N°2 - Mars 2018
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N°2 - Mars 2018
SOMMAIRE
Des tablettes d’argile à l’écran numérique :
l’aventure du livre et de l’écrit
Histoire p.7
Arts p.13
Tribune libre p.18
Culture Geek p.17
Nos écrits, un perpé-
tuel changement de
supports p.8
Grâce à cet article, vous
allez découvrir l’évolu-
tion de l’écriture, depuis
son origine, plus de 3000
ans avant J-C., jusqu’à
nos jours.
La bande dessinée
franco-belge p.3
Voici un petit topo sur
la BD en général, depuis
sa création au XIXè
siècle. BD, comic strips,
manga, vous allez décou-
vrir leur histoire.
Tintin au Congo p.4
Voici l’histoire d'un
jeune reporter, jeune
occidental blanc, qui
part visiter le Congo,
colonie de sa grande
patrie, la Belgique. Tin-
tin ne serait-il qu’un
détestable blanc raciste ?
Avons-nous de quoi sévè-
rement critiquer le Ri-
quet à la houppe du XXè
siècle? Recontextualisa-
tion de la scénarisation
d'une légende de la
bande-dessinée.
Pour ce deuxième numéro du Condor Sait, nous avons choisi le thème « Des ta-
blettes d’argile à l’écran numérique : l’aventure du livre et de l’écrit »
Des élèves ont rédigé des articles visant à retracer l’histoire des différents supports
d’écriture : de la roche aux tablettes numériques en passant par les tablettes d’ar-
gile, le papyrus, le parchemin et le papier. Rubriques Histoire et Arts.
D’autres élèves ont choisi de traiter un genre particulier d’écriture avec la BD
franco-belge, les manga et les calligrammes. Rubriques Littérature et Culture geek.
Quant à la rubrique Tribune, elle présente les livres sacrés de différentes religions.
Bonne lecture… Les rédacteurs en chef
EDITO
Littérature p.2
Littérature
Le Condor Sait n°2 p.2
L'évolution du dessin de presse
L’évolution du dessin de presse au cours des années
Le dessin de presse est un travail de jour-
naliste qui apporte une information ac-
compagnée d'un regard critique, d'une
opinion. Ainsi, cet outil de communica-
tion dénonce, conteste, illustre l'actualité
mais aussi dédramatise un évènement,
fait rire et donne à réfléchir.
A partir de 1830 naissent les pre-
miers journaux satiriques illustrés
comme le Charivari ou La Carica-
ture. Les satires politiques se déve-
loppent et valent parfois à leurs
auteurs d’être poursuivis en jus-
tice. C’était le cas d’Honoré Dau-
mier, qui fut condamné à 6 mois de
prison pour avoir représenté Louis-
Philippe sous les traits de Gargan-
tua (voir illustration). Vu que les
dessinateurs ne pouvaient pas cri-
tiquer les auteurs ou les caricatu-
rer parce qu’ils étaient censurés, ils
s’orientèrent vers la satire sociale,
au détriment de la satire politique.
En 1881, les journaux ont enfin dé-
sormais le droit d’être publiés sans
autorisation préalable grâce à la
loi sur la liberté de la presse qui
change la donne. Il y a de moins en
moins de censure. A l’arrivée de la
3ème république, le secteur se déve-
loppe et tous les thèmes sont abor-
dés : la politique, le social et le reli-
gieux. Le dessin de presse continue
à se développer notamment grâce
à l’amélioration des techniques du
domaine de l’imprimerie. De 1870 à
1940, le dessin de presse est par-
tout. Les dessinateurs de presse
s’emparent des grandes polémiques
de leur temps, comme ce fut le cas
pour « l’affaire Dreyfus ».
A la fin de la Seconde Guerre Mon-
diale, le dessin de presse est omni-
présent, que ce soit dans la presse
généraliste ou dans la presse sati-
rique. En 1945, commence une nou-
velle ère dans les médias : c’est le
développement de la télévision, de
la photo. Autant de facteurs qui
ont commencé à impacter le dessin
de presse. Les journaux illustrent
désormais leurs articles de photo-
graphiess. Le dessin de presse conti-
nue toutefois d’être présent dans
les journaux généralistes Aujour-
d’hui, le paysage de la presse sati-
rique est limité à quelques titres.
Ces journaux, indépendants, sont
uniquement financés par leurs
ventes.
Le Canard enchaîné, créé en 1915,
est un journal d’enquête illustré
exclusivement par des dessins de
presse,
Charlie Hebdo, créé en 1970, repose
quant à lui sur ses dessinateurs. Il
est créé par l’équipe de Hara-Kiri,
qui venait d’être interdit,
Sine Mensuel ,créé en 2011, fait son
apparition parmi les titres de
presse satirique après que le dessi-
nateur Sine quitte Charlie Hebdo.
Aujourd’hui le dessin de presse
satirique continue à être publié
malgré le risque que prennent les
dessinateurs car leurs dessins font
polémique. En effet ; on ne peut que
se souvenir des Attentats contre
Charlie Hebdo le 7 janvier 2015.
Reggie
Source : https://www.superprof.fr/blog/
Littérature
Le Condor Sait n°2 p.3
La bande dessinée franco-belge
Petit topo sur la BD en général.
Aaaaaah, la bande dessinée.
Tout le monde en a déjà lu.
Mais vous êtes-vous déjà demandé
quelle était son histoire ? Non ?!
Et bien, c’est ce que nous allons voir
maintenant !
L’histoire
de la bande dessinée
La bande dessinée (ou BD)
est considérée comme
étant le 9ème art. Un art
qui, depuis sa création, a
bouleversé l’idée même du
divertissement et la ma-
nière de raconter une his-
toire.
La bande dessinée clas-
sique voit le jour en 1830
dans le pays du chocolat et
de l’évasion fiscale : la
Suisse. Il est convenu que
la première BD soit :
« L’histoire de Mr Jabot »,
créé par Rodolphe Töpffer.
La BD se diffuse par la
suite dans le monde entier
au cours du XIXème siècle,
à travers les journaux
américains, sous forme de
« comic strip ».
La BD devient alors un pi-
lier du divertissement mo-
derne, bien que resté très
enfantine en Europe. Elle
se démocratise tant et si
bien que grâce à l’arrivée
des mangas, les trois foyers
de création de BD étaient
nés et un tout nouveau pu-
blic friand de distractions
originales s’était tourné
vers ce tout nouveau
genre : les comics, la BD
franco-belge et les man-
gas.
Mais la BD souffre de cri-
tiques plus qu’acerbes de la
part des journalistes qui,
vers l’aube du XXIème
siècle, la considéraient
(avec les jeux vidéo et les
dessins animés) comme
une sous-culture. Ils pen-
saient qu’elle allait perver-
tir la jeunesse de France,
la corrompre et la trans-
former en « une armée de
tueurs psychopathes san-
guinaires multirécidi-
vistes ».
