N° 4 / 2012 - SPÉCIAL IFV - HEBDO RÉGIONAL D ......tous les 2, 3, 4 rangs ou quelquefois p lus).I...

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PAYSAN DU MIDI - BOITE POSTALE 249 - 34434 SAINT-JEAN-DE-VÉDAS CEDEX - TÉL. : 04.67.07.03.66 - FAX : 04.67.07.03.71 - Abonnement 1 an : 50 numéros : 112 N° 4 / 2012 - SPÉCIAL IFV - HEBDO RÉGIONAL D'INFORMATIONS AGRICOLES ET RURALES - 2,80 - ISSN 1148-7488 Un état des lieux des moyens permettant d'optimiser la pul- vérisation dans l'optique du respect de l'environnement en gardant à l'esprit les objectifs agronomiques. Des résultats et des perspectives parmi les- quelles la réduction maîtrisée des doses. PAGES 2 ET 3 PULVERISATION Optimisation agro-environnementale Le compte rendu complet des Entretiens Vigne et Vin 2012. VINIFICATION Les enjeux techniques et économiques de la méca- nisation à travers les diffé- rents systèmes de condui- te avec taille mécanisée (taille rase de précision, taille en haie, taille minima- le). Les coûts en investis- sement et en entretien des différents systèmes de conduite. Les machines présentes sur le marché. L'impact de la taille rase sur la production. PAGES 4, 5 ET 6 OPTIMISER LA PRODUCTION Mécanisation de la taille Selectiv’ Process : le système 2 en 1. PAGE 8 Clarification des moûts issus de procédés de chauffage de la vendange. PAGE 7

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  • PAYSAN DU MIDI - BOITE POSTALE 249 - 34434 SAINT-JEAN-DE-VÉDAS CEDEX - TÉL. : 04.67.07.03.66 - FAX : 04.67.07.03.71 - Abonnement 1 an : 50 numéros : 112 €

    N° 4 / 2012 - SPÉCIAL IFV - HEBDO RÉGIONAL D'INFORMATIONS AGRICOLES ET RURALES - 2,80 € - ISSN 1148-7488

    Un état des lieux des moyenspermettant d'optimiser la pul-vérisation dans l'optique durespect de l'environnement engardant à l'esprit les objectifsagronomiques. Des résultatset des perspectives parmi les-quelles la réduction maîtriséedes doses.

    PAGES 2 ET 3

    PULVERISATION

    Optimisation agro-environnementale

    Le compte rendu complet des Entretiens Vigne et Vin 2012.

    VINIFICATION

    Les enjeux techniques etéconomiques de la méca-nisation à travers les diffé-rents systèmes de condui-te avec taille mécanisée(taille rase de précision,taille en haie, taille minima-le). Les coûts en investis-sement et en entretien desdifférents systèmes deconduite. Les machinesprésentes sur le marché.L'impact de la taille rasesur la production.

    PAGES 4, 5 ET 6

    OPTIMISER LA PRODUCTION

    Mécanisation de la taille

    Selectiv’Process : le système2 en 1.

    PAGE 8

    Clarification des moûtsissus de procédés de chauffagede la vendange. PAGE 7

  • « PAYSAN DU MIDI » - SPÉCIAL IFV 2012

    Optimisation agro-environnementale dela pulvérisation : état des lieux et perspectivesCe sujet a fait l'objet d'une présen-tation lors des Entretiens Vigne VinLanguedoc-Roussillon le 6 mars àNarbonne.

    Un article d'O. Hébrard, S. Codis,A. Davy, M. Raynal (IFV), J.-P. Dou-zals, B. Ruelle, V. de Rudnicky etJ.-F. Bonicel (Irstea Montpellier).

