Mythes, légendes et traditions pleines d’ ..... EAU

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Fortsera Despina (Coordinatrice de l ' équipe grecque) Ce projet a été financé avec le soutien de la Commission Européenne. Cette publication (communication) n’engage que son auteur et la Commission n’est pas responsable de l’usage qui pourrait être fait des informations qui y sont contenues.

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Fortsera Despina (Coordinatrice de l ' équipe grecque)

Ce projet a été financé avec le soutien de la Commission Européenne. Cette publication (communication) n’engage que son auteur et la Commission n’est pas responsable de l’usage qui pourrait être fait des informations qui y sont contenues.

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(Il y en a beaucoup de versions de la légende survecues , mais la plus répandue reste celle du poète latin Ovidios (3ème livre des Metamorphoses 8ème siècle A.J)

Narcisse Narcisse fût un très beau jeune homme de Thespies en Béotie ; il était le fils de Liriopé, la

Nymphe bleue que le dieu – Fleuve Céphise avait cagée en ses eaux. Ainsi, de l’eau naquit

Narcisse et c était en eaux qu’il venait revenir.

Quand le garçon de beauté divine naquit, sa mère demanda oracle au devin Tirésias sur la

vie de son fils. Le devin Tirésias annonça à Liriopé : « Narcisse vivra très vieux à condition qu’il ne se voit jamais ». A la suite, la vie de Narcisse fût pleine d événements intenses. Il

fût l objet de l’ardente passion de très nombreux jeunes gens et nymphes. Mais il restait

insensible à leur amour.

Echo Echo fût une oréade, nymphe des sources et des forêts du mont

Hélicon en Béotie .Elle fût élevée par les nymphes. Elles lui

enseignèrent le chant el le lumen et elle fût célèbre pour sa voix

mélodieuse . Zeus appréciait la compagnie de toutes les Oréades mais

particulièrement celle de Echo et la rencontrait pour de longues

heures .

Mais la jalouse Héra pour punir Echo lui ôta la parole en la condamnant

en ces termes : «Tu auras toujours le dernier mot, mais jamais tu ne parleras la première ». Dès lors, Echo n’ était en mesure que répéter

les dernières mots de l’ autrui.

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La rencontre Un jour Echo rencontra dans la forêt le

beau Narcisse qui fût parti à la chasse

avec ses amis. Elle fût enchantée par sa

beauté et commença à le poursuivre

toute silencieuse.

Plus le poursuivit , plus elle tomba

amoureuse du beau Narcisse et voulût

appeler son nom mais le sort jeté par la

déesse jalouse l’empêcha.

Or, il arriva que Narcisse, éloigné de

ses amis , voulant apprendre si quelqu’un se trouva près de lui, demanda : «y a-t-il quelqu’un ici ?». La malheureuse Echo ne pût que répéter les dernières paroles de celui qu’elle aimait.

Narcisse surpris cria : «Viens ici!» et reçût comme réponse ses propres paroles. Suivant la

direction de la voix atteignit dans une clairière mais il ne voyait personne. Il réalisa que la

personne qui lui parlait essayait de se cacher et cria : «ne te cache pas. Il faut que nous nous rencontrions ! ». «Il faut que nous nous rencontrions!» répondit Echo et courût pour l’ embrasser . A peine

fut-elle approché de lui que Narcisse la poussa loin de lui en disant que il préférait mourir

que se unir avec elle .

Echo partit humiliée et désespérée mais son amour pour Narcisse restait forte et vivante.

Elle parcourait les vallées répétant les voix des autres .

L'issue tragique

Quand Némésis , la déesse de vengeance ,

apprit l’ histoire , décida de punir

Narcisse pour son arrogance. Un jour ,

elle l’ attira dans un lac et quand Narcisse

assoiffé pencha pour boire de l’ eau, elle

lui fit voir son reflet dans l’ eau claire et

voire son propre image reflété dans l’eau.

C’ est le moment de vérité. Sans pouvoir

se rendre compte que il s’ agissait de l’

idole de son propre image, il tomba

désespérément amoureux de lui.

Εxtatique de son propre reflet , il

essayait de toucher l’idole mais sans

succès . Dans la tranquillité absolue , il restait fixer du regard son propre image.

Comprenant l’inanité de sa passion il dépérit et mourut de désespoir.

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Derrière la légende

La légende de Narcisse raconte, en effet, la tragédie de la perte de nous-mêmes. Narcisse

voit son reflet dans l’ eau et tombe amoureux de son beau visage. Le reflet de son image l’

escroque puisque il ne montre que son image parfait, superbe et pas son monde intérieur,

son âme , sa douleur , son histoire. Il est charmé et il reste à l’ apparence et pas à l’

essence de l’ être humain.

Cette légende nous enseigne ce dont l’ être humain que nous appelons narcissique souffre.

Il est incapable de regarder à son existence intérieure et d’aimer les autres . Il utilise les

autres pour renforcer soi-même se reflétant en lui , voyant à l’ autrui son propre image.

D’une certaine manière cette personne, comme dans la légende, est amoureux de soi-même

et il s’ occupe exagérément de son image envers les autres. Cette admiration et

préoccupation de soi-même ne lui laisse ni le temps ni l’ espace de s’occuper de l’ autrui et

par conséquent sa vie reste pauvre en termes de ses relations interpersonnelles . Le but

ultime d’une personne narcissique c’est d’ être adoré et admiré de son entourage.

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Le cap de Sounion

Le cap de Sounion, ce rocher

insubordonné fût temps voyageur

plein de mémoires , de la manière

qu’ un navire en pierre parcourt la

mer , tandis baissé par elle, tandis

en combat avec elle. On ne peut

savoir s’il la pénètre ou si elle l’

assiège. Le rocher à la proue

horizontale et la vague s’ engagent

entre eux en un conflit et à une

amitié incessants.

Sounion paraît naviguer entre la mer et le ciel.

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Le temple de Poséidon

Après avoir choisi Athéna comme déesse

protectrice face à Poséidon , les citoyens

Athéniens promirent au dieu de lui élever un

temple et de lui faire des offrandes dues pour

gagner sa faveur. Poséidon obtint ainsi un

temple au Cap Sounion. Evidemment c’ était le

lieu idéal ; un rocher de 60 mètres de hauteur ,

au dessous de la mer , à l’ endroit le plus sud de

la ville par où passent tous ceux qui partent en

bateau d’ Athènes mais aussi le premier endroit

à voir s’ approchant d’ Athènes.

La légende d’ Egée

Thésée alla combattre Minotaure en Crète

Minoenne. Se séparant de son père , Egée, avait

convenu avec lui que s’il sortait victorieux de son

combat, il hisserait la voile blanche sur son

bateau alors que s’ il était tué , l’ équipage

devrait laisser au bateau sa voile noire.

A son retour de Crète, avec son aimée Ariane ,

Thésée fût une escale sur l’ île de Naxos pour

dédier Ariane au dieu Dionysos.

Blessée d’ amour et trahie par Thésée , Ariane le

maudit et il oublia de hisser la voile blanche en

tant que vainqueur de Minotaure .

Egée , qui scrutait l’ horizon debout sur l’

Acropole, vit de loin s’ approcher la flotte de son

fils mais dès qu’il aperçût la voile noire se jeta

dans la mer.

A la suite de cet événement tragique la mer prit

le nom de mer Egée.

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Achéloos Selon la mythologie grecque, Achéloos fût une

divinité fluviale. Homère soutient qu’Achéloos

précède d’Océan. Pour le poète, les mers, les

sources et toute eau qui découle de la Terre

provient de lui. En revanche, Hésiode comprend Achéloos aux

divinités fluviales, il soutient qu’Achéloos est un

des nombreux enfants de Téthys et d’Océan. Selon

lui, les Sirènes, les Nymphes et de nombreuses

autres sources (Castalie, Callirhoé) furent ses

filles.

Achéloos, avait le don des métamorphoses.

D’habitude, il se représente barbu, aux cornes à la

tête, mais de la taille aux pieds en tant que poisson.

Un serpent, un taureau, une créature d’allure humaine à la tête de taureau dont la barbe

verse des eaux affluentes constituent quelques de ses allures étranges.

C’est hors de toute que quelque soit son allure, Achéloos apparaît toujours en tant que

monstre affreux.

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Achéloos et Héraclès : le mythe

Quand Héraclès descendit à

Hadès, il rencontra Méléagre, le

frère de Déjanire, qui lui

demanda de marier sa sœur. Le

héros garda sa promesse et alla à

Calydon où Oenée régnait. Mais

là, un prétendant obstiné,

Achéloos, changeant d’allures,

demandait, lui aussi, à marier la

fille d’Oenée. La dispute s’échauffa entre les

deux hommes. Achéloos crût ne

pouvoir mieux faire pour se

défendre contre la vigueur

d’Héraclès que de prendre la forme de taureau et fondre sur lui avec impétuosité.