Aujourd’hui, le genre s’est
diversifié et est rentré dans
le patrimoine culturel du
pays. Tout le monde a sa
BD préférée son type préfé-
ré… et il réunit plusieurs
millions de fans à travers
le monde chaque année.
Eliott
Littérature
Le Condor Sait n°2 p.4
La bande dessinée Franco-belge
Étude de cas, Tintin au Congo
Tintin au Congo, l'histoire d'un jeune
reporter, jeune occidental blanc, qui part vi-
siter le Congo, colonie de sa grande patrie la
Belgique. Tintin ne serait-il qu’un détestable
blanc raciste ? Avons-nous de quoi sévère-
ment critiquer le Riquet à la houppe du XXe
siècle? Recontextualisation de la scénarisa-
tion d'une légende de la bande-dessinée.
Aujourd'hui encore, Tin-
tin au Congo fait polémique. Le
Congo était jadis une propriété
personnelle du roi des Belges
Léopold II, jusqu'à ce qu'il dé-
cide, contraint par la charge
financière qu'implique un terri-
toire aussi grand, de l'offrir à la
Belgique. Mais la population
accueille ce cadeau avec bien
peu d'enthousiasme, si bien que
peu de Belges partent pour la
colonie, là où on a justement
besoin d'eux.
En 1930, alors que Her-
gé, l'auteur de Tintin, est en
train de finir Tintin au pays
des Soviets, qui était alors édité
en épisodes dans le journal le
Petit vingtième, on le charge
d'envoyer le jeune reporter au
Congo.
En effet, l'abbé Wallez dirigeait
Le Vingtième siècle et donc Le
Petit vingtième (ce dernier
n'était qu'un supplément du
premier). Il a été contacté par
le ministère belge des colonies,
afin de motiver la jeunesse
belge à partir au Congo. Leur
but : « […] réaliser une série de
reportages "positifs" sur le Con-
go » (http://fr.tintin.com/albums/show/
id/2/page/0/0/tintin-au-congo). Her-
gé, alors qu'il comptait faire un
album se déroulant aux États-
Unis, obéit et commence donc à
écrire la bande-dessinée qui,
comme les autres, est alors édi-
tée en « strips* » hebdomadaires
dans le Petit Vingtième.
Ainsi, le but de l’his-
toire, qu’Hergé n'a d'ailleurs
pas fait avec grand enthou-
siasme, était principalement de
présenter la colonisation du
Congo sous un jour sympa-
thique. La société de l’époque
considérait comme acquis que
l'homme blanc était intelligem-
ment supérieur à l'homme noir,
alors qu'aujourd'hui, il est clai-
rement admis qu'il s'agit d'une
absurdité totale ! Seulement,
telles étaient les mœurs de
l'époque, telle a été l'éducation
de l'auteur, et telle était surtout
l'opinion du journal catholique
conservateur pour lequel il tra-
vaillait. C'est dans cette optique
que l'auteur a dessiné une case
où le personnage parlait aux
jeunes congolais de leur patrie :
la Belgique. Néanmoins, cette
case a été modifiée en 1946,
remplaçant cette géographie
douteuse par une leçon de ma-
thématiques.
* Strips = succession horizontale
de plusieurs cases. Une bande
comprend entre une et six
images environ.
Littérature
Le Condor Sait n°2 p.5
La bande dessinée Franco-belge (suite)
On peut néanmoins ré-
torquer que cela ne justifie pas
la rabaissante façon de parler
attribuée aux congolais, ponc-
tuée de « Moi y en a avoir […] »
et de « missié Tintin ». Rabais-
sant, vraiment ? En vérité, ce
n'était pas là du tout l'intention
de Hergé. En effet, ce parlé par-
ticulier était réellement celui
qu'on pouvait entendre dans la
bouche des Congolais de 1930.
Lorsque débuta la publication
de Tintin au Congo dans le Petit
Vingtième, la rédaction reçut
de nombreuses lettres témoi-
gnant de l’impatience des lec-
teurs de l’arrivée du reporter
au Congo (l’histoire commence
par un voyage en bateau qui
s’est étalé sur plusieurs numé-
ros). Parmi elles, la lettre du
jeune Kyola Kongo : « Moi pitit
noir est content baucou li mien
petit ami tintin bonne santé.
Moi contan li tintin venir ici.
Nous pas manger li. C'est li
avoir baucou manger ici. Moi
fini. Kyola ». On peut ainsi
constater que l’auteur n’a rien
inventé quant à la manière de
parler des Congolais.
Nous pouvons donc con-
clure que l’œuvre la plus contro-
versée d’Hergé n’a pas pour but
de véhiculer des clichés racistes,
mais est juste victime de son
époque. Il en est de même de
toutes les œuvres de tous les
âges, des romans du Moyen-Age
représentant des nobles coura-
geux aux bandes-dessinées de
Picsou représentant le capita-
lisme américain en pleine
guerre froide. De plus, un quart
de siècle après, Hergé combat
l’esclavage dans Coke en stock.
Je ne saurais alors que vous
conseiller de lire les aventures
de Tintin.
Yanis
Littérature
Le Condor Sait n°2 p.6
Le calligramme de Guillaume Apollinaire
Poèmes de la paix et da la guerre, 1913-1916
Un nouveau type d’écriture a fait son
apparition dans la littérature française
Avant toute chose, le calli-
gramme, qui est parfois nom-
mé « poésie graphique », est un
poème en forme de dessin.
Cette forme d'écriture a été
vue pour la toute première fois
le 27 février 1834 dans le jour-
nal satirique Charivari qui a
publié le verdict d'un procès
dans sa page de couverture,
dont le texte était en forme de
poire. Le calligramme est une
nouveauté pour l' histoire de la
littérature, cela apporte de
l’originalité et peut donner en-
vie à de nouvelles personnes
qui n'aiment pas spécialement
la poésie, ou la littérature en
général, de prendre goût à la
poésie grâce aux calligrammes.
Pour finir, le mot calligramme
a été choisi par le célèbre au-
teur Apollinaire qui a pris la
contraction de calligraphie et
d'idéogramme.
Apollinaire a donc ensuite créé
le livre «Calligrammes». Il
s’agit d’un recueil de poèmes
sur la première guerre mon-
diale.
La colombe poignardée et le jet
d’eau
Ce poème de la paix et de la
guerre, écrit sur le front, parle
des amours perdues et des amis
dispersés. Il est dédié à son ami
d'enfance René Dalize emporté
par la guerre. Les amis disper-
sés sont représentés par un jet
d'eau et les amours perdues
sont représentées par une co-
lombe. Ce calligramme d'Apol-
linaire est un poème élégiaque
traditionnel (Définition : une
élégie est un poème lyrique expri-
mant une plainte douloureuse, des
sentiments mélancoliques).
