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1 Circuits promenade : N°1 « SOUVENIRS D’ANTAN » I - LE BOURG II - La Feuillaume III - Extension Pavillon du Butard I – LE BOURG Les textes illustrant ce parcours sont en partie inspirés du livre de Gaëtane Barben et Jean Simon "Souvenirs de La Celle Saint-Cloud". L'origine du nom Celle provient de Cella qui signifie cabane ou loge. L'ouest de Paris était couvert d'une forêt, la forêt du Rouvray, dont Fausses-Reposes est une relique. Au début du 6ème siècle, un jeune garçon s'y refugie. C'est Clodoald, fils de Clodomir et petit-fils de Clovis. Il fuit ses oncles, Clotaire et Childebert qui veulent récupérer son héritage (dans la tradition mérovingienne, ils ont déjà exécuté les frères de Clodoald). Clodoald, selon la coutume, coupe sa natte en signe de renoncement aux biens de ce monde. Il vit en ermite, devient disciple de Saint Séverin, attire lui-même des disciples qui créent un monastère, à l'origine du village de Saint-Cloud. La légende veut qu'il ait vécu dans une cabane (cella) située à l'emplacement du futur village de La Celle Saint-Cloud. Il meurt en 560. Au 7ème siècle, les moines du village nomment le lieu "La Celle-sur-Seine" puis "Cella Villaris", "Cella Fratum" et "La Celle-Près-Charlevanne". "La Celle-lez-Saint-Cloud", c'est-à-dire près de Saint-Cloud, apparaît au 17ème siècle. En 1794, plus de Saint-Cloud, le village s'appelle alors "La Celle-les-Bruyères". La fontaine et Monsieur Morel de Vindé Sur la place Ce tableau représente la place sous la neige, telle qu'elle était il y a quelques dizaines d'années, avec son épicerie et la fontaine sur la gauche. Celle-ci est une réplique de la fontaine en fonte moulée, de style Louis XVI, qui fut installée au milieu de la place du village nouvellement aménagée, au début du XIXème siècle. Fontaine et place sont dues à la générosité du châtelain de l'époque,

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    Circuits promenade : N°1 « SOUVENIRS D’ANTAN »

    I - LE BOURG II - La Feuillaume III - Extension Pavillon du Butard

    I – LE BOURG Les textes illustrant ce parcours sont en partie inspirés du livre de Gaëtane Barben et Jean Simon "Souvenirs de La Celle Saint-Cloud".

    L'origine du nom Celle provient de Cella qui signifie cabane ou loge. L'ouest de Paris était couvert d'une forêt, la forêt du Rouvray, dont Fausses-Reposes est une relique. Au début du 6ème siècle, un jeune garçon s'y refugie. C'est Clodoald, fils de Clodomir et petit-fils de Clovis. Il fuit ses oncles, Clotaire et Childebert qui veulent récupérer son héritage (dans la tradition mérovingienne, ils ont déjà exécuté les frères de Clodoald). Clodoald, selon la coutume, coupe sa natte en signe de renoncement aux biens de ce monde. Il vit en ermite, devient disciple de Saint Séverin, attire lui-même des disciples qui créent un monastère, à l'origine du village de Saint-Cloud. La légende veut qu'il ait vécu dans une cabane (cella) située à l'emplacement du futur village de La Celle Saint-Cloud. Il meurt en 560. Au 7ème siècle, les moines du village nomment le lieu "La Celle-sur-Seine" puis "Cella Villaris", "Cella Fratum" et "La Celle-Près-Charlevanne". "La Celle-lez-Saint-Cloud", c'est-à-dire près de Saint-Cloud, apparaît au 17ème siècle. En 1794, plus de Saint-Cloud, le village s'appelle alors "La Celle-les-Bruyères".

    La fontaine et Monsieur Morel de Vindé Sur la place Ce tableau représente la place sous la neige, telle qu'elle était il y a quelques dizaines d'années, avec son épicerie et la fontaine sur la gauche. Celle-ci est une réplique de la fontaine en fonte moulée, de style Louis XVI, qui fut installée au milieu de la place du village nouvellement aménagée, au début du XIXème siècle. Fontaine et place sont dues à la générosité du châtelain de l'époque,

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    Monsieur Morel de Vindé. Qui est ce personnage qui marqua la vie du village pendant près de quarante ans ? Un homme politique : Il est d'abord conseiller au Parlement de Paris avant et pendant la Révolution, jusqu'à l'arrestation de Louis XVI à Varennes. Il décide alors de se consacrer aux lettres, aux sciences et à l'agronomie et devient membre de l'Institut en 1808. Il revient à la politique et se retrouve sur les bancs des vicomtes de la Pairie du gouvernement royal, où il ne joue aucun rôle prépondérant, que ce soit sous Louis XVIII, Charles X ou Louis-Philippe. Un scientifique précurseur :

    Lorsqu'il devient propriétaire du château de la Celle-Saint-Cloud en 1804, il y entretient un troupeau de mérinos réputé parmi les plus beaux du pays. Son intérêt pour l'élevage l'amène à s'interroger sur les épidémies. En 1811, il lit devant ses collègues de l'Institut un mémoire intitulé "conjectures sur l'existence de quelques animaux microscopiques, considérés comme causes de plusieurs maladies". Ainsi, il imagine déjà les microbes comme vecteurs des maladies, 60 ans avant Pasteur, à une époque où les diagnostics en sont encore à évoquer l'état du sang ou les humeurs. Belle prémonition qui fera dire à Jean Rostand qu'il avait su

    "approcher la vérité par les seuls moyens du raisonnement" ; le savant est en fait l'un des précurseurs de la bactériologie. Le bienfaiteur du village Comme le montre un mémoire envoyé au préfet en 1834, la santé des Cellois est sa préoccupation : il prend soin de populariser les règles d'hygiène, crée une infirmerie pour 6 lits et attribue un logement aux deux soeurs de la Charité qui s'en occupent ; il est également à l'origine du déplacement du cimetière, jusque là traditionnellement accolé à l'église. Ses bienfaits ne s'arrêtent pas là puisque, sous sa houlette, la place du village est aménagée pour prendre sa physionomie actuelle et il dote la commune d'un bâtiment pour sa mairie et ses écoles. La réplique de la fontaine, réalisée par l'ASSARTX, est un moulage de résine colorée dans la masse avec de la poudre de fonte de la même couleur que l'original.

    1- la vraie fontaine fut restaurée en 1982. Où est-elle actuellement visible ?

    La place du village Le presbytère (2, place de l'église) Cette maison, datant de 1760, servit d'abord d'hospice par les dispositions

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    testamentaires de la châtelaine de l'époque, madame Bachelier, qui céda aussi une rente à la commune pour subvenir aux besoins des deux soeurs de la Charité qui s'occupaient des malades. C'est après la Révolution que le bâtiment devint le logement du curé. L'omnibus La maison attenante au n° 9 était une remise. C'est là qu'était garé l'omnibus. La Celle-Saint-Cloud étant restée à l'écart des axes de circulation, un service omnibus à deux chevaux fut mis en place à partir de 1876 à l'initiative des autorités locales. Son point de départ était la place de l'église ; sa destination, en revanche, changea avec les infrastructures ferroviaires : gare de Saint-Cloud, gare de Chatou puis celle de Vaucresson. Le fleuriste (ancienne boucherie) Cette belle devanture traditionnelle n'est pas celle que connut monsieur Chantereau, boucher à la Celle-Saint-Cloud, au début du siècle. Comme beaucoup de ses collègues, il abattait lui-même les bêtes qu'il vendait, celles qu'il achetait à Paris comme celles qui provenaient de la ferme.

    Les trésors de l'Eglise Saint-Pierre et Saint-Paul L'origine de l'église remonterait au XVIème ou XVIIème siècle mais il y avait déjà, sous Charlemagne, une première église Saint-Pierre et un autre édifice sur l'actuel territoire du Chesnay. Saint-Pierre connut quelques vicissitudes au cours de son histoire : elle fut détruite vers 1190, pendant les rivalités entre Philippe-Auguste et Jean Sans-Terre, puis en 1431, pendant la guerre de Cent Ans, et durant les guerres de religion. Elle est propriété de la Ville depuis la loi de séparation de l’Eglise et de l’Etat du 9 décembre 1905. Enfin, à la Libération en août 1944, son clocher fut ébranlé par l'explosion d'une péniche de munitions que les Allemands ne voulaient pas laisser à la disposition des Alliés. La population celloise augmentant après la fin de la seconde guerre mondiale, des travaux d’agrandissement débutent en 1954. L’oculus et la grille sont supprimés. La nef est allongée, le chœur élargi et le fragile clocher en bois est reconstruit plus solidement sur le côté de l’édifice en 1961. A l’occasion du Jubilé de l’An 2000, les paroissiens ont offert le groupe sculpté en bronze « Le Christ à la rencontre de l’Homme » de l’artiste Françoise Bissara-Fréreau, posé à l’extérieur au-dessus de la porte d’entrée et inauguré le 17 novembre 2002. Pénétrons à l'intérieur pour apprécier ses trésors : La Vierge à l’Enfant en bois de tilleul : Près du choeur, béni en 1717, une Vierge à l’Enfant provenant des ateliers du Rhin Il s’agit d’une interprétation inversée en ronde-bosse d’un dessin de Dürer de 1508. Elle montre l’attachement des régions du Rhin supérieur au culte marial à la veille de la Réforme. Ses traits, le traitement de sa chevelure et la vitalité de l’Enfant permettent de dater cette sculpture vers 1510-1520. Elle a été classée Monument historique par arrêté du 20 février 1915. Anciennement coiffée d’une couronne et polychromée puis dorée par une couche de bronzine, elle fut volée et retrouvée

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    décapée en 1983. En effet, un antiquaire allemand l’a alors achetée à Naples, ramenée aux environs de Nuremberg, restaurée et faite figurer dans un catalogue de ventes. Retrouvée par Interpol, elle a été ramenée à La Celle Saint-Cloud par feu Monsieur Reding. La Cène à Emmaüs : Œuvre d'un maître de l’école Vénitienne du XVIème siècle, Giovanni Mansuetti (1485 - 1526 ou 1527) cette huile sur toile était accrochée dans le réfectoire du couvent Arménien de Murano et y fut achetée par le Docteur Hogg en 1870. Le repas eucharistique d’Emmaüs, au cours duquel le Christ ressuscité se révèle aux disciples par la fraction du pain, est traité par de nombreux artistes et notamment Le Caravage. Rappelons cette rencontre du Christ avec deux pèlerins qui reviennent de Jérusalem où ils ont appris que Jésus n'était plus dans son tombeau : Ce même jour, deux pèlerins faisaient route vers un village nommé Emmaüs. Or, tandis qu'ils devisaient et discutaient ensemble, Jésus en personne s'approcha et fit route avec eux ; mais leurs yeux étaient empêchés de le reconnaître. [...] Quand ils furent près du village où ils se rendaient, il fit semblant d'aller plus loin. Mais ils le pressèrent en disant : "Reste avec nous car le soir tombe et le jour touche à son terme". Il entra donc pour rester avec eux, il prit le pain, dit la bénédiction, puis le rompit et le leur donna. Alors leurs yeux s'ouvrirent et ils le reconnurent...mais il devint invisible devant eux. [...] Ils retournèrent à Jérusalem pour relater ce qui s'était passé. (D' après saint Luc). La disposition en frise des personnages qui tous font face aux spectateurs, l’importance dévolue au décor architectural symétriquement développé derrière le Christ, le pittoresque oriental des personnages en turban sont bien dans l’esprit des mises en scène vénitiennes de la fin du XVème siècle et du début du XVIème siècle. L’homme au turban rappelle peut-être la domination turque sur la Palestine de cette époque. Le personnage, à gauche de Jésus est probablement le mécène du peintre. Saint-Ambroise : La peinture sur panneau de bois, au dessus de la porte d'entrée, attribuée à Francia, représenterait Saint-Ambroise, évêque de Milan à la fin du IVème siècle. Francesco Raibolini (Francesco de Bologne, dit Il Francia) peintre et orfèvre est né en 1450 à Bologne et y est mort en 1517. Saint-Ambroise, illustre Père et Docteur de l’Eglise, a été nommé Evêque de Milan en 374 après avoir rétabli la paix entre les ariens et les catholiques fidèles au Concile de Nicée. Il a eu un rôle déterminant dans la conversion de Saint Augustin. Contemporain de Michel-Ange et de Raphaël, il a défini, à la tête d’un atelier fréquenté, les principaux canons artistiques qui ont fait autorité au moment de la transition vers le classicisme raphaëlesque. Son œuvre se caractérise par des scènes religieuses aux couleurs claires et aux volumes simples, exécutés avec une grande maitrise. La Cène à Emmaüs et Saint-Ambroise ont été offerts à la paroisse par le docteur Walter Douglas Hogg ; ils appartenaient à sa famille depuis 1870. Ils ont été