Héraclès, loin d’être intimidé, le saisit par les cornes et lui en arracha un. Les Sirènes

naquirent du sang écoulé par la corne.

Achéloos la redemanda à Héraclès et, en échange, il lui remit une corne de la chèvre

Amalthée qu’à la suite le héros offrit en cadeau à Oenée.

Le Dieu-Fleuve fût vaincu et Héraclès maria Déjanire.

Derrière la légende

Evidemment, cette légende interprète les

efforts des anciens habitants de la région

d’apprivoiser l’élan de la rivière (il a découpé

la corne droite = il a fermé une embouchure

de la rivière) la clôturant de grands œuvres

(les métamorphoses de la rivière) pour la

transformer en rivière fertile (la corne

d’Amalthée).

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La légende Le premier nom d’Athènes fût Akti ou Aktiki donné par son premier roi, Akteo. Son

deuxième nom fût, Cécropia, nom donné par le roi Cécrops.

Durant le règne de Cécrops, la déesse Athéna et Poséidon se rivalisèrent revendiquant la

protection de la ville, en lui offrant des cadeaux.

Les cadeaux de Poséidon Le divin Poséidon, armé d’un sourire sardonique, frappa le rocher d’un coup de son trident.

Aussitôt, il en jaillit un lac d’eau gargouillis, toute salée. (Au lieu où il frappa existait déjà

une petite source d’eau, nommée Mer Eréchtiis, à l’ouest d’Eréchtio qui fût dédié au dieu).

Les femmes et les hommes de la ville se regardèrent surpris et puis

tous ensemble regardèrent de mauvais oeil Poséidon. « De l’eau salée ? Où l’on a jamais entendu parler d’une source de l’eau salée ? Le dieu se moque de nous !» murmuraient-ils, mais à voix basse, de

peur qu’ils provoquent la colère du dieu réputé pour son caractère

croustillant.

Mais le dieu avait un plan. Aussitôt que l’insatisfaction s’apaisa, avec

sa voix tonitruante, il se déclara protecteur de la ville qu’il nomma

Posidonie et qu’il rendit reine des mers. Il lui a même offert en

cadeau un cheval de guerre.

Les habitants de Cécropia, malgré qu’ils n’aient eu pas encore aucun contact avec la mer, ne

rejetèrent pas l’idée, vu que les semis du commerce avaient déjà commencé à leur donner

des fruits.

A la suite, tous les regards se tournèrent vers Athéna, la déesse de la Sagesse et tous

attendaient avec impatience son propre cadeau….

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Les cadeaux et la victoire d’Athéna

La déesse, avec un sourire très doux aux lèvres, avança et

poussa doucement son bâton à un rocher, d’où poussa un olivier

au feuillage tout vert et aux baies verts, touffu et bondé de

grains.

(Là où la déesse poussa son bâton se trouve aussi à l’ouest

d’Eréchtio et là on trouve actuellement un olivier contemporain.

Durant l’Antiquité, cet olivier avait le nom de Moria (du mot

Moros = désastre, mort pour celui qui ne lui fit preuve du

respect).

Athéna prit la parole et leur parla de l’utilité de cet arbre dans

l’avenir puisqu’il assurerait leur alimentation, leur santé mais

aussi leur hygiène et il constituerait une source de richesse à

travers l’agriculture et le commerce.

Tous les hommes votèrent pour Poséidon tandis que les femmes

pour Athéna. Et ainsi, à la majorité d’une voix, le tribunal

décréta qu’Athéna avait plus de droits sur le territoire parce

qu’elle lui avait fait un meilleur cadeau et plus utile.

La ville se nomma officiellement Athènes au cours d’une cérémonie majestueuse que les

Athéniens avaient organisée après que les eaux se retirèrent. Et puisqu’on ne retourne

jamais les cadeaux offerts, les Athéniens gardèrent aussi la source salée et, à la suite, la

promesse de Poséidon de rendre leur ville reine des Mers se réalisa aussi. Durant les

siècles suivants, Athènes fût la première force marine du monde ancien.

Du premier olivier d’Athéna, douze autres oliviers naquirent que les Athéniens plantèrent

devant les portes à nombre égal de l’Académie et à leur tour, de ces oliviers, les oliveraies

sacrées d’Athènes naquirent aussi.

Des siècles après, les Athéniens constatèrent que des oliviers provenant de ce premier

olivier se trouvaient parsemés dans toute la ville, des arbres centenaires qu’ils réclamèrent

sacrés aussi.

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Introduction

Dans les légendes anciennes, on entend souvent

parler de la force de la rivière. On disait que pour

que la Nature permette à l’homme de contrôler

cette force, elle exige des conditions de justice

et d’équilibre.

Les ponts ont toujours été le symbole de deux

univers séparés par les forces de la nature. Pour

que l’homme puisse se mêler de l’équilibre naturel, fonder un pont et enfin accéder à la

réunion de ces deux univers si distincts, il devrait payer un prix.

La légende du pont d’Arta

Quarante-cinq ouvriers et soixante apprentis

travaillaient dur à construire un pont à Arta. Durant

toute la journée, ils s’étaient attelés à l’ouvrage

sous le soleil brûlant et l’arrivée de la nuit baignait

de sueur leurs fronts; chaque fois qu’ils

réussissaient à mener bien leur travail, le vent de la

nuit renversait leur pont comme Dieu fit crouler

Babel. Au levant du soleil leur édifice était

effondrée et tous leurs efforts perdus.

L’équilibre de la Nature n’a pas encore été satisfait.

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Un jour, tandis qu’ils travaillaient, un oiseau doué de

parole vint leur dire qu’un édifice s’effondre si l’on a

pas pris soin d’enfermer dans son soubassement un

homme ou une femme dont le squelette soutiendra

jusqu’ au jour du Jugement cette pesante chaire de

pierres. Mais, ajouta-t-il, cet homme ne doit être ni un

étranger ni un passager mais la femme du chef

ouvrier.

Malgré que la nouvelle ait brisé le cœur du chef du

chantier, lui, il renonça en faveur de l’œuvre commune.

Ainsi, la douleur au cœur, il ordonna l’oiseau d’aller

trouver sa femme et lui demander de venir le trouver

le plus tard possible. L’oiseau obéit et vola trouver la

jeune femme mais … au lieu de lui dire de se retarder,

il la conseilla de se hâter aller trouver son mari.

La tête lourde de pensées et le cœur atteint de

chagrin, le chef du chantier demeura pâle et résigné comme un homme qui a rencontré sur

la route la mort elle-même quand il aperçut de loin la petite figure, encore indistincte, de

sa chère épouse.

La jeune femme s’approchait souriante saluant les ouvriers quand, soudain, elle aperçut le

regard bizarre de son mari et demanda: «Pourquoi le chef du chantier est-il si triste?» On

lui répondit que c’était parce qu’il avait perdu son anneau de noces quelque part dans la

première salle et que personne ne pouvait y entrer le chercher. Pour soulager la douleur de

son cher mari, la jeune femme se laissa volontairement conduire dans la salle pour chercher

l’anneau.

Le temps passait trop lentement tandis que la

femme s’enfonçait de plus en plus dans le pont. Les

ouvriers et le chef du chantier se regardaient sans

parler. Peu de temps écoula que la femme demanda

qu’on la tire dehors puisqu’elle ne pouvait pas

trouver l’anneau de noces.

C’était justement à ce moment-là que les ouvriers

prirent leurs pioches et leurs marteaux et le chef

du chantier posa la première brique afin d’enfermer

la femme dans la bâtisse en construction.

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Du coup, la pauvre femme se rendit compte

de son destin amer. Sa rage était énorme et

elle hurlait à pleine voix pour son mauvais

sort: Comme ses sœurs ainées auparavant

furent emmurées, elles aussi, la première

pour soutenir Danube et l’autre Euphrate,

elle aussi, la cadette, se sacrifierait pour

soutenir le pont d’Arta.

Elle prononça donc une malédiction lourde:

«Que le pont tremble comme l’arbre dans

l’air et que ses passagers s’en écroulent comme des feuilles».

Les ouvriers et les apprentis terrifiés écoutèrent les paroles, signe menaçant, jusqu’à ce

que l’un d’eux interrompit le silence rappelant à la jeune femme qu’elle avait un petit frère à

l’étranger qui, dans le cas où il passerait sur le pont, serait, lui aussi, victime de sa

malédiction.

Alors que les ouvriers plaçaient les briques à la hauteur des seins de la femme, peu avant

que sa voix disparaisse dans le soubassement du pont, elle cria révoquant sa malédiction :

«Si les montagnes sauvages tremblent, que le pont tremble aussi ; Si les oiseaux tombent,

que les passagers tombent aussi», de peur que le petit frère qu’avait à l’étranger le

traverse aussi.