    IntroductionEn réponse au constat d’une dégra-dation progressive de l’environne-ment, et sous la pression sociale, lecontexte réglementaire qui encadreles pratiques agricoles en Europeévolue. Au niveau de la France, cecontexte s’est traduit notammentpar la mise en place du plan Eco-phyto 2018, qui se fixe pour objec-tifs de réduire de 50 % d’ici 2018, sipossible, les quantités de produitsphytosanitaires utilisés en agricul-ture. En viticulture, la capacité dumatériel à localiser le maximum debouillie pulvérisée sur la cible et dela manière la plus homogène possi-ble figure parmi les pistes concrètespermettant d’envisager à court etmoyen termes la réduction desquantités employées à chaque inter-

    différents compartiments de l’envi-ronnement lors des applications etla quantité d’effluents phytosanitai-res générée.Jusqu’à présent, il n’existe pas deméthode globale permettant d’éva-luer l’aptitude du pulvérisateur à“optimiser” l’utilisation de l’intrantphytosanitaire ni son impact surl’environnement. Dans le cadre duprojet collaboratif Ecosprayviti en-tre l’Institut Français de la Vigne etdu Vin (IFV) et l’Institut national deRecherche en Sciences et Technolo-gies pour l’Environnement et l’Agri-culture (Irstea, anciennementCemagref), il s’agit d’évaluer les per-formances agronomiques et envi-ronnementales des différentes tech-niques de pulvérisation utilisées enviticulture. Cela permettra d’unepart de contribuer à l’améliorationdes pratiques d’utilisation du parcde pulvérisateurs en service, et d’au-tre part d’identifier et de promou-voir le développement de matérielsqui permettent de réduire significa-tivement les quantités de produitsphytosanitaires employés tout enconservant une bonne qualité detraitement. Le projet vise à guider etencourager l’innovation des cons-

    la vigne sur une saison, la variabili-té de la surface végétale à traiter esttrès forte. Par exemple, la surface defeuilles d’une vigne étroite (rangsdistants de 1,2 m) traitée en pleinevégétation sera de l’ordre de 15 foissupérieure à celle d’une vigne large(rangs distants de 2,5 m) traitée endébut de végétation.Pour effectuer ses traitements, lemarché propose au viticulteur untrès large choix de matériels qu’ilpeut en outre parfois employer dedifférentes manières (ex. passagetous les 2, 3, 4 rangs ou quelquefoisplus). Il a le choix entre des pulvéri-sateurs de différentes technologies,pneumatique, jet projeté ou jet por-té (i.e. jet projeté avec assistanced’air), qui peuvent être elles-mêmesassociées à différentes configura-tions matérielles : pulvérisation d’une seule face de rang (configura-tion uniface), des deux faces derang de manière identique (configu-ration face par face), ou bien utili-sation de panneaux récupérateursadaptés sur une configuration enface par face. Enfin, le viticulteur ale choix entre de nombreux diffu-seurs, en particulier pour les pulvé-risateurs en jets porté et projeté oùla gamme de types de buses propo-sés par le marché est très large.Dans ce contexte réglementaire évo-lutif, et dans une démarche de limi-tation des impacts environnemen-taux de la pulvérisation sans dimi-nution des qualités agronomiques,il est dès lors très difficile pour leviticulteur de s’y retrouver auregard de la variabilité de la surfacevégétale à traiter sur son domaine etde la variabilité des matériels depulvérisation actuellement disponi-bles sur le marché. Comment bienutiliser son matériel, ou quels maté-riels acheter pour obtenir un traite-ment satisfaisant tout en limitant leplus possible les pertes environne-mentales et en maintenant desconditions d’utilisation intéressan-tes (maniabilité, temps de chantier,consommation…) ? C’est la ques-tion à laquelle va tenter de répon-dre le projet Ecosprayviti en identi-fiant les combinaisons de matérielsde pulvérisation qui permettent deréaliser les meilleures pulvérisa-tions d’un point de vue agrono-mique et d’un point de vue environ-nemental, tout en prenant en comp-te les aspects relatifs aux conditionsd’utilisation.

    MéthodologieJusqu’à ce jour, la plupart des éva-luations des performances des dif-férentes technologies de pulvérisa-

