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Récits d’ailleurs Saint-Pierre- et-Miquelon : Comme dans une bulle Culture Exposition / Musée Livres/ Multimédia Initiatives Une école de journalisme aux côtés des élèves Portrait Vincent Pavan : Le goût de l’autre ECA Enseignement catholique actualités N°369, octobre-novembre 2015, 5,50 www.enseignement-catholique.fr Actualités La conférence de rentrée du Sgec La planète : tous concernés

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Récitsd’ailleursSaint-Pierre-et-Miquelon :Comme dans

une bulle

CultureExposition /MuséeLivres/ Multimédia

InitiativesUne école

de journalismeaux côtés

des élèves

PortraitVincent Pavan : Le goût de l’autre

ECA Enseignement catholique

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ActualitésLa conférence de rentrée du Sgec

La planète : tous concernés

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46PHOTOS :Couverture : 123RF, A. Sobocinski, G. Brouillet-Wane, M. Broussous, Citadelle de Besançon. Sommaire : Ugsel, DR, E. Boulenger, Mascii.

S o m m a I r e

LA PLANÈTE : TOUS CONCERNÉS !Même si l’École n’a pas attendu la 21e conférence des parties (COP 21)pour se saisir des questions environnementales, l’urgence de la situationremet l’éducation à l’éco-citoyenneté au premier plan. Une priorité,rappelée par l’encyclique Laudato si’, qui doit inciter les élèves à deveniracteurs pour sauvegarder notre « maison commune ».

Au centre de ce numéro : un dossier de 16 pages détachable

PLANÈTE JEUNES

Smartphone : en avoir ou pas p. 41

RÉFLEXION

« La vraie richesse, c’est l’autre » p. 42

IMAGES PARLANTES

La Résurrection comme victoiresur la Mort p.44

CULTURE

Les saints, des super-héros / Les animaux protégés de la citadelle pp. 46-47

LIVRES / MULTIMÉDIA pp. 48-51

INFOS + p. 52

UN JOUR, UN PROF

Armand Amar : « Vous devezrester humbles ! » p. 53

PRATIQUE p. 54

ÉDITORIAL p. 5

SUR LE PODIUMp. 6

ACTUALITÉSEnseignement catholique p. 7

Éducation p. 20GESTION

Des Ogec fédérés, gage de solidarité p. 27

INITIATIVES

Une école de journalisme auxcôtés des élèves / Croisementdes disciplines : l’agricolemontre l’exemple / Les Campusdes métiers, des super-réseaux !

pp. 28-33

PORTRAIT

Vincent Pavan :Le goût de l’autre p. 34

RÉCITS D’AILLEURS

Saint-Pierre-et-Miquelon :Comme dans une bulle p. 36

PAROLES D’ÉLÈVES

« Son combat m'a touchépersonnellement » p. 38

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BON DE COMMANDE « ENSEIGNEMENT MORAL ET CIVIQUE » 15 € L’EXEMPLAIRE

15 € l’exemplaire (+ frais de port : 5,04 €) ; frais de port pour 2 ex. : 6,35 € ; 12 € l’exemplaire à partir de 10 ex. (+ frais de port : 11,33 €) ; 10 € l’exemplaire à partir de 50 ex. (+ frais de port : 35,46 €) ; frais de port pour 100 ex. : 70,92 €. Détail des frais de port sur : enseignement-catholique.fr

Nom/Établissement : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Adresse : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Code postal /Ville : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Souhaite recevoir : . . . . . . . . . . . . . . . . . exemplaires. Ci-joint la somme de : . . . . . . . . . . . . . . . . . € à l’ordre de : Sgec, Service publications, 277 rue Saint-Jacques - 75240 Paris Cedex 05.

Tél. : 01 53 73 73 71 (58) - Mail : [email protected]

« La démarche moraleconcerne tous lesmoments de la vie d’unétablissement. Elle nese limite pas à quelquesheures de cours. »

Pascal Balmand

Loi de Refondation de l’École 2013 :l’enseignement moral etcivique entre en vigueur dans l’ensemble desétablissements scolaires à la rentrée de septembre 2015.

FORMATION MORALE

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Publication officielle du Secrétariat général de l'enseignement catholique(SGEC)Directeur de la publication > Pascal Balmand. Directrice éditoriale > Marie-Amélie Marq. Rédactrice en chef >Sylvie Horguelin. Ont participé à la rédactionde ce numéro > Adèle BarbotJean-Louis Berger-BordesClaude BerruerFrançois BœspflugÉmilie BoulengerMireille BroussousJoséphine CassoLaurence EstivalMélanie FavreauClaire FerrandAndré-Pierre GauthierAgathe Le BescondColine LégerVirginie LerayMaria MeriaNicole PriouÉmilie RopertAurélie SobocinskiÉléonore Veillas.Édition > Dominique Wasmer (rédacteur-graphiste), Noémie Fossey-Sergent (secrétaire de rédaction). Diffusion et publicité > Dominique Wasmer, avec Géraldine Brouillet-Wane,Marianne Sarkissian. Rédaction, administration et abonnements > 277 rue Saint-Jacques, 75240 Paris Cedex 05. Tél. : 01 53 73 73 71 (58). [email protected] > 45 €/an. Numéro CPPAP > 0416 G 79858. Numéro ISSN > 1241-4301. Imprimeur >Vincent Imprimeries, 26 avenue Charles-Bedaux, BP 4229, 37042 Tours Cedex 1.

édI torIal

À la parution de l’encyclique Laudato si’,les commentaires ont largement salué laportée de la parole pontificale. Mais tous

n’ont peut-être pas souligné la manière dontl’appel du pape François va beaucoup plus loinque la seule dimension environnementale, pourimportante qu’elle soit. Ce dont il est question,c’est bien de dénoncer la fuite en avant desociétés victimes de leur démesure du fait de

défaillances avant tout spirituelles. Ce dont il s’agit, c’est bien d’une pressante invitation à redéfinir notre rapport à nous-mêmes, à autrui et aumonde, en les plaçant – dans une perspective de foi – sous le regard unifiant de notre commune identité de fils et filles du même Père. Dans ladynamique d’une écologie intégrale, les questions d’écologie ne requiè-rent pas d’abord des solutions techniques ou politiques, quelle que soitleur nécessité : elles demandent une démarche de conversion.

Sortir de la culture du toujours plus et d’une certaine forme de frénésiematérialiste pour, à l’inverse, cultiver les vertus du partage et de la respon-sabilité : cela vaut aussi pour nous, acteurs de l’École catholique. En espérant ne pas tomber dans le piège de la récupération irrévérencieuse, jeme risquerais même à établir un lien direct entre le « tout est lié » quiscande l’encyclique et la démarche de réenchantement de l’École àlaquelle je nous ai conviés …

Vivre joyeusement une École de la mesure, de la simplicité et de lasobriété. Éduquer à l’engagement dans une pédagogie des petits pas.Ouvrir les yeux et le cœur des enfants et desjeunes sur leur capacité à poser des actesconcrets suivis d’effets. Former leur esprit à ladimension systémique de leurs choix par desapproches pluri et interdisciplinaires. Tout celarelève bien du réenchantement, et le dossierque propose ici ECA nous montre combienc’est à notre portée !

Un exemple : et si les « Rendez-vous de la Fraternité » que nous pouvonsorganiser bientôt se donnaient pour objectif d’approfondir une « écologiede la parole » ? Une écologie du désaccord et du dialogue en vérité ? Uneéthique de l’écoute et de la recherche d’une parole réellement partagée ?Oui, décidément, « tout est lié » …

« Ce dont il s’agit, c’est bien d’unepressante invitation àredéfinir notre rapport à nous-mêmes, à autruiet au monde [...] »

PASCAL BALMANDSecrétaire général del’enseignement catholique

Les vertus du partage

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ECA Enseignement catholique

actualités

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Lycée La Baugerie,

Saint-Sébastien-

sur-Loire (44)

Fin septembre, 23 élèves de 2de

option patrimoine du lycée Féne-lon-Notre-Dame de La Rochelle ontreçu le 1er prix, catégorie « lycée »,pour leur vidéo sur les fortificationsde Saint-Martin-de-Ré. Réaliséeavec Franckie Dérouault, leur ensei-gnante d’arts plastiques, et levidéaste Mathieu Vouzelaud, leurreportage était en lice pour leconcours « Regards sur les fortifica-tions de Vauban à travers celles etceux qui les font vivre », organisé parle Réseau Vauban. « Nous avons faitun travail de recherche sur Vauban,puis rencontré durant l’année ceuxqui incarnent ce patrimoine : les brigades vertes chargées de l’entre-tien extérieur des fortifications, unarchitecte des bâtiments de France,une conférencière, l’élue qui adéfendu à l’Unesco le dossier deSaint-Martin ! », explique FranckieDérouault. Les élèves ont écrit le scé-nario du reportage, posé leur voix etretracé, en dessins, l’histoire des forti-fications de Saint-Martin-de-Ré etleurs rencontres avec les gens qui lesfont vivre aujourd’hui. Une belle façonde redécouvrir leur histoire locale.

UNE VIDÉOPOUR VAUBAN

L’enseignement catholique s’investit au quotidien dans des initiativesremarquables. Dans chaque numéro, nous braquons

nos projecteurs sur des établissements primés.E. Veillas et N. Fossey-Sergent

TOP NIVEAU

sur le podIum

Lycée Fénelon-Notre-Dame,La Rochelle (17)

Lycée Notre-Dame,

Mende (48)

Les élèves du BTS communicationdu lycée Notre-Dame de Mende

(Lozère) se sont brillamment illustréslors d’un concours d’affiches organisépar l’université Paul-Valéry de Montpellier. Pour ce concours, proposéà tous les BTS du Languedoc-Roussillon, les candidats ont planchésur le thème « Entreprendre autrement,changer le monde ». Objectif : donnerenvie de se lancer dans l’entrepre-neuriat en réalisant une affiche au visuel percutant. Sur cinq prix, le lycée Notre-Dame en a remporté trois : les2e et 3e prix ainsi que le coup de cœurdu jury. « C’est une belle réussite pournotre établissement, explique BernardLaurent, le responsable des post-bac,car notre BTS n’est ouvert que depuistrois ans et nous étions en concurrenceavec des lycées très réputés. »Les gagnants ont reçu leur prix à Montpellier le 2 avril, lors d’une jour-née d’études pour une entreprise pluscitoyenne où ils ont pu notammentrencontrer des professionnels. Etpeut-être, pris goût à l’entrepreneuriat,eux aussi !

EN HAUTDE L’AFFICHE !

zVous pouvez nous signaler les prix reçus par vos établissements à l’adresse :

[email protected]

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Une médaille d’excellence auxOlympiades des métiers au

Brésil ! C’est le prix remporté parYane-Nirina Randriamanantsoa, cetété, son BTS mode et création enpoche. Le résultat d’un marathon dedeux ans. Retenue parmi 15 élèvesde l’établissement, elle s’estentraînée chaque semaine pourpasser, un à un, les paliers. Pre-mière au concours régional, pre-mière également au concoursnational de janvier 2015, elle s’estenvolée pour Sao Paulo, au Brésil,afin de disputer l’étape internatio-nale. Pendant quatre jours, elle areprésenté la France face à 25autres candidats du monde entier.Elle a dû concevoir une collection,réaliser un moulage à partir d’uncroquis et créer une robe. « Elle aun sang-froid extraordinaire etune très grosse capacité de tra-vail », confie Odile Rousselière,son professeur. Si Yane-Nirina n’apas réussi à se hisser sur lepodium, le jury a salué son talenten lui accordant une médailled’excellence. Elle vient d’êtreembauchée par un bureaud’études qui travaille pour degrandes marques parisiennes.

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A c t u s / enseignement catholique

Comment déployer l’invitation à « Réenchanter l’École » dans sonétablissement ? Ce projet est avant tout une invitation à réfléchir, à questionnerdes expériences vécues et une façon de travailler ensemble. En partant de cequi se fait et se crée au quotidien, il est aussi une invitation à donner du sens etun horizon. Il est, enfin, une invitation à se mobiliser autour d’une orientation,d’une expérimentation, d’une initiative, faisant appel à la créativité et aupartage, pour construire l’École de demain. Chaque établissement est appelé àle faire selon un rythme et des modalités qui lui sont propres. Marie-Amélie Marq

Parmi les initiatives de cette rentrée 2015qui se déploient dans les diocèses et éta-blissements, citons le projet de sensibi-lisation au handicap moteur des élèvesde Notre-Dame-de-la-Charité à Saint-Pol-de-Léon (Finistère), dans le cadred’un travail avec le club handisport dela commune. Au collège Saint-Joseph à Marcillac-Val-lon (Aveyron), « Réenchanter l’École »sera synonyme d’un travail à bâtir dans« la sérénité et la confiance ». En Ille-et-Vilaine, Jean-Loup Leber, directeurdiocésain, rappelle aux chefs d’établis-sement la nécessité de « réenchanter larelation en cherchant à aller plus loinque le seul vivre ensemble, en cultivantcette dimension de la fraternité qui fondenotre projet ». Dans certains diocèses et établissements,réenchanter l’École passe par le renou-vellement des pratiques. Quelques exem-ples. Dans le Finistère, le directeurdiocésain, Patrick Lamour, souhaite pour-suivre le plan triennal, lancé en 2014,axé sur l’innovation pédagogique avecune quarantaine de projets innovants :

« Nous ne sommes plus dans un modèleuniquement de transmission de connais-sances, mais dans la coopération, l’en-traide, la solidarité », explique-t-il. Aucollège Saint-Joseph de Ploudalmézeau,l’innovation prend la forme de la « classeinversée » quand, à l’école primaire Saint-Louis à Brest, elle se concrétise par des« dictées quatuor » pendant lesquellesun groupe de quatre élèves est désignécomme expert sur une question : conju-gaison, orthographe, pluriel... Dans le Nord, Marie-Claude Tribout, di-rectrice diocésaine, souhaite que « lesacteurs de l’enseignement catholique ren-dent service aux familles en réenchantantles savoirs, en évitant la perte de sens pourles élèves ». En Ardèche, Marc Héritier, directeur diocésain, détaille les objectifs : « Le travail en équipe des enseignants, levivre ensemble, le goût d’apprendre, lesens des savoirs, la lutte contre le défaitisme,la relation de confiance enseignants/élèves/parents… ». zRetrouvez toutes les initiatives « Réenchanter l’École » surwww.enseignement-catholique.fr

LA PAROLE, THÈME DU 1er RENDEZ-VOUS DE LA FRATERNITÉL’objectif de ce premier grand moment du Réenchantement est de faire une pause le tempsd’une journée pour réunir toute la communauté éducative d’un établissement dans l’idée deprendre du recul, analyser l’existant et donner un horizon à ses orientations et projets. Le thèmeproposé pour ce premier vendredi de décembre, soit le 4 décembre, est celui de la parole dansles moments et les lieux de la vie de l’établissement avec une question : celle de la place donnée

à la parole de l’autre, pour mieux vivre la fraternité au sein de la communauté éducative. À chaque établissement d’imaginerla forme qu’il souhaite donner à ce rendez-vous. Des schémas d’animation de cette journée seront proposés sur le site www.enseignement-catholique.fr

PLACE À LA CRÉATIVITÉ !

DES RESSOURCESPOUR VOUS AIDERVidéo, interviews de personnalités,newsletter… Différents supportssont mis à la disposition de tous lesacteurs institutionnels de l’ensei-gnement catholique pour amorcerle projet du réenchantement. Ilsconstituent moins des outils decommunication ou des kits clés enmain que des ressources pour aiderà la réflexion et au travail d’équipe.Il revient à chaque établissement dese les approprier comme il le sou-haite et quand il le veut. Sur le sitewww.enseignement-catholique.fr,rubrique « Réenchanter l’École »,vous pouvez d’ores et déjà retrou-ver :! l’invitation de Pascal Balmand,adressée à tous les acteurs de la com-munauté éducative, ! la vidéo « Réenchanter l’École »,destinée à lancer dans les établisse-ments la réflexion sur la démarchedu Réenchantement, ! des interviews de grands témoins– théologiens, philosophes, socio-logues, économistes – dont le regardextérieur contribue à éclairer notrevision du monde et de l’École,! une revue de presse actualisée,! une newsletter rendant compte dela dynamique du Réenchantementdans les établissements…

TOUR DE FRANCE DES PREMIERS PROJETS

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A c t u s / enseignement catholique

certaine « perplexité, tout en exposantles chefs d’établissement à un risquecroissant d’asphyxie ». « J’en appelledonc à un travail de meilleure mise enlumière de ce qui donne sens à cesréformes. Il ne s’agit pas pour nous deles “appliquer” mais de les accueilliren nous efforçant de les déployer à lalumière de notre culture éducative spé-cifique », a-t-il ajouté.

RÉFORME DES RYTHMES : SORTIR DU POUR OU CONTRE

La question des rythmes dans le 1er

degré constitue une vraie question et, àce titre, va dans le bon sens. Mais l’es-sentiel réside dans la réflexion localede chaque communauté éducative.« Selon nos enquêtes, 20 à 25 % de nosécoles ont à ce jour mis en œuvre laréforme en tant que telle, mais par ail-leurs plus de 30 % d’entre elles ontdéveloppé des organisations qui, “horsréforme”, traduisent leur volonté derythmes différents et mieux adaptés,notamment du point de vue de l’agen-cement des séquences pédagogiques »,

CONFÉRENCE DE PRESSE DE RENTRÉE

L’École catholique engagée dans la promotion du sens

a exposé Pascal Balmand. La questionne se pose donc pas en termesbinaires, « réforme ou pas réforme ».« Plus d’une école catholique surdeux a modifié son schéma pédago-gique au terme d’une réflexion etd’une concertation sur les rythmes, etc’est bien cela qui me semble intéres-sant », a-t-il noté.

UN COLLÈGE QUI ACCROÎTL’AUTONOMIE DES ÉQUIPES

La formation à la réforme du collègedes enseignants du privé sous contratcommencera en janvier prochain. Samise en œuvre, confiée à Formiris,sera pluriannuelle et territoriale. For-miris bénéficiera pour cela de créditssupplémentaires. Cette réforme, endépit de ses limites, accroît l’accom-pagnement personnalisé, invite àcroiser les disciplines dans les EPI(enseignements pratiques interdisci-plinaires) et favorise l’autonomie desétablissements. Le latin et le grec sontsauvegardés dans le cadre des ensei-gnements complémentaires et de

DES RÉFORMESQU’IL FAUT EXPLIQUER

Pascal Balmand a expliqué aux jour-nalistes quel était son positionnementface aux réformes en cours : « Je m’efforce de me situer en fonctiond’un seul critère : ce qui me semblebénéfique pour les jeunes. C’est envertu de ce critère qu’à mes yeux lesréformes comportent globalement deséléments dignes d’attention et d’inté-rêt. » Toutes s’inscrivent dans le fil dela loi d’orientation scolaire de 2005(loi Fillon) et de la loi de refondationde l’École de 2013 (loi Peillon), a-t-ilrappelé. À ce titre, elles sont donc liéesles unes aux autres. Or le secrétairegénéral de l’enseignement catholiqueconstate que deux facteurs peuvent lesfragiliser. D’une part, la logique dutemps politique conduit les acteurs del’École à passer d’une réforme à l’autre sans que soit clairement perçuel’articulation entre tous leurs élé-ments. D’autre part, la logique admi-nistrative centralisée plonge une partiedes parents et des professeurs dans une

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conférence de presse de rentrée de PascalBalmand, le 8 octobredernier : la recherche de sens. Les sujetsd’actualité abordés ontpermis au secrétairegénéral de réaffirmer que l’enseignementcatholique participepleinement au serviced’éducation rendu à laNation, « mais endéployant son projet, un projet toujoursorienté par laproposition de sens ». Sylvie Horguelin

Pascal Balmand (au centre) répond aux questions des journalistes de la presse nationale.

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l’EPI « Langues anciennes ». Des « classes bilangues de continuité »seront maintenues pour les élèvesayant étudié une autre langue quel’anglais au primaire et qui pourrontainsi poursuivre leur apprentissage en6e. Plus largement, les langues pour-ront aussi être intégrées aux EPI.

NE PAS S’EN TENIR ÀL’ÉDUCATION MORALE ET CIVIQUE« L’École catholique est culturelle-ment habituée à intégrer la dimensionmorale à ses pratiques, et nous avonsainsi accueilli favorablement l’intro-duction de l’Éducation morale etcivique », a précisé Pascal Balmand.Avec une nuance, « nous préféronsparler de “formation” morale plutôtque “d’enseignement”, parce quenous estimons que la démarchemorale concerne tous les moments dela vie d’un établissement, et qu’ellene se limite pas à quelques heures decours ». Il ne s’agit pas d’abord detransmettre des notions, mais decontribuer à la formation du sujetmoral, capable de discernement, dedécision et de liberté. Tel est bien lesens du document de travail, publiépar le Sgec en janvier dernier, pouroutiller la réflexion et le travail descommunautés éducatives.

UNE POLITIQUE DE MIXITÉSCOLAIRE QUI SE DÉVELOPPE

Dans une société fragilisée par diversesfractures, l’École catholique entendcontribuer à l’édification du lien social.« C’est pourquoi nous poursuivons etapprofondissons notre politique d’en-gagement en faveur de toutes les réussites, qui oriente notamment noschoix en matière d’allocation desmoyens d’enseignement », a déclaréPascal Balmand. Les outils conçus pourla préparation de la rentrée 2016 indi-quent clairement la priorité donnée auxprojets porteurs de mixité. Par ailleurs, en lien avec la politiqued’éducation prioritaire menée par leministère, l’enseignement catholiqueouvre pour la rentrée 2016 un programme de « Politique d’associa-tion à l’accueil prioritaire » (PAAP).

Ce programme concerne les établisse-ments qui, soit dans leur intégralité,soit par le biais de dispositifs spéci-fiques, scolarisent des élèves relevantde l’éducation prioritaire. « Il appar-tiendra au ministère de nous attribuerles moyens qu’il est juste de nousconférer au titre de cette politique »,a-t-il conclu.

VALEURS DE LA RÉPUBLIQUEET ÉTHIQUE CHRÉTIENNE

À la suite des tragiques événements dejanvier dernier, le ministère a mis enœuvre un programme de mobilisation del’École autour des valeurs de la Répu-blique. L’enseignement catholique s’associe à ce programme, notammentgrâce à l’action de ses instituts de forma-tion initiale et de ses organismes de for-mation continue. « Nous nous efforçonstout particulièrement de donner sens à lanotion parfois un peu floue de“valeurs”, en travaillant notammentl’éducation à la fraternité, qui corres-pond à toute notre tradition et qui s’ins-crit pleinement dans notre projetchrétien d’éducation », a expliqué lesecrétaire général.

DES EFFECTIFS EN HAUSSE!Les établissements catholiques scola-risent en cette rentrée un total de 2 068 554 élèves, soit une augmentation

de 20 803 élèves par rapport à septembre2014 (+ 1 %). La tendance s’observedans tous les types d’établissement :lycées agricoles (+ 131, soit + 0,3 %),1er degré (+ 9 353, soit + 1,1 %), 2d degré (+ 11 319, soit + 1 %). Cettehausse concerne aussi la quasi-totalitédes territoires académiques, à l’exceptionde la Corse et de la Guyane. Dans huitacadémies, les effectifs progressent deplus d’un millier d’élèves (Aix, Bordeaux, Dijon, Grenoble, Lille, Lyon,Nantes et Versailles). Cet accroissements’inscrit dans la durée, celle d’une hausseconstante depuis 2008-2009 mais ilrevêt cette année une ampleur plus mar-quée encore.

! QUI TRADUISENTLE RAYONNEMENT

DES ÉTABLISSEMENTS« Je me réjouis du niveau significatifdes effectifs, a souligné Pascal Balmand,pas du tout parce que ces chiffres consti-tueraient en eux-mêmes un objectif, maisparce que j’y vois l’expression d’unrayonnement qui traduit l’utilité et laqualité du travail mené dans les établis-sements. »Si l’enseignement catholique ignorequels seront ses effectifs à la rentrée2016, « une chose est sûre, a noté PascalBalmand, d’un strict point de vue arith-métique, les moyens nouveaux d’ensei-gnement dont nous bénéficierons ne nouspermettront que difficilement d’absorberles effets de notre progression de 2015.Pour autant, nous maintiendrons le capde notre politique d’ouverture et demixité. Car l’important ne consiste pasà faire nombre, mais à faire sens ».

zVoir la vidéo de la conférence depresse sur enseignement-catholique.fr

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« [...] nous poursuivons etapprofondissons notrepolitique d’engagement enfaveur de toutes les réussites. »

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Marie-Françoise BRIVETDDEC de Toulon

Un cadeau, une surprise voire unchoc mais aussi la chance d’être

ramenée aux valeurs qui nous animentvraiment », confie Marie-FrançoiseBrivet, appelée à devenir directrice dudiocèse de Toulon. À 62 ans, cetteémotion lui rappelle un autre momentde sa vie professionnelle : ses annéesde direction à Saint-Gabriel à Bagneux(92), de 1993 à 1999, consacrées àrestructurer cet établissement menacéde fermeture et à améliorer l’accueil dejeunes en difficulté scolaire et sociale.Jusqu’alors, cette enseignante enmathématiques s’était aguerrie auxresponsabilités dans le contexte diffé-rent de l’institution Sainte-Thérèse de Rambouillet (78). « Risquer l’alté-rité a changé durablement monregard,confie-t-elle. Cela m’a soumiseà un impératif de cohérence et incité àtoujours ramener la relation au centre,relation qui ouvre le cœur de chacun àDieu. » Ensuite, de Versailles à la miseen réseau d’une communauté éducativeinterétablissements à Roquebrune etMenton (06), Marie-Françoise Brivetn’a eu de cesse de rassembler, fédérer,témoigner et d’inciter à vivre, largementet concrètement, l’ouverture à tous. L’accueil des différences sera d’ailleursl’un des fils rouges de son animationdiocésaine… et de sa vie personnelle,sa « maison porte-ouverte » s’étant

RENTRÉE 2015 : LES NOUVEAUXDIRECTEURS DIOCÉSAINS

transformée, au départ de ses deux grandsenfants et à la retraite de son époux, enchambre d’hôtes où l’art de l’accueil s’ex-périmente au quotidien ! VL

Jean-François CANTENEUR DDEC de Paris

C’est un fin connaisseur du diocèsede Paris qui en a pris la direction à

la rentrée. Pendant treize ans, Jean-François Canteneur, 47 ans, a été le brasdroit de son prédécesseur, Frédéric Gautier, comme responsable du 2d degrépuis des 1er et 2d degrés. Ce bosseuracharné au look de jeune premier a grandià Besançon dans une famille de com-merçants. Son bac S en poche, il rêvede devenir ingénieur et s’engage dansdes études scientifiques qui l’ennuient.Changement de cap heureux : il s’inscrità l’Institut de philosophie comparée(IPC), à Paris, où il décroche une maîtrisede philosophie sans trop savoir ce quel’avenir lui réserve. Il débute sa carrièreà Reims, comme cadre éducatif à Saint-Joseph. Dans cet établissement jésuite,il sera animateur en pastorale scolaire,professeur de philosophie et directeurdu lycée, pendant six ans, prenant lasuite de… Frédéric Gautier.Ce qui lui tient le plus à cœur pour son dio-cèse ? « Réconcilier le monde catholique

avec la mission de l’École catholique »,confie-t-il. De fait, l’accueil de tous ne vapas de soi pour certains parents catholiques,voire des enseignants qui privilégient l’en-tre soi. « Je me donne un à deux ans pouravoir une armature conceptuelle et mon-trer des exemples convaincants »,explique Jean-François Canteneur, quirépond ainsi à l’invitation du pape Françoisde créer une « théologie de la culture de larencontre ».SH

Nicolas CARLIER DDEC de Clermont-Ferrand et Moulins

Administrateur au sein du groupe Intermarché puis créateur d’un cabinet

spécialisé en urbanisme commercial, Nicolas Carlier avait été repéré depuislongtemps dans le Nord. Il y fut chef d’éta-blissement de l’Institution Saint-Jude d’Armentières (59) à partir de 2007, éta-blissement de 2 150 élèves. Il avait pousséla porte de l’enseignement catholique « complètement par hasard », bien quedéjà engagé au niveau paroissial. En cetterentrée, un autre challenge est arrivé desdiocèses de Clermont-Ferrand et de Moulinspour ce diplômé de Sup de Co, père de sixenfants. « Devenir directeur diocésain im-plique un changement de posture. C’esttotalement différent en matière d’accom-pagnement. Il s’agit de travailler avec

Marie-Françoise Brivet. Jean-François Canteneur.

