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N° 734 du 22 Janvier 2014 - hebdomadaire d’informations générales Prix : 200 UM Messaoud Ould Boulkheïr La retraite… B’il a dit et redit des tas de choses. B’il dira et redira des tas d’autres choses. Oualata est une cité antique. Un passage obligé du grand désert. Un comptoir et une route aussi bien du savoir que du commerce caravanier. Ibn Batouta, l’ex- plorateur marocain, Hassen El Wazane, connu, en Occident par Léon l’Africain, l’ambassadeur du dernier roi arabe d’Es- pagne, auteur du livre Description de l’Afrique, tous les deux ont été marqués par cette ville. Lire en page 4 et 6 Trois groupes au sein de l’opposition au pouvoir du président Aziz cherchent à unir leurs efforts en vue d’impulser une nouvelle dynamique en vue de l’orga- nisation d’une élection présidentielle transparente et consensuelle. Lire en page 8 En ce début d’année 2014, comme ce fut le cas en 2013, la rédaction de Biladi a adressée à notre compatriote qui n’est plus à présenter, Ahmedou Ould Abdal- lah, qui participait à la rencontre des ex- pertises mauritaniennes à l’étranger tenue dernièrement à Nouakchott. On voulait, exactement comme on l’a fait avec lui l’année précédente, l’interro- ger tout ce qui se passe et se dit sur la scène nationale. Lire en page 5 OPPOSITION Pour un forum national AHMEDOU OULD ABDALLAH Corruption et politique B’ IL A DIT... Oualata de toutes les fascinations…

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N° 734 du 22 Janvier 2014 - hebdomadaire d’informations générales Prix : 200 UMMessaoud Ould Boulkheïr

La retraite…

B’il a dit et redit des tas de choses. B’ildira et redira des tas d’autres choses.Oualata est une cité antique. Un passageobligé du grand désert. Un comptoir etune route aussi bien du savoir que ducommerce caravanier. Ibn Batouta, l’ex-plorateur marocain, Hassen El Wazane,connu, en Occident par Léon l’Africain,l’ambassadeur du dernier roi arabe d’Es-pagne, auteur du livre Description del’Afrique, tous les deux ont été marquéspar cette ville.

Lire en page 4 et 6

Trois groupes au sein de l’opposition aupouvoir du président Aziz cherchent àunir leurs efforts en vue d’impulser unenouvelle dynamique en vue de l’orga-nisation d’une élection présidentielletransparente et consensuelle.

Lire en page 8

En ce début d’année 2014, comme ce futle cas en 2013, la rédaction de Biladi aadressée à notre compatriote qui n’estplus à présenter, Ahmedou Ould Abdal-lah, qui participait à la rencontre des ex-pertises mauritaniennes à l’étrangertenue dernièrement à Nouakchott. On voulait, exactement comme on l’afait avec lui l’année précédente, l’interro-ger tout ce qui se passe et se dit sur lascène nationale.

Lire en page 5

OPPOSITIONPour un forum national

AHMEDOU OULDABDALLAHCorruption et politique

B’ IL A DIT...Oualata de toutesles fascinations…

La page des interminables Législatives et Mu-nicipales est maintenant tournée. On n’enparle plus. . Place à ce qui est plus important

: l’élection présidentielle. Certes, aucune personnene s’est encore déclarée publiquement candidate àl’échéance, mais toute l’opinion ne s’intéresse plusqu’à elle. Les acteurs politiques ont les yeux rivéssur elle, font leurs calculs et leurs manœuvres, com-mencent à se positionner et affûtent leurs armes.Dans le camp de la Majorité, on s’intéresserait àl’intégration d’anciens opposants, particulièrementle leader harratine Messaoud qui serait prêt à tro-quer le soutien pour Aziz contre son maintien à latête de la chambre basse. La formation du gouver-nement en vue pourrait être fortement influencéepar ce genre de manœuvre visant à élargir les sou-tiens de Aziz pour sa candidature présidentielle.Au niveau de l’opposition traditionnelle ou nou-velle, on est bien braqué sur cette question del’heure : l’élection présidentielle. Il y a ceux qui,dopés par les scores de certains candidats aux Lé-gislatives et Municipales, croient dur comme ferqu’il désormais possible de battre le président Azizpar les urnes, si et si seulement on arrivait à présen-ter un candidat unique au nom de toute l’opposi-tion. Et travaillent déjà pour réaliser cet objectif.Mais il y a aussi ceux qui, dans l’opposition tradi-tionnelle, avaient boycotté les dernières échéanceset estiment qu’il est plutôt urgent et fort nécessairede revenir sur les conditions de l’organisation de lafuture élection afin d’assurer sa transparence à tra-vers une panoplie de mesures qu’il faut négocierentre les acteurs.A travers les positions des uns et des autres, on re-marque clairement que rien n’a changé sur la scènepolitique et que les mêmes divergences entre les ac-teurs politiques demeurent là inchangées. Et on nevoit pas comment des gens qui ont échoué à s’en-tendre sur l’organisation d’élections législatives etmunicipales puissent-ils se retrouver pour coordon-ner une échéance plus importante qui déchaînetoutes les passions et suscitent tous les enjeux. C’estun leurre de penser que notre politique est capabled’autre chose que de se chamailler…

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Hebdomadaire d’informationset d’analyses

ÉDITO

N° 734 du 22 Janvier 2014

2INSOLITES

Des fauves d'un cirque russe en route vers la Francerentrent chez eux

INSOLITES Le maire de New York faitscandale… en mangeant sapizza avec une fourchette

L’Association des Amis de Habib Ould Mahfoudh prie les lecteurs qui détiendraient les éditions suivantes des Journaux Le Calame : 52, Mauritanie

Demain: 18 , Al Bayane: 7 - 12 - 66, de bien vouloir les signaler à la direction du journal.

Merci

Des fauves du cirque de Moscou en route pour le Festival duCirque de Massy en France, bloqués depuis plusieurs joursà la frontière polono-bélarusse faute de documents requis,vont retourner en Russie, ont indiqué mardi les douanes po-lonaises."Les quatre tigres, deux panthères noires et deux guépardsétaient accompagnés de documents autorisant leur sortie deRussie, mais ils manquaient d'autorisations françaises né-cessaires" pour entrer dans l'espace Schengen, si bien qu'ilsont été retenus au poste frontalier de Koroszczyn (est), a pré-cisé à l'AFP une porte-parole des douanes, Marzena Siemie-niuk. Selon elle, "les responsables russes des animaux ontdécidé de retourner chez eux, car les procédures visant àpourvoir les fauves de documents requis auraient été troplongues", demandant des attestations sur les ancêtres desanimaux trois générations en amont.Lundi, Michel Bruneau, le fondateur du Festival du Cirquede Massy avait indiqué à l'AFP que les passeports des bêtesmentionnaient bien leur naissance en captivité, conformé-ment à la loi, mais qu'un expert "anonyme" du Muséumd'histoire naturelle avait réclamé les passeports de leursgrands-parents. "C'est illégal", a-t-il affirmé, en annonçant qu'il allait "portercette affaire devant la cour de Justice de Strasbourg pourabus de pouvoir". M. Bruneau a affirmé aussi que les bêtesétaient stationnées depuis plusieurs jours dans un camionchauffé "sans eau, ni nourriture et sans soins". Pourtant,selon Mme Siemianiuk, "les animaux ont été examinés lundipar un vétérinaire qui n'a constaté aucune irrégularité". Lesfauves attendaient mardi le feu vert des autorités russes pourretourner en Russie."Probablement demain, ils vont prendre le chemin de re-tour", a dit la porte-parole des douanes. Le Festival duCirque de Massy, en région parisienne, qui se tiendra du 23au 26 janvier est avec le Festival international du cirque deMonte-Carlo, un grand rendez-vous du cirque mondial.