    tion ont été réalisées, conformé-ment au protocole défini dans lanorme Iso 22522 : 2007 (Iso 2007),par des essais consistant à pulvéri-ser un traceur sur la vigne et àdisposer au sein de la végétationdes cibles artificielles (cf. figure 1).Ces cibles sont constituées de col-lecteurs plastiques doubles, de5 x 4 cm, qui permettent d’échan-tillonner à la fois le dessus et le des-sous des feuilles de vigne (soit 40 cm² au total). Selon les stadesvégétatifs et les objectifs visés, lenombre de collecteurs est ajustéentre 100 et 540 par essai de maté-riel. Cette évaluation de la qualitéd’application est basée sur le prin-cipe selon lequel la quantité dedépôt de traceur par unité de surfa-ce sur les collecteurs positionnéssur le ou les rang(s) échantillon-né(s) est représentative de la pulvé-risation et de la performance del’application.Ces essais se déroulent en généralen quatre étapes successives : 1) pose des collecteurs dans la végé-tation selon un protocole précis, 2) réglage du matériel testé (débits,vitesse d’avancement…), 3) pulvéri-sation et collecte des lots de collec-teurs, 4) et enfin, analyse en labora-toire des collecteurs au spectropho-tomètre.Connaissant l’espacement desrangs de la parcelle d’essai, à partirdes données mesurées sur le terrain(débit de chaque buse, vitesse d’a-vancement et concentration de labouillie en traceur) il est alors pos-sible de calculer la quantité de tra-ceur pulvérisée à l’hectare. L’unité

    habituellement choisie pour com-parer en valeur absolue les perfor-mances de pulvérisation des diffé-rents matériels est le nanogramme(ng) de traceur par décimètre carré(dm²) de surface de feuilles, pour1 gramme (g) de traceur appliqué àl’hectare (ha) : ng/dm² pour 1g/ha.Sur la base de la quantité de pro-duit déposée par unité de surface,la connaissance de la surface defeuilles de la parcelle d’essais per-met en outre de calculer la fractionde bouillie efficace, c'est-à-dire lafraction de la bouillie pulvériséequi atteint la végétation.De nombreux essais de matériels depulvérisation correspondant à dif-férentes combinaisons entre lestechnologies de pulvérisation, lesconfigurations du matériel et letype de diffuseurs ont été réaliséssur des vignes étroites et des vigneslarges, en début de végétation et enpleine végétation. Au total, plu-sieurs dizaines de milliers de col-lecteurs ont été employés pour cesessais de matériels dans diversesconditions au vignoble.Dans le cadre de ces essais, des col-lecteurs ont parfois été déposés à lasurface du sol en vue de quantifierprécisément les pertes de produitsphytosanitaires par unité de surfa-ce de sol, permettant ainsi de déter-miner par bilan de masse les quan-tités de bouillie respectivement pul-vérisées sur la végétation, sur le solet dans l’air.

    � Suite page 3

    2lesentretiensvignevinL-R

    Figure 1 : Collecteur plastique disposé dans la vigne en vue d’évaluer la qualité de la pulvérisation.

    Figure 2 : Indicateur de la performance de la pulvérisation : Mesure par dosageau laboratoire de la quantité de dépôts de produits par unité de surface sur les organes à protéger pour 1 gramme de produit appliqué par hectare.

    Figure 3 : Evaluation agro-environnementale de la pulvérisation : la connaissancede la surface de feuille (SFT : Surface Foliaire Totale) permet de dresser un bilan dela répartition du produit dans les trois compartiments : plante, sol et atmosphère.

    vention (Codis et Debuisson, 2011).Les évaluations de matériels récentsde pulvérisation ont démontré queces pulvérisateurs permettent, parrapport à la génération précédente,d’augmenter la fraction de bouillieefficace et de réduire celle n’attei-gnant pas le végétal et contaminantpar conséquent l’environnement. Laconception de l’appareil est toutaussi déterminante que les pra-tiques sur les risques environne-mentaux ; elle conditionne notam-ment les pertes de produits dans les

    tructeurs vers le développementd’écotechnologies et à favoriserl’achat de ces écotechnologies parles professionnels en objectivant lespossibilités de réduction d’intrantsliés à l’emploi d’un matériel donné.

    ContexteAu vignoble, en raison de la variabi-lité des modes de conduite, d’entre-tien et de vigueur des parcelles,mais surtout du fait des différentsstades végétatifs par lesquels passe

    Mesure des quantités deproduit déposé par unitéde surface sur lesorganes cibles (feuilles etgrappes) (unité = ng/dm² pour 1 gde produit appliqué/ha).