A c t u s / enseignement catholique

Sept nouveaux directeurs diocésains,trois femmes et quatre hommes, ontpris leurs fonctions à la rentrée, auxquatre coins de l'Hexagone et enGuyane. Issus pour la plupart del'enseignement catholique, ils seprésentent et se projettent avecenthousiasme dans leur nouvellemission.

Sylvie Horguelin, Virginie Leray, Aurélie Sobocinski

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Nicolas Carlier. Yves Delacour. Chantal Devaux.

l’ensemble des partenaires institutionnelsà une visée globale - moins dans le quotidienqu’un chef d’établissement, mais dans unpilotage très sensible. Il me faudra savoiridentifier la présence de signaux faiblespour fixer un certain nombre de caps àune vitesse donnée », expose le nouveauresponsable, passionné de nautisme, quivoit dans cette fonction de grandes simi-litudes avec le pilotage d’un sous-marin.Originaire de Chantilly mais marié à uneBourbonnaise, Nicolas Carlier, déjà familierde « l’extrême diversité du territoire quise reflète dans ses écoles », souhaite pren-dre le temps de la découverte et « de toutesces petites rencontres sur le terrain, sanslesquelles ne peuvent naître de grandsprojets ». AS

Yves DELACOURDDEC de Nancy et Toul

La Lorraine a toujours été son horizon.Nancéien d’origine, Yves Delacour,

46 ans, a façonné son parcours au grédes appels qui l’ont conduit, étudiant,vers l’enseignement catholique en tantque professeur de physique-chimie etmathématiques, puis comme adjoint dedirection à Notre-Dame-Saint-Sigisbert,ensemble scolaire de 2 500 élèves situéau cœur de la capitale des ducs de Lorraine. Chef d’établissement du collège-lycée La Malgrange en 2008,en périphérie de la ville, ce scientifique,père de deux enfants, épris de rigueuret adepte de l’observation avant l’action,a toujours été guidé par la notion de ser-vice et de disponibilité auprès des jeunes,

de ses collègues et de l’entité. Au fil deses engagements (il fut successivementdélégué au comité d’entreprise de No-tre-Dame-Saint-Sigisbert, membre duCodiec, président de la CAAC et repré-sentant de cette dernière au Caec), il apu déjà appréhender le territoire danstoute sa diversité. Nul besoin d’accul-turation donc, pour le nouveau directeurdiocésain de Nancy et de Toul, déjà « bien au fait de la problématique lor-raine, de sa perte démographique et deson tissu économique appauvrissant ».Pour ces premières semaines, en revanche,Yves Delacour a prévu de rencontrertoutes les équipes. Et garde, en ligne demire, le défi majeur de maintenir et conti-nuer à développer la vitalité de l’ensei-gnement catholique. Parmi les leviers àsaisir, le chantier de la réforme du collègeet « de sa bonne mise en place » repré-sente pour le jeune responsable « uneopportunité pour donner confiance auxfamilles ». AS

Chantal DEVAUXDDEC de Montpellier

Nouvelle région, nouveau métier.Chantal Devaux, fille du Nord, vit

une rentrée riche en découvertes,comme directrice diocésaine à Mont-pellier. De quoi combler le goût dumouvement de cette passionnée d’ac-tualité, amatrice de voile, « solidementenracinée dans l’enseignement catho-lique ». De la maternelle au bac, elle aétudié à Notre-Dame-des-Anges, à Saint-Amand-les-Eaux (59), établissement

dirigé par l’abbé Paul Lamotte, sa mèreprésidant l’Apel, son père s’investis-sant à l’Ogec. Chantal Devaux a cultivésa fibre éducative, des salles de classesaux postes de direction, à l’InstitutionSaint-Pierre de Fourmies (59), qui l’asensibilisée à la richesse des filièresprofessionnelles et techniques ou àSainte-Clotilde, à Douai, où elle aaccompagné la mise en œuvre del’École inclusive. Depuis 2009, à latête de l’ensemble scolaire rochelaisFénelon-Notre-Dame, fort de 3 000élèves, elle s’est rompue au manage-ment coopératif et à la gestion de crise,tout en s’impliquant davantage auSnceel, notamment dans l’accompa-gnement de ses pairs. À 55 ans, ChantalDevaux entend aujourd’hui se mettreau service des élèves et familles d’uneautre manière, à travers une animationqui rejoigne chacun et un témoignagequi aide à cheminer. Soucieuse néan-moins d’éviter l’écueil de la « tourd’ivoire », elle continuera, à travers sesvisites de terrain et ses rencontres, « lapastorale de cour et de couloir » qui l’anourrie. VL

À Saint-Étienne, Bruno Prangé,l’ancien directeur diocésain de Toulonsuccède à Fançois-Xavier Clément,qui devient chef d’établissement àSaint-Jean-de-Passy (75).À Troyes, Hervé Dory prenant saretraite, c’est Thierry Filiâtre quidevient directeur diocésain.

Directeurs diocésains en mouvement

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DÉPARTS ET ARRIVÉESAU SGEC

Benoît Vanachter et Philippe Mitonont effectué leur première rentréerue Saint-Jacques, au Secrétariatgénéral de l’enseignementcatholique.

BenoîtVanachter estdélégué auxservicesgénéraux duSgec. Après avoirdirigél’institutionNotre-Dame-

des-Grâces, à Maubeuge (69), il aoccupé son été à un double tuilage,dans le Nord, et à Paris auprès dePatrice Mougeot. Ce dernier, encharge des services générauxdepuis sept ans, après treizeannées à la Fnogec, devientsecrétaire général de l’Institutcatholique d’études supérieures deLa Roche-sur-Yon présidé par Éricde Labarre.

Philippe Mitonprend laresponsabilitéde la missionEnseignementet religions audépartementÉducation duSgec, tout enconservant son

engagement comme diacre référenten matière de pastorale del’enseignement catholique au seindu diocèse d’Orléans. Il succède à Stève Lepleux quidevient directeur du collège Foch àL’Aigle (61) et coordinateur del’ensemble scolaire Dames-de-Marie – Saint-Jean – Foch. VL

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Gérald OMNES DDEC d’Évry

Je ne suis pas issu du sérail », précised’emblée le nouveau directeur dio-

césain d’Évry. Né en 1967 à Fontenay-aux-Roses, dans les Hauts-de-Seine,Gérald Omnes a fait son primaire etune partie de son secondaire dans lepublic. Mais après son bac, il a préparéune licence de philosophie à Paris,qu’il a enrichie par des études de théo-logie par correspondance à l'universitéde Strasbourg. En 1990, il débute sacarrière, « un peu par hasard », augroupe scolaire Saint-Charles d’Athis-Mons, dans l’Essonne. Durant qua-torze ans, il y sera tour à toursurveillant, responsable de la pastorale– « premier laïc à ce poste autrefoisoccupé par un prêtre » – puis adjointde direction chargé de la pastorale etdu suivi de l’internat. À la demande deMgr Dubost, évêque d’Évry, il rejointensuite la direction diocésaine pour yêtre adjoint diocésain pour la pasto-rale. Des fonctions qu’il complètequelques années plus tard, en prenanten charge le 2d degré. Autant dire queGérald Omnes connaît bien « ce dio-cèse multiculturel et multicultuel où sedéveloppe un art du vivre ensemble,sans tensions communautaires ».Son rôle sera « de veiller à la cohérenceentre le dire et le faire pour suivre plei-nement les orientations pastorales ».Avec un défi : « L’accueil de tous, vécucomme une chance, mais qui impliqueun projet pastoral clair. » SH

Marie-Paule SÉNÉLISDDEC de Guyane

Marie-Paule Sénélis, 58 ans, leregard pétillant, est depuis fin jan-

vier la nouvelle directrice diocésaine del’enseignement catholique de Guyane,après avoir été l’adjointe de son prédé-cesseur pendant deux ans. Pur produitde l’enseignement catholique localdepuis l’âge de trois ans, enseignante enSVT avant de devenir chef d’établisse-ment adjoint et adjointe en pastoralescolaire, son parcours a été placé sous lesigne du « service ». « J’ai toujours étévolontaire pour participer aux actionset expériences menées dans les établis-sements dans lesquels j’ai travaillé quelque soit le domaine concerné – pédago-gique, éducatif ou pastoral. Pour moi,tout est lié et c’est ce qui fait notre spéci-ficité », explique celle qui a appris àchanger de posture à chaque nouvelleresponsabilité. D’un naturel « peu direc-tif », la directrice diocésaine comptebien davantage sur la capacité de dia-logue, de persuasion et la capillarité « pour ouvrir le chemin » avec leséquipes éducatives au sein d’un terri-toire qui compte 50 % de la populationen dessous du seuil de pauvreté et oùl’enseignement catholique représente6,5 % des enfants scolarisés. « Lesbesoins sont immenses. Nous devonscontinuer à nous développer et à nousouvrir en particulier aux familles néces-siteuses », souligne la responsable quiespère trouver de nouveaux partenairesfinanciers pour ce vaste chantier. AS

Gérald Omnes. Marie-Paule Sénélis.

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Du plaisir de grandir, en passant parl’accueil d’un petit frère, jusqu’au bon-heur de construire un amour durable.

Au fil de la vie, le nouveau parcours d’éducationaffective relationnelle et sexuelle (EARS),dédié aux cycles 2 et 3, se propose « d’apprendreà aimer ». Présenté le 25 septembre dernier àune cinquantaine de référents EARS, il a vocation à être diffusé largement.À cette fin, la Fondation Apprentis d’Auteuil,concepteur d’un premier outil, et Marie-Odile Plançon, responsable de l’EARS auSgec, ont travaillé à une nouvelle mallettepédagogique. Elle devrait aider les ensei-gnants à mettre en œuvre les orientationsEARS adoptées en 2010 par le comité natio-nal de l’enseignement catholique. Ce coffret comporte un jeu de cartes dérou-lant la trajectoire d’un couple. Il reflète « unediversité où se joue la construction d’unmonde plus ouvert », fait valoir CécileLognoné, coordonnatrice de la démarchedéveloppement humain et spirituel de la Fondation. Symbole de la dimension univer-selle de l’éducation à la relation, ce choix per-met aussi de sensibiliser à la richesse del’altérité, dans une perspective de formationmorale.En complément, quatorze ficheséclairent les notions sous-tendant toute rela-tion : les spécificités du vivant, le mystère de

la conception, lesrelations garçons-filles, l’éducation auxchoix… Des prolongements explorant l’art,la littérature jeunesse et la bible sont propo-sés. « Cette approche progressive et plu-rielle, autorisant des allers-retours entre levécu des élèves, le parcours d’un coupleempreint d’anthropologie chrétienne et deséléments du programme me semble idéalepour ancrer une réflexion sur les valeurs »,salue Hervé Jugeau, chargé de mission pour le1er degré à la direction diocésaine de Rennes.Pleinement inscrit dans une démarche de for-mation intégrale de la personne, Au fil de lavie gagnera à être utilisé tout au long de l’an-née, au-delà des trois interventions annuellesd’EARS obligatoires. « Il s’agit d’aborder l’amour avant la repro-duction et de préparer l’arrivée de pubertésde plus en plus précoces. Au final, aider lesjeunes à consolider leur intériorité pour allerà la rencontre de l’autre… », détaille Marie-Odile Plançon. Aux éducateurs, et bien sûr auxparents, de jouer le jeu aussi ! VL

Le Sgec et la Fondation Apprentis d’Auteuil lancent un outil pour aider les enseignants du primaire à aborder les questions existentielles avec leurs élèves.

Marie-OdilePlançon(debout),responsable del’EARS au Sgec,échange avecdes référentsdiocésains sur les fiches et les cartes dela mallette Au fil de la vie.

LES DIX ANS DE L’ÉCOLEINCLUSIVE« De la différence à lareconnaissance »… C’est le sous-titre en forme de biland’une journée dédiée à l’Écolecatholique inclusive, organisée le 30 novembre prochain auConseil économique, social etenvironnemental (Cese) par ledépartement Éducation du Sgec.Objecfif : établir un état deslieux, dix ans après la loi de 2005sur la scolarisation des élèves ensituation de handicap. Maissurtout partager une culturecommune, des outils et desbonnes pratiques. Sur le principed’une masterclass des équipes enmarche et en questionnement,des spécialistes et des non initiésréfléchiront ensemble et sur desmodes interactifs, aux manièresde réussir, au-delà du handicap,une École pour chacun, quelleque soit sa singularité. Rens. et inscription : [email protected]

LE 2e FORUM DESINITIATIVES SOLIDAIRES « Engagés pour l’Homme,engagés pour la planète. » Au diapason de l’actualitémondiale sur le climat, le secondForum des initiatives organisé par le réseau Eudes (Éducation à l’universel, au développement,à l’engagement solidaire), avecInisia (le réseau des Initiatives de solidarité internationale) se tiendra au Sgec, le mercredi 27 janvier prochain sur le thèmede l’éco-citoyenneté. Ouvert aux enseignants, éducateurs et à leurs élèves, ce rendez-vouspermettra de valoriser les projets menés, de mutualiserles pratiques et de nourrir de nouvelles synergies.Rens. et inscription : [email protected]

LE PRINTEMPS DU NUMÉRIQUEPréparez-vous à larguer lesamarres du 16 au 18 mars 2016 !Le Printemps du numérique,événement bisannuel de rencontres,d'échanges et de réflexionautour de la pédagogie 3.0 se tiendra au Palais du GrandLarge de Saint-Malo.

ÉDUQUER À LA RELATION

zMallette Au fil de la vie - Apprendre à aimer, c’est l’affaire de tous, 20 €. Voir bon de commandep. 40 ou commander par mail à l’adresse : [email protected]

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davantage les adultes et les équipes,constate Claire Messager. Les enseignantssont en attente d’analyse de leurs pratiquesprofessionnelles, soit en individuel soiten groupe ».

Une fonction d’interfaceMais les psychologues peuvent-ils ré-pondre à toutes les demandes ? Certesnon, d’autant que leur nombre (environ250 dans l’enseignement catholique dont132 adhérents à l’Anpec) est insuffisant.Raison de plus pour s’interroger sur leur« juste place » dans l’institution. Pour

Tandis que la pluie ruis-selle, ils sont une centainede psychologues à se

presser autour de Claire Messager lors du pot d’accueil.La présidente de l’Associationnationale des psychologuesde l’enseignement catholique(Anpec) rappelle tout l’intérêtde proposer chaque année àses membres une session deformation qui permet de « serencontrer, apprendre, échan-ger, s’interroger, débattre,transmettre, faire vivre l’as-sociation ». En inaugurant àNantes, ce 15 septembre, ladernière d’entre elles, Claire Messagercélébrait aussi le cinquantenaire d’uneassociation qui relie tous ces praticiens,souvent isolés dans leur diocèse. Un an-niversaire qui imposait de faire le pointsur la pratique du psychologue de l’édu-cation aujourd’hui, thème de ces journéesorganisées par la région Ouest. De fait, en cinquante ans, l’École et lasociété ont radicalement changé. « Lejeune est immergé dans des configurationsfamiliales hétérogènes : monoparentalité,homoparentalité, pluriparentalité et co-parentalité », constate l’Anpec. La placede l’enfant dans l’organisation familiales’est aussi modifiée, ses rapports avecles adultes ayant tendance à devenir « symétriques ». Enfin, la révolution nu-mérique a entraîné un bouleversementdes relations enfants-adultes, y comprisavec les enseignants. Aujourd’hui, l’hyperactivité, les troubles du compor-tement, la souffrance à l’École… « semanifestent avec plus d’ampleur et demanière plus précoce. L’enseignant estdavantage confronté à ces probléma-tiques, et ce d’autant plus avec l’inclusionscolaire », note l’Anpec. Cette évolution conduit les enseignantsà solliciter autrement les psychologuesde l’éducation : « Alors que les demandes,dans le passé, étaient le plus souvent centrées sur l’enfant, elles concernent

Un peu plus de cinquante congressistes de la Fédérationdes Arec (Amicales de retraités de l’enseignementcatholique) venus de toute la France se sont retrou-

vés, les 29 et 30 septembre derniers, au cœur de la Veniseverte, à Damvix (Vendée). Une manière pour eux de faireleur rentrée des classes, autour du thème de l’espérance.Car comme le président de Vendée, Roger Billaudeau, l’arappelé : « Nous sommes moins des ressources humainesqu’une richesse humaine que nous pouvons mettre à l’ac-tif de l’enseignement catholique ». Avec beaucoup d’éner-gie, les congressistes ont formulé de nombreusespropositions pour continuer à dessiner des chemins éducatifs porteurs d’espérance. Marie-Amélie Marq

L’Anpec : 50 ans au service des établissements

Les retraités de l’enseignementcatholique en congrès

A c t u s / enseignement catholique

éclairer leur réflexion,quatre praticiens et cher-cheurs de haut niveauavaient été invités, telAlain Lazartigues, psy-chiatre à l’hôpital parisiende La Pitié-Salpêtrière.Celui-ci a pointé commentl’on était passé « de pa-thologies du trop d’auto-rité à des pathologies dumanque d’autorité ». Prisonniers de l’instantprésent et centrés sur lasatisfaction de plaisirs im-médiats, les jeunes ont deplus en plus de mal, selon

lui, à se projeter dans un futur, sans lequelles études n’ont aucun sens. Un ressentiqui peut générer bien des souffrances àl’École. C’est là qu’intervient le psycho-logue de l’éducation dans « une fonctiond’interface », entre les enfants, les parents,l’équipe pédagogique, le réseau, commel’a souligné la psychologue clinicienneBéatrice Boussard. Au psychologue d’iden-tifier les causes du problème puis de trouverdes aides auprès des partenaires. Une ex-pertise et une aide précieuses dont les éta-blissements mesurent tout le bénéfice.

Sylvie Horguelin

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À Nantes, les psychologues de l’enseignement catholique se sont retrouvés, du 15 au 18 septembre, pour questionner leurs pratiques. Et fêter les 50 ans de l’association qui les fédère.

Alain Lazartigues, psychiatre, intervient devant les adhérents de l'Anpec, à Nantes, le 15 septembre dernier.

La revue des retraités de l’enseignement catholique

de Vendée.

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Osez témoigner de votre foi pour encourager et nour-rir la nôtre ! » Tel fut l’appel lancé par le mouvementde jeunes Anuncio et le groupe de prière Abba, à la

cinquantaine de participants à la session de formation post-bac de l’Alliance des directeurs et directrices de l’enseigne-ment chrétien (Addec). Cette rencontre qui a eu lieu les 6 et7 octobre derniers à la Conférence des Évêques de France, àParis, portait sur le thème « Pour accompagner la quête desens des étudiants : audace ? Créativité ? ».Pour réussir cet accompagnement, les remontées de terrainont démontré la pertinence des propositions d’engagementassociatif, de temps de prière ou d’éclairages théologiquesen lien avec les contenus d’enseignement. Sans oublier letémoignage de foi, tel celui donné par Sophie Lutz, philo-sophe engagée à l’Office chrétien des personnes handica-pées (OCH), et mère d’une fille polyhandicapée, quiintervient fréquemment en milieu scolaire.

Au-delà de ces ressources, le philosophe Guy Coq a remisen perspective la nécessaire transmission de l’histoire denotre civilisation, tandis que Pierre-Yves Toullelan,deuxième vice-président de l’Addec, évoquait le passé decette association.Enfin, après la pastorale de l’audace prônée par le pèreDidier Noblot, Mgr Pierre Debergé, ancien recteur de laCatho de Toulouse, et Paul Malartre, ancien secrétaire géné-ral de l’enseignement catholique, ont, chacun à leurmanière, conclu sur la dimension pascale de l’accompagne-ment qui amène « à contempler et servir l’œuvre de Dieu ».Saluant « la convergence et la complémentarité de propospourtant ancrés dans la réalité de terrain », Mgr Jean-MarieLe Vert, président de l’Addec, a invité les participants àpoursuivre leur mission pastorale en « s’émerveillant del’intelligence et du courage des jeunes ». VL

tÀ noter : la session annuelle de l’Addec se tiendra à Venasque(Vaucluse), du 19 au 21 novembre 2015, sur le thème : « Chef

d’établissement : de l’intériorité au cœur de l’action ». Site : www.addec.fr

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Les percussions de Nevers Au centre scolaire Notre-Dame, à Nevers, un professeurde musique a réuni plus de 1 300 élèves pour battre la

mesure avec un simple gobelet. Explications…

« Je ne pensais pas que cela soit possible », racontePatrick Marsac, professeur de musique au centre scolaireNotre-Dame, à Nevers, à l’origine de cette incroyable aven-ture. En mai dernier, cet enseignant a réussi à faire jouer1 317 élèves avec un gobelet en plastique. Ensemble, ilsont réalisé une « Cup Song » (chanson avec gobelet). Cetaccompagnement musical tiré du film Pitch Perfect sortien 2013, dans lequel l’héroïne (campée par l’actrice AnnaKendrick) chante en tapant sur un gobelet et dans sesmains, avait fait un véritable carton sur le net. À tel pointque des groupes de collégiens avaient réalisé des vidéosen reprenant l’idée. « Réaliser un clip pour les jeunes, c’est valorisant, expliquePatrick Marsac. Leurs parents, grands-parents et le mondeentier peuvent ensuite les voir sur Internet ». Surtout, faireune « Cup Song » est à la portée de tous car pas besoinde connaître le solfège ! L’enseignant se lance d’abordavec ses élèves du collège, puis rapidement, le primaireet le lycée rejoignent l’aventure. Pendant six mois, ilsrépètent la rythmique avec des gobelets fournis par l’Apel.La musique est enregistrée par les jeunes, la chansonécrite par un professeur de français, et le clip réalisé parun ancien élève. Fin mai, pour le tournage, ils sont 1 317 élèves sur les 1 900 que compte l’établissement ! Un pari gagné pour ledirecteur, Olivier Cellé, qui a fortement encouragé le projet.« Cela a donné un dynamisme, une nouvelle image à notreétablissement en pleine réorganisation. » La mairie de Nevers, elle aussi, a applaudi des deux mains ce clip quimet en valeur la ville ! L’établissement compte poursuivresur sa lancée : Patrick Marsac envisagerait cette fois deréaliser avec ses élèves un « flash mob »! géant à coupsûr !

Éléonore Veillas

Vous pouvez nous communiquer vos « histoires » sur : [email protected]

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L‘HISTOIRE

Retrouvez la « Cup Song Nevers » sur Youtube.

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La session post-bac de l’Addec – Alliance des directeurs etdirectrices de l’enseignement chrétien – était centrée sur la

quête de sens des étudiants, les 6 et 7 octobre derniers, à Paris.

L’Addec : pour unepastorale de l’audace

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l’École est de pouvoir réinvestir cettedimension morale et même spirituelle.

Cette prise en compte suscite votre approbation …

Pascal Balmand : J’yadhère complètement,à cette nuance près, queje préfère parler de « formation » plutôt qued’enseignement moral.Nous sommes dans un

pays qui reste dans une vision éducativetrès scolaire. Or la démarche d’édificationdu sujet moral ne doit pas se limiter àquelques heures intégrées dans un pro-gramme : c’est l’affaire de tous les adulteset de tous les moments dans un établis-sement scolaire !

Pouvez-vous nous indiquer quelques pistes ?P. B. : Il peut arriver qu’un établissementdéveloppe de magnifiques opérationsd’éducation à la solidarité alors que dansle même temps son climat pédagogiqueva à l’encontre de tout horizon de frater-nité. L’enjeu de la fraternité à l’École,c’est d’abord ce qui se vit dans la classe,sa composition, la façon dont on y combattoute forme d’entre soi, dont on y déve-loppe les pédagogies coopératives et,plus globalement, comment l’ambiance

Où en est l’apprentissage de la fraternité ?

Abdennour Bidar : Sion se pose la question,c’est qu’il y a urgence.Dans nos sociétés mul-ticulturelles, on est allébeaucoup trop loin dansla déliaison. La culture

de la fraternité doit devenir à nouveauune priorité assumée et partagée. Aprèsavoir essayé de fabriquer entre nous dela liberté et de l’égalité, il est temps depasser à ce troisième temps de la deviserépublicaine sans lequel ces deux pre-mières dimensions sont condamnées àêtre vécues à un niveau égoïste.

Comment doit-on s’y prendre ?A. B. : C’est la responsabilité conjointede l’École et des familles de rappelerque nous avons une fraternité humaine,c’est-à-dire un partage d’humanité enamont de nos identités, de nos appar-tenances et de nos religions. Apprendreà considérer l’autre comme un semblabledemande à être éduqué. Que ce soit dansla Bible ou dans le Coran, l’histoire deJoseph et de ses frères en témoigne :cette relation se heurte toujours à la ten-tation de la rivalité fraternelle. C’est dans ce contexte que l’Éducationnationale, soucieuse d’une laïcité quine soit pas ennemie de la religion, a misen place en cette rentrée un nouvel en-seignement moral et civique. Deux deses quatre axes me semblent particuliè-rement féconds pour la fraternité : « laculture de la sensibilité » d’abord, quicherche à apprendre à s’émouvoir del’autre. « La culture de l’engagement »,ensuite, dont l’enjeu est de transformerla culture essentiellement individualistede l’École en une culture de l’entraideet du travail en équipe. L’essentiel pour

LES ÉTATS GÉNÉRAUX DU CHRISTIANISME

Deux voix pour la fraternité

scolaire cultive la fraternité. Je ne croispas que l’École soit en elle-même un lieude démocratie : la relation pédagogiquen’est pas de nature démocratique. En re-vanche, elle est bel et bien un lieu d’ap-prentissage de la démocratie qui exiged’y faire vivre l’expérience de la fraternité,y compris entre adultes et élèves. ASzRevivez les États généraux du christianisme sur : www.lavie.fr

A c t u s / enseignement catholique

16ECA N° 369 OCTOBRE-NOVEMBRE 2015

« Comment éduquer à la fraternité à l’École ? » Tel était le thème d’un des nombreux débats qui se sont tenus àStrasbourg début octobre, lors des Étatsgénéraux du christianisme. Invités à croiserleurs regards : Pascal Balmand etAbdennour Bidar, chargé de mission sur lapédagogie de la laïcité à l’Éducationnationale. Extrait.