De nombreux contraires sont
associés dans ce poème : la
forme libre de la première
strophe et la forme tradition-
nelle de la deuxième, la poésie
lyrique et l’apparente moderni-
té du poème dessin (longtemps
oubliée et déconsidérée, la poé-
sie visuelle est remise au goût
du jour par Apollinaire), l’évo-
cation de l’actualité (la pre-
mière Guerre Mondiale) et le
recours aux références du
Moyen-Age (Villon, Rutebeuf),
l’alternance du féminin et du
masculin à travers les figures
des proches du poète. Ces élé-
ments éloignés sont complé-
mentaires pour le poète puis-
qu’ils font l’objet d’une associa-
tion dans un même poème, et
c’est la guerre qui les réunit.
( source : http://stmichel.re/wp_stm/wp-
content/uploads/2012/04/Analyse -
calligramme-apollinaire.pdf )
Karl-Mary & Colin
Source : http://indexgrafik.fr/calligrammes-guillaume-
Histoire
Le Condor Sait n°2 p.7
Support de lecture et manière de lire au fil du temps
Les différents supports de lecture existants
Il y a eu différents supports de lecture à travers l’histoire, des anciennes
civilisations jusqu’à aujourd’hui.
Volumen :
Les premiers supports ont été les
Volumen faits à base de papyrus
collés les uns aux autres. Il étaient
fragiles et s’abîmaient vite. De plus,
il fallait être au moins trois pour
écrire et lire sur le volumen étant
donné qu'il fallait le dérouler. Pour
le lire il fallait quelqu'un qui le lise
à voix haute. La lecture orale a
longtemps été la forme normale de
lecture.
Codex :
Le papyrus était aussi l'outil de base
pour faire des codex (l'ancêtre des
livres que l'on connaît aujourd'hui) .
Le codex malgré le fait qu'il soit
fragile, est plus petit et plus pra-
tique que le volumen. Le codex a
lancé le mouvement de diffusion des
textes sacrés. Les bibliothèques exis-
taient déjà. Les chapitres, index...
aussi. Cela permet la lecture sélec-
tive : contrairement à la lecture du
volumen, le lecteur peut choisir le
chapitre qui l'intéresse, il n'est pas
obligé de lire tout le livre. L'inven-
tion du codex permet aussi la lec-
ture silencieuse.
Livre imprimé :
La transmission du savoir dans le
monde médiéval est faite sur des
copies manuscrites. Le seul moyen
de transmettre des textes était de
les recopier à la main.
Dés le XII ou le XIVème siècle les
ateliers de copie des monastères
(scriptoria) ne suffisaient plus à
répondre à la demande de livres qui
grandissait à cause de la multiplica-
tion des universités et à cause du
nombre de laïcs riches qui pou-
vaient s’acheter des livres person-
nels.
Mais au XIVème siècle arrive en
Occident une sorte de papier obtenu
par la fermentation de vieux chif-
fons. Entre le XIVème et le XIXème
siècle, la multiplication des moulins
à papier auprès des cours d’eau de-
vient très importante.
En Chine et en Corée, l’imprimerie
connaît ses débuts dés le XIVème
siècle. En Europe, c’est Gutenberg,
vers 1450, qui amène la reproduc-
tion d’un texte plus d’une centaine
de fois. Ce sont les débuts de l’impri-
merie en France.
Comme l’imprimerie se développe,
on voit le nombre d’ouvrages aug-
menter et le coût des livres baisser.
Il ne s’agit plus de lire mais de con-
fronter, de consulter et de parcourir
beaucoup de textes.
Documents électroniques :
Depuis l’invention de l’imprimerie,
l’imprimé n’a jamais rencontré de
concurrent sérieux. Le support pa-
pier a donc toujours dominé notre
société et notre culture jusqu'à au-
jourd'hui.
Depuis une dizaine d’années, les
supports électroniques s’immiscent
peu à peu dans notre société via
Internet. La vitesse de diffusion des
connaissances et l’accès à l’informa-
tion est facilitée. Le papier n’est
plus le seul support de lecture.
Internet modifie les comportements
et les manières de travailler : on
parle aujourd’hui d’e-book (livre
électronique) ou d’e-paper (papier
électronique) ou même de e-
commerce (commerce en ligne).
Le texte dispose donc d’un moyen de
plus pour se véhiculer. Le texte a
été associé à des pierres, des ar-
doises, des tablettes d’argiles, du
papyrus … Au début des temps mo-
dernes, il est associé au papier et
maintenant, il est de plus en plus
associé à un support immatériel :
l’électronique, ce qui permet aux
textes de voyager à la vitesse de la
lumière et de s’afficher en n’importe
quelle taille sur n’importe quel
écran.
Le transport de l’écrit vers les sup-
ports électroniques semble être une
révolution plus fondamentale que
celle de l’imprimerie de Gutenberg
car celui-ci n’a fait que modifier le
mode de reproduction des docu-
ments. L’électronique a quant à lui
affecté le livre. Il intervient dans les
supports, les formes de l’écrit et la
place du lecteur face au texte.
Guillaume, Jessy, Pauline, Fleurine
Histoire
Le Condor Sait n°2 p.8
Nos écrits, un perpétuel changement de support
Les différents changements de supports à travers l’histoire des textes.
Au fil des siècles, l'Homme a présenté ses
textes sur différents supports afin
d’avoir des traces, plus ou moins du-
rables, de ses écrits. De la tablette de cire
à l’Ebook, en passant par le papyrus, le
parchemin et le livre, voici comment les
matières ont su garder nos textes et
s’adapter à nos besoins littéraires au
cours du temps.
Les premières aventures de l’écri-
ture, le voyage des textures :
L’écriture a fait son apparition en
Mésopotamie vers 3300 av. J.-C. et
c'est aussi le berceau du livre. Son
intérêt premier est de nous aider à
compter, l’écriture cunéiforme est
alors née. On écrit sur de l’argile que
l’on grave avec des tiges de plantes.
Le papyrus a été inventé bien avant,
en 5000 av. J.-C. pourtant ce sont des
années plus tard que les égyptiens
commencèrent à écrire dessus ou sur
leurs murs. Le papyrus est une su-
perposition de fines lamelles de
plantes tressées ensembles.
Vers 3200 av. J.-C., les idéogrammes
apparaissent, ce sont des signes qui
correspondent, chacun à une idée. Ils
sont utilisés en Égypte et en Chine
où l’’on écrit sur de la soie.
Ensuite, entre 3000 et 2500 av. J.-C.,
les sumériens se mirent à écrire en
rébus sur des tablettes d’argile avec
un stylet : la technique d'écriture
cunéiforme s’est améliorée.
C'est aussi en Mésopotamie que nais-
sent, vers 2400 av. J.-C., les picto-
grammes qui sont semblables aux
idéogrammes à la seule différence
qu’ils représentent des éléments con-
crets.
L’Homme se sert longtemps de l'ar-
gile et du papyrus avant d'utiliser la
pierre. En -200 av. J.-C., le roi égyp-
tien Ptolémée V fait écrire un décret
sur la Pierre de Rosette. Ce texte,
écrit en trois langues différentes, est
l'un des premiers à avoir été gravé
dans la pierre.