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La fête de « Klidona » constitue une de plus anciennes expressions du folklore grec. Ses racines remontent aux rituels de purification et de divination de la Grèce ancienne et elle est basée sur la foi à la force magique de la parole, c’est-à-dire sur la conviction ferme que la parole est en mesure de déterminer l’évolution des choses.

L’étymologie Le mot lui-même remonte aux temps d’Homère. On appelait « Klidon » la prédiction, la

combinaison incohérente et aléatoire des mots et des actes lors des cérémonies de

divination.

En fait, « Klidonas » est étroitement lié à un rituel populaire de divination, censé révéler

aux filles non mariées l’identité de leur futur époux.

La coutume Dans plusieurs régions de la Grèce, la veille de la Saint-Jean, le 24 juin, dès le coucher du

soleil, les filles célibataires se rejoignent dans l’une des maisons du village où une ou

plusieurs filles sont chargées d’apporter « l’eau silencieuse » d’un puits ou d’une source.

L’eau est appelée « silencieuse » à cause de la mission des filles de la transporter gardant

le silence absolu face aux taquineries et aux blagues exprimés délibérément par les garçons

qu’elles rencontreront sur leur chemin.

De retour à la maison où « klidonas » est célébré,

l’eau est versée dans une cruche « appelée

aquifère», où chaque fille dépose un objet (une

pomme rouge, une pomme verte, un bijou, une clé

e.t.c.) que l’on appelle « rizikari ». Après, pendant

que les filles prient à Saint-Jean, la cruche reste

couverte d’un tissu rouge attaché étroitement à

une corde (elle est « verrouillée »). Ensuite, on la

place sur une terrasse ou dans un autre espace

ouvert où elle reste toute la nuit à la lueur des

étoiles. Enfin, les filles rentrent chez elles et l’on

dit que la nuit elles rêveront de leur futur époux.

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En même temps, la veille de la fête de Saint-Jean,

la coutume célèbre des feux se renouvelle aussi.

Sur la place du village, les villageois allument un

grand feu et ils sautent par-dessus. Selon la

tradition, le feu apporte la purification et

l’anéantissement du mal.

Le jour de la fête, mais bien avant le lever du soleil, pour que l’influence magique des

étoiles ne s’anéantisse pas, la jeune qui a apporté l’eau ramène la cruche dans la maison. A

midi, ou dans l’après-midi, les filles non mariées se rejoignent de nouveau. Mais cette fois,

des femmes mariées, des parents et des voisins de tous les deux sexes peuvent y

participer pour jouer le rôle des témoins du rituel de divination.

Assise au milieu de la compagnie, la jeune fille

récupère de la cruche, l’un après l’autre, les objets

qui représentent le « riziko » (le destin) de chacune

des filles. En même temps, une autre fille, douée du

talent poétique ou prophétique, improvise et récite

des « mandinades » - distiques qui riment - inspirés

par la chanteuse uniquement de l’objet « rizikari »,

puisqu’elle ne connaît pas à qui il appartient. Comme

on considère que « La mandinada » correspondant à

chaque « rizikari » présage l’avenir de son propriétaire, elle est commentée et interprétée

par les autres habitants du village.

Après que tous les « rizikaris » soient récupérés

de la cruche, la jeune fille verse l’eau de la

cruche dans un puits et elle le couvre d’un tissu

rouge. A midi, ou à minuit, des filles, parfois des

garçons aussi, enlèvent attentivement le tissu

pour que la lumière du soleil ou de la lune n’y

pénètre pas et ils mettent leurs têtes dedans. En

même temps, la fille fait descendre les rayons du

soleil ou de la lune au puits à l‘aide d’un miroir et

les filles y jettent d’une manière particulière leurs « rizikaris ».

C’est exactement là, dans les vagues de l’eau du puits où les participants au rituel voient

soit des phénomènes surnaturels ou métaphysiques , que les vieilles femmes du village déjà

initiées interprètent, soit des personnes aimées qui sont mortes, soit leur futur époux.

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Une de plus importantes racines du théâtre c’est l’imitation des faits divers de la vie

humaine quotidienne. A côté d’elle, on rencontre aussi l’imitation des plantes et des

animaux. Des déguisements pareils remontent aux

représentations des chasseurs primitifs qui voulaient de

cette manière assurer la fin heureuse de leur mission

dangereuse.

Le déguisement avec des verdures, des feuilles et des

fleurs est rencontré aux réunions printanières et il est

étroitement lié à la revitalisation de la végétation. En

Grèce, c’est surtout l’ « enfant de mai » qui est vêtu des

fleurs et des feuilles le premier jour du mois et qui,

entouré et suivi d’autres enfants, va aux maisons et aux

magasins du village.

Un déguisement particulier en vert c’est la « Perperouna », une coutume exercée au

printemps ou en été.

La « Perperouna » se place parmi les autres coutumes

concernant la végétation pour lutter contre le manque

d’eau et la sécheresse entrainée. Il s’agit d’une sorte

de prière qui avait lieu auparavant afin que les pluies

printanières aident la Terre à pousser. D’ habitude, la

coutume avait lieu au mois d’octobre mais elle se

répétait aussi en mars ou en avril.

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Au long des périodes où la pluie, tandis que bénéfique,

ne se présentait pas, une équipe d’enfants, ayant en tête

un garçon ou une fille orphelin ou pauvre, qui, couvert

des branches et des feuilles, représentait la

« Perperouna », fréquentait les maisons.

La compagnie d’enfants errait dansant tandis que les

filles d’accompagnement chantaient une chanson

implorant la pluie :

O mon Dieu, faites pleuvoir une pluie pénétrante.

Donnez-nous de l’eau par torrents,

De l’eau qui donne le vin,

Du vin qui verse la gaieté.

« Que chaque épi remplisse une mesure,

Que chaque cep remplisse un tonneau ».

Perperie , source de rosée ,

Se promène et invoque la pluie.

« Pluie bienfaisante, car tu n’es pas seulement la richesse,

Tu es la bénédiction du ciel ».

A ce moment-là, toutes les femmes ménagères sortaient de leurs maisons tenant une

carafe d’ eau pour tremper la « Perperouna » .

L’enfant couvert de feuilles symbolisait la végétation assoiffée qui demandait de l’ eau pour

vivre et pour être fertile.

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On appelle Bénédiction la liturgie supplémentaire de l’Eglise Orthodoxe qui rappelle le

baptême du Christ dans le fleuve Jourdain, durant laquelle le prêtre bénit l’eau par des

vœux, par l’invocation du Saint Esprit et par la triple immersion de la Sainte Croix dans

l’eau.

Une des plus importantes fêtes du christianisme c’est l’Epiphanie. Les chrétiens attribuent

aux eaux que le prêtre bénit chaque année le 6 du mois de janvier non seulement des

qualités curatives mais aussi surnaturelles. On croit que l’eau bénie, contrairement à ce qui

se passe avec l’eau commune, ne puisse s’abîmer.

La bénédiction des eaux est une liturgie de vœux par lesquels le prêtre prie Dieu de

consacrer l’eau pour qu’elle obtienne «de l’énergie et une force purifiante, pour qu’elle se

rende un cadeau de bénédiction, un relâchement des péchés, une cure des corps et des

âmes, une force ingénieuse à toute utilité». De même, le prêtre supplie Dieu que l’eau de

bénédiction éloigne tous les ennemis, visibles ou invisibles, afin que ceux qui la reçoivent

puissent l’utiliser pour la bénédiction de leur corps et de leur âme, mais de leurs maisons

aussi et pour qu’ils puissent accéder à la plénitude de la Grâce de la Sainte Trinité qui est

«la source de la bénédiction et de toute grâce».

La grande bénédiction se déroule le jour de l’Epiphanie le 6 du mois de janvier.

Une grande procession se forme et elle prend le chemin vers la mer ou vers une rivière ou

même vers un bassin. La procession est menée par les chérubins, les prêtres habillés de

leurs meilleurs surplis suivent, puis les autorités locales et à la fin viennent les pèlerins. En

ville, la procession, beaucoup plus riche, est accompagnée de musique et de soldats mis en

rangs.

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Quand la bénédiction s’accomplit, le prêtre plonge la Croix dans l’eau pour que la

bénédiction des eaux ait lieu, après quoi, les plus audacieux parmi les pèlerins plongent dans

l’eau, eux aussi, rivalisant qui va être celui qui repêchera la Croix.

Celui qui l’amènera à la surface est considéré avoir une bonne chance et une bonne santé

pour toute l’année.

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Page 21: Mythes, légendes et traditions  pleines d’ ..... EAU

Le sacrement du baptême constitue un des plus

importants de l’Eglise Orthodoxe. On considère qu’à

travers le baptême, le baptisé s’intègre dans le corps

mystique qu’est l’Eglise Orthodoxe. Tous les baptisés,

ayant en tête Christ, constituent des parties

intégrantes de son office.