#EGC2015 : « QUE DÉSIREZ-VOUS ? »

Record battu ! Avec 3 000 participantspour leur 5e édition, les États générauxdu christianisme – le grand forum de larédaction du magazine La Vie – qui sesont déroulés à Strasbourg les 2, 3 et4 octobre derniers, se sont installéscomme un rendez-vous majeur de ceuxqui veulent penser dans ou avec lesÉglises. L’événement, ouvert à tous,était axé cette année sur un thème por-teur : « Que désirez-vous ? Innovations,espérances, renaissances ». Ces troisjours de rencontres et de débats ont étéclôturés par le ministre de l’IntérieurBernard Cazeneuve qui a insisté, lorsd’un discours prononcé dans la cathé-drale, sur le rôle de premier plan quejouent les chrétiens pour maintenir lacohésion sociale. AS

Le ministre de l’Intérieur, Bernard Cazeneuve, a clôturé les trois jours de débats.

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Page 17: N°369, octobre-novembre 2015, 5,50  · N°369, octobre-novembre 2015, 5,50 € Actualités La conférence de rentrée du Sgec La planète : ... Même si l’École n’a pas attendu

A près un livre version papier, des sites, des comptes (Facebook,Twitter et Instagram), une websérie, le projet œcuménique ZeBiblelance un blog destiné aux 15-25 ans. Conçu pour une navigation

fluide sur les smartphones, on y trouve chaque jour un verset et le thème duparcours dont il est extrait. « C’est en vain que vous peinez à gagner votre pain.

Le Seigneur en donne autant à ses bien-aimés pendant qu’ils dorment. » Le verset de ce vendredi, tiré du psaume 127, ade quoi faire réfléchir ! Placé sur un joli visuel, il invite les internautes à « ne pas s’épuiser pour rien ». Libre à chacund’explorer ensuite l’ensemble de ce parcours, d’autres programmes de lecture ou des thèmes par mots-clés… C’est un outilcomplet qui est offert gratuitement aux jeunes et à leurs animateurs. SH z blog.zebible.com

ZeBible lanceson blog

En route pour Cracovie !

À mon arrivée, le 26 août, j’ai été hébergée au lycée Saint-Benoît. Cela m’a permis de faire la connaissance des nou-veaux enseignants qui s’embarquaient, comme moi, dans cette aventure. Nous avons eu un accueil incroyable. Avec beau-

coup de patience, tous ont été aux petits soins pour que nous nous sentions épaulés dans toutes les démarches à accomplir. Très vite, j’ai eu un numéro de téléphone turc, un compte bancaire, et après seulement quelques visites, j’étais installée dans un beau stu-dio du quartier Firuzağa, à cinq minutes de la fameuse place Taksim. J’habite tout près du lycée, dans une rue calme et proche de nom-breux restaurants.Parallèlement, j’ai été intégrée à la vie de l’établissement. Grâce à plusieurs réunions et à l’aide des collègues, j’ai appris à me repérerdans les locaux et à savoir comment me conduire face à mon nouveau public turc (par exemple, tout le lycée doit chanter l’hymne nationalà chaque début de semaine). Je suis en charge de quatre classes, deux classes de « lycée 1 » (l’équivalent de nos 2des en France) et deuxclasses de « préparatoire » (une année intermédiaire qui reprend tout le programme du collège en français). Pour ces dernières, mon rôleest principalement de leur apprendre le vocabulaire nécessaire à l’apprentissage des mathématiques. La rencontre avec les élèves s’esttrès bien passée. Ils sont curieux et bien qu’ils aient un grand respect du professeur, ils posent beaucoup de questions d’ordre privé. Ladifficulté première sera sans doute la barrière de la langue, mais avec le travail d’équipe instauré au lycée, j’ai bon espoir qu’ils fassent derapides progrès ! Adèle Barbot, professeur de mathématiques.

Lycée Saint-Benoît : www.sb.k12.tr

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Des nouvelles d’AdèleAdèle est partie enseigner à Istanbul à la rentrée. Tout au long de l’année scolaire,nous suivrons ce jeune professeur de mathématiques grâce aux billets qu’elle nous envoie.

Les prochaines Jour-nées mondiales dela Jeunesse (JMJ)

auront lieu, du 26 juilletau 1er août 2016, à Cra-covie en Pologne. 2,5 mil-lions de jeunes y sontattendus, dont 60 000 Fran-çais. Un site internet, une pageFacebook et un compte Twitter,mis à jour par la coordination na-tionale de la Conférence desévêques de France, permettent dese préparer au départ. On y trouvela liste des groupes constitués (parles diocèses, congrégations, com-munautés ou mouvements), des

informations pratiques ou encoredes idées pour financerle déplacement. Sans

compter desfiches conçuespour les délé-gués diocé-sains, sur la

miséricorde, thème de ces JMJ, laPologne, la réglementation maisaussi sur la Shoah et Auschwitz,lieu de mémoire proche de Cracovieoù de nombreux groupes se ren-dront. SH

Sites : www.krakow2016.com (en anglais) ;jmj2016.catholique.fr ; page Facebook : JMJCracovie 2016 – J’y serai ; Twitter : @jmj_fr

PARTENARIAT. En marge de la Coupe du mondede rugby, une nouvelle convention de partenariat a étésignée entre la Fédération française de Rugby, l'Ugsel etl'enseignement catholique, le 11 octobre dernier, à Cardiff,au Pays de Galles. De gauche à droite : Daniel Renaud, président de l'Ugsel, Pierre Camou, président de la FFR etPascal Balmand, secrétaire général de l'enseignementcatholique, au Club France, avant le match France-Irlande.

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Après une conférence de lancement rap-pelant ce qu’est l’éthique, chaque groupefait l’objet d’un vrai suivi pour évitertout « risque d’instrumentalisation desconsciences ».Avec notamment des ate-liers où les jeunes se mettent, selon lesthèmes, dans la peau d’un juriste, scien-tifique, philosophe… ou échangent avecdes professionnels de ces « métiers ».Les ateliers se tiennent de septembre àavril, une heure par semaine ou deuxheures par quinzaine, dans le cadre del’enseignement moral et civique, d’ate-liers libres à l’heure du déjeuner … Tousles jeunes des établissements se retrou-vent une fois l’an, avec parents et invités,pour une rencontre régionale où chaquegroupe classe choisit de présenter etporter au débat une approche particulièredu thème commun (la vulnérabilité, cetteannée), éclairé d’un fil de questionne-ments suggérés par les Arej.Une participation de quelques centainesd’euros est demandée à chaque établis-sement pour la mise en place de ces ate-liers. La démarche devrait être étenduedans d’autres régions, comme l’Île-de-France. La directrice des Arej espèrequ’elle puisse être intégrée un jour dansla formation initiale des professeurs.

zContact : Véronique Huet : 06 70 27 64 42,[email protected] ; www.ethiquejeunes.fr

L ’idée a germé en 2009 chez Véro-nique Huet, alors adjointe en pasto-rale scolaire à Saint-Michel-de-

Picpus, à Paris. De retour d’un voyageavec des élèves à Auschwitz et son cor-tège de questionnements, elle imaginedes « Ateliers de réflexion éthiquejeunes » (Arej), « pour donner à chacund’agir en conscience afin de changer decomportement pour habiter le monde ».Ouverts dans neuf lycées de Provence-Alpes-Côte-d’Azur (sa nouvelle régiond’attache), privés et publics, ces ateliersreposent sur la conviction que « notrelaïcité mal comprise fait qu’on a évacuéla spiritualité de la sphère du dévelop-pement personnel ». Après quatre ans, la formule est désor-mais bien rodée, et quelque 400 élèvesde ces établissements se pressent au-jourd’hui dans ces ateliers, animés enbinômes par une vingtaine de professeurs,de philosophie, science de la vie et dela Terre, théâtre, biologie, ou documen-talistes. Tous sont volontaires et forméssur trois ans dans chaque établissementpar l’équipe des Arej.

DES ATELIERS D’ÉVEILÀ L’ÉTHIQUE

Des 1res du lycéeLa Nativité d' Aix-en-Provence ontréfléchi sur lethème « Les bébésdu double espoir »,ces enfants conçuspour guérir un frèreou une sœurmalade.

D. R

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Dialoguesur courÀ l’École, nous vivons des

moments à risque. Tenez ! Latraversée de la cour, lors de larécré! Aucune priorité ! À chaquepas, il est prudent de regarder àdroite et à gauche. Ça court, çacrie, ça vit ! Si vous pensez que l’engagementpastoral est risqué, vous avezraison. Et l’arrêt sur cour, c’estpasto ! Cadeau d’un contact! Etça ne rate pas ! Pas un jour sansune demande : « Frère, j’ai oubliéun livre en classe », « Ma copineest absente, je dois faire laphotocopie du cours ». Occasiond’un « Comment se passe tajournée ? » ou d’un « Rappelle-moiton prénom ». Dialogue esquissé,à reprendre au hasard d’autresrencontres.La pasto se tisse d’abord au fil denos présences aux élèves. Alors lacour, c’est pasto ! Habitons-la detemps à autre. Pas tous les jours,mais pas jamais ! Hors certainsmoments privilégiés, il est plusfécond de parler de Jésusseulement si l’on nous interroge.Cette pasto-là nous invite à nouscomporter de sorte qu’un jeune ouun collègue, un jour, nousinterroge... « C’est quoi laprofession de foi ? », demandeAya, de confession musulmane.Dialogue sur cour. La fraternité se loge ainsi dans lesriens du quotidien – photocopie,clé ou manuel oublié, que sais-je ?– qui transforment autrui en frèreou sœur. Ces riens deviennentalors des interstices qui laissentpasser la lumière de l’évangile.Une lumière douce et discrète,vous savez ? Comme celle quienveloppait un enfant nouveau-né.Là-bas, si loin, une nuit, dans uneétable. Trois fois rien! !

ANDRÉ-PIERRE GAUTHIER, FRÈRE DES ÉCOLES CHRÉTIENNES

Le BIllet d’andré-pierre©

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Des ateliers de réflexion éthique pourles jeunes réunissent, depuis quatreans et avec succès, plusieurs centainesde lycéens dans des établissements deProvence-Alpes-Côte-d’Azur.Jean-Louis Berger-Bordes

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L d f e l s ? d c s g t p i b d q c l d s

c « d t s l

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travail collaboratif, plan de formation, ensei-gnements interdisciplinaires inventifs etpérennisation d’apprentissages complé-mentaires spécifiques! Le dossier détailleet commente les dispositions législatives dela circulaire d’application de la réforme. Il larecontextualise au vu d’autres évolutions encours (fin du redoublement ou formationmorale) et fournit des pistes pédagogiques

pour sa mise en œuvre! à préparer dès maintenant ! Bulletin Synadic, sept. 2015, n° 101.

ÉVALUER LES ÉTABLISSEMENTSLe dossier du Snceel s’interroge sur l’évaluationdes établissements, en s’appuyant sur les pistesproposées par le chercheur Vincent Dupriez.De l’audit externe en vue d’une labellisation àune culture interne d’auto-évaluation en passantpar des comparaisons internationales, un largeéventail de pratiques nourrit cette réflexion. Lesoutils élaborés par le Sgec sont aussi exposés, depuis les indicateursmesurant l’engagement des établissements au service de laréussite de tous à la grille d’analyse stratégique SWOT. Ce besoind’évaluation du management au service d’une autonomie péda-gogique est à faire vivre dans la concertation pour réussir laréforme du collège à venir.Revue du Snceel, sept.- oct. 2015, n° 689.

Virginie Leray

LE POINT SUR LES RÉFORMESVade-mecum pour toute l’année, le numérode rentrée de Famille & Éducation dresse unbilan de la refondation de l’École en cours.Un tableau très lisible des réformes réali-sées, engagées et à venir est assorti d’inté-ressants focus sur les évolutions de laformation initiale des enseignants ou de laplace accordée à la maternelle. En prime, lemagazine propose un complément à son

dossier de l’été sur l’éducation affective et sexuelle des adoles-cents. Pascal Balmand y présente enfin la dynamique « Réenchanter l’École » proposée aux communautés éducativesen cette rentrée.Famille & Éducation, sept.- oct. 2015, n° 508.

APPLIQUER LA CONVENTION COLLECTIVEAlors que de nouveaux textes pour lespersonnels Ogec entrent en vigueur etque la réforme du collège s’annonce, leSpelc place cette rentrée sous le signe durenforcement du dialogue social. Sondossier recense les domaines dans les-quels la Convention collective des sala-riés de l’enseignement privé, adoptée enjuillet dernier, peut induire quelques ajus-tements : rédaction de fiches de postes, calcul de l’ancienneté,des congés payés et des délais de carence, valorisation de laformation continue, participation de l’employeur aux frais decantine! L’éducateur chrétien, oct. 2015, n° 242.

VINGT ANS DE MILITANTISMECombats et victoires, galerie de portraits,photos d’époque et anciennes unes! Fepmagazine profite de ce 200e numéro pourrevenir sur vingt années de militantismesyndical. De la loi Censi qui accorde, en2005, le statut de droit public aux ensei-gnants du privé, à la création du CCMMEPl’an dernier, en passant par les manifesta-tions de juin 2007 des personnels Ogec, cet

héritage est présenté comme une invitation à avancer avec sontemps. Pour preuve, la Fep propose une application pour smart-phone de son guide de rentrée, baptisée l’i-fep. On y trouve unemine d’informations sur les droits et devoirs des enseignants etpersonnels des établissements privés.Fep magazine, sept.- oct. 2015, n° 200.

PRÉPARER LA RÉFORME DU COLLÈGESans naïveté ni frilosité, le Synadic invite « à accepter le risquede la réforme » du collège, rejoignant ainsi le point de vue duSgec. Logique curriculaire, capacité d’initiative, concertation et

SUR LA TOILEUN NOUVEAU SITE POUR L’ICP

En chemin vers son « Campus 2018 », l’Institut catholiquede Paris (ICP) vient de refondre son site Internet. Sa nou-velle arborescence clarifie et valorise son offre de forma-tion, ses activités de recherche ainsi que son ouverture surl’international et le monde de l’entreprise. Ses contenus,adaptés aux écrans de smartphones et partageables surles réseaux sociaux, misent sur l’interactivité. Un espaced’e-learning, un premier MOOC (cours gratuit en ligne) etun atelier dédié au développement des pédagogies numé-riques ont aussi été lancés.VLzwww.icp.fr

REVUE DE PRESSE

À la une des publications de l’enseignement catholique

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BOURSE AUX LIVRESQUOI ? Getboox est une bourse aux livres en ligne gratuite qui met en relationles étudiants français du monde entier pour vendre ou acheter des livresscolaires. Elle a été créée en 2008 par Nicolas Marsaud, ancien élève ingénieur,lassé de devoir à chaque rentrée acheterdes ouvrages qu’il utiliserait « six mois aumaximum avant de les mettre au pla-card ». Getboox compte aujourd’hui 30 000 inscrits et 50 000 annonces. Leplus ? Un filtre permettant de rechercherdans son établissement ou son campus lelivre recherché pour éviter les frais de port !POUR QUI ? Les étudiants mais aussi les lycéens et collégiens (pour desouvrages parascolaires type dictionnaires ou Bescherelle).OÙ ? www.getboox.com

QUOI ? Un Mooc (Massiveopen online course) gratuitlancé par le Château de Ver-sailles à l’occasion des 300ans de la mort du Roi Soleil.Décliné en sept séquences (« Dans la chambre du Roi », « Fêtes et divertissements », « Le conseil des ministres », « À table et en cuisines »…), ilnous plonge dans le quoti-dien de Louis XIV et l’éti-quette de la cour. Commencé le 26 octobre, il seraaccessible 24h/24 jusqu’au 21 février 2016. Il se compose

de vidéos enregistrées, deressources à consulter etd’activités à réaliser. Onpeut prendre le cours enmarche ! Des quiz serontproposés à chaque fin deséquence pour tester sesconnaissances. POUR QUI ?Tous les curieux, jeuneset adultes, qui veulentmieux comprendre ce

qu’était le quotidien du Roi Soleil.OÙ ? solerni.org (taper « Louis XIV à Versailles »).

RESSOURCES ATOMIQUESQUOI ? Des ressources pédagogiques (vidéos, fiches récapitulatives, quiz,posters et même des expos itinérantes) et des idées d’activités pour la classeen SVT, physique-chimie et technologie. Mises à disposition par le Com-missariat à l’énergie atomique, elles peuvent être un vrai plus pourconstruire un cours. Très bien fait et complet, le site permet de faire desrecherches par matière, par niveau et par support. Les animations sont libre-

ment téléchargeables et peu-vent être utilisées en classe ouproposées aux élèves en guisede révision. Une initiationattrayante à l’imagerie médi-cale, la cryogénie ou laradioactivité !POUR QUI ? Enseignants

(primaire, collège, lycée et supérieur) et élèves.OÙ ? www.cea.fr/comprendre/enseignants.

SURLE WEBA c t u s / éducation

LE ROI SOLEIL INTIME

FRISES TOPCHRONO

QUOI ? Un outil ultra-simplepour réaliser des frises chronolo-giques. Proposé par le sitemicet.fr, le générateur de frises secompose de trois onglets. Dans « Paramètres de la frise », on ren-tre l’année de début et celle de finainsi que l’échelle. Grâce au bloc« Gestion des périodes », on déli-mite la partie de l’histoire surlaquelle on souhaite travailler.Puis on termine en indiquantchaque moment clé via l’onglet « Gestion des événements », enlui attribuant une couleur pourplus de lisibilité. Rapide et effi-cace !POUR QUI ?Enseignants et élèves. OÙ ? micetf.fr (taper « Divers » puis « Générateur de frises »).

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ActusMEN

DES LYCÉES TROP CHERSDans un rapport du 28 septembre, la Cour des comptes déplore un coûtpar lycéen français, supérieur de 38 % à la moyenne de l’OCDE... Cedifférentiel résulte, selon le rapport,de l’importance des volumeshoraires, du foisonnement desoptions et de l’organisation du bac.Le surcoût de 46 % des lycéesprofessionnels s’explique par leurtaille, plus petite, mais aussi parceque l’estimation de la Cour descomptes portait sur une période oùl’on pouvait encore préparer le bacen 4 et en 3 ans. Malgré la taillemodeste des lycées del’enseignement catholique, leur coûtest en revanche inférieur de 44 %,du fait d’une masse salariale moinschère (moins d’agrégés, plus desuppléants et des pensions deretraite moindres).

LE COÛT D’UN AN D’ÉTUDELa dépense globale des famillespour un an d’étude s’élève à 580 €pour un écolier, 890 € pour uncollégien et 1 160 € pour un lycéen,avec un surcoût moyen de 130 € enlycée professionnel. Les frais decantine, d’internat et de garderie, quireprésentent 350 à 440 €, pèsentpour plus de la moitié de la dépensedes ménages dans le 1er degré etpour un tiers au lycée. Le deuxièmeposte de dépense correspond auxfrais d’inscription qui représentent 20 % de la somme dépensée pourles enfants scolarisés dans lesecteur privé. Viennent ensuite lesfournitures scolaires, le transport etles sorties.Source : note DEEP n° 29, sept. 2015.

RESSOURCES 1er DEGRÉPléthoriques et de très grandequalité, les documentsd’accompagnement des nouveauxprogrammes de maternelle sont àdécouvrir sur Éduscol" depréférence progressivement et enéquipe. En revanche, très critiqués,les outils fournis pour les évaluationsdiagnostiques à réaliser par lesenseignants en début de CE2 sont àutiliser avec précaution. Leur formatQCM s’avère peu propice à uneévaluation formative et fine. De plus,des erreurs se seraient glisséesdans les énoncés présentés.www.eduscol.fr

Des programmes moins prescriptifsPlus cohérents et plus lisibles, les nouveaux programmes du CP à la 3e s’inscrivent

dans le socle commun tout en préservant les fondamentaux.

L e 18 septembredernier, la ministrede l’Éducation na-

tionale a présenté lecontenu des nouveauxprogrammes des cycles2, 3 et 4 (du CP à la 3e)qui entreront en vigueurà la rentrée 2016. Il s’agitd’une deuxième mouture.Repensés ensemble dansune logique de cycle detrois ans (CP/CE1/CE2 ; CM1/ CM2/6e ;5e/4e /3e) et dans le cadredu socle commun pourplus de cohérence et deprogressivité, ces nou-veaux programmes del’école et du collège seveulent moins prescrip-tifs, laissant une grande place à la libertépédagogique des enseignants. L’accent estmis sur les fondamentaux et la régularitépour amener aux automatismes nécessairesen langues et en mathématiques. Pascal Balmand salue le « réel souci de cohérence et lisibilité » de ces nouveauxprogrammes qui « font une large place auxsavoirs fondamentaux et à la maîtrise des

outils, et témoignenten même temps d’unevéritable ambition culturelle ».Ils présentent, en ou-tre, selon lui, « l’intérêtd’attacher plus de prixà ce que les élèves seseront appropriés auterme d’une annéescolaire qu’à la ma-nière dont les profes-seurs auront “bouclé”coûte que coûte leurprogramme. »Le secrétaire généralde l’enseignementcatholique émetcependant des réser-ves sur le contenudes programmes de

sciences qui « peuvent prêter à une lecturehygiéniste ou comportementaliste qui posequestion ». Et aussi sur ceux d’histoire « susceptibles d’être traités sous un anglefinaliste peu satisfaisant. » Pour ces der-niers qui avaient cristallisé la plupart descritiques, il n’est toutefois plus question dethèmes facultatifs. Tout devient obligatoireet la chronologie est réaffirmée. N. F.-S.

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C’est la hausse dunombre d’inscrits au concours

d’enseignement pour le 1er degré dans lepublic, a annoncé le ministère de l'Éducationnationale le 19 octobre dernier. Pour le 2d degré, cette augmentation avoisine les 10 %.Elle concerne aussi les académies les moinsattractives et les disciplines dites déficitaires,comme les mathématiques (+ 16,3 %), leslettres modernes (+ 8,2 %) et l'anglais (+ 7,8 %).Seuls l'allemand et les lettres classiques neprogressent pas. Sur plus de 25 000 postesouverts (contre 71 155 en 2015), le nombred'inscrits est de 81 140 pour le 1er degré et de99 169 dans le 2d degré (contre 90 245 en 2015). Source : MENESR.

LE CHIFFRE CLÉ

+ 14 %Une évaluation

équilibrée

L es notes ne seront pas supprimées auprimaire et au collège. Le 30 septem-bre dernier, la ministre de l’Éducation

nationale a insisté sur l’articulation entrel’évaluation des connaissances et l’évalua-tion des compétences. Pascal Balmandestime que les nouvelles procédures « sontglobalement simplifiées dans le cadre d’unsystème qui accroît la place de l’évaluationpar compétences sans pour autant fairedisparaître les notes ». « Il reviendra àchaque établissement de déterminer seschoix, ce qui ne peut que nous convenir »,a-t-il ajouté. N. F.-S.

Najat Vallaud-Belkacem et Michel Lussault,président du Conseil supérieur des programmes.

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A c t u s / éducation

22ECA N° 369 OCTOBRE-NOVEMBRE 2015

+ 65 000 étudiants

R ecord d’affluence dans les universités publiques qui, en cette rentrée 2015, accueillent65 000 étudiants supplémentaires – contre une progression de 5 000 étudiants en 2010.Absorbée cet été, cette progression est amenée à s’amplifier en 2017-2018, l’évolution

démographique se conjuguant avec l’objectif d’atteindre 60 % d’une classe d’âge diplôméedu supérieur. Un contexte qui impacte la recomposition en cours du paysage de l’enseignementsupérieur et pour lequel un rapport IGAENR, daté de juin dernier, préconise de refonder lesliens entre l’enseignement supérieur privé et l’État.Lors de sa conférence de presse sur la rentrée universitaire, le 16 septembre dernier, la ministreNajat Vallaud-Belkacem a précisé que cette hausse des effectifs s’accompagnait de la créationde 1 000 postes d’enseignants, d’un travail de simplification et de valorisation des diplômes,ainsi que de nombreuses mesures visant à améliorer les conditions de vie étudiante : gel desdroits d’inscription, indexation des bourses sur l’inflation, accessibilité du statut d’auto-entrepreneur pour les étudiants, caution locative de l’État octroyée à 10 000 étudiants. VL

LIRE, ÉCRIRE AU CPD’une ampleur sans précédent (2 500 élèves suivis sur trois ans),l’enquête Lire, écrire au CP,coordonnée par Roland Goigoux etprésentée le 25 septembre dernier,invalide la traditionnelle polémiqueentre méthodes syllabique etglobale. Elle conclut à l’effet positifde l’apprentissage descorrespondances graphème-phonème à un tempo rapide, endébut d’année. De plus, alors quela méthode syllabique préconiseune étude exclusive de cescorrespondances, la recherchepousse à croiser les approches et insiste sur le travail decompréhension.

LA FIN DES CLISLes Clis (classes pour l’inclusionscolaire) deviennent les « Ulisécole » (unités localisées pourl’inclusion scolaire). Cette nouvelleappellation (circ. n° 2015-129)réaffirme que la logique dedispositifs intégrés au milieuordinaire, plutôt que celle declasses séparées, doit prévaloir enmatière de scolarisation d’élèvesen situation de handicap. Unenuance qui implique que cetaccueil relève d’un travail d’équipeautour du projet d’établissementpour unifier les démarcheséducatives, mutualiser lespratiques pédagogiques etimpliquer l’ensemble des acteurs.L’emploi du terme « Ulis », duprimaire au lycée, invite à travaillerla continuité.

LAÏCITÉ ET RELIGIONSLe Monde des Religions publie unenouvelle lettre mensuelle pourparler de la laïcité et de faitreligieux à l’École, comme y invitel’Éducation morale et civique(EMC) et l’Éducation aux médiaset à l’information (EMI). Laïcité etreligions propose un tour d’horizonde l’actualité et approfondit, dansson premier numéro daté deseptembre, la polémique sur lesrepas de substitution. Décryptagesde stéréotypes, interviewsd’experts, présentation d’initiativesau service du vivre ensemble ouencore réponse à « une questionde prof » complètent cetteproposition pédagogique.

Consolider la voie proNajat Vallaud-Belkacem s’engage à valoriser le savoir faire de l’enseignement

professionnel et à renforcer l’accompagnement des élèves, en amont et en aval du bac.