A la même période, le parchemin est
utilisé. Il s’agit de peaux d’animaux
dont on se sert en Asie Mineure.
L’utilisation du papyrus se fait de
plus en plus rare de peur que ne se
reproduise un accident tel que
l’incendie de la bibliothèque
d’Alexandrie.
Le renouveau :
En l’an 0, l’invention qui va changer
la face du monde est née en Chine :
le papier. C’est alors que les premiers
livres papier viennent à paraître.
C'est entre le IIème et le IVème siècle
que le codex fait son entrée. Le codex
est un cahier de feuilles seules re-
liées. Du rouleau (volumen), nous
sommes passés à un ensemble de
feuillets liés entre eux.
L'objet est ainsi plus facile à manipu-
ler d'autant plus que son évolution
en manière de mise en page permet
une lecture plus facile. Les espaces,
les majuscules et la ponctuation de-
viennent les premières règles de la
syntaxe.
Source : tablette de cire, cegepsherbrooke.fr
Source: Papyrus, Ancient Origins
Source: Center Blog, le tube parchemin
Histoire
Le Condor Sait n°2 p.9
Le papier va remplacer progressive-
ment le parchemin dans la mesure
où il est plus pratique et moins cher
à produire. Malgré le changement
de support, le livre est toujours là
plus de 1500 ans plus tard.
Le livre reste pourtant très confiden-
tiel, précieux et fragile d'autant plus
qu'il est manuscrit. Ce sont notam-
ment des livres de lois, de perception
des impôts et des relevés de chiffres.
Le livre au fil des siècles :
Au Moyen Âge, le livre est essentiel.
Les ordres monastiques se dévelop-
pent. C'est ainsi que la plupart des
œuvres religieuses et antiques sont
conservées au sein des monastères. A
cette époque, les moines ont pour
tâche de retranscrire les textes an-
tiques.
Au cœur des conflits, des incendies
et à cause de mauvaises conditions
de conservation, le livre a malheu-
reusement été détruit ou malmené.
Au XVème siècle, le temps des
moines copistes s'achève. Il laisse
place à une ère de prospérité com-
merciale et éducative, l'Humanisme
(courant de pensée) qui verra la de-
mande de nouvelles œuvres spéci-
fiques à l'enseignement. C'est d'au-
tant plus à cette époque que de nou-
veaux genres littéraires naissent tels
que la poésie et le roman.
On notera par la suite le développe-
ment de bibliothèques royales et pri-
vées et au XIVème siècle, les nobles
et les bourgeois rivalisent pour s'of-
frir de beaux ouvrages illustrés et
sertis de pierres précieuses. Le livre
précieux est un véritable bijou.
1450 : La révolution livresque :
1450 marque l'invention de l'impri-
merie par Gutenberg. Fini le temps
des manuscrits ! Bonjour celui de la
duplication en grand nombre ! Cette
révolution technique modifie le com-
merce. Moins chers à produire, l'im-
primerie baisse considérablement le
coût des ouvrages. Malgré cela, le
livre reste quand même un objet
réservé aux classes sociales les plus
riches.
Ce n'est qu'un début. En 1600, les
premiers auteurs populaires de la
littérature classique ont été publiés
comme Shakespeare et Montaigne.
Avec le papier et l'invention de l'im-
primerie, des milliers d’œuvres ont
pu être publiées autant pour diver-
tir que pour faire réfléchir et ayant
parfois un impact politique dans la
mesure où certains auteurs s'em-
ploient à critiquer la société de leur
temps aussi bien dans le roman que
dans le théâtre. Molière, drama-
turge et comédien sous le règne de
Louis XIV, écrit de nombreux textes
reflétant des faits de société ne pou-
vant être exposés directement. Au
XVIIème siècle, les philosophes des
Lumières (courant intellectuel) réali-
sent l'Encyclopédie Universelle qui
rompt tous les codes car désormais le
peuple a la possibilité de s’instruire
et par conséquent retire cette exclu-
sivité à la noblesse.
Le livre 2.0 ou La renaissance numé-
rique :
Dans les années 70, les textes ont
pour la première fois été retrans-
crits sur les écrans avec l'invention
des premières bibliothèques numé-
riques. De là, des librairies aussi
naissent sur la toile et de ce principe
se développe une nouvelle forme de
commerce.
Enfin, en 2007, Amazon crée Kindle,
la première liseuse. Ce livre numé-
rique est une tablette qui permet de
contenir des milliers d'ouvrages
(oui !) sous forme de fichiers.
Aujourd'hui, les textes évoluent en
parallèle sur le papier et sur le nu-
mérique après avoir traversé les
siècles. Malheureusement, l'évolution
constante du numérique pourrait
bien écarter les lecteurs du papier,
mais pas pour toujours.
Le papier reste un incontournable de
la littérature et le livre est devenu
un loisir populaire qui reviendra
toujours au premier plan de l'his-
toire des supports qui n'est par ail-
leurs pas encore terminée.
Clément S.
Source: Amazon.fr
Source: La Belle au Bois Dormant, Disney
Histoire
Le Condor Sait n°2 p.10
Les grandes révolutions du livre
Le livre a littéralement évolué dans ses
formats et ses supports durant de nom-
breux siècles en passant d’un support
ancien à un support moderne.
Les tous premiers livres étaient gravés à
la main sur de la pierre (IXe et IVe millénaire
avant Jésus-Christ), sur des tablettes d'argile (IIIe
millénaire avant Jésus-Christ), sur des papyrus
(IIIe millénaire avant Jésus-Christ), sur des ta-
blettes de bois, sur des tablettes de cire (Ier siècle)
et sur des parchemins (IIIe siècle avant Jésus-
Christ). Les premiers parchemins étaient fabri-
qués avec de la peau d’animal puis rassemblés en
un ensemble de feuillets. Il n'en existait qu'un
exemplaire en général. (source : Wikipédia/gralon)
Le plus ancien, encore présent, daterait
du sixième siècle avant Jésus-Christ et est fait de
six feuilles d'or et de 24 carats (=diamants) d’où il
en tire son nom « Le Livre D'Or ». (source : Wikipé-
dia)
A partir du sixième siècle apparait le ma-
nuscrit, puis l'invention de l'imprimerie, en 1450,
ce qui renouvela le monde. A partir de ce mo-
ment là, on a eu la possibilité de faire plusieurs
exemplaires d'un livre sans le recopier intégrale-
ment. (source : Wikipédia/cours de 5ème)
De nos jours (XXIe siècle), on peut trouver les
livres sur plusieurs formats, des livres en papier,
des livres numériques... Nous n'avons plus l'obli-
gation d'en acheter pour en lire : soit nous pou-
vons trouver des exemplaires numériques gra-
tuits via internet, soit nous pouvons emprunter
des livres dans des bibliothèques. Les livres se
sont aussi transformés en films car beaucoup de
livres sont maintenant adaptés en films.