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    Optimisation agro-environnementale de lapulvérisation : état des lieux et perspectives (suite)

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    RésultatsLes résultats de ces essais ont toutd’abord permis de mettre en éviden-ce une très forte variabilité desquantités de produits déposées parunité de surface de feuilles, allantapproximativement de 50 à 700 ngpar dm² de feuilles pour une mêmequantité de produits appliqués àl’hectare (ici 1 g), soit un rapport de14 entre les valeurs extrêmes dedépôt. Ce rapport entre ces valeursextrêmes de quantités de dépôts estdu même ordre de grandeur que lerapport entre les valeurs extrêmesde surfaces foliaires de ces essais(rapport d’environ 15). De manièrelogique, à dose hectare égale et enconsidérant tous les paramètresidentiques par ailleurs, ceci metdonc clairement en exergue unerelation inverse entre la surface devégétation à traiter et la quantité deproduit déposée par unité de surfa-ce. Ainsi, en début de végétation,l’application de la dose homologuéeà l’hectare conduit à une quantitéde dépôt par unité de surface defeuilles supérieure au dépôt par uni-té de surface de feuilles obtenu àpartir d’une application en pleinevégétation à cette même dosehomologuée. Sachant qu’en pleinevégétation les applications de pro-duits à la dose homologuée à l’hec-tare avec du matériel performant oumoyennement performant satisfontgénéralement à la qualité des traite-ments, il semble dès lors aisémentenvisageable d’ajuster les dosesappliquées en fonction de la quanti-té de végétation à l’échelle de la par-celle. Toutefois, en début de végéta-tion, lors de l’application des pro-duits aux doses homologuées, bienque les quantités de dépôts par uni-té de surface sur la végétation soientsupérieures par rapport à celles enpleine végétation, il n’en demeurepas moins que les quantités de per-tes dans l’environnement (sol et air)sont d’autant plus importantes quela surface de végétation est faible.Pour une surface donnée de végéta-tion à la parcelle, que ce soit envignes étroites ou en vignes larges,en début ou en pleine végétation,des différences importantes de

    quantités de dépôts sont observéesentre les différents pulvérisateurs,soulignant la probable variabilitédans l’efficacité de la protectionphytosanitaire en fonction des typesde matériels utilisés.Comme le montre la figure 4, survignes étroites en début de végéta-tion, à pleine dose, certains maté-riels permettent de déposer sur lavégétation 2,4 fois plus de produitque ce que le permettent les moinsperformants mais qui de manièregénérale offrent néanmoins unebonne protection de la vigne. Ceciest donc un résultat important, met-tant en évidence, à qualité d’appli-cation égale, le matériel comme pis-te concrète de réduction des quanti-tés de produits phytosanitairesemployées.La pulvérisation, à travers l’ajuste-ment de la dose en fonction de lasurface de végétation à traiter, asso-cié à l’utilisation de matériels per-formants, permet à elle seule d’envi-sager raisonnablement une réduc-

    intéressantes de réduction de l’utili-sation des produits phytosanitairesdans le vignoble, et ce sans nuire àla qualité d’application (ex. pulvéri-sateurs en jet porté en configura-tion face par face, buses à injectiond’air, panneaux récupérateurs).Le projet Ecosprayviti conduit parl’IFV et l’Irstea se fixe d’approfondiret de confirmer ces premières pis-tes, en tâchant d’identifier les com-binaisons de matériels permettantde réaliser les meilleures pulvérisa-tions d’un point de vue agrono-mique et d’un point de vue environ-nemental. Compte tenu d’une partde la variabilité des surfaces devégétation à traiter sur les parcellesdu vignoble français, et d’autre partde la diversité des technologiesdisponibles dans le domaine de lapulvérisation en viticulture, la réali-sation d’un tel projet doit alorsnécessairement s’appuyer sur ungrand nombre d’essais, recoupantmodes de conduites, surfaces devégétation et combinaisons de