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    classés en 1934 et restaurés en 1959. Le retable situé au-dessus de l’autel est une copie faite au XIXème siècle d’un tableau du peintre Carl Van Loo. Les appliques qui l’encadrent ont été offertes par le châtelain Monsieur Dutreux Les vitraux proviennent de donations. Celles de la chapelle de la Vierge datent du XIXème siècle. La dévotion à la Vierge du Rosaire, d’origine médiévale, connut un regain de ferveur à la suite de sa restauration par le Pape Léon XII en 1886. La vision de Saint-Dominique à l’origine de cette dévotion est figurée sur le vitrail dans un style vigoureux. Dès 1891, le maître-verrier parisien Léon D.Tournel installe ce vitrail entouré d’une bordure de style néo-renaissance. La chapelle contient aussi un vitrail moderne représentant Sainte-Thérèse de l’Enfant Jésus. Les vitraux de la nef figurent Saint Pierre et Saint Jacques. Quant aux autres vitraux comportant la mention « J.P.P. » ils ont été offerts par Monsieur Jean-Pierre Pescatore Qui était Jean-Pierre Pescatore ? L’avenue Pescatore longe le château… il ne pouvait en être autrement pour honorer la mémoire de l’homme qui fut propriétaire des lieux dès 1844. Il ne cessa d’embellir l’édifice et son parc. Passionné d’horticulture, il créa « l’allée des arbres étrangers », une orangerie et des serres où il cultiva la plus belle collection d’orchidées au monde. Il voua sa générosité aux destinées de la ville en devenant l’un des maires les plus marquants de La Celle Saint-Cloud (1852 à 1855) (restauration de la mairie, du presbytère, création d’une bibliothèque communale, d’une chapelle et d’une salle d’asile, aménagement des chemins sans oublier l’aide qu’il apporta aux personnes défavorisées) Jean-Pierre Pescatore fut à la tête d’une immense fortune familiale et personnelle acquise dans le commerce du tabac. Son portrait peint par Edouard Dubufe (né à Versailles en 1883) est visible dans l’Hôtel de Ville. Les fonds baptismaux datent du XVIème siècle. En circulant dans l’église, vous pourrez répondre aux questions suivantes : 2 – un vitrail montre un Saint avec une clé à la main. Qui est-t-il ? 3 – quel Pape restaura le culte du Saint Rosaire (il favorisa également celui du Sacré-Cœur) 4 – on attribue à Saint Dominique l’invention du Saint Rosaire. Quelle institution religieuse célèbre fonda t-il ? L’école Sainte-Marie (située derrière l’église, rue Béranger) Installée rue de la République aux environs de 1925 sur une propriété, don de Monsieur Thuilleaux, elle était dirigée à ses débuts par les Sœurs de la Présentation de Tours. Parallèlement, il existait rue Béranger une école pour les garçons appelée école Saint Pie X géré par un Comité Familial Scolaire. En 1954, pour accueillir les nombreux enfants venant du Domaine Saint-François d’Assise (cf. quartier de la Jonchère) un nouveau bâtiment en préfabriqué est aménagé en salles de classe, logement du directeur, cantine. Une nouvelle association en sera propriétaire. En 1975, la fusion se réalise entre l’école de filles, rue de la République et l’école de garçons et garde le nom de Sainte-Marie.

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    La rue Béranger : La rue Béranger rend hommage à un talent aujourd’hui disparu des revues musicales et des manuels de littérature. Cet homme fut pourtant apprécié de tout un peuple et admiré par Lamartine, Victor Hugo, George Sand, Alexandre Dumas et Châteaubriand. Pierre-Jean de Béranger est né à Paris le 19 Août 1780 mais les premiers troubles révolutionnaires décident la famille à éloigner leur fils de la capitale. Le jeune Pierre-Jean trouve alors refuge chez ses grands-parents à Péronne dans la Somme. Apprenti typographe chez un imprimeur, il y découvre l’amour de la langue et de la prosodie. Il se tourne vers la création littéraire en composant des vers à la gloire de la révolution. De retour à Paris, il aligne les rimes, s’essaie à la satire et se livre à la poésie, successivement dans l’épopée, l’idylle, le dithyrambe et la comédie. Il adresse 500 vers à Lucien Bonaparte, le frère du Premier Consul qui devient alors son protecteur. Entre 1815 et 1833, il publie quatre recueils de chansons. Son « Roi d’Yvetot » échappe à la censure et devient très vite connu et chanté par tous. Pierre-Jean devient très populaire, sera élu député de Paris en 1848 mais démissionne presque aussitôt puisqu’il se veut « républicain honoraire ». Il refuse les honneurs et les pensions, décline plusieurs invitations à siéger à l’Académie Française et récusera la rente qui lui sera dévolue en tant que condamné de la Restauration. Les 27 dernières années de sa vie, Pierre-Jean de Béranger se plait à faire des séjours chez des amis à La Celle Saint-Cloud dans une maison située derrière l’église Saint-Pierre-Saint-Paul au Bourg. Ce qui vaudra à la rue d’être baptisée rue Béranger en 1892.

    La rue de la République au début du siècle. Elle s'appelait rue Saint-Pierre à l'époque. Au numéro 3, un magnifique magnolia cache en partie la façade d'une maison ayant appartenu à Abraham Thuilleaux, vieille famille de pépiniéristes de la Celle-Saint-Cloud. La verrière de son atelier, à l'étage, nous rappelle qu'il fut artiste-peintre.

    De l'autre côté de la rue, le long mur cache ce qui fut jadis le potager du château. Au numéro 13 se situait la première Poste ; la mention "Poste et Télégraphes" a aujourd'hui disparu mais il reste l'emplacement. On dit qu'elle était si petite qu'il ne pouvait y avoir plus de deux clients à la fois dans le local. Là se trouvaient également le local des pompiers et leur portique d'entraînement. Un peu au-dessus, un pâté de maisons aujourd'hui disparu. Peu de temps après la première guerre, madame Quétard y transféra son magasin, jusqu'alors petitement

    Archives municipales

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    installé dans la rue de Vindé ; la modeste enseigne "Bonneterie, mercerie, confections" devint "le Petit Printemps", clin d'oeil au grand magasin parisien. Il y avait un pré derrière ce pâté de maisons où monsieur Chantereau, boucher rue de Vindé, parquait ses bêtes. Elles arrivaient par train jusqu'à Chatou, puis à pied jusqu'ici.

    L'ancienne Mairie 6, rue Yves Levallois C'est un bâtiment offert et aménagé par Morel de Vindé qui, à partir de 1829, fut la mairie du village. Elle se limitait au bureau du secrétaire et à la salle des délibérations, toutes deux à droite de l'entrée. Comme cela se généralisa quelques années plus tard, sous la Troisième République, l'édifice abritait également l'école des garçons et l'école des filles ; l'instituteur avait son logement au premier étage. Voici un texte qui rappelle la naissance des premières mairies dans les communes rurales : en 1789, l'Assemblée nationale a fait le pari d'étendre à toutes les communautés villageoises et urbaines le droit d'être une commune. Les communautés de paysans, jusque là des paroisses guidées par les curés, ont eu un conseil et un maire et la France est alors devenue le pays aux trente six mille municipalités. L'idée est que le pouvoir du maire soit bien distinct de celui du grand propriétaire et de celui du prêtre, même si, dans la réalité, le maire est souvent illettré et va se faire expliquer par le curé les circulaires du préfet pour pouvoir y répondre. A moins que le maire ne soit le grand propriétaire lui-même. Sous Louis Philippe, en 1837, une loi oblige les municipalités à entretenir une maison commune. Bien souvent, faute de local, c'était le domicile du maire qui en faisait office : archives rangées dans une armoire familiale, réunion du conseil autour de la table des repas ou au cabaret du coin. C'est en 1884 que la loi fait définitivement du maire l'élu du conseil municipal et elle peut lui imposer de travailler dans une mairie spécialement affectée à cet usage.

    (D’après Pierre Nora, "les lieux de mémoire") 5 – Qui, de ces trois personnalités, ne fut jamais maire de La Celle Saint-Cloud ? Jean-Pierre Pescatore, Charles-Gilbert Morel de Vindé, Edmond Blanc ?

    Le docteur Berthet et le bombardement du 3 juin 1940 Rue Yves Levallois, il y avait sa maison aujourd’hui détruite Le docteur Berthet s'installe à la Celle en 1914. Il sera pendant des décennies le médecin de campagne de la bourgade et des environs. Le 3 juin 1940, il est surpris par une alerte alors qu'il rentrait de Louveciennes pour terminer ses visites aux Gressets. Une escadrille d'avions allemands déversait des bombes. Ce sont les châteaux qui sont visés, particulièrement Beauregard où s'est établi un centre mobilisateur. Des bombes tombent sur Bel Ebat et sur la route de Versailles qui est défoncée. Après

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    un détour, le docteur arrive à sa maison qu'il trouve à moitié détruite. Les voisins sont sur place pour tenter de déblayer, bientôt renforcés par les pompiers et par des soldats cantonnés au château de Beaumont (actuel domaine de Saint François d'Assise cf. Circuit Jonchère). Madeleine Saunier, qui travaille chez le docteur depuis 1936, est sévèrement touchée. Cruauté du destin, elle avait ouvert sa porte pour abriter un enfant de quatorze ans qui rentrait de l'école. Grièvement blessé, l'enfant succombera. Dès le lendemain, le docteur repend ses consultations, partageant son temps entre Rueil, Vaucresson et Louveciennes, en voiture ou à moto, pendant que sa femme, Marguerite née Lesage, s'occupe de la pharmacie installée au second étage de la maison. Il mourra le 9 septembre 1946. 6 – En 1918, Madame Berthet avait créé la section locale d’une organisation dont le fondateur est Henri Dunant. Quelle est cette organisation ? Qui était Yves Levallois ? Yves Levallois a donné sa vie pour que la France soit libérée. Il fut fusillé par les Allemands en 1944 à l’âge de 20 ans. Le 1er novembre 1944, à l’occasion d’une cérémonie pour les morts, la rue de la Mairie fut baptisée rue Yves Levallois en hommage à ce résistant celloclodoaldien. Né le 15 mars 1924, il était le fils de Emile Levallois futur conseiller municipal et membre du Comité local de libération.