Dans le futur, on peut supposer qu’il n’y
aura plus de support papier pour le livre.
Wendy & Méry-Ann
Source : edition-originale.com
Histoire
Le Condor Sait n°2 p.11
LE PARCHEMIN
L’Histoire et la fabrication du parchemin
Le parchemin : ses origines
Nous allons parler de l’invention du parchemin,
son utilisation, sa fabrication et ses différents
supports.
Le parchemin aurait été inven-
té au IIe siècle avant J-C, par
les habitants de Pergame, capi-
tale du royaume hellénistique
d’Asie Mineure. Pergame pos-
sédait une magnifique biblio-
thèque de 2000 volumes (livres
faisant partie d’une œuvre con-
sidérée comme un ensemble).
Après qu’elle eut été incendiée,
Ptolémée Epiphane, pharaon
de la période lagide (205-182 av
J-C), redoutant qu’elle ne con-
currence la bibliothèque
d’Alexandrie riche de 4000
volumes. Il interdit l’exporta-
tion du papyrus afin que les
scribes de Pergame (personnes
écrivant à la main des textes
administratifs, religieux, juri-
diques ou privés et à en faire
des copies) ne puissent reconsti-
tuer une bibliothèque suscep-
tible de concurrencer la sienne.
Les habitants de Pergame, con-
traints de trouver un produit
de remplacement auraient,
selon Varron (écrivain du Ie
siècle avant J-C) et Pline l’An-
cien (écrivain Ie siècle), inventé
le parchemin ou « peau de Per-
game ». Cette mention est la
plus ancienne connue et atteste
l’existence de ce nouveau sup-
port.
Le parchemin est constitué
d’une peau animale souvent de
mouton, chèvre ou veau qui
sert de support pour l’écriture.
Le parchemin est utilisé au
Moyen-Âge pour les manus-
crits et les chartes (actes au-
thentiques consignant des
droits, des privilèges, générale-
ment accordés par un suze-
rain). Sur le parchemin, on
écrivait des textes religieux ou
d’histoires.
Les peaux animales sont dé-
graissées et irritées pour n’uti-
liser que la peau. Ensuite, celles
-ci sont trempées dans un bain
de chaux, par la suite les poils
et les restes de chair étaient
raclés à l’aide d’un couteau
pour que la peau soit fine.
Avec l’aide d’une pierre ponce
et de la craie, les peaux d’ani-
maux étaient blanchies.
Le parchemin est découpé en
feuilles et assemblé sous diffé-
rentes formes :
Le Volumen est un ensemble de
feuilles cousues les unes aux
autres et ainsi cela forme un
rouleau (IVe au Ve siècles).
Le Codex, utilisé à partir du Ie
et IIe siècles, est un ensemble de
feuilles cousues en cahiers et il
peut être considéré comme
l’ancêtre du livre moderne.
Le parchemin est un support
complexe à fabriquer, cher,
mais extrêmement durable. À
la fin du XIVe siècle, il est utili-
sé essentiellement pour la réali-
sation de documents précieux,
d’imprimés de luxe ou encore
pour réaliser des reliures. Sup-
port onéreux, on évitait de le
gaspiller. Toutefois, il semble-
rait que l’existence du parche-
min soit antérieure au récit de
Pline l’Ancien et à l’édit de
l’empereur Dioclétien.
Avant, le parchemin était fait
pour écrire des histoires, des
chartes etc… Aujourd’hui les
parchemins n’existent plus
mais on les préserve dans les
musées.
Sources : Wikipédia et ApBNF
Houda, Julia, Sixtine et Océane
Source : Justacoté
Histoire
Le Condor Sait n°2 p.12
La Bibliothèque Nationale de France (BNF)
La BNF est la bibliothèque nationale de la Répu-
blique Française. Elle a été inaugurée le 30 mars
1995 par le Président François Mitterrand. C’est la
première institution responsable du dépôt légal
depuis 1537 et c’est la plus importante bibliothèque
en France, puis l’une des plus considérables dans le
monde. Elle possède le statut d’établissement public
à but administratif. Ses activités sont étendues sur
sept sites dont le principal est la bibliothèque Fran-
çois Mitterrand située dans le 13ème arrondisse-
ment de Paris, sur la rive gauche de la Seine. Les
six autres sites sont :
Site Richelieu-Louvois (2ème arrondissement de Paris)
Bibliothèque de l’Arsenal (4ème arrondisse-ment de Paris)
Bibliothèque-musée de l’opéra (9ème arron-dissement de Paris)
Maison Jean Vilar (Avignon) Site de conservation (Bussy Saint-Georges)
Tout d’abord, Charles V installa sa
collection de 917 livres dans une
salle du Louvre, puis au fil des an-
nées, les rois ont continué à réunir
leurs livres dans cette salle. Le 28
décembre 1537, le roi François 1er
instaure le dépôt légal. La biblio-
thèque est ensuite ramenée à Paris
dans la seconde moitié du XVIème
siècle malgré les guerres de reli-
gions. Ensuite, La bibliothèque s’est
véritablement développée à partir
de 1666, sous Colbert qui a pour
objectif d’en faire un bâtiment à la
gloire de Louis XIV. Il l’installe
dans le quartier qu’elle occupe puis
y fait transférer les collections
royales qui ne trouvaient aucune
place au Louvre. Colbert achète et
reçoit en don des collections ve-
nant de plusieurs bibliothèques
privées. De plus, la bibliothèque est
marquée par la période de la Révo-
lution, le dépôt légal est supprimé
pendant trois ans. La bibliothèque
du roi devient nationale et conti-
nue de s’enrichir malgré tout grâce
aux confiscations à l’étranger et en
France et également grâce aux
collections privées du roi Louis XV,
de Marie-Antoinette et de madame
Elizabeth. Au vu du manque de
place dans la bibliothèque, une
commission est menée en 1858 et
Prosper Mérimée rédige un rap-
port sur les constructions que doit
subir l’établissement. Le rapport
est transmis à Napoléon III qui
confie la tâche à l’architecte Henri
Labrouste qui reconstruira la salle
de travail en 1868. Au XXème
siècle, la bibliothèque n’arrête pas
de s’agrandir avec la construction
de trois nouvelles annexes : celles
de Versailles (1934, 1954, 1971), de
Sablé (1980) et de Provins (1981).
Malgré toutes ces expansions, un
problème de stockage est toujours
présent. Enfin le 14 juillet 1988, le
Président de la République Fran-
çois Mitterrand annonce la réno-
vation et la construction d’une
nouvelle bibliothèque. En août
1989, le projet de l’architecte Domi-
nique Perrault est choisi pour cons-
truire la bibliothèque qui sera
inaugurée en 1995. Le 20 décembre
1996, la bibliothèque d’étude du site
François-Mitterrand s’ouvre au
public. Le 8 octobre 1998 la nou-
velle bibliothèque de recherche est
ouverte à son tour.