Argentine : de la cocaïne dans les rayons Carrefour

A première vue, il a tout d'un banal quatre-quarts, du typeque l'on sert aux enfants à leur retour de l'école. Mais à re-garder de plus près ce gâteau vendu chez Carrefour, en Ar-gentine, des questions se posent. Dans la liste desingrédients, à côté des oeufs, de la farine et du sucre est ins-crit : "12 grammes de cocaïne". Evidemment, c'est uneblague.L'enseigne aurait été victime du trait d'humour d'un employéd'un de ses sous-traitants.Depuis, l'affaire fait la risée des internautes bien sûr et faitbeaucoup parler à la télé, comme ici sur cette chaîne argen-tine (C5N) où le présentateur consacrait hier une bonnevingtaine de minutes à l'affaire.S'excusant auprès de ses clients, Carrefour a retiré tous lesgâteaux à l'étiquette erronée des rayons. On ne sait pas cequ'il est advenu de l'employé farceur.

C'est peut-être un détail pour vous, mais pour les new-yorkais ça veut dire beaucoup... Le nouveau maire de laGrosse Pomme, Bill de Blasio, vient de commettre sapremière gaffe depuis sa prise de fonctions, le 1er janvierdernier. Sa faute ? Avoir mangé une pizza avec une four-chette et un couteau, un crime loin d'être anodin à NewYork, où la tradition veut qu'on la mange à la main aprèsl'avoir pliée en deux. La scène s'est déroulée vendredidernier, alors qu'il visitait une pizzeria située à Staten Is-land, devant les caméras. Twitter, les télévisions localeset les journaux se sont immédiatement emparés de l'infor-mation : un "désastre" a écrit le magazine New York. "Im-pensable", a renchérit le New York Times.Sommé de s'expliquer, Bill de Blasio a invoqué ses ori-gines italiennes : "dans ma terre ancestrale, c'est plus ty-pique de manger avec un couteau et une fourchette", a-t-ildéclaré, précisant également que sa pizza, qu'il a tout demême fini à la main avait "beaucoup de choses dessus".Ses excuses n'ont pas empêché les humoristes politiquesde continuer à blaguer sur le sujet : "Vous êtes supposéêtre le champion de la classe moyenne... et vous vousfaites prendre en train de manger une pizza "à la Trump"deux semaines après votre arrivée ?" a ainsi déclaré lundisoir John Stewart, qui anime "The Daily Show", une pa-rodie de journal télévisé très populaire sur la chaîne Co-medy Central. L'animateur faisait référence aumilliardaire Donald Trump, qui avait dû lui aussi s'expli-quer en 2011 après avoir dégusté une pizza avec des cou-verts en plastique. La pizzeria où a eu lieu la scène aégalement décidé de surfer sur le buzz : la fourchette estexposée dans l'établissement, et elle devrait même êtreprochainement vendue aux enchères ! Le "Pizzagate"comme l'affaire a été surnommée outre-Atlantique, n'estdonc pas prêt de retomber comme un soufflé...David Glasheen, le RobinsonCrusoé des temps modernes

A l'image de Robinson Crusoé, célèbre personnage de lalittérature anglo-saxonne, David Glasheen vit en ermitedepuis 27 ans sur "Restoration Island", une île déserte si-tuée au nord-est de l'Australie. Agé de 69 ans, l'ancienhomme d'affaires australien a quitté son pays et la civili-sation en 1987, après avoir perdu 7 millions d'euros enbourse et divorcé de son ex-femme. S'il raconte que lespremiers temps ont été compliqués, il a très vite trouvéses marques. Pêche, chasse, récolte, natation et prome-nade sur le sable fin... autant d'activités qui rythment sonquotidien. Dans les colonnes du Daily Mail, il estime êtreun "homme chanceux". Cette expérience unique lui a re-donné le "goût des choses simples" et appris des valeurscomme la "confiance, l'honnêteté, le respect". Son seulmoyen de communication avec la métropole est son or-dinateur, connecté à Internet grâce à l'énergie solaire.Même si l'homme, qui vit avec son chien Quasi, est épa-noui, il reconnaît toutefois souffrir, de temps en temps,de solitude. Il a même décidé, il y a plusieurs années, des'inscrire sur un site de rencontres pour trouver une "si-rène" qui accepterait de le rejoindre. L'expérience n'a pasété concluante. David Glasheen reste toutefois confiantsur son avenir sentimental.

LL ’usage et la cohérence, pour ne pas dire cohésionpolitique, recommandent bien l’investiture d’unprésident de l’Assemblée Nationale, issu de la

majorité parlementaire gagnante. Ce qui n’était pas le caspendant la législature sortante, où Messaoud a été porté auperchoir de la chambre basse, à la faveur d’un accordd’entre les deux tours de l’élection présidentielle de 2007,honoré par le candidat favori de l’époque Sidi MohamedOuld Cheikh Abdallahi, renversé moins de deux annéesplus tard par le général Aziz. Aujourd’hui, on parle dans l’opinion et dans les hautessphères du pouvoir ‘’d’une possible reconduction de Mes-saoud Ould Boulkheïr à la tête de l’Assemblée Natio-nale’’. Avec seulement sept députés, sur 147, ce qui n’estpas très loin de ses cinq députés sur 95, dans l’anciennelégislature. Pourquoi donc une telle faveur à l’adressed’un homme qui a déjà donné tout ou presque, à traversson aval au dialogue boycotté par ses anciens partenaires

de l’opposition et, ensuite, sa bénédic-tion aux élections législatives et muni-cipales boycottées par ces derniers ?‘’On en a besoin, chuchote-on, dans leshautes sphères. Il est encore plus qu’in-dispensable pour faire passer la pilule del’élection présidentielle, pour laquelle lecollège électoral devra être convoquédans la première moitié du mois de marsprochain.’’ Dans moins de deux mois.

La manœuvre…S’il s’est toujours considéré, jusqu’àprésent, dans le camp de l’oppositionradicale, Ould Boulkheïr semble pren-dre de plus en plus conscience de sonvéritable poids électoral ; une raison suf-fisante, pour lui, de réviser ses ambi-tions politiques de portées nationales.Et serait partant pour toute entente, bé-néfique à sa personne, avec MohamedOuld Abdel Aziz. Essayant de l’appro-cher en vue d’une alliance pour la com-munauté urbaine de Nouakchott, JemilMansour a été, peut-être surpris d’enten-dre de la bouche de l’opposant histo-rique et l’éternel radical ‘’qu’il est en négociation avecMohamed Ould Abdel Aziz’’. Et donc, qu’il ne fallait pascompter sur lui pour mettre en minorité l’UPR, qui ne dis-pose au sein du futur conseil de la Communauté urbaineque de 18 conseillers municipaux contre 19 conseillers

dits d’opposition, toutes tendances confondues ( APP, Ta-wassoul et AJD- MR). Pourtant, certains observateurs ne sont guère surpris dela nouvelle position d’Ould Boulkheïr. ‘’Qui est tout saufnouvelle. Puisque, selon eux, elledate de 2007. L’accord d’entre les

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3 À LA UNEMESSAOUD OULD BOULKHEÏR La retraite…Dans quelques jours, les instances parlementaires et communales, issues des dernières élections législatives et municipales, seront implantées. Une majoritéconfortable pour le principal parti de la majorité, l’UPR. Plus que confortable pour l’ensemble de la majorité présidentielle.Avec, c’est le moins qu’on puisse dire, une minorité, des plus agréables. En plus.