    Le château du Bourg Les origines du château se confondent avec celles de l'agglomération, au 7ème siècle. Les possessions des abbés de Saint-Germain-des-Prés dans la région sont immenses et la Celle en fait partie. L'air du lieu a bonne réputation et les moines décident d'y établir un prieuré qui n'est à ce moment-là qu'une ferme au bord d'un plan d'eau, pour le repos des frères convalescents. Ils vont rester près de mille ans et connaître les épisodes douloureux du village (le siège des Normands, la guerre de Cent Ans, les guerres de religion). Au XVIIème, ils vendent leur demeure pour ne garder que la seigneurie. La Rochefoucauld, fils de l'auteur des Maximes, l'achète sous le couvert de Gabriel Bachelier, premier valet de chambre du roi (La Rochefoucauld lui avance les fonds, charge à Bachelier de le loger avec tout son train quand bon lui plaît). Louis XIV et Madame de Maintenon y soupent en 1695. En 1748, par la grâce du roy, la Pompadour en devient propriétaire. Elle l'appelle le "petit château". C'est à cette époque que la route reliant Versailles à Bougival est créée, pour utilité publique. Curieusement, cette route, bordée de quatre rangs d'ormeaux, ne va pas dépasser le portail d'entrée du château. Archives municipales

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    Parfois Louis XV y viendra après une partie de chasse mais, malgré les importants travaux réalisés, les fêtes ne vont durer que deux ans. Le château connaîtra ensuite différents propriétaires, dont Charles-Gilbert Morel de Vindé, évoqué plus haut. En 1844, c'est un homme d'affaires luxembourgeois, Jean-Pierre Pescatore qui en fit l'acquisition. Sa nièce épousera Auguste Dutreux, le dernier propriétaire privé. Pendant la dernière guerre, les Allemands y installèrent un centre de détection des échanges radio entre avions. Le conflit terminé, Auguste Dutreux ne souhaita pas que son domaine soit loti. Il le donna au Ministère des Affaires Etrangères, sous réserve qu'il resta à usage privé pour le Ministre, sa famille et ses invités. Retrouvez les noms des invités de marque du château : 7 – Ce chancelier eut des entretiens avec Pierre Mendès-France pour le futur statut de la Sarre en octobre 1954 8 – Après ses rencontres avec les gouvernants français en novembre 1955, il deviendra premier souverain chérifien 9 – Elle n’était pas encore l’épouse d’un riche armateur grec lorsqu’elle séjourna ici en juin 1961 10 – Un évènement la concernant de très près fut l’objet de la première retransmission par Eurovision en 1952 (elle séjourna ici avec son mari en avril 1957)

    Au croisement de la rue de Vindé et de la rue Pescatore Le plan d'eau du château Les eaux qui circulent sous le bourg se rassemblent dans les plans d'eau du château ; elles continuent ensuite leur chemin vers le vallon pour rejoindre la Drionne, principal cours d'eau de la commune. Aujourd'hui entièrement canalisé, il est remplacé en surface par le flot des voitures de l'avenue Jean-Moulin. Il y avait autrefois un captage de ces eaux au bas du parc pour alimenter le bassin de reprise des machines de Marly ; un aqueduc souterrain de 3,5 km conduisait l'eau au bassin de pompage. L'aqueduc sera abandonné et coupé ; des moulins s'installeront pour profiter du surplus d'eau. La grande grille au croisement des rue de Vindé et Pescatore marquait l'entrée des pépinières Lécolier. Cette maison serait la plus ancienne du bourg ; elle aurait appartenu à l'origine aux moines de Saint-Germain-des-Prés. Un peu plus bas dans l'avenue Pescatore, une large porte en bois marque l'entrée de la ferme du château où travaillait la famille Reding ; le troupeau de vaches empruntait la route de Versailles pour rejoindre leurs pâtures à l'emplacement de la cité administrative et du lycée. 11 – Où la Drionne prend-elle sa source : aux Gressets, au Butard ou à Beauregard ?

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    La rue commerçante Après l'avènement du chemin de fer, en 1884, les résidences de propriétaires parisiens commencent à se multiplier. Même si elles ne sont encore occupées, pour la plupart, qu'en fin de semaine et pendant l'été, cette nouvelle population dope l'activité commerçante de la commune. Au début du siècle, les commerces se concentrent le long de la rue de Vindé et sur la place de la gare de Bougival-La-Celle. Voici la description qui en est faite dans un recueil de souvenirs édité par la ville : La rue de Vindé est très commerçante. Toutes les semaines, le marchand de poissons vient de Saint-Germain : "A la barque ! À la barque ! Mangez donc des huîtres fraîches et bonnes. On les vend 8 à la douzaine, on en donne 13 à la marenne. Le marchand de quatre saisons crie : "Camembert, Camembert!". Autre marchand ambulant, le café Caïffa avec sa poussette à trois roues, puis avec son tricycle. Le café de Mme Perreau est le seul bureau de tabac ; il fait aussi office d'épicerie. M. Leroux, le boulanger-grainetier a trois voitures de livraison. Tout client a sa baguette de noisetier. Le boulanger fait une encoche pour chaque pain fourni. On paye à la fin du mois.

    L'avenue des Combattants : tableau peint par Andersen Ce tableau fut donné à la ville par le peintre danois et on peut l’admirer à la Mairie. Le site ne s'est pas trop urbanisé depuis le siècle dernier. Certains des châtaigniers vus par le peintre sont toujours là, parmi lesquels l'un des plus gros de la commune avec sa circonférence d'environ cinq mètres. En revanche, le châtaignier au premier plan, déjà fendu en deux à l'époque, a aujourd'hui disparu. Un autre, à la même place, lui ressemble. 12 – Un peintre impressionniste aurait peint à La Celle Saint-Cloud un tableau intitulé « Allée des châtaigniers » aujourd’hui dans un Musée Parisien. Peint en 1865, ce serait le premier paysage connu de cet artiste. De qui s’agit-t-il : Sisley, Monet ou Pissarro ? (tous les quatre ont habité dans la région autour de 1869) L’avenue des Combattants a été baptisée le 21 Août 1920, en hommage aux « combattants de la grande guerre de 1914/1918 » Elle célèbre la mémoire des 42 celloclodoaldiens tombés pour la France. La ville a donné le nom de deux capitaines morts en 1918 aux rues entourant l’avenue des combattants : la rue du capitaine Siry (tué à Verdun dans le bois des Fosses) qui s’appelait auparavant la rue Tremblay ainsi que la rue du capitaine Thuilleaux (atteint par des gaz toxiques dans la forêt de Parroy au nord de Luneville) autrefois connue sous le nom de rue du chemin vert. Bois du Tournebride : La zone dite « du fer à cheval » doit son nom à la double allée d’arbres que fit planter Pierre Parat de Chalandray, Ecuyer, Conseiller du Roy, Receveur Général

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    des Finances de Lorraine et Barrois, propriétaire du château de La Celle Saint-Cloud (au bourg), de 1776 à 1804) Cet alignement, en forme de fer à cheval fut créé pour mettre en valeur l’entrée du domaine. Le plan d’intendance dressé en 1786 nous apprend que le bois attenant était « une friche plantée de châtaigniers » Sur le cadastre de 1924, il correspond au lieu-dit « Le clos de la Treille » Le « fer à cheval » était un endroit important pour le village. Les habitants venaient y chercher des châtaignes qui suppléaient, lors des périodes de disette et d’occupation, au manque de pain. Le lieu fut, par la suite, communément appelé bois du Tournebride (nom d’un restaurant attenant au bois) Propriété de la ville depuis plus d’un siècle, le bois du Tournebride vient d’être réaménagé.

    La maison des Belloc 8, avenue Camille Normand Fille d'un Irlandais et d'une Rochelaise, née en 1796, Louise Swanton-Belloc joua un rôle capital dans la diffusion de la littérature anglo-saxonne en France. Elle traduisit "la Case de l'Oncle Tom" et publia des traductions des oeuvres de Byron, Thomas More, Dickens et Walter Scott. Elle était l'épouse de Jean-Hilaire Belloc, peintre et professeur de dessin, élève de Gros. Ils eurent deux filles, Jeanne et Louise, qui furent également peintres. Hilaire, petit-fils de Jean-Hilaire et Louise, fut un écrivain de renom en Angleterre ; il fut toute sa vie fervent catholique et adversaire de la Réforme. Résidant à Paris, la famille Belloc passait l'été à la Celle Saint-Cloud. Morte en 1881, Louise repose dans le cimetière de notre ville, à côté de son fils Louis, mort à 42 ans. Le jardin de la propriété a été tronqué par le percement de l'avenue Saint-michel. 13 – Oliver Twist, Quentin Durward, David Copperfield, Ivanhoé. Lequel est de Dickens? Lequel est de Walter Scott? 14 – Louise Swanton-Belloc était très liée avec une femme prénommée Adélaïde, fille d’un Célèbre inventeur, évoqué du côté du Pavillon du Butard, pour une importante Démonstration qu’il fit à Versailles, le 19 septembre 1783. Est-ce Benjamin Franklin ? Etienne de Montgolfier ou Antoine Laurent de Lavoisier ? 15 – Quelle particularité présente l’annexe de cette maison ? Qui était Camille Normand ? Né le 2 novembre 1918, Camille Normand a 21 ans lorsqu’il part pour le front. Il est affecté au 174ème régiment d’infanterie et envoyé sur la ligne Maginot. Il se fait tuer au cours de l’attaque allemande à Saint Jean de Rohrbach et son corps reste sur place. Son avis de décès parviendra à la mairie de La Celle Saint-Cloud le 21 janvier 1943.

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    Circuits Promenade : N°1 « SOUVENIRS D’ANTAN »

    I - Le Bourg II – LA FEUILLAUME

    III - Extension Pavillon du BUTARD II – LA FEUILLAUME Elisabeth Pescatore, veuve de Joseph-Auguste Dutreux, propriétaire du château, est, en vendant des parcelles de bois, à l'origine du premier lotissement de la Celle Saint-Cloud, en 1898, d'abord connu sous le nom de "La Celle-les-Bois". C'est l'époque des canotiers et des guinguettes à Bougival qui attirent des Parisiens à la recherche d'air pur et de campagne. Cette nouvelle population va dynamiser la vie économique du village : les paysans pratiquent la vente directe, les pépiniéristes ont des parcs et jardins à aménager et entretenir, des nouveaux commerçants viennent s'installer.