    transportés sur place avec toutes lescontraintes logistiques et tech-niques que cela implique.Compte tenu des contraintes évo-quées ci-dessus, depuis plusieursannées déjà, l’IFV ainsi que l’Irsteadéveloppent des vignes artificielles,qu’ils ont respectivement conçuesdans des objectifs différents. L’IFV adéveloppé un rang artificiel devigne, reproduisant la distributionfeuille par feuille de la vigne, et per-mettant d’évaluer quantitativementet qualitativement les pulvérisationsd’un point de vue agronomique ;cette structure n’étant composéeque d’un seul rang, elle ne permetcependant pas d’effectuer une éva-luation environnementale fine.L’Irstea, en vue de réaliser une éva-luation environnementale quantita-tive et qualitative des pertes dans lesdifférents compartiments (plante,air, sol), a développé une vigne arti-ficielle composée de quatre rangsde vigne ; l’absence de reproductionde la distribution des feuilles nepermet pas quant à elle de caracté-riser finement les aspects agrono-miques de la pulvérisation. Dès lors,compte tenu de cette complémenta-rité entre les deux structures artifi-cielles, pour répondre aux objectifsque se fixe le projet Ecosprayviti,l’IFV et l’Irstea se sont engagés dansla conception d’une structure artifi-cielle commune de caractérisationagro-environnementale de la pulvé-risation (cf. figure 3).Cette structure sera composée parl’association de deux rangs de vigneartificiels développés par l’IFV et dequatre rangs de vigne artificielsdéveloppés par l’Irstea. Ainsi, la par-tie de la structure composée par lesdeux rangs artificiels de vigne del’IFV permettra de caractériser pré-cisément la qualité agronomique dela pulvérisation, en fournissant desinformations sur la quantité debouillie déposée par unité de surfa-ce de feuille pour un gramme debouillie pulvérisé à l’hectare, et sursa distribution dans la végétation.De manière complémentaire, lesquatre rangs artificiels de vigne del’Irstea, qui reproduiront les carac-téristiques générales de la couvertu-

    re végétale d’une parcelle de vigne,permettront quant à eux de caracté-riser avec précision les pertes au sol,par unité de surface de sol pour ungramme de bouillie pulvérisée àl’hectare. Connaissant la quantitéde bouillie pulvérisée à l’hectare,ainsi, après avoir estimé de manièreprécise avec cette nouvelle structurecommune de caractérisation agro-environnementale de la pulvérisa-tion les parts de bouillie reçuesrespectivement par la végétation etpar le sol, par bilan de masse la partde bouillie perdue dans l’air peutalors être facilement déduite. Parailleurs, pour une même parcelle,les performances des pulvérisa-teurs, qu’elles soient d’ordre agro-nomique ou bien d’ordre environne-mental, varient généralement enfonction du stade végétatif de lavigne. En pleine végétation certainspulvérisateurs pourront en effetfournir des applications avec desdépôts de qualité satisfaisante, asso-ciés à de faibles pertes dans l’envi-ronnement, mais offrir des pulvéri-sations décevantes en début devégétation. Par conséquent, demanière à pouvoir caractériser lestechnologies de la pulvérisation àdifférents stades végétatifs discrimi-nants, la structure artificielle decaractérisation agro-environnemen-tale de la pulvérisation sera modu-lable et permettra de caractériserles pulvérisations à trois stadesvégétatifs distincts : début devégétation, milieu de végétationet pleine végétation.Les résultats qu’elle fournira per-mettront d’une part de guider lesviticulteurs dans leur démarche d’adaptation des doses en fonctiondu pulvérisateur actuel qu’ils utili-sent, et d’autre part d’aider l’innova-tion des constructeurs vers le développement d’éco-technologieset de favoriser l’achat de ces éco-technologies par les viticulteurs.

    Avec l’appui financier del’Onema, par les crédits issus dela redevance pour pollutionsdiffuses attribués au finance-ment du plan Ecophyto 2018.

    lesentretiensvignevinL-R

    Figure 4 : Classement des dépôts de bouillie par unité de surface de feuilles pour un gramme de bouillie pulvérisée à l’hectare de différents pulvérisateurstestés en début de végétation sur vigne étroite.

    Figure 5 : Structure de caractérisation agro-environnementale de la pulvérisation au stade pleine végétation (deux autres stades seront également étudiés : début de végétation et stade intermédiaire).

    Vignes artificielles de l’IRSTEA

    Vignes artificielles de l’IFV

    deslelcifiitraesngiV

    ’led IFV

    aesngiV

    AETSIR’ledeslelcifiitra

    tion de dose du même ordre degrandeur que les objectifs du planEcophyto 2018.