La célébration du rite du baptême actuel comprend deux parties :

1. La partie introductoire appelée catéchisme consiste en des bénédictions avant le

baptême, en des exorcismes, la confession du renoncement du Satan, le rapprochement

du Christ et la confession de la vraie foi.

2. La partie principale comprend la bénédiction de l’eau et de l’huile, l’onction à l’huile

consacré, le baptême par la triple immersion, l’onction avec le chrême sanctifié, le

revêtement, la coupure des cheveux, le rinçage des cheveux, l’entrée au sanctuaire de

l’Eglise et finalement la communion du Corps et du Sang du Christ.

Le symbolisme du baptême Aucun acte, aucun geste dans le culte de notre Église ne

sont pas aléatoires. En revanche, ils sont pleins de

messages. L’acte liturgique est plein de symbolismes en

vue de nous enseigner la foi chrétienne et de nous

rappeler toutes les merveilles que Dieu a réalisées par

amour pour les gens.

L’eau du baptême symbolise la pureté de l’âme. De la même manière que nous utilisons

chaque jour l’eau pour laver notre corps, Dieu purifie notre âme par le baptême.

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Réalisé par le groupe d'étudiants:

1. Antonopoulos Antonios 13. Koutroubila Xénia

2. Vénétoulias Fotios 14. Konstandinidou Efi

3. Giannakidis Stéfanos 15. Bibikos Mihalis

4. Golovanova Anna 16. Nikolaou Spyros

5. Deszioti Lina 17. Parliarou Joanna

6. Dimitriadis Dimitris 18. Tsiamaki Despina

7. Efrémidi Afrodite 19. Poulima Dafni

8. Efrémidis Nikiforos 20. Sépétzidi Dora

9. Thanasopoulou Séméli 21. Tsiamaki Katérina

10. Kapélanou Eléfthéria 22. Féizo Angéla

11. Koukouletsou Eléni 23. Fotiadi Maria

12. Kourouvakali Margarita 24. Christakou Eléna

et par les professeurs:

Anastasopoulou Panayota (traduction en français)

Angelikopoulou Aspasia (édition en français de l’article : La coutume de Klidona)

Fortsera Despina (édition des textes en grec)

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Page 23: Mythes, légendes et traditions  pleines d’ ..... EAU

MYTHES, CROYANCES

ET LÉGENDES ROUMAINES

LIÉS À L’EAU

L’eau, élément de la génèse

Le moment initial de la création du monde est marqué dans presque toutes les légendes

cosmogoniques roumaines par les eaux primordiales. C’est le contexte d’où surgit le monde,

si bien représenté dans ces vers empreints du génie de Mihai Eminescu (1850-1889) :

« Au début, quand il n’y avait ni être ni non être,

Il y avait un gouffre ? Un abîme ? Una étendue infinite d’eau? »

(« La-nceput, pe cînd fiintã nu era, nici nefiintã, Fu prãpastie ? Genune ? Fu noian întins de apã ? » - Scrisoarea I, 1881)

Les personnages qui brisent de leur présence cette immensité d’eaux et d’obscurité sont

Dieu et le Diable qui, à ce moment-là, étaient frères. Dieu était bon, charitable,

miséricordieux, juste, et le Diable était méchant, rusé, injuste. Ils se promenaient sur les

eaux primordiales et, comme tout marin-navigateur, ils éprouvaient le sentiment solitude.

Dieu dit au Diable de plonger dans les eaux et de lui apporter du sable/ du fond de la mer/

avec lequel Dieu ferait la terre.

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Dans d’autres variantes, Dieu et l’ange André sont sur un navire ; une rame tombe dans

l’eau, l’ange plonge pour la récupérer. Dieu ramasse la vase qui était collée à la rame et fait

d’elle la terre, en mettant l’ange André pour la soutenir sur son dos.

Un autre conte lié à l’eau évoque l’histoire des Blajini (en roumain, « hommes paisibles »,

« saints »). Ce sont des Moldaves partis en mer ; leur navire sombre – un vrai naufrage –

tous sont noyés sauf un qui, bon nageur, parvient à se sauver et arrive à une montagne. Les

gens noyés – têtes de souris, corps d’hommes – sont au fond de la mer. Ils restent croyants

mais ne savent pas quand ont lieu les jours de Noël et de Pâques. Alors, on jette dans les

rivières, à Noël, des coquilles de noix et, à Pâques, des coquilles d’œufs qui flottent et

arrivent aux Blajini ; ainsi ils savent que, chez nous, c’est la fête de Noël ou de Pâques.

Le fond de la mer, des océans, des eaux, en général, a souvent le statut d’une vraie

cachette. Dieu, afin d’empêcher le mariage du Soleil et de la Lune – car, ceux-ci, étant

frère et sœur, auraient commis un péché – fait plonger la Lune au fond de la mer, pour la

cacher, l’eau de la mer ternit son éclat et atténue le feu de ses rayons.

Les eaux stagnantes, les lacs ou les étangs isolés peuvent aussi servir d’abri pour le Diable,

donc il faut les éviter.

L’eau, élément de la vitalité

Le motif de l'eau miraculeuse qui rajeunit, qui guérit ou qui ressuscite est très présent

dans la mythologie et le folklore roumains. On dit que nos ancêtres, les Daces, buvaient de

l’eau du Danube avant de partir à la guerre. Toutefois, outre cette eau régénérante, les

contes roumains évoquent fréquemment, tantôt « l'eau vive » tantôt « l'eau morte ».

Souvent, pendant leurs voyages initiatiques, les héros des contes rencontrent des

fontaines, des puits, des rivières ou des sources et la réussite de leurs exploits dépend de

la qualité de ces eaux. L'eau morte et l'eau vive, utilisées successivement et dans cet ordre

permettent de faire revenir à la vie un personnage dont le corps a pourtant été coupé en

morceaux. C’est le cas de « L’histoire d’Harap Alb », un conte roumain célèbre écrit par Ion

Creanga.

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Page 25: Mythes, légendes et traditions  pleines d’ ..... EAU

L’eau, élément de la jeunesse éternelle

Le folklore roumain est parsemé de « fontaines de la jeunesse » dont l’eau confère la

jeunesse éternelle à celui qui en boit. Pourtant, dans un conte emblématique de notre

littérature populaire, « Jeunesse sans vieillesse et vie sans mort », après avoir conquiert la

jeunesse éternelle, le héros redevient mortel parce qu’il entre, sans s’en rendre compte,

dans « la Vallée des Larmes ».

L’eau, élément de la purification

Pour les croyants roumains, l’eau bénite à l’église (« agheazma ») devient pure et

miraculeuse. Elle peut guérir les maladies, chasser les démons et les esprits maléfiques et

favorise la prospérité de la famille.

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L’eau, élément de la destruction

Dans les croyances roumaines on invoque « la Mère des eaux » ou « la Mère des pluies »

pour arrêter les précipitations trop abondantes ou la sécheresse. L’eau symbolise aussi

l’écoulement du temps, si bien exprimé par le proverbe roumain « L’eau coule, les pierres

restent ».

L’arc-en-ciel

Pour les habitants de certains villages roumains, l’arc-en-ciel est une sorte de dragon géant

qui habite au ciel et que Dieu envoie sur terre quand les réserves d’eau du ciel finissent.

L’arc-en-ciel, toujours assoiffé, boit l’eau des rivières ou des mers, filtrée à travers une

pierre spéciale, percée d’un coté à l’autre. Celui qui trouve cette pierre doit bien la garder

et la transmettre de père en fils parce qu’elle assure la prospérité de ses possesseurs.

L’arc-en-ciel est parfois nommé « la ceinture » de Dieu, du ciel, de la Vierge Marie. C’est le

symbole d’un « pont » entre la terre et le ciel qui a toujours une connotation positive, vu

qu’il assure en quelque sorte le cycle de l’eau : Dieu a créé l’arc-en-ciel soit pour lui

apporter l’eau nécessaire aux pluies, soit pour arrêter les pluies trop abondantes.

La Paparuda

Paparuda (du mot bulgare Peperuda) est un rite d’invocation de la pluie. Mais Paparuda est

aussi une figure de la mythologie roumaine, notamment une femme vêtue d’haillons, qui

amène la pluie par où elle passe.

La coutume de Paparuda est attestée dès les

premiers ouvrages qui traitent du folklore

roumain, au XVIIIème siècle: « Durant l’été,

quand la récolte est menacée par une grande

sécheresse, les gens du village choisissent une

fillette âgée de 10 ans et l’habillent d’une

chemise tissée en feuilles d’arbres et des

plantes. Tous les autres enfants de son âge la

suivent en cortège en chantant tout au long du

village; partout, les vieilles femmes les aspergent

de l’eau froide ».