Suite en page 7

Oualata de toutes les fascinations…

B’il a dit et redit destas de choses. B’ildira et redira des tasd’autres choses. Oua-lata est une cité an-tique. Un passageobligé du grand dé-sert. Un comptoir etune route aussi biendu savoir que du com-merce caravanier. IbnBatouta, l’explorateurmarocain, Hassen ElWazane, connu, enOccident par Léonl’Africain, l’ambassa-deur du dernier roiarabe d’Espagne, au-teur du livre Descrip-tion de l’Afrique, tousles deux ont été mar-qués par cette ville.Le grand SaintCheikh Sid’Ahmed ElBekaye y séjourna. Son mausolée surplombe la ville au-jourd’hui. Oualata c’est un condensé d’histoire, de savoir,de sainteté et de citadinité. Restée en marge de toute po-litique de développement, elle a su se conserver, se main-tenir. Demeurer citadine. Les régimes, qui se sont succédé à la tête du pays avaientcomme ambition de lui faire perdre son âme. Au lieu de

réhabiliter sa mosquée antique, restaurer la richesse deses manuscrits, considérer son art culinaire, bien à elle,ses enluminures, ses fresques et son architecture, l’auto-rité publique avait un peu une sorte coquetterie dans l’œil

pour tout ce patrimoine. Mais, elle faisait, l’autorité pu-blique mauritanienne, les yeux doux à une adresse, et uneseule, la prison d’Oualata. Le cachot, où les colons fran-çais embastillaient les indociles. Un clin d’œil pour lacontinuité coloniale. Quoiqu’ils s’agissaient, tout demême, de compatriotes. Plus même. Des présidents. Deschefs d’Etat. Il faut dire qu’ils ont réussi. Oualata, au-

jourd’hui, dit, dans ce qu’elle dit, ou ce que lui ont faitdire ses gouvernants, la torture et la mort des opposantsdes hommes forts de Nouakchott. A chaque fois qu’uncompatriote disait non à Nouakchott, on le faisait exiler àOualata. Un lieu de bannissement. D’injustice. D’intolé-rance et d’arbitraire. L’autre jour, Oualata était un rendez-vous. Un rendez-vous, pour ce qu’on appelle, depuis bientôt quatre années,le Festival des Villes Anciennes. Le premier citoyen dupays était de la partie, comme il a été de toutes les partiesprécédentes, Chinguitti, Ouadane, Tichitt et bien d’autresparties, qui échappent, sans doute, aux uns et aux autres. Il était là-bas pour marquer l’événement. Un mois aupa-ravant, les autorités locales et celles de Nouakchott s’as-sociaient pour rendre la ville plus belle, les routes plusaccessibles, l’Internet à plus haut débit, l’eau plus potable.Pour que le président des pauvres ne voie pas ses pauvres.La ville allait se peupler le temps d’un festival, même pasce temps, les vingt-quatre heures présidentielles, pour quele premier citoyen du pays ne voie pas les vrais citoyens.Et que son regard de premier magistrat ne se porte quesur les bonnes gens de Nouakchott. Ceux qu’il voit àtoutes les heures de la journée dans toutes les télévisionsnouakchottoises et dans ses mondanités. Les temps ont changé depuis. Depuis, le Saint CheikhSid’Ahmed El Bekaye, depuis Hassen El Wazane et IbnBatouta. Ils ont même changé depuis Haïdalla, Taya etbien d’autres militaires en chef. Il fallait se distinguer.L’embastillement des opposants est bien révolu. C’est unacquis irréversible. Ses prédécesseurs n’avaient pour fascination que le bagnecolonial sur la crête orientale de la ville. Un déni, ensomme, à la mosquée séculaire. Et aux livres et manus-

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4ACTUALITÉ

B’ il a dit

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5 ACTUALITÉAHMEDOU OULDABDALLAH

Corruption et politiqueEn ce début d’année 2014, comme ce fut le cas en2013, la rédaction de Biladi a adressée à notre compa-triote qui n’est plus à présenter, Ahmedou Ould Ab-dallah, qui participait à la rencontre des expertisesmauritaniennes à l’étranger tenue dernièrement àNouakchott. On voulait, exactement comme on l’a faitavec lui l’année précédente, l’interroger tout ce qui sepasse et se dit sur la scène nationale. Nous avonstrouvé qu’il était braqué actuellement sur un seul etunique point : la corruption dans les pays en dévelop-pement parmi lesquels bien sûr notre pays la Mauri-tanie. Il avait déjà préparé un texte sur le sujet quenous vous proposons ci-dessous :Je présente d’abord mes vœux à tous les Maurita-

niens à l’occasion de cette nouvelle année et les in-vite à méditer les dangers de ce fléau qui gangrène

la vie dans nos pays et compromet leur développement: lacorruption.La grande corruption n’est hélas pas spécifique à la Mau-ritanie. D’après le Global Financial Integrity, un Institutbasé à Washington DC, plus de 1300 milliards de dollarsse sont évaporés du continent africain au cours des trentedernières années. La corruption existe aussi en Europe,aux Etats Unis et ailleurs. La grande différence est l’im-punité dans nos Etats. Mon propos ici est de mettre en garde contre ce mal qui,en gangrénant un pays, favorise tous les facteurs d’insé-curité et de division.Parce que des millions de dollars disparaissent chaqueannée du fait de la grande corruption, les classes les plusdémunies se trouvent privées du minimum qui leur est du:logement, santé, éducation, etc. Les plus pauvres, payentle prix le plus élevé en termes de travail, d’écoles, de dis-pensaires, de routes et d’assainissement en moins. Ce que

l’on oublie aussi, c’est que la corruption discrédite et dé-stabilise ses bénéficiaires immédiats, c’est à dire les élitesrendant leur avenir national incertain et les fonds transfé-rés à l’extérieur en sursis.Pour avoir une image concrète de la corruption, il fautpenser par exemple à Nouakchott pendant les pluies deseptembre dernier : rues neuves défoncées et inondées,activités artisanales – électriciens, tailleurs, taxis, bou-langers, - paralysées. La cause : des ressources financièresaffectées à la gestion de ces situations (assainissement,rues aux normes urbaines) se sont depuis de nombreusesannées et, en toute impunité, envolées vers des pochesprivées. Il faut penser à une capitale nationale où les ruessont goudronnées pour valoriser telle ou telle habitation!La corruption est différente des pratiques malsaines defavoritisme et clientélisme assez fréquentes dans nospays. La corruption dont je parle est celle qui affecte, enles discréditant, les Institutions de l’Etat. Les scandales,nombreux en volume et en nombre de cas, sont connus etdénoncés mais presque jamais portés devant la Justice.Celle-ci ne sait sans doute pas par où commencer et ced’autant plus que le caractère confidentiel, voire secret, dela corruption rend le combat contre elle difficile.La corruption appauvrit l’état. Pire, elle le retribalise, carelle encourage les complicités claniques comme naguèreau temps des rezzous. Mais au niveau national, commeau niveau de la communauté internationale, il faut éviterde considérer la corruption comme un fait culturel ingé-rable. Des pays, jadis indexés comme structurellementcorrompus, sont devenus aujourd’hui des exemples detransparence: Hong Kong, Malaisie et Singapour.Aujourd’hui, le gouvernement et son administration, doi-vent entamer une campagne pour clarifier les questionsdont parlent les citoyens les plus modestes: Phosphates

de Bophal / Civé ; Polyvandong dans la pèche ; Gaz in-dustriel ; Projets de coopération avec le Soudan - sucre etavitaillement; Aéroport nouveau de Nouakchott; ZoneFranche de Nouadhibou; Extension des Guelbs; etc.Les leaders politiques – majorité et opposition, les res-ponsables de la société civile y compris syndicats, patro-nat et medias, en fait toute notre société, gagne à êtremieux informée sur ces projets pour les soutenir, les amé-liorer ou les retirer. Enfin les représentants sur place de lacommunauté internationale peuvent aider en s’informantdavantage et aviser.La grande corruption, par l’exclusion sociale et les injus-tices qu’elle engendre, est sans doute la principale causede l’insécurité dans le Sahel Sahara. A cet égard, il est in-téressant de noter que la prestigieuse Conférence annuellesur la Sécurité de Munich traitera cette année de la « Cor-ruption comme menace à la Stabilité et la Sécurité dansles Pays Fragiles ».

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B’ il a ditB’ IL A DIT... Suite de la page 4

crits empoussiérés dans la bibliothèque antique. Mohamed Ould Abdel Aziz et son ministre de la cultureont chacun prononcé un discours. En arabe. En arabe,théoriquement. Il était, dans un passé récent, beaucoupplus récent que l’historicité d’Oualata. C’était un peul’occasion pour lui et sa femme de Livre de reconsidérerOualata. A leur manière. Dans un arabe, bien à eux. Unmoment, un autre momentde déni. De déni aux ensei-gnements de la grammairearabe dispensée naguèredans cette ville. Un déniaux contenus des manus-crits de références littéraireset grammaticales. ‘’ Une ré-surrection’’ du grammairienarabe, d’origine persane, Si-baweyhi, atterré par les ba-lourdises langagières d’unelangue pour laquelle il aconsacré toute une vie nor-mative.Les bavures de l’ère de larectification, à Oualata, sefont sur le front culturel.Torturer, assassiner une

belle langue. Ses mots. Ses belles lettres. Et ses lignesSaintes. Et prendre à témoin une citadelle, où la languearabe a connu, jadis, ses lettres de noblesses. A chacun safascination.