    Perspectives : projet EcosprayvitiLes essais réalisés au vignoble jus-qu’à présent ont permis de claire-ment différencier des technologiesentre elles et de déceler des pistes

    matériel. La mise en place d’essaisau vignoble est cependant associéeà diverses contraintes qui ne per-mettent pas d’envisager la réalisa-tion d’une quantité exhaustive d’es-sais. Tout d’abord, au vignoble lavégétation n’est présente qu’une par-tie de l’année et limite donc la pério-de durant laquelle des essais de pul-vérisation peuvent être menés ; enoutre, en début de végétation, en rai-son de la rapidité de la croissancevégétative, la moindre contrainteimpondérable survenant à ce mo-ment là, telle que des conditionsmétéorologiques défavorables, peuttotalement compromettre pour l’an-née en cours la réalisation desessais prévus à ce stade végétatif.Par ailleurs, il s’avère toujours diffi-cile de trouver des parcelles d’essaisqui possèdent tous les critères per-mettant de conduire des essais demanière pertinente (vigne bienconduite, parcelle plate et horizon-tale, nombre et longueur des rangssuffisants, tournières appropriées,absence d’ornière et de bute dansl’inter-rang, exposition moindre auxvents dominants, présence d’eau etd’électricité à proximité…). Enfin,juste avant le début des essais, lesdifférents appareils doivent être

    Vignes artificielles de l’IFV

    Vignes artificielles de l’IRSTEA

    En partenariat avec

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    Enjeux techniques et économiques pour optimiserla production : la mécanisation de la tailleCe sujet a fait l'objet d'une pré-sentation lors des EntretiensVigne Vin Languedoc-Roussillonle 6 mars à Narbonne.

    Un article de D. Caboulet et C. Gaviglio (IFV), B. Genevet (CA 30).

    F ace aux difficultés écono-miques actuelles en Lan-guedoc-Roussillon, retrou-ver de la compétitivité peut se fai-re par différentes stratégies. L’aug-mentation de la recette par hecta-re, soit par l’amélioration du prixde vente ou du rendement, soit parla baisse des coûts de production.La structure moyenne des coûts (4 000 €/ha au total), décrite dansle tableau ci-dessous, montre quele poste taille, gourmand en main-d’œuvre (40 à 60 H/ha), est celuioù des gains de productivité sontpossibles.Cependant, pour mécaniser cetteopération essentielle, le systèmede conduite globale du vignoblechange plus ou moins et il est doncnécessaire d’évaluer la qualité desraisins et par voie de conséquencele prix, ainsi que le rendement.Dans tous les cas, le changementde système de culture doit se rai-sonner dans le contexte d’unobjectif produit/segment de mar-ché.

    4lesentretiensvignevinL-R

    � Suite page 5

    Cordon de Royat traditionnel, taillé manuellement :

    De 10 à 20 bourgeons/cep.Cordon établi entre 0,60 et 1,00 mètre du sol.Zone fructifère régulière.

    Taille rase :

    De 20 à 80 bourgeons/cep en fonction de la précision de la machine, la linéa-rité du cordon, le temps de reprise manuelle.Cordon établi entre 0,8 et 1,00 m du sol.La régulation de la production est proche de la taille manuelle traditionnelle.Zone fructifère régulière.

    Non taille ou taille minimale :

    De 500 à 1 000 bourgeons/cep (difficilement quantifiable).Cordon établi entre 1,20 et 1,50 m du sol.Il faut intervenir le moins possible : taille d’hiver sur les rameaux qui retom-bent trop au sol et qui gênent les opérations d’entretien sur le rang :épamprage, désherbage, rognage latéral en végétation pour “maintenir”le passage inter-rang, faciliter la pénétration de la pulvérisation, fairetomber des grappes pour réguler la production.Zone fructifère très étalée et plutôt périphérique, risque d’échaudage ensituation très ensoleillée.