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Page 27: Mythes, légendes et traditions  pleines d’ ..... EAU

Paparuda est un rituel pratiqué par des jeunes filles de moins de 14 ans, vętues de feuilles

et de guirlandes vertes. Le capuchon de verdure qu’elles portent sur la tête est décoré

avec des bandelettes rouges. Les filles dansent devant toutes les maisons du village au

rythme des tambours improvisés de poêles. Le cortège parcourt le village en chantant la

chanson de Paparuda – un ancien texte d’invocation de la pluie : Seigneur, donnez-nous les clés/ Pour ouvrir les cieux,/Pour que la pluie tombe ! Le rituel de Paparuda prend fin

lorsqu’on jette les vêtements de verdure dans une rivière. (M. Olinescu, Mythologie

roumaine; I. Evseev, Dictionnaire de magie roumaine)

Le Caloian

Le terme Caloian (du slave Kalenu) a ses origines dans la langue grecque : Coloe (beau) + le

nom masculin Ian, Caloian signifiant Jean le Beau, Jean Baptiste. En roumain, le mot Caloian

désigne plus particulièrement un objet rituel utilisé dans le cadre d’un autre rite

d’invocation de la pluie.

Le Caloian est une poupée qui représente un homme fait en terre, en bois ou en morceaux

de tissu, ayant la tête parue de basilique et de coquilles d’oeufs de Pâques. Au printemps et

en été, après une longue période de sécheresse, des jeunes filles et parfois des adultes,

selon les régions, se réunissent et fabriquent ensemble le Caloian. Ils le mettent ensuite

dans un cercueil en miniature et le promènent dans les champs ensemencés.

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Page 28: Mythes, légendes et traditions  pleines d’ ..... EAU

Ensuite, le cortège procède à la cérémonie funéraire du Caloian mais au lieu de l’enterrer, il

le laisse flotter sur une rivière, afin que la poupée aille chercher et amener la pluie.

Parfois, le cercueil est enterré pour trois jours, dans un endroit secret, étant ensuite

récupéré à l’aube du troisième jour et jeté dans une fontaine ou dans une rivière, pour que

la poupée fasse « bouger » les eaux et qu’elle amène la pluie. En męme temps, une chanson

rituelle est interprétée par le cortège du Caloian. (Gh. F. Ciausanu, Les superstitions du

peuple roumain; I. Ghinoiu, Les coutumes du calendrier. Dictionnaire)

Réalisé par Ana Taran et Barcau Emanuel, Lycée Théorique « Ion Luca"

Bibliographie :

Valerie Rusu, « Le naufrage-plongée, acte de création », Cahiers d’études romanes[Online],

3 | 1999, online dal 31 luglio 2013, consultato il 23 gennaio 2015. URL :

http://etudesromanes.revues.org/3413

http://fr.wikipedia.org/wiki/Eau

http://fr.wikipedia.org/wiki/Arc-en-ciel

http://www.reper-romanesc.org/publicatie/0607/radacini.htm

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Page 29: Mythes, légendes et traditions  pleines d’ ..... EAU

La Légende de la Sirène de Varsovie

Il était une fois, une très belle sirène, qui un jour est

sortie de l'eau pour se reposer un peu sur le sable, au

pied de l'escarpe sur laquelle aujourd'hui se trouve la

Vieille Ville. Cet endroit lui a beaucoup plu, elle décida

donc d'y rester pour toujours. Hélas, les pécheurs qui

habitaient un village avoisinant aperçurent que

quelqu'un faisait des vagues pendant la pèche, nouait

les filets et libérait les poissons, ils décidèrent donc

d'attraper celui qui leur nuisait. Mais après avoir

entendu ses beaux chants mélodieux, ils

abandonnèrent leur projet et commencèrent à aimer

la belle sirène, dont la voix rendait leur travail plus

agréable. Mais un jour, un riche commerçant a vu la

sirène et l'attrapa, l'emprisonnant dans une grange.

Toutefois, un jeune fils de pécheur ayant entendu ses

pleurs et, aidé par ses amis, réussit à libérer la

sirène. Celle-ci, par reconnaissance de lui avoir sauvé

la vie, promit aux habitants de la ville de venir à leur

secours chaque fois qu'ils en auraient besoin. Depuis

ce temps-là, la sirène de Varsovie tient dans ses mains une épée et un bouclier, toujours

prête à défendre la ville et ses habitants.

La Légende de Wars et Sawa

Les légendes de Wars et Sawa, il en existe plus

d'une. A vrai dire la provenance du nom de la

capitale n'est pas sûre. Ce qui est sur, c'est

que Wars et Sawa habitaient au bord de la

Vistule et que les débuts de la ville sont liés à

hospitalité et au bon cœur de ses habitants.

Et voilà deux versions de la légende:

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Page 30: Mythes, légendes et traditions  pleines d’ ..... EAU

Un jour, le roi Kazimierz Odnowiciel, se rendant de Kraków à Gniezno, s'arrêta dans une

pauvre chaumière d'un pêcheur. C'était la faim, ainsi qu'une odeur agréable d'un repas et la

fumée qu'il sentit sur sa route qui l'y conduisirent. Pendant que le roi se régalait du poisson

frais, le pêcheur lui parla de sa famille, qui venait de s'agrandir de deux jumeaux

merveilleux. Les pauvres pêcheurs avaient pourtant beaucoup de difficultés pour baptiser

leurs enfants, car dans leur village il n'y avait pas d'église. Le roi voulait payer son repas

avec des pièces d'or, mais les pêcheurs, selon une bonne tradition, ne voulaient pas

accepter cette récompense. Le roi demanda donc une autre faveur, l'honneur d'être

parrain des jumeaux et il promit d'organiser la cérémonie de baptême. Devant l'autel, à la

demande du roi, le prêtre donna au garçon le prénom Wars et à la fille le prénom Sawa. En

même temps le roi annonça solennellement que depuis ce jour-là, Pietrko Rybak, le père de

Wars et Sawa sera nommé Piotr Warsz, le pêcheur du roi et qu’il sera propriétaire de la

grande forêt sauvage. Et lorsqu'un village prendra naissance de sa ferme de pêcheur, ce

village portera pour toujours son nom de famille.

Une autre version de cette légende raconte qu'il y a très, très longtemps une petite

chaumière, habitée par un pécheur nommé Wars et sa femme Sawa se trouvait au bord de

la Vistule. Un jour eut lieu une chasse, pendant laquelle le prince Ziemowit s'est perdu dans

la grande forêt. Il errait longtemps dans cette foret, jusqu'à ce qu'il arriva dans la

chaumière du pêcheur. Wars et Sawa l'ont accueilli avec toute hospitalité. Le lendemain

matin le prince leur a dit « Puisque vous n'avez pas hésité à accueillir sous votre toit un

inconnu en le sauvant ainsi de la faim, du froid et peut être des animaux sauvages, ces

terres seront votre propriété et porteront votre nom, pour que votre bonté ne soit jamais

oubliée ».

Légende du Canard d'or

Il était une fois, il y a très, très longtemps, une fille

du roi ensorcelée en canard d'or qui était

emprisonnée dans le cachot du Palais de Ostrogski.

On disait qu'elle pouvait rendre riche celui qui puisse

la retrouver. Les audacieux ne manquaient pas. Une

fois, la nuit de la Saint-Jean, un jeune cordonnier se

rendit dans les cachots du château. Il a eu de la

chance et il rencontra le canard d'or qui lui promit la

richesse. Mais il y avait une seule condition, le garçon

reçut une bourse remplie des pièces d'or. Il devait

les dépenser toutes, pendant une journée, mais il lui était interdit de partager cet argent

avec une autre personne. Arrivant presque au bout de cette épreuve, le jeune garçon a

toutefois désobéi en donnant une pièce d'or à un pauvre soldat. Du coup il a perdu tout ce

qu'il avait acheté et il comprit que ce n'est pas l'argent qui fait le bonheur mais le travail

et la santé. Depuis ce temps là il mena la vie tranquille d'un apprenti cordonnier et personne

n'a jamais entendu.

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Page 31: Mythes, légendes et traditions  pleines d’ ..... EAU

Dragon de Cracovie Un rugissement terrible retentit

dans l'air glacé. Toute la colline

de Wawel trembla sur ses bases

Comme tous les soir, le dragon

avait faim !

Le monstre poussa son mufle

baveux hors de la grotte, bâilla,

s'étira puis, pataud, se mit en

route vers le village.

Quand ils le virent approcher, se

dandinant lentement d'une patte

sur l'autre, les paysans s'enfuirent affolés en poussant leur troupeaux devant eux.