V aloriser « l’exigence,la complexité et ladiversité » de pra-

tiques pédagogiques souventinnovantes, mais aussi tra-vailler « la cohérence » inter-académique de l’offred’enseignement profession-nel. Voici deux des cinqchantiers à venir pour la ren-trée 2016, annoncés le 4 sep-tembre dernier par la ministrede l’Éducation Najat Vallaud-Belkacem, à l’occa-sion des trente ans du bac professionnel. Il s’agit derépondre aux inquiétudes de filières qui, nebénéficiant pas de créations de postes fléchés,ni de réformes (hormis la création en 2013 desCampus des métiers : lire pp. 32-33) s’estimentoubliées, même si les professeurs perçoivent,en cette rentrée 2015, une nouvelle indemnitéannuelle de 300 €. Un troisième axe d’amélio-ration concerne la réflexion sur des adapta-tions spécifiques de la formation en Espépour les futurs enseignants des voies profes-sionnelles.Enfin, la ministre a souhaité renforcer l’accom-pagnement des élèves, tant en amont du bacqu’en aval. Le parcours Avenir d’aide à l’orien-tation et à la découverte du monde professionnel,qui favorise les passerelles entre filières et les

contacts précoces avec dif-férents types de métiers de-vrait y contribuer. Concernantla poursuite d’études, la mi-nistre a rappelé l’importancede développer des parcoursde réussite sans évoquer decursus dédiés aux bacheliersprofessionnels.Ces filières spécifiques,préconisées par la Stratégienationale pour l’enseigne-ment supérieur (StraNES)remise à François Hollande,le 8 septembre dernier, ontété, en effet, critiquées par

les acteurs de terrain tout comme l’hypothèsede soumettre l’inscription à l’université de ba-cheliers professionnels à l’examen de dossier.Jean-Marc Petit, pour Renasup, juge de tellespropositions discriminatoires et préjudiciablesà l’image de l’enseignement professionnel : « Mieux vaut travailler l’orientation et l’ac-compagnement des lycéens via des Cordéesde la réussite pour garantir des poursuitesd’études supérieures plus ouvertes. La diversitédes étudiants de BTS qui accueillent des ba-cheliers de toutes les filières, nous sembled’ailleurs une richesse à préserver, le déve-loppement de cursus à bac + 3 et au-delà per-mettant de proposer des solutions adaptées àchaque jeune. » Virginie Leray

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On a négligé les hommes et les femmes qui font l’en-seignement, or ils ont un poids considérable dans ladestinée des élèves », a lancé Jean-Pierre Obin, ancien

IGEN, lors de la présentation, le 10 septembre dernier àParis, d’une étude1 réalisée pour Terra Nova. Cinq profes-sionnels de l’éducation (inspecteur, directeur d’école, for-mateur…) y font le constat d’une formation initiale tropacadémique et d’un concours où la théorie et la culturegénérale sont valorisées par des jurés aux « préoccupationsessentiellement disciplinaires ». Concernant le concours, lethink tank propose de placer les épreuves d’admissibilitéen fin de M1 et celles d’admission en fin de M2. Cela pré-senterait l’avantage de pouvoir « évaluer les candidats devantla classe et de valider ainsi une vraie compétence profes-sionnelle », souligne Jean-Pierre Obin. « C’est le dispositif

qui a été expérimenté et a donné satisfaction pour le recru-tement de transition en 2013 », précise le rapport. Les auteursproposent en outre de faire de la formation continue un droitmais aussi un devoir. « On ne peut pas laisser les compétencesdes enseignants se développer au gré des volontariats »,insiste Philippe Watrelot, président du Crap-Cahiers péda-gogiques. Et de citer le cas de la Belgique qui procède à uneretenue sur salaire pour les enseignants ne pouvant justifierde formation dans les trois années précédentes. Le rapportpréconise enfin de « sanctuariser le budget dévolu à la for-mation continue » en créant une structure autonome, extérieureà l’administration. N. F.-S.

1. J.-P. Obin, J.-L. Auduc, G. Langlois, G. Phelippeau, P. Watrelot : Le recrutementet la formation des personnels de l’Éducation nationale. Téléchargeable sur le site :tnova.fr (rubrique « Publications »), 31 p.

Des profs peu et mal formésLe think tank Terra Nova a publié, le 10 septembre dernier,

une note décapante pour améliorer le recrutement et la formation des enseignants.

A lors que le gouvernementfrançais a annoncé le dé-blocage d’un milliard

d’euros sur trois ans pour doterchaque collégien d’une tablette,l’enquête Connectés pour ap-prendre ? Les élèves et les nou-velles technologies, publiée parl’OCDE1, montre que les inves-tissements dans le numériquene sont pas une solution miraclepour améliorer les résultats ouréduire les inégalités scolaires.Pire encore : dans des payscomme l’Espagne qui a forte-ment investi dans l’équipement numé-rique des salles de classes et où les élèvespassent en moyenne 30 minutes par jourdevant les écrans, leurs performancessur ordinateur sont inférieures à cellessur papier… Et si la France fait figure d’exceptionavec des résultats supérieures sur écran– surtout pour les garçons où ils sont

Numérique à l’École : l’exemple de Singapour

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plus élevés de 16 points – les pays tirantleur épingle du jeu, comme Singapourou l’Australie, sont ceux qui les ont in-troduites de manière pertinente et quiprennent du recul sur leur utilisation. « À Singapour, par exemple, le gouver-nement a créé des Future Schools où lesprojets reposant sur les nouvelles tech-nologies sont testés et évalués avant

d’être généralisés, explique l’ana-lyste à l’OCDE, Francesco Avvisati.Car surfer sur Internet dans le cadred’un travail scolaire encadré amé-liore les performances. Faire en re-vanche des exercices classiques ouapprendre à envoyer des mails n’ap-porte pas un avantage. » Les per-formances sont, d’autre part, plusimportantes dans les salles de classesoù la culture collaborative est dé-veloppée, remarque l’expert quiinvite la France à investir dans laformation continue des enseignantsà l’utilisation du numérique. Un

poste qui selon l’OCDE semble priori-taire par rapport à l’achat de matériel.D’autant que, dans l’Hexagone, 99 %des élèves ont déjà un ordinateur per-sonnel et 96 % des élèves défavoriséssont connectés à Internet…

Laurence Estival1. OCDE, Students, Computers and Learning : Making theConnection, septembre 2015, www.oecd.org/education

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Lorsque les nouvelles technologies sont utilisées en classe, « leur incidence sur la performance des élèves est mitigée ».C’est ce que révèle un rapport de l’OCDE paru en juin dernier qui présente une analyse comparative internationale

des compétences numériques des élèves et des environnements d’apprentissage conçus pour les développer.

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A c t u s / éducation

Il y a des chiffres qui ne laissent pasindifférents : selon l’association e-Enfance, « 10 % des écoliers et

collégiens rencontrent des problèmesde harcèlement (qualifiés de sévères àtrès sévères pour 6 % d’entre eux) ».Pire encore : les insultes et attaques àconnotation sexuelle, sociale ouraciste ont tendance à prendre plusd’ampleur avec la généralisation dessmartphones et autres tablettes. Cescomportements sont d’autant plusgraves que les enfants harcelés ontjusqu’à trois fois plus de risque d’êtredépressifs à 18 ans que ceux n’ayantpas été victimes. C’est ce que montreune étude menée par des chercheursdu département de psychologie del’université d’Oxford, publiée le 2juin dernier dans le British MedicalJournal.Pour ces spécialistes, il est impératifde renforcer la prévention à l’École,auprès des parents et des personnelssoignants. « La plupart des victimes –de 41 % à 74 % – rapportent qu'elles

ne se sont jamais confiées à leursprofesseurs, et 24 % à 51 % de cesadolescents n'ont jamais évoqué cesgestes avec leurs parents », constateles auteurs.

Ressources éducativesCes données alarmantes mettent enévidence l’obligation de poursuivre etde renforcer les campagnes de préven-tion et de lutte contre le harcèlementà l’École. Pour aider les personnelséducatifs, le ministère de l’Éducationnationale a mis à leur disposition denouvelles ressources éducatives sur lesite « Agir contre le harcèlement àl’École »1. Sont proposées, entre autres,une grille de repérage des comporte-ments pouvant être des signes de har-cèlement ainsi que la démarche à suivresi un établissement est confronté à unproblème. Ces actions s’inscrivent dansle prolongement du travail engagé de-puis plusieurs années, sous la houletted’Éric Debarbieux, spécialiste de laviolence en milieu scolaire. Nommé

en 2012 délégué ministériel, chargéde la prévention et de la lutte contreles violences en milieu scolaire, il vientde passer la main à André Cancel, ins-pecteur général de l’Éducation nationaledont une des premières missions serad’organiser la première journée natio-nale « Non au harcèlement », le 5 no-vembre prochain. Laurence Estival

1. www.agircontreleharcelementalecole.gouv.fr

« NON AU HARCÈLEMENT »Lors de la première journée nationale de lutte contre le harcèlement, le 5 novembre prochain, la ministre de l’Éducation

nationale entend interpeller et mobiliser toute la société sur ce sujet encore tabou.

L’ENSEIGNEMENT CATHOLIQUE CONCERNÉ. « Si, contrairement à l’enseignement public, les établissements catholiques ne sont pas tenus de mettre en place un plan de prévention du harcèlement, ils doivent renforcer la lutte contre ces comportements, nul ne pouvant dire qu’il n’est pas concerné par ces questions. Vu le nombre de victimes, il est en effet difficile de croire que nos établissements sont épargnés », explique Yann Diraison, délégué généraldu Sgec qui invite les enseignants et chefs d’établissement à être vigilants et à repérer ce qui se passe dans leur école, collègeou lycée. Saluant la qualité des nouveaux outils mis en ligne par le ministère de l’Éducation nationale, Yann Diraison réfléchitaussi à l’opportunité de développer, comme dans le public, des formations dédiées. LE

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Les affiches desétablissementslauréats du prix« Mobilisons-nous contre leharcèlement »2015.

UN CONCOURS POUR LES 8-18 ANS

Lancé par le ministère de l’Éducation nationale,le prix « Mobilisons-nous contre le harcè-

lement » donne la parole aux élèves âgés de8 à 18 ans, invités à réaliser un support decommunication (affiche ou vidéo) accompagnantle projet de lutte qu’ils souhaitent mener ausein de leur établissement. Les candidats ontjusqu’au 29 janvier prochain pour envoyer leurcréation dans les académies. Chacune d’entreelles décernera en mars 2016 un « Coup decœur académique » et sélectionnera les projetsqui pourront concourir au niveau national. Leslauréats seront connus en mai. LE

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COLLOQUE

POUR UNE SPIRITUALITÉ INCARNÉE

Il fallait de l’audace pour donner commetitre à cette 90e session des Semainessociales : « Religions et cultures : res-

sources pour imaginer le monde ». Passûr, en effet, que la différence de religion,de culture, dans un contexte de repli iden-titaire, soit spontanément perçue commeune ressource possible. La présence de2 500 participants a révélé en tout casl’intérêt pour la question. La sortie, en juin, de Laudato si’ aura étéune bienheureuse coïncidence. Le socio-économiste Bernard Perret voit dansl’écho rencontré par l’encyclique du papeFrançois un signe du « besoin d’une paroleforte dont les politiques d’aujourd’huisemblent incapables ». Propos d’expertset témoignages de militants ont mis enévidence la force des initiatives des ac-teurs face à la faiblesse des institutions.Invités, en introduction des travaux, àse demander si « l’interdépen-dance nous rend solidaires », l’ancienprésident de l’Organisation mondiale ducommerce Pascal Lamy et Jean-MichelSeverino qui fut, entre autres, directeurde l’Agence française de développement,deux acteurs familiers des négociationsinternationales, ont souligné que si « lesétats ont perdu le monopole de l’actioncollective », « la conscience du biencommun est très faible au niveau inter-national ». En prolongement, l’économiste et phi-losophe Patrick Viveret a pointé « l’émer-gence d’une société civique mondiale

qui passe d’une critique de la mondia-lisation à une altermondialisation » avecune nouvelle façon d’envisager le pouvoir,pensé non comme une captation maiscomme une incitation à « la création générant de la coopération ».Parce que « les énergies vitales de la so-ciété ne sont plus dans les institutions »,il est capital « d’ouvrir les espaces pourque les acteurs du quotidien trouvent leurplace », a insisté Yannick Jadot, députéeuropéen écologiste. Pour lui, l’encycliqueest un signe d’espoir, mais aussi une in-vitation à agir dans un monde résigné.

Elle arrive au moment où les diagnostics convergent : la croissancene profite qu’à quelques-uns, l’accu-mulation ne fait pas le bonheur, leproductivisme ne génère que mal-être, maltraitance et démesure.

Une dénonciationvigoureuseMais comment passer à une « sobriétéheureuse » ? L’invitation du pape à « écouter la clameur des pauvres » asouvent été reprise par les intervenants.« L’imagination est plus importante quele savoir », a rappelé Ann-Belinda Preis,citant Einstein, en ouvrant ces journéesau titre de l’Unesco. Une nécessité : nepas s’appuyer sur le seul savoir pour préparer l’avenir mais redonner une placeaux sentiments, à l’émotion. Le one manshow de Pie Tshibanda, intitulé « Unfou noir au pays des blancs », en a étéune heureuse illustration. À partir de sa

propre histoire de réfugié congolais enBelgique, ce conteur plein d’humour,nous a renvoyé un regard sur nos mé-fiances, frilosités, injustices face à la dif-férence de couleur, de culture. Or « c’estquand on est accueilli que tout peut com-mencer ».Les religions, si elles cessent de fonc-tionner sur la soumission, la peur, le sa-crifice, et partent du meilleur de leurtradition, peuvent libérer en chacunl’énergie créatrice et lui permettre d’ac-céder à sa « nappe phréatique d’eauvive », selon la belle formule de Patrick

Viveret. Plusieurs intervenantsont insisté sur cette né-cessité de ne pas se re-plier mais au contraired’oser la rencontre, derecréer du lien parcequ’un chemin existe versun avenir meilleur. Com-ment faire ? Patrick Viveret invite à aller voir

« comment font ceux qui ont déjà com-mencé » parce qu’existe « une gigan-tesque créativité à l’œuvre ». La question écologique serait-elle l’oc-casion du réveil d’une spiritualité in-carnée ? Peut-être. À la condition, commel’a rappelé en conclusion Jérôme Vignon,président des Semaines sociales, de « conjuguer la lucidité d’une dénon-ciation vigoureuse avec la confiancedans l’inventivité des hommes (…). Pasde parole qui dénonce sans une parolequi annonce ». Nicole Priou

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Pour repenser notre société, les dynamiques collectives nées des initiatives de chacun ont un rôlemajeur. Ce fut l’un des constatspartagés lors des Semaines sociales, à Paris, les 2, 3 et 4 octobre derniers.

Pascal Lamy,Jean Merckaert

(rédacteur enchef de la Revue

Projet) et Jean-Michel Severino.

Ci-contre : le conteurd’origine

congolaise PieTshibanda.

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L’INDISPENSABLEVADE-MECUM DUPROFESSEUR

T rente chapitres, 559 pages : lelecteur aurait tort de reculer

devant le volume d’un ouvrage qui,selon André de Peretti dans la pré-face, lui offre « de quoi former,s’auto-former et se co-former sansconformité inerte ».La première édition de ce manuel remonte à 2004.Salué par le prix Louis Cros en 2005, le livre en est à sa5e édition. Une version 2015 enrichie, actualisée auplus près des derniers textes officiels, apports théo-riques et expérimentations pédagogiques.On peut entrer dans cette banque de données dediverses manières : par chapitres, organisés autour decompétences, par études de cas, par autotest… Unpréambule d’une vingtaine de pages donne un état deslieux synthétique et documenté sur les transformationsdu métier, du contexte et des enseignants aujourd’hui.L’activité enseignante est ensuite examinée à partir detrente facettes qui donnent chacune lieu à un chapitre :« Diriger une séance », « Préparer une sortie »,

« Observer les élèves », etc. Les apportsthéoriques les plus récents sont convoquéspour éclairer les situations. Des résultatsd’expérimentations sont mis à dispositionpour inspirer et outiller la pratique de cha-cun dans une démarche d’ « intelligence dela prescription » incitant à habiter les règlesdonnées de la manière la plus adaptée aucontexte d’exercice. L’ouvrage évite l’écueil de la recette tout enoffrant une réserve d’idées, d’outils, de pro-positions directement utilisables. Il ouvre

ainsi le champ des possibles en invitant chaque acteurà s’emparer de ce qui lui semble convenir pour traiterles questions qui se posent dans sa classe avec sesélèves. Un tableau d’une quinzaine de pages récapi-tule, en fin d’ouvrage, les problèmes que peut rencon-trer un enseignant et indique les chapitres qui yrépondent plus spécifiquement. Un ouvrage de référence qui a le mérite de rendrecompte de la complexité du métier et d’offrir une séried’éclairages, de propositions et de références fortutiles. Nicole Prioup François Muller, Manuel de survie à l'usage del'enseignant (même débutant), 5e édition, L’Étudiant, 2015,559 p., 24,90 €.

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EXIT LEJUGEMENTRAPIDE

Observer, avec uneméthode expéri-

mentale, comment l’en-fant apprend en utilisant« l’œil informatisé » del’imagerie cérébrale, telleest l’ambition du labo-ratoire de recherche dirigé par OlivierHoudé depuis quinze ans. Dans ce petitouvrage de 93 pages, clair, accessibleet non dénué d’humour, le chercheurnous livre une donnée essentielle issuede ses travaux : la nécessité d’apprendreà résister au jugement rapide, à la penséespontanée, aux automatismes sourcesde biais perceptifs. Pour développerson intelligence, il faut « apprendre à

inhiber », avance OlivierHoudé. Un travail jamaisachevé car « le développe-ment de l’intelligence est biscornu, dynamique et accidenté ». Le manque derationalité n’est pas l’apanagedes seuls enfants. Lescroyances, stéréotypes, biaisperceptifs conduisent aussiles adultes à des « décisionsabsurdes », reposant sur des

raisonnements enfantins. D’où l’im-portance d’entraîner chacun, dès le plusjeune âge, à la résistance cognitive. Lechercheur – ancien instituteur – et sonéquipe du CNRS, essaient de s’en donnerles moyens en associant à leurs travauxdes enseignants d’écoles volontaires.Une lecture stimulante. NPoOlivier Houdé, Apprendre à résister,Le Pommier, 2014, 93 p., 10,90 €.

oArthur Heim,André Tricot, ClaireSteinmetz, Faut-ilencore redoubler ?,Canopé, 128 p.,9,90 €.

oPatrick Rayou,Sociologie del’éducation, Puf,Que sais-je ?, 126 p., 9 €.

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les démarches liées à l’embauche »,ajoute Antoine Pannecoucke, chef d’éta-blissement de l’école Sainte-Marie.Des compétences utiles, notammentface à l’évolution de la réglementationdes temps partiels : « Il a fallu apporterune solution de gestion clef en main,nos salariés ayant deux employeurslorsque, par exemple, une assistantematernelle embauchée par le Cotec effectue des heures de surveillance financées par l’Ogec. Mais, au-delà ducasse-tête comptable, l’habitude de mu-tualisation, qui existe aussi entre lesétablissements, offre une souplesse appréciable pour la mise en conformitédes temps de travail ou l’applicationde la convention collective, quand lessalariés sont volontaires pour travaillersur plusieurs sites », détaille Serge Rossit,secrétaire général du Cotec.Si besoin, l’association organise desformations, comme pour l’instauration

des entretiens annuels (en 2011), oul’évolution du statut des Ogec (à venir).En cas de défaillance d’un Ogec, leCotec peut assurer le relai le tempsqu’une nouvelle équipe de bénévolesse constitue. Au-delà de ce soutien ad-ministratif, financier ou matériel, l’as-sociation permet de faire réseau. « C’estun lieu d’échanges, de partage de projetset de bonnes pratiques », souligne Antoine Pannecoucke. La fédération est un incontestableatout pour négocier le forfait commu-nal (75 % du budget soit 4 millionsd’euros), ce qui permet de réserver lescontributions des familles (1 milliond’euros) aux travaux immobilier. Làencore, la solidarité est de mise, vial’association foncière qui gère les tra-vaux de construction ou de réhabilita-tion des écoles, à raison d’un chantierpar an. « Notre meilleure récompense,c’est de voir des chefs d’établissementrejoindre le Cotec » souligne Jean-PierreLemieuvre. D’autant que Tourcoingfait partie des villes marquées de rougesur la carte des risques d’échec sco-laire de l’Éducation nationale. « Enpermettant aux écoles de se maintenirdans les secteurs difficiles, le Cotecfavorise la diversité », abonde SergeRossit. Vieille de plus d’un siècle,cette fédération est un outil d’avenir. zSite du Cotec :https://sites.google.com/site/cotectourcoing

Mutualiser pour mieux s’entrai-der… Telle pourrait être la de-vise du Comité tourquennois

de l’enseignement catholique (Cotec).Cette fédération d’Ogec (organismesde gestion de l’enseignement catholique)rassemble dix-sept écoles primaires etmaternelles de Tourcoing (Nord), sco-larisant 4 120 élèves, « soit 40 % desécoliers de la ville », expose Jean-PierreLemieuvre, son président. À travers unconseil d’administration de douze mem-bres (représentants d’Ogec ou d’Apel– associations des parents d’élèves del’enseignement libre), six commissionset cinq salariés, l’association apporteson aide à la gestion des écoles. LeCotec salarie les chefs d’établissement,les aides maternelles et les secrétaires,tandis que les Ogec emploient le per-sonnel de cantine et d’entretien. « Cedispositif assure la solidarité financièredes écoles, tout en garantissant la trans-parence des comptes via une comptabilitéanalytique détaillée », souligne Jean-Pierre Lemieuvre.

Faire réseau« Le Cotec est aussi un lieu de proximitéoù l’on trouve des personnes ressources :en cas d’absence prolongée d’une assistantematernelle, il me fournit des CV et gère

La fédération des Ogec de Tourcoingassure une gestion solidaire desécoles primaires et maternelles. Une particularité qui explique leur vitalité, malgré les difficultéssocio-économiques du territoire.Coline Léger

GestIon

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Des Ogec fédérés, gage de solidarité

Une structure chargée d’histoire

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Le Cotec trouve sa source dans l’histoire textile de Tourcoing. « Le comité a étécréé par les industriels de la ville en 1889, il y a 125 ans ! », illustre Jean-PierreLemieuvre, président de l’association. Un curé les avait réunis en réaction aux loisinterdisant aux congrégations religieuses d’enseigner. Le comité est chargé defonder et d’administrer les écoles libres de Tourcoing. En 1953, les entreprisesapportent encore une aide financière de 1 % de leur chiffre d’affaires. En 1972, lecomité se démocratise, délaissant la cooptation au profit de l’élection desreprésentants. Il adopte son appellation actuelle en 1993. CL

Le conseil d’administration du Cotec, dans les locaux qui abritent l’association, à Tourcoing.

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InItIatIves /école / collège

C’est dans un bureau de l’écoleSaint-Germain, à Bourgueil (Indre- et-Loire), que se prépare,non sans une certaine fébrilité, la

rentrée du blog « Petits reporters ». Àla pause méridienne se tiendra la pre-mière conférence de rédaction de cesite animé jusque là par les élèves deCE2. Cinq anciennes rédactrices enchef, aujourd’hui en CM1, auront pourmission d’expliquer le nouveau mode defonctionnement du blog, désormais pilotépar des élèves volontaires de l’école primaire et de 6e. « Tous les ans, les élèvesrebattent les cartes et décident de la façondont doit évoluer le site », précise GaëtanDesprés, l’enseignant qui, depuis septans, porte avec passion ce projet d’ini-tiation à l’écriture journalistique, remarquépar le ministère de l’Éducation nationale,lors de sa dernière Journée nationale del’innovation, en mai 2015. À l’origine de cette aventure, il y avaitune classe de CE2 plutôt difficile à mo-tiver. « J’ai demandé à Gaëtan Desprésqui venait d’arriver dans l’école, de lan-cer un projet stimulant et fédérateur »,indique la directrice Élisabeth Souchu.Le professeur relève le défi en proposantà ses élèves d’animer le site internet del’école. Il s’agit alors tout simplementd’indiquer les dates des vacances, lesmenus de la semaine… Mais bientôt les élèves décident d’in-terviewer les enseignants, de rédiger depetits articles sur la vie de l’école. Toutle monde se prend au jeu, élèves et en-seignants. Le site s’enrichit. En 2014,le blog « Petits reporters » est créé. Il est alors possible d’aborder tous lessujets. Les enfants de CE2 écrivent depetits textes sur leurs animaux de com-pagnie, leurs sports préférés, leurs voyages.

que s’ils devaient surperviser des exer-cices de grammaire. Il est vrai que desenfants qui demandent du temps à leursparents pour écrire, c’est inespéré ! »,note Gaëtan Després. Le bénéficepédagogique est indéniable. Le blogpermet d’apprendre à rédiger destextes, à travailler ensemble et à s’ou-vrir sur le monde. « Ce qui m’a le plusimpressionnée, c’est la façon dont, aufil de l’année, les enfants sont parvenusà prendre la parole en conférence derédaction, à expliquer leur projet d’ar-ticle et à donner leur avis sur un sujet »,

Puis, ils se « professionnalisent »,apprennent ce que sont un titre, unchapô, une légende…

Familles investiesToutes les semaines, une conférence derédaction de trente minutes est organi-sée, pilotée à tour de rôle par les enfantsde la classe et ouverte aux parents. Cer-tains d’entre eux, graphistes de profes-sion, n’hésitent pas à s’impliquer pourrendre le site plus dynamique. D’autrestraduisent des articles en anglais. « Lesfamilles s’investissent beaucoup plus

Reportages, interviews, portraits…Les reporters en herbe del’Institution Saint-Germain - LeJouteux, à Bourgueil (37), jonglentavec tous les genres journalistiques.Réservé au départ aux CE2, leur blog « Petits reporters » est animé depuis la rentrée par une cinquantaine de volontaires de 7 à 12 ans. Mireille Broussous

Deux élèves de CM1 préparent la première conférence de rédaction de l'année scolaire.

Gaëtan Després, professeur des écoles, et les élèves pendant la conférence de rédaction.

