérente à leurs questions précises.Qui était Mahomet ? Comment est né l’islam ? Quels sont les documents d’époque ou postérieurs et qui en sont les rédacteurs ? Sans arrogance de la part des auteurs qui ont un regard purement scientifique, on entend les réponses des meilleurs spécialistes des origines du Coran : des Américains, des Français, des Allemands, des Anglais, des

Tunisiens… Dans le Coran, Jésus est prophète et messie. Loin d’être ignoré, il occupe bien plus de place que Mahomet pendant des décennies de prosélytisme islamique. Sa crucifixion ne suscite, comme ses paroles qu’admiration.Mahomet vit en Arabie, à la Mecque, dans une région où juifs et chrétiens sont nombreux. C’est donc des religions juive et chrétienne qu’il tient le fondement de son prêche. Il n’apporte rien d’original par rapport aux deux religions juive et chrétienne. Il plagie dirait-on aujourd’hui.- Son but ? renouer avec les origines des deux religions monothéistes qui l’ont précédé et les remplacer par sa propre doctrine. Il ne convainc pas les juifs, nombreux alors en Arabie. Ceux-ci moquent ses dires. Dès lors, il condamne les juifs et les accuse d’avoir trahi Abraham, le père des trois religions. Puis, se tourne vers les chrétiens, d’où les nombreuses références à Jésus du Coran… qui ignorent Mahomet.Livre et documentaires des deux auteurs sont passionnants car sans préjugés (comme avait été auparavant leur enquête sur les origines du christianisme). On ne regrettera qu’une seule chose, mais peut-être nous le réservent-ils pour l’avenir : une absence de comparaison entre les idéologies portées par les religions juive, chrétienne et islamique. Or cette étude comparative est

essentielle pour ceux qui veulent « se faire une religion », choisir une philosophie, au-delà d’une croyance « voltairienne » en un Dieu « horloger », logique.Le Dieu des Israelites est le créateur sévère qui a élu avant tout autre le peuple juif. La révolution chrétienne est celle d’un Dieu d’amour et de paix, dont la doctrine se répand autour du bassin méditerranéen par des martyrs et des conversions individuelles. Quant à la troisième venue, l’islam, tout en condamnant le judaïsme, qui aurait trahi le père commun Abraham, on en revient philosophiquement, à une conception rigide d’un Dieu sévère, même si Jésus, dans le Coran, rappellent les deux auteurs est reconnu comme prophète et messie. On l’accepte, lui, mais pas sa philosophie. A la différence des juifs également, qui gardent leurs convictions pour eux, peuple élu, l’islam veut convertir, de gré ou de force. Ceux qui ne se convertissent pas sont des citoyens de seconde zones qui doivent payer un impôt supplémentaire ou, s’ils renient l’islam, sont passibles de la peine de mort. Bref, les travaux de Prieur et Mordillat sont essentiels. Mais on attend la suite : qu’est ce qu’a apporté l’islam ? Ne doit-on pas juger un arbre à ses fruits (démocratiques par exemple au plan des sociétés) ?

Jésus Selon Mahomet

Jérome Prieur et Gérard Mordillat(Arte/le Seuil), 20 €

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Culture

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En 1990, la loi Gayssot était adoptée en France pour apporter une réponse pénale

à ce mal irrationnel qu’est l’anti-sémitisme.

A partir de là, tout le débat sur le négationnisme fut enfermé dans celui sur la liberté d’expression. Malgré les meilleures intentions, ce fut une erreur que d’avoir inséré ce texte dans la loi de 1881 sur la liberté de la presse.Le négationnisme est la dissimu-lation du crime de génocide. Ni

plus ni moins. Cette infraction est concomitante au crime : en même temps que le criminel opère, il efface les preuves du génocide. Sous l’angle du mensonge d’Etat, ce concept couvre ainsi une définition plus large que celle retenue actuellement par le droit positif.

Sa place est dans le code pénal lui-même. Et bien au-delà, dans la Convention de 1948 sur la prévention et la répression du crime de génocide. Un an après l’invalidation de la loi Boyer par le Conseil

constitutionnel, l’auteur revient sur la pénalisation du négationnisme du génocide arménien. Un puissant négationnisme d’Etat qui, selon lui, n’est pas de même nature que les formes d’expression antisémites tendant à nier la réalité de l’holocauste nazi.

Sevag Torossian est avocat au barreau de Paris. Docteur en droit et membre du Comité scientifique de l’Institut de droit pénal, il conseille également de nombreux acteurs institutionnels et politiques.