Pourtant le dragon fut plus vif. En dépit de sa masse énorme, il accéléra, fit un bond

prodigieux et s'empara de trois moutons qu'il croqua aussitôt. Il se lécha minutieusement

les babines, passant sa longue langue fourchue sur ses poils de moustache, puis il repartit

digérer au fond de son antre nauséabonde.

Depuis des années, ce dragon terrorisait toute la région, dévorant veaux, vaches, moutons,

parfois femme ou enfants ! Las de vivre continuellement dans la peur, les hommes tinrent

conseil. Après de longues discussions, ils résolurent de se débarrasser du dragon et firent

donc appel à un courageux chevalier appelé Krak.

Celui-ci accepta sans hésiter cette dangereuse mission. Sous son commandement, tous les

homme valides s'armèrent et, un matin, alors que le dragon digérait tranquillement une

nouvelle proie, ils passèrent à l'attaque. Krak chargea en tête, en lançant son cri de guerre.

Le dragon, surpris dans une douce somnolence, reçut une terrible volée de coups de lances,

épées, haches...

Le monstre aurait dû mourir sur-le-champ, mais les hommes constatèrent que même les

chocs les plus violents ébréchaient à peine ses épaisses écailles visqueuses. Furieux d'être

ainsi dérangé, le monstre poussa un hurlement effroyable. Souple, le coup de griffe rapide

en dépit de son aspect balourd, il cracha un rideau de feu sur ses adversaires et chargea à

son tour. Aveuglés, brûlés, Krak et ses hommes durent reculer en désordre laissant

plusieurs corps dans la grotte. A midi, le moral au plus bas, ils tinrent à nouveau conseil sur

la colline de Wawel. Sous leurs pieds ils entendaient un sifflement rauque et régulier : la

respiration du monstre !

Des vapeurs acres s'échappaient du sol ...

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Page 32: Mythes, légendes et traditions  pleines d’ ..... EAU

Toute nouvelle attaque frontale était vouée à l'échec. Alors Krak demanda qu'on lui apporte

la peau du plus beau bélier de la région ainsi qu'une forte quantité de salpêtre, de soufre,

de gros sel... Sans donner d'explication, il emplit complètement la peau de ce mélange

détonant, puis la fit soigneusement recoudre de manière à lui donner l' apparence d'un

véritable bélier.

A la tombée de la nuit, Krak chargea le faux animal en travers de son cheval et avança vers

la grotte. Seul. D'une voix forte, il lança un défi.

Sors de ton antre, brute sanguinaire! Bats-toi si tu l'oses !

Stupéfait d'être ainsi dérangé, le monstre se précipita hors de son repaire afin de voir à

qui il avait affaire. Alors Krak éperonna son cheval, fonça vers lui au galop et lui jeta le

bélier de toutes ses forces, juste devant la gueule. Glouton et peu subtil comme tous les

dragons, le monstre saisit cette proie inattendue au vol et l'avala sans hésiter. Quelques

minutes plus tard, son estomac commença à gonfler et une épaisse fumée jaunâtre lui sortit

de la gueule. Il fut pris de terribles brûlures et d'une soif incroyable. Sans plus réfléchir,

il se précipita vers la Vistule, plongea la tête dans le fleuve et but, but, but...

Il but tellement qu'il périt noyé!

La région était enfin débarrassée de ce monstre.

Pour fêter l'événement, Krak et les paysans organisèrent une grande fête puis ils bâtirent

une puissante et belle ville sur la colline de Wawel.

En l'honneur du chevalier Krak on appela la ville... KRAKOW ! Cracovie en Français

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Page 33: Mythes, légendes et traditions  pleines d’ ..... EAU

Le Baptême

Le Baptême est un sacrement pour les croyants .

On baptise l’enfant avec de l’eau Bénites .

Pourquoi verser de l’eau sur les enfants qui se font

Baptiser ?

On dit « nager dans le bonheur » « être comme un

poisson dans l’eau » . L’eau c’est la vie pour les

hommes les bêtes les plantes . Il n’y a pas de vie

sur terre sans eau. L’eau nourrit la vie , C’est

pourquoi l’eau est le symbole du Baptême . Etre

baptisé , c’est être plongé dans l’amour de Dieu .

Fête de la Mer

En août prochain à Saint-Valery-sur-Somme, renouez avec la tradition des pêcheurs de la

baie de Somme, qui rendent hommage aux leurs...

Autrefois ports de pêche, les villes de Cayeux-sur-Mer et Saint-Valery-sur-Somme

rendent hommage aux marins disparus lors d'offices religieux. Les nombreuses animations

musicales et expositions qui suivront égayeront ces journées estivales de festivités sur les

flots !

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Page 34: Mythes, légendes et traditions  pleines d’ ..... EAU

La Cueillette de l’eau de pâques

La tradition de la cueillette de l’eau de pâques

remonte à l’époque de la Nouvelle-France, au 18e

siècle. La journée commence par une marche aux

flambeaux .Jeunes et moins jeunes viennent

cueillir cette eau à contre-courant.

La cueillette de cette eau bénéfique est une

« Tradition Chrétienne ».Ce rituel de Pâques

consiste à cueillir de l’eau dans une rivière, un

ruisseau, une source ou un fleuve , mais jamais

dans un lac ou un puit. Il est important de cueillir

cette eau le matin, au lever du soleil ou encore avant l’aube, lorsque les rayons commencent

à disparaitre.

Marché sur l'eau – AMIENS

•Organisé parallèlement à la Fête dans la Ville, le

Marché sur l'eau fait revivre la tradition de

l'activité maraîchère du XIXème siècle à Amiens

au cœur du quartier Saint leu...

•Chaque année au mois de Juin, parallèlement à

la fête dans la ville, est organisé le Marché sur

l'eau, un marché haut en couleurs qui vous fera

revivre, avec ses senteurs et ses costumes

d'époque, l'ambiance animée des marchés

d'autrefois

Les hortillonnages d'Amiens sont un espace de 300 hectares d'anciens marais situé à l'est

d‘Amiens, comblés (probablement à l'époque gallo-romaine) pour créer des champs

utilisables pour la culture maraîchère.

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Page 35: Mythes, légendes et traditions  pleines d’ ..... EAU

Légendes aborigènes

1. La légende de Gara et Jonay

Selon la légende, il y avait dans l’île de La Gomera

sept sources magiques que les aborigènes

connaissaient bien: “Los chorros de Epina”.

Pour les fêtes de Beñesmén, fête à laquelle

venaient les aborigènes de l’île voisine de

Tenerife, les jeunes filles mélangeaient l’eau de

toutes ces sept sources et elles s’y regardaient. Si

l’eau était claire, l’amour arriverait mais si l’eau

devenait obscure il faudrait attendre.

Le matin, Gara, la princesse d’Agulo, le lieu de l’eau, visite avec les autres jeunes filles les

sept sources pour connaître son avenir.

Elle s’approche et elle s’y regarde. D’abord, l’eau reste calme et réfléchit une image

tranquille et parfaite mais des ombres apparaissent et l’eau s’agite beaucoup.

Alors, Gara va consulter Gérian, le sage de l’île, et il lui dit: “Ce qui doit arriver, arrivera.

Échappe du feu, Gara, princesse de l’eau, ou le feu te consommera”.

Gara se tait, mais le triste présage fait vite le tour de l’île.

Les Grands de l’île voisine arrivent. Le Mencey d’Adeje, vient avec son fils Jonay, jeune et

fort. Gara ne peut pas arrêter de l’observer et quand ses regards se trouvent, ils tombent

amoureux.

Peu après, pendant les fêtes, son engagement se fait publique. Mais quand la bonne nouvelle

commence à être répandue, le volcan du Teide, connu comme Echeyde (Enfer), commence à

jeter du feu et de la lave avec tellement de force que de l’île de la Gomera tout le monde

voit le terrible spectacle.

C’est alors qu’ils se souviennent du présage, Gara, princesse d’Agulo, le lieu de l’eau, et

Jonay, prince de l’île du feu… Leur amour était impossible. De grands malheurs

s’approchaient s’ils restent ensemble.

Alors, leurs parents ordonnent leur séparation pour toujours.

Le volcan se calme très vite et les visiteurs retournent à leur île après les fêtes.

Mais Jonay est rentré presque fou d’amour. Une nuit il se lance à la mer et il réussit à

arriver à l’île de la Gomera.

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Page 36: Mythes, légendes et traditions  pleines d’ ..... EAU

Là, en se cachant, il retrouve Gara, et ils s’échappent ensemble vers la forêt de l’île, à la

montagne.

Quand la famille de Gara se rend compte de sa fuite, ils partent dans la recherche.

Ils trouvent les jeunes dans le sommet d’une montagne, sous un cèdre. Les jeunes ont vu

leur arrivée et n’ayant pas de chemin pour s’échapper, ils prennent une branche de cèdre,

affilée par les deux côtés, ils placent la branche entre eux et ils s’embrassent fortement.