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Une école de journalisme aux côtés

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UN BLOG POUR LES 13-17 ANS C’est à l’occasion d’une coursed’orientation au profit d’Action contrela faim, que les 70 élèves de la Maisonfamiliale rurale (MFR) de Bourgeuil,en Indre-et-Loire, ont rencontré lesreporters de l’école Saint-Germainvenus couvrir l’événement. Élèves de4e, de 3e ou apprentis, i ls ont étéséduits par le blog des écoliers. « Nosélèves ont d’abord collaboré au blog « Petits reporters ». Ensuite, nousavons décidé de créer, en 2015, notrepropre site « Jeunes Reporters 13-17ans », explique Fabienne Sourdeauqui dirige la MFR. Une vingtained’élèves sont des contributeurs régu-liers. Deux apprentis Atsem (agent ter-ritorial spécialisé des écolesmaternelles) y parlent notamment deleurs premiers contacts avec le métier.« Leur objectif, c’est de pouvoir s’ex-primer », précise Fabienne Sourdeau.Les élèves ont aussi bien compris l’in-térêt d’être pilotés par les étudiants del’École publique de journalisme deTours pour progresser en français. « Mais plus que de meilleures perfor-mances scolaires, ce que nous atten-dons de ce site, c’est qu’il permette ànos élèves de développer leur autono-mie et leur sens des responsabilités »,conclut Fabienne Sourdeau. MBzwww.jeunesreporters13ans17ans.fr

observe Nathalie, mère de Corentin,qui a effectué son CE2 avec GaëtanDesprés. « Écrire pour ce site donne del’assurance à certains enfants en diffi-culté, affirme Élisabeth Souchu. Il leurpermet d’aller à la rencontre desadultes, d’interviewer, par exemple, lemaire de leur village, de réaliser desreportages chez les pompiers. C’esttrès valorisant. » Le projet est d’autant plus riche qu’il ya trois ans Gaëtan Després a sollicitél’École publique de journalisme deTours pour un parrainage. Tous les ans,une douzaine d’étudiants en premièreannée de journalisme conseillent lesjeunes rédacteurs. Les textes desenfants sont d’abord corrigés par lesparents et par Gaëtan Després, lus parles rédacteurs en chef du blog quiacceptent ou pas – ce qui est très rare –de mettre en ligne les articles. Les étu-diants interviennent ensuite. Ils ajou-tent un commentaire bienveillant –lisible par tous – qui pointe ce qui pour-rait être encore amélioré. « J’ai rédigéun texte sur mon lapin nain. Le journa-liste a trouvé que je parlais trop sou-vent à la première personne et qu’ilaurait fallu que je m’adresse davan-tage aux lecteurs. Dans mes textes sui-vants, j’ai tenu compte de cesremarques », explique Clémence, élèvede CM1.

Les enfants apprennent aussi à connaîtreles médias en allant visiter l’école dejournalisme de Tours, en découvrant sesstudios et en parlant avec les enseignantset les étudiants. Véritables petites gloireslocales, il n’est pas rare que les inter-viewers soient interviewés par… leschaînes de télé régionales ou par des radios.

10 000 visiteurs uniquesDésormais, les conférences de rédactionont lieu à 13 heures, hors temps scolaire.« Les professeurs principaux du collègeet ceux de français soutiennent le projet.La documentaliste du collège, JoëlleRoux, l’accompagne concrètement ensuivant le travail des élèves », indiqueChristine Marchaland, chef d’établisse-ment du collège Le Jouteux situé justeen face de l’école primaire. C’est une cinquantaine d’élèves qui sepressent à la conférence de rédaction.Des équipes mêlant des enfants de tousâges sont constituées. De nombreux pro-blèmes pratiques sont évoqués. Les jeunesreporters doivent, en effet, s’organiserpour pouvoir chaque semaine lire lestextes de leurs camarades, les corriger,puis les mettre en ligne. Pour que toussoient informés des projets liés au blog,il devient essentiel de consigner par écritet de diffuser sur un site internet l’ordredu jour de la conférence de rédactionainsi que les décisions qui y ont été prises.Deux jeunes rédactrices de CM1 accep-tent cette mission. Le contenu du blog évolue à toute vitesse.

Aux articles rédigés par les plus jeuness’ajoutent maintenant ceux écrits par les10-12 ans qui portent sur des sujets biendifférents. Iliana, 11 ans, passionnée parl’actualité et le métier de journaliste, adéjà écrit des textes sur les migrants et surl’association Otages du monde. L’an der-nier, 110 articles avaient été publiés et lesite dénombrait 10 000 visiteurs. Avec cesnouvelles contributions, la production an-nuelle ne pourra, c’est sûr, qu’augmenteret le nombre de lecteurs aussi…

s www.petitsreporters7ans12ans.fr Le blog « Petits reporters », créé par l’école Saint-Germain, est ouvert désormais à tout enfantde 7 à 12 ans, scolarisé dans une école publique ou privée, qui souhaite produire des articles, àcondition de présenter une autorisation écrite de ses parents. Trois collégiennes relisent des articles, avec l’aide de la documentaliste Joëlle Roux.

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InItIatIves /collège / lycée

Pluri, inter et transdisciplinarité,l’enseignement agricole sait faire !Un exemple : à l’Institut de Genech,près de Lille, le décloisonnementredonne goût aux apprentissages dès la 4e.Coline Léger

D ans l’ensei-g n e m e n ta g r i c o l e ,l’idée de

croiser les disciplinesne fait plus débatdepuis longtemps.Dès 2005, les référen-tiels du Cneap(Conseil national del’enseignement agri-cole privé) préconi-saient cette approcheau collège. « Lesélèves orientés versl’enseignement agri-cole sont en décro-chage scolaire et untiers d’entre eux ont des problèmes sco-laires, explique Franz Duprez, directeuradjoint de l’Institut de Genech, établisse-ment agricole situé à quelques encabluresde Lille. Nous devons les faire renoueravec le plaisir d’apprendre. Dans notrecollège, la transdisciplinarité passe beau-coup par la pédagogie de projet. » « Il s’agit de trouver des stratégies decontournement pour motiver les élèves.En la matière, les établissements agricolesbénéficient d’un support pédagogiqueunique », renchérit Damien Mouveaux,directeur du collège et professeur defrançais. Parmi ses 2 100 élèves, l’Institutde Genech compte 280 collégiens (4e et3e). La spécificité de leur enseignement

orale et la rédaction de la plaquette. Enmathématiques, ils analysent la faisabilitédu projet, en calculant le coût de la com-position (charges et produits). En modulevégétal, ils pratiquent le rempotage. Enéducation socioculturelle (ESC), ils réa-lisent l’étiquette des jacinthes… », illustrele directeur du collège. En devenant ac-teurs de ces projets concrets, ces élèvesen décrochage reprennent confiance dansleurs capacités scolaires. Pour travailler la pédagogie, l’équipeenseignante bénéficie, deux heures parsemaine, de créneaux de concertation.

Depuis la rentrée,ceux-ci permettentd’affiner l’usaged’un nouvel outildevant faciliter lestravaux pluridisci-plinaires, dont lescollégiens de 4e

viennent d’êtredotés : la tablettenumérique. « Avecelle, les élèves pren-nent des photos deplantes en modulevégétal que nous uti-lisons en biologie »,témoigne ThierryStegmann, l’ensei-gnant qui pilote legroupe de travail

sur la tablette numérique. Son usage faitl’objet d’une recherche-action menéeavec Myriam Decque, chercheuse ensciences de l’éducation, la Fondation deFrance et le Conseil régional du Nord-Pas-de-Calais. « Il s’agit d’engager unevéritable révolution pédagogique, modi-fiant la posture du professeur, qui n’estplus seul détenteur du savoir », souligneDamien Mouveaux. Dans les établissements agricoles, lecroisement des disciplines n’est pas ré-servé aux collégiens. Depuis la réformede 2006, il est aussi au programme dubac technologique STAV (sciences ettechnologies de l’agronomie et du vivant).Deux heures de cours par semaine sont

réside dans les huit heures hebdomadairesconsacrées aux modules de découverte(monde végétal, animal, agroalimentaire,aménagement paysager…). Une fermepédagogique dotée, entre autres, de trente-cinq vaches et quatre-vingt brebis, uneferme équestre de trente-cinq chevaux,une serre de collection où s’épanouissentles plantes tropicales, un jardin maraîcher,des productions florales… Sur les 88 hec-tares de l’institut, les supports propicesaux activités pluridisciplinaires ne man-quent pas. Vingt-neuf élèves de 4e ont,par exemple, conçu un jeu de cartes re-

présentant les différentes classes d’animaux(poissons, reptiles, mammifères…). Unprojet mené conjointement par le pro-fesseur de module animal qui les a guidéssur le contenu scientifique, le professeurde français avec qui les élèves ont rédigéla règle du jeu (emploi de l’impératif)et le professeur d’éducation sociocultu-relle qui les a aidés à la création du logoet du packaging.

Créneaux de concertationAutre exemple de ces projets croisés :la vente de jacinthes, qui a contribué l’andernier à financer le voyage de classedes élèves de 4e. « En cours de français,les jeunes travaillent leur présentation

Croisement des disciplines :l’agricole montre l’exemple

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À la ferme pédagogique, les élèves soignent les animaux.

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animées par un binôme d’enseignants,sur toute l’année pour les premières,contre un semestre pour les terminales.Ces cours, dont les notes comptent pourle bac, concernent de grands thèmes liésaux territoires, à l’alimentation, à l’activitééconomique ou culturelle, étudiés surcinq à dix semaines. De la philosophieà la physique en passant par l’agro-équipement ou l’histoire-géographie,la quasi-totalité des matières y sont re-présentées. « Ces cours partent toujoursdu concret », explique Valérie Rose,professeur d’agronomie, qui coordonneles cours de « pluri » de cette filière de-puis près de dix ans. « Nous avons, par exemple, fabriqué unproduit laitier avec le professeurd’agronomie puis étudié sa compositionchimique et sa concentration massiqueavec le professeur de physique-chimie »,détaille Jean-François Dromby, élèvede terminale STAV. « Pour un travailsur la transformation des territoiresindustriels, nous avons mené desrecherches avec prises de photos, pargroupe de deux, pour faire un exposé, se

réjouit quant à elle France Andrieu,élève dans la même classe. Plutôt quede répéter par cœur le cours d’un pro-fesseur, cela permet de mémoriser cequ’on apprend. » Les débuts sont par-fois fastidieux : « Le premier mois,nous ne prenions pas ce cours ausérieux ! Nous nous sentions lâchésdans la nature mais, très vite, noussommes devenus autonomes… Et onadore ! », s’enthousiasme Élise Janet,une de leur camarade.La co-animation est source de richesses,tant pour les élèves que les professeurs.« Elle nous contraint à nous coordon-ner, ce qui donne une meilleure cohé-rence à l’enseignement, estimeBénédicte Emprin, professeur en BTShorticole, cursus dans lequel les coursde pluridisciplinarité fonctionnent surle même modèle qu’au lycée profes-sionnel. « En cours de biologie, lesélèves voient la photosynthèse ; en hor-ticulture, ils apprennent qu’il faut net-toyer les vitres d’une serre. Enco-animant, nous faisons immédiate-ment le lien. » Les enseignants sont

conquis : « En tant que professeur debiologie, j’ai appris concrètement àquoi servaient certaines notions que jeleur apprenais ! Avoir deux regards surun même sujet apporte beaucoup », sou-ligne Thierry Stegmann. La co-animation amène aussi le débat.« Parfois, nous nous interrogeonsdevant les élèves. En termes d’exempla-rité, il me semble important de montrerque nous n’avons pas la science infuse,mais que nous cherchons devant eux etavec eux ». Encore ne faut-il pas vivrel’expérience comme intrusive. « Co-animer revient à mettre sa pédagogie àl’épreuve de l’autre. Dans l’Éducationnationale, seul l’inspecteur a ce rôle.Mais jusqu’à présent aucun professeurn’a émis de réticence face à ces travauxpluridisciplinaires, bien au contraire »,indique Franz Duprez.

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Exemple d’interdisciplinarité : ce jeu de cartes conçu avec 3 enseignants. Pour reconnaître les végétaux, les élèves scanent les QR Codes.

PLURI, INTER OU TRANSDISCIPLINARITÉ ?L’enseignement agricole bénéficie de cours de pluridisciplinarité animés par des binômes d’enseignants, tandis que la réforme ducollège parle d’enseignements interdisciplinaires. Dans d’autres cas, c’est le terme de transdisciplinarité qui est utilisé! Ces termes sont-ils interchangeables ? En principe, non. Difficile d’y voir clair néanmoins tant les définitions sont nombreuses etcomplexes. Pour l’Institut de formation de l’enseignement agricole privé (Ifeap), « la pluridisciplinarité fait le lien entre plusieursdisciplines qui portent sur le même sujet. Mais chaque discipline garde ses objectifs propres ».À l’inverse, « l’interdisciplinarité, fait le lien entre plusieurs disciplines qui ont un objectif commun de compréhension d’une situationou de réalisation d’une action (projet, animation!) ». Inventée en 1970 par Jean Piaget, biologiste et épistémologue suisse, latransdisciplinarité se distingue de la pluridisciplinarité et de l’interdisciplinarité dans la mesure où elle déborde les disciplines : lacomplexité qu’elle fait émerger permet de développer des compétences transversales aux disciplines associées. CL

s Le Cneap répertorie sur son site les documentsproduits dans le cadre d’une recherche-actionmenée en 2008 sur la pluridisciplinarité etl’interdisciplinarité au collège dans l’enseignementagricole : www.cneap.fr

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territoire qui se déploie autour de deuxcentres de gravité (Caen et Rouen), ontrouve le technopôle du Madrillet(agglomération de Rouen) dédié auxécotechnologies, les grandes entreprisesautomobiles de la vallée de la Seine, lepôle de plasturgie d’Alençon ainsiqu’une filière aéronautique et spatialeinnovante. « Dans la région, il n’existeaucune formation en propulsion de véhi-

cules hybrides, observe Bruno Aubriet. Iln’y a pas de référentiels de formationpour ces systèmes. Les enseignants n’ysont pas formés et nous ne disposons pasdu matériel adapté. Pour combler cemanque, il nous fallait nous rapprocherdes industriels. » Pourquoi ne pas inté-grer d’emblée, dans les formations, lesdémarches qualité et sécurité qui ontcours dans l’automobile et l’aéronau-tique ? « Nous formerions ainsi desjeunes adaptés aux exigences du mondeindustriel », estime Bruno Aubriet. « L’objectif du Campus des métiers estaussi de lancer des projets en lien avecles problématiques concrètes des indus-triels », souligne Gildas Le Hir. Parmi lesprojets évoqués lors du premier CA, laconstruction d’un ULM. L’autre grand axe du Campus, c’est la

Les Campus des métiers, des super-réseaux !

Les « Campus des métiers et desqualifications » relientétablissements et entreprises d’unemême région. Le lycée technique LaChâtaigneraie du Mesnil-Esnard(76) a rejoint le Campus normand « Propulsion, matériaux et systèmesembarqués ». Un exemple à suivre. Mireille Broussous

C’est au lycée technique publicMarcel-Sembat, à Sotteville-lès-Rouen (76), que s’est tenu, le

21 septembre dernier, le premier conseild’administration (CA) du Campus desmétiers et des qualifications de Norman-die « Propulsion, matériaux et systèmesembarqués ». Autour de la table : unequinzaine de participants parmi lesquelsdes chefs d’établissement du public et du privé, des universités de Rouen etCaen, de diverses écoles d’ingénieursainsi que de technopôles et de grandesentreprises. La création de ce Campuspermettra aux établissements du secon-daire ou du supérieur de se mettre enphase avec les industriels et de lancer desprojets communs – l’un des objectifsétant que les entreprises trouvent enrégion les jeunes qualifiés dont elles ontbesoin.Parmi les membres du CA présents :Bruno Aubriet, chef d’établissement dulycée technique privé La Châtaigneraie.« C’est important d’y être pour peser surles débats », confie-t-il. « De fait, il fautmiliter pour que les lycées privés soientassociés à la gouvernance des Campusqui est confiée, par les textes, à un éta-blissement supérieur ou secondairepublic », souligne Jean-Marc Petit, encharge de la formation professionnelleau Sgec qui leur conseille de se présenter

en réseau. Une participation d’autantplus légitime pour La Châtaigneraie, quece gros lycée à vocation industrielle,tourné vers l’automobile, a déjà noué desliens importants avec les groupes pré-sents dans la région. Pour preuve, soncentre de formation continue dispensechaque semaine des cours à une cinquan-taine d’ouvriers et d’agents des conces-sions Renault et Citroën.

La Châtaigneraie travaille déjà en réseauavec huit autres établissements. Maisavec le Campus des métiers de Norman-die (qui englobe la Haute et la Basse-Normandie), les synergies entre établis-sements ainsi qu’avec les industriels etles filières d’excellence devraient passerà la vitesse supérieure. Créé en 2013 parl’État dans le cadre de la loi de Refonda-tion de l’École, le label « Campus desmétiers et des qualifications » vise àvaloriser l’enseignement professionnelet l’insertion des jeunes.

Recruter localCes Campus sont des super-réseaux « dans lesquels la notion de territoire esttrès importante » , précise GeorgesFrouin, animateur du Campus pour laHaute-Normandie. Et sur ce vaste

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De g. à dr. : Bruno Revellin-Falcoz, président du CA du Campus des métiers, Gildas Le Hir, ex-proviseur dulycée technologique Marcel-Sembat, Bruno Aubriet, chef d'établissement de La Châtaigneraie, et

Georges Frouin, animateur du Campus pour la Haute-Normandie.

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formation sur des régions, ils ne cou-vrent pas tous les besoins du tissulocal. D’autant que les élèves ne sontpas très mobiles jusqu’au BTS et quel’enseignement catholique se veutproche des besoins des jeunes », tem-père ce responsable. Enfin, une question de taille n’a pas étéréglée : celle du financement du Cam-pus des métiers. La participation desrectorats comme des entreprises peutse faire sous forme de mise à disposi-tion de personnes, voire de locaux :trois enseignants ont ainsi été détachéspour celui de Normandie par ces deuxacadémies. En revanche, les modalités

d’implication des régions restent à exa-miner. Reste que les Campus présentent unatout majeur : permettre une communi-cation positive autour des formationstechnologiques. « Nous comptons surnotre participation au Campus pourdonner leur juste rayonnement à nosformations professionnelles. Il estimportant que les parents comprennentla chance que ces formations consti-tuent pour leurs enfants », rappelleBruno Aubriet. Le développement deconcours, d’olympiades, de challengesdevrait aider à redorer le blason de cesfilières. En 2016, la Normandie fêterales cent ans de l’implantation de l’aéro-nautique dans la région. Le Campusdevra imaginer des manifestations afinde célébrer cet anniversaire et peut-êtresusciter de nouvelles vocations.

mutualisation des compétences et desconnaissances. « Ce que nous souhai-tons en matière de mutualisation, c’estque les entreprises n’en restent pas auniveau des promesses. Lorsqu’ellesannoncent qu’elles veulent accueillirdes stagiaires ou détacher un ingénieurpour faire des cours dans un établisse-ment, elles doivent le faire », préciseBruno Revellin-Falcoz, président duCampus des métiers. Le directeur opérationnel et ses trois ad-joints s’assureront de fait que les pro-messes sont tenues. Certaines initiativesfont rêver les membres du Campus et ilssouhaiteraient qu’elles se généralisent.

Au lycée Marcel-Sembat, par exem-ple, un professionnelforme des jeunes à la technologie du gyropode, ce véhi-cule monoplaceconstitué d’une pla-teforme et de deux

roues. « Les jeunes qui sortent de cetteformation seront immédiatement em-ployables par les constructeurs. C’estce type de démarche qu’il nous faut dé-velopper », insiste Bruno Revellin-Falcoz.

La question du financement, en suspens« Ces Campus présentent l’intérêt dedonner des perspectives du CAP aupost-bac, reconnaît Jean-Marc Petit duSgec. Mais en fixant des domaines de

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Le point de vue de...

... Bernard Michel, président de l’UNETPLes lycées technologiques privéssont-ils nombreux à faire partie desCampus des métiers et desqualifications ? Bernard Michel * : Trop peu y participent.La position de l’UNETP (Union nationalede l’enseignement technique privé) estclaire : nous ne pouvons rester enmarge, d’autant que nous sommesassociés au service public. Ces Campusrapprochent l’École du mondeéconomique et regroupent des acteursessentiels au niveau régional. Ilspermettent de mettre en adéquation nosformations avec les demandes desentreprises, d’assurer une veilletechnologique et de mutualiser lesmoyens et les compétences.

Comment aider les lycées à y entrer ? B. M. : Au niveau national, nous devonsréaffirmer que l’enseignement catholiquesouhaite participer aux Campus desmétiers afin d’y être conviés. Les lycéesdoivent aussi se montrer autonomes etréactifs. Ces Campus vont leur permettrede faire de leurs filières technologiquesdes filières d’excellence. Bien sûr, lesétablissements travaillent déjà avec lesbranches professionnelles et desindustriels mais les Campus des métiersregroupent les réseaux existants auniveau des bassins d’emplois. En fairepartie rendra nos établissements plusopérationnels et leur permettra d’être devéritables interlocuteurs des régions.

Propos recueillis par Mireille Broussous

*Chef d’établissement de l’ensemble scolaire Saint-Louis, à Crest (Drôme).

Le lycée La Châtaigneraie forme aux métiers de l’automobile.Ci-contre : un prototype de gyropode.D

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Si c’est « un peu parhasard » qu’il a inscritses deux enfants àl’école Notre-Dame-

Saint-Théodore, à Marseille,c’est « par conviction » queVincent Pavan est devenu leprésident de l’Apel (associa-tion des parents d’élèves del’enseignement libre) de cetteécole. Par passion même :celle du goût de l’autre etd’une mixité vécue au quo-tidien dans ce petit établis-sement du centre-ville, aucœur du quartier très popu-laire de Belsunce, qui ac-cueille parmi ses 180 élèves,plus de 90 % d’enfants defamilles musulmanes. « Ayant acheté un apparte-ment à proximité, nous avonssimplement fait le choix del’école du quartier », ex-plique cet enseignant-cher-cheur de 39 ans, originairede Franche-Comté, et installédans la cité phocéenne depuiscinq ans. Simplement ? « Lesraisons étaient au départ essentiellementpratiques », ajoute ce « catholique deculture, pas spécialement pratiquant ».Parmi elles, ont assurément joué « lataille familiale de Saint-Théodore com-parée à celle de l’école publique voisine,la proposition également d’une garderiele soir alors que nous travaillions tousles deux avec ma compagne ».Renseignements pris auprès du directeur,la découverte du projet de cet établis-sement pas comme les autres a été dé-cisive. « Ici, ce n’est pas un catéchismeclassique qui est proposé et vécu, maisun rapport très culturel et concret à la

à la tentation de l’entre-soimais de vivre jusqu’au boutcette démarche de mixité ausein du quartier ». « Je veux faireentrer les parentsdans l’École » Un acte citoyen, « sansmilitantisme aucun », quece fils d’enseignants enzones sensibles, engagésà ATD Quart Monde, auSecours catholique et àAmnesty International, afaçonné et mûri au fil desmutations profession-nelles de ses parents,d’une cité à une autre. « Jesais que cette expériencen’est absolument pas péna-lisante en matière d’étudeset de réussite, bien aucontraire », insiste-t-il,aujourd’hui enseignant demathématiques à Aix-Marseille Université.À son arrivée à l’écoleNotre-Dame-Saint-Théo-

dore en 2010, le jeune père de famille ad’abord cotisé sans connaître l’Apel.Dans cette école familiale, sans pro-blème ni violence, « les parents, deconditions souvent très modestes, ont encommun une réelle attente et un intérêtpour l’École, mais leur rapport avecl’institution reste difficile. Ils se sententsouvent très intimidés et sans les res-sources nécessaires pour entrer encontact avec les enseignants et s’impli-quer dans la vie de l’établissement »,explique Christophe Ranguis, le direc-teur. Faute de candidat pour présiderl’Apel de l’école – une dizaine de

religion. L’interreligieux a une forte place,ce qui permet à chacun, musulman oucatholique, de se sentir accueilli », décritVincent Pavan. Cette volonté d’accueilet de partage correspondait précisémentà une envie familiale « de ne pas céder

Vincent Pavan

Le goût de l’autre

Vivre la fraternité au quotidien. C’est la voie exigeante qu’a choisie

Vincent Pavan en devenant président de l’Apel d’une école

accueillant 92 % de famillesmusulmanes, dans le quartier

populaire de Belsunce à Marseille.Aurélie Sobocinski

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familles à l’époque –, le maître deconférences, très libre dans l’organisa-tion de son temps professionnel, décidede se présenter, dès 2011, « par devoir ».« À un moment il faut aussi savoir don-ner de sa personne pour que les struc-tures collectives auxquelles on croitpuissent fonctionner », estime-t-il. Pourle jeune président de l’Apel, la prioritéaujourd’hui consiste à « porter la parolede ces familles éloignées de l’École ».Présent presque quotidiennement à lasortie des classes ainsi qu’à toutes lesréunions parents-enseignants, VincentPavan attache une grande importance àce que disponibilité, écoute et pragma-tisme guident son action.« Mon rôle est de faire entrer les parentsdans l’École, les mamans surtout, quisont souvent les plus présentes, maisaussi les papas, petit à petit », expliquece fervent défenseur du partage desrôles familiaux en matière d’éduca-tion. Soucieux de ne pas effrayer partrop de formalisme et de ne mettre endifficulté personne, le président del’Apel a opté pour une méthode despetits pas et d’adaptation constante.Non sans succès, après avoir lancé unaccueil thé et petits gâteaux le jour dela rentrée.

Une tradition de dialogue

Des goûters ont été aussi initiés depuisdeux ans à l’occasion des fêtes dePâques et de l’Aïd, avec le soutien dela direction de l’école et de l’Institutcatholique de la Méditerranée. En réunissant de façon convivialeparents et enseignants, « le but est d’aider les familles à apprivoiserl’École, d’échanger et d’établir laconfiance – loin des stigmatisationsdont elles souffrent dans la société. Ellessont accueillies telles qu’elles sont, dansle respect de leur religion et nous parta-geons l’essentiel : vouloir le meilleurpour nos enfants », insiste le présidentau regard pétillant.C’est ainsi que pour aider à la transfor-mation du béton gris de la cour derécréation en une jolie fresque bario-lée, ce « novice » de l’action publiquen’a pas hésité à aller démarcher artisteset financeurs. Il s’est aussi démené

Aller plus loin dansl’accueil de la pauvreté

Depuis cette année, Vincent Pavan arejoint la commission nationale surl’accueil de la pauvreté à l’École, miseen place par l’Apel suite à la signatured’une convention avec ATD QuartMonde. « À Marseille, la pauvreté estsouvent liée aux origines religieuses,explique le président de l’Apel del’école Notre-Dame-Saint-Théodore àMarseille qui compte, parmi ses élèves,92 % d’enfants musulmans. L’objectifde ce groupe de travail est d’essayerde comprendre ce qui se passe dansles écoles où existe la pauvreté etcomment, à partir du savoir-faire d’ATDQuart Monde, on peut agir ensemblepour l’accueillir concrètement. » AS

pour décrocher les subventions néces-saires à l’équipement de la toute nou-velle salle informatique de l’école et aobtenu du CRDP (centre régional dedocumentation pédagogique) voisin leprêt de sa salle de théâtre pour accueil-lir le spectacle de fin d’année… Cetteannée, son objectif est d’obtenir unebibliothèque et une sortie d’école amé-nagée et sécurisée « digne de ce nom ».