    Le cimetière traditionnel En venant du Bourg, on accède au cimetière par la Sente du Souvenir. Les anciens la surnommaient « la monte à regret » Installé sur un terrain donné par Morel de Vindé, il fut béni en 1810 et agrandi trois fois, en 1836, en 1928 et en 1994. Le premier registre des concessions date de 1843. Jusque là, on ensevelissait les morts au nord de l'église. C'est au cours du XIXème siècle que les cimetières furent déplacés à l'extérieur des villages, pour d'évidentes raisons de salubrité. De nombreuses personnalités y sont enterrés notamment : Charles-Gilbert Morel de Vindé (1759-1842) vicomte, Pair de France et propriétaire du château du Bourg de 1804 à 1842. Humaniste, c’est lui qui donna au Bourg sa physionomie actuelle. Cultivé et curieux, il était intéressé par l’hygiène pour tous (transfert de l’ancien cimetière et de la fontaine publique) et les maladies (études sur les maladies de ses moutons et des « microbes ») (cf. Texte du Bourg) De nombreux noms nous rappellent des rues ou des places de notre commune : Docteur Joseph Berthet (1886-1946) Raymond Maire, résistant fusillé par les allemands le 19 août 1944, André-René Guibert (1903-1959) architecte de formation qui s’est beaucoup investi dans le développement du sport à La Celle Saint-Cloud (un stade municipal porte d’ailleurs son nom) décoré de la médaille de la Résistance, de la médaille commémorative 39/45, de la Croix de guerre 39/45 avec étoile de bronze et de la Légion d’Honneur , le capitaine Thuilleaux, mort pour la France le 4 novembre 1918. Nous y trouvons également les deux tombes de la famille Belloc (notamment celle de Louise Swanton-Belloc (1796-1881) d’origine Irlandaise qui participa activement à la diffusion de la littérature anglo-saxonne en France) et de son amie Adélaïde de Montgolfier (fille de l’un des célèbres « frères Montgolfier, inventeurs du ballon à air chaud appelé « montgolfière ») du Comte Adolphe de Circourt (1801-1879) En 1822, il entra au

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    Ministère de l’Intérieur et quelques années plus tard y devint directeur de cabinet. Son épouse Anastasie de Klustine, Comtesse de Circourt ouvrit un Salon Littéraire. Ce cercle très couru « avait cela de particulier que l’intelligence y donnait comme droit de cité » écrira Sainte-Beuve. En 1853, les époux firent l’acquisition de la Villa « Les Bruyères » à La Celle Saint-Cloud dans le quartier du Bourg. Six personnes de la famille Hogg sont inhumées au cimetière, entre autres : Thomas-Paul (1815-1903) dont l’avenue Hogg porte son nom. D’origine anglaise, il s’établit en France et notamment à La Celle Saint-Cloud vers 1850 comme pharmacien et connut une certaine réputation avec son huile de foie de morue dite « de Hogg ». Son fils, Walter-Douglas (1850-1940) médecin hospitalier fut décoré pour sa participation active à la fondation de l’Union des Femmes de France (U.F.F), société de secours aux blessés de guerre en 1940. C’est également lui qui donna au Diocèse de Versailles les deux tableaux conservés dans l’église Saint-Pierre-Saint-Paul : « La Cène à Emmaüs et « Saint Ambroise ». Le monument Pigault-Lebrun et ses descendants : Trois personnes reposent ici. Trois facettes bien différentes d'une même famille. Charles Pigault de l’Espinoy dit Pigault-Lebrun (1753-1835) : 82 années bien remplies. Jeune homme, il écrivait déjà à sa mère pour solliciter la « permission de devenir homme d'Eglise car il serait perdu s'il entrait dans le monde ». Son père, magistrat de Calais, l'envoya à Londres chez un commerçant. Deux ans plus tard, il enleva la fille de son hôte et le couple s’enfuyait sur un bateau. Le bateau fit naufrage et la fille périt. Son père l'emprisonna pour deux ans par lettre de cachet. Libéré en 1733, il devint quelque temps gendarme du roi puis enleva à nouveau une bien-aimée. Ré-lettre de cachet et ré-prison. Il s'enfuit et se retrouva dans une troupe de comédiens. Malgré des débuts peu convaincants, il rencontra du succès dans les villes du nord. De retour à Calais, il eut la surprise d'apprendre que son père l'avait fait déclarer comme mort sur le registre. Il fit appel mais le Parlement de Paris confirma ! On le retrouva ensuite à Paris où, pour arrondir ses gages de comédien, il écrivit des pièces de théâtre. Ainsi, en 1778, sa pièce "Charles et Caroline" fut présentée à la Comédie Française, dont il devint d'ailleurs le régisseur… Puis vint la Révolution, 1792 et la "Patrie en danger". Pigault-Lebrun s'engagea dans les Dragons et se signala par son courage à Valmy. Il revint ensuite à la vie d'artiste à succès. Il n’en fut pas satisfait car le voilà maintenant romancier et auteur de "L'enfant du Carnaval". Personne ne voulant l'éditer, il supporta les frais d'édition. C'est à nouveau le succès. Son imprimeur, Barba, lui acheta le droit de réimpression. Apprécié par la famille Bonaparte, il devint une mine à romans très éclectiques, de "Angélique et Jeanneton", roman sentimental, à "l'Enfant du Bordel", franchement érotique et "le Citateur" où il tourna en ridicule la religion catholique. Quand vint la Restauration, on ne lui pardonnera pas ces dernières œuvres. Ses succès profitèrent surtout à son imprimeur Barba et, pour subvenir à ses besoins, il sollicita auprès des douanes un poste d'inspecteur des salines dès 1806, fonction qu'il exerça pendant 18 ans. Emile Augier (1820-1889)

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    C'est le petit-fils du précédent. Saisissant contraste entre Pigault-Lebrun, sa vie mouvementée, ses œuvres sulfureuses, et Emile Augier, auteur bourgeois, farouchement antiromantique, et apôtre du bonheur domestique. Applaudi à 24 ans pour sa première pièce, il reste un des plus célèbres dramaturges de son temps. C’est Emma Dutreux qui donnera son nom à une avenue du quartier de la Feuillaume. Né en 1820 à Valence (Dauphiné) l’adolescent fit ses études au Lycée Henri IV à Paris. Il y rencontra le Duc d’Aumale, fils de Louis- Philippe dont il sera quelques temps le bibliothécaire. Il est lauréat du Concours Général et ses succès firent la fierté de son grand-père Charles Pigault-Lebrun. C’est d’ailleurs à la mémoire vénérée de son grand-père qu’il dédia sa première pièce publiée en 1844 sous le titre de « La Ciguë » Ce drame, refusé par la Comédie Française connaîtra un énorme succès à l’Odéon. Sa pièce la plus célèbre « le gendre de Monsieur Poirier » donnée en 1854 lui ouvrit les portes de l’Académie Française. Il n’a que 36 ans… Les Archives de la Comédie Française témoignent que, de 1850 à 1900, ses pièces furent à l’affiche près de 2 700 fois. Il restaura une villa à Croissy-sur-Seine où il écrira la presque totalité de ses œuvres (27 pièces de théâtre, un recueil de poésies, de nombreuses lettres…) Il y reçu ses amis parmi lesquels Dumas, Mérimée, Sainte-Beuve… Il y vivra jusqu’à son dernier jour en octobre 1889. Il fut inhumé au cimetière de La Celle Saint-Cloud où il repose dans la chapelle familiale auprès de son grand-père Charles Pigault-Lebrun. L’une de ses sœurs épousa l’avocat Déroulède. Leur fils Paul, se rendra célèbre dans un autre registre. Paul Déroulède (1846-1914) Neveu d’Emile Augier, il fut complètement imprégné des idées ultra-nationales et revanchardes. Il s’illustra durant la guerre de 1870 mais se considéra avant tout comme un poète et « le Clairon », son œuvre majeure, fut particulièrement inspirée par ses idées. En 1882, il créa la Ligue des Patriotes et, en 1899, il tenta d'entraîner des troupes dans un coup d'état lors des obsèques du président Félix Faure. Accusé de complot contre l'Etat, il fut condamné à dix ans d'exil par la Haute Cour de Justice. Il meurt en janvier 1914, en pleine fièvre patriotique. Le cimetière et ses abords connurent une grande effervescence lors de ses obsèques. Jean-Pierre Pescatore Il est enterré au Luxembourg mais son cénotaphe (tombe vide) se trouve dans l’enclos central du cimetière. Il est issu d'une famille lombarde (les Pescatori) qui s'installa au Luxembourg au XVIIIème siècle. Financier avisé, c'est en 1817 qu'il réalisa sa grande affaire en s'imposant comme l'intermédiaire entre la Régie des Tabacs et les planteurs de la Havane. Sa fortune est assise. Il fit l'acquisition du château de la Celle-Saint-Cloud en 1844 où il reçu Napoléon III et Eugénie. 1852 est une année faste qui le vit à la fois nommé consul général des Pays-Bas et maire de la Celle (par arrêté préfectoral). Ce fut le seul châtelain à être maire, fonction qu'il exerça jusqu'à sa mort en 1855. Il fut aussi actionnaire de la

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    banque de Paris et des Pays-Bas et du journal à gros tirage l'Illustration. A sa mort, sa fortune fut estimée à 15 millions de francs-or.

    1. La tombe de Louise Swanton-Belloc, bien abîmée aujourd’hui, se trouve à côte de celle de son fils, mort à 42 ans et de sa meilleure amie. Quel nom célèbre portait cette dernière ?

    2. A côté de la tombe de Louise Belloc, une sépulture collective abrite les corps de soldats prussiens qui furent retrouvés dans les bois de la Châtaigneraie après les combats d’octobre 1870 et janvier 1871. Quel était le grade du soldat Werkhentin ?

    3. Quelle était la fonction de l’époux de la femme enterrée à cet endroit ? 4. Sur quelle tombe voit-on l’inscription latine : « Magnorum ille fuit primus non

    solus avorum » (il n’est pas le seul aïeul mais il fut le premier des illustres) 5. Derrière le mausolée Pigault-Lebrun, se trouve un poteau qui serait le

    premier poteau frontière allemand arraché en Août 1914. Quelles en sont les couleurs ?

    La nécropole parc et le monument aux morts L'extension du cimetière, sous forme de nécropole parc, fut décidée en 1962. Le monument aux morts fut transféré ici en 1984. L'idée d'élever les monuments aux morts ne date pas de la guerre de 1914, mais aucune n'en a autant suscité. Il n'y a pratiquement aucune commune en France qui n'ait son monument dédié aux poilus de Quatorze. Huit millions d'hommes sous les drapeaux (un Français sur cinq), 1.450.000 morts, presque toutes les familles endeuillées. On conçoit, par contraste, que la guerre de 1870-1871 n'ait donné lieu qu'à des monuments cantonaux ou départementaux. La plupart des 38.000 monuments de la première guerre mondiale furent érigés avant 1922. 42 Cellois morts pour une population d'environ 1.100 habitants, soit 42 morts pour 220 hommes mobilisés selon les statistiques nationales. On se rend ainsi compte de l'hémorragie provoquée par cette guerre et de ses conséquences néfastes et durables après-guerre. Parmi les noms gravés, citons Fernand Boulanger qui fut tué sur le front de Champagne en juillet 1918 mais dont le corps ne revint au village qu'en 1923, où il fut enterré dans le carré des combattants. Ce fut le dernier défunt à être porté au cimetière à bras d'hommes.

    6. Chose assez rare, des soldats tués lors des conflits du Second Empire ont également leur nom sur le monument. Ainsi F.Couturier, tué en 1854, près de Rome. Quel conflit européen se déclencha cette année là ? guerre des Dardanelles, guerre de Crimée ou guerre du Péloponnèse ?