La branche tue les deux amoureux et les joint pour toujours.

Gara, princesse de l’eau, et Jonay, prince du feu donnent aujourd’hui le nom à la montagne

la plus haute de la Gomera et au parc national de Garajonay.

2. La légende de l’arbre Garoé

On raconte qu’avant l’arrivée des castillans à l’île de El Hierro

il y avait un arbre qui distillait de l’eau et cet arbre, appelé

Garoe était la seule source d’eau douce à l’île de El Hierro.

C’est pour cela que les aborigènes adoraient cet arbre comme

un dieu et ils veillaient pour sa sécurité et son bien être.

Un jour où les étrangers s’approchaient par la mer, les

aborigènes se sont réunis pour défendre son île. Et ensemble,

ils ont décidé de cacher l’arbre Garoé. Si les étrangers ne

trouvent pas d’eau, ils ne resteront pas dans l’île, dit le sage.

Tous les habitants de El Hierro prêtent serment, ils gardent

quelques réserves d’eau douce, et entre tous, ils cachent

l’arbre avec soin sous des rames. Le canarien qui parle de

l’arbre sera condamné à mort.

Les étrangers arrivent, le plan marche.

Après quelques semaines, les étrangers commencent à souffrir à cause du manque d’eau. Et

c’est alors, qu’Agarfa, une jeune aborigène, tombe amoureuse d’un étranger.

En voyant les pénuries des castillans, elle avoue le secret et elle trahit son peuple: elle

montre l’endroit sacré au soldat, et lui, à tous.

Quand les aborigènes voient le Garoe visité par des étrangers, ils savent qu’ils sont vaincus.

Mais il faut garder leur serment, et Agarfa est pendue à côté du campement étranger.

Aujourd’hui, une des espèces d’arbres autochtones des îles s’appelle « garoé » et ces

arbres contribuent à capter l’eau de l’atmosphère.

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Page 37: Mythes, légendes et traditions  pleines d’ ..... EAU

Fêtes et traditions liées à l’Eau aux Îles Canaries La plupart de festivités pittoresques des îles Canaries ont une origine païenne et aborigène

mais elles arrivent à nos jours associés à fêtes chrétiennes.

3. Traída del Agua Lomo Magullo Gran Canaria

Lomo Magullo, village de Telde un peu éloigné, se

souvient chaque 12 août de l’importance de l’accès à

l’eau potable grâce à cette fête. Quand la ville n’avait

pas de tuyaux, les jeunes étaient chargés d’aller aux

canaux d’irrigation pour chercher de l’eau. En été, ils

profitaient pour se lancer de l’eau et jouer un peu.

Aujourd’hui, les gens du village arrosent les visiteurs,

les jeunes profitent de la fête avec des pistolets à

l’eau, et tout le village vit une véritable bataille d’eau

qui réunit à plus de 8.000 personnes de toute l’île.

4. Bajada de la Rama Agaete

Au milieu de l’été, la saison plus sèche, les aborigènes réalisaient un rite pour demander de

la pluie aux dieux : ils frappaient la mer avec des rames et pour avoir des meilleurs

récoltes, ils versaient du lait par terre. Aujourd’hui, tous les 4 aout les gens de la ville de

Agaete montent à la pinède deTamadaba pour prendre des rames, en dansant au rythme de

la fanfare, et ils descendent pour déposer les rames aux pieds de « Nuestra señora de Las

Nieves », patronne de la ville. Dans le défilé des grosses têtes, qui représentent des

personnages importants de la ville, dansent aussi au milieu de la foule des gens.

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Page 38: Mythes, légendes et traditions  pleines d’ ..... EAU

5. Fiesta del Charco La Aldea

Dans l’embouchure du ravin de La Aldea nous

trouvons el « Charco », une mare d’eau saumâtre.

Les aborigènes (qui n’étaient pas de navigants)

profitaient de cette mare pour pêcher. Ils

endormaient les poissons avec des plantes, et

comme ça, ils pouvaient les pêcher facilement.

En 1766 l’évêque a essayé de finir avec cette

festivité en disant : « Hommes et femmes se

mélangent dans la mare, presque nus, c’est un

pêché ! Il y a toujours des désordres ! » Mais les

gens ont continué à fêter el Charco.

Aujourd’hui, les gens ne pêchent plus dans la mare,

mais chaque onze septembre, des centaines de

personnes se réunissent autour de la mare. A

quatre heures on lance un pétard et c’est le

moment de se baigner dans la mare avec des

paniers pour se souvenir de l’origine de la fête.

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Page 39: Mythes, légendes et traditions  pleines d’ ..... EAU

6. Embarque de la Virgen del Carmen

Dans les sept îles Canaries,

pendant le mois de juillet, les

pêcheurs et les marins font

des offrandes et des

processions en honneur de la

« Virgen del Carmen ». Le jour

le plus fêté, le 16 juillet, les

pèlerins sortent l’image des

églises et ils la promènent en

bateau.

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Page 40: Mythes, légendes et traditions  pleines d’ ..... EAU

7. Día de San Juan en el Puerto de la Cruz

Les peuples anciens fêtaient le solstice de l’été avec des feus et des différents rites de

purification, ou rites en rapport avec les récoltes.

En Espagne le solstice de l’été continue à être fêté la veille de Saint Jean (San Juan). Dans

les côtes et les villes de l’Espagne on allume des feus et les gens se baignent à minuit dans

les plages pour attirer la santé, la fertilité et se purifier.

Aux Îles Canaries, à Tenerife, au Puerto de la Cruz, le jour de San Juan il y a une autre

tradition: « el baño de cabras » (le bain de chèvres).

Les bergers emmènent les troupeaux des chèvres pour se baigner à la plage : c’est une

forme de purifier les animaux et les préparer pour l’époque de reproduction. Ils assurent

que les aborigènes faisaient la même chose le même jour.

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BEC EN HAUT ET BEC EN BAS

Depuis quelque temps, sur l’habitation du Roy, l’eau n’arrive plus. Les conduites d’eau sont

sèches.

Les bassins du Roy sont vides, les deux immenses bassins qui sont devant sa maison, et si

profonds qu’ils paraissent bleus. On les voit aujourd’hui briller tout roses, comme du corail.

Les fourmis folles y courent sans arrêt : « yo ka joué zouèles » (elles jouent à touche-

touche).

Tout le monde est triste sur l’habitation, tout même les fleurs, même le petit macaque au

bout de sa longue chaîne scellée au mapou (arbre plein d’ombrage).

« Missié li Roy » a fait appeler le « Commandeur » (le chef de l’habitation). Le

« Commandeur » a regardé ; il a cherché, il n’a pas trouvé.

Le Roy a mandé son ami, un grand ami, qui savait bien des choses. L’ami a examiné le

bambou… Il a trouvé que c’était du bambou, sans fissure. Il a frappé dessus, y a posé

l’oreille, a écouté. Il a dit : « moins pas save » (je ne sais pas). Alors ils rentrèrent à la

maison, dans la galerie. Le Roy cria :

-Uranie !donnez un petit feu et du meilleur ! (Uranie, donnez un petit punch ! et du

meilleur !)

On les servit comme il se doit, sur un napperon brodé, blanc, bien empesé, avec un petit

citron vert ; on leur apporta du très vieux rhum, doré comme le soleil…

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Ils burent. Ils ne parlaient pas. Ils dégustaient. Ils sentaient la

chaleur du rhum « ba yo doucine dans l’estomac » (leur caresser

l’estomac). La chaleur monta doucement à la tête.

-Ecoutez bien, mon cher, dit l’ami, je ne vois qu’une solution, c’est

de corner demain matin la « cône lambi ».

Le lendemain sur l’habitation on commença à souffler dans les conques de lambi roses. On

entendit les échos du son de morne en morne.

On y répondit de partout : du Morne des Esses, du Morne d’Oranges, du Morne Folie, du

Parnasse… jusque du Val d’Or !

Tous les « nèg’ z’ habitants », jeunes, vieux, sortirent de leur case. Ils abandonnèrent leur

travail. Tous ils se mirent en marche, pieds nus, porteurs d’offrandes.

Le Roy était sur le pas de la porte, son beau chapeau panama enfoncé jusqu’aux yeux. Il

reçut les arrivants.

Amis, regardez la gouttière ! Regardez ce bambou ! Il est sec comme si le Diable lui-même

l’avait vidé. L’eau ne coule plus !

Tous regardaient. La gouttière brillait comme topaze au soleil.

Alors tous ces gens commencèrent leurs recherches. Ils regardèrent le bambou en haut, en

bas à droite, à gauche.

Tit Jo qui n’était pas capon, grimpa haut, très haut, très

loin jusqu’à la source.