Clément
Dépôt légal = obligation légale ou
incitation faite aux producteurs ou
aux diffuseurs de déposer dans la
bibliothèque nationale du pays ou
dans d'autres institutions dési-
gnées, un ou plusieurs exemplaires
des documents qu'ils produisent ou
diffusent
Source : http://
www.perraultarchitecture.com/fr/
projets/3264-
bibliotheque_nationale_de_france_-
_enjeux_urbains.html
Arts
Le Condor Sait n°2 p.13
La roche : plus que du papier
L’art de la Préhistoire
Bien avant les téléphones ou encore les ta-
blettes de cire, les hommes préhistoriques
ont exploité un premier support : la roche.
Ainsi, en -30000 av. J-C, l’art pariétal est né
regroupant l’ensemble des gravures et des
peintures effectué sur les parois des grottes.
Aujourd’hui, trois cents
grottes décorées, entre l’Espagne et
la France, sont célèbres pour leurs
peintures (comme la grotte d’Alta-
mira en Espagne ou celle de Chau-
vet-Pont d’arc en Ardèche). Avec
de nombreuses couleurs, créées à
partir d’ocre, de bioxyde de man-
ganèse et de charbon minéral,
l’homme préhistorique a pu s’expri-
mer sur les parois des grottes
comme les écrivains le font dans
un livre. Les dessins les plus fré-
quents représentaient des animaux
tels que des chevaux, des bisons,
des bouquetins, des ours, des mam-
mouths ou encore des félins. Les
hommes étaient peu représentés,
on a donc pensé que les animaux
illustraient des parties de chasse
mais cette théorie fut contredite
car les animaux présents n’étaient
pas chassés.
La grande question est
donc de savoir ce que les hommes
voulaient représenter ou encore
exprimer à travers leurs dessins ?
Dans un premier temps,
les dessins étaient identifiés à de
simples loisirs. Puis, on a pensé que
ces peintures pouvaient représen-
ter les rites et les cultes religieux
des hommes préhistoriques. Les
grottes ornées pourraient donc être
l’ancêtre des premiers livres saints.
Un des exemples les plus
connus est la Grotte de Lascaux
située en Dordogne, dans la vallée
de Vézère. Découverte en 1940 par
de jeunes garçons, elle est placée au
Patrimoine Mondial et est surnom-
mée « La Chapelle Sixtine de l’art
pariétal » grâce à la qualité de ses
peintures. La grotte est impression-
nante grâce à ses 1900 peintures et
gravures réalisées d’un seul trait
avec des gestes précis. Ces pein-
tures, des plus saisissantes, ont un
âge estimé entre 18 000 et 17 000
ans.
De plus, quand elle a été
trouvée, les œuvres étaient presque
intactes malgré le temps écoulé.
Pour les conserver, des reproduc-
tions de la grotte ont été ouvertes
au public car l’original avait été
atteinte par la maladie verte (des
taches apparaissaient sur la paroi
à cause de la chaleur et du déve-
loppement des végétaux). Avec des
animaux qui épousent la forme de
la paroi, la Grotte de Lascaux fait
donc de la roche le premier sup-
port des hommes. L’art pariétal
n’est que le début de l’aventure de
l’écrit, des années après, d’autres
supports feront leur apparition.
Zoé & Solène
Source : Grotte de Lascaux, wikipedia.org
Arts
Le Condor Sait n°2 p.14
L’art pariétal
Durant la paléolithique, il y a deux types d’applica-
tion : 2 gros points juxtaposés forment une silhouette,
ou il y a la technique du soufflé. L’ocre est mâché puis
soufflé avec la bouche. Ce procédé permet d’obtenir des
tons dégradés.
On a découvert les grottes suivantes qui abritent des
œuvres préhistoriques notables :
la grotte de Lascaux et la grotte de Font-de-
Gaume en Dordogne,
la grotte Chauvet en Ardèche
et également en Espagne la grotte d’Altamira.
La grotte de Lascaux est une des grottes les plus con-
nues de France. Actuellement, elle n’est plus visitable
pour éviter que les dessins ne disparaissent. Une repro-
duction de la grotte a donc été construite .
L’art de rue
Aujourd’hui, il existe plusieurs autres formes d’arts
mais celle qui va nous intéresser plus particulièrement
sera l’art de rue, qui pour nous, est similaire au dessin
de la préhistoire, mais de manière plus récente.
Ce terme, art de rue (street art), englobe la pratique du
graffiti, du graffiti au pochoir, de la projection vidéo,
de la création d'affiche, du pastel sur rues et trottoirs.
L’art de rue a toujours existé mais de différentes ma-
nières, tout dépend de l’époque où il se trouvait. L’art de
rue est un moyen d’exprimer son mécontentement ou
sont ressenti tout en visant à dénoncer des choses ou
faire passer un message par un graphe. Il symbolise
l’art moderne de manière libre, mais il ne faut pas ou-
blier que c’est puni par la loi. Mais désormais cela com-
mence à se démocratiser notamment grâce à des mai-
ries qui font appel à des artistes de rue pour décorer
leur ville. Comme par exemple la ville de Chambly où se
déroule une fois par an « Unis vers l’urbain » ou s’ex-
priment tous les arts de la rue (danse de rue, freestyle
de rue, freestyle football, graffiti…).
Mais depuis un certain temps cet art perd de son sens,
des œuvres consensuelles se développent de plus en plus
perdant le principe même de cet art, qui est un art qui
dénonce les travers de la société.
Par exemple, il existe un homme dont le pseudonyme
est Bansky qui est mondialement connu grâce à ses
œuvres artistiques de street art. Ses œuvres font passer
des messages, qui mêlent souvent politique, humour et
poésie. Il a par exemple fait une œuvre en Palestine.
Elle représente une colombe blanche avec un gilet par
balle qui tient une branche d’olivier dans son bec. Ce
dessin est un hommage aux personnes tuées pendant la
guerre d’Intifada.
Source : https://commons.wikimedia.org/wiki/File:Banksy_-
_Armoured_Peace_Dove.jpg
Arts
Le Condor Sait n°2 p.15
Comparaison de l’art pariétal et du street art
L’art pariétal représente essentiellement des
animaux, rarement l’homme, et des signes
abstraits.
Le street art représente essentiellement des
écrits, des signatures, des figures, des formes
diverses…
Le support pour l’art pariétal était les pa-
rois des grottes.
Le support pour le street art sont des murs,
des trains, des métros, etc…
Les matériaux pour l’art pariétal sont des
pigments naturels avec du charbons de bois,
de la terre.
Les matériaux pour le street art sont des
peintures synthétiques.
Les techniques et les outils pour l’art parié-
tal sont des couleurs soufflées avec la
bouche, empreintes de mains, dessins au
charbon de bois.
Les techniques et les outils pour le street art
sont les peintures aérosol, les marqueurs, les
pochoirs, les peintures au rouleau.
Enola, Drice, Joss-Tristan, Shahin
Arts
Le Condor Sait n°2 p.16
Qu'est-ce que la poésie?