    7. Quant à J.Bougault, il perdit la vie à Constantinople en 1856. Quel nom cette vielle porta t’elle par la suite ?

    L'école Pasteur Au bout de l'avenue Dutreux En 1935, il y a 2 043 habitants dans la commune. Dans les locaux de la vieille

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    mairie, les enfants commencent à être à l'étroit dans les quatre classes (deux classes de garçons au rez-de-chaussée et deux classes de filles à l'étage). La municipalité décide de construire une nouvelle école communale. Les nouveaux bâtiments vont accueillir 8 classes, où garçons et filles continuent d'être séparés, et deux logements de fonction, aux deux extrémités de l'édifice. La première rentrée a lieu en octobre 1937 avec Madame Aubin, directrice de l'école des filles et M. Saintin, de l'école des garçons. L'extension de 1955 ne sera pas suffisante pour faire face à l'explosion démographique ; plusieurs autres groupes scolaires vont être créés, à Beauregard et à la Jonchère

    8. Combien y a-t-il d’écoles primaires, publiques et privées dans notre commune ?

    9. Voici une partie d’une fresque peinte par les enfants. Quel célèbre livre illustre t’elle ?

    10. A l’entrée, une autre fresque illustre les fables de La Fontaine. De quelles fables les morales suivantes sont-elles tirées ?

    ! Gardez-vous de rien dédaigner ! Rien ne sert de courir, il faut partir à point, ! Le monde est plein de gens qui ne sont pas plus sages. ! Ils sont trop verts, dit-il et bons pour des goujats

    (Le Héron, Le Renard et les Raisins, Le Lièvre et la Tortue, La Grenouille qui veut se faire aussi grosse que le Bœuf)

    Clôtures et haies L'avenue Dutreux, entre l'avenue de Circourt et l'avenue Pigault-Lebrun Cette promenade dans un quartier résidentiel est agrémentée par l'architecture des villas et des résidences, par l'esthétique des parcs ainsi que par la diversité des clôtures et des plantes utilisées. Voici, à titre d'exemple, un petit inventaire concernant une partie de l'avenue Dutreux : Le lierre C'est une liane qui a la particularité de présenter ce que l'on appelle une hétéro phyllie, autrement dit plusieurs formes de feuilles. La partie végétative de la plante, celle qui rampe à terre à la recherche d'un support lui permettant de monter vers la lumière, porte des feuilles lobées, alors que les rameaux fertiles, portant les fleurs puis les fruits, présentent une feuille simple, en forme de pointe de lance. Ces deux formes de feuilles sont familières, mais souvent considérées comme appartenant à deux espèces de lierre différentes. Il n'en est rien. L'ampélopsis De son vrai nom, Parthénocisses tricuspidata. C'est une autre plante grimpante, de la famille de la vigne, mais qu'on appelle à tort vigne vierge. Si le lierre s'agrippe à son support par une multitude de petites racines poussant le long de la tige, celle-ci utilise une autre technique : les vrilles sont terminées par des disques adhésifs qui font office de ventouses sur la surface à coloniser.

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    Le laurier cerise (Prunus laurocerasus) Parti de ses terres d'origine, l'Asie Mineure, l'Iran et le pourtour de la mer Noire, il a colonisé le Midi mais il doit sa présence dans les régions plus froides à l'action de l'homme. Attention aux abus du terme laurier, lié à nos traditions culinaires par le biais du laurier-sauce mais qui regroupe des plantes sans parenté. Confusion d'autant plus ennuyeuse que le laurier-cerise est une plante toxique contenant deux substances proches de l'acide prussique (rappelons que les sels issus de cet acide sont des cyanures). Les Thuyas Comme la plupart de conifères, les thuyas sont vénéneux. Il y a cinq espèces dans cette famille, toutes originaires de l'hémisphère nord. Le thuya du Canada (Thuya occidentalis), bien qu'il ne supporte la taille que pendant un temps limité et malgré sa tendance à prendre des teintes brunes en hiver, est utilisé depuis peu pour former des haies. Le thuya d'Orient (Thuya orientalisa) est originaire de la Chine où il est cultivé depuis des millénaires car c'est l'arbre symbole de vie. C'est lui qui est représenté de façon stylisée dans le motif cachemire. Enfin, le thuya géant (Thuya plicata), peut-être le plus répandu, que ce soit sous son port naturel ou taillé en haies. Lui est originaire de l'ouest de l'Amérique du Nord. Une façon de le reconnaître : son feuillage froissé dégage une odeur d'ananas.

    11. Vigne et lierre sont des lianes. Pourriez-vous citer le nom d’une liane poussant à l’état sauvage dans nos régions ?

    12. Une forme que Dieu prit pour apparaître à Moïse. Ceci doit vous permettre de trouver une autre haie végétale qui doit être visible dans cette rue.

    Weidmann Au coin de l'avenue Auguste Dutreux et de l'avenue Pigault-Lebrun Eugène Weidmann est né le 5 février 1908 à Francfort, en Allemagne. Il est l’enfant d’honorables employés. Très tôt attiré par le crime, il devient à 14 ans le chef d’une bande de jeunes malfaiteurs et finira par s’enfuir au Canada à 18 ans. Là il attaque un entrepôt de blé, ce qui lui vaut six mois de prison. En 1932, revenu à Francfort, il trouve un emploi chez un garagiste. Trois ans plus tard, il tente de kidnapper le fils d’un important grossiste en viande de la ville. Il est condamné à cinq ans et huit mois de prison. Dans la prison de Preugnesheim où il est incarcéré, Weidmann fait la connaissance de deux français arrêtés pour trafic de devises. Tous deux ont 23 ans. Weidmann voyant sa peine réduite de moitié pour bonne conduite, rejoindra les deux français à Paris en 1937. Peut-être moins connu de nos jours que Lacenaire ou Landru, ce personnage n'a

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    pourtant rien à leur envier. Il est cultivé, intelligent, parlant le français et l’anglais sans accent, extrêmement ambitieux. Avec d'anciens complices, il a l'idée de monter une association qui aura pour but l'enlèvement de personnes contre rançon. Pour réaliser ses plans, il loue une maison à l'angle des avenues Pigault-Lebrun et Dutreux, en juin 1937. Au cœur de la forêt et entourée d'une haie vive, elle est un endroit idéal. Fin juillet 1937, Weidmann est à l'affût dans le hall de l'hôtel Ambassador. Une femme, près de lui, ouvre son sac où il aperçoit dollars et traveller’s chèques ; ce sera sa "cliente" ; c'est une américaine nommée Jean de Koven ; elle est danseuse. Beau garçon, il ne tarde pas à la séduire et l'emmène dans une tournée de boîtes de nuit. Il la convainc de l'accompagner le lendemain dans sa maison de la Celle. Voici le récit de Weidmann : "De la gare de Vaucresson, nous marchâmes lentement, en traversant le bois, jusqu'à la villa. Je fis un café bien fort et versai du véronal dans la tasse de Jean pour l'endormir. Nous nous assîmes et fumâmes un nombre infini de cigarettes, jusqu'à ce que Jean s'endormît. Je lui attachai les pieds et les mains". Weidmann s'endormit à son tour et quand il se réveilla, il vit Jean essayant d'ouvrir la porte, elle s'était débarrassée de ses liens et avait réussi à s'emparer de son revolver et de la clé de la porte. "Désormais, rien ne pouvait plus m'arrêter ! Une rage insensée m'avait emporté contre Jean, contre moi-même, contre tout ce qui se mettait en travers de mon chemin. Quand je repris mes esprits, je l'avais étranglée. J'étais devenu un assassin !". On pense, en fait, qu'il avait agi de sang froid et qu'il l'avait étranglée dès son arrivée. "Alors, je me mis en bleu de travail et creusai une fosse sous les marches du perron où j'enterrai Jean." Trois autres meurtres vont rapidement suivre, toujours pour le même motif, le

    manque d'argent : un chauffeur de taxi, retrouvé dans le Loir-et-Cher, une jeune Strasbourgeoise à qui il propose une place de gouvernante à Vichy et qu'il tuera sur le chemin dans la forêt de Fontainebleau puis un jeune imprésario en quête d'associé. Le 27 novembre 1937, c'est le tour d'un agent immobilier de Saint-Cloud d'être assassiné dans la villa qu'il faisait visiter. Weidmann a un complice pour ce crime avec qui le partage des 5.000 francs de butin doit se faire dans la villa. Cela se

    passe mal, une dispute éclate et l'associé est assassiné à son tour. Il sera également enterré dans le jardin. L'arrestation Plusieurs indices amènent la police sur les traces de Weidmann. Le commissaire Primborgne et trois inspecteurs se retrouvent près de la villa, un soir dans un paysage enneigé. Weidmann : "Je revenais de Paris et vis un homme en faction devant la porte. Même de loin, on devinait le policier en civil. Sans prêter attention, je sonnai à une villa voisine. Personne. Je parlai au chien pendant que mon cerveau travaillait avec fièvre. Je pouvais m'en aller mais je ne pouvais laisser X... qui m'attendait dans la villa. Alors, en avant pour le plaisir". Il se dirige vers le policier, avec lequel une conversation s'engage. Un deuxième

    Les fouilles dans le jardin de "la Voulzie" (arc. munic.)

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    policier survient qui montre sa carte et l'invite à entrer dans la villa. Alors Weidmann fait feu. Il blesse les deux policiers. Après un corps à corps, l'assassin est assommé d'un coup de marteau. "A en juger par les étoiles que je voyais briller, j'étais au Ciel !". Jugé et condamné à Versailles, il fut exécuté le 16 juin 1939. La villa fut démolie quelques années plus tard.

    13. Quelle fut la particularité de l’exécution de Weidmann ? 14. Les assassins ont souvent inspiré le cinéma. Retrouvez les interprètes de ces quatre assassins : Landru – Verdoux – Lacenaire – Petiot (Michel Serrault, Charlie Chaplin, Charles Denner, Daniel Auteuil) 15. Quel est le seul qui soit imaginaire ?

    Quatre maisons en pierre meulièreEn Ile de France, la pierre meulière fut et reste l'un des matériaux de construction les plus utilisés. Largement présente dans les formations argileuses des zones de plateau, la meulière caverneuse a l'avantage d'être légère, de bien supporter le gel et d'être un bon isolant thermique et phonique ; de plus, les multiples cavités facilitent l'adhérence du ciment. En revanche, elle résiste peu à l'écrasement, ce qui limite son utilisation aux constructions de faible hauteur. Matériau noble, la meulière fut fréquemment utilisée dans la construction des villas, qui fleurirent entre la fin du XIXème siècle et la deuxième guerre mondiale. Voici quelques exemples : Au croisement de l'avenue Clarisse et de l'avenue des Puits Villa début de siècle, bâtie sur un plan en "L" où les trois niveaux habitables montrent qu'on a privilégié l'élévation. L'élégance de la maison est renforcée par l'entourage de brique des ouvertures et les avancées du toit charpentées de bois ouvragé. Au coin de l'avenue Lily et de l'avenue Musset Autre agencement : la plan carré ou rectangulaire. Les avancées du toit sont également ouvragées mais le toit est mansardé, donnant un aspect cossu à l'ensemble.54, avenue Lily Autre villa au plan en "L".Bel exemple de meulière caverneuse élégamment taillée en nid d'abeille. Pour être taillée, la meulière est préalablement mouillée ; la taille se fait simplement à la hache. Dernier exemple : au coin de l'avenue Emile-Augier et de l'avenue Lily Une variante. C'est la meulière pleine et litée qui fut utilisée pour l'élévation des murs. La meulière caverneuse est conservée pour l'encadrement des fenêtres.