Il n’avait peur ni des « zombis », ni du Diable,

parce qu’il était né coiffé. Il n’avait peur ni des serpents,

ni des « matoutous falaises » (grosses araignées

venimeuses). Il n’avait peur de rien !

Il sauta les ravines, enjamba les racines, s’accrocha aux

lianes, passa sous les bambous, les fougères et les «

bois rivières ». Il suivait la gouttière !

Il cherchait, il cherchait !

Il ne trouva bien rien ! Il tapa sur le bambou, il écouta. Cela fit : hou ! hou !...Le bruit

montait, se prolongeait, le bambou gémissait : il se plaignait.

Et la source était claire !

« yoh ! yoh ! bambou a gagé ! ouaïe ! » (oh ! oh ! ce bambou est possédé du Diable !).

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Missié li Roy n’était pas plus avancé. Alors sa vieille

« da » (sa nourrice) une très vieille Africaine d’Angola,

fit venir « chouval bon diè ».

« Chouval bon dié » parce qu’il ressemble à une branche

de bois sec, qu’il peut se camoufler, et surtout parce

qu’il court avec ses longues pattes aussi vite que le vent.

« Chouval bon dié aille chèché, socié Macouba, yo sèls pé sauvé nous» (cheval du Bon Dieu,

va chercher les sorciers du Macouba, eux seuls pourront nous sauver).

Les sorciers arrivèrent. C’étaient des Indiens. Il y en avait deux. L’un était nu, avec le

corps tout bariolé de roucou. Il portait une grande barbe blanche et avait sur la tête un

chapeau de bois sculpté.

L’autre tenait les fétiches. Il était à cheval. Il portait un turban, un grand masque et une

jupe courte faite de lanières de cuir de toutes les couleurs, au bout desquelles pendaient

des clochettes d’argent.

Ils attachèrent le cheval à une touffe de « paras » (hautes herbes coupantes) et allèrent

sous le grand catalpa de la cour.

Le Roy était présent et tous les gens autour de lui.

Les sorciers commencèrent à allumer du feu avec toutes sortes de bois parfumé, du gaïac,

du santal, de l’acajou, des canneliers et l’ébène verte. Ils y ajoutèrent de la bouse de vache.

Les flammes jaillirent.

Alors, ils entrèrent dans le feu. Ils criaient, ils dansaient, ils chantaient. Ils prirent leurs

coutelas. Les coutelas volaient en l’air. Les coutelas brillaient bleus. Les sorciers s’en

frappaient la poitrine. Mais les coutelas ne les coupaient pas.

Ils mirent des braises dans leur bouche. Le feu ne les brûlait pas.

Quand ils eurent bien dansé, bien joué du coutelas, le feu s’éteignit. Ils se frottèrent le

front, la poitrine, les épaules, des cendres sacrées, pour se purifier. On versa sur eux de

l’eau lustrale. Ils tuèrent un cabri, ils en burent le sang tout chaud. On les parfuma

d’encens.

La lune se leva, splendide, à travers un amas de gros nuages gris. Ils tombèrent à genoux,

levèrent les bras, agitèrent les mains et crièrent une incantation d’une voix sourde,

nostalgique. Puis ils embrassèrent la terre.

Tout le monde regardait, écoutait, immobile.

Une indienne, jeune et belle, des bracelets aux bras, aux chevilles, tendit à la lune un

bouquet de jasmins. Chacun de ses gestes était une grâce, un appel, une offrande.

Alors, les sorciers entrèrent en transe.

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Ils dansèrent sur le tranchant des coutelas.

Un gros nuage couvrit la lune.

Et le Chef indien parla :

-Roy, donne ta main. Le malheur n’est pas sur toi. Grâce à ta fille, tu seras sauvé. Promets

ta fille à qui fera couler l’eau.

Le Roy promit donc sa fille à qui trouverait le moyen de ramener l’eau à l’habitation.

La fille du Roy était aussi belle que le soleil, avec une peau couleur matin, de ce matin doré

des Antilles. Elle s’appelait Aurore.

Tous les hommes auraient voulu épouser Aurore, surtout Aspirin, un jeune nègre, beau

comme un dieu d’ébène, avec une tête moutonnante et « un large rire qui le secouait des

cheveux aux orteils ».

Un matin « qu’u i ti ni la mache en bas pieds li » (qu’il avait la marche sous les pieds), il

partit. Il se mit à grimper le morne. Il marcha toute la journée. Il affronta les lépini, dont

les épines vous transpercent comme autant de glaives, et la « fausse monnaie »

infranchissable.

Enfin il arriva en haut du morne, juste un peu avant l’heure où les merles font leur prière du

soir.

Il s’assit sous un manguier. Sur la branche d’en haut, il y

avait « bec en haut » : un vieux merle. Sur la branche d’en bas, il y

avait « bec en bas » un jeune merle. Aspirin comprenait « le

langage des eaux, des arbres, du vent, du feu, des oiseaux ».

Comme tous les soirs, les oiseaux disaient les nouvelles du jour.

-Alors, mon cher « bec en haut », quelles nouvelles aujourd’hui ?

- Mon cher « bec en bas », je ne sais rien, car je ne suis pas descendu parmi les hommes. Je

suis vieux, j’aime mieux le soleil, les nuages, tout ce qui est pur et sent bon. Mais toi, que

rapportes-tu d’en bas ?

- La consternation ! mon cher « bec en haut ». J’ai survolé « Brin d’Amour », l’habitation

du Roy. Ses bassins sont secs. L’eau ne coule plus chez lui. Il est désolé. Sa figure se plisse

comme « crêpe Georgette ». Il a promis sa fille à qui ramènerait l’eau sur l’habitation.

- Et ! bien, c’est dommage ! cher « bec en bas », que je ne sois pas un garçon, car je sais,

moi, pourquoi l’eau ne coule pas. Un gros fruit à pain bouche l’entrée de la gouttière et il est

placé de telle sorte que les hommes ne le verront jamais.

Aspirin tenait le secret. Il dégringola le morne et courut chez le Roy…

Le lendemain, l’eau coulait dans les bassins du Roy. Les colibris dansaient au-dessus de

bassins bleus. Les fourmis folles furent noyées.

Et Aspirin épousa Aurore !

Source : Thérèse Georgel, Contes et légendes des Antilles, Pocket

junior, Editions Nathan, 1994.

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Les fêtes populaires liées à l’eau

Les fêtes de Pâques et de Pentecôte La tradition martiniquaise veut que, pour

les fêtes de Pâques et de Pentecôte les

familles se retrouvent sur les plages de

l’île et au bord des rivières pour

déguster le plat traditionnel de ces

fêtes le matoutou de crabes

accompagné de riz. Ce plat très épicé

est composé de crabes de terre que l’on

trouve en particulier dans les

mangroves.

http://lci.tf1.fr/jt-13h/videos/2015/en-martinique-pas-de-paques-sans-matoutou-8590259.html

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Le Tour de Martinique des yoles rondes

Tous les ans, au début du mois août a

lieu le tour de la Martinique des yoles

rondes qui dure environ une semaine.

C’est une grande fête populaire et

touristique qui attire des milliers de

personnes sur l’eau et sur les plages à

chaque étape.

La yole est une embarcation

traditionnelle de la Martinique. Elle est

légère, sans quille, sans lest, sans dérive

ni gouvernail. Elle mesure 10,50 mètres

et pèsent entre 450 et 600 kilos. Des

mâts sont placés à l'avant et au tiers de l'embarcation et une vergue en bambou soutient

la voile, qui peut atteindre de 28 à 86 mètres carrés. Des bois dressés coincés à l'intérieur

de la yole permettent aux équipiers au nombre variant de 15 à 18 de faire contrepoids à la

voile en se suspendant dans le vide. Le "patron" aidé de deux équipiers oriente la yole grâce

à une pagaie.

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Manman dlo ou la Maman de l’eau

"Manman Dlo" est une sirène mythique que l'on retrouve dans les contes antillais. Elle est

présente dans les croyances et les mythes de tous les peuples des Petites Antilles. Elle

originaire de la légende de Mami Wata, la mère des eaux vénérée en Afrique Occidentale

et Centrale symbolisant aussi bien la mer nourricière que l’océan destructeur.

En Martinique, on la retrouve aussi bien dans la mer qu’à proximité des mares et des

rivières. Elle est décrite comme une très belle femme qui, à l’approche des humains,

disparaît aussitôt dans les profondeurs des eaux où elle aurait un palais rempli d’or et de

richesse.

Selon d’autres versions, ce personnage mi- femme, mi- poisson envouterait toute personne

qui trouverait son peigne laissé sur un rocher au bord de l’eau.

Quel que soit la version, les histoires de "Manman Dlo" ont influencé les anciens qui se

méfiaient des malédictions et des dangers que celle-ci pouvait leurs infliger.

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