B’...

Sur la forme et sur les fonds…B’il a dit et redit des tas de choses. B’il dira et redira destas d’autres choses. Après l’affront aux normes linguis-

tiques arabes, le président, à Oualata, s’est permisquelques largesses. Quarante millions offerts aux jeunesdu Hodh Ech Charqi. Un geste certes louable. Qui augure d’une précampagne présidentielle généreuse.Mais bafoue ce qu’on appelle les formes. Aucune infor-mation n’a été donnée sur l’origine du don présidentiel !Serait-ce de l’argent public ? Et auquel cas, de quel cha-pitre budgétaire ? Ou tout simplement du patrimoine pé-cuniaire de la personne du président des pauvres ? Ce sont des précisions utiles et nécessaires à savoir. Pourpouvoir évaluer le geste à sa juste contre-valeur. Un pré-sident ne doit pas sortir l’argent n’importe comment.Même s’il n’est pas du tout habitué à la sortir du tout. Ildoit faire un effort. Pour la forme. Sinon, on ne peut s’em-pêcher de donner du crédit aux cris des opposants de laC.O.D, lorsqu’ils parlent de malversations, de Wärtsilä, lasociété finlandaise, dont il serait l’opérateur tireur de fi-celle et de fonds. En période pré électorale, c’est impor-tant de se faire généreux. Mais, c’est aussi une arme àdouble tranchant. Et, c’est surtout une arme, qui trancheun peu avec l’image que les Mauritaniens se font de leurpremier citoyen.

B’...

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ACTUALITÉ

L’UNFPA soutient la politique de population en Mauritanie

MESSAOUD OULD BOULKHEÏR La retraite…

WWW.Beyrouk.ComC’EST LE NOUVEAU SITE QUE VIENT DE LANCER NOTRE CONFRERE Mbareck Ould Beyrouk et quiest consacré exclusivement à laculture. Il s’agissait d’abord, a-t-il dit, « d’un site d’auteur destinéavant tout à me présenter, à pré-senter mes œuvres et mes activi-tés Mais j’ai vite décidé d’enfaire une vitrine de notre cultureet de notre rapport au monde »On y retrouvera une rubriquequotidienne et des articles dehaut niveau écrits par des spé-cialistes et des hommes delettres.

www.beyrouk.com

deux tours convenu avecSidi Mohamed OuldCheikh Abdallahi, l’était,en réalité, avec MohamedOuld Abdel Aziz, qui vou-lait, à l’époque, coûte quecoûte, imposer son candi-dat et donc aboutir à sonplan, dont on sait au-jourd’hui, plus qu’hier, lafinalité.’’ Pour Mohamed OuldAbdel Aziz, les dernièresélections constituent,d’abord, une entrée pourla présidentielle, plusqu’une normalisation d’unprocessus électoralpoussé, on ne sait combiende fois, aux calendesgrecques. D’un coup, onprovoque un schisme ausein de la COD. C’est réussi avec la participation du partiislamiste Tawassoul, qui a rejoint les dialoguistes dansune élection où il n’a pu se prévaloir d’aucune conces-sion, faite, par le pouvoir, en contrepartie de sa participa-tion. Au passage, on met Ould Boulkheïr face à ‘’ soninsignifiance électorale’’ pour le ramener davantage àpenser à sa propre retraite, qu’à l’avenir d’une Nationtoute entière. Le réduire d’une certaine manière au statut classique den’importe quelle ambition portée par le moins exigeantde la majorité présidentielle. Une affaire de distributiondes cartes, au mieux. Comme par exemple, promettre à un quelconque conseil-ler municipal UPR de la circonscription de Nouakchott,un poste à la communauté urbaine. Et au finish, on négocie un second mandat présidentiel,

dans le cadre d’une élection avec la bénédiction d’uneimage de taille, aux yeux de la communauté internatio-nale. Un opposant historique, chantre de la cause des op-primés esclaves et d’anciens esclaves. Une image, ensomme, pour les autres. Un Occident de moins en moinsexigeant des formes et modes démocratiques, dans le tiersmonde. Qui se contenterait de l’image la plus obsolète, la plussurannée d’ailleurs. Une image, qui, vue intra muros, sug-gère une retraite, non seulement politique, mais un retrait,tout simplement, d’un combat, dont l’un des harangueursde jadis se confond aujourd’hui au militant du ventre leplus zélé au sein de la formation politique la plus soumisede la majorité présidentielle en Mauritanie.

Abdelvetah Ould Mohamed

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Le Fonds Mondial pour la Population (UNFPA), va ap-porter son appui au gouvernement mauritanien en matièrede politique de population notamment dans le cadre dela mise du plan d’action après 2014, relatif aux engage-ments pris dans le cadre de la Conférence Internationalesur la Population et le Développement (CIPD), tenue auCaire (Egypte) en 1994, a déclaré le directeur exécutif del’agence onusienne, le Pr Babatunde Osotimehin, di-manche à Nouakchott au cours d’une rencontre avec lapresse.Mr Osotimehin, qui est également Secrétaire Général Ad-joint des Nations Unies (ONU), tenait un point de presseà l’issue d’une visite de 24 heures en Mauritanie, au coursde laquelle il a rencontré le président Mohamed OuldAbdel Aziz, plusieurs membres du gouvernement,l’équipe/pays des Nations Unies, les Partenaires Tech-niques et Financiers (PTF) et les organisations de la so-ciété civile.Cet engagement d’assistance en matière de politique depopulation portera notamment « sur les efforts de réduc-tion du taux de mortalité maternel et infantile et une pla-nification familiale visant à corriger la pyramide de lapopulation pour des dividendes démographiques ».Estimé à 626 décès pour 100.000 naissances vivantes, letaux de mortalité maternelle et infantile en Mauritaniereste encore préoccupant. Mais il pourrait connaître uneréduction de 30% grâce à des mesures de planificationfamiliale.Par ailleurs, avec une forte majorité de population jeuneet non encore active, la Mauritanie doit inverser la pyra-mide démographique pour bénéficier des dividendes dé-mographiques.

Amadou Seck

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8ACTUALITÉ

SALAMTRANSPORTS Nouvelle Ligne Nouakchott-Dakar et Dakar-Nouakchott

Départ Nouakchott: tous lesdimanche à 7 heures du matin. Départ de Dakar: tous leslundi à 23 heures.

Nouveau

OPPOSITIONPour un forum nationalCommuniquéCOD

VIENT DE PARAÎTRE

Le griot de l’emirGardien de traditions sé-culaires et de rythmesensoleillés, héritierd’une tribu légendaire etdésormais dispersée, ungriot erre, un luth à lamain, entre des campe-ments inconnus, dans unSahara des temps an-ciens où les haines te-naces côtoient lesviolentes passions. Ré-volté par l’affront fait àson amie, la belle Kha-dija, poussée à la mortpar l’émir souverain, legriot de la grande tribuquitte la terre des no-mades et s’exile à Tom-bouctou, cité des savoirset des marabouts. Il y retrouve la paix, la générosité etl’amour. Mais son destin l’appelle ailleurs, au pays desMaures où il porte haut sa voix afin de semer lesgraines de la révolte. Car, dans ces espaces infinis, c’est la musique des pèresqui réveille l’orgueil des hommes et les fureurs du dé-sert. Tel un chant lyrique, ce roman nous transporte dansla poésie des sables, en un temps où les poètes-griots,par la seule force de leur verbe ont le pouvoir de renver-ser le cours de l’histoire. Viennent à nous les légendesd’un monde qui, aujourd’hui, s’évanouit.