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    16. Quelle est l’origine du mot pierre meulière ? Qui étaient Auguste, Emma et Lily ? A la fin du XIXème siècle, Emma et Tony Dutreux propriétaires du château de La Celle Saint-Cloud, au bourg, décidèrent de lotir une partie des terrains qu’ils possédaient. Emma donna les noms de son fils, de sa fille et de sa petite fille aux rues de la Feuillaume.

    Les chênes Place E. Amade Les chênes autour de cette place sont régulièrement élagués. Cette opération, bien nécessaire dans toute zone d’habitation, n’est pas supportée sans réactions de la part de l’arbre. Quelles en sont les conséquences ? Chez toutes les plantes à fleurs, dont les chênes font partie, un bourgeon pousse à la base de chaque feuille. Etant donné le nombre de feuilles que peut produire un chêne sur la durée de sa vie, on peut imaginer que la plupart des bourgeons ne se développent pas mais restent à l’état de dormance. Dans des conditions de développement naturelles, ce sont les bourgeons terminaux des rameaux qui éclosent afin d’assurer la croissance de la plante. Alors qu’ils se développent, ils envoient des messages, sous forme d’hormones, aux autres bourgeons des rameaux dont la teneur pourrait se traduire par « dormez tranquillement, je me développe, tout va bien. ». Il va sans dire qu’après élagage, un bon nombre de ces communications sont interrompues. La plante est agressée, elle est en situation de danger, il faut réagir pour assurer sa survie menacée. Quelle est la parade, le réveil de certains bourgeons dormants qui vont développer de nouveaux rameaux. Voilà pourquoi les chênes autour de cette place présentent presque tous une prolifération de branches lui donnant une silhouette si particulière. L’élagage est donc vécu comme une agression et n’est pas sans conséquence sur la durée de vie d’un arbre. On considère, par exemple, que les arbres fruitiers régulièrement taillés pour fournir de beaux fruits peuvent avoir une durée de vie dix fois moindre qu’un congénère qui aurait grandi sans contrainte.

    17. De ces trois descriptions de feuilles, quelle est celle du chêne ? A : feuille découpée de larges dents inégales, gentiment arrondies B : feuille asymétrique dont les lobes enserrent le pétiole C : feuille avec des folioles oblongues, lancéolées et finement dentées

    18. Synonyme de rameau – Capitale de l’Algérie - Eléphant à pois – Tailleur de bavette - César Américain – Pressé : voilà qui vous permettra de trouver le nom d’une plante poussant près d’ici.

    L'arbre aux quarante écus (Ginkgo biloba) 12-14, avenue Circourt, devant la maison de meulière

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    On le reconnaît à sa curieuse feuille en éventail où toutes les nervures convergent vers le pétiole. Le ginkgo est l'un des arbres les plus curieux et les plus intéressants. Sachez d'abord que c'est l'une des espèces les plus anciennes ; ses ancêtres les plus proches vivaient il y a 175 millions d'années, à comparer aux quelques millions d'années des jeunes loups tels que le chêne ou le châtaignier.

    175 millions d'années, cela nous renvoie au Jurassique, époque où les dinosaures sont en plein développement. Comment était leur paysage ? Constitué entre autres d'immenses forêts où les arbres atteignaient cent mètres et où la famille du ginkgo avait ses représentants.

    Les feuilles tendres de ces arbres étaient la proie des reptiles végétariens dont le long cou portait leurs mâchoires à la hauteur des feuillages. Hélas, ces vastes forêts furent victimes de leur succès culinaire et régressèrent. Seuls survécurent les arbres qui, avec l'évolution, s'étaient dotés de feuilles rendues indigestes par les substances qu'elles contenaient et par une consistance bien plus dure. Ce sont les ancêtres de nos conifères actuels ; le ginkgo est donc le seul conifère à feuille tendre ayant survécu jusqu'à nous. En 1712, la compagnie des Indes ramène le premier arbre de cette espèce en Europe qui est planté en Angleterre. Le premier ginkgo français date de 1778 ; il est à Montpellier où il existe toujours. Ceux du Muséum de Paris furent rapportés d'Angleterre, plus ou moins clandestinement par M. de Pontigny qui avait compté que chacun des cinq pieds lui avait coûté 40 écus. Deux de ces arbres historiques sont encore en vie. Le ginkgo est également évoqué quartier des Gressets pour son intérêt médical. Quel est-il ? . Ses feuilles sont riches en flavonoïdes (des pigments) très actifs qui ont une action anti oxydante sur la rétine et le cerveau, ralentissant ainsi leurs vieillissements. . Il traite les troubles de l’équilibre en agissant sur la neurotransmission sensorielle, . Il a également des capacités vasodilatatrices et abaisse la viscosité sanguine, améliorant ainsi la circulation du sang. Les propriétés pharmaceutiques étant importantes, les industriels ont planté des champs de ginkgo dans le Bordelais. Cet arbre a peut-être encore des secrets cachés… dernière curiosité, c’est le seul à avoir repoussé à Hiroshima au Japon après la bombe atomique.

    19. A quoi ressemble la fructification du ginkgo : à une prune, à une pomme de pin, à une noisette ou à une grappe ?

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    20. Pourquoi ne peut-on pas appeler herbivores les dinosaures végétariens vivant il y a 150 millions d’années ? 21. Jus de pomme fermenté, poivre ou piment par exemple, monnaie américaine, sans sel ou carcéral, il barrit. Mises bout à bout, les initiales de ces mots à trouver composeront le nom de quelque chose de visible ici.

    L'Etang Sec La place du docteur Berthet On flânait jadis autour de l'Etang Sec, Monsieur avec son chapeau de paille, Madame ou Mademoiselle protégée du soleil par son ombrelle. Deux établissements accueillaient les promeneurs : une guinguette et un restaurant, la Cabane, qui existe toujours avec, dans le jardin, la cabane qui a donné son nom à l'établissement. Comme beaucoup de points d'eau, ce plan d'eau fut aménagé pour alimenter les bassins de Versailles. En 1930, il fut désaffecté et asséché, après qu'on eut construit un réservoir de 400 mètres cube. Un marché s'installa sur l'étang remblayé. Prenant de l'importance, il fut ensuite déplacé pour laisser la place à un arrêt d'autobus

    22. A quel endroit la carte postale fut-elle prise ?

    Qui était le Docteur Berthet ? La place Berthet, anciennement place de l’Etang Sec a été baptisée ainsi pour honorer la mémoire de Joseph Berthet, médecin de campagne. Né à Flacé-les-Mâcon, le 20 juillet 1886, il s’installe à La Celle Saint-Cloud en mai 1914 après avoir fait ses études primaires chez les Oblats de Saint-François de Sales, ses études secondaires à Paris au lycée Condorcet. Mobilisé dès 1914 comme médecin auxiliaire, il profitait de ses permissions pour soigner les malades cellois. Il revint à la fin du conflit, doté d’une épouse et de glorieuses décorations mais couvert de blessures, dont il gardera des traces et du métal jusqu’à la fin de ses jours. Son épouse, Marguerite Lesage, fut à la fois sa proche collaboratrice, son alliée et son amie. C’est elle qui fonda la section locale de la Croix Rouge Française, à laquelle elle se consacra jusqu’à sa mort en 1974. Humaniste et généreux, le Docteur Berthet dédia sa vie aux autres et reste une figure attachante de cette époque. Le domaine de l'Etang Sec fut construit en 1963 sur des terrains détachés du domaine de la Châtaigneraie (futur Saint-François d'Assise, quartier de la Jonchère). Les appartements furent conçus pour que des locataires anglo-saxons y retrouvent certaines habitudes ; ainsi, les appartements ont deux entrées, l'une des deux menant à la cuisine.

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    23. La résidence de l’Etang Sec vit le jour en 1963. Les arbres du parc dans lequel elle fut aménagée ont été en partie préservés. L’un d’eux, bien représenté à l’entrée, est un conifère de taille moyenne qui a la réputation d’être toxique de la tête aux pieds. Son nom est très court. De quel arbre s’agit-il ?

    Le Clos Toutain Il portait autrefois le nom gentiment campagnard de "Chapelle Rainfoin". On ne sait pas grand-chose sinon qu'il appartint sous la Restauration à Madame Royale, fille de Louis XVI et unique rescapée de la famille. En 1799, elle avait épousé en exil le duc d'Angoulême.

    24. Sachant que le Duc d’Angoulème est le fils du Comte d’Artois, quels étaient les liens de parenté entre les deux époux ?

    25. Quel vin réputé fait enseigne depuis la Belle Epoque, au-delà de l’avenue de l’Empereur ?

    Les pépinières Au coin de l'avenue Lamartine et de l'avenue de la Malmaison L'activité de pépinières et d'horticulture est traditionnelle à la Celle Saint-Cloud. La proximité des Halles permettait la livraison deux à trois fois par semaine en voiture à cheval. Voici la description que fait M. Morel de Vindé dans son étude statistique de 1834 : "les 205 hectares sont consacrés pour un dixième aux châtaigniers et pour sept dixièmes à des petites cultures variées destinées aux marchés de Paris et de Versailles. Les produits consistent en fruits de toutes natures (framboises, groseilles, cerises, prunes et pommes) ; on fait aussi quelques légumes et beaucoup de parcelles sont plantées de pépinières". Les exploitations étaient souvent de taille modeste, quelques ares, et se trouvaient sur les côteaux des Gressets ou au voisinage de Rueil. Parmi les pépiniéristes, citons Nicolas Maugé aux Gressets, premier maire de la commune en 1790 ; la famille Thuilleaux, celloise depuis 1650 dont Etienne, tué durant la Première Guerre Mondiale, sera le dernier représentant dans la commune. "Thuilleaux, fournisseurs de sa majesté Louis XIV", pouvait-on lire sur leur papier à entête ; ils furent fournisseurs pour le parc de Versailles. Les pépinières des Thuilleaux étaient plantées au-dessus du vieux bourg, près de la rue de Vindé. Les pépinières de M. Giraud sont les dernières encore installées sur la commune. Elles furent créées par son grand-père en 1899.

    26. Face à la pépinière, il y avait un grand chalet en bois qui fut acheté et aménagé par une personne célèbre du début du siècle. Cette personne n’y vint jamais car la mort l’emporta avant, en 1923. Pour trouver son nom, sachez que, sur la fin de sa vie, une jambe de bois ne la gêna pas pour poursuivre sa carrière.

    Une villa

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    14, avenue Edmond-Blanc Dans son jardin adossé à la forêt de Rueil, cette résidence nous transporte quelques décennies en arrière, entre les deux guerres. Les bâtisseurs de l'époque affichaient un goût pour une décoration riche et expressive. Les fausses branches ornant les façades ou faisant office de rampe aux escaliers extérieurs furent un motif très prisé en Ile-de-France. Au numéro 10 de la même avenue, une résidence moderne montre toute l'évolution vers une architecture plus lisse. Qui était Edmond Blanc ? Eleveur de chevaux, Edmond Blanc fut maire de la ville à deux reprises (de 1890 à 1894 et de 1904 à 1912) Né en 1856, fils du propriétaire de la Société des Bains de mer, il se passionna très tôt pour les chevaux de course. C’est d’ailleurs en achetant, à des éleveurs, le domaine de la Chataigneraie, qu’il découvrit La Celle Saint-Cloud. Immédiatement (nous sommes en 1886) il fit construire le château de la Chataigneraie (cf. quartier de la Jonchère) et créa « le haras de La Celle Saint-Cloud » Parallèlement, il s’installa au haras de Bel Ebat et entra au conseil municipal. En 1890, il fut élu maire. Les principales actions de ses mandats restent la laïcisation de l’école de filles (1905) la création d’une classe infantile (1905) et la lutte contre la construction d’un sanatorium sur le plateau de Vaucresson (1905-1912) En 1900, il acheta au Duc de Westminster le fameux « Flying Fox » un million de francs or. L’année suivante, il créa l’hippodrome de Saint-Cloud avant de recevoir dans son haras le roi d’Angleterre Edouard VII.