« Un héros du quotidien »

« Il y a tant de besoins dans ce quartier !On ne peut pas toujours donner auxmêmes et laisser les autres dans le dénue-ment ! », s’exclame l’indigné quiretrouve, dans cette action auprès desplus démunis, le cœur de la doctrinesociale de l’Église. « J’ai juste envie dedire haut et fort que cela se passe bien ici !Mais je suis aussi convaincu que si celamarche, c’est parce qu’il y a une tradi-tion de dialogue à Marseille. Sans enfaire un modèle, je suis heureux d’ap-puyer cette démarche localement », pré-cise-t-il. À Saint-Théodore, en tout cas,son combat fédère : depuis l’an dernier,l’Apel compte environ 70 famillesmembres sur 130...Un parent d’élève comme on en rêve ? « Dans le paysage mosaïque de Marseilletellement façonné par l’altérité, sa dé-marche pourrait ressembler à celles debeaucoup d’autres et pourtant, peu deparents la vivent avec autant d’engage-ment que lui. Quelque part, c’est unhéros du quotidien », souligne Isabellede Marans, secrétaire de l’Apel de Marseille, dont il a récemment rejointles rangs en tant que trésorier. Au sein même de l’école, où l’équipeéducative a longtemps eu tout à gérerelle-même, l’arrivée du nouveau prési-dent a quelque peu bousculé les lignes.« Rien ne lui semble compliqué ou infai-sable, salue pour sa part ChristopheRanguis. Quand on a à côté de soiquelqu’un qui se mobilise avec autantd’enthousiasme, forcément ça incite às’investir encore plus », poursuit ledirecteur de Notre-Dame-Saint-Théodore, qui avoue devoir modérerparfois les ardeurs de son présidentd’Apel. Aux côtés des enseignants del’école, le maître de conférences met

un point d’honneur à ne jamais intervenir sur le plan pédagogique. « Ilest vrai que je peux faire peur avec monfranc-parler. C’est aussi mon rôle demonter au créneau sur des projetsimportants et difficiles mais j’essaie sin-cèrement de trouver la juste distancepour travailler main dans la main etfaire avancer les choses.» Pas du genre à crier victoire trop vite,Vincent Pavant sait que le travail àmener auprès des familles est delongue haleine. « Il reste difficileaujourd’hui de mobiliser les parents surles questions plus directement liées à lavie à l’école ou l’éducation », reconnaîtcelui qui cumule souvent encore lesrôles de président, secrétaire et tréso-rier. Il a aussi rejoint le groupe nationalsur l’accueil de la pauvreté à l’École(lire encadré). Cela tombe bien : sonpetit dernier venant tout juste d’entrer enmaternelle, Vincent Pavan s’accorde,pour ce combat, le luxe du temps .

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Concentrés, lesélèves de CM2 del’école Sainte-

Croisine ont les yeuxrivés sur les dessins dePascal Bresson. CeMalouin, scénariste etdessinateur, est venu àSaint-Pierre leur parlerde son dernier ouvrageEntre terre et mer, l’his-toire d’un jeune saison-nier devenu terre-neuvas,ces marins qui partaientpêcher la morue au largede Terre-Neuve. Dansl’archipel, situé à 25 kmau large de cette province canadienne, lesujet trouve tout de suite un écho auprèsdes plus jeunes. « Moi, mon papy faisaitde la petite pêche en doris », lance l’und’entre eux. « Ce genre de rencontre leurpermet d’échanger avec un dessinateur,

mais il n'est pas toujourssimple de quitter « lecaillou » comme on l'ap-pelle. « Une institutriceavec deux enfants en basâge ne partira pas suivreune formation en métro-pole, explique GisèleLetournel. Mais d'un au-tre côté, notre isolementnous a aussi privilégiés,tempère-t-elle. Dans cedomaine, nous ne voulionspas être en retard doncnous avons souvent étéprécurseurs. » Cette jeune retraitée acréé, voilà vingt-trois ans,

la Commission paritaire du plan de for-mation de Saint-Pierre-et-Miquelon, rat-tachée à Formiris. Grâce à un budget deprès de 20 000 € par an, ce plan permetaujourd'hui de répondre de manière sa-tisfaisante aux besoins des enseignants.

Pas de cantineCet isolement, limité depuis la révolu-tion Internet, a aussi ses avantages : pasd’embouteillage, pas de stress. Une viepaisible. Ici, la plupart des enfants ren-trent seuls chez eux dès 7 ans. Ce, mêmele midi car c’est une autre spécificitélocale : il n’existe pas de cantine. Lapause déjeuner est l’occasion d’unevraie coupure et d’un moment privilégiéen famille. La taille de l’archipel crée

Un territoire isolé, battu par les vents. C’est l’image véhiculée par l’archipel de Saint-Pierre-et-Miquelon, situé dansl’Atlantique Nord. Il y règne pourtant une certaine douceur de vivre. Sur place, près de 1 200 élèves dont un peu

plus de 400 dans l’enseignement catholique, bénéficient de conditions d’enseignement très favorables.

une occasion rare sur notre île, expliqueHélène Lemoine, leur enseignante. Il y abien des peintres locaux, mais découvrirles toiles des grands peintres, celadevient tout de suite plus compliqué ». À plus de 4 700 km de la métropole,Saint-Pierre-et-Miquelon est isolé. Il n’estpas rare que des jeunes passent leur bac-calauréat sans avoir jamais mis un pieddans l’Hexagone. « Les villes sont abs-traites pour eux. Le train, le métro ouencore le bus : ils ne connaissent que denom », explique Samuel Detcheverry, le directeur de l’école Sainte-Croisine. Les enseignants aussi doivent composeravec cet éloignement géographique. Lesélèves qui le souhaitent peuvent suivredes formations sur le territoire national,

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À Saint-Pierre, le phare de la Pointe aux Canonsest un emblème de l’archipel.

RÉCITS D’AILLEURS

Voile et kayak font partie des activités proposées aux CM1 et CM2.

L'archipel est situé à plus de 4 700 km de la métropole.

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Le Malouin Pascal Bresson présente ses dessins aux élèves de l’école Sainte-Croisine, à Saint-Pierre.

Saint-Pierre-et-Miquelon :comm

EN CHIFFRESs Deux communes : Saint-Pierre (5 618 habitants) et Miquelon-Langlade (615 hab.).s Sont scolarisés : 1 200 élèves, de lamaternelle au lycée dont un peu plus de 400 élèves dans l’enseignement catholique.s Saint-Pierre abrite trois écoles privéesaccueillant les élèves de la toute petite sectionau CM2 (298 élèves) et un collège privé (119 élèves). s Miquelon-Langlade dispose d’une seule écoleprivée, une maternelle (18 élèves).

Émilie Boulenger

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aussi des liens uniques entre les ensei-gnants et leurs élèves. À son arrivée surle territoire, Claire Cazenave, maman dedeux enfants, a été agréablement sur-prise : « Par rapport au privé en métro-pole, c’est vraiment très familial. Il y aplus de proximité », confie-t-elle. Même écho chez les élèves. « Ici, tout lemonde se connaît. Les professeurs sontsouvent des amis de nos parents ou mêmedes membres de la famille, lance Alexis,collégien en 3e. On a même l’impressionqu’à l’école, on est en famille. » Et Maïlys,l'une de ses camarades, d'ajouter : « Ilarrive souvent à ma mère de rencontrermes professeurs dans la rue ou au super-marché et de discuter avec eux ». Ce contact privilégié n’empêche pas lerespect. Les problèmes de disciplinesont plutôt rares et les effectifs réduits.Avec une quinzaine d’élèves en moyenne,les enseignants ont plus de temps à consa-crer à chacun.

L’influence du CanadaLes enfants ont aussi accès à de nom-breuses structures et disciplines spor-tives, allant de la piscine à la patinoire,en passant par les arts martiaux et lavoile. Environnement maritime oblige,douze séances sont programmées entremai et octobre pour les CM1 et CM2. En ce lundi d’octobre ensoleillé, les en-fants ont justement troqué leurs dériveursOptimist pour des kayaks. « Ils peuventaussi bien tester le catamaran ou laplanche à voile qu’apprendre à se servird’une boussole sur l’Île aux Marins.C’est assez varié, explique Cynthia Kerzerho, leur enseignante. Si certains

appréhendent la mer, d’autres se découvrent une passion et poursuiventpar la suite. » De retour sur la terre ferme,la petite Sam, 9 ans, raccroche son giletde sauvetage avec le sourire : « J’aimebien être sur l’eau même si c’est parfoisdifficile, lance-t-elle. J’aime aller vite etêtre mouillée. Le seul inconvénient, c’estque souvent, il ne fait pas très chaud. »Dans ces îles françaises, les hivers sontmoins rigoureux qu'au Canada, mais ilfaut compter avec les vents et la neige.À Saint-Pierre-et-Miquelon, la plupartdes récréations se déroulent d’ailleurs àl’intérieur. Autre particularité : les relationsentre les établissements publics et privés.Si à Miquelon, il n’existe qu’une seuleécole maternelle privée, à Saint-Pierre,un seul lycée, public, accueille les élèves.Les sections Segpa et Ulis, elles, existentuniquement dans le privé. Les deux entitéssont donc amenées à coopérer. « Il s’agitd’un travail de collaboration, préciseRégine Vigier, chef des services de l’Édu-cation nationale à Saint-Pierre-et Miquelon.Dès que cela est utile, les réunions sontcommunes entre le privé et le public. Lesformations aussi. »Les établissements aussi sont habitués àcette logique d'entraide. « Les ensei-gnants de CM1, CM2 et 6e travaillentdéjà ensemble, qu’il s’agisse du suivides élèves, du nouveau programme oudes projets pédagogiques », expliqueSamuel Detcheverry. L’objectif est désormais d’associer davantage lesparents d’élèves. C’est le chantier de l’an-née selon le directeur de Sainte-Croisine :relancer l’association locale pour uneécole plus ouverte encore.

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Proximité géographique oblige : les bus scolaires rappellent ceux du Canada.

Caroline Saliou, présidente nationale de l’Apel

Pourquoi cette première visite à Saint-Pierre-et-Miquelon en septembre ?Quand j’ai été élue présidente de l’Apel, jeme suis engagée à resserrer les liens avecles territoires ultramarins. À 5 000 km, le vécune peut pas être le même. C’est pourquoi j’aidécidé de m’y rendre avec Louis-Marie Piron,responsable des relations internationales auSgec, après que Pascal Balmand ait visitél’archipel l’an dernier.

Que retenez-vous de votre séjour ?Nous avons pu renouer le contact très faci-lement. Il y a une attente de la part des parents.Les enseignants ont aussi à cœur de valoriserce lien École/famille, essentiel à la réussitedes élèves. Mgr Gaschy a eu la volonté defaire de ce déplacement un vrai succès. Parailleurs, l’archipel a eu la primeur de la pré-sentation de la Charte éducative de confianceque l’enseignement catholique et l’Apel pro-posent depuis la rentrée aux établissementset j’ai senti un accueil extrêmement favorable.

Quelles seront les priorités pour l’Apel ?Après le bac, les jeunes sont obligés de quitterl’archipel. J’ai donc proposé aux parentsd’élèves un travail d’accompagnement autourde l’orientation. Je les ai aussi invités à participerà la « Semaine des Apel » sur la découvertedes métiers. Enfin, je les ai incités à travailleravec les collectivités. Il est important qu’ilssoient associés aux réflexions en cours, quiportent, par exemple, sur un projet de construc-tion d’un internat pour les lycéens miquelonnaisqui doivent étudier à Saint-Pierre. Nous allonsmaintenant rester en contact. Je souhaiteaussi qu’une ou deux personnes de l’archipelpuisse se rendre au prochain congrès desApel à Marseille car l’échange est essentiel.

Propos recueillis par Émilie Boulenger

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À Saint-Pierre, l’hiver... ... les récréations se déroulent souvent à l’intérieur.

mme dans une bulle Trois questions à ...

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À20 ans, il sem-ble posséder lamaturité et la

quiétude que l'on ac-quiert avec l'âge. Jefferson s’est vite in-tégré au groupe des300 jeunes, réunis àRessins (42) en aoûtdernier pour le dixièmeCampobosco et le lan-cement du « Défi Ci-toyenneté 2025 » quiinvite les jeunes du ré-seau salésien à s’inter-roger sur leurs propresresponsabilités et leurcitoyenneté.Avec Diana et Juan, lejeune Colombien a tra-versé l'Atlantique pour partager sonexpérience d’ancien maire de La Florida,surnommée « La République des enfants »1. Ce village-foyer, situé àFunza, dans la banlieue nord de Bogota,accueille jusqu’à 500 enfants de 12 à18 ans venus de la rue et qui ont, pourla plupart, connu la drogue. Dans cetespace de réinsertion créé par le pèresalésien Javier de Nicolo, les jeunesexpérimentent l’autogestion : ils fixentleurs lois, élisent parmi eux un maireet possèdent leur propre monnaie. Jefferson a eu la chance un jour de croi-ser la route de Javier de Nicolo, créateurde ce programme inédit de réinsertion.Maltraité par sa belle-mère, il a fui ledomicile familial à l’âge de huit ansavec sa petite sœur et s’est retrouvédans la rue. Comme lui, en Colombie,plus de 50 000 enfants sont livrés chaqueannée à eux-mêmes. « Il faut faire faceà la faim, au froid et se battre pour trou-ver de quoi vivre. C'est très facile detomber dans la délinquance, la drogueet les armes... », a-t-il raconté, ému,aux adolescents qui l’entouraient. Après

paroles d’élèves

« Son combat m'a touché »

cinq ans dans la rue, Jefferson a décidéde changer et est devenu citoyen de LaFlorida. « En 2012, il fallait élire unmaire, se souvient-il. Je ne croyais pasen moi. Mais mes camarades m'ont mo-tivé, et j'ai décidé d’accepter. Cette ex-périence m'a donné de la force. Avantj'étais un enfant timide, je me battaisbeaucoup, je n'étais pas sociable. L'autogestion m'a apporté la sécurité,le sentiment d'appartenance, la valeurdes choses ! On se sent bien à La Flo-rida, il n'y a pas de jugement, seulementde l'harmonie et de la joie. Tout celanous amène à prendre les bonnes dé-cisions », a-t-il expliqué. Diana, qui fut enseignante à la « Répu-blique des enfants », et Juan, passé luiaussi par le programme du père Javierde Nicolo et maire en 1999, ont éga-lement témoigné. Désormais âgé de35 ans, Juan a partagé sa belle réussite.Il est aujourd’hui professeur à l'orchestrephilarmonique de Bogota : « J'avaisun talent et j'ai voulu le transmettreaux autres », a-t-il confié.Au Campobosco, Jefferson a profité

des temps d'ateliers, defraternité et de veilléesqui ont rythmé ces quatrejours, pour inciter lesjeunes à se former à lacitoyenneté en parlant deson rôle de maire, des va-leurs qu'il a voulu défen-dre et des ressources qu'ila mobilisées.

Avec Diana et Juan, il a ensuite réa-lisé, du 26 août au 20 septembre, untour de France des structures salé-siennes, visitant treize maisons deprovince, sept lycées, cinq collèges etune maison d'enfants, pour inciter lesjeunes et les adultes à promouvoir lacoresponsabilité. Pour Jean-Marie Petitclerc, prêtresalésien fondateur du Valdocco etéducateur spécialisé, ce témoignagedevrait donner aux jeunes, il l’espère,l'envie de s'impliquer : « Jean Boscovoulait former d'honnêtes citoyens etde bons chrétiens. Or ce qui est com-mun à l'idéal républicain et à l'idéalchrétien, c'est la notion de fraternité.L'expérience initiée par Javier deNicolo va dans ce sens et entendre untémoin de leur âge leur en parler estplus percutant pour les jeunes. »Pour marquer ce bicentenaire, DanielFederspiel, le Provincial des Salésiensde Don Bosco, était lui aussi présent.Insuffler l’esprit de la « Républiquedes enfants » dans les établissementslui tient à cœur. « Beaucoup de jeunes

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Au lycée agricole de Ressins, les participants du Campobosco. À droite : Jefferson.

Pour le bicentenaire de la naissance de Don Bosco, 300 élèves du réseau salésien ont échangé sur la citoyenneté avec unedélégation colombienne, lors du dernier Campobosco. L’occasion pour les jeunes d’écouter le témoignage de Jefferson,

20 ans, ex-maire du village-foyer La Florida, situé dans la banlieue de Bogota.

Mélanie Favreau

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Nathan, 16 ans : Jefferson a énor-mément de courage, c'est un hommequi s'est beaucoup accroché. Il alutté pour lui et pour sa sœur, je suistrès admiratif. Son combat m'a touchépersonnellement et m'a donné enviede faire un peu comme lui, de mebattre pour les jeunes. On peut touss'inspirer de son parcours.

Quentin, 16 ans : Jefferson et lesautres jeunes de La Florida se don-nent des responsabilités alors quenous, nous nous laissons guider parles adultes ! Nous nous sommes de-mandés comment transposer l'auto-gouvernement dans les établisse-ments. On peut y arriver, tous lesjeunes sont motivés ! Dans mon lycéeà Pouillé, dans le Loir-et-Cher, on a

formé des groupes de cinq, en choi-sissant un chef par groupe. On ima-gine un problème de vol dans uneéquipe et on cherche le coupable pargroupe. Si ça ne marche pas on enparle au « maire »... Il en ressort sou-vent que les problèmes se résolventà l'intérieur d'un groupe sans êtreobligé de faire remonter l’histoire au« grand chef ».Lou, 17 ans : L'idée du « Défi Ci-toyenneté 2025 » est de donner auxjeunes plus de responsabilités etplus d'impact dans les décisions. Ilfaut savoir que les élèves ont laparole dans très peu d'écoles. Dansmon établissement, il y a des délé-gués qui assistent à certains conseilsmais ils sont très peu entendus. Ilsécoutent les adultes mais n'ont pasvraiment leur mot à dire.

Paul, 18 ans : Dans mon école, nousavons déjà un peu ce fonctionnementavec les conseils de classe. C'est lapédagogie active : l'élève a une placedans son école et il est impliqué dansles projets collectifs. J'ai retrouvécette approche dans l'histoire deJefferson, même si la « République

des enfants » va plus loin car ellefonctionne en autonomie. Il y a plu-sieurs ministères, dont un qui s'occupede l'intégration. On devrait s'en inspirercar c'est important pour les jeunes.

Luc, 17 ans : À l’Institut Lemonnierde Caen, l'organisation ressembleà celle de la « République des enfants ».Nous avons un Conseil de vie ly-céenne. Ils ont un maire ; nous, nousavons un président. Eux ont un mi-nistre pour chaque département ;nous, nous avons un représentantpour chaque partie du lycée : tech-nique, générale, professionnelle etagricole. Notre rôle est d’améliorerla vie au sein du lycée en proposantdes idées au conseil d’établissement.

Propos recueillis par Mélanie Favreau

abandonnent leurs études à l'adoles-cence parce que l'École ne corres-pond pas à ce qu'ils cherchent. Là oùils sont, ce sont souvent les adultes quidécident pour eux. Nous devons leurdire : tu as un avenir et il t’appartient,pourquoi ne pas construire ensembleta scolarité ? Les modalités concrètessont à créer dans une alliance entreles éducateurs et les éduqués. C'est

indispensable. » Son tour de l’Hexa-gone terminé, Jefferson est rentré le20 septembre à Bogota pour repren-dre ses études... Cette parenthèse en France l'a changé.« Ici, j'ai trouvé l'esprit de Don Boscoet du père Javier, confie-t-il. Commeà La Florida, il y a de la joie partoutet les jeunes se soutiennent. » « Lesjeunes en France ont beaucoup de

CINQ LYCÉENS AYANT PARTICIPÉ AU CAMPOBOSCO RÉAGISSENT AUX PROPOSDE L’ANCIEN ENFANT DES RUES, JEFFERSON.

talents et de volonté. S'ils veulentquelque chose, ils peuvent l’obtenir »,a conclu celui qui souhaite désormaisdevenir travailleur social. De quoi don-ner envie aux participants du Campo-bosco d’aider à la construction d’autres« Républiques des enfants »…

1. Cf. « La République des enfants », ECA n° 364 pp. 38-39.

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BON DE COMMANDE

LE STATUT :

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Pour fonder et accompagner la participation de chacun au projet commun

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Les collégiens sont de plus en plusnombreux à disposer d’unsmartphone dès la 6e. Cela n’est passans danger. Pour éviter toute dérivedans l’usage des réseaux sociaux, un travail de prévention est essentiel.Mireille Broussous

Pas une réunion de parents d’élèvesde 6e dans les collèges de l’enseigne-ment catholique, sans que ne surgissela question des risques liés à l’usagedes smartphones, ces téléphones quipermettent d’aller sur Internet. Il estvrai que la 6e est une année de grandschangements. Les emplois du tempssont complexes et les familles ont lesentiment de pouvoir suivre leur enfanten l’équipant d’un portable. Quelques parents résistent à la pressionde leur enfant en ne lui donnant qu’unbanal téléphone. « Quand j’ai remismon ancien portable à mon fils, il étaitfurieux. Je ne lui avais pas acheté desmartphone, explique Coralie, mèred’un élève de 6e du collège Saint-Georges à Paris. Il passe déjà desheures au téléphone, je n’avais pasenvie qu’il envoie des messages viaFacebook toute la journée. » Océaneet Pauline, deux élèves du même col-lège, arborent, quant à elles, des smart-phones dernier cri. Une fois à la maison,les adolescentes se branchent sur lesréseaux sociaux, parfois deux heuresde suite. « Nous n’utilisons pas Face-book mais Instagram et Snapchat pourpartager photos et vidéos », expliqueOcéane. Particularité de Snapchat :

GARE À FACEBOOK. Une enquête du Clemi (Centre de liaison de l’enseigne-ment et des médias d’information) de Dijon, effectuée en 2014 auprès de 4 533 collégiens etlycéens, montre qu’ils ne sont pas tous équipés de smartphones. 64 % d’entre eux possèdentun téléphone et seulement 45 % un smartphone. Ceux qui en possèdent un l’utilisent pour consulter leur compte Facebook. 64 %d’entre eux ont ouvert un compte Facebook avant 13 ans. 95 % des parents sont au courant de l’existence de ce compte. Seuls 46% d’entre eux estiment que Facebook peut être dangereux pour leur vie privée. Pourtant, les dangers sont bien réels : 11 % desélèves ont déjà eu des ennuis sur Facebook, 48 % ont été insultés ou diffamés, 12 % ont fait des rencontres réelles déplaisantes et

dangereuses après un échange en ligne et 21 % des rencontres virtuelles déplaisantes. MB

Planète Jeunes

les photos et vidéos envoyéesn’apparaissent que quelquessecondes. Leurs parentsconnaissent-ils ces réseaux ?« Oui, car nous en parlonstrès souvent avec eux et, parfois, avecnotre professeur principal », confieOcéane. En fait, un grand nombre de parentssont dépassés. Ils comprennent assezmal le fonctionnement des réseauxsociaux et laissent leurs enfants s’en-fermer dans leur chambre sans savoirquels types d’échanges ils entretiennentavec leurs camarades proches ou moinsproches... Dès la 6e, une certaine forme de har-cèlement peut débuter. « Les conflitsn’explosent plus comme avant au col-lège. Tout se règle sur Facebook », ob-serve Christine Marchaland, chefd’établissement du collège Le Jouteuxà Bourgueil, en Indre-et-Loire. Desjeunes filles accompagnées de leursparents fondent en larmes dans son bu-reau car elles sont devenues l’objetd’un dénigrement sur les réseaux

sociaux. « Les parents me demandentd’intervenir mais c’est souvent assezcompliqué. Ils n’imaginent pas queleur enfant a peut-être, lui aussi, déjàharcelé des camarades… », ajoute-t-elle. D’autres dérives sont à craindre,notamment l’exposition à des imageschoquantes. Au printemps dernier, lecollège Saint-Jean-de-Passy, à Paris,s’est alarmé de certains excès de sesélèves : publication de photos narcis-siques ou humiliantes, recours à un vo-cabulaire très cru... L’équipe et l’Apel ont réagi en contac-tant les parents d’élèves car, in fine,ce sont encore eux les mieux placéspour agir. L’association e-Enfance quisensibilise aux risques que les enfantsencourent sur Internet, multiplie d’ail-leurs les recommandations aux… pa-rents. Elle les invite à mieux connaîtreles réseaux sociaux, à installer l’or-dinateur de la maison dans une piècecommune, à s’assurer que le contrôleparental est bien actif, à définir untemps de connexion et bien sûr à sen-sibiliser les jeunes aux dangers desréseaux sociaux.

SMARTPHONE : EN AVOIR OU PAS

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L’enseignement catholique lance un chantier pour réenchanterl’École. Vous invitez vous-même à un réenchantement plus vaste, en faisant place à la fragilité. De quoi s’agit-il ?

Philippe de Lachapelle : Il y a un côtédéprimé dans notre société française.On a perdu le sens de la personne, lesens de la vie. Je suis frappé, lors demes visites dans des établissementsscolaires quand je livre un témoignagedevant des lycéens, par la recherche desens qu’expriment les jeunes que jerencontre : ils ont envie et soif ! Or notre société très matérialiste etcompétitive ne nous éclaire pas à cesujet. Elle donne de petites raisons devivre au jour le jour, mais rien de plus :il faut être meilleur que l’autre, viser lezéro défaut, avoir fait ceci, réussicela... Les personnes fragiles, handicapées,ne disposent pas de tous ces artificespour exister ! Pourtant il y a chez ellesune capacité de fierté, de joie qui nerelève ni de l’avoir, ni du pouvoir, nimême du savoir : celle d’être tel quel’on est, en relation, aimé, aimable etde pouvoir aimer l’autre tel qu’il est luiaussi. Quand nous nous dissimulons derrièrenos bureaux, nos statuts, nos fonc-tions, la personne handicapée, elle, n’aaucun moyen de se cacher et nous

réflexIon

invite, de fait, à ce chemin du sens, quilibère et réenchante !

Selon vous, les personnes fragiles ontun rôle à jouer dans notre société oùla fraternité est mise à mal. À quoileur rencontre invite-t-elle ?

À un chemin de dépouillement, pasnécessairement facile, et parfois mêmedouloureux. On ne sait jamais exacte-ment où la personne fragile va nousconduire à l’intérieur de nous-mêmes.Il y a dans cette rencontre une part derisque mais aussi un chemin de vérité,d’unité. Il est absolument impossiblede ne considérer qu’une dimension dela personne fragile : elle nous invite àune prise en compte de sa globalité.Nous-mêmes avons profondément cebesoin-là.

« La vraie richesse, c Pour Philippe de Lachapelle,directeur de l’Office chrétien despersonnes handicapées (OCH), la crise actuelle est l’occasion de retrouver le chemin de l’autreet de soi-même. Et si l’accueil de la fragilité était la conditionpour accomplir notre vocation d’homme ?Propos recueillis par Aurélie Sobocinski

Pour vous, l’accueil de la fragilitéimplique la nécessité d’un autrerapport au temps…

C’est toujours sur le temps effective-ment que les personnes fragiles nousprovoquent ! Quelqu’un qui mendiedans la rue et auquel on donne unepièce rapidement sans s’arrêter parpeur ; une personne handicapée phy-sique qui marche lentement et sur lepas de laquelle on a du mal à régler lesien... Voilà deux situations quiauraient nécessité de s’ajuster au tempsde l’autre pour nous mettre dans le bontempo. À chaque fois que j’y consens,je vais mieux parce que c’est ce qui mesort de moi-même, m’ouvre à la ren-contre. Cette dynamique éclaire nosvocations d’hommes et de femmes :toutes nos existences sont faites pour

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Pendant 25 ans, Philippe de Lachapelle a partagé la vie de personnes handicapées.