L’ONG internationale Sherpa vient de révéler que laBanque Islamique de Développement a décidé de renon-cer au financement de l’extension de la centrale électriquede Nouakchott, marché de gré à gré attribué en 2013 parla SOMELEC à la société finlandaise Wärtsila.Cette ONG qui s’investit dans le domaine de la luttecontre la corruption à l’échelle internationale et qui s’estparticulièrement distinguée ces dernières années dans latraque des biens mal acquis par les gouvernants et leursentourages proches, a précisé que la décision de la BIDfait suite aux nombreuses irrégularités qui ont entachél’attribution du marché et aux fortes présomptions de cor-ruption qui ont en ont résulté.Ce nouveau scandale n’est certainement pas étranger àl’annulation in extremis de la visite à Nouakchott du Pré-sident de la BID qui était programmée ces jours-ci, nisans doute à l’annulation tout aussi significative du forumdes investisseurs des pays du Golfe en Mauritanie initia-lement prévue à la même date.C’est là un témoignage éclatant sur la corruption du ré-gime d’Ould Abdel Aziz, venant d’un bailleur de fondsinternational de premier plan et d’une ONG dont la no-blesse du combat et la respectabilité ne sauraient être misen doute. A ce propos, la COD rappelle qu’elle n’a jamaiscessé de dénoncer les scandales en série qui éclaboussentle pouvoir d’Ould Abdel Aziz disqualifiant totalementl’homme lui-même et lui ôtant tout crédit pour rester à latête de l’Etat. En effet, cette opération douteuse n’est quele énième d’une longue série de marchés de gré à gré dontl’un des plus sulfureux est sans aucun doute celui de l’aé-

roport international de Nouakchott et de son annexe ro-cambolesque qu’a été le prêt de 15 milliards d’ouguiyasaccordé par la SNIM à la société en charge des travaux. Comment peut-on expliquer que la SNIM, société engagéedans une concurrence internationale féroce et devant satis-faire à l’intérieur les revendications salariales de ses travail-leurs et des milliers de « journaliers » en détresse, puisse sepermettre de jeter par la fenêtre 15 milliards d’ouguiyasdans une affaire qui ne la concerne strictement en rien ?Comment peut-on expliquer que les agréments bancairessoient distribués à tort et à travers, parfois à des personnesdont l’origine des fonds et la moralité sont douteuses et aumoment où les établissements de crédits sont appelés àse regrouper et non à se multiplier ?La seule explication à ces frasques est que nous sommesgouvernés par un homme sans scrupules, empêtré dansdes scandales de toutes sortes et pour qui l’accumulationd’une fortune colossale et par tous les moyens (n’est-ilpas accusé de blanchiment d’argent et même de trafic dedrogue ?) constitue la seule préoccupation. Dans cesconditions, l’on comprend aisément pourquoi le généralpersiste dans son refus de publier sa déclaration de patri-moine, comme l’y oblige pourtant clairement la Loi.La COD exprime le souhait que les efforts de Sherpa et ladécision de la BIDcontribuent à édifier l’opinion publiquenationale et internationale et surtout la communauté desbailleurs de fonds, sur les pratiques mafieuses du régimed’Ould Abdel Aziz et sur le pillage systématique des ri-chesses du pays orchestré par lui.

Nouakchott, le 20 Janvier 2013

Trois groupes au sein de l’opposition au pouvoir du pré-sident Aziz cherchent à unir leurs efforts en vue d’impul-ser une nouvelle dynamique en vue de l’organisationd’une élection présidentielle transparente et consensuelle.Il s’agit de la Coordination de l’opposition démocratique(COD), l’Alliance patriotique (AP) qui regroupe Adil,MPR et RD et le parti Tawassoul qui risque fort de restersolitairement en tan qu’opposition parlementaire. Les deux autres formations politiques présentes à l’As-semblée national, APP et Wiam, seraient en négociationavec le pouvoir pour rejoindre sa majorité.Il semblerait que des dirigeants de ses trois groupes del’opposition s’étaient retrouvés à plusieurs reprises afinde peaufiner leur projet qui consiste à organiser une sortede forum national ouvert à tout le monde pour repensernotre système politique et amener le régime à améliorerles instruments de la démocratie. L’objectif recherché est donc de permettre à l’oppositionqui a boycotté les dernières élections législatives et mu-nicipales à pouvoir être présente à l’échéance présiden-tielle. Et même au-delà…La question qui demeure posée maintenant est de savoirsi ces groupes de l’opposition possèdent les moyens depression à même de faire plier le président Aziz qui n’estcertainement pas prêt à leur donner des cadeaux. En toutcas, même s’il tarde à tirer les conclusions des dernièresconsultations électorales, le président parait croire qu’ilvient de remporter une grande victoire politique en orga-nisant les élections sans ses farouches opposants. Ce n’est certainement pas à ce moment d’extase qu’ilva céder devant ses opposants. Il prendrait comme unecapitulation !

Battue par le Burundi (3-2), samedi soir, à Polokwane,pour son deuxième match de groupe, la Mauritanie estéliminée du Championnat d’Afrique des Nations. Alorsqu’ils étaient à égalité 2 buts partout, les Mourabitouneont encaissé, lors du temps additionnel d’un match com-plètement fou marqué par une bourde monumentale dumalheureux gardien Souleymane Diallo crucifié par Ya-mini Ndikumana, le cauchemar des Mourabitoune.Les supporters des Mourabitoune garderont comme uneblessure intérieure jamais cicatrisée le souvenir de la dé-faite subie contre les Intambas, au terme d’une rencontreétourdissante et riche en émotions. Les amateurs de foot-ball ont sans doute apprécié l’intensité dramatique etl’improbable retournement de situation qui a finalementpermis aux burundais de faire un hold up.L’élimination est, certes, cruelle, elle fait mal commel’ont reconnu amèrement l’ensemble des mauritaniens,mais n’enlève en rien au mérite des Mourabitoune quisortent grandie de cette compétition qu’elle disputait,pour la première fois.Les hommes de Patrice Neveu onttout donné, joué avec le cœur pour créer l’exploit et don-ner du bonheur au peuple mauritanien. Et, comme ilsl’avaient, superbement, fait contre la RDC auparavant, ilsse sont encore une fois battus et ont bousculé à plusieursreprises les solides burundais, prises souvent à défautpar les incursions mauritaniennes.Durant cette compétition assez relevée, les Mauritaniens,en dépit de cette élimination, ont été à la hauteur de l’évè-nement en développant du beau football et donné une trèsbonne image du football national. S’il y a quelques re-grets à nourrir, c’est surtout, comme l’ont indiqué les co-équipiers de Sy Ibrahima dit Thiek, lors du match contre

la RDC oùles Verts etles jaunes,en blancpour la cir-constancen’ont ja-mais méritéde perdre.La bande àEly CheikhOuld Vou-lany aura livré, samedi, "le match le plus fou qu'on l'aitvue disputer". L’équipe nationale aura été plus joueuse etplus imaginative. Mais si elle a livré un grand match, ona vu qu'il y avait encore de la marge..."Cette première participation mauritanienne au chan lais-sera un goût d’inachevé.Nombreux sont les techniciens et observateurs qui recon-naissent que l’équipe nationale a été loin d’être ridicule aucours de cette compétition, et qu’au contraire elle a riva-lisé avec les très grandes équipes ( RD Congo) , en bous-culant une hiérarchie faussement établie. Elle a montréque la Mauritanie possède, dans sa jeunesse, un potentielde qualité et qu’il faudra compter avec elle à l’avenir.C’est cet acquis qu’il est indispensable de maintenir etd’améliorer dans le futur car l’équipe, de par la qualité etla jeunesse de son effectif, et en dépit de cette expériencemalheureuse, peut encore valoir à la Mauritanie de grandsmoments de joie et de bonheur, pour peu que la dyna-mique dans le travail enclenchée depuis deux années parles responsables du football national soit pérennisée. Rassemblés par Saydou Nourou T.

N°734 du 22 Janvier 2014

9 SPORTBURUNDI VS MAURITANIE 3 À 2 Une cruelle désillusion DOMINIQUE DA SILVAContrat rompu pour le Mauritanien à Al Ahly !