    Les aubépines Le long de l'avenue de l’Empereur en direction de Rueil Malmaison Parmi les arbres et arbustes portant le nom d'épine, deux sont de la même famille (celle des rosacées) : l'épine noire, parfois appelée prunelier, et l'épine blanche ou aubépine. Toutes les deux sont des arbres de petites taille qui se remarquent particulièrement au printemps, lorsqu'ils se couvrent d'une multitude de fleurs blanches ; d'abord l'épine noire, en avril avant que les feuilles ne soient sorties, puis l'aubépine en mai. S'ils portent le nom d'épine, ils n'en sont pourtant pas vraiment pourvus, car ce sont en fait des petits rameaux acérés pour assurer leur défense. Les fruits de l'aubépine arrivent à maturité en automne. Ce sont de petits fruits rouges à la chair peu abondante et farineuse, mais néanmoins comestibles. Fleurs et feuilles sont utilisées en pharmacie car leurs décoctions ont une action

    vasodilatatrice, améliorant la circulation sanguine et augmentant le taux d'oxygénation du sang. Autre qualité, elles tonifient le muscle cardiaque.

    27. Les fruits de l’aubépine s’appellent les cenelles. Mais sur quel arbre ou arbuste trouverez-vous des cynorhodons ?

    28. Pourquoi cette voie s’appelle t’elle avenue de

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    l’Empereur ? 1) Retour vers le Bourg en descendant la rue de Vindé (cf. texte Bourg : rue commerçante) et l’avenue Hogg : (cf. texte ci-dessus : cimetière) La rue Béranger : La rue Béranger rend hommage à un talent aujourd’hui disparu des revues musicales et des manuels de littérature. Cet homme fut pourtant apprécié de tout un peuple et admiré par Lamartine, Victor Hugo, George Sand, Alexandre Dumas et Châteaubriand. Pierre-Jean de Béranger est né à Paris le 19 Août 1780 mais les premiers troubles révolutionnaires décident la famille à éloigner leur fils de la capitale. Le jeune Pierre-Jean trouve alors refuge chez ses grands-parents à Péronne dans la Somme. Apprenti typographe chez un imprimeur, il y découvre l’amour de la langue et de la prosodie. Il se tourne vers la création littéraire en composant des vers à la gloire de la révolution. De retour à Paris, il aligne les rimes, s’essaie à la satire et se livre à la poésie, successivement dans l’épopée, l’idylle, le dithyrambe et la comédie. Il adresse 500 vers à Lucien Bonaparte, le frère du Premier Consul qui devient alors son protecteur. Entre 1815 et 1833, il publie quatre recueils de chansons. Son « Roi d’Yvetot » échappe à la censure et devient très vite connu et chanté par tous. Pierre-Jean devient très populaire, sera élu député de Paris en 1848 mais démissionne presque aussitôt puisqu’il se veut « républicain honoraire ». Il refuse les honneurs et les pensions, décline plusieurs invitations à siéger à l’Académie Française et récusera la rente qui lui sera dévolue en tant que condamné de la Restauration. Les 27 dernières années de sa vie, Pierre-Jean de Béranger se plait à faire des séjours chez des amis à La Celle Saint-Cloud dans une maison située derrière l’église Saint-Pierre-Saint-Paul au Bourg. Ce qui vaudra à la rue d’être baptisée rue Béranger en 1892.

    2 Ou extension : de la place Berthet vers le Pavillon du Butard Place Berthet, à côté de "la Cabane" il y avait aussi le café de la "Fauvette" et quelques autres, c'était l'une des attractions pour les citadins venus profiter du calme dans les bois de Saint-Cucufa et de Fausses-Reposes. Une carte postale publiée dans les Souvenirs de la Celle Saint-Cloud montre deux personnes en train de jouer au tonneau, jeu d'adresse où l'on doit lancer des palets dans un coffre percé

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    Au croisement de l'avenue des puits et de l'allée Théry (l'actuel Village de Chine)

    Le chant des oiseaux Ce style de maison, toute de brique, aux grandes fenêtres légèrement arrondies dans leur partie supérieure, se trouve plus fréquemment dans les bourgades picardes que dans notre région. Le premier propriétaire s'appelait d'ailleurs Laisne, il installa ici une guinguette qui s'appelait alors le "chant des oiseaux", nom qu'elle porta pendant plusieurs décennies.

    29. Le toit a conservé son aspect d’origine. Comment s’appelle cette partie de la faitière : épi, mitre ou tabatière ? 30. Chaque oiseau son chant. Qui caquette ? Qui jacasse ? Qui cacarde ? (L’oie, la pie, la poule ?)

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    Circuits promenade : N° 1 « SOUVENIRS D’ANTAN »

    I - Le Bourg II - La Feuillaume III - Extension Pavillon du BUTARD

    III – Le PAVILLON DU BUTARD Partir de la place Berthet, prendre l’avenue des puits et à droite, en face de la rue de Villeneuve, s’engager dans le petit chemin qui vous mènera au pavillon du Butard. Le Pavillon de chasse du Butard L'origine du nom est incertaine. Est-ce une déformation de butor ou de butte ? Il s'appelait auparavant "Pavillon des Hubies", du nom du bois où il fut édifié. La proximité de Versailles et l'annexion de la Celle Saint-Cloud dans le domaine du roi Louis XIV en 1670 transforment les bois et forêts environnants en lieux de chasses royales. C'est en 1750 et 1751 que le Contrôleur Mollet fait construire pour Louis XV le pavillon de chasse d’après les plans de Gabriel. Il ne reste que trois rescapés de tous les pavillons que Louis XV fit construire en Ile-de-France, les deux autres se trouvent dans la forêt de Saint-germain et à la Muette. A bonne distance entre Marly et Versailles, l'emplacement fut choisi pour des raisons cynégétiques, mais aussi pour la proximité du château de la Celle Saint-Cloud, occupé à ce moment-là par la Pompadour... Les chasses royales alimentent un sentiment de rancœur chez les petits paysans cellois. En effet, la passion de Louis XV et de Louis XVI laisse les champs envahis par le gibier, contre lequel les cultivateurs ne peuvent se défendre sous peine de galères. Ces mauvaises conditions de culture et la dépréciation des terrains vont entraîner le départ de nombreux paysans. A la veille de la Révolution, il n'y a plus que 50 foyers à la Celle Saint-Cloud. Vendu à un notaire en 1794 comme bien national, le pavillon est racheté avec ses nombreuses dépendances en 1802 par l’Impératrice Joséphine qui veut agrandir le domaine de la Malmaison. En 1809, suite à son divorce, le pavillon entre dans le domaine national. En 1870, il est occupé six mois par les soldats allemands qui, pour se chauffer, brûlent les portes et les lambris. En 1872 a lieu la remise officielle du pavillon au service forestier sous la condition de n’y faire aucune réparation sans consulter au préalable les services d’architecture de Versailles. En 1911, Edmond Blanc (châtelain de la Châtaigneraie, devenue Saint-François d'Assise) le loue à Paul Poiret qui, après un réaménagement intérieur, en fait une résidence d'été. Vers 1920, le pavillon est à la disposition du Gouvernement.

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    Avant guerre, il sert de salle d’exposition à la Société du Vieux Marly alors, qu’après guerre, il est affecté au Président du conseil puis au Général Catroux jusqu’en 1964. Il est maintenant restauré dans son état initial et, des anciennes dépendances, il ne reste qu’un corps de logis, devenu maison forestière. Il a été inscrit à l'inventaire supplémentaire des Monuments Historiques en 1980.

    1. Paul Poiret était une des célébrités du Tout Paris au début du siècle. Etait-il peintre, comédien, couturier, grand cuisinier ou comique troupier ? 2. Un autre personnage fréquenta le pavillon. Voici quelques indices pour vous aider à le retrouver : On l'a surnommé Badinguet et Victor Hugo lui doit des vacances prolongées à Jersey et Guernesey. 3. Observez la photo de la frise. Elle est modifiée à deux endroits.

    Un ballon dans le ciel A proximité du Pavillon du Butard Le 4 juin 1783, les frères Joseph et Etienne de Montgolfier lancent, pour la première fois au monde, un aérostat dans le ciel d'Annonay. Le 19 septembre de la même année, ils sont invités à rééditer l'exploit, mais cette fois-ci devant le roi. 120.000 personnes prennent le chemin de la place d'Armes de Versailles pour assister à cet étrange spectacle. Plié en morceaux, le ballon arrive de Paris à dix heures du matin. On prépare le combustible, mélange de paille, de bois et de laine. Grande nouveauté par rapport au premier voyage, l'aérostat va transporter les premiers passagers aériens de l'Histoire : un coq, un canard et un mouton. La sphère de douze mètres de diamètre est gonflée en quelques minutes mais le vent souffle. Une bourrasque ouvre un accroc mal recousu de l'enveloppe. Etienne de Montgolfier, surpris, lâche la corde et le ballon s'envole. La foule, ébahie, suit des yeux le ballon s'éloigner vers le nord. Après quelques minutes, il va se déposer à la limite des territoires de Vaucresson et de la Celle Saint-Cloud, tout près du pavillon du Butard, devant deux gardes-chasse. L'un des premiers à arriver sur place est Pilâtre de Rosier. Il constate avec satisfaction que les animaux sont en

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    parfaite santé. A titre de récompense, le mouton aura l'honneur d'intégrer la ménagerie royale.

    4. L'envol de la montgolfière s'inscrivait dans le cadre d'une cérémonie : s'agissait-il des 30 ans du Roi, du traité mettant fin à la guerre d'indépendance d'Amérique, de la réunion des Etats Généraux ou de la naissance du Dauphin ? 5. De quelle manière Pilâtre de Rozier se rendit-il, par la suite, célèbre ?