La poésie est un genre littéraire
(qui est une catégorie qui permet de
classer les textes par famille) c'est
un art du langage. Le poète utilise
les phrases et les mots pour leur
faire dire plus qu’ils ne disent. Par
la culture des images poétiques,
l’artiste donne la plupart du temps
sa propre vision du monde.
D'où vient le mot poésie ?
Le mot poésie vient d'un mot grec
qui signifie création.
La naissance de la poésie. moderne
Le début du XXe siècle confirme la
naissance d'une poésie moderne
libérée des contraintes du vers et de
la rime. Aujourd'hui la poésie conti-
nue d'exister et de se développer à
travers les chansons, à travers le
Slam, des essais de «poésie sonore».
Cent Mille Milliards de poèmes par
Raymond Queneau parue le 07 sep-
tembre 1961
Cent mille milliards de poèmes, est
un livre animé de poésie combina-
toire. Selon les mots de Queneau
dans sa préface «ce petit ouvrage
permet à tout un chacun de compo-
ser à volonté cent mille milliards de
sonnets, tous réguliers bien enten-
du. C’est somme toute une sorte de
machine à fabriquer des poèmes,
mais en nombre limité; il est vrai
que ce nombre, quoique limité, four-
nit de la lecture pour près de deux
cents millions d’années».
Le Surréalisme
Le surréalisme est un mouvement
artistique (poèmes, arts plastique)
du XXe siècle, comprenant l’en-
semble des procédés de création et
d’expression utilisant toutes les
forces psychiques (automatisme,
rêve, inconscient). Libérée du con-
trôle de la raison et en lutte contre
les valeurs reçues
Pour rentrer dans l’univers du sur-
réalisme commençons par les fon-
dateurs.
André Breton, né le 19 février 1896
et mort le 28 septembre 1966, est un
poète, écrivain français, principal
animateur et théoricien du surréa-
lisme, il a écrit Nadja, L’amour fou,
Manifeste du surréalisme
Que faisaient-ils?
Les mots d’ordre du surréalisme
sont « transformer le monde » a dit
Marx et Rimbaud dit « changer la
vie ».Les thèmes favoris des surréa-
liste sont le rêve, l’amour ,le désir,
la femme ,le hasard et la folie.
Robert Desnos
En cinq vers, Desnos regroupe les principaux thèmes du surréalisme. Par exemple, il utilise le champ lexical du sommeil renvoyant au rêve, au psychédélique* .
Dormir
Les sommes nocturnes révèlent la somme des mystères des hommes.
Je vous somme, sommeils, de m’étonner et de tonner.
Robert Desnos joue sur les asso-nances en «om » ce qui nous ren-voie à la méditation, au calme. Ce qui correspond bien au surréalisme la structure du poème est brève, concise. Il n’y a pas de rime.
Célia & Angela
*psychédélique :Signifie âme delique vient de Deluun qui signifie rendre visible
Le rapport entre la poésie et l’image au XXe siècle
Culture Geek
Le Condor Sait n°2 p.17
Les manga
L’histoire du manga
Pour commencer, « manga » veut
dire « illustration de distraction ».
Celui qui a inventé le terme manga
est Okamoto.
Les manga ont été inspirés par des
emakimono, des rouleaux peints (10
mètres de papier pour chacun )
avec des textes calligraphiés venant
de Chine et de Corée qui est une
adaptation de rouleaux de Chine
importés par des moines boud-
dhistes. Leur système de lecture
était lui aussi de droite à gauche, et
inspiré aussi des estampes venant
tout droit de la période d'Edo1 qui
servaient d'abord à illustrer des
livres puis les images ont pris plus
d'importance que le texte qui était
souvent écrit en hiragana2, des re-
cueils souvent connus sous le nom
de Kusazôshi.
Il y a différents types de manga,
Nous allons en citer quelques-uns :
- Shônen signifie « jeune garçon » en
japonais, c’est un type de manga
dans lequel le héros combat des ad-
versaires toujours plus fort et qui,
au fil des épisodes, devient plus fort
autant physiquement que mentale-
ment.
Exemples : Naruto, One Piece, Dra-
gon Ball, etc…
- Shôjô signifie « jeune fille », tou-
jours en japonais, c’est un type de
manga romantique où l’héroïne est
s o u v e n t u n e l y c é e n n e .
Exemples Fruits basket, Kimi ni
Todoke, Nana, etc…
- Seinen signifie « Adulte », c’est un
type de manga qui est plus sérieux,
plus cru et parfois plus violent.
L’histoire et les graphismes sont
plus travaillés.
Exemples Berserk, Claymore, Para-
site, etc…
- Kodomo signifie « Enfant », c’est
un genre de manga destiné à un
public de 5 à 11 ans.
Exemples Pokemon, Anpanman,
etc…
La France, deuxième consomma-
teur mondial de manga après le
Japon ?
Et Oui ! Ce ne sont ni les Etats-
Unis, ni l’Allemagne qui consom-
ment pourtant autant de manga
que nous, mais c’est bel et bien la
France.
Effectivement, ça a commencé avec
Goldorak en 1970 et pendant la pé-
riode allant du 2 au 29 Janvier
2017, One Piece a été le manga le
plus vendu dans le monde avec plus
de 415 millions d’exemplaires.
La France est le deuxième consom-
mateur de manga, car n’ayant pas
assez d’argent, le club Dorothée a
donc décidé d’acheter des manga
qui n’étaient pas chers.
Dorie-Anne & Léa
1: Période historique en 1603 à 1868
2: Un des trois alphabets japonais
Source : pixabay.com
Qu’est-ce qu’un manga ?
C’est là toute la question à laquelle nous allons es-
sayer de répondre dans cet article !
Le Condor Sait n°2 p.18
Tribune libre
Les trois livres sacrés
Quels sont les points communs des religions monothéistes ?
Dans les différentes religions mono-
théistes : judaïsme, islam et christia-
nisme, il y a plusieurs points communs
que l’on va vous présenter dans cette ar-
ticle.
La Torah est le livre sacré des
juifs, écrite pour la première
fois en Hébreu, en 1300 av JC.
Transmise par Moïse (premier
prophète juif). La torah est
considéré comme la parole
de Dieu par les juifs.
La Bible est le livre sacré des
chrétiens. L’ancien testament
a été écrit pendant le premier
et le deuxième siècle. Le nou-
veau testament a été écrit en
363.
Le Coran est le livre sacré pour
les musulmans. Il a été écrit
pour la première fois en arabe
en 634 . Le Coran est considéré
comme la parole de Dieu pour
les musulmans.
On peut observer des principes
communs dans ces trois reli-
gions. Ce sont toutes trois des
religions monothéistes ce qui
signifie accorder une croyance
exclusive à un seul Dieu.
Tout d’abord, ces trois reli-
gions ont trois prophètes com-
muns qui sont :
Abraham : c’est par lui que se
fait la filiation entre le chris-
tianisme, le judaïsme et
l’islam.