Entre Al Ahly et Dominique da Silva, c’est fini. Les deuxparties ont décidé par consentement mutuel de mettre unterme à leur collaboration. C’est ce que révèle ce jeudi lesite égyptien Kingfut qui rapporte l’information du clubcairote. Da Silva, 24 ans, quitte ainsi les Diables rougesaprès 3 ans passés dans la capitale égyptienne.Arrivé en 2011 du CS Sfaxien, le Mauritanien aura toutgagné. Malgré un temps de jeu réduit, celui qu’on consi-dérait comme le remplaçant idéal à l’Angolais FlavioAmado a contribué aux nombreux succès d’Al Ahly dontle dernier en date, la victoire en finale de la Ligue afri-caine des champions contre Orlando Pirates. Depuis plu-sieurs mois, des rumeurs faisaient état d’un départimminent de Da Silva pour d’autres cieux.Elles sont devenues plus persistantes depuis que Da Silvane figurait pas dans la liste des joueurs envoyée par AlAhly à al CAF pour le premier tour de la C1 africaine.Le club cairote qui vient de récupérer Gedo de Hull Citya un trop plein d’attaquants. Da Silva va devoir se trouverun nouveau point de chute. En janvier 2011, le CSS et AlAhly d’Egypte s’étaient mis d’accord sur le transfert del’attaquant Dominique Da Silva. Le montant total dutransfert de l’ancien international mauritanien était de950 mille dollars. Le joueur devait joueu quatre saisonschez les sexutples champions d’Afrique. La part du ClubSportif Sfaxien était de 600 mille dollars et celle-ci tou-chera 10% sur la somme de son éventuel transfert par AlAhly d’Egypte. Le transfert de l’attaquant internationalancien pensionnaire de l’Académie nationale avait rap-porté une fortune au CSS qui, avait engageait, en 2009le garçon du cinquième arrondissement pour du beurre.

N° 734 du 22 Janvier 2014

10ÉCONOMIES

Le moral des investisseurs recule légèrement sans inquiéterALLEMAGNE

RENAULTVentes mondiales de Renault progressent en 2013 grâce au low cost

JAPONUne trentaine de dauphinstués dans la baie de Taiji Le moral des investisseurs allemands, mesuré par l'indiceZEW, a affiché un recul inattendu en janvier, le premierdepuis le mois de juillet, mais sans que cela n'inquiète lesinvestisseurs.Ce baromètre, qui mesure les attentes des investisseurspour les six mois à venir, a atteint 61,7 points en janviercontre 62 points en décembre, ce qui constituait un som-met depuis avril 2006, selon les données publiées mardipar l'institut ZEW.Or les analystes du consensus réalisé par l'agence DowJones Newswires attendaient une nouvelle progression duZEW, à 64 points. Ceux de la banque LBBW voyaientencore plus grand avec un ZEW à 68 points.Le président de l'institut ZEW Clemens Fuest a toutefoisminimisé ce recul, qualifié de "léger". "Depuis des mois,les experts des marchés de capitaux attendent un redres-sement. Leur estimation semble le confirmer", a-t-il jugé,soulignant que la composante de l'indice qui porte surl'appréciation de la situation actuelle en Allemagne agagné 8,8 points pour atteindre 41,2 points, soit "sonmeilleur niveau depuis mai 2012".Pour Carsten Brzeski, économiste de la banque ING, leZEW reste "solide" malgré son recul. "L'économie alle-mande a l'air d'être dans les starting blocks pour une ac-célération de sa croissance cette année", a-t-il ajouté.Annalisa Piazza, du courtier Newedge, partage cette ana-lyse, jugeant que "malgré la correction à la baisse quin'avait pas été anticipée, étant donné (...) l'améliorationgénérale de la confiance depuis le début de l'année, le ré-sultat de ce jour ne constitue pas un mouvement drama-tique et intervient après le solide rebond de décembre".Une humeur raisonnablement optimistePour Jonathan Loynes, de Capital Economics, "l'en-quête du ZEW de janvier confirme que les investisseursallemands ont démarré l'année d'humeur raisonnable-ment optimiste".Le fait marquant selon lui est que "la composante mesu-rant les conditions actuelles, qui tend à avoir un meilleurlien avec l'économie réelle, a nettement progressé en jan-vier. A ce niveau, cet indice a par le passé été cohérent

avec une croissance du PIB de quelque 2%". Toutefois, ilfaut rester prudent avec ce genre de publications, a-t-ilajouté. "Les chiffres provisoires suggèrent que la crois-sance du PIB allemand a été de manière décevante faibleau quatrième trimestre de l'an dernier. Et nous craignonsque même la super-compétitive économie allemande soitaffectée par la force de l'euro". Ce qui ne l'empêche pasde prédire une croissance de 1,5% pour l'Allemagne en2014.Christian Schulz de la banque Berenberg a quant à luisouligné la progression des attentes des investisseurs al-lemands concernant la zone euro, qui a grimpé à 73,3points en janvier après la nette augmentation déjà enregis-trée en décembre, avec des "sondés bien plus optimistespour l'Italie et la France".Son confrère de BayenLB Stephan Kipar a noté que "troisquarts des sondés (75,3%) s'attendent à une améliorationconjoncturelle dans la zone euro et que seule une très pe-tite part s'attend à une nouvelle dégradation".La bourse de Francfort n'a elle pas semblé s'inquiéter dela baisse du ZEW, affichant à 11h39 GMT une hausse de0,40% à 9.755,09 points.

Des pêcheursjaponais ontrabattu mardides dauphinsdans les eauxpeu pro-fondes de labaie de Taiji,dans l'ouestdu Japon,tuant au moins 30 cétacés, lors d'une pêche traditionnellequi suscite de vives réactions dans les pays occidentaux.Les ambassadeurs américain et britannique au Japon ontcritiqué ces "massacres" de dauphins, soulignant les "ter-ribles souffrances" infligées à ces mammifères marins,dont près de 200 étaient regroupés dans la baie depuisvendredi.Caroline Kennedy, ambassadrice des Etats-Unis auJapon, s'est dite sur son compte Twitter "profondémentpréoccupée par l'inhumanité" de cette méthode de pêche."La Grande-Bretagne s'oppose à la chasse de dauphins etde marsouins, qui cause de terribles souffrances. Nousabordons régulièrement (la question) avec le Japon", adéclaré de son l'ambassadeur britannique à Tokyo, Timo-thy Hitchens.Tous les ans, les pêcheurs rabattent des centaines de dau-phins dans la baie, certains étant vendus à des parcs ani-maliers ou tués pour leur viande, les autres étant ensuiteremis en liberté.Cette pêche traditionnelle est largement décriée, en par-ticulier depuis la diffusion en 2009 du documentaire in-titulé "La Baie de la honte", qui a obtenu un Oscar.FRAIS BANCAIRES

L’association UFC-Que choisir dénonce des inégalitésDe 0 à 230 euros par an pour les dix services les plus fac-turés selon les établissements bancaires. Alors quechaque Français va verser en moyenne 187,31 € à sabanque en 2014, soit une légère baisse de 1,91% par rap-port à 2013, l’association de consommateurs UFC-Quechoisir dénonce, ce mardi, des hausses de tarifs «injusti-fiées» de certains services bancaires après une enquêteauprès de 1 746 agences de 110 banques. Sur les dix ser-vices les plus fréquents, sept ont vu leur prix augmenterdepuis la dernière enquête d’octobre 2010, dont quatreplus fortement que l’inflation durant la même période.L'inflation des frais bancaires se poursuitSelon l'UFC, malgré la loi bancaire de juillet 2013 avecle plafonnement des commissions d’intervention, de l'in-formation préalable des frais d’incidents,... Sur les 10 ser-vices les plus fréquents, sept sont en hausse depuis 2010dont quatre sont supérieures à l’inflation générale sur lamême période. «La hausse est parfaitement intolérablesur certains services très diffusés : sur les frais de tenuede compte (+99% en 4 ans !) dont l’inflation injustifiée nes’explique que par la volonté de compenser discrètementquelques moindres hausses de tarifs, et sur les retraits dé-placés d’espèces au distributeur (+68%) alors que leurprix aurait dû baisser suite à l’accord obtenu par l’Auto-rité de la Concurrence avec les banques en 2011». Par ail-leurs, si les frais d'assurance des moyens de paiement ontbaissé de 1,1%, l'UFC estime que cette avancée a uneportée limitée en «raison de la perte de la quasi-totaled’intérêt de cette assurance depuis 2009». Un point positif tout de même: l'abonnement sur inter-net enregistre une baisse massive dans la majorité desétablissements.