    Charges moyennes à l’hectarepour un vignoble languedocien,densité 2,5 x 1

    Différents systèmes de conduite et des coûts à l'investissement et en entretien annuel variableLes chiffres présentés dans le tableau ci-dessous sont issus d’une étudeChambre d’agriculture de l’Aude. Les coûts du système “taille en haie” nesont pas évalués, mais ils sont très proches de la taille rase avec un fil por-teur. Pour les tailles rases les fourchettes d’évaluation sont calculées pourdes temps de reprise de 10 H (probablement le minimum sur un vignoblebien adapté) et 20 H (sur vignoble moyennent adapté). Les variations decoûts ne sont pas uniquement dues au poste taille : ainsi, les différences en-tre taille rase 3 fils et taille rase 1 fil sont dues au palissage moins coûteuxà l’investissement, et au temps de descente et montée des fils en coût annuel.Chaque situation est particulière et doit faire l’objet d’une analyse écono-mique propre.Au niveau de l’investissement, les différences ne sont pas très importantes.A noter que la taille minimale demande environ 50 heures de plus de main-d’œuvre lors des trois premières années.En entretien annuel, les comparaisons doivent se faire à la fois sur le gainéconomique en euros par hectare et l’importance de la main-d’œuvre, quipeut être pour certaines exploitations une amélioration de l’organisation dutravail en libérant du temps pour d’autres opérations viticoles.

    Différents systèmes de conduite avec taille mécaniséeLes objectifs physiologiques etagronomiques de la taille sont delimiter l’acrotonie de la liane vigne(en d’autres termes son allonge-ment) et équilibrer la végétation(expression végétative - vigueur) etla production (rendement). Réalisée à la main, la taille estadaptée à l’objectif de la parcelle,et même à chaque cep en fonctionde sa vigueur plus ou moinsimportante.Les tailles longues, de type Guyot,ne sont pas à l’heure actuellemécanisables. La mécanisations’applique à des cordons de typeRoyat. Il faut souligner que ceseront donc les bourgeons de labase, moins fertiles, qui serontconservés.La description qui suit classe lesdifférents systèmes de taille enfonction du nombre de bourgeonslaissés par souche. La liste n’estpas exhaustive.

    Prétaille ou taille en haie :

    De 100 à 200 bourgeons/cep suivant la hauteur (15 à 20 cm) et la largeur decoupe.Cordon établi entre 0,80 et 1,20 m du sol en fonction du port plus ou moinsérigé du cépage et la présence ou non de palissage.La régulation de production est due à la taille et à l’autorégulation de laplante.Zone fructifère plus étagée, interne au feuillage, peu aérée avec risque debotrytis.

    SSyyssttèèmmee

    PPllaannttss,, ppllaannttaatt iioonn,, ppaalliissssaaggee eett mmiissee eenn ppllaaccee NN,, NN++11,,

    NN++22

    CCooûûtt aannnnuueell dd’’eennttrreett iieenn ((pprrééttaaii llllee,, ttaaiill llee,, aattttaacchhaaggee,, bbrrooyyaaggee,, mmoonnttééee

    eett ddeesscceennttee ddeess ffii llss……))

    Coût Dont MO Coût Dont MO Economie/an

    Taille minimale (3 X 1) 12100 ! 205 H 60 ! 4 H 1425 !

    Taille rase 1 fil (2.5X1) 11700 ! 150 H 460 à 610 ! 16 à 26 H 875 à 1025 !

    Taille rase 3 fils (2.5X1)

    12200 ! 180 H 640 à 790 ! 28 à 38 H 695 à 845 !

    Cordon Royat 3 fils (2.5X1)

    12000 ! 180 H 1155 ! 71 H 330

    Guyot 3 fils (2.5X1) 11700 ! 160 H 1485 ! 93 H 0

    Augmenter le nombre de bourgeons par cep : quelles conséquencespour la plante ?Le premier pays à avoir mis en place des systèmes de taille mécanisée estl’Australie dans les années 80, le moteur de cette innovation étant l’absence de main-d’œuvre près des zones viticoles. Aujourd’hui 60 % des surfaces sont en taille en haie et 10 % en "minimalpruning" ou taille minimale. Les centres de recherche de la région sud-africaine du Cap occidental(vignoble de Stellenbosch) ont mis en place des essais dans les années2000, partant de l’expérience australienne, mais avec leur climat de typeméditerranéen, proche du nôtre. Les chiffres du tableau page suivantesont issus de “the effect of alternative pruning methods on the viticultu-ral and oenological performance of some wine grape varieties” d'E. Archer and D. van Schalkwyk, publié en 2007.