Vous n’existez pas Négationnisme et mensonges d’Etat

Sevag TorossianÉditions l’Harmattan, 14 €

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Le dernier jour d’Yitzhak Rabin, un film d’Amos Gitaï

Le film « Le dernier jour d’Yitzhak Rabin » était un devoir pour son auteur, Amos Gitaï (réalisateur de Kadosh » Il lui

fallait rappeler l’œuvre de paix du Premier ministre israélien, signataire des accords d’Oslo avec Yasser Arafat, ce qui leur avait valu le Prix Nobel de la paix en 1994.Mais, plus que le rappel historique de l’action de Rabin pour ancrer une paix durable, voire définitive entre Juifs et Palestiniens, c’est aussi le rappel de l’hystérie de certains rabbins et des

extrémistes de droite contre l’homme d’Etat qui a conduit à son assassinat par le jeune exalté Ygal Amir, le 4 novembre 1995, il y a 20 ans.On espère que ce film indispensable à la description de l’Histoire, connaîtra le succès à l’étranger. Car en Israël, il a été boycotté, scandaleusement.Normal puisque désormais Netanyahou tient bien le pays, poursuit la colonisation des territoires occupés et veut tout, sauf la paix.

Cinéma

Culture

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32ème Prix littéraire des droits de l’homme

De l’île à Lille

attribué par le jury de Nouveaux Droits de l’Hommeprésidé par Philippe de Saint Robert, remis à Jean-François Colosimo pour « Les Hommes en trop » (La malédiction des chrétiens d’Orient), aux éditions Fayard

Jean-Claude Casadesus fête ses 40 ans avec son violon d’Ingres

A rc en Ciel du second trimestre l’avait annoncé. Le jury de notre Prix littéraire, présidé

par Philippe de Saint Robert, ancien Commissaire général à la langue française a été remis à Jean-François Colosimo le mardi 22 décembre.Lorsque son ouvrage a été publié, puis primé par le jury, la guerre battait son plein aux confins de l’Irak et de la Syrie. Les minorités, surtout chrétiennes et azéries étaient persécutées par Daech. Mais on pensait que cette tragédie s’arrêterait forcément un jour, ou tout du moins deviendrait moins cruelle.

Près d’un an après, il n’en est rien. Les chrétiens sont contraints de se convertir, leurs églises brûlées. Certes, ils ne sont pas les seules victimes. Pour eux cependant, les persécutions existent depuis des siècles. Beaucoup n’ont eu d’autre choix que de partir. Jean-François Colosimo, directeur des Editions du Cerf et spécialiste de ces questions, avait donc vu juste. Son livre est un cri. Un cri qui vient de loin et que l’on entendra encore jusqu’à l’extermination du dernier chrétien, ces « Indiens » du Proche Orient qui, eux, n’ont même pas de réserves où survivre.

Jean Claude Casadesus, chef de l’orchestre national de Lille, qu’il a fondé, voici 40 ans annonce sa retraite pour 2016. Toutefois n’est-ce pas prématuré, à 80

ans, alors que sa mère Gisèle, actrice, vient de passer les 100 ans et joue toujours au théâtre ? Jean-Claude Casadesus est un homme engagé.

A NDH, bien sûr, depuis longtemps. Mais également, comme notre ami Miguel Angel Estrella, pianiste argentin de renom dans le combat social, voire politique. Il n’a d’ailleurs pas manqué de le rappeler, avant les élections régionales, pour faire barrage à Marine Le Pen, récemment. L’Orchestre national de Lille, grâce à lui (et dans la ligne du grand Pierre Mauroy) est un outil d’éducation « populaire » dans tous les sens du terme.Adepte de la « petite reine », Jean-Claude Casadesus, chef d’orchestre a aussi un violon d’Ingres : parcourir à bicyclette les petites routes de l’île de Ré au milieu de marais salant où les oiseaux l’enchantent de

leurs chants pour lui rappeler sa vocation musicale première.Faisons le pari que dans cette nouvelle vie désormais il va fonder un chœur avec ces gentils volatiles qui, tout en restant sauvages, manquent encore d’un chef (Ecolo, Saxo et Compagnie). C’est tout le mal qu’on lui souhaite. P.B.

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France

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à retourner à :Nouveaux Droits de l’Homme

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Les Français ont voté, le 6 décembre, pour les élections régionales, dans le cadre des

nouvelles circonscriptions. Et ils se sont prononcés clairement en mettant en tête le Front National, dans la suite logique des scrutins qui ont vu sa montée inexorable depuis 1982.