    Qui étaient Joseph et Etienne de Montgolfier ? Joseph (1740-1810) et Etienne (1745-1799) Montgolfier, industriels français, inventèrent le ballon à air chaud ou « Montgolfière » (1783) et une machine servant à élever l’eau dite « bélier hydraulique » (1792). Etienne rénova la technique de la papeterie introduisant en France les procédés hollandais ainsi que la fabrication du papier vélin. Prendre le GR1 qui descend à droite du Pavillon du Butard, suivre les balisages jaune et rouge

    Le croisement du chemin du Butard et de la route des Suisses C'est la limite entre les parcelles 2 et 3 (marques sur les arbres). On a récemment effectué une coupe à proximité. Que peut-on observer autour de cette coupe ? Des jeunes sorbiers des oiseleurs Dispersé dans les sous-bois, planté le long des avenues, le sorbier s'aventure également assez haut en montagne. C'est en automne qu'on le remarque, lorsqu'il se couvre de grappes de petits fruits rouges au goût âpre qui le rend impropre à notre consommation. En revanche, les grives et d'autres passereaux en raffolent ; les sorbiers peuvent connaître une belle agitation pendant cette période ! Autrefois, ils n'attiraient d'ailleurs pas seulement les oiseaux mais aussi ceux qui vivaient de leur capture, les oiseleurs qui venaient y tendre leurs filets ou répandre de la glu sur les branches. Des jeunes hêtres : leurs feuilles, lancéolées, prennent une belle teinte rousse en automne. Comme chez les jeunes chênes et les jeunes charmes, l'hiver venu, les feuilles vont se dessécher mais restent accrochées sur les rameaux jusqu'au printemps d’après. C'est une bonne façon de protéger les bourgeons du gel. Observez combien la disposition des feuilles sur ces jeunes plants est optimisée pour que chacune d'elles profite au maximum du peu de lumière arrivant au fond du sous-bois : sur chaque rameau, elles sont toutes bien horizontales et se recouvrent au minimum. Identifiez, grâce aux définitions suivantes, deux plantes communes à cet endroit :

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    6. De la famille des Rosacées, elle pratique le marcottage naturel : ses tiges se recourbent en grandissant ; des racines se développent à l'endroit où elle touche le sol, donnant naissance à un nouveau pied. Une excellente façon d'envahir un sous-bois. 7. Ces arbres adultes ont une écorce qui se desquame en plaques plus ou moins grandes ; les Indiens Micmac utilisaient l'écorce de son cousin canadien pour fabriquer leurs canoës et couvrir leurs tipis. Pour vous aider, voici leur feuille.

    Le chemin creux et les sables de Fontainebleau Il devient plus pentu et se creuse, laissant apparaître la couche géologique qui constitue l'essentiel du sous-sol de la Celle Saint-Cloud. L'origine des chemins creux est bien souvent inconnue ; on peut penser cependant que le passage répété de générations de paysans cellois allant du village aux lieux de culture a favorisé l'érosion et enfoncé progressivement la sente dans le relief. Les chemins creux sont des témoins discrets et émouvants de notre histoire ; nombre d'entre eux remontent aux Gaulois, voire aux temps néolithiques. Quoi qu'il en soit, c'est l'occasion d'observer la nature du terrain sur lequel nous marchons. Il s'agit d'un sable fin. D'un blanc pur lors de son dépôt, il a pris une couleur ocre ou rouille par l'infiltration des eaux de surface, toujours chargées en fer. Cette épaisse couche sableuse pouvant atteindre 80 mètres est bien représentée dans le sud de la région, particulièrement à Fontainebleau qui a donné son nom à la formation géologique. Les sables de Fontainebleau se sont déposés il y a 30 millions d'années dans le fond d'une mer chaude et peu profonde dont le rivage s'étirait entre Beauvais, Reims et Montargis. Ce fut la dernière invasion marine que connut le Bassin Parisien. Ce sable est exploité près de Nemours et Fontainebleau, là où il est resté pur. Sa très haute teneur en silice le destine aux cristalleries, celle de Murano en particulier.

    8. VRAI ou FAUX : les ménagères utilisaient jadis ce sable pour nettoyer les casseroles. 9. Au-dessus des sables s'est déposée une autre couche géologique, formant le sous-sol du plateau. Est-ce du calcaire, du granite ou de l'argile ?

    !En vous promenant, vous aurez peut-être l'occasion de voir l'un de ces deux habitants de la forêt.

    Deux hôtes de ces bois Le pic épeiche

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    Le plumage noir et blanc et les taches rouges sur la tête du mâle le rendent facilement reconnaissable. On peut l'entendre parfois taper sur un tronc d'arbre, à la recherche d'insectes, d'araignées et de larves. Il ne faut pas confondre ce tapotement avec le fameux tambourinage sonore, qui a une toute autre fonction : pour marquer son territoire et attirer les femelles, le pic ne chante pas, contrairement à beaucoup d'autres, mais tambourine sur un tronc ou une grosse branche qu'il choisit judicieusement pour que la frappe résonne à plusieurs centaines de mètres. Une autre source de nourriture pour le pic épeiche : les pommes de pin, pour lesquelles il a développé une technique élaborée : il coince la pomme dans l'anfractuosité d'un arbre et il épluche les écailles à coups de bec. Il tourne la pomme une fois qu'un côté est fini. Pour vider une pomme, le pic épeiche met environ dix minutes au cours desquelles il assène 1600 coups de bec.

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    La chouette hulotte Son hululement est bien connu et fut plus qu'utilisé en fond sonore des films d'épouvante de série Z. Rustique et adaptable, la hulotte se trouvera partout où il y a des arbres, même en montagne et à proximité des lieux habités. Pendant la journée, elle somnole contre un tronc, dans une cavité ou un manchon de lierre. Son activité nocturne commence 20 ou 30 minutes après le coucher du soleil et dure jusqu'au lever. En chasse, elle se déplace à quelques mètres de hauteur dans le sous-bois d'un vol étonnamment silencieux. Elle est très éclectique dans sa nourriture : petits

    mammifères (le campagnol est son favori mais un rat de plus de 350 grammes ne lui fait pas peur), insectes, limaces, grenouilles, voire des poissons. Avec les oiseaux, elle a su développer plusieurs stratégies ; elle a, par exemple, appris à voler sur place au-dessus des buissons et frapper les feuilles de ses ailes pour forcer les oiseaux endormis à s'envoler, elle sait aussi attraper les jeunes dans les nids et même dans les cavités. Hou Hououououh. C'est le chant que le mâle émet toute l'année pour marquer son territoire. Mais ce n'est qu'en décembre que la femelle répond. Les noces consommées, la gestation durera cinq mois et c'est en mai qu'on pourra voir des boules de duvet gris observer les alentours de leurs gros yeux. Les enfants quittent le nid alors qu'ils ne savent pas encore voler. Lorsqu'ils tombent, ils se débrouillent eux-mêmes pour grimper dans un nouveau perchoir. Deux jeunes sur trois n'arrivent pas au terme de la première année.

    10. Voici deux autres oiseaux familiers de ce bois. Leurs noms se trouvent dans cette liste : Traquet pâtre – Rouge queue noir - Moineau domestique - Grive musicienne - Nonnette voilée - Pinson des arbres - Mésange charbonnière - Bruant zizi 11. Quel nom de cette liste ne désigne pas un oiseau ?

    Suivre le sentier, les balises rouge et blanc. Suivre le sentier, les balises rouge et blanc.

    Le chemin vous mène ainsi jusqu'à un banc de bois

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    Regardez autour de vous pour identifier les deux espèces les plus répandues : chêne et châtaignier.

    La gestion du chêne et du châtaignier Si les chênes présentent des fûts de bonne taille, les nombreux châtaigniers, principal peuplement du sous-bois, poussent en longues tiges frêles. Les modes de gestion de ces deux espèces expliquent cette différence. Les chênes sont généralement abattus vers l'âge de 200 ans alors que le châtaignier, à la croissance plus rapide, sera coupé après avoir vécu entre 60 et 90 ans. Les châtaigniers de Fausses-Reposes ayant pour la plupart 40 ans, le renouvellement s'effectuera vers 2050. En dehors de ces coupes de régénération, l'ONF pratique également des coupes d'amélioration tous les dix ou quinze ans et des coupes de sécurité. Le bois de la Celle a déjà subi une régénération pendant l'hiver 1994-1995. L'ONF a effectué l'hiver précédent le marquage des arbres à abattre puis confié la coupe à un exploitant. Les châtaigniers connaissent deux destinées : la cheminée ou les parquets.

    12. Face au banc se trouve un remarquable pin. Autrefois planté surtout dans les parcs, il est aujourd'hui de plus en plus cultivé dans les forêts domaniales car il pousse vite, haut et avec un fût bien droit, la plupart du temps. Sachez que, phonétiquement, son nom est aussi celui d'un aliment synonyme de misère. Quel est ce nom ?

    !Prenez le GRP, chemin dans le prolongement de celui d'où vous venez. Avant d’y parvenir, vous vous promènerez dans le bois de La Celle et la forêt de Fausses-Reposes. Entre les quartiers de la Feuillaume et la Châtaigneraie, deux parcelles se succèdent vers le pavillon du Butard : le bois de la Celle, propriété de l'Etat et du Ministère des Affaires Etrangères, puis l'extrémité nord du bois de Fausses-Reposes qui, au-delà de l'autoroute A13, longe les communes du Chesnay et de Versailles. Cet ensemble est géré par l'Office National des Forêts en deux parcelles.

    13. A votre avis, quelle est l'origine du nom Fausses-Reposes ? - C'est un terme de chasse indiquant un endroit où le cerf traqué par la battue essayait de se reposer. - C'est un endroit vallonné où la promenade à pied est faussement reposante, - Ce fut jadis la propriété du baron de Fausses-Reposes, voyageur resté dans l'histoire pour avoir découvert le détroit de Carreau. 14. Avant de pénétrer plus avant dans le sous-bois, reconnaissez par leurs feuilles, quelques-unes

    des espèces présentes à l'orée du bois : de gauche à droite : sureau noir, frêne, châtaignier, robinier faux-acacia (plus communément appelé acacia).

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    Pour retrouver le quartier du Bourg, suivre le GRP jusqu’à l’avenue de la Pompadour, descendre à gauche puis lorsque vous apercevez l’entrée du château, dirigez-vous à droite vers la rue Yves Levallois.

    Circuit promenade N°1 : « Souvenirs d’Antan »

    I – Les réponses aux questions : Le BOURG

    1. La vraie fontaine est installée dans le hall du théâtre 2. Saint-Pierre 3. Léon XIII, comme l’indique le vitrail (après Pie IX) en ce qui

    concerne le culte du Sacré-Cœur 4. La terrible Inquisition 5. Charles-Gilbert Morel de Vindé 6. La Croix-Rouge 7. Le chancelier Adenauer 8. Mohamed V 9. Jackie Kennedy 10. Elisabeth II (son couronnement fut la première retransmission par

    Eurovision) 11. La Drionne prend sa source au Butard 12. Il s’agit d’Alfred Sisley (1839-1899) 13. Oliver Twist (Dickens) Quentin Durward (Scott) David Copperfield

    (Dickens) Ivanhoe (Scott) 14. Adélaïde de Montgolfier 15. L’annexe a une fenêtre en trompe l’œil.

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    Circuit promenade N°1 : « Souvenirs d’Antan »

    II - Les réponses aux questions : La FEUILLAUME

    1. Adélaïde de Montgolfier 2. Le soldat Werkhentin était lieutenant 3. L’époux de Mme Arnoult fut maire de La Celle Saint-Cloud 4. Pigault-Lebrun 5. Marron avec des bandes noir et blanc 6. La guerre de Crimée contre les Russes dont l’enjeu fut le contrôle du

    Bosphore

    7. Istanbul 8. Six

    9. C’est l’allumeur de réverbères dans le « Petit Prince « de Saint-Exupéry

    10. Gardez-vous de rien dédaigner (le héron). Rien ne sert de courir, il faut partir à point (le lièvre et la tortue) Le monde est plein de gens qui ne sont pas plus sages (la grenouille qui veut se faire aussi grosse que le bœuf) Ils sont trop verts, dit-il et bons pour les goujats (le renard et les raisins)

    11. Clématite des haies, chèvrefeuille, houblon… 12. Le buisson ardent 13. Ce fut la dernière exécution en public 14. Michel Serrault : le d