Moïse : pour les religions juive
et chrétienne il est l’auteur
sous inspiration divine du pen-
tateuque et en Islam il est re-
connu sous le nom de Moussa
qui est considéré comme l’un
des messagers envoyés par Al-
lah et annonce le prophète Ma-
homet.
Noé : pour les chrétiens, lui et
sa femme sont considérés
comme les ancêtres de toute
l’humanité. Les juifs mettent
Noé parmi les patriarches bi-
bliques et pour les musulmans
Noé est un prophète.
Elles partagent aussi la même
histoire, celle de l’arche de
Noé. Noé avait une femme
ainsi que trois fils. Un jour,
Dieu imposa à Noé une tâche
singulière. Il lui ordonna de
construire une arche qui eût
les dimensions d’un navire,
mais la forme d’une caisse gi-
gantesque. Le bateau devait
comporter trois étages divisés
en compartiments. Ces pièces
seraient pour les occupants de
l’arche et pour les provisions.
Source: https://www.youtube.com/watch?
v=5LUODzN0l8Q
Edonis, Alya, Laetitia et Soumia
Source : https://www.google.fr/imgres?
Le Condor Sait n°2 p.19
Tribune libre
Le Coran est le texte sacré de
l'islam pour les musulmans, qui
reprend la parole de Dieu. Ce
Livre reste le premier et le plus
ancien document littéraire au-
thentique connu en arabe jus-
qu'à ce jour comme la tradition
musulmane le présente, avec le
caractère spécifique dans
l'islam d'inimitabilité dans la
beauté et dans les idées. Le Co-
ran pour les musulmans est la
Bible pour les chrétiens. II est
divisé en 114 sourates. A l’inté-
rieur de ce livre sacré qui date
du VIIe siècle, il y a des inter-
dictions, comme les relations
hors mariage, fumer, boire
(alcool), voler, mentir, les jeux
d'argent, la violence, homo-
sexualité , pas le droit a l’adul-
tère, manger du porc, les ta-
touages… et des obligations
comme se couvrir (voiler) être
généreux , respectueux (envers
les femmes), faire les cinq
prières obligatoires, être droit
(ne pas toucher à la
drogue ,chicha...) jeûner le mois
du ramadan ( le ramadan sert
à faire comprendre aux musul-
mans la chance qu’ils ont de
manger à leur faim , ce mois
permet de se rapprocher de
Dieu et de comprendre ce que
vivent les pauvres a l’année ),
croire en un seul Dieu, Allah ,
en son prophète Mohammed et
les anges, se préserver jusqu'au
mariage, les hommes ont le
droit a plusieurs femmes mais
toutes égales. Il est conseillé de
manger Halal (c’est la prove-
nance de l'animal, la cause de
sa mort et la manière dont il a
été traité). Au fur et à mesure
le Coran doit s’adapter à la
société comme la polygamie
qui est interdit en France mais
qui est autorisé dans la reli-
gion musulmane . Du coup , de
nos jours on peut trouver diffé-
rents type de croyants :
Les pratiquants , les extré-
mistes et les non-pratiquants…
Il y a les extrémistes qui disent
agir au nom d'Allah en tuant
des innocents alors que c'est
contraire aux principes du Co-
ran ( qui est une religion de
prospérité). A cause de ces
« extrémistes » l'islam qui est
une religion de paix est main-
tenant peut-être vue comme
une religion de terreur. Ces
extrémistes tuent n’importe
quelle personne de tout âge.
Dans la religion, il est obligé de
pratiquer, on peut être croyant
mais si on ne pratique pas cela
n’est pas bénéfique.
Dans la société d’aujourd’hui,
les Hommes confondent musul-
man et terroriste, à cause des
barbaries de ces personnes.
Alors que l’origine du terro-
risme ne vient pas de l’islam ce
ne sont pas des musulmans. Ces
personnes qui causent ces at-
tentats n’ont pas conscience du
bien et du mal.
Donia, Yousra & Maelle
Voici un ancien et un nouveau Coran
Source : https://fr.123rf.com/photo_17914542_un-coran--la-main-ancien-script-il-est-consid-r-
largement-comme-le-plus-beau-morceau-de-litt-rature-.html
Le Coran
Le Condor Sait n°2 p.20
Tribune libre
Directeur de la publication : Jamal DORAFI
Rédacteurs en chef : T. BLANCHAUD, G. GUILLIEN, P. MOLLAT, K. ROZET, J. VEYSSET
Maquettistes : André & Clément S.
Dessinateurs, illustrateurs : Angela, Dorie Anne, Célia, Reggie, Léa
Journalistes : Edonis, Shahin, Donia, Hugo, Laëtitia, Cédric, Eliott, Dylan, Solène, Fleurine, Zoé, Rokiatou, Alya, Guil-
laume, Maëlle, Drice, Yanis, Sixtine, Jessy, Yousra, Enola, Karl-Mary, Océane, Wendy, Clément M., Julia, Soumia, Pau-
line, Célia, Houda, Méry Ann, Mayanda, Clément S., Colin, Amélie, Léa, Joss-Tristan
L’OURS — Lycée Condorcet, Méru (Oise)
LE BOUDDHiSME
Le bouddhisme est une religion
Le bouddhisme est une religion qui fut fondée
en Inde au V e siècle A.v J-C, c'est une religion
spéciale car le bouddhisme à l'inverse de cer-
taines religions, ne possède pas qu'un seul livre
sacré mais plusieurs. Par exemple dans l'Islam,
le Coran est le livre sacré des musulmans tan-
dis que dans le bouddhisme, il y a plusieurs
écrits.
Les Sutra-pitaka, les Vinaya-pitaka et l'Abhidharma-
pitaka, l'ensemble de ces trois écrits forme « le Tripita-
ka » ce qui veut dire « les 3 corbeilles » en français.
C'est sur ces écrits que nous allons nous concentrer.
En premier lieu, nous avons les Vinaya-pitaka, ainsi
que les sutra-pitaka, les Vinaya-pitaka qui ont d'abord
été transmises oralement. Elles parlent des disciplines
monastiques. Elles sont considérées comme portant les
règles les plus importantes.
En second lieu nous avons les Sutra-Pitaka; « La cor-
beille des enseignements » en français. Les Sutra-Pitaka
possèdent des milliers de textes d'enseignement en cinq
sections qui se nomme le « nikaya ».Ces suttas sont con-
sidérées comme les enseignements de Boudha d'abord
transmis oralement, puis par écrit environ vers le 1er
siècle avant J.C. Ces écrits sont considérés comme les
premiers conseils de bouddha. C'est l'ensemble des règles
(Vinaya).
Finalement nous avons l'Abhidhrma-pitaka qui littéra-
lement veut dire «la corbeille des commentaires». C'est
la dernière partie du Tipitaka, elle est centrée sur
l'analyse psychologique et la classification des phéno-
mènes.
Rokiatou & Mayanda
Source : FRanceinfo