Tout y a contribué : une immigration mal contrôlée, une insécurité non pas traditionnelle (vols, crimes de droit commun…) mais essentiellement liée à l’islamisme lequel serait une conséquence de l’immigration. La crise économique persistante, enfin… En 1940, l’enchaînement de politiques mal menées a conduit à la débâcle, puis à la « Révolution nationale » du maréchal Pétain, une sorte de fascisme à la française.En 2015-2017, il risque d’en aller de même, avec le Front National qui est le pur produit des fautes et des erreurs des gouvernants, de droite comme de gauche.

Une nouvelle fois la Révolution nationale est en marche…Il y a ce que l’on dit, ce qu’on écrit et ce qui se dit dans les conversations privées, au quotidien.

Au niveau public, il est interdit de dénoncer l’occupation massive des places dans les prisons par des délinquants de certaines origines étrangères ; il est interdit de dénoncer la provocation des femmes à moitié ou entièrement voilées, bien qu’elles affichent leur mépris des lois sur l’égalité hommes-femmes ; il est interdit de demander des menus identiques dans les cantines scolaires etc. Tout ceci, au nom de la liberté dont se réclament ceux qui en abusent… Soit. Dès lors, les Français, qui ne manquent pas de dire ces choses dans leurs propos privés, mais se taisent publiquement en raison de la chape de plomb médiatique et de la bien pensance, se rebiffent dans les urnes, ne serait-ce que pour donner une leçon aux politiciens

du sérail qui ne veulent pas les entendre. Ils sont moins « pour le Front National » que « contre » la classe politique traditionnelle qui les méprise en dehors des élections.

Le Front National veut faire une Révolution nationale. Mais celle-ci fleure bon les années 30, les années de déclin avant la défaite, le pétainisme édifié sur les ruines de la République.

Tout sauf cela ! Il faut donc trouver un de Gaulle ou un Mitterrand capable de tordre le bras à l’extrême droite… Hic et nunc.

François Hollande sera-t il celui-là ? Ce n’est pas impossible. Sa politique extérieure le prouve. En tout cas, ce n’est pas en crachant sur le FN, en disant qu’il a tort « lorsqu’il dit qu’il fait jour à midi » que l’on pourra reconquérir le cœur des Français…

*Pierre Bercisest Président Fondateur de NDH

«Révolution nationale » par Pierre Bercis*

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ADHÉRERÀ NDH

Ecologiquement vôtre Comme les gauchistes, façon lutte ouvrière, L.C.R. ou Parti de Gauche qui se réclament des travailleurs-travailleuses sans être entendus par ceux-ci ( en plafonnant à 3% aux élections) les Ecolos officiels, patentés d’EELV de Cécile Duflot, E. Cosse ont ramassé une pelle lors des élections régionales après avoir quitté le gouvernement, tandis que la veille, l’équipe Hollande-Fabius-Royal, qu’ils avaient dénoncé, faisait un carton mondial avec la COP 21. Nul n’est prophète en son pays.

Loi sur le mariage gay Peu de jeunes y ont recours. A cause de la rupture prévisible avec leurs parents qui leur ont dit, toutes griffes dehors : « si tu es gay, pars ».

Star Wars Il y a la publicité démentielle… et il y a les complices de la propagande idéologique américaine, dans tous les médias qui gratuitement, battent le tambour pour propager l’image du super-héros, de la super-violence et de la super-modernité. On en voit le résultat aux Etats-Unis.

Chaîne TV Economie-Chômage Sur 100 chaînes disponibles en France, pas une seule n’est consacrée à l’économie… et donc au chômage. Pas un seul politicien ne s’intéresse à un tel projet, tout en clamant leur volonté de réduire le nombre de 3,6 millions de chômeurs. Plus menteur, tu meurs, comme l’ont dit les urnes.

Femen2015, elles enlèvent le haut. 2016, elles enlèvent le bas.

L’HermioneLa frégate partie de Rochefort sur les traces de La Fayette pour rallier l’Amérique, comme en 1780, est passée par les Bermudes, en plein milieu du célèbre Triangle, et contrairement à la légende, elle n’a pas coulé… à la différence de la première Hermione, échouée dans l’estuaire de la Loire.

Les Brèves de Pol et Mique

Sans titre-3 1 22/12/2015 15:15:35