Les ventes mondiales de Renault ont progressé l'an der-nier de 3,1% à 2,63 millions de véhicules, a annoncé legroupe mardi, grâce à la bonne performance de sa gammelow cost vendue en Europe sous la marque Dacia.Les modèles à bas coûts ont représenté l'an dernier 41%du total des ventes du constructeur, qui regroupe lesmarques Renault, Dacia et Renault Samsung Motors,contre 37% en 2012, a précisé un porte-parole. Le fran-çais a écoulé pour la première fois plus d'un million deces véhicules, qui font partie en Europe et dans le pour-tour méditerranéen de la marque Dacia mais qui sontécoulés ailleurs avec le sigle du losange.Le groupe a réalisé 50,5% de ses ventes hors d'Europe,une proportion quasi stable par rapport à 2012, et ce mal-gré l'arrêt de ses activités en Iran en juillet dernier, qui "afait perdre près de 64.500 véhicules sur l'année", selon uncommuniqué.En Europe, dans un marché en déclin, Renault a aug-menté sa part de marché de 0,4 point à 9,5% grâce à sesnouveautés (la citadine Clio IV et le crossover Captur) etau succès de Dacia, explique-t-il.Hors Europe, sa progression a été freinée par le gel de sesactivités iraniennes mais elle atteint quand même 3,8%. Ila réalisé des ventes records en Russie (+10,7%), a pro-gressé en Argentine, en Inde ou encore en Turquie.Ses principaux marchés sont la France, suivie par le Bré-

sil et la Russie. "En 2014, dans un contexte de marchéplus favorable, nous confirmons notre stratégie de crois-sance rentable en poursuivant notre redressement en Eu-rope et en augmentant nos volumes au niveau mondial",indique son directeur commercial Jérôme Stoll dans lecommuniqué. Le constructeur prévoit "une croissancemodérée de 2% par rapport à 2013" pour le marché automondial et "les marchés européen et français, sur leur lan-cée du second semestre 2013, sont attendus en légèrecroissance de 1%".Ces résultats contrastent avec ceux de l'autre constructeurautomobile français, PSA Peugeot Citroën, dont lesventes globales ont reculé de 4,9% l'an dernier.

N°734 du 22 Janvier 2014

11 INTERNATIONALESUELa Serbie sur la route "semée d'embuches" de l'adhésion

CENTRAFRIQUEL’espoir renaît avec la nouvelle présidente, la peur des tueries demeure

ALGÉRIE PRÉSIDENTIELLELa campagne électorale débute le 23 mars

La campagneé l e c t o r a l epour l'électionprésidentielledu 17 avril enAlgérie se dé-roulera du 23mars au 13avril, a an-noncé mardiun haut responsable du ministère de l'Intérieur, MohamedTalbi, dans un entretien à la radio algérienne. Dix-septpersonnes ont déjà annoncé leur candidature dont AliBenflis, l'ancien Premier ministre d'Abdelaziz Bouteflika,déjà candidat malheureux contre le président en 2004. Lechef de l'Etat, âgé maintenant de 76 ans dont plus de 14au pouvoir, avait fixé vendredi la date du scrutin prési-dentiel au 17 avril, mais n'a toujours pas annoncé s'il bri-guerait un 4e mandat.Les candidats ont jusqu'au 4 mars à minuit pour déposerleur candidature, selon les directives rendues publiqueslundi par le Conseil constitutionnel.Lundi, M. Bouteflika a nommé les 362 magistrats mem-bres de la Commission nationale de supervision des élec-tions (CNSEL).Instituée en 2012, la CNSEL est habilitée, sur saisine oude sa propre initiative, à prendre des décisions exécu-toires pour garantir la conformité aux dispositions de laloi électorale.Le déroulement de l'élection présidentielle sera égale-ment surveillé par la Commission nationale de surveil-lance. Enfin, le Premier ministre Abdelmalek Sellal ainstallé lundi la commission nationale de préparation del’élection présidentielle, qu'il présidera lui-même. M. Sel-lal avait été à deux reprises le directeur de la campagneprésidentielle de M. Bouteflika en 2004 et 2009. Au 31décembre 2013, près de 22,5 millions d'électeurs étaientinscrits sur les listes électorales, selon M. Talbi. La révisiondes listes électorales aura lieu du 23 janvier au 6 février.LIBANUn attentat à Beyrouth fait 4 morts et 35 blessés

Quatre personnes ont été tuées et 35 blessées mardi dansun attentat ayant visé un quartier du sud de Beyrouth,considéré comme une place forte du mouvement chiitelibanais Hezbollah, a indiqué à l'AFP un porte-parole dela Croix-Rouge. "Quatre personnes sont mortes et il y a35 blessés", a déclaré le responsable de la communicationde la Croix-Rouge libanaise, Ayad al-Monzer.Le "Front al-Nosra au Liban", considéré comme unebranche d'un groupe syrien lié à Al-Qaïda, a revendiquél'attentat."Avec l'aide de Dieu le tout-puissant, nous avons réponduaux massacres menés par le parti de l'Iran (le mouvementlibanais chiite Hezbollah, ndlr) (...) par une opérationmartyre dans son territoire des quartiers sud" de Bey-routh, a affirmé le groupe dans un communiqué publiésur son compte Twitter.L'Agence nationale d'information (ANI) a fait état d'unattentat suicide. "Un kamikaze s'est fait exploser dans unevoiture (...) à Haret Hreik", a-t-elle affirmé.L'attentat s'est produit dans une rue commerçante très fré-quentée, déjà visée début janvier par un attentat suicide àla voiture piégée, qui avait fait cinq morts, a ajoutél'agence. "L'explosion a eu lieu rue al-Arid à HaretHreik", a expliqué la chaîne du Hezbollah, Al-Manar.

La Serbie a franchi mardi une étape symbolique mais dé-cisive dans son rapprochement avec l'Union européennemais les négociations d'adhésion qui débutent s'annoncentardues en raison des divergences sur le Kosovo."C'est un jour historique pour la Serbie", probablement"le plus important depuis la Deuxième Guerre mondiale",a lancé le Premier ministre serbe, Ivica Dacic."Quelle fierté de voir le drapeau serbe flotter àBruxelles!", a renchéri le vice-Premier ministre Alexan-dre Vucic après le lancement officiel des négociationsd'adhésion. Les deux dirigeants serbes se sont montréstrès optimistes en fixant à 2018 la fin du processus d'ac-cession et à 2020 l'entrée de leur pays "dans la grande fa-mille européenne"."Nous savons que la route ne sera pas simple et qu'ellesera semée d'embûches, mais nous sommes prêts à releverles défis", a affirmé M. Dacic.A Bruxelles, les experts jugent que quatre années ne se-ront pas suffisantes pour mener à bien le processus, com-plexe et technique, menant à l'adhésion, d'autant que lescritères ont été durcis ces dernières années."Il a fallu plus de huit ans pour la Croatie", devenue enjuillet 2013 le 28e membre de l'UE, rappelle un diplo-mate. En attendant, les dirigeants serbes se félicitent duchangement de regard porté par le reste de l'Europe surleur pays, traité comme un paria après les conflits de Bos-nie et du Kosovo des années 1990."leader de l'intégration""Lorsqu'on parle aujourd'hui de la Serbie, c'est en destermes positifs et encourageants", s'est félicité M. Dacic."La Serbie est passée du rôle de franc-tireur régional àcelui de leader de l'intégration", a récemment salué JelkoKacin, auteur d'un rapport sur ce pays au Parlement euro-péen. L'image de Belgrade s'est nettement améliorée avecl'accord jugé "historique" du printemps 2013 sur la nor-malisation des relations avec le Kosovo, son ancienneprovince à majorité albanaise. L'ouverture des négocia-tions d'adhésion est "la reconnaissance des efforts consen-tis durant plusieurs années par la Serbie", notamment visà vis du Kosovo, a souligné le commissaire à l'Elargisse-ment, Stefan Füle. Mais il a aussitôt appelé à "la poursuitede ces efforts" sur ce dossier sensible au sein même del'UE, dont cinq pays ne reconnaissent pas l'indépendance