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modèle de société actuel. Et en mêmetemps, je ressens aujourd’hui une soiftrès perceptible de relation, de commu-nion, sans autre condition que d’êtresoi-même en vérité. Beaucoup de dés-ordres intérieurs aujourd’hui en sont àmon sens l’expression. Les jeunes medemandent souvent si on peut avoir lesdeux richesses : l’argent, le pouvoir, lestatut social et… l’amitié ? Jésus est très clair là-dessus : on nepeut avoir deux maîtres. La questionn’est pas de se priver de ces réalitésmais de les mettre au service d’autruide sorte qu’elles ne nous coupent pasde la seule vraie richesse qui compte :l’autre !

Cette puissance de la fragilité quiopère une transformationindividuelle peut-elle devenir levecteur d’un changement collectif ?

Oui ! Je suis témoin de ce que produitla rencontre de quelques personnesfragiles avec des milliers de jeunes lorsde rassemblements : dans le réseau del’Arche ou à Lourdes lors du Frat ! Jecrois beaucoup à la force de l’expé-rience. L’altérité altère, transforme,favorise un climat d’entraide. J’y voisun levier puissant de transformationcollective parce que c’est finalementfaire avec la différence, apprendre às’appuyer les uns sur les autres et à sor-tir de cet individualisme selon lequel « moins j’ai besoin des autres, mieuxje me porte », comme s’il s’agissaitd’une indignité. Avec elle, il s’agit depasser de la compétition à la commu-nion, de créer des communautés devie, de rencontre, d’amitié, d’activité,d’appartenance où le plus fragile atoute sa place : nous sommes interdé-pendants et c’est une bonne nouvelle ! Je garde en mémoire le souvenir d’unchef d’établissement et de son équipeque l’OCH a aidés pour le financementde travaux d’accessibilité. Parmi lesélèves étaient accueillis trois enfants

, c’est l’autre »

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donner à l’autre et recevoir. J’aimeraconter l’histoire d’Antoine, cethomme polyhandicapé, très dépen-dant. Ne parlant pas, il fallait le porter,le laver, le nourrir avec beaucoup dedélicatesse. Antoine recevait sa vie dela vie des autres. Dans sa fragilitéextrême pourtant, il donnait tout luiaussi à travers son corps, et semblaitdonner vie à toutes les personnes quiprenaient soin de lui. Il révélait com-bien la seule richesse qui compte, c’estla relation.

Quelle a été pour vous l’expériencefondatrice sinon transformatrice ?

Ma rencontre avec Pierre lors de monservice militaire dans un petit foyerpour personnes handicapées mentales« léger » à Clamart, dans les Hauts-de-Seine. Je sortais d’une école de com-merce et pensais que j’allais venir fairedu bien à Pierre, qu’il avait besoin demes talents. Or je ne servais à rien !Pierre, en grande souffrance psy-chique, enchaînait les bêtises de plusen plus graves ! À chaque fois pour-tant, il revenait vers moi le premier,réclamant pardon et me demandant sije l’aimais quand même. Il me convo-quait non pas au niveau du faire, dusavoir, mais de l’amitié, de l’amourinconditionnel. Il avait soif de commu-nion. Derrière mon hyperactivité, messuccès, mon besoin de rassembler mescopains, il a révélé en moi cette mêmesoif de relation d’amour et m’a aidé àme poser cette question difficile : « Suis-je aimable pour moi-même ? ».Se le demander, c’était entrer dans unedémarche de libération, d’acceptation,de consentement qui se poursuitencore aujourd’hui !

Notre société est-elle en chemin verscet accueil de la fragilité ?

La question est difficile. Bien deschoses nous en éloignent dans le

du Centre médico-social parisienSaint-Jean-de-Dieu, atteints de lourdshandicaps physiques. Un an après, lestrois jeunes étaient passés dans leniveau supérieur ! La directrice m’aparlé des répercussions de cet accueildans cette classe qui était devenuecelle qui marchait le mieux dans l’éta-blissement. Cela était dû, selon elle, auclimat d’attention mutuelle créé autourdes jeunes en fauteuil roulant : il avaitapaisé chacun et fait du bien à tous.

Où en est précisément l’École danscet accueil de la fragilité ?

Elle progresse mais il reste encore tantà faire ! D’une façon générale, je gardel’impression, à travers l’expérience demes propres enfants, d’un cadre trèsformaté, fait pour formater. J’ai vudans leurs classes tellement de copainsqui ne s’en sortaient pas, dotés pour-tant d’une créativité incroyable maisen échec parce que l’École ne recon-naissait pas leurs talents… Ce que jeperçois, avec nuances selon lesendroits, c’est combien l’École a dumal à envisager la personne dans saglobalité, une condition tellementessentielle pour trouver la motivationet l’envie d’évoluer. C’est bien plusfacile à dire qu’à vivre et à faire ! Plusqu’un enjeu pédagogique, j’y voiscelui d’une attitude, d’un climat debienveillance et d’attention à la fragi-lité, qui doit être envisagé comme unechance pour tous et être vécu, en pre-mier lieu, entre adultes pour mieuxrejaillir sur les enfants.

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soldats abasourdis. Ce quiest sûr, c’est qu’aucund’eux ne s’est jamais vantéd’avoir assisté à un envoltriomphal ; et a fortiori,personne n’a jamais étéle témoin oculaire de ladescente de Jésus de Na-zareth au séjour des mortsévoquée dans plusieurspassages du Nouveau Testament (Ac 2,31 ; Rm10,7 ; Eph 4,8-10) et dontl’apôtre Pierre précisequ’elle fut accompagnéed’une prédication aux dé-funts (1 Pi 3,19). L’ignorance du mode dela résurrection a conduitl’art de l’Orient chrétienà opter, pour célébrer lavictoire du Christ sur laMort, pour des icônesdites de l’Anastasis (« Résurrection » engrec). Elles représententla Résurrection confes-sée et exprimée à traversses effets sotériolo-giques1 – la Mort elle-même « vaincue », lesmorts sauvés par le Res-suscité. D’éventuellesicônes de la Sortie du tombeau ontainsi été exclues (du moins en prin-cipe) ou disqualifiées car relevantd’un scénario théâtral et imaginaire. La tradition orientale la plus constantea donc privilégié les icônes montrant,en leur centre, le Ressuscité en vain-queur de la Mort, piétinant les portesdes enfers et libérant le genre humainde la captivité dans les ténèbres sou-terrains de l’Hadès (concept grec) oudu Shéol (le mot hébreu correspondant)ou encore des enfers (tous trois dési-gnant les lieux en-dessous, à ne pasconfondre avec l’enfer au singulier,lieu de la damnation éternelle et del’éternelle privation de Dieu). Une éloquente figuration du mystère

de la Résurrection abordée par ses consé-quences bénéfiques est la mosaïque dela basilique San Marco de Venise, édifiéepour abriter les reliques de saint Marcrapportées d’Alexandrie au IXe sièclepar deux marchands. En se les appro-priant, Venise délaissait son précédentpatron grec, Théodore, et affichait sonautonomie par rapport à Byzance – uneautonomie politique (toute relative,compte tenu de la suzeraineté de By-zance sur Venise) et ecclésiale, le décorde la basilique restant très dépendantde l’iconographie byzantine. Consacréeen 1094, la basilique fut construite,pour l’essentiel, entre 1063 et 1073, surun plan grec avec cinq coupoles d’iné-gales hauteurs et une façade à cinq

Des clefs éparpillées, un gardienenchaîné… L’art d’inspirationbyzantine aime à représenter les effets de la Résurrection. Par sa mort et sa descente auxenfers, le Christ a libéré ceux qui y étaient captifs, comme l’illustreune mosaïque de la basilique San Marco à Venise.

François Bœspflug

Mort en croix, le Christ a été dé-posé dans un sépulcre placésous surveillance afin que sesdisciples ne viennent pas dé-

rober sa dépouille. Le surlendemain, ellen’y était plus. Le supplicié défunt avaitquitté l’endroit de son inhumation, avantmême d’avoir connu la corruption, cequi, selon les Anciens, se produisait fa-talement au troisième jour après le décès.Il avait laissé vide le suaire, si bien queMarie-Madeleine, les femmes désireusesde l’embaumer puis Pierre et Jean accourus, trouvèrent le tombeau vide. Que s’est-il passé exactement ? On nele saura jamais : il n’y a pas eu de témoins, en dépit de ce que semblentsous-entendre certaines peintures de laSortie du tombeau, en présence des

Images parlantes

La résurrection de Jésus deNazareth est au cœur de la foichrétienne. Au-delà du prodige

que représente cet « événement », François

Bœspflug, professeur émérite de l’université de Strasbourg,historien de l’art et historien

des religions, propose d’explorerles diverses potentialités de la

figure du Ressuscité telle qu’ellea été imaginée de siècle ensiècle par les artistes : que

disent-elles de Lui, de nous, de nos lassitudes, de nos

combats ? En quoi et commentla figure du Ressuscité est-elle susceptible de

réenchanter l’existence ?

La Résurrection comm

Christ aux enfers, mosaïque du XIIe s

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BIBLIOGRAPHIE ! Pierre-Jean Fournier, Guide de Venise, Ouest-France, 1986. ! Otto Demus, Wladimiro Dorigo, Antonio Niero,Guido Perocco, Ettore Vio, Venise, Saint-Marc : lesmosaïques, l’histoire, l’illumination, GruppoEditoriale Fabbri, 1990.! Remi Gounelle, La descente du Christ auxenfers : institutionnalisation d’une croyance,Institut d’Études Augustiniennes, 2000.

porches. Les travaux d’embellissementintérieurs furent réalisés en plusieursétapes, du XIIIe au XVIIe siècle, mais tou-jours dans la fidélité au style byzantin,un certain nombre d’œuvres d’art voléeslors du pillage de Byzance par les croisésen 1204 décorant Saint-Marc. Réalisée au XIIe siècle par un artisteresté anonyme, la mosaïque de la Des-cente aux enfers fait partie du cycle duDodécaorton (les douze grandes fêtesde l’année liturgique byzantine) de lavoûte de la coupole centrale. Elle esten tout fidèle à l’iconographie orientaledu sujet. Comme la peinture murale de l’églisede Saint-Sauveur-in-Chora, à Istanbulen Turquie, le Christ n’est pas figuré à

la même échelle queles justes, mais auformat colossal.C’est un procédélongtemps utilisépar l’art chrétienantique pour affir-mer la supérioritéhiérarchique ouontologique d’unpersonnage par rap-port à tous les autres. Somptueusementvêtu, sa tunique rele-vée marquant la vi-gueur de son action,il porte une croix avecle titulus « INRI »2

comme un étendard,mais aussi lesmarques des clousdans ses mains et sespieds. Il a fracassé lesportes des enfers, dis-persé ses verrous etleurs clefs, terrassé etenchaîné son portier.Il le piétine, commele vainqueur dansl’Antiquité avait cou-tume de le faire enmettant son pied surla nuque des ennemis

vaincus. Son air par ailleurs tendre etun peu nostalgique, presque triste, adou-cit l’aspect athlétique et militaire deson action salutaire. Le voici en mesure de libérer Adam etÈve ainsi que tous les justes qui attendentleur libération en tendant les mains verslui (ici nues et non couvertes commeelles le sont parfois dans l’art byzantin).Il fait se relever Adam, agenouillé dansune attitude proche de la proskynèse3,en le saisissant au poignet droit, gested’autorité que seul peut se permettrecelui qui domine et réclame l’obéissance.Son geste puissant ne sera pas entravépar la vaine tentative faite par le sbirede Satan de retenir Adam en lui saisissantle pied gauche, détail plutôt cocasse.

Les premiers parents, dans cette scène,semblent avoir été enterrés dans le mêmetombeau, ce qui est loin d’être toujoursle cas dans l’art des icônes. Quatre justes,probablement des prophètes, sont deboutderrière eux tandis que sur la droite at-tendent deux têtes couronnées, Salomon(âgé) et David (jeune). Ils sont précédéspar un Jean-Baptiste, seul, faisant versle Christ un geste de désignation conven-tionnelle consistant à joindre pouce,médius et annulaire. L’ensemble est placé sous une inscriptionlatine surmontant l’inscription grecque« Hè Aghia Anastasis » (« La sainte Ré-surrection »). En mourant, le Christ adonc rejoint, comme tous les autres dé-funts avant lui depuis Abel, le premiermort de l’histoire humaine, le domainedes morts. Sa descente aux enfers a coïn-cidé avec une mystérieuse levée d’écrou– la peinture le dit métaphoriquementpar cette jonchée de clefs éparpillées. Cette ouverture des enfers ne signifiepas seulement la défaite de Satan maisla libération de tous les justes de l’AncienTemps, au premier rang desquels Adamet Ève. Le Ressuscité leur donne la priorité : Adam et Ève sont les « proto-plastes », les Premiers Parents, et il estlogique que le « Second Adam » vole ausecours du « Premier Adam » s’il veutêtre le Premier-Né d’entre les morts etle chef de file d’une humanité régénérée.

1. Sur le salut de l’âme et la rédemption.2. Acronyme de l'expression latine « Iesus Nazarenus,Rex Iudæorum », généralement traduit par : « Jésusle Nazaréen, roi des Juifs ».3. Rituel consistant à se prosterner devant une personnede rang supérieur.

mme victoire sur la Mort

IIe siècle, basilique Saint-Marc de Venise.

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Après une exposition Fra Angelicopuis Giotto, Ars Latina a choisi le thème des jeunes martyrs.Pourquoi ?Élisabeth de Balanda : À une époqueoù les figures de super-héros se mul-tiplient, il nous a semblé importantd’offrir d’autres modèles aux collé-giens et lycéens. Cette exposition, in-titulée La fleur de l’âge - À pas degéant vers l’éternité, permet de dé-couvrir l’itinéraire d’une quarantainede saints ou martyrs n’ayant pas plusde 33 ans – âge symbolique s’il enest –, hommes et femmes, laïcs etconsacrés. L’idée est d’embrasser unedimension universelle : issus de cinqcontinents, tous représentatifs d’uneépoque, d’un pays, d’une tragédie ettoujours d’une expérience intérieure,ces jeunes témoins, ont bouleverséle monde en suivant leChrist et en se donnantpar excès d’amourjusqu’au bout, parfoisjusqu’à la mort.

Quels sont les grands thèmes del’exposition ?É. de B. : Composée de cinquantephotographies de très grand formatréalisées à partir de sculptures, depeintures, d’enluminures représen-tant ces jeunes héros, l’exposition eststructurée en trois grandes parties : « Le printemps de l’amour » du Ier auXVIe siècle , qui se caractérise par saradicalité aussi bien chez les premierschrétiens que dans les ordres men-diants du Moyen Âge ; « Le temps del’universalité » ensuite, du XVIe au XIXe

siècle, rendue possible par toutes lesgrandes découvertes qui ont bouleversé le mondeet ont permis la diffusion de l’Évangile ; « Le temps dela miséricorde » enfin, dont nos XXe et XXIe siècles ont

tant besoin, avec toutes les grandestragédies qui ont marqué cettepériode.

Résumer vingt siècles dechristianisme en quarante figuresest une gageure … Qu’est-ce qui aguidé votre choix ?É. de B. : Nous tenions à montrer dessaints du monde entier, en mettant envaleur les grands pays où la chrétientéest née. Pour les seize premiers siè-cles, par exemple, le choix était verti-gineux ! Il nous est apparu essentiel decommencer par Jérusalem avecÉtienne, le premier martyr de la chré-tienté, d’évoquer Carthage etl’Afrique du Nord avec Félicité, jeunepatricienne, et Perpétue, jeuneesclave, toutes deux livrées aux bêteslors des jeux du cirque, sans oublier le

rôle essentiel de l’Italie avec Cécile, de la Franceavec Blandine, de l’Espagne avec Vincent de

Saragosse... Comment aussi ne pas men-tionner les quarante-deux martyrs

albanais de Sébaste en Arménie, pre-mier pays à avoir adopté le christia-nisme comme religion officielle.

Ce projet dépasse la seule viséeculturelle…É. de B. : L’exposition vise, effec-tivement, à susciter l’enthou-siasme des adolescents devant latrajectoire fascinante de jeunes deleur âge, et à les conduire eux-mêmes vers des chemins inté-rieurs. Elle a pour vocation d’êtremontrée dans des collèges etlycées, universités, églises, et ras-semblements de jeunes comme lesprochaines Journées mondiales dela jeunesse de Cracovie, en Pologne.

Propos recueillis par Aurélie Sobocinski

Les saints, des super-héros

Culture / exposition / zoo

Offrir aux élèves de nouvelles figures de héros en leur présentant les jeunes martyrs et saints qui ont marquél’histoire du christianisme, c’est le projet d’Ars Latina, avec sa dernière exposition itinérante. Élisabeth de Balanda,

déléguée générale de cette association, s’en explique.

SAVOIR PLUS. L’exposition d’Ars Latina, La fleur de l’âge - À pas de géant vers l’éternité, sera à Echternach, au Luxembourg,jusqu’au 15 novembre 2015. Les établissements peuvent la réserver après cette date. Ars Latina travaille depuis plusieurs annéesavec le Sgec et la Mutuelle Saint-Christophe pour créer des passerelles entre culture, foi et beauté dans le cadre du programme « Le Musée à l’École ». Contact : Élisabeth de Balanda, 06 85 17 84 12, ou [email protected] ; www.ars-latina.com

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Élisabeth de Balanda.

Ci-contre : les martyrsalbanais et ci-dessous :sainte Blandine.©

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DES PARCOURSPOUR LES SCOLAIRESLe Muséum d’histoire naturellede Besançon organise, à la de-mande, des visites pour desgroupes scolaires, de la mater-nelle au lycée, et propose desparcours d’éveil, de découverteou d’expérimentation. Si touspermettent de se familiariseravec la faune – un atelier avecdes animaux de compagnie amême été créé pour les toutpetits – les élèves y sont aussiinitiés à la démarche scientifiqueet sensibilisés à l’importancede la conservation. À noter :en 2017, une exposition per-manente consacrée à la biodi-versité viendra compléter l’offreactuelle. Informations sur : www.citadelle.com

Laurence Estival

Quoi de communentre le tigre deSibérie, l’apron

du Rhône, un petit pois-son qui peuple un desfleuves les plus impor-tants de l’Hexagone, lesdendrobates, mysté-rieuses grenouilles pou-vant revêtir des teintesbleues ou dorées, et ledynaste Hercule, un desplus gros scarabées dumonde ? Tous font par-tie des espèces dont ladisparition pourraits’avérer une perte ines-timable pour le patri-moine naturel mondial.Pour s’en rendrecompte, rendez-vous auMuséum d’histoire naturelle de Besançon,situé derrière les murailles de la citadelleVauban. Il accueille plus de 500 espècesdont il assure la conservation et la repro-duction autour de quatre espaces intérieurs :les poissons ; les insectes et les batraciens ;les mammifères, primates, oiseaux ; lesrongeurs. Objectif : faire de ces animauxdes ambassadeurs pour informer les visi-teurs des dangers que représentent lesatteintes multiformes à l’environnement.

Cache-cache avec les visiteursLe parcours commence par la découverte dujardin zoologique, pièce maîtresse de cetteplongée dans l’univers animal. Sur le cheminde ronde de la citadelle, se cachent en contrebasquelques wallabies des rochers. Venus d’Océa-nie, ces marsupiaux de la famille des kan-gourous, aux pieds orangés et à la queuetigrée, jouent à cache-cache avec le visiteur. Quelques mètres plus loin, les lémuriens deMadagascar, cousins lointains des singes,n’en finissent pas de faire des pitreriesquand des calaos charbonniers, des oiseaux

venus d’Asie, cher-chent à capter leregard des badaudsattirés par le « man-teau » rouge, bleu etvert de l’ara chlorop-tère. Les yeux s’arrê-tent un instant pourprendre connaissancedes fiches techniquesqui précisent lamanière dont les ani-maux se nourrissent etleur rôle dans le main-tien des écosystèmes. La découverte de labiodiversité se poursuitdans l’insectarium, undes plus riches deFrance. Ici cohabitentgrenouilles exotiques,fourmis et autres my-gales suspendues au

plafond du laboratoire. Beaucoup moins po-pulaires que les animaux du jardin zoologique,ces espèces rendent pourtant des servicesinestimables : les deux premières servent,par exemple, à assurer les besoins alimentairesdes animaux. Les araignées régulent, quantà elles, les populations de moustiques et ap-portent, comme à Madagascar, une aide auxhumains, leurs toiles étant, en effet, utiliséescomme fil à tissage. Les frissons sont aussigarantis quand les visiteurs entrent dans le« noctarium ». Dans cet espace sans lumièreoù les conditions nocturnes ont été reproduites,s’affairent des rongeurs, dont le grand hamsterd’Alsace, qui fait partie des espèces les plusmenacées. Pour se remettre de ses émotions, directionl’aquarium où s’agitent des poissons d’eaudouce et des carpes, qui permettent dedécouvrir ces espèces et même de les tou-cher ! De quoi repartir la tête pleine de sen-sations et de connaissances à reprendre encours pour rendre plus concret le thème dela biodiversité et mesurer combien elle estindispensable à la vie.

Les animaux protégés de la citadelle

Sur plus de 11 hectares, le muséum de la citadelle de Besançon accueille des animauxmenacés d’extinction. S’y promener permet de prendre conscience de la nécessité de

préserver l’environnement pour éviter la disparition d’espèces devenues rares.

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Grand Hapalemur de Madagascar.

Dendrobate bleu d’Amazonie.

La citadelle de Besançon, chef-d’œuvre deVauban, est une des plus belles de France.

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L I v r e s

vvVOYAGE AU CŒUR DE LA BIBLE

zPour lire la bible de bout en bout, on abesoin d’un guide. Lucile, une adoles-

cente, en a fait l’amère expérience, en calant surle livre austère du Lévitique, après avoir parcouruavec plaisir la Genèse et l’Exode. C’était sanscompter sur son oncle, un bibliste érudit, qui val’aider à entrer dans ce grand texte. Ce dernier luipropose un pacte : lire toute la bible à deux et enparler dans des lettres. L’échange épistolaire vadurer trois ans. L’oncle apporte son savoir qui est

immense et la jeune fille son impertinence...Pierre-Marie Beaude, exégète et romancier jeu-nesse, a eu l’heureuse idée d’imaginer cette fic-tion plaisante pour introduire adolescents etadultes dans les Écritures. Sylvie Horguelin

Pierre-Marie BeaudeLa Bible de LucileBayard 1 248 p., 39,90 €.

LE CHRISTÉDUCATEUR

dDans un environnement tropenclin à souligner la difficulté

d’éduquer, Isabelle Parmentierdit, à tous, la joie de se faire édu-cateur. Une joie fondée sur l’attentemême des enfants et des jeunesqui demandent : « Élève-moi ».L’ouvrage se fonde sur le dialogueconstant entre l’expérience d’édu-catrice de son auteur et la Paroledu Christ éducateur. Noussommes invités à exercer uneautorité qui fait grandir et à ouvrirà tous un devenir et un avenir. Àl’image de Jésus, l’éducateur doitrévéler et relever. Une lecture quidonne à penser, qui met en mou-vement, dans un ouvrage trufféd’anecdotes et qui propose destravaux pratiques. Et, en mêmetemps, une plongée dans l’Évan-gile, accompagnée par une théo-logienne exigeante. CB

Isabelle ParmentierÉlève-moi ! Salvator280 p., 22 €.

LOUIS ET ZÉLIE

dPour la première fois,l’Église canonise deux

époux, Louis et Zélie Martin,parents de Thérèse de l’Enfant-Jésus. L’auteur, prêtre du dio-cèse de Sées et arr ièrepetit-neveu de Louis, évoque,avec précision et délicatesse,la vie simple de ces parentsdont les cinq filles entrèrent enreligion. Certes, leur histoireest datée mais on ne peutqu’être touché par ces exis-tences, tissées de faiblesse etde fragilité, dans l’ordinaire dela vie conjugale et sociale,qu’habite pourtant une spiri-tualité intérieure intense. Pasd’événements exceptionnels,mais l’accueil tranquille du quo-tidien. Louis et Zélie Martin,comme leur fille, nous entraî-nent sur cette petite voie quidit le prix inestimable de toutevie humaine. Claude Berruer

Thierry Hénault-MorelLouis et Zélie MartinCerf288 p., 24 €

SEPT LAÏCITÉS

dJean Baubérot, spécia-liste de la laïcité, montre

qu’il n’y pas de modèle uniquede la « laïcité à la française ».Après avoir décrit la laïcitéantireligieuse, considérant lesreligions comme malfaisantes,puis la laïcité gallicane quiveut contrôler le religieux, l’au-teur s’arrête longuement surla laïcité séparatiste, autourde la loi de 1905. Des muta-tions contemporaines amènentà la laïcité ouverte, attachéeau débat, persuadée que leconfinement du religieux dansla sphère privée conduit auxintégrismes. Enfin, la laïcité,terrain privilégié de la gaucheglisse vers la droite, nourris-sant un discours identitaireanti-immigrés. Un ouvragebien utile, quand ce terme estbrandi par beaucoup dans desacceptions bien diverses. CB

Jean BaubérotLes 7 laïcités françaises Maison des sciences del’homme, 175 p., 12 €.

AIMER AVECDON BOSCO

dComme le veut cette col-lection, après une brève

biographie, quinze thèmes sontproposés pour prier autour desintuitions et convictions d’unefigure spirituelle. À l’occasion dubicentenaire de la naissance deDon Bosco, Jean-Marie Peticlercnous fait ici découvrir le croyantet l’éducateur. Quinze thèmes,quinze jours à vivre dans la grandeunité d’une relation éducative fon-dée sur l’Évangile. Don Boscovivait sa foi au service de la vie.Les deux derniers chapitres nousle rappellent : « Agis en homme deprière » et « prie en homme d’ac-tion. » En cette année de lamiséricorde, c’est un vrai bon-heur de mieux connaître cetextraordinaire éducateur alorsque l’École nous invite à la rela-tion bienveillante ! CB

Jean-Marie PetitclercPrier 15 jours avec Don BoscoNouvelle Cité 128 p., 12.50 €.