du Kosovo proclamée en 2008. Belgrade reste aussi surcette ligne et "personne n'a exigé que nous changions deposition", a insisté M. Dacic.Dossiers difficilesIl a rappelé s'être déplacé "vingt fois" à Bruxelles pour ynégocier avec son homologue kosovar, Hashim Thaçi,sous l'égide de l'UE. La prochaine rencontre est prévuele 27 janvier.En attendant des avancées sur ce dossier, les pourparlersUE-Serbie débuteront par des dossiers particulièrementdifficiles, portant sur la justice, l'Etat de droit, la luttecontre la corruption et les droits fondamentaux."La nouvelle phase sera extrêmement exigeante", a sou-ligné M. Füle. La Serbie affiche en effet des retards dansce domaine et ne se place qu'à la 72e place dans "l'indicede perception de la corruption" de l'ONG TransparencyInternational. Parmi les autres défis à relever par Belgradepour répondre aux critères fixés par les 28 figurent la ré-forme d'un secteur public pléthorique et la restructurationd'une économie sinistrée. Le déficit budgétaire est supé-rieur à 7% du PIB pour la quatrième année consécutive,la dette dépasse les 60% du PIB et le chômage atteint20%. A Bruxelles, les experts s'inquiètent par ailleurs dessignes d'instabilité politique à Belgrade, qui pourraientdéboucher sur des élections législatives anticipées auprintemps, moins de deux ans après la formation du gou-vernement Dacic.

Au lendemain de son élection, la présidente centrafricainede transition Catherine Samba Panza s'attelait mardi à sapremière priorité: pacifier un pays où la peur de nouvellestueries taraude toujours les centaines de milliers de dé-placés des violences.A Bangui, toujours placée sous couvre-feu de 18H00(17H00 GMT) à 06H00 (05H00 GMT), sillonnée par lessoldats français de l'opération Sangaris et africains de laMisca, la nuit a été "particulièrement calme" malgré desactes très isolés de pillages de boutiques par des groupesde jeunes hommes, selon des habitants.En province, aucune violence à grande échelle n'avait étésignalée mardi après-midi. Mais lundi encore, l'armée ca-merounaise a tué trois combattants, deux ex-Séléka et unanti-balaka, après un accrochage à la frontière entre lesdeux pays, selon Yaoundé. Que ce soit par la populationou par la classe politique, l'élection de Catherine SambaPanza - la première femme accédant à la tête de l'exécutifdans l'histoire de la Centrafrique - a été bien accueillie,tout comme son appel à déposer les armes lancé aux mi-liciens chrétiens anti-balaka et aux combattants musul-mans ex-Séléka. Un représentant de la mouvanceanti-balaka, Lévi Yakété, a ainsi assuré à l'AFP "réitérer

l'appel au cessez-le-feu à nos com-battants et qui estsuivi jusqu'à pré-sent". "Nousavions un objectifà atteindre quiétait le départ" del'ex-président detransition MichelDjotodia, a-t-il ajouté. M. Djotodia, qui avait renversé lerégime de François Bozizé en mars 2013 à la tête de sacoalition rebelle Séléka, a été contraint à la démission le10 janvier, sous pression de la communauté internationaleexcédée par son incapacité à mettre fin aux tueries inter-religieuses. "Maintenant nous attendons le cantonnementde nos combattants, pour un retour véritable à la paix", aaffirmé M. Yakété. L'attentisme dominait en effet mardià Bangui. Chacun attendait des actes, d'abord un désarme-ment et une neutralisation des hommes en arme et des pil-lards. C'est le cas au camp de déplacés de l'aéroport de lacapitale, où s'entassent depuis des semaines environ100.000 personnes.

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12DERNIÈREMAURICHRONIQUE

Une nouvelle année commence. Elle sera, je l’espère,meilleure que toutes les précédentes. C’est ce que j’es-père, moi. C’est que, tu espères, toi, lecteur ou lectrice.C’est même ce qu’espère Mohamed Ould Abdel Aziz.Ce qu’espèrent des gens comme Moulaye Ould Moha-med Laghdhaf, le général Ghazouani, le général OuldHadi, le général Messgharou, le général Ndiaga Dieng. Voyons donc. Un peu d’espoir. C’est parti. Moi, j’es-père, tout simplement, mille et une bonne de chosespour tous les citoyens. Comme toi, qui lis ces lignes, ence moment. Nous sommes identiques, enfin presque.Au moins, dans l’espoir. Mohamed Ould Abdel Aziz, il espère, lui aussi, meil-leure que toutes ses années antérieures. Ses années, àlui. C’est différent de nos années, à nous. Les lecteurset moi. Bien entendu. Il espère, entre autres espoirs,une élection présidentielle à laquelle toute l’oppositionsera battue. Participera ou boycottera, l’espoir, pourlui, se résume, à battre l’opposition. Participante ouboycottiste. C’est l’espoir premier. Il en a d’autres, enfiligrane du premier. Mais, ils en dépendent. Et ce n’estsurtout pas le moment des les dévoiler.Moulaye, le docteur, espère une reconduction. Renou-velable par tacite reconduction. Il ne cesse de se répéter

– il aime bien se répéter lui à plus d’un mandat- la fa-meuse formule contractuelle : renouvelable par tacitereconduction. Il espère être reconduit, en somme, dansson sommeil. Tout dormitif qu’il est de premier minis-tre, mais reconduit à la tâche de premier dormeur dela République. C’est génial. Croisons les doigts, pourlui. Le général Ghazouani, il espère. Lui. Il espère qu’on lelaisse faire, laisser couler, se la couler. Sans engage-ments. Ni caméras. Il est bien comme ça. Tant qu’Azizs’attire l’aversion des citoyens et lui s’attire et reçoiveles averses, toutes formes et fonds confondus, il s’entire bien. Oubliez-moi. C’est lui, le méchant. Laissez-moi jouer le doux et magnanime, en attendant. Voussavez bien que l’alternance, ici, ne s’opère qu’à l’inté-rieur du système. Braquez vos caméras ailleurs.Ould Hadi. C’est un espoir ardent. Une récupération.Un retour aux commandements. Promis. Il ne décon-nera plus jamais. Ne dira jamais un mot déplacé, ni dé-plaçable. Dans n’importe quel téléphone. Promis. Ilne récidivera plus jamais. Une seconde chance. Etmême si le chapelet dérange, il peut s’en passer. Et lescabales. Aussi. Toutes les cabales.Messgharou. Des jeunots. Seulement beaucoup de

jeunes recrues. Qui vont inonder les artères de la capi-tale politique et celles des provinces. Beaucoup dejeunes. Qui se tiendront partout. Quitte à se demanderpourquoi, ils seront là. De toutes les façons, c’est unequestion qu’ils ont bien le droit de poser. Mais, la ré-ponse ne les concerne pas. Qu’ils se la poseront davan-tage dans chaque coin et recoin du pays. Pourvu qu’ilspeupleront les provinces. Et, il sera content. Il jubileraencore et encore.Ndiaga Dieng. C’est un peu le confort. Les apparte-ments huppés. Des hôtels presque. C’est son vœu del’année qui commence. Il s’arrête, là, son espoir.Conserver, protéger ses acquis mobiliers. Il en a besoinpour sa retraite qui commence avec cette mauditeannée. Son espoir est qu’Ould Abdel Aziz restera aupouvoir autant que lui demeura en vie. Il n’a pas envied’un changement militaire. Une élection avec une al-ternance démocratique. Jusqu’ici, il s’en est biensorti. Il espère pouvoir garder aussi longtemps quedurera sa vie d’officier retraité son patrimoine immo-bilier. Qu’il s’est fait tout au long de son service loyalenvers la Nation. Bonne année

Mouna Mint Ennas

Maurichronique : Un espoir pour tous…