48ECA N° 369 OCTOBRE-NOVEMBRE 2015

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vv

ALSACIENEN 1940

dMartin Wisenfall pensaiten avoir fini avec la guerre

après la défaite de la Franceface à la Wehrmacht en 1940.Le jeune médecin rentre à Stras-bourg, dans une région désormaisannexée par l’Allemagne. Maislorsque des officiers SS l’accusentd’avoir tué l’un des leurs, parcequ’il n’a pas réussi à le sauver,il est contraint de servir dans lesrangs nazis, sur le front de l’Est.Que faire passer en premier ?Son serment d’Hippocrate ouses convictions, alors même quesa femme, de confession juive,et sa fille, sont menacées ? Une histoire bouleversante, oùchacun tente de retrouver unpeu d'humanité au cœur de labarbarie. Joséphine Casso

Régis Parenteau-Denoël et Jean-François VivierHerr Doktor, tome 1 : La Peste et le choléraArtège Jeunesse 48 p. 14,90 €.

zDounia Bouzar dissèque les différentes étapesd’endoctrinement djihadiste avant d’expliquer

sa méthode de désembrigadement. On découvre quele basculement est le résultat d’une rencontre entre « un malaise souvent passager et un discours quiprétend en dévoiler les causes ». L’auteur met à jour lesleviers sur lesquels jouent les recruteurs de Daesh : lesvidéos montrant un monde corrompu, l’idée de laprimauté d’un groupe purifié, et la façon dont cetteidéologie envahit le quotidien du jeune jusqu’à le rendre

paranoïaque. Dounia Bouzar explique ensuite comment« remobiliser la part d’humanité broyée » d’un jeuneradicalisé. La solution n’est jamais dans un discoursde la raison. C’est en jouant sur l’affect qu’on parvient,parfois, à fissurer sa carapace et à le faire redevenir « sujet vivant, puis pensant ». Noémie Fossey-Sergent

Dounia BouzarComment sortir de l’emprise « djihadiste » ? Les éditions de l’Atelier, 156 p., 15 €.

RÉCIT D’UNECONVERSION

dPhilippe Pozzo di Borgo,dont la vie a inspiré le film

Intouchables sur l’improbableamitié entre un aristocrate tétra-plégique et un jeune des cités,fait ici le récit de sa conversion. Ilanalyse comment son handicapl’a libéré d’un activisme forcenépour l’ouvrir à son silence inté-rieur. Un silence qui lui a permisde se connaître puis de s’enrichirdu mystère de l’autre. Fort decette expérience, l’auteur nousinvite à vivre comme une chancel’interdépendance qui nous lie ànos semblables, proches ou trèsdifférents, avant de l’éprouverpar la privation ou la maladie.L’accueil de la fragilité n’aug-mente-t-elle pas notre intelli-gence de cette humanitécommune, précieux trésor à par-tager ? Virginie Leray

Philippe Pozzo di Borgo Toi et moi, j’y croisBayard221 p., 13,90 €.

IN VINOVERITAS

dRachel, jeune femmealcoolique, prend chaque

jour le train et aperçoit par lafenêtre Morgan, dont elle ima-gine la vie. Celle-ci habite prèsde la maison que Rachel anaguère partagée avec Tom, sonex-mari. Et voici que Morgan dis-paraît. Le récit est conduit partrois narratrices : Morgan, la vic-time, Rachel, jeune femme per-due depuis sa séparation d’avecTom et plus encore depuis lamort de Morgan, et Anna, la nou-velle épouse de Tom. Rachelentreprend de trouver l’assassinde Morgan. Entre souvenirs per-dus, délires alcooliques, inter-prétation des événements, oùest la vérité ? Qui manipule quidans ce récit labyrinthique ?Vous monterez dans le train à lapremière page et n’en descen-drez qu’à la dernière ligne. CB

Paula HawkinsLa fille du trainSonatine, 378 p., 21 €.

SAUVER LES JEUNES RADICALISÉS

N° 369 OCTOBRE-NOVEMBRE 2015 ECA 49

AUMÔNIERDES PROSTITUÉES

dSans angélisme ni voyeu-risme, l’ancien dominicain

Jacques Arnould raconte ici lapastorale de trottoirs qui lui fitarpenter, comme aumônier dumouvement du Nid, les hauts-lieux parisiens de la prostitution.Au-delà d’une attachante galeriede portraits de ces drôles de pa-roissiennes et de pittoresquesanecdotes empreintes d’un hu-mour qui n’ôte rien à la gravitédu sujet, l’auteur s’interroge surles causes du mal et projette unéclairage théologique sur cesMarie-Madeleine. Il voit dans laviolence et les faux-semblantsde ce milieu un reflet des traversd’une société avare de cette to-lérance qui ouvre pourtant à unmonde de sentiments insoup-çonnés. VL

Jacques ArnouldTrottoirs de nuit. Dix-sept ansavec les prostituéesSalvator 168 p., 18 €.

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PABLO, FILS D’ESCLAVE

dLe jeune métis Pablo estné en Amazonie d’un

commerçant espagnol et d’uneesclave noire. Séparé tôt de samère, maltraité par ses demi-frères, il saisit sa chancelorsqu’elle se présente sousles traits de deux explorateursanti-esclavagistes : Alexandervon Humboldt et AiméBonpland. Grâce aux deuxhommes, dont il finit parpartager les aventures, Pablo change de vie et dedestin. Cette fictiondocumentaire, traitée sousforme de bande dessinée(sans bulles mais avec untexte), croise l’épopéescientifique et l’histoire del’esclavage avec intelligence etsens du récit. Un bel album àlire et un outil de qualité pouraborder en classe des thèmesimportants. Dès 10 ans. MM

Olivier Melano Les esclaves de CumanàL’école des loisirs48 p., 12,70 €.

FOCUS SURLE CLIMAT

dComment fonctionne leclimat ? Pourquoi

change-t-il ? BayardJeunesse traite la questiondans ses magazines. Youpi(5-8 ans) et Images Doc (8-12 ans) répondent auxquestions des petits et grandscurieux. Okapi (10-15 ans)explique les enjeuxgéopolitiques de la COP 21 àtravers le pastiche d’une fablede La Fontaine. Phosphore(dès 15 ans) va à la rencontrede jeunes qui s’engagentpour sauver la planète. Pourla COP 21, Bayard Jeunessemettra aussi à dispositiongratuitement sur son site denombreux contenus pouraider petits et grands à mieuxcomprendre le réchauffementclimatique.

Claire FerrandYoupi, Images Doc, Okapi et Phosphore « Spécialclimat ». En vente dès le 21 octobre (cette datepeut varier selon lesmagazines).À partir de 5,20 €.

SCIENCEDES ÉMOTIONS

dLes émotions peuventêtre un objet d’étude

scientifique. Pour nous enconvaincre, les auteursimaginent la rencontre entreune fillette, sa mygale, sesamis et la professeureLunatique. Au fil deséchanges, les enfantsdécouvrent les composantesde nos émotions et leurmultiplicité, comment elless’expriment physiquement etcomment on peut parfois lesmodifier. Ils apprendront quede nombreux animaux,notamment les primates,ressentent des émotions etque celles-ci sontindispensables pour nousprotéger ou nous relier auxautres. Une explorationcomplétée par des annexesludiques et informatives. Dès 9 ans. MM

Sophie Schwartz et David Sander(texte), Clotilde Perrin (ill.)Au cœur des émotions Le Pommier64 p., 8,90 €.

LE FRANÇAIS PARLE GREC

zLe grec ancien n’est plus guère étudié.Est-ce une raison pour ignorer l’origine de

mots aussi courants qu’ « alphabet », « orthographe » ou « kilomètre » ? Assurémentnon ! Ouvrons donc ce précieux petit livre qui faitdécouvrir aux enfants – et aux plus grands – lesplaisirs de l’étymologie mêlée à la mythologie. DeA à Z, le lecteur retisse ainsi les liens entrel’Atlantique et le géant Atlas, l’Arctique et les ours(« arktos » en grec) ou encore le monstre Typhon

et les terribles tempêtes. Il apprend à décrypterle lexique contemporain à la lumière de sesracines grecques. Un voyage dans la langue,facilité par une écriture plaisante. Dès 11 ans.

Maria Meria

Brigitte HellerPetites histoires des mots venus du grecFlammarion jeunesse192 p., 5,20 €.

JEUNESSE

PREMIER JOURD’ÉCOLE

dUn ourson se promèneen forêt. Il trouve un

bonnet accroché à unebranche. Muni de ce couvre-chef, il s’aventure jusqu’auxlimites de son monde etaperçoit un groupe d’écoliers,tous coiffés comme lui. Ilpénètre dans la cour, puisdans la classe, où chacunl’accueille comme unsemblable juste un peudifférent. Jusqu’à ce que lamaîtresse propose de leraccompagner vers samaman. Lorsque celle-ciarrive, il peut s’endormir enconfiance après une épuisantejournée. Cette histoire évoqueavec délicatesse la curiosité,la rencontre des autres, lanécessaire prise de risque etle besoin d’être rassuré. Un album plein de douceurpour l’entrée en maternelle.Dès 3 ans. MM

Jean-Luc EnglebertUn ours à l’écoleL’école des loisirs32 p., 11,50 €.

50ECA N° 369 OCTOBRE-NOVEMBRE 2015

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DVDFAMILLES

ET HANDICAP

d« C’est du non-stop dumatin au soir », lâche au

début du film Le même monde,Didier, le père de Théo, un jeunegarçon autiste. Aucun répit pourcette famille, ni pour celled’Antoine, 8 ans, polyhandicapé,filmées avec tact par Bertrand-Baptiste Hagenmüller. Pourtant,ces parents aimants qui déploientune énergie extraordinaire pourfaire face au handicap de leurenfant pourraient être plusheureux s’ils pouvaient souffler un peu et accorder plus de tempsà leurs autres enfants. C’est leprojet de la fédération LoisirsPluriel à l’initiative de ce longmétrage : permettre aux enfantshandicapés et aux autres de jouerensemble dans des centres deloisirs ou de vacances. Et ainsi « libérer » les parents quelquesheures ou quelques jours… MB

Bertrand-Baptiste HagenmüllerLe même monde Oxo Films. 12 €.Commande sur : www.lemememonde.fr

TVMARDI

ÉCOLOGIE

dÀ l’occasion de la COP21, la chaîne KTO

retransmet les débats des « Mardis des Bernardins » des1er et 7 décembre prochainsconsacrés à l’écologie. Thèmedu 1er décembre : « Unespiritualité de l’écologie ». SaBéatitude Bartholomée Ier,patriarche de Constantinople,interviendra sur le concept d’ « écologie intégrale »développé par le pape dansLaudato si’. « Quel messagecommun pour la protection dela création ? », sera le thèmede la table ronde du 7décembre. Parmi lesdébatteurs : le philosophe etspécialiste de l’islamAbdennour Bidar, Haïm Korsia,grand rabbin de France, lemoine bouddhiste tibétainMatthieu Ricard et le CardinalAndré Vingt-Trois. À suivre sur KTO à partir de 20 h 40 ou à revoir surwww.ktotv.com

Agathe Le Bescond

CDCHANTE-MOI

L’OULIPO

dL’esprit de l’Oulipo (« Ouvroir de littérature

potentielle ») est toujoursbien vivant, incarnéaujourd’hui par Hervé LeTellier, Jacques Jouet ouBenoît Casas. Le coffret detrois CD Chansons d’avantl’Oulipo regroupe des textesde Raymond Queneau et dePaul Braffort. Il nous ramèneà la naissance de ce groupelittéraire auquel ont participéégalement Italo Calvino etGeorges Perec. C’estl’occasion de redécouvrir des extraits d’Exercices destyle (qui raconte 99 fois lamême histoire de 99 façonsdifférentes) et de nousrappeler combien lesfondateurs de ce mouvementont aimé la chanson, confiantà Juliette Greco ou à Barbarade très beaux textes. MB

R. Queneau et P. Braffort Chansons d’avant l’OulipoFrémeaux et AssociésCD, 25,50 €.

TVUN PRÊTRE

LIBÉRAL

dLe programme Le Jourdu Seigneur diffuse, le

dimanche 29 novembre, à 11 h 30, le documentaire :Lacordaire ou Dieu et laliberté. Né en 1802, Henri-Dominique Lacordaire sedestine à une carrièred'avocat quand il reçoit larévélation de Dieu. En 1824, il entre au séminaire Saint-Sulpice d'Issy-les-Moulineaux,au sud de Paris. Mais songoût pour le débat est vitebridé par la froideur de sesmaîtres. L’enseignement qu’ilreçoit ne correspond pas àses idées libérales. Il esttoutefois ordonné prêtre en1827, à 25 ans. CommentHenri-Dominique Lacordaireest-il parvenu à réconcilierreligion et libertéapparemment antinomiques ?Pour le séminariste GuillaumeConquer, il incarne « la libertéfortifiée par la foi ».

Émilie Ropertwww.lejourduseigneur.com

TOUR DU MONDE MUSICAL

zAvec Euraoundzeweurld (lire « aroundthe world »), Joëlle Jolivet, par ses

dessins gais et toniques, et Merlot, ancienchanteur du groupe reggae Baobab, nousconvient à un voyage. Il commence dans leLiechtenstein, le plus petit pays du monde « qui a le nom le plus long », puis nous conduiten Chine, en Russie, ou encore au Brésil. Biensouvent, il ne s’agit que de rêves, ceux d’unjeune garçon curieux et imaginatif qui n’a

« jamais pris le bateau, ni l’avion ni le train,juste le métro », mais à qui il suffit de mangerdes « fajitas » ou de se rendre chez son amiSalim pour s’envoler vers de nouvellescontrées… Dès 6 ans. Mireille Broussous

Merlot (texte et musique), Joëlle Jolivet (ill.)EuraoundzeweurldHarmonia Mundi, Little VillageLivre CD, 22 €.

MultImedIa

LIVRE CD

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Infos +

52ECA N° 369 OCTOBRE-NOVEMBRE 2015

À quoi servent les programmes?

Mercredi 13 janvier 2016 17 h 30 - 19 h 30

Faut-il craindre les nouvellestechnologies et les médias

dans l’éducation ?Mercredi 9 mars 2016

17 h 30 - 19 h 30

ECM : École des cadres missionnésSalle Montparnasse

76 rue des Saints-Pères, 75007 Paris

WWW.DECHIFFRERNOTREEPOQUE.COM

L’association « Déchiffrer notre époque » a été créée par Jean-PierreKerboul et le sociologue Claude Thélot en 2013. Elle organise desentretiens, débats, échanges, sur des sujets essentiels pour notretemps, notre vie actuelle et future. Le but est de favoriser, sans enjeupolitique ou partisan, une bonne compréhension du sujet retenu. Lesséances sont animées par Jean-Pierre Kerboul.

avecCLAUDE THÉLOT

Éclairant l’actualité d’apports théologiques, la revue Les Cahiers Kairos décrypte les grands thèmes de

l’encyclique Laudato si’ et propose des pistes pour agir. L’enseignement catholique a personnalisé

8 des 72 pages du document.L’outil Kairos se décline aussi sous forme de panneaux

à louer pour des expositions itinérantes.

Commandes des Cahiers Kairos au prix partenaire de 3 €(plus frais de port) auprès de Bayard Service :

[email protected]

www.salon-education.org

L’ENSEIGNEMENT CATHOLIQUE VOUS ATTEND

DU JEUDI 19 AU DIMANCHE 22 NOVEMBRE 2015, À PARIS-EXPO - PORTE DE VERSAILLES,

DE 9 H 30 À 18 H 00.

Pavillon 7.2 / Stand U 66

Entrée gratuite àtélécharger sur le

site du salon

369 p52-54 OK.qxp_- 23/10/2015 14:46 Page52

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m’a décidé à me consacrer pleinementà la musique ! En revanche, un peu plustard, lorsque je suis parti en Inde suivrel’enseignement d’un maître de musique,l’humilité m’a beaucoup aidé. Le gouroutransmet son savoir en établissant unlien avec ses élèves, en partant de cequ’ils sont pour les faire grandir. Il y alà une dimension spirituelle qui manqueà notre École de la course aux pro-grammes, des exercices de virtuositéet du par cœur. Mais l’entraînementn’en est pas moins exigeant, voire éprou-vant. Et c’est peut-être une forme d’hu-milité à la Steve Jobs qui m’a aidé à

m’accrocher : je m’ou-bliais pour me consa-crer pleinement à mapassion, tout en res-tant lucide sur mes li-mites. Cela a aiguillémon envie d’appren-dre, de toujours dé-couvrir de nouveauxinstruments.Ensuite, j’ai choisi dedevenir compositeuret j’ai continué à étu-dier les musiques dumonde. Cette voie du

métissage des influences, du dialogue entre les culturesme semble, en effet, plus riche que l’exploration d’uneunique tradition, trop campée sur ses certitudes. Enfin,j’ai beaucoup travaillé en collaboration, d’abord avecdes chorégraphes, puisdes réalisateurs. Celaimplique de composerpour accompagner uneautre création, de la met-tre en valeur discrète-ment, sans l’écraser.Finalement, l’art de resterhumble, c’est se prémunirdu sentiment de supério-rité qui éloigne des autres,qui isole. C’est donc aussil’art du lien, du partage etde la rencontre qui fontque je ne cesse dem’émerveiller du mondeet des gens !

Propos recueillis parVirginie Leray

Le compositeur ArmandAmar, qui vient de signer lamusique du film Human, aété marqué par les leçonsd’humilité prodiguées aucollège par son professeurde français

Je ne peux pas dire que j’aibeaucoup aimé l’école.Elle m’a toujours parue

rigide, figée, impersonnelle.Pourtant, le conseil d’un en-seignant de français au col-lège de Champigny-sur-Marne (94) m’a profondé-ment marqué. J’arrivais toutjuste du Maroc, en classe de4e. J’ai oublié son nom et jene garde qu’un vague sou-venir de ses cours. En re-vanche, ses leçons d’humilitésont restées gravées dansma mémoire : « Vous devezrester humbles ! » répétait-il, craie à la main, en dessinantau tableau des bâtons courbés comme des dos inclinés.Je me suis remémoré ces paroles toute ma vie. Je les aireçues comme une invitation à se souvenir qu’on demeuraitignorant de plein de choses, qu’il y avait toujours à ap-prendre des autres, qu’il fallait rester ouvert à la différenceet à l’inconnu.

Gare aux certitudesCe précepte ne m’a pas encouragé à persévérer à l’école.Je l’ai quittée à 16 ans, après avoir vécu l’aventure deWoodstock, ce gigantesque festival rock américain, qui

Armand Amar

« Vous devez rester humbles ! »

Un jour, un profUn enseignant a croisé leur route, et leur vie en a été transformée.

Ils nous racontent cette rencontre décisive.

MINI-BIOs1953 : naissance à Jérusalem,enfance au Maroc.s1965 : arrivée en France àChampigny-sur-Marne (94).s1976 : collaborations avec leschorégraphes Peter Goss, CarolynCarlson, et Russell Maliphant.s2002 : première musique de filmpour Amen de Costa-Gavras.s2010 : César pour la musique dufilm Le Concert de Radu Mihaileanu.s2014 : création de Leylâ et Majnûn,ou L’Amour mystique, Salle Pleyel.s2015 : réalise la musique du filmHuman de Yann Arthus-Bertrand.

L’HUMANITÉ EN PARTAGEPlaidoyer pour la planète autant qu’hommage à ses habitants, Human1,le dernier film de Yann Arthus-Bertrand, alterne de magistrales prisesde vue aériennes et des témoignages poignants recueillis aux quatrecoins du globe. Bonheurs et drames de l’existence, famille, guerre,rapports Nord-Sud… Cette œuvre émotionnelle met en scène une in-terrogation collective sur le sens de la vie incitant à l’introspection et àl’engagement. Protéiforme, le film se décline sur grand et petit écran,en DVD et sur Internet, pour une diffusion la plus large possible. Sicertaines séquences peuvent heurter la sensibilité des plus jeunes,d’autres offrent des occasion de débats intéressants pour lesquels dessupports pédagogiques sont mis en ligne2.

1. www.human-themovie.org2. www.goodplanet.org

N° 369 OCTOBRE-NOVEMBRE 2015 ECA 53

D. R

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Armand Amar, mélange les cultures musicales...

... depuis son initiation en Inde.

D. R

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SPECTACLE

sDIDEROT POUR LES SCOLAIRESÀ partir du 12 novembre 2015

PARIS (75020)À Paris, la pièce de théâtre Diderot – La Fidèle et l’Encyclopédiste, dernière créationde la compagnie Les Passeurs d’On-

des, s’adresse auxélèves à partir dela 4e. Ce spectacleà deux voix – DenisDiderot et safemme – présenteun homme à lagrande liberté deton, tiraillé entrece que lui dit saraison et la foidans laquelle il a

grandi et que partage son épouse. La pièceest suivie d’un débat d’une demi-heure,animé par les comédiens, qui permet derevenir sur le thème de la foi et de la raison,en laissant la parole aux élèves. Encouragépar l’Observatoire de la laïcité, le spectacleest également agréé par le ministère del’Éducation nationale. Quatre représen-tations sont organisées les 12, 19, 26 no-vembre et 3 décembre 2015 à 14h30 auVingtième Théâtre, 7 rue des Plâtrières,75020 Paris (Métro Ménilmontant). Tarif : 11 € (un accompagnateur invitépour 10 élèves inscrits). Réservation : 01 48 65 97 90.

SOLIDARITÉ

sCOLLECTE DE JOUETS

Du 18 au 21 novembre 2015PARTOUT EN FRANCE

« Laisse parler toncœur »… C’est le

titre de la 6e col-lecte de jouets

organisée parEmmaüs et Eco-systèmes du 18

au 21 novembreprochain. Emmaüs

remettra en état lesjouets récupérés pour les

vendre à petit prix dans son réseau tandisque Eco-systèmes recyclera ceux qui nepourront être réparés. Des bénévolesEmmaüs et des volontaires en servicecivique d’Unis-cités accueilleront lesdonateurs dans près de 150 magasins dela grande distribution alimentaire parte-naires de l’opération. www.emmaus-france.org

CONFÉRENCES

sREGARDS DE PSYS

Jusqu’au 19 janvier PARIS ET NANTES

La Fédération française des psychologueset de psychologie (FFPP) propose depuisla rentrée deux cycles de conférences na-tionales ouvertes à tous : l’un se dérouleà l’université de Nantes sur le thème : « Des apprentissages aux savoirs scolaires »(prochaines rencontres : les 17 nov., 8 déc. et 12 janv.) ; l’autre a lieu à l’université Paris-Descartes sur le thème « Enjeux édu-catifs au cœur de l’École : contribution dela psychologie sociale aux débats » (pro-chaines rencontres : les 3 nov., 15 déc. et19 janv.). Horaire commun : de 18h à 19h30.www.psychologues-psychologie.net

sÉCLAIRAGES ÉDUCATIFS

Jusqu'au 18 mai 2016PARIS

L’ISP-Faculté d’éducation lance la 17e éditionde son cycle de conférences-débats destinéaux enseignants et professeurs des écolesdésireux de continuer à se former. Des spé-cialistes d’univers variés (psychologie, lin-guistique, sciences de l’éducation…) sontattendus d’octobre à mai pour évoquerles problématiques actuelles : laïcité, innovation, plaisir d’enseigner… Prochainsrendez-vous : le 25 novembre sur « l’autoritééducative » avec Bruno Robbes, maître deconférences en sciences de l’éducation, etle 13 janvier sur « la laïcité à l’école » avecJean-Louis Auduc, ancien directeur adjointde l’IUFM de Créteil et co-rédacteur de laCharte de la laïcité.Les conférences ont lieu de 17h30 à 19h30 àl’ICP, 19 rue d’Assas, Paris (VIe arr.).Entrée libre sur inscription : www.icp.fr

CONCOURS

sGRAND PRIX MADMAGZ 2015

Jusqu’au 18 décembre 2015PARTOUT EN FRANCE

Madmagz, éditeur de ressources pédago-giques numériques, organise un concoursà l’attention des enseignants et classes in-novantes. Voyage interclasses, expérience

pratIque

scientifique, échange linguistique : il s’agitde présenter un projet collaboratif, muti-disciplinaire et lié aux nouvelles techno-logies. Le tout au format d’un magazineMadmagz (le site aide à créer des magazineset à les publier en ligne, en PDF ou sur pa-pier). L’occasion de valoriser une réalisationpédagogique et de tester gratuitementl’offre d’appui à la création de médias sco-laires. Date limite de dépôt des dossiers :le 18 décembre 2015. De nombreux lotssont à gagner. www.osonsinnover.education

sPOÉSIE FRATERNELLE

Jusqu’au 30 avril 2016PARTOUT EN FRANCE

Dans un contexte où montent les extré-mismes, des situations extraordinaires defraternité se vivent aussi au quotidien.C’est le thème du prix Jean Debruynne2016, inspiré de l’œuvre de ce prêtre poèteet journaliste, ami de Jacques Prévert. Lescompositions – textes, paroles et musiques– des jeunes artistes, de 16 à 30 ans, sontà envoyer sur CD, avant le 30 avril 2016 àl’association Jean Debruynne – « En blancdans le texte ». www.ebdt.fr

SÉJOURS SPORTIFS

sCLASS OPEN :SKI ET SNOWBOARD

Février et mars 2016MEGÈVE (74)

Les inscriptions sont ouvertes pour les sé-jours d’hiver tous niveaux, proposés parl’association Class Open, partenaire de l’en-seignement catholique. Un premier stageest proposé du 21 au 27 février à Megèvepour les enfants dépendant des zones Cet A. Trois groupes seront constitués : unpour les skieurs de 5-12 ans, un pour lesskieurs de 13-17 ans et un pour amateursde snowboard de 13-17 ans. Un deuxièmeséjour est prévu au même endroit du 28février au 5 mars pour les jeunes de la zoneC seulement. Les groupes seront forméssur le même principe. Hébergement enchambre de quatre lits.Rens. : 06 72 28 44 09 ;[email protected] ou classopen.org

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Page 55: N°369, octobre-novembre 2015, 5,50  · N°369, octobre-novembre 2015, 5,50 € Actualités La conférence de rentrée du Sgec La planète : ... Même si l’École n’a pas attendu

Éduquer à la relationPour aider les enseignants duprimaire à aborder les questionsexistentielles avec leurs élèves.

L’ÉDUCATION AFFECTIVE, RELATIONNELLE ET SEXUELLE4 € (hors frais de port) Cf. grille tarifaire pour les frais de port .

Nom/Établissement : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Adresse : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

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Souhaite recevoir : . . . . . . . . . . . . . . . . . exemplaires. Ci-joint la somme de : . . . . . . . . . . . . . . . . . € à l’ordre de :

Sgec, Service publications, 277 rue Saint-Jacques - 75240 Paris Cedex 05. Tél. : 01 53 73 73 71 (58)

Comment réorganiser la vie scolaire, agir face à un personnel de service en difficulté ou travailler en réseau ?

À L’ATTENTION DES CADRESDE L’ENSEIGNEMENT CATHOLIQUE

Nb Prix d’ex. TTC1 3,99 €2 5,04 €4 6,35 €

Nb Prix d’ex. TTC10 7,05 €20 12,13 €40 16,93 €

Grille tarifaire des frais de port

Prix unitaire 4 €

LA COMMUNAUTÉ ÉDUCATIVE AU DÉFI DE LA PENSÉE SOCIALE DE L’ÉGLISE 10 € (port compris)8 € l’exemplaire à partir de 50 exemplaires (hors frais de port).Nom/Établissement : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Adresse : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Code postal/Ville : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Souhaite recevoir : . . . . . . . . . . . . . . . . . exemplaires. Ci-joint la somme de : . . . . . . . . . . . . . . . . . € à l’ordre de :

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